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Mathilde Reiner

Extraits

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Art du XXe siècle

Robert Lotiron. La poésie du quotidien

Inscrit à l'Académie Julian en 1903 où il fréquente l'atelier de Jules Lefèbvre. Il se lie d'amitié avec Roger de La Fresnaye, Paul Véra et Louis Marcousis. En 1907 il rencontre Robert Delaunay qui lui fera connaître Apollinaire, Gleizes, Metzinger et Léger. Après un court passage à l'Académie Ranson il prend son premier atelier. Ces années d'avant-guerre sont des années d'expérimentations intense. Il hésite encore entre influences impressionnistes, cézanisme géométrique, réminiscences fauves et cubisme tempéré. En 1910, il débute au Salon d'Automne ainsi qu'à celui des Indépendants. Il participe également à d'importantes expositions, entre autres à la deuxième organisée par le "Blaue Reiter" à Munich en 1912. Sa première toile importante Le Tennis lui permet de devenir sociétaire du Salon d'Automne. Après la guerre Lotiron intègre l'importante galerie Marseille où il rejoint Segonzac, Luc-Albert Moreau ou encore André Mare. Son style s'affirme à partir des années 1920 dans une combinaison toute personnelle qui mêle le souvenir de la sincérité ingénue du Douanier Rousseau, le sens de la composition, de l'opposition des formes et du rythme des couleurs hérités de Cézanne avec une palette restreinte mais riche de nuances. Ses oeuvres, généralement de petits formats mais ne manquant jamais de monumentalité, restituent sans emphase et avec sensibilité le climat d'une époque, d'une France au quotidien. Lotiron évite néanmoins tout pittoresque et toute anecdote. En 1921, la galerie Druet lui consacre une première exposition particulière. Lotiron s'impose comme l'un des paysagistes les plus en vue de son époque. Par l'intermédiaire de Paul Guillaume, le collectionneur américain Barnes fait l'acquisition, en 1923, de quatre oeuvres représentatives de son travail. Robert Lotiron sera alors présent dans toutes les grandes expositions mettant en avant l'art indépendant français de cette période. Ses oeuvres sont régulièrement acquises par l'Etat et il bénéficie dans les années 30 de plusieurs commandes de décorations murales. Vers la fin de la décennie, son art se fait plus sévère sans renoncer néanmoins au raffinement de la couleur. Après la Seconde Guerre Mondiale, il enrichit ses recherches en abordant la lithographie. Sa vision se fait de plus en plus directe et dépouillée. Il s'éteint le 18 avril 1966. Farouchement indépendant, Robert Lotiron a accueilli "toutes les libertés qui permettent d'augmenter le pouvoir d'expression, modifiant les éléments du tableau ou l'importance des valeurs sans soucis exagéré de la réalité objective". Ainsi peut-il affirmer au soir de sa vie : "Libre d'engagement, je peins pour mon plaisir et mon tourment".

08/2022

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Romans, témoignages & Co

Gamer Duo. T1 et T2

Tome 1 : Sur les serveurs de La ligue des mercenaires, les gamers la connaissent sous le nom de Stargrrrl, une soldate redoutable, une combattante aguerrie, une dangereuse tireuse d'élite dont il vaut mieux ne pas se retrouver dans la mire. Derrière ce visage se cache Laurianne, une jeune fille douée en maths et adepte de course à pied, qui partage le plus clair de son temps entre l'école et l'écran de son ordinateur. Son univers s'écroule le jour où son père lui annonce leur déménagement. A sa nouvelle école, tout ce qu'elle souhaite, c'est passer incognito, se fondre dans le décor, tel Arno Dorian. Peu de chance que ça arrive ! Malgré tous ses efforts, Laurie n'arrive pas à garder sa langue dans sa poche et réussit le tour de force de se faire à la fois adopter par la bande des geeks et se mettre à dos la clique la plus influente de l'école. Autour d'elle, les coups les plus tordus s'enchaînent, lui faisant souhaiter de retourner près de Sam, son meilleur ami, avec qui elle ne compte plus les heures passées à jouer à la Ligue, et le seul vraiment capable de lui faire oublier tous ses malheurs. Tome 2 : Les derniers jours n'ont pas été de tout repos pour Laurianne et ses amis, et les choses ne semblent pas près de s'améliorer. Malgré les heures passées à tenter de découvrir qui sont les auteurs derrière la page Facebook qui rend la vie de Margot si misérable, Laurianne fait face à un mur. Elle devra peut-être chercher de l'aide dans les recoins les plus obscurs d'Internet, avec tous les dangers que cela comporte. A l'école, la peste de Sarah-Jade continue de régner en tyran, mais Laurianne a un plan pour la remettre à sa place. Seulement, elle ne peut pas impliquer ses amis, car ils pourraient tous avoir de sérieux problèmes. Comme si ce n'était pas assez, on rapporte des événements inquiétants sur les serveurs de La Ligue des mercenaires... Des gamers racontent avoir été la proie d'attaques bizarres, aussi foudroyantes que dévastatrices. Si certaines théories sont farfelues, les plus sérieuses font froid dans le dos. Ce qui n'empêche pas les quatre amis de parfaire leur entraînement en vue du tournoi de la Ligue qui doit avoir lieu dans quelques jours. Si seulement ils savaient ce qui les attend...

04/2022

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Football

Ghetto football club

De Draveil à Aulnay, des Ulis à Bondy, la banlieue parisienne est devenue l'eldorado du football. "Une terre bénie, comme le Brésil" , s'emballe même Karl-Heinz Rummenigge, le pré- sident du conseil d'administration du Bayern Munich. Car il y a longtemps que cette "Silicon Valley du football" ne s'adresse plus seulement aux clubs français, mais à l'élite du football mondial. Un footballeur sur 15 des clubs du top 5 européen en est issu ! Des statistiques hallucinantes, qui donnent évidem- ment lieu depuis de nombreuses années à une gigantesque foire d'empoigne entre scouts, agents, recruteurs et inter- médiaires divers pour débusquer les plus belles pépites. Et toucher les commissions les plus mirobolantes. Longtemps, ce fut ça, le recrutement des jeunes talents des banlieues parisiennes. Même fonctionnement qu'ailleurs, avec peut-être un zeste de folklore local. On rigolait de l'oncle ou du cousin qui tentait de s'inscruster dans une tran- saction. Au final, ceux qui avaient les clés, c'étaient toujours les mêmes. Ceux qui avaient les codes, le réseau, l'argent, l'influence. Et puis subrepticement, les codes ont changé. Les banlieues en ont eu assez d'assister sans rien dire à ce qui était perçu comme une forme de pillage insupportable. Les oncles et les cousins et les amis et les voisins ont pris le pouvoir. Les an- ciens, vieux agents ou recruteurs roués, ont dégagé. Bienve- nue dans le nouveau monde. Un monde qui entend bien faire régner sa propre loi sur son territoire, et recueillir les fruits de ce que ce territoire produit. Après tout, cela avait marché pour le rap, alors pourquoi pas pour le foot ? Les recettes sont à peu près les mêmes : fonctionnement en bandes, commu- nautarisme, ethnicisation, prééminence du religieux. Et une taxe à payer, bien sûr, pour pouvoir recruter un joueur. Il faut bien vivre. Manque de bol, des gens à faire vivre sur chaque transaction, il y en a beaucoup. Et tant pis si la multiplicaation des intermédiaires com- mence à décourager de nombreux agents étrangers. Au même moment, de nouveaux cow-boys arrivent en ville. Fonds de pension ou d'investissement, rois de la flibuste qui s'improvisent présidents de clubs, tous sont évidemment davantage là pour les joies du trading plu- tôt que pour la beauté d'une feinte de corps. Mais le choc des cultures entre les hérauts de l'ultralibéralisme et les gardiens du ghetto promet d'être un des plus beaux matchs des prochaines années. Ce serait juste dommage que le perdant, ce soit le football.

04/2023

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Littérature française

De la marchandise internationale

Patricia Bartok n'est pas la seule à changer de sexe à volonté. Rita Remington rétrécit de quelques centimètres. Rosetta Stone a sorti ses fleurs artificielles. Colonel Fawcett effectue un de ces sauts périlleux dont il a le secret. Major Osiris Walcott vient de froisser le col de sa veste. Inspecteur et Flippo se prend pour un personnage de série télévisée. Jimmy Ravel sait ce qu'il faut faire pour égarer les philosophes. Et Monsieur Typhus ? Il se pourrait qu'il apparaisse à l'occasion comme un phénomène de foire bicéphale. Ils sont à Londres, Cuba, Berlin, Belgrade, Bagdad, Kaboul, Kinshasa, Macao, Moscou et même Copenhague entre 1967 et 2010. Dans notre société liquide, ces exterminateurs-là ne meurent jamais longtemps. Note : Monsieur Typhus est un des personnages de Made in USA, film de Jean-Luc Godard sorti en 1966, très libre adaptation d'un roman de Richard Stark, Rien dans le coffre, lequel appartient à la série Parker, où l'auteur a supprimé systématiquement tout ce qui pouvait ressembler à de l'émotion. Mon Typhus, froid, méthodique, efficace, dont on ne connaîtra jamais le " vrai nom ", est précisément inspiré du Parker de Richard Stark (En coupe réglée, Travail aux pièces, Planque à Luna-Park) mais aussi du Reiner/Raner de Claude Klotz (Alpha-Beretta, Dolly-Dollar, Tchin-tchin Queen). La lecture du polar californien glacé Diamondback de Jacques Monory n'a bien sûr pas été sans produire ses effets. Typhus est tantôt un voleur professionnel, tantôt un tueur à gages, tantôt un mercenaire, un justicier, un espion ou un contre-espion. Autour de 1980 (cf. Souvenirs of you et Chocolat bleu pâle), il copie un peu trop le Serge Godorish imaginé par Daniel Odier alias Delacorta (Nana, Diva, Luna). Je l'appelle " Typhus " pour toute la période de sa vie qui court jusqu'à fin 1980 : au-delà, il est " Monsieur Typhus ". Apparu en 1977 ou 1978, Typhus fait équipe avec Rita Remington (je venais d'utiliser ce pseudonyme pour signer quelques articles de propagande féministe). Jimmy Ravel et Patricia Bartok forment un duo dès leur création en 1980 (dans Un Roman raté, extraits publiés dans le n°47 de la revue Minuit). Major Osiris Walcott vient ensuite : il trouve son origine dans le Jerry Cornelius de la bande dessinée Le Garage Hermétique de Moebius (qui lui-même l'a emprunté au grand auteur de science-fiction Michael Moorcock). Suivront Colonel Fawcett (homonyme de l'explorateur britannique disparu en 1925 en recherchant une cité mythique perdue dans le Matto Grosso) et Inspecteur et Flippo (clin d'oeil au Mister Bradley Mister Martin de William S. Burroughs). Rosetta Stone est la dernière venue en date : elle est supposée décrypter les messages codés les plus retors mais elle a bien d'autres capacités. Ce ne sont pas des héros et héroïnes classiques, et pas non plus des caractères : ils changent constamment de physique (de sexe, d'apparence), de comportement, passent d'une idéologie à l'autre, ce sont comme des acteurs qui enchaînent des rôles, qui incarnent ou combattent la sauvagerie fondamentale de l'homme (et de la femme) de plus en plus banalisée dans notre société de consommation (de colonisation) ultime. Dans la trilogie Le Privilège du fou/Sur les ruines de l'Europe/La Vie est un cheval mort, ils tentent en vain de rivaliser avec les tueurs les plus cruels et sanguinaires de l'Histoire contemporaine.

03/2017

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Critique littéraire

Études germaniques - N°1/2015. Friedrich Heinrich Jacobi

Pierre Jean BRUNEL : Oti et dioti. Les enjeux métaphysiques de l'éthique aristotélicienne dans Woldemar de Friedrich Heinrich Jacobi While Aristotle's authority is being challenged by modern philosophy, Jacobi quotes from his Nicomachean Ethics in Woldemar. Daniel Jenisch's edition of the Aristotle Ethics proves to be a major source for the understanding of the novel's "philosophical intent" . What is the significance of such a philosophical revival of Aristotle as the result of the novel ?? To what extent does the variance between the "commercial society" and the ancient doctrine of virtue throw light upon ethical and metaphysical stakes ?? How does the novel handle the philosophical question of immediate knowledge ?? The reading of Nicomachean Ethics does provide us with a model of conversion for the crisis of the modern subject. Während die Autorität des Aristoteles von der modernen Philosophie in Frage gestellt wird, bezieht sich Jacobi in Woldemar auf die Nikomachische Ethik. Daniel Jenischs Übersetzung (1791) stellt eine wichtige Quelle dar, um die "philosophische Absicht" dieses Romanes zu verstehen. Was bedeutet diese Rückkehr des Aristoteles dank des Romans ?? Inwieweit hat der Konflikt zwischen der modernen commercial society und der alten Tugendlehre eine ethische und metaphysische Tragweite ?? Wie wird die philosophische Frage nach der unmittelbaren Erkenntnis im Roman behandelt ?? Bedeutet die Lektüre der Ethik ein Bekehrungsmodell für die Krise des modernen Subjektes ?? Ives Radrizzani : La Destination de l'homme - la réponse de Fichte à la Lettre ouverte de Jacobi ?? The Vocation of Man is Fichte's response to Jacobi. Fichte follows a double strategy : he provides us with his system of defense against the accusations made to the Doctrine of Science in the Letter to Fichte (subjectivism, solipsism, nihilism), on the other part, he tries to build a link to the non-knowledge of Jacobi. With the ternary structure of the work, Fichte shows its commitment to the position that was already his at the time of the Quarrel of pantheism : he still holds necessary a mediation of Knowledge between Doubt and Faith and doesn't agree the Jacobian salto mortale. But the Knowledge and the Faith staged in the last two books of the work are precisely calibrated to demonstrate to Jacobi their agreement in these two areas. The reaction of Jacobi shows the discrepancy between the expectations of Fichte and the result. Die Bestimmung des Menschen bringt Fichtes Antwort auf Jacobi. Fichte verfolgt zwei Ziele : es gilt auf der einen Seite für ihn, sein Verteidigungssystem gegen die im Brief an Fichte entgegen der Wissenschaftslehre geäußerten Anschuldigungen (Subjektivismus, Solipsismus, Nihilismus) darzustellen, auf der anderen Seite einen Übergang zum jacobischen Nichtwissen zu ermitteln. Mit der dreiteiligen Struktur der Schrift zeigt Fichte, daß er der Position, die er schon beim Pantheismusstreit vertrat, treu bleibt : er hält eine Vermittlung durch das Wissen zwischen dem Zweifel und dem Glauben für notwendig und setzt sich dem jacobischen salto mortale entgegen. Aber die in den zwei letzten Büchern der Schrift inszenierten Wissen und Glaube sind genau darauf abgezielt, um Jacobi ihre Übereinstimmung in jenen zwei Bereichen unter Beweis zu stellen. Jacobis Reaktion zeigt die ganze Diskrepanz zwischen Fichtes Erwartungen und dem Ergebnis. Patrick Cerutti : Naître à l'existence "Je me souviens de cet instant plein de joie et de trouble, où je sentis pour la première fois ma singulière existence" . This paper traces the historical evolution of a metaphor, the one of awakening or birth to being, as it appears in Buffon's, then Rousseau's, Jean Paul's and Jacobi's works. Jacobi, after many modifications of meaning, bases his whole conception of a feeling of existence on it, since it depends on the spirit rather than the senses. "Je me souviens de cet instant plein de joie et de trouble, où je sentis pour la première fois ma singulière existence" . Der vorliegende Artikel gibt die Geschichte der Metapher des Erweckens oder der Geburt zur Existenz wieder, wie sie in Werken Buffons, dann Rousseaus, Jean Pauls und Jacobis erscheint. Durch manche Bedeutungsveränderungen baut Jacobi auf diesem Bild seine ganze Konzeption des Gefühls der Existenz auf, insofern als sie eher von einem Gefühl des Geistes als von der Empfindung abhängt. Alain muzelle : Friedrich Schlegel lecteur critique de Jacobi Jacobis Woldemar is a review Friedrich Schlegel wrote in 1796 from the final version of the novel. With this work, the young writer inaugurates the series of his "Charakteristiken" . Under the influence of Fichte's philosophy, he develops a new form of criticism, a genetic method that explains the poetic works from the point of view of their progressive construction, on the basis that "one can understand a book or a mind only through reconstructing its internal dynamics" . After having showed the weakness of the plot and portrayed Woldemar as a vulgar and selfish immoralist, he refuses to acknowledge the work any specifically philosophical value, arguing that he cannot succeed in finding any consistency in the course of the argument. Finally, the profound unity of the book is to be found, for Schlegel, in the individuality of its creator, whom he defines as a "mystical sophist" . Mit Jacobis Woldemar, einer Rezension, die Friedrich Schlegel 1796 über die endgültige Fassung dieses Romans verfasst, entsteht die erste seiner Charakteristiken. Unter dem Einfluß von Fichtes Philosophie entwickelt Schlegel eine neue Art von Kritik, eine genetische Methode, welche die poetischen Werke aus ihrem Werden erklärt, da man erst "ein Werk, einen Geist [versteht], wenn man den Gang und Gliederbau nachkonstruieren kann". Nachdem er auf die innere Brüchigkeit der Romanhandlung hingewiesen und von der Titelgestalt das Porträt eines immoralistischen groben Egoisten entworfen hat, was ihn dazu führt, Jacobis ethische Lehre in Frage zu stellen, spricht er dem Werk jegliche echt philosophische Dimension ab, da es ihm an einer Kontinuität der philosophischen Gedankenführung fehle. Schlegel erkennt schließlich die eigentliche Grundeinheit des Romans in der Persönlichkeit des Schriftstellers selbst, den er als einen mystischen Sophisten definiert. Sylvie LE MOËL : La traduction française de Woldemar, "roman philosophique et sentimental" - une médiation avortée ?? This study proposes to reassess the only translation in French of the novel Woldemar, published soon after it appeared in Germany but which quickly sank into oblivion. As the first attempt of Franco-German mediation by the publicist Charles Vandenbourg, who, at the time, had emigrated to Germany, it represents an enlightening example of the philological and philosophical stakes specific to the Franco-German intellectual transfer around the 1800s. The current article analyses the initial conditions and the publishing modes of the transfer, the translation strategy of Charles Vandenbourg as well as the revealing role played by the text in resetting the intellectual fields under the Directoire. Although it was a failure, this translation lead up to the penetration of Jacobi's philosophy in France, in a context of the philosophical debates opposing the Idealists and the Ideologists, later echoed by Madame de Staël. Vorliegender Beitrag untersucht die einzige französische Übersetzung von Jacobis Roman Woldemar, die zwar kurz nach der deutschen Originalfassung erschien, dafür aber schnell in Vergessenheit geriet. Als erster Versuch deutsch-französischer Vermittlung durch den nach Deutschland emigrierten französischen Publizisten Charles Vanderbourg stellt sie ein einleuchtendes Beispiel für den philologischen und philosophischen deutsch-französischen Transfer um 1800 dar. Die Studie befasst sich mit den Ausgangsbedingungen und den verlegerischen Modi des Transfers sowie mit Vanderbourgs Übersetzungsstrategien, wobei der französische Text die Neugestaltung des französischen intellektuellen Feldes zur Zeit des Direktoriums erkennen lässt. Dieser scheinbar gescheiterte Transfer nimmt also doch die Einführung von Jacobis Philosophie in Frankreich vorweg, und zwar im Kontext von Debatten zwischen Idealisten und Ideologen, an die Madame de Staël kurz darauf anknüpft. Norbert WASZEK : La référence à Adam Ferguson dans Woldemar de Friedrich Heinrich Jacobi At the centre of this article is an analysis of the presence of Adam Ferguson, a leading member of the Scottish Enlightenment, in Jacobi's philosophical "novel" Woldemar. Although often neglected by Jacobi scholarship, Ferguson is mentioned and quoted approvingly on several occasions in Woldemar, and his implicit impact might reach even further. Initially, the ground for such an analysis is prepared by recalling the empirical evidence for Jacobi's reading of Ferguson as is to be found in the catalogue of his personal library and in his voluminous correspondence. Then, standing back from details of the reception, the wider question is opened, whether an appropriate appreciation of Jacobi's indebtedness to Ferguson might contribute to a correction of certain older images and clichés of Jacobi's thought. Der Beitrag geht einem noch zu wenig beachteten Bezugspunkt von Jacobis Woldemar nach, dem schottischen Philosophen Adam Ferguson, welcher in Jacobis Buch mehrfach ausdrücklich und zustimmend erwähnt und zitiert wird und dessen Einfluss implizit vermutlich noch weiter reicht. Vor dieser zentralen Analyse werden einleitend noch weitere Belege für Jacobis Beschäftigung mit Ferguson aus seinem Briefwechsel und seinen Bibliotheksbeständen vorgestellt und eine kurze Charakterisierung von Fergusons Werk geboten. Ein Ausblick nimmt ein wenig Abstand von den Einzelheiten der Rezeption und eröffnet die weiterführende Frage, ob eine angemessene Würdigung seiner Lektüre von Ferguson dazu beitragen kann, noch immer verbreitete Klischees über Jacobis Denken zu korrigieren. Niall Bond : Ferdinand Tönnies und seine Wechselwirkungen mit der französischsprachigen Welt Research on the institutional establishment of sociology in Europe has for the most part ignored exchanges between the earliest leading French and German sociologists. Yet our research in Ferdinand Tönnies' estate in Kiel has shown us that there were fruitful exchanges and mutual effects between Tönnies and Emile Durkheim, René Worms, Gabriel Tarde and other French-speaking sociologists and philosophers. At the same time, constructions and representations of national traits were obstacles to the fluid transfer of scientific interests and knowledge even across the borders of Europe. This becomes particularly clear when we read Tönnies' and Durkheim's writings during the Great War. Nevertheless, the transposing of Tönnies, who had resisted National Socialism, to other cultural contexts such as the French-speaking world made it possible to deal with his thought in a more neutral and objective fashion than was possible in post-war Germany, which had been traumatised by the recuperation of the term "Volksgemeinschaft" by the Nazis. Dans une grande mesure, la recherche sur la mise en place institutionnelle de la sociologie en Europe a fait jusqu'alors abstraction des échanges entre les premiers sociologues français et allemands. En puisant dans les archives de Ferdinand Tönnies à Kiel, nous constatons toutefois des échanges fructueux et des actions réciproques entre Tönnies et Emile Durkheim, René Worms, Gabriel Tarde et d'autres sociologues et philosophes de langue française. En même temps, les constructions et les représentations de traits nationaux représentaient autant d'obstacles à un passage fluide d'interrogations scientifiques et de savoirs même à travers les frontières de l'Europe. Cela devient surtout clair à la lumière des écrits de Tönnies et de Durkheim sous l'influence de la Grande Guerre. Cependant la transposition de Tönnies, résistant au nazisme, à d'autres aires culturelles comme l'aire francophone a permis un traitement davantage neutre et objectif que celui qui a été possible dans une culture allemande de l'après-guerre traumatisée par l'exploitation du terme de "Volksgemeinschaft" par les nazis. Sonja VANDERLINDEN : Journal fictif, vie romancée, roman, mémoires, confession. Le cas de Tine of de dalen waar het leven woont (1987) de Nelleke Noordervliet The central theme of this contribution is the interaction between fiction and reality in Noordervliet's novel about Multatuli's wife. Speaking is Everdine van Wijnbergen during the last months of her life ?; in a fictional diary she looks back on episodes out of her whole life, with or without Douwes Dekker at her side. This fictional (auto)biography of a historical person is also a confession, an introspection, a self-examination. In this novel three "Tines" appear side by side : the real Everdine, Multatuli's and Max Havelaar's idealized Tine, and Noordervliet's Tine. Nelleke Noordervliet gives a voice to this writer's wife ?; she brings her out of the shadows and offers a nuanced and complex image of her personality. De rode draad in deze bijdrage is het spel met fictie en realiteit in Noordervliets roman over de vrouw van Multatuli. De auteur laat Everdine van Wijnbergen aan het woord tijdens haar laatste levensmaanden ?; in een fictief dagboek kijkt zij terug op episodes uit haar gehele leven, met of zonder Douwes Dekker aan haar zij. Deze fictieve (auto)biografie van een historisch personage is tegelijkertijd ook een biecht, een introspectie, een gewetensonderzoek. In deze roman komen drie "Tines" naast elkaar te staan : de werkelijke Everdine, de geïdealiseerde Tine van Multatuli en van Max Havelaar, en de Tine van Noordervliet. Nelleke Noordervliet geeft een stem aan deze schrijversvrouw, haalt haar uit de schaduw en biedt een genuanceerd en complex beeld van haar persoonlijkheid.

09/2015

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Romans historiques

Cycle de Gui de Clairbois Tome 7 : Le Bourbier d'Azincourt

Le mercredi 23 novembre 1407, dans la nuit, le duc Louis d'Orléans quitte l'hôtel Barbette pour se rendre à l'hôtel Saint-Pol, tout proche, où son frère Charles VI l'a mandé. C'est un piège contre lequel Gui de Clairbois l'a mis en garde. Hélas ! le prince est d'excellente humeur : treize jours avant cette nuit de la Saint-Clément, la reine a mis clandestinement au monde un enfant de sexe féminin, fruit de leurs amours adultères qui, depuis longtemps, indignent les Parisiens et courroucent Jean sans Peur, le duc de Bourgogne. Le prince meurt, agressé par dix-huit conjurés commandés par le Bourguignon en personne. Avant cet attentat, Gui avait fait promesse au défunt de participer au transport de la nouveau-née dans un village lointain où nul ennemi ne la pourrait atteindre. Le voyage s'effectue dans des conditions terribles. Il neige sans arrêt, le froid est intense mais l'enfant, soignée par une nourrice courageuse, est accueillie par des paysans qui l'attendaient. Grassement payé, Gui regagne son fief où, en son absence, son épouse, Bellissent, lui a donné un fils : Richard. Une vie sereine commence. Elle ne sera interrompue qu'en août 1415 où Jean Ier d'Alençon, dont Gui est un des hommes liges, le mandera en Normandie. En effet, Henry V de Lancastre, roi d'Angleterre, a débarqué non loin de Harfleur dont il entreprend le siège. Il devra, sitôt la ville conquise, renoncer à ses ambitions d'invasion : la dysenterie ravage son ost et lui tue des milliers de combattants. Il décide de fuir vers Calais. Une immense armée désordonnée se lance à sa poursuite. Le connétable de France et ses subalternes crient victoire avant de l'avoir obtenue contre quelques milliers de Goddons malades, affamés, loqueteux. Henry V leur fournira une mémorable leçon de stratégie militaire sur un champ boueux d'Azincourt. Blessé lors d'une bataille affreuse, Gui fera une rencontre qui comptera dans sa vie... Une fois de plus, avec sa précision habituelle et par le truchement de Guide Clairbois, Pierre Naudin nous conte les événements presque toujours sanglants dont la France eut à souffrir tout au long des XIVe et XVe siècles. Livrée à des querelles incessantes générées par l'orgueil des princes assistés par des coteries d'ambitieux, la royauté sombrera dans l'anarchie. Les responsables de cette abominable déchéance conduiront le pays à un juste châtiment. Le nom funeste d'Azincourt ne sera même pas effacé par les succès militaires d'une vierge venue de loin et dont la naissance et l'ascendance demeurent encore, pour certains, une énigme nullement élucidée.

03/2006

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Sociologie

Les femmes sont les consœurs des hommes

Monsieur... N'oublie jamais si la vie est encore supportable en ce monde, c'est grâce aux sourires et à la gentillesse naturelle des Femmes... Ne l'oublie pas !!! Surtout Ne l'oublie pas. Et si tu te crois supérieur aux femmes, tu les prends pour des objets qui sont là que pour te faire plaisir, te satisfaire, "c'est où je veux et quand je veux" , alors tu as purement oublié que l'une d'entre elle, est une personne que tu dis toujours qu'elle t'est très chère que tu l'appelles : "Ma mère, Mam, Mama, mamà, ema, mamma, emä, maman, mami, mamaí, ma-der !! ... " Victor Hugo disait : - "oh ! L'amour d'une mère ! -amour que nul n'oublie ! (...) Chacun en a sa part, et tous l'ont tout entier ! " Et en plus si tu n'as pas le respect pour la femme... N'oublie surtout pas que ta mère, ta soeur, ta fille, ta cousine, ta nièce, sont des femmes, mais que tu ne les respectes pas du tout. Tu n'as donc aucun respect pour celle qui t'a donné la vie ? ... Ni pour celle qui t'a offerte toute sa vie... Et si tu traite ta femme comme une princesse, c'est que tu a été élevé par une reine ! Alors, tu dois prendre soin d'elle autant qu'elle prend soin de toi. Il n'y a pas à ses yeux de couverture plus douce et plus confortable que tes bras. Tu dois la câliner et lui montrer que ton coeur ne bat que pour elle, tu dois lui amener la douceur et la tendresse. Au lieu de lui manquer de respect, aide-la dans ses tâches et rend la heureuse, tu en seras ébloui et réjouis... Ainsi, tu lui diras toujours : tu es la femme qui m'éblouit... Et qui me comble à l'infini... Tu es mon étincelle... Ma princesse si belle... Victor Hugo disait : "Si tu savais combien je t'aime, combien tu es nécessaire à ma vie, tu n'ose-rais pas t'absenter un seul moment, tu resterais toujours auprès de moi, ton coeur contre mon coeur, ton âme contre mon âme". Les plus petits détails de votre vie sont ce qui compte vraiment dans une relation ; ce n'est pas l'argent. Ceci crée un environnement favorable pour la joie, mais ne peut donner la joie à soi-même. Alors trouvez du temps pour être l'ami de votre épouse et faites ces petites choses l'un pour l'autre, qui crée l'intimité... car chaque petite chose servira à construire une grande chose.

11/2017

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Sports

Le surf change le monde

"La souffrance du monde est une actualité sans fin. Mais il y a des échappées. Le surf en est une. Déjà son origine qui renvoie à l'histoire méconnue du peuple polynésien et de sa civilisation maritime dont la migration première à travers l'immensité de l'océan Pacifique reflète une compréhension des éléments naturels d'une incroyable intelligence. L'océan est perçu comme une mouvance des éléments avec laquelle le marin se déplace, sans instruments, pour percevoir et voir l'île venir à lui. La nature comme guide, par l'expression de sa ressource, elle-même toujours maintenue dans un échange symbolique et pratique intégrant le flux de son renouvellement. Le surf est né de cette civilisation polynésienne, à Hawaii et nulle part ailleurs, grâce à la conjonction inédite de ce peuple ayant une telle pratique de l'océan et d'un archipel avec des vagues partout. Une chance qui peut faire réfléchir les surfeurs et les humains d'aujourd'hui. En surf, c'est la vague qui est reine et qui décide. Une ressource naturelle qu'on reçoit avant de la prendre... Le surf est aussi l'histoire d'une résistance, celle des Hawaïens face à leur éradication démographique et culturelle par la colonisation des Blancs. Puis celle d'une jeunesse (californienne) des années 1960 refusant la guerre du Vietnam et suscitant une contre-culture dont le refus du système, le voyage et la prise de conscience écologique deviennent la source d'une précieuse utopie. La source aussi de mon adolescence de surfeur qui me fit partir " sur la route " dans les années 1970 et mener un long voyage en auto&bateau-stop, raconté un peu dans ce livre. Un voyage dont les circonstances du jour faisaient la mouvance d'une destination chaque fois imprévue et bienheureuse... Le voyage, le surf... autant d'expériences qui m'ont conduit à une réflexion sur le mouvement, enrichie d'une rencontre et d'un échange épistolaire avec le philosophe Gilles Deleuze, dévoilés ici. En 1995, parut L'entente du mouvement, un essai dont la ligne de pensée n'a cessé de m'animer depuis. C'est à partir de celle-ci et du surf qui la nourrit qu'également ce livre se propose de percevoir notre modernité actuelle, avec notamment l'enjeu écologique et civilisationnel auquel le monde fait face. Dans sa composition de textes variés, cet ouvrage offre une lecture aussi plaisante et voyageuse que captivante et réflexive. Le surf change le monde, par justement un monde à entendre, à surfer, à imaginer, à créer grâce au mouvement qui le rythme et l'occasionne..."— Gibus de Soultrait

02/2020

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Histoire internationale

Histoire des peuples de langue anglaise. Tome 2, Le nouveau monde

Le Monde Nouveau est le deuxième tome d'Histoire des peuples de langue anglaise de W. Churchill. Cet ouvrage couvre deux siècles marqués par la Renaissance et la Réforme. Il débute sous le règne de Henry VII Tudor qui rétablit la paix et l'autorité royale après la Guerre des Deux Roses. Henry VIII incarnera l'homme de la Renaissance à l'image du roi François Ier de France. Mais ce sont ses problèmes matrimoniaux qui le rendront célèbre et mèneront à la rupture avec la papauté. Ayant répudié sa première épouse, Catherine d'Aragon et épousé sa maîtresse, Anne Boleyn, il sera excommunié. L'Eglise anglicane sera alors créée et il en prendra la tête. Dans le même temps, la Réforme protestante s'ancrera profondément dans les mentalités anglaises. Viendra le long règne d'Elisabeth Ire, la Reine Vierge, fille de Henry VIII et d'Anne Boleyn. Cette période sera appelée par certains historiens l'Age d'Or. Un fort rayonnement littéraire verra le jour avec William Shakespeare et Christopher Marlowe. Mais les périls extérieurs seront attisés par le conflit avec l'Espagne qui lancera sa flotte, l'Invincible Armada, à l'assaut des îles britanniques. Elisabeth triomphera et fera de l'Angleterre une puissance de premier plan. Cette période verra l'établissement des premières colonies anglaises d'Amérique du Nord. Avec Jacques Ier Stuart, les couronnes d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande seront réunies d'où l'appellation Union Jack donnée au drapeau britannique. Son règne sera marqué par la célèbre Conspiration des Poudres en 1605, épisode au cours duquel Robert Catesby et Guy Fawkes, des catholiques fanatiques, tenteront d'éliminer le roi et le Parlement en faisant parler la poudre. L'hostilité du roi Charles Ier vis-à-vis du Parlement débouchera sur la Première Révolution anglaise. Oliver Cromwell et ses Têtes Rondes mèneront une lutte impitoyable et feront proclamer la République. Charles Ier sera exécuté pour haute trahison. La monarchie sera restaurée en 1660 sous Charles II. La Glorieuse Révolution de 1688, écartera toute possibilité d'un retour au catholicisme en Angleterre avec le départ pour l'exil du roi Jacques II, et l'intronisation de Guillaume II d'Orange, un prince protestant des Pays-Bas. Cette période fascinante et troublée, verra le parlementarisme anglais prendre l'avantage sur la tyrannie et le règne personnel, ce qui permettra la mise en place, à terme, d'une démocratie parlementaire. A l'opposé, le royaume de France plongera dans la monarchie absolue sous Louis XIV.

09/2017

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Critique littéraire

Grey Owl, l'homme qui voulait être indien

Les héros ne sont jamais parfaits. Grey Owl, un Anglais né Archie Belaney, précurseur de l’écologie, le plus célèbre des Canadiens des années 1930, héros romantique, était aussi un imposteur merveilleux. Un romantique. Son enfance malheureuse, abandonné de ses parents, il est élevé par deux tantes sévères, le pousse à se réfugier dans la lecture et un univers peuplé d’images romantiques des Indiens d’Amérique du Nord. Emigré au Canada en 1906, Belaney se dirige vers le nord sauvage à la frontière du Québec et de l’Ontario. Il s’invente des origines apaches, se teint les cheveux en noir, assombrit sa peau avec du henné et passe des heures devant un miroir à s’exercer au stoïcisme « indien ». Chasseur, trappeur, guide, mauvais garnement, c’est une jeune iroquoise, Anahareo, à qui il ne révélera jamais la vérité sur ses véritables origines, qui l’amènera à se transformer en protecteur des animaux, en véritable écologiste avant l’heure. Déjà, au retour de la Grande guerre, il se rend compte que la dévastation des forêts par le développement économique en fait rapidement un véritable désert biologique. Les forêts d’antan succombent, les animaux disparaissent. Un jour qu’il attrape et tue une mère castor, il entend les cris de ses petits et s’apprête à leur donner le même sort, Anahareo le supplie de les épargner. Au fil de l’hiver et de l’été 1929, les deux castors font sa conquête. Ils réveillent en lui « la tendresse qui dort dans le coeur de l’être humain ». Il ne pourra plus tuer. Pour assurer sa subsistance, Archie s’essaie à l’écriture. Dans son premier article, destiné à la revue anglaise Country Life, il se présente comme un « écrivain indien » et, pour la première fois, signe « Grey Owl ». Il se lance avec acharnement dans un manuscrit qui paraîtra en 1931 sous le titre de La Dernière Frontière. Le livre de Grey Owl révèle son merveilleux talent de conteur, sa « conversion » et l’urgence de protéger la nature. Le livre connaît un grand succès, et l’auteur devient l’enfant chéri de la presse. En 1936, Grey Owl fait un retour triomphant en Angleterre sous le nom de Hiawatha. Partout, il fait salle comble et répète le même message : « La nature ne nous appartient pas, nous lui appartenons ». Son succès atteint un summum en 1937 lorsqu’il rencontre le roi et la reine. Il effectue ensuite une frénétique tournée de conférences au Canada et aux Etats-Unis. Il meurt le 7 avril 1938, des suites de l’abus d’alcool et d’épuisement.

02/2011

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Littérature française

Alice de Rothschild. Une hivernante passionnée sur la French Riviera

L'auteur s'est intéressé à la baronne Alice de Rothschild qui, à la fin du XIXe siècle, a créé sur les hauteurs de Grasse l'un des plus beaux jardins méditerranéens de la Côte d'Azur. De 1888 à 1922, la villa Victoria va recevoir le gratin de l'aristocratie européenne à commencer par la reine Victoria qui séjournera en mars-avril 1891 au Grand Hôtel de Grasse, l'impératrice Elisabeth d'Autriche, le prince de Galles, futur roi Edouard VII etc. A la mort de la baronne Alice, le domaine connut bien des vicissitudes entre l'avidité des spéculateurs, la cupidité d'hommes politiques corrompus, la redoutable crise de 1929 et le régime de Vichy. Mais l'esprit de la créatrice continuait de veiller sur les destinées du domaine. Qui est cette baronne au nom prestigieux ? D'où vient-elle ? Pourquoi s'attache-t-elle au pays grassois alors qu'à la même époque, les têtes couronnées, l'aristocratie et la grande bourgeoisie européenne se pressent sur la French Riviera ? Pourquoi une dame Rothschild se prend-elle d'affection pour la cité des fleurs et des parfums au point d'y séjourner près de six mois par an pendant près de trente-cinq ans ? Quels liens subtils la poussent à créer son jardin botanique de 140 hectares dans l'arrière-pays, loin du littoral ? Autant de questions sur lesquelles l'auteur s'est penché pendant près de trois ans en consultant un grand nombre d'archives sur internet bien sûr, mais aussi et surtout, les archives privées à l'étranger des Windsor Archives, des Rothschild Archives, du National Trust de Waddesdon, et de l'Institut für Stadtgeschichte Frankfurt et, en France, les archives départementales des Alpes-Maritimes (CADAM) ainsi que les archives communales de Cannes et de Grasse. Un de ses petits neveux, Edmond de Rothschild, a écrit un jour avec humour : "un Rothschild qui n'est pas juif, pas philanthrope, pas banquier, pas travailleur et qui ne mène pas un certain train de vie n'est pas un Rothschild". Par tous ses traits de caractère, Alice de Rothschild peut témoigner de son appartenance à part entière à la prestigieuse dynastie. Ancien directeur de banque, l'auteur a fait une carrière internationale qui l'a mené successivement en France, en Allemagne, en Suisse, au Grand-Duché du Luxembourg et, en dernier lieu, en Principauté de Monaco où il a été décoré de l'ordre de Saint-Charles. Il partage aujourd'hui son temps entre Monaco et le beau quartier Rothschild de Grasse qui, aujourd'hui encore, porte l'empreinte de sa géniale créatrice.

06/2014

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Régionalisme

L'enseigne à Lyon. Son histoire, sa philosophie, ses particularités, les boutiques, les maisons, la rue, la réclame commerciale

John Grand-Carteret nous entraîne dans une découverte pour le moins originale : l'étonnante histoire des enseignes commerciales. Publicité de proximité et témoin privilégié tant des évolutions du commerce urbain que de la personnalité changeante des rues qui l'accueillent, l'enseigne devait être traitée par le biais d'une ville de choix, à la hauteur des ambitions encyclopédiques du chercheur passionné. La richesse précoce des enseignes lyonnaises et leur raison d'être ne lui ont pas échappé : " De bonne heure, Lyon fut une grande cité, un centre commercial et industriel prospère. " John Grand-Carteret réussit en 1902 à faire publier cette œuvre de référence dont il définit lui-même l'objet singulier : " Ce volume est double ; je veux dire qu'il est, à la fois, conçu à un point de vue général et à un point de vue particulier, - général, parce que sans remonter au déluge, sans m'occuper des Romains, J'ai voulu faire ressortir ce qu'on avait, encore, à peine entrevu, la philosophie et les particularités multiples de l'Enseigne - local, parce que je me suis cantonné pour la partie moderne, en une ville unique et en une ville de province, bien toujours la première malgré les surprises des recensements, Lyon. " Cette déclaration d'un homme non natif du lieu répond bien à celle, plus ironique, du père Commire dans les Carmina : " Lutèce, ne soit pas si fière, à peine tu étais née que déjà la Gaule m'avait proclamée reine de ses cités. " Pour parachever son travail, John Grand-Carteret a demandé au graphiste lyonnais renommé Gustave Girrane d'illustrer abondamment ses propos. Résultat : près de quatre cents dessins où, pour reprendre les termes du Courrier de Lyon, il " transcrit ce qu'il voit avec exactitude, minutie. L'on peut être assuré qu'il ne trompe point son monde et cela est une qualité dans un temps où tout n'est que façade, où la moindre babiole revêt des aspects qui la font prendre pour une chose précieuse. " Nous découvrons ainsi une enseigne Au tailleur ni riche ni pauvre, avenue de Saxe, un seigneur féodal détroussant les marchands, un bas-relief antique transformé en enseigne à Vaise, la maison aux 365 fenêtres vue du quai Saint-Vincent, Au Bon Gnafron qui annonce un marchand de chaussures cours Gambetta, l'étiquette de la Crème de Cocu, le prospectus Au Gagne-Petit d'un magasin-bazar, et des centaines d'autres représentations cocasses, insolites, amusantes ou excentriques. Louis de Lacroy

11/1999

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Témoins

Mort au cléricalisme ou résurrection du sacrifice humain

Par cet ouvrage, publié initialement en 1877, Mgr Gaume traverse les siècles et les peuples, pour nous faire entendre ce cri de guerre, ce cri sanguinaire " mort au cléricalisme " - terme qui signifie d'ailleurs catholicisme, mais employé pour le salir et le mépriser -, et qui retentit aux quatre vents. L'adoration du Veau d'Or, commença lorsque Satan, en singe de Dieu, voulut ses propres sacrifices. Haine du Christ, Adoration du Démon. Cette révolte contre Dieu, cette haine formelle du Verbe, cette malignité spirituelle réintroduite, véritable actualisation du péché originel, loin d'être éteinte avec les 3000 hommes d'Exode XXXII, 28, a entrainé les nations dans la barbarie, favorisant directement les sacrifices humains par immolation, égorgement, carnage, et même anthropophagie, etc., en l'honneur de divinités fausses et d'idoles malfaisantes et pernicieuses. L'histoire démontre que le sacrifice humain est une affaire de culte. Il a toujours existé et il est partout. Le seul sacrifice qui peut abolir le sacrifice des victimes humaines c'est le sacrifice (indirect) d'une victime divine. Dieu lui-même s'est sacrifié pour mettre fin à ces cruautés. Et parmi les peuples où le catholicisme a été enseigné, les sacrifices humains ont cessé. " Le catholicisme c'est la grande charte de l'humanité, nous dit Mgr Gaume ; c'est l'unique raison du pouvoir et du devoir ; c'est la religion descendue du ciel, la reine de la vérité, la mère de la vertu, la sauvegarde de tous les droits, la bienfaitrice de l'univers ". Cette réédition, devenue aujourd'hui nécessaire, permettra à chacun de méditer quant à l'actualité de notre monde. Et qu'y verra-t-il ? Un retour au paganisme, des chrétiens traqués, des églises brûlées, des prêtres attaqués et tués, etc. Car un retour au sacrifice humain n'est pas une éventualité, il est déjà une réalité. Un sacrifice aujourd'hui sans statue, sans idole, sans temple mais simplement en pensées par ces sacrificateurs du XXIème siècle. Sans une réforme radicalement chrétienne de l'éducation sur la jeunesse prônée par Mgr Gaume, et comme il le pressentait déjà au XIXème siècle, le passé est-il la prophétie de l'avenir ? Si le sacrifice divin venait à disparaître, alors le sacrifice humain recommencerait-il ? Sylvain Durain, dans sa préface, retrace les études traditionnelles sur la question du sacrifice et montre - par le lignage allant de Mgr Gaume à René Girard, en passant par Joseph de Maistre – que la modernité est bien le temps du retour du sacrifice sanglant. La religion du Progrès ramène l'humanité aux temps archaïques.

09/2021

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Récits de voyage

Via Appia. Voyage sur la plus ancienne route d'Italie

En descendant la Via Appia, cette route mythique qu'empruntaient les légionnaires romains, les éléphants d'Hannibal, les esclaves de Spartacus et les chars de Césars, Jacques de Saint Victor nous invite à un voyage peu commun. Outre le fait qu'il déteste la marche et ne se départit jamais d'un décapant sens de l'humour, l'auteur est l'un des plus fins connaisseurs de l'Italie. Au volant de sa vieille Fiat, il nous introduit dans l'Italie profonde. Loin des tours opérateurs, des exploits sportifs et de l'égotisme gratuit, c'est une plongée au coeur des mythes, au croisement des grandes cités antiques et de l'ultra-violence des mafias d'aujourd'hui. Suivre l'Appia, la plus ancienne route de l'Occident unissant le christianisme et le paganisme, l'Antiquité et le Moyen Age, l'Occident et l'Orient, c'est retourner au berceau de la civilisation et de la vie publique. La Philosophie, la Démocratie, la Tragédie et la Comédie, Dieu et le Droit n'ont-ils pas trouvé leur source au creux de cette via publica ? Emprunter l'Appia, c'est aussi se frotter à la rudesse des "Sibéries du sud" et du populino, le petit peuple qui échappe aux statistiques et se reconnaît à son esprit "baroque", ses rites insolites et ses superstitions. D'ailleurs, la Regina Viarum, la Reine des Voies, n'a rien perdu de son antique vocation de lieu de perdition. L'auteur nous révèle certaines anecdotes inédites et troublantes sur ce Far-west fasciste, sur l'épisode des Marocchinate, sur les "nouveaux Guépards", la Camorra et la Casa Nostra, ces organisations secrètes et criminelles qui terrorisent et pillent le pays. Jacques de Saint Victor est un érudit passionnant qui a fait de cette traversée géographique un voyage heuristique, une remontée dans le temps et un petit traité du libéralisme intellectuel, ce qui n'est pas sans susciter de vifs débats avec sa femme. Naturellement, Michela, l'Italienne des Pouilles à l'irrésistible franc-parlé, est une députée féministe de gauche et professeur de philosophie morale tandis que son historien de mari ne jure que par Montesquieu et Tocqueville. Toujours dans un avion entre Rome et Paris, elle donne des conférences sur le couple pendant que lui développe "un cas préoccupant de régression touristique" en s'enfonçant dans les méandres de l'Appia. Mais n'est-ce pas aussi pour retrouver un peu de ce temps perdu de l'enfance, de cet état d'équilibre originel ?

06/2022

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Fantasy

Les contes de Verania Tome 5 : La pierre maudite

Le Prince Justin n'a aucune envie d'épouser le Roi de Yennbridge, et il compte bien lui faire vivre un enfer pour le décourager. Mais il n'avait pas prévu que le Roi soit déterminé à lui prouver qu'il est digne de lui... Une année s'est écoulée depuis que Myrin, le sorcier Obscur, a tenté de s'emparer du Royaume de Verania. Bien que les cicatrices de cette ultime bataille demeurent vives, les Veraniens s'unissent afin de tout reconstruire. Le Bon Roi Anthony est de nouveau assis sur son trône, secondé de Morgan des Ombres. Néanmoins, un roi n'est pas immortel. Un jour, Anthony se retirera et laissera la place à son fils, le Grand Prince Justin, qui prendra alors le pouvoir. Et c'est la dernière chose que Justin souhaite. Malheureusement pour lui, devoir diriger un pays est le cadet de ses soucis. Lors de la célébration de la puissance de Verania et de son peuple, une délégation menée par un homme qui se prétend magicien fait son entrée. Cet homme représente le Roi de Yennbridge et est venu réclamer ce qui lui a été promis des années auparavant : la main du premier fils du Roi et de la Reine de Verania. Aidé de ses amis, Justin entreprend de faire de la vie de ce roi un enfer. Ce qui, bien sûr, se retourne remarquablement contre lui. Et, quand la situation s'apaise, Justin découvre que ses amis ont changé d'une manière qu'il n'aurait pu prévoir. Il se retrouve donc seul. Enfin, pas aussi seul qu'il le croit, puisque le Roi de Yennbridge fera tout son possible pour prouver qu'il mérite le coeur gelé du Prince de Glace. Le Prince Justin a enfin rencontré son égal. Que la partie commence. #MM #Magie #Dragons #Humour #MariageArrangé #Royauté #SlowBurn --- "J'ai ri, j'ai pleuré, j'ai encore ri. C'était vraiment tout ce que je voulais qu'une nouvelle histoire de Verania soit. Inutile de dire que c'est un coup de coeur immédiat". - Meags (Goodreads) "Il y a de l'humour, de l'action, des moments sexy, et beaucoup de moments d'émotion. [... ] J'ai tellement aimé ce livre ! " - BWT (Goodreads) "Honnêtement, je ne peux pas penser à une autre série de livres ou à un autre auteur qui peut me faire rire, le visage dans les mains, en marmonnant Doux Jésus... et qui peut aussi me faire pleurer parce que mon coeur est si plein que j'ai besoin d'embrasser ces gens, OHMYGOD". - Nora (Goodreads)

12/2022

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Comédie romantique et humorist

People we meet on vacation

Deux meilleurs amis. Dix road trips. Une dernière chance de tomber amoureux. Poppy et Alex n'ont absolument rien en commun. Il est grand, calme et aime rester chez lui avec un bon livre. Elle est petite, grande gueule, mordue de fêtes et de voyage. Pourtant, ils sont les meilleurs amis du monde. Depuis dix ans, chaque été, ils se donnent rendez-vous pour une semaine de vacances ensemble. Jusqu'à il y a deux ans, quand ils ont tout gâché... Coincée dans son train-train quotidien, Poppy ne rêve que d'une chose : retrouver son ami et leur traditionnel road trip estival. Lorsqu'Alex accepte de repartir avec elle, Poppy sait que c'est sa dernière chance de tout arranger entre eux. Mais après deux ans de silence, peuvent-ils vraiment faire comme si rien ne s'était passé ? La nouvelle reine de la comédie romantique revient avec un roman pétillant, qui vous laissera une douce impression de chaleur et de nostalgie, comme au retour des meilleures vacances. Le phénomène TikTok enfin traduit en France et bientôt adapté au cinéma ! " La force de People We Meet On Vacation réside dans l'humour des dialogues, l'intelligence des observations que le roman dresse sur la vie et dans la justesse des personnages. la fois drôles, maladroits et attachants, ils valent vraiment le détour. " The Wall Street Journal "L'autrice nous offre dans ce nouveau roman des dialogues pétillants, souvent à mourir de rire, en particulier les conversations entre Poppy et Alex. Le résultat final est un charmant hommage aux comédies romantiques classiques, qui apporte tout de même sa propre touche d'originalité. Une version moderne et réussie de Quand Harry rencontre Sally, qui coche toutes les cases du genre". Kirkus Reviews "J'ai absolument adoré cette comédie romantique des plus parfaites ! Emily Henry pourrait vraiment être la Nora Ephron de notre génération. Un page turner subtil et chaleureux". Sophie Cousens " Le talent d'Emily Henry pour créer une ambiance et des personnages attachants brille ici de mille feux. Un choix judicieux pour les lecteurs à la recherche de vacances d'été par procuration. " Publishers Weekly " Emily Henry est particulièrement douée pour l'écriture des dialogues. Le badinage entre Poppy et Alex est si naturel, dynamique et drôle que Shonda Rhimes elle-même en serait admirative. " The Associated Press "People We Meet On Vacation est une comédie romantique chargée de tension sexuelle, qui fait monter doucement la température. Alex et Poppy m'ont conquise, j'ai adoré voyager avec eux aux quatre coins du monde". Beth O'Leary

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Poésie

Au coeur du coeur de l'écrin

Au coeur du coeur de l'écrin, je cherche ce que je trouve, est un recueil de poèmes écrit à partir d'une commande passée à Anne Kawala par la maison de la poésie de Nantes et le musée Dobrée, pour l'écriture et la lecture, en janvier 2016, d'un texte composé à partir de l'écrin du coeur de Anne de Bretagne (réalisé en 1514 – au moyen-âge finissant, à la renaissance s'annonçant). La première image qui a ouvert la recherche fut celle de l'extraction du coeur du corps de Anne de Bretagne. Comment ? Qui ? Sous quelles connaissances médicales ? Quelles autorisations religieuses ? Le corps d'une femme, d'une reine, ainsi exposé à cette époque ? A sa propre demande ? ! ? Ces premières questions ont immédiatement amené Anne Kawala à reconsidérer l'enseignement de l'Histoire, de la médecine et de l'influence des femmes (cf. poème de mes souvenirs du moyen-âge). La médecine l'a emmenée en pays arabes, lors des croisades, au mos teutonicus (une technique permettant de ne ramener que les os et les organes importants en terre sainte, technique précédant à l'extraction et la conservation du coeur). Ses recherches sur les croisades lui ont permis d'apprendre que les femmes savaient les plantes et la chirurgie (un des chirurgiens de Louis IX était une chirurgienne) et partaient en croisade avec les hommes, également pour se battre. La poésie des pays arabes est amorce à l'amour courtois, lequel donne place d'importance à la femme dans la société du moyen-âge. Comment face à la poésie courtoise existe la matière de Bretagne ? Comment la poésie, arabe, comme européenne, a-t-elle permis d'asseoir un ordre social ? Dans celui du moyen-âge, le commun était réel (par ex : les seigneurs possédant les terres avaient devoir de laisser les paysans les cultiver) puis a disparu : comment, pourquoi ? Comment les communs disparaissent alors qu'un sexocide des femmes sachant soigner, les dites sorcières, a lieu ? Quelle est cette charnière à laquelle Anne de Bretagne vit ? Nous apprend-on qu'elle négocie avec son troisième mari, Louis XII, dans son contrat de mariage que son deuxième enfant, fille ou garçon, héritera du duché de Bretagne avec les privilèges qu'elle-même a ? Au coeur du coeur de l'écrin, je cherche ce que je trouve, est une traduction des trouvailles faites sur ces chemins historiques, trouvailles qui comme sur un chemin arrête l'oeil parce que l'oeil, médical, alchimiste, féministe, social, poétique est préparé à être attentif à ces trouvailles sur lesquelles d'autres yeux glissent.

05/2017

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Poésie

Tu vis ou tu meurs. Oeuvres poétiques (1960-1969)

La présente édition réunit les quatre premiers recueils d'Anne Sexton (1928-1977) publiés dans les années soixante, "To Bedlam and Part Way Back" (1960), "All my Pretty Ones" (1962), "Live or Die" (1966) et "Love Poems" (1969). Icône de la poésie américaine, Anne Sexton est un oiseau rare de l'histoire littéraire étasunienne. Autodidacte, elle mène dans un premier temps une vie conventionnelle d'épouse et de mère. Mais ce cadre se fissure rapidement, elle traverse alors une grave dépression nerveuse assortie de pulsions suicidaires qui la conduisent à l'hôpital psychiatrique, où elle fait une rencontre déterminante. Le docteur Martin Orne, se rendant compte du potentiel de sa jeune patiente, l'encourage à écrire. Son premier recueil, "To Bedlam and Part Way Back" (Retour partiel de l'asile), la place parmi les figures marquantes du confessionnalisme américain incarné par le poète Robert Lowell. Dans un style novateur et transgressif, d'une troublante beauté, Anne Sexton développe des thèmes absents de la poésie de l'époque, tels que les menstruations, l'avortement, le lien matriciel ou un regard féminin sur l'inceste et la psychanalyse. Durant la prolixe période des années 1960, elle publie des ouvrages reconnus par ses pairs comme des chefs-d'oeuvre, dont "Live or Die" ("Tu vis où tu meurs") récompensé par le prix Pulitzer en 1967. Une longue exégèse littéraire féministe reconnaîtra à son tour tout l'apport de cette immense poétesse. Les oeuvres couvrant la décennie de sa venue à l'écriture paraissent pour la première fois en France, présentées par Patricia Godi, dans la remarquable traduction de Sabine Huynh. "Et nous sommes de la magie se parlant à elle-même, bruyante et solitaire. Je suis la reine de tous mes vices oubliés. Suis-je toujours égarée ? Jadis j'étais belle. Maintenant je suis moi-même, comptant des mocassins rangée après rangée sur l'étagère muette où ils continuent d'espérer". Extrait "Si l'exploration des liens de parenté occupe une place centrale dans la poésie d'Anne Sexton, sa nouveauté réside aussi, fondamentalement, dans la venue à l'écriture de l'autre relation qui a interrogé la psychanalyse, à laquelle la culture androcentrée s'est généralement peu intéressée, contrairement à la relation entre père et fille, entre père et fils, mère et fils : la relation des mères et des filles. Dès lors que le sujet lyrique se situe en tant que fille dans nombre de poèmes, de même qu'en tant que génitrice, l'oeuvre entreprend doublement de pallier le silence qui a entouré les généalogies féminines" P. G.

01/2022

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Littérature française

Matériau Maman

Ce premier roman évoque l’histoire d’une enfant, Nieve, développant peu à peu des troubles psychotiques après la mort de sa mère. 

Il s’agit, tout à la fois, d’une fiction et d’un texte d’inspiration autobiographique : j’ai moi-même fait l’expérience de l’hôpital psychiatrique, de cette traversée difficile, empreinte de violence, dont il est malaisé de se remettre. S’il repose sur une base au- to-biographique, le texte a pour objectif de transcender, dans un but cathartique, le vécu par le biais d’une fiction très libre, et d’évoquer la découverte initiatique, par une enfant, du monde, de la langue, de l’écriture. Le tout fortement sous-tendu par la structure et l’imaginaire des contes de fées, où la mère est la reine, où les hommes sont des ogres, où Nieve est Blanche-Neige, où la mauvaise sœur est la mauvaise fée dont les sorts et les malédictions sont rompus par Svet, la bonne fée. La dernière phrase du roman, adressée à la mère, condense l’enjeu du texte : « Qu’avais-je à expier, Maman, sinon le crime de te survivre ? » 

Les dimensions sociale et politique sont esquissées dans le roman : Nieve est en effet d’origine argentine ; sa mère, au fil des souvenirs, évoque la dictature militaire qui a sévi dans son pays natal, et son expérience de l’exil en France, à la fin des années 1970. 

Nieve s’identifiera volontiers aux enfants perdus ou adoptés (les desaparecidos), victimes de disparition forcée en Argentine. 

Ce texte est par ailleurs porteur d’interrogations politiques et sociales sur la psychia- trie occidentale : « Et je pense, humiliée de ma miction, que l’hôpital est moins le lieu du soin que de la régression. Que la violence détermine le monde psychiatrique, que la mé- thode consiste à mater le fou, l’aliénation, à obtenir par le mépris sa docilité, et qu’une sollicitude maternelle, par instants, est le baume de ces tactiques ». 

L’intérêt du roman réside à mon sens dans son originalité, tant dans son sujet que dans sa forme hybride (mi roman d’inspiration autobiographique, mi conte de fées), qui devrait pouvoir intéresser un public avisé. 

Paloma Hermina Hidalgo 

Jeune poète et dramaturge, Paloma Hermina Hidalgo est déjà l’auteur de Cristina, « chef-d’œuvre de la poésie contemporaine » selon Marianne, et Rien, le ciel peut- être, deux premiers livres « d’un génie intempestif qui, sans l’ombre d’un doute, marquera la poésie française » (toujours selon Marianne). Elle signe ici un premier roman époustou- flant, inspiré de sa vie.» 

02/2024

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Histoire internationale

Les Immortels vietnamiens d'après le Hoi Chan Bien

Introduction I. Le choix du Hoi Chân Biên II. Indications pratiques Première partie Etude du Hoi Chân Biên Chapitre I. Un livre vietnamien d'hagiographie taoïste I. Le texte et son auteur A. La réédition de 1851 B. L'auteur II. Les antécédents et les sources A. Les antécédents B. Les sources Conclusion : Pour qui a été le Hoi Chân Biên Chapitre II. Le légendaire condensé des Immortels vietnamiens I. Le légendaire A. La table du Hoi Chân Biên B. Les personnages II. L'hagiographie A. Les données typologiques et thématiques B. Les thèmes C. L'ouverture au monde des immortels Conclusion : Une typologie vietnamienne des immortels Chapitre III. Particularités vietnamiennes des Immortels I. De la société aux pratiques cultuelles A. Le milieu social des personnages B. Les immortelles célestes et le culte des déesses-mères II. Les immortels dans l'histoire du Viêt-Nam A. Sous la domination chinoise B. Au cours des dynasties nationales Conclusion : Les quatre immortels de l'ordre national Conclusion générale Deuxième partie Traduction annotée du Hoi Chân Biên Feuille de garde Titre du livre Préface de la réédition Introduction Table du Hoi Chân Biên Chapitre CAN (des hommes immortels) I. Chu le premier patriarche taoïste II. L'homme-parfait Áp-lang III. L'homme-parfait PHù-Khê Nguyên IV. L'homme-parfait Thông-huyên V. L'homme-parfait Huyên-Vân VI. L'homme-parfait de Na-son VII. L'homme-parfait de Hoàng-son VIII. L'homme-parfait Dao-can IX. Le maître Dao-am X. L'homme-parfait An-quôc XI. L'homme-parfait Lôc-giác XII. L'homme-parfait de Hông-son XIII. L'homme-parfait Thành-dao Chapitre KHÔN (des femmes immortelles) I. La sainte mère de Sùng-son II. La princesse Tiên-dung III. La reine Truòng Lac IV. La jeune Ngai-hòa V. L'immortelle princesse Ngoc-tiên VI. L'immortelle Giáng-huong VII. L'immortelle Giáng-kiêu VIII. Les deux immortelles sortant de l'eau IX. L'immortelle Bôi-liên X. L'immortelle Chê-y XI. Les deux immortelles qui ont participé à la fête XII. L'immortelle qui écrit le poème Partie complémentaire Le texte du Hôi Chân Biên Index I. Les immortels 1. Vietnamiens 2. Chinois II. Les divinités 1. Vietnamiennes 2. Chinoises, bouddhiques et d'origine étrangère III. Les personnages 1. Vietnamiens 2. Chinois IV. Les noms de lieux 1. Du Viêt-Nam 2. De la Chine et de l'étranger V. Expressions techniques et thèmes principaux Bibliographie Table des matières

01/1988

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Littérature française

Avec ou sans Kiki

Le récit du destin exceptionnel de Kiki de Montparnasse : une fille du peuple devenue l'égérie des plus grands artistes de son temps. Ce livre tresse deux destins de femmes, qui se demandent à quoi riment tous les choix qu'on fait au cours d'une vie, qui mesurent à quel point chacune doit mener seule son combat pour ne pas être anéantie par le temps qui passe. De la rue Fontaine à la Coupole, au xxie siècle, une femme, quadra, montréalaise, esthète, déambule en compagnie d'une ombre. En effet, elle rêve d'écrire un roman sur Alice, Aliki, Kiki, reine de Montparnasse. La muse. L'égérie. La gouailleuse. La chanteuse grivoise. La danseuse de cancan. Le boute-en-train : une beauté posant nue dans des ateliers crasseux que des peintres et des écrivains célébrèrent, désirèrent, aimèrent. Kiki la muse de Man Ray, qui a posé pour Foujita ou Modigliani, qui est peintre elle-même et expose dans les plus prestigieuses galeries, qui s'est faite chanteuse de cabaret pour payer les frais médicaux de son mari et de sa mère, qui ont tous deux sombré dans la folie. Kiki née dans la misère et qui y est retournée, après avoir écrit ses mémoires à vingt-huit ans. Qu'est-ce qui a pu pousser une aussi jeune femme à vouloir raconter sa vie ? Souhaitait-elle simplement intégrer sa propre histoire, dont le mythe qu'elle incarnait tendait à la soustraire ? Car enfin qu'est-ce qu'un mythe, sinon un être dont on a sucé la moelle pour en faire un élixir, de jeunesse le plus souvent, un être embaumé vivant, bref, un être à qui l'on interdit de vieillir ? Ou peut-être est-ce le désir d'inverser les rôles qui a incité Kiki à passer de l'autre côté du miroir en faisant son autoportrait ? Mais plus que le modèle, la Parisienne, l'inspiratrice, c'est la payse qui émeut la narratrice, la provinciale que fut Kiki depuis l'enfance jusqu'à la fin de sa vie. L'as de la débrouille, la survivante, une véritable force de la nature. Plus que la vamp, c'est l'amoureuse qui l'interpelle. Moins celle qui séduit que celle qu'on aime. Ce livre tresse l'un à l'autre deux récits, deux destins de femmes, qui se demandent à quoi riment tous les choix qu'on fait au cours d'une vie, qui mesurent à quel point chacune doit mener seule son combat pour ne pas être anéantie par le temps qui passe, qui veulent savoir ce qu'il sera possible de sauver du naufrage.

03/2023

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Egypte

Les "Magasins nord" de Thoutmosis III à Karnak. Relevés épigraphique et photographique (MNs, n° 1-72)

Les "Magasins nord" de Thoutmosis III sont un ensemble de huit salles accessibles par le couloir périmétral de l'enceinte en grès du temple d'Amon-Rê à Karnak. Ce volume livre pour la première fois l'ensemble de la matière épigraphique, en grande partie inédite, de ce secteur et une couverture photographique complète d'un important programme de restauration et de conservation. Les " Magasins nord " de Thoutmosis III sont un ensemble de huit salles accessibles par le couloir périmétral de l'enceinte en grès du temple d'Amon-Rê à Karnak. Bâties par Thoutmosis III pendant son règne autonome après la disparition de la reine Hatchepsout, ces salles forment un complexe à l'accès restreint qui a subi plusieurs transformations architecturales dont les plus remarquables sont la modification de son accès ouest au cours du règne même de Thoutmosis III et la décoration d'une des salles du complexe par Ptolémée XI Sôter II près de quatorze siècles après sa construction. Cet ensemble entretient des liens étroits avec les autres structures du règne de Thoutmosis III dont l'Akh-menou, nouveau coeur cultuel du temple d'Amon-Rê, mais aussi avec les zones d'accès et le centre du temple de Karnak. Ce volume livre pour la première fois l'ensemble de la matière épigraphique, en grande partie inédite, de ce secteur (fac-similés, textes hiéroglyphiques en ligne et traduction commentée) ainsi qu'une couverture photographique complète, réalisée après l'achèvement, en 2016, d'un important programme de restauration et de conservation. -- The "Northern Storerooms" of Thutmosis III are a set of eight chambers accessible through the corridor within the sandstone enclosure of the Temple of Amun-Re at Karnak. Built by Thutmosis III during his autonomous reign after the death of Queen Hatshepsut, these chambers form a complex with restricted access that underwent several architectural transformations. Among the most remarkable are the modification of its western entrance during Thutmosis III's own reign and the decoration of one of the chambers by Ptolemy XI Soter II, nearly fourteen centuries after its construction. This complex maintains close connections with other structures from the reign of Thutmosis III, including the Akh-menu, the new cultic center of the Temple of Amun-Re, as well as the access areas and the central part of the Karnak Temple. This volume presents, for the first time, all of the epigraphic material, largely unpublished, from this sector (including facsimiles, hieroglyphic texts, and translations), along with complete photographic coverage, undertaken after the completion of a major restoration and conservation programme in 2016.

02/2024

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Histoire de la musique

Imagine. 12 chansons qui ont changé le monde

L'histoire méconnue de douze succès planétaires. Un livre-chapitres conçu comme un album. " Vous pourriez dire que je suis un rêveur. Mais je ne suis pas le seul. " En octobre 1971, un an et demi après la séparation des Beatles, John Lennon publie la chanson Imagine, qui deviendra le plus grand succès de sa carrière en solo mais aussi l'un des titres les plus emblématiques du répertoire de la pop, jusqu'à être qualifiée de " morceau du siècle " par certains classements. L'hymne pour la paix le plus célèbre de l'histoire, que l'on entonne toujours lors des manifestations et au lendemain des drames, ne raconte pas seulement les ambivalences d'un artiste tiraillé entre idéalisme et activisme : il marque aussi les derniers feux de l'ère hippie et des utopies des années 1960, avant l'entrée de plain-pied dans une décennie marquée par le désenchantement. Ce ne sera pas la dernière fois qu'en quelques notes et une poignée de mots un tube incarnera son époque et en dévoilera les soubresauts comme les ambiguïtés. Revendications sociales, tensions diplomatiques, alternances et changements de majorité... De nombreux événements peuvent se lire à l'aune d'une chanson qui en dit souvent bien plus qu'un long discours. En 1977, God Save the Queen des Sex Pistols éclipsera le jubilé de la reine, et marquera l'entrée dans une nouvelle ère, celle du punk et du " No Future ", comme We Are the World (1985), coécrite par Michael Jackson et Lionel Richie, symbolisera la naissance de l'industrie de l'humanitaire et du charity-business. Publiée neuf mois avant la mort de Freddie Mercury, Innuendo (1991) de Queen deviendra à la fois l'épitaphe du groupe et le symbole des années sida. Hit emblématique de la britpop et de la " Cool Britannia ", Wonderwall du groupe Oasis contribuera à réinstaller les travaillistes au pouvoir en Angleterre en 1997, mettant fin à presque deux décennies de thatchérisme. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, The Rising de Bruce Springsteen aidera à panser les plaies d'une Amérique meurtrie. De ABBA à Gainsbourg, de Scorpions aux Cranberries, des protest songs les plus virulentes aux hymnes pop (en apparence) anecdotiques : en douze titres incontournables qui forment autant de chapitres, cet ouvrage écrit avec maestria fait se percuter la grande histoire avec celle du rock, et raconte à sa manière certains des bouleversements politiques et sociaux majeurs des soixante dernières années.

06/2023

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Histoire de l'architecture

Bâtir pour Napoléon. Une architecture franco-italienne

La période napoléonienne ouvre à l'architecture, pour une brève parenthèse, des perspectives inespérées. Tandis qu'au lendemain de la Révolution le temps des grands projets semble révolu, quelques années plus tard tous les espoirs renaissent. Non seulement la commande privée refleurit à Paris, mais l'on conçoit désormais le chantier immense de transformer en profondeur les villes et le territoire, au diapason d'un nouveau projet politique, juridique et administratif issu de la Révolution. Construire l'Empire implique alors de conjuguer la réalisation de palais, de monuments symboliques et commémoratifs et d'équipements, répondant rationnellement aux nouveaux programmes administratifs, avec la modernisation des espaces publics et la création d'infrastructures urbaines, routières et portuaires. Cette mutation, ce bond en avant sans précédent, s'opère en outre dans un cadre inédit, qui englobe en principe toute l'Europe. Dans les faits cependant, les situations politiques et militaires très disparates ne se prêtaient pas de façons identiques à la conduite de grands travaux : dans ce contexte belliqueux, la péninsule italique pacifiée apparaît d'autant plus propice à un processus d'intégration que les origines italiennes de Napoléon lui donnent une légitimité accrue à régner sur le pays, tandis que, produits pour l'essentiel à Paris, les modèles architecturaux et urbains de l'époque s'approprient très largement, en les interprétant, les héritages de l'Antiquité romaine et de la Renaissance. En la matière, l'Italie absorbée par l'Empire est donc pilotée par une France qui regarde elle-même l'Italie comme sa grande référence. Dans un contexte politique et culturel bouleversé et mouvant, l'alliance du modèle italien, de la culture architecturale parisienne et du volontarisme napoléonien, forme ainsi le coeur d'un projet de réforme de l'espace des capitales, des villes et du territoire de l'Europe. Si Paris et Milan notamment en sont les grands laboratoires, l'entreprise se décline à toutes les échelles et touche de nombreux centres urbains des deux côtés des Alpes. Centré sur les rapports entre la culture architecturale italienne et française à l'époque napoléonienne (1796-1815), ce livre se propose de faire le bilan de quarante années de recherches. Associant de larges synthèses à des essais monographiques ou des cas d'étude, il entend approfondir les liens féconds entre les deux pôles qui apparaissent au lendemain de la campagne d'Italie, élargissant la réflexion aux idées, à la formation, aux expressions stylistiques, aux types bâtis et aux décors. Il se penche ainsi sur une ambition inachevée, montrant la richesse, les contrastes et les hybridations des projets et des transformations pensés pour un espace franco-italien en partie réuni, mais parcouru par des divisions politiques et où persistent d'irréductibles différences culturelles et des héritages architecturaux et urbains contrastés.

11/2021

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Poches Littérature internation

Lettre d'une inconnue suivi de Trois nouvelles de jeunesse

Dans Lettre d'une inconnue, un écrivain viennois reçoit une lettre d'une femme qui l'a aimé passionnément depuis son adolescence et qui, sur son lit de mort, désire lui raconter cet amour qui l'a consumée, mais qu'elle n'a jamais cherché à renier et pour lequel elle n'a aucun regret. " Mon enfant est mort hier ". Avec cette fameuse phrase, leitmotive obsédant, on reconnaît tout de suite une des nouvelles les plus célèbres et les plus intenses de Stefan Zweig, publiée pour la première fois en 1922. Car, si les circonstances sont dramatiques, le récit est celui d'une des plus grandes passions obsessionnelles de la littérature contemporaine. Avec humanisme, Zweig dépeint les souffrances d'une jeune femme qui aime d'un amour absolu un jeune homme insouciant et badin. Il ne l'a jamais remarquée lorsqu'ils étaient voisins ; il ne la reconnaîtra jamais lors de leurs rares rencontres et nuits passées ensemble au fil des années. N'est-ce pas là le pire affront fait à une femme amoureuse ? " Rêves oubliés ", " Deux solitudes ", " Jeunesse gâchée ", ces trois nouvelles de jeunesse, les plus méconnues de Zweig, contiennent déjà les thèmes fondateurs de ses récits. " Rêves oubliés ", magnifique titre ambivalent caractéristique de Zweig, est son tout premier récit publié en 1900. Il a alors 19 ans et passe son bac. Dans une villa qui surplombe la mer, une femme croise un ex-amant. Ils se disent bonjour, puis adieu. Elle accède alors à un brutal et vaporeux instant de vérité avant de retourner à sa vie. La réalité reprend ses droits au détriment du songe. Dans ce court texte tout en nuances et contradictions, on retrouve les thèmes de la rencontre, du rêve, de la désillusion et de la perte notamment. " Deux solitudes " et " Jeunesse gâchée ", toutes deux publiées en 1901, ont la particularité d'avoir été, jusqu'à leur publication dans l'anthologie de " Bouquins ", introuvables en français. Et c'est dans " Une Jeunesse gâchée " qu'un personnage, pour la première fois dans l'oeuvre de Zweig, se décide au suicide. " Deux solitudes " ou la rencontre rédemptrice entre un jeune homme et une jeune femme, ouvriers dans la même usine, qui s'attirent les moqueries des autres travailleurs. Lui est boiteux, elle, laide et difforme, leur différence les sépare des autres, mais finit par les unir. Dans " Une jeunesse gâchée ", Liebmann, 21 ans, dégoûté par deux redoublements, est victime des remarques cruelles de ses plus jeunes camarades. Arrivé en retard au cours de grec, il est pris à partie par son professeur, dont la sensibilité et la compassion ne sont pas le fort. Liebmann le frappe alors que ce dernier cherche à l'humilier devant la classe. Le jeune homme quitte le lycée et court se précipiter dans le fleuve.

01/2016

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Philosophie

Le cas Trawny. A propos des "Cahiers noirs" de Heidegger

"?Heidegger est-il nazi ? Une question qui a remué et ému le Landerneau philosophique français durant l'automne 2014. Les heideggériens-sachant et les heideggériens-ne-sachant-pas sont-ils, en adhérant aux théories du philosophe de Fribourg, nazis ou, par cette adhésion, colportent-ils, en porteurs sains, les mythes menant les gens à adopter les thèses nazies ? Dans le même temps paraissait un ouvrage, La Loi du sang (J. Chapoutot), sur les faits et gestes des Allemands où il est démontré que le nazisme s'instille dans les esprits par des tout-petits-riens, des petits faits et gestes... Le doute s'installa, fallait-il renier des années de travail, de révérence, et devenir rien ? Un pan de la philosophie française disparaissant en cas de démonstration positive — la Vérité (laquelle ?) étant la tâche de la philosophie. Vint un Zorro philosophique, le responsable de la publication des « Cahiers noirs », source de l'opprobre (Journal de pensée — volumes publiés, pour l'heure en Allemagne, à l'automne 2015, Gallimard), qui, dans le cadre de son travail pour la publication des œuvres intégrales telles que Martin Heidegger l'a décidé, découvre des propos propres à révulser et le vulgum pecus et le bon philosophe. La révélation risque de faire capoter la pensée de l'homme des forêts, alors M. Peter Trawny se livre à une opération (usant du dispositif de la « lettre volée »), il obère le sentimental qui se manifestera immanquablement dans l'humain trop humain de l'Homme et transforme l'antisémitisme humain en antisémitisme théorique, métamorphosant le « salaud » en penseur, la notion de responsabilité concrète mutée en idéologie, propulsant en concept l'acte historique. Dans l'abstraction du concept les coupables n'existent pas, donc plus de victimes, donc la Shoah n'est plus qu'une victimisation. Rien de réel ne concerne l'antisémitisme « historial » (mode abstrait de l'histoire où l'on se débarrasse des contingences) du philosophe Heidegger là où l'homme Heidegger réel était un antisémite avéré — se prolongeant dans les proclamations actuelles de sa progéniture qui reprend l'argument trawnien. Ouf ! la philosophie, par cette coupure épistémologique, est sauvée. Nos auteurs débusquent la supercherie philosophique du véridisme heideggérien. Günther Anders dénonça la pseudo-concrétude de Heidegger, «?concrétude?» aujourd'hui relookée, par Peter Trawny, en vérité historiale-Heidegger dressée en étendard contre la réalité de l'homme Martin H. Ainsi, Peter Trawny a connu l'instant warholien par ce tour de prestidigitateur digne d'une vedette du show-biz, pour sauver le Grand et Unique marché français heideggérien. Dormons tranquilles, le courtier de la famille Heidegger veille sur tout et sur la Philosophie en particulier. À voir, donc !"

09/2015

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Critique littéraire

Histoire Auguste. Tome 4, 3e partie, Vies des trente tyrans et de Claude, Edition bilingue français-latin

Ce volume comble une solution de continuité entre plusieurs volumes d'ores et déjà parus de la série Histoire Auguste dans la "Collection des Universités de France" : IV 2, Vies des deux Valériens et des deux Galliens (O Desbordes-St. Ratti, 2000) ; V 1, Vies d'Aurélien et de Tacite (F Paschoud, 1996) ; V 2, Vies de Probus, Firmus, Saturnin, Proculus et Bonose, Carus, Numérien et Carin (F Paschoud, 2001). Les Trente Tyrans constituent une biographie sui genris dans l'Histoire Auguste de fait qu'elle regroupe en fait trente-deux (trente hommes et deux femmes), et non pas seulement trente petites biographies, les plus brèves ne dépassant pas quelques lignes, la plus longue, celle de la reine Zénobie comptant plusieurs pages. L'idée dominante de ce petit recueil est que l'abjection de l'empereur Gallien a été telle qu'elle a suscité partout dans l'Empire l'apparition d'usurpateurs (c'est le sens de tyrannus en latin dès la seconde moitié du 4e s) qui se sont substitués avec des succès divers à un prince indigne et inefficace. Le chiffre "trente" est sans doute calqué sur les trente tyrans d'Athènes, un parallèle assez malheureux : il n'y a rien de commun entre des usurpateurs apparus aux quatre coins de l'Empire romain dans une période de plusieurs années et le groupe dictatorial de trente individus chargés des purges à Athènes durant un bref laps à la fin de la guerre du Péloponnèse. Le pseudo-auteur, "Trebellius Poollio", peine du reste à atteindre le nombre de trente-deux et en est réduit à inventer plusieurs personnages, à transformer en usurpateurs des individus qui ne se sont pas emparés du pouvoir suprême, et à situer sous Valérien et Gallien des usurpateurs surgis sous d'autres règnes. La Vie de Claude, aussi attribuée à "Trebellius Pollio", est fort médiocre. Elle escamote une partie des campagnes menées par ce valeureux guerrier et narre avec beaucoup de confusion certaines autres. Il s'agit surtout d'un panégyrique de ce prince, prétendu ancêtre de la dynastie constantinienne. Ce motif de propagande apparu en 310 quand Constantin se dégage du système tétrarchique ne peut pas jouer un rôle dans un texte dont l'auteur prétend écrire avant mai 305, ce qui est le cas pour "Pollio". On tient donc ici la preuve principale du brouillage chronologique qui domine l'ensemble de l'Histoire Auguste. Le dernier tiers du texte est occupé par de faux documents, essentiellement des listes de dotations prétendument attribuées à Claude avant son accession à l'Empire, qui réunissent un grand nombre objets hétéroclites, parfois avec des sous-entendus ou égrillards, ou moqueurs envers le christianisme.

10/2011

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Beaux arts

Vers une agritecture. Architecture des constructions agricoles (1789-1950)

En France, à la période contemporaine, les constructions érigées dans le monde rural, en premier lieu celles destinées à l'exercice de l'agriculture, constituent un domaine disputé entre des traditions locales et une ambition de réforme issue du monde urbain. De la Révolution à la Seconde Guerre mondiale, de nombreux auteurs, architectes, ingénieurs, concourent à produire toute une littérature qui ambitionne de réinventer les bâtiments de la ferme par l'emploi de matériaux, de techniques et de modèles nouveaux. Economie, rendement, hygiène, morale, sont les maîtres-mots ; et la plupart de ceux qui s'expriment sur le sujet dénoncent les " mauvais maçons de village ", responsables d'"amas de bâtisses insalubres et informes", se proposant, sinon de réduire l'altérité ville-campagne, du moins d'annexer le monde rural à la civilisation urbaine. Des bêtes et des hommes Penser les constructions agricoles, c'est penser aussi bien le logement des animaux que celui des hommes, pour produire un environnement plus sain, plus fécond et, plus rentable. Les réflexions sur les deux thèmes se croisent. Si les bêtes suscitent des questions plus techniques concernant l'optimisation de leurs abris, l'amélioration de l'habitat humain est un impératif destiné à moraliser les comportements et à lutter contre une désaffection de la main-d'oeuvre ouvrière attirée vers les villes. Esthétique et démocratisation Les nombreuses publications qui témoignent de cette volonté d'extension de l'architecture aux territoires agricoles ont également une ambition culturelle et esthétique. Des folies rustiques de l'aristocratie (comme le "Hameau de la Reine" de Marie-Antoinette), aux établissements agricoles industriels, s'y dessine la dialectique universelle de l'utile et du futile, du nécessaire et du superflu. Les manuels d'architecture rurale, comme les traités d'architecture classiques, s'efforcent de couvrir toutes les questions qui se posent aux constructeurs : choix du site et des matériaux, conception des plans, etc. Ces publications témoignent aussi d'une démocratisation de l'architecture en s'adressant à de nouvelles classes de propriétaires et en traitant de programmes modestes : clapier, bergerie, toit à porcs ou chenil. Une question actuelle Les théories d'architecture rurales reflètent l'opposition d'un monde rural et d'un monde urbain. L'exemple de François Cointeraux (1740-1830) qui se présentait, vers 1800, comme le seul architecte ayant pratiqué l'agriculture est une exception. La nouvelle science qu'il propose, l'"agritecture", conjuguant logique architecturale et logique agricole, fait écho aux questions d'aujourd'hui : celles d'une architecture durable respectant au mieux le territoire où elle s'inscrit, celles aussi d'une urbanisation s'étendant progressivement à l'ensemble des territoires habités, qui efface l'ancienne opposition ville-campagne et l'ancienne coupure entre citadins et paysans.

09/2014

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Musique, danse

Images de femmes. Avec 1 CD audio

La place des femmes dans la société : un thème d'une brûlante actualité... depuis des siècles !! Il est de telles évidences, si profondément ancrées dans nos cultures et dans nos comportements, qu'on a parfois du mal à les reconnaître, à les discerner ou, tout simplement, à les admettre. Ainsi, malgré une pléiade de lois autour de la parité hommes-femmes, force est de constater que les inégalités persistent toujours dans de nombreux domaines et que les bonnes intentions sont rarement suivies d'effets. Dès lors, la prise de conscience de cette situation, condition nécessaire pour faire réellement évoluer les choses, passe par des chemins bien plus efficaces que l'action politique, autrement dit par l'éducation. L'objectif de ce nouvel opus consiste à faire de l'art, de la musique et de l'histoire les vecteurs d'une approche différente pour sensibiliser les nouvelles générations à l'importance des rôles et fonctions que la femme a occupé aussi bien dans les mythologies des mondes antiques qu'au XXIe siècle. Agrémenté de nombreuses illustrations, tant graphiques que sonores, ce large survol apporte une autre regard sur l'histoire de l'humanité qui a trop souvent fait de la femme un "homme partiel", voire "un être invisible". Bref, qu'elles soient sainte, sorcière, chef de guerre, philosophe, maître à penser ou stratège politique, diverses figures exceptionnelles sont ainsi abordées (Hypathie d'Alexandrie, Cléopâtre, Jeanne d'Arc, Christine de Pisan, Yennenga, Isabelle d'Este, Louise Labbé, Olympe de Gouge, Anna Zingha, Kimpa Vita, Lalla Fatma N'soumer, Marianne, Louise Michel, Mary Shelley, Ada Lovelace, Victoria, Tarenorer, Joséphine Baker, Alexandra David-Néel, Rosa Parks, Aung San Suu Kyi, Mère Térésa, Soeur Emmanuelle...). Par ailleurs, Jérôme Dorival s'attache à présenter les vies et oeuvres de quelques rares compositrices qui ont jalonné l'histoire de la musique : Hildegard von Bingen, Francesca Caccini, Elisabeth Jacquet de La Guerre, Louise Farrenc, Fanny Hensel-Mendelssohn, Clara Schumann, Germaine Tailleferre, Yi-Xu... et Hélène de Montgeroult (indépendamment de la qualité de son oeuvre, trop méconnue, il faut découvrir l'histoire de sa rocambolesque traversée de la Révolution française !! ). De plus sera proposé un dossier consacré à la portraitiste Elisabeth Vigée La Brun et à la présence de la musique dans son oeuvre... De son côté, Claude Dietrich décrypte les parcours atypiques de plusieurs femmes qui se sont illustrées dans les domaines de la chanson (Edith Piaf, Marlène Dietrich...), du cinéma (Marilyn Monroe, Greta Garbo...) ou du jazz (Bessie Smith, Billy Holiday, Ella Fitzgerald) ainsi que l'écoute d'oeuvres marquantes. Enfin, Phalika Ngin nous entraînera dans le sillage de deux reines (Indradevi et Jayarajadevi) qui, au cours du XIIe siècle, ont marqué par leurs initiatives diverses tout le royaume khmer (Cambodge) alors à son apogée. Un grand pan de l'histoire trop souvent ignoré par l'Occident nous est ainsi révél

02/2016

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Pléiades

Les Liaisons dangereuses ou Lettres

Il y a des livres dont le succès ne surprend personne. Les Liaisons dangereuses, en 1782, n'est pas de ceux-là. L'auteur, un officier d'artillerie, n'a guère de réputation dans le monde des Lettres. Son libraire prévoit un tirage convenable, mais prudent : 2000 exemplaires. Le roman sort en mars. On se l'arrache. On le dénonce, on l'admire, on le dénonce en l'admirant. C'est «le mécanisme même de la scélératesse développée dans tous ses ressorts». Chacun fait des «applications» : de quel libertin réel ce «délicieux infâme» de Valmont est-il le portrait ? L'auteur n'est pas épargné : «Parce qu'il a peint des monstres, on veut qu'il en soit un.» Le libraire, lui, ordonne une réimpression. Cela ne fait que commencer. Il est difficile de cerner les raisons d'un succès. À écouter les premiers lecteurs, celui des Liaisons tiendrait en partie à l'ambiguïté du livre. L'auteur est-il lui-même un Valmont de garnison, ou a-t-il au contraire fait oeuvre morale en dénonçant les mauvaises mours ? Vaine question : Laclos a très habilement décentré la question morale. Et puis, quand on aurait expliqué les motifs du succès, que dire de sa durée ? Les livres à la mode se démodent ; pas les Liaisons. Très vite, les héros se mettent à vivre dans l'imaginaire du public. Bientôt, ils montent sur le théâtre. Marie-Antoinette chante Les Adieux de la présidente de Tourvel, romance. Les imitations, suites ou «suppléments» fleurissent. Les rumeurs circulent. On aurait interdit la vente de l'ouvrage. Mais la première condamnation attestée date de 1823 : la Restauration n'a pas apprécié cette peinture de la société d'Ancien Régime. Plus tard, la critique marxiste verra dans le roman le pamphlet politique d'un homme déçu par l'aristocratie. Des écrivains, Baudelaire, Gide, Suarès, Giraudoux, Malraux, apportent leur pierre à l'édifice. Et des illustrateurs : à chacun sa lecture, du néoclassicisme aux éclairages les plus crus. On continue à s'emparer des héros de Laclos pour leur faire vivre d'autres aventures. Chez Pascal Quignard, Merteuil exilée rencontre Jane Austen. Certaines incarnations font date. Jeanne Moreau est aussi inoubliable au cinéma en 1959 (Les Liaisons dangereuses 1960 de Roger Vadim, dialogues de Roger Vailland) qu'au théâtre en 2007 (Quartett de Heiner Müller, 1982). Il y aura d'autres pièces, d'autres films, d'autres actrices (Glenn Close) regardées par d'autres écrivains (Philippe Sollers), deux cents ans après une Révolution dont l'oeuvre de Laclos aurait été l'une des «causes secrètes». On peut désormais tout savoir des Liaisons sans avoir lu le roman. Mais on peut aussi le lire : après tout, c'est l'un des plus grands livres qui soient. Il est publié ici d'après une édition rare, datée de 1787 et sans doute préparée par Laclos lui-même. Suit un éventail de réactions, de critiques, d'adaptations, de continuations et d'images qui

03/2011