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Daniel Levy

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Italie

Leone Ginzburg, un intellectuel contre le fascisme. Suivi de Entretiens avec Giovanni de Luna, Paola Agosti et Martin Rueff

Leone Ginzburg (1909-1944) fonde en 1933, avec Giulio Einaudi et Cesare Pavese, les éditions Einaudi. Il meurt de sa radicalité en 1944, assassiné par les nazis. Il a inscrit la culture comme premier front de l'antifascisme. Florence Mauro raconte sa vie tirée comme un trait droit et sans bavure, sans aucune compromission, marquée par l'exigence intellectuelle. A la fin des années 1920 à Turin s'était formé un groupe de jeunes, au lycée d'Azeglio et ensuite à l'université. Leur maître Augusto Monti disait qu'il leur enseignait Dante et la politique. Les élèves se nommaient : Leone Ginzburg, Cesare Pavese, Noberto Bobbio, Massimo Mila, Vittorio Foa, Mario Lévi. Leone Ginzburg (1909-1944) est apparu très vite comme la figure émergeante de ce groupe par son attitude morale exemplaire, tant sur le plan intellectuel que politique. En 1933 il fonde, avec Giulio Einaudi et Cesare Pavese, les éditions Einaudi : en 1937 et 1938, il y installe les grandes collections, historiques, scientifiques, et les traductions de la littérature européenne : lui-même, d'origine russe et russophone, traduit les auteurs russes ou révise des traductions (Gogol, Tolstoï, Pouchkine, Dostoïevski, Tourgueniev) tandis que Cesare Pavese traduit les textes les plus novateurs de la littérature américaine (Sinclair Lewis, Herman Melville, John Dos Passos, Gertrude Stein...). De 1941 à 1943, condamné par le régime fasciste à la relégation dans un petit village des monts des Abruzzes, il écrit sans cesse pour la " Casa " Einaudi, et exige l'excellence du travail éditorial. Dans une incessante revendication de ses positions antifascistes, Ginzburg est mort de sa radicalité en 1944, à la prison romaine de Regina Coeli, assassiné par les nazis. Avec une écriture impliquée, Florence Mauro raconte la vie de Leone Ginzburg tirée comme un trait droit et sans bavure, sans aucune compromission, marquée par l'exigence intellectuelle. Par sa lutte jamais relâchée pour la liberté d'écrire, de traduire, d'enseigner, de transmettre, il a contribué à maintenir un rempart indispensable contre la montée d'une société totalitaire. L'autrice remet en lumière son intransigeance et sa radicalité face aux événements contemporains de sa génération. Il est un modèle qui parle aujourd'hui et enseigne à ne pas manquer de vigilance. Elle transmet au lecteur d'aujourd'hui son empathie pour le personnage de Leone Ginzburg qui devient par moments héros de roman : elle l'imagine dans une quotidienneté, avec ses camarades de lycée dans les cafés de Turin, ou avec sa famille dans le confino des Abruzzes où il est exilé par le pouvoir fasciste. Elle le met en scène, se fondant sur des écrits retrouvés, des témoignages, des archives. Elle décrit ses enquêtes dans les archives à Turin et à Rome, ses déambulations sur les pas de Leone Ginzburg, ses rencontres avec des témoins ou des historiens. A travers le geste d'écriture, Leone Ginzburg inscrit la culture comme premier front de l'antifascisme. Pour lui tout acte de langage devient acte politique. Comment des articles écrits dans la célèbre revue La Cultura - reprise par la Casa Einaudi - apparaissent-ils comme les mots les plus engagés de la Résistance ? Comment la Casa Einaudi est-elle au coeur, dès sa création, d'un des enjeux essentiels de la démocratie, du renouvellement d'un patrimoine qui a fondé un pays, et de sa très nécessaire leçon de résistance à venir ? Il est à noter que l'épouse de Leone, Natalia Ginzburg, née Natalia Levi, a été une grande écrivaine. Leone et Natalia ont eu trois enfants dont Carlo Ginzburg le célèbre historien pionnier de la micro-histoire et historien de l'art.

09/2022

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Philosophie

Métaphysique africaine de la parole

Métaphysique africaine de la parole Cet ouvrage analyse, d'un point de vue métaphysique, l'idée africaine selon laquelle "la parole de l'homme, c'est l'homme lui-même". La métaphysique, dans son acception académique, désigne la philosophie première ou la science fondamentale. Dans cette perspective, les réflexions rassemblées dans cet ouvrage sont une philosophie première de la parole dans le contexte africain. Il s'agit de reconnaître que l'humanité ou l'essence de l'humain est la parole au sens génitif. Dans l'expression "l'homme est sa parole", la substance de l'homme se présente comme langage. Dans la littéralité de l'adresse qu'elle initie, toute parole, en son phénomène propre, revêt une texture de signe, et s'énonce comme la sonorité du verbe. Les mots se disent, ils scellent leur portée en tant que dits d'un dire - dire d'un irrémédiable départ entre la saillie de leur énonciation et le retrait d'une intention de sens en l'homme. L'ouvrage rassemble, dans l'humilité des signes de l'écriture, le service d'un inconnu de la parole orale, qui ne se lève qu'au risque d'une sollicitation à écouter le fond sonore de chaque mot écrit, dans la tracée des lettres. La carnation de l'oralité en un texte n'est pas la rédaction de la parole s'abandonnant à la prise du visible, mais la récapitulation de l'abaissement de tout pouvoir en l'homme, et de toute possibilité de pouvoir supprimer l'anonymat silencieux.

11/2019

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Droit

La formation en situation de travail. Agents, managers et systèmes au coeur du dispositif

Le présent ouvrage explique en quoi l'action de formation en situation de travail (l'afest), qui fusionne les situations de formation et de travail, pourrait contribuer à l'évolution des métiers de la fonction publique territoriale, notamment avec l'inclusion du numérique. Il analyse l'afest en profondeur sur le plan des pratiques de la formation pour adultes et présente une méthode didactique sur la façon dont se fabriquent les compétences. Il met également en perspective deux approches : celle de la "compétence artefact" qui fait l'impasse sur la personne et son écologie pour répondre à l'urgence économique, et celle de la "compétence objet-but" qui participe à l'objectif de la collectivité et la relie au parcours professionnel, au métier. Pour dépasser cette opposition, l'ouvrage chemine vers une invitation à l'organisation apprenante à partir d'une forme spécifique de management où le formateur-manager occupe un rôle de premier plan. Et il montre comment, à partir d'une approche systémique, les bonnes pratiques collectives de l'"apprenance" peuvent dynamiser les pratiques individuelles. L'auteur lève aussi le voile sur le mode de fabrication de la compétence, un voyage à programmer vers des zones de soi à découvrir... Enfin, cet ouvrage apporte un éclairage sur un nouveau rôle des collectivités sur le plan de l'attractivité du territoire et notamment celui de la Région : susciter des vocations auprès des jeunes et réguler l'éthique de l'utilisation de la fest auprès des acteurs économiques qui s'en sont saisis.

09/2019

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Littérature française

Old Quercy Blues

Célestin Réveilhac est de retour. Dix ans après l'affaire de Puy Blanc. Sale décennie durant laquelle il a tout perdu : famille disloquée, maison vendue à l'encan... Il revient, avec sa valise et sa tristesse dans son coin de Quercy. Seul. Enfin, pas vraiment. Il y a Makhno le chien, son pote. Il revient, blessé mais pas abattu, toujours citoyen soucieux de l'avenir du monde. Parce que la révolte est un pli de l'âme. Tu l'as ou tu l'as pas. Célestin l'a. Il ne finira donc pas vieux sage. Il est fidèle à ses engagements comme à ses amitiés ; quand Jordi l'appelle à l'aide, Célestin répond présent. Jordi, diligenté par l'Etat pour effectuer des recherches sur les dérives sectaires, a levé un lièvre dont le pelage exhale de vilains remugles. Une bizarre institution privée genre colonie pénitentiaire, sise dans la région, nommées "Renaissance", où de partout les familles de la haute envoient leurs rejetons se faire redresser les moeurs. D'où des garçons et des filles disparaissent. Certitude : ça pue la secte. Célestin repart donc sur le sentier de la guerre, avec les mêmes compagnons, plus de nouveaux. Ils buteront sur d'obscurs chemins, où ils se heurteront à La Bête immonde. Comme quoi jamais il ne faut baisser la garde, quitte à se frotter à Madame la Camarde. Old Quercy blues. Sauf que la vie a plein de tours dans son sac à malices... Par exemple embarquer sur le même radeau un vieux libertaire et une colonelle de Gendarmerie...

01/2021

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Récits de voyage

Passage en Alaska

"La mer me fait peur", avoue Jonathan Raban, navigateur hors pair, et c'est ce mélange d'angoisse et de fascination qui fait le prix de ce livre. A peine installé à Seattle, il décide de rejoindre à la voile Juneau, en Alaska : mille six cents kilomètres d'un entrelacs d'îles et de canaux aux eaux tourbillonnantes, traversés de courants dangereux, empruntés pourtant depuis des temps immémoriaux. Ici s'est épanouie la culture du canoë des peuples autochtones, avec leurs fabuleux masques peints, leur iconographie complexe, leurs histoires de dieux sous-marins aussi néfastes que retors. Trappeurs et autres coureurs des bois eurent tôt fait de s'engouffrer dans le sillage des premiers explorateurs, eux-mêmes bientôt suivis par des colons, des missionnaires, des anthropologues et des pêcheurs dont les histoires, les rêves, les conflits hantent parfois chaque pouce de terrain. Est-ce par nécessité de faire le point que Raban a levé l'ancre ? Ou bien par besoin de s'immerger dans l'énigme de la mer, d'en recueillir l'écho dans les mythologies et les arts indiens, dans les journaux du capitaine Vancouver, dans la poésie et la peinture, dans la physique des vagues. Peu à peu, cette aventure dans le "Grand Dehors", au coeur de la nature sauvage, entraînera l'auteur dans des eaux plus profondes, plus sombres, plus personnelles qu'il ne l'avait imaginé, quand un drame imprévu bouleversera le déroulement du voyage et le précipitera dans une exploration des replis les plus secrets du coeur de l'homme.

05/2019

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Critique littéraire

Mémoire

Tout le monde croit connaître Catherine Clément. Chacun est capable d'évoquer à son sujet sa passion pour l'Inde, ses romans philosophiques, ses années d'enseignement et de journaliste, ses missions aux affaires étrangères qui l'ont menée, avec son compagnon ambassadeur, aussi bien à Vienne et à Delhi qu'à la découverte de l'Afrique, sa fréquentation des sphères de la psychanalyse, mais cet inventaire paraît déjà aussi désordonné qu'incertain, aussi sommaire que réducteur. En vérité, personne ne connaît Catherine Clément. Voilà ce qui apparaît d'emblée à la lecture de ses mémoires. A travers ses rares récits autobiographiques (dont Cherche Midi, Stock, 2000), ses lecteurs ont approché son enfance de petite fille juive française, mais jamais Catherine Clément avant la publication de ce livre n'aura dévoilé tant de secrets, de souvenirs enfouis, de mystères jamais élucidés. De sa complicité fraternelle aux amitiés éternelles, on la découvre jeune enseignante, engagée au parti communiste ou proche de certains politiques, parmi lesquels deux présidents, Jacques Chirac et François Mitterrand. On lira avec une émotion très particulière les portraits qu'elle trace de ses grands maîtres, Jankélévitch, Lacan, Lévi-Strauss ou ceux de personnages tels que Roland Barthes ou Jean-Paul Sartre. Au final, on n'obtiendrait que le parcours hors norme d'une intellectuelle si ce livre de mémoires d'une femme de soixante-dix ans n'était pas avant tout par son écriture, sa liberté, ses incorrections, ses indiscrétions, son humour, sa tendresse et son absence totale de complaisance, la vie même.

01/2009

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Littérature étrangère

Madame Solario

Sur le célébrissime lac de Côme, en Italie, dans un hôtel 1900, des aristocrates cosmopolites s'adonnent aux joies électives de la villégiature et de l'entre-soi. Un jeune couple, qui irradie la beauté et le mystère, va mettre à mal l'ordonnancement de cette bonne société. Natalia, la jeune et jolie veuve d'un richissime marchand et son frère, Eugène Ardent, qui la rejoint à Côme après des années de séparation sont liés par un terrible mystère. A l'heure où ils se retrouvent, privés de fortune, leur amour éclate. Ils décident d'user de leur pouvoir de séduction pour suborner la bonne société qui les entoure et en obtenir les faveurs. Véritable enquête policière perçant enfin l'anonymat de l'auteur de Madame Solario, la préface de Bernard Cohen lève le voile sur la personnalité restée longtemps mystérieuse de l'écrivain qui a publié en 1956 ce roman, salué alors par une critique unanime comme un événement littéraire d'une exceptionnelle importance et dont Marguerite Yourcenar avait fait son livre de chevet. La presse américaine avait parlé d'une "Françoise Sagan mâtinée d'Henry James", et un critique australien crut détecter la plume d'un Anglais de 75 ans, tandis qu'une psychanalyste, Nata Minor, allait hasarder l'hypothèse que l'auteur n'était autre que Winston Churchill. La vérité, si elle est moins romanesque, est tout aussi dramatique : Gladys Huntington s'est suicidée deux ans après la sortie de ce best-seller qui a marqué plusieurs générations.

01/2013

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Santé, diététique, beauté

Ma vie pour deux

Sur un site de rencontres, Suzana est séduite par un homme au profil atypique, il est quadri-amputé. A presque 40 ans, maman de trois enfants, elle décide de faire un bout de chemin avec lui sans imaginer que son destin va basculer. Cet homme, c'est Philippe Croizon qui, quelques mois plus tard, décide de se lancer dans un défi inconcevable : traverser la Manche à la nage. Durant deux ans, Suzana va tout sacrifier pour lui permettre d'aller au bout de ses rêves, quitte à rester des heures transie dans le froid à l'observer nager. Elle est de ces femmes inspirantes, volontaires et dévouées, sans qui rien ne serait possible. Depuis, ce nageur de l'extrême a enchaîné les folies, dans l'eau en reliant les cinq continents à la nage, sur terre en bouclant un Dakar en 2017. Mais au-delà de l'image héroïque façonnée par les médias, à quoi ressemble la vie avec une personne dépendante ? Suzana lève le voile sur un quotidien qui ne lui laisse aucun répit, sur un amour parfois harassant. Dans son témoignage, se reconnaîtront probablement huit millions d'invisibles en France : les aidants ! Dévoués sans relâche à un proche âgé ou handicapé, sans droits ni considération, ils renoncent souvent à eux-mêmes, au point de mettre parfois leur propre santé en danger. Au fil de cette histoire palpitante, qui évoque les grands moments d'une vie à deux, se dessine le portrait d'une femme touchante, battante et profondément généreuse. Une femme "ordinaire" qui mérite, elle aussi, d'être dans la lumière.

02/2019

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Poésie

Et toi mon coeur pourquoi bas-tu

Fait des proses et des poèmes que je connais - ou connaissais - par cœur, ce livre n'aspire à rien d'autre qu'à donner un peu de plaisir, et peut-être d'émotion, à ceux qui le liront. Voilà des mots qui ne sont pas de moi et qui valent mieux que moi, mais qui, à force de familiarité, d'admiration, d'une répétition intérieure proche de la rumination, ont fini par se confondre avec moi : il m'arrive de les dire au soir quand il tombe sur la ville, sur la campagne, sur la neige ou au matin qui se lève sur la mer. Ils tournent, pour la plupart, autour de ces passions qui nous donnent à tous tant de bonheur et tant de souffrance. Et toi mon cœur pourquoi bats-tu. Renonçant à la fois à l'ordre chronologique ou alphabétique et au classement par thèmes, j'ai choisi de présenter en désordre, en vrac, comme ils me venaient à l'esprit et au cœur, ces mots ailés aux lecteurs. Avec pourtant un dessein nonchalant - changements de lumière, passage du temps, résonances, contrepoints - qu'au fil des pages chacun découvrira. Plaisir. Emotion. Jusque dans les vers et les proses les plus simples de ce livre, il y a encore autre chose une élévation, une hauteur, une sorte d'appel vers ailleurs. " La littérature, écrit Pessoa, est la preuve que la vie ne suffit pas. " Les textes ici réunis ont le pouvoir mystérieux de rendre la vie plus belle et de transformer notre existence. J. 0.

10/2003

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Littérature étrangère

Les derniers romantiques

Histoire sensible d'une famille américaine sur plusieurs décennies, Les Derniers Romantiques interroge sur les liens indéfectibles qui nous unissent à ceux que nous aimons, à la façon dont on peut perdre et retrouver les êtres aimés. Un best-seller du New York Times, plébiscité par la critique et le public américains. Dans un monde en proie au dérèglement climatique, Fiona Skinner, 102 ans, poétesse de renom, vient de donner sa première lecture publique depuis vingt-cinq ans quand une jeune femme se lève dans l'auditorium. Elle lui dit s'appeler Luna. Luna. Une apparition fantomatique... Un prénom surgi du passé... Alors Fiona se souvient. Au cours de l'été 1981, Reine, Caroline, Joe et Fiona Skinner perdent leur père. Puis assistent, impuissants, à la dérive de leur mère. Agés de 12 à 4 ans et livrés à eux-mêmes, ils ne sortiront pas indemnes, mais soudés à jamais, de cet été-là - qu'ils appelleront par la suite La Grande Parenthèse. Vingt ans plus tard, surviendra une nouvelle tragédie familiale... Emouvant et ambitieux, Les Derniers Romantiques interroge nos choix de vie, les conséquences qu'ils ont sur notre avenir, et les liens qui nous unissent à ceux que nous aimons. Utilisant l'art du flash-back, Tara Conklin nous livre avec une grande finesse psychologique le portrait d'une famille américaine, dans la veine des romans de Meg Wolitzer, Ann Patchett ou Elizabeth Strout. Les Portraits de Joséphine, son premier roman, a été traduit dans huit pays.

10/2020

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Littérature française

Une partie de chasse

Un roman d'éducation: fureur et mystère. Au cours d’une partie de chasse, un homme tombe dans une galerie souterraine. Tristan est désigné pour rester sur les lieux tandis que les autres iront chercher du renfort. Mais les secours n’arrivent pas et la tempête se lève. Une longue attente commence. Tout en essayant de soutenir moralement celui qui s’est blessé en tombant (et dont il se sent si loin), Tristan se remémore la suite des événements. Il revit sa rencontre avec sa femme Emma, l’évolution de leur relation. C’est elle qui l’a convaincu de partir chasser, pour que les autres l’acceptent dans le cercle des hommes. Il repense aussi à sa mère malade dont l’image le hante encore aujourd’hui, au petit garçon docile qu’il était alors à son chevet. Et lui, qui a toujours plié sous la volonté des femmes, interroge enfin la place de son propre désir. Tristan s’abrite de la tempête comme on se terre au fond d’un terrier, dialoguant en cachette avec un animal rescapé de la partie de chasse, quand les voix des humains ne lui parviennent plus. La nature se déchaîne alors dans une colère salutaire. Et peut-être le déluge, qui emporte tout sur son passage, obéit-il au rêve de Tristan de faire table rase. Avec Une partie de chasse, Agnès Desarthe signe un roman violent et énigmatique. Il nous parle d'un monde que les dieux auraient abandonné, laissant la place aux pulsions les plus secrètes qui dorment dans le coeur des hommes.

08/2012

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Littérature française

Un monde mouvant et sans limites. Tableau de l'amour macabre, premiers poèmes et autres écrits

Le nom de Maurice Heine (1884-1940) est indéfectiblement lié à celui du marquis de Sade dont il fut le premier éditeur scientifique. Proche ami de Breton, Bataille, Klossowski, Gilbert Lely ou encore Henri Pastoureau, il est également un poète, un érudit et un révolutionnaire. Son oeuvre aussi fascinante que méconnue révèle ici, par elle-même comme par la riche présentation qu'en donne Georges-Henri Morin, sa crépusculaire intensité, de ses premiers poèmes édités avant 1920 jusqu'à l'inédit Tableau de l'amour macabre - une étude autour du sergent Bertrand, nécrophile ayant défrayé la chronique en 1849 - en passant par quelques-uns des articles qu'il donna à la revue Minotaure dans les années 1930. De ceux-ci nous avons retenu diverses études sur la représentation des prodiges de l'Apocalypse, des divinités tibétaines, des saints martyrs, une "Note " sur les paresthésies sexuelles ainsi qu'une curieuse pièce amphithéâtrale réunissant les ombres du Divin Marquis, de Jack l'Eventreur et du professeur Brouardel, spécialiste de médecine légale. Cet ensemble témoigne des recherches constantes de leur auteur sur ce qui lie la sexualité et la mort, notamment dans les pratiques perverses de certains vivants, lesquelles lui livrent accès au "monde mouvant et sans limites" qu'est l'être humain et dont Sade lui avait désigné les chemins. Au-delà de leur aspect documenté et scientifique, c'est à une expérience poétique et esthétique que nous convient ces textes, dont la saisissante iconographie, choisie par Heine lui-même pour accompagner ses articles, donne la mesure.

01/2021

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Sciences historiques

GIGN : confessions d'un OPS

Philippe B. n'aurait jamais dû se trouver à la place qui fut si souvent la sienne durant ces quinze dernières années : en tête d'une colonne d'assaut du GIGN. Elevé à la dure, son aptitude aux arts martiaux l'amène très tôt aux frontières de l'ultra-violence et de la délinquance. Pourtant, depuis qu'il a suivi en direct à la télévision le célèbre assaut du GIGN sur un Airbus à Marignane, alors qu'il avait 16 ans, Philippe B. a pour nouvelle ambition d'intégrer le "Groupe". Après un parcours sinueux et semé d'embûches, il passe les tests de sélection et finit parmi les premiers de sa promotion, mais les psychologues s'opposent à sa candidature en raison de son profil pour le moins atypique et de ses erreurs de jeunesse. Les instructeurs en décident autrement : ils savent qu'ils vont pouvoir canaliser son énergie et lui offrir une nouvelle vie, celle d'un opérationnel du GIGN. Voici donc l'histoire de Philippe B., un "ops" au parcours hors du commun - chuteur opérationnel, instructeur en sports de combat, expert en explosifs et tireur d'exception dont l'adresse sera déterminante pour la réussite de certaines missions. Entre son éducation "spartiate" et ses interventions en Libye, dans le golfe d'Aden, en Irak, ou ses dernières opérations antiterroristes sur le territoire national, il lève le voile sur le quotidien des opérationnels du GIGN. Ce sont des individus d'exception qui font la force du Groupe fondé par Christian Prouteau. Philippe B. fait partie de ceux-là.

01/2019

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Poésie

La Vicomtesse d'Éristal n'a pas reçu son balai mécanique. Souvenirs d'un jeune homme

Jean Anouilh se défend d'avoir voulu écrire ses mémoires. Il n'est pas Saint-Simon, dit-il, ni Chateaubriand qui n'hésitait pas à embellir les épisodes de sa vie. Il est Jean Anouilh, tout simplement, l'homme de théâtre le plus présent sur nos scènes depuis cinquante ans. Il nous a fait rire, pleurer, il nous a serré la gorge. Nous avons vécu avec lui, et pourtant nous le connaissons à peine cet homme discret, effacé derrière son oeuvre. Dans La vicomtesse d'Eristal n'a pas reçu son balai mécanique il soulève un coin du voile. Ce n'est pas pour nous éblouir, c'est par un petit coup de tendresse moqueuse pour le jeune homme qu'il a été et qui découvrait la vie un peu à la manière d'un Buster Keaton. Il avoue avoir du mal à se reconnaître dans ce personnage ballotté par la vie, aux prises avec ces monstres pas toujours sacrés que sont les comédiens et les directeurs de théâtre, mais nous, nous savons bien que c'est déjà lui avec ses modesties et ses certitudes. Après tout, le monologue c'est encore du théâtre. Le rideau se lève sur une scène à peu près nue. Une petite fille dort dans une valise. Son papa écrit et n'a pas de quoi payer son loyer, mais sur la table s'accumulent les manuscrits peuplés de tous ces personnages qui ont accompagné sa vie imaginaire et sa vie réelle. L'homme de théâtre est un magicien.

02/1987

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Sociologie

L'usine buissonnière. Une ethnographie du travail en monde industriel

« Le matin, je me lève, je pense à ce que je vais faire après le travail » évoque l’ouvrier à propos de son quotidien. « Mais après, je rentre là, c’est la routine, je marche, je pointe, on ne sait pas ce qu’on fabrique. » Nous voici au seuil d’un atelier du nucléaire dans lequel la vaste machinerie disciplinaire du travail semble au premier abord ne laisser échapper aucune forme d’autonomie. Il suffit pourtant de se laisser peu à peu emporter dans le cours ordinaire de la vie usinière pour découvrir la face cachée du quotidien du travail : celle des affects, des éthiques, des sens différentiels de l’honneur qui animent les interactions conflictuelles de la vie d’atelier ; ou encore celle des rêves d’ailleurs, des sécessions imaginaires, de la vie hors-travail venant dissiper l’organisation productive. A partir d’une longue enquête ethnographique, l’auteure nous invite à explorer la vie sociale d’une usine nucléaire implantée en milieu semi rural. Sur un mode impressionniste, cette ethnographie industrielle explore la rencontre entre une histoire d’entreprise et des histoires de vies, les échanges sociaux autour du travail, la transformation des identités sociales d’un monde ouvrier. Des cultures d’atelier aux jeux d’alliance entre dirigeants et syndicalistes, l’exploration du système d’échange associé à la relation de travail décrit une relation « totale », « socialement saturée », irréductible à la seule dimension économique. Elle pose ainsi les bases d’une nouvelle anthropologie de la relation salariale au sein du monde industriel contemporain.

01/2004

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Critique littéraire

Jacques Prévert en vérité

" Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre ", " T'as de beaux yeux, tu sais ! ", " Souviens-toi Barbara, il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là ", " Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi "... Ces répliques et ces vers flottent dans toutes les mémoires. Mais on ne sait pas toujours qu'ils sont de Prévert, ni quel homme fut l'auteur, avec Paroles, du plus grand succès de la poésie française. Né, il y a mi siècle, aux franges un peu bohèmes de la bourgeoisie, ce Parisien typique, " anar " et élégant, gouailleur et lyrique, commença par exercer divers petits métiers tels qu'employé, fort peu modèle, aux magasins du Bon Marché. Un temps compagnon de route des surréalistes, rue du Château puis des communistes, avec la troupe théâtrale du Groupe Octobre, la notoriété lui vint au cinéma, où, associé à Marcel Carné, il signa le scénario et les dialogues de plusieurs chefs-d'œuvre : Drôle de drame, Le jour se lève, Les Visiteurs du Soir, Les Enfants du paradis... En 1945, Paroles, recueil de poèmes publiés au hasard des revues, lui vaut de devenir poète de l'après-guerre. Rebelle aux appartenances et aux mots d'ordre, Prévert fut cependant l'homme des amitiés. Elles tissent son existence : de Marcel Duhamel, le créateur de la Série Noire, et Yves Tanguy à Picasso, Yves Montand, Simone Signoret. Et, autant que son histoire, c'est celle de la " bande " dont il était l'éblouissant animateur qu'Yves Courrière fait revivre dans une biographie foisonnante.

01/2000

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Littérature étrangère

Jockey, noir et célèbre. Mon père, cet inconnu

Venir au monde à la fin du XIXe siècle avec la peau noire, en pleine ségrégation, dans une famille pauvre du Kentucky, et se transformer en une vedette internationale du turf, riche et admirée, de nombreuses fois " cravache d'or ", c'est le tour de force accompli par James Winkfield, le père de Nelly Davies. Née d'un amour hors mariage, alors que vient d'éclater la Seconde Guerre mondiale, Nelly grandit au royaume des galopeurs, qui s'étend à l'époque entre la Seine et la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Dès son plus jeune âge, elle éprouve des sentiments très forts pour ce père, cet étranger, que son coeur réclame à grands cris mais dont elle ne fera la connaissance qu'à l'âge de treize ans. Une rencontre qu'elle espérait tout autre... Ils auront d'abord du mal à se comprendre et à dialoguer. Mais peu à peu, une osmose se crée entre Nelly et ce père à la fois célèbre et inconnu qu'elle admire tant et qui, au fil du temps, lève le voile sur ses sentiments. La fille de la star, dans le style de la sincérité qui n'a qu'un seul langage, celui du coeur, décrit ce que nous ignorons lorsque nous admirons les fabuleux destins : les " dégâts collatéraux ". Ce que les vies extraordinaires laissent autour d'elles d'attentes, de regards mendiés, de baisers gardés, d'espoirs déçus, sans que jamais, pourtant, le lien se dénoue. Un chant d'amour qui ne finit jamais.

10/2009

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Littérature française

Je reste roi de mes chagrins

Le roman ressemble au théâtre puisqu'ils sont tous les deux pareils à la vie. Le monde entier est une scène, dit Shakespeare, et nous y sommes tous des acteurs. Depuis la nuit des temps, tous les soirs, les mêmes fables se répètent pour le plaisir du public. A tour de rôle, on reconnaît la sienne en n'importe laquelle des histoires qui se jouent sous nos yeux. La morale, amère, en est toujours la même : dépossédé enfin de tout ce qui fut à lui, chacun, au bout du compte, règne seulement sur les chagrins qui lui restent et dont il ne garde que le souvenir, dont il ne conserve que le secret. Mais lorsque les acteurs, sous les sifflets ou sous les applaudissements, se préparent à regagner leurs loges, une image persiste que tout homme peut peindre, s'il le souhaite, lui donnant par exemple l'apparence de cet étang où, parmi les fantômes qui flottent à la surface, il aperçoit les flèches de feu de quelques poissons d'or brillant dans la lumière qui baisse. Les trois coups retentissent. Le silence se fait dans la salle. Le rideau se lève. La scène se situe en Angleterre. L'action se déroule vers le milieu du vieux XXe siècle. Un homme, le plus célèbre des Premiers ministres du Royaume-Uni, pose pour un autre qui le peint. On n'en dira pas plus pour l'instant. Drame ou comédie, le spectacle peut maintenant commencer, qui raconte à chacun le récit de ce qui fit sa vie.

08/2019

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Actualité et médias

L'Elysée (et les oligarques) contre l'info

Fruit d'un travail de trois ans mené au coeur du système médiatique français, cette enquête riche en révélations lève le voile sur les relations sulfureuses entre le pouvoir et les médias. Elle raconte comment, en lien avec les puissants industriels ayant pris le contrôle de la presse, nos trois derniers présidents ont agi au mépris du droit à l'information des citoyens français et des principes démocratiques. Jean-Baptiste Rivoire dénonce les intrigues de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, qui ont usé de leur influence et de leurs liens avec les oligarques que sont Arnaud Lagardère, Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Martin Bouygues, Patrick Drahi ou Xavier Niel. Ces amitiés tissées d'intérêts et de faveurs mutuelles ont souvent nourri un régime de terreur dans certains médias français. Grâce à leur contrôle de l'audiovisuel public et à ces précieux soutiens, nos présidents de la République ont obtenu que soient écartées des enquêtes questionnant leur politique, voire que certains médias deviennent les relais de leur communication, au risque de basculer dans la propagande. t En retour, les locataires de l'Elysée permettent aux oligarques une main- mise toujours plus importante sur les médias français et leur concèdent de nombreux avantages, notamment fiscaux. Au travers du récit de ces tentatives de bâillonner l'information, sont révélées les méthodes contestables qui incluent l'intimidation, la menace et l'espionnage des journalistes, s'appuyant sur des hommes de l'ombre, organisant des rendez-vous cachés, et mettant à mal le secret des sources, i l'indépendance de l'information et la liberté d'expression.

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Histoire de France

Sale temps pour les allemands. Itinéraire de Werner Schneider, prisonnier de guerre allemand en France (1945-1947)

C'est d'une histoire peu glorieuse, longtemps passée sous silence des deux côtés du Rhin, que témoigne ici Werner Schneider, sous la plume de sa fille, Christine. " [...] ce livre donne également une consistance personnelle à une lacune historiographique qui est celle du sort des prisonniers de guerre allemands (PGA) en France ", précise Beate Klarsfeld dans sa préface. Werner Schneider fait partie de ces 750 000 PGA envoyés en France, dès avril 1944, pour reconstruire le pays que leur armée avait détruit. Détenus dans les terribles camps de la plaine du Rhin, dans des conditions inhumaines, affamés, affectés au déminage des régions côtières, aux travaux industriels ou agricoles, ils ne furent pas traités comme l'exigeaient les conventions de Genève. Si tous feront l'amère expérience de la défaite et connaîtront le processus de dénazification, tous ne sont pas des criminels de guerre. Le voile sur cette sombre page se lève petit à petit. " Nous n'avons jamais cessé de lutter contre l'impunité des criminels nazis, mais nous n'avons jamais demandé ou accepté que l'on persécutât des Allemands parce qu'ils étaient allemands ", a déclaré Serge Klarsfeld le 25 mai 2018 lors de l'inauguration d'une stèle au camp de Rivesaltes où furent détenus des PGA. Un récit remarquable, ponctué de références historiques, écrit en toute humanité. Un témoignage de première main pour que " chacun puisse se forger une opinion personnelle de ce qui s'est alors passé, car l'Histoire n'est pas seulement celle des vainqueurs ", comme l'écrit Werner Schneider.

01/2019

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Religion

Les merveilles du mont Saint-Michel

« Quel choc quand au débouché de la route de Pontorson, le Mont Saint-Michel se lève sur l’horizon ! Hiver comme été, dans la brume ou par temps clair, le ciel et la mer semblent se confondre et la nue vous entourer, vous envelopper, vous enlever. Pour vous conduire où ? Plus haut, plus loin, là-bas, vers cette roche immense qui émerge d’un paysage si proche de sa création qu’on le dirait d’avant la Chute, tant il est pureté, tant il invite l’âme à s’élever, le corps à se hausser vers ce mont fiché droit comme la poignée d’une épée chevalière qui attendrait celui qui doit la saisir pour la plus grande des batailles. L’épée de l’Archange, protecteur du Mont. » Mais quelle est donc l’histoire peu ordinaire de ce Mont Tombe devenu par la grâce du songe de saint Aubert le Mont Saint-Michel en 709 ? Comment l’abbé Raoul Delisles entreprit-il la construction, au XIIIe siècle, de l’abbaye la plus visitée d’Europe ? Quelle est l’histoire de son pèlerinage, de ses moines et de leur rayonnement spirituel, intellectuel et charitable ? Comment le Mont Saint-Michel a-t-il survécu aux guerres franco-anglaises, à la Révolution, et à sa relégation en prison d’Etat ? A l’appui d’une documentation considérable acquise notamment auprès des Archives d’Avranches (détruites depuis lors dans le bombardement de 1944), Paul Féval nous fait revivre la fantastique saga du plus célèbre paratonnerre spirituel dont l’architecture attire tellement hommes et femmes de notre temps.

05/2013

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Littérature française (poches)

Fragments d'un paradis

Fragments d'un Paradis éclaire enfin sur l'art poétique de Giono et sa véritable religion de l'imaginaire verbal. Peu lui importe de n'avoir pas navigué ; pour Giono le réalisme n'existe pas et ne saurait exister. Dans la mesure où il procède de forces supérieures à l'imagination humaine, le réel doit être, selon lui, plus fabuleux et incroyable que toutes nos chimères. Ainsi faut-il admettre l'irruption de sensations purement terriennes dans l'univers marin, dont c'est une des caractéristiques de les exclure. Les raies géantes ont des odeurs de " champ de narcisses ". Comme au-dessus de Manosque, le ciel des antipodes a des " grésillements de braise " et les étoiles ont "des cris de cristal ". On voit les images surgir, se polir, et garder mystérieusement leur palpitation première. Ce n'est sans doute pas un hasard si l'oiseau y tient une grande place. Son frémissement évoque physiquement ce que Giono attend des mots eux-mêmes. Ainsi tombe le soir " rouge et terne comme un coq malade ", ou telle " une aile de feu déployant ses plumes ". Cela ne remplace pas Melville, ni Conrad, ni nos auteurs de grand large comme Henri Queffélec, Michel Mohrt ou Jacques Perret. Mais qu'est-ce que la " vraie mer" sinon celle qu'on porte en soi jusqu'à se faire porter par elle, et que lève la houle des mots ! Giono le dit bien: "La vérité objective n'existe pas, ce qui importe c'est d'être enchanté ! " Bertrand Poirot-Delpech

03/2002

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Biographies

Agatha Christie. Reine du crime

Best-sellers dans le monde entier, adaptés régulièrement au petit et grand écran, les livres d'Agatha Christie jouissent aujourd'hui d'un succès inaltérable. Pour beaucoup d'écrivains, la romancière anglaise reste une référence incontournable de la littérature policière. Elle est la "reine des indices et des fausses pistes" (Elizabeth George), elle marque "le commencement et la fin du roman policier" (Ian Rankin), si bien que "depuis cent ans, nous ne cessons d'écrire de simples variations sur ses oeuvres" (Jean-Christophe Grange). Qui n'a pas lu un de ses romans ? Avec Hercule Poirot, détective belge à la moustache cirée, ou Miss Marple, vieille fille passionnée par le tricot ? Une enquête où le lecteur doit résoudre des énigmes retorses dans un paisible village anglais ou des manoirs peuplés de hobereaux hautains, le tout dans un univers fait de glycines et de sandwichs aux concombres ? Les livres d'Agatha Christie sont à l'image de sa vie. Une vie ponctuée de voyages des plaines du Devonshire aux déserts d'Irak, où elle devient assistante archéologue. Une vie marquée par des rencontres et des aventures improbables, et une courte disparition inexpliquée de l'auteur au début de sa carrière. A travers l'évocation des mémoires d'Agatha Christie et celle des personnages de ses livres, cet ouvrage décrypte l'histoire de la célèbre romancière et lève le voile sur les mystères d'une oeuvre universelle. Agnès Fieux est éditrice. Son ouvrage, Chanter. A la découverte des chorales, a été publié en 2005 aux éditions Aubanel.

02/2022

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Espionnage

Espionnes. Histoires d'agents secrètes de la DGSE, de la CIA, du MI5, du KGB, du Mossad et de la Stasi

Quand on parle des femmes agents secrets, les noms de Mata Hari ou de Christine Keeler viennent à l'esprit. Pourtant ces dernières n'ont pas été de vraies espionnes : elles ont seulement servi d'appât sexuel dans de grandes affaires d'espionnage. La réalité des "agents secrètes" est tout autre. Dominique Prieur de la DGSE, Stella Rimington, la chef du MI5 britannique, ou Marita Lorenz, l'espionne de Fidel Castro, ont toutes mené des carrières plus discrètes, mais aussi plus passionnantes. Durant des années, Wilhelm Dietl, l'un des experts allemands du renseignement, a rencontré d'anciennes espionnes, parfois encore actives, et leur a demandé de raconter leur vie. Ces différents témoignages convergent sur un point : que ce soit par instinct, par ruse ou par connaissance du terrain, les nouvelles Jane Bond remportent souvent plus de succès que leurs collègues masculins. L'auteur nous ouvre les portes du monde caché de ces femmes travaillant au sein de la DGSE, de la CIA, du MI5, du KGB, du Mossad ou de la Stasi. Il nous révèle leurs discrètes victoires mais aussi leurs échecs, leurs histoires d'amour teintées d'amertume et les odieuses trahisons dont elles sont parfois victimes. Le voile de mystère qui flottait sur ces mythes féminins est désormais levé. Journaliste réputé, Wilhelm Dietl a travaillé dans les plus grands hebdomadaires allemands : Stern, Der Spiegel et Focus. Il a aussi occupé des fonctions importantes au sein de l'Institut d'Essen pour la recherche sur le terrorisme et la politique sécuritaire.

02/2023

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Histoire de France

La véritable histoire de la "Belle Epoque"

La "Belle Epoque", qui désigne les quinze premières années du XXe siècle, fait partie de notre héritage culturel. Mais sait-on vraiment ce que recouvre cette notion et les différents usages qu'on en a faits ? Ce livre raconte quand et comment l'expression fut forgée - beaucoup plus tard qu'on ne l'a dit - et retrace les multiples visages d'une période perçue, en France et à l'étranger, comme un moment heureux, emblématique d'un certain art de vivre "à la française". Un instant privilégié d'insouciance et de joie de vivre, de froufrous et de flonflons, d'audaces esthétiques et d'innovations scientifiques. Le Moulin-Rouge voisine avec l'Exposition, Toulouse-Lautrec dialogue avec Marie Curie et la belle Otero, Fantômas inaugure l'écriture automatique. Traquant les représentations de "1900" que nous ont données les mémoires et les souvenirs, la littérature et le cinéma, l'art et l'histoire, Dominique Kalifa lève le voile sur un pan méconnu de notre contemporain, expliquant pourquoi nous avons eu besoin, depuis un siècle, d'inventer et de réinventer sans cesse ce moment pensé comme "fondateur". Car la "Belle Epoque" des années 1930 n'est pas celle qui triomphe dans le cinéma des années 1950 ou celle qui s'exhibe en 1980 dans les collections de cartes postales. C'est tout l'imaginaire et la nostalgie d'un monde perdu qui se découvrent, offrant une lecture originale de ce qu'est vraiment l'histoire : une méditation sur le temps et ses interactions.

01/2017

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Critique littéraire

Lautréamont et Sade

Qu'il soit question de Sade ou de Lautréamont, ce à quoi vise ce livre, c'est à élucider quels rapports entretiennent le mouvement d'écrire et le travail d'une plus grande raison, soit que celle-ci se prépare, soit qu'elle se modifie, soit qu'elle se prépare en se ruinant. Dans le cas de Sade, nous voyons, au moment où Hegel sort à peine du " Stiff " de Tubingen où il se lia à Hölderlin et Schelling, s'affirmer l'exigence d'une dialectique au sens moderne, la prétention de fonder la souveraineté raisonnable de l'homme sur un pouvoir transcendant de négation, lequel exprime et, tour à tour annule, par une expérience circulaire, les notions d'homme, de Dieu, de nature, pour affirmer finalement l'homme intégral, " l'homme unique dans son genre ". Dans le cas de Lautréamont, c'est à une expérience non moins centrale que nous assistons, recherche d'une droiture par le détour qu'est l'écriture, travail géant d'un être enfoui qui peu à peu se lève, s'édifie et à la fin apparaît au jour, prêt à se confondre avec le jour. Seulement, dans cette expérience qu'est Maldoror, le travail s'accomplit à l'intérieur même de l'œuvre : par la gravitation des thèmes, la trituration des images, le retour et la transformation des mots, l'obsession et la métamorphose des motifs - ce qui veut dire qu'ici, " l'espérance d'une tête ", la promesse d'une lucidité ironique, se confond avec la genèse d'une forme.

09/1990

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Santé, diététique, beauté

Toxic story. Deux ou trois vérités embarrassantes sur les adjuvants des vaccins

Depuis quelques années, une défiance croissante envers les vaccins gagne la population. Des rumeurs alarmantes circulent sur leurs effets secondaires... Et les atermoiements des autorités politiques et sanitaires sur la toxicité de certains composants entretiennent l'inquiétude. Soucieux de casser ce cercle vicieux, Romain Gherardi lève le voile sur les principaux suspects : les adjuvants aluminiques, présents dans de nombreux vaccins. Ce livre raconte son histoire, celle d'un professeur hospitalo-universitaire qui, par le plus grand des hasards, voit apparaître dans les années 1990 une pathologie inconnue. La myofasciite à macrophages, comme il l'a nommée, intrigue le monde de la santé autant qu'elle l'inquiète. Mais dès lors qu'il en a identifié la cause - les adjuvants aluminiques -, Romain Gherardi constate un revirement soudain. Articles scientifiques refusés. Financements ta- ris. Réunions pipées. Le mot "vaccin" lui ferme toutes les portes. Il poursuit pourtant ses recherches, avec d'autant plus de persévérance que la pathologie présente de troublantes ressemblances avec d'autres syndromes jusqu'alors inexpliqués : le syndrome de fatigue chronique et le syndrome de la guerre du Golfe. Mais il a beau renverser les dogmes en vigueur - élimination rapide des adjuvants après la vaccination, innocuité de leur faible dose -, accumuler les éléments nouveaux, les autorités sanitaires et les industriels du vaccin persistent dans le déni, ou instillent le douce sur l'interprétation de ses résultats. ToxicStory est une enquête scientifique sur les adjuvants et le récit d'un long dessillement : celui d'un médecin-chercheur qui a choisi le parti de la science. Le parti des patients.

10/2016

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Littérature française

Déviation à sens unique

"Qu'est-ce qu'il m'arrive, enfin ! La semaine dernière, je clame haut et fort que le travail est ma priorité, et aujourd'hui, je me lève en rêvant telle une petite fille d'une vie à deux. La phrase de Max résonne encore dans ma tête : "L'expérience vous le dira... ". Je fonds rien qu'en me rappelant la teinte de sensualité dans sa voix". Margaux n'en revient pas : les avances de Max, son supérieur sexy, ne sont pas le fruit de son imagination. Elle est au bord de l'extase. Elle touche le bonheur. Elle a atteint un état de plénitude sans précédent. Elle l'aime, elle le veut, et c'est réciproque ! Du moins, c'est ce qu'il lui semblait... Le temps passe et les doutes s'installent, le conte de fée s'évapore pour laisser place à la dure réalité. Après tout, que recherche vraiment Max ? L'ambiguïté dont il fait preuve ronge la jeune femme, mais sa vie est sans issue : elle ne peut plus se passer de lui... C'est alors le début d'une spirale infernale qui la changera à jamais. Margaux s'en sortira-t-elle ? Née en 1995 à Chaumont en Haute-Marne, Laurine Annequin est depuis toujours passionnée par les langues. Aujourd'hui professeure de français à la Faculté de Commerce de Valladolid, elle dédie toujours une partie de son temps à l'écriture. Déviation à sens unique est son premier roman publié aux Editions Bergame.

04/2021

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Vie religieuse

Saint Fernandel

Voilà 50 ans que Fernandel a fait son entrée au Paradis. Au-delà des quelques 148 films qu'il habita de sa présence cristalline, il faut savoir rendre hommage à ce rire incarné qui nous est encore aujourd'hui si intime. Avec Saint Fernandel, Laurent James nous livre un portrait lyrique et rabelaisien de l'acteur marseillais, une hagiographie pour le moins inattendue de l'Idiot Chevalin, qui sut magnifier la malédiction du Rire en célébration cherstertonienne permanente du cosmos. "Quel capharnaüm dans l'église marseillaise, en ce mois de mars 1937, lors des funérailles de l'acteur Gabriel Signoret ! Discernant la présence du comique au milieu de la troupe des comédiens de Regain, les endeuillés commencèrent à ouvrir des yeux ronds et à chuchoter à leurs voisins la nouvelle. L'acolyte qui balançait l'encensoir, se demandant ce qui arrivait, aperçut Ignace Boitaclou dans l'assistance, poussa du coude son copain qui portait les burettes, et tous deux se mirent à rire illico. Furieux, le curé leva les yeux de la Bible pour calmer les marmots, et manqua s'étrangler en voyant Honorin des Meldeuses en personne dans son église. Du coup, tout le monde le regarda en se tenant les côtes, chacun hilare de retrouver son Fernand personnel dans la maison de Dieu : que faire ? Il prend l'air affligé : on rigole. Il regarde par terre : on se tord. Il regarde en l'air : on se tape sur les cuisses. Mon Dieu ! Pardonnez-leur ! Savent-ils seulement qui il est vraiment ? "

08/2021

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Variété internationale

Tim. La biographie officielle d'Avicii

Le parcours incroyable du DJ superstar qui aura conquis les radios et les dancefloors du monde entier et collaboré avec Madonna, Lenny Kravitz ou David Guetta. Depuis la naissance d'Avicii jusqu'à sa disparition tragique en 2018, nous retraçons le parcours incroyable du DJ superstar qui aura conquis les radios et les dancefloors du monde entier avec ses tubes Levels, Wake Me Up ou Hey, Brother. Originaire de Stockholm, Tim Bergling a connu une ascension fulgurante jusqu'à devenir l'une des références de la scène pop-électro. Il collabore avec des artistes tels que Madonna, Lenny Kravitz ou David Guetta et enchaîne les albums et les tournées... jusqu'à sa terrible descente aux enfers, marquée par une hospitalisation en 2014 qui l'empêche de retourner sur scène pendant de longs mois, puis sa décision, en 2016, d'arrêter complètement et de façon définitive les festivals et les shows pour se consacrer au travail en studio. Le 20 avril 2018, le suicide de la star va bouleverser le monde entier. Comment un artiste aussi jeune, à qui visiblement tout réussit, a-t-il pu vouloir en finir ? Afin de rendre hommage de la plus belle des façons à Avicii, Måns Mosesson partage des anecdotes recueillies à travers le monde auprès de ceux qui ont connu le DJ superstar, mais aussi et surtout auprès de ceux qui ont connu Tim Bergling, ce gamin timide et introverti qui n'avait jamais vraiment réussi à grandir. Une biographie complète et bouleversante qui lève le voile sur la vie tourmentée de l'inoubliable Avicii

11/2021