Recherche

Simon Weber

Extraits

ActuaLitté

Critique littéraire

George Sand à Nohant. Une maison d'artiste

" Il est difficile de parler de Nohant sans dire quelque chose qui ait rapport à ma vie présente ou passée ", écrivait George Sand. C'est par Nohant, par sa maison, que je l'ai rencontrée. A vrai dire, elle ne fut pas un modèle de ma jeunesse. Pour " la bonne dame", je n'éprouvais pas d'attirance. Ses romans, La Petite Fadette, etc., que la grand-mère de Marcel Proust tenait en si haute estime, me paraissaient bons pour les distributions de prix. Je participais à la dépréciation dont Sand a été victime après sa mort. Je la trouvais d'un âge qui n'avait plus grand-chose à dire aux filles de Simone de Beauvoir, dont je me revendiquais. Ma découverte fut en partie fortuite. La demeure de l'Indre, héritée de sa grand-mère, représente ses racines, mais aussi un refuge contre Paris, qui fit sa renommée et qu'elle n'aimait pas, une " oasis " propice au travail : elle y écrivit l'essentiel de son oeuvre, comme Chopin y composa la majeure partie de la sienne. Nohant, elle en rêvait comme d'un phalanstère d'artistes, une communauté égalitaire, un endroit de création et d'échanges par la musique (Liszt, Chopin, Pauline Viardot), la peinture (Delacroix, Rousseau), l'écriture (Flaubert, Dumas, Fromentin, Renan, Tourgueniev...), le théâtre, la conversation. Ce lieu, Sand l'a investi. L'art y établit la communion des coeurs et des esprits. C'est aussi une cellule politique, inspirée par le socialisme de Pierre Leroux, noyau républicain support de journaux et ferment subversif des manières de vivre et de penser. Nohant est le creuset d'une utopie, pénétrée par le désir de changer le monde. Pas plus que personne, Sand n'a réalisé son rêve. Aujourd'hui, il nous reste ce lieu, de pierre et de papier, témoin d'une histoire d'amour aux accents infinis. Michelle Perrot

08/2018

ActuaLitté

Littérature étrangère

Les soldats et les nonnes

Les soldats et les nonnes est un roman d'amour construit avec la plus grande rigueur. D'un côté il y a les "nonnes" : Anne Cavidge, bonne soeur défroquée, et son amie Gertrude Openshaw, riche bourgeoise londonienne dont le mari se meurt d'un cancer. De l'autre, les "soldats" : Wojciech Szczepanski, exilé polonais surnommé le Comte pour plus de facilité, et Tim Reede, peintre encore assez jeune, plein de charme et d'insouciance, sinon de talent, amant de Daisy Barrett, mal embouchée et ivrogne sur les bords mais qui, elle aussi, est dans son genre une nonne. Au milieu, "les cousins et les tantes", parents plus ou moins éloignés de Guy, le mari de Gertrude ; leur rôle est celui du choeur antique et, à l'occasion, d'empêcheurs de danser en rond. L'histoire est celle d'un intellectuel anglais d'ascendance juive, Guy Openshaw, qui, sur son lit de mort, exhorte sa femme, Gertrude, à se remarier quand lui-même aura disparu. A quelque temps de là, Anne, échappée du couvent, demande asile à Gertrude, son amie de jeunesse. Guy mort, les deux femmes jurent de finir leurs jours ensemble et de faire le bien autour d'elles. Mais les choses ne se dérouleront pas comme prévu. Gertrude se remariera, et pas avec le prétendant choisi par son mari. Anne ne retrouvera pas la paix et l'innocence qu'elle était venue chercher dans le monde. Eros va venir bouleverser les projets et les vies de la manière la plus violente. A partir de ce schéma, Iris Murdoch a construit un édifice romanesque d'une vitalité foisonnante et d'une beauté baroque, riche en suspense, en rebondissements et coups de théâtre, le tout sous-tendu par une réflexion profonde sur le Bien, le Mal, Dieu et la mort. Les soldats et les nonnes est un beau livre, profond, poignant et brillant.

03/1988

ActuaLitté

Littérature française

Le dernier kaléidoscope

"André Wurmser naquit peu avant le siècle et, après des études baroques, exerça des métiers désagréables. Gallimard publia son premier roman en 1929. Romancier, nouvelliste, essayiste, Conseils de révision obtint le Grand Prix de la critique et La comédie inhumaine a projeté une lumière que certains disent nouvelle et d'autres trop crue sur les rapports de Balzac, de son oeuvre et de son temps avec l'argent, il écrit, dans le même sens, depuis près de quarante ans, un "billet" quotidien. Ce n'est donc pas sans raison que ses mémoires s'intitulent Fidèlement vôtre et que la plupart des critiques ont parlé de son amour des hommes. C'est justement à propos du Nouveau kaléidoscope qu'André Stil écrivit : "Chaque matin, dans son miroir, il nous voit." Le dernier kaléidoscope, comme les deux précédents recueils, se compose de nouvelles brèves. Elles sont de toutes les couleurs, du riant au sévère, et de tous les temps, de 1910 à l'an 2000. La plus courte a quelques lignes, la plus longue quelques pages. Le dernier kaléidoscope est encadré de deux tout petits romans. Le tueur de l'Yonne a quelque chose du roman policier : plusieurs crimes et, au bas mot, un assassin. Qui ? Lui ? Déjà, une nouvelle de Courrier de la solitude affirmait que "les choses sensuelles sont secrètes et terribles". Mais Le tueur de l'Yonne est surtout une interrogation sur la fragilité des images et l'instabilité de la confiance. La conscience professionnelle a quelque chose d'un roman historique. Le journaliste de province dont est rapportée la longue carrière est banal : c'est sa force. Ses billets quotidiens, débordant de bon sens, de sarcasmes amusants et d'opinions rassurantes, paraissent du début des années trente à la fin des années soixante, avec une courte interruption après juillet 1944. Ainsi nous est-il rappelé ou appris comment ces années ont été ressenties et vécues, sinon par M. Tout-le-monde, du moins par son porte-parole." Bulletin Gallimard n° 313, mars 1982.

03/1982

ActuaLitté

Histoire de France

Au maquis de Barrême. Souvenirs en vrac

"Lors de la réunion du trentième anniversaire de notre maquis vous m'avez demandé d'écrire son histoire. J'ai dit "oui" mais maintenant, le stylo en main, je suis perplexe. Ne se bombarde pas historien qui veut. Un véritable historien doit pouvoir manipuler à la perfection l'art du bidonus. Bidonus est un mot latin qui, traduit littéralement, signifie "art de mettre la pureté, la beauté et l'héroïsme dans des choses qui en ont moins". Mot qu'il ne faut en aucun cas confondre avec "bidon", terme vulgaire à sens péjoratif. " C'est donc un récit sans " bidonus " que l'auteur nous propose ici. Avec humilité et humour, il nous livre ses souvenirs du maquis Fort-de-France, dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans lequel il combattit sous le pseudonyme de Matteï. Ici, pas de héros infaillibles, pas de soldats sans peur et sans reproche, mais des hommes, tout simplement, avec leur courage, leurs faiblesses, leurs erreurs. Et finalement, bien mieux que ne le ferait une étude normalisée, ce livre rend parfaitement compte du quotidien du maquis, de son ambiance, et du travail quelque peu aveugle du guérillero, entre obéissance aux ordres et improvisation nécessaire. "Le lendemain de cette première bataille, chacun de nous fêtait la victoire sur lui-même, car qu'est-ce qu'un héros sinon celui qui sait serrer les fesses mieux que les autres ? L'embuscade aurait fait trente-sept morts. Ce chiffre est probablement exact. Il n'y a pas d'inconvénient à l'augmenter un peu mais il faut se souvenir que, quand la mortalité des troupes allemandes dépasse cent pour cent, le lecteur commence à tiquer. Après la Libération le bruit de la fusillade a été remplacé par un bruit encore plus grand : celui de l'opérette, de la grosse farce et de l'imposture qui enveloppa les faits de la Résistance... Si tu nous laisses tomber, que deviendra notre épopée ?"

06/2006

ActuaLitté

Religion

Les suprêmes appels de Bossuet à l'unité chrétienne (1668-1691)

Le grand rêve de Bossuet La Réunion des Eglises, conçue par Bossuet, comme un Retour des protestants, au sein de l'Eglise romaine, en de fraternelles retrouvailles, fut le grand et sublime rêve de l'illustre docteur. A cette tâche difficile, quasi impossible humainement, il devait consacrer le meilleur de sa vie de prêtre et d'apôtre, conjointement avec ses autres et prodigieuses activités spirituelles, intellectuelles, pastorales, durant un demi-siècle, dans la conviction qu'il nourrissait que, à une époque d'intolérance et de ressentiments, le seul moyen d'y réussir était l'instruction, la persuasion, la charité, la prière. Trois périodes On peut répartir son action irénique sur trois périodes. Elles sont marquées : 1) par sa controverse, puis son dialogue irénique avec le ministre messin, Paul Ferry, de 1652 à 1668 ; 2) par ses controverses avec les principaux ministres : Claude, Jurieu, Basnage, Burnet, de 1668 à 1691 ; 3) par son dialogue irénique avec le savant philosophe allemand, Leibniz (1691.1702). Nous avons raconté, en deux volumes précédents, les première et troisième phases, closes l'une et l'autre par un échec. La seconde phase, que nous abordons dans le présent volume, fut de beaucoup la plus mouvementée, l'évêque de Meaux s'étant alors heurté, chez les divers ministres, ses interlocuteurs, à une passion, sinon à une agressivité qu'il n'avait pas rencontrées chez le modéré Paul Ferry, ni chez le sage Leibniz. Nous nous y arrêterons à ses principaux actes, à savoir : 1) L'Exposition de la Doctrine Catholique sur les matières de controverse (1671) ; La Conférence avec le ministre Jean Claude (1678) ; Le Traité de la Communion sous les deux Espèces (1682) ; L'Histoire des Variations des Eglises protestantes (1688) ; Les Six Avertissements aux Protestants (1689-1691). Les deux premiers traités, le premier surtout, "Chef d'oeuvre des Chefs-d'oeuvre", "écrit pour l'éternité" selon Brémond, présentant un intérêt capital, pour notre époque actulle de recherche oecuménique, nous en reproduirons, en outre, le texte intégral, au risque de nous répéter, après les avoir présentés.

01/1969

ActuaLitté

Histoire internationale

AUX SOURCES DE L'IDENTITE EUROPEENNE

A côté de l'Europe des marchands, des techniciens et des scientifiques qui se forme peu à peu, il est une Europe tout à fait essentielle, faisant figure de parent pauvre : l'Europe des citoyens. Pourtant tous, à commencer par les hommes politiques, l'appellent de leurs voeux. Elle devrait constituer la base et le ferment de l'Union Européenne. Comment dès lors susciter davantage de solidarité et développer le sens de l'identité européenne qui nous est cher ? A qui s'adresser sinon à la jeunesse et, par voie de conséquence, à l'enseignement ? Les institutions de la Communauté ont émis le souhait de faire l'Europe par l'éducation, d'en renforcer la dimension européenne. Or dans ce domaine, un grand vide doit être comblé. L'Europe de l'éducation reste à construire, elle se trouve à l'heure actuelle au stade embryonnaire. D'où l'intérêt de mettre à la disposition des enseignants et des étudiants du niveau secondaire des douze pays de la Communauté, un ouvrage d'information commun, ayant pour principal sujet l'identité de l'Europe, cernant les idées-forces et les traits essentiels de la civilisation européenne. Afin de s'adapter au mieux à la politique actuelle de la Communauté Européenne, ce livre ne souhaite pas se substituer aux programmes enseignés dans les différents systèmes éducatifs nationaux, mais bien s'ajouter à ceux-ci tel un "plus" homogène et identique pour tous comme moyen complémentaire pour mieux connaître et aimer l'Europe. Le choix de l'interdisciplinarité, pour éclairer et guider la rédaction de cet ouvrage et du plurilinguisme, sans lequel il perdrait une partie de sa vocation européenne (le livre est publié simultanément dans plusieurs langues), veut mettre en évidence, le mieux possible, l'idéal européen et la dimension culturelle de l'Europe, en partant de l'origine pour éclairer à travers le passé, le présent et les perspectives d'avenir.

01/1994

ActuaLitté

Sciences historiques

Panthéonistas. Elles pour nous, nous pour elles

Depuis la Révolution française, les panthéonisations ont suscité réflexions, débats et polémiques. Qui mérite réellement de la nation ? Pour ce choix cornélien très politique, la patrie s'est montrée, depuis deux cents ans, parcimonieuse. A ce jour, soixante-quinze grands hommes ont été distingués individuellement. Parmi eux quatre femmes, l'une, Madame Berthelot, accompagne son mari, l'autre, Marie Curie, est accompagnée de son époux, quant à Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, elles sont accompagnées de deux cavaliers au principe de la parité. Ce sursaut de mixité est louable mais sonne en fuite constante quand trois femmes sont honorées pour soixante-et-onze hommes. Rendre visibles en nombre les femmes d'exception est nécessaire à notre société pour battre en brèche l'idée, cultivée à l'envi, d'une pénurie de candidates. Il est temps, à défaut de réussir à ouvrir en grand les portes de bronze, de faire rayonner au plus haut les noms de celles ayant contribué au développement des valeurs de la république et de la démocratie. Parmi elles, Geneviève, Héloïse, Christine de Pizan, Marguerite de Navarre, Olympe de Gouges, Manon Roland, Sophie Germain, Eugénie Niboyet, Flora Tristan, George Sand, Jeanne Deroin, Marguerite Boucicaut, Rachel, Julie-Victoire Daubié, Maria Deraismes, Louise Michel, Madeleine Bres, Sophie Lumina, Sarah Bernhardt, Hubertine Auclert, Séverine, Marguerite Durand, Louise Weiss, Rose Valland, Paulette Nardal, Joséphine Baker, Maryse Hilsz, Simone de Beauvoir, Charlotte Delbo et Silvia Monfort montrent la voie par leur engagement dans la vie artistique, politique ou sociale. En quête de liberté et d'égalité, elles sont des prétendantes de taille. Ces pages, loin d'être exhaustives, sont un univers de possibles proposés aux bonnes volontés. Suscitons réflexion, curiosité et fierté. Il restera aux plus audacieux à prendre la plume et à envoyer un bulletin à nos représentants afin de solliciter que les noms des Panthéonistas soient gravés en lettres d'or sur les murs extérieurs du trop lisse Panthéon. A vous de voter !

03/2017

ActuaLitté

Théâtre

Les Noces du pape / Sauvés

Ce volume contient les premières pièces d'Edward Bond, deux pièces qui ont fait sa gloire, créées entre 1962 et 1965 au Royal Court Theatre à Londres. Les Noces du Pape, dont le titre, à première vue absurde, signifie l'impossible, est une pièce sur Scopey, un jeune travailleur dans une exploitation agricole en East Anglia, et sa relation avec Alan, un vieux solitaire, vivant dans une vieille baraque à l'extérieur du village. Avec le temps, Scopey nourrit vis-à-vis du vieil homme une obsession qui provoque son effondrement. Les Noces du Pape, dont le titre, à première vue absurde, signifie l'impossible, est une pièce sur Scopey, un jeune travailleur dans une exploitation agricole en East Anglia, et sa relation avec Alan, un vieux solitaire, vivant dans une vieille baraque à l'extérieur du village. Avec le temps, Scopey nourrit vis-à-vis du vieil homme une obsession qui provoque son effondrement. Sauvés, la pièce la plus connue de Bond, a été créée dans le cadre d'une représentation privée, suite au refus des autorités britanniques de lui accorder une public licence, la permission de donner des représentations dans un théâtre ouvert à tout le monde. Elle fut au centre d'une controverse féroce, particulièrement à cause d'une scène où un bébé est lapidé. Les Noces du Pape, dont le titre, à première vue absurde, signifie l'impossible, est une pièce sur Scopey, un jeune travailleur dans une exploitation agricole en East Anglia, et sa relation avec Alan, un vieux solitaire, vivant dans une vieille baraque à l'extérieur du village. "La pièce est, presque d'une manière irresponsable, optimiste", affirmait Bond dans une préface. "Len, le personnage principal, est de nature sociable, malgré son éducation et son environnement. Pourtant, il n'est pas profondément bon, car sinon sa bonté serait sans importance, du moins pour lui-même. l'ambiguïté de ses sentiments à l'égard de la mort du bébé, et la fascination morbide que celle-ci exerce sur lui, lui démontrent ses propres fautes".

06/2013

ActuaLitté

Sciences historiques

Dictionnaire amoureux de l'esprit français

Metin Arditi, amoureux comme personne de l'esprit français, examine d'une plume légère et souvent espiègle les diverses formes dans lesquelles s'incarne en France le désir de plaire. "On ne considère en France que ce qui plaît", dit Molière, "C'est la grande règle, et pour ainsi dire la seule". Partant de cet indiscutable constat, l'auteur de ce dictionnaire, lui-même amoureux comme personne de l'esprit français, examine d'une plume légère et souvent espiègle les diverses formes dans lesquelles s'incarne en France le désir de plaire : au fil des siècles se sont développés le goût du beau, bien sûr, mais aussi le principe d'élégance, le sens de l'apparat, le souci de légèreté, l'humour, l'art de la conversation, un attachement historique à la courtoisie, la délicatesse du chant classique "à la française", le penchant pour la théâtralité, l'amour du juste, le goût des barricades, du panache, oui, du panache, et, surtout, une exigence immodérée de liberté. Ce dictionnaire parle de Guitry et de Piaf, de Truffaut et de Colette, mais aussi de Teilhard de Chardin, Pascal, Diderot, Renan, Péguy, les prophètes qui ont nourri les artistes de leur pensée et les ont libérés dans l'exercice de leurs talents. L'esprit français a aussi ses interdits. Ne jamais être lourd... Ne pas faire le besogneux... Comment plaire, sinon ? Au fil des pages, ce dictionnaire rappelle que le goût des belles choses a un prix, qu'un tel bonheur ne vient pas sans facture. A défaut, l'esprit français ne serait pas ce qu'il est... Sans vouloir transformer un pays qui, c'est heureux, n'est pas transformable, on pourrait peut-être imaginer, ça et là, quelques mesures aptes à diminuer le montant de l'addition. A l'heure où chacun s'interroge sur la délicate question de l'identité du pays, ce dictionnaire rappelle combien l'esprit français est un cadeau.

01/2019

ActuaLitté

Cinéma

1914-1918 Grande guerre ou contre-révolution ? Ce que disent les imaginaires

Les représentations a posteriori - romans, nouvelles, films, oeuvres théâtrales, peintures, oeuvres plastiques, bandes dessinées - de la Première Guerre mondiale sont nourries d'imaginaires singuliers et intimes, que l'histoire n'a pas nécessairement voulu ou su interpréter pour ne pas faillir aux orientations d'une thèse, sinon dominante, du moins majoritairement partagée au moins jusqu'aux années soixante, celle du consentement patriotique des combattants. Cette querelle, confrontée à celle de la "brutalisation" avère, de surcroît, la nécessaire opposition de classe au sein même de la nation française qui a présidé à l'initiation de ce conflit avec ce nouvel ennemi héréditaire venu remplacer l'Angleterre : l'Allemagne de Bismarck. En effet, sur la scène nationale, tandis que se jouait une guerre des paradoxes, entre le colonialiste pacifique Jaurès et l'anticolonialiste guerrier Clemenceau, le peuple des ouvriers, employés, paysans se préparait, au parterre, à faire front pour protéger la bourgeoisie et l'aristocratie des villes, non pas tant des Allemands, que de la tentation révolutionnaire perpétuelle de tous ces anciens communards qui les avaient tourmentés durant tout le XIXe siècle. Les célébrations du Centenaire terminées, il est grand temps d'examiner ce que disent aujourd'hui de la guerre ces propositions, comme autant de métamorphoses poétiques de la mémoire souvent délaissées au lendemain des grands événements de l'Histoire, au profit des archives officielles et de la parole autorisée, puis des contenus explicites des témoignages individuels. Non pas seulement à travers les sujets qu'elles abordent, aux contenus qu'elles dévoilent, mais à l'anatomie, à l'histologie, pour ainsi dire, de la parole qui les énonce, ses bruissements, ses frémissements et tout ce qu'elle nous murmure au creux de l'oreille, et qu'il nous faut comprendre à l'aune de nos convictions, des résonances de nos histoires individuelles, familiales, collectives, de notre culture, de nos convictions et croyances, de nos engagements idéologiques, sans craindre aucunement d'aller au rebours d'un certain mode officiel de fabriquer l'Histoire.

01/2019

ActuaLitté

Histoire de France

Journal d'une bourgeoise 1914-1918

"C'est une évocation si sincère et si vibrante de ces années abominables de l'occupation, qu'en parcourant les pages, j'avais l'impression parfois, jusqu'à l'illusion, de vivre encore sous le joug de l'ennemi", écrit le grand historien Henri Pirenne à Marguerite Giron après avoir lu le Journal d'une bourgeoise, l'un des rares journaux écrits par une femme à l'époque en Belgique. Destinés à ses fils, mobilisés dans la lutte contre l'envahisseur "s'ils reviennent", ces cahiers où elle consigne au jour le jour ses angoisses et ses espoirs, les deuils et les naissances et tous les événements qui émaillent le quotidien de son entourage, ne sont en effet pas une simple chronique familiale. C'est aussi et surtout un témoignage passionnant sur une période sombre de l'histoire, traversé par un leitmotiv : "les civils tiennent". Marguerite y évoque la vie difficile des Belges, soumis à une censure pesante, harcelés par une bureaucratie tatillonne qui prétend tout contrôler, victimes de vexations et de réquisitions en tout genre, sinon d'une répression féroce ; l'esprit frondeur de ses compatriotes qui narguent l'occupant ou lui résistent ouvertement lors des mises sous séquestre des usines ou de l'instauration brutale du travail obligatoire ; la misère noire des plus pauvres qu'elle découvre lors de ses activités caritatives ; la cupidité des profiteurs de guerre ; la révolte des fonctionnaires et des magistrats ou encore la politique de flamandisation menée par les Allemands. En dépit des difficultés à obtenir des informations fiables par la presse clandestine ou internationale, les courriers qui échappaient à la censure ou les amis et relations qui revenaient de l'étranger, elle suit de près aussi les rebondissements politico-diplomatiques de cette époque troublée en Belgique comme à l'étranger et, bien sûr, les nouvelles militaires. "Nous menons", écrit-elle un jour de 1916, "une vie exposée et précaire dans un temps furieusement intéressant". Le lecteur ne pourra que partager cet avis.

06/2015

ActuaLitté

Mode

Le détail qui tue. Petit précis de style de Marcel Proust à Rihanna

SOPHIA LOREN - PAUL BOWLES - FRANK SINATRA - AMELIA EARHART - MARGUERITE DURAS - THELONIOUS MONK - MARIANNE FAITHFULL - WILLY DeVILLE - JACKIE ONASSIS - KAREN BLIXEN - GRETA GARBO - MARVIN GAYE - CAROLE LOMBARD ET CLARK GABLE - WOODY GUTHRIE - LAUREN BACALL - THE KILLS - C. ISHERWOOD ET W. H. AUDEN - MILES DAVIS - BRIAN JONES - LOUISE BOURGEOIS - CURZIO MALAPARTE - AMY WINEHOUSE - CARY GRANT - JAMES BROWN - GRAM PARSONS - RIHANNA - MARLENE DIETRICH - LEONARD COHEN - MICHAEL CAINE - THE WHO - JIMI HENDRIX - DAVID CROSBY ET GRACE SLICK - MARTIN ET KINGSLEY AMIS - JEAN COCTEAU - BRYAN FERRY - JOHNNY ROTTEN - DIANA ROSS - JULIE CHRISTIE - JEANNE MOREAU - BIANCA JAGGER - DOLLY PARTON - YAYOI KUSAMA - GRACE JONES - STEVE McQUEEN - BILLIE EILISH - DANI ET ZOUZOU - CHLOË SEVIGNY - ELVIS PRESLEY - JANE RUSSELL - BRUCE SPRINGSTEEN - CARDI B - GABRIELE D'ANNUNZIO - FRANCIS SCOTT FITZGERALD - BOB DYLAN - PATTI SMITH - GRACE KELLY - ALAIN DELON - SIGOURNEY WEAVER - ANAÏS NIN - WILLIE NELSON - FRED ASTAIRE - CHARLIE PARKER - JACK LONDON - CHET BAKER - SACHA GUITRY - SIMONE DE BEAUVOIR - YUKIO MISHIMA - JOHN UPDIKE - MEL GIBSON - JANE FONDA - MARLON BRANDO - JAMES DEAN - PABLO PICASSO - DEBBIE HARRY - DENISE HO - CHRISTOPHE - ANDY WARHOL - ALBERT CAMUS - IRIS APFEL - PETER FONDA - ANDRE BRETON - FRIDA KAHLO - NANCY CUNARD - MARCEL PROUST - CARSON McCULLERS - PETER DOHERTY - MADONNA - PHARRELL WILLIAMS - FRANCOISE DORLEAC - NENEH CHERRY - RAYMOND ROUSSEL - JIM MORRISON - JANE BIRKIN - KANYE WEST - GEORGIA O'KEEFFE - AUDREY HEPBURN - JOAN CRAWFORD - DAVID BOWIE - ANNEMARIE SCHWARZENBACH - JEAN-PAUL GOUDE - JOANNE WOODWARD ET PAUL NEWMAN - NEIL YOUNG - KATE MOSS - FRANCOISE HARDY - JIM HARRISON - AVA GARDNER - FRANCOISE SAGAN ET ANNABEL SCHWOB - JAMES JOYCE - BALTHUS - KIRK DOUGLAS - ANGELINA JOLIE - TILDA SWINTON - RITA HAYWORTH - PJ HARVEY - MARILYN MONROE - JACK KEROUAC - PRINCE - ELIZABETH TAYLOR - URSULA ANDRESS - CHARLOTTE RAMPLING - ROMY SCHNEIDER - FAYE DUNAWAY - WILLIAM FAULKNER - THE BEATLES - TERENCE STAMP - LEE MARVIN - CHARLOTTE GAINSBOURG - SALVADOR DALÍ - JACQUES PREVERT - FOUJITA - JAMES TAYLOR - INGRID BERGMAN - ANDRE GIDE ET JEAN-PAUL SARTRE - LEONARDO DiCAPRIO - BRIGITTE BARDOT - JAYNE MANSFIELD - KATHARINE HEPBURN - JACK LEMMON - ANTHONY PERKINS - ERROL FLYNN - WES ANDERSON - EDWARD NORTON - G. B. SHAW - JACQUES DUTRONC - DAVE DAVIES - RAMÓN NOVARRO ET ROBERT MONTGOMERY - DENNIS HOPPER.

10/2022

ActuaLitté

Roman d'amour, roman sentiment

Un Noël romantique en Laponie

Noël est plus beau sous les aurores boréales La neige à perte de vue, les rennes, les balades en chiens de traîneau : Christy se faisait une joie de passer les vacances de Noël chez sa tante qui tient un Snow Spa en Laponie. Mais, à l'approche du grand départ, Seb, son mari, se montre distant et anormalement stressé. Christy sent que si elle veut réparer leur couple à la dérive elle doit passer, avant le réveillon, quelques jours seule avec lui. C'est décidé : elle va confier leur fille à Alix, sa meilleure amie, pour les premiers jours. Et si tout va bien, à Noël, ils seront tous réunis dans ce décor de rêve, plus soudés que jamais. Alix est terrorisée. S'occuper d'une fillette de quatre ans représente un vrai défi pour une phobique de l'engagement comme elle. Mais pour rendre service à Christy elle est prête à tout. Sauf que son amie ne lui a pas tout dit, et elle comprend très vite qu'elle ne va pas être la seule nounou de la petite Holly : Zac, l'ami de Seb, est venu en renfort. Zac, ce globe-trotter aussi irrésistible qu'agaçant, qu'elle a pris soin d'éviter pendant cinq ans... Voilà qu'ils vont devoir partager un chalet romantique à souhait ! Heureusement que Holly sera là pour les occuper nuit et jour, sinon, elle serait en grand danger de céder à la plus dangereuse des tentations... A propos de l'autrice Autrice fréquemment citée par USA Today, la Londonienne Sarah Morgan a conquis ses nombreux fans grâce à ses histoires finement tissées d'humour et d'émotion intemporelle. Elle a vendu plus de 21 millions de livres à travers le monde. Enfant, Sarah rêvait de devenir écrivain et, bien qu'elle ait pris des détours avant d'y parvenir, elle vit à présent son rêve.

ActuaLitté

Histoire de France

Tempête à l'Est. L'infanterie berrichonne dans la campagne de France (mai-juin 1940)

En 1939, la France s'imaginait invincible. Les experts mondiaux, considérant le savoir faire acquis dans la Grande Guerre, estimaient que l'armée française étaient une des meilleures du monde, sinon la meilleure. Pourtant, en cinq semaines elle a vu ses illusions s'écrouler. Quelle était donc cette armée si puissante et si vulnérable ? Pour répondre à cette question, cet ouvrage relate chronologiquement, de la mobilisation à l'armistice, la vie, les mouvements, et les affrontements avec l'ennemi, de sept unités d'infanterie mobilisées à Bourges dans le Cher. Troupes de combat, de réservistes mais aussi de protection situées normalement à l'arrière-garde, ces unités n'en sont pas moins un échantillon représentatif de l'armée française présente sur les fronts des Ardennes, du Nord, de la Champagne et de la Lorraine en mai et juin 1940, période que l'on a coutume d'appeler la Campagne de France... A travers les plans de bataille, les cartes, les anecdotes, complétés par des informations sur la mobilisation, l'organisation des armées, l'équipement et l'armement, les nombreuses biographies, l'auteur explique et livre un bilan militaire et humain. Presque toutes les vieilles familles berrichonnes sont concernées par un père, un grand-père, un oncle, un parrain, un ami de la famille qui a servi dans l'une ou l'autre de ces unités. Mais les belligérants, avec pudeur, n'ont jamais relatés leurs épopées, laissant la place aux récits de la Résistance et de la Libération, plus glorieux. Pourtant, ils se sont bien battus ! Les vétérans n'ont pas eu toute la reconnaissance publique qu'ils méritaient. Beaucoup ont combattu avec courage, avec héroïsme pour certains, contre un ennemi supérieurement organisé, armé et endoctriné. La responsabilité de la déroute ne peut pas être imputée aux soldats. Lorsqu'ils furent bien commandés, ils furent aussi braves que leurs pères dans la guerre précédente.

01/2011

ActuaLitté

Histoire de France

De l’esclavage à la liberté forcée. Histoire des travailleurs africains engagés dans la Caraïbe française au XIXe siècle

Entre 1854 et 1862, plus de 18 500 hommes, femmes et enfants originaires du continent africain, furent amenés en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique. Afin d'y circonscrire les changements de l'abolition de l'esclavage de 1848, le gouvernement français a mit en place l'immigration de travailleurs sous contrat d'engagement de travail en provenance de Madère, d'Inde, de Chine mais aussi d'Afrique. L'engagisme succédait alors à l'esclavagisme. Dans ces migrations de travail, l'engagisme des Africains occupe une place singulière puisque 93% d'entre eux furent recrutés selon le procédé dit du "rachat préalable". Captifs, ils étaient achetés par les recruteurs français qui leur imposaient un contrat d'engagement de travail, sur lequel ces "engagés" figuraient en tant que "noirs libres". Cette étrange liberté leur imposait une traversée de l'Atlantique pour un voyage qui s'avérerait sans retour, sinon pour une infime partie des 7% d'entre eux partis librement. Céline Flory a exploré de nombreuses archives, souvent inédites, afin de retracer cet épisode mal connu de l'histoire des premiers temps du colonialisme postesclavagiste. Elle l'insère dans celle plus large des politiques impériales destinées à relever le défi de besoins persistants en main-d'oeuvre, alors que les "nouveaux libres" des colonies entendaient jouir de leur nouveau statut. L'auteur s'attache d'abord aux acteurs qui modèlent la nouvelle politique et analyse leurs ruses et leurs discours. Pas à pas, elle accompagne ensuite ces milliers de migrantes et migrants africains dans leur voyage jusqu'à leur arrivée en Amérique, puis dans leur quête d'une vie à bâtir. Au croisement de l'histoire impériale et de l'histoire sociale, ce livre montre comment un système de domination s'est perpétué selon de nouvelles modalités une fois l'esclavage aboli ; tout en mettant en évidence la force des êtres humains à déjouer le nouveau système et à exploiter ses failles pour construire des espaces d'indépendance, voire de liberté.

04/2015

ActuaLitté

Aviation

La passion du vol

LA PASSION DU VOL 85 ans, 40 000 heures et toujours pilote ! par Jean-Louis Daroux Rien ne prédestinait Jean-Louis Daroux à faire une carrière de Pilote ! Arrière petit-fils du régisseur des propriétés d'Armand Fallières, il aurait dû être agriculteur. Frustré d'avoir eu peu d'informations sur la vie de cet aïeul, sinon qu'il fournissait l'Elysée en chapons pour les ripailles présidentielles, il a été taraudé par l'idée d'écrire pour son propre Petit-Fils. Le confinement dû à la COVID-19 lui en a donné l'occasion et le temps. Vingt sept ans de pilote militaire agrémentés de plusieurs séjours opérationnels précèdent trente huit années de pilote civil, tant sur hélicoptères que sur avions de toutes envergures. Il est raisonnable de penser que la période couverte par ces quelques soixante années représentent la liaison entre les aventures de nos Grands Ainés et les " assistés " dont il fait partie. Ses 40 000 heures de vols lui ont permis de vivre les deux faces d'une aviation qui aura été sa vie de passion et d'aventures. " Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser tu m'enrichis. " Antoine de Saint Exupéry. A PROPOS DE L'AUTEUR : Le Lt/Colonel Jean-Louis Daroux est né en 1936 à Tarbes (Hautes Pyrénées). Il suit un cursus de technicien et dessinateur industriel. Cependant, le maintien de l'ordre en Algérie abrège ses ambitions, car l'Armée de l'air manque de pilotes d'hélicoptères. Suivra le pilotage des avions avec une interruption de six ans durant laquelle il sera cadre en entreprise, sans arrêter le pilotage sur Transall comme " abonné " dans le Transport Aérien Militaire. Il n'y a pas de répit pour ce passionné. Aujourd'hui, à 85 ans, il a encore la chance d'être instructeur sur hélicoptère R-22 et sur avions légers.

04/2022

ActuaLitté

Etats-Unis (XXe et XXIe siècle

L'histoire de la Standard Oil Company

L'enquête choc qui a conduit à la chute de la Standard Oil Company, l'empire industriel de l'homme le plus riche de l'histoire, John D. Rockefeller. " M. Rockefeller traitait ses détracteurs avec une habileté qui frisait le génie. Il les ignorait. " A l'aube du XXe siècle, une ressource d'un genre nouveau, tapie dans les entrailles de la terre, déchaîne tous les appétits : c'est l'or noir. Aux Etats-Unis, coeur battant de la révolution industrielle, des milliers de barils du précieux liquide sont écoulés chaque jour - et la demande ne fait que croître. Mais à force de manoeuvres, une entreprise, la Standard Oil Company, est parvenue à faire main basse sur la quasi-totalité de son commerce, et abuse de ce monopole pour imposer à tous la loi de ses seuls profits. Rien ne semble pouvoir arrêter son expansion ni l'influence de son fondateur, John D. Rockefeller... Une femme va cependant se dresser contre cet ogre économique : Ida Tarbell, considérée comme l'une des pionnières du journalisme d'investigation moderne. Entre 1902 et 1904, elle publie dans une revue indépendante, le McClure's Magazine, une série d'articles révélant les pratiques déloyales, sinon illicites, employées par la Standard Oil pour neutraliser ses rivales. Son enquête choc provoquera une déflagration dans l'opinion publique qui conduira la justice américaine, en 1911, à reconnaître l'entreprise coupable de violation du droit de la concurrence et à ordonner son démantèlement. C'en sera fini du plus grand trust de l'histoire des Etats-Unis. Ici traduit en français pour la première fois, le livre de Tarbell est un monument de la littérature américaine qui brasse tous les éléments de sa mythologie - une plongée dans l'enfance terrible du capitalisme, lorsque tout était encore permis. " Le plus remarquable livre de ce genre jamais écrit aux Etats-Unis. " - ; The New York Times

10/2022

ActuaLitté

Musique, danse

Jack Teagarden. Pluie d'étoiles sur l'Alabama

" Le 15 janvier 1964, Weldon Leo Teagarden meurt d'une crise cardiaque dans une chambre d'hôtel de La Nouvelle-Orléans où, comme toujours, il ne faisait que passer... Personne n'était là. Personne, sinon peut-être les ombres familières engendrées par les ombres anonymes, ces ombres sans mystère qui s'allongent quand le soleil descend... " Mais avant d'en arriver là, quelle route, quelles pistes entremêlées avait-il empruntées, celui que de prestigieux musiciens, à commencer par Louis Armstrong, ont considéré comme l'un des plus singuliers trombonistes du jazz classique, voir comme le plus irremplaçable de tous ? Sa vie fut une histoire blanche cousue de fil noir, à partir du moment où, très tôt dans son enfance, dans la petite ville de western texan où il avait vu le jour, il rencontra le gospel que des nomades de la misère et de la foi, éternelles " personnes déplacées " par leur négritude, promenaient de campement en campement. Plus tard, quelque part du côté de Houston, ce serait le blues qu'il trouverait sur sa route. Le blues sous la forme, raconte Alain Gerber, d'une " ombre bleue qui s'échappe d'une Bessie Smith égorgée du dedans par sa chanson ". Après quoi, " M. T ", comme on le surnommait, fut à jamais un transfuge béatement égaré entre les couleurs de peau, les communautés, les styles de jazz, la tradition et le futurisme. Écartelé, aussi, entre les rodomontades et les renoncements, l'angoisse et la frivolité, entre les défis et les dérobades, une formidable propension à la nonchalance et de formidables aptitudes à se surpasser. Jusqu'au jour où, pour citer encore l'auteur de cet ouvrage, il rejoindra " l'ombre que fait le silence quand il retombe ". " Si Alain Gerber est aujourd'hui notre plus précieux conteur de jazz, c'est parce qu'il sait faire vivre tous ces jeux d'ombres et de lumières qui font la vie des musiciens poètes. Lui aussi est un faiseur de pluie d'étoiles sur l'Alabama. " Gilles Anquetil

01/2003

ActuaLitté

Histoire internationale

Manuel d'histoire du Rwanda à l'Epoque coloniale. Suivant le Modèle de Mgr Alexis Kagame

Ce Manuel est la suite du Manuel d'Histoire du Rwanda ancien. Il analyse la part imputable à la Colonisation allemande et à la Colonisation belge dans le Chaos rwandais. Avec cet ouvrage, on a la preuve que la Colonisation a amplifié la Spirale de la violence rwandaise en renforçant la tyrannie de la Noblesse séculaire Tutsi trouvée sur place. Celle-ci s'explique par cinq déterminants principaux, à savoir : le Code Tutsi des institutions politiques et militaires, l'organisation foncière rwandaise de droit Tutsi, l'organisation socio-familiale rwandaise, l'Uburetwa et l'institution d'Ubuhake (oubouhakié), etc. L'Ubuhake traditionnel noble Tutsi est de droit une institution Tutsi dans le cadre de laquelle se passaient, sous le régime féodal Tutsi, des contrats asymétriques de servage socio-économique liant un noble Tutsi à un serf Hutu sur la simple promesse de protection et d'une gratification éventuelle par une vache en cas de mérite. Mais en cas de démérite, le contrat sous-entendait le risque d'exécution à coup de lance, ou sinon de dépossession du menu bétail, que le serf Hutu devait mettre sous garantie. Le contrat court le jour de l'entrevue, mais toutes les corvées obligatoires exécutées par le serviteur Hutu postulant pendant la longue période de demande de rendez-vous ne sont pas prises en considération. Les droits et les devoirs réciproques, le cahier des charges du serf Hutu ainsi que toutes les autres modalités pratiques étaient déterminés par le noble Tutsi à qui revenait la gestion unilatérale du contrat. L'Ubuhake est à la fois une philosophie d'inégalité des sous-populations, un lien d'assujettissement et une règle de stratification de la Société rwandaise en castes Tutsi, Hutu et Twa. L'Uburetwa et l'Ubuhake sont les principaux faits historiques classiques expliquant la Domination interne séculaire du Rwanda par la Noblesse Tutsi. Un autre fait est que celle-ci a été exacerbée autant par la Colonisation allemande que par la Colonisation belge.

12/2010

ActuaLitté

Sciences politiques

Révolutions et transitions politiques dans le monde arabe

Les interprétations des bouleversements politiques que connaissent l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient depuis fin 2010 se sont multipliées aussi bien en France qu'à l'étranger, sans pour autant toujours en fixer le sens de manière éclairante. L'évolution actuelle de ces processus politiques en conflits militaires et confessionnels et la multiplication des acteurs ont eu pour conséquence d'obérer la compréhension des dynamiques politiques à l'oeuvre dans ces régions. Cet ouvrage s'attache à décrire ces dynamiques complexes en les inscrivant dans une temporalité plus large, en revenant sur les séquences fondatrices, pour mieux comprendre l'évolution de cet ensemble d'événements, appelé à l'origine "révolutions arabes" ou "printemps arabe", dont les contours, l'étendue et le sens sont loin d'être stabilisés. L'ouvrage met l'accent sur le cas syrien afin de donner à voir la transformation d'un conflit local, une révolte populaire contre un pouvoir contesté, dans le sillage des révolutions arabes, en un conflit à dimension mondiale qui échappe aux acteurs locaux et dont les effets se font ressentir jusqu'au coeur des capitales européennes. Il s'agit aussi de mesurer à travers le jeu des alliances entre les différents acteurs régionaux et internationaux toute l'ambiguïté de l'attitude des Etats occidentaux à l'égard de ces processus révolutionnaires. La parole est donnée à un acteur du conflit, Burhan Ghalioun, professeur émérite à l'Université de la Sorbonne Nouvelle - Paris 3, premier président du Conseil national syrien, à travers un témoignage qui dévoile de l'intérieur les vicissitudes de la révolution syrienne et les aléas de la diplomatie internationale. Ce livre rassemble des spécialistes venant d'horizons différents, politologues, sociologues et historiens, dont le terrain de recherche principal sinon exclusif est le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Il s'inscrit dans un effort de mise en perspective historique d'événements qui participent à la formation du monde arabe contemporain.

08/2017

ActuaLitté

Littérature française

Faits d'hiver. 20 journées ordinaires de la vie de 50 femmes

Le JOURNAL ou le JOURNAL INTIME est un genre littéraire à part entière. Celles et ceux qui s'y adonnent sont appelés DIARISTES (de l'anglais Diary, journal intime). La spécificité de l'ouvrage que vous avez entre les mains est que tous les textes des journaux retranscrits ont été écrits par des femmes et qu'ils sont délimités par une période courte et définie : du 21 décembre (solstice d'hiver) au 9 janvier, soit une vingtaine de jours pour traverser le temps et passer de l'année 2021 à l'année 2022. A la base, le JOURNAL (en tout cas le JOURNAL INTIME) est conçu et écrit à usage privé, et généralement touche à l'intimité de son auteur(e). Mais depuis des lustres, ce JOURNAL, intime ou non - certains s'en servent pour parler de l'actualité, des livres, de la nature, etc., et on en vient ainsi à parler plutôt de JOURNAL PERSONNEL - devient un récit littéraire (ou même quelquefois artistique), qui peut se rapprocher de l'autobiographie par le fond, même si la forme est clairement définie : relation des faits par ordre chronologique et daté. De grand(e)s auteur(e)s se sont risqués au JOURNAL et non des moindres : les Frères Goncourt, Jules Renard, André Gide, Benjamin Constant, Léon Bloy, Michelet, Paul Léautaud, Cioran, Simone de Beauvoir, Anaïs Nin et tant d'autres. Certains l'ont appelé JOURNAL, d'autres CAHIERS. Discrédité durant une bonne partie du XXe siècle, le JOURNAL a plutôt tendance à être réhabilité de nos jours avec des diaristes contemporain(e)s qui leur redonnent leurs lettres de noblesse. Notre ambition avec cet ouvrage collectif est de mettre en avant des FEMMES auteures, que l'on ne rencontre pas habituellement sur le devant de la scène littéraire, mais dont l'écriture n'a souvent rien à envier à leurs illustres consoeurs médiatisées. Nous remplissons ainsi pleinement notre rôle de découvreur, défricheur, et vous donnons à lire un contre-courant de la scène littéraire qui, nous l'espérons, parviendra à vous séduire.

05/2022

ActuaLitté

Sciences politiques

L'esprit du peuple

Quelle place pour le peuple dans la démocratie ? L'ouvrage de Jacques Julliard gravite autour de cette interrogation fondamentale. " En donnant à ce livre le titre L'Esprit du peuple, j'ai voulu signifier qu'il s'inscrit tout entier en faux contre la tendance commune à l'intelligentsia de gauche, aux apparatchiks du socialisme, comme, bien entendu, aux théoriciens du capitalisme, qui est de faire du peuple une masse de manoeuvre inerte, entièrement déterminée par sa place dans la production. Le peuple a sa propre intelligence de l'Histoire et sa propre conscience morale. " Ce volume, qui réunit des textes d'origines diverses, forme un ensemble aussi passionnant qu'éclairant pour comprendre l'itinéraire personnel, politique et moral de l'un des grands intellectuels de notre temps, historien reconnu du mouvement ouvrier et des gauches françaises. Jacques Julliard évoque ses origines, retrace son parcours étudiant en khâgne à Lyon, puis à l'Ecole normale supérieure, son entrée à la revue Esprit et son expérience de la guerre d'Algérie. Les questions sociales occupent une place centrale dans son oeuvre, sa réflexion et ses engagements militants. L'autonomie ouvrière, le syndicalisme d'action directe autour de Fernand Pelloutier, Mai 68 et le syndicalisme révolutionnaire, l'idée d'autogestion, le populisme du peuple et l'élitisme des élites – autant de thèmes ici recensés par celui qui fut l'un des compagnons de route de la CFDT et de la gauche rocardienne. Jacques Julliard revient ensuite sur des lieux d'action et de mémoire plus politiques, sur son rôle au Nouvel Observateur et aux éditions du Seuil, et sur la figure de ceux qu'il appelle " les miens " – ses maîtres et ses inspirateurs : Pascal, Péguy, Proudhon, Bernanos, Simone Weil. Dans une conclusion passionnante, inspirée par la déroute de la gauche, Jacques Julliard dresse un état des lieux qui résonne comme un appel à sa refondation intellectuelle. Son ouvrage fournit des références utiles pour l'avenir.

10/2017

ActuaLitté

Critique

Le songe est une vie. Robert Musil l'écriture et le féminin

Robert Musil est connu comme l'auteur d'un des grands romans du vingtième siècle, L'homme sans qualités, sur plusieurs milliers de pages. Il apparaît cependant que les commentateurs préfèrent gommer l'aspect "romanesque" , sentimental de son oeuvre. Comme s'il était indécent d'accorder de l'intérêt aux débats amoureux du héros, quasi feuilletonnesques, de femme en femme, et qu'il convienne de s'en tenir à la teneur morale, politique, épistémologique de l'ouvrage, et que pour le reste, l'on doive s'en tenir à la quatrième de couverture fameuse de Maurice Blanchot qui célèbre "la plus grande passion incestueuse de l'histoire de la littérature". Est-il vraiment possible d'ignorer cette galerie de portraits féminins, qui jalonnent, scandent, animent tout le récit ? D'ignorer également l'interrogation sur la femme qui nourrit la majeure partie des oeuvres brèves de Musil, moins lues et pourtant révélatrices. Comme le sont les lectures inattendues de Musil, les "mystiques" Maeterlinck et Emerson, l'étrange ethnologue, Bachofen, mais aussi Klages et même "l'enfant de volupté" , d'Annunzio. Il s'agissait donc de rendre compte de cette présence continue de la femme, du féminin dans l'oeuvre de Musil, en montrant le rôle qu'il leur attribue, certes dans les relations amoureuses dont le héros principal, très autobiographique, se dit "altéré" , mais aussi dans le rapport au réel, qu'il s'agisse de la confrontation scientifique ou sociale avec le monde, où elle apparaît comme la grande conciliatrice identifiée par Simone de Beauvoir, issue du rêve masculin, qu'il s'agisse aussi de l'expérience de l'écriture dont l'ironie musilienne, façonnée par la culture viennoise, atteste qu'elle est une mise à distance. Quand le songe est une vie, quel est le rôle de la femme, des femmes, dans la diversité de leurs caractères, et sont-elles prêtes à admettre la condition que l'époque, Vienne et l'homme en général leur assignent ?

03/2023

ActuaLitté

Industrie et techniques

La poudre et le fard - Une histoire des cosmétiques

Blancs d'Espagne et de céruse, rouge de carmin et rouge végétal, poudres d'odeur et à poudrer, pommades de concombres et de limaçons... , autant de produits colorés, parfumés et parfois toxiques, pour le visage ou les cheveux, dont les femmes et les hommes de l'époque moderne ont fait usage dans l'élaboration de leur parure. Grâce à l'exploitation d'un vaste corpus de sources, imprimées et manuscrites, et à des approches méthodologiques croisées, ces cosmétiques sont ici l'objet d'une histoire inédite et globale. Ce livre rend compte aussi bien de leur composition que de leurs appellations, de leurs vocations et de leurs usages différenciés dans le Paris de l'Ancien Régime. A l'origine destinés à paraître à la cour et à témoigner de la valeur supérieure de la noblesse dans une société d'ordres, les cosmétiques autorisent progressivement la construction d'apparences plus individualisées, sinon naturelles, et renforcent la promotion de nouveaux critères de beauté. La lumière est aussi portée sur les modalités de leur production. Un temps confinée dans l'espace domestique, rattachée à la cuisine et à la thérapeutique, empreinte d'un esprit magique, la confection des cosmétiques glisse bientôt dans l'univers concurrentiel des arts et métiers, et en particulier entre les mains des gantiers-parfumeurs. Dans leur laboratoire et leur boutique, ces artisans mettent au point tout un ensemble de savoirs et de techniques, aussi hybrides et composites que le sont les matières premières qu'ils emploient ? : amidon et graisses diverses, pigments, épices et parfums. Ils oeuvrent aussi à la création d'un environnement et d'un vocabulaire marchands spécifiques, à la définition de stratégies commerciales qui leur permettent de conquérir un public qui n'appartient plus seulement à la sphère des privilégiés. Avec l'entrée progressive dans un monde de consommation, les cosmétiques se diffusent dans la société? : un marché de la beauté émerge au xviiie siècle que les différentes institutions de la monarchie éclairée ten tent de contrôler, en des termes économiques, scientifiques et sanitaires.

08/2023

ActuaLitté

Histoire internationale

L'aventure kémaliste. Suivi de Angora et Berlin

Rares sont les témoignages à chaud portés par des Turcs, et de ce fait infiniment précieux, sur le fléau que constituèrent pour l'Empire ottoman et ses populations les Jeunes-turcs "laïcs et réformateurs" entre 1908 et 1918 et, à partir de 1919, le mouvement kémaliste incontestablement issu des premiers. Dans "L'aventure kémaliste", Omer Kâzim s'est attelé dès 1921 à démontrer avec courage et lucidité, sinon la rage du désespoir, que le mouvement kémaliste n'était rien d'autre que la continuation désastreuse du régime jeune-turc responsable de l'entrée en guerre de l'Empire ottoman aux côtés de l'Allemagne wilhelminienne et de l'extermination du peuple arménien. Dans "Angora et Berlin", il met en garde l'opinion publique des pays de l'Entente contre le danger que risque de devenir pour l'Orient, l'Europe et la Paix ce mouvement xénophobe soutenu par les vaincus d'hier, les Allemands qui veulent déjà prendre leur revanche sur les Alliés en Asie Mineure, et par les bolcheviks, qui visent au bouleversement mondial. Dans ces deux ouvrages extrêmement bien documentés, Omer Kâzim révèle les liens qui unissent les criminels Jeunes-turcs devenus kémalistes à leurs protecteurs allemands et bolcheviks et les complicités dont ils bénéficiaient, au détriment de l'Entente, notamment en France : le silence ou l'ignorance d'une certaine presse, la kémalomanie de certains milieux diplomatiques et militaires travaillant contre leur propre camp. A l'heure où adeptes et propagandistes déclarés de la Turquie kémaliste pratiquent la désinformation la plus outrancière, comme leurs prédécesseurs des années 1920 à la faveur de l'indifférence et de l'ignorance de l'opinion publique, ces deux témoignages d'un Turc patriote rappellent combien il est immoral de traiter avec un Etat qui assume ouvertement "ces forfaits qui sont de nature à faire pour toujours tressaillir d'horreur la conscience humaine", selon les propres mots du vizir Damad Ferid pacha s'exprimant devant le Conseil suprême des Alliés à Paris en juin 1919.

05/2014

ActuaLitté

Revues

Année zéro N° 3, octobre 2023 : Sacha Guitry (1885-1957)

La revue Année Zéro dirigée par Yann Moix entend réhabiliter ou revisiter des auteurs du patrimoine littéraire et porter sur leur oeuvre un regard vierge de tout a priori - comme si elle venait de paraître. Ce troisième numéro, riche d'inédits et de révélations, est consacré à Sacha Guitry. La postérité de Sacha Guitry est contradictoire. Alors que son théâtre continue de se jouer, alors que ses films continuent d'être diffusés et ses textes d'être lus, son nom, lui, suscite indifférence ou répulsion. Les plus snobs le réduisent à un humour de comique croupier, en oubliant que son cinéma totalement novateur aura servi de modèle à la Nouvelle Vague. Les mieux pensants lui taillent une réputation de misogyne, en lui prêtant des aphorismes douteux, souvent apocryphes, et en écartant tous les grands rôles féminins que son théâtre aura offerts. D'autres, encore, le jugent trop peu profond, exagérément bavard, d'une superficialité telle qu'elle le condamnerait à rester en marge de la littérature. Certains, enfin, agitent le spectre de la collaboration, sans tenir compte de l'Histoire et de sa vérité. Au fond, la postérité de Sacha Guitry se résume à un grand malentendu et, surtout, à de fausses, à d'insincères relectures. Année Zéro s'épargnera l'inventaire de tous les griefs qui ont défait la légende de ce Molière du XXe siècle, pour ne s'intéresser qu'à l'essentiel : son oeuvre. Guitry, lu et vu comme s'il venait de composer ses pièces ou de tourner ses films. Guitry, lu et discuté par ceux qui continuent de le jouer au théâtre, ce lieu qu'il considérait comme celui de la vie véritable. Guitry lu et vu intégralement, sans prisme ni coloration particulière. Guitry lu et vu tel qu'il était : un homme libre, hors de son temps, tout à la fois dessinateur, philosophe, moraliste, amuseur et mélancolique, vivant d'art - ne vivant que pour cela -, et dont la superbe somme qu'il nous laisse ne plie à aucune catégorie, sinon à celle du génie.

10/2023

ActuaLitté

Gériatrie, gérontologie

Gériatrie. 4e édition

La collection ' Elsevier Pour le praticien ' propose aux médecins généralistes et spécialistes de la discipline une aide à la démarche diagnostique et thérapeutique à la lumière des connaissances actuelles. En France comme dans l'Union européenne une personne sur cinq est âgée de plus de 65 ans. Polypathologies maladies chroniques syndromes gériatriques impacts des facteurs sociaux tels que la précarité ou l'isolement les personnes âgées qu'elles vivent au domicile ou en institution requièrent une attention spécifique et un suivi médical régulier. Cette 4e édition entièrement actualisée par des experts et coordonnée par les Pr Belmin et Chassagne et par le Dr Friocourt détaille en profondeur et selon les dernières recommandations les aspects cliniques pathologiques thérapeutiques préventifs psychologiques et sociaux de cet accompagnement. Elle aborde également la question de l'âgisme dans la société qui est particulièrement d'actualité depuis la pandémie de Covid-19. Connu de longue date comme la référence en langue française pour la discipline Gériatrie pour le praticien aide les cliniciens dans l'utilisation optimale des ressources sanitaires et sociales pour la promotion d'un vieillissement réussi. La présentation des outils pour évaluer l'évolution tant physique que psychique des séniors permet aux praticiens de ville et d'hôpital de disposer d'un guide complet pour la consultation et une prise en soins optimale de nos aînés. POINT CLES : - Tous les aspects de l'accompagnement - Aide à la décision clinique pour une prise en soins optimale - Promotion d'un vieillissement réussi Joël Belmin professeur des universités praticien hospitalier chef du service de gériatrie à orientation cardiovasculaire et neurologique hôpital Charles Foix et Sorbonne Université Ivry-sur-Seine membre de l'Académie nationale de médecine. Philippe Chassagne professeur des universités praticien hospitalier chef du service de médecine interne gériatrique hôpital Charles Nicolle Université de Rouen Normandie CHU de Rouen. Patrick Friocourt ancien praticien hospitalier ancien chef du pôle autonomie neurologie prise en charge du vieillissement centre hospitalier Simone Veil Blois.

11/2023

ActuaLitté

Autres philosophes

Halimi à la plage. La femme engagée dans un transat

Ce livre s'adresse à tous ceux qui, connaissant peu ou mal cette figure contemporaine si importante du point de vue de l'engagement et du féminisme, approfondiront leurs réflexions sur ces sujets à la faveur de cet essai écrit à quatre mains. Metoo qui dénonce les agressions et les comportements déplacés des hommes, les collages sur les murs qui s'en prennent aux violences faites aux femmes et tout particulièrement aux féminicides, le gouvernement qui se saisit de la question de la contraception des jeunes femmes et de la précarité menstruelle... L'exigence d'égalité que porte le féminisme est aujourd'hui au coeur du débat public. Or, Gisèle Halimi, décédée à l'été 2020 à 93 ans, incarnait le féminisme. Les jeunes femmes d'aujourd'hui ignorent souvent ce qu'elles lui doivent. Elle n'en a pas été la théoricienne à la manière d'une Simone de Beauvoir mais plutôt une stratège. De par ses origines, elle a dû batailler dur pour s'émanciper, comprenant très tôt que le savoir et les études étaient des armes ainsi que l'indépendance financière, gage de liberté. Les auteurs retracent son itinéraire et sa pensée à travers cet ouvrage, de sa carrière d'avocate au cours de laquelle elle s'est distinguée, de sa capacité à mobiliser l'intelligentsia sur des causes telles que la torture pendant la guerre d'Algérie (avocate de Djamila Boupacha en 1960) ; (procès de Bobigny de 1972 très médiatisé qui lui permet de revenir sur la loi interdisant l'avortement légalisé deux ans plus tard). Elle est également à l'origine de la loi sur la parité sur laquelle elle a travaillé à partir de 1988. Gisèle Halimi a, de par ses multiples actions, contribué à accompagner la plus grande révolution du XXe siècle : l'émancipation des femmes pour une société d'égaux. N'avait-elle pas d'ailleurs annoncé qu'elle était devenue avocate "pour changer le monde"?

05/2022

ActuaLitté

Religion

Epitres de St Jean

Suivant une tradition fort probable, c'est à des églises d'Asie (de la province d'Asie), sinon à toutes les églises d'Asie, que sont adressées les épîtres de saint Jean. Nous nous préparerons à vérifier le bien-fondé de cette tradition, et aussi à comprendre le but et le caractère de ces épîtres, en essayant de nous représenter ce qu'était la vie religieuse de ces communautés. Entreprise malaisée : toutes les origines sont enveloppées d'obscurité ; les conditions de nos ancêtres dans la foi étaient si différentes des nôtres ! La province d'Asie apparaît de très bonne heure comme un des foyers où le Christianisme s'est solidement implanté : saint Paul, nous rapporte saint Luc (Act., XIX, 9, 10), demeura plus de deux ans à Ephèse, prêchant dans la synagogue, puis dans l'école de Tyrannus multipliant ses entretiens, au point que "tous les habitants de l'Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur" Colosses, Laodicée, Hiérapolis comptaient parmi les cités, qui n'avaient pas vu l'Apôtre mais que sa prédication avait touchées ; lui-même avait plusieurs fois traversé Troas et y avait évangélisé les frères ; nous retrouvons, parmi les destinataires des sept épîtres dans l'Apocalypse de saint Jean, Ephèse et Laodicée, à côté de Smyrne, Pergame, Sardes, Philadelphie et Thyatires. Un peu plus tard, saint Ignace d'Antioche envoie une lettre aux chrétientés de Tralles et de Magnésie du Méandre. Il est probable qu'en Asie, tout comme en Bithynie, la foi chrétienne s'était répandue, non seulement dans les cités, mais aussi dans les bourgs et dans les campagnes, qu'elle comptait des fidèles "de tout âge, de tout rang, de tout sexe". Il est assez vraisemblable que, pendant assez longtemps, dans les centres où ils se trouvaient, les chrétiens ne constituaient qu'une petite minorité : en 155, à Smyrne, au moment du martyre de l'évêque saint Polycarpe, ils apparaissent comme une poignée au milieu des juifs et des païens.

01/1954

ActuaLitté

Religion

Les femmes mystiques . Histoire et dictionnaire

Destinée à un large public, cette somme s’impose d’abord par le nombre et la qualité des spécialistes réunis ici pour la première fois pour parler du sujet. Quatre-vingts auteurs, théologiens, philosophes, écrivains, journalistes, historiens d’art, universitaires, chercheurs, nous livrent un éclairage nouveau sur la vie de ces femmes et leur expérience mystique et/ou spirituelle. L’ouvrage s’impose aussi par la richesse des angles retenus : théologique, philosophique, psychologique, scientifique et artistique. L’ouvrage répertorie ainsi cinq cent dix-sept femmes majoritairement issues des cinq grandes traditions que sont le christianisme (catholicisme, protestantisme, orthodoxie), le judaïsme (hassidisme, kabbale), l’islam (soufisme), le bouddhisme (tibétain, chan ou zen) et l’hindouisme (vishnouisme, shivaïsme, krishnaïsme et autres courants), puis du chamanisme, du shintoïsme, du taoïsme et autres courants traditionnels et spirituels (théosophie, occultisme), ainsi que des agnostiques et des athées. S’y croisent donc des moniales, des recluses, des saintes, des bienheureuses et des béguines, des stigmatisées, des extatiques, des visionnaires et des prophétesses, religieuses ou laïques, des philosophes et des théologiennes, des poétesses, des écrivains, des musiciennes, des danseuses, des mères de famille, des grandes amoureuses, etc. Parmi elles, on compte des figures historiques anciennes comme Marie-Madeleine, Yashodharâ, Rabi’â al-Adawiyya, Mîrâ Bâî, Thérèse d’Avila et Madame Guyon, qui appartiennent à une religion ou une sagesse particulière, ainsi que des figures plus récentes, comme Thérèse de Lisieux, Khandro Tsering Paldrön, Simone Weil, Marthe Robin, Malek Jân Ne’Mati et Édith Stein ; des femmes agnostiques ou athées, comme Virginia Woolf ; et des figures contemporaines, parfois encore vivantes, comme Tatiana Goritchéva, Amma, Bettina Sharada Bäumer, Chân Không et Lydie Dattas, qui appartiennent à des contextes socioculturels très divers dans lesquels la mystique est toujours à l’oeuvre. Puisqu’il ne s’agit pas d’enfermer la mystique dans une définition unique ni dans un système de pensée, cet ouvrage donne à voir la multiplicité des expériences authentiques et personnelles des femmes avec Dieu ou l’absolu, tout en nous permettant de mieux comprendre la spécificité de la mystique féminine.

04/2013