Recherche

chroniques hérétiques diptyque

Extraits

ActuaLitté

Critique littéraire

Journal. Mémoires de la vie littéraire Tome 2, 1866-1886

Dans le salon de la princesse Mathilde, aux dîners Magny ou chez eux, les Goncourt côtoient tout ce que le Paris politique et littéraire compte de célébrités. Aussi leur Journal contient-il la plus étonnante galerie de portraits du XIXe siècle. Napoléon III : "Figure louche ; Homme dormant, morne, sinistre. Il y a du conspirateur, du prisonnier et du faiseur de coup d'Etat dans sa marche, son regard, son air. Il a l'air d'une fausse pièce, frappée la nuit dans un bois, qui représenterait le Deux-Décembre sous la figure d'un sergent de ville". Le prince de Galles, futur Edouard VII : "Un vrai filou", "un escroc, ne soldant jamais ses dettes de jeu". Thiers : "Le représentant le plus complet de sa caste ; c'est comme si la bourgeoisie, avant de mourir, se couronnait de ses mains". Renan : "Une tête de veau qui a des rougeurs, des callosités d'une fesse de singe". Flaubert : "Il a l'esprit gros et empâté comme son corps. Il voyage pour épater les Rouennais". George Sand : "Un sphinx ruminant, une vache Apis", "une nullité de génie". Baudelaire : "Le saint Vincent de Paul des croûtes trouvées, une mouche à merde en fait d'art". Mallarmé : "Il faut le mettre à Sainte-Anne". Barrès : "Un casuiste jésuite mélangé d'apothicaire ; Ignace de Loyola se combine chez lui avec le bromure de potassium". Portraits charges dignes des grands caricaturistes de l'époque, tels Daumier ou Gavarni ; portraits de moralistes dans la tradition de La Bruyère, "le premier écrivain de tous les temps". Le Journal des Goncourt est, avant ceux de Jules Renard, de Barrès, d'Henri de Régnier, de Gide, la chronique la plus virulente de la France littéraire et des Français dans la seconde moitié du XIXe siècle.

02/2014

ActuaLitté

BD tout public

Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB Tome 2 : Mon retour en France

Fin 2012, Tardi entreprenait avec Moi René Tardi prisonnier de guerre au stalag II B la publication de l’un de ses projets les plus personnels, mûri de longue date : l’adaptation en bande dessinée des carnets de guerre de son père, où celui-ci tenait la chronique minutieuse de ses années de captivité dans un camp de Poméranie en Pologne, presque cinq années durant. Une manière touchante et pudique pour le dessinateur, qui se met lui-même en scène dans ce récit sous les traits d’un enfant, de renouer le dialogue avec ce père ombrageux aujourd’hui disparu, profondément meurtri par cette longue épreuve. Le premier volet de cette histoire s’achevait sur le départ des prisonniers de leur stalag fin janvier 1945, toujours encadrés par leurs geôliers, sous la menace de l’armée rouge soviétique lancée à l’assaut de l’Allemagne nazie alors en pleine débâcle. Le second volume de ce grand récit de guerre reprend là où le premier s’était arrêté, toujours sous le regard attentif de l’alter ego enfantin de Tardi : la longue marche des prisonniers dans un dénuement total et sous des températures extrêmes, la violence des garde-chiourme, la peur que suscitent les troupes russes toutes proches, les expédients pour s’assurer les meilleures chances de survie, les velléités d’évasion et ici et là quelques rares moments de récupération, comme la miraculeuse douche chaude négociée dans les locaux d’une ancienne brasserie…Autant de péripéties authentiques directement inspirées du carnet tenu au fil des jours à la mine de plomb sur « un cahier d’écolier coupé en quatre » par René Tardi, que l’on suit avec ses compagnons d’infortune tout au long de leur marche harassante à travers l’Europe dévastée, en direction de la France et de leurs foyers si longtemps espérés.

11/2014

ActuaLitté

Sociologie

Experts et faussaires. Pour une sociologie de la perception, 2e édition revue et augmentée

Voici un livre, Experts et faussaires, publié une première fois en 1995. Analysant les épreuves d'authentification de nos sociétés contemporaines, il n'a rien perdu de son acuité. Affaires et controverses n'ont cessé de se déployer dans les arènes publiques : les cas de fraudes, de contrefaçons et de faux se succèdent avec, à chaque fois, des surprises et des innovations, dans de nouvelles configurations technologiques et normatives. Si de faux clonages de cellules souches (affaire Hwang) n'étaient guère possibles au début des années 1990, ils surviennent à la suite d'une longue série de fraudes scientifiques ; les manipulations spectaculaires associées aux noms de Kerviel, Madoff ou Goldman-Sachs ont enrichi une collection déjà florissante de scandales financiers ; quant aux enjeux de la contrefaçon, ils ont depuis longtemps dépassé les questions de produits de luxe pour toucher les médicaments, les ordinateurs, les pièces d'avion et même les centrales nucléaires... Et, bien sûr, au milieu du cortège, surgissent de nouveaux "faussaires de génie" défrayant la chronique des milieux de l'art. Mensonges, escroqueries, piratages ou simples canulars, ce sont là des pratiques normalement anticipées par les dispositifs de protection et de contrôle destinés à les rendre illicites - mais jamais complètement impossibles. L'épreuve du faux conduit ainsi à regarder autrement les instruments et les normes, qu'il ne s'agit plus de saisir in abstracto mais à travers l'activité des experts et des faussaires. Pour saisir les détournements qui naissent dans la mise en oeuvre quotidienne des objets et des agencements qui les encadrent, l'ouvrage élabore une théorie subtile de la perception, entendue comme un art de la prise sur le monde. Cette réédition est accompagnée d'une préface et d'une postface des auteurs.

03/2014

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

Combattre, sauver, soigner. Une histoire de fourmis

Combattre, sauver, soigner Une histoire de fourmis En éclaireuse, l'espionne s'approche. Sans se faire remarquer, elle compte ses ennemis, puis retourne dans son camp et rassemble ses troupes. Les centaines de soldates sont entraînées jusqu'à la zone ennemie pour lancer l'assaut. Sans pitié, elles réduisent en pièces leurs adversaires, au prix de nombreuses blessées dans leurs propres rangs. Solidaires, les soldates épargnées ramènent au camp leurs camarades avant de les soigner. En un rien de temps, les blessées sont de nouveau prêtes au combat. Ce récit n'est pas une chronique de guerre. Non, il s'agit en fait d'un raid lancé par des fourmis contre leurs proies les termites. Et cela n'a rien d'une fiction. Il s'agit bien d'un phénomène observé par des biologistes du comportement, fascinés par la stratégie guerrière mise en oeuvre par ces fourmis, et leur capacité à sauver et soigner leurs co-équipières. Erik T. Frank est un de ces biologistes qui a passé des heures allongé sur le sol ivoirien à les observer. C'est son expérience de terrain au sein du Parc national de la Comoé qu'il nous restitue ici, dans un pays qui sort tout juste d'une guerre civile. L'organisation de ces fourmis Matabele tantôt guerrières, tantôt médecins, l'émerveille, tout autant que la résistance des termites. Mais surtout, ce qui a attiré l'attention de ce jeune scientifique, c'est l'efficacité du traitement apporté par les fourmis à leurs congénères. Et si cette recette secrète des fourmis pouvait être à l'origine d'une nouvelle classe d'antibiotiques ? Récit d'aventures tout autant qu'introduction à la biologie tropicale, ce livre est à mettre dans toutes les mains.

09/2020

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

La Vénus hottentote entre Barnum et Muséum

Originaire du cap de Bonne-Espérance, la Vénus hottentote, de son vrai nom Sarah Baartman, fut présentée au public comme "le plus merveilleux phénomène de la nature" dès son arrivée à Londres en 1810. Affublée d'un fessier hors de proportion (stéatopygie), elle fut ainsi chosifiée comme "monstre" de son vivant. A partir de septembre 1814, elle défraya la chronique parisienne avant de mourir dans les derniers jours l'année suivante. Son corps, entièrement moulé puis disséqué au Jardin des plantes, allait un temps rejoindre les collections d'anatomie comparée du Muséum national d'Histoire naturelle. Prise pour type de race "sauvage", la Vénus hottentote n'en perdit pas tout prestige. Ses représentations s'avérant toujours contemporaines de ses usages scientifiques et sociaux, elle parut indistinctement un sujet d'enquête toujours révisable au crible des connaissances et la victime idéale, sollicitée, d'un exorcisme de masse. Au centenaire de sa mort, elle restait une célébrité. Dans le périmètre du Muséum, elle passa des galeries d'anatomie à celles d'anthropologie avant que son moulage, devenu sculpture ethnographique, en vint à exemplifier dans les vitrines du Musée de l'Homme la survivance des "Vénus" stéatopyges de la lointaine préhistoire. Les différents chapitres de ce livre offrent des clés de lecture des imaginaires collectifs, tant savants que populaires, sans nier les zones d'ombre qui entourent la biographie de Sarah Baartman. Ils mettent en évidence les "métamorphoses" complexes de la Vénus hottentote au fil de ses appropriations naturalistes, morales et juridiques, depuis les premiers témoignages des professeurs du Muséum qui l'examinèrent en mars 1815 (Georges Cuvier, Henri de Blainville) jusqu'aux débats du Sénat qui préludèrent à la restitution puis à la cérémonie nationale d'inhumation de ses restes, en août 2002, en présence du président d'Afrique du Sud Thabo Mbeki.

06/2013

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance 1951-1990

Imaginons un lecteur curieux et ignorant tout des deux protagonistes de cette longue conversation. Il découvrirait par hasard ce volume. C'est sans doute lui, le lecteur sans a priori, qui savourera le plus sa première lecture, car il en vivra, pas à pas, le déroulement progressif, celui d'une histoire d'amour. Elle apparaît dans sa banalité comme dans son extraordinaire, avec cette chance supplémentaire qu'elle est écrite par un styliste hors pair et par son émule douée. Ainsi notre lecteur suivra-t-il les remous de leurs coeurs capricieux (il l'aime, elle l'aime moins. Il la persuade, elle se laisse faire. Elle a des amants, il souff re. Il la maltraite, elle se rebelle). Il verra la relation s'aff ermir : il lui enseigne, elle apprend. Ils se marient. Ils achètent un appartement. Elle lui off re un fouet, elle lui raconte ses aventures. Il bricole, elle décore. Il voyage. Elle écrit. Etc. Cette chronique d'un amour construit peut se lire comme telle, hors contexte, hors références et personnages illustres (et on en croise ici, des personnages illustres et éclectiques, à commencer par Jérôme Lindon en jeune éditeur courageux, Barney Rosset en hôte généreux et approximatif, Roland Barthes, Claude Simon, Alain Resnais, Pierre Alechinsky et tant d'autres). Elle ne fi nit pas. Elle se prolonge jusque dans l'écriture du livre que Catherine Robbe-Grillet publie en même temps que cette Correspondance, et qui s'intitule Alain. Ce volume est présenté et annoté par Emmanuelle Lambert (Imec), commissaire d'exposition, auteur de catalogues et d'articles et éditrice de deux recueils d'Alain Robbe-Grillet à qui elle a consacré le récit Mon grand écrivain (Les Impressions nouvelles, 2009).

10/2012

ActuaLitté

Actualité et médias

La Guerre sans l'aimer. Journal d'un écrivain au du printemps libyen

Pendant 200 jours, de Benghazi à l'Elysée, de New-York à Tripoli, des fronts de la Libye libre aux quartiers généraux de la diplomatie occidentale, un écrivain a été le témoin privilégié et, en plusieurs occasions, l'acteur d'une guerre sans précédent.Il a tout noté.Jour après jour, parfois heure par heure, il a tenu l'exacte chronique de cette séquence, décisive, du "printemps arabe".C'est ce Journal qu'il publie aujourd'hui.C'est l'envers et l'endroit, la coulisse et les grandes scènes, de cette histoire contemporaine qu'il donne à voir dans un récit riche en portraits, anecdotes, moments d'horreur et d'effroi, considérations philosophiques, fragments d'autobiographie, rebondissements saisissants et même, contre toute attente, intermèdes cocasses.Passent à travers les pages de jeunes Libyens héroïques qui rappellent à l'auteur les grandes heures d'une Résistance dont il vénère le souvenir.Un Général dépressif rallié à la révolution et amené à Paris à la veille de son assassinat.Des combattants anonymes dont il s'efforce de fixer le visage.Kadhafi et son fils préféré.Juppé. Hilary Clinton. Un Président de la République, Nicolas Sarkozy, dont il salue l'audace et reconnaît la ténacité.Et puis, chemin faisant, quelques-unes des ombres tutélaires qui l'accompagnent depuis toujours mais qui prennent, ici, leur vraie ampleur : Malraux, Gary, Lawrence d'Arabie, Le Byron de Missolonghi et le Orwell d'Hommage à la Catalogne — sans oublier un père magnifique.A ceux qui posent la question de savoir "à quoi servent les intellectuels ?", ce livre — écrit et vécu par un disciple de Levinas embrassant la cause d'une insurrection dans le monde arabe — apporte une réponse à la fois concrète et passionnée.

11/2011

ActuaLitté

Histoire internationale

Algérie mon amour. Journal épistolaire d'un appelé en Algérie (1960-1962)

1960-1962 : 2 ans, 24 mois, 730 jours. 730 lettres écrites avec une régularité de métronome, non par défi ou serment, mais par besoin et nécessité. Besoin de tout dire d'événements qui appartiendraient un jour à l'histoire, de ne rien cacher, même si l'inquiétude de la destinataire est à la clef. Journal épistolaire que cette chronique au jour le jour de la vie d'un appelé, comme les 1 400 000 jeunes Français du contingent qui firent leur service militaire en Algérie de 1954 à 1962, mais qui ne connurent pas tous la même expérience de ce "maintien de l'ordre" : la guerre n'exista que longtemps après sa fin. Le destin militaire plaça l'auteur dans un secteur dangereux, celui de la frontière tunisienne, mais à un poste qui l'était moins, celui de responsable chiffre du bataillon, au coeur des informations les plus secrètes, dans une unité en charge du poste de Sakiet sur la frontière même. Là il fit la découverte de la guerre, telle qu'il ne pouvait l'imaginer : quadrillage, ratissage et accrochages, mais aussi intervention de l'aviation, de l'artillerie, des blindés, déplacement des populations, ramassage des suspects et leur fouille, torture suivie de la "corvée de bois", embuscades qui tuent les copains, garde nocturne avec la peur au ventre, mesquinerie de la vie militaire, chaleur et manque d'eau mais aussi froid et boue. Par-dessus tout, ce fut la découverte d'un pays magnifique et d'une misère insondable, d'un peuple déchiré et accueillant, avec toute la révolte et l'indignation d'un jeune homme plein de l'idéal humaniste, mais stoppé dans son élan et ses projets d'avenir.

03/2012

ActuaLitté

Policiers

Au bout des docks

Le matin de Pâques, dans le quartier des docks de Cardiff, Jack Farissey, pharmacien alcoolique, se réveille sur une bâche en plastique dans l’arrière-boutique d’une officine douteuse, à côté de son ami d’enfance Jess Simmonds, musicien déchu. Leurs vêtements sont couverts de sang ; ils sont discrètement évacués par la pègre locale. Abrutis par la drogue et l’alcool, ils n’ont aucun souvenir de ce qui leur est arrivé la veille. Mais le quartier est en ébullition : une prostituée a été sauvagement assassinée dans un appartement sordide. Heureusement pour Jack et Jess, la police a deux suspects idéaux : les frères Baja, deux gangsters noirs contre lesquels avait témoigné la victime.Commence alors pour Jack une étrange odyssée à travers le quartier de Butetown, qu’un projet immobilier est censé rénover. Ce n’est pas seulement dans les ténèbres de la nuit du meurtre que son esprit s’aventure, mais dans celles de son propre passé et de celui de Jess et de ce qui les unissait à Victoria, la femme qu’ils ont tous deux aimée…Chronique terrible du Cardiff de la fin du siècle précédent, Au bout des docks est un roman noir au lyrisme désespéré, une plongée dans l’abîme le plus sombre du cœur humain, le plaidoyer convaincant d’un implacable moraliste.« Une histoire hantée qui parle d’illusions perdues et fait résonner dans nos mémoires les échos des romans les plus déchirants de Robin Cook. »Crime Time« Au bout des docks est un premier roman marquant qui nous offre l’une des meilleures études de l’alcoolisme dans la fiction contemporaine. »Time Out« Le Cardiff de Sean Burke est à l’égal du Brooklyn de Jonathan Lethem, du Nottingham de John Harvey ou du Washington de George Pelecanos- autrement dit au niveau des meilleurs.»James Sallis

06/2010

ActuaLitté

Littérature française

Tableaux noirs

Récit d’enfance, roman d’apprentissage, fable autobiographique, ce roman truculent est violemment coloré de toutes les sensations, parfumé de toutes les odeurs, maculé de toutes les humeurs découvertes par un enfant né en 1940. Ce que l’on entend, touche, sent, mange, voit, est décrit dans une profusion d’onomatopées, de mots, de descriptions, de flashs, de plans de cinéma, avec une gourmandise et un excès qui emportent le lecteur. Le petit héros de l’histoire est parisien, élevé dans le huitième arrondissement où il ira à l’école, puis faire ses devoirs dans la maison de couture de sa mère Faubourg Saint-Honoré, tout en épiant les belles clientes au moment des essayages. Il veut voir, voir ce qui est caché, toucher aussi, mais c’est plus difficile. Ce petit bonhomme découvre la vie avec un enthousiasme et un appétit féroces. Il passe son temps à observer, à essayer d’appréhender la totalité de l’univers qui s’offre à lui, dans une multitude de détails extraordinairement précis, poétiques ou brutaux, en particulier ses premiers contacts avec la mort ou avec la sexualité. Cela commence pendant la guerre, puis après, avec la rue Marbeuf pleine d’Américains, le bord de mer et la campagne aussi, l’apprentissage des lettres, celui des petites filles et des femmes en général, la première école… Des centaines de tableaux, d’historiettes s’égrènent au long de cette chronique, tour à tour émouvants, poétiques, scientifiques, dégoûtants, comme des sciences naturelles, avec une magnifique description du Paris de l’immédiat après-guerre qui paraît si lointain aujourd’hui. On reconnaît là le regard aiguisé, toujours aux aguets, et la vaste culture de l’auteur, grand amateur de sensations. Une réussite incontestable.

08/2011

ActuaLitté

Histoire de France

AVANT MEMOIRE. TOME 4, D'un siècle à l'autre

"La troisième chronique d'Avant Mémoire, intitulée La Fauconnier, se situait dans le Paris de Louis XV, continuait sous Louis XVI et s'arrêtait à la veille de la Révolution. Elle relatait l'histoire des soeurs Fauconnier, Madeleine ma lointaine aïeule et Marie-Anne, filles du maître perruquier de la rue des Quatre-Vents. Madeleine avait eu du duc de Gramont une fille naturelle, Cécile, qui fut sa seule enfant. Que devinrent pendant la tempête révolutionnaire les personnages que nous avions rencontrés dans La Fauconnier, parents et alliés, amis et relations ? Je les ai presque tous retrouvés, non sans peine, sous des aspects inattendus dont la juxtaposition compose le tableau d'une société sinistrée. L'actualité politique occupe ici le devant de la scène, reléguant au second plan les péripéties domestiques, tant les grands événements nationaux se sont alors précipités qui se répercutèrent dans les foyers. Cependant une nouvelle génération a grandi. Cécile de Gramont de la Mothe avait épousé Jean Devaux, contrôleur ordinaire des guerres, et de leur mariage étaient nés deux enfants, Charles-Maurice mon trisaïeul et sa soeur Sophie. La longue existence de Charles-Maurice Devaux dit le baron de Vaux, né et mort à Paris, baptisé le 13 avril 1774 à Saint-Eustache et inhumé le 28 février 1856 au Vieux-Cimetière de Neuilly, a été ma plus constante référence tout au long de cette dernière enquête. Elle va, cette enquête, de la Révolution jusqu'au Second Empire et présente en coupes successives, pratiquées dans l'ordre chronologique en suivant les divisions de l'Histoire, les comportements de mes divers personnages au cours des mêmes périodes. Ainsi s'achève le projet d'Avant Mémoire, histoire sociale d'une famille française suivie à Paris pendant trois siècles (1555-1856) dans ses rapports avec son temps." Jean Delay.

03/1986

ActuaLitté

Littérature française

GRANDE HUMORESQUE. Opus 27

D'une certaine manière, il s'agit de la chronique d'un petit village provençal près de l'Isle-sur-la-Sorgue, où l'auteur a vécu une dizaine d'années. Humoresque ? Oui. Humeur ? humour ? mauvaise humeur ! Vingt-deux mouvements possibles, dans la logique de l'imaginaire. Histoires sans fin... sans suite, se chevauchant, se télescopant, s'annulant. Récits tronqués, amours truquées, personnages traqués. Le tout ponctué d'incipit célèbres mais dévoyés, comme, par exemple : " L'égoïsme est la chose du monde la mieux partagée "... " L'intelligence (n ') est (pas) ma faiblesse "... " Un coup de pot toujours précédera la tuile "... Ou bien de remarques en porte-à-faux : " Si j'étais mort avant la parution de ce bouquin, je ne m'en serais jamais remis. " A moins que vous ne préfériez : " Entre dilemme (ou bien... ou bien) et alternative (ou bien... ou mal), que choisir ? Soit le retour à la foi de notre enfance - une reconversion -, soit le suicide... Nous n'avons opté pour aucune de ces deux solutions. " Mais c'est aussi un journal d'exil, n'est-ce pas : " Ma mère depuis quelques jours au cimetière du village, dans une case du dépositoire (quel mot délicat !) - en attendant qu'une certaine société d'exploitation (sic) construise un caveau (de famille) sur l'emplacement - 7 m2 - de la concession perpétuelle (! ! !) acquise en catastrophe... Fosse en béton pour quatre personnes. (On pourra jouer au bridge. Qui fera le mort ? Une place pour moi ? Compartiment fumeurs). Monument bas en granit rose de la Clarté. Dalle rectangulaire en pente. Epitaphe : " Frappez avant d'entrer ! " Tous les personnages de ce roman ( ?), célébrités et autres inconnus, ont été, sont, seront parfaitement fictifs, à commencer, et pour finir, par le narrateur.

11/1997

ActuaLitté

Romans historiques

Le Vanetsi. Une enfance arménienne

Réédition en un seul volume de la célèbre saga de Victor Gardon parue entre 1959 et 1970, Le Vanetsi nous emmène sur les pas de Vahram, jeune garçon arménien qui vit à Van au début du XXe siècle avec sa famille et surtout sa grand-mère, personnage irrésistible, chef de famille qui soigne, conseille, écoute. Dans cette chronique villageoise, vibrante, chatoyante, Vahram chante l'apprentissage de la vie par un enchaînement de tableaux, de tranches d'existence, sa découverte de l'amour, de la mort, de l'injustice et de la cruauté. L'Arménie, alors sous domination turque, va connaître une succession de bouleversements et de troubles terribles. Après l'accession au pouvoir du parti des Jeunes-Turcs qui détrône le sultan et l'espoir qu'elle suscite chez les Arméniens, la guerre de 1914 éclate. Les massacres commencent et c'est l'arrachement à la maison ancestrale et le début de l'exode pour toute la famille de Vahram. De Van à Igdir et d'lgdir à Tiflis, elle va errer dans un pays en ruine, semé de charniers, éventré par les pillages, la torture et les incendies. Au début de la révolution russe, en 1917, la famille, devant l'avancée turque et sans espoir de retour dans sa ville natale, décide de quitter la Géorgie et prend une nouvelle fois la route. Elle n'est donc pas ordinaire, l'enfance de Vahram, lui qui nous raconte ce qu'il voit, ce qu'il vit, sans donner aux drames des couleurs outrées et sans se départir du ton de l'enfance qui mêle peur, émoi et merveilleux. C'est cette poésie qui fait la force de ce texte, lui donne une dimension de véritable leçon d'humanité, un appel à la conscience des hommes.

06/2008

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Frères et soeurs, une maladie d'amour

Frères et sœurs : leurs relations sont le résultat d'une grande intimité qui n'est pas choisie mais imposée. Et tout le problème est là ! On pourrait même dire que la fratrie est une maladie - une maladie d'amour chronique avec ses instants de complicité, ses bonheurs partagés, ses souvenirs communs, mais aussi ses moments de crise, ses rivalités et ses jalousies. Tout commence avec l'arrivée du second, un véritable cataclysme pour l'enfant qui devient aîné. Comment peut-il accepter de partager l'amour de ses parents ? En tenant une comptabilité rigoureuse des câlins et des attentions prodigués à l'autre, les enfants finissent souvent par en conclure que " c'est lui le chouchou ". Et, de fait, dans chaque famille il y a un préféré. Tout au long de la vie, les liens fraternels sont mis à rude épreuve. C'est d'abord le cas lorsque le handicap, la maladie frappent la fratrie, ou si elle compte un ou des enfants adoptés. De même, qu'il est difficile d'avoir un frère champion, à l'école ou en sport ! Mais c'est vrai aussi au moment de l'éventuelle séparation parentale, lorsqu'un frère ou une sœur quittent le foyer pour fonder un couple, et jusqu'à l'ouverture du testament des parents, un événement qui ne manque jamais de faire ressortir au grand jour les rancœurs enfouies et de raviver les tensions. Marcel Rufo, avec la collaboration de Christine Schilte, nous entraîne - en s'appuyant sur de nombreux cas cliniques, mythes et contes - au cœur de ces relations souvent agitées, parfois pathologiques, mais qui touchent chacun d'entre nous dans ce qu'il a de plus intime.

04/2002

ActuaLitté

Critique littéraire

Une histoire de la NRF

La Nouvelle Revue française a cent ans. C'est une longévité rare pour une revue de littérature et de critique. Aussi singuliers sont la notoriété et le rayonnement qui furent les siens dès les premiers temps de sa publication et durant tout le siècle. Quels étaient donc le projet et la situation d'André Gide et de ses amis cofondateurs pour que cette aventure se prolongeât si durablement ? S'agissait-il de faire école, d'élever une bannière ? Assurément non. Seulement, ici, la littérature a tous les droits. Rien ne lui est opposable. Ni la religion ni la politique, ni les moeurs ni la morale, ni la tradition ni la mode. Peu importe que l'on considère la parole de l'écrivain comme un don ou un effort, une aptitude ou une discipline. Seuls comptent l'intensité d'écriture et son pouvoir de révélation, cette singularité dans l'ordre de la connaissance et du discours qu'on lui accorde, au-delà de toute doctrine et "préoccupation" qui la limiteraient. "Sans prévention d'école ni de parti", telle fut La NRF : comme le disait Jacques Rivière, l'un de ses grands directeurs, "un lieu d'asile, imprenable, ménagé pour le seul talent, le seul génie, s'il veut bien se montrer". Et il s'est bien montré, avec Gide et Claudel, Proust et Martin du Gard, Larbaud et Supervielle, Saint-John Perse et Michaux, Malraux et Sartre, Alain et Blanchot... Et par la voix de tant d'autres, tous gravitant autour d'un même soleil. Cette chronique de La NRF, riche en amicales et laborieuses complicités mais aussi en querelles, questionnements et détours inattendus, montre à quel point cette singulière histoire éditoriale s'est entremêlée à un grand siècle de littérature.

02/2009

ActuaLitté

Sociologie

Mon tour de France des blogueurs

Les blogs ont envahi le web. Beaucoup disparaissent chaque jour faute de visiteurs, mais certains jouissent d’une visibilité et d’une fréquentation exceptionnelles qui en font un véritable phénomène de société. En marge des médias traditionnels, les concurrençant de plus en plus souvent, ils sont devenus incontournables dans plusieurs domaines, que ce soit la mode, la cuisine ou même la chronique sociale ou politique. C’est un changement complet dans le tissu social qu’ils indiquent..Mais on ne sait pas vraiment qui sont les blogueuses et les blogueurs. Pour quelques-uns devenus réellement célèbres dans la sphère publique, l’immense majorité demeure anonyme alors qu’ils reçoivent sur leur blog la visite quotidienne de milliers d’internautes. Soit qu’ils n’indiquent qu’un pseudo, soit qu’ils apparaissent sous leur vrai nom, on ne les voit pas, on ne les entend pas ou peu à la télé ou à la radio. Anna Sam fait partie des rares que l’aventure du blog a conduit à sortir de l’ombre du web. Titulaire d’un DEA de Lettres et travaillant comme caissière dans un hypermarché, elle a tenu un blog très fréquenté racontant son expérience quotidienne de la grande distribution. S’en est suivi la publication d’un livre, Les tribulations d’une caissière, qui fut un succès.Anna Sam a eu l’idée de partir à la découverte des blogueurs, cette communauté à part et de plus en plus influente, pour savoir qui ils sont, comment ils gèrent leur activité qui s’ajoute souvent à leur « vrai » métier, comment la notoriété sur le web a transformé leur vie, etc.En une série de portraits vifs et enjoués, elle nous emmène dans un tour de France insolite, jamais entrepris.

05/2011

ActuaLitté

Histoire internationale

L'Europe en danger

1992 devait être l'année du grand marché sans frontières et Maastricht nous conduire " irréversiblement " à l'Union européenne. L'Histoire en a décidé autrement, et les difficultés de la ratification du traité ont, depuis lors, confirmé la vulnérabilité intrinsèque de la construction européenne, dont l'intuition est au coeur de ce livre. L'incertitude d'un grand nombre d'Européens sur le sens et les finalités de la Communauté dans l'ère post-communiste, une hostilité nouvelle au Marché unique et à l'Europe du droit, le procès généralisé de son " déficit démocratique ", le réveil des nationalismes, les pressions suscitées par la volonté d'adhésion d'un nombre croissant d'Etats : autant de périls qui, si l'on n'y prend garde, auront tôt fait de miner les efforts de consolidation de la Communauté, dont dépend sa capacité à faire face aux bouleversements géopolitiques en cours. Chacun de ces périls se nourrit pour une part de faux problèmes, qu'il faut désamorcer, et, pour l'autre, de vraies questions qu'il ne faut pas craindre d'aborder de front. Car rien ne serait plus dangereux pour l'avenir du projet européen que de laisser le monopole de la critique à ses ennemis de toujours. Chronique d'une crise annoncée, ouvrage de référence dans le débat sur Maastricht, L'Europe en danger éclaire du même coup les enjeux clés de la construction d'une union politique européenne dans les prochaines années. Normalien, agrégé de lettres et diplômé de Harvard, Laurent Cohen-Tanugi (1957) poursuit une double carrière d'avocat et d'écrivain. Membre d'un cabinet renommé de juristes internationaux et conseiller de nombreuses institutions publiques et privées, il s'est fait connaître par deux essais de réflexion politique, Le droit sans l'Etat (1985) et La Métamorphose de la démocratie (1989).

04/1992

ActuaLitté

Histoire de France

La nuit de la Saint-Barthélemy. Un rêve perdu dans la Renaissance

On a beaucoup écrit sur le massacre de la Saint-Barthélemy, beaucoup raconté la mise à mort dans Paris de centaines, voire de milliers de calvinistes. C'est pourtant un événement sans histoire, tant demeurent nombreuses les incertitudes qui enveloppent la nuit du 24 août 1572. Cet ouvrage veut retrouver une mémoire possible de ce moment capital. On ne peut comprendre le déchaînement des violences, écrit Denis Crouzet, que par la restitution de ce qui fut l'une des dernières utopies de la Renaissance : le rêve de concorde de Catherine de Médicis et de son fils, le roi Charles IX. Leur royauté ne se donnait pour fin que de réunir catholiques et huguenots dans une œuvre magique de paix. Mais alors qu'elle entrevoyait le retour enfin d'un âge d'or, elle fut confrontée au drame de l'attentat dirigé contre l'amiral de Coligny, figure enblématique de la Réforme française. Prise dès lors entre deux factions violemment antagonistes, dans une tentative désespérée pour conjurer le retour de la guerre civile, elle se résigna à un acte préventif déguisé en une vendetta catholique : " l'exécution de plusieurs dizaines de chefs de guerre huguenots. Or cette première tuerie fut suivie aussitôt d'un massacre autrement terrible : comme pour répondre à un appel divin, les défenseurs de la religion traditionnelle rougirent la Seine du sang d'un peuple qui se voulait le peuple de Dieu. Alors, pour couper court à cette entreprise d'extermination, il fallut à Charles IX assumer toute une tragédie qu'il n'avait ni méditée ni préméditée. La Saint-Barthélemy fut ainsi, paradoxalement, le crime d'amour d'une monarchie humaniste, le crime d'un rêve d'harmonie universelle. Elle se raconte ici comme la chronique d'un rêve perdu de la Renaissance.

10/1994

ActuaLitté

Critique littéraire

L'Académie française au fil des lettres. De 1635 à nos jours

Voici dévoilées, transcrites et commentées une centaine de pièces manuscrites remarquables, choisies parmi une collection entièrement consacrée aux quelque sept cents Immortels ayant siégé à l'Académie française depuis sa fondation en 1635. Commencée vers 1830, mais connue à ce jour des seuls initiés, cette exceptionnelle réunion de lettres et documents autographes a été composée par six générations de marquis de Flers, avec un grand souci d'exhaustivité. Au fil des lettres se révèle une chronique vivante de la Compagnie, dans ses travaux quotidiens, son protocole, ses traditions, comme au travers des crises et querelles qui ont marqué son existence. On perçoit dès lors quels furent le dessein et l'évolution de l'Institution, ce qu'en ont attendu ses membres et candidats successifs ou ce que lui ont reproché ses détracteurs. S'y trame continûment une histoire des rapports complexes entre pouvoirs et littérature, élites et culture. Mais le spectre est large, la matière immense et rare. D'un document l'autre, le propos et les enjeux varient : critiques, moraux, linguistiques, tactiques, politiques, sociaux, sentimentaux... On parle autant de science que de style, de finance personnelle que de désillusion amoureuse ; la tendresse succède à la véhémence, l'amertume à l'ironie, le compliment à l'aveu, le lyrisme à l'analyse. De sorte que, dans l'intimité de ces manuscrits d'exception, le lecteur se sent placé au plus près des moeurs, des préoccupations et des débats de la Compagnie, au coeur de ces réseaux qui, à chaque époque, se forment, rayonnent puis se distendent... Lieu de consécration, objet de convoitise ou de défiance, l'Académie française se donne ici telle qu'en elle-même, non comme une clôture mais comme un point de fixation et de rencontre des grandes aventures de l'Esprit.

08/2010

ActuaLitté

Musique, danse

La musique dans la prose française. Evocations musicales dans la littérature d'idée, la nouvelle, le conte ou le roman français des Lumières à Marcel Proust

Les évocations musicales qu'à travers les différents types de romans, nouvelles, contes ou journaux, voire la prose d'idée, un historien peut commenter, promettent toujours des leçons riches et variées, qui éclairent la littérature elle-même, mais aussi l'art et la société. L'impressionnante production littéraire du XIXe siècle et du début du XXe, qui passe du romantisme aux différents réalismes puis au symbolisme ou à l'idéalisme... sans compter les personnalités d'exception qui échappent à toute classification, offre un merveilleux terrain d'observation à qui veut scruter l'histoire, la société ou l'homme à travers ses véritables rapports avec l'art. Qu'il fasse l'objet de discrètes allusions ou soit au centre de chapitres entiers, le propos musical porte un enseignement : est donc étudié ici, entre fiction, réalité (du journal intime à la chronique publique) ou réflexions éparses (de l'essai à la théorie), tout ce que les romanciers, en tant que témoins ou amateurs d'art, tirent du phénomène sonore et de sa mise en scène. Cet ouvrage se fonde sur l'examen d'une quarantaine d'écrivains majeurs (Rousseau, Chateaubriand, Balzac, George Sand, Hugo, Zola, Huysmans, Gide, Proust...). Il débute dans la France des Lumières, à une époque où les écrivains concèdent à la musique une place active, aussi bien dans les habitudes sociales que dans les débats esthétiques ; il se clôt dans les années 1920, qui voient à la fois la publication des Faux-monnayeurs (aboutissement et fruit d'une conception qui se réclame de formules musicales) et la mort de Marcel Proust, dont À la recherche du temps perdu constitue un monument, également sous l'aspect des relations qui unissent musique et littérature.

09/2004

ActuaLitté

Critique littéraire

Ma vie

A neuf ans, Marcel Reich-Ranicki quitte la Pologne pour Berlin. En guise d'adieu, sa maîtresse d'école lui dit : " Tu pars, mon fils, pour le pays de la culture. " Mais aux yeux du jeune Marcel, le " pays de la culture " comporte bien des zones d'ombre. Ce sentiment ambivalent le poursuivra toute sa vie : le bonheur qu'il doit à la littérature, à la musique et au théâtre allemands semble indissociable de la barbarie. En 1938, jeune bachelier, Reich-Ranicki subit, le sort de nombreux juifs. Chassé d'Allemagne, il est enfermé avec les siens dans le ghetto de Varsovie où il connaît les pires humiliations : " Nous avons sans cesse tenté d'oublier notre malheur et de refouler notre peur. La poésie était notre asile, la musique notre refuge. " Avec sa femme, Tosia, il survit à l'enfer, par hasard et de manière dramatique : ils parviennent in extremis à s'échapper. Marxiste dans la Pologne d'après-guerre, Reich-Ranicki est le témoin accablé du sort réservé par les vainqueurs communistes aux juifs ayant survécu à l'Holocauste. De retour en Allemagne, en 1958, il devient critique pour l'hebdomadaire Die Zeit, et fait rapidement autorité dans le monde des lettres. En dépit de cette notoriété, il se sentira toujours en marge, éternel étranger. Des écrivains du " Groupe 47 " aux milieux journalistiques, de Bertolt Brecht à Anna Seghers, en passant par Elias Canetti, Thomas Mann, Böll, Frisch, Grass et bien d'autres, Reich-Ranicki esquisse un tableau haut en couleur de la vie littéraire allemande. Cette autobiographie révèle un critique lucide, un conteur de tempérament et un témoin incorruptible du siècle : Ma vie est à la fois un récit d'apprentissage, une chronique, un essai littéraire, une fresque sociale et une confession privée.

03/2001

ActuaLitté

Actualité et médias

9-2, le clan du président

Les présidents de la République ont toujours eu un fief. Si Jacques Chirac a longtemps régné sur la ville de Paris, Nicolas Sarkozy, lui, a choisi la banlieue. Mais pas n'importe laquelle : les Hauts-de-Seine, où se croisent grandes fortunes et "nouveaux riches" de la politique. Sans le 9-2, le président ne serait rien. C'est là qu'il a commencé sa carrière politique : maire de Neuilly à 28 ans, député de Neuilly-Puteaux à 34 ans, président du conseil général à 49 ans... C'est là qu'il a appris le métier avec son "parrain" corse, Charles Pasqua, l'ancien homme fort du département. Il y compte ses amis les plus fidèles, mais aussi les plus encombrants : le couple Balkany à Levallois-Perret, le couple Aeschlimann à Asnières, la famille Ceccaldi-Raynaud à Puteaux, dont les frasques familiales et judiciaires défraient la chronique locale. On y trouve de fidèles alliés aussi, comme l'ex-UDF André Santini, maire d'Issy-les-Moulineaux, dont les bonnes blagues cachent des pratiques locales beaucoup moins drôles. Dans nombre de ces communes tenues par les amis du président se pratiquent, à grande échelle, le clientélisme et le muselage de l'opposition. Entre leurs mains, les logements sociaux deviennent une arme politique redoutable. Nicolas Sarkozy continue par ailleurs de suivre de près le pharaonique projet immobilier de relance du quartier d'affaires de la Défense, qu'il a amorcé en 2006 et qui ravit ses amis promoteurs et grands patrons... ainsi que le nouveau boss du département, Patrick Devedjian. Une plongée inédite au cœur de la droite "bling-bling", qui détient le pouvoir et l'argent dans le département le plus riche de France : le 9-2, où règne le clan du président...

02/2008

ActuaLitté

Histoire internationale

Histoire du monde au XVe siècle

Le XVe siècle est le temps de l'invention du monde. De Tamerlan à Magellan, depuis l'Asie centrale jusqu'à la capture de l'Amérique en 1492, s'accomplit une première mondialisation. Mais la geste de Christophe Colomb est tout sauf un événement fortuit : elle est précédée, et surtout rendue possible et pensable, par une dynamique globale et séculaire d'interconnexion des espaces, des temps et des savoirs du monde. Elle ne se laisse en rien circonscrire par ce que l'on appellera plus tard l'occidentalisation du monde : les marchands de l'océan Indien, les marins chinois de l'amiral Zheng He, mais aussi les conquérants turcs ont toute leur part dans cette histoire des devenirs possibles du monde, où rien n'est encore écrit. Ni dictionnaire critique ni somme érudite, Histoire du monde au XV siècle se veut un essai collectif davantage qu'une encyclopédie. Faisant alterner les chapitres de synthèse et les textes au ton plus libre éclairant un événement, un personnage ou une oeuvre, le livre se prête à la lecture au long cours comme au hasard du cabotage. Mais dans tous les cas, il s'agit bien de susciter des étonnements par rapprochement et d'éveiller des curiosités par le déplacement du regard. Si l'accent est naturellement mis sur ce qui circule plutôt que sur ce qui cloisonne, s'inscrivant en cela dans les perspectives nouvelles d'une histoire globale attentive aux connexions des lieux et des temps, cette histoire du monde ne se réduit pas à une chronique de la mondialisation : il s'agit aussi de rendre compte des spécificités et des originalités des territoires du monde, des temps du monde, des écritures du monde, des devenirs du monde - ces quatre dimensions inspirant l'architecture d'ensemble du livre.

11/2009

ActuaLitté

Histoire de France

L'après-de Gaulle. Notes confidentielles 1969-1989

Jean Mauriac est entré à l'AFP en 1944, ou il a effectué toute sa carrière de journaliste politique. Affecté dès la Libération auprès du général de Gaulle, il ne l'a plus quitté jusqu'à son départ du pouvoir en avril 1969, occupant à son côté durant vingt-cinq ans une place de témoin privilégié. Très lié à la famille gaulliste, le fils de François Mauriac est resté jusqu'à la fin de sa carrière, en 1988, l'ami et le confident de la plupart des grandes figures de la Ve République d'Olivier Guichard à Jacques Chaban-Delmas, de Raymond Barre à Michel Jobert. Son livre est issu des multiples entretiens " confidentiels " qu'il eut, de 1969 à 1989, avec les principaux acteurs des septennats de Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand. Racontant de l'intérieur les grandes péripéties politiques qui ont marqué l'histoire de cette période, il nous plonge au cour des drames et des conflits qui ont déchiré les gaullistes après le départ du Général. L'après de Gaulle fourmille de révélations sur l'affrontement de Gaulle-Pompidou, les véritables raisons de la défaite de Chaban en 1974, la guerre Giscard-Chirac et les complots du RPR qui ont facilité, en 1981, l'arrivée de la gauche au pouvoir ainsi que sur l'histoire de la première cohabitation. Chronique de toutes les dérives qui ont conduit à la déliquescence de nos institutions, l'ouvrage de Jean Mauriac exprime à la fois la nostalgie et la colère d'un gaulliste qui assiste au retour du régime des partis, au jeu effréné des ambitions et des trahisons, à l'effacement imposé des gaullistes authentiques au profit des clans et des appareils. Témoignage politique de premier ordre, ces " notes confidentielles " apparaissent aujourd'hui d'une saisissante actualité.

09/2006

ActuaLitté

Sociologie

La France nous a lâchés ! Le sentiment d'injustice chez les jeunes des cités

" Nous, on est des pions, des bicots dans des cages à poules, ils ne savent pas quoi faire de nous " ; " on vit dans un système bien huilé et nous on est un peu les boucs émissaires " ; " on nous a parqués dans des cités dortoirs avec rien. C'est normal qu'à un moment donné on fasse des conneries ". Les témoignages empreints de désespoir, de haine et de révolte sont légions dans cet ouvrage, lequel propose un éclairage sur les dimensions politiques du sentiment d'injustice qui structure la perception du monde chez beaucoup de " jeunes des cités ". A partir de son observation participante menée sur plusieurs terrains en France, et de sa retranscription des discours formels et informels dont il a été témoin, Eric Marlière analyse la nature des propos belliqueux qui animent une partie de ces jeunes. Les relations conflictuelles avec la police, la méfiance à l'égard des travailleurs sociaux et le désenchantement vis-à-vis de l'école singularisent leur rapport aux institutions. Leur conception de la politique est négative et hypercritique : corruption, " toute-puissance " de l'Etat, " forces obscures " (franc-maçonnerie et " sionisme ") forment une sorte de " théorie du complot " dont ils se sentent les premières victimes. La radicalité des discours entendus fait écho au quotidien de ces enfants d'ouvriers qui n'ont plus d'emprise ni sur le présent, ni sur l'avenir. Se sentant déconsidérés et, de surcroît, stigmatisés comme les " nouveaux ennemis de l'intérieur ", ils développent un sentiment d'insécurité dans un pays qui a pourtant vu naître la constitution des droits de l'homme et du citoyen. Réalisée sans détour, cette enquête de terrain nous montre de l'intérieur les représentations sociales véhiculées par ces " jeunes des cités " qui défrayent si souvent la chronique.

02/2008

ActuaLitté

Actualité et médias

La Grèce fantôme. Voyage au bout de la crise 2010-2013

En mai 2010, le FMI, l'Union européenne et la BCE, ont missionné leurs experts et mis le pays sous leur tutelle : Trois ans plus tard, au lieu d'un redressement des finances, on assiste à un effondrement du pays et à une catastrophe humanitaire. La Grèce n'est plus que le fantôme d'elle-même. Panagiotis Grigoriou fait la chronique de la vie effroyable en temps de crise financière. Historien et ethnologue ayant longtemps enseigné en France, il choisit de vivre à Athènes en 2008 : dès le déclenchement des événements, il décide de rapporter le quotidien des Grecs dans un blog, Greek Crisis, qui connaît un succès immédiat. Ces histoires sont celles de la classe moyenne qui disparaît partiellement du monde du travail, des actifs tous touchés par le chômage et, pour les plus "chanceux" d'entre eux, contraints à prendre le chemin de l'exil. Il dit le désespoir des petits commerçants, des étudiants, des diplômés ou encore des retraités, à la recherche de stratégies de rechange, souvent dérisoires ou impossibles : quitter le pays, changer de secteur d'activité, se répolitiser, se dé-socialiser, ou encore se suicider ou se laisser mourir. Ce sont les seules alternatives laissées à une population totalement déstabilisée, qui n'a plus d'autre perspective que sa survie immédiate. La crise ne s'est pas abattue sur la Grèce à cause des errements réels et avérés de sa classe politique. L'explosion de la dette du pays n'est pas la seule cause : la Grèce a été choisie comme laboratoire des politiques d'austérité, elle est soumise à une expérience-limite. La Grèce fantôme se veut aussi une réflexion sur le projet européen et ses incohérences, voire ses faillites. Panagiotis Grigoriou a contribué à l'élaboration du film documentaire Khaos. Les visages humains de la crise grecque, réalisée par Ana Dumitrescu (2012).

10/2013

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Le séminaire de Jacques Lacan. Tome 16, D'un Autre à l'autre

Je lis sous la plume de Sollers que Claudel est d'abord pour lui celui qui a écrit : " Le Paradis est autour de nous à cette heure même avec toutes ses forêts attentives comme un grand orchestre invisiblement qui adore et qui supplie. Toute cette invention de l'Univers avec ses notes vertigineusement dans l'abîme une par une où le prodige de nos dimensions est écrit. " Eh bien, Lacan est pour moi celui qui dit dans ce Séminaire " L'enfer, ça nous connaît, c'est la vie de tous les jours. " C'est la même chose ? Ah, je ne crois pas. Ici, pas d'adoration, pas d'orchestre invisible, ni vertiges ni prodiges. Commençons par la fin : Lacan " évacué " de la rue d'Ulm avec ses auditeurs, non sans résistance et tapage. L'épisode défraya la chronique. Qu'avait-il donc fait pour mériter ce sort ? S'adresser, non pas seulement aux psychanalystes, mais à une jeunesse encore grisée par les événements de mai, qui l'accepte pourtant comme un maître du discours dans le même temps où elle rêve de subvertir l'Université. Que leur avait-il dit ? Que " Révolution " veut dire revenir à la même place. Que le savoir impose désormais sa loi au pouvoir, et qu'il est devenu immaîtrisable. Que la pensée est comme telle une censure. Il leur parle de Marx, mais aussi du Pari de Pascal, qui devient entre ses mains une nouvelle version de la dialectique du maître et de l'esclave, et aussi des fondements de la théorie des ensembles. On passe à une clinique de la perversion, aux modèles de l'hystérique et de l'obsessionnel. Tout cela communique, scintille, captive. Entre les lignes, se poursuit le dialogue de Lacan avec lui-même sur le sujet de la jouissance, et le rapport de celle-ci avec la parole et le langage.

03/2006

ActuaLitté

Sciences historiques

Nicole Bonvalot, dame de Granvelle. Une femme d'exception de la Renaissance

Une étude historique, puisée aux meilleures sources, qui nous transpose dans l'univers épique et foisonnant de la Renaissance, époque charnière, qui voit ta Franche-Comté, terre de fidélité, envoyer ses meilleurs fils servir "l'empereur le plus nomade du monde". Trois objectifs structurent ce livre qui s'adresse aussi bien aux amateurs de romans historiques qu'aux spécialistes de l'histoire grâce aux nombreuses notes et annexes. La chronique d'une ville et d'une province, Besançon et la Franche-Comté, à travers trois cents ans de l'histoire d'une famille. Le destin des Bonvalot, c'est celui d'une bourgeoisie conquérante qui, par le négoce et tes charges municipales, s'élève jusqu'aux plus hautes responsabilités de la province. Au e siècle l'héritière la plus douée de la dynastie, Nicole Bonvalot, est au cœur d'un système familial efficace qui met en coupe réglée le Comté de Bourgogne. Son mari, son frère, son beau-frère, son cousin, ses fils, ses gendres sont aux premiers rangs des serviteurs de l'Empire. Quelle est la part qui revient à Nicole Bonvatot dans la réussite sociale de son époux Nicolas Perrenot de Granvelle, garde des sceaux et premier conseiller de l'empereur Chartes Quint ? Quelle tâche spécifique remplit-elle dans la communauté du mariage PerrenotBonvalot ? Y a-t-il un partage des responsabilités ou une cogestion des affaires ? Occultée de l'histoire officielle par le devoir de modestie que l'époque impose à son sexe, elle laisse cependant de nombreuses traces dans les archives qui témoignent qu'elle est une femme d'exception : une mère, une épouse, une conseillère, une gestionnaire, une chrétienne hors norme qui force notre admiration.

09/2003

ActuaLitté

Histoire internationale

Le Fonds bleu. Mécanisme de financement et de gestion du Bassin du Congo pour la protection de l'environnement mondial

Cet ouvrage s'intéresse au programme du Fonds bleu, créé à l'initiative des chefs d'Etat d'Afrique, dans l'objectif de protéger le Bassin du Congo contre le réchauffement climatique. Il aborde les opportunités initiées et les obstacles auxquels ce vaste chantier est confronté. L'ouvrage constitue un véritable plaidoyer pour la préservation du Bassin du Congo, qui a besoin du soutien de tous les décideurs et leaders du monde. En leader climato-optimiste et écolo-visionnaire, le président Denis Sassou N'Guesso, l'un des pionniers du Fonds bleu, a engagé depuis plusieurs décennies une diplomatie écolo-climatique en faveur de la planète. Dans son argumentation, l'auteur paraphrase le président Denis Sassou N'Guesso en insistant sur le fait que "toute attitude tendant à décourager l'opérationnalité du Fonds bleu est une chronique d'un génocide climatique, consciemment ou inconsciemment programmé, étant donné que le Bassin du Congo, deuxième poumon mondial des réserves d'eau et de forêt, qui supporte le poids des dégâts et les conséquences de l'exploitation irrationnelle et abusive de la planète, fait partie du patrimoine écologique de l'humanité pour un avenir radieux et prometteur". C'est pourquoi l'auteur conclut en espérant que le soutien massif des bailleurs au Fonds bleu constituera une source d'inspiration pour les autres nations afin d'arrêter l'exploitation barbare de la Terre. La multiplication des initiatives et les appels du président Emmanuel Macron aux bailleurs de fonds, aux grandes entreprises, aux hommes d'affaires, à la société civile, aux grandes fondations, aux artistes, aux intellectuels ainsi qu'aux gestionnaires du monde est une sonnette d'alarme pour éviter une gifle fatale à l'espèce humaine sur la Terre.

02/2018

ActuaLitté

Littérature française

Le Marge. Tome 1

" Soudain, il se couche au sol puis rampe en direction d'un endroit caché par un rocher : il vient d'entendre des aboiements presque immédiatement suivis d'un bruit de moteur. Une jeep pick-up qui fait une ronde avec un ou peut-être deux chiens. Il y a peu de vent et il souffle vers le nord, ce qui fait penser à Friedrich qu'il ne sera pas repéré tout de suite par les chiens. Le jeune homme décide de se dépêcher de se rendre vers le Danemark. Il se met à courir en se penchant le plus possible, sachant que du chemin il est invisible et oubliant quelque peu toute prudence, c'est ainsi que, débouchant d'une prairie encaissée, il entend tout à coup un tonitruant "Halt"... " Belgique, fin des années soixante-dix. Friedrich a dix-sept ans et a pris sa décision, il quitte tout : ses parents, sa petite amie, cette société rigide qui ne le comprend pas et dans laquelle il ne se reconnaît pas. Il part à vélo pour Louvain et rencontre une bande de jeunes de nationalités différentes, qui vivent en communauté dans une grande maison. Il en fait son chez lui deux ans durant, avant de tenter l'aventure à Amsterdam, puis au Danemark... Soixante-huit n'a laissé personne indemne. C'est l'époque des transgressions, des expériences de toutes sortes : sexualité, drogue... Le voyage affranchit toutes les frontières, tout est à découvrir... Dans ce roman d'apprentissage alliant un érotisme parfois torride à une recherche philosophique de la profondeur de son être, Gérard Nicolas fait souffler un vent de liberté irrésistible, sans occulter pour autant la réalité derrière les illusions. Avec ce premier tome d'un voyage pas comme les autres, il signe une chronique enfiévrée et réaliste portée par une galerie de personnages hauts en couleur, croqués avec justesse.

07/2018