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Religion

"Réduire les huguenots". Protestants et pouvoirs en Normandie au XVIIe siècle

Au début du XVIIe siècle, après plus de trente ans d’âpres conflits, le régime de coexistence confessionnelle imposé par le pouvoir royal bénéficie enfin aux protestants. L’édit de Nantes, voulu et ratifié par Henri IV en avril 1598, est un succès. Pourtant, la « réduction des huguenots » est en marche dès le règne de Louis XIII. Elle connaît une splendide accélération sous le gouvernement de Louis XIV, dès la seconde moitié des années 1650 et encore plus à partir de 1661, jusqu’à l’édit de Fontainebleau, qui révoque celui de Nantes, en octobre 1685. C’est l’histoire de cette «déconstruction » que raconte ce livre, qui traite de l’ensemble des mécanismes aboutissant à la disparition du culte réformé, du moins sous sa forme publique, jusqu’à la toute fin des années 1680. Dans ce combat pour l’« unité religieuse », le roi mobilise un ensemble hétéroclite d’acteurs, pouvoirs centraux et locaux. Les protestants s’efforcent de répondre par la meilleure des parades. La résistance politique et juridique, les larmes ou les appels au jeûne constituent autant de réponses. Quand vient le temps des dragonnades, l’heure du choix a sonné : certains abjurent, de manière sincère ou non ; d’autres préfèrent la voie de l’exil. La Normandie constitue le cadre d’étude privilégié de ce travail. La Réforme s’y est installée précocement et durablement. Si le protestantisme y est très fortement minoritaire, les réformés occupent des positions avantageuses dans certains bastions urbains ou ruraux, de Dieppe et du pays de Caux jusqu’en Alençon, en passant par Rouen, Caen ou Saint-Lô. Le maillage ecclésiastique est le plus dense de la France du nord de la Loire, en marge du fameux « croissant huguenot », qui, de Genève à La Rochelle, contourne le Massif Central par le sud. L’ouvrage ne s’enferme pas toutefois dans l’espace normand, et multiplie au contraire les éclairages nationaux et les comparaisons interrégionales. Pour mieux comprendre la politique religieuse de la monarchie, des exemples, souvent inédits, sont puisés dans d’autres provinces, Bretagne, Poitou, Périgord, Provence, Dauphiné ou Picardie. Cette recherche, qui a nécessité de très importants dépouillements, permet finalement d’interroger à nouveaux frais « l’entreprise d’oblitération des particularismes » conduite par Louis XIV, cette normalisation qui s’est étendue aux champs du droit et de la justice, de la morale et de la religion. Il paraît certes légitime de repérer dans la politique royale les éléments relevant d’un « système transactionnel ». L’historiographie du Grand Siècle s’est brillamment employée à le démontrer ces dernières années. Il convient cependant aussi de souligner l’importance des rapports de forces. Le souci de l’« ordre », mis en oeuvre de manière particulièrement brutale, constitue bien l’un des volets du gouvernement du Roi-Soleil.

11/2010

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Monographies

Voir mourir Valentine

Vers 1908, un peintre rencontre celle qui deviendra d'abord son modèle, puis sa maîtresse. Lui, suisse, marié, cinquante-cinq ans, s'appelle Ferdinand Hodler. Elle, française, divorcée, de vingt ans sa cadette, s'appelle Valentine Godé-Darel. Leur relation, d'amour et de haine, de liberté et de dépendance, donne naissance à une fille. Nous sommes en 1913. Valentine est alors déjà malade. Un cancer. Ferdinand Hodler s'installe souvent à son chevet. Il l'accompagne dans une lente, mais irrémédiable agonie, qui s'achève le 25 janvier 1915. Les jours suivants, il reviendra la voir morte. Et la peindre. De cette exprience, il a laissé un cycle magistral. Quelque trente peintures, cent vingt dessins, plus d'une centaine de pages de carnets. Sans compter ce qui a été volontairement détruit. Cet ensemble constitue l'une des plus grandes et bouleversantes contributions à l'art moderne européen. Le présent ouvrage en apporte une nouvelle fois la démonstration. "La mort a la beauté de la vérité. [... ] Voilà pourquoi elle m'attire. C'est elle, c'est sa grandeur, que je vois à travers ces traits qui furent aimables, aimés, adorés, et qu'elle envahit. Elle les accable de souffrance, mais en quelque sorte elle les dégage peu à peu, elle leur donne leur plus haute signification. C'est la mort qui a mis, pour moi, sur certains visages leur beauté véritable". Deux volumes reliés cartonnés sous coffret. Préface de Pierre Rosenberg, de l'Académie française. Textes de Gilles Ambresin, Vincent Barras, Diana Blome, Jean-Nicolas Despland, Marina De Toro, Margaux Farron, Niklaus Manuel Güdel, Caroline Guignard, Cécile Oppliger et Anne-Sophie Poirot, sous la direction d'Anne-Sophie Poirot et de Niklaus Manuel Güdel. Ferdinand Hodler, né en 1853 à Berne et mort en 1918 à Genève, est l'un des plus célèbres peintres suisses. Son oeuvre, d'abord marquée par le réalisme et le symbolisme, puis par l'art nouveau, fait partie des contributions majeures à l'éclosion des avant-gardes du XXe siècle. Considéré de son temps l'égal de Klimt et de Rodin, il est aujourd'hui moins connu du grand public. Il a participé - et a souvent remporté des médailles - à la plupart des grandes expositions internationales de son 'poque : l'Exposition universelle de Paris en 1900, la Sécession de Vienne en 1904, l'Exposition internationale des beaux-arts de Rome en 1911, et même l'Armory Show à New York en 1913. Son oeuvre, interrogeant les phénomènes de rythme, de symétrie et de répétition dans la nature, a fortement influencé plusieurs générations de peintres et reste à ce jour un monument de l'art européen.

02/2023

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Régionalisme

Guide à Vienne. Histoire, biographie, musée

Sous Auguste, Vienne, qui s'appelait Colonia Julia Viennensis, était l'une des cités les plus florissantes de la Gaule. Pendant cent ans, de l'avènement d'Auguste à Vitellius, elle vécut l'époque de sa plus grande prospérité. Elle vit s'élever des palais somptueux, des portiques superbes, des temples à l'élégante et noble architecture, dont les débris, après tant de siècles, attestent encore la force et la grandeur de leurs bâtisseurs. Elle envoyait jusqu'à Rome le vin de ses coteaux et en recevait les oeuvres des artistes et des poètes. Vienne subit les ravages des guerres civiles qui suivirent la mort de Néron, puis se releva vers le IVe siècle pour devenir la capitale de la province viennoise qui englobait Avignon, Marseille et Genève sous Dioclétien. La cité devint impériale : Constantin y séjourna, Julien voulut y avoir un palais et Valentinien Il y trouva la mort. Le christianisme conféra ensuite à Vienne, dans l'ordre religieux, la prépondérance qu'elle avait exercée dans l'ordre politique. A la fin du IXe siècle, la malheureuse cité subit les horreurs du siège mené pendant deux ans par Louis III et Carloman, aidés de leur cousin Charles le Gros, roi de Germanie. Le fer et le feu eurent raison de ces monuments fameux et de ces merveilleux palais qui faisaient son orgueil. Les rois successifs réparèrent de leur mieux les malheurs subis mais le titre de capitale du royaume de Provence était pour Vienne une faible compensation de tout ce qu'elle avait perdu. Le temple d'Auguste et de Livie illustre par ses transformations successives l'histoire de la ville. Construit sous le règne de Claude, vers l'an 41 ou 43 de notre ère, il fut converti en église en l'an 1050 et conserva cette destination durant plusieurs siècles. Sous la Révolution, il devint salle publique et l'inscription Société populaire fut placée sur son fronton. Sous le Consulat, le tribunal de commerce et les deux justices de paix en prirent possession et en 1822, on y installa la bibliothèque dans sa partie supérieure et le musée dans sa partie inférieure. Tout fut enlevé quand, classé parmi les monuments historiques de France, il fut restauré : ses colonnes furent dégagées, la cella fut rétablie et l'escalier de la façade fut reconstruit. Une première cathédrale fut bâtie. Elle fut successivement réédifiée sous Charlemagne, dans la seconde moitié du Xe siècle et au XIe siècle, mais comme elle ne répondait pas à l'idée qu'on se faisait de la dignité d'un siège épiscopal, une transformation complète fut entreprise à partir du XIIe siècle. Cinq siècles firent de l'église actuelle Saint-Maurice une des plus belles basiliques gothiques de France.

07/2015

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Art textile

Hélène Henry. Les tissus de la modernité, Edition bilingue français-anglais

Née en 1891, passionnée par la peinture et la musique, Hélène Henry n'a jamais suivi aucune formation spécifique lorsqu'elle arrive à Paris, à 25 ans. Elle commence par acheter un petit métier à main, s'installe dans un atelier et crée des écharpes qu'elle vend à des couturiers comme Worth ou Nicole Groult. Elle apprend seule à se servir de son métier à tisser et en 1923, elle montre des essais à Francis Jourdain, dont les poteries l'inspirent. Il expose ses créations dans sa boutique et la présente à Pierre Chareau et au cercle de leurs amis "modernes" (Paul Poiret, Pierre Legrain, Jacques-Emile Ruhlmann). La même année, elle s'installe dans un atelier plus grand. H. Henry dessine et peint : bandes, rayures, damiers, motifs géométriques ou dégradés subtils d'une seule teinte. Elle expérimente de nouvelles techniques pour juxtaposer ou opposer des matières ou des points de tissage, en invente de nouveaux. Par le jeu des reliefs et des masses, ses créations semblent être réalisées en trois dimensions. Elle est la première en France à utiliser des fibres artificielles, rayonne ou viscose-fibrane, qu'elle croise avec des fils de coton et de laine. En 1925, elle participe à l'ambassade française du pavillon de la Société des artistes décorateurs (SAD), qui lance le style Arts déco lors de l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris, où ses tissus sont exposés dans le bureau-bibliothèque de P. Chareau et dans la salle de repos. Elle quitte la SAD en 1929 pour participer à la fondation de l'Union des artistes modernes (UAM), aux côtés de Mallet-Stevens, Herbst, Jourdain, Templier, Charlotte Perriand, Sonia Delaunay et d'Eileen Gray, entre autres. Elle reçoit des commandes pour la Villa Noailles de Mallet Stevens, à Hyères (1924) ; le palais du maharajah d'Indore (1930) ; le palais de la Société des nations, à Genève ; le paquebot Normandie ; l'Exposition internationale des arts et techniques de Paris en 1937. Après la guerre, elle participe, avec ses anciens amis de l'UAM, aux expositions de la section "Formes utiles" du Salon des arts ménagers où elle décline ses écossais, ses bandes et ses constructions rigoureuses. Mais ses créations, réalisées à la main, en exclusivité pour un client précis, ne trouvent plus preneur : ses remarquables pièces uniques ne peuvent lutter avec les tissus industriels qui arrivent sur le marché européen. Elle supervise cependant le tissage de ses modèles jusqu'à sa mort, en 1965. 20 ans plus tard, son talent est redécouvert grâce à des galeristes spécialisés et à des expositions comme Les Années UAM, au musée des Arts décoratifs de Paris, fin 1988-début 1989, ou Pierre Chareau, au Centre Pompidou à Paris, (1993-1994).

08/2021

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Sciences politiques

Tchad : démocratie, crimes, tortures et mensonges d'Etat. Autopsie d'un assassinat annoncé le 3 février 1999, programmé et exécuté le 3 février 2008

Au cours de ses études en France, le Député Ngarlejy Yorongar a eu l'occasion d'avoir, en 1976, un collègue de stage à la préfecture de l'Oise (Beauvais) venant de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA). Celui-ci deviendra, plus tard, le Premier Ministre de France. Tout comme 1978-1979, il fut le condisciple de l'Université de Paris X Nanterre de M. Paul Stéphane Nicolas Sarkozy De Nagy-Bosca élu Président de la République Française. Agé de 60 ans, le Député Ngarlejy Yorongar a échappé plusieurs fois à la mort par tortures et notamment par balle au cimetière de Ngonbah à N'Djaména où les tueurs à gages d'Idris Déby l'ont conduit dans le dessein de l'exécuter froidement dans la nuit du 21 au 22 févier 2008 après l'avoir kidnappé, le 3 février 2008 à son domicile. Après avoir tiré deux balles dans la direction de sa tête dans le but de la broyer afin de le rendre méconnaissable. Le laissant pour mort, ils s'en sont allés tombaux ouverts vers N'Djaména avec la certitude d'avoir accompli leur sale besogne. Le Député Ngarlejy Yorongar s'est relevé et a pris la direction de Kousséri jusqu'à Maroua pour finir à Yaoundé où le gouvernement français l'a contacté pour lui proposer l'asile politique qu'il a poliment décliné, estimant que sa place est au Tchad pour continuer son combat. Accompagné par la Sénatrice française, l'Honorable Alima Boumediene-Thierry, membre du comité français de l'Union Interparlementaire de Genève, le Député Ngarlejy Yorongar est arrivé, en décembre 2008, à N'Djaména. Etant tombé, entre-temps, gravement malade, il s'est vu refuser le visa d'entrée en France où l'attendait son médecin du Centre Primo Lévi spécialisé en soins et soutien aux personnes victimes de la torture politique et physique. Condamné ainsi à une mort certaine, il est toutefois évacué par trois médecins à une clinique de Bruxelles où l'Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM) a confirmé une thrombose dans son cerveau et un traumatisme au cou, thrombose et traumatisme consécutifs aux coups de crosse qu'il a reçus à la tête. Le Député Ngarlejy Yorongar que ses fans appellent affectueusement " Député des 301 puits de pétrole ou Cabri mort, etc. " raconte ici avec force les détails de son enlèvement, le 3 février 2008, par la garde présidentielle, sa séquestration dans une des prisons secrètes sise dans le jardin privé d'Idriss Déby à Farcha ; la mort d'Ibni Oumar Mahamat Saleh, les atroces tortures subies par Lol Mahamat. Choua, ancien chef de l'Etat du Tchad, le rôle de M. Bruno Foucher, Ambassadeur de France au Tchad et celui du dispositif militaire français Epervier dans cette tragédie.

05/2010

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Monographies

Nú Barreto

Coédition Dilecta / Galerie Nathalie Obadia, avec le soutien du Cnap Langues : français / anglais Nú Barreto est né en 1966 à São Domingos en Guinée-Bissau. Il vit et travaille à Paris (France). Diplômé de l'école nationale des Métiers de l'image des Gobelins (Paris), l'artiste développe une oeuvre pluridisciplinaire et engagée, très vite remarquée. En 1998, il représente son pays à l'Exposition universelle de Lisbonne (Portugal). Il mène depuis une carrière internationale qui le distingue parmi les artistes majeurs de l'art contemporain africain. Depuis l'enfance, le dessin est le médium de prédilection de Nú Barreto. De cette époque, ses oeuvres sur papier ont gardé leur verve imaginative qu'il met aujourd'hui au service de son récit personnel de l'Afrique contemporaine. Son oeuvre graphique n'est pas tendre, il est même la plupart du temps âpre et piquant. Sous la mine acerbe de ses crayons et le rouge sang de ses pinceaux, Nú Barreto illustre les violences multiples qu'a subies. Au coeur de cette réalité quotidienne, l'homme imparfait incarne le premier rôle. Comme un miroir, cet alter ego d'encre noire et rouge nous renvoie à notre propre inconstance et nous confronte à notre responsabilité à l'égard de la situation actuelle en Afrique : son corps est déformé par la douleur et la peur. Dans les compositions de Nú Barreto, l'absence de fond, comme celle de tout repère spatial, procure un sentiment de vertige. D'autres objets fétiches se retrouvent de feuille en feuille : la chaise, avec son pied brisé, symbolise l'instabilité chronique des états africains ; l'échelle, avec ses barreaux cassés, est la métaphore de l'ascenseur social en panne dont le dysfonctionnement concourt à la montée des inégalités. On trouve aussi dans le répertoire des symboles de Nú Barreto des animaux (corbeaux, porcs, caméléons...) et des objets hors d'usage (des vélos, des guitares...). Cette panoplie de symboles puise ses origines dans le creuset des cultures autochtones d'Afrique de l'Ouest dont les productions artistiques ont recours au pouvoir des signes. L'artiste y joint l'usage expressionniste de la couleur rouge. Les papiers, lacérés ou déchirés, participent également à la représentation d'un paysage tourmenté. Les oeuvres de Nú Barreto figurent dans de grandes collections institutionnelles dont, entre autres, celles du musée Capixaba do Negro (MUCANE) à Vitória (Brésil), de l'Africana Fondation à Genève (Suisse), de la Fondation H à Paris, du Taipa House Museum à Macao (Chine), ou encore du National Museum of African Art du Smithsonian Institution à Washington D. C. (USA). Nú Barreto est représenté par la Galerie Nathalie Obadia (Paris / Bruxelles) depuis 2018.

01/2023

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Droit

Mélanges en l'honneur du professeur Nicole Dockès

Jalons pour une histoire culturelle de la firme : Grandes écoles et fonction publique, une voie française de la croissance, 1920-1980 par Jean-Pierre ALLINNE, PR Université de Pau La solution d'un industriel parisien à la crise financière et au paupérisme : Thomas Guinier et les crédit national (1848-1868), par Pierre ALLORANT, MC Université d'Orléans, Laboratoire Collectivités Territoriales de l'Université d'Orléans, Comité d'Histoire Parlementaire et Politique Catégories de juristes et catégories d'historiens : Quelle osmose ? par Mario ASCHERI, PR Università Roma III On devrait marier les prêtres ! par Jean BART, PR Université de Bourgogne (Dijon) Le choc de 1840, par Jacques BOUVERESSE, PR Université de Rouen Les origines guerrières de la propriété romaine par Jean-François BREGI, PR Université de Nice-Sophia-Antipolis Germanolâtrie et germanophobie en France au XIXe siècle, par Marie-Bernadette BRUGUIERE, MC Université Toulouse I-Capitole La philosophie politique, une utopie de la renaissance ? Réflexions autour de quelques "Républiques imaginaires" du temps, par Géraldine CAZALS, MC Université d'Avignon et des pays de Vaucluse Lettres de Bassora... , par Christian CHENE, PR Université René Descartes (Paris V) De Vincent Scheil à Guillaume Cardascia : un siècle d'assyrologie juridique française, par Sophie DEMARE-LAFONT, PR Université Panthéon-Assas Paris II Le florissant commerce de la photographie licencieuse en ses débuts, par Christiane DEROBERT-RATEL, MC Université de Toulon et du Var Rousseau juge de Jean... Calvin. La marque de Calvin sur la pensée politique de Rousseau, par Alfred DUFOUR, PR Université de Genève La séduction et le juge : Le rapt en Franche-Comté au XVIIIe siècle (1728-1774), par Sébastien EVRARD, MC Université de Lorraine, Institut François Gény EA 1138 La guerre des sexes n'aura pas lieu ou des vertus de l'ironie. Sylvain Maréchal et le projet d'une loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes, par Jérôme FERRAND, MC Université Pierre Mendès-France - Grenoble II L'impuissance et ses conséquences dans l'ancien droit, par Karen FIORENTINO, MC Université de Bourgogne (Dijon) Fixer la Constitution : Une antenne des constituants de 1789, par Michel GANZIN, PR Université d'Aix-Marseille De l'empire des pères à l'emprise des mères : Quel statut pour le père séparé ? par Nathalie GOEDERT-MAITRE, MC Université de Paris-Sud (Paris XI) Dans une école de Gaule, la leçon du Maitre d'Autun, par Soazick KERNEIS, PR Université de Paris Ouest - Nanterre La Défense Paul Durand, théoricien du droit social, par Jean-Pierre LE CROM, CNRS, Université de Nantes Les parlementaires dans la vallée du Rhône et la séparation de l'Eglise et de l'Etat, par Catherine LECOMTE, PR Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Recherches autour d'une expression : Droit savant, par Anne LEFEVRE-TEILLARD, PR Université Panthéon-Assas Paris II De la condition du travail aux condit

11/2014

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Cinéma

Un demi-siècle, ici, dans la culture. Tome 3

Ici : autant l'avouer, il va s'agir de Lyon, la ville, et aussi de la région qui l'entoure (Rhône-Alpes : seuls des technocrates franciliens pouvaient accoucher d'un pareil vocable), de Grenoble à Saint Etienne, de Valence à Mâcon, de Roanne à Genève. Culture, au plus large sens, non seulement le théâtre, la musique, la peinture - les œuvres et leurs créateurs - mais mille choses encore qui ont à voir avec ce qui fait l'intérêt de la vie. On peut suivre les chapitres : ils regroupent, par thèmes, plusieurs sujets ; on peut aussi zigzaguer, zapper, picorer au gré de sa propre flânerie. Et même, regarder des photographies ! Un demi-siècle, puisque l'auteur, à partir des années 50, poursuit jusqu'en 2 000 ses réflexions, notes, entretiens, correspondances, coups de cœur, de tête et aussi... de gueule : il assume en effet une indépendance d'esprit passionnée. Sans craindre les vérités qui ne sont pas réputées "bonnes à dire". Les deux premiers tomes parlent de littérature, d'histoire, voire de religion, comme de promenades à travers bois. Une vingtaine d'amis journalistes prennent la plume ; on laisse la parole aux Frères Audin, à Francis Jeanson ou à Paul Bouchet ; Didier Béraud, puis Catherine Tasca reviennent sur la Maison de la Culture de Grenoble, Elisabeth évoque Roger Vailland, Maurice Moissonnier la Commune, Jean-Louis Maubant Le Creusot. On rencontre des photographes, des cinéastes, et Roger Planchon, Maurice Maréchal, Patrice Chéreau, Jean Dasté, Maurice Yendt, Bruno Boeglin. Jacques Verrière, Paul Gauzit s'expliquent sur la peinture, Louis Erlo sur l'Opéra Nouveau. Pour faire bonne mesure, quelques 500 notules rappellent les spectacles et les expositions des années 70 - où la plupart de ces "papiers" parurent dans L'Express Rhône Alpes. Dans le troisième volume, l'auteur ne distribue plus bonnes ou mauvaises notes : il est lui-même au pied du mur, présentant Positif ou Premier Plan, les ciné-clubs ou les CICI. Et surtout la Fondation Nationale de la Photographie, depuis les Autochromes Lumière jusqu'à un témoignage de Paul Jay, qui mit sur pied le Musée Niepce à Chalon ; l'Institut Lumière, première décennie, fondation en 1982 et ce qui s'ensuivit. Deux aventures reflétées par des textes d'époque, notamment des lettres aux autorités en charge d'aider au développement de ces équipements culturels. Quelques conclusions désabusées sur notre personnel "politique" s'imposent d'elles-mêmes. Mais nous voilà bien sérieux ! Ces 1 000 pages ne le sont pas toujours, loin de là : en témoignent Charles Cros, Karl Valentin, Boris Vian... contrastant avec les commentaires de Autrefois les Canuts, La Ricamarie, Comme un des Beaux-Arts. C'est dire que ce reflet éclaté d'une époque finit par constituer aussi une manière d autoportrait. Ce qui nous fait une belle jambe, n'est-ce pas, lecteur ?

11/2001

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Actualité et médias

Impitoyable

"Pas le temps pour vos conneries là, je suis crevée". Rachida Dati s'est levée à 5 heures pour assurer la matinale de France 2, ce soir sa fille Zohra a un concert, elle ne s'est pas arrêtée une journée depuis des semaines. Donc quand Nelly Garnier, sa directrice de campagne, l'alpague ce mercredi 12 février en fin d'après-midi pour lui montrer une vidéo de Benjamin Griveaux, elle n'y prête pas attention. Son bras droit insiste, "tout le monde en parle" , gênée néanmoins du contenu qu'elle montre à sa patronne. Finalement Dati y jette un oeil, et effarée balance : "Mais qui fait ça ? Personne ne fait ça ! " "Eh bien, de nos jours, tout le monde ! " rétorque Nelly Garnier. "C'est quoi, votre truc ? C'est un non-sujet. Ce n'est pas possible, je n'y crois pas" , conclue Dati, lapidaire. Rapidement, la vidéo commence à tourner parmi toutes les équipes de campagne. Nous sommes à 32 jours du premier tour. Jamais, dans l'histoire politique française, on n'aura vécu une campagne municipale aussi folle, aussi chaotique, aussi violente que cette bataille pour la Mairie de Paris. Avec un casting pléthorique, inédit et détonnant, avec une série de rebondissements comme aucun scénariste n'aurait osé en rêver et surtout avec une montée en puissance dramatique qui aboutira 30 jours avant l'élection à un retournement de situation explosif qui va rebattre toutes les cartes. Car l'affaire Griveaux, c'est aussi un cataclysme pour Emmanuel Macron qui voit le trophée parisien lui échapper définitivement. Il le sait : les enjeux politiques de cette bataille impitoyable dépassent de loin la Capitale... Saveria Rojek, journaliste à CNews et France Info, a suivi au jour le jour et jusqu'au dénouement de l'élection tous les épisodes et revirements de l'événement politique le plus important de l'année 2020. Un document haletant, romanesque et incroyablement bien informé.

06/2020

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Couple, famille

La famille adolescente. Conversations thérapeutiques

" Antoine : On voudrait parler aujourd'hui avec vous de la difficulté que représente notre départ pour les parents. Intervenant: Est-ce que les parents savent que vous vous faites du souci pour eux ? Antoine: Je pense qu'ils sont parfaitement conscients de notre présence à leur côté. Intervenant: Si on leur pose la question du souci que vous avez pour eux ? Antoine : Non, ils ne l'imaginent pas. Pour mes parents, la nouvelle vie à deux leur posait des problèmes, ils avaient besoin de l'avis des enfants pour prendre une décision. Ils voulaient faire de nous leurs avocats, on était les conseillers dans leur opération de ressoudage, ils ont bien compris qu'on les aidait à se cimenter entre eux. Sophie : C'est pareil chez moi. Ma mère est en train de se demander pourquoi ne pas partir voir ailleurs et tout recommencer. Et quand ma mère m'en parle, je suis très mal parce que je ne me sens pas le droit ou la capacité de m'ingérer dans leur amour. Moi, je ne suis plus à la maison. Ma sœur n'est pas à la maison le week-end. Tu imagines les deux face à face quand ça va mal, qu'ils n'ont rien à se dire. Tu sais, il y a des moments où je suis gênée parce qu'elle fait des comparaisons entre ma vie de couple et la sienne. C'est dur, parce que je suis adulte puisque je vis à deux et je suis encore leur enfant. " " La famille adolescente " désigne les familles qui doivent faire face aux bouleversements suscités par l'adolescence de leurs enfants, mais aussi le fonctionnement et la structuration des familles d'aujourd'hui. Entre histoires familiales et socles théoriques, les auteurs parcourent le cycle vital des familles, explorant les frontières entre développement harmonieux et dysfonctions douloureuses à travers des conversations thérapeutiques passionnantes.

09/2006

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Littérature française

La paix avec les morts

"Une petite fille nous aborde : Qu'est-ce que vous cherchez ? Elle a un regard joueur et curieux, je lui explique. Ici, il y a des années, sous le régime khmer rouge, c'était un hôpital, et j'ai enterré de très nombreux corps dans des fosses. Puis l'eau a englouti ce lieu, et on a bâti des maisons. Elle joue avec un petit bout de bois, un peu gênée : Je sais. On dort sur les morts. La nuit, parfois, on les entend parler. J'insiste un peu : Mais tu as peur ? Elle sourit : Non, on n'a pas peur, on les connaît." C'est à un voyage hors du commun que nous convient Rithy Panh et Christophe Bataille, huit ans après leur livre L'élimination - un voyage vers l'enfance et vers les rizières où furent tués, par l'idéologie, la faim et la violence, 1,8 millions de Cambodgiens. Le grand cinéaste cherche les lieux où furent enterrés les siens : le tombeau de son père, dans la glaise ; la fosse où furent englouties sa mère et ses soeurs. Mais aussi le grand banyan où il s'abrita, désespéré, à treize ans, avec ses boeufs - sur cette colline, les khmers rouges n'osaient pas s'aventurer. Rithy Panh et Christophe Bataille roulent à travers le pays, s'arrêtent, parlent avec les bonzes, questionnent les villageoises âgées, grattent la terre et trouvent des ossement, des tissus ensanglantés. L'oubli guette, et la négation. Et Rithy Panh poursuit son chemin, cherchant la paix avec les morts et tissant un rapport unique avec les vivants, qu'il côtoie, victimes, bourreaux, complices, anciens cadres khmers rouges : le travail de connaissance ne cesse pas, à hauteur d'hommes. D'une conversation écrite avec Noam Chomsky à des échanges avec le père Ponchaud, d'un entretien avec Robert Badinter aux lettres enfantines rangées dans une sacoche de cuir, d'une méditation sur l'idéologie aux visites aux femmes-devins, les auteurs nous offrent un grand livre.

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Littérature française

L'héritage de Meya

Suite à des changements politiques, le Congo est endeuillé par des affrontements entre partis et ethnies rivaux. Un climat de guerre civile larvée transforme le quartier L... en un véritable camp retranché. De terribles exactions s'y déroulent. Meya, à travers une histoire, une destinée, ou peut-être les deux à la fois, s'indigne de cette situation et de la négation des valeurs de paix qui, naguère, unissaient les ethnies du Congo établies au quartier L... Alors âgé de 8 ans, il assiste impuissant à la bastonnade et à l'assassinat de son père issu d'une ethnie minoritaire, confrontée à celle de sa mère, plutôt majoritaire. N'ayant pas supporté ce drame, cette dernière fait une dépression nerveuse qui la conduit à la mort. Déshérité, Meya intente un procès à sa famille paternelle qu'il gagne et qui lui fait goûter les délices de la richesse. Marié avec Maté, ils s'installent à Dakar où il crée une entreprise de pêche. Meya, devant l'abandon des réalités africaines au profit d'une culture plus occidentale, se propose le rôle de bibliothèque intermédiaire afin d'archiver cet héritage culturel. L'héritage de Meya peint un tableau de plus de 150 proverbes, pétris de moralité et de sagesse, rendus avec toute leur originalité en Kongo d'abord avant d'être traduits en français, de plusieurs contes, énigmes et légendes. Ici, le Congo n'est qu'un maillon d'une longue chaîne, choisi à dessein par l'auteur pour servir de caisse de résonance partout où le langage des armes prime sur celui du dialogue.

02/2020

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Poésie

La Licorne et la Vie

La Vie humaine existe grâce à l'amour. Elle devient un rayon face à l'amplitude du temps, fait se scander les battements de coeur aux rythmes incessants (l'éternité ...) des vagues sur le rivage des plages, où Dieu a pensé. Chacun des galets ou des coquillages qui s'y trouvent sont les protecteurs de toute les vies qui naissent, puis retournent à la mer. L'océan étant les points de suspension qui suit les questions innocentes des enfants. L'amour irradie tel un rayon sans soupçon, une source de lumière résonnante qui ne trouve pas d'obstacle. Montant et descendant sur l'échelle humaine de la terre au ciel, l'amour existe depuis même avant l'humanité ; puisque déjà l'Eternel source de vie et d'amour (permanents) aimait sa création dès la Genèse " [...] le souffle de Dieu planait sur la surface des eaux." (Gn, 1.2) Ce qui explique la beauté des cieux, pleins des rayons de l'omniprésence créatrice, chacun y trouve son nom. ... Ce dernier à chaque fois qu'il est prononcé ou même simplement évoqué s'élève au patrimoine humain, via le Livre de La Vie. Cette écriture immatérielle rayonne parmi les Ecritures réelles "comme le dit la Bible elle-même, la parole de Dieu est valable pour l'éternité." (Jacob Kaplan, La Bible, texte intégral, traduite du texte original par le rabbinat français, aux éditions Colbo, Mars 2002, préface, p. VII). Lumière parmi la Lumière, l'amour offert dans l'Ancien et le Nouveau Testament propose des prophètes, des patriarches, des Rois, des entités très mystérieuses comme le Christ. Au coeur de l'amour, il y a ces pierres magnifiques, à l'origine du saint Graal. Il y a aussi la pierre noire de la Mecque, en Arabie Saoudite ; et le Kotel à Jérusalem, en Israël. L'amour, le rayon, le coeur, la pierre trouvent leurs symboliques dans les trois grandes religions monothéistes. Mais nous évoquerons également dans ce travail les croyances païennes. Le monde est riche et varié, soyons tolérants et toujours à l'écoute. La poésie est une hypnose contrôlée, elle est aussi une écoute : perpétuelle corne d'abondance.

09/2019

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Religion

Petite théologie pour les temps de pandémie

La pandémie causée par Le COVID-19 a surpris, désorienté et désorganisé dans toutes leurs structures tous les pays du monde. Les religions n'ont pas échappé à l'ébranlement subi par toutes les sociétés. Leur mode de fonctionnement habituel, impliquant à des degrés divers la vie communautaire et relationnelle, a été perturbé par les mesures de confinement imposées progressivement par tous les Etats, mais aussi par les mesures de distanciation qui ont subsisté par la suite.
Le christianisme a payé un lourd tribu : il a dû d'abord fermer ses églises, puis, Lors de leur réouverture, réduire le nombre de participants aux offices et à La communion eucharistique, et modifier la façon dont sont dispensés les sacrements et vénérés ses objets sacrés. Ces changements, mettant en cause des pratiques traditionnelles plus que millénaires, ont suscité d'importants débats, qui ont parfois touché des points essentiels de La foi.
En amont, de grandes questions théologiques et spirituelles ont surgi. La pandémie n'est-elle pas un châtiment de Dieu pour les péchés des hommes, ou du moins ne leur est-elle pas envoyée comme un avertissement ou un signe ? Quelle est son origine profonde ? Comment vivre positivement, malgré leurs inconvénients, les confinements et les e mesures barrières"? L'église est-elle un lieu protégé ? Quels sont Les moyens spirituels de faire face à La maladie et d'atténuer L'anxiété que sa menace génère ? Ce livre, qui aborde toutes ces questions et tous ces débats sur la base d'une large documentation, apporte des éclaircissements permettant d'affronter plus sûrement et plus sereinement non seulement La pandémie présente et ses séquelles sur les âmes, mais encore les pandémies qui, de L'avis de tous les spécialistes, ne manqueront pas de se multiplier à L'avenir.
L'auteur, docteur en philosophie et en théologie, est un spécialiste internationalement reconnu des questions relatives aux maladies corporelles, psychiques et spirituelles, auxquelles il a consacré de nombreux articles et ouvrages, en particulier Théologie de ta maladie (4e éd., 2017), Thérapeutique des maladies mentales (4e éd., 2017), Thérapeutique des maladies spirituelles (6e éd., 2013), Le Chrétien devant La maladie, la souffrance et la mort (3e éd., 2010).

01/2021

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Critique littéraire

L'avertissement de Socrate ; Je vous écris avant l'aube. 2 volumes

C'est un ensemble exceptionnel que ce coffret consacré au juriste et écrivain Salvatore Satta présente au lecteur. Exceptionnel, parce qu'il est exceptionnel aujourd'hui, dans le commerce ordinaire de la librairie, d'avoir le bonheur de suivre une grande pensée ; et de la suivre dans tout ce que les ressources du style et de la réflexion offrent d'ardent et de délectable, où se dessinent, tantôt de façon analytique et critique, tantôt sous la forme de la conversation intime que permet l'échange épistolaire, le portrait du monde d'après-guerre et la genèse de celui où nous sommes. Exceptionnelle encore, la mise à disposition du lecteur français d'une correspondance décisive encore inédite en Italie. On y trouvera non seulement le miroir d'une amitié, mais tous les paysages que celui-ci reflète et interroge du monde bouleversé d'après 1968 —dans l'université notamment, mais aussi dans la société en général, en proie d l'impitoyable réduction de tous les idéaux, et du droit lui-même, à des objets devenus relatifs, avalés par la nouvelle souveraineté sociologique, si savante dans l'art de mettre en place le système des prébendes et des intérêts de groupes, avant que ces objets mêmes ne s'abîment dans le gouffre de l'évaluation exclusivement économique qu'allait creuser cette souveraineté falsifiée. Salvatore Satta ne cesse de batailler par amour du monde, c'est-à-dire du destin de droiture auquel ce monde est appelé, seule source possible d'entente entre ceux que leurs intérêts propres sépareront toujours. Il le fait dans des essais, des articles, des polémiques, des méditations, des lettres, des romans : mais on y sent toujours la main aimante de celui qui griffonne le matin, pour ses proches, ses poèmes de l'aube. L'auteur du roman que George Steiner considérait comme l'un des plus grands du siècle, Le Jour du jugement, se découvrira ainsi un peu mieux au lecteur soucieux de l'unité de pensée que forme, dans l'appréciation du présent, l'attelage décisif du droit et de la littérature.

11/2019

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Critique littéraire

Correspondance Alexandre Vialatte - Henri Pourrat (1916-1959). Tome 7, Les temps noirs Volume 2 (janvier 1943 - décembre 1946)

Les Presses Universitaires Blaise Pascal poursuivent la publication de la Correspondance Alexandre Vialatte-Henri Pourrat, ensemble épistolaire inédit échangé entre Alexandre Vialatte (1901-1971) et Henri Pourrat (1887-1959), de 1916 à 1959. Après les Lettres de collège (1916-1921), 2001 ; Lettres de Rhénanie 1(1922-1924), 2003 ; Lettres de Rhénanie H (1924-1927), 2004 ; Les Grandes Espérances (1928-1934), 2006 ; De Paris ir Héliopolis (1935-1939), 2008, viennent deux volumes complémentaires qui ont pour arrière-plan des périodes dramatiques : Guerre et Occupation pour Les Temps noirs I (,1939-1942) publiés en 2011, Résistance, Epuration, après-guerre pour Les Temps noirs 11 (1942-1946) présentés ici. Les lettres de 1943 à 1945 permettent de préciser les relations encore mal connues entre Pourrat et le Régime de Vichy au moment où l'Occupation se radicalise. Toujours fidèle à Pétain, entretenant de bonnes relations avec l'entourage du "chef français", Pourrat accomplit avec exactitude sa tâche de subdélégué du Secours National pour la région d'Ambert, un travail de terrain qui le conduit à voir de près certains événements de la Résistance (Affaire d'Arlanc, etc.) puis de l'Epura­tion. Certes les lettres ne fournissent que des indices souvent discrets, mais l'appareil critique important qui les éclaire fournit une véritable base de données pour l'histoire du Livradois-Forez. Les lettres de 1945-1946, quant à elles, permettent de suivre le périple de Vialatte, "correspondant de guerre" envoyé par le journal L'Epoque en Allemagne pour couvrir les procès de Lunebourg (jugement des criminels nazis du camp de Bergen-Belsen), puis de Hambourg. A l'intérêt que présentent les lettres pour l'histoire d'une époque complexe et trouble, s'ajoute l'intérêt littéraire de celles-ci. Pourrat continue à se consacrer avec constance à l'écriture, resserrant son inspiration autour de trois domaines majeurs : l'Auvergne, la tradition et les contes ainsi que l'inspiration chrétienne avec La Bienheureuse Passion. Vialatte pour sa part hésite entre journalisme et littérature, la seule voie que Pourrat, mentor exigeant, l'exhorte à suivre. En proie aux affres de la création, il s'essaie à plusieurs romans qui demeureront inachevés mais constituent cependant un banc d'essai pour Les Fruits du Congo, dont ils révèlent la genèse.

04/2015

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Science-fiction

Tolkien. Les racines du légendaire

Prendre Tolkien au sérieux : tel est le projet de La Compagnie de la Comté, association fondée il y a sept ans. La Terre du Milieu mise en scène par Tolkien en trois Âges est-elle le pur fruit de l'imagination ou en âge de raison ? Quelle rationalité pour la féerie ? Une mythologie ne peut-elle être que prolégomènes à un discours rationnel ou peut-on conserver le mythos auprès du logos après la fin des mythologies antiques ? Quelles racines innervent l'arbre féerique ? Pour créer la Terre du Milieu, Tolkien a puisé à deux sources : la matière du Nord (la culture scandinave qu'il enseignait à Oxford) et sa foi (catholique). Ses emprunts à la tradition patristique sont identifiables. L'étude de deux questions le prouve exemplairement. Comment nommer Dieu ? Les anges ont-ils un corps ? En outre, la féerie, telle que la pense Tolkien, n'est en riel assimilable au New Age - gnose moderne que, tels les Pères de l'Eglise hier, Tolkien, nous permet de repousser aujourd'hui. Car si Le Seigneur des Anneaus, est lui aussi un surgeon, ce nouvel arbre est enraciné, avec discernement, dans la tradition. Plus, cette féerie se pense elle-même comme tradition. Tolkien, dans la lettre à M. Waldman que nous publions, retrace la genèse complète de sa mythologie. Il apparaît comme le dernier scribe d'une tradition remontant à Eriol, voyageur anglo-saxon en contact avec les Elfes. Mais la féerie peut aussi se laisser penser non seulement comme discours sur le pays des Elfes, mais surtout par ses événements (la rencontre des créatures en ces lieux). C'est ce que suggère admirablement cet ami français de Tolkien qu'était le R. P. Louis Bouyer. Prendre au sérieux la féerie impose donc de rentrer dans son histoire propre, l'allégorie étant une facilité à laquelle il faut renoncer. L'on peut alors soutenir quelques thèses internes au légendaire. Ainsi découvrira-t-on pourquoi l'anneau n'est pas qu'instrument de pouvoir, pourquoi Sauron n'est pas qu'un nouveau Melkor, pourquoi Sauron encore n'est pas qu'un œil. Enfin, l'on verra pourquoi Númenor est un centre celtique - par où l'on rejoint l'autre source d'inspiration de Tolkien.

12/2003

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Religion

Origène. Sa vie et son oeuvre

De son vivant comme depuis dix-sept siècles, loué par les uns, attaqué par les autres, Origène est l'un des écrivains qui ont suscité le plus de controverses et, de nos jours, le plus d'études. Pourtant, s'il existe bien des monographies utiles sur sa doctrine, aucune étude d'ensemble sur l'homme et son oeuvre, conduite avec les ressources de la critique moderne, n'a paru depuis cinquante ans. Ce premier tome répond donc à un besoin réel en reprenant à la base toutes les sources qui nous informent sur Origène. C'est ainsi qu'on y trouvera une étude approfondie de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, de sa méthode, de sa chronologie, puis un examen des informations données par Porphyre, Epiphane, Jérôme, Palladius et d'autres. Vient ensuite une analyse de la liste des oeuvres d'Origène que Jérôme nous a transmise : d'où vient-elle, quelles transformations Jérôme lui a-t-il fait subir et que reste-t-il aujourd'hui de cette oeuvre immense ? Parmi les oeuvres d'Origène, l'auteur a choisi d'étudier trois séries d'ouvrages moins connus : les trois Commentaires des psaumes souvent confondus par les historiens, les Stromates, dont il a découvert une longue citation méconnue, enfin les Hexapies, question difficile autant qu'importante pour l'histoire du texte biblique : il établit notamment qu'Origène a composé cet ouvrage à partir d'une synopse juive. Puis il reprend la question de la chronologie. Des indices qui n'avaient pas encore été relevés permettent de dater presque toutes les oeuvres d'Origène et les principaux événements de sa vie. Après avoir jeté ces bases, le livre peut enfin esquisser une biographie d'Origène. Cette étude n'intéressera pas seulement les spécialistes d'Origène, mais elle sera nécessaire à tous ceux qui travaillent sur Eusèbe, Epiphane, Jérôme et sur l'histoire de la Bible. Le tome II donnera l'édition du traité inédit d'Origène "Sur la Pâque" retrouvé dans un papyrus de Toura. Un autre tome sera consacré à l'école d'Alexandrie, aux maîtres d'Origène, et à la genèse de sa doctrine.

01/1977

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Histoire ancienne

Château et pouvoirs en Champagne. Montfélix un castrum comtal aux portes d'Epernay

Situé sur un éperon, à proximité d'Epernay, le château de Montfélix (Chavot-Courcourt) a bénéficié de 1983 à 1995 d'une fouille programmée, assortie d'une enquête approfondie et élargie dans les sources écrites. Faits rares et propices à la mise en oeuvre d'un programme de recherche, on possède son acte de naissance et son occupation a été relativement brève. Linéairement composé, à son apogée, de deux mottes que séparent un rempart de barrage et une basse-cour, il est érigé en 952 par l'un des ancêtres des comtes de Champagne, Herbert, comte d'Omois, alors associé à son frère, le comte Robert, et il est abandonné dès le début du XIIIe siècle. Peu de monographies de châteaux comtaux du Moyen Age central ont été publiées à ce jour, surtout lorsque, comme c'est le cas ici, elles donnent une part majeure aux structures des Xe, XIe et du début du XIIe siècle, de telle sorte que nos connaissances en la matière demeurent fortement lacunaires. Deux thématiques majeures structurent l'exposé. La première traite du bâti et de ses caractéristiques morphologiques et fonctionnelles, au sein des espaces qui lui sont dédiés. Les huit phases de construction et d'occupation rendent compte de la mise en oeuvre progressive des fortifications et des diverses maisons nobles et annexes, qui jonchent le site. Complétées par un examen du mobilier, elles éclairent le sens de l'évolution et aident à en décrypter les ressorts. Intrinsèquement liée à la précédente, la seconde thématique élargit la focale. Elle est centrée sur l'étude des liens entre château et pouvoirs à grande et à petite échelles. Au niveau hexagonal, c'est de la genèse de la principauté " champenoise " dont il est question, et du rôle qu'y joue, à sa modeste échelle, Montfélix du Xe au XIIe siècle. Au niveau microrégional et local, la publication traite de l'impact du château et de sa châtellenie dans la structuration des hommes et de l'espace puis, à partir du XIIIe et plus essentiellement des XIVe et XVe siècles, est abordée la question de ces pôles d'habitat que l'on qualifiait jadis de " villages désertés " ; une appellation qui ne convient plus guère.

02/2019

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Littérature étrangère

Cette paisible poussière

Première oeuvre non romanesque de William Styron, Cette paisible poussière rassemble quarante et un textes, essais ou critiques, parus dans la presse entre 1953 et 1982. Sélectionnés par l'auteur pour la permanence de «leur intégrité et leur résistance à l'usure du temps», ces «écrits», en apparence disparates, reflètent avec cohérence les préoccupations majeures qui, de Un lit de ténèbres au dernier en date des romans, Le choix de Sophie, marquent chacune des étapes de l'oeuvre : la vie du Sud, la vie carcérale et la vie militaire, les trois thèmes fusionnant en une lancinante réflexion sur l'irréductibilité du Mal. Cette méditation sur l'Histoire, prétexte à une méditation sur l'Homme teintée de pessimisme, se double d'une méditation littéraire, sous la forme de brillants portraits des «grands ancêtres» - Thomas Wolfe, F Scott Fitzgerald, Faulkner - ou d'hommages à des proches, dont certains disparus - Malcolm Cowley, Robert Penn Warren, Peter Matthiessen, Philip Rahv, James Jones - : autant de clefs sur les influences, affinités et convergences qui placent l'auteur et son ouvre au carrefour de la littérature américaine d'aujourd'hui. Toujours présent en filigrane dans ses romans, Styron est ici omniprésent : la trame personnelle, partout apparente, donne à l'ensemble l'authenticité d'une tranche de vie ; les réminiscences et confidences qui émaillent les diverses rubriques culminent en une évocation nostalgique des années de jeunesse et de la genèse de l'ouvre : ardent et passionné, lucide et angoissé, foncièrement honnête envers soi-même et autrui, débordant d'amour pour la vie et pénétré du sens de la mort, William Styron affirme sa stature de moraliste et d'idéaliste, mû par ce qu'il considère comme son devoir d'homme et d'écrivain - comprendre le phénomène dominant de notre temps : le Mal protéiforme. Cette obsession fait de lui, au sens le plus noble, un auteur engagé dans la défense de causes indissociables de la vocation, souvent proclamée et parfois trahie, de l'Amérique : liberté, justice, humanité. Dans un genre ardu, parfois ingrat et austère, le style demeure vibrant de ferveur, la prose ample et soutenue, riche en images et métaphores où se retrouvent de multiples échos de la somptuosité et de la luxuriance des romans.

03/1985

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 7, La République en marche (1875-1876)

Cette nouvelle édition des ? oeuvres complètes de Zola est originale à un double titre. Elle est la première du genre à adopter un dispositif chronologique, en vingt brèves périodes, de 1858, date de l'arrivée du jeune Emile Zola à Paris, à 1902, date de sa mort. On suivra ainsi, de volume en volume, l'évolution de sa carrière et de son ? oeuvre, et leur relation à l'histoire contemporaine. Ces coupes successives dans le temps ont également le mérite de mettre en évidence les connexions mutuelles des ? oeuvres par delà la diversité de leurs contenus et de leurs formes ; elle réunit, pour la présentation et le commentaire historique et critique des ? oeuvres, les meilleurs connaisseurs de Zola et de son ? oeuvre. Après une introduction générale, chaque volume, on trouve d'abord les ? oeuvres narratives (romans, contes et nouvelles), puis le théâtre, les chroniques, les ? oeuvres critiques et la correspondance. Le tome 7 couvre les années 1875-1876. En 1875, Zola achève la rédaction de La Faute de l'abbé Mouret, commence celle de Son Excellence Eugène Rougon (qu'il publie en 1876) et fait ses premières recherches pour L'Assommoir. Son activité journalistique est intense : tout en continuant de collaborer quasi quotidiennement au Sémaphore de Marseille, il entre, grâce à Tourgueniev, dans la presse russe (Le Messager de l'Europe) et commence une " Revue dramatique " dans Le Bien Public. Il poursuit également son ? oeuvre de critique d'art en rédigeant les comptes rendus des Salons de 1875 et 1876 Biographie de l'auteur Marie Scarpa est maître de conférences en langue et littérature françaises à l'Université de Metz. Elle a publié Le Carnaval des Halles. Une ethnocritique du Ventre de Paris de Zola (CNRS Editions), en 2000 Jean-Pierre Leduc-Adine, Université de Paris III - Sorbonne nouvelle, est directeur honoraire du Centre d'études sur Zola et le naturalisme (CNRS/ITEM). II a travaillé sur les rapports entre le texte et l'image dans la seconde moitié du XIXe siècle, il a publié les Ecrits sur l'art de Zola (Gallimard, 1991), ainsi que de nombreux articles sur Zola et le naturalisme. Plus récemment, il a dirigé la publication de Zola, genèse de l'? oeuvre (CNRS éditons)

01/2004

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Histoire de France

Camille Senon, survivante du tramway d'Oradour-sur-Glane. Aurai-je assez vécu pour tous ceux qui sont morts ?

Camille Senon Survivante du tramway d'Oradour-sur -Glane Aurai-je asses vécu pour toux ceux qui sont morts ? De Guy Perlier Camille vient d'avoir dix-neuf ans. Comme chaque samedi, elle prend le tram gare des Charentes à Limoges pour rentrer chez ses parents au Repaire, hameau voisin d'Oradour-sur-Glane. Nous sommes le 10 juin 1944... Elle ne reverra jamais son père, ni ses grands-parents, ni ses oncles et tantes, cousins et amis, tous massacrés par le détachement de la Waffen-SS Das Reich. Avec sa mère et les autres rares survivants, elle en est réduite à fouiller les décombres du village à la recherche de quelques restes de leur vie passée... Deux mois plus tard, dans l'enthousiasme généré par la Libération, Camille décide de s'engager comme militante. Elle intègre l'administration des Chèques postaux à Strasbourg, puis à Paris. Membre dirigeant de la fédération CGT des PTT, secrétaire générale du syndicat des Chèques postaux, l'entreprise féminine la plus importante d'Europe, elle est de toutes les luttes pour l'amélioration des conditions de travail, en particulier celles des femmes, mais aussi contre la guerre d'Indochine ou d'Algérie, et elle participe avec fièvre à Mai 68. Jamais pourtant elle n'oubliera son village, militant toujours de près ou de loin au sein de l'Association des familles des martyrs d'Oradour et des Familles de fusillés et massacrés de la Résistance. Elle trouvera aussi la force de témoigner lors du procès des auteurs du massacre, à Bordeaux, en 1953. Depuis son retour en Limousin à sa retraite, Camille Senon oeuvre inlassablement contre les horreurs de la guerre, pour la paix, la fraternité et la justice, organisant des visites dans les ruines d'Oradour. Aujourd'hui, à quatre-vingt-huit ans, ce grand témoin a accepté de laisser la plume de Guy Perlier parcourir sa vie. Camille SENON est née le 5 juin 1922. Officier de la Légion d'Honneur Chevalier des palmes académiques Survivante du tramway d'Oradour-sur-Glane. Militante de la mémoire des crimes nazis. Militante politique (P. C. F.) et syndicale (C. G. T.).

10/2013

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Généralités médicales

Une histoire de la médecine du travail

Ce petit ramoneur insouciant ignore le cruel destin qui l'attend. Il symbolise tous les enfants exploités, parfois dès l'âge de 4 ans, dans les mines, les usines ou les petits métiers, encore aujourd'hui. On passe un tiers de notre vie à travailler au bureau, à l'usine... Cette activité génère accidents et maladies par l'exposition à de multiples risques environnementaux. L'objectif de la médecine du travail est d'identifier et de prévenir les affections liées à l'activité professionnelle. Dans le passé, on a ainsi identifié de nombreuses pathologies professionnelles respiratoires, cancéreuses, allergiques, toxiques, infectieuses... Cet ouvrage relate leur histoire souvent chaotique depuis l'Antiquité, mais aussi celle de la lutte des travailleurs sociaux, syndicalistes et médecins du travail pour l'abolition du travail des enfants et l'amélioration des conditions de travail dans les pays occidentaux. On peut être reconnaissant à de nombreux médecins du travail, comme Ramazzini, Thackrah et Villermé et bien d'autres, qui permirent la mise en place d'un arsenal juridique pour la sécurité des travailleurs. L'histoire de la médecine du travail est parsemée de tragédies humaines. Pensez aux enfants broyés par des machines, ou tirant des chariots au fond des obscurs boyaux des mines, aux petits ramoneurs exploités par leurs maîtres, aux trieurs de laine qui mouraient en quelques heures de charbon pulmonaire, aux ouvrières mutilées des manufactures d'allumettes ou de cadrans fluorescents, aux chapeliers fous intoxiqués au mercure, aux mineurs de la tragique catastrophe des mines de Courrières... Ces morts absurdes au travail sont inacceptables. Beaucoup croient que cela fait partie d'une époque révolue. En réalité, les terribles conditions de travail du XIXe siècle existent toujours dans de nombreux pays du monde, y compris le travail des enfants sous ses aspects les plus abjects. Plus que jamais, on a besoin de la médecine du travail pour accompagner les évolutions rapides des technologies et des activités. Apparaissent des domaines nouveaux, écrans, nanotubes, stress, burn-out... Restent toutes les maladies connues qui vont décimer les populations des pays pauvres qui n'ont aucune restriction, réglementation, ni sécurité. Là est le futur challenge de la médecine du travail.

11/2019

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Art gothique

Questions de mobilités au début de la période gothique. Circulation des artistes ou carnets de modèles ?

L'intensité des mouvements des artistes, des oeuvres et des objets durant le Moyen Age, son rôle dans la diffusion des formes et des iconographies à travers le monde occidental et l'impact des échanges avec la sphère byzantine sont bien connus et ont été précisés à de nombreuses reprises dans des études stimulantes. En revanche, les modalités de ces mobilités artistiques n'ont pas encore trouvé de définition convaincante. En ancrant la réflexion dans le domaine des transferts artistiques au moment de la genèse de l'art gothique, cet ouvrage tente de mesurer l'impact sur une région donnée du déplacement des artistes. Quels itinéraires ceux-ci suivaient-ils ; quelles distances parcouraient-ils, quels étaient les réseaux de diffusion ? Durant combien de temps un modèle était-il imité ? Quels effets exerçait la mobilité des hommes ou des oeuvres sur la production d'une région donnée ? En outre, alors que l'importance accordée aux carnets de modèles en tant que vecteurs de transmission a maintes fois été soulignée par les chercheurs, leur rôle effectif n'a jamais été évalué ni remis en question. Ces problématiques sont traitées par des cas d'études bien distincts. Un aperçu des réseaux de circulation connus est dressé et leur étendue est envisagée en considérant à la fois les critères stylistiques et iconographiques. La question de la mobilité est abordée à travers des personnalités connues par leur signature sur leurs oeuvres permettant de retracer quelques itinéraires artistiques précis. Le chantier de la façade occidentale de la cathédrale de Chartres, noeud d'un réseau de circulation de sculpteurs, est utilisé pour tenter de cerner la dynamique des centres artistiques dans la diffusion d'innovations techniques et formelles. Un intérêt particulier est en outre porté aux dits carnets de modèles. Les dessins médiévaux conservés, leur utilisation et leur possible circulation sont examinés à la lumière de leur rôle supposé dans la transmission des formes artistiques. Pour certains d'entre eux, de nouvelles hypothèses sont proposées sur l'agencement originel des feuillets, sur la cohérence de leurs représentations ou encore sur leur fonction initiale.

02/2021

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Notions

Sur le concept d’histoire. Œuvres et Inédits (tome 19)

Les thèses Sur le concept d'histoire sont le dernier texte auquel a travaillé Walter Benjamin avant sa disparition prématurée en septembre 1940. Bien qu'il n'ait pas été publié du vivant de son auteur - et tout indique que Benjamin était loin de le considérer comme achevé -, ce texte est aujourd'hui communément considéré comme son "testament" , à tout le moins comme la quintessence d'une pensée de l'histoire que Benjamin a mûrie pendant plus de deux décennies. L'édition établie par Gérard Raulet renouvelle profondément la façon dont le texte est présenté au lecteur : à la différence de toutes les publications antérieures, cette nouvelle édition ne donne pas une seule et unique version de référence de Sur le concept d'histoire. Elle présente au contraire, outre le tapuscrit ayant servi de base à la version parue en 1942 et la version française établie par Benjamin lui-même, quatre versions supplémentaires publiées chacune dans son intégralité, à commencer par le manuscrit offert à Hannah Arendt par Benjamin lui-même, ainsi que son "Exemplaire de travail" . Les variations entre ces différentes versions permettent de suivre pas à pas les différentes phases de la rédaction, les hésitations de l'auteur, ou à l'inverse l'affermissement de sa réflexion. Sur le concept d'histoire est ainsi rendu à son statut de work in progress, sans pour autant rien perdre de sa force. Au contraire, la publication sur le même plan des différentes versions invite à multiplier les lectures, et cette nouvelle édition donnera certainement matière à de nouvelles interprétations. Aux différentes versions des Thèses l'édition ajoute les fragments et brouillons préparatoires, dont certains sont publiés pour la première fois. Gérard Raulet retrace dans le détail la genèse et le destin de ces différents textes, au cours de leur rédaction et au fil de leurs publications successives. L'édition fournit enfin un ensemble très riche de "Documents" qui éclairent les tensions suscitées par ce texte qui n'a cessé de diviser et d'opposer les amis de Benjamin, qu'il s'agisse d'Adorno et Horkheimer, de Scholem ou encore de Hannah Arendt.

01/2023

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Littérature française

Voyage biographique

Voyage Biographique est un livre sur l'enfance car on parle mal de l'enfance. C'est normal, l'adulte est aussi suffisant qu'il est dépourvu. Amateur de genèse, de germination, de culture en somme. On ficelle le temps comme un rôti du dimanche. Il y a des familles pour aimer cela. On s'ennuie mais c'est la tradition. Le Voyage, lui, largue les amarres. On file à l'aventure, d'île en île. L'enfant, c'est Ulysse, déjà roi et en attente du roi qu'il sera, le voilà en proie aux sortilèges, dieux et affidés. Pour le suivre, il faut une écriture qui file nez en l'air, qui flaire, qui marque l'arrêt, une écriture-chienne...Les personnages, les lieux et les objets de ce roman s'animent dans le flux d'un texte qui sourd et dévale comme un ruisseau. C'est En passant par les chiens, En passant par les filles, Par la mort et par la vie que Jojo, Dani, Marie, Monique, l'oncle, la blonde, la grand-mère, la mère..., perlent du Voyage comme des pierres alchimistes au hasard des condensations et dispersions du récit. Celui-ci palpe, jette et retient les événements dans une chronologie insaisissable au gré d'une forme itérative et différenciée qui résonne aux variations émotives de l'enfance, les fait naître ou les amplifie. Ainsi, les représentations de la vie, le biographique, relèvent ici d'une forme de dissolution de l'habituelle dichotomie entre l'auteur du livre, la voix qui raconte et les personnages qui s'animent. Au lieu d'être convoqués dans la circularité d'un récit qui constitue la topologie la plis fréquemment utilisée, chaque point de ce Voyage est en contact avec tous les autres, comme dans le réseau distribué de l'Internet. Voyage biographique confirme la rigueur et la puissance d'innovation de Joël Roussiez tout au long d'une écriture qui file, une écriture-chienne comme on l'a dit. Un livre qui apporte une contribution admirable à la question du récit qui marque profondément notre époque.

02/2010

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Royaume-Uni

Créer un pays, le royaume de Poyais. Gregor MacGregor, emprunts d'État et fraude financière 1820-1824. Gregor MacGregor et l'échec de Poyais 1820-1824

Depuis le 23 octobre 1822, la bourse de Londres enregistre l'échange sulfureux et enthousiaste d'un nouveau titre sur son marché des emprunts étrangers : l'obligation de l'État de Poyais. À sa tête se trouve Gregor MacGregor, un mercenaire écossais et nouveau Cacique flamboyant de ce territoire alors inconnu. Ce dernier emprunte plusieurs centaines de milliers de livres sterling au sein du centre financier le plus important du monde, gonflé à bloc par les prêts accordés aux récentes indépendances latino-américaines. Or, Poyais n'existe pas. C'est, du moins, ce dont MacGregor sera rapidement accusé par la presse et l'opinion publique de l'époque. L'ancien mercenaire incarne dès lors, et aujourd'hui encore, la figure de l'escroc par excellence, à l'origine de la fraude la plus audacieuse de l'Histoire. Des figures telles que "Bernie" Madoff ou Charles Ponzi font encore souvent pâle figure face à celui reconnu pour être parvenu à faire croire à l'entier de la communauté financière de Londres de l'existence d'un pays imaginaire. Ce livre propose une déconstruction et une réécriture de l'histoire du Poyais. En retraçant minutieusement la genèse, le développement, et la chute du projet de Poyais à l'aune des multiples traces laissées par MacGregor, l'idée d'émettre une dette souveraine sur le marché des capitaux londonien dans les années 1820 apparaît ainsi moins comme une fraude financière monumentale que comme une tentative ratée de financer l'établissement d'une colonie privée et de soutenir la création d'un nouvel État en Amérique centrale. Dans la lignée des travaux issus de la micro-histoire appliquée à l'histoire globale, cette étude de cas offre également une lunette à travers laquelle se révèlent nombre de dynamiques politiques, économiques, légales ou sociales propres aux transformations financières et impériales qui traversent l'Atlantique du début du XIXe siècle. En narrant l'histoire d'un emprunt raté, cette réinterprétation du Poyais contribue ainsi à l'étude de la formation de relations transatlantiques de crédits et commerciales, se forgeant entre la City de Londres et les nouveaux souverains issus des révolutions latino-américaines.

11/2022

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Histoire de l'art

Création plastique d'Haiti. Art et culture visuelle en colonie et post colonie

Ce livre étudie l'univers de la création plastique d'Haïti dans la durée, depuis l'arrivée, en 1492, des premiers conquérants espagnols sur ce territoire, tiers occidental de l'île qu'ils avaient rebaptisée Hispaniola. Pour mener son enquête, Carlo A. Célius interroge, déborde et renverse les discours et les représentations énoncés depuis l'Europe occidentale, qui ont, en continu, qualifié et classé toute création artistique non européenne à l'aide de critères propres au domaine des beaux-arts. L'histoire des modes de figuration proposée ici est aussi celle de l'accaparement, de l'exploitation et de la transformation d'un territoire, une histoire de migrations, de sujétion et d'extermination de populations. C'est une histoire de luttes, de libération et de reconfiguration sociétale ; une histoire des images et des imaginaires, de leurs échanges et de leurs confrontations. Dans cette enquête historique au long cours, qui emprunte tour à tour à l'histoire de l'art, à l'esthétique, à l'anthropologie et à la sociologie, l'auteur nous propose une approche plurielle de la figuration en colonie et postcolonie qui, au-delà des seuls beaux-arts, prend en compte l'ensemble de la culture visuelle. Du portrait aux dessins rituels du vodou et à l'iconographie catholique, des illustrations publiées dans la presse aux marques de scarification sur le corps des captifs africains réduits en esclavage, il met en lumière la complexité et les enjeux du visuel, les conflits qu'il génère, les phénomènes d'appropriation et de réappropriation. Carlo A. Célius démontre comment a pu s'édifier une hégémonie des beaux-arts dans un tel contexte et comment, à un moment donné, celle-ci a été ébranlée. Cet ouvrage revisite la notion d'art : il historicise les échelles de valeurs qui la constituent et les dynamiques sociales, politiques et culturelles à partir desquelles elle évolue. A l'aide d'un cadre conceptuel renouvelé, les lectrices et lecteurs pourront (re)découvrir les principales caractéristiques des courants artistiques du xxe siècle haïtien et apprécier quelques traits distinctifs de la nouvelle scène.

05/2023

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Histoire internationale

Genèses du Moyen-Orient. Le golfe persique à l'âge des impérialismes (vers 1800-vers 1914)

C'est au début du XXe siècle que fut inventé du côté des Indes ce "Moyen-Orient " qui aujourd'hui semble se défaire dans le sang sous nos yeux : il est alors conçu comme l'ensemble des territoires qui gardent, face aux menaces ottomanes, russes, françaises ou allemandes, l'approche de l'Empire anglo-indien. Cette invention, comme le démontre Guillemette Crouzet, procède d'une lente genèse qui eut pour cadre l'aventure britannique dans le golfe Persique. L'impérialisme britannique et anglo-indien est en effet actif tout au long du XIXe siècle dans les eaux et sur les rivages de la péninsule Arabique, de la Perse et du nord de l'océan Indien. Par la violence mise en oeuvre contre des " pirates " accusés de perturber la liberté des mers, par une politique systématique de traités imposés aux pouvoirs locaux, par des grandes entreprises cartographiques marquant symboliquement une prise de possession de l'espace, par une lutte acharnée contre les trafiquants d'esclaves, par le grand projet de création d'une route rejoignant la Méditerranée par l'Euphrate, Londres, Bombay et Calcutta imposent leurs règles, du détroit d'Ormuz jusqu'au Koweït. Dans ce contexte, les flux commerciaux, licites et illicites, augmentent, et le Golfe participe à une mondialisation croissante de l'économie. Ce sont alors autant de trafics de perles, de dattes et d'armes, autant de réseaux marchands et de connections multiples qui se découvrent. Guillemette Crouzet le souligne, l'or noir n'est pas encore exploité mais le golfe Persique a déjà acquis une centralité stratégique que les historiens avaient pourtant jusqu'à présent minorée. Si le "Moyen-Orient" protège le joyau de la couronne britannique que sont les Indes, il n'en est pas moins, dans la géopolitique mondiale de la fin du XIXe siècle, déjà en voie de s'autonomiser. Du siècle des Lumières finissant à la veille de la Première Guerre mondiale, cet essai d'histoire globale renoue avec des études spatiales de vaste ampleur et de longue durée pour restituer un espace multiplement connecté (mer Rouge, Perse, océan Indien, péninsule Arabique, Asie du Sud) : le golfe Arabo-Persique au coeur de sa première mondialisation.

10/2015

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Surréalisme

Surréalismus N° 9, hiver-printemps 2023

Nous rentrons dans l’univers d’Alice (découvrir les deux entretiens et s’émerveiller devant le portfolio des illustrations de John Tenniel !) et en sortons retournés. Inventer. Se construire un monde, des mondes, est le souhait cher aux artistes véritables. Les fondateurs du Surréalisme, génération fracassée par la Grande Guerre, voulaient créer de nouveaux espaces, littéraires et plastiques, issus de la psyché humaine. Une première contradiction apparente émerge : faut-il libérer l’homme de sa folie, comprise comme passion du conflit avec l’autre, l’altérité ou, au contraire, l’encourager à libérer ses ressources enfantines, seules à même de dépasser l’égo, le moi adolescent ? Les deux mouvements, externe et interne, ne se complètent-t-ils pas ? Sous la surface, l’homme face à lui-même, seul. On ne peut comprendre l’esprit confraternel, de partage, du collectif, très présent dans ce numéro de Surréalismus, du mouvement surréaliste et des ses héritiers si on n’intègre pas l’humanité profonde de ses créateurs (lire l’entretien avec Jean-Jacques Lebel). Cette humanité portée depuis plus de cinquante ans par le galeriste Marcel Fleiss, passeur incontournable du surréalisme dont le fils, David, reprend le flambeau. Vous retrouverez aussi des individualités fortes et iconiques (pour parler comme les jeunes !). Certains dans la Galerie des inconnus célèbres de Marie-Isabelle Taddeï, ouvrage qui fera date. Victor Brauner et son art magique retournent, le temps d’une rétrospective, en terre natale. Radu Stern analyse avec justesse le rapport complexe de la Roumanie avec cet artiste d’avant-garde. Frida Kahlo, admirable de courage et d’esprit caustique, incarnée avec une force stupéfiante par la comédienne Claire Nebout dans le seule-en-scène Viva Frida ! écrit par Didier Goupil. Une incursion inédite de Surréalismus dans les arts vivants. En prolongement, Alba Romano Pace retrace pour nous la genèse du bel ouvrage qu’elle vient de consacrer à l’artiste mexicaine. Paul Eluard et l’incroyable itinéraire du poème Liberté ont inspiré le premier roman de Xavier Donzelli. Marine Nédélec nous propose une nouvelle rubrique consacrée à une «petite histoire» du surréalisme… Et enfin, retour sur le surréalisme japonais par le biais d’un entretien avec Vincent Manigot, incollable sur le sujet.

02/2023