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Moyen Age

Le voyage d'Isaac

Ce roman historique qui porte un regard sur la communauté juive normande en l'an 943 est également une contribution romanesque à la connaissance de la société normande du Xème siècle. La société juive est brillante et reconnue. Isaac vit avec sa famille sur les hauteurs de Rouen. Il a un secrétaire chrétien. Thomas est un moine bénédictin venant du Latium. Thomas et Isaac sont envoyés dans une mission qui tient de l'inventaire des différentes consciences et du sondage des intentions des chefs locaux. Au cours du voyage les Sacrés juif et chrétien s'affrontent. Dans un habitat dispersé Thomas et Isaac entendent parler de dragons, de sorcières et de miracles. De très petites communautés juives sont éparpillées. Ils découvrent l'isolement des populations, les insuffisances et intoxications alimentaires, les psychoses collectives, l'enracinement des croyances. La rencontre avec les chefs locaux met en évidence les enjeux politiques. Thomas et Isaac écoutent et racontent ; leurs sagesses et peut être leur complicité séduisent les populations. La question du destin d'Isaac est posée, celui de sa communauté l'est peut être aussi.

05/2023

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Historiens

Hommage à Félix Lorin. L'écrivain, l'avoué, l'élu

Félix Lorin (1853-1932) est né à Saint-Germain-des-Prés dans le Maine-et-Loire. Brillant élève, il fait ses études au collège de Montgazon (Angers). Il poursuit ses études à Paris où il obtient une licence en droit lui permettant d'exercer la profession d'avoué plaidant à Rambouillet dès 1886. Il exerce au palais de justice et traite des premières affaires de divorce. Rapidement, il acquiert une notoriété incontestable dans sa ville d'adoption, car il exerce d'autres fonctions, en dehors de sa profession : il est en effet secrétaire général de la Société archéologique de l'Yveline dès 1894 et commence à écrire, à publier des articles historiques. Ensuite, il devient rapidement conseiller municipal de la ville, jusqu'à sa mort en 1932. Ses publications contribueront à donner un visage définitivement littéraire à une société savante prestigieuse née en 1836. Félix est un homme de coeur qui toute sa vie a défendu ce qu'il estimait être le bien commun et n'a cessé de rendre accessible à tous son savoir : en cela, il est un exemple à suivre...

12/2023

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Littérature française

Krasnaia

Bienvenue à Krasnaia, un monde parfait... fait par les animaux. Ici, pas de guerre. Mais pas de paix non plus. Mieux : ce qu'on appelle la Concorde. Plus de délit, plus de crime : si le renard a mangé la poule, c'est qu'il avait faim. C'est qu'il est un renard... Dans cette société qui ressemble beaucoup à une jungle, un cheval féru de politique, Vladimir, tente constamment d'apaiser les esprits, et de se faire réélire... Mais un incendie, ravageant ce faux pays de cocagne, embrasse soudain les coeurs des lièvres, des tortues, des hirondelles, et des tigres. Qui a voulu détruire Krasnaia ? Qui a osé s'en prendre à ce monde parfait ? Parce qu'il s'inspire autant de George Orwell que de Jean de la Fontaine, le nouveau livre de Raphaël Enthoven déjoue toutes les interprétations, oscillant entre l'essai philosophique et le roman policier, entre l'exercice d'admiration et la dénonciation de notre propre société, qui rêve d'une universalité impossible, et qui se complait dans mille excuses sociologiques.

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Théâtre

L'impossible procès. Volume 1, La pièce

Théâtre d'intervention sur les thèmes liés aux sociétés nucléaires : procès impossible des responsables d'éventuelles catastrophes de la radioactivité dans nos pays.

07/2013

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Histoire ancienne

Histoire de la Gaule. Une confrontation culturelle, VIème siècle avant J.-C. - Ier siècle après J.-C.

L'historien d'aujourd'hui ne peut envisager la Gaule et les Gaulois de la même manière que ses prédécesseurs : la génération de Jullian fut marquée par la revanche sur l'Allemagne, celle de Carcopino par la colonisation et celle de Hatt par la décolonisation. De plus, l'éventail méthodologique, qui s'est élargi et affiné (de l'épigraphie latine à la photographie satellitaire) depuis un siècle, permet de considérer cette histoire sur la longue durée, c'est-à-dire sur le large demi-millénaire qui s'ouvre au début du vil siècle av. J.-C. (fondation de Marseille). Bien avant la première intervention militaire romaine (125 av. J.- C.), le commerce étrusque puis grec eut une incidence considérable sur la vie même des habitants de la Gaule. Le vin eut ainsi une fonction beaucoup plus large que celle que lui assignent les sources grecques et latines - étancher la " soif celtique " - et modifia en profondeur, avec d'autres produits et objets du monde méditerranéen, les sociétés celtiques. Le commerce joua donc un rôle majeur dans la confrontation de deux civilisations, celle des Grecs et des Romains - fondée sur la pierre -, celle des Celtes - caractérisée par le bois et le torchis. Il n'importe guère finalement qu'un jour les Italiens aient, dès le milieu du IIe siècle au sud, pris le relais des Grecs, qui eux-mêmes avaient évincé les Étrusques : les échanges avaient dépassé l'ajustement de l'offre et de la demande pour remplir un véritable rôle culturel. Rome prit le problème autrement, imposant armées, colons et provinces. Cette brutalité ne constitua pourtant pas en soi une rupture et se borna à donner de tout autres dimensions aux relations économiques et aux contacts culturels. Une fois la saignée césarienne opérée, les Romains cherchèrent en outre à séduire, et de leur côté les Gaulois ne furent ni ces hommes falots faits de sable et de vent que décrit Mommsen ni des vaincus acculturés prêts à s'incliner devant la splendeur des décors urbains ou des autres formes de la civilisation méditerranéenne. La romanisation passa ainsi par un demi-millénaire de commerce, par de subtils accords politiques symbolisés par les cérémonies du culte impérial au Confluent des Gaules (Lyon), et par un élargissement du droit de cité (au milieu du Ier siècle ap. J.-C., les citoyens romains de Gaule étaient les égaux de ceux nés sur les bords du Tibre). Tout fut dit au concile de Reims (70 ap. J.- C.) où les notables assemblés refusèrent les chemins de la rébellion : ils étaient devenus non pas des Gallo-Romains - le terme est une invention contemporaine -, mais des Romains des provinces des Gaules.

04/1997

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Architecture régionale

Modernités pittoresques. Etudes architecturales en régionalisme mondial (1890-1950)

Cet ouvrage introduit une méthodologie novatrice pour la discipline émergente qu'est la Global Architectural History. En se concentrant sur le passage du haut impérialisme européen autour de 1900 à l'ère coloniale tardive des années 1940, cette publication étudie les liens globaux entre les métropoles et les colonies. Plus précisément, elle propose une nouvelle lecture de la dénomination formelle et stylistique du régionalisme architectural, tout en le conceptualisant, pour la première fois, comme un outil effectif dans la formation et stablilisation des états-nations et d'empires. Après une introduction sur le recherches récentes et avec un programme de travail, dix études de cas analysent les enchevêtrements entre les Etats-nations (la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, l'Allemange, l'Union soviétique et les Etats-Unis) et leurs péripheries continentales avec leurs colonies et territoires sous mandat (New Mexico, l'Afrique du Nord et l'Indochine, Deutsch Ost-Afrika, Iraq, Asie centrale et les Indes occidentales néerdandaises). Les conclusions offrent une perspective conceptuelle sur la place du régionalisme dans l'histoire globale de l'architecture.

08/2023

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Droit

La pénalisation de l'expression publique

Si les contours de la liberté d'expression sont régulièrement discutés ces dernières années, c'est le plus fréquemment s'agissant de la régulation par le droit pénal de l'expression publique que les polémiques se font les plus vives. En effet, c'est assurément sous cette dimension, c'est-à-dire lorsqu'elle consiste dans l'extériorisation directe de la pensée dirigée vers un public indéterminé, que l'expression emporte ses répercussions les plus spectaculaires au sein d'une société. Source de mobilisations citoyennes et d'une réflexion collective aux fins de l'élévation des mentalités vers le bien commun, l'expression publique peut également constituer le ferment de comportements antisociaux par l'alimentation des inimitiés, de l'intolérance et d'un état d'esprit criminel. Partant, la pénalisation, qui désigne l'ensemble des processus d'intervention du droit pénal dans un domaine déterminé, se trouve pleinement légitimée face aux dangers d'une expression publique immodérée. Toutefois, la pénalisation peine à trouver ses repères dans l'établissement des critères de sa nécessité et de son opportunité, à une époque où la place prise par l'expression publique au sein de notre société apparaît, plus que jamais, prépondérante. La pénalisation de l'expression publique est d'abord mise à l'épreuve de son instrumentalisation. La norme pénale semble en effet souffrir, de nos jours, d'une surestimation de ses vertus régulatrices dans sa création et dans sa mise en oeuvre en matière d'expression publique. La pénalisation de l'expression publique est ensuite mise à l'épreuve de la modernité. L'évolution des techniques place en effet l'expression publique au coeur d'une mutation profonde de ses usages au sein de notre société, modifiant les paradigmes classiques du rapport entretenu par le droit pénal avec la liberté d'expression.

12/2019

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Ethnologie

Ataï, un chef kanak au musée. Histoires d'un héritage colonial

Originaire de la région de la Foa en Nouvelle-Calédonie, le chef Ataï, personnage emblématique de l’insurrection kanak de 1878, fut tué lors des opérations de pacification de l’île. Sa tête et une main furent livrées par des auxiliaires kanak à l’armée française puis envoyées dans les collections d’une société savante, la Société d’Anthropologie de Paris. Débute alors, au sein du musée, la seconde vie d’Ataï marquée par une transmutation du trophée martial en spécimen scientifique. Sa dépouille sera rendue à ses descendants en 2014. Tantôt figure du sauvage beau et anthropophage, ou du chef tacticien et insoumis, tantôt figure du révolutionnaire libérateur d’un peuple assujetti ou du pacificateur d’une colonie de peuplements, les interprétations passées et actuelles du Kanak Ataï offrent de multiples visages à explorer. Elles sont aussi indissociables de l’histoire plus générale des collections anthropologiques constituées de restes humains, héritage complexe aujourd’hui sensible. Les chapitres de ce livre offrent des clés de lecture permettant d’appréhender les différents modes d’appropriation des éléments de corps humain du chef Ataï lors de leur parcours patrimonial, les logiques et les enjeux sous-jacents. À partir de l’analyse de nombreuses archives inexplorées, d’entretiens avec les scientifiques-conservateurs, l’auteur s’attache à reconstituer chacune des étapes de la patrimonialisation du chef kanak par la communauté des anthropologues — prélèvement du corps ou parties en 1878, transport, catégorisation, transformation, étude scientifique, exposition puis restitution en 2014 — afin d’en cerner l’évolution des mécanismes, intérêts personnels, enjeux collectifs et spécificités. L’analyse se veut aussi comparative, confrontant tour à tour les pratiques de la Société d’Anthropologie de Paris à celles du Muséum national d’Histoire naturelle ainsi que les destinées de spécimens collectés en Nouvelle-Calédonie en cette fin de XIXe siècle.

10/2019

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Droit

Droit des personnes, des familles et des majeurs protégés. 10e édition

Depuis plusieurs années, le droit civil des personnes, des familles et des majeurs protégés a connu une transformation radicale. Plusieurs lois générales (ainsi du droit de la filiation), mais aussi parfois ponctuelles et se succédant à des dates rapprochées (par exemple, le divorce), contribuent à une évolution remarquable d'un droit qui tente de s'adapter au fur et mesure à l'évolution de la société, tout en s'efforçant d'alléger la tâche du juge. Le changement est aussi opéré par la jurisprudence, spécialement de la Cour de cassation, qui est parfois tenue de se plier aux exigences de la Cour européenne des droits de L'homme (telle la filiation de l'enfant conçu par gestation pour le compte d'autrui à l'étranger). Ces réformes traduisent un bouleversement profond de la société : introduction de nouvelles formes de vie de couple, place centrale de l'enfant au sein de La famille, accélération du phénomène de vulnérabilité, contractualisation des rapports familiaux... Cette 10e édition intègre les dernières réformes intervenues : loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme de la justice, textes divers sur La santé, la protection de l'enfant, la citoyenneté, le vieillissement, la protection des données, sans oublier les réformes en droit pénal. Destiné aux étudiants des facultés de droit et particulièrement à ceux qui préparent des examens (licence, CRFPA, magistrature, DSN), ce manuel tente d'expliquer les règles de base, tout en offrant une réflexion sur le droit des personnes et des familles qui nous renvoie l'image d'une société aux valeurs contradictoires : réifiant le corps humain mais exaltant les droits de l'homme, individualiste mais aussi renforçant la solidarité entre membres de la famille, consacrant l'égalité de l'homme et de la femme mais créant des structures familiales n'assurant pas toujours la protection du plus faible.

08/2019

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Sciences historiques

Histoire des choses banales. Naissance de la consommation, XVIIème-XIXème siècle

Les choses aujourd'hui banales ne l'ont pas toujours été. De l'alimentation à l'habitat, la vie de nos ancêtres était conditionnée par les excès ou les insuffisances de la nature, et les objets qu'ils utilisaient chaque jour passaient d'une génération à l'autre, sans que nul ne songe à en acquérir de nouveaux. C'est à une vaste réflexion sur le passage de cette société traditionnelle à la société moderne que nous invite ici Daniel Roche. Les changements sont perceptibles bien avant la Révolution. Dès le XVIIe siècle, l'exemple des villes et des riches, le développement des échanges commerciaux, la multiplication des innovations et des inventions commencent à bouleverser le rapport que les hommes entretiennent avec les objets. Les exigences et les sensibilités de chacun évoluent. Peu à peu, car " tous nos besoins se tiennent ", les modes de vie vont se transformer : les maisons et leur ameublement, leur chauffage et leur éclairage ; les vêtements et la nourriture, sous l'effet de l'accélération des modes et de la montée du goût ; ou encore les usages de l'eau, liés à un souci d'hygiène croissant. Autant de changements dans la vie matérielle qui sont les prémisses de la société de consommation, et dont les répercussions sont aussi bien sociales que politiques. L'homme entouré d'objets n'est-il pas prisonnier, se demande Rousseau ? A peine apparaissent les premiers signes de l'accroissement de la production que déjà s'engage un débat sur la valeur morale des choses, sur l'écart qui se creuse entre le développement du commerce et de l'industrie, gage de la civilivation, et le recul des solidarités entre les hommes.

02/1997

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Religion

FREDERIC OZANAM. le bienheureux

La récente béatification du fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, Frédéric Ozanam, est l'occasion de redécouvrir une de ces personnalités d'hier dont le message reste toujours actuel. Né à Milan en 1813, au hasard de l'affectation de son père, médecin au service des armées de Napoléon, Frédéric Ozanam passa son enfance à Lyon puis vint à Paris pour faire ses études. Dès sa prime jeunesse, il fut marqué par la foi intense de ses parents, par la bonté de son père qui soignait gratuitement les indigents, et par la vocation sacerdotale de son frère aîné. Homme de prière, Frédéric eut très tôt l'intuition que la charité pratiquée par des hommes de foi profonde était le vecteur de toute action sociale efficace. Il mit cette idée en oeuvre dès 1833 en lançant avec quelques compagnons les Conférences de charité. Celles-ci devinrent rapidement la Société de Saint-Vincent-de-Paul, dont le développement fut extraordinaire dans toute l'Europe. Car Ozanam avait perçu avec acuité les enjeux fondamentaux de son époque, plongée dans le bouillonnement social de la révolution industrielle naissante : la réconciliation du catholicisme et de la société moderne, la protection des plus faibles face à l'indifférence des riches et à l'activisme des extrémistes. Ce précurseur du catholicisme social et de la démocratie chrétienne fut également un brillant intellectuel. Professeur à la Sorbonne, spécialiste de littérature médiévale italienne et d'histoire du Moyen Age allemand, cet historien à la vaste culture et à l'ambition philosophique élevée fit redécouvrir Dante et les poètes franciscains du XIIIe siècle à ses contemporains. Près de quarante ans après sa mort, survenue en 1853, ce sont les idées de Frédéric Ozanam qui inspirèrent l'encyclique Rerum novarum (1891), lesquelles demeurent aujourd'hui encore un des éléments clés de toute pensée sociale ennemie des extrêmes.

08/1997

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Religion

L'approche théologique de Jean-Marc Ela et sa pertinence en Afrique. Cri de l'homme et cri de la terre

Le paradigme théologique du cri de l'homme de Jean-Marc Ela nous amène finalement à la conviction qu'un continent évangélisé se perçoit dans sa capacité d'écoute et d'accueil des plus fragiles ; qu'une société évangélisée se reconnaît à travers la pratique de la justice sociale, l'attention qu'elle porte aux pauvres, aux handicapés, aux assujettis, aux marginalisés, aux démunis. Un monde évangélisé se reconnaît à sa sensibilité aux cris des oppressés et des laissés-pour-compte. Dans l'approche théologique d'Ela, la vie sociale devient donc le baromètre qui donne un indice de perception de la foi des personnes vivant de cette société. Ce n'est pas seulement le nombre des baptisés, ni les messes pleines bruyamment animées, ni la multitude des sacrements administrés par an, ni les sermons enflammés, ni le catéchisme sans cesse rabâché, qui permettent de voir le degré de foi d'un peuple, mais la réalité sociale. Une vie de foi librement et consciemment assumée se vérifie dans sa capacité à transformer l'existence sociale. L'existence sociale devient ainsi le reflet et le miroir du degré de foi individuelle. Une foi individuelle qui n'aboutit pas à un changement performatif de la réalité sociale risque d'être bel et bien morte. Le christianisme chez Ela n'est pas seulement un message, mais il est une vie. Etre chrétien doit signifier et modifier quelque chose dans le rapport de l'homme avec l'autre, avec la société civile et avec la nature. C'est dans le monde d'ici-bas que Dieu nous appelle à coopérer à la construction du règne de Dieu par l'instauration de la justice, dans l'éveil permanent de notre sensibilité au cri des pauvres et au cri de la nature.

10/2020

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Sciences politiques

L'archipel français. Naissance d'une nation multiple et divisée

En quelques décennies, tout a changé. La France, à l'heure des gilets jaunes, n'a plus rien à voir avec cette nation soudée par l'attachement de tous aux valeurs d'une république une et indivisible. Et lorsque l'analyste s'essaie à rendre compte de la dynamique de cette métamorphose, c'est un archipel d'îles s'ignorant les unes les autres qui se dessine sous les yeux fascinés du lecteur. C'est que le socle de la France d'autrefois, sa matrice catho-républicaine, s'est complètement disloqué. Jérôme Fourquet envisage d'abord les conséquences culturelles et morales de cette érosion, et il remarque notamment combien notre relation au corps a changé (le développement de certaines pratiques comme le tatouage et l'incinération en témoigne) ainsi que notre rapport à l'animalité (le veganisme et la vogue des théories antispécistes en donnent la mesure). Mais, plus spectaculaire encore, l'effacement progressif de l'ancienne France sous la pression de la France nouvelle induit un effet " d'archipelisation " de la société tout entière : sécession des élites, autonomisation des catégories populaires, formation d'un réduit catholique, instauration d'une société multiculturelle de fait, dislocation des références culturelles communes. A la lumière de ce bouleversement anthropologique, on comprend mieux la crise que traverse notre système politique : dans ce contexte de fragmentation, l'agrégation des intérêts particuliers au sein de coalition larges est tout simplement devenue impossible. En témoignent, bien sûr, l'élection présidentielle de 2017 et les suites que l'on sait... Cette exploration inédite de la France nouvelle est fondée sur la combinaison originale de différents outils (sondages, analyse des prénoms, géographie électorale, enquête-monographie de terrain), méthode permettant de demeurer au plus près de l'expérience de celles et de ceux qui composent la société française d'aujourd'hui.

03/2019

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Religion

Merci la Bible. 11 auteurs racontent comment la Bible change le monde

1517, la réforme remet la Bible en valeur. Comment a-t-elle façonné notre société ? La Bible peut-elle encore nous apporter quelque chose ? Onze auteurs répondent selon leur spécialité. "Que reste-t-il cinq cents ans après de cet élan qui a redonné toute sa vigueur à la foi chrétienne ? C'est ce à quoi s'est attelé le pasteur Florent Varak avec ce petit ouvrage rédigé par plusieurs auteurs : non pour exalter le passé, ni faire le bilan historique de la Réforme protestante, mais parler du présent et de l'avenir. Chaque contributeur, spécialiste d'un domaine, montre comment la Bible, loin des clichés d'obscurantisme ou d'incitation à la violence qui lui sont parfois prêtés, a façonné positivement notre société et reste un guide particulièrement pertinent pour les hommes et les femmes du XXIe siècle. Vous découvrirez tour à tour ce que les notions de dignité humaine, de compassion, de non-violence, de grâce doivent à ce livre ancien. Vous cheminerez avec les questions de certains auteurs sur la science, le travail, l'action politique, l'éthique et la façon dont la Bible peut éclairer ces domaines. Vous percevrez certainement l'attachement que tous les auteurs portent au Dieu que révèle la Bible et comment leur réflexion en est fécondée. Et surtout vous risquez d'avoir envie de lire vous-même cette Bible plutôt que vous contenter d'en avoir des échos." - Extrait de la préface de Etienne Lhermenault, Président du CNEF (Conseil National des Evangéliques de France) Ce livre vous aidera à/ Comprendre l'apport et le rôle de la Bible dans le monde. Aborder 11 sujets sensibles de société. Survoler tout le contenu de la Bible en 1000 mots.

03/2017

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Littérature française

La roue du hamster. Autofiction carcérale

" Aujourd'hui je suis en prison. J'ai perdu subitement, un matin, ma liberté et mon métier, pour me trouver au fond du trou. J'ai disparu, pendant quarante-huit heures de garde à vue, de la société des hommes, pour en être ensuite rejeté pour un temps indéfini vers un enclos déshumanisé. J'y ai perdu le déroulement du temps du métier, programmé de semaine en semaine, projeté vers l'avenir, vers une tâche à achever. J'y suis dans le temps immobile de la prison, enfermé dans le jour le jour, dans l'instant de la clé cliquetant dans la serrure. Je ne suis plus mon métier, je suis un délinquant, un criminel. Je suis mon crime. Je suis un tueur, un braqueur ou un pointeur. Je suis un narco, un voleur ou un escroc. Voici ma place dans la société des exclus. C'est une société où les castes se multiplient pour exclure, avec ses brahmanes et ses intouchables. Chacun y exclut l'autre pour affirmer sa propre honorabilité, par les injures et par les coups ". A quoi pensent les monstres ? Sont-ils encore capables de rêves au fond de ces oubliettes dont on ne voudrait rien savoir ? Avec ses mots arrachés au béton du quotidien, Yves Niger, un condamné, nous ouvre les portes de sa prison et nous accueille en intimité. Dans cet univers clos, où chaque instant apporte son lot d'humiliation, de désespoir, de révolte ou de sauvagerie, il nous fait partager le temps immobile où croupit la vie d'autres hommes, nos voisins en humanité, ni réductibles à quelques actes, ni seulement estimables à l'aune d'une sentence. Il se questionne et nous interroge en conscience, nous libérant de certitudes monstrueusement bien-pensantes.

01/2011

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Sociologie

En exil sur l'Altiplano. Parcours identitaires des exilés de langue allemande en Bolivie (1933-1945)

Cet ouvrage s'attache au destin méconnu de milliers d'Allemands et d'Autrichiens qui gagnèrent la Bolivie entre 1933 et 1945. Contraints à l'exil par le régime national-socialiste, comme plusieurs centaines de milliers d'autres personnes, parce qu'ils étaient (désignés) juifs ou opposants politiques, six à sept mille réfugiés de langue allemande trouvèrent refuge dans la république andine. La Bolivie était à l'époque un pays mal connu, le plus pauvre d'Amérique du Sud. Les défis que durent y relever les exilés furent uniques : la simple adaptation physique était compliquée par l'altitude et les conditions climatiques extrêmes ; l'intégration dans un pays encore semi-colonial, à la société très clivée, était presque impossible. Les stratégies identitaires adoptées pour surmonter ces difficultés et tenter de se reconstruire sont ici abordées à partir d'une histoire du quotidien : celle des parcours de milliers d'exilés anonymes, longtemps restés dans l'ombre des grands noms de l'exil intellectuel, allemand et autrichien. Entre difficultés économiques et inquiétudes pour les proches restés en Europe, les réfugiés reconstituèrent en Bolivie une société de l'exil animée par des rencontres et des conflits, comme par des activités culturelles, caritatives et politiques. Sont aussi analysés le regard que les exilés portèrent sur leur société d'accueil et les populations amérindiennes, majoritaires dans le pays andin, ainsi que la réception de cette vague d'immigration européenne dans un pays qui n'y était pas préparé. Ainsi, cette étude opère une double translation : en restituant à la république andine - pays du monde qui accueillit le plus grand nombre de réfugiés en regard de sa population globale - sa juste place sur la carte de l'exil ; en faisant des exilés de langue allemande qui y trouvèrent refuge, au-delà des représentations victimaires, les acteurs de leurs parcours identitaires.

10/2020

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Ethnologie

Mariage et divorce à Dakar. Itinéraires féminins

L'ouvrage de Fatou Binetou Dial met en évidence des transformations profondes dans les comportements matrimoniaux à Dakar, la capitale du Sénégal. Dans les années 1950, l'âge au mariage des jeunes femmes y était parmi les plus précoces du continent africain. Mais il est devenu, aujourd'hui, l'un des plus tardifs de la sous-région. La mariée - une très jeune fille - passait de la tutelle du père à celle de son époux. Elle est maintenant une jeune femme scolarisée et qui a connu un début de vie sentimentale. Les relations entre les conjoints en sont modifiées. Ce livre propose un éclairage novateur sur le devenir des couples. Il examine en détail le mariage et le divorce, en particulier la répudiation. Il étudie les causes de rupture des unions, mais également la manière dont les couples se disloquent. Il analyse ensuite les " stratégies " des femmes pendant le divorce. Il fait aussi le point sur les types et le rythme de remariage des femmes, tout en s'intéressant à leurs activités entre deux unions. Par la diversité des angles et des outils d'analyse retenus pour reconstituer les itinéraires des femmes, cet ouvrage permet de comprendre la fréquence du divorce dans une société où règne, pourtant, une forte valorisation du mariage. Grâce à l'analyse qu'elle fait des récits de vie des femmes interrogées, Fatou Binetou Dial livre, avec beaucoup de talent et dans un style serein, l'envers du décor des unions à Dakar. Elle trace ainsi un portrait détaillé et coloré de la société dakaroise. Une société où, dans bien des domaines, la règle est de sauver les apparences. Cet ouvrage prend tout son intérêt dans un contexte marqué par des mutations importantes des dynamiques matrimoniales. Il constitue donc un outil indispensable à la compréhension du Sénégal contemporain.

02/2008

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Ouvrages généraux

Esclavage, religions et politique en Haïti

Marquée par une instabilité politique permanente et une catastrophe naturelle sans précédent (le séisme du 12 janvier 2010), la société haïtienne vit dans un chaos sans fin. Dans ces 14 courts textes, Laënnec Hurbon, l'un des plus grands penseurs haïtiens actuels, tente de comprendre les raisons profondes de cette situation, en la replaçant dans le temps long et dans le contexte plus large de la Caraïbe et de l'Amérique latine. Laënnec Hurbon aborde d'abord la question fondamentale de l'esclavage : les traces laissées par cette expérience sur la société haïtienne sont vivaces, malgré une volonté d'oubli exprimée dès l'instauration de l'indépendance en 1804. L'auteur analyse notamment les rapports entre esclavage, femmes et religions. Les religions jouent en effet un rôle majeur en Haïti : elles furent un outil d'émancipation pendant la période esclavagiste ; elles sont considérées aujourd'hui comme un moyen de répondre à une quête éperdue de sens et prennent une place accrue dans l'espace public, pentecôtistes, adventistes et témoins de Jéhovah en tête. Avancée de l'influence américaine qui met à mal le vaudou, cette attraction traduit aussi un besoin de reconnaissance de la frange la plus laissée-pour-compte de la société à laquelle le politique n'offre aucune perspective, gangrené qu'il est par la corruption. Laënnec Hurbon rappelle à ce titre que depuis deux siècles, Haïti ne parvient pas à instaurer un système politique démocratique qui garantisse égalité entre citoyens et souveraineté nationale. Mais pour construire l'autonomie individuelle comme la souveraineté collective, il faut pouvoir se libérer des séquelles de l'assujettissement et du ressentiment afin de penser un monde à soi, se libérer aussi d'une oligarchie qui mêle pouvoirs politique et économique.

02/2023

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Sociologie

L'irrésistible féminisation de la culture

Des sociologues ont proclamé récemment la fin de la domination masculine et l'entrée dans une société de femmes. Prophètes, visionnaires ou simples devins, ils apportent leur caution à cette opinion qui enfle depuis la deuxième vague féministe : que réclament encore les femmes, puisque leur combat est désormais gagné? Notre culture pane depuis ses origines l'empreinte de l'inégalité entre les sexes. L'emprise masculine reste très forte dans des domaines où elle parait inexpugnable, comme la langue, la religion, les comportements sexuels, la conception du passé... Au cours des derniers siècles s'est produit un rééquilibrage en faveur des femmes. Par un lent processus de conquête des positions adverses, elles ont gagné en visibilité et en pouvoir, alors même que l'autorité leur était refusée et que les leviers pour y accéder (réseaux et institutions) leur échappaient. Peu à peu se sont construites des représentations moins inégalitaires des relations entre les sexes. L'évolution est loin d'être achevée, puisque sous reflet de la mixisation croissante de la société, ridée de leur complémentarité, si prégnante au siècle précédent, a été reléguée au rang des pires préjugés sexistes, au profit de celle de leur interchangeabilité. Les avancées des femmes ont toujours été contestées, mais depuis le début du XXe siècle, la peur de la subversion par les valeurs féminines domine la pensée antiféministe. Si la dévirilisation des hommes relève du fantasme, la féminisation de notre culture est une réalité, qui présente un double visage. Le premier, bien visible, source de crainte et d'hostilité, correspond aux avancées féminines et au rééquilibrage des statuts des deux sexes. Le second, insensible et irrésistible, consiste dans la lente diffusion dans toute la société des valeurs qui étaient auparavant assignées aux seules femmes. Ce processus de féminisation est le principal responsable du polissage des moeurs au cours des cinq damiers siècles.

07/2019

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Vivre en couple

Nos amours radicales. 8 visions singulières pour porter un regard nouveau sur l'amour

Recherchés avidement, fantasmés, désirés envers et contre tout, les espaces amoureux sont, depuis toujours, présentés comme la finalité absolue de ce que l'on peut attendre d'une relation avec l'autre. L'injonction au couple et la pression sociale qui l'entoure dictent notre façon de vivre avec les autres... Et avec nous-même. Considéré dans notre société comme la voie rapide vers le bonheur, l'amour amoureux est encore trop peu remis en question, trop peu repensé, notamment à travers le prisme des avancées sociales et féministes de ces dernières années. Et si l'on porte volontiers un oeil attendri sur ces espaces amoureux, ils sont également des terrains propices à la reproduction des schémas de domination patriarcale. L'amour amoureux est-il le seul qui importe ? Couple hétérosexuel et féminisme sont-ils compatibles ? Quel est le poids des inégalités sociales ou raciales sur le couple ? Qu'est-ce que notre manière d'être avec l'autre veut dire de nous ? Comment construire nos relations intimes en suivant des principes d'équité, qui ne sont pas encore acquis dans la société au sein de laquelle nous évoluons ? Ce sont autant de questions que se posent les auteur·ices de l'ouvrage. Qu'iels soient militant·es, auteur·ices, travailleur·euses sociales ou créateur·ices de contenu, iels sont tou·tes féministes et engagé·es dans une démarche de déconstruction de la place que peut avoir l'amour amoureux dans notre société. Iels livrent ainsi des réflexions tendres, incisives et radicales, en nous proposant une autre vision de l'amour, envers soi et envers l'autre : l'amour comme acte militant, émancipateur, et d'ores et déjà synonyme de révolution.

09/2021

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Théâtre

Tanbour. Edition bilingue français-créole

Comment résister à la terreur quand elle se fait ordinaire et quotidienne ? Quand elle dort dans votre lit ? Un homme et une femme, dans le silence de la nuit, vont nous faire revivre leur histoire d'amour. Puisque tout est déjà joué, puisqu'il n'y a plus rien à perdre, la parole va enfin se libérer et laisser place à l'intime. Pour cet homme qui s'interroge, et qui dans sa quête de reconnaissance, se débat, les supplices décriés par sa femme deviennent insoutenables. Le couple va nous livrer sa part d'ombres qui existe dans leur acte d'amour. Chemin de théâtre, poursuite d'un triptyque. La place du non-dit est importante dans la société réunionnaise. Les gens ont appris à vivre en verbalisant peu leurs émotions mais en les donnant à comprendre. Les créations de Ker Béton s'appuient sur ce vécu pour écrire un feuilleton. Trois histoires, trois fables pour répondre à une question, trois manières de regarder le problème. Trois façons de vivre un phénomène de société : la terreur. Comment faire face la terreur ? Comment se battre quand le monde vous plie ? "Tambour, la soumission" s'inscrit dans la suite d'un travail de recherche sur la terreur et les différentes façons d'y résister. Si "Syin zonn", crée déjà également grâce aux Bambous en 2011, s'interrogeait sur la terreur au sein de la société, et apportait comme solution la fuite et la rébellion, "Tambour, la soumission", quant à elle, s'interroge sur la terreur au sein du couple, qui pousse à la soumission comme un éventuel bouclier. A travers cette pièce, l'auteur invite à une réflexion sur cette violence sourde que l'on ne nomme pas. Le troisième volet, "Lajja, la honte", est en cours d'écriture.

12/2013

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Couple, famille

Ne portez pas son cartable. Paroles d'un rééducateur de l'Education nationale

Notre société moderne a profondément modifié les schémas familiaux et éducatifs traditionnels. Mais l'éducation d'un enfant se joue toujours entre le monde de l'école et celui de la maison, deux univers très différents auxquels le jeune élève va devoir s'adapter mais qui ne se correspondent plus forcément. Les adultes n'y sont pas les mêmes et les exigences du travail scolaire peuvent perdre leur sens aux yeux d'enfants mal préparés aux apprentissages. Pourtant, à la fin de son enfance, chaque adolescent sera confronté à un monde réel qui ressemblera plus à celui de son environnement scolaire qu'à celui du cocon familial. Il importe donc de tes équiper au mieux, de mettre en cohérence les éducateurs familiaux que sont les parents et les professeurs des écoles. C'est le sens du travail d'un rééducateur de l'Education nationale. Même si chaque cas d'enfant est unique, de nombreuses problématiques se recoupent et cet ouvrage, issu de plusieurs années d'expérience, propose une trousse à outils thématiques, rédigée avec des mots simples et des argumentaires accessibles. Ces thèmes permettront de surmonter nos peurs d'être de mauvais parents, nos angoisses de voir nos enfants grandir et nous échapper, nos culpabilités de les pousser vers une société devenue incertaine. L'enfance est une période courte dans la vie d'un citoyen mais ces quelques années d'éducation conditionnent l'ensemble de la vie d'adulte. Au-delà des apprentissages traditionnels, l'école est également l'endroit où l'on apprend à vivre ensemble et le "Monsieur qui fait grandir les enfants" qu'est l'auteur cherche à donner aux élèves les moyens de trouver une place à l'école pour pouvoir en trouver une autre dans la société.

04/2012

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Philosophie

Réflexions sur l'autorité et sa crise

Publiées en 1921, les Réflexions sont nées de l'exigence de comprendre d'un point de vue philosophique et politique la crise profonde qui secoue la société européenne après la Première Guerre mondiale. A la lumière de l'enseignement de Vico, l'autorité est pour Capograssi le moment où le monde humain prend naissance, le principe qui donne consistance à l'action de l'individu et légitimité à l'Etat. L'autorité n'agit dans la société comme ferment d'unification que dans la mesure où elle est le résultat de l'activité libre et spontanée des individus et des forces sociales : elle se distingue du système de contraintes qui aboutit au pouvoir de l'Etat. Sa tâche essentielle est de rendre chacun égal à lui même : elle consiste donc à mettre chacun dans les conditions d'être pleinement homme. En ce sens, l'autorité a pour devoir de faire justice, en rendant à chacun le sien. Disparaît ainsi l'alternative traditionnelle entre autorité et égalité, ainsi qu'entre autorité et liberté. En 1921, Capograssi annonce que le "mal obscur" de la société contemporaine est la "nouvelle tyrannie", l'Etat comme fait, l'Etat comme force, l'Etat autoritaire, qui est en réalité la négation de l'autorité. L'analyse de la genèse et de l'essence du totalitarisme, celle des situations humaines, économiques et sociales et des positions éthiques concourant à donner à la crise une solution totalitaire qui s'emparera tragiquement de l'Europe, font des Réflexions un livre étonnamment lucide et prophétique. Ses avancées demeurent décisives pour comprendre sans la dénaturer l'articulation de l'autorité et de la liberté, de l'autorité et de l'égalité, et pour envisager avec rigueur le concept de "crise".

11/2013

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Religion

Là où se posent les vraies questions. Lettres familiales 1975-1981

En 1975, au moment où commence ce troisième volume de la correspondance familiale de Pierre Claverie, la situation de l'Eglise en Algérie semble hypothéquée. Notre-Dame d'Afrique à Alger, la basilique Saint-Augustin à Hippone, et la basilique de Santa-Cruz à Oran ont été occupées. Bientôt, seront posés des scellés sur la bibliothèque des Glycines, ce centre que dirige Pierre Claverie et où les Algériens n'auront plus le droit de suivre des cours d'arabe. La Revue de Presse, revue dite "subversive", sera interdite... Mais à côté de ces défis posés à l'Eglise par une certaine Algérie politique et administrative et par une société en lutte avec ses propres contradictions, il y a aussi beaucoup de soutien de la part des Algériens eux-mêmes. Pour Pierre Claverie, qui analyse et décrit les transformations à l'oeuvre dans la société algérienne et dans la communauté chrétienne, l'idée de vivre, de travailler, et de contribuer au développement d'une société qui se cherche est très attrayante. C'est pourquoi, au centre de ce troisième volume se pose la question du destin de Pierre Claverie. Où est sa place ? Va-t-il pouvoir rester en Algérie comme il le désire ? Vu de l'extérieur, notamment des milieux religieux de Rome, du Caire et de Paris, ce pays ne semble pas peser bien lourd dans la balance : il semble donc évident que Pierre Claverie quittera l'Algérie, appelé par son Ordre, pour apporter son aide au couvent du Caire, associé à l'Institut dominicain d'études arabes (IDEO) ou élu, en France, comme prieur provincial des dominicains. Pierre lutte contre ces tentations et tentatives de l'envoyer ailleurs. Il aime cette Algérie si différente de celle de son enfance. Il entend se donner à elle.

04/2012

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Gestion

Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France. Tome 2, Le temps des pionniers (1830-1880). Naissance du patronat

A tenter de cerner la genèse du milieu des chefs d'entreprise en France lors de la première révolution industrielle, la recherche se trouve d'entrée de jeu confrontée à l'opposition régnant entre deux systèmes de valeurs, celles que partage le monde d'Ancien Régime, qui vient de s'effacer, et celles en lesquelles se reconnaît une société d'entreprise en cours d'émergence : la rémanence de certaines des valeurs procédant du monde disparu va freiner le " recrutement " menant à l'Entreprise. En dépit de ce retard, le tropisme conduisant des hommes, des femmes, des familles à s'intégrer au monde de l'Entreprise va, dès le second tiers du XIXe siècle, révéler son extrême dynamisme. Des rangs de l'Aristocratie jusqu'aux cadres de l'Armée, de la Fonction publique aux Savants et aux Techniciens, des milieux de la Terre jusqu'aux sphères du Négoce, de l'instituteur à l'Artisan ou autres représentants de toutes les classes moyennes, sans omettre les salariés qui, en certains cas, purent se hisser aux rangs de chefs d'entreprise, de toutes les régions de France sinon de l'étranger, les candidats affluent : une société " ouverte " permet - pour un temps - l'intégration de ces veines, étonnamment diverses, de " recrutement " menant à l'Entreprise. Société ouverte, mais qui se réalise dans un climat d'intense compétition. Un monde profondément hiérarchisé se fait jour, où une distance sidérale se révèle entre quelques très grands entrepreneurs et un minuscule patronat qui, parfois, peut friser l'indigence, cependant que des rapports de vassalité se créent entre entreprises dominantes et entreprises dominées. Le succès que s'assurent les uns ne peut masquer l'hécatombe que connaissent les autres et au sein même des familles patronales, des " parents pauvres " sont, en certains cas, les témoins de cette inégale promotion...

09/2001

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Sociologie

Parents essoufflés, enseignants épuisés. Les répercussions sociales d'une éducation trop permissive

Est-ce que nous aimons nos enfants de la bonne façon ? Sont-ils trop gâtés ? Depuis 1992, l'auteure a enseigné à plus de 2000 étudiants dans les écoles privées de la région de Montréal. Durant ce temps, les valeurs de la société ont changé, nos enfants sont souvent le centre de nos vies et plusieurs parents sont même devenus les serviteurs de leurs enfants. Quelles sont les répercussions, à l'école et en société, de cette nouvelle façon d'éduquer ? Rendons-nous service à nos enfants en les élevant de façon si permissive ? Sont-ils heureux ? N'est-il pas temps de revenir à un certain équilibre entre l'amour que nous portons à nos enfants et la discipline que nous devons leur inculquer ? Anne-Marie Quesnel aborde ce sujet délicat, avec humour, transparence et humilité. Encouragée par les nombreuses réactions positives de parents et d'intervenants dans le milieu scolaire à la suite de la publication dans le Journal La Presse d'un de ses textes sur le sujet, elle pousse son analyse et brosse un tableau révélateur de l'éducation actuelle, toujours guidée par son amour pour les enfants. Elle démontre de brillante façon que s'il va de soi que les enfants ont besoin d'être aimés, ils ont aussi besoin d'être encadrés, guidés et accompagnés par des adultes qui assument leur rôle avec rigueur et bienveillance. A travers des exemples concrets et des anecdotes vécus au quotidien dans sa classe et à l'extérieur, dans la société, Anne-Marie Quesnel offre à tous les parents, actuels et en devenir, des pistes d'interventions simples et efficaces pour les aider à ne pas devenir les serviteurs de leurs enfants ; un piège qui peut avoir des conséquences importantes, et surtout, qui peuvent aller à l'encontre du bien-être de nos enfants.

01/2015

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Histoire de France

Oeuvres. Tome 6, Les temps de l'affaire Dreyfus (1897-1899) Volume 1, Novembre 1897-Septembre 1898

Les deux volumes consacrés aux Temps de l'affaire Dreyfus sont d'une ampleur exceptionnelle. L'Affaire y occupe une place primordiale. Les responsables de l'édition ont voulu donner à lire tous les textes de Jaurès qui permettent de suivre jour après jour son évolution. Celle-ci culmine à l'été de 1898 avec Les Preuves. Ces articles célèbres sont reproduits ici pour la première fois à partir du journal, La Petite République, pour lequel ils ont été écrits, y compris les textes non repris dans l'édition en volume. Mais si la moitié des chapitres du volume 6 est consacrée à l'affaire Dreyfus, celle-ci est également liée aux réflexions et aux combats de Jaurès pour la République et le socialisme et à sa découverte des responsabilités de la France dans la crise algérienne. L'important article de la revue Cosmopolis est ici repris ainsi que de nombreux articles et discours sur la crise des institutions, l'armée et la justice en premier lieu, les transformations de la société, des plus apparemment triviales comme la mévente du porc, jusqu'aux analyses plus fondamentales sur l'émergence des intellectuels et leur place dans les conflits sociaux, éthiques et politiques. Jaurès est à la fois homme d'action et de réflexion, plongé dans la bataille électorale, préoccupé par la situation des ouvriers du Tarn, attentif à l'évolution de la situation internationale, à la répression qui frappe le mouvement ouvrier italien comme aux conflits d'Orient et à ceux liés à la guerre hispano-américaine. L'édition, la présentation et l'annotation de ces volumes sont dues à Eric Cahm, secrétaire de la Société internationale d'histoire de l'affaire Dreyfus, et à Madeleine Rebérioux, présidente de la Société d'études jaurésiennes.

06/2001

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Histoire internationale

Logiques du fascisme. L'Etat totalitaire en Italie

Le fascisme revendiquait avec fierté sa dimension " totalitaire " et proclamait ouvertement son ambition de " fasciser intégralement la société civile ". Il n'en est pas moins considéré, aujourd'hui, dans l'opinion et par la plupart des spécialistes, comme un banal régime autoritaire, s'étant révélé incapable de transformer en profondeur les attitudes et les pratiques sociales des Italiens. Il aurait manqué au fascisme un parti unique suffisamment puissant pour convertir l'ensemble de la population à la nouvelle religion politique des chemises noires. Le régime aurait également échoué à produire sa propre classe dirigeante. Enfin, l'absence de terreur se déployant sur une échelle de masse finirait de distinguer le fascisme du nazisme ou bien encore du stalinisme. C'est un autre regard que cet ouvrage entend porter sur le fascisme. En effet, l'étude des plus hauts cadres de l'Etat et l'analyse des archives du régime amène à contester cette interprétation dominante. Dès 1922, le mouvement fasciste entreprend la conquête de l'Etat, puis sa transformation progressive en un instrument adapté à l'exercice d'une domination totalitaire. Depuis les sommets de l'Etat jusqu'aux profondeurs de la société civile, l'ensemble des relations sociales se trouvent soumises à de nouvelles logiques. De nouvelles valeurs, de nouvelles normes, de nouvelles règles de comportements s'imposent à tous. C'est donc bien une dynamique totalitaire qui se manifeste par l'émergence d'un système de contrôle des hommes et de leurs comportements à vocation totale. Le régime fasciste apparaît ainsi comme le précurseur d'un " totalitarisme sans terreur " qui ne pratiquera pas le génocide ou le crime de masse, mais n'en sera pas moins capable d'engendrer une société de contrôle d'un genre nouveau.

03/2008

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Littérature française

France, récit d'une enfance

Ce livre trouve son origine dans l'ardente nécessité qu'éprouve la narratrice de dire à sa mère, gravement malade, tout ce qu'elle lui doit. Rien d'évident dans cette enfance française, malgré l'école, les fêtes villageoises, la joie de découvrir - à l'insu de tous - la littérature et l'art. Les cinq premières années en Algérie, les conflits avec un père harki, le racisme ordinaire, le rejet, ont douloureusement marqué la petite fille puis l'adolescente rebelle. Quand les souvenirs affluent, ils disent la peur, la solitude, la violence qui lui a été faite et son désir de fuir. Mais ils disent aussi l'appétit, la curiosité, et l'envie de vivre en société : si la jeune fille a donné des gages, si elle est devenue excellente élève, si elle s'est fait accepter par ses voisins, cultivant avec eux leur jardin et partageant leur histoire, c'est bien grâce à sa mère. Cette femme qui, elle, a refusé l'assimilation, qui ne parle que le berbère et libère les animaux en cage, n'a eu de cesse de transmettre à sa fille la fierté de ses origines : elle n'est pas l'enfant sans passé et sans gloire dont la société française lui renvoie l'image. Elle est riche d'une généalogie et de la possibilité de s'en inventer d'autres : car elle appartient aussi bien à sa famille réelle qu'à celle des héros de la littérature américaine qui l'ont tant marquée et au milieu rural dans lequel elle a grandi. Si Zahia Rahmani se penche aujourd'hui sur son enfance, si elle rend à sa mère un hommage bouleversant de tendresse, son livre est aussi un appel vibrant contre la violence insidieuse, celle que perpétue toute une société à l'égard de ses propres enfants.

08/2006

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Droit

Construire le bien-être des aînés dans les territoires

Depuis la fin du siècle dernier, notre société s'adapte à son vieillissement. La transformation est en cours parce qu'elle est nécessaire. Les 60 ans et plus, qui représentent aujourd'hui un quart de la population, devraient en constituer le tiers en 2040. La transformation est en cours, surtout, parce que les aînés entendent vivre et vieillir dignement, parce que des citoyens de tous âges se mobilisent et, à cet effet, transforment leurs écosystèmes, leurs territoires, et donc notre société. Elle est en cours parce que des institutions sociales et médico-sociales anticipent, innovent, légifèrent ; parce que la "silver économie" "vieillit" elle aussi : elle gagne en expérience, en maturité, en profondeur, et s'adapte. Mais de puissants obstacles s'opposent à cette transformation. L'auteur pointe les catégories de pensée nécessaires dans ce secteur et la nécessité de politiques en direction des aînés dont la mise en oeuvre les positionne comme acteurs et citoyens à part entière. Comportant des volets non seulement intergénérationnel, social et urbain, mais aussi culturel et éducatif, ces politiques systémiques prennent en compte les défis environnementaux, sociétaux et économiques que nous ne parviendrons à relever qu'avec le soutien des aînés. L'auteur propose ainsi, à l'intention des différents acteurs, un horizon de sens autour du bien-être territorial des aînés. Il montre la diversité des initiatives qui, d'ores et déjà, s'inscrivent dans cette perspective, tant en France qu'à l'étranger, et des niches de création d'emplois trop peu explorées. Enfin, il fournit un ensemble de repères méthodologiques pour la construction de politiques territoriales de bien-être des aînés. Et un message : la société ne sera inclusive et créative qu'avec les aînés.

01/2019