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Littérature étrangère

Archives des enfants perdus

C'est l'histoire d'une famille. Un père, une mère, deux enfants nés d'unions précédentes. Le père et la mère sont écrivains. Ils se sont rencontrés lors d'un projet où ils enregistraient les sons de New York, de toutes les langues parlées dans cette ville. C'est l'histoire d'un voyage : la famille prend la route, direction le sud des Etats-Unis. Le père entreprend un travail sur les Apaches et veut se rendre sur place. La mère, elle, veut voir de ses yeux la réalité de ce qu'on appelle à tort la " crise migratoire " touchant les enfants sud-américains. A l'intérieur de la voiture, le bruit du monde leur parvient via la radio. Dans le coffre, des cartons, des livres. C'est l'histoire d'un pays, d'un continent. De ces " enfants perdus " voyageant sur les toits des trains, des numéros de téléphone brodés sur leurs vêtements. Des paysages traversés et des territoires marqués par la chronologie, les guerres, les conquêtes. C'est l'histoire, enfin, d'une tentative : comment garder la trace des fantômes qui ont traversé le monde ? Comment documenter la vie, que peut-on retenir d'une existence ? Et enfin : comment parler de notre présent ? Avec Archives des enfants perdus, Valeria Luiselli écrit le grand roman du présent américain. Mélangeant les voix de ses personnages, l'image et les jeux romanesques, elle nous livre un texte où le propos politique s'entremêle au lyrisme.

08/2019

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Littérature étrangère

Atlas de géographie humaine

Rosa, Marisa et Ana travaillent ensemble sous les ordres de Fran à la publication d'un mensuel, Atlas de géographie humaine. Rosa, mariée et mère de deux enfants, tombe dans les bras de Nacho, un beau photographe qui joue avec elle comme un chat avec une bestiole... Marisa, elle, s'est longtemps sacrifiée sur l'autel familial. A trente-cinq ans, célibataire, elle essaie désespérément de vivre sa vie en changeant de peau, devient Alejandra Escobar, à laquelle elle prête des destins flatteurs pour mettre sa séduction à l'épreuve dans les bars. Le jour où, dans sa robe rouge moulante, elle plaque contre le mur du Ritz et embrasse un vieux débris qui lui a fendu le cœur, elle ébranle du même coup l'édifice fragile de sa personnalité multiple... La belle Ana a joué la Lolita avec son prof de dessin, Félix, mais a commis l'erreur de l'épouser à dix-huit ans. Elle a vite compris qu'elle n'était qu'un pion sur l'échiquier d'un carriériste et vit seule depuis des années. Mais un matin, devant sa porte, elle entend une voix qui est celle d'un homme marié pour lequel elle donnera tout... Quant à Fran, elle tâche avec succès de rester à la fois patronne et de gauche, et, avec moins de succès, de retenir un mari qu'elle adore. Sa peur de le perdre est telle qu'elle va voir une analyste en cachette...

02/2000

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Beaux arts

INJALBERT BÉZIERS & LA VILLA ANTONINE

Jean-Antonin Injalbert présente cette particularité "d'être un méridionnal réservé, peu expansif, un réfléchi. Vous ne le verrez s'échauffer que lorsqu'il cause de son art et veut faire comprendre ce qu'il a mis dans une figure... alors sa face s'anime, sa voix vibre plus claire, et, de ses mains, machinalement il pétrit et rejette en arrière le béret de laine blanche, le large béret d'ouvrier, qui auréole ses cheveux noirs, son regard aigu, ses traits aigus". (Charles Ponsonailhe). En vrai méridional, il est toujours resté très attaché à sa ville natale, Béziers, qui l'a aidé à ses débuts et où l'on trouve de nombreuses de ses oeuvres. Bien que vivant à Paris, il revenait tous les étés à la villa Antonine pour se ressourcer dans la Grangette paternelle, flânant entre ses sculptures, allant de la fontaine du Tibre à celle de l'Enfant... " mais comme il préférait le travail au repos... ... je le vois encore vécu de sa longue blouse de travail, le front rayonnant, l'oeil enflammé, le sourire aux lèvres, agitant fébrilement ses mains comme pour modeler sa pensée... émettant ses idées sur la sculpture, avec des accents pleins de feu qu'on devinait aisément venus d'un foyer ardent, le foyer du génie (Monsieur l'archiprêtre matière"(Monsieur l'archiprêtre Blaquièere à la mort du statutaire en 1933). Ce livre est illustré par une très riche iconographie. en couleur.

03/2019

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Théâtre

Cahier Forain des Magnifiques

Dans les années 70 s'ouvrait à nous une voie que je qualifie de décentrée, un chemin buissonnier qui inlassablement contournait la centralité des ors de la République. Un nouveau théâtre a ainsi trouvé son énoncé, sa voix, et les oreilles étaient prêtes tout autant que les coeurs. Il est vrai qu'après la mondialisation d'une guerre effrénée qui a hanté nos consciences (il nous faudrait aussi parler de l'Indochine et de l'Algérie), un appétit de poésie dans un rapport plus intime, plus merveilleux, trouvait alors son expression. Il y avait eu toute la lignée des aînés du cartel (Pitoëff, Jouvet, Dullin. Baty), Copeau... les Comédiens Routiers, les grands repères du Théâtre d'Art de Moscou (Stanislavski, Meyerhold...), plus près de nous Vilar, Gignoux, Parigot et bien d'autres qui sont devenus les miens. Dans les années 60 -70, en pleine guerre froide, nous découvrions Grotowski, mais aussi Julian Beck, la MaMa qui allaient bouleverser notre rapport à l'acteur et à nos représentations. On le comprend aisément, le courant était généreux, abondant, renouvelé, souriant. Continuant le chemin, acceptant l'autre et sa transformation de ma propre exigence, dans la connivence avec ceux qui m'avaient donné à être, nous avons avec notre théâtre forain cultivé notre goût de la décentralité. Ils sont très nombreux, ceux qui partagent aujourd'hui notre engagement. Nous devons nous en réjouir car ils sont l'expression plurielle d'un devenir choisi.

05/2010

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Littérature française

Odyssée pour les voyants

« Toutes ces questions polluent l'atmosphère. Trouble et vertige. Ouvrir la fenêtre du balcon, sortir sur-le-champ. Le vent frais chasse les idées vacillantes. Mais je me refuse à rester là, l'esprit vide, sans rien faire. Mon balcon a-t-il toujours les mêmes dimensions ? Un pas, puis un autre. Je compte. Cinq mètres cinquante de long sur trois de large. Un rectangle parfait. J'ai le compas dans l'œil. Mais par souci d'exactitude, je pourrais prendre un mètre à couture et mesurer. Alors que je m'apprête à rentrer pour en chercher un, une voix me retient. Accoudé au garde-fou de son balcon, Jean Fesquin, mon voisin de palier, me parle. Il déverse toujours le même discours, sans en changer une virgule. A-t-il conscience qu'à chaque fois qu'il me voit, il répète la même histoire que je connais par cœur ? » Un homme solitaire mène une existence dépersonnalisante et mécanique. Arpenteur fou, il compte tout, mesure tout. Comme si toute sa vie se résumait à la numération. À son retour d'une mission à l'étranger – un échec –, il s'enfonce dans la mélancolie et démissionne. Sa rencontre avec un étrange jardinier va révolutionner sa vie... L'auteur oscille entre humour subtil et gravité, pour peu à peu nous entraîner dans une troublante quête d'humanité. Mêlant psychologie et spiritualité, il livre un roman atypique, véritable voyage vers l'accomplissement de soi.

10/2015

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Policiers

De cendre et d'os

L'inspecteur principal Frank Elder n'est pas sorti indemne de l'affaire laquelle il a été confronté dans De chair et de sang, mais c'est sa fille Katherine qui en a gardé les plus terribles séquelles, ce qu'il ne cesse de se reprocher. Aussi lorsque Elder reçoit un appel de son ex-femme qui lui fait part de son angoisse au sujet de Katherine, la culpabilité l'assaille de plus belle. Pendant ce temps, à Londres, le sergent Maddy Birch se remet difficilement d'une arrestation violente au cours de laquelle l'un de ses jeunes collègue a été tué. Depuis ce tragique épisode, elle a la nette impression d'être épiée. Fantasme ou réalité ? Son cadavre sera retrouvé quelques semaines plus tard près d'une voie de chemin de fer désaffectée. Elder n'a jamais oublié Maddy Birch. Ils avaient connu un bref moment de passion amoureuse sans suite, il y a seize ans. Au nom de ce souvenir qu lui est cher, il accepte de collaborer à l'enquête sur la mort de la jeune femme. Il comprendra ainsi qu'il n'en a pas fini avec les traumatismes du passé. Le créateur de Charlie Resnick joue sa partition sans la moindre fausse note dans ce livre fluide, remarquablement structuré, très noir, mais pas désespéré. Peu d'auteurs réussissent à associer aussi harmonieusement tableau social et portrait psychologique. John Harvey est aujourd'hui l'une des voix incontournables du roman policier anglais.

10/2006

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Littérature étrangère

Apothéose

Ce livre de Ferdinando Camon, consacré à la mort de sa mère, retrace l'un des plus grands et des plus insensibles événements de I'Histoire : la fin de la civilisation paysanne. Elle s'accomplit dans les années soixante avec l'arrivée dans les campagnes de l'électricité, de la radio et, pour la première fois, des nouvelles et bientôt des images du monde entier. Avec la civilisation paysanne disparaît un type d'homme, ainsi qu'un type de morale. L'auteur qui, sans renier ses origines, a émigré dans une autre culture - celle «des mots» -, participe aux obsèques. «Maintenant, la mère était morte, mais cela n'était pas possible.» Son être va continuer à s'effacer. «Je voudrais la prier de s'arrêter de mourir», écrit-il. C'est alors que le père, paysan taciturne, entreprend, dans une sorte de délire commémoratif épique, de construire un «autel», sorte de chapelle votive à cette morte dont l'effacement était tel qu'il ne lui adressait pas la parole et semblait même ne pas la voir de son vivant. Rapportant quatre ans plus tard l'oeuvre du père, le fils élève à son tour un «autel de paroles» à la disparue. Livre bref, volontairement et admirablement pauvre de vocabulaire aussi bien que de syntaxe, et qui parvient, pour la première fois sans doute, à faire passer quelque chose du génie paysan, jusqu'ici sans voix, dans la littérature universelle.

02/1981

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Littérature française

Supplément aux mondes inhabités

" Les menteurs. Les gloutons du restaurant. Les gens qui te méprisent. Les indifférents. Les types trop pressés pour me dire bonjour. Hennebaut, jamais un regard quand il te serre la main, et la main si molle, si humide qu'on dirait un poisson tiède. " Victor, levé avec retard, commença par avaler un café brûlant, puis ajouta à voix basse sur son magnétophone : " Les bavards. Les bavards impitoyables du téléphone, qui t'écrasent avec leur conversation Lacombe, Tissier, Plumien Xavier... Je sais quelles dépenses ils ont faites pour leurs femmes, et je connais l'itinéraire de leurs voyages à l'étranger, les études de leurs enfants, la voiture qu'ils n'auront pas les moyens de se payer cette année. Les ambitieux. Les loups-garous. Les pointilleux qui te surveillent. Et moi je les laisse contrôler, je me laisse faire. Les grandes bouches. Les fanfarons de merde. Les fouteurs de merde, les paresseux, les jaloux. Ceux qui se moquent de tout. Les types arrogants. Les types toujours froids, les vampires. Les types comme moi. " En deux cent neuf paragraphes classés par ordre décroissant, un homme sans histoire, lisse et secret, voit son existence partir à la dérive. Le monde de Victor vacille, fiction et réalité s'enchevêtrent, l'étrangeté aux autres et à soi-même se fait chaque jour plus étouffante. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'un seul geste possible.

08/2004

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Littérature étrangère

Notre monde mort

Un chauffeur de taxi bolivien que les visions d'une passagère indigène hantent jour et nuit, un groupe d'enfants fascinés par la mort soudaine de leur petit camarade, une jeune femme en mission sur Mars à qui apparaissent des fantômes d'animaux, un photographe qui, lors d'une séance photo, voit les liens d'une famille se déliter sous ses yeux, ou encore une étudiante que la bigoterie maternelle entraîne dans la folie... Les nouvelles de Notre monde mort sont empreintes d'une étrangeté proche du fantastique et d'une tension palpable à chaque page. Le lecteur y pénètre en témoin et en ressort complice tant cette jeune auteur sait révéler les brèches qui ponctuent la réalité placide de notre quotidien et les élever au rang de littérature. C'est une voix forte, dérangeante, qui anime chacune de ces huit nouvelles qu'on pourrait lire comme de très courts romans. On y retrouve des obsessions chères à la littérature latino-américaine : le tiraillement entre modernité et tradition, l'interpénétration des cultures occidentales et indigènes, l'obsession de la mort et d'une nature animée. La plume assurée de Colanzi, son univers narratif singulier – qu'un critique a qualifié, à juste titre, de " science-fiction ancestrale " – a propulsé cette jeune auteure parmi les talents littéraires les plus prometteurs du nouveau boom latino-américain aux côtés, entre autres, de Samantha Schweblin ou Guadalupe Nettel.

05/2018

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Littérature française

Hymne à l'espérance

On a souvent besoin de ces mots qui illuminent l'énigme de l'existence pour habiller notre âme d'un manteau chaleureux. Outre le refuge qu'ils offrent, les mots incarnent cette foi qui console des absences et des distances, qui aide à déminer le champ des tabous, expliquer l'absurde du monde et emprunter le chemin de l'espérance. Ainsi émotions intimes, douleurs et jouissances se dissolvent-elles dans l'encre, la plume, la feuille, les doigts et le souffle du poète. Une fois arraché au néant dont il se voit cerné, ce dernier creuse au fond de lui-même pour aimer, survivre, espérer..., se repaître des souvenirs. "En songeant aujourd'hui à mon enfance, écrit l'auteur, le silence de mon village et de toutes les campagnes environnantes surgit en mille éclats de cris, venus de nulle part, bouillonner dans ma mémoire. Des goûts et des saveurs se dessinent en intarissables envies, des rêves ressuscitent, des espoirs refleurissent. La Kabylie est cet havre de lumière où chaque montagne est un temple de mémoire et d'identité, où chaque femme est un repère de souffrance et de résistance, où chaque homme est une légende d'histoire et d'héroïsme, où chaque voix est unique, chaque timbre particulier, vibrant, voilé, argenté." A travers cet hymne aux sonorités lyriques, l'auteur nous fait partager sa vision de l'écriture en général et de la poésie en particulier.

11/2017

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Littérature étrangère

La fureur de la langouste

Tino a onze ans. Il vit à Buenos Aires avec sa mère, son père, sa soeur, Bruno le garde du corps et Irma la bonne paraguayenne, dans une maison bourgeoise cossue, sous surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Car sa famille n’est pas comme les autres : son père, Razzani – dont le plat préféré est la langouste au jerez –, est un des hommes les plus puissants du pays. Ce qui inquiète Maia, une amie d’école avec laquelle Tino entretient un jeu amoureux. Jusqu’au jour où Razzani fait les gros titres de la presse et que le père de celle-ci, présentateur de l’émission « Le chasseur », l’invite et tente de le démolir en direct. Tout s’effondre autour de Tino : et s’il ne connaissait pas son père ? Qui est cet inconnu qui l’a élevé ? Pourquoi tous ces mensonges ? Et quand l’homme le plus recherché du pays prend la fuite, c’est toute sa famille qui s’effrite : la soeur, anorexique et sous antidépresseurs, la mère, qui refuse de voir la réalité en face et Tino qui fait l’expérience de la disgrâce.Lucía Puenzo nous entraîne au coeur de la société argentine malade en chroniquant avec une grande subtilité la chute d’un homme puissant, à travers la voix d’un fils meurtri et innocent. De situations cocasses en instants tragiques, elle explore la perte des valeurs dans un monde où la seule réalité reste la possibilité de la violence.

05/2012

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Thrillers

Précipice

2022, Sarrouilles, petit village des Pyrénées. Valériane Ducuing reprend connaissance chez elle. Bâillonnée, immobilisée par un savant entrelacs de sangles, elle repose au fond de sa baignoire. Un instant plus tard, elle réalise que le robinet coule et que l'eau monte lentement.

A son oreille, une voix murmure : " Tu vas mourir, Valériane. " Alors que, terrorisée et impuissante, elle assiste à sa noyade imminente, la jeune femme est sauvée in extremis par l'irruption inespérée d'un tiers. Avant de prendre la fuite, son agresseur tague trois lettres sur le carrelage : MPC. Louise Caumont, major à la brigade de recherche de Tarbes, est dépêchée sur les lieux.

Au regard de la mise en scène retorse, du mode opératoire ayant nécessité une grande préparation et du graffiti qui a tout d'une signature, Louise redoute le début d'une série de crimes. Ses craintes se confirment quand le tueur récidive. Alors que les meurtres s'enchaînent, un point commun apparaît : les victimes ont fréquenté le même lycée d'élite, durant l'année 2001-2002.

Sont-elles liées par un évènement caché ? Les meurtres du présent ont-ils quelque chose à voir avec des éléments vieux de vingt ans ? Que signifie le sigle MPC et, surtout, qui se cache derrière ? Pressée par le temps, accompagnée de collègues qui ne partagent pas son approche, Louise va devoir jouer des coudes pour faire la lumière sur une affaire enracinée dans le passé.

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Littérature française

Par les champs et par les grèves. Voyage en Bretagne

"Nous terminons (hélas !), Max et moi, un voyage qui a été une fort jolie excursion. Sac au dos et souliers ferrés aux pieds nous avons fait sur les côtes environ 160 lieues à pied, couchant quelquefois tout habillés faute de draps et de lit et ne mangeant guère que des oeufs et du pain faute de viande. Tu vois, vieux, qu'il y a aussi du sauvage sur le continent. La mer ! la mer ! le grand air, les champs, la liberté, j'entends la vraie liberté, celle qui consiste à dire ce qu'on veut, à penser tout haut à deux, et à marcher à l'aventure en laissant derrière vous le temps passer sans plus s'en soucier que de la fumée de votre pipe qui s'envole". Par les champs et par les grèves se présente ainsi comme une virée buissonnière. Un beau matin de mai 1947, comme des gamins échappés de l'école, deux écrivains rêvant d'une existence hors des sentiers battus prennent discrètement la tangente et partent sillonner les routes de l'ouest de la France dans le but avoué de se la couler douce... De cette balade amicale, ils rapportent un livre à deux voix, Flaubert se chargeant des chapitres impairs et Du Camp des autres. Cette oeuvre de "pure fantaisie et digressions" reste la plus belle évocation des régions racées de l'Anjou, de la Touraine et de la Bretagne.

11/2021

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Littérature Espagnole

Histoires à deux têtes. Edition bilingue français-espagnol

Avec ce recueil d'une douzaine de nouvelles, Vincent Silveira poursuit son chemin dual, mêlant ses deux langues, et son voyage à deux voix à travers la géographie et l'histoire. Ce livre, version bilingue inédite, offre au lecteur un regard nouveau, une approche fructueuse sur l'écriture de l'auteur. Il y a là un partage subtil et équilibré entre les thèmes abordés, le retour à l'enfance et la pandémie qui frappe le monde depuis 2020, la dureté de la réalité, la poésie et le fantastique, entre humour et gravité. Une Estrémadure rude et pauvre, terre de l'enfance, un Paris insolite, lieu d'étranges rencontres, la guerre civile et ses blessures, la pandémie et son enfermement... Comme si les deux cultures jouaient un jeu de cache-cache pour mieux se confondre et se mêler au fil d'écrits ramassés sur eux-mêmes, où l'emporte la concision du récit "Los personajes de estos cuentos no son personajes al uso : son propios de un tiempo, de una época crucial en la literatura espanola, donde el erotismo y la seducción corrían paralelas en el quehacer diario del pueblo llano." (María Julia Bello Bravo, préface). Ainsi Vincent Silveira puise dans le Siècle d'Or. Et, comme toujours chez lui, en toile de fond, on retrouve les interrogations sur la liberté, avec l'espoir que la culture et la connaissance soient la voie d'un progrès pour l'homme.

07/2021

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Littérature française

Partages

Posé contre un mur, devant une échoppe, il y avait un grand miroir. Je me suis arrêtée pour me voir tout entière, de la tête aux pieds. Devant moi une fille, une touriste ou une juive, je ne sais pas, se regardait dans un miroir plus petit accroché à côté. Elle portait une robe qui dénudait ses jambes et ses bras mais soudain elle a sorti un foulard de son sac et l'a noué sur ses cheveux. J'ai trouvé ça bizarre, j'ai cherché son reflet. Et là, un instant, j'ai vu dans le cadre étroit deux visages si semblables que je n'ai plus su qui je regardais. Cela m'a fait peur, vite je suis partie, je me suis effacée. En 2002, c'est la seconde Intifada. Sarah, Juive d'origine polonaise, née et élevée à New York, est revenue vivre en Israël avec sa mère après les attentats du 11-Septembre. Leila a grandi dans un camp de réfugiés en Cisjordanie. Toutes deux ont dix-sept ans. Leurs voix alternent dans un passage incessant des frontières et des mondes, puis se mêlent au rythme d'une marche qui, à travers les rues de Jérusalem, les conduit l'une vers l'autre. Partages est un roman sur la communauté et sur la séparation, sur ce qui unit et divise à la fois. Soeurs ennemies, Leïla et Sarah sont deux Antigone dont le corps est la terre où border et ensevelir leurs morts.

08/2012

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Littérature érotique et sentim

Le démon de la cinquantaine

Paul, cadre narcissique et misogyne traine dans des bordels clandestins, mais lorsqu'il voit son ami mourir d'une overdose il glisse dans l'alcoolisme. Alors qu'il touche le fond, sa fille lui propose de prendre des vacances dans un vignoble en Touraine. Là-bas, sa rencontre avec Macha, une féministe magnétique au caractère et aux appétits affirmés va lui rendre l'innocence qu'il avait perdue. L'amour de soi retrouvé, ainsi que les soins initiatiques prodigués par un étrange rebouteux lui donneront le courage d'affronter ses erreurs et sa culpabilité. La sexualité et la vie au grand air lui rendront sa légèreté de vivre, et lui feront réaliser que pour retrouver une grande santé la gourmandise est une vertu. Je coupe la fleur. L'air grossit, le vent s'ébroue autour de nous et le bois semble habité par l'arrivée d'un nouveau dieu. Il fait chaud. Quand je me retourne victorieux pour montrer ma fleur, Macha s'est déshabillée et m'attend debout toute nue. J'en peux plus, assis j'ouvre ma bouche sur son sexe tandis qu'elle pose sa main sur mon crâne. Les arbres ont changé de voix avec l'arrivée de l'orage. J'ai la bouche pleine d'onguents parfumés, quand Macha se tourne pour poser ses mains contre la paroi rocheuse. Elle se cambre et m'offre alors une croupe merveilleuse, digne d'une entrée au paradis.

02/2019

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Rock

L'aventure Indochine. L'histoire singulière d'un groupe mythique, Edition anniversaire

Redécouvrez l'histoire singulière d'un groupe mythique dans cette toute nouvelle édition anniversaire ! Indochine voit le jour en 1981. Ils sont alors quatre, dont Nicola Sirkis, au chant, et son frère jumeau Stéphane à la guitare. Immédiatement, la voix grave du chanteur de L'Aventurier envoûte les amateurs de rock. Dès le premier album, les ventes décollent et le public s'enthousiasme. La notoriété d'Indochine dépasse rapidement les frontières françaises : Suède, Belgique, Canada, Pérou... A la fin des années 1980, les chansons du groupe se fredonnent dans le monde entier. Mais dix ans après ses débuts, le groupe entame une douloureuse traversée du désert. Nicola et Stéphane se retrouvent seuls et tentent de faire face aux critiques virulentes de la presse. Indochine est déjà en péril quand Stéphane meurt brutalement en 1999. Pourtant, dès 2001, Nicola recrée le groupe ; J'ai demandé à la lune conquiert le public et Indochine retrouve sa place prédominante dans l'univers du rock français. Depuis lors, rien ne semble arrêter le chanteur et son groupe : à l'aube de son quarantième anniversaire, Indochine s'apprête à remplir une nouvelle fois les zéniths. Le style Avec sa prose vivante et ses recherches minutieuses, l'auteur nous offre un récit très complet, véritable enquête sur le parcours singulier de ce groupe à travers celui de son leader. L'ouvrage contient également un cahier photo, un abécédaire et une discographie.

10/2021

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Roman d'amour, roman sentiment

Pour Noël, je te veux toi !

S'il veut la convaincre de lui laisser une chance, il va devoir se montrer très persuasif... Léonie a toujours eu un sale caractère. Et, comme râler est l'un de ses passe-temps favoris, elle endosse à merveille son rôle de vigile dans le centre commercial de Philadelphie. Sauf quand son patron l'oblige à porter un costume de lutin ridicule pour célébrer les fêtes de fin d'année. Forcée de plaquer un sourire niais sur ses lèvres et d'endurer la visite de gamins insupportables, elle est à deux doigts de mettre le feu à la cabane du Père Noël. Mais, quand le petit Sailor vient s'asseoir sur ses genoux et lui réclame une nouvelle maman, Léonie en perd sa répartie habituelle. Sans compter le fait que Ford, le père du petit garçon, essaye par tous les moyens de lui plaire... OK, avec ces taches de rousseur sublimes et cette voix sensuelle, il est absolument canon. Mais ça ne suffira pas à faire tomber la muraille qui protège son coeur. Du moins, elle l'espère... A propos de l'auteur Passionnée de romance et de littérature fantastique, Lil Evans a commencé à écrire il y a quelques années pour ne plus jamais s'arrêter. Elle adore voyager, aussi bien en vrai qu'à travers ses manuscrits, et caresse l'espoir de voir un jour sa maison entièrement remplie de livres. Ou de chocolat, elle hésite encore.

10/2021

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Mystique

L'évangile de lumière

Cet ouvrage s'inscrit dans la foi en Christ Yeshua. Sa parole est inscrite dans la dimension cosmique de l'Evangile. Elle indique à tout homme le chemin du salut. Son amour inconditionnel illumine la parole de toute sa puissance. Elle est vivifiante, éternelle, pure, lumineuse, elle résonne distinctement dans le coeur intérieur. Sa voix envahit l'âme d'un doux murmure. Elle élève la conscience du chercheur, dans le monde de la contemplation et de la révélation. La parole confirme et dit, que : "celui qui retient mes commandements et les garde, celui-là est celui qui m'aime. Et celui qui m'aime sera aimé de mon père et moi je l'aimerai et je me manifesterai à lui (Jean 14 : 21)" . "J'estime qu'il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous. (Romains 8 : 18)" Martello Victor est professeur du génie civil à la retraite. Il est l'auteur de quatre ouvrages Contemplation la nouvelle génération, La Porte de Lumière, La voie de La Lumière et Les méditations. Cet expert en art martial est ancien vice-champion du monde, vice-champion d'Europe et champion de France en Sambo, représentant à l'époque la Fédération française du sport amateur de Sambo, sous la Présidence de Etienne Labrousse. Il est aussi co-créateur de la Défense Personnalisée (DP), au sein de la FFST.

12/2021

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Marketing

Le grand livre du marketing digital. 3e édition

Le digital est un fabuleux terrain de jeu pour ceux qui connaissent sa culture, ses codes et ses techniques. Professionnel ou étudiant, ne restez pas en marge de cette révolution qui peut tant vous apporter ! Apprenez à en maîtriser les règles tout en inscrivant votre action dans une voie qui contribue à façonner un monde plus équitable, vertueux, durable. Pour cette 3e édition, nous avons entièrement actualisé le contenu de ce livre : nouveaux chapitres, nouvelles interviews de professionnels, nouveaux exemples, nouvelles idées ! Avec cet ouvrage, vous avez les clés pour comprendre le digital et mettre en oeuvre des stratégies efficaces et porteuses de sens. CE QUE VOUS ALLEZ APPRENDRE // Connaître les fondamentaux et les tendances du marketing digital. // Inscrire votre stratégie dans le contexte d'urgence climatique. // Développer une stratégie plus sobre, plus durable, plus éthique et plus inclusive. // Créer un site web, le référencer, attirer des visiteurs et analyser sa fréquentation pour en faire un vrai levier commercial. // Déployer une stratégie de contenu pour donner une voix à votre entreprise. // Développer votre image de marque BtoB et BtoC sur les réseaux sociaux et bâtir des communautés ambassadrices de votre entreprise. // Utiliser la publicité digitale pour toucher les bonnes audiences et amplifier la portée de vos messages. // Développer votre notoriété grâce au marketing d'influence. Pour lire ce livre et plonger dans l'univers digital, une simple qualité est requise : la curiosité ! On vous embarque ?

09/2023

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Romans historiques

Ady, soleil noir

Lorsque Man Ray, quarante-quatre ans, et Adrienne Fidelin, dix-neuf ans, se croisent au Bal colonial de la rue Blomet dans le Paris des Années folles, naît entre eux une histoire d'amour intense, qui durera quatre années avant d'être brutalement interrompue par la guerre. Des années de complicité et de passion qui les marqueront tous deux à vie. Gisèle Pineau, par la voix d'Ady, fait revivre ce temps suspendu du bonheur. Obligée de quitter sa Guadeloupe natale à l'âge de quinze ans pour s'installer à Paris, la jeune femme spontanée séduit bientôt Man Ray et se voit entraînée par le grand artiste américain dans la vie de bohème qu'il mène avec ses amis. Car, à Montparnasse, comme durant les étés à Mougins avec Paul et Nusch Eluard, Pablo Picasso et Dora Maar, Lee Miller et Roland Penrose, les instants sont d'une liberté sexuelle et intellectuelle sans pareille : les corps nus s'exposent au soleil ou à l'objectif de Man ; Ady, Lee et Nusch s'accordent tous les plaisirs désirés. C'est un âge d'or que raconte Ady, un temps de nouveauté et de création, une vie volcanique dont les protagonistes sont des géants de l'histoire de l'art. Gisèle Pineau a écrit le roman vrai d'Ady, une muse éblouissante, le "soleil noir" de Man Ray — une femme toute de grâce, dont Eluard aurait assuré qu'elle avait "des nuages dans les mains".

01/2021

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Littérature française

La douceur des idiots

« Déchirant l'enveloppe, je l'ouvrai fébrilement pour en extraire une vue du port de la capitale du Sud-Viêt-Nam, prise de la terrasse de l'hôtel Majestic. [...] Vincent, de sa grande écriture caractéristique, me disait ceci : "Je suis à Saigon, ça chie drôlement par ici. On dit que la fin de la guerre est pour bientôt. Viens me rejoindre. Les filles sont belles." C'était donc cela, il avait trouvé sa troisième voie à lui. Rester au labo photo ? Repartir dans des études ? Médecine ou pharmacie ? Il avait réglé le problème par un départ lointain. Ce qui m'inquiétait c'est que ça bardait drôlement au Viêt-Nam et pas seulement en ce moment. Ça faisait des années que ça durait et les Américains n'arrivaient pas à se sortir du bourbier dans lequel ils s'étaient mis. Mais lui, Vincent, qu'était-il allé faire dans cette galère ? Ce n'était pas sa guerre. » Lunaire, quasi éthéré, toujours-déjà absent, Vincent est tout autant le sujet que le dédicataire de ce roman qui tente de redonner corps au disparu... À un être qui, même là, paraissait sur la tangente. Récit des mouvements d'une amitié – qui se renforce et s'étiole, se cultive et se distend –, « La Douceur des idiots », où résonne parfois la voix de l'ami perdu, où s'entrelacent peinture, photographie et botanique, met en lumière, sans jamais totalement les résoudre, les mystères d'une âme insaisissable.

09/2014

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Policiers

Cacophonie

"Je ne suis pas choqué, certes le spectacle est déplaisant (un corps sans tête disloqué) mais c'est propre. A côté du tronc se trouvent les bras et les jambes qui n'ont pas été arrachés mais découpés avec méthode, idem pour les mains détachées des bras. Du bel ouvrage, le fruit du travail de quelqu'un qui sait. Je remarque une bague en diamant sur un doigt, cet indice exclut le crime crapuleux, le vol n'est pas le mobile du meurtre. Il règne un silence de mort, je lève les yeux et réalise que je suis seul. Mes hommes sont à environ trente mètres de moi, ils forment un cercle, je m'approche d'eux et c'est là que je la vois : une tête. La tête supposée former un ensemble cohérent avec le reste. Une tête de vieille qui repose sur une nappe fleurie, le crâne est en partie scalpé et ouvert apparemment au niveau du cervelet selon mes maigres connaissances en anatomie humaine." Personnes âgées évaporées et mitonnées pour oeuvre policière saignante qui brouille les codes du genre. Avec son entrecroisement de voix intérieures qui enferre le lecteur et se joue de lui, Nathalie David fait preuve d'une belle maîtrise de l'art du rebondissement et de la manipulation. Elle signe ici une polyphonie noire et étourdissante qui nous emmène sur les traces d'un ogre épicurien tout droit sorti de nos cauchemars de grands enfants pas sages.

05/2014

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Littérature étrangère

Journal d'un ange gardien

« Margot Delacroix est morte depuis peu lorsqu’elle se trouve réincarnée en tant qu’ange gardien. Désormais appelée Ruth, elle est chargée de veiller sur elle-même, enfin sur Margot, qui reprend dès le début la vie que Ruth vient de quitter. Pour ce faire, elle sera devra s’en tenir aux quatre champs d’action des anges gardiens : observer, protéger, consigner et aimer. Ruth peut influer sur les choix de Margot, mais doit toujours respecter les limites du libre arbitre. La vie de Margot, qui se déroule voire se répète, est difficile, parsemée de mauvaises décisions. Heureusement, Ruth est toujours prête à voler à son secours, lui soufflant des suggestions qui seront tantôt suivies, tantôt ignorées. Ruth a surtout envie de comprendre ce que son fils – ou plutôt, le fils de Margot – a fait pour se retrouver en prison pour meurtre. Elle y voit l’occasion de s’impliquer au maximum, mais à grand frais… Journal d’un ange gardien est le premier roman de Caroline Jess-Cooke, qui vit en Angleterre. La voix narrative du texte est irrésistible, et se marie bien avec une ribambelle de personnages secondaires – humains et anges – tous plus charmants les uns que les autres. La juxtaposition constante de l’au-delà avec l’ici-bas saisit tout de suite le lecteur et l’intrigue jusqu’au bout. Jess-Cooke est un auteur remarquable. » Publisher Weekly Traduit de l’anglais par Denyse Beaulieu

02/2012

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Faits de société

Itinéraire d'un dealer raconté à une petite bourgeoise

Ils sont partout : dans nos rues, nos journaux, nos discussions politiques. Mais que sait-on vraiment de ces vendeurs de drogue africains dont la présence muette monopolise les débats sur l'asile et sur la sécurité ? Ce livre apporte le témoignage inédit de l'un d'entre eux : son enfance dans une région en guerre, la fuite dans un pays voisin, puis son arrivée en Suisse à 17 ans, son entrée rapide dans le réseau des trafiquants de cocaïne, commerce dont il donne tous les détails, sans jamais se chercher d'excuses. Une vie faite de coups de chance et de mauvais choix, d'espoirs déçus et de fatalisme, de désoeuvrement et de belles rencontres. A l'autre bout du microphone, celle qui enregistre ce parcours voit le sien défiler à l'envers : elle aussi a connu l'Afrique, libre d'y voyager en tant que Blanche, d'abord engagée dans l'humanitaire, puis comme journaliste. Mais plus les images remontent, plus les aspects sombres du passé prennent le dessus, jusqu'à parvenir à de surprenants aveux : elle aussi a frayé avec certaines formes de déviance, alors que rien n'en transparaît plus aujourd'hui. Du croisement de ces deux trajectoires naît un document lucide, sans angélisme ni voyeurisme, sur la nature universelle de la délinquance et l'état des rapports nord-sud. Un récit à deux voix qui traque les faux-semblants et montre l'humanité de ceux que le sens commun adore détester.

03/2010

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Littérature étrangère

Le supplice du santal

En 1900, une révolte éclate sur le chantier de la voie ferrée construite par les Allemands à travers le Shangdong. Autour de Meiniang, la plus belle fille du canton de Gaomi, se nouent les destins de quatre hommes : son père, Sun Bing, chanteur d'opéra traditionnel à voix de chat et héros rebelle, son mari Petit-Jia, boucher stupide et rêveur, son amant le sous-préfet Qian Ding et son beau-père Zhao Jia, bourreau officiel, dignitaire de l'Empire. Le sous-préfet est contraint d'arrêter le chanteur rebelle et de le livrer à la plus cruelle des tortures, le supplice du santal. Parce qu'il considère cette mise à mort comme le couronnement de sa carrière, le bourreau, Zhao Jia, met tout son soin à la préparer, rappelant à son souvenir toutes les sentences qu'il a exécutées, mettant en scène le dernier spectacle. Bâti comme un opéra classique, lyrique et virtuose, ce livre des supplices dépeint les derniers feux de l'univers traditionnel chinois. La mort de l'empire Qing méritait ce traitement grandiose. Dans un savoureux mélange de violence et de tendresse, d'humour féroce, de truculence et de noirceur, se découvre à nouveau le goût prononcé de Mo Yan pour les jeux de contraste. Son art est renouvelé de plus belle, plus affirmé que jamais. Il allie, avec un brio extraordinaire, la profondeur d'une réflexion universelle et la modernité d'une forme littéraire surprenante.

04/2006

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Critique littéraire

Dans la langue de personne. Poésie yiddish de l'anéantissement

Itzhak Schipper, mort à Maïdanek en 1943, confiait à Alexandre Donat : "Tout ce que nous savons des peuples assassinés est ce que leurs assassins ont bien voulu en dire. Si nos assassins remportent la victoire, si ce sont eux qui écrivent l'histoire [...] ils peuvent nous gommer de la mémoire du monde [...]. Mais si c'est nous qui écrivons l'histoire de cette période de larmes et de sang — et je suis persuadé que nous le ferons — qui nous croira ? Personne ne voudra nous croire, parce que notre désastre est le désastre du monde civilisé dans sa totalité." Pour dire le désastre absolu qui frappe le peuple juif d'Europe, les poètes yiddish captent des fragments, des éclats de vérité. Ils sont soumis à un double impératif : l'impossibilité d'exprimer l'indicible qui se confond avec l'obligation de témoigner. Au ghetto, à Varsovie, à Vilno, à Lodz, à Cracovie, plus tard dans les camps, à Treblinka, à Auschwitz, avant la mort dans les chambres à gaz, on écrit dans l'urgence. S'arrachant au mutisme, une poétique du cri perce le silence du monde, sa surdité et sa cécité, pour l'obliger à entendre, à voir. Emotion et rigueur historique se conjuguent pour faire surgir la force poétique de ces innombrables textes sauvés de l'oubli. Rachel Ertel nous restitue les voix d'une poésie de l'anéantissement : à notre tour, nous devenons "le témoin du témoin".

01/2005

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Pléiades

Oeuvres. Tome 1

Andersen fut le premier surpris du succès de ses contes. Il se croyait avant tout poète, auteur dramatique, biographe de lui-même, romancier et « reporter ». S'il n'y a pas lieu de tirer sa poésie et son théâtre de l'oubli où ils ont sombré, le reste de son ouvre mérite un autre sort. Mais révèle-t-elle un autre Andersen ? Entre les contes et, d'autre part, l'autobiographie, les récits de voyage et les romans, thèmes et situations circulent. Un même principe partout : la ferveur, une même loi : dire et se dire. Andersen est une voix qui nous parle et expose (une histoire qui voulait être contée » (S. Lagerlöf). Pour lui, la vie (notamment la sienne, celle d'un ramoneur qui n'a pas eu de bergère mais qui croit en son étoile) est un eventyr, un conte. C'est fort de cette certitude qu'il décide (dans sa vingt-huitième année !) de raconter sa propre histoire, qu'il voit comme un destin. C'est sans souci de délivrer un message esthétique ou moral qu'il écrit des romans imprégnés de romantisme ou qu'il compose, le guide Baedeker à la main et l'oil aux aguets, les récits de voyage dans lesquels il croque sur le vif les spectacles curieux de l'Europe. Plutôt que les ouvres d'un autre Andersen, les textes présentés ici sont les continuations du Conte par d'autres moyens.

05/2005

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Ethnologie

L'esprit de la Terre. Rencontres avec la nature dans la pensée ancienne et contemporaine

Blesser la terre, c'est te blesser toi-même et si d'autres blessent la terre, c'est toi qu'ils blessent. La terre devrait être laissée intacte, telle quelle était à l'époque du Rêve quand les Ancêtres chantaient le monde pour l'amener à l'existence. Croyance aborigène. Nos sociétés sont orphelines de la Terre. La consommation et l'économie ont conduit à une exploitation du monde naturel, au mépris du respect sacré de la vie et de l'homme. Pourtant l'interdépendance bien comprise de la planète et de ses habitants offre une alternative à ce non respect. Le mode d'enracinement dans le monde naturel définit le sens du sacré d'une culture et la possibilité d'un autre mode de rapport au monde. En parcourant trois continents, l'Afrique, l'Australie et l'Amérique, et deux pays, le Japon et la Grèce, T.C. McLuhan s'est mise en quête d'une identification avec l'environnement, particulière à chaque peuple rencontré. Les voix qui s'expriment dans ce livre proviennent de sources très variées dans l'espace et dans le temps, de Platon au poète-visionnaire Massanobu Fukuoka. Issues d'une tradition archaïque orale - proverbes, contes, légendes... ou ancrées dans l'actualité d'un pays, les écrits rapportés sont multiples. Ils déploient tous les infinies possibilités de voir, d'habiter et d'écouter le monde. Une cinquantaine d'illustrations et de photos accompagnent le texte.

07/1998

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Littérature française

Les larmes de l'olivier

Elle, Odette, Bretonne, fille d'ostréiculteurs, diplômée mais pas que, travaille à la Sorbonne, milite pour des causes nobles, justice sociale, droits de l'Homme, liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes. Nous sommes en 1950. Lui, Mohand, Algérien, grand, balèze, déteste l'hypocrisie et les esprits tordus. Né en Kabylie, montagnard de père en fils, berger ayant le certif en poche, il s'expatrie. Motif récurrent, gagner un peu de monnaie. Lieu de leur rencontre, qu'ils n'ont pas choisi, Paris. Rencontre abracadabrantesque. Tout de suite, elle lui saute au cou. Puis, très amoureuse, elle veut qu'ils se marient. Lui acquiesce. La noce, précipitée, fut célébrée en Bretagne, chez les parents d'Odette. Mohand découvre la dégustation des huîtres vivantes. Il fait la grimace mais il finit par reconnaître que c'est bon. Rien à voir avec les cuisses de grenouilles auxquelles il a refusé de goûter. Pauvres bestioles. Le coup de foudre d'avant-avant hier s'étiole dès la naissance du premier bébé. Odette se pose alors des questions. S'est-elle gourée en épousant le Viking du Djurdjura ? Le mariage mixte est-il responsable de la débâcle de ce couple ? Congé lui est donné. Jamais il ne s’est insurgé. Jamais il n’a élevé la voix. Odette l’a façonné, l’a cultivé, le poussant à lire, puis elle l’a chassé. Ne sachant que faire, Mohand reste à Paris jusqu’à sa retraite. Puis il retourne en Kabylie.

08/2018