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Littérature française

Des âmes simples

Au coeur de la nuit pyrénéenne, un appel. "Mon père, vous me reconnaissez ? - Oui. - Vous savez que je n'ai pas la foi ? - Oui, je sais. - Mon père, ce que je vis ce soir est tellement dur que je ne vois pas qui je pourrais appeler sinon vous, à cause de votre foi. " Frère Pierre enfile sa bure. Le sommeil étire sa peau. Il descend jusqu'à la voiture. Les vitres sont recouvertes d'une fine pellicule de gel qu'il balaie à l'eau chaude. Et Pierre s'enfonce dans la nuit. Il vient répondre à l'appel. Depuis cinquante ans, Frère Pierre est le curé de la vallée d'Aspe. Le berceau d'âmes en perdition. Frère Pierre les connaît toutes, il les baptise, les écoute, les met en terre. Les croyants et les moins croyants. Parce qu'aux confins de cette France rurale, "on ne peut plus faire comme si les gens avaient la foi. " Pour Frère Pierre, cela importe peu. Jour et nuit, son portable sonne. Il accourt. Ce roman décrit le quotidien d'un homme qui tient seul ici par sa foi. C'est une oreille tendue vers ces âmes de l'obscurité qui s'accrochent au flanc de la montagne et chez qui jaillissent tantôt des éclairs. Une plongée au coeur des vies minuscules, ses désespoirs, ses doutes. Auprès des bergers et des bêtes, des paumés et des vagabonds célestes, l'histoire de la vallée dessine en creux l'histoire de chaque homme. Pierre Adrian s'est imprégné de cette lumière d'opale, s'est mis à l'écoute de ce guide de l'intérieur. Il a posé son regard sur "la ténèbre" des êtres et la désespérance d'une époque, sans oublier jamais que "la nuit comme le jour illumine".

01/2017

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Littérature anglo-saxonne

La Chute de la maison Usher. Et autres histoires extraordinaires

Double assassinat dans la rue Morgue, La Lettre volée, Le Scarabée d'or... Les plus célèbres contes horrifiques et fantastiques d'Edgar Allan Poe, maître du genre, traduits par Charles Baudelaire, dans une édition collector illustrée qui s'ouvre avec La Chute de la MaisonUsher, nouvelle adaptée en une série Netflix par Mike Flanagan (The Haunting of Hill House). Un classique du fantastique devenu une série Netflix Un homme reçoit une invitation à passer quelques jours dans le domaine de son ami Roderick, la Maison Usher. En arrivant, il ressent un profond malaise et trouve son ami dans un état terrible, rongé par un mal mystérieux qui se manifeste par des sensations " extranaturelles ". Quelques jours plus tard, la soeur de Roderick décède de cet étrange mal et, un soir de tempête, des phénomènes inexplicables et angoissants ponctuent la nuit dans la maison... Grand classique du maître américain de la littérature fantastique, " La Chute de la maison Usher " (1839), ouvre ce recueil qui réunit une sélection des Histoires extraordinaires et Nouvelles Histoires extraordinaires d'Edgar Poe, dont le nom continue d'évoquer l'énigme et le mystère et qui déploient ses thèmes favoris : la déduction comme un des beaux-arts, le romantisme noir, le fantastique scientifique et la figure de la femme fatale. Au sommaire : Double assassinat dans la rue Morgue - La Lettre volée - Le Scarabée d'or - Manuscrit trouvé dans une bouteille - Une descente dans le Maelström - Révélation magnétique - Morella - Ligeia - Metzengerstein - Le Chat noir - L'Homme des foules - Le Coeur révélateur - La Chute de la maison Usher - Le Puits et le Pendule - La Barrique d'Amontillado - Le Masque de la mort rouge - Le Diable dans le beffroi - Petite discussion avec une momie - Ombre - Le Portrait ovale.

05/2023

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Mer

Ainsi naquit le Vendée Globe. Dans les coulisses des premières éditions

Ils sont plus nombreux à être allés dans l'espace qu'à avoir largué les amarres du Vendée Globe. En 8 éditions, sur les 167 concurrents qui ont relevé le défi, seulement 89 ont franchi la ligne d'arrivée. L'Everest des mers n'a pas usurpé son surnom. Mais qui a eu cette idée folle ? Hormis ses règles fondatrices, un bateau et un humain pour un tour du monde sans escale et sans assistance, le Vendée Globe n'a pas toujours été la grosse machine organisationnelle qu'on connaît maintenant. Cette épopée contemporaine quasi homérique, dont l'idée est née un soir de rencontre autour d'un verre entre marins français en escale à l'autre bout de la planète, fascine des millions de personnes de par le monde. Cet ouvrage inédit raconte, sur la base de faits, documents rares et 30 témoignages précieux de pionniers, les coulisses de la course. Le parti pris éditorial est d'apporter la " vraie " version de l'histoire du Vendée Globe dont la légende s'est, au fil des ans, quelque peu galvaudée. Un beau livre original destiné au grand public, dans lequel le lecteur pourra y picorer grâce à ses multiples entrées de lecture, au gré de 30 chapitres thématiques. Avec large place laissée à des illustrations jamais encore dévoilées : 123 documents et 100 photos inédits ! Cet ouvrage a été imaginé, conçu et façonné par Didier Planson et Fabrice Hodecent. Le premier, voileux depuis toujours, compagnon de route de Philippe Jeantot, était le coordonnateur général des premières éditions du Vendée Globe. Il a tout vécu de l'intérieur et conservé des milliers d'archives. Le second, journaliste expérimenté, grand reporter, trois Vendée Globe au compteur (en couverture médiatique ! ), a apporté sa plume pour mettre en mots et en scène les souvenirs du premier. Une belle alchimie...

10/2020

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Littérature française (poches)

Le Grand Paris

Enfant de l'Ouest parisien, Alexandre Belgrand a grandi à l'ombre des tours de la Défense, au bord de la voie royale qui conduit du Louvre à la Grande Arche et qui sert de frise chronologique à l'histoire de France. Héritier autoproclamé de ce majestueux récit, il rejoint une école de commerce, certain d'intégrer à sa sortie l'élite de la nation. L'un de ses professeurs l'initiera alors à l'histoire secrète de la capitale, avant de le faire entrer au service de l'homme fort de la droite - "le Prince" - en passe de remporter la prochaine présidentielle. Il lui aura fallu, auparavant, parfaire sa formation d'urbaniste au milieu du désert algérien, d'où il assistera, impuissant, au soulèvement des quartiers de l'Est parisien à l'automne 2005. Au soir du 6 mai 2007, il est au Fouquet's, dans le tout premier cercle, prêt à intégrer le cabinet du Prince. Suivront, pour Alexandre, deux années d'alcoolisation heureuse, de travail acharné et d'amitiés nocturnes au coeur du triangle d'or parisien. Il écrira l'un des discours les plus remarqués du Prince, prélude au lancement d'une grande consultation architecturale sur l'avenir de Paris ; c'est lui encore qui imaginera de doter la nouvelle métropole d'un grand métro automatique, le Grand Paris Express. Il aura alors l'orgueil de se croire indestructible. Sa disgrâce, imprévue et brutale, le conduira jusqu'à l'Est maudit de la grande métropole. C'est là que, dans sa quête de plus en plus mystique d'une ville réconciliée, il devra s'enfoncer, accomplissant son destin d'urbaniste jusqu'à son ultime conversion, ainsi qu'il le lui avait été prédit au milieu du désert : "Nous autres, urbanistes, nous parlons aux dieux plutôt qu'aux hommes".

09/2018

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Littérature française

Vous êtes nés à la bonne époque

À quarante-deux ans, Nathalie Dumont habite, dans le quartier de la Bastille, un superbe et vaste appartement que son insolente réussite professionnelle lui a permis de s’acheter. Elle est la mère comblée d’une jeune femme de vingt-deux ans, Charlotte. En ce début d’automne 2009, Nathalie traverse pourtant la plus grave crise de son existence. Charlotte a largué les amarres vers la Californie pour mettre ses compétences au service de la juteuse économie verte. Après avoir découvert qu’il la trompait, Nathalie vient en plus de congédier Alain, l’homme qui partageait sa vie depuis six années. La rupture est d’autant plus douloureuse que Nathalie espérait concevoir avec lui ce deuxième enfant qu’elle désire avec une ardeur intacte, malgré les années qui passent. Lors d’un vernissage, elle croise le regard d’Arno – Arno Genic. Il la subjugue d’emblée. Il a vingt ans, il expose ses premières toiles. Entre petits boulots et crise du logement, il s’escrime pour vivre de son art. Il ne prête, ce soir-là, aucune attention à la nuée d’admiratrices branchées qui gravitent autour de lui, car il n’a d’yeux que pour Nathalie. Ils se revoient, ils se plaisent. Nathalie lutte, au début, contre ce coup de foudre mutuel. Seulement, chaque heure passée avec lui est pour elle un ravissement. Dans sa vie chamboulée, rien ne console Nathalie comme les conversations qu’elle entretient avec celui qui ne tardera plus à devenir son amant. La bonté intrinsèque du jeune homme, son intelligence étincelante, son humour hors du commun la bouleversent. Au-delà des mots, quelque chose les lie, de l’ordre de la sensation pure ; une intimité spontanée, qui tire sa source d’obscures réminiscences, surgies d’un passé englouti, aux confins de leurs âmes… Quelle force irrépressible les attire donc l’un vers l’autre ?

08/2011

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Littérature française

Le roi n'a pas sommeil

Le roi n'a pas sommeil raconte le destin tragique d'un enfant maudit : Thomas Hogan. Un conte dont le charme poétique opère irrémédiablement sur le lecteur. A la mort de son père qui lui lègue sa fortune, William Hogan, le père de Thomas, rachète une propriété d'une beauté sauvage et subjuguante : deux hectares de forêts envahis par les framboisiers sauvages et où paissent des cerfs et des biches. Une fois sa fortune dilapidée, il se tue au travail, de jour, à la Scierie du village et, de nuit, à la gendarmerie où il classe les dossiers des affaires les plus sordides. Est-ce cette proximité avec le crime ? Il est sombre, triste et violent. Mais il travaille dur et c'est un bon parti. Un soir de bal au village, il séduit une beauté, Mary, et l'épouse. Thomas naît de cette union. C'est un bel enfant, à l'opposé de son père, fragile et vulnérable. Mais sa vie bascule le jour où William s'entaille profondément la main droite à la Scierie. Cette blessure gangrène et emporte le père sans que le médecin de famille, O'Brien, ne puisse rien y faire. Comme un signe de mauvais augure, l'accident plane désormais sur le destin de Thomas. Celui-ci grandit et connaît l'amitié avec Paul, son double à qui tout l'oppose, puis l'amour avec Donna, l'admirable assistante du Docteur O'Brien. Bientôt, son destin sombre le rattrape : il deviendra pour tous le " fils maudit " de Mary, une légende. Dans un style sobre mais imaginé, Cécile Coulon nous entraîne dans un univers d'émotion qui allie une atmosphère paisible, et une mélancolie indicible. Son talent tient à sa capacité à rendre magique le quotidien et le banal.

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Littérature française

Plus on est de fous, plus on s'aime

Un soir, sur une aire d'autoroute qui sent les taillis brûlés, Roger l'ancien taulard qui faisait sauter les fourgons blindés et Joseph le Parisien bourgeois repenti s'installent pour casser la croûte à l'arrière de leur vieux Volvo F89. Soudain une voiture débarque et laisse derrière elle un panier en osier. Roger, bonhomme aux grosses mains boisées, s'approche et découvre avec stupeur un bébé endormi. Que faire du marmot ? Roger veut l'emmener à la maternité la plus proche. Dans son coin, caressant le doux duvet de l'enfant, Joseph sourit. "Et si on le gardait, ce bébé ? " Amis depuis l'enfance, les deux hommes vivent dans une maison forestière sans aucun confort moderne. Comment y accueillir un enfant en bas âge ? Comment s'en occuper au quotidien, au contact de cette nature rustique rythmée par les travaux manuels ? Et surtout comment garder ce bébé en toute légalité ? Petit à petit, ils préparent des biberons, fabriquent des couches avec un vieux t-shirt, cuisinent des bons petits plats au gamin fraîchement baptisé Moïse. Roger et Joseph réparent leurs blessures, leur solitude et leurs regrets. Pourtant une ombre venue tout droit du passé de Roger rôde autour de la maison et du bébé. Pour protéger Moïse, les deux compères devront compter sur l'aide de leur entourage : Karl Marx le psy des cabossés, l'Indien boulanger autoproclamé d'un village autogéré, Julie, la fille de Roger, et Karim, son amoureux, ou encore Muguette, la petite prostituée malmenée par la vie. Dans ce roman moderne au grand coeur, Jacky Durand met en scène des héros attachants loin des sentiers battus, qui découvrent le pouvoir de l'amitié et de la paternité. Plus on est de fous plus on s'aime est une magnifique ode à la vie et ses égratignures, à la nature et aux sentiments.

04/2022

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Non classé

Mi-figue Mi-raisin

Juliette, 25 ans, décide de passer l'été à Saint-Emilion, dans un petit vignoble appartenant à sa famille, pour écrire un roman policier mais aussi pour travailler dans les vignes, dans le but de gagner un peu d'argent. Alors qu'elle manque profondément d'inspiration pour son roman sur le cirque, un ouvrier viticole, Jean-Jean, est victime d'une crise cardiaque. Quelqu'un souffle à Juliette "qu'il ne devait pas être là aujourd'hui" en parlant de la victime. Juliette se persuade alors qu'il s'agit d'un meurtre et commence à mener l'enquête, ce qui nourrit son imagination et la relance dans l'écriture. Chaque soir Juliette pique une bouteille de vin dans la cave personnelle de son oncle et s'installe dans le jardin pour écrire. Mais lorsque l'ivresse la plonge dans le sommeil, quelqu'un vient introduire des messages dans son roman. Alors que Josette, employée à la vigne depuis quarante-sept ans meurt assommée par une pierre lors d'un orage, Juliette voit un cadeau du destin, une offrande pour son polar et écrit de plus belle. Les accidents se multiplient, Juliette effeuille ses parcelles tout en menant l'enquête. Mais entre son penchant pour le vin rouge, ses rencontres incongrues et le mystérieux personnage masqué qui introduit des messages dans son texte, la nuit lorsqu'elle cuve étendue sur la pelouse, elle a du mal à y voir clair. Noyée dans cette enquête impossible, où seul le vin est une échappatoire, Juliette se perd entre ses fantasmes et la réalité. Arrivera-t-elle à élucider le mystère des accidents mortels dont les habitants du Château Corbec sont frappés au cours de cet été brûlant ? "C'est à mes heures perdues que je gagne mon temps, les pieds dans la terre et la tête en avant, quand la solitude m'invite au rendez-vous, je me perds délicieusement dans l'immensité imaginaire de mon esprit au vent".

10/2019

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Tourisme France

D'écrins en Queyras. Un pays d'adoption... pour aller vers le Sud

L'idée de ce livre est née d'une belle rencontre avec la montagne. Il a été écrit sur plusieurs années, à petites doses, comme il convient de le découvrir. Tous ces chemins, ces sentiers sauvages empruntés avec bonheur au gré de mes ballades dans les Hautes-Alpes, je souhaite vous les faire découvrir à mon tour, et apprécier, sinon avec intérêt, pourquoi pas avec passion, tous ces paysages haut-alpins d'hier à aujourd'hui, habitudes, pratiques ancestrales encore ancrées dans les esprits, villages pittoresques, patrimoine qui ne laisse pas indifférent. Des années de métamorphoses de la nature changeant avec les saisons, eaux vives impétueuses et lacs de montagnes ou immensité aux reflets infinis. Parce que cette région de France est d'exception, j'ai voulu la magnifier avec mes mots et surtout ma sensibilité, essayant de dire combien la Guisane, le Briançonnais, le Guillestrois, le Queyras, l'Embrunais, le Gapençais sont attachants et ne peuvent laisser insensible celui qui recherche un autre ailleurs. Ici les ciels du soir descendant versent subitement du gris au rose tendre en embrasements merveilleux, et ceux du jour éclatent d'une pureté sans pareille. Si le vent se met à rugir dans nos nuits, c'est pour mieux redonner au matin une luminosité d'artiste. Ici, il faut avoir l'esprit rêveur ou conquérant pour décider d'une marche sur ces chemins où je vous invite à venir, par la pensée, vagabonder un peu. Vous aurez alors l'envie, je n'en doute pas, de partir à l'aventure d'un pays vrai avec ce livre pour guide. Découvrir, aimer, apprendre, revenir. Une affaire de curiosité, mais aussi de poésie, de sensations, de ressentis, où la tête se vide du superflu pour ne garder que l'essentiel, où parcourir un itinéraire original, une visite exclusive, se réalise sous un soleil illuminant les montagnes environnantes presque 300 jours par an.

07/2019

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Littérature française

L'ombre d'une vie ou L’ADN des célèbres colons français, qui ont construit l’île Bourbon, en héritage

"Totoche ! 20/20 en latin ? Comment elle fait pour avoir ces notes tout le temps ?" s'étonne Barret, un jeune garçon châtain clair de la 3e1, épiant la classe tandis que le prof distribue les copies de la 4e1. Serait-ce le génie des Cadet, les célèbres colons dont Marie descend ? Il est dit que les descendants sont des intellectuels, des universitaires... Avec presque 16/20 de moyenne générale, Marie décroche son BEPC d'office. La même année, la propriété de ses parents est dans le viseur de la commune de Saint-Denis. Tandis qu'elle étudie Tartuffe de Molière en classe de seconde, elle voit sa mère pleurer chaque soir. - Ma vie est si triste qu'on peut en faire un roman ! dit-elle, lasse. - Ne pleure pas ! J'écrirai ton roman un jour ! Je dirai au monde entier comment ils se comportent ! promet-elle. Marie a la trouille de perdre ses parents. Crise cardiaque, mort inexpliquée... Des connaissances tombent chaque jour car la mairie de Saint-Denis rase les biens des petits possédants pour y installer du béton. Juin1979, la commune a déjà fait main basse sur la propriété. Tout sourire, le nervi du maire, une femme redoutable, ayant la mère dans son collimateur, pose dans le journal de l'île de la Réunion sur l'immense terrain des parents, bras dessus, bras dessous, entourée du député Debré et de Legros, le maire, son acolyte. Marie ignore encore qu'en même temps que leur périple, et ce depuis 1963, se joue la tragédie des petits Réunionnais arrachés à leurs familles privées d'instruction sous l'Ordonnance Debré. L'histoire bégaie. Après la déportation des esclaves arrivés dans les cales de bateaux, voilà qu'on affrète des avions spéciaux déportant de jeunes enfants que l'on soustrait aux familles pour les installer en métropole, bannissant les liens. Marie ne comprend pas la cruauté de ces hommes sans scrupule d'un Etat censé protéger.

07/2019

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Littérature française

Les nuits de Paris ou le spectateur nocturne. Tome 1, Nuit 1-82 - Pack en 5 volumes

Cette édition donne pour la première fois l'intégralité des Nuits de Paris, avec une ponctuation modernisée et une annotation éclairant l'arrière plan littéraire, historique et social de l'oeuvre. Rétif en a commencé la rédaction en décembre 1786, l'a achevée en octobre 1788, pour les XIV premières Parties. Elle est conçue comme une histoire, celle de la relation entre une marquise apparue un soir à son balcon, la "vaporeuse", et un promeneur, le Hibou, spectateur et acteur de scènes nocturnes de la rue parisienne, philosophe également, car l'oiseau nyctalope est l'oiseau de Minerve, et à ce titre témoin critique de la société de l'Ancien Régime à la veille de la Révolution. Un pacte s'établit entre la marquise et le roturier : celui-ci dispose du pouvoir de la parole (il est conteur, journaliste, satiriste, philosophe), et par là du pouvoir d'arracher la marquise à la langueur de ses vapeurs ; celle-là dispose du pouvoir que donne l'argent. Le Hibou acquiert ainsi une efficience morale et sociale, tandis que la vaporeuse, captivée par les récits et les discours de son visiteur nocturne, reprend goût à la vie. Les Nuits ne sont donc pas une juxtaposition de "tableaux", comme peut l'être le Tableau de Paris de Mercier, mais une histoire, celle d'une alliance entre deux classes sociales, pour soulager la misère, protéger la vertu et améliorer le bonheur de l'homme. Un an plus tard, en 1789, Rétif ajoute une XVe Partie, La Semaine nocturne, puis une XVIe, Vingt Nuits de Paris, en 1793, sous la Terreur. L'Histoire a fait irruption et se mêle au romanesque. Les Nuits sont devenues, plus qu'un témoignage historique, un témoignage politique sur les rapports entre littérature et Révolution. A tous égards, les Nuits sont l'oeuvre la plus originale de Rétif, la manifestation la plus évidence de sa liberté et de sa modernité.

06/2019

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 23 : L'accident

Le soir même de son retour à Paris à l'issue de son premier tour d'Espagne de la saison 1951, Louis reçoit un appel téléphonique de Dubart-fils qui lui enjoint de partir pour Madrid dès le lendemain, seul, par le train (fin du tome 22). Il doit prendre en charge un groupe à l'hôtel Nacional. Sur place, le chauffeur lui apprend que le guide était un soûlard, il fallait l'attendre le matin, il dormait sur son siège... Lui-même, pour avoir tenté de le raisonner, s'était vu gratifié d'un coup au visage, il en portait encore le stigmate. Les clients, furieux, avaient délégué l'un des leurs pour se plaindre à l'agence, et Dubart avait finalement rappelé son guide. Un circuit tronqué, mais néanmoins riche en aventures. Une guide belge et son chauffeur, déjà connus de Louis : ils sont amants, mais Marielle, de son prénom, ne s'interdira pas une incartade, brûlante. Une voyageuse, Elisabeth, jeune femme au rire cristallin qui l'attire et à la fois l'intrigue, n'acceptera, elle, que les préliminaires : son ami, grand cardiaque, lui a fait jurer fidélité sous peine de le retrouver mort et enterré. Deux autres voyages, le dernier où tout l'opposera à un chauffeur mal embouché et obèse. Enfin Saint-Valat, et sa retraite hivernale. Drame domestique : Nadine a parlé dans son sommeil du matin : avec une ferveur qui en disait long, elle a prononcé un prénom : Manolo, celui d'un jeune et bel Espagnol, frère de la gardeuse d'oies de la ferme voisine. Sur l'intervention pathétique d'Hélène, la mère, Louis s'adoucira et les amants se réconcilieront sur l'oreiller. Mais le plus grave est à venir. Seraient-ce des signes annonciateurs du danger qui le guette ? Un matin, une large flaque d'huile souillera le carrelage de la cuisine, où il s'entête à garer sa moto ; et ce jour fatal, la mécanique récalcitrante refusera de démarrer...

11/2020

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Littérature française

Les taches du léopard

Denis Sérignac est un jeune homme heureux comme on peut l'être à vingt ans. Il aime la vie et la croque à belles dents. Un soir, quelque chose se fane dans son univers, il apprend qu'il est un enfant adopté : un enfant de l'Assistance publique, né sous X, c'est-à-dire que le nom de sa mère naturelle est inconnu et qu'il est interdit de chercher à percer cet anonymat. Ses parents adoptifs ont été parfaits, il les aime et en est aimé, mais il supporte mal l'idée qu'il y a quelque part une femme qui est sa mère et qu'il ne peut la connaître. Il la retrouve naturellement et là, il fait une nouvelle découverte : c'est qu'elle est juive. Dès lors, il l'est aussi. Ce n'est plus une tragédie d'être juif, et d'ailleurs il ne le prend pas comme ça. Ce sera une péripétie dans sa vie, mais qui suppose d'assumer une nouvelle identité. En fait, la sienne sera toujours double, parce qu'on ne change pas de souvenirs, de culture, d'attachements en changeant de paroisse. C'est à la fois lourd et fécond. Des femmes -Marie, Sarah, Bess- l'aideront à porter cette croix dans une vie par ailleurs fort agréable, parce qu'il est un marchand d'art de bonne réputation. Un illuminé antisémite le tue d'un coup de poignard. Peut-être sa mère, avait-elle raison de penser qu'il n'y a pas de place sur la Terre pour un juif heureux ? Denis exigera d'être enterré dans le caveau de sa famille adoptive, avec une bénédiction du curé. Dans la mort, il rentre chez lui. Après de nombreuses années consacrées à son journal et à des biographies de femmes (dont le savoureux Lou Andreas-Salomé), Françoise Giroud renoue avec un roman bouleversant, mais aussi plein d'humour et on ne peut plus contemporain.

01/2003

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Petits classiques parascolaire

Contes et nouvelles. Dossier thématique Enfances volées

Sept nouvelles réalistes dans lesquelles Maupassant relate, avec une parfaite maîtrise du genre, des destins singuliers de femmes et d'enfants. Dans une édition enrichie de compléments pédagogiques, en lien avec le thème " La fiction pour interroger le réel " du programme de français en 4e. Les nouvelles - " Le papa de Simon " Simon, élevé par sa mère, est harcelé par ses camarades d'école parce qu'il ne connaît pas son père. - " Aux champs " Une jeune femme riche propose à un couple de paysans d'adopter un de leurs enfants en échange d'une rente mensuelle. - " L'enfant " Le soir de son mariage, un homme est appelé au chevet d'une ancienne maîtresse mourante qui lui confie leur enfant nouveau-né, dont il ignorait l'existence. - " L'abandonné " Une femme décide d'aller avec son ancien amant rendre visite à leur fils, qu'ils ont abandonné quarante ans plus tôt à une famille de paysans. - " Mademoiselle Perle " A Gaston venu fêter les rois chez les Chantal, M. Chantal entreprend de raconter l'histoire de mademoiselle Perle et de révéler l'amour secret qui les lie. - " La parure " Pour se rendre à une soirée, Mathilde Loisel, épouse d'un modeste commis, emprunte à une de ses amies une rivière de diamants. Mais elle perd le bijou... - " La dot " Jeanne Cordier est amoureuse de Simon Lebrument, un jeune notaire. Après leur mariage, Simon emmène Jeanne à Paris, avec sa dot. Les compléments pédagogiques - Des repères sur le contexte des nouvelles - Des notes qui éclairent la lecture - Des questionnaires accessibles - Les définitions des notions clés - Des visuels en couleurs Le dossier thématique : " Enfances volées " Pour comprendre, à travers des exemplaires littéraires et artistiques, comment l'abandon, la misère ou l'exil peuvent abîmer l'enfance. Un dossier structuré en trois sections. Dans chacune, des documents (textes et iconographies) introduits et associés à des mini-questionnaires. Pour l'enseignant Sur www. editions-hatier. fr, dans la fiche article de l'ouvrage, un guide pédagogique en accès gratuit réservé.

04/2019

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Poésie

L'écart qui existe

Ecrire des poèmes dont la belle sobriété agrandit la profondeur et la densité de la vie, faire que chaque ligne atteigne un état de simplicité tel que le poème devient une formidable caisse de résonances intérieures tout en restant ouvert sur l'immense dehors alentour. Pouvoir mettre ces poèmes entre les mains de n'importe qui, enfants laboureurs, grands lecteurs, curieux tout neufs, tenir compte de la pesanteur en faisant surgir la lumière, s'effacer derrière les mots tout en les incarnant avec humilité. C'est ce que j'avais déjà aimé et admiré dans le premier livre d'Olivier Vossot, au titre si juste de réalité dilatée, Personne ne s'éloigne. Toutes ces qualités ne sont-elles pas celles que nous frôlons parfois, celles dont nous sommes en quête après un temps infini de tâtonnements ? Olivier Vossot parvient dès ses premiers poèmes à nommer cet " en deçà " des choses qui nous est donné tous les jours mais que nous savons rarement percevoir. La part visible sous nos pieds, devant nos yeux, dedans nos mains, peupliers, ruisseaux, nuages, la part visible est honorée, autant que la part invisible, cette épaisseur dans l'air entre les êtres, remuements du vivant, poids du soir. Bien sûr, je pense à l'ami Antoine Emaz, je tressaille avec le pronom " on ", avec quelques verbes – présents, infinitifs, participes passés, conditionnels – quelques verbes qui savent comme la vie heurte et ruisselle en même temps, comme elle est calme mais pas tranquille, et consciente d'être aussi éphémère qu'éternelle. Je pense à Antoine Emaz mais j'entends la voix d'Olivier Vossot, singulière, ténue, puissante. Ce deuxième livre prolonge le premier, il est de nouveau adressé au grand-père, et on retrouve le même subtil équilibre tendu entre la gravité des choses qui arrivent et l'immense douceur du regard porté sur elles. Olivier Vossot disparaît au milieu de ce qu'il regarde, yeux ouverts ou fermés, et c'est cette vie absorbée qui devient poème. Dans " l'écart qui existe entre durer et tenir ". Albane Gellé

11/2020

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Littérature française

Richie

"Richie". C'est ainsi que ses étudiants le surnommaient, scandant ce prénom, brandissant sa photo, comme s'il s'agissait d'une rock star ou d'un gourou. Le soir de sa mort énigmatique dans un hôtel de New-York, une foule de jeunes gens se retrouva, une bougie à la main, devant le temple de la nomenklatura française, Sciences Po. Quelques jours plus tard, le visage mélancolique de Richard Descoings couvrait la façade de l'église Saint-Sulpice. Sur le parvis, politiques, grands patrons et professeurs défilèrent silencieusement, comme si l'on enterrait un roi secret. Au premier rang, l'épouse et l'amant du défunt directeur pleurèrent ensemble sa disparition. Après des années d'enquête, Raphaëlle Bacqué nous livre ce destin balzacien : l'ascension vertigineuse au coeur de la vie politique française d'un fils de bonne famille, amateur de transgression. Un de ces hommes qui traversent leur temps et le transforment. Il a fait de Sciences Po le vivier de tous les pouvoirs. Distribuant à l'élite des cours rémunérés, faisant de son conseil d'administration une pièce maîtresse de l'échiquier politique, le Tout Paris l'adorait. Mais il a aussi ouvert les amphithéâtres aux élèves des banlieues. Envoyé ses étudiants dans les universités les plus prestigieuses du monde. Changé la vie de milliers de jeunes gens. Tout juste s'interrogeait-on sur ce directeur homosexuel, pourtant marié à une femme dont il avait fait sa principale adjointe. Monarque éclairé mais omnipotent, encensé par les médias puis brûlé avec le même entrain, personne ne l'a percé à jour. Raphaëlle Bacqué nous entraîne aujourd'hui sur ses pas ; dans les boîtes du Marais, les cabinets ministériels de la gauche et les salons sarkozystes ; dans les soirées étudiantes déjantées, les bureaux du conseil d'Etat, les couloirs de la Cour des comptes et les plus grandes universités du monde ; dans ses nuits solitaires réchauffées par des substances interdites. Personne n'a résisté à la folie de Richard Descoings. Surtout pas lui.

04/2015

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Littérature française (poches)

Romancero aux étoiles

Il est là-bas, en Haïti, une misérable petite île où le soir, à la veillée, les " composes " et tireurs de contes joutent de verve sous les yeux écarquillés des enfants, sous les prunelles fatiguées mais radieuses des adultes. Ils chantent des rêves et des merveilles. C'est le neveu et disciple du Prince des " composes ", l'élève conteur, l'écrivain lui-même, qui a voulu nous dire ces histoires. Tout au long de ce Romancero aux étoiles pourtant, deux Sambas, deux conteurs, l'auteur et son maître le Vieux Vent Caraïbe, rivalisent d'invention en s'inspirant des contes de la tradition, de la légende du temps des grands Caciques - quand corossols, pommes-cajou, abricots fructifiaient pour tous -, du mythe de la Reine Anacaona (Dit de la Fleur d'Or), des fables de Bouqui et de Malice, pour arriver à la nouvelle moderne à quoi s'essaie Alexis, en bon élève ayant profité des leçons de la tradition orale. Véridiques et belles histoires ! Celle du Sous-lieutenant enchanté, Wheelbarrow, qu'une femme à la tumultueuse chevelure noire ensorcela ; celle de l'étincelante Chronique d'un Faux-Amour, véritable petit roman dans une pure veine fantastique, qui cède la parole à la plus jolie fiancée transformée en " zombie " au jour de ses noces. Poésie parlée, fantaisie surnaturelle, humour insolite à géométrie variable et en trompe-l'œil dans Le Roi des Songes, où la Trans-Dreaming-Air-Lines nous emporte vers une divine utopie... Il s'agit avant tout, pour notre émerveillement, d'empêcher que les anciens récits ne soient oubliés, mais il s'agit aussi d'ajouter au patrimoine de nouvelles histoires, d'explorer de nouvelles voies qu'Alexis, dès 1960, tente pour la dernière fois de déchiffrer, mariant le réel au fantastique où l'art de jadis et de toujours s'adapte en souplesse à la réalité la plus moderne, celle de la Caraïbe d'aujourd'hui.

02/1988

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Poésie

Oeuvres poétique. Volume 2, La guerre civile (755-759), Edition bilingue français-chinois

Ce volume de l'oeuvre poétique de Du Fu (712-770) comprend 109 poèmes rédigés pendant la première phase de la guerre civile qui déchire l'Empire des Tang, du début de l'hiver 755 au début du printemps 759. Durant cette période, les deux capitales impériales, Luoyang et Chang'an, furent occupées et pillées par les forces rebelles du général An Lushan. L'empereur Xuanzong est contraint à la fuite en juillet 756, son départ provoquant l'effondrement du régime et la fin d'un âge d'or ; son fils, Suzong, prend les commandes de la résistance loyaliste et reconquiert la plaine centrale et les deux capitales en 757, au prix d'un lourd bilan humain. La rébellion se replie au nord et parvient à reconstituer ses forces, faute pour Suzong et son gouvernement d'avoir su profiter de leur avantage. En avril 759, l'armée impériale sera défaite à nouveau. Du Fu chante sur un mode épique la chute de l'Empire, la désolation des défaites, la précarité des grands et des humbles, et l'espoir de la reconquête. Sa voix, que les épreuves personnelles mûrissent, est à la hauteur de l'Histoire qui se déroule sous ses yeux : plusieurs de ces textes sont devenus, au fil des siècles, des monuments comparables aux plus belles pages des tragédies de Shakespeare ou des épopées de Victor Hugo. La restauration de l'ordre impérial en 758 n'apporte pas le réconfort attendu. Le sort s'acharne sur Du Fu qui est limogé de la Cour dans le cadre d'une purge qui touche ses protecteurs et ses collègues. Rétrogradé à un poste d'administrateur dans une préfecture, il constate l'écart entre son ambition politique et la réalité des désordres. Ses poèmes deviennent caustiques et dépressifs, car "quand le vent d'automne mugit dans le ravin, l'orchidée émeraude perd son fragile parfum... quand les honneurs l'emportent sur les mérites, au soir de la vie on connaît de sévères gelées".

01/2018

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Policiers

Tu ne verras plus

Seul sur la péniche de sa compagne Elisa, le capitaine de police Félix Dutrey broie du noir. Un soir, il reçoit la visite de sa collègue Magali, qui lui raconte une curieuse histoire. Des Peaux-Rouges costumés de pied en cap s'en sont pris aux passagers du petit train touristique de Toulouse pour les dévaliser. L'un des passagers semble avoir été agressé de manière particulièrement violente, au point qu'il a succombé à une crise cardiaque. Quant aux portefeuilles volés, ils ont été retrouvés dans une poubelle, intacts. Comme si le vol n'était pas le vrai mobile de l'attaque. Peu après, c'est Félix qui est confronté à une affaire encore plus insolite. Au départ, un mort dans une rue en cul-de-sac dans la banlieue de Toulouse. Une fois sur les lieux, le capitaine comprend qu'il ne s'agit pas d'un cadavre ordinaire. D'abord parce que la scène du crime est " polluée " par des poussières, poils et substances chimiques diverses. Nous sommes dans l'atelier d'un taxidermiste et son propriétaire, Francis Aubignac, est aussi mort que les animaux qu'il naturalisait. Le corps présente une trace de piqûre à la saignée du bras, mais le plus sidérant, ce sont les yeux... Pascal Dessaint renoue avec les enquêtes de Félix Dutrey dans ce roman qui met en scène les personnages familiers de ses précédents livres : le légiste fantasque Eusèbe Cathala, le commissaire Moncollin amoureux fou des chevaux, les collègues Magali et Marc... Au fil des histoires, Félix se complexifie, prend de l'ampleur, et se révèle de plus en plus attachant. Pascal Dessaint lui prête une plume toujours aussi juste pour parler de la cruauté des hommes, de la loyauté et de la trahison, et de l'ambiguïté de certains engagements. Errance toulousaine autant que voyage au fond des âmes, Tu ne verras plus fait entendre cette voix si particulière que l'on avait découverte avec Du bruit sous le silence.

03/2008

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Littérature française

Une bonne raison de se tuer

A Los Angeles, tandis que l'Amérique s'apprête à élire un nouveau président, Laura, en proie à une résignation qui semble insurmontable, et Samuel, dévasté par la douleur et la perte, vacillent au bord du précipice, insensibles à l'effervescence de leur pays. Ils ne se connaissent pas. Leurs destins vont se croiser. Pourront-ils se sauver l'un l'autre ? L'action se déroule le 4 novembre 2008, date de l'élection de Barack Obama. A Los Angeles comme partout ailleurs, c'est une journée d'exaltation, d'espoir de renouveau et d'attente fiévreuse. Mais tandis que l'Amérique semble retenir son souffle, impatiente de connaître l'issue de ce jour historique, pour Laura et Samuel, cette journée sera la plus longue et la plus terrible de leur vie. Car aujourd'hui Samuel doit se rendre aux funérailles de son fils, Paul, qui vient de se suicider à l'âge de dix-sept ans. Et Laura, femme seule de quarante-cinq ans, serveuse dans une cafétéria, a décidé de se donner la mort le soir venu. Pour chacun d'eux, l'enjeu sera le même : comment échapper au déroulement implacable de cette journée ? Samuel pourra-t-il surmonter son chagrin, ne serait-ce que le temps de la cérémonie ? A-t-il même le droit de survivre à l'absence de celui qui n'aurait jamais dû partir avant lui ? Et quel sens donner au geste de son fils, un geste d'autant plus révoltant qu'il est inexpliqué ? Laura, elle, a mûrement réfléchi son choix. Personne ne la regrettera, ni son fils indifférent ni son ex-mari qui, lui, a su refaire sa vie. Cette dernière journée aura-t-elle un goût moins fade que toutes celles qu'elle vient de laisser derrière elle ? Un goût d'exceptionnel qui pourrait la faire changer d'avis ? Samuel et Laura ne se connaissent pas encore. Pourtant ils ont déjà beaucoup en commun. Ils vont d'ailleurs se rencontrer... au crépuscule.

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BD tout public

Trilogie urbaine Tome 1 : On a mangé Zidane

Une grande ville, trois personnes qui se côtoient sans jamais se voir, trois histoires qui se croisent sans jamais interférer, trois petits drames qui passeront inaperçus. Voici les mots clés de cette “trilogie urbaine” dont chaque titre aurait pu s’intituler Entassement, Isolement et Ségrégation. Fruit de l’agglomérat mécanique des hommes et de leur incapacité à vivre ensemble, lieu ou plus qu’ailleurs, le “chacun pour soi” semble dominer toutes les autres règles, la ville ou la communauté urbaine est le lieu de toutes les confrontations, mais également l’endroit ou tout est possible. C’est ainsi que Vincent, adolescent lunaire et mélancolique, Mamie, vieille dame au grand coeur et Franck, jeune homme volontaire et travailleur, vont, au même moment bien que dans des circonstances totalement différentes, récolter les fruits pourris que d’autres avaient planté. Vincent est un jeune homme tout juste sorti de l’adolescence, sensible et discret. Issu de l’immigration italienne, il vit avec le reste de sa famille (ses parents et son frère et sa soeur) dans l’un des nombreux appartements de la grande cité dortoir et périphérique. N’ayant pas pu aller bien loin dans les études, Vincent à toutefois trouvé du travail dans un restaurant “fast food” ou, à longueur de journée, il compacte les poubelles en sous-sol dans une ambiance pour le moins délétère. Son seul plaisir, c’est dans sa minuscule chambre qu’il le trouve quand, le soir, il retrouve tous les animaux qui y vivent. S’y côtoient des poissons, des souris, des oiseaux et surtout, Zidane. Zidane, c’est un lapin, seul compagnon de Vincent. Mais voir son fils aîné chérir un stupide lapin peut amener un père écrasé sous le poids de l’ennui et de l’entassement, épuisé par une situation sociale inextricable, à vouloir brusquer le passage à l’âge adulte de façon un peu trop abrupte… D’ici à ce que Zidane passe à la casserole…

03/2011

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Littérature française

Naufrage en deçà des entrailles des Océans

Ce roman retrace la jeunesse malheureuse de Josepho. Il naquit dans la petite bourgade de Firsanovka, en Crimée, en 1885. Il devient orphelin à part entière dès l'âge de sept ans. Son oncle le place chez les "Gunther" les charbonniers du quartier. Josepho va connaitre les plus grandes misères que l'on puisse affliger à un enfant de son âge. Il va devoir devenir rentable, ramoneur le jour, ménage le soir. Il dort à même le sol, sans nourriture et battu. Il fugue et trouve refuge auprès de vieilles personnes, mais le charbonnier le retrouve, la vie de Josepho est à l'apogée du cauchemar. Un oncle de retour d'Autriche le délivre du joug des Gunther et le prend sous sa tutelle, une vie heureuse commence pour Josepho. Cet oncle le comblera de bienfaits, Josepho aime la mer et veut devenir marin, Daniel, son oncle se marie avec Eva, une riche veuve, sa fille Myriam aime la compagnie de Josepho qui ne pense qu'à la marine. Il réalise son rêve et est engagé comme mousse, il fera de nombreux voyages en mer et à chaque période de repos, il retourne auprès des siens, il est sollicité par Eva pour prendre les commandes de ses usines et d'épouser Myriam, mais, seul la mer le passionne. Les multiples épreuves de son dernier voyage feront qu'il abandonnera la marine. Il retourne au pays avec la ferme intention d'épouser Myriam. Mais, il a une désagréable surprise, le jour de sa visite, fut celui de la fixation de la date de mariage de Myriam avec un jeune ingénieur. Eva ne voulant pas que Josepho joue les troubles fêtes lui recommande de quitter le pays, Myriam apprenant le retour de Josepho, va à sa rencontre, elle veut le suivre pour l'Angleterre, pour ne pas créer une scission entre Eva et sa fille, il refuse et c'est avec peine qui quitte Yalta pour Londres... . La suite se trouve à la fin du roman.

04/2016

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Actualité et médias

Twittus politicus. Décryptage d'un média explosif

On l'a vu lors de l'affaire DSK, lors du printemps arabe, à l'occasion de la présidentielle ou lors de la lutte Fillon-Copé pour la tête de l'UMP : le tweet grille désormais la politesse aux médias traditionnels, réduits à relayer les informations dispensées sur les réseaux sociaux. Au cours de l'année écoulée, indubitablement Twitter est devenu un outil de la vie politique. Mais qu'est-ce que Twitter ? Comment ça marche ? Quels en sont les codes ? Si vous n'y connaissez rien, rassurez-vous, ce livre va tout vous expliquer. Vous découvrirez son fonctionnement, ses grands moments, ses ténors et ses seconds couteaux, les tweets les plus mémorables ou les plus scandaleux. Par son instantanéité et du fait que ce sont souvent des acteurs de la vie politique (Eric Besson, Nadine Morano, Valérie Trierweiler...) qui twittent, ce nouveau média devance les télévisions et agences de presse, qui sont désormais, pour le meilleur ou pour le pire, obligées de courir derrière l'info. Mais c'est aussi un espace politique différent, où l'humour prend sa place et où la langue de bois n'est pas de mise. Ainsi le soir du premier tour de la présidentielle, où des messages codés ont fleuri sur la timeline Twitter, donnant le résultat avant le 20 h fatidique, sous forme de tweets codés #radiolondres, en hommage à la célèbre radio de la Résistance française, du genre : "Les talonnettes sont dans les cartons, je répète, les talonnettes sont dans les cartons". Et puis il y a bien sûr ce tweet devenu historique: "Courage à Olivier Falorni qui n'a pas démérité, qui se bat aux côtés des Rochelais depuis tant d'années dans un engagement désintéressé", signé Valérie Trierweiler, avec les répercussions que l'on sait. Entre humour, dérapages et manipulations, ce livre interroge l'avenir, à l'heure de la communication instantanée.

01/2013

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Littérature étrangère

Amour & autres tracas

Un regard subtil sur la nature des relations humaines, les inquiétudes de l'amour, maladresses et malentendus, effusions et alarmes - comme s'il fallait se faire un petit peu mal pour mieux apprécier son bonheur... Quatre romans tout de délicatesse et d'humour, qui font ressembler la vie aux films en super-8. Une vie merveilleuse (1978). Guido et Vincent sont cousins et amis d'enfance. A ces trentenaires de la bonne société new-yorkaise, nantis d'un métier qui leur plaît et d'amis souriants, il ne manque que la femme de leurs rêves. Ils la rencontrent au même moment, l'un en la personne de l'élégante Holly, raffinée et secrète ; l'autre, de Mitsy, descendante d'immigrés russes, la rebelle jamais rassurée. Et les ennuis commencent... Une épouse presque parfaite (1982). Un soir de vernissage, Polly Solo-Miller rencontre Lincoln Bennett, un peintre à moitié ermite dont elle tombe aussitôt amoureuse. Malheureusement, Polly est mariée, aime toujours son mari, bichonne ses deux bambins comme personne, et, surtout, descend d'une famille où ces choses-là ne se conçoivent pas. Famille, tracas et Cie (1993) Jane Louise, juive new-yorkaise de 40 ans, vient d'épouser Teddy, issu d'une grande famille de la Nouvelle-Angleterre. Mais un mariage heureux, un mari charmant et un travail créatif ne mettent pas à l'abri des questions existentielles. Et quand, côté famille, Teddy et Jane Louise frôlent le désastre, il y a, dieu merci, les amis... Frank et Billy (1986). "A l'occasion d'un cocktail, Francis Clemens fut présenté à une spécialiste du capitalisme médiéval dont il avait apprécié les articles. Elle s'appelait Joséphine Delielle, et on la surnommait Billy. Il ne s'en était pas du tout rendu compte sur le moment, mais il était aussitôt tombé amoureux d'elle..." A son tour, Billy va se laisser séduire par Francis "Frank" Clemens. Seul problème : Frank est marié et Billy aussi !

09/2012

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Animaux, nature

Cinquante ans de souvenirs de chasse. Au marais, à la hutte, sur les grèves et en mer

"Le fils du garde Lefebvre vint me dire : "Monsieur, à tout moment, il arrive des canards et des bécassines dans la rivière et sur ses bords. De la terrasse du château on les voit poser." Comment rester au coin du feu après un tel discours ? Dix minutes après, fusil en mains, j'étais en observation sur la terrasse et je voyais un aimable couple de cols-verts se remettre à proximité de l'abri où reposait le canot. Qu'est-ce qu'une descente de 35 m par le raidillon que vous connaissez déjà, pour des jambes de 20 ans ? Cinq minutes après j'étais au bord de la rivière ; deux minutes plus tard les deux cols-verts, unis dans un double trépas, reposaient au fond de mon carnier et je continuais la visite des berges de la rivière avec des succès mêlés de revers. Au bout d'une heure, j'étais de retour avec trois canards, un morillon, une sarcelle et trois bécassines, et j'allais ôter mes bottes quand le fils du garde accourut hors d'haleine, les yeux lui sortant de la tête. Il venait de voir douze cols-verts s'abattre presqu'au confluent du ruisseau du Vivier. Pas moyen d'ôter ses bottes quand douze cols-verts vous attendent : le petit raidillon me revit, les berges de la rivière me reconnurent et mon père à la fenêtre contempla son fils rapportant trois cols-verts, deux tués au posé et un au vol. Je pris alors une décision héroïque : puisque les canards s'acharnaient à arriver quand je remontais, pour m'obliger à redescendre, je ne remonterais plus qu'à la nuit. A 4 h du soir, n'y voyant plus, j'ôtais cette fois-là mes bottes définitivement et j'alignais quatorze cols-verts, trois morillons, un milouin, un souchet, une sarcelle, deux judelles, cinq bécassines. Ce fut le cadeau de nouvelle année que saint Hubert daigna me faire."

10/2015

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Histoire internationale

Le cimetière des innocents. Victimes et bourreaux en Russie soviétique 1917-1989

Au début des années 90, alors que l'empire s'écroule et qu'on croyait tout savoir sur la terreur soviétique, les archives les plus secrètes du régime, du Comité central, du KGB et de la Guépéou vont devenir accessibles pendant une courte période de temps et révéler une barbarie insoupçonnée. Alexander Yakovlev est alors un ancien responsable du régime chargé, sous Gorbatchev, de recenser et de réhabiliter les victimes du communisme dans son pays. De ces archives, il tirera cet inventaire méthodique et détaillé des crimes du système soviétique, de l'époque de Lénine jusqu'à la perestroïka. Il y dénonce la prédilection de Lénine pour les prises d'otages, considérées comme un moyen de consolider le système ; les mauvais traitements de près d'un demi-million de prisonniers de guerre, rentrés au pays après la guerre finno-soviétique ; les terrifiants échanges entre Staline et Romain Rolland sur la punition des enfants et des adolescents ; les nombreuses intrigues et dénonciations visant divers artistes et écrivains ; la persécution des compagnies théâtrales et des cinéastes dans les années 30 ; le sort réservé à la minorité coréenne ; les préparatifs de la déportation des Juifs à l'époque du "complot des blouses blanches", juste avant la mort de Staline... Il revient sur les mesures de répression touchant les minorités ethniques ou nationales dirigées notamment contre les Ukrainiens, les Allemands de la Volga, les Tatars de Crimée, les Ingouches, et étudie - de façon particulièrement pertinente aujourd'hui - les mauvais traitements infligés dès les années 30 par les Soviétiques aux Tchétchènes. Cet ouvrage n'a rien d'un compte rendu clinique et froid. Fondé à la fois sur l'expérience personnelle de l'auteur et sur l'accès privilégié qu'il a pu avoir à certaines sources, c'est un cri de révolte et de honte lancé au soir de sa vie par un homme brisé par ses découvertes.

09/2007

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Critique littéraire

Mémoires de ma vie. Précédé d'un essai d'Antoine Picon : "Un moderne paradoxal"

Rédigés au soir de sa vie, peu après les célèbres Contes, les mémoires de Charles Perrault (1628-1703) s'interrompent au moment où l'auteur, tombé en disgrâce et supplanté auprès de Colbert par le propre fils du ministre, se retire des affaires dans sa maison du fg Saint-Jacques pour se consacrer tout entier aux lettres. Pendant 20 ans, Perrault a été l'homme de Colbert. Poète, théoricien, commis aux Bâtiments du roi, réformateur de l'orthographe, organisateur de l'Académie française, champion des Modernes dans la célèbre querelle avec Boileau - c'est aussi le laudateur infatigable du règne, "l'intellectuel organique" chargé de distribuer les faveurs et prébendes, de contrôler ses pairs et de les faire travailler incessamment à l'exaltation du régime. Intimement lié à son frère Claude Perrault (l'auteur de la colonnade du Louvre et de l'Observatoire), Charles se hisse à ses côtés au cœur du pouvoir. Ce sont les Perrault qui, par un harcèlement quotidien, parviennent à évincer le Bernin et à substituer leur projet au grand Louvre qu'avait dessiné l'illustre italien. Mais l'auteur délectable des Contes est avant tout un étonnant mémorialiste du siècle de Louis XIV, un portraitiste éblouissant de Colbert, Bernin ou Le Brun. Il nous peint la vie dans l'ombre du pouvoir : alliances, népotismes, ruses, objections instillées dans l'oreille du monarque, libelles travestis en rapports administratifs... Tout un art de la répartie, de la litote, de la prétérition se dévoile ici - par quoi Perrault, quelques années avant Saint-Simon, nous livre un document incomparable sur la "Société de cour", au sens où l'entendait Norbert Elias. Nous publions les Mémoires dans la version copiée par Paul Bonnefon sur le manuscrit autographe, précédés d'un essai d'Antoine Picon qui fait surgir les non-dits du texte et décrit la situation singulière d'un Moderne qui n'entendait se libérer de la tutelle des Anciens que pour mieux s'assujettir à l'ordre tout ensemble grandiose et vétilleux de la monarchie absolue.

09/1993

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Développement durable-Ecologie

Comment j'ai arrêté de manger les animaux

Le premier livre du journaliste Hugo Clément. Un manifeste et un guide pratique destiné à tous, aux végétariens qui veulent convaincre, mais aussi aux carnivores qui se posent des questions. " J'adore la viande. Encore plus le poisson. J'aime l'odeur des saucisses grillées au barbecue, un soir d'été, dans le jardin. Je raffole du poisson que mon père chasse au fusil harpon, du poisson cru sous toutes ses formes, en sushi, en tartare, en ceviche. J'en mangeais tous les jours. Mais, depuis deux ans, je ne mange plus un seul morceau de viande. Depuis un an, plus un seul de poisson. Cette décision vient d'une prise de conscience progressive, motivée par trois évidences : 1- Je n'ai pas besoin de manger de viande ni de poisson pour être en bonne santé, au contraire. 2- L'élevage et la pêche industriels sont un fléau pour l'environnement. 3- La manière dont l'humanité traite les animaux, particulièrement ceux d'élevage, est ignoble et immorale. Depuis que je suis végétarien (je consomme encore des produits d'origines animales comme des oeufs ou du fromage), cette décision est devenue un inépuisable sujet de discussion, en famille, entre amis, avec des inconnus. Tout le monde veut participer au débat. Et tant mieux, car il nous faut, collectivement, nous poser cette question : "faut-il manger les animaux ? " La viande et le poisson que nous dévorons sont le fruit d'un système profondément immoral et dévastateur. Mais la plupart d'entre nous ne veut pas en apprendre plus. Ne veut pas entendre. Ne veut pas ouvrir les yeux. Cet ouvrage court, facile d'accès et rapide à lire, donne des faits, des arguments clairs et incontestables. Une sorte de guide pratique destiné à celles et ceux qui veulent convaincre, mais aussi et surtout aux millions de carnivores qui se posent des questions. Je veux ici casser les idées reçues, en m'appuyant sur les consensus scientifiques. Certains points font débat, d'autres non. C'est sur ces arguments incontestables qu'il faut s'appuyer ".

02/2019

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Théâtre

Saleté

Dans une société en crise, "l'autre" symbolise souvent une menace. Immigré, clandestin ou tout simplement citoyen jeté à la rue par un destin cruel, le "pas comme nous" est cible de toutes nos suspicions. Robert Schneider donne une voix singulière à ces êtres socialement et culturellement désespérés. Un homme entre en scène. Il s'appelle Sad, il est arabe. Il est seul dans son studio de Vienne. Il est clandestin mais pas ouvrier. Il était étudiant en philosophie. Il a fui l'Irak de Saddam Hussein, mais il n'est pas pour autant réfugié politique. C'est un sans-papiers basané qui a laissé un enfant aux yeux noirs quelque part, sa famille et un amour à Bassora, "port épouvantable". Le soir, Sad vend des roses dans les cinquante-huit cafés de la ville. Il ne s'assoit jamais sur les bancs publics car il se sait en situation irrégulière : il se méfie et observe. Saleté, c'est une nuit avec Sad. Il dit ce qu'il entend, ce qu'il ressent mais qui ne s'exprime pas : le regard de l'autre sur la différence de peau, différence d'habitudes et de comportement. Peu à peu, au fil de son récit, il s'enflamme, se révolte et parle par la bouche de ceux qui le jugent et le rejettent "Je m'appelle Sad. J'ai trente ans. En anglais, Sad veut dire triste. Je ne suis pas triste". Sad est tombé adolescent amoureux de la langue allemande à cause de la beauté du mot "Leica". C'est un type qui cogne ses mots contre les quatre murs de son studio viennois, mange du porc, boit du Gin et gagne sa vie chichement. Attention brûlot : ces mots de Robert Schneider, sorte de frère rageur de Thomas Bernhard, sont trempés dans l'acide et dans la honte, et nous font l'effet d'une claque.

09/2014

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Actualité et médias

Impitoyable

"Pas le temps pour vos conneries là, je suis crevée". Rachida Dati s'est levée à 5 heures pour assurer la matinale de France 2, ce soir sa fille Zohra a un concert, elle ne s'est pas arrêtée une journée depuis des semaines. Donc quand Nelly Garnier, sa directrice de campagne, l'alpague ce mercredi 12 février en fin d'après-midi pour lui montrer une vidéo de Benjamin Griveaux, elle n'y prête pas attention. Son bras droit insiste, "tout le monde en parle" , gênée néanmoins du contenu qu'elle montre à sa patronne. Finalement Dati y jette un oeil, et effarée balance : "Mais qui fait ça ? Personne ne fait ça ! " "Eh bien, de nos jours, tout le monde ! " rétorque Nelly Garnier. "C'est quoi, votre truc ? C'est un non-sujet. Ce n'est pas possible, je n'y crois pas" , conclue Dati, lapidaire. Rapidement, la vidéo commence à tourner parmi toutes les équipes de campagne. Nous sommes à 32 jours du premier tour. Jamais, dans l'histoire politique française, on n'aura vécu une campagne municipale aussi folle, aussi chaotique, aussi violente que cette bataille pour la Mairie de Paris. Avec un casting pléthorique, inédit et détonnant, avec une série de rebondissements comme aucun scénariste n'aurait osé en rêver et surtout avec une montée en puissance dramatique qui aboutira 30 jours avant l'élection à un retournement de situation explosif qui va rebattre toutes les cartes. Car l'affaire Griveaux, c'est aussi un cataclysme pour Emmanuel Macron qui voit le trophée parisien lui échapper définitivement. Il le sait : les enjeux politiques de cette bataille impitoyable dépassent de loin la Capitale... Saveria Rojek, journaliste à CNews et France Info, a suivi au jour le jour et jusqu'au dénouement de l'élection tous les épisodes et revirements de l'événement politique le plus important de l'année 2020. Un document haletant, romanesque et incroyablement bien informé.

06/2020