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Essais biographiques

Après. Conversation avec Christian Boltanski

Entretien entre l'anthropologue et l'artiste sur les relations entre l'anthropologie et l'art contemporain dans ses rapports à la mémoire collective et individuelle. Octave Debary suit le chemin d'une pensée qui laisse une place à ses " enquêtés " à l'intérieur même de son propre texte, offrant ainsi la matière première d'énonciation du discours de l'artiste. Depuis plusieurs années Octave Debary, professeur à l'université Sorbonne-Paris-Cité et directeur du centre d'anthropologie culturelle (Paris-Sorbonne), développe un projet d'anthropologie comparée de la mémoire et du temps. En s'intéressant à la façon dont une société met en mémoire (et en musées) son histoire, ses recherches l'ont conduit à l'étude de l'art contemporain dans ses rapports à la mémoire collective et individuelle. Au-delà de sujets, il s'agit de construire une posture et une analyse qui promeuvent une dimension collaborative, comme avec les artistes allemands Jochen Gerz et Swaantje Güntzel et comme ici avec l'artiste français Christian Boltanski. Ce livre s'inscrit dans une recherche entreprise depuis presque vingt années sur les " artistes de la mémoire " et constitue une contribution originale et importante au développement d'une anthropologie de l'art et de la réception. Ce livre a comme sujet principal les relations entre l'anthropologie et l'art contemporain. Il s'est construit pendant toute une année en intelligence et en connivence avec Christian Boltanski. Figure centrale de l'art contemporain dont les oeuvres sont présentes dans le monde entier, Boltanski parle de son travail en évoquant les tracés d'un art fragile, d'un art de l'ordinaire et du commun mais aussi de la musicalité, de la mémoire... Ses oeuvres d'abord présentées sous forme d'objets (inventaires, photographies, documents, pièces à conviction, vitrines de références...) ont établi autant l'existence d'une histoire individuelle que leur ressemblance à celle des autres. L'artiste a poursuivi son travail autour d'objets de plus en plus fragiles, davantage reliés à une existence en suspens, à une transmission parlée, sonore, du mot à la note, dont sa dernière grande exposition Faire son temps (Centre Georges-Pompidou, 2019), comme son opéra comique Fosse (2020) et l'exposition Après (2021) sont les ultimes expressions. La raison d'être de cet ouvrage est marquée par la volonté (au-delà d'un apport documentaire, journalistique ou critique...) de promouvoir une anthropologie dialogique, où la prise de parole n'est pas le seul fait du chercheur. Octave Debary suit le chemin d'une pensée qui laisse une place à ses " enquêtés " à l'intérieur même de son propre texte, offrant ainsi au lectorat la matière première d'énonciation du discours de l'artiste.

04/2023

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Fantastique

Illuminations

" L'un des grands esprits littéraires de sa génération. " Rolling Stone L'un des écrivains les plus influents de toute l'histoire des comics nous offre un ouvrage " merveilleux, brillant et souvent émouvant " (Neil Gaiman), qui nous emmène dans l'envers occulte et fantastique de la réalité. Avec son tout premier recueil de nouvelles, couvrant quarante années d'activité, Alan Moore nous présente une palette de personnages aussi variés qu'inoubliables qui découvrent - et dans certains cas, font et défont - la trame diverse et encore largement inexplorée de l'existence. Dans la première des nouvelles, la relation intime entre deux spécialistes de l'amour sorcier connaît de tragiques ramifications. Dans une autre, une créature surnaturelle infiltre le groupe de passionnés de paranormal qui est justement censé étudier ses congénères. Dans celle qui donne son titre au recueil, un nostalgique décide de retourner dans la station balnéaire de sa jeunesse et constate que, malheureusement, le passé n'est jamais bien loin. Et dans la monumentale novella qui retrace sur soixante-quinze ans l'histoire abracadabrante et kafkaïenne des représentants majeurs de l'industrie des comics, Moore nous révèle le coeur sombre et palpitant du business des superhéros. Des fantômes aux créatures d'outre-monde en passant par un cerveau de Boltzmann façonneur de l'univers pendant le Big Bang, Illuminations est précisément cela, une sélection d'histoires solaires et surprenantes grâce auxquelles une légende contemporaine nous révèle tout le pouvoir de la magie et de l'imagination. " Merveilleux, brillant et émouvant... Stimulant pour l'esprit et auréolé de transcendance cosmique, tout en restant résolument ancré dans la réalité, et composé dans une langue qui étincelle, fluide et chatoyante... Une fois achevée, cette découverte refuse de vous quitter. " Neil Gaiman " Illuminations brûle de l'intelligence supérieure de Moore, pourtant aussi d'une humanité folle. Dans ce premier recueil de fiction courte, l'écrivain travaille à une échelle plus restreinte qui ne l'empêche pas de viser le firmament... Moore nous offre des nouvelles fabuleuses doublées d'un bestiaire de génie. Ses échecs sont rares, ses fulgurances nombreuses... Remarquable. " Junot Diaz, The New York Times Book Review " Le légendaire scénariste Moore (Watchmen) attise encore l'éclat de sa réputation avec ce premier recueil en prose qui réunit neuf histoires couvrant l'ensemble de sa carrière. Les superhéros vont le regretter, le fantastique littéraire ne peut que s'en féliciter. " Publishers Weekly " Sous la plume de Moore, le local devient universel, le trivial sublime et le temporel éternel. " Financial Times " L'un des auteurs de fiction les plus marquants de la langue anglaise... L'influence de Moore se fait sentir partout, dans notre littérature, sur nos écrans, et jusque dans les questions politiques actuelles. " The Guardian

06/2023

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Voyage astral

Fantastiques expériences de voyage astral

Mis au défi à l'époque par des directeurs de la CIA et des militaires de prouver qu'on peut sortir de son corps et que ce qu'il exposait dans ce livre était vrai, Robert Monroe leur fournit les preuves nécessaires, à la stupéfaction des officiers (en particulier du général de la NSA Albert Newton Stubblebine, à la tête du Intelligence & Security Command). Les militaires ont alors vu dans ces "sorties hors du corps" un outil peu conventionnel mais fascinant pour obtenir des renseignements, comme par exemple localiser les lance-missiles nucléaires disséminés un peu partout sur le territoire soviétique, Robert Monroe a sidéré le monde avec les récits et descriptions de ses fabuleux voyages hors du corps. Ingénieur en acoustique et à la tête d'une chaîne de radios américaines, du jour au lendemain Robert Monroe a vécu des sorties spontanées de son corps ce qui l'avait totalement paniqué. Essayant de comprendre rationnellement ce qu'il vivait, il a alors pris des notes de ce qu'il voyait au fur et à mesure de la maîtrise de ses "déplacements". De par sa formation d'ingénieur, il a compris que c'était un son spécifique qu'il entendait et qui induisait dès lors la " sortie" de son corps. Après plusieurs années, il a mis au point le système audio Hemi-Sync qui synchronise -avec des sons basse fréquence décalés- les parties gauche et droite du cerveau, favorisant d'abord la relaxation puis la "sortie" du corps. Au cours de ses innombrables voyages pendant plus de 30 années, Robert Monroe a précisément identifié 4 zones qui nous entourent : - La Zone-1 contient une sorte de monde matériel tel qu'on le perçoit ici bas, et tout ce qui est vu "hors du corps" est confirmé par la suite. Pas de personnes décédées, ni d'Anges, de Saints ou des dieux dans cette zone. - La Zone-2 se trouve "au-dessus" ou "après" la "1" et comprend plusieurs mondes, notamment celui où se retrouvent les "morts", et que Robert Monroe a classée comme très proche de ce que les religions ont identifié, à savoir des mondes violents, mornes, d'autres neutres, certains paradisiaques et dans lesquels on rencontre toutes sortes d'entités avec des guides, Anges, etc. La communication avec elles est possible. Le temps y est différent dans le sens où une demi-journée làbas correspondrait à environ 10 minutes ici. - la Zone-3 contient un autre monde physique, similaire au nôtre, mais où vivent des gens bénéficiant de technologiesévoluées, et avec des comportements différentes des nôtres. - la Zone-4 regroupe un monde radicalement différent où passé et futur ne constituent qu'un seul endroit - Monroe les a fragmentés en Focus 10, 12, etc.

03/2024

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Histoire de France

Archives de l'Occident. Tome 1, Le Moyen Age (Ve-XVe siècle)

"Il en va de l'histoire comme des autres sciences. Le laboratoire, ce sont ici les archives, les musées, les bibliothèques. Le matériau, c'est le document, écrit ou non écrit, qu'une analyse transmue en témoignage et qu'une critique confronte à d'autres témoignages. Il y a le document qui parle de lui-même parce qu'il a été conçu pour raconter - ce qui ne signifie pas qu'il soit sincère. Le récit, la chronique, le journal sont précieux, tout comme le tableau figuré, souvent parce qu'ils fourmillent de détails empruntés à l'observation, toujours parce qu'ils proposent une explication, un éclairage, une version. L'historien sait ne pas négliger de tels témoignages. Il en sait la fragilité. S'imposent le recoupement, la attique, l'assemblage. Le témoin unique ne témoigne de rien que de sa propre version : le peintre des travaux champêtres n'a jamais tenu un mancheron et l'acteur d'une bataille n'en a vu que son entourage. Il y a aussi le document né de l'action, dont l'auteur n'aurait jamais pensé qu'il serait un jour matière première de l'analyse historique. C'est la lettre, la décision, le compte, mais c'est aussi le plan de la ville ou l'ordonnance des champs, l'appareil de la construction ou la forme du soc. Mais ce document, comme la cornue du chimiste ou le microscope du biologiste, ne répond bien souvent à l'interrogation qu'en désavouant l'idée préconçue de l'historien et en le contraignant à de nouveaux points de vue, à de nouvelles questions. La recherche est ici comme ailleurs un interminable dialogue. Autant qu'au maître, à l'étudiant, à l'élève tentés de prendre leur part à l'expérience de l'historien, la collection qui s'ouvre avec ce livre s'adresse à tous ceux qui souhaitent passer derrière le décor planté par l'écriture des historiens quand ceux-ci parviennent à des résultats, qui veulent poser eux-mêmes les questions que suggère l'intelligente de notre temps à la diversité du témoignage des temps passés. Ce que nous proposons ici, c'est évidemment un choix. Les textes inconnus ou peu connus côtoient les pièces illustres qu'on se serait étonné de ne pas trouver sous le prétexte qu'elles sont ailleurs. Des actes solennels alternent avec ceux de la pratique quotidienne. Des récits en forme ont place à côté de l'information diffuse qu'il faut extraire d'une phrase ou d'un vestige archéologique." Jean Favier, de l'Institut.

11/1992

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Histoire de France

De l'établissement des Français dans la Régence d'Alger. Edition de 1839 augmentée de pièces provenant des éditions antérieures et des archives d'Outre-Mer

Pierre Genty de Bussy fut non seulement le témoin des premiers temps de la colonisation de l'Algérie par la France, mais il en fut également acteur et narrateur. Second intendant civil de l'Algérie, il y séjourne de juin 1832 à septembre 1834, durant cette période décisive qui déboucha sur la pérennisation de la présence française. Partisan du maintien de la France en Algérie, il est également favorable à l'extension des zones d'influence française. En revanche il est farouchement hostile à l'immigration sans contrôle des Européens. Cette attitude lui vaudra l'hostilité déclarée des diverses sociétés et associations qui, tant en France qu'à Alger, militent pour la mise en coupe réglée du territoire. Les militaires qui se considèrent comme les détenteurs naturels du pouvoir ne lui sont guère plus favorables. Genty de Bussy est conscient du désordre administratif qui règne alors à Alger. Durant les deux années de son séjour, il s'efforce, avec le peu de moyens humains et financiers dont il dispose, de mettre sur pied un début de structure administrative ce qui lui vaudra des critiques acerbes de la part des libéraux qui ne verront dans son action que contraintes et charges financières insoutenables. Genty de Bussy est présent en Algérie lors de la venue de la "Commission d'Afrique" . C'est cette venue qui donne naissance au présent ouvrage. Il procède en effet d'un volumineux rapport qu'il rédigea à l'attention des membres de la Commission. Tous les aspects de la colonisation y sont exposés ; le discours est étayé par de multiples documents qui à l'époque étaient inaccessibles à tout autre que lui. L'ouvrage se présente comme une photographie panoramique qui reflète l'Algérie, la Régence d'Alger, selon une perspective économique et politique. C'est l'indispensable complément aux Annales Algériennes de Pellissier de Reynaud qui écrivit sensiblement à la même époque ; ces deux hommes qui partageaient des visions fort proches de l'Algérie, se détestèrent. L'une des originalités de Genty de Bussy réside dans sa perception de la religion musulmane et du droit algérien ; à rebours du courant orientaliste il considère le Coran comme une oeuvre intelligente et digne d'intérêt et regrettera de n'avoir pu mener à bien son projet d'enquête systématique sur le droit ayant réellement cours à Alger au début des années 1830. En ce sens il fut un précurseur de Hanoteau qui réalisa, pour les coutumes kabyles, le rêve de Genty quarante ans plus tard.

11/2020

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Religion

La rencontre de Jésus-Christ en milieu Bambara

Le monde bambara, situé au coeur du pays appelé Mali, est ici révélé aux lecteurs francophones dans toute sa complexe richesse. Des trésors de sagesse traditionnelle, recueillis et assemblés avec une intelligente patience, deviennent enfin accessibles au prix de leur mise par écrit et grâce à des analyses d'une rare perspicacité. Un premier regard sur le monde bambara occupe la première dizaine de chapitres. La charpente et chaque élément de ce monde sont d'abord décrits. La vie de l'homme, la célébration de sa mort, les multiples visages de son bonheur et de son malheur, les règles et la philosophie de sa vie en communauté, ses amitiés et ses mariages, son rapport à l'invisible et son inépuisable fécondité spirituelle, sont tour à tour pris en considération. Un essai d'interprétation du monde bambara pose ensuite les vrais problèmes de son identification. Rarement la quête contemporaine de l'identité africaine fut conduite avec une telle rigueur. Le sens bambara de l'homme, de ses valeurs éthiques et spirituelles, de son rapport au monde et de son incarnation historique dans le passé ou le présent de la communauté internationale, se propose au lecteur comme une véritable école d'humanité au plus noble sens du mot. L'accueil de Jésus-Christ en milieu bambara suppose une relecture originale de tout le message évangélique. L'auteur ne suggère pas là une requête, il réalise ce programme en cinq chapitres d'une rare densité. Chrétien ou non, le lecteur sera fasciné par la transposition culturelle, jalonnée de tarit de proverbes, libre de tout particularisme, délivrée des scléroses du passé, universelle sans cesser de rester la plus concrète, que Sotigi Penda Mori Sidibe accomplit sous ses yeux. Ce n'est pas sans raison que l'on met sa foi en quelqu'un. Aucun homme, avec une seule poignée d'huile, ne saurait oindre un éléphant. Le bien d'autrui, même s'il vous va bien, est toujours mis de travers. Mieux vaut pour toi que le vent ne te fouette qu'indirectement. La petite bonne chose qui ne vieillit pas. Ventre affamé supporte mal,la plaisanterie. Nul ne doit oublier ses origines. La pintade regarde la nuque de celle qui la précède. Personne ne refuse de faire la toilette de l'oeil dont il est borgne. Devenir un fromager. Sotigi Penda Mori SIDIBE est né en 1927 de père et mère musulmans. Baptisé catholique en 1941, prêtre depuis 1957, après des études de sciences sociales et de théologie à Lyon, il s'est consacré au travail pastoral en milieu bambara. Il est actuellement évêque de Segou, Mali.

08/1978

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12 ans et +

Les faucons de Raverra Tome 1 : La sorcière captive

La magie est peu fréquente dans l'Empire raverrain, et ceux qui naissent avec ce pouvoir sont étroitement contrôlés : repérés dès l'enfance, ils se retrouvent enrôlés de force dans le régiment des Faucons. Zaira a évité ce sort ; elle a grandi dans les rues en volant pour survivre et en dissimulant sa nature. Mais elle cache une magie rare et dangereuse, une magie qui pourrait menacer l'Empire tout entier. Amalia Cornaro n'était pas destinée à devenir Fauconnière. Héritière d'une puissante famille, érudite, elle vit dans le monde dangereux des machinations politiques. Mais le sort va réunir l'héritière et la sorcière en une alliance improbable. Alors que la menace de la guerre se profile, il pourrait suffire d'une étincelle pour transformer leur cité en un brasier incandescent... " Une voix enchanteresse et un monde d'exception, impossible à quitter. " RJ Barker, auteur de L'Age des assassins " Envoûtant, intelligent, rythmé, et quelle magnifique atmosphère ! " Genevieve Cogman, auteur de The Invisible Library " J'ai dévoré ce premier tome en trois jours et je l'ai adoré ! " Fantasy Book Review " L'intrigue est passionnante, les personnages intéressants... un roman remarquable. " RT Book Review " Ce qui se fait de mieux en Fantasy : un univers travaillé, des intrigues passionnantes, des retournements de situations. Mais plus encore, ce sont les personnages très réussis et les amitiés improbables tissées entre eux qui forment le coeur du récit. " Rosalyn Eves, auteur de Blood Rose Rebellion " Un récit haletant doté d'une intrigue prenante, de personnages fascinants et d'un système de magie brillant. J'ai adoré cette lecture du début à la fin ! " Sarah Beth Durst, auteur de The Queen of Blood " Un monde original, des intrigues politiques et un rythme trépidant : voilà un classique de Fantasy en devenir, servi par une nouvelle voix. " Jeff Wheeler, auteur de The Queen's Poisoner " Délicat et fascinant. L'héroïne est une jeune femme forte et intelligente, qui évolue dans un univers évoquant la Renaissance, peuplé d'intrigues politiques et de cour, d'amour et de loyauté - et de magie de feu. " Anna Smith Spark, auteur de The Court of Broken Knives " A couper le souffle. Melissa Caruso est une plume à suivre. " BookPage " Un des meilleurs premiers romans de Fantasy depuis longtemps. Si vous cherchez une nouvelle série avec des personnages formidables et nuancés, un univers bien construit et une écriture efficace, alors ce roman est pour vous. Chaudement recommandé ! " Book Smugglers " Incroyablement addictif et doté d'une intrigue brillamment menée. J'ai adoré. " Liz Loves Books " Si vous aimez la Fantasy, vous aimerez ce livre. " The Tatooed Book Geek

06/2019

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Littérature française

De la part d'Hannah

Hannah est une petite fille de 10 ans à la santé fragile mais au solide caractère. Après trois ans passés au sanatorium, son père la fait sortir de l'hôpital pour reprendre une vie normale chez eux, à La chapelle Meyniac, un petit village du Sud-Ouest de la France. Il est convenu que son grand-père Jimino, doux anarchiste, amateur de jazz et surtout original, veillera sur elle. Nous sommes au début des années 60 en pleine guerre d'Algérie. Les hommes sont mobilisés, et le père d'Hannah disparaît alors pour échapper à la conscription. Quelque chose se trame dans le dos d'Hannah qu'elle ne comprend pas bien. Mais, intelligente et perspicace, elle ne tarde pas à découvrir le pot aux roses. Effectivement, Hannah ne bénéficie plus de tutelle parentale puisque son père est porté déserteur. Aussi, la petite fille devrait être confiée à l'Assistance publique... Et voici qu'elle apprend que sa mère, qu'elle croyait morte, est en vie ! Et qu'elle n'habite pas loin du tout, juste là, à l'autre bout du village, dans une maison où se rendent beaucoup de messieurs en journée et plus encore en soirée. On parle d'une " maison close ", ou plus explicitement d'un bordel. Voilà, Hannah a 10 ans et sa vie s'est jusqu'alors constituée autour d'un mensonge. Elle qui se croyait fille unique, malade et abandonnée, se retrouve en pleine forme et affublée d'une nouvelle maman. Dans la petite tête d'Hannah, ça bouillonne. A tout prix, Hannah veut connaître la vérité. Mais, en rencontrant sa mère, elle n'est pas au bout de ses surprises. Juive d'origine allemande, chassée du village pendant la guerre, Elsa Kellerman, la maman d'Hannah, a réussi miraculeusement à survivre en se cachant. A cet instant, elle était trop juive. Mais à partir de la Libération, c'est de " sale boche " qu'on l'a traitée. Cette situation est devenue intenable. Elle a dû fuir. En revenant à La Chapelle Meyniac, Elsa a accepté de travailler à l'hôtel de passe du village pour faire du ménage et des travaux de couture pour les filles. Au moins, se dit-elle, elle serait proche de son enfant. Désormais, Hannah peut retracer toute son histoire familiale et le parcours héroïque de sa mère. Hannah découvre aussi, même si la guerre est terminée, que la cruauté et la bêtise humaine, elle, perdure, tant les clichés ont la vie dure dans la mentalité des villageois.

03/2014

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Actualité et médias

Réflexions de Nicolas Polytratu sur notre temps. Ancien Amiral 2001-2011

Les réflexions d'un ancien amiral sur la place et l'avenir de la France dans le concert des nations et sur les défis qu'elle devra relever. Une analyse sans concession des dix dernières années... Il y a toujours une part d'artificiel dans l'édition de textes déjà diffusés au fil du temps. Toutefois ne s'intéressant qu'aux dix dernières années, ils ravivent notre mémoire sur quelques faits, soit internes à notre pays soit internationaux qui, depuis l'attaque contre les tours de New York et le Pentagone, concernent le monde entier et sont au coeur des situations actuelles. En même temps ils illustrent nombre de nos difficultés, incompréhensions voire peurs face à notre avenir pour affronter le monde fermé dans lequel nous sommes plongés à jamais. Si ces textes paraissent parfois sans indulgence vis-à-vis des Français et de leurs élites, ils sont avant tout, lorsqu'on les remet dans leur contexte temporel, l'espoir - à défaut d'espérance - que nous finirons par réagir de façon intelligente et constructive pour les générations suivantes. Les mauvais prophètes ont depuis bien trop longtemps pignon sur rue chez nous, entraînant une paralysie progressive de nos qualités et de nos capacités, tout en décourageant la jeunesse. Aussi reste-t-il à ces élites intellectuelles, sociales, scientifiques, politiques, spirituelles, à reprendre le chemin aride de l'effort considérable à produire dans tous les domaines, en commençant par l'acceptation de notre nouvelle planète dans sa réalité hétérogène, complexe, délicate et très dangereuse. Il devrait en sortir une vision nouvelle de la mondialisation n'ayant rien à voir avec trop de discours convenus, et un dynamisme à ressusciter sans se perdre dans les délices trompeurs des idéologies matérialistes, relativistes, compassionnelles et démobilisatrices auxquelles elles ont sacrifié depuis la fin de la première guerre mondiale. Rien n'est gagné et les graves événements de diverses natures qui se sont succédé sans fin depuis 2001, et plus encore aujourd'hui en 2011, dans notre espace terrestre, indiquent l'urgence d'un sursaut sans commune mesure avec ce que nous racontent les uns et les autres. C'est sous cet angle d'une prise de conscience que nous vivons non pas une ou des ruptures mais une "mutation", avec l'urgence de la penser et de l'agir, que cet ouvrage trouve son véritable intérêt en suggérant la distance entre les discours quotidiens et la réalité toujours violente et destructrice dès lors qu'on ne la prend pas en compte.

08/2011

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Littérature française

Contes et légendes de Bretagne. Tome 2, Les bienheureux ; L'enfer et les demons ; Les revenants ; Les suppôts du diable

"Ce deuxième recueil de Contes et Légendes qui diffère complètement du premier par les sujets et les commentaires, n'aura pas épuisé la matière, tant s'en faut. [...] La terre des Chevaliers de la Table ronde et de Roland restera longtemps le domaine du merveilleux. On ne lui enlèvera pas sa physionomie étrange, son originalité saisissante, sa nature tourmentée, et ses habitants auront beau changer d'habitudes, ils garderont au fond de leur âme un petit coin de ciel bleu où ils aimeront à se réfugier aux heures d'énervement, de lassitude et de nostalgie, et où ils enten­dront chanter la voix enchanteresse des fées. N'y aurait-il plus place dans le monde que pour l'uniformité et la banalité, filles du progrès moderne; la poésie et le rêve seraient-ils bannis de partout qu'ils trouveraient ici un asile sûr, à l'abri de barrières protectrices. Sauvegardée par une langue qui prétend vivre, en dépit de la guerre sourde ou déclarée que mènent contre elle des gouvernements à courtes vues et des intelligences bornées, la légende ne saurait interrompre le cours de ses gracieuses fictions. Il suffira d'aller glaner aux bons endroits pour récolter à pleines gerbes. Je les ai cherchés d'abord dans mon pays natal du haut Morbihan, parmi les paysans de l'Argoet, puis je suis descendu parmi les marins de l'Arvor. J'ai étendu mes investigations jusque chez les Bretons-Gallos, chez les Cornouaillais, les Léonards et les Trégorois, et à mesure que je m'en allais engrangeant, il me semblait que les épis se multipliaient davantage..." (extrait de la Préface, édition originale de 1919). Les Contes & légendes de Bretagne (1914, 1919, 1922) et les Nouveaux Contes & légendes de Bretagne (1922, 1925), sans compter les onze fascicules qui les précèdent, publiés entre 1903 et 1914 (et partiellement repris dans les Contes et Nouveaux Contes), font l'objet de cette nouvelle édition, entiè­rement recomposée qui comprendra 6 tomes. François Cadic, (1864-1929), né à Noyal-Pontivy (Morbihan), prêtre, pro­fesseur d'histoire, écrivain et folkloriste qui a consacré toute sa vie à recueillir contes, légendes et chansons de Bre­tagne. Il crée, en 1897, l'association la Paroisse bretonne de Paris et rapidement le journal du même nom où seront publiés, initialement, la plupart des contes et légendes de Bretagne. Avec François-Marie Luzel, il est aujourd'hui considéré comme un des collecteurs majeurs de la littérature orale de la Basse-Bretagne.

11/2017

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Religion

Evangile selon Saint Luc

Le troisième évangile a été universellement reçu dans l'Eglise primitive comme l'oeuvre du médecin et disciple de saint Paul, appelé Luc. Jamais le fait n'a été contesté et dès la fin du IIe siècle les affirmations explicites attestent l'unanimité de l'adhésion à cette attribution. Le Canon dit "de Muratori", qui nous transmet l'écho de la tradition de l'Eglise Romaine, est pleinement d'accord sur ce point avec les témoignages des Eglises d'Occident et d'Orient, tels que nous les font connaître saint Irénée et Tertullien, Clément d'Alexandrie et Origène. Ce que nous savons de l'auteur révèle une physionomie très attachante. Originaire, croit-on, d'Antioche, Grec de race et d'éducation, notre évangéliste joint à la conscience du narrateur la sympathie de l'artiste, à l'objectivité de l'historien le charme d'une âme largement ouverte à tout Ce qui est humain. Il a le goût de la précision, mais non de la minutie. Parle-t-il d'institutions, de géographie, d'art nautique ou de médecine, il se montre informé, sans toutefois étaler une vaine érudition. Raconte-t-il un fait, il est moins préoccupé d'en décrire tout le détail des circonstances contingentes que d'en dégager la portée universelle. Derrière les choses, il voit les idées. Il les exprime en une langue plastique et sereine, qui se revêt parfois d'une discrète teinte sémitique, mais reste élégante en sa simplicité. Héritier de la civilisation hellénique, saint Luc en a la fierté : naïvement, comme ses contemporains, il appellera "barbares" les habitants de Malte qui ne parlent pas le grec. Mais il n'a pas fermé les yeux sur les misères qui accompagnaient cette brillante culture. Il semble avoir entendu de la gentilité les poignants appels vers le Dieu inconnu. Il aurait pu chercher dans la philosophie la réponse des sages. Il fit mieux, il devint le disciple de Paul qui fut son "illuminateur" dans la voie du Seigneur Jésus. Non qu'il ait été par lui converti au christianisme, car l'Apôtre ne l'appelle jamais son fils. Mais après avoir été fait chrétien, probablement par les premiers prédicateurs de l'Evangile, qui vinrent de bonne heure à Antioche, il trouva dans saint Paul le maître incomparable qui lui donna l'intelligence du mystère de Jésus-Christ. S'il reçut en effet des témoins immédiats les matériaux de son récit, il apprit de l'Apôtre à en mettre en lumière les pensées directrices notamment cette "philanthropie" de Dieu, qui par le Christ et dans le Christ, appelle tous les hommes, sans distinction de caste ni de race, à l'unité du salut, et dont le mystère, caché aux siècles et aux générations, maintenant révélé aux saints, a éclairé la nuit du paganisme d'une lueur d'espérance. Ainsi l'auteur du troisième évangile se présente à nous avec l'autorité, non seulement de sa culture, mais de sa foi. Celle-ci, loin de l'exposer à fausser l'image des faits, avive en lui le besoin de la retracer avec exactitude. Elle rend son intelligence exigeante. Elle stimule la curiosité de ses enquêtes auprès des autorités incontestables. Elle ajoute une garantie à ses dires. De la vie de l'évangéliste nous ne connaissons guère que ce que nous laisse entrevoir le livre des Actes. A Troas, Luc rencontre Paul, lors de sa seconde grande expédition apostolique, vers l'an 50. Il le suit en Macédoine, il s'en sépare quand l'Apôtre, en compagnie de Silas, gagne Thessalonique. Six ans plus tard, vers 56-57, lorsque Paul, revenant de Grèce, traverse la Macédoine, Luc le retrouve à Philippes. Il se rend avec lui à Jérusalem et à Césarée. La captivité de l'Apôtre lui procure alors des loisirs. Il dut en profiter pour parfaire sa documentation sur la vie du Christ. A ce moment, en 57- 59, des témoins oculaires pouvaient être encore interrogés : il y avait Jacques, dit "le frère du Seigneur", et les anciens de Jérusalem, plusieurs des saintes femmes et des disciples de la première heure, comme Mnason le Cypriote, le prophète Agabos, le diacre Philippe, père de quatre filles prophétesses ! Il y avait peut-être aussi la très sainte Vierge Marie, qui aurait eu entre soixante-quinze et quatre-vingts ans, et dont les confidences expliqueraient la fraîcheur que gardent dans le troisième évangile les récits de l'enfance de Jésus. Quand saint Paul quitte Césarée pour aller à Rome devant le tribunal de César, saint Luc s'embarque avec lui. A Rome, il collaborera, ainsi que plusieurs autres ; dont l'évangéliste saint Marc, à la propagation de la foi chrétienne par le grand apôtre. Cette époque est plus probablement celle de la rédaction définitive du livre des Actes. Saint Luc avait déjà écrit son évangile. D'anciens prologues anonymes, dont le prototype grec remonte au IIIe siècle et peut-être même à la fin du second, en placent la composition en Achaïe. Telle est également l'opinion de saint Jérôme. De fait, tout suggère qu'il a été composé dans un milieu grec, peut-être à Corinthe, sans exclure l'hypothèse de son achèvement à Rome vers 63-64. Saint Luc demeurera un certain temps dans cette ville. Il est nommé parmi ceux au nom desquels saint Paul salue les chrétiens de Colosses et Philémon en des écrits qui datent de sa captivité. Mais il n'est plus mentionné dans l'épître aux Philippiens. Aurait-il déjà quitté Rome ? La chose est d'autant plus vraisemblable que saint Paul est seul lors de sa comparution devant César. Acquitté une première fois, saint Paul fut de nouveau arrêté par la police de Néron, et saint Luc reparaît auprès de lui pendant cette seconde captivité, qui devait aboutir au martyre de l'Apôtre. Sur les dernières années de l'évangéliste nous ne possédons que des traditions incertaines. Des anciens prologues dont nous avons parlé, les uns le font mourir en Béotie, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, les autres en Bithynie, à l'âge de soixante-quatorze ou quatre-vingt-quatre ans, ayant gardé la chasteté dès son enfance.

01/1952

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Gestion

Libérer l'entreprise, ça marche ?

Dans un environnement instable et incertain, exigeant une forte capacité à donner du sens, mobiliser, réagir et s'adapter, les modes d'organisation et de management traditionnels en entreprise ont atteint leurs limites. Plutôt que la défiance, l'autorité et le contrôle comme principes clés, l'entreprise a plus que jamais besoin de faire confiance à " ceux qui font ", les responsabiliser, libérer leurs initiatives et s'appuyer autant que possible sur l'intelligence collective. Plusieurs entreprises se sont déjà engagées dans cette voie et des témoignages existent pour montrer tous les bienfaits de ces expériences. Mais quel crédit leur accorder, surtout quand on sait qu'ils émanent généralement soit de dirigeants qui sont à l'initiative de la transformation de leur entreprise, soit de salariés qui sont le plus souvent choisis pour témoigner ? Sans parler du fait que les entreprises qui ont connu des difficultés ou échoué à mener à bien leur transformation rechignent, bien souvent, à témoigner. Pour réussir à croire ces témoignages, il faudrait pouvoir observer les nouvelles formes d'organisation en action, les questionner et évaluer, d'un point de vue aussi indépendant et objectif que possible, leurs effets réels. Or, force est de constater que peu de travaux ayant adopté cette perspective ont été publiés à ce jour. D'où la question qui reste en suspens et que pose cet ouvrage : libérer l'entreprise, ça marche ? Pour y répondre, 8 études de cas ont été réunies dans cet ouvrage. Ces études sont portées par des disciplines variées : sciences de gestion, psychologie, ergonomie, philosophie. Chacune d'elles concerne une entreprise particulière (parfois deux), dont elle a cherché à comprendre l'origine et les modalités de la transformation ainsi que les effets qu'elle avait eus à travers plusieurs questions : comment la " libération " d'une entreprise impacte le management, son rôle et ses pratiques ? Comment est affectée la vie des collectifs de travail avec des acteurs rendus responsables et autonomes ? Est-ce que les principes de responsabilités et d'autonomie conduisent ces acteurs à réaliser leur travail différemment ? Si oui, est-ce que leurs performances en sont améliorées ? Et quels effets un tel changement a-t-il sur leur santé ? Les entreprises étudiées sont diverses de par leur taille et leurs secteurs d'activité. Cette diversité permettra au lecteur de découvrir différentes façons de mettre en pratique les principes de responsabilisation et d'autonomie. Et de constater que les effets réels que ces principes produisent sont parfois attendus, parfois beaucoup moins. Outre l'envie de partager les résultats de ces études de cas avec le plus grand nombre, l'ambition de cet ouvrage est d'aider les entreprises, les intervenants en entreprise ou encore les chercheurs à définir et expérimenter de nouveaux modes d'organisation compatibles à la fois avec les enjeux socio-économiques actuels, mais aussi avec les aspirations des salariés d'aujourd'hui.

11/2019

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Sports

Quand le Bayern Munich de Franz Beckenbauer et de Gerd Muller dominait l'Europe et le monde. 1972-1976

Avec des footballeurs d'exception comme Franz Beckenbauer, Gerd Muller, Sepp Maier, Uli Hoeness, Paul Breitner, Franz Roth, Hans-Georg Schwarzenbeck, le Bayern Munich domina le football européen au milieu des années 1970 en remportant 3 coupes d'Europe des clubs champions consécutivement en 1974, 1975 et 1976. 6 joueurs de la formation bavaroise constituèrent également l'ossature de la RFA championne d'Europe des nations en 1972 et championne du monde en 1974. Cependant dans la mémoire collective du football européen et français les succès bavarois ne furent pas reconnus à leur juste valeur. Accusée tantôt d'être une équipe chanceuse, défensive, réaliste comme les formations italiennes, uruguayennes et argentines, le Bayern Munich et l'Allemagne de l'Ouest avec son ossature bavaroise commirent le crime de lèse-majesté pour les "idéalistes" et les "romantiques" du football de battre les "magnifiques" Pays-Bas de Johan Cruyff en finale de la coupe du monde le dimanche 7 juillet 1974, et pour les Français de battre l'AS Saint-Etienne en finale de la coupe d'Europe des clubs champions le 12 mai 1976. Le Bayern Munich, une sorte de Wehrmacht à visage humain, aurait imposé son hégémonie en Europe et dans le monde en bâtissant uniquement ses victoires sur les traditionnelles vertus du football allemand : efficacité, puissance physique, qualités mentales. Le Bayern Munich et la RFA auraient par conséquent été efficaces mais sans toutefois être capables de séduire les amateurs du beau jeu. Dans son huitième ouvrage Antoine Camacho remet en cause cette vision caricaturale marquée encore par les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale, les victoires du Bayern Munich et de la RFA ayant eu lieu trente ans après ce conflit terriblement meurtrier. Si les victoires bavaroises et allemandes reposèrent en effet sur les vertus traditionnelles du football allemand, efficacité, puissance physique, qualités mentales, refus de la défaite jusqu'à la dernière seconde de la rencontre, elles reposèrent également sur un football portée sur l'attaque incarnée par le meilleur attaquant de l'histoire du football, Gerd Muller, ainsi que des qualités techniques et une intelligence tactique incarnée par le meilleur football allemand de l'histoire, Franz Beckenbauer. Le Bayern Munich de Franz Beckenbauer et de Gerd Muller fut la synthèse réussie de l'Internazionale d'Helenio Herrera et du tout à l'attaque de Moenchengladbach. En équipe nationale la RFA avec l'ossature bavaroise disputa entre 1970 et 1976 des matchs beaucoup plus spectaculaires que les Pays-Bas de Johan Cruyff (qui brilla surtout face à des équipes sud-américaines au creux de la vague dans les années 1970), le RFA-Angleterre et le RFA-Italie lors de la coupe du monde 1970 au Mexique, Angleterre-RFA et RFA-URSS au cours du Championnat d'Europe 1972, RFA-Suède la meilleure rencontre de la coupe du monde 1974, Yougoslavie-RFA et Tchécoslovaquie-RFA au cours du championnat d'Europe 1976.

11/2018

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Littérature française

Sonia, marin-pécheur. Inspiré d'une histoire vraie

L'histoire vécue, la vie de la 1ère femme marin-pêcheur de France. Je ne me reconnais plus. Est-ce à moi, ce visage tanné ? Ces mains gonflées qui couraient autrefois, légères, sur le piano ? Ce bleu de marin, ces bottes, ces cheveux courts ? La femme d'antan a disparu. Une autre est née, sculptée par l'océan. A haler les funes, j'ai des épaules trapues. A épouser le roulis, des reins musclés et douloureux. Quand je rentre auprès de mes enfants, suis-je autre chose qu'un marin harassé, pressé d'oublier, dans un sommeil rapide, un travail épuisant ? Pourtant, grâce à moi, ils ne manquent de rien. Durant mon absence, une femme de confiance veille sur eux. Je leur assure honnêtement, virilement, la subsistance qu'ils ne peuvent plus attendre que de moi. Qu'importent mes transformations inévitables, celles de mon foyer ! Le résultat est encourageant. Et ce métier m'a tant donné ! A l'échelle de l'océan, les soucis terrestres semblent amoindris ; j'ai compris la valeur de la contemplation, le pouvoir de la volonté de l'esprit sur la matière, la précarité de notre condition humaine. Mais pour étancher cette soif de pureté que seuls nous procurent les horizons infinis ou les cimes, que de souffrances, que de révoltes ! Moquée des marins qui méprisent ma faiblesse physique, oubliée de mes amies qui prennent mon métier pour une déchéance, je me sens de plus en plus incomprise, de plus en plus " engagée " dans l'expérience enivrante de la mer. Enivrante et souvent pathétique. Sonia est née à Saigon, d'un père russe issu d'une famille de grande noblesse dépouillée et ruinée par l'arrivée des révolutionnaires. Mariée à un officier de marine décédé, elle aboutit à Royan. Sonia avait deux buts dans la vie : récupérer les terres de sa famille (encore sous le régime communiste ! ) et sa passion pour la mer qui lui fit lutter pour que les femmes puissent naviguer avec les mêmes droits que les hommes, chose impossible en France à cause de la loi Colbert dans les années 60. C'est cette dernière volonté qui lui vaut de figurer parmi les personnages importants de Royan. Douée d'un tempérament à la Russe, d'une solide constitution et d'une remarquable intelligence ainsi que d'une grande culture, elle avait ainsi tous les atouts qui lui permirent de réussir. Son but était que les femmes puissent bénéficier des mêmes droits que les hommes sur un bateau c'est-à-dire d'être légalement inscrites sur le rôle d'équipage, ce qui leur apporterait salaire, sécurité sociale et retraite au même titre qu'eux. Elle finit par vaincre à elle seule et à surmonter tous les obstacles en utilisant un biais que personne n'anticipa. Elle obtint de se faire légalement inscrire non comme marin mais comme mécanicien de la marine. Elle pouvait alors être inscrite sur le rôle d'équipage. Colbert était vaincu !

02/2021

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Analyse

Power BI Desktop. Coffret en 2 volumes : Découvrir, explorer et approfondir, 2e édition

Deux livres pour vous permettre de découvrir, explorer puis approfondir vos connaissances dans l'analyse de données et le reporting avec Power BI Desktop. Power BI Desktop - De l'analyse de données au reporting (2e édition) La Business Intelligence (BI) est née d'une exigence de plus en plus pressante : la capacité à analyser un volume de données de plus en plus important - parfois aux limites de ce que peut supporter un tableur - et une lecture optimisée des indicateurs et des informations. Autrefois encadré par des couches intermédiaires et des acteurs souvent informaticiens, c'est aujourd'hui, avec Power BI Desktop de Microsoft, l'ère de la BI en libre-service qui s'ouvre : un accès direct aux sources de données, avec ce que cela exige d'attention, un outil capable de brasser des volumes d'informations bien au-delà d'Excel, et de les restituer sous une forme visuelle claire et efficace. Ce livre sur Power BI Desktop est destiné à l'utilisateur d'Excel qui souhaite pousser l'analyse de données dans un environnement familier, comme au spécialiste des bases de données qui veut en exploiter les ressources et diffuser l'information. Né de l'expérience de Microsoft dans le domaine des bases de données, dans la continuité d'Excel et de ses compléments (Power Query, Power Pivot), Power BI Desktop est un outil complet de préparation des données et de leur exploitation (qui repose sur le langage DAX) grâce aux langages M. Toutes les étapes nécessaires à l'élaboration d'un reporting efficace sont abordées : de la connexion aux données et de leur préparation, phase préliminaire de première importance, à l'analyse du besoin qui détermine de manière très concrète la construction du rapport ; de la maîtrise de l'éventail des visuels et de leurs interactions à une approche résolument pragmatique et immédiatement utile du langage essentiel DAX ; et jusqu'à la diffusion du rapport, l'ouvrage dévoile et structure les ressources de l'outil Power BI Desktop pour en faire un révélateur de vos données. L'approche est à la fois méticuleuse, car chaque étape du parcours est riche de multiples possibilités, et pédagogique, avec la volonté de souligner un cheminement clair vers la construction d'un rapport ou tableau de bord efficace. Ce livre couvre différents scénarios de connexion à vos sources de données (fichier Excel, base de données, dossiers...), il vous permettra d'acquérir les bons réflexes lors du travail de préparation des données, notamment en fonction de la source, mais aussi de découvrir la facilité de sa mise en oeuvre ; il vous guidera pour apprendre à choisir le bon visuel pour faire passer la bonne information et éviter la surcharge ; vous comprendrez les ressorts fondamentaux du calcul dans Power BI pour construire vos indicateurs. En définitive, l'objectif est que vous puissiez prendre plaisir à découvrir et continuer d'explorer cet outil conçu pour vous permettre d'éclairer d'une lumière nouvelle l'information dont vous dispos

09/2021

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Religion

Le Sens Mystique de l'Apocalypse

L'Apocalypse est le dernier ouvrage du Nouveau Testament et donc de la Bible. Il ne faut pas se laisser intimider par le titre de ce "? commentaire textuel d'après la tradition de Pères de l'Eglise ? ". L'auteur de l'Apocalypse est saint Jean. Dom de Monléon a publié cette étude en 1984. Elle a déjà été rééditée en 1996. Le mot "? mystique ? " évoque naturellement le mystère de la religion, mais aussi celui de l'âme de chacun et l'auteur affirme dans ses premières lignes que son travail très minutieux et très précis n'a d'autre ambition que d'être un livre de lecture spirituelle. "? Il s'adresse, écrit-il, non aux doctes, mais aux simples, et se propose en suivant le fil du récit de saint Jean, de leur parler de Dieu, de Jésus-Christ, des combats que doit soutenir l'Eglise militante - et chacun de nous avec elle - pour entrer un jour dans la gloire de l'Eglise triomphante. ? " Composé d'une manière très pédagogique, le commentaire est précédé des versets de saint Jean. Excellente explication d'un texte qui retrace, dans une grande fresque symbolique, lyrique, poétique, les agressions permanentes de l'Enfer contre l'oeuvre de Dieu. Ouvrage qui indique comment déjouer les pièges de ces esprits mauvais qui ne cessent de dresser obstacles et barrages sur les voies du salut. Extraordinaires visions de saint Jean dont le savant bénédictin décrypte minutieusement le sens profond ! Il s'agit de mettre ou de remettre les âmes sur le chemin de la vie éternelle dont il nous entrouvre la porte sainte : invitation à l'apparition de l'Agneau, à découvrir la cour céleste et sa liturgie, à comprendre le sens des symboles, les anges qui sonnent de la trompette, la "? Grande Courtisane ? ", les pierres précieuses qui peuvent représenter Dieu, les effusions des sept coupes, le châtiment de Babylone. Dans le mystère de l'Eglise, voici la victoire du Christ sur l'Antéchrist et l'éternel châtiment du démon avant d'apercevoir la gloire de la Cité sainte et d'approcher de la vision béatifique, récompense éternelle des âmes purifiées, dans l'atmosphère de la charité qui est celle du Ciel, alors que la haine est celle de l'Enfer. Texte magnifique invitant à la contemplation de l'Agneau et à rencontrer "? la femme revêtue du soleil ? ". Certes, il existe des menaces dans ce livre de saint Jean "? pour faire sortir les hommes de leur incroyable engourdissement ? ", mais le Fils de Dieu n'a cessé de tenter de faire comprendre aux hommes, trop souvent rétifs, qu'il veut que le dernier mot ne soit pas à la Justice, mais à l'Amour. Appel du Christ à l'intelligence et à la générosité des âmes pour qu'elles estiment le prix de sa Passion qui a racheté la faute d'Adam, appel à prendre la voie amoureuse du salut, ce chemin de lumière qui mène à la Jérusalem céleste.

12/1996

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Musique, danse

Une certaine idée de la musique. Le concours de Genève (1939-2014)

C’est en 1939, au seuil d’un second conflit cruel qui bouleversera le monde, que le défi d’excellence des initiateurs du Concours de Genève voit le jour. Depuis, il perdure avec la même conviction, grâce aux choix quelquefois difficiles, voire délicats, mais finalement toujours adéquats qui ont été faits. Le Concours s’est voulu international dès sa création, une épreuve sans frontière, accessible à tous les jeunes musiciens de talent sans autres critères que l’excellence dans l’interprétation musicale. Les troubles engendrés par la guerre en ont quelques fois décidé autrement. Toutefois, les objectifs rigoureux, dont l’ambition a façonné cette épreuve prestigieuse, ont été préservés. La volonté des fondateurs est toujours et encore respectée. L’histoire du Concours de Genève se révèle passionnante, avec ses interrogations existentielles, son questionnement récurrent sur la manière la plus adéquate de gérer et conserver ce rendez-vous musical annuel, ses décisions stratégiques, souvent difficiles à prendre, pour maintenir l’accessibilité la plus large possible aux candidats du monde entier, alors que les effets des conflits internationaux s’invitaient souvent pour perturber cet idéal. La situation immanquablement privilégiée de Genève et l’attachement de sa population et de ses autorités à la musique vont permettre aux Conseils et aux directions successives du Concours, en particulier, de résoudre les difficultés les plus diverses. Pour raconter le Concours de Genève et faire revivre le chemin parcouru, Marie Duchêne-Thégarid a su s’immerger, avec intelligence, bienveillance, passion et une curiosité séduisante, dans ses archives. Inspirée notamment par une lecture très attentive des procès-verbaux des séances du Conseil, Marie Duchêne-Thégarid rend avec nuance les implications de cette symbiose économico-culturelle que le Concours devra reconstruire chaque année pour perdurer et se développer. En sollicitant la mémoire de nombreuses personnalités, dont les récits illustrent à souhait les raisons qui ont motivé les orientations, pas toujours bien comprises, des dirigeants du Concours, Marie Duchêne-Thégarid nous livre un récit captivant. Les chapitres, dont les titres et entractes jalonnent les principales étapes, sont conçus d’une manière habile, laissant au lecteur une certaine liberté de décider l’ordre dans lequel il souhaite les lire. Marie Duchêne-Thégarid s’est immergée avec le talent et l’enthousiasme attendus dans l’environnement à la fois local et international du Concours de Genève. Elle décrit fidèlement cette merveilleuse réussite couronnée par un cortège prestigieux de lauréats et la renommée des personnalités qui ont composé les jurys au fil du temps. Le parcours académique de Marie Duchêne-Thégarid est en parfaite adéquation avec la mission que le Concours de Genève lui a confiée. Cette musicologue renommée, agrégée en lettres modernes, est titulaire du prix d'Histoire de la musique du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dans la classe de Rémy Campos, lui-même responsable de la recherche à la Haute École de Musique de Genève. Christine Sayegh Présidente du Concours de Genève

11/2014

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Littérature française

Dîner de gala. L'étonnante aventure des Brigands Justiciers et de l'Empire du Milieu

Ce livre raconte les aventures, dans la première moitié du XXe siècle, de la cohorte des Bandits Justiciers, autrement appelés Redresseurs de Torts ou Brigands Rouges : ainsi nomme-t-on l’Armée des communistes chinois qui triomphera en 1949, après de longs et coûteux combats. Leur chef est un fils de paysans du Hunan, destiné à régner sans partage sur le Parti puis sur la Chine. Quand le récit commence, le pays est déchiré par la guerre civile. Les puissances étrangères – France, Angleterre…, mais surtout l’envahisseur japonais – se disputent les dépouilles de l’Empire, tandis que le Kuomintang de Tchang Kaï-Chek tente de prendre le pouvoir, luttant à la fois contre les étrangers et contre ses rivaux communistes. Mao s’impose d’abord dans un petit fief reculé des montagnes. Il construit patiemment l’Armée Rouge avec quelques comparses et, tout en combattant les Japonais, parvient à repousser quatre campagnes successives de Tchang Kaï-Chek. La cinquième campagne sera terrible : le Kuomintang engage un million d’hommes, et l’Armée Rouge doit fuir, harcelée par les nationalistes et par les habitants des régions traversées, minée par des rivalités intérieures. La Longue Marche, d’octobre 1934 à octobre 1935, voit le corps d’armée dirigé par Mao perdre près de cent mille hommes sur cent trente, avant de trouver refuge dans une zone communiste stable. Ce désastre sera plus tard transformé par le Président-poète en triomphe légendaire. Mao, qui a appris des Soviétiques la pratique des purges, assoit son emprise sur le Parti. En 1949, il proclame l’avènement de la République populaire de Chine. Viendront ensuite les épisodes terribles des Cent Fleurs, du Grand Bond en avant et de la Révolution Culturelle... Cette épopée cruelle et picaresque nous est racontée sous la forme d’un récit d’aventures à la façon de Au bord de l’eau. Les personnages ont nom Tête-de-Fouine, Petit-Chien dit Rouge- Vertu, Liu-Gros-Nez, le Mandarin-Versatile, le Dragon- Borgne, l’Ours-Téméraire ou Deuxième-Couteau. Le ton, plein d’ironie narquoise, n’est pas celui du récit historique, bien que l’auteur s’appuie sur une documentation extraordinairement précise, jusque dans le moindre détail de la vie quotidienne de ces combattants légendaires : il n’y manque pas une sandale à semelle de paille ni une écuelle de porc au piment. Le récit est à la fois pétillant d’humour et nourri d’une quantité d’anecdotes souvent affreuses ("La Révolution n’est pas un dîner de gala", faisait observer le grand Timonier). Philippe Videlier confirme, avec ce livre, l’invention d’un genre : le conte historique, genre qu’il avait déjà expérimenté dans ses ouvrages précédents. Le résultat est saisissant d’intelligence, et l’humour grinçant qui baigne le texte replace l’atrocité des faits dans le grand manège de l’histoire des hommes, avec sa musique lancinante.

09/2012

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Religion

Y a-t-il des Africains au ciel ? Essai d'eschatologie afro-kame

Un Africain authentique est un être éternel. Il vit dans l'espoir d'une rencontre réelle avec les nombreux morts de sa famille (grands pères, tantes, etc) qu'il ira retrouver dans l'au-delà et, par la suite, avec d'autres membres défunts de la communauté nègre dont il est issu. Il ne pense pas spontanément à une représentation du ciel qui structure l'imaginaire de bon nombre de personnes qui fréquentent les rues subsahariennes et les églises. Il serait un non sens de l'inviter à adorer la "Très Sainte Vierge Marie" à l'occasion d'un deuil. Une action de louange en ce sens n'est pas à l'ordre du jour comme en témoignent certaines familles africaines éprouvées et parfois révoltées. Au vu de ce qui précède, notre approche eschatologique afro-kame est un effort de recadrage et une invitation à prendre la mesure de l'enjeu de l'Eternité. Celle-ci est, dans une large mesure, un au-delà de la vie. Elle permet de comprendre que le muntu est un être destinal. Il ne lui suffit pas de faire du bien, de pratiquer la justice. Il lui importe également d'assumer sa vocation destinale, où le sens se définit au-delà de l'histoire. Ainsi perçue, l'idée d'Eternité donne un ultime sens à la vie d'ici-bas. La vie du muntu se joue sur la terre. Mais elle a une dimension de destinée divine qui ne l'arrache pas à ses tâches sociales. Ce n'est pas pour rien que l'Afrique des profondeurs attire l'attention de l'humanité sur le sens de l'Eternité. Il y a un temps fondamental dans lequel nous rendrons compte à l'Absolu de nos attitudes face à la vie, à la terre, aux humains et à l'au-delà. Il nous faut reconnaître l'esprit de Dieu dans notre intelligence des réalités humaines. Ce n'est pas une idée bête. Ce n'est pas un discours insensé, mais, dirait-on sous d'autres cieux, "un existential possible de notre être" . Et un élément constitutif et primordial de l'imaginaire des sociétés humaines, le lieu même où l'on apprend à l'homme qu'il ne peut s'épuiser dans sa dimension spacio-temporelle. L'imaginaire d'un peuple fait partie de ce qui donne sens à la vie. Il est celui de ses traditions ancestrales, faite de mythes, de contes, de proverbes, de devinettes, de généalogies, etc. Il est aussi celui de ses rêves, de ses confidences, de sa sensibilité, de ses émotions, de ses affects... , de toutes ces histoires qu'on nous impose ou nous raconte et dont nous faisons nous-mêmes le récit. Les grands peuples ont toujours su se composer de ce mythe fondateur, se construire une origine, l'inventer et décider de s'engager à correspondre à ses exigences.

05/2011

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Critique littéraire

Ecrire l'Encyclopédie. Diderot : de l'usage des dictionnaires à la grammaire philosophique

Ecrire l' " Encyclopédie " : c'est à Diderot maître d'œuvre du Dictionnaire raisonné, éditeur, nomenclateur, rédacteur, que cet ouvrage est consacré. Rien n'est plus aride, en apparence, que le labeur du dictionnariste. Diderot, pourtant, fit de l'Encyclopédie un extraordinaire atelier d'écrivain. S'il y composa nombre de " belles pages ", souvent ignorées aujourd'hui, c'est qu'il trouva là l'occasion d'expérimenter son " faire ", par l'usage de tous les modes, de toutes les variétés d'écriture au sein d'une forme éminemment contrainte : l'article de dictionnaire. Atelier d'écrivain, le dictionnaire des sciences et des arts fut aussi un dictionnaire de langue commune, incluant " l'étude des mots " dans le cercle des connaissances. Ce champ, vaste mais peu exploré, de la " Grammaire ", c'est-à-dire de la définition des mots courants (tels " fortuit ", " fraîcheur " ou " innocence "), est ici analysé. Diderot en effet fit œuvre de lexicographe pour l'Encyclopédie, mais à sa manière : ne se bornant pas à enregistrer l'usage mais le soumettant à la critique, il entendait à la fois transmettre une langue et " changer la façon commune de penser ". Ce fut sa grammaire philosophique : analysant les acceptions en sémanticien, interpellant les préjugés latents en matérialiste, ou rêvant sur les idées accessoires des signes en poète, l'écrivain s'y confronta à la définition du matériau même de son art, les mots de la langue. L'entreprise de Diderot ne prend tout son sens que replacée dans la problématique des dictionnaires de son temps : cette étude retrace, de Furetière à sa conflictuelle descendance (le Basnage huguenot et le Trévoux de la contre-Réforme), le développement d'une forme alors neuve de recueils alphabétiques de savoirs, les " Dictionnaires universels " dans l'histoire desquels est inscrite l'Encyclopédie et, avant elle, laCyclopaedia de Chambers. La comparaison de l'Encyclopédie avec la Cyclopaedia et le Trévoux démontre l'existence d'un véritable matériau lexicographique européen. Cette confrontation, qui intéresse l'histoire des idées, permet de percevoir bien des enjeux opposant, sur le terrain commun du dictionnaire, des visions du monde parfois antithétiques. Le Trévoux notamment, réputé dictionnaire des jésuites, apparaît comme un inséparable outil de travail sur la critique duquel s'est bâtie une bonne part de l'Encyclopédie, et d'où dérive en particulier la souveraine ironie lexicographique de Diderot : le dialogue secret qu'il mena avec le Trévoux, dont les articles servirent souvent de canevas aux siens, est un des plus suivis de la polyphonie encyclopédique. A partir des contraintes du " genre " dictionnaire, on voit ainsi naître les démarches d'écriture qui gouvernent le développement de l'intelligence philosophique de Diderot et surgir nombre des vastes questionnements qui animent le reste de son œuvre. On voit aussi se dessiner des perspectives surprenantes sur les destinataires du discours encyclopédique, dont le co-éditeur d'Alembert, et surtout l'ami perdu, J J Rousseau. Dans ce travail de " forçat ", écrire l'Encyclopédie, Diderot a clairement engagé le plus profond de son art et de sa pensée.

01/1999

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Moyen Age

Les Reines maudites Tome 2 : Anne Boleyn. L'obsession d'un roi

Seuls comptaient pour Anne le pouvoir, la future dynastie qu'elle allait engendrer et la réforme religieuse. L'union charnelle n'avait été qu'un moyen de parvenir à ses fins et maintenant tout cela se trouvait à sa portée. Elle s'était offerte à Henri ; ils avaient peut-être même conçu le fils qui comblerait toutes leurs attentes. Auquel cas, son triomphe fleurissait déjà en elle. Au printemps 1522, la jeune Anne Boleyn rentre de France et se fait remarquer à la cour du roi Henri VIII par son esprit et son charme. Fougueux, il est prêt à tout pour posséder celle qui incarne à ses yeux la perfection et va jusqu'à répudier la reine, Catherine d'Aragon. Après avoir perdu l'homme qu'elle aimait, Anne n'apprécie guère les avances de Henri, à qui elle ne pourra jamais offrir son coeur. Mais, portée par son ambition, elle cède au roi, tout en refusant avec ruse le statut de simple maîtresse. Elle se lance alors dans un jeu dangereux pour monter sur le trône, sans se douter qu'elle court à sa perte... L'autrice et historienne de renom, Alison Weir, livre ici le deuxième volume d'une série de six romans fascinants sur les épouses de Henri VIII, les reines maudites. Une véritable plongée en eaux sombres aux côtés d'Anne Boleyn, l'épouse la plus célèbre du roi Henri VIII. Celle qui lui inspira une folle passion et fit basculer le destin de l'Angleterre. Un incontournable pour les fans de Philippa Gregory et Elizabeth Chadwick. "Alison Weir explore les différentes influences autour d'Anne et ses motivations, créant ainsi le portrait aux multiples facettes d'une femme ambitieuse, cédant à contrecoeur aux avances du roi Henri et cherchant ensuite désespérément à protéger sa fille Elisabeth. Ceux qui connaissent déjà l'histoire d'Anne Boleyn découvriront de nouveaux aspects de sa vie dans ce roman à la vision novatrice, impeccablement documenté et très convaincant. " The Times " Anne Boleyn, deuxième roman de la série des Reines maudites, dresse le portrait inoubliable d'une femme ambitieuse dont le destin est bien connu, mais dont personne n'a vraiment sondé les motivations profondes. Les lecteurs de Philippa Gregory et d'Elizabeth Chadwick se régaleront". The Telegraph "Anne Boleyn, sous la plume d'Alison Weir, est une idéaliste d'une grande intelligence, victime de son ambition... Ce roman truffé de détails et reposant sur de solides recherches, présente le portrait complexe d'une femme hautement fascinante". Elizabeth Fremantle "Anne Boleyn telle que vous ne l'avez jamais vue. Un roman qui se lit d'une traite". Tracy Borman "Alison Weir donne vie à l'Histoire comme personne d'autre". Barbara Erskine " Le roman d'Alison Weir fourmille de détails qui apportent un éclairage nouveau sur la véritable nature de la mystérieuse Anne Boleyn... Une lecture captivante. " Sarah Gristwood

09/2023

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Comédie romantique et humorist

People we meet on vacation

Deux meilleurs amis. Dix road trips. Une dernière chance de tomber amoureux. Poppy et Alex n'ont absolument rien en commun. Il est grand, calme et aime rester chez lui avec un bon livre. Elle est petite, grande gueule, mordue de fêtes et de voyage. Pourtant, ils sont les meilleurs amis du monde. Depuis dix ans, chaque été, ils se donnent rendez-vous pour une semaine de vacances ensemble. Jusqu'à il y a deux ans, quand ils ont tout gâché... Coincée dans son train-train quotidien, Poppy ne rêve que d'une chose : retrouver son ami et leur traditionnel road trip estival. Lorsqu'Alex accepte de repartir avec elle, Poppy sait que c'est sa dernière chance de tout arranger entre eux. Mais après deux ans de silence, peuvent-ils vraiment faire comme si rien ne s'était passé ? La nouvelle reine de la comédie romantique revient avec un roman pétillant, qui vous laissera une douce impression de chaleur et de nostalgie, comme au retour des meilleures vacances. Le phénomène TikTok enfin traduit en France et bientôt adapté au cinéma ! " La force de People We Meet On Vacation réside dans l'humour des dialogues, l'intelligence des observations que le roman dresse sur la vie et dans la justesse des personnages. la fois drôles, maladroits et attachants, ils valent vraiment le détour. " The Wall Street Journal "L'autrice nous offre dans ce nouveau roman des dialogues pétillants, souvent à mourir de rire, en particulier les conversations entre Poppy et Alex. Le résultat final est un charmant hommage aux comédies romantiques classiques, qui apporte tout de même sa propre touche d'originalité. Une version moderne et réussie de Quand Harry rencontre Sally, qui coche toutes les cases du genre". Kirkus Reviews "J'ai absolument adoré cette comédie romantique des plus parfaites ! Emily Henry pourrait vraiment être la Nora Ephron de notre génération. Un page turner subtil et chaleureux". Sophie Cousens " Le talent d'Emily Henry pour créer une ambiance et des personnages attachants brille ici de mille feux. Un choix judicieux pour les lecteurs à la recherche de vacances d'été par procuration. " Publishers Weekly " Emily Henry est particulièrement douée pour l'écriture des dialogues. Le badinage entre Poppy et Alex est si naturel, dynamique et drôle que Shonda Rhimes elle-même en serait admirative. " The Associated Press "People We Meet On Vacation est une comédie romantique chargée de tension sexuelle, qui fait monter doucement la température. Alex et Poppy m'ont conquise, j'ai adoré voyager avec eux aux quatre coins du monde". Beth O'Leary "Une échappée drôle, tendre et sincère, que l'on aimerait faire durer toute la vie". Jodi Picoult " La nouvelle reine de la comédie romantique, Emily Henry, revient avec un roman pétillant, qui vous laissera une douce impression de chaleur et de nostalgie, comme au retour des meilleures vacances. " Lausanne Cités

06/2024

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Moyen Age

Les Reines maudites Tome 1 : Catherine d'Aragon. La Première Reine

Dieu avait enfin exaucé ses prières. Ce magnifique jeune homme voulait faire d'elle son épouse et la mère de ses héritiers. Ceux qui l'avaient méprisée, humiliée, devraient désormais s'incliner devant elle. Elle essaya de ne pas se réjouir à cette idée, mais elle n'était pas une sainte. Ses années de misère étaient définitivement révolues, elle serait bientôt la femme du roi le plus riche qui ait jamais régné en Angleterre. Catherine d'Aragon n'a que seize ans lorsqu'elle quitte à tout jamais son Espagne natale. Promise au prince Arthur, son destin est tout tracé : elle sera reine d'Angleterre. Lorsque la mort réclame prématurément son nouvel époux, cette belle destinée vole en éclats. Délaissée, trahie par ceux qui étaient censés la protéger, Catherine ne doit sa survie qu'à sa foi et sa détermination. Sa témérité est récompensée lorsqu'elle monte enfin sur le trône en épousant le beau Henri VIII, le jeune frère d'Arthur. Mais au fil des années, leur bonheur se délite peu à peu. Quand leur union, et la nation tout entière, sont menacées, Catherine décide qu'elle ne se laissera pas remplacer sans livrer bataille. L'autrice et historienne de renom, Alison Weir, livre ici le premier volume d'une série de six romans fascinants sur les épouses de Henri VIII, les reines maudites. Une réelle immersion aux côtés de Catherine d'Aragon, dépeignant son extraordinaire force de caractère et son intelligence. Un incontournable pour les fans de Philippa Gregory, Elizabeth Chadwick et C. W. Gortner. " L'autrice admire clairement son héroïne et lui rend hommage dans ce récit soigneusement documenté". The Times "Alison Weir a un talent inégalé pour donner vie à une époque, grâce à une myriade de détails. " The Guardian " Cet excellent roman retrace l'ascension et la chute de la première épouse de Henri VIII. Des descriptions d'une précision époustouflante, qui permettent au lecteur d'être transporté dans l'Angleterre des Tudors. " The Sun " Ce roman offre un aperçu fascinant de la vie intime de Catherine d'Aragon, au-delà des pernicieuses intrigues politiques de la Cour des Tudors. Alison Weir nous livre un portrait édifiant et captivant de celle qui fut la vraie reine d'Angleterre. " Historical Novels Review " Alison Weir prouve de nouveau son talent pour l'écriture de scènes dramatiques, dépeintes avec un sens aigu du détail, donnant au lecteur l'impression d'y assister en personne... Un roman remarquable, le premier d'une série qui n'a pas fini de réjouir les amoureux des Tudors". Booklist " Une oeuvre qui jette un éclairage nouveau sur un personnage infiniment fascinant, tout en maintenant un élan de fraîcheur et de vie. " Charles Spencer " Ce portrait passionnant casse de nombreux mythes sur la première épouse de Henri VIII, cette femme qui a tant souffert. Loin d'être uniquement une victime du destin, elle apparaît comme une héroïne charismatique, indomptable et courageuse. " Tracy Borman

06/2023

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Religion

Teilhard de Chardin, théologien malgré lui

Pierre Teilhard de Chardin a abordé le livre de la Genèse, en ayant bien à l'esprit son objectif de réconcilier sa foi chrétienne avec son engagement pour la science. Sa lecture de la Bible se fait donc, en pensant au public qui, comme lui, fier des découvertes scientifiques, lit au premier degré, avec l'état d'esprit scientifique, en étant, de ce fait, peu enclin à la lecture symbolique. Or, justement, la Genèse, lorsqu'elle traite du début de la création, a un fort caractère symbolique. Il va donc traverser ces chapitres successifs en contestant une lecture littéraliste, en traduisant chaque personnage, chaque lieu, chaque action, dans une lecture symbolique, significative de ses grandes perspectives. Le nouveau scénario qu'il présente, suite à sa lecture, va donc, non seulement être fidèle à un sens symbolique du texte, mais être compatible avec une compréhension scientifique du monde. L'Ecriture Sainte sera respectée, pour tout ce qui n'est pas d'ordre scientifique, mais donnera, dans son actualisation, une image scientifiquement crédible de l'indicible, de l'au­delà. Cette réinterprétation de la Genèse, qui touchera à la Création du Monde, au Paradis terrestre, à Adam et Eve, à la création de l'âme humaine sera suivie d'un résumé de sa vision du Péché Originel et du sens de la Croix, avec le même état d'esprit. On porte donc à son crédit la vision globale chrétienne de l'interprétation actualisée de certaines parties critiques de l'Ecriture Sainte, qu'il estime compatible avec la Science de son époque, ce qui régénère la motivation des chrétiens qui croient en la Science, et aspirent à une foi "intelligente et intelligible", à leur époque. Il doit être dit que certaines de ces notions étaient déjà établies et connues, mais peu diffusées dans le peuple chrétien : 1°) : La nécessité divine de la création de l'Univers, du monde et de l'homme, dans le cadre de l'Evolution, 2°) La création de l'humain par évolution des espèces animales, en plusieurs espèces terrestres, par le franchissement de seuils progressivement, 3°) Le don de l'âme humaine par Dieu, au fur et à mesure de la croissance individuelle, et non dès la conception, 4°) L'intégration de la mort physique dans le processus de tous les vivants, la mort de l'âme étant, de son côté, liée au comportement de chacun, 5°) Le Péché des origines étant reconnu, mais le Péché Originel n'étant pas transmis automatiquement de génération en génération. Cette approche de lire la religion chrétienne comme compatible avec la Science, n'est pas, même aujourd'hui, du goût de tout le monde, même chez des chrétiens. C'est une raison pour l'examiner de plus près.

01/2019

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Religion

Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège

Le Vatican a toujours été un acteur des relations internationales - mais un acteur des plus singuliers. Ainsi, en 1935, à un ministre qui lui suggérait d'assouplir sa politique envers l'Eglise, Staline aurait répondu, péremptoire et méprisant : "Le Vatican ? Combien de divisions ?" Quatre-vingts ans plus tard, toujours pourvu de ses seuls gardes suisses, le Vatican continue cependant d'affirmer son influence, occupant la scène médiatique, sollicitant les intelligences de tous horizons, sur le mode spéculatif comme sur le mode polémique, mobilisant toujours les arts et, surtout, excitant plus que jamais la curiosité du monde entier. En mars et avril derniers, la renonciation de Benoît XVI et l'élection du pape François, premier pontife jésuite et non européen, n'ont été que le dernier épisode pour le moins inattendu d'une histoire mouvementée, souvent tramée dans le secret. Ce dictionnaire nous fait entrer dans un monde à part, avec ses codes, ses institutions, ses personnages, ses usages, sa geste, ses grandes aventures et ses petites misères. Le Vatican est tout à la fois récent (il n'apparaît qu'en 1870 et n'est reconnu comme Etat souverain qu'en 1929) et séculaire (il est fondé, au sens propre comme au sens figuré, sur le tombeau de l'apôtre Pierre, compagnon du Christ) ; petit (44 ha) et immense (son rayonnement est planétaire) ; réservé à quelques privilégiés (seulement 3 000 personnes y travaillent) et la patrie spirituelle de foules innombrables (plus d'un milliard de fidèles) ; solennel (les cérémonies les plus grandioses y sont célébrées) et prosaïque (on y fait la cuisine, on y entretient plusieurs dizaines de voitures, on y regarde le Calcio) ; un foyer d'héroïsme (la plupart des papes qui y ont résidé ont été béatifiés) et un nid d'intrigues dont certaines, impliquant les officines italiennes les plus douteuses, ont défrayé la chronique. Bref, un univers à la fois trouble et lumineux, exemplaire et inquiétant. L'ouvrage traite du Vatican sous ses aspects historiques, politiques, artistiques, mais aussi financiers, sociologiques et institutionnels. Il explore ses rouages internes, relatifs notamment au fonctionnement des conclaves, analyse ses relations avec les autres Etats, évoque son influence dans le monde, ses forces, ses faiblesses et ses erreurs... Il aborde des questions très diverses comme celles des codes vestimentaires des papes, de leur alimentation, de la vie quotidienne au sein de cet Etat, du rôle de chacun de ses protagonistes, des employés aux cardinaux, sans oublier celle des femmes dans les structures de la curie romaine. Ce dictionnaire a été conçu, sous la direction de Christophe Dickès, par une équipe de quarante-six auteurs de sept nationalités différentes (France, Italie, Espagne, Portugal, Etats-Unis, Pologne, Suisse), représentative d'une nouvelle génération d'historiens vaticanistes.

10/2013

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Pléiades

Oeuvres

Ils ne sont pas légion, les écrivains auteurs d'un livre devenu plus célèbre qu'eux, si célèbre, à vrai dire, qu'il rayonne bien au-delà du cercle de ses lecteurs et touche des personnes qui, sans jamais l'avoir ouvert, en connaissent la trame et en utilisent les mots-clefs. De ce club fermé d'écrivains George Orwell est, aux côtés de Swift (qu'il a lu de près), un membre éminent. Le regard porté sur son oeuvre en a été profondément modifié. Ses deux derniers romans, La Ferme des animaux et plus encore Mil neuf cent quatre-vingt-quatre, ont en quelque sorte requalifié ses écrits antérieurs, hissant leur auteur au rang de classique anglais du XXe siècle, sans pour autant mettre fi n aux débats : l'éventail des jugements portés sur Orwell demeure grand ouvert, et il va du dédain à l'idolâtrie. Sans tomber dans aucune de ces extrémités, il faut reconnaître la cohérence de l'oeuvre, tout entière fondée sur une ambition : "faire de l'écriture politique un art véritable". "Un homme à la colère généreuse", "une intelligence libre", "le genre que haïssent également toutes les orthodoxies malodorantes qui s'affrontent aujourd'hui pour la possession de nos âmes" : ces traits empruntés à son portrait de Dickens dessinent l'autoportrait d'Orwell. Dans ses articles, ses essais, ses récits-reportages, ses romans mêmes, celui-ci fait partager ses convictions et ses refus. Ses écrits se nourrissent de ses engagements personnels, de sa démission d'un poste de fonctionnaire de la Police impériale des Indes (En Birmanie), de son intérêt pour la condition des indigents des deux côtés de la Manche (Dans la dèche à Paris et à Londres) ou pour le sort des mineurs du Yorkshire (Wigan Pier au bout du chemin), de son séjour dans l'Espagne en guerre (Hommage à la Catalogne) et de sa guérilla incessante contre les mensonges et les crimes staliniens. Mais ce sont donc ses deux derniers romans qui ont fait sa gloire ; l'allégorie animalière et la dystopie déguisée en farce tragique forment une sorte de diptyque dont la cible est la barbarie du totalitarisme. Il reste que Mil neuf cent quatre-vingt-quatre occupe une place à part parmi les dystopies, si tant est que le livre ait réellement à voir avec ce genre. C'est que la puissance des scènes et des images inventées par Orwell demeure sans égale, qu'il s'agisse de l'affiche géante du Grand Frère, de l'oeil toujours ouvert du télécran, des minutes de Haine, et surtout, et avant toute chose, de cette langue, le néoparle (newspeak), créée pour éradiquer les pensées "hérétiques", autant dire toute pensée. Elle est véritablement au coeur du roman, et au centre des enjeux de sa traduction française. Comme tous les textes inscrits au sommaire de ce volume, Mil neuf cent quatre-vingt-quatre est proposé ici dans une nouvelle version, fidèle au style à la fois vif et rugueux de son auteur. L'ensemble, tous genres confondus, se lit comme l'almanach d'un quart de siècle de bruit et de fureur rédigé par un écrivain qui a toujours...

10/2020

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Autres

Philosophie N° 150, juin 2021

La conférence d'Emil Lask "Hegel dans son rapport à la conception du monde des Lumières", traduire et présentée par Emmanuel Chaput, clarifie le rapport ambivalent que Hegel entretint avec les Lumières. Pour Lask, l'idéalisme allemand (dont Hegel fait aussi partie) est l'héritier des Lumières, pour lesquelles la réalité donnée doit être subordonnée à une valeur rationnelle absolue, mais à la différence de Kant et Fichte, Hegel refuse de penser cette valeur comme un simple devoir-être (Sollen) ou un idéal asymptotique. Lask dépeint ainsi Hegel comme un penseur non pas de la Restauration, mais de la valeur contre la simple norme ou le simple devoir-être. En faisant des monades les particuliers de base de son système, Leibniz propose une métaphysique concurrente, rivale de celle défendue par Strawson dans Individuals. Dans "P. F. Strawson et la critique des monades , Paul Rateau montre que les critiques soulevées par Strawson reposent sur deux interprétations contestables : l'assimilation de la notion complète de la substance individuelle à une description exhaustive en termes généraux, et la réduction de la monade à la conscience pure. B répond aussi au reproche qu'il adresse à Leibniz d'introduire des considérations extra-logiques dans son traitement de la question de l'individuation. Dans "Bergson et le schématisme cinématographique de l'intelligence", Arnaud Bouaniche élucide le rôle du cinéma dans le quatrième chapitre de L'Evolution créatrice de Bergson, à la lumière d'un rapprochement précis avec la doctrine kantienne du schématisme des concepts purs de l'entendement. Il dégage la thèse selon laquelle le cinéma n'est pas seulement pour Bergson une machine à produire de l'illusion (l'illusion du mouvement) mais cet "art caché", désormais rendu visible, qui commande notre connaissance spontanée du réel. Dans "Levinas : la sensibilité ou la vie de la raison", Paula Lorelle éclaire l'ambition lévinassienne d'un élargissement de la rationalité. Sous les termes de raison et de rationalité, il est aussi bien question d'une raison suspecte qui ne survit qu'en ant l'altérité, que d'une raison nouvelle qui s'ouvre en son épreuve. B s'agit dans Autrement qu'être de comprendre cette autre rationalité comme une raison sensible, décrite en termes d'éveil dans Entre nous et De Dieu qui vient d l'idée ; l'équivocité du terme raison désigne les deux moments d'un seul et même procès d'endormissement et d'éveil de la raison. Dans "Texte de l'espace — espace du texte", Ai Maeda détermine l'expérience spatiale propre à la littérature à partir d'une analyse phénoménologique de l'acte de lecture, qu'il reformule ensuite selon les axiomes de la topologie, et il replace son analyse de l'espace vécu au sein de la représentation littéraire de la spatialité concrète qu'est l'espace urbain moderne. Ce faisant, sa démarche théorique se double d'une critique culturelle de la modernité japonaise. On peut ainsi lire la spatialité pensée par Maeda comme l'une des premières réponses, de la part de la pensée critique contemporaine japonaise, au basée de Kitarô Nishida et des philosophes de l'école de Kyôto. D. P.

06/2021

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Essais

Sur les brisées d'Alain Didier-Weill . L'écriture, l'art et la psychanalyse

Alain DIDIER-WEILL ou l'intelligence, la culture et l'humanité... Nouées. Ombre discrète, modeste, Alain avait en lui, à la profondeur d'un trésor, générosité qui n'existe que chez les grands auteurs : celle d'autoriser son lecteur à se surprendre lui-même et, par voie de conséquence, à s'apercevoir qu'il était plus intelligent qu'il ne l'avait cru jusqu'alors. Qui connaissait Alain Didier-Weill sait que, dès le premier instant du premier face-à-face, il venait de faire ce qu'il est d'usage d'appeler : une rencontre ! Il est des personnes, comme ça, rares, on ne les rencontre ne serait-ce qu'une seule fois et elles nous manquent... déjà. Inouï ! ... Ainsi Alain Didier-Weill. Cependant, ce n'est pas spécifiquement à l'homme que les actes de ce séminaire de l'Inter-Associatif Européen de Psychanalyse désirent rendre hommage, c'est surtout et d'abord à son oeuvre. Glissant ses pas dans ceux de Freud, de Lacan, de quelques autres et dans ceux de la philosophie, des arts (littérature, musique, danse, théâtre, etc...), et encore dans ceux des textes sacrés, Alain (psychanalyste, psychiatre, écrivain et dramaturge) a su marier la fidélité à l'imagination. Une pensée transversale, dirait-on... Et, dans la transversalité, la liberté ! ... Dans ce recueil, on y lira partie des linéaments présidant aux différents moments de la création de l'I-AEP, et sa nécessité. I-AEP (trait d'union - et non pas tiret du 6 comme aurait pu dire Alain...). I-AEP, qu'Alain a initié et construit, accompagné de quelques autres. On y lira aussi tout l'intérêt clinique de la réflexion constante d'Alain Didier-Weill. Des psychanalystes en témoignent, ici, au travers de leur pratique. On y lira encore les interrogations et les propositions de sens qui furent les siennes au sujet de cet au-delà de l'inconscient". On y lira, enfin, quelque chose ayant trait à sa conception du réel... Un réel qui excède celui du fantasme. On y lira ce trou réel au coeur-même du symbolique, favorisant une sorte de "pas-de-deux" entre le réel et le symbolique, justement. Etrange tango, illustrant une sorte d'histoire d'amour constituée d'avancées et de reculs entre l'un et l'autre. Lire et relire Alain Didier-Weill. L'exercice est salvateur et incitateur. Il invite la pensée psychanalytique à l'audace ou bien au courage - celle, peut-'être, d'emboîter le pas d'un oiseau dans le ciel... Et, retrouver, nommer ce lieu à la fois précis et mystérieux du vent que vient à peine de frôler l'aile de l'oiseau... Instant éclair, peut-être, d'éternité. Explorateur de la pensée, Alain Didier-Weill a ouvert des pistes, dessiné des horizons pour la psychanalyse. Il appartient maintenant aux psychanalystes, au présent et à l'avenir, de suivre ses brisées ! ... "[...] à l'aube du troisième millénaire, que reste-t-il à l'homme qui, en se retournant, constate que tous les idéaux qui l'avaient incité à espérer ont failli ? Quelque chose : l'inespéré".(Alain Didier-Weill, Un mystère plus lointain que l'inconscient.)

01/2022

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Poésie

Rabelais restitué Tome 1 : "Pantagruel"

Le propos de cette tude critique, la fois premire d'une nouvelle collection et premire des cinq qui seront consacres Rabelais, est de retrouver l'intelligence d'un texte que l'esprit de routine et les prjugs ont constamment obnubil. Les ditions commentes, sans lesquelles on ne peut lire Rabelais, ne font en effet, depuis cinquante ans, que se rfrer l'dition critique de Lefranc et ses collaborateurs, aussi bien pour l'tablissement du texte que pour les gloses. Or ce texte est tabli de faon discutable, ne serait-ce que par sa ponctuation, et les gloses sont imbues d'un esprit de gravit et d'un parti pris de pudibonderie qui altrent profondment la pense du Matre. On se borne, depuis cette dition, ronronner sur un texte abusivement fig d'o l'on croit avoir extrait depuis belle heure la quintessence, et la littrature rabelaisienne ne fait plus que traiter de l'accessoire sans oser revenir au principal : le verbe. partir du fac-simil des ditions de 1532 et de 1542, Marc Berlioz rexamine donc chaque chapitre, et une recherche purement philologique le conduit rcuprer la porte de termes jusque l mal lus et donc mal entendus. Tout au long de cette relecture apparat alors une comprhension neuve de phrases ou de pages entires dnatures par la signification apprise. Et l'auteur de l'tude est tout naturellement amen dcouvrir le contenu de chapitres rests lettre morte : ainsi du double sens et des sous-entendus des titres de la Librairie de saint Victor, traditionnellement regards comme une collection de facties ; ainsi du procs de Baisecul et Humevesne tenu une fois pour toutes pour incohrent assemblage de sons ; ainsi de la dispute entre Thaumaste et Panurge o l'argumentation a toujours t donne pour gesticulation gratuitement obscne. Sans oublier, au chapitre de la maladie de Pantagruel, la rintgration d'un paragraphe accidentellement limin depuis la premire recomposition, il y a plus de quatre cents ans. Au fil de l'examen se dessine alors un Rabelais dont les intentions sont quelquefois fort diffrentes de celles qui sont admises et enseignes. Et force est bien de convenir que, dgag des strates de commentaires qui ont abouti le masquer son lecteur, c'est ce Rabelais restitu qui semble tre le vrai. Pourtant Marc Berlioz ne fait que proposer la rflexion des Rabelaisants ce Rabelais retrouv ; car il ne donne nullement pour dfinitive sa restitution : outre, dit-il, qu'elle ne peut tre exempte d'erreurs, son dessein est, donnant le branle une rvision, d'inciter chacun rexaminer aprs lui ; il aura atteint son but, ajoute-t-il, s'il a persuad qu'il est prfrable de scruter encore et toujours le texte du Matre plutt que d'empiler des thses sur la faon qu'il pouvait avoir d'enfiler ses sandales. Men avec autant de probit que d'audace, ce retour aux sources doit relancer les tudes rabelaisiennes. En attendant, Marc Berlioz a commenc de relire le Gargantua, et la mme dmarche lui a dj permis de mettre au jour le contenu des Fanfreluches antidotes, pice o les commentateurs n'ont jamais trouv fond ni rive. Les Rabelaisants, universitaires ou non, ont dsormais des horizons ouverts.

01/1979

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Littérature française

Le Chat, l'Ankou et le Maori. Conte

Jules Joseph Chamsou était un chat à quatorze rayures et trois prénoms, de la famille féline Tabby (son état civil complet était donc Jules Joseph Chamsou Tabby), pas mal du tout de sa personne. En d'autres termes, c'était un très beau grand fort chat. Comme tout le monde, il connaissait l'histoire du chat qui s'en va tout seul et pour qui tous les lieux se valent, et comme tous les chats, il trouvait l'histoire plutôt bonne. Cependant, quelque chose là-dedans l'avait toujours tracassé : pourquoi, se disait-il, s'en aller si tous les lieux se valent ? Si là-bas et ici, c'est la même chose, pourquoi ne pas rester ici au lieu d'aller làbas tout seul ? Dans le doute, il avait donc décidé, par prudence, de rester à Pennoën dans la crêperie bretonne où il était né, parmi les humains crêpier et crêpière qui s'occupaient de sa subsistance et de son confort, d'être un chat immobile, sédentaire et domestique, un chat aussi apprivoisé que peut l'être un chat, un chat fixe ou à l'arrêt, en somme. Mais un jour, l'ennui lui vint de voir toujours les mêmes choses aux mêmes places et d'entendre aux mêmes heures les mêmes réflexions des mêmes gens de la même maison. [...] Jules Joseph Chamsou décida donc d'aller voir si tous les lieux se valaient ou s'ils étaient pleins de surprises et de nouveautés, s'ils étaient dans ce cas là des lieux intéressants, et si l'histoire du chat qui l'avait tarabusté depuis l'enfance était véridique ou juste une histoire comme ça pour endormir les chatons. Ce qui revenait pour lui à passer de la profession de chat à l'arrêt à celle de chat haret, comme on appelle les chats domestiques qui retournent à l'état sauvage. Et un beau matin, il quitta la crêperie pour s'en aller tout seul vers d'autres lieux comme dans l'histoire. Il allait au hasard. Peu importait la direction ou le but si tous les lieux se valaient. Sans le savoir, il marchait vers l'ouest et l'océan, à travers les bois, les champs et les landes. Michel Rio, impeccable styliste et romancier à l'intelligence crépitante, a par le passé publié quelques contes, chez Nathan et aux éditions du Seuil. Renouant avec cette veine narrative, il nous entraîne aujourd'hui sur les traces du chat qui, lassé de sa crêperie, décide d'aller voir si tous les lieux se valent. Au gré de ses tribulations, Jules Joseph Chamsou comprend bien vite que, livré à lui-même, il ne lui sera pas si facile de trouver sa pitance. Mais sa malice et son audace raisonneuse le tireront de bien des mauvais pas, et il nouera même quelques amitiés, notamment avec les korrigans de la lande, à qui il chantera un branle. Répondant au charme et à la verve du conte, les dessins de Marie Belorgey, par leur précision et leur mystère conjugués, invitent le lecteur, enfant ou adulte, dans l'irrésistible tourbillon de cette aventure de chat casse-cou et trompe-la-mort.

11/2017