Recherche

Angel Carballeira Mombrio

Extraits

ActuaLitté

Littérature étrangère

L'école de la chair

Dans le " bric-à-brac " de la société japonaise des années 60, les fantômes des ci-devant aristocrates hésitent encore à danser avec les premiers parvenus du miracle économique. Les Occidentaux, démasqués par leur épouvantable grand nez, se comportent toujours comme en pays conquis. Les rues sont pleines de jeunes filles qui n'en sont plus, de petits jeunes gens détestables dévorés de paresseuses ambitions. L'élite s'embourgeoise en se laissant prendre aux mensonges du luxe et de la mode, tandis que commencent à régner la démocratie des propriétaires de voitures, la civilisation des loisirs. Comment vivre, lorsque - comme le diamant de trois carats que l'on porte au doigt - on a été taillé dans une autre époque, La chair, soudain révélée, pourrait-elle faire disparaître ce désert que l'héroïne - trente-neuf ans : le même âge que Mishima au moment où il écrit son roman - voit s'étendre aux confins de sa brillante réussite sociale, ce goût acre de sable qui la saisit au plus intime d'une liberté féminine cueillie au passage sur les ruines encore fumantes du Japon féodal ? La chair ! ses cheminements obscurs, son arrogance animale, mais aussi sa pureté, sa grâce unique qui semble ouvrir à l'imagination un monde absolu sans autre limite que la mort... Hélas ! L'école de la chair, surtout lorsque le professeur n'est qu'un ange déchu, peut-elle être autre chose que l'école de la vie, ou pis, l'école des femmes ? Alors, que reste-t-il ? sinon l'âpre continuité du courage qui pousse certains êtres à aller jusqu'au bout de leur lucidité et de leur générosité, à prendre l'entière responsabilité de ce qu'ils imaginent " tout seuls dans leur tête ". Les grands thèmes de l'œuvre sont ici en suspension avant le précipité final de la tétralogie. Instant de grâce où tout semble possible : la noblesse de cœur, reconquise sur la noblesse de sang, trouve les chemins de cette gentillesse qui s'épanouit parfois dans les bas-fonds grouillants de nos sociétés.

03/1993

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 3, Histoires Tome 1

Les oeuvres publiées dans ces deux volumes furent longtemps qualifiées, en France, de "Drames historiques". Mais l'esthétique des pièces de Shakespeare n'a évidemment rien à voir avec celle du Cromwell de Hugo. C'est sous l'intitulé "Histoires" (Histories), qui figure explicitement au titre de l'une d'entre elles, L'Histoire d'Henry IV, que les éditeurs des Ouvres complètes de 1623 publièrent dix des douze pièces reprises ici. Shakespeare y met en scène l'histoire d'Angleterre, hantée par le spectre de la guerre civile. De Richard II, monarque renversé, et d'Henry IV, usurpateur légitimé, jusqu'à Richard III, le dernier Plantagenêt, il retrace les ruptures dynastiques qui ont abouti à l'avènement des Tudor, dont la dernière représentante, Elisabeth I ?? , règne encore quand il écrit. Il reste fidèle, pour l'essentiel, au modèle transmis comme "vrai" par l'historiographie de son temps ; les chroniqueurs, par exemple, propagent presque tous la légende d'un Richard III démoniaque et contrefait, meurtrier et tyran régicide dont la Providence veut qu'il tombe sous les coups de l'ange de lumière qu'est le premier souverain Tudor. Mais Shakespeare écrit en poète, non en historien. Mieux, c'est en écrivant l'histoire qu'il devient poète : sa carrière de dramaturge commence avec les trois parties d'Henry VI, qui le rendent imméditement célèbre. Ces Histoires mêlent le mythe, l'épopée et la tragédie. Réclamant "un royaume pour théâtre, des princes pour acteurs", Shakespeare met en oeuvre toutes les ressources de sa poésie pour donner à voir tantôt les froids calculs de la politique machiavélienne, tantôt les "vastes champs" des batailles de France, tantôt les souffrances de l'Angleterre. Mais ces pièces mêlent aussi "les rois et les bouffons", et c'est en créateur hors norme, et non en chantre de la mythologie nationale, que Shakespeare a créé l'un de ses personnages les plus drôles et les plus inoubliables : "l'énorme montagne de chair", nommée Falstaff.

10/2008

ActuaLitté

Littérature française

Blue Bay Palace

" J'ai alors giflé son visage d'ange. Si j'avais eu une pierre, un bâton, n'importe quoi, je l'aurais massacré jusqu'à ce qu'il ne soit qu'une bouillie de chair, je crois. Mais je n'avais que mes mains pour dire ma colère et mes yeux pour fusiller. Il ne l'a pas vue venir cette gifle et sa tête s'est retournée comme celle d'une marionnette et il a reculé. J'ai senti la brûlure sur ma paume et j'ai abattu ma main encore, mais cette fois, il a esquivé. J'ai bondi sur lui. Je me rappelle que mon corps avait soudain pris la souplesse d'un félin, que je criais comme un animal parce qu'une main froide me broyait le cœur jusqu'à ce qu'il explose. Après, je ne sais plus très bien. J'ai comme ça, des accès de rage où le sang m'aveugle et ce bruit là, qui tonne dans ma tête. Le soleil bouge, je suis avec lui sous le banian géant et nous sommes assis sur des racines. Je n'ai plus chaud, je ne suis plus en colère... Il commence à parler tout bas. Tellement bas que sa voix couvre à peine le flux indolent des vagues et je dois m'approcher pour entendre. Il hausse les épaules de temps en temps, secoue la tête. Ses mains sont serrées l'une contre l'autre... Maya, commence-t-il, Maya, mon amour... " Entre mer et soleil, images immaculées pour touristes et venelles crasseuses pour indigènes, entre raison et folie, Maya, dix-neuf ans, poursuit l'amour. Elle vit à Blue Bay, village pauvre bordé d'un côté par l'océan et de l'autre par un hôtel de grand luxe. Quand son amour lui échappera, elle ira au bout de son cœur, de son corps et de son pays.

12/2003

ActuaLitté

Littérature étrangère

El Sexto

Le jeune Gabriel est incarcéré au pénitencier El Sexto, au centre de Lima, dans le cadre de la répression des mouvements d’opposition étudiants. Là, il va rencontrer des représentants des partis politiques qui luttent contre le pouvoir despotique. Il découvre les hiérarchies de la prison, où en fonction des étages se côtoient en haut les politiques, puis les droits communs et les délinquants sexuels, et enfin, au rez-de-chaussée, les clochards. Les politiques se divisent entre partisans de l’APRA (de gauche) et communistes, considérés comme “vendus à l’étranger”. Sous la direction de Poignard les droits communs font régner leur loi, distribuent la drogue et forcent les homosexuels à la prostitution. Gabriel se lie avec Camac, son compagnon de cellule originaire des Andes, syndicaliste communiste, un homme honnête et droit auquel tous rendront hommage quand il mourra. Il fait la connaissance de Pucasmayo, l’homme jovial, espoir du parti apriste de sa région, qui abattu par la maladie se suicidera pour protester contre l’avilissement auquel est soumis le jeune La Fleur, prostitué par Poignard et devenu fou. Les maîtres de cet inframonde, Poignard, Maravi et Rosita, l’homosexuel à la voix d’ange, luttant pour le pouvoir, s’affrontent à mort. L’assassinat de Poignard déclenchera une répression brutale qui mettra à jour la totale malhonnêteté des autorités légales. Construit sur des dialogues ce roman est, comme le souligne M. Vargas Llosa, remarquable par la structuration des “personnages collectifs, ces entités grégaires absorbant l’individu effacé par l’ensemble, fonctionnant avec une synchronie de ballet”. J. M. Arguedas, emprisonné en 1938 pour avoir manifesté contre l’arrivée à Lima d’un représentant de Mussolini, a défini El Sexto comme, à la fois, une école du vice et une école de la générosité. Un grand classique de la littérature latino-américaine. Ce roman a été inspiré à l’auteur par son expérience de la prison politique en 1938.

10/2011

ActuaLitté

Musique, danse

Gustav Mahler. Un génie universel

Chef d'orchestre parmi les meilleurs, directeur d'opéra exceptionnel, pianiste de talent, metteur en scène d'oeuvres lyriques révolutionnaire, Gustav Mahler (1860-1911) mène toutes ces activités à un niveau proche de la perfection, mais à contrecoeur : sa seule passion est la composition musicale. Un échec à un concours l'en écarte dans un premier temps. De famille modeste, deuxième de quatorze enfants, il réalise ce parcours par nécessité. A l'âge de vingt-cinq ans, il se lance avec frénésie dans la composition, tout en poursuivant ses premiers métiers. Mahler est un " compositeur d'été ", selon son expression non dénuée d'humour, un de ses traits de caractère. Idéaliste et humaniste sans cesse à la recherche d'un au-delà, Gustav Mahler veut composer de la musique pour créer un monde plus heureux. Ce passionné de la nature, dont il se sent si proche, est très attentif à la douleur des autres. Lui-même doit faire face à des tragédies qui le marquent profondément mais ne l'écartent pas de sa mission de créateur. "Chaque symphonie de Mahler raconte l'histoire d'une vie, avec ses drames, ses angoisses, ses peurs, ses élans d'amour", déclare le chef sud-coréen Myung-whun Chung, fasciné par sa musique. Il confesse d'ailleurs "être devenu chef d'orchestre pour diriger Mahler". Le compositeur autrichien choque par le modernisme et l'originalité de ses dix symphonies, bien trop en avance sur son temps. Après une longue période d'éclipse, sa musique est unanimement reconnue. Les oeuvres de Mahler sont, à partir des années 1960, jouées dans le monde entier. En hyperactivité permanente, ce personnage d'exception est terrassé à cinquante ans par une maladie du coeur, incurable à cette époque. L'auteur est convaincu que Gustav Mahler, génie universel, rejoint le Panthéon des Léonard de Vinci, Michel-Ange, Albert Einstein, Pierre et Marie Curie... Le but poursuivi est d'inciter des mélomanes, connaissant peu Mahler, à partir à sa découverte. Le parcours est fascinant.

04/2020

ActuaLitté

Livres 0-3 ans

Art baroque, art d'enfance

L'art baroque appartient à l'enfance de Ma Mère l'Oye : il éclate et s'épanouit à Rome et en France avec la Contre-Réforme, puis se diffuse lentement en Europe et au-delà. Le croisement des contes de nourrices et des spectacles de cour qui ont enchanté Charles Perrault et Madame d'Aulnoy dans leur jeunesse préside à l'imaginaire des grands conteurs du XVIIe siècle. Mais l'esprit d'enfance, avec sa turbulence, n'est-il pas dominé en permanence par cette stravaganza mythique si bien orchestrée par Vivaldi ? Les " perles " du baroque, nous les découvrons dans les textes qui balisent l'histoire de l'enfance - Lewis Carroll, la comtesse de Ségur, Jules Verne, Collodi, André Maurois, Michel Tournier, Claude Roy -, dans les illustrations des artistes hantés par " l'ange du baroque " et par des " bons petits diables " emblématiques : Gustave Doré sans doute, mais aussi Nicole Claveloux, Jean Claverie, Frédéric Clément, Claude Lapointe, Georges Lemoine, etc. Cendrillon rejoint ici l'infante Marguerite de Velasquez, Alice, Peter Pan, Pinocchio et Babar dans une fantasia que la parade de Disneyland porte à son paroxysme. Les nouveaux héros de l'enfance, à la jonction de la culture savante et de la culture populaire, servent aussi de support aux dérisions du Postmoderne dans les romans. Enfin la volute baroque - incarnation parfaite d'une rhétorique du détail réunit dans l'édition internationale les pierres de Venise, le panache de la calligraphie arabe, l'or des Aztèques ou la vague d'Hokusai : ses arcs-en-ciel illuminent le firmament des récents Droits de l'Enfance. Un humanisme du sensible appelle ici les formes d'une nouvelle pédagogie : l'art d'enfance, culture et contre-culture, remet en cause les évidences et l'excès baroque est le gage le plus sûr des recherches d'écriture inédites. Ce livre doit beaucoup aux travaux de Philippe Ariès, Didier Anzieu, Hubert Damish, Georges Devereaux, Johannes Itten, Marc Soriano. Il lie l'étude d'un champ de la culture à l'histoire des mentalités. Il est préfacé par Marc Soriano.

12/1991

ActuaLitté

Musique, danse

Symphonie en la mineur, « italienne » (conducteur A3)

Bien que dûment signalée dans tous les catalogues et biographies du musicien, la Symphonie italienne de Vincent d'Indy resta longtemps inédite. Alors qu'il vient à peine de fêter ses dix-huit ans, son baccalauréat ès lettres fraîchement obtenu, sa grand-mère Résia tient à lui offrir un somptueux voyage de deux mois en Italie, au berceau même de l'art, de la civilisation et du christianisme. Récompense accordée pour les efforts fournis et les résultats obtenus, ou moyen plus inavouable de chercher à le détourner d'un projet de carrière militaire, ce véritable Grand Tour allait s'avérer autrement fructueux.
En effet, propre à enflammer un jeune esprit empreint de romantisme, la patrie de Dante et de Michel-Ange devait non seulement lui inspirer l'une de ses premières oeuvres d'envergure, mais guider définitivement ses pas vers une carrière bien éloignée des fastidieuses études de droit auxquelles on aurait voulu pouvoir l'astreindre. Avant même son départ avait germé l'idée d'une vaste symphonie à programme, dont le premier canevas fut ébauché dans l'enthousiasme des différentes étapes de son périple entre Rome, Naples, Florence et Venise, puis lors d'un séjour en Allemagne et en Suisse.
Travailleur acharné, homme de culture avide de grandeur et de perfection, il fallait un esprit puissant et volontaire pour concevoir un tel projet et le mener à terme. Mais fût-elle réelle ne réduisons pas cet ouvrage à une simple prouesse d'écriture : à travers ces pages tour à tour grandioses ou poétiques, nobles ou piquantes, profondes ou fantasques, l'auteur parvient avant tout à atteindre son objectif premier, celui de prouver qu'il a bel et bien une "d'Artiste" ...
Après des années d'un injuste oubli, à nous maintenant d'en découvrir les multiples richesses... 1 petite flûte, 2 flûtes, 2 clarinettes, 2 hautbois, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, timbales, cordes

10/2018

ActuaLitté

Pléiades

Romans, récits et nouvelles. Volume 2 : Le trimard ; Le talon de fer ; Martin Eden ; John Barleycorn ; Nouvelles (1909-1916)

Nul n'est plus difficile à saisir que Jack London. Ecrivain populaire, selon un étiquetage hâtif, lu dans les foyers plutôt qu'à l'université, mal édité aux Etats-Unis, pourtant traduit dans toutes les langues, connu et aimé dans le monde entier, il semble appartenir, plutôt qu'à la littérature, à un imaginaire collectif où la dénomination "Jack London" incarnerait l'esprit d'aventure sous ses formes les plus violentes. Sa vie, menée à un train d'enfer, est souvent confondue avec ses livres, l'ensemble composant une sorte de légende hybride dans laquelle "la vie" ne cesse de l'emporter en prestige sur des ouvrages qui n'en seraient que la pâle imitation. C'est oublier que les équipées du jeune London sont inspirées des récits héroïques lus dans son enfance : la littérature précède et commande la carrière tumultueuse du jeune aventurier risque-tout. Ses livres sont les produits d'une authentique volonté créatrice. Mais il faut être juste : London, mythographe de lui-même, n'a pas peu contribué à cette confusion. L'autodidacte, l'ange au corps d'athlète, l'écrivain-chercheur d'or, l'écrivain-navigateur, le reporter, le prophète de la révolution socialiste, le gentleman-farmer - les images qui composent le mythe sont largement une création de cet homme acharné à goûter de toutes les intensités que la vie peut offrir. Revenir aux textes de Jack London et le rendre à la littérature, telle est l'ambition de ces volumes, enrichis de la totalité des illustrations et photographies des premières éditions américaines. Les traductions, nouvelles, s'efforcent de ne pas atténuer les étrangetés d'un style que l'écrivain a souvent déclaré s'être forgé sans autre maître que lui-même. Tous les genres que London a abordés sont représentés : le roman, le récit, le reportage, l'autobiographie. Une place importante a été faite à la nouvelle : on propose en tout quarante-sept proses brèves, et c'est peut-être par là qu'il faut commencer pour saisir ce que London demande à l'écriture de fiction.

10/2016

ActuaLitté

XVIIIe siècle

Le sourire de Robespierre

Le 9 thermidor de l'an II, Robespierre est exécuté avec vingt-deux de ses derniers partisans, au grand soulagement d'une population exténuée, mais aussi des affairistes de tout poil. Il n'aura pas eu la tête de la belle Mademoiselle Lange, cette si jolie comédienne qui se louait dix mille livres par jour. Et la démocratie va poursuivre lentement sa construction sans lui. Mais savez-vous où est sa tombe ? Savez-vous qui vient encore la fleurir aujourd'hui ? Quelqu'un aurait-il pardonné à l'Ange de la mort ? Avec la correspondance entre deux frères, nous retrouvons la vie à Paris sous la Terreur et la Convention thermidorienne, une société secrète qui veut poser les bases philosophiques et spirituelles d'une nouvelle nation, la campagne d'Italie avec les soldats de Bonaparte, Rome, la ville éternelle qui a perdu la mémoire. Deux siècles plus tard, la veille de son mariage dans une bastide du Gers, un fantôme vient rendre visite à une jeune femme dans l'austère maison ancestrale de son futur époux. Qui est-ce, et que vient-il lui dire cette nuit ? Elle ne croit pas aux fantômes, mais pourtant... Il se passe bien quelque chose de mystérieux dans cette maison. Et pourquoi ce sourire indicible sur le visage de Robespierre ? Olivier de Lagausie a écrit plusieurs romans historiques : " Melchisédech Roi de SalemA " (Anfortas 2014), " La promesse de l'anneauA " (Salvator 2012), " La nuit du SamainA " (Anfortas 2015), et " Frères de feuA " (L&C 2019) qui a obtenu le Grand prix du roman historique Toulouse 2019. " Le sourire de Robespierre " est une fiction basée sur une histoire authentique, celle de deux nobles pris dans la tourmente de la Révolution, et c'est aussi une ode aux femmes de cette époque, solides piliers de leurs familles, et, tout spécialement à Eulalie, l'aïeule de l'auteur qui aime encore revenir dans sa maison... Pour nous dire quelque chose.

10/2022

ActuaLitté

Littérature française

Les Frénétiques

En mettant en scène la rencontre amoureuse entre deux femmes sur une île volcanique, Adeline Fleury nous offre un thriller saphique d'une sensualité incendiaire. Ada est une femme libre, romancière et mère célibataire, dont l'inconstance amoureuse a fini par lui laisser un goût amer. Après avoir décidé depuis un an de ne plus se laisser dominer par sa libido, elle part en vacances avec son fils de dix ans, Nino, sur une île au large de Naples. Sur le bateau qui les transporte vers leur paradis italien, le soleil et les embruns de la mer Tyrrhénienne réveillent le corps d'Ada, mis en sommeil par des mois de travail abrutissant et d'abstinence. Elle y remarque bientôt la présence d'une jeune fille rousse de vingt ans à la beauté renversante. Eva se révèle être la nièce d'autres résidents de la pension de famille où Ada et Nino séjournent. Autour de la piscine, ou sous les amandiers du jardin, à l'affût des moindres faits et gestes de la jeune fille, Ada découvre en elle des émotions inédites. Pour la première fois, elle est attirée par une femme, cette mystérieuse rousse aux faux airs de Botticelli, à la fois ange et démon, aussi troublante qu'insouciante. La sensualité de l'île et la bonne entente d'Eva et Nino invitent Ada à ne pas résister à ce désir irrépressible qui semble réciproque. Mais l'île est bientôt traversée de secousses sismiques et l'ombre d'un homme jaloux plane sur cette parenthèse idyllique. Ada et Eva auront-elles le loisir de vivre leur singulière histoire amour ? Roman d'une sensualité omniprésente, Les Frénétiques se déroule sur une île volcanique où l'exultation des corps est proportionnelle au risque permanent d'éruption. Renforçant la charge érotique du texte, la somptuosité des paysages, l'exacerbation des parfums et des saveurs conjugués nous transporte dans un univers où la raison se dissout face à l'impériosité des désirs.

03/2022

ActuaLitté

Photographie

LE PAVÉ PARISIEN

"En cinq ans, Paris a une nouvelle fois montré son étonnante plasticité. Un photographe était là, en témoin, dans la rue, avec les fantômes et les vivants, et nul doute que nous sommes bien dans le joyeux free-jazz de la ville Lumière, capitale mondiale, telle est du moins sa plus belle tradition, de la sensualité voluptueuse et de la raison émancipatrice... Le visage de la France d'aujourd'hui est plus que jamais multiculturel, par- dessus à l'ancienne et café à emporter, vélo électrique et tags rageurs, barricades et gaz lacrymogènes. Notre-Dame flambe, c'est un phénix, une voiture de police brûle, qui ne l'est pas. La rue est en crue, l'ange de l'His- toire est un pigeon égaré, et nos amours sont plurielles. Attentif aux visages de la jeunesse, à son énergie, à sa spontanéité, à son sentiment de l'injustice, Olivier Marchesi fait le pari de la présence obstinée du peuple et de l'histoire contre le flux de l'instantanéité oublieuse". Voici Paris, capitale du XXIème siècle. extrait de la préface de Fabien Ribéry Le pavé parisien est une traversée poétique de la ville de Paris qui se joue pendant le temps d'un quinquennat entre 2017 et 2022. Des gilets jaunes au grand confinement, en passant par l'incendie de Notre-Dame et le mouvement Black Lives Matter, Olivier Marchesi arpente les rues parisiennes et photographie ces événements, en quête de leur propre signfication. Basé à Montreuil (93), Olivier Marchesi (né en 1977) est venu à la pho- tographie de manière indépendante après une formation en sciences humaines. Ses photographies sont diffusées par Hans Lucas et ont été publiées dans la presse nationale et internationale (L'Obs, Libération, Mediapart, Marianne, Esquire...). Ses images sont présentes dans les fonds de l'Université d'Harvard et dans des collections privées en France, Russie, Angleterre, Espagne, Belgique, Etats-Unis, Japon. Il est représenté à Paris par Nico Foss / L'Oil Vert.

10/2022

ActuaLitté

Littérature française

La Reine de Beyrouth

Le roman s'ouvre sur une étrange — pour ne pas dire scabreuse — occurrence. En 2006, pendant l'offensive d'Israël au Liban, une femme disparaît. Elle s'appelle Layla Lutfallah et sa vie, ainsi que celle de sa famille, est une fresque flamboyante du Liban contemporain qui tourne au cauchemar. Cette fable savamment orchestrée installe une sensation de malaise et de confusion, car toutes les tentatives pour la retrouver s'avèreront inutiles. L'enquête est exagérément bâclée dans le chaos d'un pays ébranlé par des bombardements massifs. Choc apocalyptique pour son fils, Carlos Rebeiz, roi de la haute finance internationale et incarnation vivante et étonnamment précise de la puissante diaspora libanaise, qui voit s'effondrer toute raison d'être. Lamour aveugle qu'il porte à sa mère réveille en lui l'ange de la mort. Leur relation est fusionnelle, lourdement amplifiée par le romanesque levantin. A travers le narrateur, on suit la vie des personnages centraux, enchaînés par le destin, presque solidaires, dans un noyau indestructible où l'émotion, les accommodements et l'inhumanité forment une chorégraphie rythmée par une obsession mémorielle et une galerie d'adjoints atypiques, mais bien réels qui composent une monographie entre le burlesque et le tragique du pays des cèdres. Un brouillage de pistes prend le lecteur à la gorge car il ressent inévitablement une sensation physique, organique de la souffrance. C'est douloureux, non par quelque discours moral sur la violence qui règne au Proche-Orient, mais parce que c'est le sujet même de ce livre. Et on se demande si au bout, tout au bout de cette violence inouïe, il y a quelque chose. La Reine de Beyrouth est un livre que l'on peut prendre de cent côtés. Car il jette une lumière divergente sur le Liban, un petit pays qui sauve le monde de la banalité, car il possède une nonchalance et paradoxalement, une force inégalées ailleurs, qui ouvre l'esprit, éveille toutes les sensations et procure des énergies infinies.

06/2017

ActuaLitté

Beaux arts

Renaissance dionysiaque. Inspiration bachique, imaginaire du vin et de la vigne dans l'art européen (1430-1630)

La figure de Bacchus ou de Dionysos incarne et résume un faisceau d'idées, d'évolutions et d'aspirations caractéristiques de la Renaissance, période au cours de laquelle on a cherché à renouer plus étroitement avec l'héritage antique et certaines de ses valeurs, à relativiser ou à redimensionner la place du christianisme pour des registres existentiels qu'il avait souvent disqualifiés, et à explorer les parentés multiples qui faisaient s'entrecroiser des composantes culturelles païennes et chrétiennes. Bacchus n'est pas que le dieu de l'ivresse, compagnon de tous les plaisirs, notamment de la danse et de l'amour ; il préside à la fertilité sous toutes ses formes : agricole et humaine, mais aussi littéraire ou artistique. Il est la source ou le symbole d'une inspiration qui sert régulièrement de miroir aux peintres et se fait parfois principe de contemplation philosophique et métaphysique. Divers artistes parmi les plus célèbres de la période, tels Bellini, Titien, Michel-Ange, Raphaël, Caravage, Rubens, ont exploré ces potentialités à travers des oeuvres majeures d'où ressortent les fonctions multiples et souvent paradoxales, propres à la sphère dionysiaque. Elles relèvent en effet aussi bien de l'excès que de la tempérance, du burlesque que du philosophique, du populaire que de l'aristocratique, de la trivialité que de l'élévation, de la vie que de la mort. Ainsi, l'antique divinité chtonienne s'est transformée en vecteur et incarnation du salut, et ce rapport à l'au-delà, un artiste comme Donatello va savoir génialement le renouveler dans une perspective chrétienne. Au-delà d'une redécouverte élargie et d'une réinterprétation variée de la culture antique, la Renaissance a ainsi travaillé à une fusion de ces traditions apparemment contradictoires, comme à une remise à jour de ce qu'il y a de profondément païen dans le christianisme, à un retour du refoulé dionysiaque tel qu'il ressort des thèmes iconographiques du pressoir mystique ou du Christ-vigne.

02/2015

ActuaLitté

Littérature française

Les valseuses

Au printemps 1972, il y a cinquante ans pile, Bertrand Blier publiait un premier roman qui allait faire parler de lui : Les Valseuses. Aujourd'hui ce livre culte est réédité chez Seghers. 1972, Bertrand Blier a trente-trois ans quand il écrit Les Valseuses. A cette époque, il a deux films à son actif, le documentaire Hitler connaît pas (1963) et Si j'étais espion (1967), dans lequel il dirige son père, Bernard. Il n'a pas encore connu de succès. Ces Valseuses vont tout changer. Plusieurs éditeurs sont séduits par le manuscrit, parmi eux, Jérôme Lindon, mais il juge que l'écriture n'est pas " Minuit " et envoie Blier du côté de chez Robert Laffont. Dès sa parution, le livre se place en tête des meilleures ventes. Entre le conte de fée pour jeune auteur et l'orage médiatique. Le premier intéressé est stupéfait. Mais son père commente : " Mon fils est génial ". Ca ne s'arrêtera pas là. Bertrand Blier avait senti en écrivant les premières pages de son roman qu'il y avait aussi un film à faire. Le triomphe en librairie en rendra la production évidente. La suite tout le monde la connaît. Incarné par Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou dans leurs premiers rôles importants (et aussi par Jeanne Moreau, Brigitte Fossey et Isabelle Huppert, dans des rôles secondaires), douché par la critique dans un premier temps, controversé pour cause de provocation, crudité et nudité, le film fait 6 millions d'entrée et lance la carrière de tous ces jeunes gens. Les Valseuses raconte l'histoire de deux copains, deux petits délinquants, Jean-Claude et Pierrot, sur la route, à travers la France. Objectif principal : échapper à la prison. Objectifs secondaires : conduire des voitures et rencontrer des filles. Ils entraînent Marie-Ange, une shampouineuse, dans leur cavale. Ecrit dans une langue qui doit beaucoup à Céline, avec une verve irrésistible, Les Valseuses a pu choquer en son temps, il exprimait surtout et continue d'exprimer un goût insatiable pour la liberté.

05/2022

ActuaLitté

Roman d'amour, roman sentiment

Curves rock - Tome 3. Beggin'

Pourquoi choisir quand le gardien de l'Enfer et le diable aux faux airs de l'ange Gabriel me désirent tous les deux ardemment ? Alors que Stones pensait être unique à leurs yeux et qu'elle commençait enfin à s'accepter à leur contact, elle découvre une vidéo levant le voile sur certains des sombres secrets de ses deux Apollons. Choquée par ces révélations, elle décide de partir pour une destination lointaine, sans prévenir personne, même pas son meilleur ami. Mais quand elle apprend que la santé de Jake est en danger, elle n'a plus d'autre choix que de rentrer et de faire face à ses démons. Coachée par sa mère, elle apprend à ne plus se laisser faire et à s'affirmer. Petit à petit, elle va s'ouvrir à un monde où toutes les barrières qu'elle avait érigées vont tomber une à une, et dans lequel elle pourra enfin révéler son obscur reflet. Et si elle n'avait jamais été plus elle-même qu'à ce moment précis ? Mais si Stones a bien appris quelque chose, c'est qu'à chaque fois qu'elle touche le bonheur de trop près, la chute est d'autant plus grande. Plus rock, plus osé, plus addictif, cet avant-dernier tome dévoile une Stones plus affirmée, plus libre et plus sexy que jamais. A PROPOS DE L'AUTEURE Après avoir exploré une partie du monde, Amy Nightbird a décidé de se poser dans une petite ville de Belgique quand elle a trouvé quelqu'un d'aussi singulier et original qu'elle. Elle a fait de sa passion pour le voyage un métier. Habitante de la planète rock, elle aime passer des heures à écouter Biffy Clyro, Metallica, Fall out Boy et tant d'autres artistes, parfois avec son petit rockeur de presque trois ans. Amy prend plaisir à raconter l'histoire de personnages cultivant leurs différences et failles, toujours avec une part d'ombre et une touche d'humour.

01/2022

ActuaLitté

Littérature française

Le fantôme de l'Opéra

Des événements étranges ont lieu à l'Opéra : le grand lustre s'effondre pendant une représentation, un machiniste est retrouvé pendu. La direction doit se rendre à l'évidence : un fantôme ou un homme machiavélique nommé Erik hante le théâtre. Certains affirment avoir vu le visage déformé de cet être qui ne semblerait pas être humain. Peu après, les directeurs de l'Opéra se voient réclamer 20 000 francs par mois de la part d'un certain "Fantôme de l'Opéra" qui exige aussi que la loge numéro 5 lui soit réservée. Au même moment, une jeune chanteuse orpheline nommée Christine Daaé, recueillie par la femme de son professeur de chant, est appelée à remplacer une diva malade, la Carlotta. Elle incarne une Marguerite éblouissante dans Faust de Gounod. Or, elle est effrayée. Au vicomte Raoul de Chagny, qui est secrètement amoureux d'elle, elle confesse une incroyable histoire. La nuit, une voix mélodieuse l'appelle : elle entend son nom et cela lui suffit pour inspirer son chant. En outre, l'ange de la musique visite fréquemment sa loge. Elle affirme avoir entrevu l'être qui l'accompagne dans son art. Mais Raoul et Christine ne tardent pas à découvrir que cette voix est celle du fameux fantôme nommé Erik, un être au visage hideux. Ancien prestidigitateur, il s'est réfugié dans son royaume souterrain, sous l'Opéra, pour y composer une oeuvre lyrique. Passionnément épris de la jeune Christine, il l'enlève et l'emprisonne dans son repaire des sombres profondeurs. Le grand lustre, gravure de 1875Raoul de Chagny, aidé d'un mystérieux Persan, se lance à la recherche de la jeune femme. Il doit alors affronter une série de pièges diaboliques conçus par le fantôme, grand maître des illusions. Mais la persévérance du jeune Raoul et le courage de Christine, prête à sacrifier sa vie pour sauver le jeune homme, dont elle aussi est éprise, poussent Erik, le fantôme de l'Opéra, au repentir.

01/2003

ActuaLitté

Biographies

Céline à rebours. Biographie

De sa mort en 1961 à sa naissance en 1894, à l'aide de témoignages et de textes rares, Emile Brami brosse un Céline à rebours du temps et des lieux communs, tour à tour génial, pitoyable ou hideux. L'un des meilleurs spécialistes de cet auteur, il revient en détail sur l'affaire des manuscrits retrouvés, dont il fut un protagoniste. Une biographie de référence mise à jour Finira-t-on jamais de prendre parti " pour ou contre " Céline ? Celui qu'André Gide appelait le " maboul " s'en est plutôt bien sorti, mais au prix d'une notoriété de Diogène infréquentable, d'imprécateur furieux et de dangereux affabulateur. On en oublierait presque l'écrivain, qui n'a pas d'équivalent, et le style, sans lequel il n'y aurait pas de scandale. Sa noirceur est si dense qu'on n'y distingue plus l'humoriste. Seul demeure l'épouvantail de Meudon, grimaçant à la postérité. Le Céline d'Emile Brami n'est pas un " autre " Céline. Ce n'est ni un essai, ni un plaidoyer, ni un portrait à charge, ni une biographie. C'est Céline tel qu'en lui-même, raconté par ceux qui l'ont connu, par ses romans, ses pamphlets, ses lettres, ses lecteurs. Le " célinien " averti y trouvera un regard neuf, soutenu par une documentation originale ; l'amateur découvrira un être infiniment complexe, individualiste forcené, fantasque, contesté, avec ses passions immenses et ses nombreuses faiblesses. De sa mort en 1961 à sa naissance en 1894, à l'aide de témoignages et de textes rares ou inédits, Emile Brami brosse un Céline à rebours du temps et des lieux communs, tour à tour génial, pitoyable ou hideux : Dr Destouches et Mr Céline, ange et démon de notre littérature. L'un des meilleurs spécialistes de cet auteur, il revient en outre en détail sur l'affaire des manuscrits retrouvés, dont il fut un protagoniste de la première heure. 1re édition : Céline. Je ne suis pas assez méchant pour me donner en exemple (Ecriture, 2003)

04/2023

ActuaLitté

Histoire militaire

Les sept vies d'Adrien Conus. Compagnon de la Libération, inventeur militaire de génie, agent secret de la France libre, rescapé d'un peloton d'exécution allemand, colonel perdu en Indochine, chasseur d'éléphants émérite et... amant imprudent

Compagnon de la Libération, inventeur militaire de génie, agent secret de la France Libre, rescapé d'un peloton d'exécution allemand, colonel perdu en Indochine, chasseur d'éléphants émérite et ... amant imprudent : les sept vies d'Adrien Conus Bien souvent galvaudée, la formule " une vie de roman " s'applique parfaitement au Compagnon de la Libération Adrien Conus (1900-1947). Sa vie fut courte mais d'une richesse inouïe : ce franco-russe né à Moscou, fut tour à tour chercheur d'or et trafiquant d'ivoire, guide de chasse et chef de village en Afrique avant de rejoindre la maigre phalange des Français Libres du général de Gaulle dès 1940. Il est de tous les théâtres de guerre de la geste gaulliste au Levant et en Afrique du Nord (notamment à Bir-Hakeim) avant de rejoindre les services secrets du Général à Londres. Formé à la dure par les Anglais, il est envoyé dans le Vercors cerné. Après sa capture par les Allemands, il échappe miraculeusement au peloton d'exécution. En 1945, il est infiltré en Allemagne nazie dans la région stratégique de Ruhr pour y conduire des actions commando. Avec ses camarades, il incarne alors ce qui se fait de mieux en matière de combat indirect et "spécial". Addict à la guerre, couvert de décorations, le colonel Conus connaîtra en Indochine un destin " à la capitaine Conan ". Efficace, mais trop sulfureux, le commando qu'il a créé est dissous en catastrophe. Malade, il rentre pour mourir sur sa terre d'adoption, l'Afrique noire. Mais même après sa mort, cet amant imprudent fera parler de lui dans les coursives du contre-espionnage français... Pourquoi ? Grâce à des archives inédites - notamment des services secrets français et anglais - et des témoignages familiaux, Pierre Servent brosse ici un portrait en forme de sanguine d'un guerrier hors norme que son ami Joseph Kessel avait raison de considérer comme un pur héros sans pour autant être " un ange ". C'est dans ce clair-obscur que la plume subtile et documentée de Pierre Servent nous entraîne magistralement.

06/2022

ActuaLitté

Littérature française

Fais ta guerre, fais ta joie

Le premier récit de Robert Lalonde depuis C'est le coeur qui meurt en dernier, véritable succès public et critique. Une rencontre père-fils sous l'angle de la création. Une méditation libre et singulière sur les rapports de la littérature avec la peinture. Un garçon au seuil de l'adolescence observe son père, peintre du dimanche, " peintraillon ", comme il le dit de lui-même, jeter un bouquet de couleurs sur sa toile. Sous le regard émerveillé de l'enfant apparaît la feuillaison rouille d'un grand hêtre, celui-là même qu'il a aperçu l'autre jour à l'entrée de la grande baie, encerclé d'épinettes, une nuée de carouges tourbillonnants autour de son faîte. Mais pourquoi diable le hêtre qu'a peint son père lui semble-t-il plus conforme au souvenir qu'il a du bel arbre de la baie ? Son grand hêtre, hanté d'oiseaux amoureux et portant mi-juillet sa chevelure d'octobre, s'il est plus vrai que vrai, n'est-ce donc pas parce qu'il a été réinventé par le peintre ? Robert Lalonde puise ici dans ses souvenirs d'enfance pour nous donner le plus poétique peut-être de ses livres en prose. Cette " scène primitive " dont il est témoin, ce corps-à-corps du père avec la toile et les couleurs, allume chez l'enfant un ardent désir de créer, mais qui pour lui s'exprimera par l'écriture. Ce livre est une méditation sur les liens qui unissent peinture et écriture, couleurs et vocables, formes et récits, faisant défiler les figures de Cézanne et de Zola, de Van Gogh et de Gauguin, de Suzor-Coté, d'Arthur Villeneuve et de Marc-Aurèle Fortin. Il évoque les amis peintres, toujours prêts à ouvrir leur atelier au littérateur, qui en sort ébloui, et le travail silencieux et solitaire de l'écrivain, que menace et aiguillonne à la fois la peur de l'échec, la peur de ne pas se montrer à la hauteur de la vision. Ce livre est avant tout un hymne à la création et aux créateurs, qui pour aller au bout de leur art doivent faire la guerre au doute, à l'à-quoi-bon, au babillage qui entoure trop souvent la création, mais qui ont pour devoir, pour passion, de faire leur joie, notre joie, en risquant tout pour mettre au monde une oeuvre.

02/2020

ActuaLitté

Sports

Première Cape. Le jour où ils ont débuté avec le XV de France

15 joueurs, 15 récits, mais une histoire commune, celle du XV de France. On n'oublie jamais la première fois, les jours d'avant, les heures qui précèdent, l'instant fatidique et le bonheur, cette quiétude du temps d'après. Qu'il s'agisse de l'acte d'amour, de la naissance d'un enfant... ou d'une première sélection en équipe de France de rugby. Dans la carrière d'un joueur, la première cape est un moment fort qui reste durablement gravé dans sa mémoire. Ainsi, dans l'histoire du rugby français plus de 1 100 joueurs internationaux ont eu le bonheur de porter un jour le maillot du Quinze de France. Chacun d'entre eux aurait pu ou pourrait encore nous raconter très précisément cette journée si particulière dans sa vie d'homme et de joueur de rugby. Plus de mille joueurs, plus de mille histoires. Certains d'entre eux, et tous ceux notamment qui ont façonné la légende du Quinze de France avant-guerre, ne sont plus là, bien évidemment. Les autres, une grande majorité, sont des témoins privilégiés de cette grande histoire. Ils sont des centaines. Nous en avons choisi quinze : une équipe de rugby. De Lucien Mias en 1951 à Teddy Thomas en 2014, toutes générations confondues, un à chaque poste, avec des profils et des parcours très différents. Un choix forcément subjectif mais dicté par la volonté de retranscrire, à partir de ces quinze histoires, toute la richesse et la diversité du rugby français, à travers des matchs ou des moments qui ont marqué le rugby tricolore. Un bon moyen de revenir, au fil des époques, sur la culture, la tradition et la sociologie si singulière de ce sport dans une société française sans cesse en mouvement. Serge Blanco (1980) - Teddy Thomas (2014), Jo Maso (1966), Yannick Jauzion (2001), Christophe Dominici (1998) - (o) Franck Mesnel (1986), (m) Jérôme Gallion (1978) - Thierry Dusautoir (2006), André Herrero (1963), Jean-Pierre Rives (1975) - Abdelatif Benazzi (1990), Lucien Mias (1951) - Christian Califano (1994), Vincent Moscato (1991), Daniel Dubroca (1979). A travers le témoignage de chacun, des moments qui ont précédé et le récit du match en lui-même, cet instant inoubliable de leur carrière sportive, nous redécouvrons, sous l'angle d'anecdotes souvent truculentes, l'épopée du rugby français, qui s'est parfois mêlée à la marche du monde pour rejoindre la grande Histoire.

09/2019

ActuaLitté

Beaux arts

California concrete: a landscape of skateparks

La Californie est le berceau de la culture du skateboard et même si les skateparks se trouvent aujourd'hui dans le monde entier, ces parcs continuent de prospérer à mesure que le sport évolue et que des architectes, des ingénieurs et des skateurs collaborent pour peaufiner leurs conceptions. L'artiste Amir Zaki a grandi en skate, il comprend donc bien ces espaces et depuis des années, il photographie le paysage bâti et naturel de la Californie et se passionne pour les grandes structures en béton. Non seulement sous des formes sculpturales, mais aussi comme des éléments significatifs du paysage contemporain, appartenant à une tradition de l'art public et de l'architecture brutaliste. Pour créer les images de ce livre, Zaki a photographié à la lumière de l'aube, grimpant à l'intérieur des bols et des pipes en l'absence de patineurs. Chaque photographie est composée de dizaines de photos prises avec un appareil photo numérique monté sur une tête de trépied motorisée. L'aspect des images obtenues est inhabituel dans la mesure où l'objectif de Zaki est plutôt un téléobjectif, ce qui a pour effet d'aplatir l'espace, mais l'angle de prise de vue est souvent assez large, ce qui exagère la profondeur spatiale. La technologie permet également à Zaki de photographier certaines zones à partir de positions difficiles qui seraient autrement impossibles à capturer. Dans son texte, Tony Hawk - l'un des skateurs professionnels les plus connus au monde - décrit comment les photographies de Zaki de skateparks vides et à ciel ouvert évoquent les souvenirs de la liberté idyllique qu'il ressentait lorsqu'il a visité un skatepark comme un enfant dans des piscines et des bols en béton. Dans son essai, l'architecte Peter Zellner, basé à Los Angeles, décrit les débuts du skateboard vertical moderne au milieu des années 1970 et la prolifération des skateparks construits à cet effet. Il établit un parallèle avec la réinvention presque simultanée de la photographie de paysage américaine, lorsque les photographes détournaient les yeux de la nature et se concentraient sur le paysage créé par l'homme. Les remarquables photographies de Zaki représentant des skateparks étrangement surnaturels, dépourvues de leurs utilisateurs, héritent de cette tradition réinventée en trouvant la beauté dans une banlieue en béton apparemment dénaturée.

09/2019

ActuaLitté

Sciences historiques

Robert Faurisson. Portrait d'un négationniste

Robert Faurisson est aujourd'hui considéré comme l'idéologue du négationnisme. Le portrait dressé par ses hagiographes laisse apparaître un homme banal. Un père de famille quelconque, sportif accompli, qui habite en province; un enseignant de littérature découvrant, presque par hasard, le sujet dont il deviendra le héraut; un homme apolitique ou plutôt de gauche. Enfin, une personne qui aimerait par-dessus tout la vérité. Depuis des années, cet homme bruyant tente de s'imposer dans l'espace public français avec cette construction. Il entend également se faire passer pour un chercheur, animé par le seul désir de faire entendre ses thèses prétendument historiques. Robert Faurisson tronque l'histoire mais préserve la sienne. Il ne veut pas que l'on entre dans son passé, et pour cause. En s'appuyant sur les archives départementales et nationales, sur des entretiens avec les principaux négationnistes français et sur de nombreux témoignages inédits, Robert Faurisson. Portrait d'un négationniste retrace l'itinéraire d'un provocateur qui trouve, dans la négation d'un des événements les plus douloureux du XXe siècle, un " fonds de commerce en or". Le livre dévoile la véritable personnalité du chef de file d'une propagande politique et son passé d'extrémiste. Il revient sur son étrange nomination à l'université malgré un lourd passif dans l'enseignement secondaire. Il évoque également ses nouvelles fréquentations le conduisant en Iran et annonçant son heure de gloire. La vie de Robert Faurisson et ses zones d'ombre montrent à quel point cet homme voulait et ce, à n'importe quel prix, être connu et reconnu. Le négationnisme existait avant Robert Faurisson. Pourquoi a-t-il réussi là où ses prédécesseurs avaient échoué ? Le propagandiste s'est avancé à visage couvert. Il s'est approprié le négationnisme sous un angle technique puis est parvenu, aux yeux de certains, à le rendre présentable. Il l'a politisé en le calquant sur le contexte international. La question du rapport du monde arabe à Israël reste centrale dans la thématique négationniste. Cet ouvrage entend aussi montrer ceci : de la contestation de l'existence des chambres à gaz à la négation de l'extermination nazie, de la défense des Palestiniens à la remise en cause de l'Etat d'Israël, le fil conducteur reste la haine des Juifs.

03/2012

ActuaLitté

Droit

Droit et attractivité économique : le cas de l'OHADA

Cet ouvrage, qui rassemble les actes du colloque international qui s'est tenu le 20 juin 2013 à l'amphithéâtre Liard à la Sorbonne (Paris), est le fruit de la collaboration entre l'Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne (IRJS) et l'Association pour l'Efficacité du Droit et de la Justice dans l'espace de l'OHADA (AEDJ). Cette association, créée à l'initiative des doctorants de l'Institut, ressortissants de différents pays africains, a choisi de s'attaquer aux problématiques contemporaines de l'effectivité du droit en Afrique subsaharienne. Ils sont partis de l'idée répandue que l'objectif principal des états africains est d'adopter des textes, sans toujours se donner les moyens de leur application, pour poser la lancinante question de l'attractivité économique du système juridique de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA). Conçu pour faire des états membres "un pôle de développement" , le système juridique de l'OHADA a été analysé sans complaisance et sous l'angle de l'attractivité économique par les contributeurs à cet ouvrage. L'objectif de ce colloque international visait à établir un bilan des vingt ans de l'effectivité du droit de l'OHADA ainsi qu'à ouvrir une réflexion prospective sur son évolution. La première partie de cet ouvrage met l'accent sur l'état du système juridique de l'OHADA au regard de la perception de la sécurité juridique et de la perception de la sécurité juridictionnelle. Il ne suffit pas de réformer les textes pour qu'ils soient efficaces. La réalité, notamment sur le plan juridictionnel, révèle que les justiciables des états parties ont encore l'impression que certains praticiens sont toujours prisonniers des réflexes du passé. Dans sa seconde partie, l'ouvrage met en évidence l'actualité et les perspectives de l'attractivité économique de l'espace de l'OHADA, un accent particulier étant mis sur les pistes de réflexion pour une meilleure application du droit de l'OHADA. Ont contribué à cet ouvrage : Protais Ayangma Amang, Martine Béhar-Touchais, Loïc Cadiet, Frédérique Chifflot-Bourgeois, Philippe Delebecque, Véronique Goncalves, Yvette Rachel Kalieu Elongo, François Komoin, Benoit Le Bars, Roger Masamba, Joachim Oliveira et Marcel Serekoisse-Samba, Filiga Michel Sawadogo, Dorothé Cossi Sossa, Marc Trouyet.

12/2013

ActuaLitté

Sciences historiques

Les Anglais en Guyenne. L'administration anglaise et le mouvement communal dans le Bordelais

Ce travail m'a été suggéré, il y a longtemps déjà, par l'étude de deux documents manuscrits appartenant aux archives de la mairie de Bordeaux. Ce sont : le Livre des Bouillons et le Registre des délibérations de la Jurade, de 1414 à 1416. Un fait incontestable, c'est qu'ils sont les pièces capitales à consulter pour l'histoire de la commune de Bordeaux. Son origine, sa formation, ses développements, depuis les premières années du XIIIe siècle jusqu'à la mort de Richard II (1399). Quant au Registre des délibérations de la Jurade, de 1414 à 1416, il nous montre la plénitude de la constitution, la puissance de son organisation démocratique et l'espèce de souveraineté protectrice que la Commune de Bordeaux exerçait, au début du XV e siècle, sur le pays aquitain. On savait, sans doute, que l'Aquitaine s'était presque toujours félicitée d'appartenir à l'Angle - terre ; que spécialement Bordeaux et les Bordelais avaient obstinément repoussé la conquête française, parce que le régime anglais leur assurait ce que Guillaume de Nangis appelle dominium suae urbis . Mais en quoi consistait ce dominium, quelle destinée la royauté des Plantagenets fit- elle, pendant trois cents ans, à la région qui répond aujourd'hui au département de la Gironde ? Quelle espèce de ménagements imposèrent aux souverains anglais à l'égard de cette possession héréditaire, mais si constamment disputée, les conditions géographiques, le tempérament du pays, les vieilles traditions de liberté municipale ? Nous possédions la partie extérieure de cette histoire du Bordelais, les guerres, les traités, les changements de mouvance, les manifestations de la sympathie des Bordelais pour les suzerains d'outre-mer. Mais l'arrière-plan, le pourquoi de cette histoire, avec les documents authentiques, les preuves certaines, il ne me semble pas que jusqu'ici on les eût mis suffisamment en lumière. [...] Mais ce qui concerne, d'une part, l'administration à proprement parler, c'est-à-dire la nature, les limites, les agents de la souveraineté exercée par les monarques anglais ; de l'autre, le mouvement communal qui, sous le réseau administratif, se produit avec une généralité, une puissance extraordinaires, dans toute l'étendue du pays, à partir de la fin du XIIe siècle, voilà ce qui ne me paraît avoir encore été traité nulle part et ce qui fait l'objet de cette étude... (extrait de l'Avertissement de l'Edition originale de 1875).

11/2018

ActuaLitté

Histoire internationale

La Nuit rwandaise n°8 : La France a participé au génocide. 20 ans de déni, ça suffit !

La France a participé au génocide des Tutsi. 20 ans de déni, ça suffit ! 8eme numéro de la revue annuelle La Nuit rwandaise. Alors que se dessine de plus en plus clairement le tableau dévoilant l'ampleur des complicités - et de la participation directe - de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda, le 8eme numéro de la revue fait le point sur l'état des savoirs sur la question. En plus des dossiers et rubriques habituelles de la revue, deux importants dossiers : Une saison au Congo : Retour sur la guerre de l'ONU, au Kivu. Guillaume Ancel, qui a quitté l'armée française en 2005 avec le grade de lieutenant-colonel, apportait début avril un nouvel éclairage sur l'opération Turquoise (23 juin-22 août 1994), auquel il a pris part, et sur le soutien apporté par la France aux forces génocidaires, au Congo (ex-Zaïre) : "En leur livrant des dizaines de milliers d'armes, nous avons transformé les camps de réfugiés du Zaïre en base militaire. On a clairement été à l'origine d'une continuation des combats qui ont fait des centaines de milliers de morts". Et qui continuent à en faire, vingt ans après, comme on le verra dans ce dossier supervisé par L'Agence d'information. Art et Mémoire : Pour ce numéro spécial, illustré par Bruce Clarke, vingt ans après la commission du génocide des Tutsi et quatorze ans après le projet "Ecrire par devoir de mémoire" , sont également publiées les réflexions des auteurs et artistes du projet Fest'Afrika sur leur rencontre avec le Rwanda et la tragédie du génocide. En mémoire de toutes les victimes rwandaises du racisme et de la haine, et en hommage à Théogène Karabayinga. Mais le génocide des Tutsi a-t-il duré 100 jours, en 1994, ou trentre ans ? Un génocide oublié. Est également ouvert, dans ce numéro, avec un texte de Jean-Luc Galabert, écrit à l'occasion de la cinquantième commémoration des massacres génocidaires contre les Tutsi en 1963-1964, un dossier sur les "premières vagues génocidaires" au Rwanda. Témoignages & Documents : Ce numéro ouvre également deux rubriques à part entière à partir de contributions extérieures ; ainsi nous lançons un appel pour ceux qui veulent répercuter leur témoignage et/ou des documents d'archives autour du génocide des Tutsi.

04/2014

ActuaLitté

Droit

Le chômage partiel

Le chômage partiel, malgré son importance socio-économique, n'a qu'assez peu retenu l'attention des juristes. Aussi, il est apparu nécessaire d'une part de renouveler son analyse dans le cadre des rapports entre employeur et salarié ; d'autre part d'adjoindre à cette approche une étude sous l'angle du droit de l'emploi. En ce qui concerne les rapports de travail, il s'agit d'examiner les conditions de la licéité de la mise en chômage partiel ; après avoir envisagé la question dans le cadre civiliste de la responsabilité contractuelle, la recherce s'attache à montrer la spécifité des solutions de la jurisprudence sociale et la politique juridique sous-jacente ; sur un plan plus général, c'est la question de l'articulation entre pouvoir de direction et contrat de travail qui est posée. Par ailleurs, la mise en chômage partiel ouvre une période de pertubation à l'égard des relations contractuelles, mais aussi des institutions représentatives du personnel : perturbation, au reste, qui a nécessité la création d'un système - original - d'indemnisation dont le rôle dans l'analyse juridique est essentiel. Dans le cadre du droit de l'emploi, est mise en relief la dimension du chômage partiel à la fois comme mode d'adaptation du temps de travail aux variations de l'activité de l'entreprise et comme alternative au licenciement. Avec cette dimension, on entre au cœur des relations triangulaires qui lient - et opposent - le salarié, l'employeur et l'Etat, et suscitent des institutions juridiques particulières, notamment les conventions conclues entre l'Etat et les entreprises. L'indemnisation publique du chômage partiel, par la socialisation du coût de la " non-rupture " du contrat de travail qu'elle induit, apparaît ici comme un des instruments d'incitation par lesquels s'opère l'intervention de l'Etat sur le marché du travail, c'est à dire la politique de l'emploi ; ce dernier aspect conduit à établir une corrélation entre régime de la suspension du contrat et régime de la rupture, et à préconiser une approche juridique plus globale - et équilibrée - de la problématique du chômage partiel, qui assumerait l'ambivalence de l'institution. On le devine, à travers l'étude du chômage partiel, sont visitées - ou revisitées - de nombreuses provinces du droit social.

06/1998

ActuaLitté

Histoire internationale

La Diplomatie-monde. Autour de la paix d'Utrecht - 1713

Ce livre a l'ambition d'ouvrir une nouvelle dimension pour l'histoire des relations internationales en étudiant la naissance, en Europe, d'une diplomatie prenant en compte le monde entier, où les Européens cherchent à être présents en ce temps de première mondialisation. Les traites de paix, signés à partir de 1713 à Utrecht puis à Rastatt et à Baden, mettent fin à un conflit qui dure depuis 1701, la guerre de Succession d'Espagne, et ils règlent en particulier le sort de l'immense monarchie espagnole qui contrôle des territoires sur tous les continents. Depuis les traités de Westphalie de 1648, le congrès diplomatique s'est imposé comme l'instrument des grandes recompositions géopolitiques destinées à établir la paix. Une telle réunion de négociateurs correspond à une confrontation maîtrisées où sont évalués les résultats des campagnes militaires et où sont cherchés des expédients pour faire accepter l'arrêt des hostilités. Pour des siècles trop souvent considérés comme des successions de guerres, par lesquelles des Etats en formation s'imposent en s'opposant, ce recueil d'études propose d'approcher l'histoire de l'Europe et du monde sous un autre angle, plus lumineux : celui de la négociation, puisque l'affrontement débouche aussi sur l'élaboration de pratiques destinées à résorber à tout prix la violence entre les pays européens-Néanmoins, cela conduit aussi à esquiver des litiges ou des souffrances collectives pour ne pas retarder ou empêcher la conclusion des traités. Finalement, une paix durable, comme celle de 1713-1714, fait de tous les belligérants des mécontents, tout en les obligeant à accepter un oubli général des traumatismes subis. Ces discussions intègrent les questions économiques, commerciales et coloniales, ce qui permet de parler de diplomatie-monde, afin d'aborder le dialogue avec des populations lointaines mais aussi des drames humains comme la traite des esclaves africains. Cet ouvrage se propose de considérer également les fondements d'une culture de paix, à travers l'émergence d'une opinion publique internationale, la réflexion sur la paix perpétuelle, la construction d'un événement historique qu'il faut célébrer et commémorer. Des historiens, venus d'horizons variés, donnent ici des études d'une grande rigueur, offrant une somme de connaissances historiques d'une incomparable richesse, et ils proposent des analyses originales et des interprétations novatrices, renouvelant en profondeur l'histoire des relations internationales, de la diplomatie et des sociétés des Temps modernes.

11/2019

ActuaLitté

Economie

À Armes égales, citoyens ? La stratégie du looser !

"Se battre à armes égales" , l'utopie française ! Il y a trois catégories d'acteurs dans les guerres commerciales : les gagnants, les perdants et les mauvais perdants, qui prétendent qu''ils ne se sont pas battus à armes égales. Ces derniers pensent d'ailleurs que les armes les plus efficaces, ce sont les leurs ; il ne leur viendrait pas du tout à l'esprit de se battre avec celles de l'adversaire !!! De grands noms s'emploient à mettre en avant ces "grands mots" , qui, dans la pratique, finissent par devenir de grands maux. En nous demandant de nous battre "à armes égales" , les promoteurs de ce concept séculaire en arrivent à justifier toute défaite et à la faire accepter d'une manière honorable, celle-ci étant présentée comme la meilleure solution dans un grand nombre de cas. De plus, la plupart voudraient nous convaincre que perdre, c'est gagner ! Au regard de notre culture, ces promoteurs du combat à armes égales se font soudainement humanistes, loyaux, justes, bons ... des anges en quelque sorte ! Qu'en est-il exactement ? Penser qu'il faut "se battre à armes égales" , n'est-ce pas un handicap dans le cadre de la mondialisation ? Nous verrons que la France est victime de ce fléau intellectuel, alimenté et entretenu par nos concurrents et, ce qui est plus grave, par des élites ignorantes, en mal d'ego, qui se donnent bonne conscience sur le dos des Français. Le combat à armes égales est une utopie, une illusion. Encore faudrait-il connaître toutes les armes de l'adversaire et savoir comment il les utilise. Or, il ne vous le dira pas ! En effet, la surprise est l'une des clés de la victoire... . La mondialisation a engendré une guerre économique et commerciale sans merci, dans laquelle c'est le plus puissant, le plus rusé, le plus retors qui l'emporte. Notons que les vainqueurs possèdent toujours un avantage sur leurs adversaires ou leurs concurrents. C'est pourquoi nous vous proposerons de nous battre "à volonté égale" . Notre état d'esprit est notre seule et notre meilleure arme ! Changeons de logiciel dans la conquête des marchés. Puisque le marché a changé, que la vie a changé, adaptons-nous ! Dans cet essai, nous verrons comment nous en sommes arrivés là et nous vous proposerons des solutions pour sortir de cette utopie ! Attention : ne pas se battre à armes égales ne signifie pas tricher !

05/2015

ActuaLitté

Géographie

Hors du monde. La carte et l'imaginaire

Hors du monde sous la direction d'Annick BOHN et Gwénaël CITERIN commissaires de l'exposition présentée à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg du 17 mai au 20 octobre 2019 "L'imaginaire, c'est ce qui tend à devenir réel" écrivait André Breton. C'est une de ces facettes de l'imaginaire qu'illustre ce catalogue d'exposition, à travers l'exemple de la carte des origines à nos jours. Creusez aux racines de la cartographie, vous y trouverez l'imaginaire ; et aux racines des mondes imaginaires, vous y trouverez une carte. Instrument scientifique autant que source de fiction, la carte se nourrit d'imaginaire, et inversement. Depuis les interrogations de Gérard Mercator au 16e siècle sur les contours des continents encore en cours d'exploration, jusqu'aux univers conçus par J. R. R. Tolkien, la carte a le pouvoir de créer ou recréer le monde à sa guise. Richement illustré, le catalogue parcourt le monde, sur le même rythme que l'exposition qu'il accompagne, sous l'angle de l'exploration, de la découverte, de l'invention et de la création artistique. Outre la reproduction commentée des oeuvres présentes dans l'exposition, qui sont issues d'institutions prestigieuses comme le Musée du Louvre ou la bibliothèque de l'Académie des Sciences de Hongrie, il propose des articles de fond par les meilleurs spécialistes sur l'histoire de la cartographie, la recherche de l'Eldorado, la redécouverte des temples d'Angkor Vat, la longue quête des sources du Nil, mais aussi les cartes aux racines des univers de la fantasy & de la science-fiction, l'usage humoristique de la carte ou la place de la carte dans l'art contemporain. un ouvrage pluridisciplinaire Il existe déjà de nombreux et très beaux livres sur l'histoire de la carte ancienne et des premiers géographes. L'originalité de l'approche de ce catalogue est de croiser les regards entre historiens de la carte et historiens de l'art, entre arpenteurs scientifiques du monde réel et créateurs littéraires de mondes imaginaires, pour mettre l'objet carte en perspective. Ainsi le catalogue ne se limite pas à la reproduction des très belles cartes que l'on trouve dans l'exposition, mais y ajoute objets et témoignages qui mettent en lumière la démarche d'invention, d'exploration et de représentation du monde.

07/2019

ActuaLitté

Poésie

Spoèmes. Le sport, la vie, la poésie

Un recueil qui se veut accessible, drôle et enthousiaste, léger et poétique. Olivier Hervé nous propose d'aborder la vie par l'angle du "sport" sur le ton de l'humour, de la joie, de l'hommage, de l'ironie. Les vertus et les limites du sport, la place des femmes, le sexisme, le sensible, le sportif professionnel ou amateur, les victoires, les défaites, la triche, l'équipement, la pression du résultat, les enjeux, le jeu et la quête du "Je" , la conscience de l'effort, l'individualisme, les joies du collectif sont autant d'entrées envisagées parmi d'autres. Le sport dans ses excès, le sport dans sa magie, ses géographies. Des émotions, des folies et des victoires en Spoèmes. Le sport est une formidable machine à fantasme, une magnifique porte d'entrée sur la vie sous toutes ses formes. Miroir de l'âme et des coeurs vieillissants, adjuvant de souvenirs et catalyseur de passions, l'exercice physique engage autant le corps que l'esprit, l'instinct que la raison. On y investit son être dès lors qu'on entre en compétition, parfois, on n'y joue pas moins que sa vie. Les blessures, l'aventure, le corps, la mémoire, l'enfance, le désir sont abordés entre autres états humains dans ce recueil. Le sport est aussi une machine à produire du rêve et des illusions, à recycler les élans de l'adulte qui tente de renouer avec l'innocence des premières fois, qui tente de retrouver son corps pour se sentir vivant. Il y est aussi question des lieux du sport, paysages ou infrastructures, temples laïcs des émotions sportives, et de ceux qui font l'événement. Mais pas de poète maudit ici, juste des héros exaltés ou fatigués sur les bas-côtés athlétiques. Dans Spoèmes, de nombreuses disciplines sont évoquées : foot, cyclisme, hockey, patinage, ski, curling, bûcheronnage sportif, pétanque, hippisme, saut en hauteur, sports de combat, F1, moto, natation, plongeon, ultra-trail, escalade, escrime, course à pied, triathlon, boxe, échecs, baseball, tir à l'arc, calcul mental et bonus sur les Ultras, insupportables supporters. Les poèmes et fragments s'organisent autour d'une légèreté toute sportive, évoquant l'enthousiasme, la nostalgie, la mélancolie et la joie. Ce recueil est accessible, drôle et enthousiaste, léger mais sérieux.

06/2023