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Yann Legendre

Extraits

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Histoire de France

Philibert de Chalon. Prince d'Orange

" C'est vers l'an 1000 qu'apparaît pour la première fois dans l'Histoire la lignée des comtes de Bourgogne. C'est en 1530 qu'elle s'éteint, après cinq siècles, avec Philibert de Chalon, prince d'Orange. Philibert de Chalon est une figure de légende. Franc-comtois, il naît à Lons-le-Saunier en mars 1502 et meurt au combat en août 1530, à vingt-huit ans, alors qu'il conduit la guerre en Italie pour Charles Quint. En quatre ans d'une chevauchée infernale, remplaçant le connétable de Bourbon tombé sous les murs de Rome, il se rend maître de l'Italie et permet le couronnement à Bologne de l'empereur par le Pape Clément VII. Il prend Rome, bat l'armée française, conquiert le royaume de Naples, soumet la République de Florence, rétablit le pouvoir des Médicis sur la Toscane. Ce grand capitaine vit dans un monde ; l'Italie de la Renaissance, que Michelet appelle " un carnaval de la mort ". Il est emporté par le sac de Rome qu'il ne peut empêcher. Il affronte la peste à Rome, Naples et Florence. Il rencontre l'horreur et la contagion, l'égoïsme et la lâcheté des hommes livrés à eux-mêmes. Il s'oppose au pape qui se comporte en chef de clan des Médicis. Je suis entré dans sa vie, je l'ai suivi dans ses campagnes. J'ai découvert un être profondément humain, attachant dans ses doutes, son désenchantement quand il apprend que Charles Quint se détourne de l'Italie et l'abandonne. J'aime sa devise : " Je maintiendrai ", qui est aujourd'hui encore celle de la maison d'Orange. Je maintiendrai un nom, un titre, un héritage, ; plus encore, un état d'esprit, une façon de se tenir dans la vie, de rire aussi et, le moment venu, d'affronter la mort. " J-P. S.

10/2005

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Portugal

Un grand week-end à Lisbonne. Edition 2021. Avec 1 Plan détachable

Se balader au hasard dans un tram vintage, suivre un parcours de street art, trinquer de bar en bar dans les ruelles du Bairro Alto : laissez-vous emporter parla douceur de vivre de Lisbonne. En plus, des escapades à Sintra et sur la Costa do Sol. Des visites par quartier, suivies d'un large choix de restos, bars, hébergements et boutiques. Nos tops pour profiter du meilleur de la ville : les plus beaux points de vue, les pâtisseries, les soirées fado... Et aussi : un plan détachable de la ville, des plans détaillés pour chaque quartier. Tous les sites incontournables, les dernières tendances, nos adresses coups de coeur et nos expériences uniques pour vivre un très GRAND Week-End à Lisbonne grâce à ce guide actualisé tous les ans. Les carnets d'adresses sont désormais placés à la suite de chaque visite, pour les repérer plus rapidement. Des expériences uniques : boire une ginja (eau-de-vie) comme les Lisboètes, marcher dans le vide sur le pont du 25 avril, entendre les futures étoiles du Fado... Des activités 100 % lisboètes : apprendre à faire des pastéis de nata, prendre un cours de photos dans les ruelles de l'Alfama, nager dans deux grandes piscines d'eau de mer en bordure d'océan... Notre nouvelle sélection pour goûter la cuisine portugaise d'aujourd'hui, de soirées de fado, de bars branchés, de boutiques 100% lisboètes pour s'immerger dans l'ambiance de la capitale portugaise. Les coups de coeur et les tops de nos auteurs, experts de la ville : les meilleures cuisines du monde, les bars à ginja mythiques, le top des terrasses, les plus belles adresses gourmandes... Un plan détachable avec toutes les adresses localisées.

04/2021

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Philosophie du droit

Droit et Crise(s)

Affirmer que nous traversons une o période de crise ", voilà qui semble peu prêter à controverse. De nombreux signes, nous dit-on, l'attestent : la crise touche tous les pans de la société. Que la crise soit ainsi devenue un thème cher aux juristes ne doit donc pas nous surprendre. Crise des institutions, crise de la représentation, crise de la justice, crise de la construction européenne, crise de la société internationale, crise du droit lui-même... le mot, sans appartenir au langage du droit, a pourtant envahi la réflexion juridique. Face à l'emploi trop souvent galvaudé qui en est fait, il devient aujourd'hui nécessaire au juriste de s'interroger avec rigueur sur les rapports qu'entretient la crise avec le droit.

02/2021

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Photographes

Stéphane Spach, photographe

Stéphane Spach glane et collecte. Il soustrait le décor, fixe, et répète. Il n'en plante un que pour mieux révéler les contours et la matérialité nue de l'objet. Il s'agit presque toujours de délier l'objet, de le dégager de ses liens, afin de (le) faire voir autrement (de faire sentir, toucher autrement, car ces objets ainsi saisis sont pleins d'entailles, de plis et d'éraflures). Alors, la familiarité - ou l'absence - des relations qu'avec lui nous entretenions se met subrepticement à vaciller. Le familier inquiète, et c'est par là qu'il suscite, qu'il oblige presque, l'attention. L'attention particulière qu'il déploie lorsqu'il saisit (capture) des paysages n'est qu'un autre versant de ce travail qui s'attache à produire le cadre d'une célébration de l'ordinaire. Une banalité - des lieux, des éléments qui les composent - qui se situe au seuil de nos regards familiers, de leur absence ou de leur effacement.

11/2022

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Histoire et Philosophiesophie

Principes et formules du calcul des probabilités pour assigner les limites des variations des événements naturels (1813). Avec 1 CD-ROM

Emmanuel-Etienne Duvillard de Durand (1755-1832), connu pour ses activités d'actuaire et l'élaboration de tables de mortalité, a été longtemps ignoré pour sa contribution à l'analyse de la mathématique sociale et en particulier à la modélisation mathématique de la mortalité. Ses tentatives pour entrer à la prestigieuse Académie des sciences et sa volonté de donner à la statistique des populations une dimension probabiliste, confirment que nous sommes en présence, non seulement d'un grand mathématicien, mais d'un véritable savant au sens le plus noble du terme, auquel cet ouvrage tente de rendre hommage. "Le traité des Principes et Formules du calcul des probabilités pour assigner les limites des variations des événements naturels" constitue en effet une synthèse de ses travaux, appréciée à l'époque par ses pairs, Lagrange, Legendre et Laplace, mais que les vicissitudes de l'histoire ont fait tomber dans l'oubli. Cet écrit, demeuré totalement inédit (l'ouvrage présenté ici en est la première transcription et édition), fut rédigé en 1813. Il traite de la mortalité, dans la lignée des travaux du mathématicien Jean-Henri Lambert, publiés en 1772. Duvillard entreprend de construire une équation qui décrirait au mieux l'extinction progressive d'une génération humaine. Ses travaux représentent donc un tournant dans l'étude des phénomènes démographiques et une première tentative d'application des principes du calcul des probabilités à la science des populations. Nous sommes en présence d'un véritable texte fondateur sur l'évaluation précise des limites à assigner à l'estimation du nombre d'une population. Rendons hommage aux éditeurs de ce traité, Giorgio Israel et Luca Dell'Aglio, véritables découvreurs de ces archives inédites, qui ont patiemment défriché, décortiqué, transcrit ce texte manuscrit, accomplissant un véritable travail de mémoire avec une volonté affichée de rendre justice à ce personnage hors normes pour lui redonner une place pleine et entière dans l'histoire des sciences. Giorgio Israel est spécialiste de l'histoire des sciences, membre de l'Académie internationale d'histoire des sciences, du comité exécutif de la Commission internationale d'Histoire des Mathématiques et directeur du centre de Recherche en méthodologie des Sciences à l'université de Rome La Sapienza. Luca Dell'Aglio est historien des sciences et enseigne notamment au département de Mathématiques de l'université de Calabre.

01/2011

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Critique littéraire

Transfuge N° 119

Laszlo Krasznahorkai n'interrompt jamais celui qui lui parle. Il sourit, écoute, hoche la tête, répond. Il ne hausse pas la voix. Il parle d'une constante tonalité sourde et lente, portée par la tendresse de ses yeux. Il parle au même rythme qu'il écrit, en marathonien ou danseur, sans perdre son souffle. Lorsqu'il entame une phrase, on ne sait où celle-ci nous mènera, elle semble partir de rien, un détail, une anecdote, une blague, et s'amplifie petit à petit, charriant une pensée limpide, dépourvue de grandiose mais pas de magnétisme. Le génie de sa phrase a valu depuis trente ans à l'écrivain hongrois, depuis Le Tango de Satan paru en Hongrie en 1985 et surtout La Mélancolie de la résistance, au début des années quatre-vingt-dix, d'être saluée par les meilleurs lecteurs d'Europe et des Etats-Unis. Susan Sontag évoquait un "maître de l'apocalypse" , Sebald disait de sa prose qu'elle pouvait "entrer en rivalité avec Les âmes mortes" . Et l'on saisit ce que l'auteur d'Austerlitz trouvait en Krasznahorkai : une réponse à son propre sens du désastre, une variation sur la même esthétique de la déshérence qui était la sienne. Le Hongrois comme l'Allemand s'inscrivent contre le romantisme, le mysticisme, et toute forme de littérature qui se gorgerait d'un lyrisme qui les effraie. Tous deux sont les fils spirituels d'un Adorno qui croit au langage, tout en s'effrayant de ses débordements. Tous deux sont des écrivains du XXe siècle, et de ses échos, l'un de la Shoah, l'autre de l'URSS. Tous deux enfin sont des hommes dans l'histoire, et dans l'Europe, des hommes, qui cherchent à dire une forme "d'universalité" , de cerner un ordre dans le désordre. Aussi marquée par la catastrophe soit-il. Mais là où Sebald pour faire entendre cette apocalypse historique, choisissait le fragment et plaçait le silence au coeur du texte, Krasznahorkai use du procédé inverse : une plénitude sature ses livres, une recherche ininterrompue de sens, qui, si elle admet le mystère et ne cesse même de nous renvoyer à notre ignorance, ne s'y résout pas et appelle à la connaissance. Krasznahorkai appartient à la lignée des Hermann Broch, des Thomas Mann, d'une langue qui scande une pensée de la fin du monde, mais aussi qui porte le désir d'une humanité pensante. Cette gravité réflexive de l'écrivain, on la retrouvait dans les films de son ami Bela Tarr, qu'il écrivait avec lui. "Je suis du côté des hommes" me dit-il assez vite, "c'est à dire de ceux qui ne comprennent pas" .

04/2018

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Critique

Dictionnaire Cervantès

Parmi tous les écrivains espagnols dont le nom est connu en France, Cervantès occupe sans conteste la première place, au point d'incarner parfois à lui seul l'éclat des lettres hispaniques. Il a fait, comme il se doit, l'objet de plusieurs biographies. Mais, pour le lecteur qui ne veut pas s'accommoder d'un récit soumis aux contraintes de la chronologie, il est apparu qu'un dictionnaire serait à même de lui faciliter un libre parcours, pour ne pas dire un vagabondage, qui lui appartienne en propre. Le voici désormais à sa disposition, sous la forme d'un ensemble de quelque cent trente articles qui lui permettront, si l'envie lui en prend, de privilégier telle perspective de son choix : le milieu familial de l'écrivain ; les villes où il a séjourné ; ses campagnes militaires et sa captivité à Alger ; son expérience de munitionnaire et de collecteurs d'impôts en Andalousie, au service de l'Etat ; sa formation intellectuelle ; son regard sur le monde et sur l'Espagne de son temps, en fonction des multiples aspects d'une personnalité dont la complexité se dérobe souvent à nous ; sa production littéraire (Galatée, poésies, théâtre, Nouvelles exemplaires, Don Quichotte, Persilès, Voyage au Parnasse) ; et, finalement, sa postérité et sa renommée posthume. La fascination que Cervantès continue d'exercer sur nos contemporains, au terme de plus de quatre siècles, ne tient pas seulement, tant s'en faut, aux péripéties d'une existence mouvementée, et elle n'aurait pas été aussi forte s'il ne nous avait laissé que ses poésies, ses nouvelles et son théâtre. Elle est due avant tout à Don Quichotte, ce qui explique le nombre d'articles qui lui sont ici consacrés. Sans mésestimer l'intérêt que soulèvent les questions relatives à sa vie et au reste de sa production, j'ai jugé essentiel d'accorder à son chef-d'oeuvre toute la place qu'il mérite, ainsi qu'à la réception qui lui a été réservée dans le monde entier : réception artistique, qui s'observe chez Coypel, Goya, Daumier, Doré, Dalí, Picasso, Garouste ; réception musicale, dont témoignent Purcell, Telemann, Massenet, Richard Strauss, Manuel de Falla, Jacques Brel ou Cristóbal Hallfter ; réception cinématographique, depuis George Pabst jusqu'à Orson Welles et Manuel Gutiérrez Aragón ; réception critique qu'attestent Unamuno, Ortega y Gasset, Freud, Thomas Mann, René Girard, Marthe Robert, Michel Foucault ; mais aussi réception littéraire que déclinent, chacun à sa manière, Marivaux, Fielding, Sterne, Diderot, Dickens, Flaubert, Dostoïevski, Melville, Tourgueniev, Kafka, Borges et, plus généralement, tous ceux qui, depuis le XVIIIe siècle, ont médité non seulement l'exemple que leur offraient les aventures d'un héros comique transfiguré par les romantiques en un chevalier d'idéal, mais aussi un texte fondateur, tenu souvent pour le premier roman moderne.

09/2021

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Physique, chimie

DE L'ELECTROMAGNETISME A L'ELECTROFAIBLE. Monopôles magnétiques

Cet ouvrage s'adresse aux étudiants de niveau master ou doctorat ayant quelques notions d'analyse tensorielle et de mécanique quantique, matières habituellement enseignées à l'Université à ce niveau. L'auteur a tout d'abord exposé de façon synthétique l'électromagnétisme que nous appellerons "classique" dans ses différentes approches, vectorielle, tensorielle ou géométrique en insistant sur l'invariance de jauge dans son aspect classique ou quantique. L'objectif est de faire comprendre comment la physique moderne a abouti à une description unifiée de l'interaction électromagnétique et de l'interaction faible. SOMMAIRE INTRODUCTION. Chapitre I - De l'électricité et du magnétisme. à l'électromagnétisme. 1. Champ et potentiel électrique - 2. La loi de Poisson - 3. Dipôle électrique - 4. Corps diélectriques - 5. Courant électrique - 6. Dipôle magnétique - 7. Aimant permanent - 8. Effet magnétique d'un courant - 9. Les lois de Biot-Savart, Ampère et Lorentz - 10. Induction électromagnétique - 11. Courant de déplacement. Chapitre II - L'électromagnétisme. 1. Formulation vectorielle - 2. Formulation tensorielle - 3. Formulation lagrangienne - 4. Les équations de Maxwell en algèbre extérieure - 5. Transformation de jauge en mécanique quantique - 6. L'effet Aharonov-Bohm. Chapitre III - Les monopoles magnétiques. 1. Pourquoi des monopoles magnétiques ? - 2. Potentiel vecteur d'un monopole magnétique - 3. Particule chargée dans le champ magnétique d'un monopole - 4. Quantification du produit des charges électrique et magnétique - 5. Le dyonium - Appendice 1 : Mouvement d'une particule chargée dans le champ magnétique d'un monopole. Chapitre IV - Théorie des champs. 1. Théorie des champs classiques - 2. Quantification canonique. Chapitre V - Champs de jauge. 1. Invariance de jauge globale et théorème de Noether - 2. Invariance de jauge locale - 3. Champs de jauge non-abéliens - 4. Champs de Yang-Mills - 5. Monopole d'un champ de jauge non-abélien - 6. Monopoles non-abéliens - 7. Interprétation géométrique de l'invariance de jauge locale - Appendice 2 : Eléments de théorie des groupes. Chapitre VI - Introduction à la dynamique quantique. des champs. 1. L'électrodynamique quantique (QED) - 2. La Chromodynamique Quantique (QCD). Chapitre VII - Le modèle standard minimal de l'interaction électrofaible. 1. L'interaction faible - 2. Densité lagrangienne dans le modèle standard - 3. Courants chargés - 4. Courant neutre - 5. Introduction des courants hadroniques. Chapitre VIII - Brisure spontanée de symétrie. et création de masse. 1. Le modèle de Goldstone - 2. Mécanisme de Higgs - 3. Brisure spontanée de symétrie dans le modèle standard - 4. Masse des bosons intermédiaires - 5. Masse des fermions - 6. Vers une Théorie de Grande Unification. Chapitre IX - Les monopoles magnétiques existent-ils ? 1. Conditions d'existence - 2. Masse des monopoles magnétiques de t'Hooft et Polyakov - 3. Masse des monopoles d'un champ de jauge non-abélien - 4. Les recherches expérimentales des monopoles. Bibliographie. Index

07/1997

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Notions

Des indésirables. Quatre manières de traiter un embarras

Sous le titre Des indésirables sont étudiées et confrontées des situations différentes mais présentant des points communs ou des analogies. C'est, d'abord, un détail de la législation de Vichy de 1940 ; l' "embarras" , ici, ce sont les Juifs : il faut les faire tout simplement disparaître. Quelques mots paraissent suffire à cette opération. Il s'agit, ensuite, du rejet du protestantisme, au début du XIXe siècle, de la part de Joseph de Maistre avec son équivalent chez Novalis ; terrain propice au développement d'un certain théologico-politique "à la française" . Le troisième chapitre évoque la réflexion d'Edgar Quinet (et, à sa suite, Simone Weil) sur la continuité entre les Grecs de l'époque classique et le christianisme ; le judaïsme est donc l'absent de la civilisation, les Grecs sont d'emblée déjà-chrétiens. Le dernier chapitre reprend une analyse de Péguy qui montre comment la pédagogie moderne réduit l'enfant pour le faire accéder à l'état adulte, le rendant proprement inexistant. Dans ces quatre cas, c'est un objet indésirable qui est effectivement façonné, qui est désigné en tant qu'embarras. On croit donner ainsi toutes les raisons de le faire disparaître, et ce, définitivement. Ce sont là des façons de fabriquer du non-être pour pouvoir rapidement s'en défaire. Le paradoxe est, ici, que la haine s'en prend à des formes imaginaires qu'elle contribue à former continuellement. Quatre institutions sont évoquées par ce biais, en vue de cerner cette logique singulière d'exclusion et de destitution : l'Etat, l'Eglise, l'Histoire, l'Education. Accommoder le temps et réduire la langue à quelques vocables ou à des mots d'ordre, ce sont, aux yeux de l'Institution, des manières de faire qui doivent permettre une éviction réussie de ce qui gêne foncièrement, voire une épuration rassurante, et qui fournissent, également, en quelques phrases, un surcroît de narcissisme à un "nous" fabriqué de toutes pièces. Ces quatre modalités d'éjection sont, selon l'auteur, constitutives de notre modernité. Elles appartiennent à l'histoire française récente et, pour certaines, contiennent de véritables germes de guerre civile. Rien ne dit qu'elles aient disparu. Jean-Michel Rey est né à janvier 1942 à Paris. Il a enseigné la philosophie et l'esthétique à l'Université de Paris VIII de 1969 à 2008. Il a fondé et dirigé avec Marie Moscovici la revue L'Ecrit dutemps (1982-1988) aux éditions de Minuit. Il a été directeur de programme au Collège International de Philosophie de 1992 à 1998. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres sur Nietzsche, Freud, Kafka, Valéry, Péguy, Artaud, Thomas Mann. Jean-Michel Rey pense donc, de longue date, que philosophie et littérature sont indissociables, et qu'entre le politique et la philosophie les liens sont étroits.

04/2023

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Sciences PCEM

Atlas d'anatomie humaine

Depuis plus de 25 ans l'Atlas d'anatomie humaine Netter est l'atlas de référence internationale. Le succès de cet ouvrage réside dans la qualité et la beauté du travail du Dr Frank H. Netter ainsi que du Dr Carlos A. G. Machado parmi les plus grands illustrateurs médicaux au monde. Ensemble ces deux médecins-artistes au talent unique mettent en évidence le corps humain du point de vue du clinicien. Plus de 50 images radiologiques soigneusement sélectionnées permettent de relier l'anatomie illustrée à l'anatomie vivante pour aider à la compréhension et à la pratique quotidienne. Cette 7e édition s'enrichit de nombreux contenus la rendant encore plus didactique : - Nouvelle section "Vue d'ensemble des systèmes" offrant une vue complète de l'anatomie des vaisseaux des nerfs et des lymphatiques. - Plus de 25 nouvelles illustrations du Dr Machado présentant les structures anatomiques ayant une implication clinique (les gaines fasciales du cou les veines profondes de la jambe les bourses de la hanche et la vascularisation de la prostate) ainsi que des zones difficiles à visualiser comme la fosse infratemporale. - Nouveaux tableaux cliniques à la fin de chaque section régionale qui se concentrent sur les structures ayant une signification clinique élevée. Ces tableaux fournissent des résumés rapides organisés selon les systèmes du corps humain et précisent dans quelles illustrations ces structures sont les mieux visibles. - Plus de 50 nouvelles images radiologiques utilisant les nouveaux outils d'imagerie médicale. Ces clichés ont été sélectionnés selon des critères d'utilité pour les étudiants apprenant l'anatomie. Enfin cette 7e édition donne accès aux compléments en ligne français - planches à légender QCM avec réponses commentées ainsi que 100 cas cliniques - et à l'ensemble des compléments en ligne américains via le site Student Consult - nouveaux modèles tridimensionnels (3D) vidéos de dissections planches de dissections commentées ainsi que des planches supplémentaires. L'Atlas d'anatomie humaine Netter est l'ouvrage de référence indispensable à tous les étudiants en médecine ; il les accompagnera durant toutes leurs études.

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Art contemporain

Monuments de silence. Réappropriations mémorielles dans l’art contemporain

Bunkers de la seconde guerre mondiale désaffectés sur les plages normandes, statues de l'ère soviétique déboulonnés, monuments coloniaux relégués dans l'oubli ; étranges silhouettes, à la fois familières et distantes. Qui décide du paysage mémoriel, de la représentation de la mémoire collective ? Dans Monuments de silence, Anne Bernou interroge et documente la mouvance de la mémoire et la réappropriation par des artistes contemporains de monuments publics du passé, aujourd'hui désinvestis, oubliés ou détruits. De Jochen Gerz et son travail autour des monuments aux morts à la falsification volontaire de la mémoire de Christian Boltanski, des captations de la falaise des Bouddhas géants de Bâmiyân détruits par les talibans de Pascal Convert aux déclinaisons de bunkers opérées par Raphaël Denis, d'Amina Menia et son utilisation des archives des monuments algériens à la réflexion de Thu Van Tran autour des origines et de l'exil, des statues de l'ex-monde soviétique mises en scène par Emilija Skarnulyte aux installations autour de la fragmentation et de l'oubli de Marianne Mispelaëre, plusieurs générations d'artistes figurent dans cet ouvrage, des plus connus aux plus émergents, chacun se penchant à sa façon sur la question de la mouvance de la mémoire et de l'identité ; préfigurant pour certains d'entre eux les mouvements sociaux qui ont surgi aux Etats-Unis notamment, avec le mouvement Black Lives Matters. Chacun sonde, détourne et réactive, avec son langage artistique propre, les tragédies du XXe siècle, le passé colonial, les dominations politiques, et les autoritarismes mémoriels dont la trace parfois monumentale s'impose dans l'espace public. Cette diversité des approches par des artistes qui se confrontent au passé européen plutôt que de l'oblitérer, démontre l'infini registre des regards et des compréhensions, reliant la dimension intime à la dimension historique, dans une réactivation de la mémoire collective génératrice de présent réconcilié. Cet ouvrage porte sur le travail des artistes Mathieu Kleyebe Abonnenc, Niels Ackermann, Sammy Baloji, Joachim Bandau, Guillaume Barborini, Christian Boltanski, Pascal Convert, Sylvain Couzinet-Jacques, Nicolas Daubanes, Raphaël Denis, Leo Fabrizio, Jochen Gerz, Felix Gonzalez-Torres, Marie Havel, Kiluanji Kia Henda, Elizaveta Konovalova, Vladimir Kozin, Roland Anton Laub, Amina Menia, Marianne Mispelaëre, Yan Morvan, Tania Mouraud, Ciprian Muresan, Deimantas Narkevicius, näutil, Mathieu Pernot, Anne Reijniers & Rob Jacobs, Emilija Skarnulyte, Thu-Van Tran, Paul Virilio, VOID (Arnaud Eeckhout & Mauro Vitturini)

03/2023

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Musique, danse

Frédéric Chopin

Pour être le compositeur romantique par excellence, le musicien peut-être le plus célèbre depuis Mozart, Chopin paradoxalement n'a guère suscité d'ouvrages d'envergure. Plusieurs raisons sont susceptibles d'être à l'origine de cette situation : la simplicité apparente de sa musique, son goût prononcé pour la petite forme, son attachement quasi exclusif au piano, la perfection intimidante de ses grands cycles pianistiques (Polonaises, Mazurkas, Etudes, Préludes, Nocturnes, Valses, Ballades, Scherzos), le mythe dont il a très vite fait l'objet, la part de légende qui s'est attachée à son existence. On connaît l'image souvent dénaturée du musicien élégant, séducteur, les épisodes de son amour déçu pour Maria Wodzinska, les péripéties de sa liaison orageuse et sa rupture avec George Sand, ses succès dans les salons parisiens auprès des belles écouteuses, sa lutte contre la tuberculose qui finira par emporter à l'âge de trente-neuf ans. S'appuyant sur les recherches les plus récentes, le présent ouvrage va bien évidemment au-delà de ces stéréotypes et éclaire d'un nouveau jour nombre d'aspects aussi bien de sa vie que de son œuvre, toutes deux ici étroitement mêlées. C'est ainsi que cette monographie met particulièrement en lumière l'intéressante figure du père, Lorrain venu s'établir en Pologne à l'âge de la majorité, la jeunesse polonaise du compositeur, ses relations en France avec ses compatriotes immigrés ainsi que l'accueil réservé à ses diverses œuvres par la critique officielle. Ce livre est aussi un véritable guide à travers toute l'œuvre du compositeur, présentant pour la première fois l'intégralité de ses compositions, toutes ici passées en revue, y compris les plus minimes. Les plus importantes, et particulièrement tous les grands cycles, sont analysées avec une extrême minutie, qu'il s'agisse de leur forme et de leur langage sonore, de leur aspect novateur ou de leur conception esthétique, de leur pensée ou de leur expressivité.

05/1995

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Histoire internationale

Amirouche. Une vie, deux morts, un testament, une histoire algérienne

Depuis l'indépendance, Amirouche subit les mêmes accusations que celles dont l'accabla l'armée française. Il fut décrit, au mieux, comme un chef de guerre sans foi ni loi, au pire, comme un maquisard violent et sanguinaire, cultivant une détestation primaire contre les intellectuels, attributs qu'il tiendrait de prétendus penchants islamistes. Comme pour justifier ces anathèmes, Boumediene fit déterrer clandestinement ses ossements et ceux de son compagnon Haoues et ordonna de les séquestrer à jamais. Comment une telle forfaiture a-t-elle été possible ? Pourquoi les élites l'ont-elles tue ou, pire, légitimée ? Amirouche, une vie, deux morts, un testament invite à méditer sur un pouvoir qui a acclimaté le citoyen à l'horreur avant de l'engager dans le sens interdit de l'Histoire. Saïd Sadi est un politique qui a toujours refusé de succomber à la facilité et aux thèses faussement consensuelles. Pour lui, Amirouche, la légende vivante chantée par nos mères, ne pouvait pas, c'est un euphémisme, être le monstre que présentaient les services de Boussouf et de Boumediene. Une recherche menée durant des dizaines d'années révèle Amirouche comme un stratège militaire, rigoureux mais altruiste, ferme mais sage, privé de grandes études mais sacralisant le savoir. Doté d'une vraie culture politique, cet autodidacte d'exception avait un sens élevé de l'Etat. Ainsi dépeint, Amirouche retrouve enfin dans l'écrit le statut que lui a toujours réservé la littérature orale ; ce qui n'ira pas sans quelques grincements de dents. Le colonel de la wilaya III se rendait à Tunis pour désamorcer la menace que faisaient peser sur la nation l'armée des frontières et le MALG quand il fut stoppé le 28 mars 1959 à Bou-Sâada par une armada déployée en renfort par le général Massu quelques jours auparavant. Sans concession ni rancoeur, cet ouvrage, riche en témoignages et documents de première main, est précieux : en interrogeant la mémoire, il parle à l'avenir.

06/2010

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Histoire de France

Une mémoire partagée. Recherches sur les chirographes en milieu ecclésiastique (France et Lotharingie, Xe-mi XIIIe siècle)

Pour établir plusieurs originaux d'une même charte et en fortifier l'efficacité, les rédacteurs d'actes du Moyen Age ont inventé un système ingénieux qu'ils ont paré du nom antique de "chirographe". Sur une même feuille de parchemin sont inscrits deux ou plusieurs exemplaires de l'acte. Après découpe suivant une ligne d'écriture appelée "devise" ou "légende", chacune des "chartes parties" est remise à son destinataire, le plus souvent l'un des partenaires de l'acte. Cette pratique, d'abord attestée dans l'Angleterre du IXe siècle, connaît un succès grandissant du Xe au XIIIe siècle dans le royaume de France et en Lotharingie. Signe visible d'engagement et de réciprocité, le chirographe devient l'un des instruments ordinaires des contrats bilatéraux et des règlements de conflit. Espèce diplomatique identifiée de longue date, le chirographe a tardé à capter l'attention des médiévistes au-delà de quelques études pionnières. A la faveur d'un approfondissement des questionnements liés à la matérialité des documents et aux dimensions extra-juridiques des chartes, il apparaît comme une pierre de touche indispensable à l'observation de la diversité diplomatique. Il invite l'historien à explorer les principes et concepts à l'oeuvre (similitude, réciprocité, rapports entre visible et lisible) et à analyser les techniques qui en découlent, riches en variantes régionales ou institutionnelles. Ce volume richement illustré a pour origine un projet collectif mené dans le cadre de la conférence de l'EPHE intitulée "Pratiques médiévales de l'écrit documentaire". Il est consacré aux premiers siècles de l'existence du chirographe, période d'expérimentations orchestrées par les rédacteurs ecclésiastiques. Il réunit seize contributions. Les "Etudes thématiques et régionales" proposent huit articles et associent synthèses et catalogues régionaux à des analyses plus ciblées. L'"Album diplomatique" offre huit études de cas qui auscultent des actes choisis pour leur caractère exemplaire ou insolite. Ni traité, ni manuel, l'ouvrage a vocation à devenir un "compagnon" de route pour de nouvelles enquêtes.

10/2019

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Littérature française

Sympathie pour le Diable

""Don't shoot. Don't waste your bullets. I am immortal" était la devise inscrite sur la voiture, qui était le prolongement de son être, de Paul Marchand à Sarajevo, pendant le siège de la ville. D'autres sources prétendent que Paul avait plutôt écrit : Morituri te salutant. Ceux qui vont mourir te saluent. C'est le sujet de Sympathie pour le Diable, qui fuse comme des balles dans la nuit : comment un grand reporter outrepasse son rôle, tombe amoureux et sauve des vies malgré lui, dans un Sarajevo de neige et de sang, de larmes et d'espoir. On ne revient pas entier de pareil voyage, et la balle qui traversa la main de Paul fracassa aussi sa conscience. Je n'ai donc pas été surpris d'apprendre un 20 juin 2009 son suicide, alors que nous nous étions parlé quelques jours auparavant. Paul Marchand est une légende, une étoile filante, un styliste suicidaire, un Hemingway fréquentable, qu'il faut absolument découvrir et lire. En 1997, je tombe sur un texte de cet inconnu, Sympathie pour le diable, publié au Québec puis par Florent Massot. C'est une rhapsodie de vie et de mort, l'un de ces livres de guerre qui, avec ceux de Norman Mailer et de Malaparte, devraient figurer au rang de classique. Peu d'écrivains me restent en mémoire comme l'indomptable Paul, inventeur de sa vie de Beyrouth-Ouest sur la ligne verte, à Sarajevo qu'il franchissait à tombeau ouvert, humant les morgues, aidant les uns et les autres, refusant d'accepter l'inacceptable quotidien. A sa mort, il laissa une femme à la beauté nordique et une petite fille, Asta. Il laissa aussi ce livre que Guillaume de Fontenay a adapté au cinéma dans une fougue aussi partageuse et irréductible que celle de Paul, le fumeur de toscans. Souvenez-vous : cette boucherie de Sarajevo, au coeur de l'Europe, c'était hier. So Long, Paul". Manuel Carcassonne

11/2019

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Romans historiques

Joujou

Vous êtes en Russie polonaise, à l’hiver 1741. Tombée dans la misère à la suite du suicide de son mari, une mère de famille vend son fils à une amie fortunée. Comme jouet vivant. A neuf ans, Joseph mesure cinquante centimètres, mais il ne ressemble en rien aux nains difformes connus jusqu’alors. Il est parfaitement proportionné, blond, les yeux bleus, les traits fins. Ravissant. C’est une "réduction humaine", un lilliputien. Doué d’une intelligence exceptionnelle. Un prodigieux caprice de la nature. Un monstre parfait. A l’époque où il naît, son espérance de vie est de vingt ans, et le sort qui l’attend au mieux celui d’un animal de compagnie, au pire celui d’une bête de foire. "Joujou" va vivre centenaire, être reçu dans toutes les cours d’Europe, jouer du violon pour des rois et pour des putains, séduire des femmes, rouler dans la boue, exciter la convoitise des savants, devenir une légende. A cheval entre les fastes, l’Ancien Régime et les débuts de la révolution industrielle, il sillonne l’Europe en fête, en deuil, à feu et à sang. Il perd son pucelage entre les cuisses d’une actrice qui fait de lui la risée de Varsovie. Il épouse malgré elle une Française ravissante qui le comble et le crucifie. Il se console dans les bras d’une courtisane qu’il quitte sans avoir compris qu’elle l’aimait. Le hasard et la passion lui donnent trois filles. Toutes trois de taille normale. Il est contraint de vendre la première comme lui-même a été vendu. La deuxième n’est pas de lui, mais il donnerait sa vie pour elle. Il n’apprend l’existence de la troisième qu’à quatre-vingt dix-huit ans. Ces trois femmes se retrouvent à Durham, près de Londres, pour un enterrement. La première est allemande, la seconde française, la troisième anglaise. Aucune ne sait ce qui la lie au défunt qu’on vient d’inhumer dans un cercueil d’enfant à l’entrée de la cathédrale.

10/2014

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Littérature française (poches)

Romancero aux étoiles

Il est là-bas, en Haïti, une misérable petite île où le soir, à la veillée, les " composes " et tireurs de contes joutent de verve sous les yeux écarquillés des enfants, sous les prunelles fatiguées mais radieuses des adultes. Ils chantent des rêves et des merveilles. C'est le neveu et disciple du Prince des " composes ", l'élève conteur, l'écrivain lui-même, qui a voulu nous dire ces histoires. Tout au long de ce Romancero aux étoiles pourtant, deux Sambas, deux conteurs, l'auteur et son maître le Vieux Vent Caraïbe, rivalisent d'invention en s'inspirant des contes de la tradition, de la légende du temps des grands Caciques - quand corossols, pommes-cajou, abricots fructifiaient pour tous -, du mythe de la Reine Anacaona (Dit de la Fleur d'Or), des fables de Bouqui et de Malice, pour arriver à la nouvelle moderne à quoi s'essaie Alexis, en bon élève ayant profité des leçons de la tradition orale. Véridiques et belles histoires ! Celle du Sous-lieutenant enchanté, Wheelbarrow, qu'une femme à la tumultueuse chevelure noire ensorcela ; celle de l'étincelante Chronique d'un Faux-Amour, véritable petit roman dans une pure veine fantastique, qui cède la parole à la plus jolie fiancée transformée en " zombie " au jour de ses noces. Poésie parlée, fantaisie surnaturelle, humour insolite à géométrie variable et en trompe-l'œil dans Le Roi des Songes, où la Trans-Dreaming-Air-Lines nous emporte vers une divine utopie... Il s'agit avant tout, pour notre émerveillement, d'empêcher que les anciens récits ne soient oubliés, mais il s'agit aussi d'ajouter au patrimoine de nouvelles histoires, d'explorer de nouvelles voies qu'Alexis, dès 1960, tente pour la dernière fois de déchiffrer, mariant le réel au fantastique où l'art de jadis et de toujours s'adapte en souplesse à la réalité la plus moderne, celle de la Caraïbe d'aujourd'hui.

02/1988

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Histoire de France

Les Carolingiens (741-987)

De l'élection de Pépin le Bref comme roi des Francs en 751 à la chute du dernier représentant de la dynastie carolingienne ayant régné en Francie occidentale, Louis V (986-987), les Carolingiens ont très largement été les maîtres du pouvoir en Occident. Héritiers de la civilisation germanique dont ils sont issus, continuateurs par certains aspects des Mérovingiens qui les ont précédés tout en cherchant à retrouver l'héritage de l'Empire romain dans sa version chrétienne, ils ont réussi à construire un système politique et culturel original. L'entente établie entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel a contribué à cet essor, et la Renovatio carolingienne a bien été un moment fort de l'histoire de l'Occident médiéval. De plus, le regnum Francorum d'origine a laissé la place à l'Empire carolingien par le biais de la politique d'expansion (dilatatio regni). Toutefois, l'époque carolingienne n'est pas faite d'un seul bloc : à une phase ascendante, qui coïncide avec les règnes de Pépin le Bref, Charlemagne et Louis le Pieux à ses débuts, succède une période de crises et de difficultés, à partir de 825 environ. L'Empire carolingien à proprement parler s'est révélé éphémère (800-843) : le partage de Verdun marque l'échec définitif du rêve de reconstitution de l'Empire romain d'Occident tel qu'il existait avant 476. S'appuyant sur les travaux récents qui se sont multipliés au cours des deux dernières décennies et proposant de nombreux documents partiellement ou entièrement commentés, les auteurs font le point sur cette période riche et sur les questions qu'elle ne manque pas de poser : faut-il considérer les Carolingiens comme les pères (ou plutôt les grands-pères) de l'Europe ? Quelles furent les réalités et les limites de la Renovatio carolingienne ? En quoi les Carolingiens ont-ils contribué à créer les facteurs d'une dislocation qui a fini par les emporter ? 1:ouvrage délimite clairement la ligne de partage séparant la réalité historique de la légende qui imprègne encore bien souvent les Carolingiens.

05/2001

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Histoire de France

L'herbe à Nicot. Amateurs de tabac, fermiers généraux et contrebandiers sous l'Ancien Régime

Déjà sous l'Ancien Régime, le tabac divisait les Français. A peine introduit dans le royaume, sous Henri II, les médecins s'en emparent : pour les uns il guérirait toutes les maladies _ même les affections respiratoires ; pour les autres, il dessécherait le cerveau. Qu'on le chique, qu'on le fume ou qu'on le prise, le tabac devient vite une passion. Dans les tabagies comme dans les salons une sociabilité moderne apparaît, tandis que, de la préparation du tabac à l' " exercice de la tabatière ", les amateurs éclairés inventent un art de vivre. Dès le début du XVIIe siècle, la culture du tabac se développe en France et dans les colonies d'Amérique. Mais le monopole instauré par Colbert lui porte un rude coup. Face à ce nouvel impôt qui finance les dépenses d'une monarchie absolue à court d'argent et renforce le pouvoir de la Ferme générale, véritable Etat dans l'Etat, les " faux-tabatiers " se multiplient. Mandrin, le plus célèbre d'entre eux, subit le supplice de la roue avant d'entrer dans la légende. A la même époque, le goût des Français pour le virginie enrichit l'Angleterre. Bientôt les jeunes Etats-Unis bâtiront leur puissance sur cet or vert. La modeste plante américaine qui a fait la conquête du monde en moins de deux siècles occupe une place importante dans toutes les réflexions sur la société d'Ancien Régime. De Vauban à Mirabeau, de Colbert à Quesnay, de Richelieu à l'Assemblée constituante, que l'on pose le problème du commerce, du monopole ou de l'impôt, elle est toujours présente. Marc Vigié, ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, professeur agrégé, a déjà publié un ouvrage sur les Galériens du roi, en 1985, chez Fayard, couronné par l'Académie de marine et l'Académie française. Muriel Vigié, historienne de formation, est conseillère pédagogique à l'Education nationale.

05/1989

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Littérature française

Les Promesses du ciel et de la terre Tome 1

Il n'aura pas fallu cinq ans, pour que les personnages des Grives aux loups et des Palombes ne passeront plus, entrent dans la légende romanesque française : la famille Vialhe, du village de Saint-Libéral (Corrèze), par le livre et par la télévision, fait désormais partie de notre patrimoine. Et Claude Michelet est devenu l'écrivain français le plus estimé et le plus aimé de plusieurs millions de lecteurs. Avec ce nouveau roman, Les promesses du ciel et de la terre, Claude Michelet nous entraîne loin de la France : en Amérique du Sud, au Chili, il y a plus d'un siècle, dans les années 1870. Les deux jeunes couples qui s'embarquent un jour de 1871 pour ce pays lointain, savent à peine où il se situe sur la carte du monde, encore moins ce qu'il leur promet. Mais ils partent, pour rompre avec la pauvreté ou la routine. Ils s'installent à Santiago. Menant des chariots de western, les hommes s'en vont très loin proposer aux paysans, aux Indiens et aux prospecteurs, des outils, des vêtements ; à la ville, les femmes tiennent un comptoir commercial. A force de travail, l'aisance vient et presque la fortune. Des enfants naissent : bonheurs et soucis ; des drames surviennent, qui réduisent leurs efforts en cendres. Mais le sort n'abat pas aisément un jeune homme de Lodève qui a le génie du commerce et de l'entreprise et un paysan de Corrèze patient et courageux. Cependant... Car l'histoire ne s'arrête pas. Riche de péripéties et de surprises, elle est riche aussi de personnages. Parmi eux, une très haute figure : le père Damien, qui, de misérable paroisse en misérable paroisse perdues sur les contreforts des Andes, malgré les épreuves, jamais ne doute ni ne désespère ; et deux femmes vraies : Pauline et Rosemonde. On retrouve, dans ce nouveau roman, Claude Michelet tel qu'il est : le rêve dans la tête et les pieds sur la terre. Avec, aussi, la générosité, la tendresse et la force qui lui ont attaché tant de lecteurs.

01/1990

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Poésie

Contrée suivi de Calixto

Quand il écrit les poèmes de Contrée, en 1942-1943, Robert Desnos tente "d'arriver à une "poétique fine" comme les mathématiciens sont arrivés à des "calculs fins" indispensables en relativité ou en mécanique ondulatoire". Le modèle mathématique le retient d'ailleurs par son exigence du détail exact. En somme, le poème dans sa clôture peut devenir une mécanique de précision dont les pièces sont ajustées minutieusement pour assurer le fonctionnement de l'ensemble. Le flux verbal que tentait de saisir dans sa continuité l'écriture automatique a fait place à l'assemblage de groupes de vers en attente de trouver leur juste contexte. La forme poétique - sonnet, ballade, ode - est l'horizon d'attente où des fragments surgis indépendamment viennent s'assembler - et révéler leur intime proximité. Quant à Calixto, achevé en septembre 1943, il partage avec Contrée le recours aux formes closes du sonnet et, avec Le Bain avec Andromède, la volonté de donner au recueil une structure d'ensemble qui fasse sens. Toutefois la mise en ouvre d'une architecture allégorique est appuyée dans Le Bain avec Andromède : Calixto procède de façon plus nuancée, renonçant à toute coupure entre ses différents moments pour privilégier le flux général sur l'autonomie des parties qui ne sont annoncées par aucun titre. D'où, à la lecture du recueil, le sentiment d'un tressage des textes plus que d'une succession nettement ponctuée. Mais qu'évoque en fait ce titre de Calixto ? Vocable reflet, né du baiser de multiples sources, synonyme de liberté, d'amour et de poésie, image de tout lecteur qui vient s'y mirer, image de Desnos lui-même. "Nymphe prétexte", elle rassemble en son cri la clameur de tous : "Tu, vous, les autres, nous, clames, clamez, clamons..." ; elle est "l'étoile de la terre", accordée au "couple parfait" des "enfants de la terre". "Passante" en perpétuelle métamorphose, elle traverse le poème sans jamais s'y fixer, car, comme le dit très exactement Desnos : "Ton être se dissout dans sa propre légende".

10/2013

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Histoire internationale

Saladin

Pour le monde arabo-musulman, Saladin est une figure mythique : de Nasser à Saddam Hussein, nombreux sont les dirigeants du XXe siècle qui se sont réclamés de lui, nombreux les poètes et les artistes qui ont exalté sa mémoire. A Damas, son mausolée est aujourd'hui encore un lieu de pèlerinage. En Occident aussi, une véritable légende s'est construite autour de ce sultan kurde (1137-1193) devenu champion de l'islam et souverain d'un immense empire. Par-dessus tout, il est celui qui sut reprendre Jérusalem aux croisés et susciter chez ses adversaires chrétiens, notamment Richard Coeur de Lion, un sentiment proche de l'admiration. Près de dix ans de travail ont été nécessaires pour écrire cette biographie, la première en français depuis un demi-siècle : à partir de sources variées (chroniques. récits de voyages. lettres. poèmes. traités administratifs...), Anne-Marie Eddé a voulu comprendre la formidable popularité qui fut celle de Saladin, une popularité à laquelle il veilla toujours de très près. Une propagande inlassable encensait le sultan, défenseur de l'islam, serviteur fidèle du calife de Bagdad, parangon de justice, magnanime et généreux envers ses sujets comme envers ses ennemis... S'efforçant de faire la part de l'imaginaire et de la réalité, Anne-Marie Eddé replace le personnage dans l'époque tourmentée qui fut la sienne. Elle décrit l'ascension d'un homme doté d'un grand sens politique, qui parvint à étendre sa domination sur un territoire allant du Nil à l'Euphrate et du Yemen au nord de la Mésopotamie ; un homme authentiquement intéressé par la vie religieuse, soucieux d'appliquer la loi musulmane, sans concessions mais sans excès non plus, notamment à regard des communautés juives et chrétiennes qu'abritait son empire ; un homme qui fut un guerrier infatigable, mais aussi un administrateur doué d'une prodigalité qui faisait le désespoir de ses proches. Un homme, enfin, qui montra autant de volonté dans la maladie, le deuil et les combats déçus que sur les chemins de la gloire.

11/2012

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Littérature étrangère

Vila Real

Un récit de veille d'armes, figé dans une étrange attente. La naissance de l'Iliade sur les terres de la misère brésilienne, quand les combattants ne sont pas des héros, mais des miséreux en marge de l'Histoire. Une épopée des hommes du «sertão» qui va mettre face à face deux troupes inégales : les errants dépossédés de leur sol, de leurs moyens d'existence, de leur vie, par le Droit de Propriété, et la phalange des représentants de ce droit. Vila Real, une étape royale, une bourgade fantomatique sur les terres du Nordeste, est soudain devenue le centre d'un de ces combats de survie. Les lieux, les gens sont bien réels : des paysans démunis devenus la proie des hommes d'une société minière dont le seul but est de faire place nette. Pour les victimes, c'est «la Caravane Mystérieuse» qui arrive - et dans ce nom, dans cette rumeur, entrent les dangers de l'histoire quotidienne du Brésil et la menace qui pèse, avec une force mythologique, sur cette région du précaire. Tout ce récit, comme ceux du cinéaste Glauber Rocha, se passe dans une zone immobile, comme restée en suspens. Le soleil y engendre des mirages, la faim des hallucinations, les mots des déshérités jamais ne s'ajustent à la rhétorique des spoliateurs. Le peuple, éternel et désorienté, s'en remet, comme dans toutes les légendes du sertão, à une grande figure, valeureuse et voyante : c'est, ici, Argemiro, l'incarnation de la Résistance. On ne connaîtra pas l'issue de l'affrontement. La légende, telle qu'on la rapporte aujourd'hui, a retenu seulement l'essentiel : les scènes esquissées, les vues parcellaires, les mots qui achoppent sur des liaisons difficiles à qui n'a pas la maîtrise du monde, les combats incertains de leur cible, l'obscure germination séculaire de la révolte, l'attente d'un peuple prêt à livrer sa bataille - et que guette la mort, peut-être une gloire lointaine.

02/1986

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Littérature française

Contes des sages aborigènes

Avec ce troisième volume mettant en lumière la sagesse des habitants du Pacifique, Céline Ripoll nous propose, en toute humilité, de traverser l'univers des rêves aborigènes transmis depuis la nuit des temps sur l'immense terre d'Australie. Emprunt d'une grande sensibilité, ce recueil nous offre toute la beauté mais aussi la rudesse du monde, de leur monde, celui des aborigènes. Pour comprendre la monumentalité des récits, il faut pénétrer leur pensée. Magnifique invitation que nous propose l'auteur, bien au-delà de l'envie d'exotisme. C'est une autre lecture des valeurs, de l'ordre social, de la responsabilité de chacun qui nous est partagée. La peinture de ces mots venus des temps sans âge semble encore fraîche ; Avec quelques touches d'humour en pointillés, ces récits mis en échos avec nos questionnements actuels ne manqueront pas d'interpeler. Peut-être reviendrez-vous bouleversé de ce voyage, mais il faudra pour cela accepter d'être touché par ce que l'on ne peut pas toucher. Céline Ripoll est une "passeuse d'histoires". Partie pour un premier voyage en 2005 dans le Pacifique sud, à la recherche de la légende d'un guerrier au visage à moitié tatoué, elle est revenue bouleversée par la puissance et la profondeur des récits reçus des anciens. Depuis elle n'a de cesse de mettre en lumière les légendes transmises, cette tradition orale à la racine de leur culture. Etablie sur l'île de Pâques, elle revient chaque année créer les visites contées des expositions océaniennes du Musée du Quai Branly où elle officie depuis son inauguration, et où elle côtoie de nombreux ethnologues qui nourrissent sa recherche artistique. Elle est notamment l'auteur des Contes des sages de Polynésie, 2013, et des Contes des sages de Papouasie-Nouvelle-Guinée, 2015, mais aussi de livres pour la jeunesse : Hina et le prince du lac Vahiria, Le Sorbier, 2009 ; Le tatouage de Mataora, Grandir, 2011 ; Varua, enfant de l'île de Pâques, Moai Editions, 2017.

03/2018

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BD tout public

Jo Siffert

Jo Siffert est un pilote automobile Suisse, né le 7 juillet 1936 à Fribourg (Suisse) et mort le 24 octobre 1971 sur le circuit de Brands Hatch à Longfield (Angleterre). Issu d'un milieu modeste, il se passionne très tôt pour les sports mécaniques. Champion de Suisse de motocyclette en 1959, il dispute également plusieurs compétitions internationales en side-car avant de passer au sport automobile. En 1960, il débute en Formule Junior et devient, l'année suivante, le meilleur représentant européen de la discipline. Il accède à la Formule 1 grâce à la Scuderia Filipinetti, court ensuite sous ses propres couleurs, avant de rejoindre le Rob Walker Racing Team. Cette écurie lui permettra de remporter sa première victoire en Championnat du Monde au Grand Prix de Grande Bretagne 1968. Pilote éclectique, il dispute plusieurs saisons de Formule 2 en tant que pilote d'usine BMW et se forge un important palmarès en endurance en tant que pilote officiel Porsche. Il remporte les plus prestigieuses épreuves de la discipline comme les 12 Heures de Sebring, les 24 Heures de Daytona, les 6 Heures de Watkins Glen, les 1 000 km du Nürburgring, les 1 000 km de Monza, les 1 000 km de Spa ou la Targa Florio. Joseph Siffert est, avec 14 victoires en 41 courses, le pilote le plus titré durant la période 1968-1971 durant laquelle le championnat international des marques se disputait en catégorie Sport (5 litres) et Prototype (3 litres). Il est, avec Clay Regazzoni et Emmanuel de Graffenried, un des trois pilotes suisses à avoir remporté au moins une victoire en Formule 1. Il est considéré comme une véritable légende de la course automobile en Suisse. Quelques semaines après un deuxième succès en Championnat du monde (Grand Prix d'Autriche 1971), Joseph Siffert meurt asphyxié dans l'incendie de sa monoplace accidentée, lors de la Course de la Victoire, une épreuve de Formule 1 hors-championnat à Brands Hatch. Ses funérailles réunissent 50 000 personnes dans la ville de Fribourg.

05/2018

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Sciences historiques

Lyon et ses pauvres. Des oeuvres de charité aux assurances sociales 1800-1939

Les dames de charité, les bonnes oeuvres, les patronages, autant d'images d'Epinal qui évoquent le monde de la charité aux XIXe-XXe siècles, mais aussi l'ambivalence des intentions sous-jacentes, entre générosité et bonne conscience. Dans ce domaine, la ville de Lyon semble occuper une place de choix. Au XIXe siècle, les élites locales décernent à leur ville le titre de "Ville des aumônes" ou de "Capitale de la charité". En effet, la multitude d'oeuvres, présentes sur la place lyonnaise, permet de répondre à toutes les souffrances sociales de l'orphelin à la veuve, en passant par les incurables ou les ouvriers sans logement. Par-delà la légende dorée ou noire de l'action caritative, il s'agit d'essayer de dégager les enjeux, les modalités et les acteurs qui se croisent autour de cette question sur une période charnière entre la Révolution française et la Deuxième Guerre mondiale. Le dynamisme lyonnais s'explique, en partie, par les rivalités, mais aussi les complémentarités et les collaborations entre acteurs privés et publics qui se jouent autour de l'assistance aux plus démunis. Des lignes de fracture traversent d'ailleurs les deux camps et évoluent, témoignant d'idéologies et de conceptions différentes. La mise en place d'une politique sociale à la fin du XIXe siècle ne sonne pas, pour autant, le glas de ce dynamisme. L'histoire n'est pas linéaire, ne se résumant pas à l'avènement d'un système public de prise en charge qui triompherait de la bienfaisance privée. Les oeuvres font évoluer leurs pratiques, tandis que les pouvoirs publics mettent à profit les savoir-faire des dames de charité. Ville où se croisent des sensibilités différentes, Lyon fonctionne comme un laboratoire où s'expérimentent des prises en charge sociales. Capitale de la charité au XIXe siècle, Lyon a été le berceau de nombreuses ONG au XXe siècle, affirmant, ainsi, le poids d'une tradition de solidarité qui fait partie intégrante de l'identité lyonnaise.

12/2011

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Littérature française

Le Bain de Diane

Les digressions qui composent Le bain de Diane ont pour point de départ le maléfice d'une vision que résume l'exhortation d'Ovide : Nec videamus labra Dianae ! Ce qu'il en coûte d'avoir vu comme par hasard les lèvres "infernales" de la déesse, c'est ce qu'illustre la scène décrite et méditée dans cet opuscule, perpétuée, est-il besoin de le rappeler, par la peinture et la statuaire occidentales sous le titre de deux noms : Diane et Actéon. L'homme, un chasseur, au gré d'une poursuite de quelque fauve, surprenant fortuitement la nudité divine, du coup métamorphosé en cerf, d'un geste de pudeur de la déesse, et déchiqueté par sa propre meute. Mais dans le présent texte, loin de nous paraître, comme chez Ovide, l'innocente victime d'une fatalité aussi choquante, nous voyons Actéon projeter de façon prémonitoire sa propre légende comme une vocation, le prédestinant à dévoiler les mystères prétendus de Diane, quitte à divulguer, par son propre sacrifice, les secrets d'une divinité aussi contradictoire que provocante. La manière dont il s'y prépare, abandonnant l'exercice du chasseur pour celui spirituel de l'anachorète, nous le montre égaré, hors de l'espace du mythe, dans les antinomies de la conscience ratiocinante, déjà traqué par le dilemme du libre (ou du serf) arbitre. Coupable, non coupable ? Plaider coupable c'est expier le non-voulu fortuit pour se l'approprier comme voulu. Plaidant coupable, Actéon révèle du même coup le sens occulte du geste, apparemment punitif, de la déesse. S'il guette ce geste comme le moment propice d'une extase sacrilège, que signifie que l'homme soit châtié dans le Cerf, le fauve par excellence consacré à la déesse ? Si ce n'est que Diane, réduisant l'homme au silence de l'animal, lui accorde la possession bestiale de sa divinité. Exercice spirituel qui, à défaut de résoudre le dilemme du libre et du serf-arbitre, tourne à la délectation morose de la "cervitude volontaire".

11/1980

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Histoire de France

Un révolutionnaire professionnel, Auguste Blanqui

"Dans l'imagerie partout imposée jusqu'à présent, le révolutionnaire Blanqui, qui a passé trente-cinq ans de sa vie en prison, luttant sous Charles X comme sous la IIIe République, sous Louis-Philippe comme sous Napoléon III, est le type même du "héros positif". Abnégation, courage, lui sont associés ; prisonnier d'opinion, pensent beaucoup. Procédant à une lecture exhaustive des documents publiés et des manuscrits de Blanqui et à propos de Blanqui, l'auteur détruit ici cette légende. Il montre tout ce qui dans les axiomes simplistes du blanquisme éclaire le phénomène moderne du révolutionnaire professionnel. Intransigeant, extrémiste, totalement coupé de la masse, Blanqui a foi en la toute-puissance d'une petite élite ; il rejette la démocratie, le suffrage universel ; il nie toute capacité révolutionnaire à la masse ouvrière qui lui parait inerte, inculte, voire contre-révolutionnaire, ainsi qu'il l'écrit à propos de l'"Association Internationale des Travailleurs", peut-être le premier mouvement d'auto-émancipation ouvrière de l'Histoire. A partir d'une telle appréhension du monde, Blanqui ne peut penser son groupe révolutionnaire que comme organisation militaire : violence, coups de main, prises d'armes, actions clandestines, tels sont les modes d'action "politiques" qui le mènent dans tant de prisons. Derrière cette vie dramatique, amère, gâchée, la question qui est posée est celle de toute la lignée des révolutionnaires professionnels qui par catastrophisme, fanatisme, ont lancé et lancent, loin des aspirations de ceux qu'ils prétendent "éveiller", des actions violentes, meurtrières. Le sort de Blanqui fait réfléchir sur l'intelligentsia russe qui, de Tchernychevski en passant par Bakounine, Netchaïev, Tkatchev, aboutit à Lénine ; mais aussi sur ses successeurs qui sont, entre autres, la Bande à Baader et les Brigades rouges. Quelques dizaines d'hommes se donnent le droit de se servir des autres comme d'un instrument aveugle ; ces autres, il est permis de les tromper, de les compromettre et même, de les perdre. Ainsi pensaient les premiers révolutionnaires professionnels, ainsi agissent aujourd'hui leurs descendants." Jeannine Verdès-Leroux.

11/1984

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Histoire de France

Pechkoff, le manchot magnifique

Fils adoptif de Gorki, héros de la Légion étrangère, homme d'influence, ambassadeur de France, grand séducteur, Zinovi Pechkoff, surnommé le "Manchot magnifique", est une légende oubliée du XXe siècle. Nijni-Novgorod, années 1900. Un adolescent traîne sur les bords de la Volga. Il est pauvre, il est juif, il n'a pas d'avenir dans la Russie tsariste. Jusqu'au jour où il croise l'immense écrivain Gorki qui en fait son assistant et l'adopte. Yeshua Sverdlov devient Zinovi Pechkoff. En exil à Capri avec son nouveau père, il découvre la littérature, la politique, se lie avec Lénine, l'écrivain Bounine ou le chanteur Chaliapine. Mais il brûle d'agir. Quand la Première Guerre mondiale éclate, il s'engage en France dans la Légion étrangère au côté de Blaise Cendrars, connaît la rude vie des tranchées et la gloire des combats - il y perd le bras droit. La France l'adopte à son tour et le dépêche aux Etats-Unis pour les inciter à entrer en guerre. En 1918, alors que son frère Iakov Sverdlov s'apprête à devenir le premier chef d'Etat soviétique, Pechkoff est au cour de la guerre civile russe, avec les Armées blanches. Dans les années vingt, au Maroc, il gagne son surnom de "Manchot magnifique" pendant la guerre du Rif. Puis ce sera la Syrie, le Liban, ses premiers succès diplomatiques. Et la France Libre. De Gaulle en fait son envoyé spécial, un général-ambassadeur abonné aux missions délicates, en Chine auprès de Chiang Kaï-Shek, au Japon auprès de MacArthur dont il devient l'ami. Pechkoff parcourt le monde, connaît tout le monde, séduit tout le monde. Son courage, son goût de la vie, sa connaissance de l'âme humaine ont révélé sa nature, celle d'un héros de roman. A partir d'archives inédites, notamment la magnifique correspondance avec Gorki, Guillemette de Sairigné signe la première grande biographie de Zinovi Pechkoff.

09/2019

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Récits de voyage

L'âme voyageuse

Initiée aux vertus du voyage saharien par un grand-père féru de planisphères, la jeune adolescente observe le monde depuis son balcon et hésite sur la route à emprunter pour fonder sa jeune existence et créer sa " légende personnelle ". Oiseau en cage, elle rêve de choisir la route que " personne ne prend " et de migrer vers le lointain... Elle refuse le carcan de l'école, des trajectoires préétablies et des destins ordinaires formatés par la crainte du lendemain ou la routine. Rêveuse impénitente et " être de papier " nourrie de littérature, toujours penchée sur les cartes et les globes et guidée par sa seule boussole intérieure, elle se sent étrangère et différente de ses proches. Elle n'aspire qu'à laisser vagabonder son " âme voyageuse ", rêve de vivre en poète et d'être initiée aux secrets du monde. Impressionnée par le destin singulier et tragique du héros d'Into the Wild, par l'efficacité de la magie de Harry Potter ou les métaphores de L'Alchimiste de Coehlo, elle se rassure et se console en édifiant une philosophie de vie centrée sur l'au-delà des frontières, sur le recours à la liberté de partir et de rêver. On va la suivre dans les dunes du Sahara marocain, la retrouver dans les forêts profondes de la Suède, à proximité du cercle polaire en Norvège, au coeur du Vietnam, dans des monastères cambodgien et thaïlandais ou au Canada, marchant sur les traces de la " femme sauvage ". Portée par son expérience fondatrice de l'hospitalité touareg et des derviches tourneurs, elle va partout chercher à croiser l'amour et à dévoiler la sagesse première du monde en s'ouvrant aux sagesses d'ailleurs. Ecrit entre seize et vingt ans, cet hymne au charme juvénile oscille constamment entre adolescence et maturité, rêves et imaginaire, magie et retour à la réalité. Il se veut une vertigineuse invite à lâcher le confort mortifère de l'habitude pour entreprendre, avec la fougue de la jeunesse, la grande traversée de l'introspection, de l'ouverture au monde et aux autres.

11/2022