Recherche

Musique

Extraits

ActuaLitté

Philosophie

Le Phédon. Philosopher en présence de la mort

Le Phédon de Platon est un "dialogue extrême", qui met en scène Socrate philosophant avec ses amis les plus fidèles quelques heures avant sa mort. Il inaugure le commencement de la philosophie telle qu'elle s'est écrite et a été transmise. Face à la mort, Socrate est vivant, on ne peut plus. Il rit, pense, se meut, frotte ses jambes endolories, rassure ceux qui l'entourent, fait preuve d'ironie et d'humour ; surtout il parle. Dans la lecture qu'il propose du Phédon, Benny Lévy prête une attention sans faille à ce que ce dialogue donne à voir et à entendre de la posture socratique. Il remarque ainsi que toutes les grandes articulations du texte sont scandées par des changements de position du corps de Socrate qui, bientôt, se raidira sous l'effet de la ciguë. Il se demande quel est le sens de ce rêve que Socrate veut à tout prix interpréter avant de mourir et qui l'invite à "composer" ou à "faire de la musique". Benny Lévy tient que les formules les plus abstraites et les plus théoriques ne sauraient être séparées de leurs significations existentielles, que c'est à cette aune qu'il faut en éprouver la pertinence. Complexe de ce fait, sa lecture vise pourtant à retrouver la simplicité : "Lire, dit-il à ses élèves, c'est redevenir simple, frôler la naïveté. Il faut beaucoup de ruses de lecture pour retrouver cette naïveté." Le dialogue "extrême" appelle une lecture extrême, scrupuleusement soucieuse de la lettre du texte et qui tient qu'au coeur de cette lettre se donne toujours un au-delà: celui de la vie de la pensée.

10/2018

ActuaLitté

Critique littéraire

Journal de Vézelay. 1938-1944

En juin 1938, Romain Rolland et sa femme Marie quittent la Suisse et s'installent en France, à Vézelay, où ils passeront toutes les années d'Occupation. Le grand pacifiste de 1914, « au-dessus de la mêlée », l'homme épris de culture et de musique (auteur de biographies de Michel-Ange, de Beethoven ou de Tolstoï), l'immense romancier (le roman-fleuve Jean-Christophe, qui fut un triomphe, mais aussi Colas Breugnon et L'Âme enchantée), l'éveilleur qui fit découvrir les spiritualités indiennes à l'Occident (Vivekananda, Ramakhrishna, Gandhi…) retrouve sa région d'origine. Lui qui fut un grand germanophile et un compagnon de route du Front populaire doit faire face à l'Occupation allemande et au régime de Vichy. Il n'en continue pas moins à tenir son journal, dont est publiée intégralement, dans ce volume, la partie correspondant aux années de Vézelay, de 1938 à 1944. Il s'agit du témoignage exceptionnel d'un écrivain au quotidien dans un village français pendant les années sombres. Au jour le jour, il note les faits marquants de la guerre et suit la vie à Paris, où il se rendra plusieurs fois. Le 30 décembre 1944, il s'éteint. Pendant ces années, la grande conscience que fut Rolland, lucide jusqu'à la fin, continue à s'interroger, nourrit un dialogue avec Claudel, reçoit Éluard et Le Corbusier, écrit une somme sur Charles Péguy, renoue avec des amitiés anciennes. Ce livre constitue un événement.     Jean Lacoste est philosophe et germaniste. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur Goethe. Il a également traduit Nietzsche et Walter Benjamin. Depuis de nombreuses années, il s'intéresse à l'œuvre de Romain Rolland.

11/2012

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Les folles années Tome 3 : Thalie et les âmes d'élite

1925. Thalie a enfin entre les mains son diplôme de médecine. Elle se rend vite compte qu'il s'agissait de l'étape la plus facile. Il lui reste maintenant à se constituer une clientèle, dans un monde où l'idée qu'une femme fasse carrière soulève tous les soupçons, et à affronter la misère humaine. Heureusement, elle peut toujours compter sur l'appui des membres de sa famille, en particulier sur Mathieu, jeune professionnel qui sera bientôt père. À l'époque, l'économie tourne à plein régime, la province de Québec semble se couvrir de chantiers. Des États-Unis vient un vent de modernité, alimenté par la presse à grand tirage, la musique populaire et le cinéma, qui proposent une façon de vivre plus libre, davantage orientée vers les plaisirs. Mais l'Église catholique entend protéger les âmes contre les idées nouvelles. Depuis le titulaire du diocèse jusqu'au dernier prêtre, dont Émile Buteau, curé de la paroisse Saint-Roch, chacun participe à une véritable croisade contre toutes les dangereuses innovations, depuis le vote des femmes et leur accès aux professions jusqu'aux affiches de cinéma. Mais multiplier les interdits ne suffit pas. Les membres du clergé cherchent des modèles à offrir à la jeunesse. Les âmes sont soigneusement scrutées, à la recherche d'une religiosité précoce. Un candidat à la sainteté de 16 ans, Raymond Lavallée, devient la cause d'un affrontement entre Thalie, qui entend ramener le garçon à des habitudes de vie plus saines, et son oncle, le curé Émile Buteau, qui alimente sa crainte morbide du péché et sa recherche obsessive de moyens de se mortifier.

ActuaLitté

Musique, danse

Le pianiste voyageur. Louis Moreau Gottschalk (1829 - 1869)

Pianiste virtuose et compositeur, l’Américain Louis Moreau Gottschalk (1829-1869) aimait à se définir comme un « artiste voyageur » et promena sa silhouette de dandy en des lieux reculés où un piano passait presque pour un animal fantastique. Sa célébrité mondiale ne lui a pourtant guère survécu, bien que ses œuvres fassent à l’occasion une excellente musique de film, et sa vie elle-même mériterait d’être portée à l’écran.Né à La Nouvelle-Orléans, il vint très jeune à Paris et y fut distingué pour son extraordinaire brio par Chopin et Berlioz. Ses compositions enchantèrent les salons de la capitale, où il imposa des accents exotiques et des rythmes nouveaux. Après une tournée en Suisse et en Espagne, il repartit pour l’Amérique, enchaîna les récitals et organisa des « concerts monstres » qui rassemblaient sur une même scène des centaines de musiciens et des dizaines de pianistes. Il sillonna Cuba, les Antilles et les États-Unis en pleine guerre de Sécession. Il alla ensuite chercher la gloire en Amérique du Sud, mais à l’âge de quarante ans il y rencontra prématurément la mort au Brésil, épuisé par son « métier de marchand d’enthousiasme, de sensibilité et de passion ».Les pérégrinations musicales de cet aventurier en habit de scène qui notait ses impressions dans des pocket books font de la biographie de Gottschalk un remarquable récit de voyage et une passionnante lecture estivale.D’origine franco-autrichienne, Catherine Sauvat a déjà publié chez Payot Alma Mahler (2009). Elle est aussi la biographe de Robert Walser (Le Rocher, 2002), Stefan Zweig (Folio/Biographies, 2006) et Arthur Schnitzler (Fayard, 2007).

05/2011

ActuaLitté

Littérature française

L'année de l'éclipse

L'année de l'éclipse. Basile est de ceux qui n'abdiquent pas. Philosophe, il s'interroge sans désemparer sur le Sens, dans un monde qui en paraît dépourvu. Même si ses tentatives de mener à bien sa somme sur l'éclipse de la pensée se soldent par de stériles ruminations, même si sa femme, avec qui il avait partagé les utopies des années soixante-dix, l'a quitté, et si ses séances hebdomadaires avec son psychiatre débouchent sur une impasse, il veut croire encore, dans un sublime désarroi, que la philosophie peut sauver le monde. Le surgissement de l'amour sous la forme d'un éblouissement érotique pour Shadi, moderne Mélisande rencontrée dans la touffeur de la grande serre du Jardin des Plantes, vient à point nommé réenchanter sa vie. Shadi est iranienne, son père a été exécuté lors de la révolution des mollahs, et pour ces deux êtres que rapproche l'héritage de pères problématiques - Basile se souvient de ses visites au sien à la prison de Tulle, après la guerre d'Algérie -, l'extase se matérialise dans la fusion des corps. La musique, la poésie, les errances urbaines dans un Paris fantasmagorique, l'exploration de la magie du corps féminin, sont autant de jalons d'une flamboyante dérive amoureuse et philosophique. Philippe de la Genardière, confrontant la folle logique des hommes et celle de son narrateur exalté, brouille au fil d'un récit somptueux les repères de la raison. Au terme de ce roman total, il n'est pas certain que l'individu sorte vainqueur de la société post-moderne et mondialisée... Mais l'écrivain donne ici la preuve éclatante que la littérature, elle, le peut.

08/2008

ActuaLitté

Musique, danse

Correspondance romaine. Présentée et annotée par Cyril Bongers

« Je ne puis absolument pas écrire sur le papier l’admiration qui m’a frappé en voyant la villa Medici. Quand je pense que pendant deux ans j’habiterai là-dedans, mais c’est un rêve réalisé. Oh, je suis trop heureux ! » Si la postérité n’a voulu retenir de Gabriel Pierné (1863-1937) que ses importantes activités de chef d’orchestre, il n’en reste pas moins un grand compositeur, auteur d’une œuvre de qualité encore à découvrir. Signe manifeste de la multiplicité de ses talents, c’est par le prestigieux prix de Rome qu’il acheva ses années d’études au Conservatoire. Cette récompense très convoitée lui valut le privilège de vivre quelques années dans le cadre idéal de la villa Médicis, avec pour seule obligation d’y parfaire son art. La correspondance présentée dans ces pages, totalement inédite, en représente le témoignage unique ; celui d’un jeune compositeur ambitieux partagé entre l’espoir d’un avenir glorieux et l’insouciance de la jeunesse. Dans ce véritable journal de bord où se côtoient sans distinction les noms de Grieg, Liszt, Wagner et Debussy, Gabriel Pierné relate jour après jour, dans un style des plus vivants, l’émerveillement suscité par chacune de ses découvertes. « Cependant, dans les Meistersinger, Wagner a été bien plus musical que dans sa Tétralogie, où le chanteur n’est absolument que l’humble explicateur de ce qui se passe. A la 1ère audition c’est indigeste, mais à la 2e on est empoigné, émerveillé. Quant à faire de la musique comme celle-là, je ne le souhaite pas. Vous voyez chers parents que tout en aimant Wagner, je ne suis pas encore Wagnérien. »

12/2005

ActuaLitté

Littérature étrangère

L'ascète du désir

Si le Kama sutra est le traité de technique philosophico-érotique le plus lu au monde, on ignore tout, ou presque, de son auteur, Vatsyayana, si ce n'est qu'il aurait vécu au IVe siècle, à l'ère des rois Gupta, considérée comme l'âge d'or de la civilisation indienne. Dans L'Ascète du désir, Sudhir Kakar entreprend de relater l'histoire de Vatsyayana et de son temps. Ou plutôt c'est un narrateur, jeune disciple et apprenti biographe, qui recueille le récit de sa vie et tente d'élucider deux mystères : quelles sont, d'une part, la personnalité profonde du grand maître des sciences érotiques et, d'autre part, la véritable nature de la femme ? Au récit du narrateur, se superpose celui de Vatsyayana. Il aurait grandi dans un bordel où sa mère et sa tante Chandrika, dans la grande tradition des courtisanes instruites dans les arts de la musique, de la danse et de l'amour, accueillaient des hommes fortunés. C'est auprès d'elles qu'il aurait pris ses premières leçons en matière de sexualité - et aussi de psychologie - féminine. Mais bientôt les révélations du maître accélèrent l'initiation du disciple. Tandis que les deux récits se téléscopent, survient l'inattendu... Grâce à un mélange ludique de genres et de techniques littéraires, de sensualité et d'humour, l'essayiste réussit avec brio son passage à la fiction et saura conquérir un nouveau public : celui qui, attiré par la réputation du Kama sutra, se laissera charmer par les senteurs, les sons, les épices, la douceur et la violence du récit. En bref par les soixante-quatre arts du romancier.

01/2001

ActuaLitté

Critique littéraire

Idées et visions et autres écrits polémiques, philosophiques et critiques, 1897-1923. Volume 1

André Suarès (1868-1948) est le plus méconnu des auteurs de sa génération, celle de Gide, de Proust, de Claudel et de Valéry. Il a pourtant été leur égal. Bergson, Ernst-Robert Curtius ou Paulhan ont salué en lui un maître. Condisciple à l'Ecole normale supérieure de Romain Rolland, Suarès partageait avec ce dernier une même passion pour la musique. Excellent pianiste, il a consacré à ses compositeurs favoris une série de portraits qu'on retrouve ici pour la première fois Mozart, Beethoven, Wagner, Debussy, Ravel. Et bien d'autres. Souffrant de la veulerie de son époque, Suarès, pour ne pas désespérer de l'homme, s'est raccroché aux grands créateurs Tolstoï et Dostoïevski, Shakespeare et Cervantès, Baudelaire et Pascal, Goethe et d'Annunzio. Tous, ils incarnent des valeurs, ils transmettent ce sens de la grandeur, lisible également dans l'architecture des villes italiennes ou dans certains paysages bretons. La violence avec laquelle il a combattu les dérives fascistes et antisémites de son époque n'a d'égale que celle de Zola, de Péguy ou de Bernanos. Engagé dans l'affaire Dreyfus alors qu'il n'avait que vingt ans, Suarès a été le premier à dénoncer la montée du nazisme. Ayant vécu la Première, puis la Seconde Guerre, il était persuadé que seule une Europe unie était capable de prévenir les folies meurtrières de la France et de l'Allemagne. Poète, essayiste, philosophe, voyageur, Suarès aborde tous les genres. Pour la première fois est donné ici un choix représentatif de son œuvre immense. La plupart de ses textes étaient devenus introuvables ; beaucoup sont restés inédits. Ils sont plus actuels que jamais.

09/2002

ActuaLitté

Musique, danse

Haydn et Mozart

Haydn et Mozart, les deux plus grands compositeurs de la seconde moitié du XVIIIe siècle, furent unis par des liens d'amitié et d'estime réciproques uniques dans l'histoire de la musique. La brève existence de Mozart (1756-1791) s'inscrit entièrement dans la longue carrière de Haydn (1732-1809), son aîné de vingt-quatre ans, et lorsqu'ils se rencontrent pour la première fois ait début des années 1780, chacun a déjà un grand nombre de chefs-d'œuvre à son actif et bien établi son style propre. Leurs origines géographiques et sociales ne sont pas les mêmes, et si Mozart a beaucoup voyagé en Europe depuis son enfance, Haydn n'a pratiquement pas quitté Vienne et ses environs. Mozart a toujours vécut ait sein de sa famille, en particulier sous la tutelle de son père, alors que Haydn, très tôt, a dû assumer seul son propre destin. Ce livre, en tenant compte des recherches les plus récentes, met en perspective la vie et la carrière de ces deux génies musicaux, tout en éclairant leurs rapports avec le pouvoir, l'argent, les femmes ou encore le milieu social et artistique dans lequel ils évoluèrent, sans oublier, bien évidemment, leurs relations mutuelles, tant au plan personnel que musical. Il traite aussi de la façon dont le phénomène Haydn-Mozart fur perçu par les musiciens du temps, en particulier à l'époque qui suivit la mort de Mozart, où Haydn se trouvait seul pour porter bien haut le flambeau du classicisme, alors à soit apogée, avec cependant a ses côtés, se réclamant de lui, tout en cherchant à se démarquer de son emprise, un " jeune loup " nommé Beethoven.

12/2001

ActuaLitté

Littérature française

Outrage

Fabien, ingénieur du son, a un père qui meurt souvent mais ne cesse jamais de vivre. Il veut composer une musique pour lui, la dernière, avec les sons du monde qu'il recueille en tendant son micro là où on ne l'attend pas. Son enfance le hante. Deux séries d'images n'en finissent pas de réapparaître. La première, liée au père, un cheminot, résonne de fer, de sang et de sueur. C'est l'univers fascinant des trains, de la vie ouvrière qui ne l'anime plus et dont il a la nostalgie. La seconde, tournant autour d'un vaste champ d'épandage au bord de la Loire, près de Nantes, concentre séduction et menace : sur les tas d'ordures rôde un jeune gitan à la peau cuivrée. Sa présence, chaude et charnelle, marque à jamais les goûts sexuels de Fabien. Il dérive aux quatre vents, de la Corse au Brésil, de la Moselle à Vitrolles, au Liban, en Iran, à New York. Séduit par des gens ordinaires ou des êtres en marge, des rejetés, voyous et camés, des prolos, des intérimaires, il découvre, au-delà d'échanges souvent brutaux, une part de dignité et de grandeur. En se mêlant à eux, il dévoile une face cachée du pays réel. Complice de leur douleur de vivre, de leur inadaptation à une société cannibale, il les rejoint furtivement, jusqu'aux confins de la folie. Leur déréliction, il la partage. En la disant, il l'anoblit. Son expérience, sorte de passion laïque, enfonce les enquêtes sociologiques, explore des chemins intimes et secrets. Elle a la force nue de la vérité, la beauté dérangeante d'un cri dans la nuit.

08/2004

ActuaLitté

Critique littéraire

Dans l'atelier de Cendrars

"Ce matin est le premier jour du monde." Avec le poète du Panama, toujours nous sommes ramenés à la naissance mystérieuse de tout. l a passion des origines étend son empire à tous les domaines de la vie et de la création. Rien n'est plus exaltant pour lui que partir. Mais, dans la bourlingue à la Cendrars, l'amour du voyage ne fait qu'un avec le désir d'aller à la rencontre de l'inconnu et à la recherche de soi. Partir, c'est renaître. Son univers est traversé de voyageurs hallucinés, qu'une idée fixe a jetés sur les routes : tout quitter pour se refaçonner. Se faire enfin la belle. La quête de l'élixir de longue vie ou du secret des choses dévore ces aventuriers de l'esprit. Brûlés, boiteux, rongés, manchots, ils ont lâché la proie pour l'ombre et rêvent de voir le monde surgir à l'état naissant, avec des yeux d'enfant émerveillé. Autant qu'une règle de vie, partir est un précepte d'écriture : ne jamais s'enfermer dans une formule. L'étonnante diversité des livres de Cendrars (poèmes, romans, reportages, mémoires), de même que l'inventaire des enthousiasmes qui l'ont porté vers la musique, la peinture, le cinéma, la publicité ou la radio, révèlent un créateur en mouvement perpétuel, à l'écoute du "profond aujourd'hui". Ce qui fascine dans l'atelier du poète est le refus de dissocier l'expérimentation des formes et l'expérience de soi. Sous le plaisir de rompre se relance une seule et même hantise : l'amour des commencements.

03/2014

ActuaLitté

Littérature française

Vous êtes moi

« Je m'appelle Nathalie, Nat, pour les intimes. Je suis en mission. — En mission ? Quelle mission ? — Le nom de mon service ne vous dirait rien. Sachez que je dois plus ou moins discrètement surveiller les familles du personnel engagé en Afghanistan. — Pour la discrétion... — Madame Fournil... vous êtes en danger ! — En danger ? Mais pourquoi ? — Vous venez d'être approchée par un inconnu sur un sujet touchant l'Afghanistan où se trouve votre mari ! Ce n'est pas vous qui m'intéressez, mais l'inconnu en question. Il nous surveille actuellement, nous devons très vite nous séparer. Je vous demande de m'embrasser et de me quitter avec un grand sourire suivi d'un large signe d'au revoir. » Étrange, cette Nathalie ! Toujours sur terre après d'aussi terribles épreuves. Mais avec quelles aides depuis son expérience de mort imminente ! Ne lui manquent ni philosophie, ni goût de l'aventure, ni la recherche du sens de la création avec les données peu communes qui lui sont fournies : une fulgurante intuition personnelle ou des informations d'ordre occulte ? Avec la musique comme fil conducteur, elle découvre le monde politique de plusieurs nations et rencontre les personnages dont les pouvoirs écrivent l'histoire. Partie d'une vie banale, elle se retrouve dans des situations exceptionnelles. Depuis des enfants qu'on lui impose puis qu'on lui enlève mystérieusement, elle vivra en conscience, presque en responsabilité, les conflits économiques mondiaux et actuels les plus cruels avec des données peu connues du grand public. Autour d'une héroïne pas comme les autres, Michel Morel nous propose un thriller ésotérique intrigant, savoureux cocktail d'espionnage et de fantastique.

05/2015

ActuaLitté

Théâtre

Wuturi, le bébé géant

Il s’agit, dans cette pièce, de réinventer un théâtre complet, qui retrouve les formes originelles de la scène coréenne. Kim Kwang-lim allie arts martiaux, marionnettes, chant rituel, danse, musique pour créer une nouvelle tradition artistique. Wuturi sera créé en 2002 et fera une tournée mondiale, y compris en France, au Théâtre du Soleil, en 2004. Wuturi renouvelle une vieille légende populaire coréenne : dans un village de montagne, un général haineux et dominateur fait exécuter tous les nouveau-nés de géants qui pourraient le détrôner. Une mère parvient cependant à sauver son enfant, Wuturi. Ce bébé, une fois devenu géant, réveille le peuple pour libérer le village… Ainsi passe un message à la fois archaïque (c’était au temps où les tigres fumaient la pipe) et contemporain (le peuple résiste à la tyrannie), autant dire universel. Cette fable est portée par une écriture complexe et très maîtrisée. Kim Kwang-lim joue de tous les registres, du trivial au lyrique, du rire aux larmes, de la satire à la rêverie. Surtout, il utilise une langue rythmée, issue des conteurs traditionnels coréens et du p’ansori, qui swingue, et que les traducteurs, qui suivent le travail de Kim Kwang-lim depuis dix ans, rompus à accompagner le théâtre coréen moderne ou traditionnel, ont voulu rendre de la manière la plus efficace possible. édition complétée d’un dossier : afin d’aider le lecteur français, la traduction comprend un dossier présentant le projet Wuturi, avec des textes inédits de l’auteur, du metteur en scène, et du dramaturge français, Michel Vinaver, qui dit le plaisir qu’il a eu à découvrir le travail de cette troupe.

05/2012

ActuaLitté

Musique, danse

Montrez-moi vos mains

"Mes mains, je veux bien vous les montrer. Touchez, c'est gratuit. Blanches, veineuses, rien d'extraordinaire". C'est avec la modestie des grands artistes qu'Alexandre Tharaud, l'un des plus célèbres pianistes vivants, nous parle de son métier. Non pas de façon grandiloquente et abstraite, mais à partir des détails les plus pratiques et des expériences les plus sensibles. Souvenir par souvenir, bribe par bribe, il nous livre ces petites choses qui composent la vie d'un musicien. Ses doutes et ses certitudes. Ses manies les plus intimes et ses émotions les plus intenses. Ses souvenirs de jeune pianiste courant le cachet dans des restaurants de Paris jusqu'à ses triomphes éclatants dans les plus prestigieuses salles de concert du monde. Quelle est la différence entre un concerto de Bach et un ballet de Ravel ? Entre une loge du Symphony Hall de Boston et celle du Musikverein de Vienne ? Entre le public de Tokyo et celui de Paris ? Quelle est la sensation des touches sous les doigts ? Quelle est l'irritation que procure un spectateur mal élevé qui déballe un bonbon au milieu d'un concert ? Qu'est-ce que cela change, de jouer de côté plutôt que face au public ? Par petites touches, exactement comme on pianote, Alexandre Tharaud nous fait pénétrer au plus profond, non seulement de l'art et de la pratique du piano, mais aussi de la vie de forçat d'un pianiste. Apparaît alors une personnalité sensible, fragile, passionnée, tout autant que rigoureuse, courageuse, déterminée. Un homme qui consacre chaque mesure de la partition de sa vie - chaque note, chaque silence, chaque soupir surtout - à la musique.

03/2017

ActuaLitté

Beaux arts

Qu'est-ce que le futurisme ? Suivi de Dictionnaire des futuristes

Premier mouvement d’avant-garde du xxe siècle, le futurisme est fondé en janvier 1909, à Milan, par l’écrivain Filippo Tommaso Marinetti. Ce mou- vement révolutionnaire veut instaurer une nouvelle approche du monde en général et de l’art en particulier en repensant l’homme dans sa confrontation avec la machine, la vitesse et la technologie. Etre futuriste signifie poursuivre la régénération continue de toute chose, c’est-à-dire rechercher la plus totale adéquation de la vie humaine à la logique du devenir. Aussi les futuristes inventent-ils mots en liberté, musique des bruits, sculp- tures cinétiques, assemblages plastiques mobiles, sonores et abstraits, archi- tecture du verre, du fer et du béton, art du mouvement, danses plastiques, théâtre abstrait, tactilisme, jeux simultanés, pour réinventer, par l’art, la vie au quotidien : mode, design, jouets, communication postale, création graphique, typographie, meubles, sport, cuisine, comportement, sexualité, etc. Le futurisme, avant de se compromettre en grande partie avec le régime fasciste, deviendra un modèle de référence pour les avant-gardes des années dix et vingt : le cubo-futurisme français et le constructivisme russe, le moder- nisme brésilien, l’ultraïsme espagnol, le vorticisme anglais, l’électricisme sué- dois, l’ardentisme mexicain, l’activisme hongrois, le formisme polonais, etc. , sans parler du dadaïsme et du surréalisme. On retrouvera dans la plupart de ces mouvements, à la manière futuriste, la stratégie du manifeste et des « soirées», l’organisation de spectacles, la projection de l’action culturelle au sein même du corps social. Le rôle historique du futurisme fut immense, car son exemplarité en fit le paradigme de ce qu’on a appelé « le siècle des avant-gardes».

10/2015

ActuaLitté

Histoire de France

Les rythmes au Moyen Age

Les rythmes entraînent dans leur mouvement la vie tout entière des individus et des sociétés : les comportements quotidiens et les expériences esthétiques, les déplacements dans l'espace aussi bien que l'ordre du temps. Il n'y a pas de vie sans rythme, c'est-à-dire - comme dans un air de jazz ou une toile abstraite de Mondrian - sans une mise en ordre variable de faits qui se répètent en combinant indéfiniment périodicité et rupture. Philosophes, sociologues, anthropologues, musicologues s'interrogent parmi d'autres depuis deux siècles sur les rythmes sociaux, dont Marcel Mauss disait qu'ils commandent les représentations du temps. Pourtant, il n'existe pas à ce jour une histoire des rythmes qui confronte nos conceptions et expériences du rythme à celles du passé. Or, le contraste est fort entre notre monde moderne, où les rythmes sont partout, mais sont observés dans des champs séparés (rythmes scolaires, arythmie cardiaque, tempo musical, croissance économique en dents de scie...) et la civilisation holiste de l'Europe médiévale : ici, la notion de rythme, héritée de l'Antiquité gréco-romaine, paraît ne concerner que la musique, la poésie et la danse, mais elle entre en fait en résonance avec la totalité de la Création, que Dieu aurait façonnée en six jours. C'est à ce rythme fondateur que le présent livre emprunte sa propre scansion, en explorant successivement les significations du rhythmus médiéval, les rythmes du corps et du monde, ceux du temps, de l'espace et du récit, avant de s'interroger sur la fonction des rythmes dans le changement social et la marche de l'histoire.

05/2016

ActuaLitté

Littérature française

Tenir tête aux dieux

Nadia l'attend depuis neuf mois. Neuf mois qu'il a été incarcéré. Elle lui écrit tous les jours, de longues lettres où elle lui raconte ce qu'elle fait, ce qu'elle pense. Elle lui parle comme s'ils se trouvaient encore l'un à côté de l'autre. Jusqu'à quand une jeune femme aussi belle et indépendante continuera-t-elle de tenir à lui ? Jusqu'à quand pourra-t-il accepter qu'elle continue ? Le narrateur est un étudiant égyptien à l'âme rebelle, farouchement épris de liberté. Il a été arrêté, avec beaucoup d'autres, au cours de la grande rafle décidée par le président Nasser, en 1959, contre tous ceux qui s'opposent à son pouvoir autocratique. Le récit entrelace plusieurs temps, celui de la vie quotidienne dans le camp de concentration d'El-Favyoum, en plein désert ; celui de l'enfance du narrateur dans un milieu modeste de la province égyptienne ; celui de son éveil à un amour dont la pureté transfigure les épreuves qu'il traverse. Sous le patronyme de Mahmoud Hussein sont réunis Bahgat El Nadi et Adel Rifaat, auteurs d'essais novateurs devenus des livres de référence, sur l'histoire politique de l'Egypte et, plus récemment, sur l'islam des origines. Ils nous offrent ici un roman inspiré, qui nous captive par la peinture des mentalités et des faits d'une époque rarement évoquée dans la littérature, et nous séduit par une musique qui nous rappelle, loin du pessimisme des temps actuels, que pour ceux qui font confiance à leurs rêves, au coeur même de l'adversité, le monde est un matin.

04/2016

ActuaLitté

Littérature française

Les nouvelles elliptiques

Recueil de nouvelles. Vies émotions. Préface d'auteurs. Si la plume de Sand Canavaggia a une particularité singulière, celle du double sens, sa pointe, elle, est empreinte de poésie. En effet, altruiste, sensible, empathique, l'auteure écrit avec l'encre de son coeur et possède le don de faire passer les messages subliminaux sur les rapports entre les gens, sur leurs espoirs, leurs amours, leurs craintes, leurs doutes.
Si vous acceptez de prendre une de ses oeuvres entre vos mains, vous n'en sortirez pas indifférent. Après la première page, tout s'enchaîne. Sans même vous en rendre compte, vous vous envolez, happé par un tourbillon de mots qui vous emporte dans les univers de Sand dans lesquels elle relate avec justesse les histoires de gens ordinaires pour les rendre extraordinaires. Véronique Rivat. (Auteure) Dès les premières phrases, l'auteure nous prend par la main et nous conduit dans son monde.
Ses histoires tout en douceur et en pudeur évoquent par certains côtés les contes d'autrefois. Elle développe un style bien à elle qui nous emporte dans une écriture fluide pleine de délicatesse. J'ai été bercé à travers ses lignes, elle les déploie aussi facilement qu'une musicienne dans des notes de musique. Elle est toute en mélodie. On vibre alors en étroite communion avec ses écrits. Chaque mot souvent en rime semble avoir été posé harmonieusement pour transmettre l'émotion et la sensibilité de l'auteure.
On ne revient pas indemne de ses nouvelles. Sand Canavaggia nous entraîne dans des questions sur les différents reflets de l'âme humaine. Jean-Marc-Nicolas. G. (Auteur)

12/2020

ActuaLitté

Poésie

Le monde terrible

1880-1921 : un destin de poète par grande accélération de l'histoire. Monde bouleversé, société secouée de fond en comble, vies qui s'improvisent entre exaltation et ravage... Alexandre Blok est l'un de ceux qui eurent à traverser l'épreuve, éblouissante et atterrante, de la révolution. Mais, comme le souligne Pierre Léon dans sa préface, ce poète semble requis par des mutations plus radicales encore. Il "a l'oreille collée à la terre, et il écoute. Il écoute et il attend. Quoi ? l'Apparition. De quoi ? De qui ? Difficile de répondre à cette question. On serait tenté de dire : la Belle Dame, l'Inconnue, la Russie, les trois Epouses espérées sur le chemin poétique... Mais on serait encore bien en-deça de la vérité. Dans un monde dévasté, le poète n'attend ni quelqu'un ni quelque chose ; il attend. Que ce monde se repeuple. Ou plutôt qu'il entende le bruit sourd du "torrent souterrain" qui menace de submerger l'horreur phénoménale. Le poète entend ce bruit avant tout le monde. Ce bruit, il l'appelle musique, et sa voix s'ouvre, s'enfle, chante et se fond dans "l'orchestre de l'âme du monde""... Pour Blok, le monde connu, le monde des travaux et des jours, c'est le "monde terrible" dans lequel il faut beau vivre, mais qu'il faut traîner comme un boulet, traverser comme un enfer. Cette traversée, c'est précisément le parcours que propose ce livre qui, pour la première fois en français, explore l'ensemble d'une oeuvre parmi les plus intenses et les plus fortes du début du XX ? siècle.

03/2003

ActuaLitté

Littérature française

Ainsi parlait Marcel Proust. Dits et maximes de vie

Proust est à lui seul, a-t-on dit, toute la littérature comme Bach est à lui seul toute la musique. On trouve en son oeuvre toute la modernité, et toute la tradition classique. On sait le goût qu'il avait des moralistes comme Pascal, La Rochefoucauld ou La Bruyère. Bernard de Fallois, l'un des meilleurs connaisseurs de l'oeuvre de Proust, a publié dans son Introduction à la Recherche du temps perdu un large choix de maximes et de pensées de Proust, qui atteste qu'il est aussi, dans la concision et la lucidité, le parfait continuateur des moralistes du Grand Siècle. Au reste voulait-il vraiment écrire un roman ? " J'ai trouvé plus probe et plus délicat comme artiste, écrit-il à Jacques Rivière en 1914, de ne pas laisser voir, de ne pas annoncer, que c'était justement à la recherche de la Vérité que je partais, ni en quoi elle consistait pour moi [...] Ce n'est qu'à la fin du livre, et une fois les leçons de vie comprises, que ma pensée se dévoilera. " Quelles sont donc ces essentielles " leçons de vie " ? A travers l'imposante masse de l'oeuvre de maturité, des textes de jeunesse et de la correspondance, ce nouveau volume de la collection Ainsi parlait le fait clairement apparaître. Quelle sont les sources de cette pensée ? On s'en tient souvent à son lien familial avec Bergson, c'est oublier qu'il a suivi lui-même des études de philosophie à la Sorbonne et que, admirateur de Wagner, il s'est également passionné, comme le montre la préface du présent volume, pour la philo-sophie allemande, de Schelling à Schopenhauer.

01/2021

ActuaLitté

Non classé

Pauses Mystiques - Proses, Aphorismes et autres délires poétiques

Depuis des siècles la sagesse soufie est transmise par des expressions culturelles telles que la danse, le chant, la musique et l'écriture. La poésie est au centre de l'enseignement soufi, elle en est même l'instrument le plus utilisé. Par ses différents degrés de lectures, ce mode d'expression est idéal pour l'enseignement spirituel. La poésie est un hymne permanent à la beauté et, le lecteur et l'auditeur soufi en sont imprégnés tout au long de leur cheminement. Un patrimoine d'une immense richesse nous est légué aujourd'hui à travers les plus belles pages de la littérature mystique. Sans prétendre égaler les oeuvres des grands Maîtres, ce recueil se veut en être l'héritier. A l'image de l'ancrage du soufisme en Occident, ces textes expriment une sensibilité dans une langue qu'elle s'approprie. Subtile dans la diversité, la rencontre de l'âme soufie et de la langue française. Héritier de Rûmî, d'Ibn Arabi et de Halaj entre autres, qui ont par leurs écrits marqué à tout jamais la conscience universelle et démontré la beauté du soufisme, l'auteur en revendique clairement la filiation tout comme il revendique l'utilisation de la langue française. Une irrigation à double sens en quelque sorte. L'expression en langue française d'une expérience spirituelle. Et cette expérience spirituelle se trouve enrichie de cette merveilleuse langue. C'est une invitation à sortir de l'urgence et faire une pause que l'auteur offre. Sortir de l'impatience pathologique de la société actuelle. Et d'une respiration entre les mots, d'un souffle entre les lettres redonner du sens au temps et à l'espace.

10/2018

ActuaLitté

Développement personnel

Nyu Ngù. Le yoga africain qui mène à la danse

Les danses africaines ont des fonctions et des expressions multiples, elles possèdent pourtant de nombreux points communs dans leur façon d'appréhender le corps et de structurer la personnalité de l'individu. Elles instaurent une relation intime entre le mouvement dansé et la musique, et mettent en jeu des phénomènes complexes avec simplicité. A travers une approche psychomotrice des danses africaines, le lecteur pourra cerner ses richesses et ses intérêts qui sont à la fois structurants, éducatifs, thérapeutiques et socialisants. Cet ouvrage, en repérant les éléments pédagogiques spécifiques des danses africaines, décrit les bases établies par les auteurs de l'Enseignement Africain de la Danse et qui constituent à elles seules un véritable yoga, le NYU NGU. Cette pratique corporelle intéresse tous les âges de la vie ainsi que tous les niveaux d'aptitude physique. Outre les effets connus de l'activité physique en général, les cours, ateliers et stages que nous animons nous ont fait observer des effets remarquables chez les enfants comme chez les adultes en ce qui concerne la conscience du corps, la structuration des mouvements et de la posture, la perception du temps, l'organisation spatiale, l'expressivité gestuelle et vocale, ainsi que la relation à autrui. Psychomotriciens, psychologues, danse-thérapeutes, professeurs de danse et professeurs des écoles trouveront des pistes à explorer pour nourrir leur pratique éducative ou thérapeutique. Les élèves des cours de danse africaine trouveront dans cet ouvrage un complément à leur apprentissage. Enfin, ceux qui cherchent une pratique aux bienfaits multiples, physiques, psychiques et spirituels, y découvriront une série d'expériences permettant de faire les premiers pas.

09/2017

ActuaLitté

Beaux arts

Peintures et écrits

Sous l'impulsion de Caspar David Friedrich et de Philipp Otto Runge nat, au dbut du XIXe sicle, la peinture allemande romantique. Comme Novalis, Runge semble contempler le monde avec fasciniation et effroi, mais exprimer cette vision, nave en apparence, par la profondeur d'un art trs raffin. A l'instar de Friedrich, et plus que lui, Runge fut un thoricien de l'art. Sa peinture repose sur une logique mthodique. Il rdigea un trait des couleurs (Farbenkugel) paru, comme la Thorie des couleurs de Goethe, en 1810, et qui suscita l'intrt des savants. Pour claircir son sujet, Runge se ressoura aux crits mystiques de Jacob Bhme, collabora troitement avec le physicien Steffens, enfin entra en correspondance avec Schelling et Goethe, Brentano et Tieck. Runge entreprend en 1802, dans son langage propre hiroglyphique , la grande oeuvre de sa vie : les Moments de la Journe. Il s'agit de paysages spirituels, absolus malgr la prsence de nombreux personnages, des enfants notamment. Selon la premire ide qu'il se fait de ces peintures, Runge les voit accompagnes de musique. Tieck proposa d'en crire les pomes. Runge comptait ainsi raliser l'oeuvre d'art totale, ce Gesamtkunstwerk qui hanta les romantiques, allait s'panouir dans le Drame musical de Richard Wagner et plus tard inspira le mouvement artistique du Blaue Reiter. Pour ses Romances du Rosaire - vaste pope lyrique d'inspiration religieuse - Clemens Brentano avait rv d'une fusion intime entre arts pictural et potique. Il s'adressa Runge pour le prier de suggrer par son pinceau les prolongements mystiques de sa pense. Runge disparut avant d'avoir pu se mettre la tche.

07/1991

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le démon du No

Sur fond de Japon splendide et corrompu du XIVe -XVe siècle, Le démon du nô nous raconte l'histoire des "saltimbanques" qui élaborèrent, dans sa forme quasi définitive, le célèbre théâtre nô, et de la relation passionnée et féconde qui les unit au puissant Yoshimitsu, le troisième shôgun Ashikaga. C'est d'abord la dure initiation à l'art et à la vie d'un petit garçon extraordinairement doué qui deviendra Zéami, le plus grand acteur-auteur de la scène japonaise. Le théâtre, il l'apprend de son père, le superbe Kanami, maître de la compagnie Kanzé, qui, le premier, remet en question les habitudes acquises, la routine, incorpore aux nouvelles pièces qu'il écrit une musique populaire et rythmée, et forge des formes révolutionnaires, au contact aussi bien des publics les plus divers, en tournée, qu'à celui des connaisseurs d'un raffinement extrême, dans la capitale où sa troupe est enfin parvenue. Zéami, grâce à sa passion obsessionnelle et à la protection très attentive que lui accorde le grand shôgun, va parvenir, au travers des pires obstacles, à mener à bien ce que son père avait entrepris et à léguer à son pays et au monde entier une oeuvre qui continue, au XX ? siècle, d'inspirer jusqu'en Occident les jeunes metteurs en scène. Sur ces formidables personnages, nous dit Nobuko Albery, on n'en sait à la vérité pas beaucoup plus long que sur Shakespeare. Peut-être, cependant, personne n'a-t-il songé à nier qu'ils aient existé... Mais il fallait la puissance d'imagination de Nobuko Albery pour les faire revivre de façon aussi intense et nous les rendre aussi proches.

04/1988

ActuaLitté

Littérature française

Ni du voyage, ni du paysage

Ni du voyage, ni du paysage: Le titre reprend la première épigraphe tirée, comme la plupart d'entre elles, des poèmes d’Ève, une femme en morceaux, qui ne sait pas dire « je ». Le roman retrace l'histoire de Kurt, un écrivain en mal d'inspiration ; il découvre le journal de cette femme qu'il a aimée, et choisit d'en faire un roman. Les écrits d’Ève évoquent ses errances, quand elle parcourt le monde d'Est en Ouest et du Nord au Sud, à la recherche d'une impossible identité. Sa vie d'artiste, le théâtre et la musique, l’amènent du silence aux mots, de la poésie au récit. Ses rencontres amoureuses avec des hommes qu'elle a perdus, sa « chasse aux mâles », comme le dit Kurt, jalonnent sa révolte et sa quête chaotique de liberté. Quand Kurt meurt, elle découvre son livre... En lisant ce premier roman de Corinne Colmant, le lecteur sera surpris par le caractère et la hauteur des personnages. Livre étonnant parce que, au-delà de l’histoire déjà très riche, on se laisse entraîner par le style à la fois direct et flamboyant. Les événements s’enchevêtrent comme dans un puzzle savamment construit qui prend sens peu à peu. Histoires de vies, de quêtes et de réappropriations ponctuent ce roman à travers le filtre des émotions des personnages dont les témoignages ou écrits littéraires se rejoignent au confluent de l’aventure et de l’intime. À sa manière, Corinne Colmant réinvente le roman en y mêlant une réalité tantôt dévoilée, tantôt rêvée par ses personnages qui chevauchent l’existence et nous séduisent par leur côté aussi épique que déluré.

09/2013

ActuaLitté

Autres langues

Wayana au coeur des mots. Dictionnaire analogique bilingue wayana-français

Plus qu'un dictionnaire classique, cet ouvrage est tel que font voulu les Wayana. Il regroupe les mots par relations sémantiques plutôt que par ordre alphabétique. Outre la définition sémantique des vocables, chaque mot est illustré par des énoncés. Des informations linguistiques et ethnographiques sont fournies pour nombre d'entrées lexicales. Ce dictionnaire analogique bilingue wayana-français / français-wayana est donc une porte qui permet d'entrer dans l'univers linguistique et culturel des Wayana. Les participants wayana au groupe de travail ont suggéré l'importance pour la nouvelle génération de comprendre les liens sémantiques entre les mots, dont certains ne sont plus d'usage en Guyane, mais qui restent dynamiques dans le parler du Brésil, notamment, qui présente un lexique plus conservateur. Le groupe a ainsi opté pour un inventaire thématique (instruments de musique, habitat, termes de parenté, parties du corps), afin de regrouper tous les noms dont les participants se souvenaient, ou encore, pour l'habitat par exemple, le nom des différentes toitures des maisons traditionnelles qui sont encore fabriquées au Brésil. Ce dictionnaire a donc été pensé et discuté avec les Wayana et pour les Wayana, autant pour la nouvelle génération, que dans une visée patrimoniale. Il se veut aussi être le témoin d'un certain patrimoine linguistique caribe et guyanais. Bien que parlée par un peu plus de deux milliers de personnes, la transmission de la langue est encore assurée. En Guyane, le wayana est reconnu comme l'une des six langues régionales. Le territoire wayana, peuple caribe, s'étend sur une vaste zone transfrontalière, entre le Brésil, le Surinam et la Guyane française, et sa population est d'environ 2 200 habitants.

11/2020

ActuaLitté

Littérature étrangère

Crépuscule d'automne

Je ne sais pas ce qui rend un livre inoubliable mais je sais que, depuis que je découvris Salvo el crepúsculo, dans la première édition mexicaine, je n'ai jamais pu l'oublier. C'était en 1984, année de la mort de Cortázar. Une nouvelle édition est sortie récemment aux éditions Alfaguara, elle inclut de légères retouches faites par l'auteur sur des épreuves retrouvées. Mais il n'a rien supprimé, ni changé, ni désavoué de cet ensemble de textes d'époques diverses de sa vie, choisis et spécialement réunis par ses soins. De quelle manière ce livre est arrivé entre mes mains, je ne saurais le dire. J'en suis tombée amoureuse et ensuite il s'est de lui-même enraciné dans mon souvenir. Car peu de temps après, je me suis mise sans succès à le chercher sur mes étagères. Depuis lors, à intervalles réguliers, je n'ai pas cessé d'essayer de le retrouver en vain. Il me semblait impossible de l'avoir perdu ou prêté à quelqu'un ; il avait disparu et je ne me consolais pas. Il m'était cher, il enfermait une signification particulière, une musique, une indépendance, une nostalgie qui trouvaient en moi une résonance pleine. Après qu'il eut publié Rayuela (Marelle) en Argentine, Cortázar adressa une lettre à son ami Fredi Guthman, où il dit : "Maintenant les philologues, les rhétoriciens, les versés en classifications et en expertises se déchaîneront, mais nous sommes de l'autre côté, dans ce territoire libre et sauvage et délicat où la poésie est possible et arrive jusqu'à nous comme une flèche d'abeilles...".

05/2010

ActuaLitté

Littérature française

Tue-Tête

Dans une Europe unifiée mais violente, laissée exsangue par le dérèglement climatique, une maladie étrange et incurable, l'androcordite, s'attaque aux cordes vocales des hommes, qu'elle précipite dans la souffrance. En partie soulagé par des implants de synthèse ou le recours à des drogues destructrices, ce Mal semble épargner sans raison concevable un chanteur lyrique, Melchior Maluir, surnommé "Tue-Tête". Engagée dans la lutte contre les filières clandestines, une jeune inspectrice de police, Ida Mésange, enquête de son côté sur une série de décès mystérieux, relevant en apparence de la combustion spontanée. Téméraire, indisciplinée, elle affronte à ses risques et périls les passions d'un monde en proie à des guerres occultes, des rivalités délétères, des pulsions inassouvies, des haines inexpiables. Ses investigations, au cours desquelles s'éclaire peu à peu l'énigme de ses origines, convergent bientôt vers le Dulce & Decorum, le palace d'Amsterdam où réside Tue-Tête. Dans cet univers séduisant mais équivoque, un influent majordome, David Adhum, veille jalousement sur le bien-être du chanteur, dissimulant un terrible secret de famille. Qui est Tue-Tête ? Et d'où provient le magnétisme de sa voix d'or ? Une onde funeste, ou sombrement régénératrice, émane de cet Orphée tragique et paradoxal, produit du naufrage de la culture humaniste, dernier homme chantant. Fable politique aux accents apocalyptiques, ample roman noir sur fond de décadence d'un monde, Tue-Tête transporte le lecteur de Paris à Amsterdam, de Londres à Milan, de Barcelone à Zagreb, de Bordeaux à Zurich. C'est également, à travers le portrait d'une voix, une méditation sur les pouvoirs de la musique.

08/2017

ActuaLitté

Cinéma

Dictionnaire historique de radiophonie. De ABC à Zay

La communication de messages par les ondes est la conséquence d'une chaîne de découvertes scientifiques. Son usage radiophonique a commencé au lendemain de la Première Guerre mondiale, sous le nom de TSF - téléphonie sans fil -, comme un moyen de transmettre parole et musique à destination d'un auditoire indifférencié, potentiellement illimité. Le projet humaniste qui inspirait la démarche proposait alors de dispenser à tous, depuis un point de décision unique, l'information, un complément d'instruction souhaitable et la distraction nécessaire. Contenue dans les limites techniques d'un usage réglementé, institutionnalisée comme radiodiffusion, elle a été conquise par les pouvoirs politique et affairiste, soucieux de l'utiliser comme un instrument de persuasion du bien fondé de leurs entreprises envers des audiences disponibles. Le service public défend le souci de l'intérêt intellectuel. Le secteur privé évalue la collectivité des consommateurs disponibles. L'usage sera souvent transgressé par les excès de la propagande idéologique ou l'envahissement publicitaire. La radio, menacée par le choc des images qu'ont apporté la télévision et les multiples sources de l'Internet, disponibles dans l'instant, reste pour beaucoup un moyen d'accès immédiat à l'information d'actualité à la culture, une nécessité que les pouvoirs, soucieux d'installer leurs messages dans l'inconscient des auditeurs, n'ont pas abolie. La bibliographie en langue française de l'histoire de la radio est lacunaire. L'auteur a déposé dans cet ouvrage quelques-unes des ressources qu'il a rassemblées, avec le souci d'offrir à d'autres chercheurs les moyens d'approfondir la connaissance d'une des grandes inventions de la modernité.

04/2019

ActuaLitté

Pédagogie

Anglais Cycle 2 Initiation. Avec 1 CD-ROM

Cet ouvrage-ressource propose aux enseignants 36 fiches photocopiables, pour démarrer l'anglais au cycle 2 (point de départ de l'apprentissage) selon le programme applicable à la rentrée 2016. Ces 36 fiches, de difficulté progressive, abordent les domaines suivants : Play with sounds / Découvrir et jouer avec les sonorités de l'anglais ; Play with words / Découvrir et jouer avec les mots anglais ; Action rhymes / Apprendre et mimer des chansons ; Everyday English / S'exprimer dans la vie quotidienne ; Story time / Découvrir des mini-histoires en anglais ; Culture and festivals / Identifier des repères culturels. Toutes les 5 séquences, un épisode de BD ("Story time") raconte des saynètes de la vie quotidienne de quatre amis (Zoe, Tim, David, Jessica), sur le mode humoristique. En fin d'ouvrage, une page ("My page") permet à l'enfant de faire le point sur ses connaissances en anglais et de prendre conscience de ses progrès. Un jeu ("Super Quiz Game") est également proposé pour que l'enseignant puisse vérifier les acquis des élèves. Un CD est offert en accompagnement : il permet aux élèves d'acquérir une bonne prononciation de tous les mots utilisés dans les fiches ; il reprend tous les dialogues créés pour les BD ; il propose quelques comptines issues du répertoire traditionnel, mises en musique sur des rythmes actuels ; il contient une quarantaine de photos authentiques, permettant de découvrir le patrimoine culturel britannique. Le guide pédagogique comporte de nombreuses explications sur les types d'exercices proposés, des conseils, des idées d'activités complémentaires et des corrigés commentés. Un ouvrage pratique, prêt à l'emploi, qui répond efficacement aux attentes des enseignants et des élèves.

01/2018