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Histoire de France

Szkolnikoff, le plus grand trafiquant de l'occupation

Le 10 juin 1945, un corps calciné est découvert à proximité de Madrid. L'homme est identifié sous le nom de Mendel Szkolnikoff, un Juif d'origine russe, curieusement détenteur d'un passeport allemand. Il s'agit sans doute du plus gros trafiquant de l'Occupation, plus important que le célèbre Joanovici. Arrêté avant guerre pour diverses escroqueries, il est, depuis 1941, un agent financier des Allemands, notamment de la SS. Mais l'affaire Szkolnikoff, c'est surtout le plus grand séquestre de la Libération : 2 milliards de francs de l'époque accompagnés de 2 autres milliards d'amende. Car Szkolnikoff a bâti en très peu de temps, pour le compte de l'occupant, un immense empire immobilier et hôtelier : il détient des rues entières de l'Ouest parisien et des dizaines de "palaces", essentiellement sur la Côte d'Azur. Tous ces biens étant mis sous séquestre à la Libération, l'affaire Szkolnikoff se prolonge jusqu'à nos jours. Cet ouvrage révèle que les autorités françaises poursuivent en effet les descendants de l'affairiste au nom d'une condamnation prononcée après sa mort, ce qui est illégal ! L'hôtel Martinez à Cannes, dont les procédures sont encore en cours, soixante-dix ans après les faits, est au coeur de ce rocambolesque dossier qui n'a pas livré tous ses secrets. Pour qui Szkolnikoff travaillait-il vraiment et d'où tirait-il ses protections ? De Himmler, de Goering l'affairiste, ou de plusieurs dignitaires nazis à la fois ? Quelles sommes, apparemment énormes, a-t-il mis à l'abri dans les banques monégasques, espagnoles ou suisses avant de mourir, et que sont-elles devenues ? D'où venait le mystérieux commando qui a capturé et tué Szkolnikoff en Espagne en 1945, après l'avoir délesté des 600 millions de francs en bijoux qu'il emportait dans sa fuite ? Szkolnikoff est-il même mort en 1945 ? Personnage à tiroirs, connu jusqu'ici des seuls spécialistes, Szkolnikoff n'avait jamais fait l'objet d'une recherche fouillée. Cette enquête, menée dans plus de 6000 cartons d'archives provenant de cinq pays différents, apporte enfin des réponses étayées aux multiples fantasmes autour de cette affaire. Ancien grand reporter et journaliste d'investigation à TF1, auteur de nombreux documentaires, Pierre Abramovici, est aujourd'hui historien.

01/2014

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Policiers

Flétrissure

Samuel Goldberg, un vieil homme respecté et influent, est assassiné dans sa riche demeure francfortoise. Fait troublant : l’autopsie révèle que Goldberg, un rescapé de la Shoah, présentait sur le bras des traces du Blutgruppentätowierung, le tatouage que portaient les membres de la Waffen ss de leur propre groupe sanguin… Bientôt les meurtres se succèdent. Chargés de l’enquête, le très distingué commissaire Oliver von Bodenstein et la très prosaïque Pia Kirchhoff comprennent que les victimes partageaient un terrible secret. Un polar allemand magistral qui regarde l’Histoire en face. Le meurtre ressemble à une exécution. Qui peut être capable de tuer d’une balle dans la tête un homme de quatre-vingt-douze ans ? Par ailleurs David Josua Goldberg devait connaître son assassin car la police ne trouve aucune marque d’effraction, juste un chiffre mystérieux écrit sur le mur avec le sang de la victime. L’affaire devient plus étrange encore lorsqu’au moment de l’autopsie on découvre, sur le bras gauche de Goldberg, la trace du tatouage effacé de son groupe sanguin. Comment peut-on trouver sur un Juif, rescapé des camps de concentration, ce signe infamant, celui que portaient tous les membres de la ss ? Avant même que le commissaire Oliver von Bodenstein et sa collègue, l’inspecteur Pia Kirchhoff, aient pu commencer à enquêter, l’affaire leur est retirée des mains par ordre conjoint du ministère de l’Intérieur allemand, et de l’ambassade américaine. Goldberg était en effet devenu citoyen américain après la guerre. Mais bientôt les meurtres se succèdent, tous plus énigmatiques les uns que les autres. Chaque fois les victimes sont très âgées et le mode opératoire d’une atroce cruauté. Le très distingué commissaire Oliver von Bodenstein et la très prosaïque Pia Kirchhoff ne tardent pas à concentrer leurs soupçons sur une famille très respectée de la haute société francfortoise. Grâce aux relations familiales du commissaire von Bodenstein et à la ténacité toute plébéienne de Pia Kirchhoff, le lecteur pénètre peu à peu dans le monde très fermé de la grande bourgeoisie allemande, qui sait si bien garder ses terribles secrets derrière les grilles de ses magnifiques propriétés. Avec ce roman, Nele Neuhaus s’est imposée outre-Rhin comme un auteur de polars majeur. Ses livres, vendus en Allemagne à des centaines de milliers d’exemplaires, sont en cours de traduction dans plus de vingt pays.

09/2011

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Romans historiques

La poudrière d'Orient Tome 3 : Le guêpier macédonien

Janvier 1917. Les ordres de Paris sont formels : il faut tenir le front de Salonique, résister. Que la péninsule des Balkans tombe aux mains de l'ennemi, c'en est fini de la route maritime vers Alexandrie, Suez et les Indes. Un enjeu primordial pour les stratèges, une aberration pour les poilus d'Orient, toujours sur la brèche, privés de courrier, de perm's, harassés par de vaines escarmouches et par les maladies, harcelés par des Turcs et des Bulgares jusqu'au-boutistes. En mer, les Allemands se font plus menaçants. Au débouché de l'Adriatique, un sous-marin attaque les renforts alliés en route pour Salonique. Les bleus se noient par dizaines, avant même d'avoir pu combattre. Rescapée du naufrage, infirmière aussi belle qu'héroïque, Carla survit pour l'amour de Paul Raynal, le soldat du génie qui occupe ses pensées et qui l'attend là-bas. Mais la guerre n'a que faire des sentiments. A Monastir, les jeunes gens se manquent de peu. Paul a dû partir pour le mont Athos, un repaire de royalistes grecs. Aux abords du pic vertigineux, ces derniers continuent à faire parler la poudre et à ravitailler secrètement les Allemands. À peine sa mission accomplie, Paul est envoyé en Macédoine, l'un des secteurs les plus exposés, où il retrouve ses premiers compagnons d'armes. Trois années de guerre ont mûri ces hommes de bonne volonté, ces enfants soldats passés du village natal à l'enfer des combats, de la douce France à la Mère patrie : Paul Raynal le natif du Quercy, Vigouroux le zouave de Limoux, Duguet l'artilleur niçois - mais aussi Leleu le Dunkerquois, les nord-africains Rosario et Ben Soussan, Mikaël l'andartès, Robert Soulé le mennonite de Belfort, et André Schuster le bûcheron d'Orbey. Tous ces braves savent désormais qu'ils sont liés à ces heures de gloire et de sang : la bataille de Larissa et la reddition des armées royalistes, la destitution du roi Constantin pour germanophilie et son départ en exil sur son yacht, l'incendie meurtrier du quartier juif de Salonique, les mutineries des soldats russes gagnés par les idées révolutionnaires, les raids de la Main Noire. L'Histoire se lait sous leurs yeux et c'est eux qui la font bon gré mal gré. L'Histoire on s'en souvient, les hommes on les oublie...

06/2004

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Littérature française

Guide pratique du brocanteur

Pourquoi un livre sur la brocante ? Qu'est-ce donc que la brocante, sinon un mot qui fait rêver par son caractère désuet et le rattache tout aussi bien au passé qu'au présent. La brocante, c'est la balade, le souvenir et la trouvaille. Le deuxième passe-temps du Français, toujours à la recherche de ses origines et de la fortune. C'est donc le rêve. Mais tout rêve a ses lois. En effet, la psychanalyse nous a révélé le langage des rêves, et l'on sait que le génial Hitchcock demanda au divin Dali de lui peindre les décors de la maison du docteur Edwardes. Nous y sommes. La brocante c'est l'art, l'antiquité, le bric à brac et la vadrouille. C'est pourquoi l'auteur se propose de nous accompagner sur le chemin de la découverte pour dire et montrer ce qui demeure caché au plus grand nombre. "J'ai connu Naja, peintre de la Bretagne avant de rencontrer le collectionneur et brocanteur Gilles Morel de Boissy d'Harcourt, "Chichi" pour les intimes. J'ai cru un temps, que ce surnom était un diminutif du prénom d'Achille qui me paraissait aller fort bien avec la noble euphonie du nom aristocratique. Mais non. "Chichi" parce que Gilles est un chineur né et que sa grand-mère Hongroise Najak l'avait ainsi rebaptisé dans ses jeunes années. Collectionneur de génie, le peintre Gilles Naja se révéla être le brocanteur "Chichi" lors d'une épique discussion où je tentais de lui arracher un tableau de Kokoschka le matin même dans une brocante. Fantasque personnage à cheval sur deux cultures, Naja fier de sa diversité, juif de Hongrie pour la partie maternelle, aristocrate du Bourbonnais pour la partie paternelle, possède une clairvoyance dotée d'une tolérance à toute épreuve. Sorte de Jean Yanne de la brocante, gouailleur et conteur d'anecdotes, "Chichi" est le point central autour duquel toute foire aux antiquités aujourd'hui s'organise. Il fit ses classes jeune homme dans les cabarets de même que jadis Henri de Toulouse Lautrec s'était acoquiné au monde de la peinture. La rue est sa passion. Le voyage ou plutôt la déambulation, sa respiration. Féru d'histoire de l'art, cette encyclopédie parlante se double d'un grand artiste. Naja peint comme il respire." Jean-François Marchi

02/2018

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Critique littéraire

Le dernier amour de Kafka. La vie de Dora Diamant

Dora Diamant (ou Dymant) a été la seule compagne de Franz Kafka. Ils se sont rencontrés en 1923, un an avant sa mort, sur une plage de la Baltique. Elle a vingt-cinq ans. Il en a quarante. D'une famille juive polonaise, elle fuit sa famille et se rend à Berlin, capitale de la modernité du vingtième siècle, pour y vivre en compagnie de Kafka, de petits métiers et de bénévolat au Foyer juif des Réfugiés. À Berlin en 1923, en pleine crise économique, Kafka continue à écrire et semble parvenu au bonheur. Mais son état de santé s'aggrave et l'oblige à passer les derniers mois de sa vie dans un sanatorium. Par les yeux de Dora, se découvre un Kafka intime, doté d'une extrême humanité et d'un sens de la justice, d'humour et d'un grand talent d'acteur. " Je suis la femme de Franz Kafka " affirme celle qui, après la mort de l'écrivain survenue le 3 juin 1934, construit sa vie autour des valeurs qu'il lui a léguées : l'amour des lettres et de la littérature, de l'humanisme et du judaïsme. Dora a été réfugiée toute sa vie. Elle adhéra au Parti communiste et, après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, fuit l'Allemagne nazie pour l'Union soviétique, chercha ensuite à gagner la Suisse, avant de devoir fuir de nouveau en Angleterre où elle fut incarcérée en tant qu'Allemande. Elle partit ensuite en Palestine, dans un kibboutz, avant de revenir à Londres. A Paris, elle rencontra Jean-Louis Barrault et lui donna des conseils pour mettre en scène Le Procès, et fréquenta les milieux littéraires pour y promouvoir l'œuvre de Kafka. Elle mourut misérablement à Londres, en 1952, inhumée dans une sépulture anonyme. Ce n'est qu'en 1999, avec l'aide des chercheurs et des associations intéressées à l'œuvre de Kafka, qu'elle eut droit à une plaque funéraire sur sa tombe. Issu d'un travail de recherches monumental qui a nécessité, pendant plus de vingt ans, de voyager à travers le monde, d'interroger les archives de Berlin, de Vienne, de Prague, de Jérusalem, de Russie, le livre de Kathi Diamant a reçu le prix de la meilleure biographie de l'année à San Diego en 2004.

10/2006

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Littérature étrangère

Le voyage de Kokochkin

On est en 2005. Fiodor Kokochkin, un alerte nonagénaire, professeur émérite de biologie, retourne à New York sur le Queen Mary. Juif, il a dû émigrer aux Etats-Unis où il est devenu un scientifique mondialement connu. Chaque jour offre le tableau de cette sociabilité si particulière des traversées transatlantiques où les conversations de table, les distractions programmées, les promenades sur le pont sont autant d’occasions de rencontre. C’est ainsi que Kokochkin retrouve toute sa verdeur en se faisant le chevalier servant d’une jeune (pour lui) architecte de cinquante ans, Olga Noborra. L’humour tout en subtilité de Schädlich donne ici toute sa mesure. Mais ces aimables instantanés du présent sont entrecoupés de retours sur le passé, un passé qui fut tout sauf aimable. En effet, si le vieux monsieur revient d’Europe, c’est qu’il a voulu revoir les lieux de son enfance et de sa jeunesse, et à son luxueux voyage immobile sur la mer fait contrepoint son voyage sur terre doublement fatigant, à cause des longs trajets épuisants mais plus encore de l’émotion que ces retrouvailles avec les lieux de son passé suscitent. A commencer par St-Pétersbourg, où Kokochkin est né et où il a vécu jusqu’à l’assassinat de son père, député menchevik, par les Bolcheviks ; puis Odessa où sa mère allait retrouver une partie de l’intelligentsia russe en exil – Bounine, qui l’aidera, et surtout Nina Berberova, dont elle partagera l’exil. Devenues de grandes amies, elles émigrent près de Berlin, là où vivait une grande colonie d’artistes et d’intellectuels russes, parmi lesquels notamment Maxime Gorki. Kokochkin fréquente alors un lycée allemand à Templin, dont on peut admirer au passage la pédagogie progressiste, et plus tard l’Institut de biologie de Berlin. C’est alors que l’arrivée des nazis l’oblige à fuir une fois de plus et il se réfugie provisoirement à Prague. Il parvient quatre ans plus tard à gagner les Etats-Unis tandis que sa mère, qui n’est pas juive, vit à Paris, comme Nina Berberova. Cette double fuite au péril de sa vie devant les deux régimes totalitaires les plus sanglants du XXe siècle, évoquée dans l’atmosphère faussement rassurante du grand paquebot, donne à ce roman une profondeur légère qui est la marque du grand écrivain qu’est H. J. Schädlich.

02/2012

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Energie

Traverser Tchernobyl

" Ce que le journalisme littéraire peut faire de meilleur. " La Croix La nouvelle édition augmentée (deux chapitres) d'un livre important, unanimement salué lors de sa parution en grand format. Le 26 avril 1986, le réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl explosait. Galia Ackerman fréquente ceux qui sont la mémoire de la catastrophe depuis plus de vingt ans. Avec Traverser Tchernobyl, elle nous emmène dans des lieux inattendus : la plage ensoleillée sur la rivière Pripiat, les forêts habitées par une faune sauvage, le cimetière juif abandonné, les alentours du plus grand radar de détection de missiles intercontinentaux de toute l'URSS, les décharges nucléaires. Elle raconte le vieil homme heureux de sa pêche radioactive, les orphelins irradiés, les vrais et faux héros de Tchernobyl. Un tableau intime du désastre, mais aussi, en creux, de l'ex-URSS et de ce qu'elle est devenue. Un voyage sur une terre fantomatique, dans le monde d'après. " Ici point de poésie des ruines, encore moins de nostalgie du soviétisme (honni dès l'enfance) mais une singulière familiarité. Laquelle ouvre à l'auteure bien des portes (les ressorts de l'administration sont plus affectifs qu'on ne veut le croire) et place le récit dans une grande justesse de ton. " Le Monde " A la fois grave et extrêmement vivant. Un vrai roman russe. " Olivier Barrot, Un livre un jour, France 3 " Un récit pudique et anti-spectaculaire. " La Vie des Idées " Ses pérégrinations [... ] s'avèrent haletantes. Sidérantes, la plupart des rencontres qu'elle y fait. Miraculeuse, son exhumation de la mémoire juive de ce no man's land. Uniques, les pages, plus métaphysiques, où elle dialogue avec certaines figures littéraires, scientifiques et artistiques. " Marianne " Un livre tissé d'humanité, de mots sensibles, de biographies bouleversantes. " Mediapart " Au fil de ces pages qui se lisent comme un roman, le lecteur plonge dans un monde étrange, où tout paraît normal et rien ne l'est vraiment. Se mêlent astucieusement les descriptions et les témoignages avec les analyses sur les conséquences sanitaires, écologiques, économiques et culturelles du désastre. " La Croix " La force de ce récit réside surtout dans les deux grandes qualités de l'auteur, au-delà de ses talents de narration et de description : l'empathie et la volonté de la vérité. " Alternatives Economiques " Ce n'est pas le premier livre que Galia Ackerman consacre au sujet, mais c'est le plus beau. " France Inter

04/2022

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Romans historiques

Les eaux de la colère

Les Eaux de la colère mêle de façon subtile histoire et fiction. Cette fresque minutieuse de l'Alexandrie cosmopolite de la fin du XIXe siècle propose une reconstitution documentée de l'épi démie qui frappe alors la ville. Alexandrie, 1883. Un navire marchand en provenance de Calcutta arrive dans le port de la cité égyptienne. Outre sa cargaison d'étoffes, il transporte un dangereux passager clandestin, invisible à l'oeil nu : le microbe du choléra. Depuis Paris, Louis Pasteur dépêche sur place un groupe de jeunes scientifiques chargés de découvrir le microbe avant le Dr Robert Koch (le chercheur allemand qui a identifié l'année précédente le bacille de la tuberculose), lequel a également rejoint Alexandrie. Il en va de l'honneur de la France. L'équipe se compose de Louis Thuillier, d'Emile Roux et du vétérinaire Edmond Nocard, accompagnés de Marcus, leur assistant. Selon les instructions de Pasteur, ils installent leur laboratoire dans l'enceinte de l'Hôpital européen et se mettent au travail. Rapidement, ils font la connaissance de plusieurs notables alexandrins, parmi lesquels le docteur Malina, un juif dont la famille vit là depuis trois siècles. Sa fille Este, dix huit ans, d'abord indifférente aux recherches des Français, finit par leur proposer son aide. A force de côtoyer Louis Thuillier, elle se met à envisager un avenir à ses côtés, tout en éprouvant une furieuse envie de comprendre les subtilités du monde microscopique qu'il lui fait découvrir. Cependant, l'épidémie continue ses ravages, alors que les travaux des deux équipes concurrentes stagnent. Puis peu à peu, la rémission s'annonce, les décès se font plus rares, le danger semble s'éloigner et les chercheurs, moroses et découragés, voient le microbe leur échapper : pour Thuillier, Roux et Nocard, un retour en France est donc imminent. Et Louis espère bien repartir en compagnie d'Este... Les Eaux de la colère mêle de façon subtile histoire et fiction. Cette fresque minutieuse de l'Alexandrie cosmopolite de la fin du XIXe siècle propose une reconstitution documentée de l'épi démie qui frappe alors la ville. Le récit, dans lequel le microbe du choléra est un personnage à part entière, prend des allures de roman policier. Dans lequel rebondissements, attente, découragement, espoirs ne sont pas sans évoquer une certaine actualité...

05/2021

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Antiquité - Essai

Etudes de philologie et d'histoire ancienne. Tome 5, D'Alexandrie à Rome. L'itiniéraire de l'historien Appien

L'expression "monde gréco-romain", contestée par certains, correspond néanmoins à une réalité, incarnée, entre autres, par l'historien Appien, un notable d'Alexandrie, évidemment bilingue, qui préféra le barreau à la sophistique et acquit assez de réputation pour plaider à Rome devant plusieurs empereurs, dont Hadrien et Antonin le Pieux. Il se lia d'amitié avec Cornelius Fronton et obtint sur le tard, par son entremise, la procuratèle qu'il ambitionnait. Il n'était assurément pas le premier Alexandrin à s'installer dans les bureaux du Palatin, mais sa trajectoire nous est de mieux en mieux connue grâce à des documents nouveaux. Un papyrus d'Oxyrhynchos, publié depuis peu, éclaire d'un jour entièrement nouveau le "grammairien" Apion, qui fut aussi un poète admiré, honoré en Grèce et en Italie, fort éloigné de la caricature dessinée par Flavius Josèphe. Les Alexandrins firent de lui l'un des leurs et l'on peut penser qu'Appien compte parmi ses descendants. C'est le point de départ de ce livre. La découverte à Rome du sarcophage d'un Appien qui ne saurait être que l'historien ouvre d'autres horizons. Son épouse, la "noble Eutychia", était probablement la fille d'un grammairien natif de Sicca, près de Carthage, ami de Cornelius Fronton, lui-même originaire de Cirta. On comprend mieux dès lors comment Appien fut introduit dans le cercle de Fronton, et aussi pourquoi l'histoire des guerres puniques fut le premier sujet qu'il aborda. Comme le grammairien de Sicca semble avoir composé lui aussi une histoire des provinces de l'Empire, peut-être à la demande d'Hadrien, l'entreprise d'Appien paraît moins isolée qu'on ne le pensait. Alexandrie et Rome étaient l'une et l'autre les capitales de la Terre et du Monde, promises à l'éternité. Hadrien en était persuadé et c'est sans doute la raison pour laquelle il désigna Appien pour exercer la prêtrise d'une Vénus astrale en qui s'incarnait la Fortune de Rome. Cette biographie de l'Alexandrin n'est donc pas seulement l'histoire d'un provincial de l'époque antonine parfaitement intégré dans le système impérial. C'est aussi celle d'une époque, marquée entre autres par les dégâts du fanatisme juif et par l'évolution du paganisme, qu'Hadrien engagea dans des voies nouvelles.

01/2022

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Art du XXe siècle

Georges Arditi. D'un réel à l'autre

Georges Arditi (1914-2012) est injustement méconnu. Avec le soutien de sa famille, La Piscine à Roubaix et le Musée Estrine à Saint-Rémy-de-Provence se sont réunis pour présenter, en deux étapes, une véritable rétrospective de ce peintre singulier qui n’avait pas fait l’objet d’une présentation aussi complète depuis plus de trente ans. Formé chez Legueult et Cassandre, Arditi fait pleinement partie de la génération qu’a bouleversée l’exposition des "peintres de la réalité" français du XVIIe siècle, en 1934, à l’Orangerie des Tuileries. Proche dans un premier temps de l’esthétique du groupe des Forces Nouvelles, il ambitionne rapidement un langage autonome dans de grandes compositions empreintes de mystère et d’élégance. La figure de l’artiste, face au spectateur, y organise un univers très singulier dont le temps suspendu doit assurément aux drames qui impriment l’expérience personnelle du jeune juif traqué, spolié et endeuillé. Il est alors tout à la fois Oiseleur taciturne et stupéfait, enfant des frères Le Nain ou créateur surpris à la marge d’une Réunion à la robe rouge qui semble l’ignorer. Une seconde période, dans le sillage des "peintres de tradition française" révélés durant l’Occupation, inscrit Arditi, à sa manière, sur la scène de la seconde École de Paris qui traque la lumière et recompose une vérité - vue d’ateliers, paysages urbains - passée au filtre d’un caléidoscope riche d’émotions. Dans cette séquence, les enfants de l’artiste s’affirment comme une infinie source d’inspiration sans que jamais le peintre ne cède aux facilités et à la mièvrerie du genre. A la fin des années cinquante, la découverte du Ventoux marque une évolution radicale aux marges mouvantes de l’abstraction. Les paysages plein cadre qu’Arditi lui consacre tissent une longue et riche suite qui n’est pas sans rappeler, dans le principe et l’obsession, l’épuisement du motif des meules ou des cathédrales de Rouen de Monet. Ces variations de formes enchevêtrées résonnent comme un véritable testament esthétique avant que l’histoire de l’art, oublieuse et injuste, ne referme les portes d’un douloureux purgatoire que cette exposition souhaite aujourd’hui enrayer. Plus qu’un catalogue d’exposition, cet ouvrage, riche d’oeuvres souvent inédites et de contributions éclairées, est appelé à faire référence et permet enfin de remettre Georges Arditi dans cette lumière qui n’eût jamais dû lui manquer. Un événement, assurément.

11/2023

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Histoire internationale

Israël et la question juive

" Une guerre idéologique totale est aujourd'hui menée contre Israël et le sionisme. Cette guerre non conventionnelle est d'autant plus efficace qu'elle n'est pas déclarée. " Si vous n'y croyez pas c'est le moment d'ouvrir les yeux. Les bouleversements dans les pays arabes accoucheront peut-être d'une nouvelle forme de liberté, mais déjà une forme nouvelle de lutte contre l'Etat juif a bien été imaginée : ce sera l'appel au boycott contre l'" apartheid " israélien et la stratégie de l'isolement diplomatique avec un déferlement d' " indignés " et de provocations sur chacune de ses " frontières ". Ce sera un 9/11 à l'envers : avec beaucoup de martyrs. " Antisionistes de tous les pays, unissez-vous ! " Le conflit israélo-palestinien paraît plus vaste et oppose à des " criminels professionnels " la multitude intrépide des innocents mobilisés. Car s'affirmer " pour la Palestine " c'est se placer dans le camp du Bien : " il n'y a pas de cause plus émouvante ", et la vraie religion communiste c'est la lutte finale contre ce denier racisme : au XXIe siècle le monde sera sans le sionisme. Car comment faire la paix avec cet Etat supposé raciste, dominateur, pervers, Israël, et comment faire entendre raison à ce peuple à la nuque raide, qui s'arroge le droit, " sûr de lui-même ", au retour seul ? Comment détruire le sionisme sans éliminer tous les sionistes et abolir leur rêve d'une souveraineté juive sur la sainte terre ? " Nous avons libéré la bande de Gaza, mais avons-nous reconnu Israël ? ", demande le Hamas, et on connaît la réponse " pour les Palestiniens la mort est devenue une industrie ". Déjà la Shoah n'est plus qu'un mince rempart idéologique, qui paraît avoir été un mythe odieusement fabriqué pour effacer la mémoire de la Naqba. " Tout redevient possible, tout recommence " et devant la seule nouveauté de l'histoire, les " indignés " déjà ne s'émeuvent plus. Dans ce livre magistral, Taguieff donne la leçon ultime : celle qui permet une dernière fois de reprendre ses esprits en contemplant le rêve brisé de l'Occident avant le grand soir. Parce qu'elle nous place devant l'abîme elle nous rend libres, et parce qu'elle ressemble à la vérité elle peut redonner le goût, et peut-être la force, de vivre. Jamais on n'aura été aussi bien renseigné. Le maximum que vous puissiez demander à l'histoire.

06/2011

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Régionalisme

L'étrange histoire du château des Avenières

Construire un château au XXe siècle et le poser dans les pâturages d'une montagne de Haute-Savoie, à plus de 1 000 m d'altitude, est le début d'une histoire bien étrange. L'argent d'une Américaine millionnaire et le goût très sûr de sa compagne, fille d'un viticulteur bourguignon anobli par le pape, confèrent à la demeure tous les atouts de la beauté, du luxe et du confort. Après dix ans de vie commune, la compagne se laisse séduire par une autre Américaine et la propriétaire des lieux cherche à se "normaliser" en épousant un musulman, descendant des maharajas de Lahore. Féru d'ésotérisme, celui-ci transforme le château en une demeure philosophale, déploie à ses pieds des jardins initiatiques et pare la chapelle d'un décor de mosaïques unique au monde, dédié aux cartes du tarot. Il agrandit même le château pour y placer un orgue. Avec l'argent de sa femme, il aménage une ferme modèle, apporte l'eau aux hameaux qui en étaient dépourvus, installe l'électricité dans une demi-douzaine de communes, ouvre à travers la montagne une route de 25 km, organise le ravitaillement aérien d'un observatoire sur le mont Blanc et institue une fondation pour offrir à la France le plus grand observatoire astronomique du monde. Sa mort mystérieuse sur la mer Rouge met un terme à ce projet. Devenue veuve, l'Américaine fonde une maison d'édition spécialisée dans l'ésotérisme et se remarie avec un pianiste, théoricien de l'ésotérisme musical. Mais elle est ruinée par le krach qui secoue la bourse de New-York et se voit contrainte à vendre son fabuleux château. Après avoir pris soin de cacher par des boiseries les mosaïques de la chapelle, la société immobilière qui a racheté le domaine fait venir des religieuses polonaises pour y établir une maison familiale de vacances. Or, celle-ci n'a pas même le temps d'ouvrir ses portes, car c'est le moment où se déclenche la Seconde Guerre mondiale. La Croix-Rouge suisse prend le relais pour accueillir au château des enfants juifs, protégés par la double neutralité de la Croix-Rouge et de la Suisse, tandis que l'infirmerie soigne clandestinement les maquisards malades ou blessés. Au lendemain du conflit, le plus prestigieux établissement de l'enseignement catholique en France transforme les Avenières en un collège à la montagne. Les élèves, dont plusieurs deviendront des personnages célèbres, bénéficient d'une éducation privilégiée. La pratique de l'équitation fait partie du programme et nécessite la construction d'un manège olympique. Parla suite, le domaine est vendu à un homme d'affaires qui laisse le château à l'abandon. Un architecte de génie, totalement novateur dans l'art de bâtir, va lui redonner vie. Passionné par l'ésotérisme, il s'enthousiasme pour les jardins et pour les mosaïques de la chapelle. Il installe même au château un gourou venu des Indes. Bientôt, dans l'esprit de l'architecte naît un ambitieux projet : créer aux Avenières une véritable ville à la montagne, avec université, centre de congrès, hôtel de luxe, services, commerces, piscine, patinoire, parcours de ski de fond et parcours de golf. Les écologistes font échouer cette entreprise dans laquelle l'architecte s'est ruiné. Pour tenter de rentabiliser le château, il ouvre un restaurant indien et cultive la légende d'une demeure hantée par les fantômes. Mais les banques exigent le remboursement des sommes importantes qu'elles ont engagées dans le projet et obtiennent la mise en vente du domaine aux enchères publiques. Depuis, l'histoire mouvementée des Avenières s'est apaisée : le château est devenu le cadre incomparable d'un hôtel de luxe et d'une table gourmande.

12/2014

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Littérature française

Alice de Rothschild. Une hivernante passionnée sur la French Riviera

L'auteur s'est intéressé à la baronne Alice de Rothschild qui, à la fin du XIXe siècle, a créé sur les hauteurs de Grasse l'un des plus beaux jardins méditerranéens de la Côte d'Azur. De 1888 à 1922, la villa Victoria va recevoir le gratin de l'aristocratie européenne à commencer par la reine Victoria qui séjournera en mars-avril 1891 au Grand Hôtel de Grasse, l'impératrice Elisabeth d'Autriche, le prince de Galles, futur roi Edouard VII etc. A la mort de la baronne Alice, le domaine connut bien des vicissitudes entre l'avidité des spéculateurs, la cupidité d'hommes politiques corrompus, la redoutable crise de 1929 et le régime de Vichy. Mais l'esprit de la créatrice continuait de veiller sur les destinées du domaine. Qui est cette baronne au nom prestigieux ? D'où vient-elle ? Pourquoi s'attache-t-elle au pays grassois alors qu'à la même époque, les têtes couronnées, l'aristocratie et la grande bourgeoisie européenne se pressent sur la French Riviera ? Pourquoi une dame Rothschild se prend-elle d'affection pour la cité des fleurs et des parfums au point d'y séjourner près de six mois par an pendant près de trente-cinq ans ? Quels liens subtils la poussent à créer son jardin botanique de 140 hectares dans l'arrière-pays, loin du littoral ? Autant de questions sur lesquelles l'auteur s'est penché pendant près de trois ans en consultant un grand nombre d'archives sur internet bien sûr, mais aussi et surtout, les archives privées à l'étranger des Windsor Archives, des Rothschild Archives, du National Trust de Waddesdon, et de l'Institut für Stadtgeschichte Frankfurt et, en France, les archives départementales des Alpes-Maritimes (CADAM) ainsi que les archives communales de Cannes et de Grasse. Un de ses petits neveux, Edmond de Rothschild, a écrit un jour avec humour : "un Rothschild qui n'est pas juif, pas philanthrope, pas banquier, pas travailleur et qui ne mène pas un certain train de vie n'est pas un Rothschild". Par tous ses traits de caractère, Alice de Rothschild peut témoigner de son appartenance à part entière à la prestigieuse dynastie. Ancien directeur de banque, l'auteur a fait une carrière internationale qui l'a mené successivement en France, en Allemagne, en Suisse, au Grand-Duché du Luxembourg et, en dernier lieu, en Principauté de Monaco où il a été décoré de l'ordre de Saint-Charles. Il partage aujourd'hui son temps entre Monaco et le beau quartier Rothschild de Grasse qui, aujourd'hui encore, porte l'empreinte de sa géniale créatrice.

06/2014

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Allemagne

Février 33. L'hiver de la littérature

Février 33, un livre d'histoire pas comme les autres, revient sur les événements qui se sont déroulés pendant le mois de février 1933 en Allemagne. Hitler a été nommé à la chancellerie le 30 janvier, et les jours qui suivent vont décider du destin de l'Allemagne et de l'Europe tout entière. Nous savons aujourd'hui de quelle manière ces quelques jours ont changé la face du monde, mais Uwe Wittstock a choisi de les évoquer en se plaçant à la hauteur des personnes qui les ont vécus dans l'ignorance de ce qui allait suivre. Jour après jour, dans une dramaturgie bien maîtrisée, l'auteur restitue l'ambiance de tout un pays, en racontant ces quelques semaines qui ont fait basculer la démocratie de Weimar dans le IIIème Reich. Le prisme choisi est celui des écrivains, journalistes et intellectuels, et les protagonistes du livre de Wittstock s'appellent donc Thomas, Heinrich, Klaus et Erika Mann, Bertolt Brecht, Erich Maria Remarque, Alfred Döblin. Ou encore Carl Zuckmayer, Else Lasker-Schüler ou Gottfried Benn. Chacun des protagonistes est introduit avec concision, par un rappel de son rôle public et de sa situation personnelle. Et Wittstock nous raconte comment chacun d'entre eux, dès le 1er février, se demande s'il est sur une liste, en tant que juif, communiste, homosexuel ou intellectuel engagé. Car l'étau se resserre très vite, et ce même avant l'incendie du Reichstag pendant la nuit du 27 au 28 février qui sonnera le glas des dernières libertés individuelles : la SA intimide tous ceux qui ne rentrent pas dans le rang, empêche les manifestations culturelles ou les premières dans les théâtres du pays autant que les réunions politiques. L'Académie des arts devient un autre enjeu symbolique, car il faut faire partir le " gauchiste " Heinrich Mann. Son frère Thomas est en tournée en Europe, pour sa conférence sur Wagner, et décide de ne pas rentrer. Klaus et Erika, empêtrés dans des histoires d'amour impossibles mais portés par le succès de leur cabaret satirique à Munich, veulent d'abord lutter de l'intérieur. D'autres, comme le poète Gottfried Benn croient que le nouveau régime leur apportera enfin la reconnaissance tant désirée. Mais tous seront pris dans la violence du nouveau régime. Les lois d'exception et le résultat des élections du 5 mars mettent un terme à cette période de transition que Wittstock raconte comme un roman à rebondissements. Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni

01/2023

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Religion

Ioudaïsmos-Hellènismos. Essai sur le judaïsme judéen à l'époque hellénistique

Cet essai procède de la conviction de ce que le monde hellénistique oriental n'était pas sans parenté avec les mondes coloniaux modernes et de ce qu'il pourrait être avantageux de lui appliquer certaines démarches de l'anthropologie politique, sociale et culturelle du XXe s. : dans quelle mesure les phénomènes d'acculturation et de contre-acculturation provoqués par l'irruption grecque en Orient pourraient-ils 'être saisis, en Judée, non seulement dans leurs résultats (connus), mais dans leur dynamique propre ? La première conclusion à laquelle a conduit cette démarche est que la confrontation judéo-grecque s'est déroulée non autour d'un problème religieux relatif au yahwisme (Yahweh et son culte face à la religion ou à la philosophie grecques), mais autour du problème du légalisme en tant que fondement de la vie juive, problème opposant les tenants de la stricte observance de l'écrit (de la torah) aux tenants de la jurisprudence orale en voie d'expansion continue : de quel côté se situe la volonté d'ouverture à l'hellénisme ambiant, de quel côté le refus de l'hellénisation et la volonté de clôture sur la tradition ethnique ? Question à laquelle la réponse apparaît complexe et à certains égards paradoxale : le rigorisme scripturaire autorisait en effet des innovations révolutionnaires sur des points dont la torah ne parlait pas (la forme de l'Etat en est un), mais l'attachement à la jurisprudence orale, multipliant les obstacles à l'acculturation en comblant les lacunes de l'écrit, n'interdisait pas pour autant des innovations non moins révolutionnaires dans l'ordre spirituel et moral. Ceux qui introduisirent en Judée des formes politico-sociales grecques, la polis, la monarchie de type hellénistique, loin d'être des apostats (à l'exception du groupe qui provoqua la fameuse "persécution d'Antiochos IV"). apparaissent comme les tenants du strict légalisme scripturaire (ils sont, après tout, prêtres...) : mais ils étaient minoritaires et durent compter avec les jurisconsultes traditionalistes, dont la longue lignée s'épanouit dans le pharisaïsme. Entre les deux tendances s'instaure, à l'époque de la royauté hasmonéenne, un débat sur ce que pourrait et devrait être un Etat authentiquement juif, mais non absolument étranger au monde du temps — débat interrompu par les interventions de la politique mondiale (mais poursuivi théoriquement dans les milieux rabbiniques). Cette issue, au terme de la brève période d'indépendance hasmonéenne, laisse les légistes pharisiens maitres du terrain : la Loi de Yahweh transcende les institutions politiques au point de pouvoir s'en passer. La tentation hellénique et les expériences hellénisantes menées dans le cadre du yahwisme aboutissent à la confirmation de l'irréductible originalité judaïque.

06/1991

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Revues

Europe N° 1133-1134, septembre-octobre 2023 : Al Andalus

De la conquête omeyyade de l'Hispanie wisigothique au début du VIIIe siècle à la prise de Grenade par les Rois Catholiques en 1492, la longue histoire d'Al-Andalus est d'une riche et tumultueuse complexité. Elle n'a cessé de susciter des interprétations contrastées, d'émouvoir des coeurs, de focaliser des débats, d'inspirer des poètes et d'engendrer des mythes. Aussi tourmentée soit-elle, cette histoire nous fascine par son caractère d'exception. Exception que ces territoires ibériques où l'on vit, pendant plus de sept siècles, fleurir les Arts, les échanges culturels partagés par trois monothéismes. Sept siècles durant, des hommes et des femmes se sont parlé, ont travaillé en commun, ont échangé sur tous les thèmes, philosophie, poésie, médecine, mathématiques, alors que partout ailleurs, à la même époque, ils se seraient voués des haines mortelles. Cette forme de coexistence, aussi forcée fût-elle, aura eu des conséquences immenses. Ce n'est pas seulement la péninsule Ibérique et par contrecoup le Maghreb qui en furent enrichis, mais toute l'Europe. L'Hispanie devenue Al-Andalus donna naissance à une culture originale, faite d'héritages croisés entre monde arabe, latin, juif et grec. Diversifiant les angles d'approche, les thématiques et les éclairages, ce numéro d'Europe en offre un captivant panorama et nous convie à la rencontre d'un Al-Andalus pluriel. Il fait large place aussi à ce qu'il est advenu de différents protagonistes après la fin du règne musulman, qu'il s'agisse du destin des Morisques ou de celui des Marranes. Les débats autour d'Al-Andalus trouvent également des échos très actuels dans ce volume, en particulier à propos des conceptions contrastées qu'historiens et écrivains espagnols se font d'al-Andalus, chacun à sa manière et selon ses convictions et sa vision de l'histoire de l'Espagne. Enfin, une dernière section se penche sur les retentissements d'al-Andalus dans la littérature mondiale, depuis Hugo et Rilke jusqu'à Lorca, Aragon et Mahmoud Darwich. Al-Andalus, fait rare dans l'Histoire, aura sans doute fourni le plus grand démenti à la néfaste affirmation de Rudyard Kipling : " L'Orient est l'Orient, l'Occident est l'Occident et, jamais, ces deux mondes ne parviendront à se comprendre ". Contributeurs : Kadhim Jihad Hassan, Gilbert Sinoué, Emmanuelle Tixier du Mesnil, Gabriel Martinez-Gros, Pierre Lory, Floréal Sanagustin, Ali Benmakhlouf, José Miguel Puerta Vílchez, Manuela Cortés García, Marie-Andrée Gouttenoire, Álvaro Abela Villar, Natalia Muchnik, Emilie Picherot, Silvia Di Donato, María Jesús Viguera, José Antonio González Alcantud, Luis Miguel Canada, Manuel Feria, Anne Duprat, Christina Civantos, Rima Sleiman.

08/2023

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Littérature étrangère

Viktor Vavitch

Etudiants et étudiantes en révolte, attirés par le terrorisme ; ouvriers séduits par le marxisme et la lutte révolutionnaire ; libéraux contestataires, rêvant simplement de réformer la Russie ; autorités qui, conscientes que quelque chose couve, veillent au grain... C'est dans cette atmosphère de sourde effervescence que s'ouvre le roman-fresque de Boris Jitkov, considéré par Pasternak comme " le meilleur sur la révolution de 1905 ". La roue de l'histoire, en effet, et avec elle la narration, ne tarde pas à s'emballer : grèves, manifestations, combats de rue, répression, réaction débouchant sur des pogromes d'une violence inouïe constituent la trame de ce Viktor Vavitch aussi chaotique, animé, fracassant que les événements qu'il évoque. Sur ce fond d'agitation empreinte d'espoir, mais se soldant par un noir désespoir, Boris Jitkov sème ses personnages dont les destins, pleins de promesses, avorteront pour la plupart, à l'image de la révolution manquée de 1905: il y a Viktor Vavitch qui rêve de galons d'officier mais se retrouve dans la police ; il y a Bachkine qui se veut " un type bien " mais devient indicateur ; il y a le jeune Sanka Tiktine qui n'est guère convaincu par la révolution : le roman s'achèvera pourtant sur son envoi en relégation à Viatka ; il y a sa sœur, Nadienka, amoureuse d'un ouvrier au cœur de l'action clandestine ; il y a la jeune Taïnka, sœur de Vavitch, qui aime à la folie le flûtiste juif Israëlson... Foisonnement de personnages, chaos de couleurs et de sons, Boris Jitkov livre ici le film de 1905, transformant le lecteur en spectateur et auditeur. L'écriture, très cinématographique, joue à merveille de la suggestion, de l'ellipse. Constamment au plus près de son sujet, Boris Jitkov ne décrit pas, il saisit des images, s'y arrête un instant, nomme parfois, pour aussitôt se hâter ailleurs. Le " dernier grand roman russe ", a-t-on dit de Viktor Vavitch. Le dernier, en tout cas, à offrir cette écriture qui place la langue et la poésie au-dessus de tout, à l'instar des œuvres d'un Gogol, d'un Biély ou d'un Zamiatine. Viktor Vavitch est écrit entre 1929 et 1934, puis imprimé en 1941. La censure stalinienne le juge alors " inconvenant " et " inutile ". L'ouvrage est envoyé au pilon. Mais l'imprimeur décèle le chef-d'œuvre et en conserve quelques exemplaires. C'est donc un manuscrit miraculeusement sauvé de l'oubli que le lecteur est invité à découvrir.

08/2008

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Actualité médiatique internati

Covidisme et messianisme. Tyrannie sanitaire, crise religieuse et sacrifice

Le Covid-19 a brutalement fait entrer le monde dans une ère apocalyptique. Dans l'ère du covidisme, la nouvelle et éphémère religion imposée à l'humanité. En 2020, les gouvernements, notamment occidentaux et chinois, ont provoqué une panique planétaire jamais vécue et ont instauré un état d'exception permanent imposant des mesures disproportionnées et tyranniques, sous prétexte d'une lutte menée contre un virus dont le taux de létalité est inférieur à 1 %. Une tyrannie sanitaire justifiée par une idéologie totalitaire, une religion, le covidisme, qui a ses dévots télévisuels et ses prélats, qui portent le titre de docteur, stipendiés par les laboratoires pharmaceutiques. Le covidisme a aussi ses oracles annonçant les nouvelles vagues épidémiques et les catastrophes sanitaires. Ces oracles des temps modernes ne consultent pas Apollon, comme le faisait la Pythie pour prédire le futur, mais le voient dans des modélisations mathématiques. Dans cet ouvrage, Youssef Hindi, en chercheur infatigable et en historien reconnu de l'eschatologie messianique, fait apparaître les liens intimes qui existent entre cette pandémie de Covid-19 et le messianisme actif... Sionisme agissant, mondialisme forcé, dictature vaccinale et projet de dépopulation volontaire sont, tour à tour, passés au peigne fin par l'auteur, qui n'hésite pas à citer nommément aussi bien leurs concepteurs que leurs promoteurs, latents ou patents... Selon Hindi, la crise sanitaire est un accélérateur historique au service du messianisme actif qui vise l'établissement de l'utopique gouvernement mondial. Pour étayer sa thèse, il a dû remonter jusqu'aux origines antiques et bibliques du messianisme, juif en particulier, et contextualiser, historiquement et politiquement, la genèse des projets messianiques, avant d'exposer leur structure et leur évolution de l'Antiquité jusqu'à notre époque en passant par le Moyen Age. Il nous fait également découvrir l'archaïsme de la modernité, revenue aux pratiques sacrificielles des temps anciens, qui prennent aujourd'hui la forme de la consumation économique, de l'avortement à échelle industrielle et de la vaccination de masse parfois associée à la stérilisation. Autant de moyens d'aboutir à la dépopulation si chère aux écologistes et aux oligarques occidentaux qui veulent "sauver la planète" . Cet ouvrage fera sans doute date, car il s'attaque, preuves à l'appui, au mal à la racine et met à nu les visées chtoniennes d'une oligarchie, pour la plupart encline au transhumanisme, plus que jamais déterminée à détruire, consumer et sacrifier cette masse humaine d' "inutiles" pour asseoir, dans "le monde d'après" revendiqué, leur Eden terrestre...

11/2021

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Cinéma

Mémoires d'un fils à papa

Le nom de Marcel Ophüls sera à jamais associé au film Le Chagrin et la Pitié, incontournable dans l'histoire de la prise de conscience d'un passé français ambivalent, coincé qu'il fut pendant l'occupation allemande entre collaboration massive et faits de résistance sporadique. Son auteur, aujourd'hui âgé de quatre-vingt-cinq ans, a décidé d'écrire ses Mémoires, une épopée intime sur laquelle souffle la grande Histoire : né à Francfort en 1927, il quitte avec sa famille l'Allemagne nazie en 1933. Le Juif allemand devient français à Paris. La guerre éclate et c'est le second exil. Pendant les années 40, à Hollywood, Marcel devient américain et fait la guerre comme GI au Japon. La plupart de ses documentaires historiques seront aussi une manière de revenir sur ses pas, à l'image du Chagrin et la Pitié où le récit de l'exode fait par Mendès France croise ses propres souvenirs quand, dans la décapotable de son père, il quitte Paris vers le sud de la France. Aujourd'hui, il raconte son histoire, avec une malice et une franchise sans égal, avouant que son immense carrière de documentariste lui fut pour ainsi dire contrainte. Le fils de Max Ophüls, élevé dans la vénération du « grand cinéma », du « vrai cinéma », celui de Capra, de Lubitsch, d'Hitchcock, ou celui de son père bien sûr, ne devient documentariste qu'au terme d'une incursion avortée sur le terrain de la fiction. Son premier long-métrage, Peau de banane, comédie du remariage "à l'américaine", avec Jean-Paul Belmondo et Jeanne Moreau, est un succès public mais le suivant, Feu à volonté, film de série avec Eddie Constantine, est un ratage qui signe son arrêt définitif dans ce domaine. Heureusement peut-être pour les amateurs de documentaires, puisqu'il multiplie les chefs-d'oeuvre du genre. Marcel Ophüls a obtenu un Oscar pour Hôtel Terminus (1989), son film consacré à la vie du criminel de guerre Klaus Barbie. Les Mémoires d'un fils à papa, où l'on croise en guest star Louis Jouvet et Bertolt Brecht, François Truffaut, Marlene Dietrich et Mendès France, François Mitterrand et Simone Weil, est un roman léger et mélancolique, hanté par la figure d'un père dans l'ombre duquel il a fallu trouver sa voie : « Mon problème, c'est que je suis le fils d'un génie. ».   L'ouvrage est enrichi de photographies inédites de la vie de Marcel Ophüls.

01/2014

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Ethnologie

L'origine est aux frontières

Et si la frontière était le centre du territoire ? Et si l'origine n'était pas un événement premier mais un événement répété et donc à venir ? Autant de questions posées par l'accueil de l'étranger aux frontières d'une tribu berbérophone du Sud marocain, les Ait Ba'amran, composée en grande partie de bannis venus des quatre coins du Maghreb et par-delà. Car l'étranger, l'ethnologue y compris, est ici invité à habiter les frontières du territoire politique pour incarner au mieux les valeurs d'une fondation axées sur le principe de conquête et non sur celui d'autochtonie. Quand l'altérité se joue de l'histoire, le dernier arrivant devient le premier venu, ou encore un Juif errant, le digne descendant du prophète de l'Islam. Seul l'exil est à même de susciter une si particulière manière de s'inscrire dans le sol et c'est à l'ombre des arganiers, dans les dernières montagnes arides du Sud-Ouest marocain avant le Sahara, que Romain Simenel a pu tirer parti de l'originalité du contexte ethnographique pour revisiter dans cet ouvrage certains paradigmes incontournables de l'Anthropologie Maghrébine : Comment aujourd'hui encore le territoire tribal articule-t-il segmentarité et sainteté ? Quelle place occupe le rituel dans la perception du territoire et du corps ? En quoi le mariage arabe renverse-t-il tant les fondements de la théorie de l'Alliance ? Comment l'héritage façonne la généalogie ? Plus encore, loin des préjugés sur l'influence que peut exercer la religion musulmane sur la manière de penser le rapport à l'environnement, et riche d'une configuration où les humains se sentent étrangers aux autres existants (plantes, animaux, génies) qu'ils côtoient en ces terres, Romain Simenel projette le Maroc sur le devant de la scène des réflexions menées par l'Anthropologie de la Nature. L'ouvrage délivre aussi les clefs de compréhension de quelques grandes énigmes de l'histoire sociale musulmane comme celle concernant la multiplication des descendants du prophète Mohammed. Enfin, l'auteur ouvre sur de nouvelles perspectives anthropologiques relatives à la cognition humaine en soulevant notamment l'existence dune conception biologique de la transmission du langage cohabitant avec un apprentissage horizontal de la langue berbère par les enfants-bergers. La langue, le territoire, l'environnement, la parenté, le rituel et l'histoire sont ainsi vus à la lumière de l'exil sous la forme d'un récit qui rend hommage aux sociétés humaines pour leur capacité à se définir par l'ailleurs.

12/2010

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Philosophie

Essai sur l'oeuvre de George Steiner. La parole souffle sur notre poussière

Nous avons tenté, en faisant dialoguer l'œuvre de Steiner avec d'autres œuvres qu'il admire (celles de Benjamin, de Kraus, de Kierkegaard) ou qu'il passe étrangement sous silence (comme celles de Bernanos ou de Bloy), de la placer sous un éclairage inhabituel : à nos yeux, l'auteur de Réelles présences est moins l'évident critique à l'intransigeante plume que l'exceptionnel sondeur du Mal. Car le siècle passé, qui a été le siècle de l'horreur absolue, n'a peut-être pas fini de nous livrer son noir secret : le Mal, le visage sordide et défiguré du Mal, que l'Occident depuis des siècles s'est complu à revêtir des masques les plus divers, est d'abord une bouche, n'est peut-être même qu'une bouche, prolixe et enjôleuse, de laquelle sort le flot noir du mensonge. C'est ainsi que Karl Kraus pouvait prétendre de façon paradoxale que le premier conflit mondial, avec ses millions de morts, était pourtant peu de chose si on le comparait à la destruction du langage opérée par le mensonge de la propagande. Steiner lui-même est dans ces pages l'héritier de ces auteurs qu'il a nommés pour s'en éloigner : logocrates, Pierre Boutang dont il était l'ami, Martin Heidegger ou Joseph de Maistre. Ceux-ci ont tenté de penser la question d'une détérioration du langage par la banalité et le mensonge, agissant comme une maladie, un cancer. Cette question est, dans l'œuvre de George Steiner, première, séminale ; non pas seulement le goût et le respect pour la culture classique ; non pas seulement le déchirant dialogue avec un christianisme beaucoup trop proche pour ne pas se ficher, dans la chair du penseur comme une écharde de plus en plus pointue et blessante ; non pas même enfin la terrible question de Dieu. J'irais jusqu'à dire que la blessure que constitue, pour tout juif, le mystère dévorant de la Shoah, n'est qu'une conséquence extrême du Mal, de ces paroles néfastes délivrées par la bouche de A.H., ce fantôme malfaisant, cet homme creux croupissant sur une terre dévastée. Placée sous un tel éclairage, nous donnons à l'œuvre de ce penseur respecté mais bien souvent décrié sa place véritable, rien moins que vitale pour notre siècle : en sondant les ténèbres, nul doute que George Steiner nous enseigne de quelle réelle présence la réflexion contemporaine doit se charger si elle veut ne pas s'enfoncer piteusement dans la tourbière de la futilité et du bavardage.

06/2001

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Philosophie

Aby Warburg ou la tentation du regard

Volontiers cité, notamment par l'entremise de son expression "formule de pathos", même si les francophones ne disposent que d'une infime partie de ses écrits, Aby Warburg fait figure de légende dans l'histoire de l'art. Il n'existe de lui qu'une biographie en anglais, dite "intellectuelle" par Ernst Gombrich, qui a considéré que l'épisode psychotique du savant devait être passé sous silence. Il convenait, surtout pour le public français, de considérer ensemble la vie entière de Warburg et son ouvre, profondément imbriquées, comme il le revendique lui-même dans l'un de ses derniers textes : "Parfois, il me semble que j'essaie, comme psycho-historien, de déceler la schizophrénie du monde occidental à partir de ses images, et comme dans un réflexe autobiographique : d'un côté la nymphe extatique (maniaque) et de l'autre le douloureux dieu fluvial (dépressif), comme les pôles entre lesquels l'homme sensible, donnant fidèlement forme à ses impressions cherche son propre style dans l'acte créateur. L'antique jeu du contraste entre vie active et vie contemplative". A partir des sources publiées en allemand et en italien, des inédits consultables aux Archives de Londres, des correspondances, ce livre expose le développement de la pensée et de l'action de Warburg dans les divers domaines où il les a appliquées, où l'on ne l'attend pas toujours : l'histoire de l'art certes, l'édification, murs et livres, d'une bibliothèque privée de réputation mondiale, lieu mythique, de nos jours encore, de la recherche sur la Renaissance, mais aussi la politique culturelle et la politique européenne. Il en ressort que loin de se limiter à être l'instigateur de "l'iconologie" panofskyenne, cet homme du XIXe est à l'origine des approfondissements majeurs de l'approche de l'art. Juif de sang, hambourgeois de naissance et Italien de cour, témoin du "monde d'hier", il en a connu les acteurs, vécu la gloire dans l'Allemagne wilhelminienne et l'effondrement sous la République de Weimar. Disciple de Justi et d'Usener, il est encore un aiguillon stimulant pour le XXIème siècle. Opposé aux attributionnistes, enthousiastes et formalistes de son temps (Wöfflin, Berenson, Croce), à l'histoire de l'art homogène et autonome, il a frayé nombre de voies (sur le pouvoir de l'image, l'esthétique de la réception, l'introduction des sciences humaines dans la compréhension de l'art) propres à stimuler les disciplines esthétiques de nos jours, soit près d'un siècle après sa disparition.

04/2014

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Photographie

David Seymour

S’il est souvent mentionné que David Seymour, dit Chim, fut, en 1947, l’un des quatre fondateurs de la célèbre agence Magnum, l’importance de sa contribution à l’émergence du photoreportage moderne reste en partie méconnue. On se souvient que Robert Capa, son confrère et ami, aimait pourtant à dire : “C’est lui le vrai photographe”, exprimant ainsi son admiration pour cette grande figure du photojournalisme avec lequel il partagea convictions et champs de bataille. Né en 1911 en Pologne, David Seymour, de son vrai nom Dawid Szymin, a connu très jeune le destin éprouvant d’un juif polonais condamné à fuir la montée puis le triomphe de la barbarie nazie en Europe. Cette existence marquée à jamais par l’exode, le déracinement puis l’exil définitif aux Etats-Unis a fait de David Seymour un homme et un photographe très tôt et très profondément engagé dans les conflits et les luttes qu’il choisissait de documenter. Après des études de graphisme à Leipzig, il s’installe à Paris en 1931, envisage une carrière d’éditeur, et commence à photographier pour des agences et des magazines. Proche du Front populaire, il rencontre Robert Capa et Gerda Taro, avec lesquels il rejoint les fronts républicains de la guerre civile espagnole afin de faire connaître au monde l’écrasement de la démocratie, dont il ressent qu’il préfigure l’avènement inéluctable du fascisme. Réfugié aux Etats-Unis en 1939, il s’engage en 1942 dans les services de renseignements de l’armée américaine. En 1947, il réalise pour l’unicef un reportage de plusieurs mois où il révèle, de manière exemplaire, les multiples traumatismes subis par les enfants de la guerre dans une Europe dévastée. “Restituer à ces enfants leur monde - les aider à comprendre et à cicatriser, dans le corps et dans l’âme, les traumatismes qu’ils ont vécus - représente un défi inédit à relever”, écrit-il dans son journal. Ce travail, symptomatique du style, de l’approche, du regard profondément humaniste et compassionnel de David Seymour, demeure à ce jour une référence du photojournalisme. Tout en veillant attentivement à la construction et au développement de Magnum, David Seymour ne cesse de voyager, notamment en Grèce et en Italie, et reste très attaché à documenter les premiers pas de l’Etat d’Israël, qu’il accompagne avec empathie. Il meurt à quarante-cinq ans, sous les balles d’une mitrailleuse égyptienne, dans les derniers jours de la crise du canal de Suez.

12/2011

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Esotérisme

Bible, le livre de Daniel décodé. La destruction du Temple symbole cyclique précurseur du destin apocalyptique de l’Humanité

Le Livre de Daniel n’est pas seulement l’histoire de Daniel que les lions épargnent miraculeusement. Après avoir résolu une énigme historique délaissée par les exégètes, l’auteur, par un décodage extraordinaire, montre que le Livre de Daniel est le plus important texte prophétique de l’Ancien Testament. Ecrit, peut-être lors de l’exil des Judéens à Babylone au 6ème siècle avant JC, mais vraisemblablement vers -160 avant JC à l’époque de la révolte des Macchabées, le rédacteur du Livre de Daniel fit effectivement acte de prophétie puisqu’il prédit la violation du Temple par Pompée en -63, la mort du Christ en l’an 33 et la destruction définitive du Temple par Titus en 70 après JC. Plus extraordinaire, le Livre de Daniel prédit avec précision les dates du futur cataclysme qui attend l’humanité, dans deux chapitres où les visions de Daniel, avec ses bêtes monstrueuses, rappellent tout à fait le texte de l’Apocalypse de Saint-Jean. Daniel pour l’Ancien Testament, Saint-Jean de Patmos pour le Nouveau Testament et Nostradamus à l’époque de la Renaissance, sont les trois immenses prophètes eschatologiques qui ont prédit et daté la Fin des Temps. Ils sont aujourd’hui décodés, car le temps est venu que les livres occultés soient ouverts, pour que l’humanité puisse préparer sa future Arche de Noé afin de sauver l’essentiel. Tout aussi étonnant, à partir des résultats des décodages du Livre de Daniel, l’Histoire montre que la destruction du second Temple en l’an 70 préfigure celle de l’humanité lors du futur cataclysme planétaire qui nous attend. C’est peut-être à cause de ce rôle transcendant que le peuple juif se sent «élu», encore à notre époque. Le décodage de Christian Nokam Turpin est totalement rationnel, aussi bien dans ses explications détaillées des bêtes monstrueuses que dans les dates et chiffres cryptés que les exégètes n’avaient jusqu’ici jamais décodés. C’est grâce à ses travaux, de 1996 à 2012, sur le décodage de l’oeuvre de Nostradamus que l’auteur a réussi à comprendre le cryptage de Daniel. L’aboutissement majeur de ses recherches fut la reconstitution du Système de Cryptage Temporel de Nostradamus, explicité en 2010 dans son livre-thèse Les Calendriers de Nostradamus. L’auteur est aussi le créateur de la Théorie de l’Evénementialité qui, par une quantification des événements historiques, a validé la cyclicité de l’Histoire des Nations. Cette cyclicité est appliquée dans la dernière partie du décodage du Livre de Daniel.

04/2015

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Littérature française

Oeuvres complètes. Suivies de Doctrine de Tertullien

Tertullien fait partie de ces quelques auteurs monumentaux dont la pensée, la force littéraire, la personnalité, le génie, la langue et les maximes influencèrent la totalité de ceux qui vinrent après lui. Du fameux credo quia absurdum répété comme par réflexe, à la formule "on ne naît pas chrétien on le devient" reprise telle quelle par l'existentialisme de Kierkegaard, et dont la demoiselle Beauvoir reproduira la forme pour en orner son second sexe, l'oeuvre de Tertullien n'est pas un produit du passé, elle n'est pas non plus un chapitre de l'encyclopédie mondiale de la "culture" : elle est la présence active d'un inconscient. Auteur célèbre pour son tempérament passionné, pour son caractère intraitable, colérique et gouailleur, cet Africain de l'Empire romain est non seulement le premier auteur de langue latine à développer une puissante pensée chrétienne, mais une puissante pensée tout simplement : Rome se contenta, Cicéron s'en plaignit, de décorer en latin les thèses des penseurs grecs, et dans le ciel d'un tel contexte Tertullien surgit comme un astre inconnu et s'impose en écrasant de sa stature la totalité de l'histoire latine de la philosophie. Il est l'auteur d'une syntaxe nouvelle et capable de s'adapter à cette réalité dont la révolution chrétienne apporte au monde la neuve conscience : tout homme est, infiniment, liberté - dont il faut défendre la dignité et illustrer le principe. On doit à Tertullien le considérable traité consacré à réfuter ce Marcion qui demandait que le christianisme reniât l'héritage juif : Tertullien détruit les arguments du "marcionisme" dont l'idéologie allait devenir la doctrine préférée de l'antisémitisme et qui constituerait un jour la base de la rhétorique nazie. Le traité Contre Marcion combat d'emblée, aux côtés de l'Eglise, la folie régressive du marcionisme pour qui il est impossible de penser la transcendance de la liberté, donc de défendre la dignité d'un humanisme intégral. Riches de plus d'une trentaine d'ouvrages, les Oeuvres complètes du grand écrivain étaient introuvables en France depuis la Monarchie de Juillet… Grâce à cette édition sans équivalent, notre collection donne au public la possibilité de rencontrer cet auteur majeur qui, parce qu'il porte la structure du meilleur de notre monde, parle imperceptiblement à notre mémoire la plus profonde. Dans la figure de cet intransigeant Africain, dont le génie parfois vacille parmi les vestiges des temps de catastrophes, mais qui lutte pour que soit sans cesse exprimé l'Essentiel, c'est l'humanité entière qui se rencontre elle-même à un degré tonitruant de résonance.

03/2017

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Littérature française

Portrait de l'Amérique en boxeur amoureux

A lire l'histoire de Jack Dempsey (1895-1983) on a l'impression d'être face à une légende et cette légende, c'est l'Amérique. Comment peut-on être aussi violent et aussi timide à la foi, aussi pauvre et brasser autant d'argent, aussi monolithique et aussi complexe, faire rêver tout en distribuant des coups de poing ? La vie de Jack Dempsey est une épopée dans laquelle se succèdent toutes les images qui nous renvoient à l'Amérique. Ethniquement, Jack est toutes les Amériques additionnées : un quart irlandais, un quart écossais, un quart juif et un quart iroquois. Convertis aux enseignements de l'église mormone, ses parents traversent les Etats (à peine) Unis dans un chariot tiré par des boeufs. Jack naît et grandit dans un western. Devenu mineur, sa vie vire à l'épopée prolétarienne. Il devient un héros de Jack London et de Woody Guthrie. Un hobo qui tombe amoureux d'une prostituée de vingt ans plus âgée que lui et menant une vie dissolue dans les bordels. Plus sentimental que raisonnable, Jack devient une idole sportive avec son soutien, le champion du monde des poids lourds, le titre le plus glorieux qu'un boxeur peut espérer conquérir en ce bas monde. On ne comprend pas l'Amérique si on ne comprend pas la place que tient ce sport dans son imaginaire. Puis Jack part à Hollywood, forcément. Lui qui a été au centre de tant d'épopées et de cauchemars se retrouve dans l'ultime fabrique de fantasmes du monde moderne. Rudolph Valentino et Douglas Fairbanks veulent être de ses amis. La fascination de ceux qui font semblant pour ceux qui sont la réalité ? Quand Jack est éjecté du ring par Firpo, George Bellows peint la scène et Jack entre au musée. Mondialement célèbre. Quand Jack anéantit Carpentier, les matchmakers le couvrent de dollars et Jack entre à la banque. On a sans doute plus écrit sur Dempsey que sur n'importe quel boxeur, à l'exception peut-être de Mohamed Ali, mais on ne sait toujours pas à qui on a affaire. Portrait de l'Amérique en boxeur amoureux n'est ni une fiction ni une biographie de Jack Dempsey. C'est un récit haut en couleur qui égrène les épisodes emblématiques de la vie extrêmement romanesque d'un homme qui a construit la légende plus vraie que vraie d'un pays lui-même sujet aux passions et aux outrances les plus excessives que l'on peut imaginer.

03/2023

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Sociologie

Sensibilités N° 12 : Race, l'ombre portée

Si les sciences sociales ont montré comment la race est un fait non pas biologique mais social, construit par des logiques d'infériorisation, Sensibilités s'attaque précisément ici aux pratiques et aux expériences incarnées. Variant dans le temps et d'un lieu à l'autre, la race se construit et se déconstruit au plus près des corps et des affects. Les travaux critiques de la race s'efforcent de montrer la différence qui existe entre race et marqueurs corporels racialisés. Ils découplent ainsi la race de la couleur de la peau et plus largement d'autres caractéristiques corporelles, comme les cheveux, les traits du visage ou même la forme du corps, pour montrer comment ce sont les logiques de racialisation à l'oeuvre dans tel ou tel contexte historique, politique et social qui vont donner un sens racialisant à tel ou tel aspect. Ces logiques peuvent aller jusqu'à inventer des différences phénotypiques (le teint censément basané des Suédois dans les colonies britanniques d'Amérique du Nord ; certains traits du visage qui seraient caractéristiques des Coréens et Coréennes au Japon ou encore l'idée d'un type juif inventée par l'antisémitisme). Travailler de manière critique sur la race, c'est donc montrer que la race est un rapport de pouvoir abstrait qui sert à catégoriser et hiérarchiser des groupes humains au nom de leur origine géographique, culturelle ou religieuse, créant ainsi une condition sociale. C'est, de ce fait, montrer également que ce sont les logiques de racialisation qui viennent justement produire concrètement ces catégorisations et hiérarchisations en s'appuyant à chaque fois de manière différente selon les lieux et les époques sur le corps. Les caractéristiques physiques sont alors utilisées comme la manifestation de l'altérité prétendue radicale qui existerait entre groupes infériorisés racialement ou racisés et groupes qui infériorisent racialement. Dit autrement, la race ne préexiste pas aux logiques de racialisation qui s'en réclament ; elle en découle. Ce numéro de Sensibilités met ainsi en évidence le jeu complexe entre race et corps en soulignant leurs articulations mouvantes, variées, labiles et toujours situationnelles, de la Grèce Antique aux fêtes en banlieue, de l'Inde à la Tunisie, en passant par les pieds de danseurs, la fierté d'un penseur, le sang, les gènes et les sens. Ce faisant, analyser la dimension corporelle de la race, loin de la naturaliser, sert bien plutôt à réaffirmer son caractère construit historiquement et socialement - tout en rendant explicite, en nommant et en questionnant les rapports de pouvoir ainsi produits.

01/2024

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Pack office

Excel et Word (version Microsoft 365)

Un coffret de deux livres pour apprendre à utiliser le tableur Excel et le traitement de texte Word. Ces livres ont été rédigés avec la version d'Excel et de Word disponible avec un abonnement Microsoft 365. Excel Microsoft 365 (2e édition) Ce guide pratique vous présente dans le détail, les différentes fonctions du célèbre tableur Microsoft® Excel ; il a été rédigé avec la version Excel disponible avec un abonnement Microsoft 365. Il s'adresse à toute personne désirant découvrir et approfondir l'ensemble de ses fonctionnalités. Après la description de l'environnement, la gestion des classeurs, des modèles et des feuilles de calcul, vous découvrirez toutes les techniques de saisie et de modification des données (nombres, dates, séries de données, remplissage instantané, équations...). Vous verrez ensuite comment effectuer toute sorte de calculs, des plus simples (pourcentage, statistiques) aux plus complexes (formule conditionnelle, calcul sur les dates, fonctions de recherche, calcul de remboursement d'emprunt, table à double entrée, consolidation de feuilles de calcul, calcul matriciel...). Une partie est consacrée aux outils d'analyses : calcul de prévisions, réalisation de scénarios, calcul de valeur cible, audit de vos feuilles de calcul et utilisation du Solveur. Vous exploiterez ensuite les nombreuses fonctions mises à votre disposition pour mettre en forme vos tableaux (polices de caractères, couleurs, bordures, formats conditionnels, styles...). Vous apprendrez à trier et filtrer vos données, à organiser vos tableaux sous forme de plans et à les imprimer. Excel est un outil puissant en matière de représentation graphique ; vous découvrirez les nombreux types de graphiques disponibles : graphiques linéaires, histogrammes, sectoriels, graphiques de carte en 2D ou 3D, courbes de tendance et graphiques sparkline. Vous verrez aussi comment insérer des objets graphiques dans une feuille de calcul (formes, images, icônes, modèles 3D, diagrammes...). Mais Excel est aussi un outil très puissant en matière d'analyse de données : création et gestion de tableaux de données, réalisation de tableaux et graphiques croisés dynamiques que vous pourrez aisément filtrer et/ou trier.Une partie de ce livre est consacrée au travail collaboratif et comprend donc de nombreuses informations sur la protection des classeurs, le partage des données et la coédition. Les derniers chapitres concernent les techniques pour optimiser la saisie (création de séries de données personnalisées, de listes déroulantes), l'importation de données, les macro-commandes et les scripts, la gestion de votre compte Utilisateur. Word Microsoft 365 (2e édition) Ce guide pratique vous présente dans le détail l'ensemble des fonctions du traitement de texte Microsoft® Word ; il a été rédigé avec la version de Word disponible avec un abonnement Microsoft 365. Il s'adresse à toute personne désirant découvrir et approfondir l'ensemble de ses fonctionnalités. Après la description de l'environnement de travail et des nouvelles fonctionnalités d'affichage, vous apprendrez à créer, enregistrer vos documents sur votre ordinateur ou sur OneDrive, l'espace de stockage en ligne proposé par Microsoft, à modifier un fichier PDF directement dans Word. Vous verrez ensuite comment saisir et modifier un texte, créer et utiliser des insertions automatiques et des équations, insérer des champs, mettre en page un document et l'imprimer. La partie suivante vous explique dans le détail comment mettre en forme le texte en appliquant des mises en valeur de caractères, des mises en forme de paragraphe et de page. Pour optimiser vos mises en forme, vous apprendrez à appliquer un thème au document, à créer des styles et modèles. Vous irez plus loin dans la gestion du texte en exploitant les fonctions de recherche et remplacement, en utilisant le vérificateur orthographique, le dictionnaire des synonymes et la fonction de traduction. Dans la partie suivante consacrée à l'exploitation des longs documents, vous verrez comment créer des notes et signets, un plan, une table des matières, un index, une bibliographie et un document maître. Un document Word peut contenir d'autres éléments que du texte : des tableaux, des objets graphiques, des images sur lesquels vous pourrez appliquer de nombreux effets artistiques mais aussi des modèles 3D, des vidéos que vous pourrez visionner directement dans Word. Vous verrez aussi comment créer un formulaire, réaliser un mailing, importer des données d'Excel, travailler à plusieurs sur un même document à l'aide du suivi des modifications et de la co-édition, personnaliser l'interface, gérer les comptes Utilisateur et créer des macro-commandes.

09/2023

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Office

Excel et Word 2021. Coffret en 2 volumes

Un coffret de deux livres pour apprendre à utiliser le tableur Excel et le traitement de texte Word en version 2021. Excel 2021 Ce guide pratique vous présente dans le détail, les différentes fonctions du célèbre tableur Microsoft® Excel 2021. Il s'adresse à toute personne désirant découvrir et approfondir l'ensemble de ses fonctionnalités. Après la description de l'environnement, la gestion des classeurs, des modèles et des feuilles de calcul, vous découvrirez toutes les techniques de saisie et de modification des données (nombres, dates, séries de données, remplissage instantané, équations...). Vous verrez ensuite comment effectuer toute sorte de calculs, des plus simples (pourcentage, statistiques) aux plus complexes (formule conditionnelle, calcul sur les dates, fonctions de recherche, calcul de remboursement d'emprunt, table à double entrée, consolidation de feuilles de calcul, calcul matriciel...). Une partie est consacrée aux outils d'analyses : réalisation de scénarios, calcul de valeur cible, audit de vos feuilles de calcul et utilisation du Solveur. Vous exploiterez ensuite les nombreuses fonctions mises à votre disposition pour mettre en forme vos tableaux (polices de caractères, couleurs, bordures, formats conditionnels, styles...). Vous apprendrez à trier et filtrer vos données, à organiser vos tableaux sous forme de plans et à les imprimer. Excel est un outil puissant en matière de représentation graphique ; vous découvrirez les nombreux types de graphiques disponibles : graphiques linéaires, histogrammes, sectoriels, graphiques de carte en 2D ou 3D, courbes de tendance et graphiques sparkline. Vous verrez aussi comment insérer des objets graphiques dans une feuille de calcul (formes, images, icônes, modèles 3D, diagrammes...). Mais Excel est aussi un outil très puissant en matière d'analyse de données : création et gestion de tableaux de données, réalisation de tableaux et graphiques croisés dynamiques que vous pourrez aisément filtrer et/ou trier. Une partie de ce livre est consacrée au travail collaboratif et comprend donc de nombreuses informations sur la protection des classeurs, le partage des données et la co-édition. Les derniers chapitres concernent les techniques pour optimiser la saisie (création de séries de données personnalisées, de listes déroulantes), l'importation de données, les macro-commandes, l'enregistrement des classeurs sous forme de page Web et la gestion de votre compte Utilisateur. Word 2021 Ce guide pratique vous présente dans le détail l'ensemble des fonctions du traitement de texte Microsoft® Word ; il a été rédigé avec la version 2021 de Word. Il s'adresse à toute personne désirant découvrir et approfondir l'ensemble de ses fonctionnalités. Après la description de l'environnement de travail et des nouvelles fonctionnalités d'affichage, vous apprendrez à créer, enregistrer vos documents sur votre ordinateur, sur le réseau ou encore sur OneDrive, l'espace de stockage en ligne proposé par Microsoft, à modifier un fichier PDF directement dans Word. Vous verrez ensuite comment saisir et modifier un texte, créer et utiliser des insertions automatiques et des équations, insérer des champs, mettre en page un document et l'imprimer. La partie suivante vous explique dans le détail comment mettre en forme le texte en appliquant des mises en valeur de caractères, des mises en forme de paragraphe et de page. Pour optimiser vos mises en forme, vous apprendrez à appliquer un thème au document, à créer des styles et modèles. Vous irez plus loin dans la gestion du texte en exploitant les fonctions de recherche et remplacement, en utilisant le vérificateur orthographique, le dictionnaire des synonymes et la fonction de traduction. Dans la partie suivante consacrée à l'exploitation des longs documents, vous verrez comment créer des notes et signets, un plan, une table des matières, un index, une bibliographie et un document maître. Un document Word peut contenir d'autres éléments que du texte : des tableaux, des objets graphiques, des images sur lesquels vous pourrez appliquer de nombreux effets artistiques mais aussi des modèles 3D, des vidéos que vous pourrez visionner directement dans Word. Vous verrez aussi comment créer un formulaire, réaliser un mailing, importer des données d'Excel, travailler à plusieurs sur un même document à l'aide du suivi des modifications et de la co-édition, personnaliser l'interface, gérer les comptes Utilisateur et créer des macro-commandes.

03/2023

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Ethnologie et anthropologie

Citoyens du monde ?. Le sujet à l'oeuvre à l'échelle globale

Daniel Argelès, Meghann Cassidy, Heidi Knörzer, Chantal Schütz et Jeffrey Swartwood enseignent au département Langues et Cultures de l'Ecole polytechnique. Ils sont membres du Groupe de Recherche "Identités, Cultures, Histoires" (GRICH). Comment habiter la planète en citoyens d'un monde toujours plus global ? Cette question, les enseignants du Département Langues et Cultures de l'Ecole polytechnique ont souhaité l'explorer en commun. Depuis les spécificités de leur discipline, de leur "aire culturelle" ou de leur champ de recherche, ils ont observé la façon dont individus et groupes cherchent ou aspirent à se constituer en sujets en négociant à leur manière, dans leurs pratiques sociales ou culturelles, leur engagement ou leurs créations, les dimensions enchevêtrées du local et du global. Les contributions abordent des sujets extrêmement divers. Sous un angle très actuel, elles s'inté¬ressent au plurilinguisme chez les Ouïghours de France, à la notion de citoyenneté mondiale chez les Kurdes, aux manifestations vite devenues virales des femmes chiliennes protestant par le geste et la parole contre les violences sexistes lors du mouvement social d'octobre 2019. Dans une approche plus historique, elles explorent la fluidité des identités de caste chez les habitants de la San Diego coloniale, les modalités d'écriture de la conquête du Mexique par un conquis¬tador et un romancier mexicain du XXe siècle, les tribulations et la place du globe de Gottorp dans la Russie de Pierre le Grand à aujourd'hui, le parcours et l'engagement cosmopolitique d'un essayiste juif de Moravie émigré en France et aux Etats-Unis. Dans une optique plus littéraire, elles se penchent sur la façon dont la littérature et le cinéma contemporains appréhendent l'échelle globale : romanciers et poètes afro-américains et afro-britanniques contemporains cherchant à se définir dans l'espace de la globalisation et de la Relation chère à Edouard Glissant, interrogations d'un auteur québécois sur les possibilités d'habiter (et de représenter) le monde à l'ère des flux de containers sillonnant la planète, possibilités de résistance, chez un cinéaste de science-fiction américain, face au dystopies cosmopolitiques d'Empires à venir reflets de notre présent. Cet ouvrage fait suite à une journée d'étude éponyme qui s'est tenue à l'Ecole polytechnique en 2021, elle-même nourrie par un séminaire de lectures théoriques où les travaux d'Arjun Appadurai et de Stuart Hall ont fait écho à ceux de David Harvey ou d'Hartmut Rosa, les réflexions d'Amin Maalouf et de Rosi Braidotti à celles d'Anna Lowenhaupt Tsing ou de Michel Agier. Il s'inscrit également dans la continuité de deux ouvrages collectifs précédemment parus aux Editions de l'Ecole Polytechnique : le Détail à l'oeuvre (2012) et le Sujet à l'oeuvre (2018).

10/2023