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Céline Vian

Extraits

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Connaissance de soi

Changer son destin - Libérer son esprit en hyperconscience. Essai sur l'Homo Sapiens Psychosomaticus

Vous connaissez certainement la difficulté, voire l'impossibilité, de changer son destin, comme en témoignent de nombreuses expressions dominées par la notion de fatalité et d'impuissance devant les événements de la vie. Et lorsque Dieu semble être impliqué dans l'affaire, elles se déclinent dans toutes les langues : Si Dieu veut, si Dios quiere, Inchallah, Mektoub, Está escrito ou Be Ezrat Hachem. Plus simplement, j'en entends d'autres au cours de ma pratique : c'est ainsi, c'est plus fort que moi, comme si j'obéissais à quelque chose de plus fort que tout, d'inéluctable. Je me bats, en vain, contre la malchance. Je ne peux l'expliquer autrement, on a jeté un sort sur ma famille et deux personnes se sont déjà suicidées ! Y a-t-il quelqu'un derrière tout cela ? Oui, il y a quelqu'un et je le connais depuis plus de vingt-cinq ans maintenant. Ce fut une sorte de révélation, d'illumination. Depuis, je ne cherche plus ailleurs le Scénariste de mon Univers. Dans son infinie bonté, il est la lumière qui éclaire notre chemin intérieur et nous aide à explorer notre âme et rencontrer notre propre vérité. Il nous sauve souvent de situations difficiles et, en se confiant à lui, notre peur s'apaise et s'estompe. Il connaît tout de nous, toute notre Histoire et dans le moindre détail. Ainsi, devant cette fatalité, cette résignation ou cette impuissance inexorable qu'exprimaient régulièrement mes patients à propos de leurs difficultés inexplicables - maladie, mal-être ou questionnement existentiel -, il m'a progressivement aidé à élaborer un guide en neuf étapes, à la fois théorique et pratique, avec quelques techniques très faciles à mettre en place et à pratiquer. " Ce guide est donc destiné à toutes les personnes désirant libérer leur esprit et augmenter leur niveau de conscience, leur donnant ainsi la possibilité de changer ou d'aménager leur destin, en hyperconscience ". Dr. Salomon Sellam.

06/2021

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Religion

Newman tel qu'en lui-même

La récente béatification du cardinal John Henry Newman a renouvelé en France l'intérêt que lui portent maints connaisseurs de son histoire et de ses oeuvres. Dans un ouvrage précédent (J. H. Newman. Le combat de la vérité, Ed. du Cerf, 2010), le cardinal Jean Honoré avait déjà salué cette reconnaissance par l'Eglise des mérites et des vertus du célèbre converti d'Oxford. Il s'agissait alors de montrer chez lui l'étroite connexion entre l'expérience intérieure et les réalités et circonstances de sa vie. Ici, il s'agit d'affiner davantage le portrait de Newman en privilégiant sa correspondance. Newman lui-même n'a-t-il pas considéré que la clef de toute biographie est à chercher dans l'échange de sentiment et de pensée qui s'exprime dans le tour naturel et spontané des lettres que l'on s'envoie et qui se répondent ? La correspondance du maître d'Oxford devenu le supérieur de l'Oratoire se déploie sur trente-trois volumes... Ce livre est né de cette profusion épistolaire. Comme le suggère son titre : Newman tel qu'en lui-même, il vise à révéler Newman dans le naturel de sa personnalité, son quotidien et son style de vie, son rapport à autrui et ses relations, ses goûts et ses préférences..., bref, tout ce qui transparaît de lui dans ses lettres. En d'autres termes, l'auteur se propose d'enquêter sur ce qu'en Angleterre on désigne comme le background, c'est-à-dire la complexité des réalités constitutives de l'individu, les qualités humaines et les dispositions naturelles qui préludent à l'éveil de la sainteté et la favorisent. Le cardinal Honore forme ainsi le voeu de "n'avoir pas oeuvré en vain si, par le lien établi entre le vécu et l'écrit, ces pages que l'on va lire contribuent au rayonnement du nouveau Bienheureux dans notre sphère de culture et de fidélité religieuse".

11/2012

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Théologie

Confinés comme Noé et Jonas. Journal de bord

Comment vivre cette épreuve de la pandémie, et en particulier les périodes de confinement sans sombrer dans la déprime et le désarroi ? Chacun a trouvé ses astuces, ses motivations et ses ancrages, plusieurs ont écrit leur journal. C'est ce que j'ai fait moi-même. Les lettres qui suivent ont été écrites du 20 mars 2020 au 10 mai 2020, du quatrième jour du premier confinement jusqu'à sa fin. En tout, cinquante et une lettres. Chaque jour, j'ai rédigé une lettre à Noé et à Jonas, deux confinés célèbres. A qui d'autre aurais-je pu écrire ? J'avais besoin de m'adresser à quelqu'un d'extérieur, de libre, et pourtant capable de comprendre la situation ou de donner des conseils, quelqu'un qui avait vécu notre vie et en était sorti vivant. Peut-être pour me convaincre qu'on allait s'en tirer, qu'on allait traverser cette période bizarre sans trop de dégâts. Je me suis tournée vers la Bible parce que c'est avec elle que je travaille, pense, doute, avance, rêve. J'y ai trouvé une sorte de famille imaginaire, des ancêtres farfelus et courageux, des gens comme vous et moi qui tentent de faire quelque chose de leur vie, d'exister, même amochés, même en vain. Je perçois bien que ce qu'ils vivent nous concerne. Noé et Jonas ne m'ont jamais répondu mais leur présence m'a rassurée. Elle m'a laissé croire que mon histoire – en fait la nôtre –, n'était pas juste un instant anodin, qui serait bientôt effacé par un autre. Que ce que nous vivions pendant le confinement était historique, incroyable, une aventure extraordinaire dont on se souviendrait. Que c'était un peu comme une épreuve initiatique, un passage obligé pour accéder à une réalité autre, à une compréhension de soi renouvelée. Il fallait la raconter du dedans, la documenter, lui donner de l'envergure. Et cela a été une expérience incroyable de vivre en temps réel son histoire comme faisant partie de la grande Histoire.

05/2021

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Romans historiques

Fils du Shéol

Un effroyable voyage à rebours, sur trois générations, jusqu'à la genèse du mal. Tout commence aux côtés du jeune Karl, le narrateur. Dans la touffeur du wagon à bestiaux qui le conduit au camp d'extermination, il fait la connaissance de son seul et unique amour, Helena. Le garçon est gazé à son arrivée. Depuis un étrange séjour des morts, le Shéol, il est alors condamné à regarder évoluer les siens et à tenter d'éviter la catastrophe. Ainsi, retrouve-t-on Manfred, le père de Karl, devenu Sonderkommando. Dans la noirceur sans limite de sa condition, il se souvient des jours lumineux passés auprès de sa belle. Plusieurs années auparavant, Manfred a rencontré Elisa en Algérie. Tombé fou amoureux d'elle, il l'a épousée et emmenée avec lui à Berlin. Elle lui a donné un fils... Karl.Karl, qui depuis le Shéol, n'a de cesse de remonter le temps avec le vain espoir d'empêcher l'irréparable. Aussi croise-t-on Ludwig, le père de Manfred, qui dans la pénombre de l'appartement berlinois n'aime rien tant que raconter ses aventures de jeunesse à son petit-fils. A l'époque, Ludwig servait dans l'armée allemande en Afrique de l'Ouest. Il en a rapporté une déchirante nostalgie, des masques et une photo à laquelle il tient par-dessus tout. Il y apparaît aux côtés de ce qui semble être une femme fantôme, parce qu'on n'aperçoit d'elle qu'une silhouette. Et ce que le vieil homme n'a jamais pu raconter de son vivant, Karl va l'apprendre depuis sa nouvelle demeure. Ainsi suit-il les tribulations de son grand-père dans cette ancienne colonie mais aussi celles de son véritable amour, Hitjiverwe, beauté herero dont le sort, le sien propre autant que celui de son peuple, sonne comme un terrible avertissement aux générations futures. De la Pologne des années 1940 à la Namibie des années 1900, trois histoires d'amour pour remonter à l'origine du mal. Trois générations et deux génocides.

08/2015

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Romans policiers

Crimes à Cluzes 2

Haute-Savoie, Cluses : Alors que le gouvernement se félicite de l’issue heureuse de l’affaire de l’arnaque au CO², dans l’ombre il s’empresse de faire disparaître la plus grande escroquerie de l’Histoire de France aux oubliettes, car, bien sûr, le principal responsable de cette magouille mortelle est toujours en liberté. Quelques mois plus tard, l’emblème de la Cornouailles est retrouvé sur une pierre tombale, puis sur deux hommes à la retraite assassinés à Cluses. Le Commissaire Rudel et Barnier, son adjoint, vont découvrir que les victimes sont d’anciens membres du SPHP (Service de Protection des Hautes Personnalités) et qu’ils faisaient partie, dans les années 1990, d’un groupe surnommé Les Mousquetaires ayant opéré en Cornouailles. Rudel va alors comprendre que ces assassinats ne sont pas l’œuvre d’un déséquilibré. Qui a décidé de les supprimer ? Et pourquoi à Cluses ? S’agit-il d’une vengeance ? Que cachent ces meurtres ? Que prépare le sénateur Blancafort ? Cherche-t-il toujours à gagner les élections présidentielles ? Quel rôle a-t-il prévu pour Liam O’Riordan, un ex terroriste de l’IRA ? Quel est le véritable but de l’entrevue secrète qui doit avoir lieu entre le Président de la République et Blancafort, son challenger ? France, Jura, Bletterans : Stanislas "Stan" Jourdan, le patron de Mondial Protection, s’est installé à Lons-le-Saunier et tente de renouer avec Renée-Charlotte, mais rien ne se passe comme prévu. Pire, il se réveille en pleine nuit à côté d’une femme dont il ignore tout. Soupçonnant un empoisonnement, il essaie de rassembler ses souvenirs, mais en vain, jusqu’au moment ou le Capitaine Lebreton de la gendarmerie de Bletterans, vient l’interpeller pour meurtre en relation avec une entreprise terroriste liée à l’IRA. C’est le début de la descente aux enfers pour Stan. Et peut-être la fin de Mondial Protection. Qui cherche à les détruire ? Le sénateur ou... Sir John Philipps, dont l’ombre malfaisante semble de nouveau planer sur cette affaire pourrie ?

09/2023

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Littérature étrangère

Les collines d'eucalyptus

Les collines d'eucalyptus. Derrière les barreaux de sa prison, Thanh contemple les derniers lambeaux de brume sur la paroi rocheuse qui lui tient désormais lieu d'horizon. Il a été condamné aux travaux forcés. Parce que ce jeune homme sans histoire, excellent élève et fils modèle, a découvert très tôt son homosexualité et qu'il lui a paru insurmontable de l'avouer à ses parents, son destin a basculé. Comment il est tombé sous la coupe d'un mauvais garçon avec qui il a fui sa ville natale et comment il s'est retrouvé piégé, c'est le fatal et poignant engrenage que Duong Thu Huong met en scène. Thanh est désespérément seul pour cette descente dans les cercles de son enfer intime. Il ne peut confier à personne les affres de sa relation avec son compagnon qui, en parfait manipulateur, joue de l'attirance physique qu'il exerce pour vivre à ses crochets. Honteux de sa faiblesse et de sa lâcheté, Thanh se garde bien de demander conseil à Tiên Lai, l'homme mûr en qui il a pourtant le sentiment d'avoir rencontré un alter ego. A Dalat, où ils végètent comme ramasseurs de balles sur des cours de tennis, Thanh n'a pas la force d'éconduire son mauvais génie. Il s'enfuit en vain à Saigon, croyant trouver refuge dans l'anonymat de la métropole. Si l'issue de cette sombre liaison est bien fatale, Duong Thu Huong écrit pourtant un roman de la rédemption. Son jeune héros, dont les tribulations lui donnent la matière d'une vertigineuse plongée dans le Vietnam de la fin des années 80, ne finira pas au bagne. Les Collines d'eucalyptus est une somptueuse variation sur le thème du retour de l'enfant prodigue, un roman éclairé par la compassion et l'intelligence humaine qu'un écrivain au sommet de son talent témoigne à ses personnages.

01/2014

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Critique littéraire

Alexandre Soljenitsyne, sept vies en un siècle

Cette biographie a un parti pris : s'appuyant sur un corpus de plus de 15 000 pages, depuis Une journée d'Ivan Denissnvitch, L'Archipel du Goulag jusqu'à La Roue rouge, elle laisse l'écrivain évoquer lui-même les étapes d'une vie qui couvre tout le siècle passé. Sept vies au total. Ce fut tout d'abord sa jeunesse dans la Russie stalinienne, avec déjà la passion de l'écriture, puis la terrible guerre contre les Allemands. Vint ensuite le Goulag, dont il fut huit ans le prisonnier, puis le conteur et le grand mémorialiste. Il devait connaître la terrible vie de l'écrivain clandestin et du cancéreux échappant de justesse à la mort - puis celle de l'écrivain porté aux nues par les autorités avant d'être obligé de mener dans la dissidence, souvent aux côtés de Sakharov, un combat dangereux et épuisant pendant onze années. Vint ensuite l'exil en Occident où il conforta, envers et contre tout, sa vision de l'homme., du monde et de l'histoire. En parallèle, il continuait sa longue recherche sur les causes des malheurs de sa patrie, notamment avec La Roue rouge. Ce fut enfin, comme il l'avait prévu, le retour au pays, rendu possible grâce aux bouleversements planétaires auxquels il avait contribué. Puis la mort sur cette terre russe qu'il aimait tant... Cette biographie se veut aussi une "histoire française", car plus que partout ailleurs les écrits de Soljenistsyne ont contribué ici à la faillite de l'idéologie communiste. Olivier Rolin résume très bien cette particularité : "Pour moi, le "Goulag" est une des grandes bornes tragiques du XXe siècle. Même si je suis français, c'est mon histoire". A quoi on ajoutera cette réponse de Bernard Pivot, questionné sur l'invité d'Apostrophes qui l'avait le plus impressionné : "Soljenitsyne, j'ai le souvenir d'un géant". Un Victor Hugo qui aurait connu le bagne !

10/2011

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Littérature étrangère

L'ombre du mur. Chroniques du mur de Berlin

L'Ombre du mur est une " géographie personnelle " et littéraire du mur de Berlin tombé il y a vingt ans, vécue, écrite par douze écrivains venus de l'Est. Autant de séquences individuelles où l'Histoire s'imbrique dans une collusion permanente entre passé, présent et avenir. Le " cercle " de Velibor Colié, le Bosniaque, commence à Auschwitz, passe par Srebrenica et l'Espagne républicaine pour se refermer provisoirement à Berlin. L'" étonnement infini " de Bessa Myftiu, l'Albanaise, est né presque imperceptiblement le jour où la statue d'Enver Hoxha est tombée, poussée par une foule transfigurée. " Partir, c'est mourir un peu " pour le transfuge roumain Norman Manea et Berlin devient un lieu de " pèlerinage de la croisée des chemins d'une existence et de tant d'autres ". Lutz Seiler, l'Allemand, parle d'héritage, littéraire avant tout, et son mur se transforme en une mesure du temps. L'homme des frontières, Luan Starova, le Macédonien, évoque les Portes de l'Enfer derrière lesquelles se sont murés, depuis des siècles, les Balkans. Les anges échafaudés du Hongrois Làszlô Garaczi veillent sur Berlin, où tout doit être réappris en permanence. Théodora Dimova, la Bulgare, évoque ses transitions : Tchernobyl, les hivers postcommunistes ou ses propres livres. Katja Lange-Müller, l'Allemande, est témoin des temps où Marina, Marina n'était encore qu'une chanson joyeuse, avant de devenir une margarine bon marché. Le Polonais Wlodzimierz Odojewski se demande si on pouvait entendre à travers le mur les voix de l'autre partie de l'Europe. Le mur de Martin Smaus est celui de Lennon, symbole de résistance à Prague. Pour Anatoli Koroliov, l'enfermement a commencé avec la palissade qui entourait la maison de son enfance. Sous les décombres, Edin, le personnage du jeune Serbe Vladimir Kecmanovié, essaie en vain de retrouver un morceau du mur de Berlin perdu pour toujours... Et ce mur continue de hanter, telle une ombre sur un paravent de pierres qui, hier encore, séparait les hommes.

10/2009

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Religion

Débaptisez-moi, pour l'amour de Dieu !

Ni exégète, ni théologien, ni philologue, ni psychanalyste, Paul C. Bruno est simplement un libre penseur, un être humain à la recherche d'une spiritualité vivante, vivifiante et enrichissante. Un homme qui revendique le droit absolu de penser, de croire et de croître librement. L'auteur a beaucoup cherché ce Dieu d'amour censé être présent dans textes et les enseignements de l'Église catholique, mais en vain.... Il nous présente cette religion comme une pure invention humaine, basée sur des mythes et légendes antérieures à la venue de Jésus, et qui s'établit sur des rites, paroles et dogmes conçus plusieurs siècles après son passage sur Terre. Les quatre fameux évangiles canoniques sont truffés de contradictions et de falsifications du message initial, sans compter les incohérences historiques et les ajouts littéraires plusieurs siècles après l'écriture originale, tels le mystère de la Trinité, la mariologie et bien d'autres. Si on reconnaît l'arbre à ses fruits, cette religion nous adonné pendant vingt derniers siècles des guerres interminables, des inquisitions, des meurtres, des croisades, des crimes de tous genres contre l'humanité même récemment ! Faut-il être fou, téméraire ou tout simplement lucide pour oser dénoncer 2000 ans de mensonges, de tricheries, de duperies et pour demander que soient effacées les traces de son propre baptême au registre de l'Église? L'année 2005 a donné un nouveau chef à la religion catholique. La foi chrétienne va-t-elle grandir ? Les brebis disséminées reviendront-elles a bercail ? Regardez comment l'Église respecte l'être humain, comment elle traite la femme, comment elle évite d'admettre les torts causés au victimes d'abus sexuels de ses propres messagers ! Elle refusera encore longtemps la réalité de l'homosexualité, la nécessité du mariage des prêtres et l'utilisation du condom. finis la foi aveugle et les comportements dictés ! Finie l'adhésion à cette Église qui s'arroge le contrôle de la conscience, le contrôle de la vie, et même le contrôle de l'éternité... Hors de l'Église, le salut est-il possible ? Pourquoi pas !

09/2006

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Histoire de France

Marie de Gournay. Itinéraires d'une femme savante

A vingt-cinq ans, Marie le Jars croyait avoir atteint la gloire : Lipse, le plus célèbre érudit du temps, l'avait présentée à toute l'Europe lettrée comme un prodige et reconnu le nom qu'elle s'était donné, Marie de Gournay. A trente ans, elle assurait la première publication posthume des Essais et justifiait ainsi le titre que leur auteur lui avait offert : la Fille d'alliance de Monsieur de Montaigne. Gloire fragile : aux yeux de ses contemporains, une femme peut souffrir et sentir, elle ne saurait penser. Elle persiste pourtant, bien décidée à tenter l'aventure d'une vie hors norme. Les guerres civiles qui ruinent sa famille lui offrent un espace de liberté. Suivant l'exemple des hommes de lettres, elle travaille à se construire un réseau de protecteurs : non sans mal, ni sans échecs, puisque ses espoirs de ligneuse s'effondrent devant la victoire finale d'Henri de Navarre. Du moins devient-elle de plus en plus habile à se mouvoir parmi les soubresauts de la politique. Elle offre sa plume aux souverains, quels qu'ils soient, et à leurs serviteurs : la reine Marguerite, Henri IV, Marie de Médicis, Louis XIII, la marquise de Guercheville, première dame d'honneur de la reine mère, les ministres Villeroy et Jeannin, puis Richelieu. Elle obtient les privilèges d'édition des Essais et de ses propres œuvres. Elle bénéficie d'urne pension royale. Elle s'affirme alors comme femme qui pense, publie ses avis sur la traduction, la langue, la poésie, l'actualité politique et religieuse. On la traite de " femme publique " ou de vieille folle : peu lui importe. Par sa vie, par ses écrits, elle démontre l'égalité des femmes. Sur ce chemin écarté elle rencontre d'autres aventuriers : Théophile de Viau, le poète persécuté dont elle prend la défense, et tous ceux qui ont fait le pari d'explorer l'impensable, les libertins. Avec eux, elle peut enfin rire de la folie du monde.

05/2004

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Beaux arts

Les invasions barbares. Une généalogie de l'histoire de l'art

L'histoire de l'art a commencé avec les invasions barbares. Vers 1800, ces invasions sont devenues soudainement l'événement décisif par lequel l'Occident se serait engagé dans la modernité : le sang neuf des races du Nord, tout en conservant l'ancien, aurait apporté un art nouveau, nécessairement anti-romain et anticlassique, et dont l'héritage était encore manifeste en Europe. Ce récit fantastique, inséparable de la formation des Etats-nations et de la montée des nationalismes en Europe, se fondait sur le double postulat de l'homogénéité et de la continuité des peuples «étrangers» : il fit bientôt tomber les styles artistiques sous la dépendance du sang et de la race. L'histoire de l'art associa ses objets à des groupes raciaux en s'appuyant sur quelques singularités visibles : tantôt leurs qualités «tactiles» ou «optiques» les dénonçaient comme «latins» ou «germains», tantôt la prédominance des éléments linéaires trahissait une origine méridionale, quand le «pictural» indiquait clairement une provenance germanique ou nordique. Les musées, pour finir, regroupèrent les productions des beaux-arts selon leur provenance géographique et l'appartenance «ethnique» de leurs créateurs. Il serait parfaitement vain de chercher à démontrer que l'histoire de l'art fut une discipline raciste : elle ne l'aura été ni plus ni moins que les autres sciences sociales qui, toutes, furent touchées ou orientées par la pensée raciale visant à classer et hiérarchiser les hommes en fonction de traits somatiques et psychologiques qui leur étaient attribués. Mais, montre Eric Michaud, les liens qu'elle a tissés entre les hommes et leurs objets artistiques ne sont pas encore tranchés : l'opinion la plus commune sur l'art est qu'il incarne au mieux le génie des peuples. Aujourd'hui encore, sur le marché mondialisé, la provenance ethnico-raciale exhibée des oeuvres - «Black», «African American», «Latino» ou «Native American» - donne à ces objets d'échange une plus-value estimable. Ainsi s'expose en permanence une concurrence des «races» qui n'est jamais que la même qui présida aux commencements de l'histoire de l'art.

11/2015

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Littérature étrangère

Amras et autres récits

Amras est une commune des environs immédiats d'Innsbruck : mi-village, mi-banlieue résidentielle. Ce texte de 1964 est le récit d'une réclusion et d'une descente aux enfers. Deux frères, adolescents, rescapés d'un suicide collectif où leurs parents ont laissé la vie, survivent cachés dans une tour isolée, aux prises avec la maladie, la folie et la mort. L'un d'eux succombe au bout de quelques semaines, et l'autre, le narrateur, après un essai de «vie saine» avec des bûcherons, va peu à peu sombrer à son tour. Ce que nous lisons, ce sont des extraits de ses lettres, de son journal, ainsi que des citations du journal et de «textes» de son frère, qu'il nous livre par bribes. On y trouve l'univers de Thomas Bernhard, et l'un des premiers essais conséquents de son écriture si particulière, qui s'imposent dans cette ouvre sur un ton encore plus direct, d'une véhémence encore juvénile et déchirante. Le Watten est un jeu de cartes populaire au Tyrol et en Bavière. C'est aussi, dans ce texte de 1969, le symbole dérisoire de l'activité humaine et de sa vanité. Dans un long soliloque implacable et rageur, un vieux fou désabusé y fait un inventaire lucide et délirant de ses échecs. C'est pour tenter d'expliquer pourquoi il n'ira plus faire sa partie hebdomadaire de watten avec les mêmes partenaires depuis vingt ans, que le narrateur se lance en vain dans de longues explications entrecoupées de digressions qui n'en sont qu'en apparence, car, bien entendu, il n'y a d'explication ni de sens à rien, dans la grande partie de cartes universelle où tous les partenaires seront toujours perdants. Ce volume permet de faire connaissance avec l'ensemble des récits de Thomas Bernhard, considéré en Allemagne comme un maître dans ce domaine.

04/1987

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Littérature étrangère

Poètes bouddhistes des Tang

Nul besoin d'être " bouddhologiste " pour apprécier ces poètes bouddhistes de la dynastie des Tang (618-907). La part est ici réduite des œuvres doctrinales, au profit des "poèmes de sensibilité bouddhique, qui s'imposent avant tout comme poèmes. A côté de mandarins bouddhistes ou bouddhisants, le lecteur trouvera principalement des moines ou des ermites. Ces hommes, qui s'isolent sur les hauteurs et ne cessent de songer à leurs frères de la plaine, nous déconcertent. Sont-ils vraiment bouddhistes ou d'abord chinois, à vouloir concilier les contraires, la retraite et l'action ? S'ils choisissent la montagne - la rude, la belle montagne chinoise -, n'est-ce m pas à la manière des taoïstes pour s'y revivifier en s'y ensauvageant ? S'ils choisissent d'écrire, n'est-ce pas à la manière des confucianistes pour se distinguer de la bête brute ? Enfin, la Loi du Bouddha leur commandant d'éteindre toutes leurs passions, ont-ils éteint la plus folle d'entre elles, la passion de la beauté, passion de la beauté naturelle, passion de la beauté d'art ? Non ; et tant mieux pour nous ; ils sont restés poètes. A ses traductions en poèmes français de maint et maint poète chinois - hier Li Bai, demain Tao Yuan-ming -judicieusement prisées par le traducteur des Cinq essais de poétique du comparatiste Qian Zhongshu (Ed. Bourgois, 1987), Paul Jacob ajoute aujourd'hui celles de poètes bouddhistes. Pourvu qu'on l'interprète en parfaite antiphrase, j'appliquerai à ce recueil ce que de ses propres travaux écrivait Pang Yun : Jour après jour je ne fais rien de rare ; Mais je m'y tiens tout naturellement. Heureuse collection où persévère " tout naturellement ", tout artistement donc, en l'espèce, celui que voilà quinze ans je repérai au Colloque sur la traduction poétique, et grâce à qui de beaux poèmes deviennent en français de vrais poèmes ! Etiemble

12/1987

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Droit

L'AUTONOMIE DES PARTENAIRES SOCIAUX. Les litiges nés de l'interprétation des conventions collectives en droit québécois et français

L'autonomie des partenaires sociaux suppose que ces derniers aient la maîtrise des normes qui régissent leurs relations. Si les conventions collectives de travail occupent une place de choix dans l'arsenal normatif encadrant les relations de travail françaises, le contrôle de la règle juridique ne peut être total si les litiges nés de son interprétation échappent à ses créateurs pour être confiés à des institutions dont la nature hétéronome serait par trop marquée. La recherche repose sur l'hypothèse selon laquelle le système québécois des relations collectives du travail est fondé sur l'autonomie des partenaires sociaux. L'approche comparative est en conséquence de nature à indiquer dans quelle mesure, à quelles conditions et à quel coût le système français peut se diriger en direction d'un désengagement toujours plus important des institutions étatiques en droit du travail. En matière d'interprétation des conventions collectives de travail, le respect de l'autonomie des partenaires suppose que l'interprète soit doté d'une légitimité renforcée, fondée autant sur la source de sa juridiction que sur sa capacité à apporter des réponses satisfaisantes aux interrogations des parties. Il s'agit alors de rechercher si les conseils de prud'hommes, juges naturels du droit du travail, offrent aux partenaires sociaux une légitimité - ex post - mesurée avant l'interprétation - et ex ante - après la décision comparable à celle des arbitres de griefs canadiens. L'interprétation est également un facteur déterminant de la nature plus ou moins libérale du système de relations professionnelles. Sans doute est-elle pour l'essentiel soumise à des contraintes extérieures fortes, notamment en raison des techniques et directives utilisées. Mais l'autonomie est renforcée dès lors que les institutions étatiques n'exercent qu'un contrôle restreint sur la solution retenue par l'interprète. Le risque est cependant que l'unité du droit du travail ne soit plus qu'un vain mot.

06/1998

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Poésie

Patrice Cauda, Je suis un cri

De tant de douleur comment faire une vie ? interroge, non seulement Patrice Cauda, mais son oeuvre entière. Le 9 juin 1944, à Tulle, quatre-vingt-dix-neuf hommes de dix-sept à quarante-deux ans sont pendus par les nazis aux balcons et aux réverbères de la ville sous les yeux de la population : Il ne reste qu'une pierre à leur bouche tordue, écrit Patrice Cauda, qui est un rescapé des massacres. Orphelin élevé dans la chaleur humaine, mais dans la pauvreté, la misère, prolétaire n'ayant quasiment pas été scolarisé, misérable, dénué de formation et de culture : Patrice, poète et homme du peuple, s'est forgé en tant qu'autodidacte et sera ouvrier dans une usine à douze ans, garçon de café, préposé au vestiaire dans vingt caravansérails de la Côte d'Argent ou d'Azur, d'Avignon ou de Paris, barman au "Chat qui pêche" et dans bien d'autres endroits, représentant des éditions Pauvert... Et c'est ce Cauda-là et la vérité inédite de sa poésie qui séduisent Henri Rode et les Hommes sans Epaules, mais aussi Alain Borne, Lucien Becker, René Char, Louis Aragon et bien d'autres. Jean Breton n'a pas écrit en vain, à propos du poète de "La mère défigurée" : "Ces poèmes demeurent un monument d'émotion que peu de poètes - à part Rilke ou, près de nous Renée Brock - ont pu en hauteur égaler... Il s'agit pour moi de l'un des plus beaux poèmes du demi-siècle écoulé". C'est toute sa vie, son métier ingrat à venir, ses rêves mêmes, que Patrice Cauda engage dans l'éblouissement de la page blanche : Le sang du rêve a tous les droits - quand l'or irise les épines. La douleur chemine sous la peau du poète ; elle creuse et s'élargit ; elle semble ne pas avoir de frontières : Je suis un cri qui marche.

04/2018

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BD tout public

Héros du peuple Tome 1 : L'assassin sans visage

Ils ont juré d'unir leurs forces et de mettre leurs pouvoirs au service de la collectivité, ce sont les Héros du Peuple. Shanghaï, de nos jours. Des meurtres particulièrement violents ensanglantent la mégalopole chinoise. Sur chaque scène de crime, on retrouve une page extraite du Petit livre rouge de Mao Zedong. Règlement de comptes mafieux ou oeuvre d'un déséquilibré ? L'inspecteur principal Wan Chen ne sait que penser. De son côté, le Ministère de la Sécurité de l'Etat soupçonne des agents extérieurs, ennemis du Parti et de la Révolution, d'être impliqués dans ces assassinats. Il demande à Wan de faire équipe avec Shao Qian, une agente des services secrets. Alors que leur enquête les mène sur les traces de la Bande Verte, une triade réputée dissoute depuis les années 1950, ils découvrent bientôt que le meurtrier qu'ils recherchent est doté de capacités physiques hors-normes, développées au cours d'une série d'expérimentations menée par une unité secrète de recherche scientifique du gouvernement. Dans le même temps, le professeur Tsu, scientifique ayant participé au programme de recherche sur les mutations humaines, tentent de réunir un groupe d'individus aux facultés extraordinaires afin de lutter contre les ennemis du peuple, à commencer par ceux qu'il a lui-même contribué à créer. Wan et Shao parviennent à mettre l'assassin hors d'état de nuire. Mais ils réalisent qu'un danger beaucoup plus grand menace la sécurité de l'Etat : la Bande Verte, qui s'est relevée de ses cendres, ourdit un complot dont la réalisation pourrait entraîner la mort de millions d'individus. Pour lutter contre ce péril, ils vont devoir s'allier aux disciples du professeur Tsu. Régis Hautière, Olivier Vatine et Patrick Boutin-Gagné nous propulsent dans une nouvelle série explosive ! Du divertissement haut de gamme, entre pulp, série B et récit de super-héros au coeur de l'ADN Comix Buro.

09/2018

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Droit

Variations juridiques sur le thème du voyage. Colloque annuel de l'Institut Fédératif de Recherche en Droit "Mutation des normes juridiques" 19 et 20 juin 2014

Le thème retenu par l'IFR droit «Mutation des normes juridiques» pourrait surprendre car assurément le voyage n'est pas une notion juridique. Mais tout aussi assurément il n'est guère de branches du droit qui ne contiennent de dispositions l'appréhendant. Il serait par ailleurs vraisemblablement vain de chercher une définition universelle et intemporelle du voyage. Pourtant il ne fait aucun doute que depuis ses origines l'histoire de l'humanité n'a cessé d'avoir partie liée avec celle des voyages humains même après la domination des sédentaires sur les nomades. Ces voyages à caractère sacré, commercial, conquérant, savant, initiatique..., ont constitué un défi constamment renouvelé pour le droit des sociétés sédentarisées requis de traduire le délicat équilibre à réaliser entre leur fermeture et leur ouverture à l'inconnu, autrement dit entre une appréhension du voyage et des voyageurs comme une menace pour la préservation de l'ordre social et une appréhension du voyage et des voyageurs comme une promesse du renouveau indispensable de la société. A la faveur de la révolution des transports l'essor du commerce international, l'avènement du voyage de loisirs au XIXe siècle et la massification du tourisme occidental à partir du XXe siècle ont marqué un tournant de l'histoire du voyage et donné naissance à un droit du marché du voyage. Aujourd'hui, alors que toutes les destinations de notre monde semblent connues et que sont menacés de disparition les derniers peuples nomades sous les coups de la globalisation, un fossé se creuse entre le monde des riches néonomades de la mobilité mondiale qui se rient des frontières et le monde des sédentaires ou nomades de misère que les frontières enferment ou menacent. Le défi pour le droit de l'ouverture du monde offerte aux premiers et le défi pour le voyage de la clôture du monde imposée aux seconds invitent à réinventer le voyage et son droit de demain.

05/2015

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Romans historiques

Les meilleurs d'entre nous

Nicolas Katz, militant internationaliste devenu apparatchik du Parti et membre du service de renseignement de l'Armée rouge, le GRU, voit peu à peu ses certitudes militantes s'effondrer. Staline a commencé ses purges et Katz a peur. Pour sa vie, pour sa femme Sarah et pour sa fille Rachel. Il a d'autant plus de raisons d'avoir peur qu'il n'ignore rien des méthodes de ses « camarades » dans les caves de la Loubianka ! Quel jeu joue son ami d'enfance Jacob Stobline, lui qui a été à ses côtés au long de ces trente années ? Et quelles ont été les relations qu'il a entretenues avec Sarah ? Le roman débute en 1937, au moment où Nicolas se sent traqué. Puis, en remontant le temps, nous suivons Katz dans son rôle de commis-voyageur de la Révolution dans l'Europe de l'avant-Seconde Guerre mondiale découvrant les manipulations de Staline. Par exemple, ces armes défectueuses livrées aux révolutionnaires espagnols contre de l'or bien réel. Ou encore les manœuvres secrètes en faveur d'Hitler... Il veut encore y croire, cet idéaliste, mais au fil du récit il comprend qu'il a été floué. Pour le forcer à rentrer à Moscou et donc l'éliminer, sa fille Rachel, pensionnaire en Suisse, est enlevée. Mais c'est à Paris que Katz se rend. C'est à Paris qu'il va tenter de dénoncer les agissements de Staline.  Traqué, il cherche à renouer des contacts avec ceux qu'il pense être des « amis fiables ». Mais la mort frappe toujours avec un coup d'avance. Il ne peut plus accorder sa confiance à quiconque, pas même aux femmes en lesquelles il l'avait placée : Sarah, Olga, Anna Kedrova, toutes sont devenues suspectes. Jusqu'à la fin, cet homme aux idéaux purs s'est fait berner par tous ceux qui lui ont été les plus chers. Il y a cru, en vain.

04/2015

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Littérature française

Le boîte de Pandore

Nous sommes à Paris aux premiers jours du mois de mai 1984, en pleine explosion d'un printemps déjà bien installé. Trilingue, maîtrisant parfaitement le français, l'anglais et le russe, Alexandre Svenderov, la trentaine, poursuit la tradition de ses parents et grands-parents qui depuis l'immigration à Paris de la famille d'Ivan Svenderov, diplomate réputé, très proche du tsar Nicolas II et du cercle de son élite diplomatique, fréquentent les milieux russes de la capitale et éduquent chaque nouvelle génération avec une double culture : russe et française. Passionné d'informatique, ayant mené de brillantes études dans ce domaine, il est sélectionné après avoir réussi une série de tests de confiance, pour faire partie d'un projet d'Etat classé secret. Il est parmi les rares personnes à savoir que d'ici dix à quinze ans au plus tard, le Web jettera ses filets et entourera la Terre toute entière, marquant ainsi l'entrée au IIIème millénaire par une révolution inouïe, d'une envergure mondiale et planétaire, comme jamais l'humanité ne l'a expérimenté auparavant. Sachant que sa tâche dans le cadre de ce grand projet informatique est avancé, il décide de faire une pause, et de profiter du soleil printanier afin de réaliser un rêve qui depuis plusieurs années tourne dans sa tête sans qu'il n'ait pu jusqu'à présent le concrétiser : la Grèce ! Une fois à Athènes, les circonstances l'amènent à rencontrer Christophoros Fotinos, excellent pianiste grec avec lequel il se lie d'amitié. Rapidement ils entament des conversations inspirées des grandes questions existentielles qui depuis l'aube des Temps et jusqu'à nos jours, préoccupent l'esprit des philosophes idéalistes. Il s'agit d'une prise de conscience qui, appuyée sur le regard infaillible de l'âme éveillée, distingue d'une façon claire ce qui est réellement vrai de ce qui se présente comme tel, alors que ce n'est que sa frauduleuse imitation. Un chemin qui conduit au centre de soi-même, fondé sur ce que Platon qualifie du terme de "réminiscence".

04/2022

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Littérature française

Michel Mohrt, réfractaire stendhalien

Naviguer dans l'oeuvre de Michel Mohrt et pénétrer dans l'intimité de l'écrivain, telle est l'ambition de cet essai écrit par un ami qui l'a côtoyé pendant quarante ans. Le 17 août 2011 disparaissait à l'âge de 97 ans un émigré de l'intérieur, quoique membre de l'Académie française, éternel déraciné et voyageur nostalgique en rupture de ban avec son époque. Les points de repère de son existence sont autant de thèmes traversant ses livres : la Bretagne, Nice et les Alpes du Sud, les Etats-Unis, l'Angleterre, Venise... Le marin a rompu les amarres pour vivre en homme libre, rêvant de créer un impossible phalanstère composé d'esprits lucides, de fidèles lui ressemblant. Ses ports d'attache sont la littérature et l'histoire qui nourrissent son amour de la liberté. Mohrt ne veut pas se laisser embrigader et souhaite préserver son quant-à-soi. Il convoque les écrivains du XIXe siècle, Chateaubriand et surtout Stendhal dont il renouvelle le thème de la chasse au bonheur. "J'ai compris que la seule vengeance, c'est le bonheur... Oui, il y a le bonheur. Et le mépris : les deux béquilles qui me soutiennent dans la vie". Il s'érige en porte-parole des vaincus, en Cassandre de nos guerres civiles, en caution morale des parias de l'Histoire. Sous sa plume, le romantisme des causes perdues n'est pas un vain mot. Mais il sait aussi faire souffler un fort vent d'Ouest sur les lettres françaises en révélant Faulkner, Styron ou Kerouac. Ce réfractaire qui a su dire "non" aux dérives de son époque est tout sauf un écrivain mineur. Il est grand temps de redécouvrir l'oeuvre de cet aristocrate au caractère bien trempé qui a toujours préféré l'air du large à l'air du temps. Cet essai est suivi d'une pièce de théâtre inédite de Michel Mohrt, "Siegfried 40" , écrite en 1944.

03/2021

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Littérature française

La dernière femme de sa vie

Leur rencontre n’a l’air de rien. Printemps 2000. Place Saint-Germain-des-Prés, on célèbre par une plaque les amours contingentes de Sartre et Beauvoir. Sont présents quelques philosophes, des écrivains, une poignée de féministes et l’immense André Markhem. Entre lui et Alma, le premier échange est bref. Il lui laisse un numéro. Elle oublie ou croit oublier, peu importe. Il suffira de quelques semaines et d’un message sur un répondeur pour que l’histoire prenne tout son sens. Neuf ans, ce n’est pas rien.Alma aurait pu être la dernière femme de la vie d’André, lui qui a traversé un presque siècle, l’a animé, serré au plus près, lui qui a aimé et séduit, beaucoup, et aborde de toute sa puissance la fin de son existence. Il aurait pu mourir et ne penser qu’à elle, car ils se sont aimés, avec passion, avec violence, en se vénérant l’un l’autre au point d’espérer échanger les corps. Alma aurait pu posséder André à tous les âges, remonter le temps et lui appartenir aux commencements. « Je ne vous retrouverai jamais. – Pas facilement. – Jamais. – Pourquoi ai-je envie de me tirer une balle dans la tête ? – Parce que nous avons tous les deux le goût de l’absolu. » Chaque fragment de leur histoire est contaminé par une quête partagée de l’absolu. Les repas sont des festins, le banal échange une joute verbale et le sexe se joue sans interruption. Est-ce la mort qu’ils tentent en vain de tromper ?Neuf ans ont passé. André a publié ses mémoires et Alma partage son temps entre écriture et réalisation. Elle a divorcé, fait l’amour avec d’autres hommes, des femmes aussi. Elle cohabite depuis peu avec ce qu’elle nomme « un crabe », et qui lui pince la poitrine. Elle a reçu une lettre d’André, le 24 octobre 2009. Une lettre définitive.

01/2011

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Guerre d'Algérie

Le silence et le bruit

" Mon père n'était pas croyant. Pourquoi ma mère a-t-elle tenu à cet enterrement religieux ? La réponse, je ne tarde pas à la découvrir. Sur la pierre tombale, à côté du nom de mon père, elle a fait graver ces mots : A la mémoire de Mimoun COHEN son père Yvonne COHEN sa mère Colette COHEN sa soeurJean-Jacques SICSIC son beau-frèredisparus en juin 1962 en AlgérieEt de Régine COHEN sa soeurFigés dans le marbre, ils hurlent comme des nouveau-nés. Et moi, j'ai l'impression de me réveiller d'un long coma. Colette, Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques. Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques, Colette. J'ignorais que mon père avait une soeur, une soeur qui s'appelait Colette. Jusqu'à ce jour, je n'avais jamais entendu parler de mes grands-parents, ils n'avaient pas de noms, pas de visages. Colette, Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques. Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques, Colette. J'ai beau répéter ces noms comme un mantra, rien ne se passe, ils ne convoquent aucune image, aucun souvenir. Seulement un incommensurable étonnement. Pourquoi ce secret, pourquoi ce silence ? Disparus en Algérie. Qu'est-ce que ça veut dire, disparus ? Qu'est-il arrivé à mes grands-parents, leur fille et leur gendre, là-bas, en Algérie ? " C'est donc lors de l'enterrement de son père qu'Hélène Cohen découvre l'existence en même temps que la disparition d'une partie de sa famille. Juifs algériens, ils sont quatre à être partis et jamais revenus, quelques jours avant la déclaration d'indépendance. Ramenée à elle-même par cette découverte, l'autrice décide de plonger dans les méandres du secret familial et d'interroger les survivants pour enfin comprendre et connaître les disparus. Une enquête poignante au coeur d'un déni familial qui fait écho à l'un des épisodes les moins connus de la guerre d'Algérie : la disparition de plusieurs centaines d'Européens malgré la signature des accords d'Evian.

03/2022

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Histoire des femmes

Histoire des femmes en France de la Renaissance à nos jours

Souvent invisibles aux yeux des hommes qui écrivaient l'histoire, les femmes ont tissé la trame de l'histoire sociale, économique, culturelle, artistique et religieuse du pays. Ce livre retrace l'émergence progressive des femmes comme actrices de l'Histoire. Elles ont mené un long combat pour la juste reconnaissance de leur place dans la société. La force physique leur faisant défaut, elles sont sorties de l'ombre par la primauté de l'intelligence et de la négociation patiente. Des personnalités de l'élite féminine sortent de l'ombre pendant la Renaissance, des écrivaines se font connaître au XVIIe siècle. Elles animent au XVIIIe siècle les salons littéraires où naquit la philosophie des Lumières. Les femmes ont tenté de se faire entendre en vain pendant la Révolution de 1789 : l'Empire mit un terme aux quelques avancées obtenues. Les révolutions de 1830, 1848 et la Commune de 1871 propulsent les femmes sur la scène politique. L'accès à l'éducation publique au XIXe siècle, la laïcisation progressive au XXe siècle, permettent aux filles et aux femmes de prendre conscience de leurs droits civiques à travers les courants du féminisme pour nombre d'entre elles. Les deux guerres mondiales révèlent le courage et l'héroïsme féminins. Après 1945, le droit de vote est enfin acquis et les femmes s'investissent dans la vie professionnelle et entrent dans la vie publique. De nos jours, les faits ont poussé à la parité dans la vie politique et à la volonté de dénonciation des pressions et des violences dans la vie quotidienne. Souhaitons que les hommes acceptent les fruits de l'équité dans la société française. Catherine Chadefaud, agrégée d'histoire, titulaire d'un doctorat de IIIe cycle en égyptologie, est docteure ès lettres et sciences humaines. Au fil de ses années d'enseignement en classes préparatoires aux Ecoles Normales Supérieures, elle s'est intéressée à l'histoire de l'éducation des filles et à l'accès des femmes aux droits civiques.

04/2023

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Ecrits sur l'art

L'art pauvre des riches

Peut-on en finir avec cinquante ans de paresse d'invention et de mièvreries dans l'art contemporain ? L'académisme artistique d'aujourd'hui ressemble à s'y méprendre à celui du Second Empire, et pour cause : les fortunes des années 2000 ont le même intérêt que leurs lointains prédécesseurs pour le creux, le vain, le décoratif, le sonnant et le trébuchant. Sur toute la planète, on applaudit des prix, pas des oeuvres. On s'esbaudit devant des records, des chiffres et même le nom des acheteurs devient un motif d'euphorie. Les plus lucides y verront la dernière étape d'un phénomène au bout duquel la " culture " aura trahi la cause de l'Art. Les audaces survendues sont profanes, jamais profanatrices. A bien y regarder, oui, nous vivons une répétition de la " fête impériale ", cette époque où Napoléon III et les nouveaux riches de l'acier et de la finance achetaient à prix d'or les productions clinquantes des peintres pompiers. Un triomphe du conformisme d'autant plus exaspérant qu'il passe pour tapageur. Déjà dans les années 1970, en réaction à l'engourdissement et au mensonge d'un art mercantile, des créateurs ont prôné une nouvelle pureté d'expression. En refusant catégoriquement de faire des tableaux, ils ont créé des performances et des installations, autrement dit des oeuvres impropres à la spéculation financière. Tel était l'art contemporain en vérité : une démarche téméraire et d'avant-garde. Une aventure d'un immense impact mais d'une très grande brièveté, que les marchands ont ensuite vidée de sa substance. Le Pop Art et ses imitateurs se sont imposés, suivis par le retour à la peinture, et enfin les stars comme Jeff Koons ou Damian Hirst - portés par le cortège des grandes fondations privées et des institutions muséales complaisantes. Franchement : ne serait-il pas temps de se déprendre du spectacle de l'argent et de la nullité, et d'imaginer le retour de l'art dans des formes forcément nouvelles ?

03/2023

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Policiers

Play Boy

Play Boy, c'est un titre qui se veut aventureux. Une référence au célèbre magazine un temps si sulfureux ? Oui et non. La vie elle-même n'est-elle pas une aventure, un long combat pour une existence dont le but est plutôt incertain ? Mais si la vie est difficile, elle est surtout courte, et donc précieuse, et donc belle. Et c'est justement pour laisser une trace de leur passage que certains ne veulent périr sans avoir crié témoignage. Il y a des guerres, des enfers, des famines, des violences. Le monde est triste, négatif. L'homme est dualité : bon et mauvais. La nature est brute, et s'exécute. Mais il y a aussi de la lumière sur les ombres du temps. Une lumière qui éclaire notre passage, et qui parfois l'éclabousse. Les hommes sont des messagers intemporels. Parce qu'il faut bien croire en quelque chose, parce qu'il faut bien rêver que tout cela ne soit pas vain... L'Art, donc, nous y voilà. L'art comme un goût tout à chacun : moderne, ancien, old school, futuriste. Oui, c'est bien pour laisser une empreinte que nous peignons, écrivons, photographions, bref, que nous illustrons les détails de l'illusion finale : la vie. Pascal Pacaly Livre illustré par la fine fleur de la création contemporaine de France, des USA, du Mexique, du Japon... des artistes du monde entier dans un livre unique ! Charlélie Couture, Robert Waldo Brunelle Jr, Jérémy Magnin, Abraham Orozco, Mike Rimbaud, Carlos Olmo, Éric Fleury, François Maigret, Virginie Bathory, Niko Kko, Toto Pissaco, Stéphane Zoz, Laurent Fièvre, Wendy Develotte, Mikaël Petit, Elliot Feldman, Alexandre Miralles, Éric Viou, Jean-Louis Orozco Medina, Fofy, Ludovic Fevin, Jym Factory, Toshiya Trash Tsudura, Senyphine, Bianca Olson, Emmanuel Grange, Bulbe Bulbe, Romain Lubière, Robert David Elwood, Peter Skull, Richard J Frost, Lou Rusconi, JR Williams, Dadu Phoenix, Patrice Woolley, Sylvain Tentaculesque, Ludovic Sallé, Régis Gonzalez, Alexis Chomel

10/2015

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Benoît XVI

Rien d'autre que la vérité. Ma vie aux côtés de Benoît XVI

La relation entre Joseph Ratzinger et Georg Gänswein a été longue et fructueuse, faite de respect et d'estime mutuels, et ce depuis ce jour de 2003 où le futur pape a fait du jeune prêtre allemand son secrétaire personnel. Après l'élection du cardinal Ratzinger à la papauté, Georg Gänswein a vécu constamment à ses côtés et a été son collaborateur le plus proche, mais aussi son confident et conseiller, l'accompagnant pendant le pontificat et dans la période qui a suivi sa renonciation en 2013. Aujourd'hui, après le décès du Pape émérite, le temps est venu pour le préfet de la Maison pontificale de raconter sa propre vérité sur les calomnies flagrantes et les manoeuvres déloyales qui ont tenté en vain de jeter une ombre sur l'enseignement et les actions du pontife allemand, et de faire connaître, enfin, le vrai visage d'un des plus grands hommes d'Eglise de ces dernières décennies, trop souvent injustement dénigré. Il en résulte un témoignage passionnant, qui rend un hommage mérité à un homme, un cardinal, un Pape, qui a fait l'histoire de notre temps et qui apparaît ici comme un phare de compétence théologique, de clarté doctrinale et de sagesse prophétique. Georg Gänswein est un prêtre allemand né en 1956. En 2003 il devient secrétaire personnel du cardinal Joseph Ratzinger. Après son élection à la papauté en 2005, il est confirmé dans ce poste puis nommé Préfet de la maison pontificale. Après la renonciation de Benoît XVI, il reste à ses côtés jusqu'à la mort du pape émérite le 31 décembre 2022. Saverio Gaeta né en 1958 est un journaliste professionnel italien. Il a été rédacteur en chef de L'Osservatore Romano, du magazine Jesus, puis de Famiglia Cristiana et rédacteur en chef adjoint de Credere. Il est l'auteur de nombreux essais, biographies et livres d'entretiens.

04/2023

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Littérature française

Prohartchine. Une nouvelle de Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski

M. Prohartchine est un "pauvreriche" . Cette nouvelle est tirée de l'histoire véridique d'un avare lue dans les journaux de la capitale, un "nouvel Harpagon mort en pauvreté sur des monceaux d'or. C'était un conseiller titulaire en retraite. Il ne payait que trois roubles par mois pour loger dans un coin derrière le paravent. Il se plaignait toujours de sa pauvreté et la dernière année avant sa mort il ne paya pas son loyer. Il se refusait des mets chauds même aux derniers jours de sa maladie. Après sa mort, on trouva dans ses effets cent soixanteneuf mille vingtdeux roubles en argent et en billets de banque" . La lecture de ce fait divers impressionna Dostoïevski. Il poursuit : "C'est alors que j'ai vu passer dans la foule une figure non réelle, mais fantastique. Elle portait un vieux manteau qui lui servait sûrement de couverture pendant la nuit. Elle me croisa et cligna en me regardant de son oeil mort, sans lueur et sans force, et je compris que c'était le même Harpagon qui était mort avec son demimillion ! Et voici qu'un personnage surgit devant moi, très semblable au Chevalier Avare de Pouchkine. Il me sembla soudain que mon S. était un personnage colossal. Il quitta le monde et toutes ses tentations et se retira derrière son paravent. Qu'estce, pour lui, que tout ce vain clinquant, tout notre luxe ? A quoi bon la commodité et le confort ? Non, il n'en a pas besoin, il possède tout cela sous son oreiller, sous sa taie non changée depuis l'année dernière. Il n'a qu'à siffler, et tout ce dont il a besoin lui viendra en rampant. S'il le veut, maintes personnes lui adresseront des sourires attentifs. Il est audessus de tous les désirs... Mais pendant que je rêvais ainsi, il me sembla que je volais Pouchkine".

01/2023

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Littérature française

Apollonie et les jours

" Tu te rappelles d'Altagène, de ce que tu m'as donné la première fois que nous nous sommes vus ? -C'était des œufs de mésange, de mésange bleue, murmure Appolonie. -Veux-tu être ma femme ? " Au moment où il prononce ces mots sa voix se frêle un peu. Il ne savait pas qu'il allait les dire. Mais la vois d'Appolonie qui lui répond est claire, alors il élève la petite main de la jeune fille, la retourne et y dépose un baiser. En ce jour de mai de l'année 1912, que pourraient -ils craindre ? La guerre est encore loin, ils ne peuvent même pas la sentir approcher. D'autres, ailleurs, sûrement ! En tous cas pas eux ! Un tel amour, si confiant, et depuis toujours ! Un amour qui a grandi avec eux sans même qu'ils y pensent, et dans cette île bénie des Dieux, où la splendeur sans égale des paysages peut donner l'illusion d'un monde nouveau, oui !. Il ne semble pas vain de croire à l'éternité, malgré la folie des hommes. Mais si le destin collectif et proche est la guerre ; celui de Jean-Baptiste et d'Appolonie porte un nom, dont Pauline et ses vingt printemps seront l'instrument coupable et aveugle. " Apollonie est une jeune femme corse qui, comme la majorité d'entre elles, en ce début du XXe siècle, rêve d'un destin fait d'amour. Son fiancé est celui qu'elle a choisi et qu'elle désire. Mais dans cette rude vie de paysans accrochés à leurs terres, dans cette vallée du Taravu pétrie de traditions, le drame rattrape aussi les innocents... Drapée dans son choix, maintenue tout juste vivante par un espoir irradié par la pureté de ses souvenirs, égrenant les jours de la vie au côté des siens et participant avec courage aux bouleversements de ce siècle ? Apollonie attend le retour du bagne de Jean-Baptiste...

07/2005

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Littérature étrangère

D'où viens-tu, Hawthorne ?. Hawthorne et ses mousses. Lettres à Nathaniel Hawthorne et à d'autres correspondants

Après quelques concessions aux prudes et aux bien-pensants dans ses premiers récits d'aventures océaniennes, Melville se raidit. A l'éditeur malchanceux de Mardi, il déclare avec hauteur : «Mardi atteindra ceux auxquels il était destiné. Il n'a pas été écrit en vain. Certains d'entre nous autres scribouillards, mon cher monsieur, avons en nous quelque chose d'intraitable qui nous enjoint de faire ceci ou cela.» Et à son beau-père, il confie : «Mon plus cher désir est d'écrire la sorte de livres dont on dit qu'ils sont un échec.» Il n'aspire plus qu'à une écriture symbolique propre à traquer et à faire entrevoir, «en ce monde de mensonges, la Vérité (qui) est forcée de fuir dans les bois comme un daim blanc effarouché». Or voici qu'il découvre à quelques milles de sa ferme le grand maître de l'allégorie allusive, Hawthorne, l'auteur de La Lettre écarlate. Il est emporté vers lui d'un seul élan, et sa dévotion, son désir de s'identifier à lui seront bientôt tels que, lorsqu'un billet de son voisin le remercie de lui avoir envoyé et dédié Moby Dick, il s'écrie : «D'où viens-tu, Hawthorne ? De quel droit bois-tu à mon flacon de vie ? Et quand je le porte à mes lèvres, voici que ce sont les tiennes et non les miennes. J'éprouve que la Divinité est rompue comme le pain de la Cène et que nous en sommes les morceaux...» Ce frère aîné spirituel s'éloigne et ne sera pas remplacé. Les livres de Melville éveilleront désormais si peu d'échos qu'au début de la Guerre civile, il devra vendre sa ferme et se faire inspecteur du port de New York. Dix-neuf ans durant. Après quoi vient une vieillesse studieuse et cachée où l'amertume d'être oublié semble se muer, la Poésie aidant, en sagesse. Evoquant ou côtoyant capricieusement tout cela, les lettres de Melville sont aussi indispensables, pour le comprendre intimement, que ses poèmes.

05/1986

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Littérature française

Un grand homme a paris

" Ni Lucien, ni madame de Bargeton, ni Gentil, ni Albertine, la femme de chambre, ne parlèrent jamais des événements de ce voyage ; mais il est à croire que la présence continuelle des gens le rendit fort maussade pour un amoureux qui s'attendait à tous les plaisirs d'un enlèvement. Lucien, qui allait en poste pour la première fois de sa vie, fut très-ébahi de voir semer sur la route d'Angoulême à Paris presque toute la somme qu'il destinait à sa vie d'une année. Comme les hommes qui unissent les grâces de l'enfance à la force du talent, il eut le tort d'exprimer ses naïfs étonnements à l'aspect des choses nouvelles pour lui. Un homme doit bien étudier une femme avant de lui laisser voir ses émotions et ses pensées comme elles se produisent. Une maîtresse aussi tendre que grande sourit aux enfantillages et les comprend ; mais pour peu qu'elle ait de la vanité, elle ne pardonne pas à son amant de s'être montré enfant, vain ou petit. Beaucoup de femmes portent une si grande exagération dans leur culte, qu'elles veulent toujours trouver un dieu dans leur idole ; tandis que celles qui aiment un homme pour lui-même avant de l'aimer pour elles, adorent ses petitesses autant que ses grandeurs. Lucien n'avait pas encore deviné que chez madame de Bargeton l'amour était greffé sur l'orgueil. Il eut le tort de ne pas s'expliquer certains sourires qui échappèrent à Louise durant ce voyage, quand, au lieu de les contenir, il se laissait aller à ses gentillesses de jeune rat sorti de son trou. Les voyageurs débarquèrent à l'hôtel du Gaillard-Bois, rue de l'Echelle, avant le jour. Les deux amants étaient si fatigués l'un et l'autre, qu'avant tout Louise voulut se coucher et se coucha, non sans avoir ordonné à Lucien de demander une chambre au-dessus de l'appartement qu'elle prit. Lucien dormit jusqu'à quatre heures du soir... ".

02/2023