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Droit administratif général

L'Administration à la convergence des récits

Issu d'un colloque organisé à l'université Lumière Lyon 2, cet ouvrage aborde l'Administration à travers le prisme du récit, ou plutôt des récits. Comme tout phénomène de pouvoir, l'Administration est le résultat d'une confrontation-combinaison de différents discours qu'elle produit et/ou dont elle est l'objet. L'exploration de cette hypothèse est menée en deux temps. L'ouvrage s'intéresse d'abord au "récit administratif" (Première partie), c'est-à-dire aux points de vue interne de l'administration. L'analyse débute ainsi par la double présentation des outils utilisés par l'administration pour se raconter (M. Le Roux) et des marges de manoeuvre dont dispose l'agent public qui écrit sur l'administration (Z. Shepard). Deux contributions questionnent le statut et l'influence du discours scientifique sur l'administration, présentant d'abord la manière dont il a contribué à raconter l'Administration (G. Protière), envisageant ensuite l'utilisation de la fiction comme moyen d'analyse scientifique de l'administration (H. Qazbir). La deuxième partie, délaissant le point de vue interne au profit de la narration externe, présente la manière dont la littérature narre l'administration et ses agents. Déployant une approche impressionniste, l'ouvrage aborde différentes formes de l'administration qu'il s'agisse du Cabinet (N. Albouy), de l'administration de la Société des Nations (C. Méric), de l'administration policière (A. Dumoutet), de l'administration de crise (M. Mzati) ou encore de l'université (V. Sauvage). L'ouvrage met en évidence qu'au-delà de la grande diversité des figures administratives, la littérature dessine des fonctionnaires dévoués et seuls garants de l'humanité du Léviathan. Rejoignant l'approche de Léon Duguit, elle rappelle ce faisant qu'il n'y a d'Etat que par ses serviteurs (aussi bien dans son éthique que dans ses dérives). L'ouvrage se clôt par deux études plus spécifiques consacrées aux récits de la Justice (E. Rossi) et d'une campagne électorale (G. Protière). L'ensemble confirme que l'Administration naît et vit de la convergence des récits. Le présent ouvrage a été publié avec le précieux concours de la Faculté de Droit Julie-Victoire Daubié de l'Université Lumière Lyon II & avec le soutien du Collectif L'Unité du Droit.

01/2022

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Actualité politique internatio

Devenir

Quand elle était petite, le monde de Michelle Robinson se résumait au quartier du South Side, à Chicago, où elle partageait, avec son frère Craig, une chambre de l'appartement familial, et jouait au ballon dans le parc du coin. Ses parents, Fraser et Marian Robinson, lui ont appris à être courageuse et à faire entendre sa voix. Mais très vite, la vie l'a entraînée plus loin : dans les amphithéâtres de l'université de Princeton, où, pour la première fois, elle a senti combien il était singulier d'être la seule femme noire de l'assistance ; dans la tour de verre et d'acier où elle a occupé un poste d'avocate dans un cabinet prestigieux. C'est là que, par un matin d'été, elle a vu entrer dans son bureau un étudiant en droit nommé Barack Obama, qui allait bouleverser le cours de sa vie. Michelle Obama dévoile ici les premières années de son mariage, quand elle s'efforçait de concilier sa carrière, sa vie de famille et l'ascension politique foudroyante de son mari. Elle révèle leurs débats quand il a envisagé de se présenter à l'élection présidentielle. Elle nous explique le rôle qu'elle a joué au cours de la campagne, dont elle a été une figure à la fois populaire et controversée. Avec une grâce souriante et une rare sincérité, elle nous raconte de l'intérieur les premiers pas de sa famille sous les feux des projecteurs du monde entier, avant de nous faire découvrir l'envers de huit années passées à la Maison-Blanche — huit années capitales au cours desquelles elle a appris à connaître son pays autant qu'à s'en faire connaître. Ce témoignage unique nous transporte de modestes cuisines de l'Iowa aux salles de bal du palais de Buckingham ; il nous fait partager des moments de chagrin bouleversants traversés avec une profonde résilience ; il nous accueille dans l'intimité d'une figure exceptionnelle — d'une femme attachée à mener une vie sans faux-semblant, et à mettre sa force et sa voix au service des plus nobles idéaux. En livrant pour la première fois son histoire avec audace et franchise, Michelle Obama tend à chacun un miroir et nous demande sans détour : qui sommes-nous et qui voulons-nous devenir ?

11/2018

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Littérature anglo-saxonne

Charles Dickens. De Grandes Espérances

Découvrir aujourd'hui le chef-d'oeuvre de Charles Dickens, dans cette nouvelle traduction, constitue un choc. Personne ne nous avait prévenus que De Grandes Espérances, ce classique des classiques, est aussi le plus bluffant des romans ! A-t-on encore besoin du cinéma et des séries télévisées, quand on a un tel livre entre les mains ? Page après page (et on les tourne très vite), De Grandes Espérances démontre qu'en matière de suspense, de rythme, de puissance de suggestion, les mots n'ont aucun besoin des images : ils les contiennent déjà - et avec une force incomparable - dès lors que la traduction restitue au texte tout son éclat et sa vivacité d'origine. La lecture achevée, on ne sait ce qu'il faut admirer le plus dans ces Grandes Espérances. L'intrigue digne des plus grands romans d'aventures ? Les scènes d'anthologie, qui font passer le lecteur par toutes les émotions ? Les dialogues, où l'art du traducteur Jean-Jacques Greif fait merveille ? Les personnages inoubliables : Pip, le bagnard en fuite, l'inquiétante Miss Havisham, Joe le forgeron, la belle Estella au coeur de glace... ? Et dans quelle catégorie ranger ce livre, qui semble contenir tous les romans possibles ? Récit d'apprentissage, histoire d'amour grand format, roman social, feuilleton à rebondissements : De Grandes Espérances est tout cela à la fois. RESUME La vie n'est pas facile pour Pip. Orphelin, élevé à la dure, comment pourrait-il échapper à sa triste condition de garçon de la campagne, voué à devenir forgeron ? Reçu chez l'étrange, vieille et riche mademoiselle Havisham, il fait la connaissance de sa fille adoptive, la ravissante Estella. Depuis qu'elle a été abandonnée le jour de ses noces, le temps semble s'être arrêté dans la maison de la vieille femme. Elle ne vit plus que pour se venger des hommes, et Estella, dont Pip tombe amoureux, est l'instrument de cette vengeance... De plus en plus honteux de ses origines, Pip se réfugie dans son rêve de devenir un gentleman... Or un jour, il est informé qu'un bienfaiteur anonyme désire lui allouer une importante somme d'argent, pour financer son installation à Londres et favoriser son ascension sociale. Alors que ses espoirs de grandeur se réalisent enfin, et qu'il s'apprête à revoir Estella, Pip est loin de soupçonner ce qui l'attend.

08/2022

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Biographies

Roger Curel. Le marcheur à l'étoile

Les romans de Roger Rosfelder, alias Roger Curel sont invraisemblables comme la vérité des mondes qu'ils décrivent, démasquent ou dénoncent : les expéditions ethnographiques en Afrique, le Front de libération nationale et la guerre d'Algérie, l'Afrique du gaullisme, les réseaux d'espionnage. Fatalement autobiographiques, ces récits et essais entendent corriger les bévues ou l'amnésie de la postérité selon la méthode des vases communicants : le témoin vient prêter la main à l'historien, le polémiste éclaire la lanterne du moraliste, le philosophe négocie avec le rebelle. L'homme aime en gourmet la langue française : il faut écrire avec appétit, enseigne-t-il, sinon les mots sont fades. La gourmandise de l'esthète, elle est dans l'ambiance de l'action (au coeur de la campagne de France en 1940), dans les décors de la narration (au plus intime d'un Madrid inattendu), dans les parfums des lieux (quand les effluves du pain blanc lui taquinent les narines au plus secret de la casbah algéroise). Elle est aussi dans une joie rabelaisienne à manipuler les personnages, ces miniatures de camée, peu importantes en volume mais ciselées, suivant les caractères, avec précision, corrosion ou tendresse. Roger Curel a été dépossédé de sa propre histoire dans la mémoire collective et les archives publiques. Il a été, par intermittence, privé de ses faits et gestes par son frère André, exclu de l'exécution de l'amiral pétainiste Darlan qu'il a été seul à imaginer à Alger en 1942, dépouillé par Jean Rouch de la réalisation de cinq courts-métrages ethnographiques durant la mission Niger chez les Dogon et les Songhaï en 1950 et 1951, effacé de la mise en scène de ""Crin Blanc' par le réalisateur Albert Lamorisse en 1953 ainsi que du scénario et des dialogues de "Traitement de choc" par le cinéaste Alain Jessua en 1973. Soldat valeureux, ethnologue et linguiste, écrivain et journaliste, il importait de revenir sur la vie multiple et aventureuse de ce personnage hors normes et de rendre à Rosfelder ce qui appartient à Curel et vice-versa. Il était temps d'écrire la contre-histoire du marcheur à l'étoile, de la manière la plus juste, la plus éthique et la plus équitable, sans visée subversive et en écartant les facilités du réquisitoire.

03/2024

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Poésie

Ma peau de fille

Ma peau de fille est une suite de Polaroïds d'une enfance en province, dans ce qu'on imagine une petite ville, ou à la campagne. On est dans les années 70-80, comme l'indiquent quelques repères (la mobylette, le walkman, le mange-disques et l'ardoise magique, la Renault 12) et les références musicales. Le décor varie entre l'extérieur - champs, forêt, neige ou ruisseau -, et l'intérieur - un garage où s'entreposent toutes sortes d'objets, une salle de classe, une cour d'école. On passe d' "un corps animal, ramassé sur chaque sensation" à "des pensées extravagantes [qui] sortent de [la] tête" . Une enfant se "plie dans la boîte en carton d'une panoplie de marquise" qu'on lui offre pour ses huit ans, "machine à fabriquer les filles" . La mère est conductrice de car, évoluant dans un monde exclusivement masculin, et lui offre, elle, les attirails du cowboy : "ma mère de mère en fille, si fière d'être de sa lignée" . Mais l'enfant tourne et tombe, s'égratigne, "même pas mal" , quand la frêle danseuse dans sa bouteille enchaîne les rondes à tour de clé. C'est qu'il est si difficile de garder une place pour le garçon qu'elle abrite depuis qu'elle est née, alors que la société en son entier l'assigne à son rôle de fille. Coupée en deux, les premiers maux des filles (soutien-gorge = "rouge-gorge en cage") et les crampons aux chaussures ou les Doc Martens, blouson et couteau en poche - quand il faut devenir femme, gonfler ses biceps devant la glace. Dans les jeux, les airs et les amours de garçon, faut-il "traverser [son] corps pour aller voir de l'autre côté" ? Muriel Roche dans ce court texte touche au plus près ce qui se passe dans la peau d'une enfant qui comprend qu'il y a "d'un côté la fille et de l'autre le garçon [... ], ce que je perds et ce qui s'éloigne" . Les phrases, vives et épurées, sans apprêt, sans majuscule, quelques virgules et surtout des points d'interrogation - pas de point - s'enchaînent en interpellant le lecteur ("tu vois... ? " / "alors tu vois... ") et dessinent quelques tableaux qui donnent avec une grande justesse le tourment des sentiments, des sensations.

06/2022

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Critique littéraire

Nous aurons aussi de beaux jours. Ecrits de prison

Ce livre rassemble les lettres que Zehra Dogan, durant ses 600 jours d'incarcération, a adressées à Naz Öke, journaliste turque vivant à Paris et animatrice, avec Daniel Fleury, du site d'information Kedistan pour la liberté d'expression. C'est dans le cadre de la grande campagne de solidarité que ces derniers ont mené avec le PEN Club international que Naz Öke a commencé à écrire à la jeune journaliste et artiste kurde, qu'elle n'avait jamais rencontrée auparavant. Au fil de ces lettres se noue une très belle amitié entre deux femmes : " Zehra m'a dit en sortant de prison que nos échanges épistolaires lui avaient procuré des forces, car ils ont tissé un lien avec "la vie qui coule comme une rivière au-delà des murs gris" [...] Pourtant, pour moi, c'est elle qui fut une véritable source d'espoir, un rayon de soleil à travers les nuages sombres qui planent au-dessus du monde, pour préserver la précieuse conviction qui nous anime : "Nous aurons aussi des beaux jours ". " Pendant ces mois de détention, la jeune femme n'a cessé de créer, animant des ateliers de peinture avec ses codétenues dont elle dresse de très beaux portraits. Démunie de tout matériel, elle fabrique des pinceaux avec les plumes d'oiseau ramassées dans la promenade puis avec les cheveux de ses camarades qui les coupent pour elle, et des pigments avec tout ce qui lui tombe sous la main : sauce tomate, marc de café, épluchures de salade et de fruits, bouts de drap, et même du sang menstruel et de la fiente d'oiseau. Ces lettres révèlent une femme d'une générosité et d'une énergie exceptionnelles, une artiste surdouée, une poétesse, une militante pour la liberté des femmes et les droits des kurdes, soucieuse des autres et du monde. On n'a pas fini de parler d'elle... De grands artistes l'ont d'ailleurs soutenue, comme le peintre dissident chinois Ai Weiwei qui lui a écrit une lettre, ou l'artiste américain Bansky qui a créé à Manhattan une fresque en son hommage. Elle vit désormais à Londres où elle va exposer, ainsi qu'en Italie et en France notamment à l'Espace des femmes-Antoinette Fouque au mois de novembre 2019.

10/2019

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Poésie

L'arbre à poèmes. Anthologie personnelle 1992-2012

Abdellatif Laâbi est né à Fès en 1942, au temps du protectorat français au Maroc. Son père est artisan sellier, et sa mère, femme au foyer. Il sort à peine de l'enfance lorsque son pays accède à l'Indépendance. Après des études universitaires à la faculté des lettres de Rabat, il est nommé professeur de français dans un lycée de la capitale. Sa vocation pour la culture se décide tôt. Encore étudiant, il est l'un des créateurs du Théâtre universitaire marocain, qui met en scène des pièces de Bertolt Brecht et de Fernando Arrabal. A la radio nationale, il anime brièvement deux émissions littéraires. En 1966, il fonde avec un groupe de poètes et de peintres la revue Souffles, qui aura un vrai rayonnement, notamment à l'échelle du Maghreb. Au Maroc, elle jouera un rôle déterminant dans le renouvellement des formes d'expression littéraires et artistiques, ensuite dans la contestation de l'ordre social et politique qui régnait à cette époque. La revue est interdite en 1972 et Laâbi est arrêté, torturé, puis condamné à dix ans de prison. Libéré en 1980, suite à une campagne internationale en sa faveur, il quitte le Maroc cinq ans plus tard pour s'installer en banlieue parisienne. Dès lors, son oeuvre, essentiellement poétique, touche néanmoins à tous les genres : roman, théâtre, livres pour la jeunesse, écrits sur la culture, essais politiques... Pour autant, il ne renonce pas à ses engagements d'intellectuel citoyen. Ses interventions se multiplient, tant en France qu'au Maroc, contre le despotisme, les obscurantismes de tout bord, et en faveur de la dignité humaine, des libertés et du dialogue des cultures. L'anthologie personnelle qui paraît en Poésie/Gallimard a pour but d'arpenter le continent poétique d'Abdellatif Laâbi sur un trajet de plus de vingt ans et de se laisser traverser par sa parole rebelle autant que généreuse, parole " adressée ", ouverte au partage, qui apporte une réponse sans qu'il soit besoin de discourir. " Lecture roborative, souligne Françoise Ascal dans sa préface, qui lève les doutes quant au pouvoir des mots. La suspicion contemporaine à leur égard, souvent martelée par les poètes eux-mêmes, en est désarmée. La poésie de Laâbi est incarnée, vibrante de toutes les passions humaines, elle va droit à l'essentiel, n'a peur de rien, se joue des modes esthétiques, du poétiquement correct, elle témoigne avec simplicité de ce qui est complexe, elle explore sans répit la condition humaine, entre misère et grandeur pascaliennes, et souffle sur nos capacités de résistance comme sur des braises. "

01/2016

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Critique littéraire

Lettres à sa mère. Tome II, 1919-1938

"Je ne peux écrire qu'à toi, comme si je m'accrochais de la main gauche à une épave et que j'écrivais de la main droite." Un naufragé de la vie ou de la poésie - ce qui pour lui revient au même - dont la mère confidente serait la seule planche de salut, telle est l'image qu'on serait tenté d'emporter de la lecture des 560 lettres, cartes postales ou billets qui jalonnent vingt années de la vie de Jean Cocteau. Car, si elles sont les plus fécondes, elles ne sont pas les plus sereines. L'une apporte même son coup de tonnerre avec la mort de Raymond Radiguet. Loin de le consoler, le recours à l'opium l'asservira jusqu'à la fin de ses jours, sans que le retour à la religion - second remède - ne bouleverse durablement sa vie. C'est dire que le temps des frivolités parisiennes est révolu, mais l'avant-garde à laquelle il les a sacrifiées tarde à le reconnaître pour son pilote. En dépit d'une inlassable activité sur le front de la modernité, Cocteau n'arrive pas à s'imposer, du moins devant ceux qui comptent à ses yeux. Dada le ridiculise et les surréalistes le couvrent d'injures. De Picabia, de Cendrars, voire de Reverdy, il essuie des affronts et le dieu Picasso le renie publiquement sur ses terres espagnoles. S'il signe encore une lettre: "Duc d'Anjou et prince de Paris", ce prince déserte régulièrement sa principauté. "J'étais né pour la campagne, la province, constate-t-il en 1927. Je me suis engagé dans la bataille par erreur." La fuite vers le Sud devient vite règle, hygiène de vie, encore que, pour un créateur, la capitale soit un point de passage obligé : les éditeurs, les théâtres, les lieux et les agents de la consécration sont presque tous là. Un aveu exprime ce nœud de contradictions: "Je suis triste et heureux de rentrer dans cette ville que je n'aime pas et sans laquelle il me serait impossible de vivre." Heureux surtout parce que sa mère, qu'il s'accuse d'abandonner, y vit et qu'elle l'y attend. Félicitons Cocteau d'avoir pris l'habitude de ces mois d'exil: une riche et précieuse correspondance en est le fruit. Faute d'entraîner ou de suivre, comme jadis, sa mère sur les rives de ses longues mais fausses vacances, le fils prodigue lui en tient le journal illustré avec plus ou moins d'assiduité.

07/2007

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BD tout public

Le retour à la terre Tome 1 : La vraie vie. Edition spéciale

Ah, la campagne, les petites fleurs, les bébêtes qui montent qui montent, et tout et tout... Quel citadin n'a rêvé d'aller s'y ressourcer ? Manu Larcenet a chopé le virus l'an dernier. A lui et à Mariette, sa compagne, le gazouillis des oiseaux, le doux bruit des ruisseaux et tout et tout ! Quand, comme Manu, on a passé sa vie en banlieue parisienne, ça change. Toujours timide, Manu était à cent années-lumière d'imaginer que le récit de sa nouvelle vie pouvait intéresser le moindre lecteur. Et puis, il est difficile de s'occuper d'un châtaignier de 45 mètres déposé dans son jardin par des voisins sympas tout en s'observant par la fenêtre ! Heureusement, parmi les amis venus découvrir le nouveau monde de l'auteur des Cosmonautes du Futur, se trouvait Ferri, l'homme qui raconte les folles aventures d'Aimé Lacapelle, le détective paysan qui trace son sillon dans Fluide Glacial. C'est Ferri qui s'est collé au récit des avatars de nos deux citadins depuis leur arrivée aux Ravenelles, 89 habitants (dont une jolie boulangère). Mais tout n'est pas rose quand on se met au vert ! Quel citadin exilé, n'a pas ressenti sur le coup de 18h le manque lancinant du bruit du Périf ? L'eau-de-vie de M. Henri le proprio peut consoler, mais on sent parfois le besoin d'un réconfort moral. Problème, allez dénicher un psy aux Ravenelles (89 hab.) ! Il serait plus facile d'y trouver un ancien maire ruiné par le fisc et installé, à poil et barbu, dans un arbre centenaire. C'est dire ! D'autant que certains effets secondaires sont redoutables. Manu, guitariste et chanteur punk plutôt urbain (avec des accents hardcore assez prononcés), concocte désormais des ritournelles que ne renieraient pas Francis Cabrel. C'est ça aussi, vivre aux Ravenelles (89 h.) ! Tête des Groggies, l'ancien groupe rock du Manu de Juvisy, lorsqu'ils déboulent en visite ! Ca sera l'occasion de découvrir que M. Henri se débrouille comme un chef à l'accordéon. Dès qu'il comprendra qu'il doit jouer en mi majeur et non en sol, ça promet des boeufs campagnards du feu de Dieu ! Pas chiens, Larcenet et Ferri traitent ce retour à la terre par histoires courtes d'une demi-page. 90 (bonnes) idées en 45 planches ! Ca rend généreux la vie au grand air ! Sitôt l'album refermé, on rêve d'une suite. Peut-être Manu nous présentera-t-il alors la boulangère des Ravenelles (89 h.) !

03/2010

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Histoire de France

Le Grand Jaurès

Jaurès ? Quel est cet homme, assassiné le 31 juillet 1914, alors que le mot même de socialisme auquel il était identifié semble vidé de sa part de rêve ? Pour répondre, Max Gallo, avec érudition et passion, a reconstitué jour après jour l'existence de Jaurès. Et l'on découvre un homme extraordinaire que les souvenirs officiels ont enseveli. Voici l'enfant dans la campagne du Tarn, l'étudiant exceptionnel dans le Paris des années 1880, le mari conformiste, le jeune député et le tribun, le visionnaire qui, avec une sensibilité de poète, voit la guerre et l'avenir tels qu'ils seront. Voici l'homme politique qui conciliait raison et passion. L'homme intime qui s'interrogeait sans cesse sur le sens de la vie et la signification de l'univers. Voici l'homme calomnié et admiré. Et l'homme de tous les jours, mangeant comme un paysan, crachant dans son mouchoir et, distrait comme un artiste pris par son rêve, négligeant son apparence, s'épongeant le front avec une chaussette ! En utilisant tous les témoignages, Max Gallo rend présents un homme et son temps. Car Jaurès, c'est aussi ce monde autour de lui : Paris en état de siège le 1er Mai, les mineurs de Courrières ensevelis par centaines à la suite d'un coup de grisou, les vignerons en révolte, les régiments qui se rebellent, les anarchistes qui tuent à l'aveuglette et que l'on guillotine, l'affaire Dreyfus qui divise toute la nation. Et puis la tour Eiffel, la bicyclette, la Belle Epoque, l'automobile et l'avion. S'il fut un temps qui ressemble au nôtre, c'est bien celui de Jaurès, cette époque de bouleversements profonds, où la guerre point dans les Balkans, où chacun avec angoisse se demande ce que sera le siècle qui vient, ce XXe siècle, comme nous, nous attendons le XXIe. Que faire, que penser ? Jaurès, parce qu'il a été assassiné, n'a pu faire entendre sa voix. Et ses mots, son élan, après des décennies de glaciation, retrouvent vie aujourd'hui. A l'orée d'un nouveau siècle, Jaurès reste jeune. Celui qui écrivait : " Le premier des droits de l'homme, c'est la liberté individuelle " ou encore : " Il n'y a pas de vérité sacrée, c'est-à-dire interdite à la pleine investigation de l'homme... Ce qu'il y a de plus grand dans le monde, c'est la liberté souveraine de l'esprit ", celui-là est non pas un grand ancêtre, mais bien le Grand Jaurès, notre contemporain.

03/1999

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Jardinage

Terrasses. Un art de vivre en plein ciel

Cultiver son jardin dans le ciel de Paris ? Se baigner dans sa piscine en terrasse au cœur de la ville ? Dîner dans l'ombre des camélias à un battement d'ailes de Saint-Germain-des-Prés ? Ce rêve est pour certains une réalité quotidienne. Ces jardins cachés, ces salons de verdure, on les devine de la rue en apercevant sur le toit d'un immeuble le feuillage d'un érable ou l'éclatante floraison d'un rosier soustrait à sa campagne. Alexandra d'Arnoux et Bruno de Laubadère nous offrent le privilège d'entrer à leur suite dans ces appartements que prolongent de surprenantes coursives fleuries de glycines ou qui s'ouvrent par un escalier dérobé sur le vaste espace d'un toit transformé en potager. Souvent confiées à des paysagistes de renom, ces terrasses parmi les plus belles témoignent aussi d'une vraie capacité de métamorphose, qu'elles soient conçues selon l'esprit d'une déambulation à l'italienne ou offertes au génie d'un grand créateur. Sur de superbes photographies de Deidi von Schaewen, c'est un visage inconnu de la capitale qu'il nous est donné d'admirer. Les unes ressemblent à des ateliers d'artistes à ciel ouvert, les autres réservent de vastes espaces propices à la méditation, toutes offrent des points de vue étonnants sur la capitale. Chacun a pu découvrir un Paris différent lors des spectaculaires visites e la Tour Eiffel, de l'Arche de la Défense du Centre Pompidou, rien qui puisse cependant se comparer aux escales poétiques qu'offrent ces secrètes terrasses où la ville se met autrement en scène. Elles appartiennent à des personnalités connues telles que Christian Duc, Andrée Putman, Jean-Pierre Raynaud, Yves de la Tour d'Auvergne ou Maurice Rheims, elles sont confiées à des paysagistes renommés : Alain-Charles, Robert Bazelaire, Louis Benech, Pascal Cribier, Camille Muller, Russel Page, Olivia Putman, Alain Richert, Christiane Rivault, elles illustrent chacune à sa manière la fantaisie et l'ingéniosité qui permettent de hisser au sommet d'un toit l'arbre dont on disputera les fruits aux oiseaux, ou d'installer dans un coin d'ombre une jungle paisible où rien ne trouble le repos. Alexandra d'Arnoux et Bruno de Laubadère nous avaient ouvert dans un précédent livre les jardins secrets de Paris. Avec Deidi von Schaewen, ils nous convient ici à un véritable voyage dans l'étonnant monde suspendu des terrasses, les unes jouant les ponts de navires, les autres abritant une cabane dans leur nacelle, toutes protégeant jalousement leurs charmes.

05/2005

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Anglais apprentissage

La Princesse et le braconnier

La Princesse el le braconnier raconte l'histoire d'un jeune homme de basse extraction, d'une laideur telle que tout le monde fuit sa compagnie. Nulle jeune fille ne l'approche, et le garçon en souffre. Il trouve un dérivatif à ses besoins sexuels dans d'immenses promenades à travers la campagne. Au contact de la nature, il découvre un de ses dons, qui consiste à approcher sans peine les animaux les plus farouches. Mettant à profit ce don, il devient braconnier. Mais dans le royaume (l'histoire se passe dans des temps reculés, le Moyen Âge peut-être), les lois contre le braconnage sont des plus sévères. Qu'à cela ne tienne : fort de sa seule capacité et désireux de subvenir aux besoins de ses humbles parents, Hengist s'enhardit jusqu'à braconner dans les lieux les plus interdits, les environs mêmes du château. Un jour il y découvre la fille du roi... On devine toute l'ironie que Roald Dahl a su mettre dans ces pages. Sur un ton badin, il fustige le pouvoir exercé par l'homme dans l'ordre politique ou sexuel. L'histoire est contée avec l'habileté qu'on lui connaît. La cruelle réalité se cache dans ce petit «fabliau» plein d'un charme poétique dont la langue savoureuse évoque, avec discrétion, l'époque choisie qui pourrait être aussi la nôtre... ou n'importe quelle autre. On retrouve cet habile mélange de la nouvelle moderne et du conte médiéval dans La Princesse Mammalia. Du jour au lendemain, la Princesse découvre dans son miroir que sa laideur s'est transformée en une beauté incomparable. Cela lui donne un pouvoir sur les hommes, dont elle ne manque pas d'user avec force dédain et cruauté. Par exemple elle déverse de temps en temps depuis le balcon, où elle s'expose honteusement à ses admirateurs libidineux, des poêlons pleins de plomb fondu afin de calmer leurs ardeurs. Un jour elle trouve à leur place un vieillard en haillons, qui lui indique le moyen de se débarrasser de son père encombrant, dont elle veut prendre la place sur le trône tant est forte sa soif de pouvoir... Il y a, on le constate, une unité de ton entre ces deux «fables», accentuée par le style limpide de l'inimitable conteur, plein d'une trompeuse simplicité, d'une ironie féroce. Tous ces éléments sont heureusement rehaussés par des illustrations de la même verve, également cruelles, avec la même «naïveté» apparente dont Roald Dahl joue dans ses récits.

01/1990

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XVIIe siècle

Louis XIV et Marie Mancini d'après de nouveaux documents. L'amour longtemps tenu secret de Louis XIV avec de la nièce du cardinal Mazarin

Louis XIV et Marie Mancini d'après de nouveaux documentsest une oeuvre écritre par Régis de Chantelauze. Louis XIV, dit "le Grand" ou "le Roi-Soleil" est un roi de France et de Navarre. Marie Mancini épouse du connétable Lorenzo Colonna, est une nièce du cardinal Mazarin, fut l'une des favorites de Louis XIV. Nièce de Mazarin qui l'a fait venir de Rome à la cour de France, Marie Mancini est réputée pour avoir été le premier véritable amour du jeune Louis XIV1. En juillet 1658, après le siège de Dunkerque, Louis XIV tombe gravement malade et Marie, pensant que la fin est proche, manifeste l'intérêt qu'elle a pour lui en versant des larmes qui ont fait date dans l'Histoire. Ce sont ses pleurs qui attirent sur elle l'attention du jeune roi, attention qu'elle conserve ensuite par son esprit et sa culture, littéraire notamment. Si certains, au même titre que le roi, voient dans ces larmes la preuve d'un amour désintéressé et sincère, d'autres, moins romanesques, y voient plutôt la déception d'une jeune femme qui, après avoir longtemps été le faire-valoir de sa soeur la comtesse de Soissons, voit sa campagne amoureuse menée à l'intention de Louis s'anéantir. En effet, alors que Marie venait à peine de s'attirer l'attention du roi par son esprit brillant, elle apprend qu'il peut mourir d'une minute à l'autre. Elle qui avait tout misé sur l'amour de Louis, effleurant même le projet de monter un jour sur le trône de France, voit ses aspirations se dissiper. Si elle était devenue reine, quelle revanche aura-t-elle prise sur ses soeurs, sur son oncle, le cardinal Mazarin, et sur toute la Cour qui ne la prend pas au sérieux. C'est pourquoi, durant le temps de la maladie du roi, Marie "se tuait de pleurer" , selon les mots de la Grande Mademoiselle. Lorsque la Cour regagne Fontainebleau, Marie Mancini en est devenue le point d'attraction, présidant aux fêtes et aux bals, succédant à sa soeur Olympe, qui avait précédemment la faveur du roi. Comme elle, Marie est une précieuse, et entoure sa relation avec le roi d'un luxuriant imaginaire romanesque, inspiré de l'Arioste et du Tasse. La mère du Roi, la Reine Anne d'Autriche, et le Cardinal Jules Mazarin s'opposèrent à une éventuelle union des deux jeunes gens, qui aurait représenté une mésalliance inacceptable, d'autant plus que le cardinal est en pourparlers afin de négocier un mariage royal avec l'infante Marie-Thérèse d'Autriche...

07/2022

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Tarots

Tarot. La base ! Guide d'infiltration pour les non initiés qui veulent tout capter

Le guide illustré facile du tarot pour prendre en main les cartes et s'amuser sans avoir besoin d'un bac + 5 en occultisme ! Une approche décomplexée et originale, par le jeu et la pratique. Un thème toujours tendance, après l'astrologie et la numérologie. On a tous connu quelqu'un qui tire les cartes dans le fin fond de la campagne, quelqu'un avec un don transmis de génération en génération, quelqu'un de spécial et de fancy... On se dit alors qu'à défaut d'avoir un don, il nous faudrait lire pas moins de 50 livres sur le tarot pour pouvoir être digne de faire des tirages. Mais c'est FAUX ! Pas besoin de super pouvoirs ni d'un master d'art divinatoire pour se lancer, et tomber dans la marmite du tarologue sans se brûler les fesses ! Ceci n'est pas un énième ouvrage indigeste sur le tarot, ici c'est Tarot land ! Dans ce guide ludique et accessible à tous, Audrey Sebti, du compte Instagram @oraclinzel, propose une méthode originale pour s'approprier le tarot par la pratique et le jeu - avant de passer à la théorie et à la symbolique. Oui, parce qu'on peut tout à fait devenir une bad bitch du tarot sans bûcher ses cours, que l'on soit débutant niveau poussin ou initiés niveau ligue 1. Avec les illustrations fun de la pétillante Youlie (@youliegram), ce guide dépoussière le tarot avec humour et références pop pour en faire un vrai jeu d'enfant. La méthode @oraclinzel, ultra facile et ludique : De la pratique... des jeux pour se familiariser avec le tarot (time's up tarot, tarot loto, qui est-ce tarot ? , une guidance presque parfaite) et proposer sa propre interprétation des cartes en s'affranchissant de la symbolique officielle, des tutos pour devenir une bad bitch du tarot : les redflag quand tu te lances en solo, l'art de poser sa question, le choix des mots dans l'interprétation, l'explication des symboles pour confronter son intuition... ... à la théorie Le décodage des 22 Arcanes majeures et 56 arcanes mineures illustrées, expliquées avec humour et ancrées dans le quotidien pour faciliter la compréhension. Des interprétations stylées et des tirages tout terrain (le basique tirage, le tinder tirage, le pôle emploi tirage, le toi + moi tirage...). Un starter pack en fin d'ouvrage : des fiches récap avec la symbolique des cartes et les principaux tirages en un coup d'oeil.

09/2023

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Thèmes photo

Judée

La Judée, c'est ce désert de premier matin du monde ; ce sont les monts de Moab violets et irréels, à l'aube ; les chardons bleus qui vibrent dans l'air brûlant quand "à certaines heures la campagne est noire de soleil" ; les wadis, les cyprès ; le berger qui mène son troupeau entre deux collines, les tiges d'avoine dans le vent de mai et la chaleur aride du Khamsim ; les ruines du temps des croisés, les grottes de Qumran, les jarres qui renferment des parchemins aussi vieux que les prophéties d'Isaïe et que les plaques de sel sur la mer Morte ; le goût des dattes, la soif cruelle sous le soleil au zénith ; les chemins rocailleux qui se perdent vers Jéricho, les monastères à flanc de montagne, les os desséchés qui se confondent avec la pierre ; la douceur du soir à Nabbi Moussa ; se baigner dans une rivière à Ein Prat ou dans les cascades de Ein Gedi comme jadis le roi David ; lire le Cantique des cantiques dans la cafétéria d'une station service ; s'abriter sous un palmier de la vallée du Jourdain en chassant les mouches ; partager un café à la cardamome avec un bédouin. Mais ce sont aussi, l'hiver, les nuages qui cavalent sur les collines de Jérusalem ; le gémissement d'un chacal, celui des chiens sauvages ; les villages arabes pareils à des guirlandes lumineuses à la nuit tombante, des Sodome englouties au fond d'un lac salé et la triste mélodie d'un joueur d'oud qui s'envole dans la nuit ; c'est la chanson de Fairuz, "Kifak Inta" s'échappant d'une voiture au bord d'une route ; les colchiques poussant par milliers près du monastère Saint-Elias, les livres de prière abandonnés sur les tombes juives, la neige sur les amandiers en fleurs et sur le cimetière du mont des Oliviers ; c'est boire un verre d'arak glacé sur un balcon à Nahlaot ; des fragments de mosaïques byzantines et de poteries sur la route de Bethléem, vestiges d'empires disparus ; le parfum des orangers arrivant de la côte ; c'est découvrir Hérodion et son palais, volcan endormi au bout d'un chemin ; marcher pieds nus sur le dallage polychrome d'une maison arabe. La Judée, c'est le désert antérieur à tout discours, l'oasis de liberté au coeur du monde, de ses paroles inutiles et de ses inquiétudes étouffantes. Où réapprendre à espérer et à accueillir, en paix, une vie d'homme qui passe.

06/2023

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Poches Littérature internation

Le grand romancier américain et autres nouvelles

Dès les premiers mots des nouvelles de Tzvi Fishman nous savons que la destinée de ses personnages va nous faire pénétrer au coeur des contradictions de notre temps. L ancien scénariste à succès de Hollywood n a rien perdu de sa faculté de susciter en quelques phrases le mouvement grâce auquel toute l histoire va être racontée. Quand il décrit comment « Le Grand Romancier Américain » devient la coqueluche du Vatican, nous avons déjà compris que cette célébrité a « un véritable génie pour se maintenir dans la presse », et lorsqu’il lance sa fameuse « Campagne pour la paix » prônant d’enlever les implantations juives d’Israël « tout entier », il nous montre à l’oeuvre avec justesse la drôle logique de bien des personnages connus. Fishman lui-même s était trouvé assez doué pour pouvoir envisager ce genre de destinée : « Je peux être un tout aussi bon Juif à New York sans léser d’autres populations ». Cependant il y a trente ans il décida a contrario de ne plus cultiver qu’à Jérusalem son écriture et son accent américains. Les cinq nouvelles présentées ici proviennent d’un recueil, Days of Maschiach, qui avec son roman Touvia en terre promise a valu à Tzvi Fishman le prix du ministère israélien de l’Éducation pour la littérature et la culture juive. Ces « métaphores sur les errances du peuple juif dans des contrées étrangères » ne se contentent donc pas de raconter des histoires empêtrées dans une terre sainte imaginaire, elles y conduisent. Fishman sait expliquer en quelques mots à tous les non initiés que nous sommes la complexité des situations politiques en Israël. En racontant ce pays à sa manière, il décrit les faiblesses et les fautes de tout le monde : ce n est pas pour accabler les pauvres hommes du XXIe siècle que nous sommes, mais pour leur donner enfin une chance de vivre. De la première à la cinquième nouvelle l’écrivain israélien passe ainsi de la manière d’un Woody Allen récalcitrant à celle de Franz Kafka, mais s’il précipite son lecteur dans l’embarras, il lui donne en même temps la clé pour le résoudre. La sûreté philosophique et politique de Tzvi Fishman consiste en effet à pousser jusqu’au bout la loi des petites défaillances logiques dont se nourrissent tous les succès, et à révéler ainsi la mécanique de ces légères compromissions qui sont les nôtres : en nous permettant de rire de bien graves sujets, il réussit sans complaisance mais sans cruauté à nous inculquer des vérités solides.

03/2012

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Littérature française

White Rabbit. Voyage jusqu’au bout de l’enfer

Dans les années 2009, à l'âge d'onze ans Maud débarque au collège, mal traitée par les uns, insultée par les autres, de nature rebelle elle devient solitaire, renfermée sur elle-même, triste et malheureuse. Elle n'est que trop heureuse lorsqu'elle rentre au lycée, mais elle reste une enfant fragilisée et influençable. Délaissée par ses amis et trop protégée par sa famille ? elle ne dispose pas d'une très grande autonomie. Guidée par de mauvaises fréquentations elle fume son premier joint à l'âge de 15 ans. Et à l'âge de 17 ans, Maud, de nature rebelle, commence à se gaver de LSD, de cannabis, de cocaïne, de Kétamine, d'héroïne, et de psychotropes en tout genre. Elle a commencé à se droguer suite à une dépression et un chagrin d'amour. Pour elle c'est un peu dans la continuité de sa vie. Vie qu'elle n'aime pas. Mais elle aime ses amis. Il y a un ras-le-bol général causé par des années de souffrance. Pourtant elle vit dans une famille soudée, à la campagne où l'amour est présent au quotidien. Elle vit dans une famille où la pauvreté n'est pas un problème et où le conflit n'existe presque pas. Les rapports entre Maud et sa famille se détériorent lorsqu'elle commence la drogue. A 18 ans elle se fait son premier fix de Cocaïne et d'héroïne. C'est le début de sa descente aux enfers. Complètement dépendante, elle est obligée de voler, faire la manche et tombe dans la petite délinquance, comme toutes ses mauvaises fréquentations, pour subvenir à ses besoins de drogue et pour éviter la crise de manque. Peu à peu elle voit certains mourir d'overdose, les uns après les autres. Après plusieurs tentatives de suicide, pensant qu'elle n'arrivait même pas à mettre fin à ses jours, elle s'obstine à se droguer. Elle devient alors plus que l'ombre d'elle-même, elle est plus morte que vivante, c'est alors qu'elle survit dans ce monde qu'elle n'aime pas, qui ne lui appartient pas et dans lequel elle a l'impression de ne pas avoir sa place. Elle fait alors la rencontre d'un garçon de 32 ans en free-party, c'est alors qu'une histoire d'amour débute entre deux toxicomanes. Comment vont-ils se sortir de cet enfer, de cet engrenage qui est la drogue, dans lequel ils sont tombés ?

05/2019

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Actualité et médias

Zadig N° 7 : Changer de vie

Tout plaquer : maison, boulot, famille, et recommencer à zéro. Beaucoup en rêvent, notamment depuis la crise sanitaire. Quelles sont les aspirations des français et quelles réalités derrière ces désirs ? Zadig, le trimestriel qui raconte la France, rassemble dans ce 7ème numéro : Florence Aubenas, Pablo Servigne, M. Pastoureau, L. Slimani, Miguel Bonnefoy, Bernard Chambaz, et tant d'autres ZADIG, LE TRIMESTRIEL QUI RACONTE LA FRANCE Après Le 1 et America, Zadig est le magazine lancé par Eric Fottorino en mars 2019. Chaque trimestre, Zadig raconte la France à travers un récit de 196 pages tissé par écrivains et reporters, historiens, photographes, sociologues, illustrateurs ou géographes. LE NUMERO 7 : CHANGER DE VIE Tout plaquer : maison, boulot, famille, et recommencer à zéro. Beaucoup en rêvent, notamment depuis la crise sanitaire. Quelles sont les aspirations des français et quelles réalités derrière ces désirs ? Zadig, le trimestriel qui raconte la France, rassemble notamment dans ce 7ème numéro : Pablo Servigne, Florence Aubenas, M. Pastoureau, L. Slimani, Miguel Bonnefoy, Bernard Chambaz SOMMAIRE DETAILLE DE ZADIG 7 Grand entretien : Florence Aubenas (12p) Chroniques trimestrielles : " Y'a d'la joie " par Leïla Slimani " Faire ensemble " par Marie Desplechin La couleur de l'automne avec Michel Pastoureau La Macronie en BD par Mathieu Sapin Les micro-fictions de Régis Jauffret Chronique musicale de Bertrand Dicale Michelle Perrot relit pour nous " Surveiller et Punir " de Michel Foucault Récits et écrivains La Dordogne de Bernard Chambaz La nouvelle inédite de Florence Seyvos Pourquoi j'ai choisi la France de Miguel Bonnefoy Le portrait de famille par Ondine Debré Reportages, portraits et enquêtes du dossier " Changer de vie " La sociologue Catherine Negroni sur les changements de vie voulus, l'accélération de ces évolutions Le collapsologue et scientifique Pablo Servigné Les cartes d'Hervé Le Bras (migrations en France) Enquête sur les changements de vie avec Hélène Seingier Récit graphique d'un départ à la campagne : Les aventures dessinées de Arthus de Lavilléon avec Jessica Témoignage de Florence Robert, calligraphe devenue bergère dans les Corbières (livre paru chez José Corti) Portrait de nouveaux nomades qui ont fait rentrer leur vie dans une maison qui roule (Tiny house) entre Angers et Orléans. Reportage dans l'éco-village de Pourgues (Ariège) Reportage sur l'île d'Ouessant dont les habitants sont triés sur le volet Enquête dans les territoires (Creuse, ouest de la France) qui cherchent à attirer des citadins Reportage de Julie Gacon sur des anciens Zadistes repliés à Morogues en compagnie d'autres militants et activistes qui ont fondé des collectifs de socialisation communarde

09/2020

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Beaux arts

Miro. Un feu dans les ruines

L'oeuvre de Miró (1893-1983) a pris feu dans les ruines de la tradition de la représentation en Occident. Comment comprendre l'extraordinaire énergie créatrice qui s'est déployée entre ses débuts en Catalogne, son premier séjour à Paris en 1920 et la Seconde Guerre mondiale ? Au cours de cette période d'intense recherche mûrissent et s'élaborent les ferments d'une pensée qui irriguera l'oeuvre de l'artiste jusqu'en ses ultimes prolongements. Une première approche consiste à replacer l'artiste dans le vaste contexte des poétiques du mythe, contemporaines de son oeuvre. Que Miró ait voulu parer ses créations de feux mythiques signifie qu'en sympathie avec le surréalisme et avec d'autres sensibilités proches (celles, en particulier, d'André Masson, de Michel Leiris et de Georges Bataille), il a été saisi par le désir de faire résonner, dans l'édifice brisé des formes de la représentation, la vibration éclatante des origines. Miró a passionnément participé à cet exhaussement d'un socle que la désagrégation de la culture classique européenne allait mettre au jour, par grandes concrétions d'images sauvages, irriguées d'une violence archaïque, secouées d'un rire métaphysique. Tous les récits, tous les objets venus d'horizons non européens ont été compris dans cette lumière, celle d'un nouveau savoir émergeant des ruines, et encourageant à accroître la destruction pour se parfaire. C'est ainsi que le jeune peintre s'est rendu célèbre en voulant de tout son être, disait-il, " assassiner la peinture " . Une autre voix, cependant, n'a pas cessé de se faire entendre en lui. Redevable à l'expérience solitaire de la campagne, au repliement méditatif, dans les champs de sa ferme de Montroig, cette voix ignorait les débats tempétueux de l'art contemporain et les rêveries primitivistes. Elle encouragea l'artiste à distendre le réseau des représentations pour remonter vers un sentiment de la vie intérieure irréductible à toute image. Il s'agissait donc de rendre les images, dans leur fragilité, dans leur ruine, réceptives à une résonance invisible, celle de la pure subjectivité. Entre ces deux postulations - le mythe collectif et la vie intérieure -, l'oeuvre a maintenu pendant un peu plus de deux décennies une tension, souvent portée à un point extrême d'incandescence, qui a fait sa singulière grandeur et sa gravité. Publié pour la première fois en 2004, ce texte essentiel dans l'historiographie du peintre a été mis à jour par Rémi Labrusse à l'occasion de l'exposition que le Grand Palais consacre à Miró à l'automne 2018.

10/2018

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Economie

Hormegeddon. Quand trop de bien nuit

"Hormegeddon" est le terme inventé par l'économiste et entrepreneur William Bonner pour décrire la catastrophe produite par le mauvais dosage d'une bonne chose dans les institutions publiques, les finances ou l'entreprise. Autrement dit : trop de bien mène au désastre. S'appuyant sur des exemples tirés de notre histoire politique moderne dans son ensemble - Depuis la campagne de Russie de Napoléon jusqu'à l'effondrement imminent du système de protection de la santé américain, du déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale et de la chute du Troisième Reich à la guerre contre le terrorisme du XXIe siècle, de la Grande Récession à la crise financière souveraine - William Bonner poursuit une ambition des plus modestes : essayer de percevoir ce qui a mal tourné. L'Histoire n'est pas écrite par ses vainqueurs. C'est un long récit de tout ce qui est parti en sucette - débâcles, catastrophes et désastres. Que chacun de ces désastres porte en lui des signes annonciateurs est un sujet digne d'attention. Par exemple, si l'architecte d'un grand navire vous dit que "même Dieu ne pourrait pas couler ce bateau", vous devriez prendre le prochain. Si le marché vend à vingt fois plus qu'il n'acheté et que tous les experts vous pressent "d'en être" parce que "vous ne pouvez pas perdre", n'en soyez pas. De la même façon, vos déconvenues dans les institutions publiques sont le résultat du même "titanique" degré de certitude de personnes éclairées et bien intentionnées qui appliquent aux problématiques de longues issues une logique de plan d'action adaptée aux solutions à court-terme. Premièrement, vous observez une descente en flèche de vos retours sur investissements (de temps comme de ressources) jusqu'à heurter le sol. Puis, si vous vous obstinez à descendre en-dessous de ce niveau - et vous vous obstinez toujours - vous ne pouvez échapper à la catastrophe. Le problème étant que cette catastrophe ne peut être évitée par les personnes éclairées et de bonnes intentions, puisque ce sont elles qui l'ont engendrée au départ. William Bonner a tiré de ces réflexions l'Hormegeddon, ce phénomène qui survient lorsqu'une petite dose de quelque chose de productif conduit à un résultat favorable, mais tourne au désastre si l'on augmente la posologie. A travers de nombreux épisodes de l'Histoire, de l'économie et des affaires, il tisse le contexte permettant de comprendre ce danger anonyme et trop largement méconnu.

02/2015

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Biodiversité, nature

Paul Watson. Sea Shepherd, le combat d'une vie

En 2017, l'association Sea Shepherd fondée par le capitaine Paul Watson fête ses quarante ans. Quarante ans de lutte sans relâche pour la préservation des océans. Quarante ans sur la ligne de front. Une tête mise à prix par la mafia taïwanaise, son nom placé sur la notice Rouge d'Interpol suite aux mandats d'arrêt lancés par le Costa Rica et le Japon, une arrestation en Allemagne qu'il quitte en catimini les cheveux teints et une chemise hawaïenne sur le torse... Non, il ne s'agit pas du scénario du dernier 007, mais de quelques-uns des événements qui ont ponctué la vie mouvementée de Paul Watson ces cinq dernières années. Celui que le Time magazine a désigné comme l'un des vingt plus grands héros écologistes du XXè siècle n'a pas fini de faire parler de lui. Adulé par les uns, qualifié d'écoterroriste par les autres, il a trouvé refuge deux années durant en France. Un exil pendant lequel il a témoigné sans relâche des actions de Sea Shepherd, participé à la COP21 et rédigé un manifeste au titre éloquent, Urgence ! Si l'océan meurt nous mourrons (Glénat, 2016). Cherchant à anéantir l'association, le Japon n'est parvenu qu'à une chose, renforcer la détermination du capitaine et de son équipage : depuis l'arrestation de Paul Watson à Francfort en 2012, Sea Shepherd n'a jamais mené autant de missions et quelques-unes des campagnes les plus importantes ont été lancées. " Opération tolérance zéro " destinée à renvoyer chez eux les chasseurs de baleines en Antarctique, " Grind stop " pour faire cesser le massacre des globicéphales aux îles Féroé, campagne " Icefish " visant le démantèlement de braconniers dans l'océan Austral, " L'anti-captivité " pour mettre fin à l'emprisonnement des animaux dans les parcs aquatiques... Sea Shepherd, alias le berger de la mer, est sans doute l'organisation de défense des océans la plus combative au monde et entend bien le rester. Quarante ans, l'âge de la maturité ? L'occasion en tout cas de revenir sur la création de Sea Shepherd, son évolution et ses perspectives d'avenir, mais aussi la vision de Paul Watson sur son séjour en France, la COP21 ou encore l'élection de Donald Trump. L'occasion aussi pour Lamya Essemlali de raconter la création de l'antenne française de Sea Shepherd en 2006 avec, pour seule dotation, un carton de tee-shirts ! Une antenne française qui est aujourd'hui l'une des principales entités sur le plan international. Sur la ligne de front.

11/2017

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BD tout public

Le déserteur. Charles-Frédéric Brun

L'histoire en images d'un déserteur mystérieux qui a marqué l'imagerie religieuse. Une BD qui a la particularité de mettre en cases les histoires qu'elle raconte La vie de Charles-Frédéric Brun commence par une grande plage blanche de trente-neuf ans. Il serait né à Colmar de parents inconnus en 1804 ou 1811. Sans acte de naissance, un personnage est exposé, la fiction peut le saisir comme la mort saisit le vif. Les auteurs ont choisi 1804. Ses dons le prédestinaient à devenir un artiste de l'image. Avec le retour de la royauté et le pouvoir restauré de l'Eglise à cette époque, l'imagerie religieuse offre le débouché le plus sûr pour un jeune talent. Il exerce en Alsace, plus loin dans la vallée du Rhône et peut-être jusque dans le Midi, une vie ambulante d'imagier qui migre aux beaux jours vers les lieux de pèlerinage bien achalandés. Sur les chemins, il se dira qu'il " aurait " tué son capitaine. Il quitte la France pour rejoindre l'abbaye de Saint-Maurice, en Suisse, où des chanoines l'attendent. On lui propose alors à lui, le lettré, d'apprendre à lire et à écrire aux analphabètes des vallées. Mais jamais il ne fera un bon maître d'école. Sa mission est celle d'un imagier de Dieu. La présence de cet étranger ne passe pas inaperçue dans la région, des gendarmes sont à la trousse du proscrit français. Il fuit en Savoie, sans laisser de trace pendant plusieurs années. C'est à l'automne 1846 qu'il réapparaît, amaigri. En possession de couleurs et de papier, le temps est venu pour lui de commencer sa mission. Il mendie sa nourriture qu'il paye en retour avec des images inspirées par le Très-Haut. Plus tard, il acceptera d'entrer chez ceux qui les lui commandent pour les réaliser plus à son aise. Il devient peintre mural et peintre de chapelle. Les gendarmes le recherchent toujours, mais il est sous la protection des autorités religieuses. Tout le monde a beaucoup d'admiration pour lui. L'homme a aussi d'autres talents. Il connaît la vertu des plantes. Improvisé médecin de campagne, il soigne ses "patients" avec une pharmacopée bien à lui. Durant plus de vingt ans, il sillonne les bois et les vallées, de village en village. Il meurt en 1871 à 67 ans, après une vie de sacrifice qu'il s'est lui-même infligée.

10/2020

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Actualité politique France

La nuit tombe deux fois

Tous les soirs, Emmanuel Macron reçoit une longue note confidentielle. Elle dit les horreurs de la société française, ses drames et ses dérives. La nuit tombe sur le bureau du président. La nuit remonte de ces feuilles de papier, miroir sans tain de la noirceur et de la souffrance humaines. Dès son arrivée à l'Elysée, Emmanuel Macron affronte les attentats, les violences, l'islamisme. Ces questions au coeur du pouvoir, il ne les ignore pas, il ne les minimise pas, il ne les lâche pas. Il cherche son chemin, il ne le trouve pas. Ce n'est pas tant une question de résultats - les chiffres, ça va, ça vient - que de crédibilité, de gueule de l'emploi. Il vient d'un monde où l'identité est heureuse, l'avenir plein de promesses pour peu qu'on se donne la peine de le nourrir. Ses adversaires de droite l'accusent de naïveté, ceux de gauche de dureté. Incarnerait-il un juste milieu ? Le commandement n'est pas une affaire de curseur. En matière de sécurité, on est cow-boy ou Indien, on ne peut pas porter un chapeau à larges bords et une couronne de plumes... en même temps. Le président est victime de son expression fétiche, dans un domaine où le pouvoir ne se découpe pas en morceaux, et de lui-même, qui réfléchit tant avant de passer à l'action. Ce livre raconte Emmanuel Macron confronté au défi de l'autorité. Il essuie les tempêtes ou s'y prépare, avec un plan secret pour faire face à l'arrivée massive de migrants algériens, avec la peur de la fraternisation entre les policiers et les Gilets jaunes. Il lui arrive d'être " sur le cul " quand il apprend que des gamines se rendent à l'école à pied, leurs frères se la coulant douce en voiture. Il lui arrive d'être heureux qu'un jeune réfugié afghan se destine à la diplomatie. Il lui arrive de jouer en préparant soigneusement sa poignée de main à Donald Trump. Il lui arrive de s'alarmer. Il sait ces sujets sensibles, en particulier auprès des classes populaires. Lors d'un dîner de l'été 2019, il laisse percer ses craintes : " On est en train de perdre les prolos. " Corinne Lhaïk est journaliste politique à l'Opinion et l'auteure de la biographie à succès d'Emmanuel Macron, Président cambrioleur (Fayard, 2020). Eric Mandonnet est rédacteur en chef du service politique de L'Express et l'auteur, avec Ludovic Vigogne, de Ca, m'emmerde ce truc (Grasset, 2012), récit de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012.

02/2022

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Cinéma

Les mystères de l'Ouest. Les nuits de l'imaginaire

"A la fin du XIXe siècle, les agents secrets du président Grant, James T. West et Artemus Gordon, parcourent le territoire américain à bord de leur train privé. Ils ont pour mission de restaurer l'ordre et la démocratie dans un univers hors normes où "Les choses ne sont que très rarement ce qu'elles paraissent être ! ". Transcendant le western, dont elle n'utilise que le cadre historique et certains éléments visuels, Les mystères de l'Ouest est une série inclassable dont le concept singulier et audacieux propose un mélange unique de genres tels que le fantastique, la science-fiction, l'aventure et l'espionnage dans le contexte du Far West de la fin du XIXe siècle. Produite au milieu des années 60 alors que les adaptations cinématographiques du personnage de James Bond connaissaient un grand succès, elle en reprend certains codes tout en associant l'imagerie traditionnelle de l'Ouest américain aux manifestations d'un univers imaginaire. Les deux personnages principaux et leurs gadgets ainsi que les inventions délirantes de leurs adversaires font le lien entre un siècle encore empreint de fausses croyances et de peurs ancestrales et une nouvelle ère, tournée vers le modernisme et le développement des sciences. La série reflète ainsi la période troublée qui marqua la fin de la conquête de l'Ouest et le début d'une civilisation nouvelle soumise aux effets d'une révolution industrielle de grande envergure. Rompant avec les codes conventionnels de la télévision de l'époque, elle se distingua de ses concurrentes par sa particularité conceptuelle et son inventivité visuelle mais elle innova également dans la présentation d'une violence stylisée constituée de scènes d'action inédites. Les modifications subies au cours de ses quatre années de production ne parvinrent pas à altérer son succès populaire et son annulation fut la résultante de décisions politiques issues d'une campagne gouvernementale contre la violence au sein des programmes télévisés. Redécouvrez l'univers singulier de cette série mythique au concept unique à travers cette édition exceptionnelle préfacée par Robert Conrad, la plus fouillée jamais publiée sur le sujet. L'auteur dévoile la genèse de la production et les coulisses du tournage illustrées de documents rares et propose un guide commenté des 104 épisodes, une étude complète et le portrait des principaux interprètes : Robert Conrad, Ross Martin et Michael Dunn. Vous trouverez également dans cet ouvrage une présentation détaillée des deux téléfilms adaptés de la série, une approche critique du film Wild Wild West ainsi qu'un large tour d'horizon des produits dérivés de la série.

09/2019

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Romans historiques

A la recherche d'un monde nouveau Tome 3 : La romance

Au fil de ces pages, nous accompagnerons Jean-Pierre LeRoy, devenu adulte au sens de la loi du temps. La saisie du Haras Lémur de Bonsecours, la folle chevauchée pour remonter sur Paris, le démantèlement du trafic criminel du cousin Cléophas, le succès de la campagne de racolage pour le Gouverneur de Vaudreuil devraient lui procurer une certaine fierté, sinon la satisfaction du devoir accompli. Mais contre toute attente, cette aventure lui laisse un arrière-goût amer. "Décidément, la vengeance ne fait pas partie des valeurs du chanoine de Maupeau. Et puis, j'ai triché pour arriver à mes fins. J'ai utilisé des stratagèmes immoraux pour négocier la survie de ma famille. "La fin ne justifie jamais les moyens ? gronderait le prieur de Maupeau" . Plus surprenant encore, la fuite éperdue de Cléophas et le sort misérable réservé à ses associés l'accablent. Cléophas n'était certes pas un parent estimé et respectable, non plus que ses comparses criminels, mais la vision des tourments qui leur sont assurément infligés dans les geôles du royaume le tourmente. "J'ai offert une chance à certains de ces pauvres hommes, complices des machinations de Cléophas. Mince réconfort, en pensant à leurs familles en détresse laissées au pays, se reproche-t-il. Au moins, ai-je pu éviter aux miens la catastrophe qui les attendait fatalement. Il faudra bien que j'apprenne un jour ou l'autre à vivre avec les conséquences de mes actes... Et puis, il lui tarde de retrouver sa famille d'accueil, à la maisonnée de la Cetière. Mademoiselle Chalifoux, dames Pluchon et Magalie, chacune à leur manière, lui manquent. Il y a déjà si longtemps qu'il est parti et tant de choses se sont passées depuis. Qu'est-il advenu du soldat Noiseux pendant son absence ? Malgré les étourderies de ce dernier, Jean-Pierre lui porte une certaine affection. Agé d'à peine 24 ans, Etienne n'a ni l'expérience et ni la maturité pour discerner les écueils qui le guettent". Diplômé de l'Université de Montréal (PhD), Vital Roy est professeur et chercheur à la retraite de HEC Montréal. Au cours de sa carrière académique, il a été l'auteur d'articles scientifiques et d'études de cas publiés dans des revues de classe mondiale, comme la Harvard Business Publishing. Il a aussi été directeur du Centre de cas de HEC Montréal et rédacteur en chef de la Revue internationale de cas en gestion.

05/2018

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Littérature japonaise

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil

Le tout premier roman du maître paru chez Belfond, dans une toute nouvelle édition ! Une oeuvre délicate et précurseuse des thèmes typiquement murakamiens, qui allait marquer le début d'une histoire commune de plus de vingt ans Au Japon, de nos jours. A douze ans, Hajime se lie d'amitié avec sa voisine, Shimamoto-san, qui boite un peu à la suite d'une atteinte de polio. Leur belle amitié est brisée le jour où les parents de Shimamoto-san déménagent. Quelques années après, au lycée, Hajime s'éprend d'Izumi. Lors de cette première relation amoureuse, il fait l'apprentissage de la sexualité, mais c'est dans les bras de la cousine de la jeune fille qu'il connaîtra ses premiers émois sexuels. Izumi, qui ne lui pardonnera pas cette trahison, le quitte, marquée à vie. A la fin de ses études, à l'université de Tokyo, Hajime travaille pendant huit ans comme correcteur chez un éditeur de manuels scolaires puis épouse Yukiko. Son père, un riche homme d'affaires véreux, lui offre la chance de sa vie : ouvrir un club de jazz. Hajime est métamorphosé, tout semble lui réussir. Il a une femme aimante, deux petites filles adorables, un commerce florissant, un métier qui lui plaît... Mais un jour, tout bascule. Accoudé au bar, en train de siroter un cocktail, une femme à la beauté envoûtante engage la conversation avec Hajime : c'est Shimamoto-san. Il lui raconte ses longues années de solitude et d'ennui, son récent bonheur, et sa joie de la retrouver enfin ; elle reste très évasive sur son passé. Dès lors, Hajime, rongé par l'amour, passe ses soirées à attendre les visites de cette femme mystérieuse et fascinante. Au cours d'une de leurs rencontres, Shimamoto-san demande à Hajime de l'accompagner au bord d'un fleuve pour y verser les cendres de son bébé mort à la naissance. A cet instant, Hajime sait que plus rien ne sera comme avant. Fou de désir, il choisit d'abandonner sa femme et ses deux filles contre la promesse d'une vie de passion avec celle qu'il aime depuis l'enfance. Mais après une nuit d'amour intense dans la maison de campagne familiale, Shimamoto-san disparaît. Lorsque Hajime rentre chez lui, brisé, sa femme comprend qu'il en aime une autre, et lui donne le temps de réfléchir. Hajime sait que sa maîtresse ne reviendra pas, et qu'elle avait été sur le point de les tuer tous les deux. Il décide donc de rester avec Yukiko, conscient que le souvenir étrange de Shimamoto-san ne s'estompera jamais...

11/2023

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Littérature étrangère

Vivre, penser, regarder

Dans “Vivre”, la partie la plus directement personnelle du livre, Siri Hustvedt s’interroge sur son enfance, sur les formes que le désir ou l’imaginaire peuvent revêtir pendant cette période de formation. Célébrant la relation de complicité entretenue avec une mère qui lui a enseigné l’importance de l’autonomie et de la liberté, elle retrace sa quête, encore juvénile, et déjà problématique d’une tentative de définition d’elle-même en dépit de son “étrange tête” sujette à des migraines chroniques qui l’accompagneront tout au long de sa vie. S’attardant sur la notion de contexte familial en ce qu’il a pu donner naissance à tel ou tel personnages de fiction, évoquant son rapport au sommeil et/ou à l’insomnie, ou l’impact, sur son existence, de son ascendance norvégienne, elle aborde la question des fonctionnements et dysfonctionnements de la mémoire affective et le rôle joué par la figure paternelle, dont tout lecteur de La Femme qui tremble (Actes Sud, 2010) sait le rôle qu’il a notamment joué dans l’écriture du roman Elégie pour un Américain (Actes Sud, 2008, Babel n°1006). La deuxième partie de l’ouvrage, “Penser”, moins “anecdotique”, moins “narrative”, propose quant à elle une ambitieuse réflexion sur les liens qui existent entre fiction et mensonge, autobiographie et oeuvre d’imagination. Siri Hustvedt s’y interroge sur la “machinerie” de l’écriture comme sur celle de la lecture, sur la notion de vérité et sur l’amnésie en ses tours et détours. S’attachant à rendre compte de son expérience d’acquisition des instruments d’analyse permettant de mieux saisir les fonctionnements cérébraux, mentaux qui président aussi bien à la maladie (dans le pire des cas) qu’à la création artistique (dans le meilleur), l’essayiste, loin de prôner les vertus du seul jargon ésotérique (dont, tout en le maîtrisant, elle récuse l’utilisation abusive et parfois stérile), s’en affranchit pour rendre compte, avec autant de clarté et de “pédagogie ”que possible (et sans toutefois sombrer dans l’écueil d’une hâtive vulgarisation) de ses propres avancées dans le domaine de la psychanalyse ou des neurosciences, tout en mettant à contribution sa longue pratique d’écrivain et de lectrice des grands textes littéraires qu’elle a intimement fréquentés, aussi bien que des ouvrages les plus exigeants dans le domaine de la philosophie (Kant, Kierkegaard, Ricoeur, Merleau-Ponty, Sartre), de la psychiatrie (Freud, Winnicott, William James, Lacan) ou de la neurobiologie (Jaak Panksepp, Antonio Damasio). Cette partie dont un des chapitres a pour titre “L’Analyste et la fiction”, se clôt sur “L’Aire de jeu de Freud”, conférence prononcée par Siri Hustvedt à Vienne lors des rencontres annuelles Sigmund Freud, en juin 2011. La troisième partie, “Regarder” est consacrée à l’univers des arts plastiques (peinture et photographie en particulier) que Siri Hustvedt n’a jamais cessé de fréquenter à titre personnel aussi bien qu’en tant que critique d’art. On y retrouvera quelques-unes des figures tutélaires qui habitent le panthéon visuel de l’écrivain (de Goya à Morandi, en passant par Louise Bourgeois, Gerhard Richter, Annette Messager, Duccio di Buoninsegna, Richard Allen Morris, entre autres). De même que dans Les Mystères du rectangle (Actes Sud , 2006), l’écrivain propose ici une informelle leçon de regard, lequel, s’il peut naturellement convoquer des savoirs (historiques, sémiotiques), doit aussi être capable de s’en émanciper au profit du libre exercice du jugement reposant sur la réappropriation par tout individu confronté à l’oeuvre d’art, de la fonction et de l’activité purement “humaines” sur laquelle repose une expérience qui requiert, de la part de celui qui regarde, la participation du corps et d’une sensibilité subjective au moins aussi cruciales, sinon plus, que le fait de détenir une culture académique. Au terme de la lecture de cette somme architecturée de réflexions, de lectures, d’expérience que Siri Hustvedt cherche à transmettre en toute rigueur mais avec le souci d’apprivoiser, pour elle-même comme pour autrui, la complexité des tenants et aboutissants de l’expérience humaine en tant qu’entité problématique et toujours en devenir, le lecteur aura fait la connaissance d’un écrivain qui a consacré une considérable partie de son existence à explorer sans désemparer les arcanes de l’être au monde qui nous est donné en partage sous ses formes multiples et chez qui la “vocation” d’écrire est inséparable d’une aspiration à la connaissance de soi et de l’autre rendue possible par une fréquentation assidue de la recherche à l’oeuvre, de tous temps, dans les divers domaines de la pensée.

01/2013

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Mathématiques CP

Maths CP Totem. Cahier d'exercices en 2 volumes : Numération, calculs, résolution de problèmes ; Espace et géométrie, grandeurs et mesures

Découvrez les cahiers d'exercices Totem CP, en 2 volumes : numération et géométrie ! La méthode TOTEM, organisée par domaines, propose des leçons explicites et pas à pas ainsi que des activités ritualisées pour comprendre, mémoriser et savoir-faire, ainsi que de nombreux exercices d'entrainement. Deux cahiers d'exercices : Un cahier de 96 pages pour les domaines Numération, calculs et résolution de problèmes Un cahier de 80 pages pour les domaines Espace et géométrie, grandeurs et mesures + 4 planches cartonnées prédécoupées pour travailler la numération et la monnaie Sans distracteurs visuels ni surcharge cognitive, les nombreux exercices de ces cahiers permettent de s'entrainer toute l'année et d'installer durablement les savoir-faire grâce à une démarche à la fois explicite et spiralaire. Ils favorisent également la mémorisation des procédures, des résultats numériques, des gestes et le travail en autonomie. Chaque domaine est identifié par une couleur et un petit animal totem. Le fond couleur permet de bien isoler et repérer chaque exercice. Il permet également de faire facilement le lien avec le Mémo de leçons, lui aussi organisé par domaines et couleurs. En numération, un apprentissage pas à pas pour comprendre les nombres. Les séances s'articulent autour des objectifs suivants : Compter (travail quotidien sur l'apprentissage de la comptine numérique). Lire et écrire les nombres (apprentissage global et simultané). Dénombrer des collections (avec puis sans matériel). Décomposer des collections (avec puis sans matériel). Comparer / ranger des nombres. Encadrer des nombres (à l'unité, à la dizaine). Intercaler (en lien avec le placement sur une droite graduée). En calcul, la verbalisation et la modélisation des différentes étapes des techniques de calculs sont systématiquement proposées. L'ambition prioritaire du CP est de rendre les élèves capables en fin d'année d'effectuer un calcul exclusivement avec les nombres et les opérations, en n'utilisant ni des cubes ni les doigts. De nombreux exercices permettent de s'entrainer aux calculs posés (additions et soustractions). Une pratique quotidienne du calcul mental est programmée. Résolution de problèmes : les exercices permettent l'acquisition d'une méthodologie pérenne dans les situations d'augmentation, de diminution, de parties d'un tout, de multiplication (groupes de...), de partage et de groupement. Quelques problèmes de recherche sont également proposés. Ils peuvent être menés dès le début de l'année par la résolution avec du matériel et la verbalisation. En géométrie : un enseignement poussé et inédit des gestes de base est proposé. Des vidéos permettent d'expliciter les gestes et de modéliser la bonne utilisation des outils (règle, crayon...). Des exercices pour les droitiers et les gauchers sont également proposés. Les activités permettent de travailler : Les tracés à main levée Les tracés à la règle Les coloriages Identifier un point Les figures planes Les quadrillages La symétrie par rapport à un axe Les consignes de géométrie Dans le domaine Grandeurs et mesures, les notions sont travaillées de façon très progressive et répétitive : Les longueurs : Mesurer une longueur (du carreau au centimètre) Placer un trait à une distance donnée Tracer une ligne droite d'une longueur donnée Calculer avec les longueursLes masses : Comparer des masses en les soupesant Peser des objets Additionner des masses L'heure : Lire l'heure sur un cadran à aiguilles Ranger des heures par ordre chronologique Associer l'heure écrite en lettres à une horloge à aiguilles Associer un affichage numérique à une horloge à aiguilles Les outils de la méthode : Deux cahiers d'exercices (Nombres et calculs - résolution de problèmes + Espace et géométrie - grandeurs et mesures), sans perturbateurs visuels et aux consignes récurrentes pour s'entrainer toute l'année et installer durablement les savoir-faire + 4 planches prédécoupées Un mémo à spirale, référentiel simple et visuel des leçons de l'année, adapté aux apprentis lecteurs et destiné à une utilisation fréquente et durable pour retrouver les savoirs et savoir-faire appris ou à apprendre Le cahier journal de l'enseignant. e exhaustif et détaillé (objectifs, progression, activités collectives, de manipulation...) avec des ressources numériques à télécharger dont des diaporamas qui explicitent les méthodologies. Boite de matériel mathématique CP-CE1 pour manipuler dans tous les domaines (cubes emboitables, cartons de loto, frise numérique collective, mètres rubans, toise, etc.) Sur le site compagnon totem-mathematiques. editions-retz. com : En téléchargement GRATUIT pour les enseignants qui utilisent le manuel papier avec leurs élèves : Les manuels numériques : mémo et cahiers avec les corrigés Le cahier journal de l'enseignant. e complet Des ressources complémentaires : affichages collectifs, matériel à imprimer...

01/2023

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Littérature étrangère

L'ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche

J'ouvris la porte de l'atelier de mon père un beau matin pour découvrir son ami l'éditeur Jacques Schiffrin un genou à terre tenant un balai dans sa main droite. Schiffrin fixait des yeux le haut de notre atelier avec un air menaçant alors que mon père fronçait les sourcils en dessinant dans un calepin. J'avais sept ans. On me pria de quitter les lieux, ce que je fis discrètement. Une heure plus tard, mon père lut un chapitre de Don Quichotte où le héros se confrontait à un mystérieux personnage. Je compris tout de suite que Schiffrin et le héros chevalier de la Manche ne faisaient qu'un et que le balai représentait une lance ! Bien plus tard, j'ai reconnu la silhouette osseuse de Schiffrin sur les plaques de cuivre. Après le déjeuner, mon père avait l'habitude de lire à haute voix le dernier chapitre du livre qu'il était en train d'illustrer. Ma mère, mes amis ou même notre plombier ou la femme de ménage restaient assis sans dire un mot jusqu'à ce que la lecture soit terminée. Après quoi, mon père riait, chantonnait ou bien songeait pendant de longues minutes en regardant les branches des arbres à travers la verrière avant de se tourner vers ceux dont il aimait connaître la réaction. J'entendais de loin leur voix jusqu'à ce que la porte claque, que le silence revienne et que mon père monte lentement dans la chambre où il gravait. Il m'en permettait l'accès à condition de ne rien dire et de rester debout à sa droite. De temps autre, il me regardait et disait : "Qu'est-ce que tu en dis ?" C'est ainsi que je découvrais les rêves qui ont inspiré mon père pour créer ses gravures. Dix ans plus tard, la Seconde Guerre mondiale éclatait. Le destin des cuivres, qui étaient entreposés à Fontenay-aux-Roses dans l'imprimerie d'Edmond Rigal, était en question. Lorsque nous traversâmes l'Espagne pour prendre un navire à Lisbonne qui nous mènerait à New York, il nous dit avec amertume : "Ah ! ma chère Espagne sera-t-elle épargnée ? Et mes cuivres le seront-ils eux aussi ?" Nous savions qu'il pensait à l'année où, après avoir reçu le contrat de son éditeur espagnol, il traversa la Mancha avec un petit rucksack sur le dos dans lequel il portait son carnet de croquis et quelques vêtements. Il revoyait sûrement le jour où il prit le même train que le roi d'Espagne qui fuyait vers la France pour échapper à la révolution qui venait d'éclater. A notre retour des Etats-Unis, en 1946, il apprit que les Rigal avaient réussi à cacher les cuivres de façon que les Allemands ne les prennent pas pour les faire fondre. "Edmond a dû les mettre dans son matelas !" dit mon père en poussant le bouchon d'une bouteille de champagne. Jusqu'à sa mort, en 1982, je n'entendis plus mentionner le nom de don Quichotte. Aujourd'hui, enfin, je suis délivrée du lourd fardeau qui m'accablait. Svetlana Rockwell Alexeïeff

10/2012

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Beaux arts

Geneviève Asse

Figure majeure de la peinture française après la Seconde Guerre mondiale, Geneviève Asse a bâti son oeuvre à l'écart des modes. Peintre de la lumière et de l'espace révélés par sa Bretagne natale, elle adopte le bleu, couleur emblématique de sa palette. Elle décline depuis plus de soixante ans le "bleu Asse" qui "prend tout ce qui passe", et joue d'une infinité de valeurs dans ses vues maritimes inspirées par la presqu'île familière de Rhuys et l'Ile aux Moines où elle achète une maison en 1987. L'auteur, qui connaît bien l'artiste née à Vannes en 1923, nous fait pénétrer dans son univers et nous la fait suivre tout au long d'un parcours de vie très riche. Geneviève Asse passe son enfance dans le golfe du Morbihan avec la mer pour ligne d'horizon, ancrage de sa peinture. A Paris, en pleine Occupation, elle suit les cours à l'école nationale des arts décoratifs et s'engage fin 1944 dans la 1re DB comme conductrice ambulancière. De Belfort à Berlin elle participe à la campagne d'Alsace et d'Allemagne et prend part à l'évacuation du camp de Terezin. Après la guerre, elle dessine pour les maisons de tissus Bianchini Ferrier, Paquin. Liée d'amitié avec l'industriel et collectionneur Jean Bouret, elle rencontre par son intermédiaire Nicolas de Staël et Beckett, qui deviendra un ami fidèle, tout comme Bram Van Velde. Elle côtoie Poliakoff, Lanskoy, Charchoune, Geer Van Velde. Aux peintures blanches inspirées par la lumière du midi à la suite d'un séjour en Catalogne, succèdent dans les années 1970 des compositions en hauteur structurées par des lignes verticales ou horizontales suggérant des portes ou des fenêtres, "un fil tendu en équilibre", qu'elle reprend dans ses gravures. A partir des années 1980, le bleu envahit la toile et absorbe le vide. Une ligne de démarcation, blanche, rouge à la fin des années 1990, divise la surface pour des symétries décalées. La série "Stèles" (hommage à Victor Ségalen) est donnée en 2012 par l'artiste au musée national d'art moderne venant compléter les achats de l'Etat commencés dès 1955 et enrichir les donations de l'artiste au Centre Pompidou. Geneviève Asse a réalisé plusieurs commandes de vitraux à la cathédrale de Saint-Dié (1988) et à la Collégiale de Lamballe (1996). Plusieurs rétrospectives lui ont été consacrées : au musée de Reims, au musée d'art moderne de la Ville de Paris et récemment au musée de Rouen en 2009-2010. De nombreuses expositions dans les galeries Claude Bernard, Jan Krugier, Ditesheim et Maffei, Marwan Hoss, contribuent à sa reconnaissance internationale. A l'occasion de son 90e anniversaire, les musées de Montpellier, Vannes et le Centre Pompidou lui ont rendu hommage.

05/2015