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Maurice Baron

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Sociologie

Après le Black Power, la libération des femmes et Comment j'ai commencé à écrire

Gloria Steinem raconte dans ces deux textes ce qui l'anime : l'écriture et l'activisme. I- Comment je suis devenue écrivaine - Pour la 1ere fois traduit en français. A 86 ans, Gloria Steinem est désormais une figure incontournable de l'histoire du fémi- nisme, mille fois récompensée pour son travail, elle est aussi le sujet du film, The Glorias, incarnée par Julianne Moore, et un des personnages principaux de la série America. Ce que l'on connait moins est sa conviction que l'écriture est son moyen d'action le plus puissant pour faire changer les mentalités et obtenir l'égalité entre femmes et hommes : "Trouver les mots qui permettront aux gens d'agir ensemble tout en appréciant leurs individualités respectives est sans doute la fonction la plus féministe et la plus profondément révolutionnaire de l'écrivain(e)" écrit-elle dans Actions scandaleuses et rébellions quotidiennes (Texte pour la première fois traduit en fran- çais aux Editions du Portrait - 2018-). Dans Comment je suis devenue écrivaine paru en 1965 dans Glamour, Gloria Steinem remonte le chemin qui l'a mené à comprendre que les mots, lorsqu'ils sont justes, participent à changer le monde pour le rendre plus égalitaire. Elle raconte son enfance passée dans une caravane, avec ses parents et sa soeur où ses seuls amis sont Wonder Woman, Autant en Emporte le Vent et Les 4 filles du docteur March. Sédentarisée, vers l'âge de 11 ans, elle suivra un excellent cursus et décroche le diplôme de sciences politiques à Smith College, l'une des seven sisters. Elle part alors en Inde, devient correspondante pour la presse et fondera plus tard Ms Magazine. L'écriture et l'activisme donnent le sens à sa vie et cela lui permet de signer des textes sensibles qui mettent à jour des constructions sociales à changer lorsqu'on rêve d'un monde plus juste. II- Suivi de Après le Black Power, la libération des femmes. Pour la 1ere fois traduit en français. Pour Gloria Steinem, le "sexisme est un racisme" . Dans ce texte paru dans le New York Magazine en 1971, elle établit des parallèles entre l'histoire du mouvement des femmes et celui des droits civiques. Les Afro-américains et les femmes partagent le fait d'être rabaissés, discriminés, réduits au statut de l'en- fant, ou de soutien à l'homme, de soutien à l'homme blanc. Ils partagent aussi une même dynamique dans leur mouvement d'émancipation : l'obtention de droit est toujours suivi d'un retour de bâton ; l'obtention du droit de vote des Noirs est suivie par l'instauration des lois Jim Crow et de la ségrégation. Les femmes, depuis l'obtention du leur et de nouvelles libertés, sont plus oppressées. Les deux mouvements sont protéi- formés et divisés. Mais ces réalités n'ont pas empêché les concernés de se rassembler, de créer des alliances et de voir leurs luttes monter en puissance. Elle rappelle toutefois (comme James Baldwin et donc Eddie Glaude) qu'il faut impérativement recon- naitre les oppressions pour aller de l'avant.

03/2022

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Littérature anglo-saxonne

Passé et présent

Carlyle est un monument de la littérature anglaise. Né en 1795, avant que Bonaparte ne se fasse connaître, il meurt en 1881, à la fin de l'ère victorienne : la force, l'abondance et la longévité de son oeuvre en font l'homme-siècle de l'Angleterre littéraire. Il naît contemporain de Byron et de la génération des "Romantiques" (Keats, Shelley), mais dans ce XIXe siècle de tant de bouleversements, son génie érudit et patient, aussi longanime qu'insolent, lui ouvre d'autres voies que celles où les poètes maudits se consument. Issu d'une famille pauvre de la noblesse d'Ecosse, son goût pour l'étude le conduit à Edimbourg. La fréquentation des "Lumières" le rend neurasthénique. Détestant l'athéisme Carlyle découvre la force des auteurs de l'Idéalisme allemand, et y puise la sienne. Pendant plusieurs années, il traduit et commente ces auteurs de pointe. Son brio attire l'attention de Goethe : "Quelle force en lui ! " écrit le grand homme. Carlyle incarne la synthèse d'un équilibre puissant - d'un explosif équilibre ! Philosophe, érudit, traducteur, historien, ce savant d'avant-garde fait ainsi paraître, à presque 40 ans, son premier livre original, le roman Sartor resartus ("le raccommodeur raccommodé"). Roman d'initiation, baroque et mystique, satirique et philosophique, l'ouvrage est si nouveau que tous, encore aujourd'hui, demeurent en arrêt devant lui. Borges en affirma qu'il était "le plus hardi et volcanique" des romans qu'il connût. Carlyle publie dans la foulée l'une des oeuvres qui aura le plus d'influence sur son siècle, son Histoire de la Révolution française. Michelet concevra la sienne dans l'obsession d'y réagir. Son chef-d'oeuvre est publié en 1843 sous le titre Passé et présent. Dans une langue splendide et en un art flamboyant, il y rassemble ses pensées. Avec un demi-siècle d'avance, ces tableaux fracassants de la modernité, drôles et limpides, sont ceux dont, jusque dans ses titres, Chesterton reprendra l'inspiration. Le tempérament de Carlyle et son style sont d'un satiriste et d'un imprécateur : les colères brûlantes ou froides de ce Tacite furieux font aussi bien l'admiration de Marx que de Taine. Un tel auteur n'a toutefois rien du mastodonte égaré dans une époque qui ne serait pas faite pour lui : il est au contraire le plus perturbant des lecteurs de celle-ci. Il est l'un de ces grands et intemporels contre-modernes dans l'oeuvre de qui tous ont puisé. Aussi Victor Basch, le cofondateur de la Ligue des droits de l'homme, a-t-il pu écrire ces mots remarquables : "Le réquisitoire que dans Past and Present, Carlyle a dressé contre la faillite sociale des démocraties n'a jamais été dépassé". Notre édition reprend la traduction de Camille Bon soigneusement révisée par Thibaut Matrat, professeur agrégé de lettres. Elle comprend une abondante présentation historique de la vie, de l'oeuvre et de la pensée de Carlyle. Cette longue préface est le premier essai d'importance écrit en France sur l'auteur depuis des décennies.

11/2023

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Autres

Philosophie N° 161, mars 2024

Le huitième et dernier chapitre du grand livre d'Aron Gurwitsch, Leibniz. Philosophie du panlogisme, dont nous proposons ici la traduction par Thomas Piel, présente les fondements de la lecture phénoménologique tentée par Gurwitsch de l'ensemble de la pensée leibnizienne, comprise et interprétée comme une philosophie transcendantale : comme corrélat objectif de la pensée divine qui en soutient l'unité systématique et la cohérence originaire, l'être du monde est lui-même de part en part compris comme réalisation et "incorporation" du logique entendu en un sens élargi. Interrogeant notamment le statut ontologique des relations et la conception leibnizienne de l'entendement divin comme sujet transcendantal des "mondes possibles", cet ultime chapitre rassemble les lignes directrices qui portent et soutiennent l'ensemble de son interprétation. Dans "Spinoza entre les nuages. Philosophie de l'identité dans l'Ethique", Stéphane Ferret donne une interprétation dite intégrative de la pensée du philosophe, à la fois distincte de celles de Wolfson (dite subjectiviste) et de Gueroult (dite objectiviste), et qui peut se résumer en une formule lapidaire la philosophie de Spinoza est une philosophie de l'identité. Pour donner corps à cette affirmation et l'articuler, trois énoncés d'identité sont proposés : Dieu = Monde, Pensée = Etendue, Esprit = Corps. A l'exception du premier, ils sont souvent ignorés et, même quand ils sont entrevus à travers les nuages d'interprétations contradictoires, demeurent incompris. Trois siècles et demi après la parution de l'Ethique, l'auteur tente ici de mettre au jour le soubassement logique du texte. Dans "L'Appel de Wheeler et Thompson : refonder l'utilitarisme par l'égalité entre les hommes et les femmes ? ", Benjamin Bourcier étudie cet Appel où, en réponse à l'article de James Mill Du Gouvernement, Anna Wheeler et William Thompson proposent une critique radicale de la pensée utilitariste, mais aussi de l'exclusion politique des femmes et de la légitimation du patriarcat que défend James Mill (père de John Stuart Mill). Contrairement à ce dernier, ils défendent leur inclusion et leur égalité politique, et ce afin de répondre au mieux aux aspirations d'une société des égaux et du plus grand bonheur pour tous. Le féminisme de John Stuart Mill a fait l'objet de nombreuses discussions, de la publication de L'Asservissement des femmes en 1869, à nos jours. Dans "Un féminisme sans sujet : Mill, Taylor, et l'émancipation des femmes", Ludmilla Lorrain propose une lecture critique des thèses féministes de Mill, lues en regard de celles d'Harriet Taylor. Elle restitue à la question de l'émancipation des femmes sa place majeure dans son oeuvre, tout en montrant que son point de vue reste marqué par des points aveugles - notamment le statut de la femme au sein du foyer et l'enjeu de la maternité. La comparaison avec le féminisme de Harriet Taylor, co-autrice de plusieurs de ses textes majeurs, permet de voir que des positions plus émancipatrices étaient alors tout à fait audibles.

03/2024

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Autres langues

Les composantes du lexique de l'arabe. Entre motivé et non-motivé

La majorité des arabisants, sémitisants et linguistes adoptent, pour organiser le lexique des langues sémitiques, le concept de "racine", élaboré voici une douzaine de siècles par Sîbawayhi et son "maître" al-Khalîl. Certains sont même allés jusqu'à prendre ce concept pour une réalité innée présente dans le cerveau des locuteurs de ces langues, alors qu'il a été démontré par les travaux antérieurs de l'auteur qu'il échappe totalement à la conscience spontanée des locuteurs natifs. De nombreuses études ont de surcroit prouvé qu'il s'agit d'un concept trop abstrait pour organiser la phonologie et insuffisamment abstrait pour organiser le lexique. L'organisation fondée sur la racine échoue en outre à expliquer les principales caractéristiques de l'arabe : son extraordinaire propension à la synonymie, à l'homonymie et à l'énantiosémie. Alors pourquoi la majorité des savants s'obstine-t-elle à demeurer fidèle à ce concept ? La réponse tient au fait qu'elle se fonde sur des théories linguistiques qui, se limitant au niveau des phonèmes et des morphèmes, n'adoptent pas les postulats et cadres conceptuels adéquats, ni la démarche et les unités empiriques pertinentes, et échouent donc à identifier les principales composantes du lexique de l'arabe que masque justement l'organisation fondée sur la racine (tri- ou quadriconsonantique). Or la recherche évolue, précisément au fil de la découverte des inadéquations des concepts et modèles (ainsi la phonologie structuraliste ne domine-t-elle plus le champ, et a-t-on vu naître la phonologie autosegmentale ou la théorie de l'optimalité...). En matière de linguistique arabe, de même, a émergé à la fin du XXe siècle un paradigme nouveau, désormais vérifié sur de grands corpus, articulé en trois grandes composantes : - La composante matrices/étymons, intrinsèquement motivée. Elle se situe au niveau submorphémique où le trait phonétique est pertinent pour représenter la structuration lexicale. La motivation tient à une corrélation établie entre un invariant notionnel et les particularités articulatoires (décrites sous forme d'une matrice de traits phonétiques non ordonnée) dans lesquelles il se manifeste. - La composante des étymons onomatopéiques. En ce cas la motivation tient à l'onomatopée elle-même, "création de mots par imitation de sons évoquant l'être ou la chose que l'on veut nommer", laquelle repose sur ce que Lafont appelle "l'anamorphose" : "Un système de transfert formel, d'une substance sonore ou inorganisée (un bruit naturel) ou autrement organisée (l'émission animale) à l'organisation phonologique humaine". - La composante des noms-bases, majoritairement non motivée. Encore que certains noms comme "'abun" et "'ummun" puissent trouver une motivation analogue à celle de "père" et "mère" en français (Jakobson). Cette organisation tripartite permet de rendre compte du pullulement des synonymes, ainsi que de l'homonymie et de l'énantiosémie, abondamment présentes dans le lexique de l'arabe, alors que la conception traditionnelle qui prend la racine pour un primitif ne peut que se borner au constat.

07/2019

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Cinéma

To be or not to be, Ernst Lubitsch. Un classique dans l'histoire

To Be Or Not To Be a suscité une abondante littérature critique au cours de ces trente dernières années, et la récente mise au programme du film au baccalauréat a accru encore cette production. Mais le film d'Ernst Lubitsch est une matière inépuisable, surtout lorsqu'on l'approche avec un faisceau de méthodes capables de révéler ce qui était jusqu'ici resté dans l'ombre. Le lecteur amateur ou spécialiste, l'enseignant et l'étudiant de cinéma trouveront dans ce livre non seulement tout ce qu'on attend d'une étude du film en termes d'histoire, d'esthétique, de style, de contenu, mais ils trouveront bien davantage, grâce à des spécialistes d'histoire, d'histoire culturelle, de sociologie, de génétique, de philosophie, d'études germaniques. Tous analysent le film avec la précision critique qu'on devrait toujours attendre de la passion cinéphilique. Le sociologue Jean-Marc Leveratto nous révèle ainsi la version radiophonique du film, grâce à laquelle Lubitsch entrait dans le quotidien du grand public américain de l'époque. Jean-Pierre Esquénazi examine tout ce qui inscrit To Be Or Not Be dans la descendance du Dictateur, mais aussi tout ce qui l'en sépare ; Clélia Zernik passe pour sa part le film au filtre du thème de la répétition envisagée comme un motif philosophique. Le film a souvent été étudié sous l'angle de la théâtralité, mais l'influence du célèbre couple de théâtre formé par Alfred Lunt et Lynn Fontanne n'avait jamais jusqu'ici été étudié de façon aussi détaillée que le fait Marguerite Chabrol, comme une matrice possible du couple formé par Joseph et Maria Tura. Le riche point de vue de François Genton et Matthias Steinle permet d'approcher le versant germanique du film, parfois sacrifié à sa dimension de comédie "américaine". La question de l'engagement des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale est de nouveau mise sur le métier : Katalin Por examine en détail le contexte d'écriture et de production du film, Alain Kleinberger brosse un panorama des comédies qui constituent le cadre culturel, générique et cinématographique du film de Lubitsch, Jacqueline Nacache se demande si Lubitsch avait pour but d'expliquer le nazisme ou d'en exposer l'incompréhensible nature. Enfin, le film étant proposé à l'analyse des lycéens, Barbara Laborde examine le film à la lumière de la nouvelle épreuve du baccalauréat et en déploie les ressources esthétiques et théoriques que permet la confrontation des photogrammes. Au terme de cette lecture, on n'aura certes pas fini de découvrir tous les sens, exposés ou voilés, de ce film exceptionnel. Mais To Be Or Not To Be apparaîtra sous un nouveau jour à tous ceux qui l'aiment et l'admirent depuis longtemps, et ne manquera pas d'émerveiller ceux qui le découvrent et l'analysent pour la première fois.

10/2014

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Actualité politique France

L'opium des élites. Comment on a défait la France sans faire l'Europe

Qui ne perçoit que notre système politique est à bout de souffle ? L'auteur analyse ici le malaise dans la démocratie française avec une profondeur de champs jamais égalée. On nous endort tous les cinq ans en nous promettant des lendemains qui chantent, alors que les vrais choix politiques ont été opérés il y a plus de trente ans. Et n'ont jamais été expliqués aux Français, auxquels on a au contraire raconté des fables lénifiantes. "La gauche devrait-elle opter pour l'Europe contre le socialisme, ou pour le socialisme contre l'Europe ? " s'interrogeait François Mitterrand dans une longue tribune publiée dans Le Monde en 1968. Eh bien, c'est précisément sous le règne de Mitterrand que les européistes français ont inventé la globalisation. Car loin d'être un bouclier contre la dérégulation, comme il nous a été répété à l'envi, l'Europe fut la matrice, puis le vecteur de la mondialisation financière libérale. Mieux (ou pire) : ce sont les Français qui ont été les chevilles ouvrières du néo-capitalisme financier, les anglo-saxons ne faisant que s'engouffrer dans la brèche que nous avons nous-mêmes ouverte à partir de 1985, avec Fabius et Beregovoy au pouvoir en France, Delors et Lamy à la tête de la commission européenne, Chavranski à l'OCDE, Trichet à la Banque centrale européenne (BCE), Camdessus au FMI et Lamy à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce). La civilisation européenne était supposée reposer sur l'Etat, plus l'Etat-Nation, plus l'Etat de droit, plus l'Etat-Providence. Or, l'Etat perd son pouvoir, l'Etat-Nation est voué aux gémonies au profit d'un fédéralisme hors-sol qui s'apparente à une religion politique, et l'Etat-Providence est sacrifié sur l'autel de la rigueur Maastrichienne. Cela s'appelle l'abdication d'une démocratie, selon la belle mise en garde de Pierre Mendès France : "L'abdication d'une démocratie : la délégation de tous les pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique" . Résultats : aucune majorité présidentielle ou parlementaire n'a été reconduite en France depuis 1983, le FN est passé de 0, 8% des voix à plus de 20%, le pouvoir régalien parait illégitime ou impuissant, et ce que les élites appellent le "populisme" gronde. On connait la formule de Georges Bidault (ministre des affaires étrangères) en 1953 : "Faire l'Europe sans défaire la France" . Nous avons défait la France en catimini au nom de l'Europe, sans pour autant parvenir à faire l'Europe que nous appelions de nos voeux. Nous avons perdu sur les deux tableaux. Un sursaut est possible : après une analyse au scalpel de la décomposition française (première partie) et une déconstruction non moins rigoureuse de l'histoire européenne (deuxième partie), c'est à quoi se consacre la troisième partie de cet ouvrage.

02/2021

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Sciences politiques

Crise et avenir de la démocratie

" Ce qui, pour les pouvoirs publics, est désormais primordial, c'est leur efficacité et leur continuité. Nous vivons en un temps où des forces gigantesques sont en train de transformer le monde. Sous peine de devenir un peuple périmé et dédaigné, il nous faut, dans les domaines scientifique, économique, social, évoluer rapidement. [...] Il y a là des faits qui dominent notre existence nationale et doivent, par conséquent, commander nos institutions. La nécessité de rénover l'agriculture et l'industrie, de procurer les moyens de vivre, de travailler, de s'instruire, de se loger, à notre population rajeunie, d'associer les travailleurs à la marche des entreprises, nous pousse à être, dans les affaires publiques, dynamiques et expéditifs ", expliquait le général de Gaulle le 4 septembre 1958 pour justifier et fonder le passage à une cinquième République. C'était il y a soixante ans, et on ne saurait mieux décrire la situation d'aujourd'hui, mot pour mot, à la réserve près que la population " rajeunie " d'alors a beaucoup vieilli. Elle voit cette exigence " d'efficacité et de continuité " s'illustrer de nos jours dans des régimes comme celui de la Chine, aux antipodes de l'évolution qu'a connue notre République. A force de se vouer à toutes sortes d'ayant-droits, privilégiant l'égalité et la fraternité, celle-ci a perdu des degrés de liberté. Pire, s'étant ainsi soumise au " jamais assez ", elle passe (injustement) pour inefficace. Comment " être dans les affaires publiques, dynamiques et expéditifs" sans rien changer au " modèle français " est devenu un problème insoluble, causant durant trente ans l'essai décevant et discontinu de toutes les formules politiques envisageables, jusqu'à devoir finalement opter entre celles qu'on n'envisageait pas, et choisir enfin l'audace. Tout se passe comme si les démocraties étaient prises à contre-pied dans le monde présent : par l'évolution technologique qui dépouille l'autorité de tout magistère au profit des individus, par les forces qui orientent le monde, et sur lesquelles le suffrage n'a guère prise. Au regard de cette mutation globale, les fautes et carences qui expliqueraient la crise de la démocratie dans tel ou tel pays sont secondaires. Elle est le symptôme d'une transformation d'ensemble qui met partout en cause les formes et principes de la gouvernance. Ayant cependant à l'esprit que " le reniement de l'idéal démocratique de dignité, d'égalité et de respect de la personne humaine " serait nécessairement une nouvelle fois ta matrice d'une régression dramatique de l'humanité, la Fondation Prospective et Innovation et la Revue Futuribles concourent par le présent livre à frayer les chemins d'un avenir pour la démocratie. " C'est en un temps où il lui fallait se réformer ou se briser que notre peuple, pour la première fois, recourut à la République ", observait de Gaulle le 4 septembre 1958. Ce souvenir fécondait ce jour-là la création de la Ve République. Il reste germinal en 2018.

02/2018

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Poésie

Le début des pieds. Suivi de Ventre

Avec un mélange de fausse candeur, d'humour, et de transparence (transparence qui ne nous épargne rien des mouvements internes du corps), Ludovic Degroote pose dans Le début des pieds l'équation d'une impossible séparation : la séparation du monde tout autant que le rapport au monde est impossible. Récit de chutes, livre d'écoulements, le poème creuse son intériorité en déroulant un regard qui partant de l'intérieur interroge sa place dans le monde : quand bien même on s'y trouve tout entier, on le regarde de l'extérieur - de l'extérieur de tout sauf de son propre corps. Le corps se fait ici le creuset au même titre que le langage des peurs, des maladies, des blessures, des pentes contre lesquelles il est si difficile de lutter. "S'il n'y avait que deux bords on pourrait se rejoindre" dit Ludovic Degroote qui fait le détour par les sitcoms télévisées et les amours de Nathan et Nirina pour rejoindre son propre vertige. Les autres, même personnages virtuels (mais que sommes-nous vis-à-vis des autres justement ? ) peuvent-ils simplifier la complexité du monde, et nos propres complications ? C'est ce qui nous "lie à cette séparation" de soi-même, à ce paradoxe qui pousse à s'écarter de soi sans y parvenir, sans pouvoir même en faire le tour. C'est un épicurisme renversé, en négatif qui est à l'oeuvre ; la mort n'existe pas tant qu'on est en vie, et c'est bien ce qui est terrible, de ne pouvoir se défaire de sa vie sans mourir. Le présent agrandit la plaie de vivre pour Degroote qui attend sans cesse la vie qui "ne saurait tarder" et qui pourtant est là, à creuser les blessures, à mesure que l'on cherche à se sauver, mais à se sauver de quoi puisque la seule issue de la vie est de ne plus vivre ? Que faire contre la mobilité qui est la condition même de la vie sinon suivre le mouvement de ses pieds, que faire contre la fluidité même qui nous traverse le corps sinon la laisser provoquer nos effondrements, que faire sinon accepter de tenir ses cicatrices, en adopter la trace ? Questions qui trouvent leur aboutissement radical dans Ventre, texte inédit que nous publions ici à la suite du Début des pieds lui-même indisponible depuis plusieurs années, et ses poèmes acérés qui agrègent ce que l'on absorbe des autres, tranchent dans le vif de la peau et des os, et de ce qui au fil du temps se rétracte - viscères et mémoire - la peur au ventre, car "nous n'existons que par nos intérieurs" . Ludovic Degroote résout finalement dans ces deux livres réunis la question matrice et motrice de son oeuvre, qui est de supporter la gravité de l'existence avec légèreté, et d'y répondre avec farce et sérieux : "ce qui nous manque c'est de n'avoir pas connu autre chose que la vie" .

06/2023

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Critique littéraire

La poésie au XXe siècle. Tome 3, Métamorphoses et Modernité

Ce troisième volume de La Poésie du XX siècle intitulé "Métamorphoses et Modernité" forme, avec les deux précédents, un seul et même ouvrage. Il s'agit avant tout d'une galerie de portraits des poètes et de leurs oeuvres. On y rencontre tout d'abord des créateurs qui ont établi de nouveaux rapports entre les choses et les mots : Ponge, Tardieu, Frénaud, Guillevic, Follain, Tortel, des aînés maîtres de la poésie la plus jeune et dynamique. Suivent ceux qu'ont tenté les explorations spirituelles : "Cosmogonie" de Pierre Emmanuel, "Somme" de Patrice de La Tour du Pin, voix diverses : Cayrol, Estang, Grosjean, Loys Masson, Renard, Le Quintrec, Vigée, Guerne, Pierre Oster, le plus proche de la modernité, des dizaines d'autres. Toute une génération nous a permis un "Eloge de la diversité", de Jacques Audiberti à "Des contemporains remarquables" : Claude Roy, Fouchet, Robin, Becker, Borne, Seghers, Clancier, Thomas Decaunes, Mallet, les poètes des temps noirs, et Ganzo, Lubin, Cassou, Lescure... Sous le titre "Les Sources fraîches", rencontres avec Fombeure, Cadou, Bérimont, Manoll, Rousselot, Chaulot, Guillaume, Lacôte, Béarn, Cousin, leur environnement poétique, Rochefort, La Tour de Feu (car les titres de revues parsèment cet ouvrage). Puis viendront des célébrateurs de toutes sortes : du monde agreste, de l'amour, de l'intériorité, de la poésie populaire, du rire même. Ou a recherché aussi "Le Voisinage des genres", dramaturges, romanciers, critiques qui sont parallèlement poètes. Et voici les hommes de la vie présente, immédiate, ceux de "La Poésie pour vivre", ceux des révoltes, colères, engagements, avant qu'un hommage soit rendu à de grands disparus, à des destins maudits ou malheureux. Des noms : Malrieu, Neveu, Prével, Dadelsen, Larronde, Perros, Alexandre, Frédérique, Rivière, Michenaud, Vincensini, Rovini, Giroux, Grall, Kovalski, Duprey, Salabreuil... L'horizon s'élargit vers le cosmos, les lieux de la planète : Bosquet, Gaspar, Juin, Dalle Nogare, Bauchau, Pichette, Alyn, Temple, Orizet, Lande, Pietri (et des dizaines d'hommes aux écoutes). Des poètes vont parcourir les espaces de la parole qui sont Bonnefoy, Glissant, Dupin, Jaccottet, Charpier, Jean Lande, et, non loin, "Les Forgerons d'un langage", Torreilles, Chédid, Puel, Izoard, Bancquart, Jouanard, et on va voir du côté des revues, Sud ou Action poétique, tant de publications ferventes. Regard aussi vers les "Ateliers et Laboratoires" : l'Oulipo, la poésie sonore, le spatialisme, le lettrisme, la recherche. Quant au surréalisme, s'il a disparu en tant que mouvement, il continue, Jouffroy, Bounoure, Koenig, Legrand, Bailly, Dhainaut, leurs proches nous en persuadant, et aussi des métamorphoses vers la poésie "électrique" ou "froide" jusqu'à la naissance d'un nouveau réalisme avec Venaille, Biga, Tilman, Pélieu, les poètes "underground", ceux d'Exit et de tant de nouvelles revues : c'est le tournant de la poésie après 1968, une poésie qui ne cesse de surprendre par sa diversité, sa mobilité, ses conquêtes. Un temps vint où la poésie elle-même est mise en question. On a titré "Une autre écriture" cette partie où l'on rencontre Denis Roche, Pleynet, Faye, Roubaud, Sollers, Butor, Ristat, Maurice Roche et Pierre Guyotat, Christian Prigent et TXT, Hocquard et ceux d'Orange Export Ltd, de la destruction/régénération au poète-philologue. "La poésie est inadmissible" affirme Denis Roche. "Reste-t-il à écrire ? " demande Bénézet. Jamais la poésie n'a connu de telles tourmentes. On a à coeur de tout montrer, de tout considérer. Les surprises ne manquent pas quand se présentent des hommes de renouvellement qui se nomment Lionel Ray, Noël, Du Bouchet, Deguy, Sacré, Cluny, Réda, Pérol, Delvaille, Stefan, Cliff, Maulpoix, Marteau, Estéban, Guibbert, Janvier, Denis, Macé, Bordes, Meschonnic, Rossi, Grandmont, Cortanze, Preschez, Faye, Coste... On reste ébloui par tant de diversité, partant d'explorations - et scandalisé par l'indifférence et la paresse qui font ignorer tout cela et nous ont amené à apporter, si désordonnées, si fragiles qu'elles soient, des informations sur ce qui se passe d'important dans le domaine de la sensibilité et de l'intelligence au seuil d'un nouveau siècle.

11/1988

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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 2, La poésie du XVIe siècle

Au début du XVIe siècle, le Moyen Age est encore présent : depuis Eustache Deschamps, les modèles varient peu. Au cours de cette première période, la poésie est soumise par Crétin, Jean Marot, Jean Bouchet et les autres rhétoriqueurs, à toutes les jongleries, à toutes les acrobaties. Paul Eluard saura considérer les recherches d'André de La Vigne, Jean Parmentier, le navigateur, introduit à la poésie du voyage. A la fête des fous, de grands bals sont donnés avec Pierre Gringore, modèle anachronique d'Hugo, Pont-Alais le bateleur, toute une cohorte de curieux, bohèmes, macaroniques, tandis qu'un novateur, Jean Lemaire de Belge, ouvre grand les portes d'avenir. Fidèle à leur art, Clément Marot apporte cependant une première révolution. Auprès du poète de cour cohabite un poète engagé, tourmenté, qui situe la poésie au plus haut niveau. Humaniste, premier renaissant, il est l'homme du combat. Tandis que les princes (François 1er, Marguerite de Navarre) se mettent à l'école des poètes, dans l'entourage de Marot des disciples apparaissent : Saint-Gelais, Eustorg de Beaulieu, tout un fourmillement duquel émerge un " invité de marque ", François Rabelais. A Lyon la savante, capitale de la Renaissance, les poètes sont maîtres du savoir : néo-latins, français comme Maurice Scève qui édifie La Délie, joyau éclatant du pétrarquisme et du platonicisme, le Microcosme, modèle de poème encyclopédique, comme Louise Labé qui unit culture et passion, souffrance et sensualité, comme Pernette du Guillet, feu sous la cendre, comme Etienne Dolet, poète et martyr, le curieux Claude de Taillemont et son système orthographique, grand rêve renaissant, plus que jamais actuel. Après la révolution pacifique de Marot, celle doctrinale de Du Bellay et de Ronsard. Manifestes, écrits théoriques, rejet du Moyen Age, propagandes. Ces théoriciens sont des créateurs : Ronsard, souvent victime d'un enseignement limité, parcourt tous les champs de la poésie, non seulement dans les Odes et les Amours ô combien admirables mais aussi dans les Hymnes, les vers de militant national ou de chercheur scientifique ; Du Bellay, auto-analyste, auteur d'un livre de bord poétique, malheureux, révolté, romantique. Les autres astres, étonnants à des titres divers, dépassent l'idée limitée laissée par les anthologies : Baïf, Jodelle, Belleau nous surprennent ; il faut aussi agrandir la constellation, visiter Magny, Tahureau, Passerat, La Péruse, La Taille, nous arrêter à Jacques Peletier, le poète de Science. Sous des signes précieux ou baroques, se dégagent Desportes et Bertaut, cent ronsardisants, quand arrive, de plume et d'épée, Agrippa d'Aubigné. En ces temps de guerres de religions, les protestants ont un apport poétique prodigieux. Les Tragiques forment, puissantes, véhémentes, tumultueuses, un des plus grands poèmes français. Puis, Du Bartas convie la poésie aux fêtes baroques ; en proie aux objets du monde, il recense, il encense, il anime la nature dans une profusion de gestes, de sons, de couleurs. Science et poésie mariées. On visite quelques " grotesques ", quelques amis des forêts, des " singuliers ", d'Antoine Arena et Alione d'Asti à Marc de Papillon, dit " le capitaine Lasphrise " , ou à Etienne Tabourot, seigneur des Accords, tandis que des poètes rimaillent autour d'une puce, que les Occitans tentent leur survie. A la charnière de deux siècles se prépare la révolution malherbienne. Sponde, Chassignet, Béroalde de Verville, La Ceppède ont épuré la poésie sans rien lui ôter de ses pouvoirs, de sa chaleur. Malherbe, présent, prépare sa réforme. Il faudra tourner la page. Nous aurons visité la poésie du siècle le plus conquérant, le plus ardent, le plus intelligent, le plus divers. La poésie fut prête pour répondre à toutes les exigences. On y fut voluptueux et courageux, courtisan et soldat, pédant et adepte de vraie science, gourmand de mots et respectueux du langage, enfin, par-delà les artifices, en accord avec la nature. Le recours aux œuvres citées ici conduira le lecteur à n'en plus finir de boire à la coupe renaissante : elle est inépuisable !

11/1979

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Philosophie du droit

Le droit saisi par l'art. Regards de juristes sur des oeuvres d'art

Un regard neuf sur le droit à travers 32 oeuvres d'art majeures. Et si notre formation juridique influençait nos émotions artistiques ? L'art peut, sans doute, interpeller de manière spécifique le coeur comme l'esprit du juriste. Chacun des contributeurs à l'ouvrage a choisi librement une oeuvre pour nous livrer ses émotions et ses réflexions de juriste, les partager avec le lecteur afin de mieux éveiller les siennes, favorisant un dialogue trop rare entre art et droit... Une reproduction de chaque oeuvre d'art illustre les propos des auteurs afin de favoriser cet échange. Table des matières Avant-propos, par Rémy Cabrillac Le Contrat de mariage de Mariano Alonso-Perez, par Christophe Blanchard / Droit civil / Régimes matrimoniaux Le Juriste de Giuseppe Arcimboldo : par Claire Bouglé-Le Roux / Culture juridique / Justice De Bach de Carl Seffner à Gould de Ruth Abernethy : par Yves Mayaud / Méthodologie / Raisonnement juridique Graffiti is a crime de Banksy : par Jean-Baptiste Seube / Droit pénal / Propriété intellectuelle La Nature se dévoilant d'Ernest Barrias : par Bénédicte Fauvarque-Cosson / Philosophie juridique / Nouvelles technologies Le Soir sur les terrasses (Maroc) de Jean-Joseph Benjamin-Constant : par Elise Charpentier et Simonne Pichette / Libertés fondamentales / Egalité homme-femme La Justice de l'empereur Otton III de Thierry Bouts : par Laurent Pfister / Histoire du droit / Droit à un procès équitable Le Sacrifice d'Isaac du Caravage : par François Ost / Philosophie du droit / Tiers La Nona Ora de Maurizio Cattelan : par Agnès Robin / Droit d'auteur / Liberté d'expression Statue équestre du Maréchal Lyautey de François-Victor Cogné : par Fouzzi Rehrousse / Droit comparé / Histoire du droit L'Origine du Monde de Gustave Courbet : par Valérie Malabat / Liberté d'expression / Nudité Homme-requin de Sossa Dede : par Christine Ferrari-Breeur / Droit international public / Restitution des prises de guerre Etude d'un noeud de ruban d'Edgar Degas : par Patricia Partyka / Droit de la propriété intellectuelle / Ouvre de l'esprit David de Donatello : par Anthony Crestini / Droit constitutionnel / Histoire du droit La Fée électricité de Raoul Dufy : par Charles-Edouard Bucher / Nouvelles technologies / Droit des biens Cheval sortant de l'écurie de Théodore Géricault : par Marine Ranouil / Enseignement juridique / Méthodologie Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa d'Antoine-Jean Gros : par Emmanuel Terrier / Droit de la santé / Gouvernance Sous la vague au large de Kanagawa d'Hokusai : par Blanche Sousi-Roubi / Nouvelles technologies / Droit de la propriété intellectuelle Dans l'arbre d'Alexandre Hollan : par Xavier Thunis / Droit des biens / Droit de l'environnement Jaune-Rouge-Bleu de Wassily Kandinsky : par Marie-Sophie Bondon / Justice / Déontologie Le Prêteur et sa Femme de Quentin Metsys : par Michel Vivant / Philosophie du droit / Droit de la propriété intellectuelle Deux femmes courant sur la plage de Pablo Picasso : par Camille Broyelle / Liberté d'expression / Nudité La Cueillette des pois de Camille Pissarro : par Laurence Mauger-Vielpeau / Spoliations de la Deuxième Guerre mondiale / Restitution d'oeuvre d'art Les Vertus cardinales et théologales de Raphaël : par Barbara Pozzo-Stanza / Introduction au droit / Sources du droit Le Boeuf écorché de Rembrandt : par Thierry Vignal / Statut de l'animal / Philosophie du droit Loth et ses filles de Pierre-Paul Rubens : par Laurent Saenko et Hervé Temime / Droit pénal / Inceste Carrefour à Sannois de Maurice Utrillo : par Gérard Sousi / Spoliations de la Deuxième Guerre mondiale / Restitution d'oeuvre d'art La Ronde des prisonniers de Vincent Van Gogh : par Rémy Cabrillac / Droit pénitentiaire / Histoire du droit La Femme à la balance de Johannes Vermeer : par Pauline Marcou / Droit des personnes / Liberté de conscience L'Intérieur du port de Marseille, vu du Pavillon de l'Horloge du Parc de Joseph Vernet : par Charlotte Broussy / Droit maritime / Dignité de la personne humaine Grande coiffe en plumes : par Marie Malaurie-Vignal / Droit de la propriété intellectuelle / Appropriation culturelle Agnus Dei de Francisco de Zurbarán : par Yolanda Bergel Sainz de Baranda / Bien culturel / Droit international public Index des notions juridiques Table des illustrations

10/2023

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Thèmes picturaux

Aux temps du sida. Oeuvres, récits et entrelacs

Le catalogue de l'exposition " Aux temps du Sida, oeuvres, récits et entrelacs " explore les répercussions de l'épidémie de VIH/sida dans l'art. Explorez des décennies de création et de militantisme à travers des oeuvres percutantes et les voix d'une multitude d'auteur·ices, artistes, militant·es : un voyage émotionnel et informé dans l'histoire de la lutte contre le VIH/sida. A partir des années 1980, le Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH) et son stade ultime, le sida, explosent de manière incontrôlable aux Etats-Unis, en France et bientôt partout dans le monde. Cette crise sanitaire va aussi se révéler être une crise des représentations qui occasionne, jusqu'à aujourd'hui, l'apparition de nouvelles formes dans la création. Le virus emporte une génération de créateurices, d'écrivaines, de chorégraphes, de cinéastes, de plasticiennes... tandis que la maladie s'insinue, de façon manifeste ou en filigrane, dans les oeuvres. On voit éclore chez les artistes des prises de parole engagées voire militantes tandis que les luttes pour plus de tolérance, de visibilité et de droits pour les minorités s'organisent, et ce, aussi par le truchement de l'oeuvre d'art. L'exposition " Aux temps du sida " et son catalogue parlent d'un temps encore non révolu où l'épidémie n'est pas surmontée en dépit d'importantes avancées médicales, y compris tout récemment. Les quarante dernières années ont vu s'entremêler des moments de peur, de deuil, de courage, de solidarité, d'espoir, tous adossés à des formes de créations dont on regarde aujourd'hui encore la force avec fascination, sinon admiration. Exposition pluridisciplinaire, " Aux temps du sida " présente quatre décennies de création où les arts plastiques, la littérature, la musique, le cinéma, la danse rencontrent la recherche scientifique, la culture populaire et l'action décisive de personnalités engagées, d'associations déterminées, de chuchotements qui, réunis ensemble, sont devenus un cri. Conçu comme un voyage chrono-thématique, le catalogue s'ouvrira sur une retranscription du " couloir du temps " introduisant l'exposition. Ce voyage temporel à travers les quatre dernières décennies mettra en évidence la présence du VIH/sida dans les médias, les arts, la culture populaire, les sphères politique et médicale, permettant de replacer l'ensemble des oeuvres présentées dans un contexte plus large et de visualiser comment l'épidémie a façonné et influencé notre société. Le catalogue prend ensuite la forme d'un abécédaire thématique qui offre une entrée variée dans ce vaste sujet, sans prétendre à l'exhaustivité. Chaque notice est dédiée à un artiste, une oeuvre ou un grand thème lié à la lutte contre le VIH/sida (tels Danse, Soin ou encore Voix). De nombreux contributeurs et contributrices ont accepté de participer à la rédaction de ces notices, garantissant une pluralité des voix et des points de vue situés : le catalogue donne la parole à des historiennes de l'art mais aussi à des artistes, des médecins, des militantes, des écrivaines, etc. Ces textes sont illustrés des oeuvres présentées dans l'exposition. Le livre capture l'urgence vécue par les personnes touchées par le virus, en particulier celles qui ont été diagnostiquées à une époque où aucun remède n'existait. Les oeuvres exposées témoignent de leur engagement, de leur lutte, de leurs peurs mais aussi de leurs espoirs et de leur désir d'être entendues et comprises. A travers les oeuvres et les voix d'artistes telles que Maurice Béjart, Sophie Calle, Guillaume Dustan, General Idea, Nan Goldin, Felix Gonzales-Torres, Hervé Guibert, Keith Haring, Klaus Nomi, Jean-Michel Othoniel, Bruno Pelassy, Bill T. Jones, Barthélémy Toguo ou encore David Wojnarowicz, on découvrira comment l'art et la création peuvent sensibiliser, provoquer des débats, exprimer un engagement et des ressentis complexes, mais aussi être les catalyseurs d'un changement social nécessaire puisqu'en 2023, l'épidémie est toujours là.

10/2023

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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 6, La poésie du XXe siècle Volume 3, Métamorphoses et modernité

Ce troisième volume de La Poésie du XXe siècle intitulé "Métamorphoses et Modernité" forme, avec les deux précédents, un seul et même ouvrage. Il s'agit avant tout d'une galerie de portraits des poètes et de leurs oeuvres. On y rencontre tout d'abord des créateurs qui ont établi de nouveaux rapports entre les choses et les mots : Ponge, Tardieu, Frénaud, Guillevic, Follain, Tortel, des aînés maîtres de la poésie la plus jeune et dynamique. Suivent ceux qu'ont tenté les explorations spirituelles : "Cosmogonie" de Pierre Emmanuel, "Somme" de Patrice de La Tour du Pin, voix diverses : Cayrol, Estang, Grosjean, Loÿs Masson, Renard, Le Quintrec, Vigée, Guerne, Pierre Oster, le plus proche de la modernité, des dizaines d'autres. Toute une génération nous a permis un "Eloge de la diversité", de Jacques Audiberti à "Des contemporains remarquables" : Claude Roy, Fouchet, Robin, Becker, Borne, Seghers, Clancier, Thomas, Decaunes, Mallet, les poètes des temps noirs, et Ganzo, Lubin, Cassou, Lescure... Sous le titre "Les Sources fraîches", rencontres avec Fombeure, Cadou, Bérimont, Manoll, Rousselot, Chaulot, Guillaume, Lacôte, Béarn, Cousin, leur environnement poétique, Rochefort, La Tour de Feu (car les titres de revues parsèment cet ouvrage). Puis viendront des célébrateurs de toutes sortes : du monde agreste, de l'amour, de l'intériorité, de la poésie populaire, du rire même. On a recherché aussi "Le Voisinage des genres", dramaturges, romanciers, critiques qui sont parallèlement poètes. Et voici les hommes de la vie présente, immédiate, ceux de "La Poésie pour vivre", ceux des révoltes, colères, engagements, avant qu'un hommage soit rendu à de grands disparus, à des destins maudits ou malheureux. Des noms : Malrieu, Neveu, Prével, Dadelsen, Larronde, Perros, Alexandre, Frédérique, Rivière, Michenaud, Vincensini, Rovini, Giroux, Grall, Kovalski, Duprey, Salabreuil... L'horizon s'élargit vers le cosmos, les lieux de la planète : Bosquet, Gaspar, Juin, Dalle Nogare, Bauchau, Pichette, Alyn, Temple, Orizet, Laude, Pietri (et des dizaines d'hommes aux écoutes). Des poètes vont parcourir les espaces de la parole qui sont Bonnefoy, Glissant, Dupin, Jaccottet, Charpier, Jean Laude, et, non loin, "Les Forgerons d'un langage", Torreilles, Chédid, Puel, Izoard, Bancquart, Jouanard, et on va voir du côté des revues, Sud ou Action poétique, tant de publications ferventes. Regard aussi vers les "Ateliers et Laboratoires" : l'Oulipo, la poésie sonore, le spatialisme, le lettrisme, la recherche. Quant au surréalisme, s'il a disparu en tant que mouvement, il continue, Jouffroy, Bounoure, Koenig, Legrand, Bailly, Dhainaut, leurs proches nous en persuadant, et aussi des métamorphoses vers la poésie "électrique" ou "froide" jusqu'à la naissance d'un nouveau réalisme avec Venaille, Biga, Tilman, Pélieu, les poètes "underground", ceux d'Exitet de tant de nouvelles revues : c'est le tournant de la poésie après 1968, une poésie qui ne cesse de surprendre par sa diversité, sa mobilité, ses conquêtes. Un temps vint où la poésie elle-même est mise en question. On a titré "Une autre écriture" cette partie où l'on rencontre Denis Roche, Pleynet, Faye, Roubaud, Sollers, Butor, Ristat, Maurice Roche et Pierre Guyotat, Christian Prigent et TXT, Hocquard et ceux d'Orange Export Ltd, de la destruction/régénération au poète-philologue. "La poésie est inadmissible", affirme Denis Roche. "Reste-t-il à écrire ?" demande Bénézet. Jamais la poésie n'a connu de telles tourmentes. On a à coeur de tout montrer, de tout considérer. Les surprises ne manquent pas quand se présentent des hommes de renouvellement qui se nomment Lionel Ray, Noël, Du Bouchet, Deguy, Sacré, Cluny, Réda, Pérol, Delvaille, Stefan, Cliff, Maulpoix, Marteau, Estéban, Guibbert, Janvier, Denis, Macê, Bordes, Meschonnic, Rossi, Grandmont, Cortanze, Preschez, Faye, Coste... On reste ébloui par tant de diversité, par tant d'explorations — et scandalisé par l'indifférence et la paresse qui font ignorer tout cela et nous ont amené à apporter, si désordonnées, si fragiles qu'elles soient, des informations sur ce qui se passe d'important dans le domaine de la sensibilité et de l'intelligence au seuil d'un nouveau siècle.

11/1988

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Pays de Loire

Un grand week-end Châteaux de la Loire

En 2021, la collection Un Grand Week-end lance une nouvelle série de guides sur les plus belles villes et régions françaises. Vous y retrouverez toutes les infos pour construire un week-end idéal : la visite des sites incontournables, les plus belles balades à pied ou à vélo, les bonnes adresses et un large choix d'activités nature pour déconnecter ! Le tout dans un nouvelle présentation moderne, aérée, colorée pour vous donner envie de partir immédiatement ! Dans ce tout nouveau titre, nous vous proposons de découvrir le Val de Loire dans le cadre de 6 grands week-ends où se mêlent patrimoine, étapes gourmandes, shopping, randonnées et activités de plein air à faire entre amis ou en famille. Un week-end à Blois, Chambord et Cheverny. Trois châteaux vedettes de la région. Blois, Chambord et son immense domaine forestier vous mèneront sur les traces de François Ier, tandis qu'à Cheverny, vous replongerez en enfance avec Tintin et le capitaine Haddock, lui-même descendant d'un autre François... Un week-end à Amboise et Chaumont-sur-Loire. Quelques centaines de mètres séparent le château d'Amboise et le château du Clos-Lucé, la demeure de Léonard de Vinci. Cette proximité illustre l'amitié qui liait François Ier et le maître italien, dont on découvre quelques-unes des "inventions" dans un splendide parc ponctué de ruisseaux et de cascades. - Un week-end à Chenonceau et sur les bords du Cher. Sans doute, la grâce et l'élégance de Chenonceau sont la marque des femmes qui se sont succédé dans cette célébrissime demeure jetée sur le Cher. Après la visite du "château des Dames", suivez l'affluent de la Loire et réjouissez vos enfants en découvrant des champignonnières, le site troglodytique de Bourré et le fameux zoo de Beauval. Un week-end à Tours et Villandry. Pas de château grandiose à Tours, mais une cathédrale finement ciselée et un vieux quartier au charme délicieusement provincial. A Villandry, autre fleuron du Val de Loire, vous serez subjugués par des jardins à la française exceptionnels. Et vous pourrez toujours agrémenter votre week-end d'une balade en montgolfière, un grand classique de la région. Un week-end à Azay-le-Rideau et sur les bords de l'Indre. Azay-le-Rideau : encore un autre château, mais celui-ci, posé sur son miroir d'eau, possède un charme inégalable. Changement d'ambiance avec les fermes troglodytiques des Goupillières et les visites de vignobles, ou bien encore avec les incroyables trésors mécaniques du musée Maurice-Dufresne. Diversité et plaisir assurés pour grands et petits ! Un week-end à Chinon et Fontevraud. Chinon, sa forteresse, sa vieille ville, son vignoble. D'autres préféreront peut-être celui de Saumur-Champigny, qui s'étend autour de l'abbaye de Fontevraud, l'un des plus grands ensembles monastiques d'Europe. Quant aux gourmands, ils se régaleront de pommes tapées à Turquant. Et bien sûr des activités variées, car tout est possible en Val de Loire : randonnées, balades à vélo, en bateau traditionnel ou en canoë sur la Loire, en gyropode dans les vignes, en montgolfière ou en 2 CV... Nos adresses préférées et nos conseils où loger. Une sélection de restos et de bistrots pour se régaler des spécialités locales... mais aussi des boutiques d'artisanat local. 1 double-page spéciale pour découvrir les plus beaux parcours de la Loire à Vélo. Des pages Focus pour mieux comprendre la région (la Renaissance, la Loire, les vins, la vie au temps des rois...). Toutes nos adresses ont été soigneusement testées et sélectionnées par notre auteur, Nathalie Campodonico, grande voyageuse et auteur de nombreux guides, qui a retrouvé avec bonheur le Val de Loire, l'une de ses régions de prédilection. Des plans des villes avec toutes les adresses localisées.

04/2021

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Théâtre

Les deux bourreaux ; Fando et Lis ; Lulù ; Ne donnez pas de pommes aux vaches ; Aristides ; De souffle et d'oubli

Dans ce volume, nous sommes heureux d'accueillir deux textes de Fernando Arrabal, notre auteur invité qu'on retrouvera dans un prochain volume et de vous faire découvrir des écritures et des thèmes à la fois neufs et militants pour lesquels le théâtre et la dérision sont le lieu idéal. La pièce autobiographique de Fernando Arrabal, les Deux Bourreaux nous plonge dans l'univers concentrationnaire contemporain. L'Etat policier s'est installé dans tous les domiciles. Françoise est sa complice ; elle a dénoncé son mari. Maurice, l'un des deux fils, l'accuse. L'élimination brutale du Père aliène le fils qui, privé de la force morale que lui donnait son identification à cette figure idéale, n'a plus le courage nécessaire pour devenir un adulte, un homme libre. A la fin, il rejoint son frère dans l'obéissance respectueuse de l'ordre, représenté par la mère, à qui il demande pardon. Fando et Lis contient l'absurde et la férocité que l'on retrouve dans l'oeuvre de Fernando Arrabal, l'un de nos plus grands auteurs contemporains. Lis, la femme à la voiture d'enfant et Fando, l'homme qui la conduit croisent sur la route trois hommes un peu étranges en route pour la même quête :Tai, ville extraordinaire, paradis terrestre resté inaccessible. Mais leur voyage les ramène toujours au même endroit ... En chemin, on découvre leur univers où se mêlent naïveté et cruauté, émerveillement et sadisme. En quête d'un monde meilleur, ils avancent entre rêve et cauchemar. Vision surréaliste de la nature humaine où l'innocence côtoie la violence, où la beauté émerge de la brutalité, ce spectacle est une incursion poétique dans l'inconscient. Lulù d'Ana Harcha Cortés nous vient du Chili et a été découverte par Le Théâtre des Chimères de Biarritz. " Elle" parle, déroule des moments de vie qu'elle organise comme des plages musicales. Sorte de mélopée sur laquelle se règlerait la respiration, ou qui la réglerait. Une grande économie de ponctuation confère de la fluidité à des récits originaux, inattendus, sans liens apparents les uns avec les autres. Et, une belle langue, directe et rythmée. Avec Ne donnez pas de pommes aux vaches de Bernard Da costa, on retrouve une écriture toujours corrosive et tendre dans deux " comi-drames " où un univers bousculé est ponctué par la présence d'un spectateur privilégié, le patron du café tabac ; il est un peu l'oeil de la " France profonde ", et assure, le lien entre les divers épisodes. Musique et lumière jouent aussi leur propre partition. Aristides de Béatrice Hammer se passe de nos jours : deux colocataires (Blanche, une romancière, et Arnaud, un comédien) traversent des difficultés dans leur métier. Arnaud suggère à Blanche de s'essayer à l'écriture dramatique, en concevant une pièce dans laquelle il jouerait le rôle d'Aristides de Sousa Mendes, ce consul du Portugal à Bordeaux qui a sauvé 35 000 personnes en désobéissant aux ordres de Salazar. Blanche, trouvant l'idée trop convenue, refuse. Un peu plus tard, un personnage habillé à l'ancienne, qui ressemble étrangement au Consul, lui rend visite. Il lui demande de l'aider à recouvrer la mémoire... De souffle et d'oubli de Sophie Thomas est la chronique d'une " après catastrophe " peut-être plus proche de nous qu'on ne le pense... Rodéric, seigneur déchu et colérique, sa maîtresse Zénobie et le fidèle Fernand, vivent reclus dans un domaine cerné par des ombres. Suspendu au souffle de l'invisible petite Lili, la fille de Rodéric, chacun tente de survivre dans ce no man's land, habité par le souvenir de jours plus fastes... Jusqu'à ce qu'un étranger se présente à la porte.

02/2010

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Sciences politiques

Les chemins de Damas. Le dossier noir de la relation franco-syrienne

Le livre explore les méandres de quarante ans de relations entre la France et la Syrie. Des relations jonchées de cadavres, jalonnées de périodes de confrontation mais aussi de lunes de miel pendant lesquelles Paris et Damas font des affaires ou s’allient contre les djihadistes. Des relations fondées sur un malentendu entre l’ancienne puissance mandataire et Damas. Si la France a toujours été dans l’émotion, la dictature syrienne, elle, se comporte comme un monstre froid. Les Français prennent pourtant régulièrement le chemin de Damas. En 1984, trois ans après l’assassinat de notre ambassadeur au Liban par des agents pro-syriens, François Mitterrand se rend en Syrie. En 2008, Nicolas Sarkozy rompt avec la politique d’ostracisme de Jacques Chirac et replace Bachar el-Assad sur le devant de la scène internationale. La France a tracé les frontières de la Syrie moderne et a formé ses élites et pourtant ses dirigeants se sont souvent trompés. Quand Jacques Chirac adoube le jeune Bachar, pensant que ce dernier l’écoutera. Quand le même Jacques Chirac, meurtri par l’assassinat de son ami Rafic Hariri, s’acharne à prévoir la chute prochaine du régime. Quand, enfin, Alain Juppé d’abord puis Laurent Fabius ensuite annoncent que "les jours du régime" sont comptés, après le début de la révolution syrienne. Pourquoi autant d’erreurs alors que notre pays est probablement celui qui connaît le mieux la Syrie ? Le Chemin de Damas expose quelques-uns des dossiers noirs de cette relation quasi schizophrène. En 2006, alors que Chirac veut faire "rendre gorge à Bachar el-Assad", la France lui livre dans le plus grand secret deux hélicoptères Dauphin convoyés en pièces détachées pour ses besoins personnels. Mais aussi un système de communications sécurisées pour la quinzaine de barons du régime. Et en pleine révolution, une entreprise française prolonge des tunnels entre le palais et la résidence de Bachar dans le centre de Damas. Bref, à l’ombre de la politique, les affaires continuent. Comme à Kadhafi, Nicolas Sarkozy a beaucoup promis à Bachar el-Assad, notamment la fourniture d’Airbus. Les auteurs racontent les dessous de cette affaire emblématique. Ou encore comment Alcatel a équipé en matériel de communication sensible la garde présidentielle, un contrat géré personnellement par Bachar el-Assad, alors qu’il n’était encore que l’héritier. Ils dénouent les fils de la coopération entre les services de renseignements syriens et français dans la lutte antiterroriste : la visite secrète du général Philippe Rondot à Damas le jour de l’assassinat de Rafic Hariri ; les "téléphones rouges" installés par Jacques Chirac dans le bureau d’Hafez el-Assad dès la fin des années 1990, mais aussi celui posé dans la chambre à coucher de son ami Hariri à Beyrouth à la même époque. Le livre nous plonge dans les coulisses de cette relation d’amour-haine. Des témoins clés parlent, mettant au jour le dysfonctionnement au sommet de l’Etat français entre des diplomates et services de renseignements qui depuis Damas estiment que Bachar ne va pas tomber et les annonces péremptoires de l’Elysée et du Quai d’Orsay. Comment a-t-on fait taire l’ambassadeur sur place ? Comment les services DGSE et DCRI, après s’être fait la guerre, ont-ils dû se plier aux oukases de l’Elysée ? Comment la France a-t-elle ensuite instrumentalisé l’opposition ? Bref, c’est l’histoire tourmentée de la "FranSyrie" qui défile dans ce livre écrit à partir des témoignages des plus hautes autorités françaises et syriennes (Assad, Hollande, etc.).

10/2014

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Contes et nouvelles

Au pays des cigales

LETTRE-PREFACE "Vous m'envoyez de votre beau pays de lumière un livre tout parfumé de thym et de lavande, et vous me priez de lui souhaiter la bienvenue dans notre Paris noir de pluie, où les roses de mai, cette année, n'ont pu fleurir, brûlées par les vents et les gelées. Oui, qu'il soit le bienvenu. Il m'apporte, à moi, ma jeunesse déjà lointaine, les cours du collège d'Aix, que je revois souvent en fermant les yeux, avec leurs gros platanes, leurs vols de moineaux, la terre dure où l'hiver nous battions la semelle, le bassin dans lequel nous pataugions l'été ; il m'apporte mon adolescence, nos grandes courses jusqu'à Sainte- Victoire et au Pilon du Roi, nos premiers vers écrits sous les ombrages des Pinchinats, nos premières amours, le soir, sous les fenêtres des demoiselles, auxquelles nous donnions des sérénades, comme dans Byron et dans Musset. Quand je les ai lus, ces nouvelles et ces contes dorés par le soleil de Provence, il m'a semblé que je redevenais tout petit pour me remettre à grandir. J'avais cet attendrissement des vieilles lettres d'amour retrouvées au fond d'un tiroir. Savez-vous quel rêve je faisais ? Je me voyais au bord de l'Arc, dans un trou de feuilles que je connais bien. Il y a vingt ans que je ne suis allé m'asseoir sur cette berge ; mais elle est restée pour moi avec son printemps éternel, son bouquet de saules, son eau blanche argentant les cailloux, ses terres rouges, en face, allant jusqu'à l'horizon bleu, toutes flambantes de l'incendie de midi. J'étais là, votre livre évoquait ce coin de mystère, où j'ai laissé mon coeur. Et je vous souhaite aussi la bienvenue au nom de notre grand Paris entier, où vous arrivez avec la belle saison tardive, un peu après les hirondelles, un peu avant les roses. Il n'est pas besoin d'avoir laissé son coeur en Provence pour rire et pour pleurer avec vous. Quand le soleil vient, les bras se tendent, on lui ouvre sa demeure, sans l'avoir connu à son berceau ; et c'est le soleil que vous apportez à tous, la jeunesse vaillante, l'enthousiasme et la foi, les premiers récits d'un poète qui sont comme les premières tendresses d'un amant. Soyez sans crainte, les livres les plus chers sont les livres de la vingtième année. Le vôtre a déjà pour lui les femmes qui aiment, les jeunes gens qui espèrent et les vieillards qui se souviennent. Je ne veux point ici faire oeuvre de critique et vous louer en argumentant sur votre talent. Ce rôle de pédant, au milieu de vos fleurs, me paraîtrait bien lourd. Non, je tiens seulement à vous dire toute mon émotion, le charme sous lequel vous m'avez tenu. Imaginez que je sois allé vous voir, près de Marseille, aux Aygalades ou à Montredon, dans un petit jardin rafraîchi par les brises de mer. Je suis un passant, un invité, un ami émerveillé de vous entendre ; et jusqu'au soir nous causons, et je m'en vais, en emportant votre chant de cigale adouci, pareil dans la nuit tiède à un chant de flûte. (...)"

02/2023

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Littérature française

Le Vicomte de Bragelonne

Le volet central de la trilogie des Mousquetaires était intitulé Vingt ans après. Le Vicomte de Bragelonne est sous-titré "Dix ans plus tard". Alexandre Dumas est un romancier du temps. Du temps historique : l'un des sujets du roman, le principal peut-être, est la prise du pouvoir par Louis XIV et la consolidation de son règne personnel. La disgrâce de Fouquet et l'ascension de Colbert, sur lesquelles se greffe la romanesque affaire du Masque de fer, sont au coeur du livre. Du temps individuel aussi : les mousquetaires ont pris de l'âge. Dumas peint leur vieillissement et leurs déchirements. Car leurs routes divergent, et le "tous pour un" prononcé trente ans plus tôt n'est plus qu'un souvenir. Le romancier de l'avenir et du présent devient celui du passé et de la mémoire. "Ce que je cherche, surtout, ce que je regrette avant tout, ce que mon regard rétrospectif cherche dans le passé, c'est la société qui s'en va, qui s'évapore, qui disparaît". Le charme puissant qui émane de Bragelonne confirme que cette évaporation est un très grand sujet romanesque. Ce qui est vrai des sociétés l'est aussi des hommes : il ne fait pas bon vieillir. Les héros ne sont plus ce qu'ils étaient. Mais le souvenir de ce qu'ils furent nous rend sensibles à ce qu'ils deviennent. Aramis est désormais évêque de Vannes. Un secret découvert, celui du Masque de fer, fait de lui le général des jésuites, fonction dans laquelle il redouble d'intrigues. Il y survivra, ce qui n'est pas le cas de ses compagnons. Enrichi, entiché de noblesse, Porthos se laisse berner et entraîner par son prélat d'ami ; sa mort dans l'effondrement de la grotte de Locmaria - "Trop lourd ! " - est celle d'un titan. Athos, comte de La Fère, le plus âgé des quatre, jouit du bonheur d'être père puis meurt de la mort de son fils. Quant à d'Artagnan, resté mousquetaire, il a pris du galon, est devenu plus politique, mais songe parfois à tout quitter. Un boulet le renverse sous les murs d'une ville assiégée au moment où on lui apporte le bâton de maréchal de France. "Des quatre vaillants hommes dont nous avons conté l'histoire, il ne restait plus qu'un seul corps. Dieu avait repris les âmes". Et Bragelonne ? Le jeune Raoul, qui est le fils naturel d'Athos, tient le rôle-titre. Mais il arrive, dans les romans, que les amoureux soient fades. Mlle de La Vallière, dont le jeune homme est épris, est désirée en plus haut lieu ; la faveur du roi lui fait oublier l'amour de son ami d'enfance. La mort de Raoul, qui ressemble à un suicide, n'a pas la dimension mythologique de celle de Porthos. Disparaître dans une guerre lointaine, d'un point de vue romanesque, c'était sans doute simplement ce qu'il avait de mieux à faire. Mélancolique roman des générations, de l'échec et du souvenir, Le Vicomte de Bragelonne est l'un des grands livres du XIX ? siècle et le chef-d'oeuvre de Dumas. Non pas, comme on le dit souvent, son Temps retrouvé. Mais son Temps disparu.

11/2023

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Maternelle et primaire

Un drôle de visiteur. CP-CE1

Grâce à Narramus - Un drôle de visiteur, apprenez à vos élèves de CP-CE1 à comprendre et raconter une histoire, compétences essentielles pour une entrée réussie en lecture et en production d'écrits en élémentaire. Le meilleur moyen d'apprendre à comprendre les histoires est d'apprendre à les raconter. Destiné aux élèves de fin de CP et début CE1, cet ouvrage se situe dans la continuité des Narramus publiés pour la maternelle et le début de CP. Il poursuit les objectifs de la collection et en ajoute deux nouveaux, adaptés au niveau des élèves : apprendre à décoder et apprendre à lire à haute voix. En effet, une lecture à haute voix ne peut être expressive que si les élèves ont appris à décoder le texte et l'ont parfaitement compris. Ainsi, le scénario pédagogique est découpé en 6 modules qui comportent chacun deux parties : 1 - La partie A reprend le principe de la collection Narramus : apprendre à comprendre et à raconter l'histoire Un drôle de visiteur (compréhension fine du récit et de son vocabulaire). 2 - Dans la partie B, les élèves apprennent à décoder tous les mots du texte, s'entrainent à déchiffrer les phrases une à une pour rendre fluide l'oralisation ; puis ils apprennent à lire l'album à haute voix, en travaillant la prosodie (modulation et expressivité de la voix, respect de la syntaxe et de la ponctuation...). Un 7e module permet enfin de valider la compréhension et la lecture à haute voix de l'album. L'entrainement à la lecture à haute voix contribue ainsi à l'automatisation du décodage grâce aux lectures réitérées et à une compréhension fine du texte. Un outil qui permet d'apprendre à comprendre une histoire, à bien la raconter, la déchiffrer et la lire à haute voix. L'ALBUM Un drôle de visiteur (version souple) Issu de la littérature jeunesse, Un drôle de visiteur est un album de Eléonore Thuillier et Clotilde Goubely (illus.), édité par Frimousse. LES RESSOURCES NUMERIQUES Narramus - Un drôle de visiteur Elles contiennent tous les supports utiles pour la mise en oeuvre des modules (textes, illustrations, animations, version audio de l'histoire...) à utiliser avec un vidéoprojecteur. Le numérique est un outil précieux lorsque l'on veut centrer et maintenir l'attention conjointe des jeunes enfants sur un point précis, au moment où on l'évoque, ce que ne permet pas un album qui circule. Les enseignants-concepteurs sont unanimes pour considérer que le numérique apporte une véritable plus-value à beaucoup d'activités. Certains en font cependant un usage moins systématique que celui proposé. A vous d'expérimenter ! Grâce aux ressources numériques de Narramus, vous pouvez : présenter le texte sans l'illustration ou l'inverse, montrer toutes les illustrations d'un même épisode sur une même diapositive, faire disparaitre des informations ou en ajouter, faire écouter un épisode de l'histoire, multiplier les feed-back pour étudier et mémoriser le vocabulaire... Il est possible d'exporter les fichiers audio au format mp3 sur votre ordinateur pour les mettre à disposition des élèves au coin bibliothèque (gravés sur un CD audio ou enregistrés sur une clé USB). En suivant la démarche Narramus - Un drôle de visiteur, vos élèves apprendront à : mémoriser le vocabulaire, acquérir de nouvelles tournures syntaxiques, retenir les idées principales de l'histoire, s'interroger sur les pensées des personnages, comprendre l'implicite du récit ! Les + de Narramus : une méthode de qualité, issue du travail de Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, un contenu pertinent, conçu en collaboration avec des enseignants, principalement en REP, un projet motivant pour les enfants, qui sont acteurs de leurs apprentissages, un dispositif dont l'efficacité a été évaluée auprès de 6000 élèves. Pour aller plus loin, nous vous conseillons vivement l'article suivant : Evaluation des premiers effets d'un enseignement fondé sur l'outil didactique Narramus à l'école maternelle, Isabelle Roux-Baron, Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, paru dans la Revue française de pédagogie 2017/4 (n° 201), pages 83 à 104 (accès conditionnel). https : //www. cairn. info/revue-francaise-de-pedagogie-2017-4-page-83. html NOUVEAU : dorénavant, le contenu des ressources numériques vous est également proposé en téléchargement. Pour en profiter, il vous suffira de vous rendre sur le site Internet dédié, muni(e) de votre clé d'activation personnelle (toutes ces indications sont données dans votre ouvrage). Configurations requises PC : Windows 7, 8, 10. Mac : IOS 10. 5, 10. 6, 10. 7, 10. 8, 10. 9, 10. 10, 10. 11, 10. 12, 10. 13. , 10. 14, 10. 15 Linux : Ubuntu 16. 04 Acrobat Reader / Internet Explorer / Firefox / Chrome / Safari / Opera toutes versions / Flash Player 11 Rejoignez le groupe de discussion Narramus une autre façon de raconter des histoires : https : //www. facebook. com/groups/1922841568028552/

11/2022

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Maternelle et primaire

999 têtards MS-GS + téléchargement

Grâce à Narramus - 999 têtards, apprenez à vos élèves de MS-GS à comprendre et raconter une histoire, compétences essentielles pour une entrée réussie en lecture et en production d'écrits en élémentaire. La réussite des élèves en lecture dépend grandement de leurs compétences initiales en compréhension de textes entendus. De même, leurs performances en production d'écrits sont nettement meilleures lorsqu'ils ont appris au préalable à élaborer un discours décontextualisé. Narramus est une méthode conçue pour vous aider à mettre ces deux compétences au coeur des apprentissages de vos jeunes élèves ! Narramus - 999 têtards est composé de trois éléments : 1- L'ALBUM 999 têtards (version souple L19xH19, 7 cm) Issu de la littérature de jeunesse, 999 têtards est un album écrit par Ken Kimura et illustré par Yasunari Murakami, édité par Casterman. "Par une belle journée d'été, dans une petite mare, Maman grenouille a donné naissance à 999 têtards. Quand les 999 frères et soeurs se transforment en 999 grenouilles, il est temps de déménager dans une mare plus grande. Mais le monde extérieur est plein de dangers... Qu'importe ! Pour les petites grenouilles, l'aventure ne fait que commencer ! Une histoire pleine de suspense dans laquelle l'union fait la force". 2. LE GUIDE PEDAGOGIQUE Narramus - 999 têtards Il est constitué de deux parties : - la présentation générale incluant une analyse des fondements théoriques, - le scénario regroupant les fiches de préparation des huit modules. Chaque module est présenté sur une double page : - A gauche, une description des différentes étapes à suivre, des tâches à réaliser, des consignes à donner avec des propositions d'énoncés pour l'enseignant et des réponses attendues des élèves. - A droite, des commentaires de différents types : conseil pratique, justification d'une option didactique inhabituelle, explicitation de la théorie sous-jacente à l'une des propositions des auteurs. Pour les rédiger, les auteurs ont recensé les questions posées par les enseignants qui ont testé les différents prototypes. Ils y relaient aussi les observations, les témoignages ou les conseils des enseignants-concepteurs. 3. LES RESSOURCES NUMERIQUES Narramus - 999 têtards Elles contiennent tous les supports utiles pour la mise en oeuvre des modules (textes, illustrations, animations, version audio de l'histoire...) à utiliser avec un vidéoprojecteur. Le numérique est un outil précieux lorsque l'on veut centrer et maintenir l'attention conjointe des jeunes enfants sur un point précis, au moment où on l'évoque, ce que ne permet pas un album qui circule. Les enseignants-concepteurs sont unanimes pour considérer que le numérique apporte une véritable plus-value à beaucoup d'activités. Certains en font cependant un usage moins systématique que celui proposé. A vous d'expérimenter ! Grâce aux ressources numériques de Narramus, vous pouvez : présenter le texte sans l'illustration ou l'inverse, montrer toutes les illustrations d'un même épisode sur une même diapositive, faire disparaitre des informations ou en ajouter, faire écouter un épisode de l'histoire, multiplier les feed-back pour étudier et mémoriser le vocabulaire... Il est possible d'exporter les fichiers audio au format mp3 sur votre ordinateur pour les mettre à disposition des élèves au coin bibliothèque (gravés sur un CD audio ou enregistrés sur une clé USB). En suivant la démarche Narramus - 999 têtards, vos élèves apprendront à : mémoriser le vocabulaire, acquérir de nouvelles tournures syntaxiques, retenir les idées principales de l'histoire, s'interroger sur les pensées des personnages, comprendre l'implicite du récit ! Mise en place de la démarche Narramus - 999 têtards : Le scénario contient 8 modules, répartis sur 4 semaines. Un module n'est pas nécessairement réalisé en une fois : vous êtes libre de le découper en autant de parties que vous le jugez nécessaire. Il peut ainsi se dérouler sur une journée, comme deux ou trois, selon ce qui fonctionne le mieux pour votre classe. Comme vous le verrez dans le guide pédagogique, les enseignants concepteurs de Narramus font souvent un module sur une journée, en le divisant en deux temps (un le matin, un en fin de journée). Les + de Narramus une méthode de qualité, issue du travail de Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, un contenu pertinent, conçu en collaboration avec des enseignants, principalement en REP, un projet motivant pour les enfants, qui sont acteurs de leurs apprentissages, un dispositif dont l'efficacité a été évaluée auprès de 6000 élèves. Pour aller plus loin, nous vous conseillons vivement l'article suivant : Evaluation des premiers effets d'un enseignement fondé sur l'outil didactique Narramus à l'école maternelle, Isabelle Roux-Baron, Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, paru dans la Revue française de pédagogie 2017/4 (n° 201), pages 83 à 104 (accès conditionnel). https : //www. cairn. info/revue-francaise-de-pedagogie-2017-4-page-83. htm

09/2023

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Poésie

Rusticatio Civitati Piratarum. La Ville des pirates

Souvent considéré comme un cinéaste littéraire, auteur de plusieurs ouvrages, théoriques comme de fiction, on ignorait que Raoul Ruiz était aussi poète (il est l'auteur de plus de 500 poèmes dont une anthologie est parue au Chili en 2019), et qu'il lui arrivait d'écrire des recueils de poèmes pour préparer ses films, ce qui est probablement un cas unique dans l'histoire du cinéma. Rusticatio Civitati Piratarum : La Ville des pirates est le seul exemple de ce type qui ait été conservé dans ses archives. Le livre, écrit en 1974, tisse en un jeu d'évocations labyrinthiques le motif de deux films que le cinéaste franco-chilien réalisera en 1983 : Les Trois couronnes du matelot et La Ville des pirates. Ces poèmes ne constituent pas un scénario avant l'heure, ils ont plutôt pour Ruiz la fonction de réservoir à images dans lesquels il puisera librement ; ce seront les oiseaux migrateurs, les pièces de monnaie glissées sous la langue, les bateaux et les ports dans Les Trois couronnes du matelot, les miroirs, le prophète et les meurtres pour La ville des pirates. Poèmes et films partagent ainsi des visions communes, agissent les uns sur les autres comme deux dimensions autonomes d'un même monde - "le monde a deux dimensions" déclare d'ailleurs l'un des personnages des Trois couronnes du matelot - et nourrissent ce sentiment de passage fluide entre le temps des vivants et celui des morts, entre l'espace vécu et l'espace rêvé qui est si caractéristique de l'oeuvre de Ruiz. Poésie où tout se fait énigme, tout fait signe en d'infinis dédoublements, aussi bien dans la lecture du vol des oiseaux que dans celles des lignes des rues ou de la main. D'obscures malédictions foudroient les hommes au détour d'une phrase comme s'il y avait des mots interdits, des villes fantasmées flottent dans le regard des marins, des vaches sont sacrifiées dans la nuit, les miroirs séparent les visages, les chansons s'échangent contre une pièce de monnaie aussitôt changée en sel. Ces poèmes, en levant le voile sur la matrice créative de Raoul Ruiz, révèlent tout autant ce qu'il y a de littéraire dans son cinéma que ce qu'il y a de cinématographique dans son écriture. Comme le souligne Bruno Cuneo dans sa préface, la poésie était la "première vocation artistique" du cinéaste - grand lecteur de Pessoa et de Pound, et bien-sûr de ses compatriotes Gabriela Mistral, Pablo Neruda, Nicanor et Violeta Parra - qui cherchait dans ses films à ce que "chaque plan ait sa vie propre" , tout comme chaque poème existe en lui-même. Raoul Ruiz aura trouvé avec le poème le moyen d'irriguer ses films d'un réseau de visions d'où jaillissent des récits composés d'évocations fulgurantes à la symbolique mystérieuse, avec en guise de viatique pour naviguer entre les mondes de l'exil et de l'errance, deux pièces dans la poche des vivants et une dans la main des morts. Du mystère, ou, pour reprendre les dernières paroles du matelot du film : "de la poésie, c'est de la véritable poésie ! " .

09/2023

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Monographies

Chu Teh-Chun. In Nebula, Edition bilingue français-anglais

Chu Teh-Chun (1920-2014) est un acteur majeur de la peinture gestuelle abstraite. Né en Chine au sein d'une famille d'amateurs d'art, il est formé à l'Académie des beaux-arts mais subit la guerre sino-japonaise, des tragédies familiales, la disparition quasi totale de ses oeuvres de jeunesse puis l'exil - en 1949 vers Taïwan et en 1955 vers Paris, où il s'installe enfin. C'est dans ce cadre apaisé que son abstraction orageuse voit le jour. Excluant toute géométrie patente, celle-ci est constituée de nébuleuses et autres maelströms polychromes, modelés par de puissants effets de clair-obscur. Atmosphérique et hors échelle, chaque tableau est une matrice où notre vision se projette et s'abîme, nous faisant perdre tout repère spatial ou sémantique. Nourri de peinture tant classique que moderne, tant asiatique qu'occidentale, Chu formule la sensation mnésique du paysage, l'essence dynamique du geste et le surgissement de la lumière. La mise en perspective historique, au gré de parallèles, analogies et autres résonances, nous invite à cerner la singularité d'un régime abstrait sous-tendu par la logique organique du vivant, les formes et les forces de la nature, leurs phénomènes naturels, leur fluidité éruptive et leurs révolutions cosmogoniques. Car Chu s'est longtemps trouvé quelque peu en marge de son époque, en raison peut-être d'une personnalité réservée et d'un rejet de principe de toute stratégie commerciale. L'objet de cette monographie est donc, à l'aune du recul historique et du succès actuel de l'oeuvre, de qualifier certains de ses enjeux esthétiques et d'aider à dissiper quelques malentendus qui ont pu entourer sa réception. Chu Teh-Chun (1920-2014) is a major figure in the history of gestural abstract painting. Born in China into a family of art lovers, he trained at the Academy of Fine Arts in Hangzhou. Then came the Second Sino-Japanese war, family tragedy, the loss of nearly all his early work, and finally, exile-to Taiwan in 1949, then, in 1955, to Paris, where he settled. This peaceful home witnessed the emergence of his tortured abstraction, devoid of obvious geometry, in which polychrome nebulae and maelstroms clash with violent chiaroscuro effects. Atmospheric, impossible to scale, each painting is an arena into which vision is projected and submerged amid a loss of spatial and semantic bearings. Steeped in painting both classical and modern, Asian and Western, Chu's art recreates the memory of a landscape, the dynamic essence of gesture, and the brilliance of light. This study, by placing his work in its context, using parallels, analogies, and other resonances, focuses on the singularity of his approach to abstraction, underpinned by the organic logic of the living world, by natural phenomena, forms, forces, and by their eruptive fluidity and cosmogonic revolutions. For many years, Chu remained a somewhat marginal figure, perhaps because of his reserved personality and his principled rejection of commercial strategies. Making the most of historical perspective, and in light of the artist's current recognition, this monograph sets out to define some of the aesthetic themes shaping his work and to help dispel some of the misunderstandings that have surrounded its reception.

04/2024

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Livres 3 ans et +

Fables

Les Fables occupent une place singulière dans notre mémoire : par le souvenir que nous gardons de ces poèmes devant lesquels nous sommes restés enfants, mais aussi par la grâce de tant de vers devenus proverbiaux  et que notre parole quotidienne fait renaître. Et tout se passe comme si une correspondance secrète se maintenait de siècle en siècle entre ces Fables et l'identité de notre pays comme de notre langue. Le premier recueil paraît en 1668, et le second dix ans plus tard. Le succès est immense et les poèmes, alors, appartiennent pleinement à leur temps : la France du règne de Louis XIV. Mais le mystère de leur pouvoir est de s'émanciper très vite de cet environnement immédiat, d'éclairer nos réalités successives, d'allier de manière toujours éclatante le particulier et l'universel. Dans cette "comédie à cent actes divers, / Et dont la scène est  l'Univers" , le texte se dérobe à toute signification définitive. Mais La Fontaine, à chaque page, nous convainc que la poésie, à ses yeux, demeure instrument de connaissance : il existe une beauté du savoir - et nous ne cessons pas de la retrouver en lui. Edition de Jean-Charles Darmon et Sabine Gruffat.

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Littérature étrangère

Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines

Manhattan, été 1944. Autour de Will, la trentaine, serveur dans un bar, et de Mike, 19 ans, les deux narrateurs du roman, gravite toute une constellation d’amis sans le sou, qui errent dans la chaleur de la ville et font le va-et-vient incessant entre les appartements des uns et des autres, où s’improvisent des soirées improbables. Parmi eux il y a surtout Phil, un gamin de 17 ans à la beauté insolente, qui essaie désespérément d’échapper aux assiduités de Ramsay Allen, dit Al, la quarantaine un peu pathétique, éperdument amoureux de lui depuis ses 13 ans. Partout où va Phil, Al le suit comme son ombre, jamais découragé par les refus du garçon. Pour lui échapper, et par goût de l’aventure, Phil accepte la proposition de son ami Mike : s’embarquer, dès que possible, sur un navire de la marine marchande. L’objectif est d’arriver en France, et de filer vers Paris, la ville des poètes et des artistes qui aura sûrement été libérée d’ici là. Mais le départ tant attendu est chaque jour reporté pour des retards et tracasseries administratives ; et le roman suit la longue attente des deux garçons, leurs errances nocturnes toujours renouvelées, et la tension qui monte avec Al, constamment pendu aux basques de Phil. Alors qu’ils ont un jour enfin trouvé un bateau, ils en sont congédiés au dernier moment. Dépités, ils retrouvent la terre ferme, mais, au petit matin, Phil est introuvable. Il raconte alors à Will puis à Mike que, la veille au soir, excédé par l’insistance d’Al, dans un accès de folie, il l’a tué d’un coup de hachette, avant de jeter son corps au bas d’un immeuble. Le roman se conclut sur la dernière beuverie de Mike et de Phil, qui s’apprête à solliciter l’aide de son oncle haut placé, pour qu’il l’aide à échapper à la justice. Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines est le premier roman de William Burroughs et Jack Kerouac. Ecrit en collaboration, il se base sur l’histoire vraie d’un de leurs jeunes amis qui, comme Phil, a tué son prétendant. Kerouac et Burroughs, dans la peau de leurs avatars Will Dennison et Mike Ryko, semblent y peaufiner chacun leur style, leur ton, leurs thèmes de prédilection. Burroughs en figure paternelle désabusée, s’occupant de ces jeunes gens irresponsables tout en s’adonnant à ses penchants pour la morphine, Kerouac en jeune homme épris d’aventure, au style faussement familier, en réalité très précis, très écrit. Le charme du roman tient surtout à l’atmosphère légère et grave à la fois de ce New York de l’été 44, peuplé de marins, de soldats en transit, de jeunes gens désoeuvrés, où le temps est suspendu à la fin de la guerre. Dans ces personnages encore indéterminés, animés du désir vague de faire quelque chose, s’embarquer dans une aventure ou écrire un livre – dans ce goût des beuveries et de la marginalité, on retrouve la matrice des oeuvres des deux romanciers de la Beat Generation. Il s’agit d’un document passionnant, qui montre deux écrivains en devenir et évoque un entre-deux qui est à la fois la fin d’un monde et le début d’un autre.

05/2012

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Design

Tendance, vous avez dit tendance ?

Dans ce livre de souvenirs, l'auteur évoque ces années de formation et lève le voile sur un métier de l'ombre, peu connu, mais essentiel dans notre quotidien. Depuis les années 1970, Nelly Rodi hume l'" air du temps" et explore les tendances à venir. Architecture, mode, arts de la table, matières, lumières et couleurs, rien n'échappe à son oeil avisé qui se charge de capter les goûts de demain et les évolutions futures. Tout commence en Algérie, à l'époque département français. Cette jeunesse, emplie de tolérance, de mixité humaine et sociale et de variété des styles vestimentaires, sera la matrice de sa vie future et les constantes de sa vie professionnelle. Au début des années 1970, baccalauréat en poche, elle est prise comme stagiaire par Monique Fayolle au "bureau de style" de Monoprix. Une expérience inoubliable. Dans cette équipe, on conçoit des objets du quotidien au design avant-gardiste, dont de nombreuses pièces, aux couleurs psychédéliques, deviendront iconiques. "Le beau au prix du moche", telle est la ligne de conduite. Une révolution dans la France pompidolienne, où l'on se transmet le vaisselier Henri-II depuis plusieurs générations... Puis, ce seront les différents organismes professionnels, où Nelly Rodi apprendra le métier "sur le tas", n'hésitant pas à payer de sa personne et faire les ourlets juste avant les défilés sur les robes de deux jeunes créateurs, Yves Saint Laurent et Karl Lagerfeld. Après vingt années à faire de la prospection pour d'autres, elle se lancera et fondera l'agence Nelly Rodi Trendlab, l'un des premiers "bureaux d'études " français indépendants et actuellement toujours leader sur le marché, avec des antennes aux quatre coins du monde. Le rôle des "bureaux d'études " ou "bureaux de style" est de prévoir les tendances dans les deux années à venir, de donner des pistes aux créatifs et aux industriels afin de préparer les saisons futures. Un travail très en amont, loin des "influenceurs" de l'instant présent, un travail fait d'observations, d'anticipations et d'intuitions. Dans ce livre, Nelly Rodi donne les clés du métier, issues de sa longue expérience. Matières, modes, couleurs, détails, époques, genre, cycles, luxe, développement durable, Intelligence artificielle, influenceurs, réseaux sociaux, tous les aspects de la tendance sont abordés et expliqués. Mais, la tendance, c'est aussi des rencontres, comme avec ce jeune créateur qui dessinait des bijoux pour se faire un peu d'argent afin de lancer sa griffe... un certain Jean-Paul Gaultier, ou avec Courrèges, qui infléchira considérablement son destin, ou encore avec Pierre Bergé, avec qui elle formera longtemps un tandem actif au sein de nombreuses organisations syndicales de la mode. Et tant d'autres. Mais, la tendance, c'est aussi des échecs, avec des événements qui peuvent surgir à tout moment et bouleverser ce qui était prévu : le 11 Septembre, les aléas climatiques, les attentats, l'actualité angoissante, etc. Un monde perpétuellement en évolution, qu'il faut savoir décrypter. De sa naissance en Anjou en passant par l'Algérie Française, le Japon et la Bretagne, pour la première fois, Nelly Rodi lève le voile sur sa vie privée ainsi que sur une profession tout de mystères et de rencontres, aux confluents de la mode et de la création.

09/2023

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Actualité et médias

Le mythomane. La face cachée d'Alain Soral

Voici enfin le livre choc tant attendu, qui se donne pour objectif de présenter Alain Soral dans toute sa nudité, non pas la nudité vulgaire d'un selfie comme il les affectionne tant, n'étant guère gêné à les publier, trahissant en quelque sorte un culte païen voué à la plastique d'un corps vieillissant, mais à travers la description méthodique de ses traits de caractère, de sa personnalité profonde, de son enfance brisée, son passé tumultueux, ses frasques de jeunesse, ses errances idéologiques et politiques, ses retournements imprévisibles ; bref, un portrait brossé avec une fidélité déconcertante mais sans concession d'aucune sorte. Beaucoup ont attendu ce livre qui donne un éclairage inédit, venant de l'intérieur de la matrice même, avec en perspective tous les plans, qu'ils s'agisse de ceux inondés de lumière ou des ombres qui accentuent le rendu de l'image. Ce portrait est d'autant plus saisissant et intéressant que son auteur n'est pas un inconnu ou un intrus ; il est au contraire connu pour avoir appartenu à cette dissidence. Depuis près d'une dizaine d'années, il a officié comme lanceur d'alertes avec une efficacité et une pédagogie qui ont permis d'ouvrir les yeux à des milliers d'internautes à travers ses centaines de vidéos dont les thèmes vont des abus de Big Pharma, à la vaccination, la pédocriminalité, les additifs alimentaires, la politique, la franc-maçonnerie, les sociétés secrètes, en passant par la délinquance politique à col blanc, financière et fiscale, bref autant de sujets d'actualité brûlants et passionnants, largement exposés dans son fameux ouvrage La Faillite du monde moderne, un succès de librairie (bientôt une 5e édition). Après la fameuse websérie en 5 parties, intitulée Soraloscopie, et un hors série destructeur, l'actualité a connu une succession de nouveaux scandales et de révélations qui témoignent de la dangerosité et de la nocivité du gourou sénile dans la lutte contre le système de domination. Pourquoi dangereux ? Tout simplement en raison d'une tromperie sur la marchandise, car il est bien question, hélas, de marchandise et de bizness. En effet, si le système est totalement décrédibilisé par les faits depuis un grand nombre d'années, il en est autant du modèle d'opposition et de dissidence, tel que représenté par Alain Soral, si bien que les lecteurs et auditeurs non initiés peuvent être abusés et trompés. Car, en effet, plus personne ne croit au système UMPS, et malheureusement, ils peuvent facilement tomber – s'agissant surtout des nouveaux venus – dans le piège crapuleux tendu par la pseudo dissidence bizness d'Alain Soral. Une remarque de taille reste à faire. Aucune censure sérieuse ne s'est abattue sur cette entreprise pseudo politique et tout à fait inoffensive. Rien n'est absolument entrepris concrètement dans ce sens ; bien au contraire, le système continue à diaboliser le gourou pour faire monter une cote fluctuante et le créditer d'un soutien populaire. En somme, le pouvoir a décidé d'en faire un vulgaire épouvantail, beaucoup plus aisé à atteindre et abattre que d'autres, quand le moment opportun sera venu, connaissant son extrême fragilité. C'est pourquoi, il est essentiel de dénoncer cette mascarade, cette impasse qui ne mène nulle part si ce n'est à d'autres scandales à venir. Chose promise, chose due ; les révélations sont nombreuses et explosives ; ainsi, nul ne pourra dire à l'avenir, qu'il ne savait pas. Ce livre dissèque avec méthode et précision toutes les facettes du cirque soraëlien : psychiatrique, économique, politique, idéologique, stratégique... Une oeuvre de salubrité publique.

09/2015

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Maternelle et primaire

Narramus PS-MS. Apprendre à comprendre et à raconter Susie, petite oie, regarde derrière toi ! (album inclus), avec 1 DVD-ROM

Grâce à Narramus - Susie, petite oie, regarde derrière toi ! , apprenez à vos élèves de PS-MS à comprendre et raconter une histoire, compétences essentielles pour une entrée réussie en lecture et en production d'écrits en élémentaire. La réussite des élèves en lecture dépend grandement de leurs compétences initiales en compréhension de textes entendus. De même, leurs performances en production d'écrits sont nettement meilleures lorsqu'ils ont appris au préalable à élaborer un discours décontextualisé. Narramus est une méthode conçue pour vous aider à mettre ces deux compétences au coeur des apprentissages de vos jeunes élèves ! Narramus - Susie, petite oie, regarde derrière toi ! est composé de trois éléments : 1- L'ALBUM Susie, petite oie, regarde derrière toi ! (version souple) Issu de la littérature de jeunesse, Susie, petite oie, regarde derrière toi ! est un album de Petr Horacek, édité par Mijade. Susie, la petite oie, se promène dans les bois. Tip Tap Cric Crac Poum Poum ! Quels bruits étranges ! Mais qui est derrière Susie ? 2. LE GUIDE PEDAGOGIQUE Narramus - Susie, petite oie, regarde derrière toi ! Il est constitué de deux parties : - la présentation générale incluant une analyse des fondements théoriques, - le scénario regroupant les fiches de préparation des huit modules. Chaque module est présenté sur une double page : - A gauche, une description des différentes étapes à suivre, des tâches à réaliser, des consignes à donner avec des propositions d'énoncés pour l'enseignant et des réponses attendues des élèves. - A droite, des commentaires de différents types : conseil pratique, justification d'une option didactique inhabituelle, explicitation de la théorie sous-jacente à l'une des propositions des auteurs. Pour les rédiger, les auteurs ont recensé les questions posées par les enseignants qui ont testé les différents prototypes. Ils y relaient aussi les observations, les témoignages ou les conseils des enseignants-concepteurs. 3. LES RESSOURCES NUMERIQUES Narramus - Susie, petite oie, regarde derrière toi ! Il contient tous les supports utiles pour la mise en oeuvre des modules (textes, illustrations, animations, version audio de l'histoire...) à utiliser avec un vidéoprojecteur. Le numérique est un outil précieux lorsque l'on veut centrer et maintenir l'attention conjointe des jeunes enfants sur un point précis, au moment où on l'évoque, ce que ne permet pas un album qui circule. Les enseignants-concepteurs sont unanimes pour considérer que le numérique apporte une véritable plus-value à beaucoup d'activités. Certains en font cependant un usage moins systématique que celui proposé. A vous d'expérimenter ! Grâce aux ressources numériques de Narramus, vous pouvez : présenter le texte sans l'illustration ou l'inverse, montrer toutes les illustrations d'un même épisode sur une même diapositive, faire disparaitre des informations ou en ajouter, faire écouter un épisode de l'histoire, multiplier les feed-back pour étudier et mémoriser le vocabulaire... Il est possible d'exporter les fichiers audio au format mp3 sur votre ordinateur pour les mettre à disposition des élèves au coin bibliothèque (gravés sur un CD audio ou enregistrés sur une clé USB). En suivant la démarche Narramus - Susie, petite oie, regarde derrière toi ! , vos élèves apprendront à : mémoriser le vocabulaire, acquérir de nouvelles tournures syntaxiques, retenir les idées principales de l'histoire, s'interroger sur les pensées des personnages, comprendre l'implicite du récit ! Mise en place de la démarche Narramus - Susie, petite oie, regarde derrière toi ! Le scénario contient 8 modules, répartis sur 4 semaines. Un module n'est pas nécessairement réalisé en une fois : vous êtes libre de le découper en autant de parties que vous le jugez nécessaire. Il peut ainsi se dérouler sur une journée, comme deux ou trois, selon ce qui fonctionne le mieux pour votre classe. Comme vous le verrez dans le guide pédagogique, les enseignants concepteurs de Narramus font souvent un module sur une journée, en le divisant en deux temps (un le matin, un en fin de journée). Les + de Narramus une méthode de qualité, issue du travail de Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, un contenu pertinent, conçu en collaboration avec des enseignants, principalement en REP, un projet motivant pour les enfants, qui sont acteurs de leurs apprentissages, un dispositif dont l'efficacité a été évaluée auprès de 6000 élèves. Pour aller plus loin, nous vous conseillons vivement l'article suivant : Evaluation des premiers effets d'un enseignement fondé sur l'outil didactique Narramus à l'école maternelle, Isabelle Roux-Baron, Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, paru dans la Revue française de pédagogie 2017/4 (n° 201), pages 83 à 104 (accès conditionnel). https : //www. cairn. info/revue-francaise-de-pedagogie-2017-4-page-83. html NOUVEAU : dorénavant, le contenu du CD-Rom vous est également proposé en téléchargement. Pour en profiter, il vous suffira de vous rendre sur le site Internet dédié, muni(e) de votre clé d'activation personnelle (toutes ces indications sont données dans votre ouvrage). Configurations requises PC : Windows 7, 8, 10. Mac : IOS 10. 5, 10. 6, 10. 7, 10. 8, 10. 9, 10. 10, 10. 11, 10. 12, 10. 13. , 10. 14, 10. 15 Linux : Ubuntu 16. 04 Acrobat Reader / Internet Explorer / Firefox / Chrome / Safari / Opera toutes versions / Flash Player 11 Rejoignez le groupe de discussion Narramus une autre façon de raconter des histoires : https : //www. facebook. com/groups/1922841568028552/

08/2021

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Maternelle et primaire

Pêcheur de couleur CP-CE1 + CD-Rom + Téléchargement

Grâce à Narramus - Pêcheur de couleurs CP-CE1 à comprendre et raconter une histoire, compétences essentielles pour une entrée réussie en lecture et en production d'écrits en élémentaire. La réussite des élèves en lecture dépend grandement de leurs compétences initiales en compréhension de textes entendus. De même, leurs performances en production d'écrits sont nettement meilleures lorsqu'ils ont appris au préalable à élaborer un discours décontextualisé. Narramus est une méthode conçue pour vous aider à mettre ces deux compétences au coeur des apprentissages de vos jeunes élèves ! Narramus - Pécheur de couleurs est composé de trois éléments : 1- L'ALBUM Pécheur de couleurs (version souple) Issu de la littérature de jeunesse, Pêcheur de couleurs est un album de Michel Piquemal et Eric Battut (illus.), édité par Didier jeunesse. Dandine est heureuse dans son pré, l'herbe y est douce et sucrée, si belle, si verte. Lorsqu'elle voit passer le train, elle voudrait bien partir au loin pour voir d'autres pays. La voilà partie avec son ami Martin le pêcheur de couleur à la découverte du monde. Leur voyage est une invitation à découvrir les couleurs, le dehors, la joie de ressentir et de rêver... 2. LE GUIDE PEDAGOGIQUE Narramus - Pêcheur de couleurs Il est constitué de deux parties : - la présentation générale incluant une analyse des fondements théoriques, - le scénario regroupant les fiches de préparation des huit modules. Chaque module est présenté sur une double page : - A gauche, une description des différentes étapes à suivre, des tâches à réaliser, des consignes à donner avec des propositions d'énoncés pour l'enseignant et des réponses attendues des élèves. - A droite, des commentaires de différents types : conseil pratique, justification d'une option didactique inhabituelle, explicitation de la théorie sous-jacente à l'une des propositions des auteurs. Pour les rédiger, les auteurs ont recensé les questions posées par les enseignants qui ont testé les différents prototypes. Ils y relaient aussi les observations, les témoignages ou les conseils des enseignants-concepteurs. 3. LES RESSOURCES NUMERIQUES Narramus - Pêcheur de couleurs Elles contiennent tous les supports utiles pour la mise en oeuvre des modules (textes, illustrations, animations, version audio de l'histoire...) à utiliser avec un vidéoprojecteur. Le numérique est un outil précieux lorsque l'on veut centrer et maintenir l'attention conjointe des jeunes enfants sur un point précis, au moment où on l'évoque, ce que ne permet pas un album qui circule. Les enseignants-concepteurs sont unanimes pour considérer que le numérique apporte une véritable plus-value à beaucoup d'activités. Certains en font cependant un usage moins systématique que celui proposé. A vous d'expérimenter ! Grâce aux ressources numériques de Narramus, vous pouvez : présenter le texte sans l'illustration ou l'inverse, montrer toutes les illustrations d'un même épisode sur une même diapositive, faire disparaitre des informations ou en ajouter, faire écouter un épisode de l'histoire, multiplier les feed-back pour étudier et mémoriser le vocabulaire... Il est possible d'exporter les fichiers audio au format mp3 sur votre ordinateur pour les mettre à disposition des élèves au coin bibliothèque (gravés sur un CD audio ou enregistrés sur une clé USB). En suivant la démarche Narramus - Pêcheur de couleurs, vos élèves apprendront à : mémoriser le vocabulaire, acquérir de nouvelles tournures syntaxiques, retenir les idées principales de l'histoire, s'interroger sur les pensées des personnages, comprendre l'implicite du récit ! Mise en place de la démarche Narramus - Pêcheur de couleurs Le scénario contient 8 modules, répartis sur 4 semaines. Un module n'est pas nécessairement réalisé en une fois : vous êtes libre de le découper en autant de parties que vous le jugez nécessaire. Il peut ainsi se dérouler sur une journée, comme deux ou trois, selon ce qui fonctionne le mieux pour votre classe. Comme vous le verrez dans le guide pédagogique, les enseignants concepteurs de Narramus font souvent un module sur une journée, en le divisant en deux temps (un le matin, un en fin de journée). Les + de Narramus : une méthode de qualité, issue du travail de Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, un contenu pertinent, conçu en collaboration avec des enseignants, principalement en REP, un projet motivant pour les enfants, qui sont acteurs de leurs apprentissages, un dispositif dont l'efficacité a été évaluée auprès de 6000 élèves. Pour aller plus loin, nous vous conseillons vivement l'article suivant : Evaluation des premiers effets d'un enseignement fondé sur l'outil didactique Narramus à l'école maternelle, Isabelle Roux-Baron, Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, paru dans la Revue française de pédagogie 2017/4 (n° 201), pages 83 à 104 (accès conditionnel). https : //www. cairn. info/revue-francaise-de-pedagogie-2017-4-page-83. html NOUVEAU : dorénavant, le contenu des ressources numériques vous est également proposé en téléchargement. Pour en profiter, il vous suffira de vous rendre sur le site Internet dédié, muni(e) de votre clé d'activation personnelle (toutes ces indications sont données dans votre ouvrage). Configurations requises PC : Windows 7, 8, 10. Mac : IOS 10. 5, 10. 6, 10. 7, 10. 8, 10. 9, 10. 10, 10. 11, 10. 12, 10. 13. , 10. 14, 10. 15 Linux : Ubuntu 16. 04 Acrobat Reader / Internet Explorer / Firefox / Chrome / Safari / Opera toutes versions / Flash Player 11 Rejoignez le groupe de discussion Narramus une autre façon de raconter des histoires : https : //www. facebook. com/groups/1922841568028552/

03/2022

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Ecrits sur l'art

La folie du regard

Dans la première partie de cet essai, Laurent Jenny, à travers les images de l'art, s'intéresse aux turbulences du regard. La diversité de ces images révèle en effet que le regard est loin d'être une donnée naturelle, simple et commune. Chaque époque, chaque artiste et chaque medium redessinent une extension différente du visible, et remodèlent des usages dans le champ très vaste qui est celui du visible. Il y a loin des figures paléolithiques superposées émergeant pour quelques rares initiés d'une matrice minérale enveloppante et secrète - aux tableaux luxueux, surchargés de symboles savants et d'allusions aux pratiques sociales que constituent les peintures du Quattrocento. Tout comme les peintures éloquentes de l'âge classique s'opposent, par leur discours implicite, au type de contemplation muette appelé par les tableaux "silencieux" de l'âge moderne, de Manet à Morandi. Ce n'est d'ailleurs pas seulement la connivence du regard avec l'intelligible qui se transforme, mais aussi son appel aux autres sens, notamment le tactile, ainsi qu'en témoigne encore aujourd'hui une oeuvre comme celle de Giuseppe Penone, qui cherche passionnément à étendre la sensibilité optique à la surface entière de la peau. Les technologies de l'image ont aussi leur part dans cette constante redéfinition du voir. La photographie a ainsi délibérément réduit le point de vue au monoculaire et astreint le regard à un battement, non sans effets temporels. A l'inverse, les spectacles immersifs de l' "atelier des lumières" , veulent produire l'illusion que le champ du regard est à la fois mouvant, sans bords et infini jusque sous nos pieds. Cependant le pari que fait Laurent Jenny, qui est aussi celui de l'art, c'est que toutes ces images si diverses nous parlent et nous atteignent au-delà des significations qui ont été celles de leur temps et des intentions de leurs auteurs, au-delà même des circonscriptions de regard qui les régissaient. C'est précisément leur dimension énigmatique qui aiguise notre attention à elles et découvre dans notre propre regard des régions ignorées. Cela ne va pas sans déchirure de nos habitudes perceptives, ni retentissement émotionnel et éthique. Et ce sont ces chocs dont Laurent Jenny s'efforce de rendre compte dans la patience de l'écriture. La seconde partie de cet essai propose donc une déambulation libre et subjective à partir d'images énigmatiques et un approfondissement de leur étrangeté. Laurent Jenny s'y interroge ainsi sur le trouble que produit la facture porcelainée et cruelle des Judith de Cranach ou sur la dimension secrètement apocalyptique d'un tableau supposément aussi galant que "La fête à Rambouillet" de Fragonard. Il questionne l'anachronisme optique des oeuvres "qui ne sont pas de leurs temps" , comme les huiles italiennes de Valenciennes ou de Thomas Jones. Il se penche sur les horizons obstinément bouchés de Courbet, qui font refluer le regard vers la matérialité épaisse des surfaces. Il cherche à comprendre la puissance du monde graphique de Seurat dont les figures "absorbantes rayonnantes" semblent dotées d'une pesanteur nocturne et solitaire intimement liée au monde chromatique restreint du noir et blanc. Il relève les stratégies de Matisse pour domestiquer au-dedans l'espace effrayant du dehors. Dans Louons maintenant les grands hommes, il confronte la sécheresse des photographies de Walker Evans, illustrant la vie nue des petits blancs pauvres d'Alabama et la prose incandescente d'Agee comme deux traductions de la même expérience visible. Et enfin il retrace les tourments de Giacometti vivant une forme de "folie du regard" en essayant vainement de saisir le visage de son modèle japonais Yanaihara. En définitive, à travers ces réflexions et ce parcours dans les images de l'art, il s'agit pour Laurent Jenny de rouvrir le champ du regard à son extension variable, à ses connivences passagères et à son essentielle indétermination.

03/2023

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Histoire de l'art

L'adresse au paysage. Figures de la montagne de Jean-Antoine Linck à Marianne Werefkin

Les auteurs proposent une lecture des représentations de la montagne depuis les dernières décennies du XVIIIe siècle - quand la moyenne et haute montagne des Alpes devient un sujet pour les peintres - jusqu'aux années 1930. Les auteurs proposent une lecture des représentations de la montagne depuis les dernières décennies du XVIIIe siècle - quand la moyenne et haute montagne des Alpes devient un sujet pour les peintres - jusqu'aux années 1930. Tableaux, aquarelles, dessins, gravures et photographies, certains célèbres et " incontournables ", d'autres méconnus, plus rarement vus, mais tous de grande qualité, ont été très précisément choisis. " La montagne ", une et multiple, est une formation géologique immémorielle et vivante, une entité imaginaire ettopographique, un objet d'étude et de projection fantasmatique, un milieu habité et un motif pictural inépuisable... S'adresser au paysage suppose qu'il n'est pas qu'étendue (géographique), milieu (biologique) ou décor (d'une intrigue ou d'un récit) ; cela suppose qu'il constitue une entité suffisamment personnifiée pour être le destinataire d'une parole ou d'une pensée adressée ; on s'adresse à quelqu'un. L'idée romantique que le paysage peut véhiculer, manifester, refléter ou exprimer un état d'âme a contribué à cette possibilité d'une " adresse au paysage ". Le premier ressort de l'intérêt pour la montagne qui se manifesta à l'époque des Lumières fut scientifique : ce milieu retiré et hostile, haut-lieu de l'imaginaire, matrice de mythes et de légendes, devint alors un terrain d'étude pour les naturalistes, qui s'attelèrent à résoudre les énigmes de la formation des reliefs géologiques, du cycle de l'eau, des effets de l'altitude... Les deux approches - puissance imaginaire et visée de connaissance - ont orienté également le travail des artistes confrontés aux paysages alpins. Elles constituent deux veines, deux tendances qui, souvent, se mêlent au sein d'une même oeuvre, à des degrés divers et de manière plus ou moins délibérée de la part de l'artiste. L'exposition et le livre présentent certains aspects particulièrement saillants de cette histoire. Ouverts avec Linck, soit une pratique de la peinture accordée à une connaissance de la montagne, ils débouchent sur l'oeuvre expressionniste de la peintre russe Marianne Werefkin (1860-1938), encore très peu connue en France, dont le musée d'Ascona a consenti le prêt exceptionnel de huit grandes peintures. Formée au grand style réaliste à Saint-Pétersbourg, elle interrompit une carrière prometteuse pour poursuivre sa quête d'un art nouveau. En 1896, elle s'installa à Munich avec Alexei Jawlensky, qui fut son compagnon pendant près de trente ans. Après l'aventure du Blaue Reiter, et la Grande Guerre, elle passa les vingt dernières années de sa vie à Ascona, qui était alors un village de pêcheurs, sur la rive suisse du lac Majeur. Déjà présent dans sa peinture, le motif de la montagne se renforce, multipliant les symboliques, parfois jusqu'à l'allégorie. Les hautes montagnes au profil caractéristique qui entourent le lac y apparaissent souvent, bien que transfigurées par la force expressive de la couleur. Elles sont à la fois des figures à part entière et le cadre de scènes hallucinées où l'être humain et la grande nature se confrontent, dans un rapport de force variable allant de la coexistence harmonieuse à l'exploitation. ARTISTES REPRESENTES : Giuseppe Pietro Bagetti - Louis Bélanger - Samuel Birmann - Bisson Frères - Marc-Théodore Bourrit - Adolphe Braun - Paul Cabaud - Alexandre Calame - Carl Ludwig Hackert - Victor Hugo - Pierre-Louis de La Rive - Jean-Antoine Linck - Gabriel Loppé - Frédéric Martens / Eugène Cicéri - Johann Jakob Scheuchzer / Johann Melchior Füssli - Vittorio Sella - Giorgio Sommer - Charles Soulier - Georges Tairraz (père) - Elisabeth Vigée-Lebrun - Marianne Werefkin - Edward Whymper - Caspar Wolf

05/2023