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Critique littéraire

Les espaces intimes féminins dans la littérature maghrébine d'expression française

Le choix de traiter des espaces intimes de la féminité dans la littérature maghrébine de langue française s'est imposé au vu des changements historiques de grande envergure qui se sont produits ces dernières années au sein des sociétés maghrébines, et dans le monde arabe en général, avec l'avènement de ce qu'on a coutume d'appeler maintenant "le printemps arabe". Ces profondes mutations nécessitent une étude du statut de la femme dans ces sociétés, tel qu'il se manifeste dans la production littéraire. Ce volume se propose de faire le point sur le statut de la femme au Maghreb, tel qu'il est métaphorisé dans le système littéraire ; certaines thématiques reviennent comme un leitmotiv dans la majorité des essais, témoignant ainsi de leur centralité et de leur pertinence, chaque contribution apportant un éclairage différent sur la question et oeuvrant à une mise au point susceptible d'élaborer une synthèse des modélisations diverses et plurielles de la femme en tant que sujet et objet narratif, et donc discursif', de cette même littérature. Ce n'est pas pur hasard, mis à part les essais sur Ben Jelloun et Zaoui et quelques références à d'autres écrivains-hommes de renom, comme Dib, Feraoun, Boudjedra, si tout le volume manifeste, principalement, les expressions variées de l'écriture féminine d'origine maghrébine, qui connaît un grand essor ces dernières années, autant au Maghreb que sur le territoire français. Ces romancières oeuvrent, non seulement à la réappropriation de la parole féminine, mais aussi à un redressement historique, puisque la part de la femme dans les mouvements et guerres de libération avait été occultée par les hégémonies installées dans ces pays au lendemain de la colonisation.

11/2014

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Littérature française

DOUBLE JEu

Victor Gagnaire, alias Jadoub, est le profil type du quinquagénaire, confortablement assis dans son fauteuil de Commissaire, après avoir déjà reçu quelques lauriers de notoriété et de prestige dans sa profession. Le personnage n'est pas spécialement macho, mais très réfractaire aux contraintes de la vie de couple légalisée auprès de Monsieur le Maire. C'est un homme qui ne se prive pas d'user de ses charmes et de son charisme auprès du sexe opposé avec des atouts faisant abaisser les cartes d'éventuels concurrents. Comme le chasseur se met en quête des plus beaux papillons, il collectionne les conquêtes féminines comme une gourmandise de l'existence pouvant paraître insouciante, sans pour cela les épingler en trophées de chasse. Cette belle pointure de la Police Judiciaire possède également un atout qui lui permet d'arriver au bout de ses enquêtes les plus compliquées. Il s'agit des Echecs, une passion dans laquelle il a atteint un niveau lui permettant de s'affronter à toute catégorie de joueurs, et de préférence les plus chevronnés. Mystérieusement, la puissance de concentration et le travail de stratégie, imposés par cette discipline, l'aident souvent à élucider ses enquêtes. Cependant celle, dans laquelle il vient de s'investir, concernant le meurtre de trois jeunes filles, va l'entraîner dans un imbroglio aux apparences inextinguibles. Un jeu de coïncidences étranges l'amène à s'adonner à de sérieuses introspections par le biais de ses parties d'Echecs, où ses flashs et visions l'invitent peu à peu à constater que le hasard n'a plus sa place, et qu'il est bien investi d'un don de médium. Une intrigue dans laquelle le paranormal occupe une place non négligeable, sur un fonds d'Echecs !

03/2013

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Critique littéraire

Correspondance 1951-1990

Imaginons un lecteur curieux et ignorant tout des deux protagonistes de cette longue conversation. Il découvrirait par hasard ce volume. C'est sans doute lui, le lecteur sans a priori, qui savourera le plus sa première lecture, car il en vivra, pas à pas, le déroulement progressif, celui d'une histoire d'amour. Elle apparaît dans sa banalité comme dans son extraordinaire, avec cette chance supplémentaire qu'elle est écrite par un styliste hors pair et par son émule douée. Ainsi notre lecteur suivra-t-il les remous de leurs coeurs capricieux (il l'aime, elle l'aime moins. Il la persuade, elle se laisse faire. Elle a des amants, il souff re. Il la maltraite, elle se rebelle). Il verra la relation s'aff ermir : il lui enseigne, elle apprend. Ils se marient. Ils achètent un appartement. Elle lui off re un fouet, elle lui raconte ses aventures. Il bricole, elle décore. Il voyage. Elle écrit. Etc. Cette chronique d'un amour construit peut se lire comme telle, hors contexte, hors références et personnages illustres (et on en croise ici, des personnages illustres et éclectiques, à commencer par Jérôme Lindon en jeune éditeur courageux, Barney Rosset en hôte généreux et approximatif, Roland Barthes, Claude Simon, Alain Resnais, Pierre Alechinsky et tant d'autres). Elle ne fi nit pas. Elle se prolonge jusque dans l'écriture du livre que Catherine Robbe-Grillet publie en même temps que cette Correspondance, et qui s'intitule Alain. Ce volume est présenté et annoté par Emmanuelle Lambert (Imec), commissaire d'exposition, auteur de catalogues et d'articles et éditrice de deux recueils d'Alain Robbe-Grillet à qui elle a consacré le récit Mon grand écrivain (Les Impressions nouvelles, 2009).

10/2012

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Beaux arts

Esthétique des fluides. Sang, Sperme, Merde dans la peinture française du XVIIe siècle

La représentation picturale des différents fluides corporels - larmes, sang, lait, ou encore bave, excréments, sperme ou sueur - paraît pouvoir réaliser l'exceptionnelle conjonction de l'objet visé par le projet mimétique et de la matière employée. Ce qui est représenté, l'est avec l'élément même de la représentation et exalte visuellement ce qui en est l'essence : la liquidité, la fluidité, l'écoulement. Une telle conjonction semble devoir écarter non seulement la signifiante des fluides, guère interrogée par l'histoire de l'art, mais jusqu'à l'intermédiaire qui semble nécessaire à la réalisation de la représentation : l'artiste, son pinceau et son art, coupables de réintroduire la forme trop maîtrisée, la ligne excessivement arrêtée, la matière figée. C'est, anecdote célèbre et l'un des mythes constitutifs de la peinture occidentale, l'origine de la fameuse " écume " du chien haletant de Protogenes, ou celle des chevaux d'Apelle ou de Néalcès évoqués par Pline, fluide organique complexe et instable dont l'impossible représentation fut finalement réalisée non par les moyens communs de l'art et l'intentionnalité usuelle de l'artiste mais par le " hasard " et la " fortune " du jet furieux d'une éponge, qui peint et dépeint simultanément, sur la peinture imparfaite : " C'est ainsi que, dans cette peinture, la chance produisit l'effet de la nature. " Ce défi représentatif est à nouveau relevé au XVIIe siècle par trois peintres qui s'illustrèrent alors par leur maîtrise de la peinture religieuse, de la peinture mythologique et du paysage : Philippe de Champaigne, Jacques Blanchard, et Claude Le Lorrain. Dans leurs oeuvres, la représentation des fluides, où s'origine toute une esthétique de la fluidité, de la liquidité, de l'écume, de la plasticité et de nos modernes " flux ", convoque simultanément la spiritualité, la mystique, l'érotique et la politique du Grand Siècle.

11/2011

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Policiers

Parcours santé

Voilà six ans que Joseph et Mariette s’écrivent. Lui est en détention à Paris, elle vit seule sur la côte bretonne. Leur correspondance a commencé grâce à une petite annonce et se poursuit maintenant à un rythme des plus soutenu, au point qu’ils sont sans doute l’un pour l’autre ce qu’ils ont de plus cher. Mais ils ne se sont jamais vus, pas même en photo. Aussi, quand Joseph lui annonce qu’il a deux jours de permission, Mariette s’arrange pour être devant la prison de la Santé à l’heure dite. Mais si elle est curieuse de le voir, elle ne tient pas à le rencontrer – tout deviendrait trop compliqué, croit-elle. Le hasard en décide pourtant autrement : la voiture que force Joseph pour partir en virée est celle dans laquelle se cachait Mariette, allongée sur la banquette arrière, et, sans pour autant révéler son identité, la voilà lancée avec lui sur la piste de la femme de ses rêves, “sa” Mariette. Au fil de leur voyage, confrontés à une situation à laquelle ils n’étaient pas préparés, les deux personnages se dévoilent : Joseph confesse à sa compagne imposée du week-end le lâche crime qui lui a valu la prison et qu’il n’a jamais osé avouer à Mariette, de peur de perdre son affection ; quant à Mariette, généreuse et spontanée, elle se révèle à l’occasion pusillanime et égoïste, trahissant par son mensonge des années de complicité épistolaire. Mais quand on commence à mentir, ne serait-ce que par omission, à quel moment peut-on s’arrêter ? S’il présente parfois la fraîcheur et l’humour de la comédie romantique, le road movie de ce couple mal assorti est bien un roman à l’amertume inquiétante, de plus en plus noir.

01/2013

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Littérature française

Ne me cherchez pas

"Le reste de la phrase se perdit dans la confusion de pensées et, d'un coup, Juliette lança l'archet sur les cordes du violon. Nue, absolument nue, elle fit jaillir les sonorités incomparables de sa musique. Les notes semblaient voler clans une grâce absolue, une inspiration puisée dans un tempo poignant. Un frémissement émotionnel surfant sur l'écume d'une vague. Un jeu d'une puissance éperdue, des salves passionnelles irrésistibles. C'était une musique qui envahissait les sens soumis au délectable joug de la mélodie, des subtilités des enchaînements, une intensité magistrale. Dans la pureté du jeu, Juliette déployait des arpèges, une révolte intérieure saisissante, la densité d'un feu, une puissance absolue. Dans cette constellation d'harmonies, l'âme plongeait dans ce flot à vitesse réglée d'éclats cadencés. Du haut de cette falaise, d'éboulis en éboulis, j'étais précipité jusque dans la gorge des sons, dans ces coulées d'éblouissements, leurs énergies saisissantes. Une atmosphère de brûlots érotiques, la défiance, la violence en huis clos. Puis, au coeur de cette emprise, cette partita pour violon numéro 2 de Bach livra des émotions qui allèrent jusqu'à bouleverser la profondeur de l'âme quand se fit entendre l'invincible note bleue. Jean Philippe Kempf livre ici un roman qui met en scène l'histoire d'un homme confronté au hasard. En effet, flânant dans une librairie, il trouve un journal intime. À partir de sa lecture va naître en lui un sentiment d'amour unilatéral. Une grande plongée dans les sentiments sans cesse jouant entre le vrai et le faux. Un livre qui permet de comprendre toute la magie des émotions se mêlant au profond étonnement devant les enchaînements de cc que sont les circonstances. Et puis cet embarras parfois de se sentir incapable de déchiffrer le spectacle de l'inconnu.

09/2012

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Littérature française

Passé simple

"A quoi tient le hasard ? A quelques cartons rouges en guise de tickets-restaurant. Il faudrait toujours se méfier de la couleur du sang. A la moindre écorchure, il coule dans une cascade de vermillon, laissant peu de place à la survie. Il creuse le sillon des larmes". Dans un salon du livre, Sarah Castan dédicace son premier roman. Elle fait la connaissance de Martin Dolbec, un auteur à la réputation établie. Subjuguée par cet homme, elle occulte délibérément la complexité de son caractère, l'ambiguïté de son attitude ainsi que les zones d'ombre qu'il entretient autour de son personnage. "Il aurait pu dire n'importe quoi, elle aurait ri car c'était à lui qu'elle souriait, au foulard rouge parfumé d'absinthe et de citronnelle légèrement poivrée. Elle était amoureuse. Légère, déliée, elle riait, elle riait, se persuadant de la réciprocité de cette émotion particulière et délicieuse qui rend un peu bête et annihile toute retenue". Fragilisée par cette relation tortueuse, elle trouve une oreille attentive auprès d'Adrien, son grand-père de substitution. Il bine, il sarcle, il plante et il parle aux oiseaux. Philosophe, il lui dit que ces moments tout simples le rapprochent du sacré, de l'essentiel et que c'est ainsi qu'elle doit entrevoir la vie. Le bonheur tient à si peu de rien. "Adrien, tu m'apprendrais à l'apprivoiser le si peu de rien ? J'ai peur de ne pas être très douée. Dès que je le frôle, il s'éclipse. Il m'en veut peut-être de ne pas avoir la main verte". "Jardiner, ça s'apprend Sarah, à toutes les saisons et à tous les âges".

09/2010

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Histoire de France

La ténébreuse affaire dreyfus. Tome 1, Anticatholicisme et antijudaïsme

L'affaire Dreyfus n'a pas surgi au hasard, à la jonction des XIXe et XXe siècles, dans la société française bouleversée par trois quarts de siècle d'une révolution industrielle menée de façon inhumaine au plan social. Depuis 1830, la France est dominée par une nouvelle trinité, celle des financiers, des entrepreneurs et des grands négociants. On ne peut rien comprendre à la déchirure d'une partie de l'opinion publique, provoquée par cette affaire, si l'on fait abstraction du contexte économique et social ou de la guerre déclenchée contre l'Eglise catholique, la religion de la très grande majorité des Français de l'époque, par des politiciens, davantage voués au service de la nouvelle trinité dominante qu'à celui de la nation. L'antijudaïsme (mal dénommé " antisémitisme ") n'est que l'une des composantes, très médiatisée il est vrai, de la guerre opposant les vrais maîtres du régime aux réformateurs de tous bords et à l'Eglise qui, sous la houlette d'un très grand pape, Léon XIII, se détache progressivement des vaincus de 1830, l'aristocratie terrienne et la bourgeoisie de robe, et repousse le " libéralisme économique " tel qu'il est pratiqué. L'affaire Dreyfus survient, non pas dans un " monde en mutation " (la transformation économique irréversible est achevée depuis plusieurs décennies), mais dans une société instable où s'affrontent durement les dévots de trois cultes irréductibles. On a tenté de décrire cette guerre, où tous les coups même les plus bas paraissent bons, opposant les révolutionnaires répartis en de multiples chapelles rivales, l'Eglise catholique elle-même fort désunie et les adorateurs du Progrès et de la Richesse, élevés au rang de nouvelles divinités de la République.

03/2011

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Littérature française

Bakou, derniers jours

En 2003, de retour d'Afghanistan, j'avais dû m'arrêter à Bakou, Azerbaïdjan. Je logeai dans un hôtel portant le nom, Apchéron, de la péninsule sur laquelle est construite la ville. J'écrivais alors Suite à l'hôtel Crystal un livre composé d'une quarantaine d'histoires se déroulant dans des chambres d'hôtels à travers le monde. Le nom de l'Apchéron, si proche de celui du fleuve des morts de la mythologie grecque, me suggéra l'idée d'y mettre en scène mon propre suicide. La notice biographique sur la couverture du livre mentionnait mes lieux et dates de naissance et de mort : Boulogne-Billancourt, 1947 - Bakou, 2009. Depuis 2004, j'étais donc mort en 2009 à Bakou, dans la chambre 1123 de l'hôtel Apchéron. À mesure que se rapprochait cette fatidique année 2009, les recommandations se faisaient plus pressantes : surtout, si par hasard tu es invité à Bakou en 2009, n'y va pas ! Ces amicales mises en garde firent évidemment naître en moi l'idée qu'au contraire je devais m'y rendre pour honorer une sorte de rendez-vous, et y demeurer assez longtemps pour laisser à la fiction de ma mort sur les bords de la Caspienne une chance raisonnable de se réaliser. Ce livre est en quelque sorte le journal de mon séjour dans la ville où j'étais supposé mourir. Portraits, choses vues, rêveries, lectures, notes de voyage, évocations de figures du passé, etc. Naturellement, il s'agissait d'un jeu, commençant par un jeu de mots, mais tout de même ce jeu donnait une certaine coloration à mes pensées, orientait jusqu'à un certain point mes imaginations et même mes regards.

02/2010

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Histoire de France

Deux hommes sur un cheval. L'homosexualité masculine au Moyen Age

Avec ce volume consacré à l'homosexualité masculine au Moyen Age, Didier Godard poursuit son projet d'écrire une Histoire des sodomites de l'avènement du christianisme à la Révolution française. Le grand public, dans l'idée qu'il se fait du Moyen Âge, n'est pas préparé à accorder une place importante à l'homosexualité masculine à cette époque. La volonté des théologiens médiévaux de faire silence sur la question a été efficacement relayée par les pudeurs des historiens. Pourtant ce n'est pas un hasard si le sceau de l'ordre du Temple représentait deux templiers sur le même cheval. Il constitue une bonne illustration de la place que tenait l'amour entre hommes dans la société chevaleresque et féodale. Tout au long de cette étude très riche, le lecteur rencontrera aussi bien des héros de sagas nordiques que des poètes andalous, des hérétiques que des papes, des esclaves que de puissants monarques, dans un contexte où l'état des mœurs et des mentalités limitait fortement l'efficacité des interdits prononcés par l'Église. Écrire l'Histoire, et en particulier cette histoire, c'est s'impliquer d'autant plus dans les enjeux de son temps que l'on paraît s'en éloigner davantage. Évoquer les unions médiévales entre personnes de même sexe, c'est éclairer nos débats sur le PACS et le mariage gay, en montrant qu'ils ne sont pas aussi nouveaux que nous le croyons, qu'ils répondent à un besoin permanent des sociétés humaines. Retracer la naissance conjointe de l'homophobie et de l'antisémitisme, la persécution médiévale des sodomites, des hérétiques, des sorcières, c'est enrichir la réflexion, plus que jamais nécessaire à notre époque, sur la liberté, la tolérance, l'acceptation de l'autre et la capacité des hommes à vivre ensemble, par-delà leurs différences.

08/2003

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Littérature française

Allons voir plus loin, veux-tu ?

Il y a quatre personnages, très différents. Christine, qui dirige une agence de voyages, se sent épuisée sans raison. Tout devrait lui sourire pourtant. A cinquante ans, elle s'est organisée une existence active et libre. Mais, sans qu'elle ait jamais osé se l'avouer, la peur de vieillir la mine. Paul, le paysan, un homme sensible et doux, n'a jamais pu s'arracher à la famille de brutes dans laquelle il est né. Solange, guichetière à la SNCF, en veut au monde entier et d'abord à elle-même. D'où vient cette hargne qui l'habite ? Luc, à force de se battre pour sauver son couple du désastre, est au bout du rouleau, psychologiquement et matériellement. Il n'y a pas de liens entre ces deux femmes et ces deux hommes, sauf de brèves rencontres de hasard. Mais, tous les quatre vont vivre, dans des circonstances imprévues, ces moments où l'on est brusquement mis en face de soi-même et où l'on prend conscience des impasses où l'on s'est engagé. Chacun à sa façon accepte enfin de changer, de se libérer des entraves, d'échapper au sort auquel il se croyait condamné. Quand on change, tout change autour de soi. Christine, Paul, Solange et Luc se croiseront alors, se reconnaîtront. Leurs histoires n'en feront plus qu'une. Après les orages et les déchirements, une harmonie nouvelle naît, comme une chose due à ceux qui savent craquer quand il le faut et faire face quand il le faut, avec courage et humilité. On ne peut plus quitter les personnages d'Anny Duperey. Ce sont des amis fraternels. On n'oublie plus les scènes émouvantes, cocasses, violentes, subtiles, au cours desquelles ils se révèlent à eux-mêmes et à nous.

08/2002

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Pléiades

Romans. Tome 1

Ramuz - voilà un cas. Qu'un écrivain de cette dimension puisse être aussi méconnu, cela dépasse l'entendement. En Suisse, son pays d'origine, il est un monument historique. En France, de son vivant, il fut presque célèbre, et souvent mal compris (auteur " rustique ", " romancier de la montagne ", etc.) ; depuis sa mort (1947), il est peu réédité, peu lu. Il y a des absences dont on se console. Mais connaître Ramuz, c'est vouloir aussitôt le faire connaître. La Pléiade publie donc ses vingt-deux romans. Ils mettent en scène des paysans, la nature y est omniprésente, ils ne sont pas écrits en français standard : voilà pour la surface des choses - c'est elle qui a pu faire taxer Ramuz de régionalisme. Mais creusons un peu. Ramuz traite la nature comme Cézanne ses paysages : il la réduit à ses lignes de force, le pittoresque n'est pas son affaire. Sa montagne n'est pas moins réinventée que les collines mississippiennes de Faulkner. Ses paysans, dépouillés, " élémentaires ", et à vrai dire fantasmés, il fait d'eux l'équivalent des rois de Racine : des hommes en proie à la fatalité. Ses sujets - l'amour, la mort, la séparation des êtres - sont ceux des tragiques : aussi universels qu'intemporels. Quant à sa langue, pure création, constamment rythmée, elle repousse les bornes de la syntaxe et sert une narration qui conduit le roman aux limites du genre : il " doit être un poème ". Ramuz étonne. Conformistes s'abstenir. Mais ce n'est évidemment pas un hasard si des écrivains aussi différents (et le mot est faible) que Claudel et Céline l'ont aimé. Pour qui attend du roman autre chose que l'éternelle répétition de modèles et de discours convenus, il sera une découverte majeure.

10/2005

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Photographie

Diane Arbus, une biographie

Née en 1923, Diane Nemerov aurait pu suivre les rails de la grande bourgeoisie juive new-yorkaise dans laquelle elle a grandi. Mais, très tôt, son tempérament sombre et rebelle s'affirme et la détache du "moule". Elle refuse d'aller à l'université et, au grand dam de ses parents, se marie à dix-huit ans avec Allan Arbus, son premier amour. Ensemble, ils créeront un studio de photo de mode et collaboreront avec tous les grands magazines de mode américains. Cependant la frivolité et les contraintes commerciales de la mode ne siéent pas à Diane. Munie de son Leica, elle commence à exercer son oeil autrement, pendant les longues séances de pose avec les mannequins. Elle attendra pourtant le début des années 60 pour s'écarter encore de la route et aller chercher ses propres visions, au hasard des rues de New York, dans les bas-fonds, là où aucun photographe ne s'était encore jamais aventuré. Ses modèles malmènent les conventions sociales, sexuelles, physiques. Monstres de foire, travestis, nains, géants, jumeaux, les freaks la fascinent parce qu'ils défient les normes et interrogent sans cesse le visible. Exploratrice insatiable, Diane Arbus repousse les limites, cherche, fouille, se heurtant ainsi aux violents rejets d'un public qui n'a encore jamais vu ça. Proche de Richard Avedon, de Marvin Israel et du groupe Condé Nast, sa vie nous entraîne dans le New York bouillonnant des années 60. Photographe décisive et femme fragile, Diane Arbus connaîtra le destin des icônes tragiques de l'Amérique. La biographie de Patricia Bosworth est à ce jour la somme la plus complète et la plus détaillée sur la vie et l'oeuvre de Diane Arbus.

01/2007

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Pléiades

Romans. Tome 2

Ramuz - voilà un cas. Qu'un écrivain de cette dimension puisse être aussi méconnu, cela dépasse l'entendement. En Suisse, son pays d'origine, il est un monument historique. En France, de son vivant, il fut presque célèbre, et souvent mal compris (auteur " rustique ", " romancier de la montagne ", etc.) ; depuis sa mort (1947), il est peu réédité, peu lu. Il y a des absences dont on se console. Mais connaître Ramuz, c'est vouloir aussitôt le faire connaître. La Pléiade publie donc ses vingt-deux romans. Ils mettent en scène des paysans, la nature y est omniprésente, ils ne sont pas écrits en français standard : voilà pour la surface des choses - c'est elle qui a pu faire taxer Ramuz de régionalisme. Mais creusons un peu. Ramuz traite la nature comme Cézanne ses paysages : il la réduit à ses lignes de force, le pittoresque n'est pas son affaire. Sa montagne n'est pas moins réinventée que les collines mississippiennes de Faulkner. Ses paysans, dépouillés, " élémentaires ", et à vrai dire fantasmés, il fait d'eux l'équivalent des rois de Racine : des hommes en proie à la fatalité. Ses sujets - l'amour, la mort, la séparation des êtres - sont ceux des tragiques : aussi universels qu'intemporels. Quant à sa langue, pure création, constamment rythmée, elle repousse les bornes de la syntaxe et sert une narration qui conduit le roman aux limites du genre : il " doit être un poème ". Ramuz étonne. Conformistes s'abstenir. Mais ce n'est évidemment pas un hasard si des écrivains aussi différents (et le mot est faible) que Claudel et Céline l'ont aimé. Pour qui attend du roman autre chose que l'éternelle répétition de modèles et de discours convenus, il sera une découverte majeure.

10/2005

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Sciences politiques

La démocratie, état critique

Ces dernières années, l'extraordinaire fortune du terme « gouvernance » n'est certainement pas due au hasard, pas plus que la terminologie de l'évaluation et celle de la transparence qui l'accompagnent. « Gouvernance », « évaluation », « transparence » : voilà la nouvelle trinité d'une religion elle-même nouvelle, la religion managériale. Mais cette gouvernance est-elle compatible avec la démocratie ? Ne s'apparente-elle pas plutôt à une technologie gestionnaire qui aurait pour objectif à la fois d'esquiver la démocratie et, à terme, de lui substituer un nouveau paradigme de légitimité ? C'est là l'un des points majeurs que cet ouvrage tente d'élucider.Le paradigme de la légitimité démocratique a été attaqué de trois côtés : par la mondialisation du capitalisme, par des pratiques de gouvernance qui ruinent la dimension publique du politique et par une dérive de la démocratie elle-même, soit la distance qui s'est créée entre « la caste de pouvoir » et les citoyens ordinaires. Au-delà du diagnostic de l'état critique de la démocratie, le présent ouvrage a également pour ambition de montrer par quelles voies en sortir. Yves Charles Zarka est philosophe, professeur à la Sorbonne et à l'Université Paris Descartes. Il dirige la revue Cités (PUF) et a entrepris depuis une quinzaine d'année, entre autres choses, de repenser les fondements des démocraties occidentales. Son travail connaît une large réception internationale. Il a récemment publié Le Monde émergent 1 « Lieux » (Armand Colin), Le Monde émergent 2 « L'inappropriabilité de la Terre » (Armand Colin), Repenser la démocratie (Armand Colin) et Refaire l'Europe (avec Habermas) (PUF). Ont également contribué à ce volume : Gianfranco Borrelli (Naples), Maeve Cooke (Diblin), John Dunn (Cambridge), Franck Fischbach (Nice), Christian Godin (Clermont-Ferrand), Christian Lazzeri (Paris-Nanterre), Paul Mathias (Paris), Jacques de Saint Victor (Paris-Saint-Denis), Stefano Petrucciani (Rome), Jacques Taminiaux (Boston), Francesco Saverio Trincia (Rome), Hans Vörlander (Dresde).

10/2012

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Littérature française

Le plus fou des deux

Que répondre à un inconnu qui vous met au défi de l'empêcher de se suicider le soir du réveillon ? Qu'on va l'aider, bien sûr, à changer d'avis. Surtout si, hasard ou prédestination, vous avez déjà été confronté à la même sommation trente ans plus tôt par votre propre père... Marionnettiste célèbre, Lucie Paugham va ainsi commettre l'imprudence de faire entrer un inconnu dans sa vie. Au risque de faire voler en éclats tout ce qu'elle a construit. Illusion, trahison, humiliation et désir de vengeance sont au coeur de ce roman d'une noirceur jubilatoire, dressant l'autoportrait sans concession d'une artiste totale livrée à des passions qui la dépassent. " Ce remarquable portrait de femme est aussi un hommage aux artistes, ces aveugles qui voient autrement. " Marianne- Hubert Prolongeau " Ce qu'on aime chez Sophie Bassignac, c'est sa manière unique de mêler un style allègre, léger, drôle à une profondeur dans l'analyse des sentiments. Sans avoir l'air d'y toucher, elle sonde les complexités non seulement du lien amoureux mais aussi de la relation à l'autre, la tentation de la manipulation, la peur qui inhibe et enferme, l'exigence d'épanouissement de soi et le besoin de se mettre en danger, la vanité toujours en embuscade. Bassignac, c'est un ton unique, des mots parfois crus et cash, ceux de notre quotidien, conjugués à de jolies fulgurances. " La Vie- Marie Chaudey " Sophie Bassignac sait mêler l'allègre au sérieux, le rire aux larmes, la lucidité à l'humour. Le plus fou des deux émeut et séduit à la fois par sa justesse de ton et par une écriture directe et exempte de mièvrerie. " Marianne- Hubert Prolongeau

08/2019

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Histoire de France

Histoire de la révolution française. Tome 1

Pour la nation française, la Révolution est une résurrection. Des profondeurs cachées de l'âme populaire monte un chant glorieux qui abolit une réalité devenue stérile et qui célèbre l'avènement d'une humanité nouvelle. C'est bien ainsi que l'Europe accueillera la parole de la Révolution, comme l'Empire romain, jadis, avait accueilli la parole évangélique: une route jusque-là ignorée s'ouvre, où les siècles futurs trouveront racine. Tel est le paysage où, pendant plus de dix ans, Michelet va s'aventurer, dans une fièvre où l'enchantement et l'angoisse sont constamment mêlés. A travers la Révolution, Michelet s'abandonne à la quête fascinée des passions humaines confrontées à un drame de nature divine, puisque là, l'homme cherche à fonder une histoire antérieurement gouvernée par les dieux. Mais son vrai projet, c'est sa propre résurrection. Comme tout être vivant au cours de son périple terrestre, il est alors en proie à son propre enfer, rongé par le doute, la désespérance et la -mélancolie. Cette image noire de sa propre existence, il va la régénérer en la plongeant dans la lumière. Il en sortira illuminé. Et c'est par là que la lecture de l'Histoire de la Révolution française reste si fondamentale pour tout homme d'aujourd'hui. Car ici est manifesté de manière exemplaire comment, au-delà de nos déchirements ou de nos incertitudes personnelles, une vision amoureuse du passé peut nous aider à retrouver place dans le devenir humain et à restituer ainsi une signification à notre destin individuel si souvent abandonné au hasard. Contre les puissances de mort à l'oeuvre dans notre temps, Michelet a inscrit ici l'histoire dans une polyphonie somptueuse où la Vie éclate avec une bouleversante fécondité.

10/1998

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Histoire de France

Histoire de la Révolution française. Tome 2

Pour la nation française, la révolution est une résurrection. Des profondeurs cachées de l'âme populaire monte un chant glorieux qui abolit une réalité devenue stérile et qui célèbre l'avènement d'une humanité nouvelle. C'est bien ainsi que l'Europe accueillera la parole de la Révolution, comme l'Empire romain, jadis, avait accueilli la parole évangélique : une route jusque-là ignorée s'ouvre, où les siècles futurs trouveront racine. Tel est le paysage où, pendant plus de dix ans, Michelet va s'aventurer, dans une fièvre où l'enchantement et l'angoisse sont constamment mêlés. A travers la Révolution, Michelet s'abandonne à la quête fascinée des passions humaines confrontées à un drame de nature divine, puisque là, l'homme cherche à fonder une histoire antérieurement gouvernée par les dieux. Mais son vrai projet, c'est sa propre résurrection. Comme tout être vivant au cours de son périple terrestre, il est alors en proie à son propre enfer, rongé par le doute, la désespérance et la mélancolie. Cette image noire de sa propre existence, il va la régénérer en la plongeant dans la lumière. Il en sortira illuminé. Et c'est par là que la lecture de l'Histoire de la Révolution française reste si fondamentale pour tout homme d'aujourd'hui. Car ici est manifesté de manière exemplaire comment, au-delà de nos déchirements ou de nos incertitudes personnelles, une vision amoureuse du passé peut nous aider à retrouver place dans le devenir humain et à restituer ainsi une signification à notre destin individuel si souvent abandonné au hasard. Contre les puissances de mort à l'œuvre dans notre temps, Michelet a inscrit ici l'histoire dans une polyphonie somptueuse où la Vie éclate avec une bouleversante fécondité.

10/1998

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Romans historiques

Le matamore ébouriffé

Une famille orageuse descendue des Alpes, tonnerre assorti d'éclairs. Le plus illustre d'entre eux, Gabriel Honoré Riqueti, comte de Mirabeau, tête hurlée de la Révolution française à ses débuts. Né un 9 mars 1749 d'un père génial et cruel, Victor Riqueti, l'auteur célèbre de L'Ami des Hommes, et d'une mère, Marie-Geneviève de Vassan, une indolente du Limousin si endormie qu'elle sait à peine qu'elle existe, l'enfant crie son être lyrique par les bois et les forêts d'un pays où il voit le jour tout à fait par hasard, en Gâtinais, pays du miel et des étangs sourds. Élevé par sa nourrice à la forge du village, il y apprend très vite à tutoyer le feu, d'où cette éloquence de tribun du Tiers Etat qui brûlera l'âme. Aurait-il été guillotiné durant la Terreur ? Il meurt de toute façon avant qu'on l'achève, le 2 avril 1791, épuisé semble-t-il par une vie dissolue, de multiples prisons. La Nation en pleurs accompagne en terre son héros, nais deux ans plus tard, suite à une prétendue trahison, disperse férocement ses restes dans une tourbe anonyme. Au printemps 1796, un homme revient sur les premiers pas de Gabriel Honoré au Bignon, son village natal entre Nemours et Montargis, à la recherche de ce que fut Mirabeau enfant, puis jeune homme, se souciant d'apprendre comment son esprit se levait avec le soleil, se couchait avec les ombres. Les témoins existent encore des premières années. Mais comment démêler le vrai du faux ? Enquête cousue de fils blancs, de fils noirs ? On ignore tout de l'enquêteur, qui semble venir d'un autre temps. L'homme interroge, ajoutant son mystère à celui de ses propres questions.

08/2002

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Critique littéraire

Ma vie

A neuf ans, Marcel Reich-Ranicki quitte la Pologne pour Berlin. En guise d'adieu, sa maîtresse d'école lui dit : " Tu pars, mon fils, pour le pays de la culture. " Mais aux yeux du jeune Marcel, le " pays de la culture " comporte bien des zones d'ombre. Ce sentiment ambivalent le poursuivra toute sa vie : le bonheur qu'il doit à la littérature, à la musique et au théâtre allemands semble indissociable de la barbarie. En 1938, jeune bachelier, Reich-Ranicki subit, le sort de nombreux juifs. Chassé d'Allemagne, il est enfermé avec les siens dans le ghetto de Varsovie où il connaît les pires humiliations : " Nous avons sans cesse tenté d'oublier notre malheur et de refouler notre peur. La poésie était notre asile, la musique notre refuge. " Avec sa femme, Tosia, il survit à l'enfer, par hasard et de manière dramatique : ils parviennent in extremis à s'échapper. Marxiste dans la Pologne d'après-guerre, Reich-Ranicki est le témoin accablé du sort réservé par les vainqueurs communistes aux juifs ayant survécu à l'Holocauste. De retour en Allemagne, en 1958, il devient critique pour l'hebdomadaire Die Zeit, et fait rapidement autorité dans le monde des lettres. En dépit de cette notoriété, il se sentira toujours en marge, éternel étranger. Des écrivains du " Groupe 47 " aux milieux journalistiques, de Bertolt Brecht à Anna Seghers, en passant par Elias Canetti, Thomas Mann, Böll, Frisch, Grass et bien d'autres, Reich-Ranicki esquisse un tableau haut en couleur de la vie littéraire allemande. Cette autobiographie révèle un critique lucide, un conteur de tempérament et un témoin incorruptible du siècle : Ma vie est à la fois un récit d'apprentissage, une chronique, un essai littéraire, une fresque sociale et une confession privée.

03/2001

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Histoire internationale

Histoire du monde au XVe siècle

Le XVe siècle est le temps de l'invention du monde. De Tamerlan à Magellan, depuis l'Asie centrale jusqu'à la capture de l'Amérique en 1492, s'accomplit une première mondialisation. Mais la geste de Christophe Colomb est tout sauf un événement fortuit : elle est précédée, et surtout rendue possible et pensable, par une dynamique globale et séculaire d'interconnexion des espaces, des temps et des savoirs du monde. Elle ne se laisse en rien circonscrire par ce que l'on appellera plus tard l'occidentalisation du monde : les marchands de l'océan Indien, les marins chinois de l'amiral Zheng He, mais aussi les conquérants turcs ont toute leur part dans cette histoire des devenirs possibles du monde, où rien n'est encore écrit. Ni dictionnaire critique ni somme érudite, Histoire du monde au XV siècle se veut un essai collectif davantage qu'une encyclopédie. Faisant alterner les chapitres de synthèse et les textes au ton plus libre éclairant un événement, un personnage ou une oeuvre, le livre se prête à la lecture au long cours comme au hasard du cabotage. Mais dans tous les cas, il s'agit bien de susciter des étonnements par rapprochement et d'éveiller des curiosités par le déplacement du regard. Si l'accent est naturellement mis sur ce qui circule plutôt que sur ce qui cloisonne, s'inscrivant en cela dans les perspectives nouvelles d'une histoire globale attentive aux connexions des lieux et des temps, cette histoire du monde ne se réduit pas à une chronique de la mondialisation : il s'agit aussi de rendre compte des spécificités et des originalités des territoires du monde, des temps du monde, des écritures du monde, des devenirs du monde - ces quatre dimensions inspirant l'architecture d'ensemble du livre.

11/2009

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 39, Septembre 2004 : D'une Cacanie l'autre

La zoologie enseigne que la sommation d'individus diminués peut parfaitement donner un total génial. (Robert Musil, L'Homme sans qualités) Le " couple " formé par Ulrich et Arnheim est plus complémentaire qu'antithétique : ils sont les deux faces d'une même monnaie, celle dont la valeur repose sur l'inaction et l'action, la passivité et l'activité réunies par une même passion de l'analyse et de la critique. Arnheim a prophétisé " la fusion de l'Ame et de l'Économie ". (Michel Host) Aucun des lieux où Musil fait évoluer ses héros ne semble le fruit du hasard : en étudiant de plus près la topographie du roman, je me rends compte que chacun d'eux constitue une partie intégrante de la vie subie, ou décidée, par Ulrich, Agathe, Clarisse, Walter ou Diotime. (Béatrice Commengé) L'Autriche-Hongrie est un Empire de comédie qui ne subsiste que grâce à un effort permanent d'autopersuasion de ses habitants. [...] L'Autriche-Hongrie (à la façon de la France post-gaullienne de la fin du siècle) se contente de survivre à sa propre disparition. (Jean Levi) Le roman est précisément le genre littéraire qui peut renverser les barrières de la fausse respectabilité, de la pudeur imposée et du carcan d'une pseudo-langue idoine et de l'" historiquement correct ". (Denis Wetterwald) On peut préférer à tout, chez Milan Kundera, l'auteur de L'Immortalité, cette tentative pour rendre au roman non seulement sa qualité, mais aussi ce qui lui a été dérobé, la figure d'un homme (encore) unique. (Pascal Dethurens) Le capitalisme consommationniste n'a pas besoin d'adultes, il hait les adultes, trop incontrôlables, trop libres-penseurs, trop divers, il lui faut une humanité de treize ans d'âge mental maxi. (Dominique Noguez)

09/2004

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Critique littéraire

Louise de Vilmorin. Une vie de bohème

Comment connaître quelqu'un dont les yeux changent de couleur selon les interlocuteurs ? Ceux de Louise de Vilmorin sont pailletés de vert pour le peintre Jean Hugo, violets selon Paul Morand, ou encore gris-bleu pour ses amis. La célèbre romancière s'en est toujours amusée, elle qui aimait brouiller les pistes, accentuer ses contradictions et construire sa légende. " Inconstante, je suis fidèle... " répétait-elle à l'envi. Née en 1902 dans une illustre famille de botanistes, Louise a raconté son enfance mélancolique à l'ombre d'une mère peu aimante, auprès de quatre frères joueurs et veillant sur elle. D'une maladie qui lui imposa une longue convalescence, elle conservera un déhanchement qui accentuera son charme et lui donnera le goût de rêver. Tour à tour poète, romancière, scénariste pour Max Ophüls ou Louis Malle, dessinatrice, la femme de lettres réussit tout ce qu'elle entreprend au tournant des années 50. Elle devient l'égérie bohème des artistes de l'après-guerre et, avec sa silhouette impeccable et ses longues jambes, l'icône des couturiers. Dans la maison de ses ancêtres à Verrières, elle tient un salon, le dernier du genre, où sa conversation enjouée attire le Tout-Paris des écrivains, des journalistes, des musiciens. Tout brille, tout pique dans le destin de cette amoureuse de l'amour. Mais, entre Saint-Exupéry et André Malraux, ses amants aux noms célèbres et ses deux maris, connut-elle vraiment le bonheur ? Rien ne fut jamais simple dans la vie de Louise de Vilmorin. Sans nul doute, la vérité de sa personne est à rechercher ailleurs, dans ces révélations cryptées au hasard de lettres redécouvertes, entre les pages de ses romans, dans les recueils de poèmes qu'elle nous a laissés comme un testament gracieux à son image, avec élégance.

10/2019

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Poésie

L'Algérocain

La rencontre de deux poètes de pays différents, c'est le début d'une relation, d'une amitié mais la rencontre entre poètes algérien et marocain, ce sont juste des retrouvailles de famille. Et dans une famille, on s'aime d'abord, puis on discute, ensuite on se chamaille, on se brouille et on se retrouve après avoir longtemps pleuré puis pardonné. C'est comme une "Sirat erahim" (le chemin de la miséricorde) entre nous, ce chemin débute dans notre relation. En réalité, là où la diplomatie a failli, nous les poètes avons maintenu la relation, et aujourd'hui l'idée de faire cet ouvrage se veut comme une élévation de conscience et rappeler que peu de chose nous sépare pour ainsi dire : Rien ! De toutes façons notre détermination et notre générosité séculaire ne permettront à quiconque d'entamer une once de notre fraternité même si nos idées sont différentes sur tout. La poésie, outre son aspect magique des mots, enjambe allègrement les frontières, donne du sens à la vie et au futur et souvent panse les maux nés de la tentative d'annihilation ou de soumission à quelque potentat, de la condition humaine. "Les paroles s'en vont et les écrits restent" . Cet ouvrage se veut comme un témoignage qu'Ahmed et moi présenteront le jour du jugement dernier quand Allah nous posera la question : "Qu'avez-vous fait pour rapprocher les hommes ? Avez-vous combattu ceux qui ont semé la discorde, si oui, comment ? " Tel était notre but : que la sagesse prédomine ! Aucun texte n'est signé pour vous démontrer qu'il vous sera difficile de faire une dichotomie entre le Marocain et l'Algérien. Les textes sont imbriqués au hasard et à l'humeur du jour comme peuvent être deux mains en accolade, les doigts entrelacés.

10/2018

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Critique littéraire

Charles Perrault (1628-1703) ou le plein de soleil

Et si Charles Perrault m'était conté ? La célébrité des contes de Perrault n'a d'égal que l'anonymat de son auteur. Rien ne destinait Charles Perrault à devenir le confident et l'ami de nos bambins. Pourtant l'occasion, le hasard, l'herbe tendre feront de lui, au soir de sa vie, le conteur que tout le monde connaît. D'une famille originaire de Tours, arrangeant et arrangeur, le jeune homme préfère caresser la muse et s'essayer au poète pour atteindre le parnasse littéraire. Mais au XVIIe siècle, comme de tout temps, on ne vit pas d'amour et d'eau fraîche ! Charles joue des coudes et s'appuie sur les épaules de ses frères, Pierre, Claude et Nicolas, pour prendre sa parcelle de gloire. Le plumitif entre au service de Colbert, devient un conseiller avisé, sert consciencieusement un monarque qu'il adule. Il finira par se brûler les ailes aux rayons d'un soleil qu'il ne verra pas s'éteindre. Cette première biographie s'appuie sur les propres Mémoires du conteur ; elle nous entraîne, de façon inattendue, dans ce terreau, bien fourni, d'artistes et de savants sans lequel aucun pouvoir ne peut prétendre à la grandeur. Elle nous emmène dans les allées du pouvoir ou celles, plus buissonnières, des jardins de Versailles. On y découvre un Perrault citadin, casanier, sédentarisé mais tout de même réceptacle des fulgurances intellectuelles de la vieille Europe, un Perrault au coeur de mille et un réseaux, figure clef de compréhension du Grand Siècle notamment dans son rapport avec la modernité ou avec la religion. Acteur discret mais témoin privilégié, Perrault, en se racontant dans ses Mémoires, nous raconte également les mesquineries, les petites trahisons, les enthousiasmes et l'abnégation parfois, de ses semblables. Une comédie humaine, somme toute !

07/2017

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Littérature française

Mauvais vent

Un dégradé de gris, une prépondérance de notes sombres avec, ici ou là, quelques touches de clarté, voici résumé le recueil que vous tenez entre vos mains. On y croise tous les artifices que l'être humain déploie pour se faire une place au soleil, dût-il, pour cela, asservir ceux qui croisent sa route. On y rencontre aussi quelques quidams prêts à jouer à la roulette russe leur vie et celle de leurs proches dans le seul but d'améliorer le quotidien. Que dire de ces ados inconscients, lancés à pleine vitesse, de cette organisation déterminée à faire un exemple aux yeux du monde ou encore de ce père ravagé, incapable de tirer un trait sur la perte de son enfant ? Ils sont un peu de nous, nous qui nous débattons tant que nous pouvons pour nous extirper du marigot. Qu'on les juge ou non, ils sont là, bien en chair et nous donnent à voir cette face sombre qui sommeille en chacun de nous. Au hasard des pages, on croisera heureusement la route de plus estimables personnages. J'en veux pour preuve ces hommes venus rendre une justice implacable, bien que tardive ou ce ligérien, ému par le message contenu dans une bouteille jetée au fleuve... Enfin, certaines nouvelles refusent de prendre position. Elles disent, elles racontent, elles nous mènent au coeur de destins foudroyés quand ils ne se consument pas à petit feu. Parmi ces histoires ancrées dans le réel, deux échappent à la règle et s'autorisent une incursion dans le surnaturel. Il y est question d'un vent mystérieux que des colonnes de marcheurs s'entêtent à vouloir suivre ou d'un détour fatal tout bonnement inexplicable... Comme le déclamait naguère une célèbre chaîne de magasins, ici, "il y en a pour tous les goûts" . Qu'on se le dise !

11/2015

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Littérature française

Le Mausolée de la Réellion - Essai de fiction réelle

Au sujet de cette Réellion, l'on raconte que nous devons le terme même à l'un des médecins qui étaient sur place, ce fameux 1er avril, dans un Centre hospitalier de Montréal, au moment d'éclosion du premier cas. Personnellement, je ne croyais pas que le discours médical était en mesure de définir la chose ; qu'il faudrait chercher plus loin pour comprendre ce qui se produit réellement dans et à travers cette Réellion. C'est ce que j'ai fait. Durant la première année de mon mandat, je croyais, à l'instar de mes collègues, que le dénouement de cette Réellion devait nécessairement passer par un procédé technique ; qu'il suffirait d'élaborer artificiellement un habitacle qui établirait momentanément un lieu de passage entre la vie intra-utérine et l'espace ambiant pour rétablir les fonctions vitales des foetus, adaptées aux mutations atmosphériques. Je compris rapidement qu'il ne fallait pas procéder de façon médicale pour dénouer ce chaos. Je sentais, sans pouvoir l'expliquer, que l'univers médical faisait partie de la donne ; que Réellion et corps médical allaient de pair, que l'un n'allait pas sans l'autre, l'un étant conséquence, aboutissement, réalisation de l'autre. Je décidai donc de concentrer mon champ de recherche vers un tout autre point de vue, d'aller voir du côté de l'histoire du destin qui a poussé la bête humaine à se regrouper en horde primitive jusqu'à en venir à célébrer un culte universel qui voue précisément à la médecine un ultime et fatidique salut. A mon grand étonnement, je vis que toutes ces tentatives de recherche convergeaient dans une même direction et me ramenaient sur les lieux du crime, tout près du site où le premier cas de Réellion fut reconnu. Il ne s'agissait fort probablement pas d'un simple hasard.

06/2017

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Littérature française

Le roi, Donald Duck et les vacances du dessinateur

Ce roman est, au sens exact, un "cinéroman" car il mêle deux genres : primo, un roman proprement dit avec son intrigue et ses héros célèbres (Hergé, le père de Tintin, et le roi des Belges, Léopold ; mais, secundo, ce roman raconte le tournage d'un film dont les deux héros, précisément, jouent leur propre rôle. C'est dire que ce "cinéroman" se veut - et est - drolatique, fantaisiste et s'inscrit dans la grande tradition de la fable, de la farce - et, disons-le, du surréalisme le plus délirant. Reprenons : Léopold, le roi des Belges, et Hergé, le père de Tintin, se rencontrent au bord du Lac Léman, en Juillet 1948. En vérité, ils ne sont pas là par hasard : l'un (le roi) est en exil et l'autre (le dessinateur) soigne sa dépression. Ils se confient l'un à l'autre, se racontent leurs vies, et s'efforcent de ne pas trop s'ennuyer dans ce décor de carte postale. Car cette Suisse est un personnage à part entière de ce roman. Un personnage opulent, alpestre, plein de vaches et de chocolats... Mais attention : cette Suisse est, ici, le décor d'un film qui est en train de se tourner et dans le lequel, outre Léopold et Tintin, figurent Donald Duck, Humphrey Bogart, Ava Gardner ou Harold Lloyd. Sommes-nous au cinéma ? Dans un roman ? Dans un "Cinéroman" ? Nul ne sait en vérité. Mais chacun s'abandonne avec plaisir à un délire où l'histoire de Hollywood se mêle à celle de la bande dessinée, où les chagrins réels entrent en composition avec leurs reflets sur la pellicule, où la Grande Histoire se confond avec la toute petite - pour le plus grand bonheur du spectateur-lecteur

01/2018

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Littérature érotique et sentim

La Légende de Grace Darling. The Lighthouse Keeper's Daughter

" Une lecture exceptionnelle ! A ne pas manquer ! " Kate Quinn " Hazel Gaynor a déjà prouvé qu'elle pouvait dépasser ses pairs et ce roman enchanteur très bien documenté la place largement au-dessus de tous les autres auteurs. " Sunday Independent L'histoire vraie d'une héroïne de l'ère victorienne. 1838, Nord de l'Angleterre. Fille de gardien de phare, Grace Darling est heureuse et ne veut pour rien au monde quitter le phare de Longstone. Lorsque son père et elle sauvent des victimes d'un naufrage, Grace devient malgré elle une véritable héroïne à travers toute l'Angleterre. Un jour, un peintre est mandaté pour faire son portrait et tombe sous son charme... Un siècle plus tard, la jeune Matilda Emmerson tombe enceinte. Elle est alors envoyée auprès de Harriet, une gardienne de phare, jusqu'à ce que son bébé naisse. Lorsque la jeune femme tombe par hasard sur un portrait inachevé, elle comprend que sa famille lui cache un lourd secret... Alors qu'elles vivent à cent ans d'écart, ces deux femmes, partageant le même courage que leur inspire l'amour, se retrouveront liées pour toujours. " Ils disent que je suis une héroïne, mais je ne mérite pas un tel honneur. Je suis juste une jeune femme ordinaire qui accomplit son devoir. " " Hazel Gaynor est une véritable conteuse qui sait illuminer chaque page que vous lisez. " Susan Meissner " C'est un chef-d'oeuvre de la fiction historique. " Fiona Davis " Le roman de Hazel Gaynor alterne les périodes et l'histoire de ces deux femmes avec maestria, mettant en scène leurs attentes, leurs souffrances et leurs humbles triomphes... Basé sur l'histoire vraie de Grace Darling, le récit de Hazel Gaynor nous captive et nous coupe le souffle. " Historical Novel Society

06/2019

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Economie

L'homme de tous les marchés. Comment, de Las Vegas à Wall Street, j'ai battu les casinos et les marchés

Préface de Nassim Nicholas Taleb L'incroyable histoire vraie d'un professeur de mathématiques compteur de cartes qui a expliqué au monde comment battre la banque au casino et qui, en devenant le premier des grands investisseurs quantitatifs de Wall Street, a lancé une véritable révolution sur les marchés financiers. Edward O. Thorp, un enfant de la Grande Dépression, un mathématicien légendaire, a inventé le comptage de cartes, et a ainsi prouvé une chose qui paraissait impossible jusqu'alors, que vous pouvez battre le casino au blackjack. Cette découverte est à l'origine de la renaissance des jeux de hasard. Son remarquable succès - et sa méthode irréfutable - ont provoqué un tel scandale que les casinos sont allés jusqu'à changer les règles du jeu pour le contrecarrer ainsi que les légions de joueurs qu'il a inspirés. Ils lui ont interdit l'accès de leurs établissements, et ont même essayé d'attenter à sa vie. Malgré cela, le monde des jeux d'argent a été transformé à jamais. Ensuite, Thorp a porté son attention sur "le plus grand casino du monde" : Wall Street. En élaborant et en utilisant des formules mathématiques destinées à battre le marché, il a conduit vers une ère nouvelle qui repose sur la finance quantitative et perdure jusqu'à aujourd'hui. Chemin faisant, cet homme que l'on appelle le parrain des quants a eu le temps, entre autres, de défier au bridge Warren Buffett, de croiser le fer avec un encore jeune Rudy Guliani, de détecter la combine d'un certain Bernard Madoff bien avant tout le monde et d'inventer avec Claude Shannon le premier "wearable computer" au monde pour battre les casinos à la roulette.

03/2019