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Deadpool comédie romantique

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témoignages personnels

Pour Tommy. 22 janvier 1944 - Dessins de Bedrich Fritta, Terezin - Texte de Hélios Azoulay

Terezín, 22 janvier 1944. Tommy a trois ans. Pour son anniversaire, son père, le peintre Bed ich Fritt a, lui offre un livre qu'il a lui-même dessiné. Une histoire rien que pour lui. 52 petites aquarelles sublimes de beauté, de délicatesse et d'humour. Et il y a tant de tendresse, tant de poésie dans cet ultime cadeau d'un père à son fils que cela semble inconcevable qu'il ait pu voir le jour dans un camp, des mains d'un homme cerné comme tous les siens par la terreur et la mort. Le père mourut déporté à Auschwitz. L'enfant survécut. Dialoguant à travers le temps, l'écrivain Hélios Azoulay raconte l'histoire de Tommy, de son livre, de cet héritage. Des pages d'une profondeur saisissante, dont on ressort étourdi et bouleversé. Bed ich Fritta est né en Bohême, à Vis ová, en 1906. De son vrai nom Fritz Taussig, il a été graphiste et caricaturiste à Prague. Déporté à Theresienstadt en 1941, il dirige le Bureau de dessin du Département technique. En juillet 1944, il est arrêté pour "propagande mensongère" . Torturé, il est envoyé à Auschwitz où il meurt le 4 novembre 1944. Ses dessins clandestins et son livre Pour Tommy sont parmi les plus grands chefs-d'oeuvre à être revenus des camps. Hélios Azoulay est compositeur, clarinettiste, écrivain, comédien. Artiste insaisissable, il se déploie à travers une oeuvre d'une extraordinaire liberté. Parmi sa production littéraire, citons L'enfer a aussi son orchestre, sur les musiques composées dans les camps dont il est devenu l'interprète de référence avec l'Ensemble de Musique Incidentale qu'il dirige. Ses romans, Moi aussi j'ai vécu (Flammarion) et Juste avant d'éteindre (Le Rocher), ont tous deux été adaptés au théâtre.

01/2023

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Comics divers

Automnal

Bienvenue à Comfort Notch, la ville où les automnes sont flamboyants et les mystères sanglants. Kat et Sybil sont de retour à Comfort Notch, espérant y trouver une nouvelle vie plus stable. Mais le passé de Kat et de sa mère tout juste décédée, autant que celui de la ville sont troubles et en revenant sur les lieux de son enfance, elle va devoir y faire face. Il semble que la ville ait une gardienne bien exigeante, Kat et Sybil seront-elles prêtes à payer le lourd tribut demandé ? La sorcière des comptines des enfants serait-elle réelle ? Et ce feuillage d'automne présage-t-il de quelque chose de plus terrible ? S'inscrivant dans la nouvelle vague des récits horrifique américains, Automnal tient autant du folk horror des films The Wicker Man et Midsommar que des écrits de Richard Matheson et Stephen King. Sous la plume du romancier Daniel Kraus, connu pour son travail avec Guillermo Del Toro (La forme de l'eau, Trollhunters), Automnal redonne du sens au terme roman graphique en portant le récit d'horreur dans les hautes sphères de l'angoisse psychologique, en offrant la part belle à des personnages crédibles. Cela accompagné par le trait gras et puissant de Chris Shehan et du génie de la couleur Jason Wordie. " Une histoire d'horreur a rendu un clown effrayant, Automnal pourrait en faire de même pour les feuilles d'automne. " New York Times " Wow ! Une écriture super effrayante et un dessin dément ! " Patton Oswalt (comédien) " C'est une création digne d'un Eisner... 10/10 " Bleeding Cool " Profondément troublant... Automnal, c'est comme tenir Halloween entre vos mains". Comics Beat " Automnal va créer des fanatiques - une série parfaite pour la saison d'automne " Screen Rant

10/2021

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Littérature française (poches)

La nuit de Mougins

Un soir d'été, Olivier, le narrateur, et sa femme Denise sont installés sur la terrasse de leur maison à Mougins, en compagnie de quelques intimes, Robert, Georges et surtout Védrennes, un comédien. Celui-ci raconte dans quelles circonstances il vient d'être amené à assister à l'agonie de son père dont il était séparé depuis plusieurs années et qu'il a retrouvé, seul, à l'hôpital de Strasbourg. Un trou se creuse aussitôt dans la nuit chaude, révélant une première perspective : le récit de ces trois jours passés au chevet du mourant, avec qui Védrennes est tenté de s'identifier, confronté tour à tour aux souvenirs de son enfance heureuse, puis au présent qu'il est en train de vivre : une rencontre avec un jeune garçon, surnommé Arken, aussi fuyant et mystérieux que cette Candie, découverte et aimée, au hasard d'une excursion sur les bords du Rhin. Mais après avoir ouvert ces brèches successives dans le temps, l'auteur nous ramène à la surface : la nuit de Mougins, séparée de toutes les autres nuits du monde, évoluant avec une majestueuse sérénité vers son terme, nourrie du chant des cigales et du parfum des fleurs, et peuplée d'ombres attentives qui sont devenues, elles aussi, des souvenirs. A plusieurs reprises ainsi, Roger Vrigny réussit à opérer, grâce à de savantes métamorphoses de plans, une sorte de trajet entre la vie et la mort. Petit à petit, nous entrons dans un univers sans retour possible. Nous sommes pris. Nous sommes doucement, douloureusement envoûtés. Il y a dans ce roman très plein, malgré la fluidité de l'écriture, une maîtrise poétique rappelant parfois Gérard de Nerval. Le volume refermé, peut commencer le véritable itinéraire mental auquel a voulu nous convier l'auteur : celui d'un homme qui a peut-être inventé sa vie pour en mieux connaître la réalité désespérée.

04/1974

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Littérature française

Aux Jardins des Acacias. Suivi d'un entretien avec René Ceccatty

Petites Cendres, travesti qui se produit tous les soirs au cabaret La Porte du Baiser, court le long de l'Océan Atlantique. Elle fait du jogging et pense de façon obsessionnelle aux Jardins des Acacias, un refuge médicalisé pour les malades du sida. Cela se passe dans un décor de rêve, sur une île tropicale et c'est le crépuscule, le soleil sombre. C'est le crépuscule de sa vie, car elle-même, Petites-Cendres, est contaminée. C'est aussi le crépuscule pour le vieil Adrien, poète de 90 ans, qui regarde la mer et pense à son poème "Rendre compte". Et pourtant, aux Jardins des Acacias, le Docteur Dieudonné et son assistante Lorraine veulent redonner vie à tous les malades. Notamment à Angel, un enfant accidentellement contaminé, que les lycées américains ont rejeté. Autour de la joggeuse, bien des ombres circulent. Celle de Daniel, le romancier qui écrit peut-être son dernier roman "Les étranges années" et pense à sa fille Mai, jeune étudiante qui découvre la violence de la vie. Celle de Fleur, le compositeur de génie, qui vient de rencontrer un personnage sulfureux, le prêtre pédophile Wrath, ancien médecin, porteur d'une sorte de mal métaphysique. Celle de Charles, grand écrivain disparu. Celle de Christophe, le serial killer devenu, sous une autre identité, comédien. Celle de Bryan, le sympathique taxi-vélo qui recueille Lucia, vieille femme sénile qui a fui l'asile de vieillards où elle était maltraitée. Pendant les quelques heures où Petites Cendres court, elle reprend des forces et peut-être qu'aux Jardins des Acacias, ce n'est pas la tragédie qui attend tous ces personnages, mais une merveilleuse rédemption, dans une croisière en mer que tous projettent pour reprendre espoir.

08/2014

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 28, Avril 2005

" Pour être légitime, l'histoire exigerait que la multiplicité des synonymes possibles cesse d'être soumise à la loi de succession, pour Être soumise à la loi de simultanéité. Une fois encore, Foucault se laisse lire en ce sens. " Jean-Claude Milner. " Car le cinéma est l'école du mensonge : scénariste, technicien, metteur en scène, comédien, producteur, nous nous attelons tous à notre spécialité dans l'art de mentir. Et nous nous nourrissons à la leçon des autres. " Patrick Mimouni. " Poutine parla non seulement des victimes juives dAuschwitz, mais alla jusqu'à condamner l'antisémitisme dans son propre pays. L'après-midi, dans son discours à Birkenau, le lieu même où près d'un million de juifs avaient été exterminés, Poutine s'évertua à ne pas prononcer une seule fois le mot " juif ". " Galia Ackerman. " Un jeune homme encore. Un comploteur de l'universel. Un conspirateur de la pensée réunissant, pour le coup, mais seul, son plus magnifique complot politico-métaphysiaque " Bernard-Henri Lévy. " Les chrétiens d'Europe avaient besoin du savoir-faire des juifs et du juif Jésus. En somme, ce que l'on attendait des juifs, c'était la fondation de la culture chrétienne. " György Konrad. " Nous sommes des drogués de la révolution et nous allons propager cette maladie dans tout l'ancien empire. Si nous devons exporter la révolution orange partout ? D'une manière douce, bien sûr. " Raphaël Glucksmann. " Déclarer que Renoir était " antisémite ", paraît un constat réducteur, qui fait de l'antisémitisme une " essence ", l'assimile à un virus dont certains seraient porteurs et d'autres miraculeusement exempts. " Pascal Kané. " La " vogue nègre " représentait l'exotisme ; elle libérait pour ainsi dire les émotions et les instincts, et remettait en cause la rationalité occidentale. " Lita Azam Zanganeh.

05/2005

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Théâtre

Ecrits sur le théâtre. Sur le Théâtre intime et sur Shakespeare

Ce volume d'Ecrits sur le théâtre correspond à l'étape ultime de l'oeuvre de Strindberg, celle des "pièces de chambre" et de l'Intima Teatern, le petit théâtre que le dramaturge ouvre en 1908 à Stockholm avec le jeune comédien et metteur en scène August Falck. Sur cette scène vont être représentées les oeuvres les plus récentes du dramaturge, Le Pélican, La Maison brûlée, Orage, La Grand-route, La Sonate des spectres mais aussi, parmi ses anciennes pièces, quelques-unes des plus fameuses : Père, Mademoiselle Julie, La Danse de mort I et II... Comme tout au long de sa carrière, le Strindberg de la fin de vie représente à la fois la figure du solitaire absolu et celle, en apparence contradictoire, d'un artiste qui, tout en s'inscrivant dans la tradition la plus exigeante, reste lié aux courants les plus novateurs de son temps. C'est ainsi qu'on verra se pro-filer, à côté des présences tutélaires de Shakespeare une large part des "Lettres au Théâtre intime" lui est consacrée et de Goethe, les silhouettes avant-gardistes de Maurice Maeterlinck, de Gordon Craig, de Max Reinhardt... Grand inventeur de théâtre, l'auteur de La Sonate des spectres ouvre la voie au théâtre expressionniste et à bien d'autres révolutions esthétiques, dont le surréalisme et Antonin Artaud. Les textes ici réunis, qu'il s'agisse d'un essai comme le Mémorandum ou de notes plus brèves et souvent polémiques, constituent le carnet de bord d'un metteur en scène à distance qui tantôt passe ses consignes sur la dramaturgie, sur le jeu, la scénographie à August Falck, tantôt s'adresse directement à la troupe de jeunes comédiens que ce dernier a réunie.

04/2014

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Théâtre

Yeats et la scène. L’acteur et sa voix à l’Abbey Theatre de Dublin

Cette étude s'intéresse aux expérimentations menées par W. B. Yeats à l'Abbey Theatre de Dublin dans le but d'élaborer une pratique scénique articulant parole, musique et danse, et de servir au plus près l'utopie théâtrale d'un drame à vocation épiphanique, tendu vers le surgissement dans le monde connu du mystère de l'au-delà. Une première partie définit la visée du théâtre de Yeats en la plaçant en regard de sa pratique religieuse. La seconde s'intéresse aux expérimentations scéniques de l'Abbey Theatre de Dublin jusqu'au tournant de Deirdre, et suit en particulier les deux figures clés que furent la comédienne Florence Farr et le comédien et metteur en scène Franck Fay. La troisième est consacrée à la seconde moitié de la carrière théâtrale de Yeats, à partir des Pièces pour danseurs, et aux nouveaux protocoles qui surgirent de la rencontre de Yeats avec le Nô. Le théâtre de Yeats est replacé tout à la fois dans son contexte irlandais et dans le contexte dramaturgique européen de son époque. L'analyse de partitions présentées en annexe constitue un apport essentiel dans le champ des études yeatsiennes, qui manifeste depuis quelques années un regain d'intérêt réjouissant pour l'oeuvre théâtrale, longtemps délaissée, à quelques exceptions près, aux dépens de la poésie. L'ouvrage intéressera aussi bien les spécialistes de l'Irlande ou du monde anglophone que les dramaturges et amateurs de théâtre, et, plus généralement, tous les curieux intéressés par cette époque très riche de l'histoire culturelle et artistique de l'Europe, au tournant de la modernité, dans le premier tiers du XXe siècle. Il prolonge le travail de son auteur sur l'oeuvre théâtrale de Yeats commencé dans un précédent ouvrage, Yeats dramaturge (PUR, 2012).

01/2015

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Littérature française

Sang damné

Sang damné est un livre autobiographique qui raconte comment l'auteur a perdu son frère quand il était enfant, comment il a découvert son homosexualité, aussitôt condamnée par son père, catholique coincé, comment il est parti sur les routes, comment il a tenté de vivre " poétiquement " sa sexualité, ses aspirations artistiques (il a été comédien), comment il s'est prostitué, comment il a été contaminé, comment il a réagi à la maladie, d'abord par le silence et la fuite, la dénégation, la culpabilisation, puis par l'acceptation du traitement, et par la révolte. Le livre se présente en trois temps : Tu aimeras (1968-1997), L'autre intérieur (1997-2006), Primum tempus (2006-...). Ce sont les trois phases de sa vie par rapport à la maladie : le première est son enfance, ses premières amours, la prostitution, la contamination. La deuxième est la période de silence et de dénégation-culpabilisation. La troisième est celle de la combativité et du retour de la parole. L'auteur est habité par des forces obscures, qui ont pris la forme de pulsions sexuelles parfois autodestructrices, parfois envoûtantes et sereines. Le voyage en Italie (sur les traces de Pavese, puis de Caravage, de Turin à Naples) est admirable. Mais les voyages en Espagne (où il est attaqué par des voleurs) ou en Ethiopie aussi. Avec l'ombre de Rimbaud, bien sûr, celle de Pasolini, celle de Dante. Il est très étonnant de voir dans une même personnalité un tel tempérament poétique et une telle combativité, précise, politique, juridique. La description des traitements, des différents protocoles et de leurs incohérences, des intérêts des laboratoires pharmaceutiques, des malversations et des revirements des gouvernements, des chantages auxquels les pays " évolués " soumettent les pays du tiers-monde (terrain d'expérimentation et producteurs de médicaments génériques), tout cela est extrêmement dur et passionnant.

03/2011

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Littérature française

Daniel

Daniel Emilfork, acteur incomparable au visage reconnaissable entre tous, jouissait d'une mystérieuse aura. Au cinéma dans Casanova ou La Cité des enfants perdus, à la télévision dans Chéri Bibi, au théâtre dans Dommage qu'elle soit une putain monté par Visconti ou dans Richard Il de Chéreau, ou encore au détour de l'un de ses innombrables seconds rôles, il savait rendre inoubliables ses apparitions. Lors de la dernière année de sa vie, cet homme solitaire, qui vivait reclus dans son appartement du haut de la butte Montmartre, s'est lié d'amitié avec François Jonquet. Au cours de visites et de conversations téléphoniques, il lui a ouvert son cœur, raconté sa vie, romanesque, débordante, rythmée de grandes scènes et de portes claquées, de rencontres artistiques fabuleuses et de sanglantes ruptures. Pauvre mais fastueux, orgueilleux et frondeur, dragueur toujours vert, ce dandy amoureux de l'excès s'accommodait mal d'une existence qui s'amenuisait lentement. Mais il savait faire basculer la vie dans le cocasse et l'absurde. II avait le pouvoir fabuleux de soudain l'enchanter. Dans ce livre bref et dense, écrit d'une traite tout de suite après la mort du comédien, en octobre 2006, François Jonquet a restitué le personnage au plus près de sa vérité. II a donné à entendre sa voix. Entre ces deux êtres que tout séparait, l'âge, le parcours, les origines, s'est nouée une relation tendre et profonde, que la fuite du temps accélérait. Le fragile vieil homme donnait à son cadet, qui à cette époque traversait un moment de faiblesse, de sa force et de sa bravoure. Daniel est un hommage tragique et drôle à un homme qui aura théâtralisé toute sa vie.

04/2008

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Musique, danse

Guy Bourguignon, le compagnon de la chanson périgourdin

Le Périgord de la dernière guerre a couvé une pléiade d'artistes et de créateurs émérites qui, aujourd'hui encore, par leur seul nom ou leur implication créative, restent les porteurs de bien des réussites. Le marionnettiste Yves Joly issu des comédiens routiers, le décorateur Pierre Parsus, Georges Crozes, le mystique François Augieras et... Guy Bourguignon en font partie. C'est aucun doute au contact de tous ces créateurs et de leurs conceptions naïves de marionnettes que le jeune Guy Bourguignon a découvert l'art et la comedia d'ell arte dès l'été 1941 empruntant une route qui le mènera aux quatre coins du monde avec les Compagnons de la Chanson. " Il avait, disait de lui la comédienne et chanteuse Odette Laure, toutes les armes de la séduction : l'intelligence, la taille, l'oeil de velours, la culture... " et sans doute aussi bien d'autres qualités. Des qualités que l'ancienne basse des Compagnons trop vite disparu, perfectionniste et parfois irascible, dissimulait derrière un profil de don Juan que beaucoup se plaisaient à lui reconnaître. Alors que Guy Bourguignon savait tout à fait être, par ses choix, un élément déterminant. Après avoir découvert les lieux de son enfance à Tulle et quantité de ceux qui avaient connu la famille Bourguignon, c'est le portrait surprenant d'un homme quasiment méconnu, dont la grande Piaf jalousait la culture, que se propose de vous faire découvrir l'auteur. Après avoir consacré avec Christian Fouinat une biographie aux Compagnons de la Chanson, Louis Pétriac a voulu dresser un portrait de l'un de leurs créateurs dont on ne mesure pas assez, plus de quarante ans après sa disparition, quelles auront été les réussites.

10/2013

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Musique, danse

Nicolas Clérambault

Issu d'une famille de musiciens où l'on se transmettait le métier de père en fils, Nicolas Clérambault a dû longtemps sa renommée essentiellement à son œuvre d'orgue et de clavecin, ainsi qu'à ses nombreuses cantates profanes qui n'ont cessé d'être jouées et chantées par les plus grands interprètes. Mais c'est la récente redécouverte de sa musique vocale religieuse, comme ce fut le cas il y plusieurs années pour Marc-Antoine Charpentier, qui amène à présent à considérer ce musicien comme l'un des compositeurs français les plus importants de son époque. Fils d'un des Vingt-quatre Violons du roi, Clérambault (1676-1749) traverse une grande partie du règne de Louis XIV, la Régence, et près de la moitié du règne de Louis XV. Plus qu'à la Cour, son talent va s'épanouir principalement dans les milieux proches de celle-ci comme la Maison royale de Saint-Cyr. C'est ici qu'il mène une carrière d'organiste et de compositeur, en même temps qu'à l'église Saint-Sulpice et chez les Jacobins. Il organise également des concerts chez lui, rue du Four, tout en étant invité par les Jésuites du collège Louis-le-Grand à composer des intermèdes pour leurs tragédies et leurs comédies. A la fin de sa vie, Clérambault adhère à la doctrine de la franc-maçonnerie, alors naissante en France, et compose sa dernière cantate, Les Francs-maçons. Rendant compte à la fois de son parcours personnel, de son environnement social et artistique et de l'intégralité de sa production musicale, cet ouvrage - le premier à être consacré à cette figure majeure du baroque français - est assorti du catalogue de son œuvre et de son traité d'accompagnement.

09/1998

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Policiers

Rêve de coquelicot

Dans une petite ville de France, on raconte qu'une nuit de pleine lune, le vicomte de La Croix blanche enferma sa jeune femme et son amant à l'intérieur du château. Ensuite il y mit le feu. Il faisait très chaud cette nuit-là et on dit que le château brûla pendant vingt-huit jours... Depuis, chaque nuit de pleine lune, aux saisons chaudes, les serpents de toute la région se rendent aux ruines de la Croix blanche. On raconte que c'est pour copuler avec la vipère rouge en qui se serait réincarnée la très aimante et très belle vicomtesse de la Croix blanche... On raconte aussi que tous ceux qui rôdent sur les terres de la Croix blanche sont immanquablement piqués à mort par la vipère rouge qui voudrait ainsi se venger de son mari assassin... On dit encore que la malédiction sera levée le jour où un homme capturera la vipère rouge, sans se faire piquer, et lui offrira une proie vivante la nuit de pleine lune suivante... Depuis, plus personne ne va plus à la Croix blanche... Enfin presque... Bernard Valais est auteur, scénariste, parolier et comédien français. Il est licencié en Anglais, titulaire du Proficiency Graduate de l'université de Cambridge et premier prix du Conservatoire d'Art Dramatique d'Angers. Il a parallèlement servi pendant vingt-cinq ans comme Personnel Navigant Commercial à la compagnie Air France, de steward à Chef de cabine principal sur le réseau Asie. Ce qui lui a permis de collaborer en tant qu'auteur à plusieurs collections au sein des éditions Hachette, notamment « Air France » et « Construire le France ». Il est titulaire de la médaille d'honneur de l'Aéronautique.

09/2014

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Philosophie

Philosophie Magazine N° 131, Juillet-août 2019 : Quand est-on soi-même?

Par moments, nous sentons que c'est là, que nous sommes vraiment nous-mêmes. Et pourtant, ces moments ne se ressemblent pas, cela survient parfois dans l'isolement ou en compagnie, dans l'activité ou l'inaction... Avoir le sentiment d'être soi-même, n'est-ce pas aussi impondérable qu'une expérience esthétique, comme quand un paysage vient soudain nous couper le souffle par son harmonie ? Pour le philosophe Claude Romano, qui vient de publier une contre-histoire de la philosophie centrée sur la quête de soi et l'authenticité, la meilleure manière d'être soi-même est certainement ce naturel négligé, cette forme de nonchalance qu'avait atteint, en son temps, Montaigne, l'auteur humaniste des Essais. Une voie toujours valable ? Ils sont comédien, apnéiste, transgenre, immigré, méditante. Ils se sont cherchés, ou ont subi des changements qui les ont contraints à se redéfinir. Ont-ils fini par se trouver ? Témoignages commentés par la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, qui vient de publier Le Soin est un humanisme. Elle est l'écrivaine des amours multiples, et l'un de ses derniers romans, Celle que vous croyez, vient d'être adapté au cinéma. Il est le philosophe de La Traversée des catastrophes et de la Discrétion. Ensemble, Camille Laurens et Pierre Zaoui discutent de cet oubli de soi qui est certainement le meilleur moyen de devenir authentique. Ce philosophe accessible et généreux nous a quittés le 1er Juin dernier. Il était un grand ami de la rédaction de Philosophie Magazine. Nous lui rendons hommage, en racontant notamment ses derniers moments. Michel Serres a tenu à mettre un point final à son ultime essai - sur la religion - avant de partir s'éteindre à l'hôpital. Ce penseur visionnaire a travaillé jusqu'à son dernier souffle.

07/2019

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Science-fiction

Star ou de Cassiopée

Histoire merveilleuse de l'un des mondes de l'espace, nature singulière, coutumes, voyages, littérature starienne, poèmes et comédies Le soleil bleu s'était déjà perdu derrière les montagnes du couchant. Le soleil rouge penche aussi vers ce point, tombeau de toutes les lumières des cieux. Pour cette terre, pour ces lieux toujours ruisselants de clarté, c'était presque la nuit, mais la nuit douce, tropicale et chatoyante. Si vous levez les yeux au ciel, peut-être apercevrez-vous du côté de la constellation de Cassiopée, un étrange scintillement... la planète Star... Voici le premier véritable space opera, tombé dans l'oubli et redécouvert par Raymond Queneau, un livre total qui présente l'ensemble de l'univers starien : son système stellaire, sa faune et sa flore, ses satellites, son histoire ancienne et celle de ses civilisations, ravagées par une forme de peste et par des égorgeurs fanatiques. Grâce à l'invention de l'abare, un vaisseau spatial, et sous la conduite de Ramzuel, les Stariens quittent alors la planète mère pour ses satellites. De leur exploration naît la recolonisation de Star menée par les Néo-Stariens et le voyage d'un Tassulien (habitant de l'un des satellites de Star) dans la ville de Tasbar. Le tout est entrecoupé de pièces de la littérature starienne qui forment un ensemble poétique et théâtral extraterrestre inédit. L'histoire d'une planète sur laquelle brillent quatre soleils, de ses cinq satellites et de leurs habitants, de vaisseaux voyageant entre ces astres, de civilisations qui naissent, se développent, meurent, renaissent, fondant une fédération interplanétaire et créant une culture et une littérature extra-terrestres. Star ou de Cassiopée est une oeuvre étrange, poétique et protéiforme, un voyage onirique vers un monde lointain.

09/2018

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Cinéma

Jean Marais

Sa beauté était parfaite et Villain son véritable patronyme. Champion toutes catégories du charme masculin à l'écran, Jean Marais a assis sa réputation d'acteur en disparaissant derrière l'hideux et terrifiant masque de la Bête dans le film de Jean Cocteau, son mentor, amant et ami. Arrivé au sommet de la popularité grâce à de flamboyants films de cape et d'épée, comme Le Bossu, il fut en même temps un intransigeant expérimentateur au théâtre ainsi que le fer de lance des essais cinématographiques de Jean Cocteau. Comique dans la série des Fantômas ou coqueluche des jeunes filles dans L'Éternel Retour, s'engageant parfois dans d'authentiques liaisons féminines, il n'en assuma pas moins avec sérénité son homosexualité, alors politiquement incorrecte. Pas de doute, les paradoxes ne manquent guère dans la vie bien remplie de Jean Marais. Ni les secrets de famille. Né en 1913, à Cherbourg, il resta fort peu de temps dans la capitale du Cotentin, enlevé brutalement par une mère abusive à un père qu'il ne retrouva que bien plus tard. Ballotté de modestes pavillons de banlieue en discrets appartements parisiens, l'enfant rebelle au cursus scolaire catastrophique donna naissance à un jeune homme ambitieux dont la soif culturelle sera apaisée par sa rencontre avec Cocteau. Comédien renommé, certes, mais tout autant peintre, écrivain, organisateur de spectacles, sculpteur ou potier... Jean Marais ne se laissa jamais enfermer dans une discipline. Cette biographie intime et éclairée retrace le destin exceptionnel d'un homme qui se défendait d'être un monstre sacré et ne prétendait, selon ses termes, qu'à devenir un bon " artisan ". Aujourd'hui, il n'en demeure pas moins une légende.

11/2005

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Littérature française

Un homme cruel

C'est l'histoire vraie d'une star tombée dans l'oubli. Un comédien qui fut aussi renommé que Charlie Chaplin ou Rudolf Valentino, un personnage de légende qui n'occupe plus aujourd'hui que quelques lignes dans les histoires du cinéma. Et pourtant, quelle vie que la sienne ! Né au Japon en 1889, parti très jeune pour l'Amérique, Sessue Hayakawa devient, dès les années 1910, au temps du muet, la première grande star d'origine asiatique de Hollywood. Et l'un de ses plus grands séducteurs. Son charisme, son charme, son regard ont fait fondre de nombreuses comédiennes, provoquant auprès de ses admiratrices des scènes d'hystérie. C'est l'histoire d'un des derniers nababs du cinéma, dont les réceptions fabuleuses dans son château californien firent la une des journaux de l'époque. Jusqu'au jour où le racisme anti-japonais provoque la chute de l'idole et une vertigineuse fuite en avant. Il devient l'homme de tous les voyages et de tous les dangers, des succès tonitruants et des échecs cuisants. L'opium, le jeu, les tentatives d'assassinats, les années folles, la résistance pendant la Seconde guerre mondiale, sans oublier le tournage du mythique Pont de la rivière Kwai, le film aux 7 Oscars, qui fera à nouveau de lui une vedette planétaire en 1957. Un destin aussi extraordinaire ne pouvait connaître qu'une fin sublime, digne d'un film de Kurosawa : qui eut dit qu'après toutes ces péripéties, cette fougue, cette fureur, Sessue Hayakawa se retirerait à 72 ans dans un monastère bouddhiste, très loin des lumières de Hollywood, parmi les statues de pierre et les moines du silence et de la paix ?

09/2016

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Cinéma

Jean-Louis Trintignant. L'inconformisme

Et dieu créa la femme, Un homme et une femme, Z, La Controverse de Valladolid, Ceux qui m'aiment prendront le train, Amour... la liste est longue des chefs d'oeuvres et des succès de l'acteur. Mais elle ne dit rien de sa vocation première de réalisateur, rien de sa passion pour le théâtre ou la poésie contemporaine, et si peu de choses de l'homme Trintignant : déterminé, solitaire et silencieux il a suivi son chemin, à l'écart du star system. Du "joli garçon" des débuts, partenaire et amant de Brigitte Bardot, aux rôles du méchant, froid, impénétrable dans lesquels il excelle, de l'amoureux transi au cow-boy muet, l'interprète s'est forgé, dit-il, un métier. La fierté des timides, les cicatrices d'une enfance en clair-obscur, les liens noués et brisés, ont fait émerger un personnage tout en retenue et en tension, d'une sensibilité encore aiguisée par les drames familiaux. On connaît moins l'enfant du midi, fils de résistant, le soldat appelé en pleine guerre d'Algérie ou le camarade de combat des artistes engagés autour de Montand et Signoret ou Semprun. Comédien exigeant d'un cinéma français en plein renouveau, figure de la grande période du cinéma italien, et réalisateur original, il a croisé les grands noms de la vie artistique du moment. Du festival d'Avignon à celui de Cannes, des succès populaires aux projets portés à bout de bras, de Sans mobile apparent au Désert des Tartares, nombre d'oeuvres auxquelles il a participé ont une histoire qui vaut d'être contée. Vincent Quivy fait un récit passionnant, vivant et très précis, appuyé sur des archives multiples. Il a aussi, avec l'assentiment de l'acteur, interrogé les producteurs, réalisateurs et acteurs qui ont travaillé avec lui, ainsi que ses proches dont Nadine Trintignant.

09/2015

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Critique Théâtre

De mes malheurs a surgi un trésor

Je m'appelle Djamel. Je suis né en France de parents algériens. En regardant mon parcours si bousculé, où j'ai couru de nombreux dangers et frôlé la mort dès mon enfance, je m'interroge : pourquoi mon chemin ne s'est-il pas arrêté, alors que plusieurs de mes proches n'ont pas survécu ? A défaut de pouvoir percer le mystère de mon histoire, je peux témoigner aujourd'hui qu'au milieu des tribulations, chaque jour est une promesse. C'est là probablement la raison profonde de ce récit, où se tiennent ensemble la violence et la douceur, la fange et la beauté, l'odieux et le merveilleux, jusqu'au jour où tout a pris sens à mes yeux. Alors qu'aucun mot ne pouvait franchir mes lèvres sans balbutier, j'ai frappé à la porte de Jean-Laurent Cochet : le théâtre va me sauver de l'errance et de ma solitude. Par un travail acharné, je vais pouvoir enfin exprimer ce qui m'habite. Un jour, une pièce de Jacques Copeau, qui met en lumière la figure de François d'Assise, tombe entre mes mains. Profondément touché par le Petit Pauvre, par sa joie et ses combats, je vais cheminer vers son Maître, monter et jouer la pièce à travers la France, jusque devant Jean-Paul II. Mon chemin n'est pas terminé. Si le cri silencieux de tous ceux qui affrontent la nuit trouve un écho dans mon récit, je veux tout autant me faire l'avocat de la joie, cette joie profonde qui vient en contrepoint d'une douleur parfois extrême. Je veux dire aujourd'hui ma gratitude envers la vie. Parce que la vie est à la fois fragile et remplie de sens, être vivant est une grâce. Djamel Guesmi est comédien, metteur en scène, fondateur de la compagnie Les Tréteaux du Monde.

02/2024

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Thrillers

If We Were Villains

Découvrez enfin en français If We Were Villains, le roman dark academia qui a été traduit en 14 langues et est devenu un véritable phénomène TikTok ! Oliver Marks vient de purger une peine de dix ans de prison pour le meurtre d'un de ses meilleurs amis... un meurtre qu'il n'a peut-être pas commis. Le jour de sa libération, il retrouve le policier qui l'a fait condamner. Le commissaire Colborne prend sa retraite ; mais il veut savoir ce qui s'est réellement passé, dix ans plus tôt. A l'époque, Oliver poursuit ses études pour devenir comédien dans un conservatoire très réputé. Il remarque bientôt que ses talentueux camarades, avec qui il étudie Shakespeare, semblent jouer le même rôle sur scène et dans la vie : le méchant, le héros, le tyran, la femme fatale... tandis qu'Oliver, lui, a l'impression d'être toujours coincé dans un rôle secondaire. Mais le théâtre menace d'envahir pour de bon la réalité lorsque les rôles s'inversent et que les relations se pervertissent... jusqu'au jour où l'un des sept amis est retrouvé mort. Les autres se trouvent alors face au plus grand défi de leur vie d'acteur : ils vont devoir convaincre la police - et eux-mêmes - qu'ils n'ont rien à se reprocher... If We Were Villains va faire l'objet d'une adaptation en série télé par Blink49 Studios et le producteur de Sex Education, Eleven ! " Sanglant, mélodramatique, haletant : ce roman qui parle d'obsession au conservatoire... vous obsèdera complètement. " Kirkus " Une fascinante histoire pleine de passion, de désir et de jalousie, où fiction et réalité se mêlent dangereusement. " Waterstones " Une lettre d'amour à Shakespeare, habile et captivante. " New York Times Book Review

10/2023

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Grands textes illustrés

Alice au pays des merveilles

Qui a déjà vu un lapin blanc chercher ses gants, une chenille fumer un calumet, un chapelier tenter de faire entrer un loir dans une théière, un paquet de cartes jouer au croquet ? Alice, bien sûr ! Alice qui, par un bel après-midi d'été a glissé au fond du puits vertigineux des rêves. Nous voici entraînés à sa suite au "pays des merveilles", dont chaque recoin cache une surprise où se mêlentQui a déjà vu un lapin blanc chercher ses gants, une chenille fumer un calumet, un chapelier tenter de faire entrer un loir dans une théière, un paquet de cartes jouer au croquet ? Alice, bien sûr ! Alice qui, par un bel après-midi d'été, a glissé au fond du puits vertigineux des rêves. Nous voici entraînés à sa suite au " pays des merveilles " , dont chaque recoin cache une surprise où se mêlent logique et absurde. Et comme Alice, trop grande ou trop petite, nous ne cessons jamais de nous étonner ! Toutes les clés pour comprendre l'oeuvre et le thème associé Avant de lire l'oeuvre - L'essentiel sur l'auteur - Le contexte d'écriture de l'oeuvre Au fil de l'oeuvre - Des questionnaires sur les passages clés : compréhension et étude de la langue - L'enregistrement audio d'extraits lus par un comédien Le dossier BIBLIOCOLLEGE - L'essentiel sur l'oeuvre - La structure de l'oeuvre - Les personnages de l'oeuvre - Le genre de l'oeuvre - L'oeuvre dans l'histoire des arts - Des films, des documents et des livres associés à l'oeuvre LE GROUPEMENT DE TEXTES Thème : Imaginer des univers nouveaux - Ces mondes qui nous émerveillent logique et absurde. Et comme Alice, trop grand ou trop petite, nous ne cessons jamais de nous étonner !

06/2024

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Littérature étrangère

Le vaisseau fantôme

Oublié - peut-être pour avoir osé publier des romans pour la jeunesse et, pire, avoir connu un franc succès grâce à eux -, Marryat est avant tout un conteur-né qui suscitera l'engouement de personnalités aussi diverses que Woolf, Coleridge, Conrad, Ruskin, Thackeray ou Daudet. Même s'il n'est pas le premier - Smollett l'a précédé - " Captain " Marryat fait entrer par la grande porte l'aventure maritime dans la littérature. Si Marryat est peu intéressé par l'aspect métaphysique de la mer - comme le seront Melville et Conrad -, il en fait - alliée ou ennemie, salvatrice ou destructrice - un personnage à part entière, tout comme les grandes forces élémentaires : le vent, le soleil, les éclairs. La mer est un théâtre, le voyage un rite de passage de l'adolescence à l'âge adulte lors duquel réel et imaginaire tiennent tour à tour la barre. La mer est aussi cette ultime ordalie devant laquelle personne ne peut mentir - les croyances, la loyauté, la moralité y sont rudement mises à l'épreuve. Le charme du Vaisseau fantôme est intact, telle une eau de jouvence pour des esprits imprégnés de freudisme et de doute qui, peu enclins à croire aux héros, restent néanmoins avides de péripéties endiablées, d'humour et de vigueur. Le Vaisseau fantôme n'est pas un roman psychologique : pas de diable qui révèle l'ange, pas de héros qui masque un pleutre. Toutefois, à la faveur d'une description nette et ciselée de tous ces personnages au caractère univoque qui le hantent : Philippe, le vrai héros en quête, Amine, son grand amour - figure de légende à elle seule -, Schriften, son adversaire pugnace au rire surnaturel, Krantz, son ami valeureux au destin tragique et toute la cohorte de capitaines obsédés, de pères avares ou de prêtres fourbes, c'est une véritable comédie humaine qui se joue sous les yeux du contemporain, captive par ce sens du récit dont la littérature populaire du XIXe siècle a détenu le secret. Si le lecteur a dans l'oreille les quelques phrases musicales de la version que donne Wagner du Hollandais volant, ou dans l'œil l'apparition mythique d'Ava Gardner devant James Mason dans Pandora, nul doute que cette traduction antérieure du mythe tiendra, dans sa mémoire, la comparaison.

09/1998

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Critique littéraire

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Tome 2, Le citoyen d'Amérique 1775-1784

Le premier volume de cette monumentale biographie évoquait " l'irrésistible ascension de Beaumarchais, tour à tour horloger, maître de musique, homme d'affaires, journaliste, auteur à succès... et agent secret. Ce tome II nous entraîne dès les premières pages dans un tourbillon digne du meilleur roman d'aventures. Pour sauver l'honneur de Marie-Antoinette, menacé d'un virulent pamphlet, voici notre héros lancé à travers la Hollande, la Prusse et l'Autriche, affrontant tous les dangers, échappant de justesse à une tentative d'assassinat (c'est du moins ce qu'il raconte...) avant d'achever son équipée dans les geôles de l'impératrice Marie-Thérèse. Envoyé spécial de Louis XVI à Londres, il est alors chargé de négocier avec le célèbre chevalier d'Eon, dont le sexe incertain fait l'objet de paris dans la capitale anglaise. Rien de plus singulier, de plus cocasse, de plus riche en rebondissements que ses relations avec l'intraitable travesti. Mais bientôt, la grande Histoire lui ouvre enfin ses portes. Enflammé pour la cause des Insurgés d'Amérique, et la naissance de cette jeune République, Beaumarchais persuade le ministre Vergennes et le roi de France d'intervenir en leur faveur. Lui-même organise un trafic d'armes à grande échelle - sa société affrète quarante navires ! Son emploi du temps donne le vertige. Il est partout, pense à tout, s'occupe de mille choses à la fois. Outre les rendez-vous d'affaires, les visites aux arsenaux, les achats, les ventes et les expéditions de matériel, les rapports (parfois tendus) avec le Congrès des Etats-Unis, il trouve encore le loisir d'entretenir avec Mme de Godeville une correspondance érotique, de subir les scènes de sa " ménagère ", d'entreprendre au fort de Kehl une colossale édition des Œuvres complètes de Voltaire. Sans oublier l'âpre combat qu'il mène contre la toute-puissante Comédie-Française, en vue d'obtenir la reconnaissance du droit d'auteur, et d'instituer la toujours vivante SACD... Rien ne semble devoir résister à ce diable d'homme ! Après des années de lutte, il triomphe de la censure et de l'opposition du roi lui-même, et finit par imposer sur scène les audaces de son Mariage de Figaro qui connaît un triomphe mémorable en 1784. " Figaro a tué la noblesse ! " dira Danton.

02/2003

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Beaux arts

Giotto

Avec cet essai intelligent et d'une belle clairvoyance, Marcelin Pleynet nous invite à lire l'ouvre du maître italien de la fin du Moyen Age qu'était Giotto (1267-1337) à travers le contexte culturel et religieux de son temps, marqué en particulier par le mouvement d'émancipation introduit par la révolution du dogme du Purgatoire proclamé en 1274. Pourquoi ? S'instaure alors un nouvel ordre symbolique, propre au monde catholique (avec l'affirmation du pouvoir de réglementation de l'Eglise à travers les indulgences) mais, en même temps, un espace intermédiaire, entre le Ciel et l'Enfer, où s'engouffre l'imaginaire chrétien et où s'articule jusque dans la cohérence de la représentation l'espérance d'une vie terrestre libérée du poids de la condamnation unique à la Mort, au profit d'une relation plus harmonieuse entre l'ici-bas et l'au-delà. Un artiste comme Giotto parvient à donner à cet « entre-deux », qui ne va cesser de s'élargir entre Ciel et Enfer pour gagner en autonomie, une forme et un espace. Ce sera le volume de la troisième dimension, ferment de la vision synthétique et de l'expressivité des scènes narratives, à travers lequel l'Occident va s'arracher au monde bidimensionnel et aux canons immuables de l'art byzantin. Un espace « mythique » ou théologique qu'il ne faut pas confondre avec celui que la Renaissance, mué par un bel élan prométhéen, saura parachever à travers la vision unifiée de la perspective géométrique.   Car, en ce temps là, souligne l'auteur, « toute transformation aussi bien d'ordre spirituel, que formel ou iconographique, ne peut voir le jour que sous l'autorité d'un seul commanditaire, l'Eglise ». Et de développer comment c'est elle qui fera la gloire de Giotto en lui commandant de célébrer selon ses propres vues théologiques la légende de saint François à Assise, Padoue, Florence, ou encore de réaliser une immense peinture mosaïque apposée sur la façade de la basilique Saint-Pierre à Rome. Une gloire qui lui vaut de figurer de son vivant dans le volume « Purgatoire » de la Comédie de Dante en 1312-1313. Dante et Giotto seront d'ailleurs salués l'un et l'autre par leurs contemporains comme des hommes « au seuil des temps nouveaux avec la même majesté ».

03/2013

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 10, L'Erotisme ; Le Procès de Gilles de Rais ; Les Larmes d'Eros

"Les trois livres qui composent ce volume, L'Erotisme (1957), Le Procès de Gilles de Rais (1959) et Les Larmes d'Eros (1961), les derniers qu'ait écrits Georges Bataille, sont essentiels à sa compréhension. Le projet de fonder les données d'une histoire universelle les relie. Chacun à sa façon s'affronte au scandale de la pensée que constitue l'érotisme. Car l'érotisme n'est pas seulement ce qui, en l'homme, met l'être en question : il est plus gravement "l'approbation de la vie jusque dans la mort". Guidé par la rage de Sade et la traque du sacré (cette négation de la pensée), Bataille pousse son interrogation dans les paradoxes du désir, de l'interdit et de la transgression. Motif après motif (la guerre, le mariage, l'inceste, l'orgie, les liens troubles de la mystique et de la sensualité), le désordre des sens le conduit à une connaissance du dedans, sensible. C'est en tout cas ce qui l'attache, pièces du procès en main, à l'excès que condense, en son décor de forteresse et de tombe, Gilles de Rais, le monstre sacré, le prodigue insensé qu'ont emporté l'ivresse, le délire, l'enfantillage et la niaiserie, dans la nuit du meurtre répété. Rédigé dans la fièvre et la maladie (Bataille meurt le 8 juillet 1962), le dernier livre publié, Les Larmes d'Eros, reprend encore ce fil des figures d'Eros à travers les mythes, les fresques et la peinture : "Je doute, dit Bataille à la fin, qu'un ensemble ait été rédigé dans un aussi violent désordre." C'est ce qui rend les nombreux inédits, qui accompagnent ces textes, si poignants. Comme habités de la conscience heureuse de la mort, et de cette désolation de n'avoir pu qu'entrevoir, tel un enfant lorgnant entre les planches de la palissade, les raisons de la comédie qui nous est jouée : "Au balcon des sanglots, sans nous y être attendu, nous apercevons un monde qui ne nous laisse d'autre possibilité de repos que le malheur, ou l'absence de repos concevable." Ce n'est pourtant pas que l'angoisse, l'érotisme ou la mort s'opposent au rire : dans l'instant, au contraire, ils se composent." Francis Marmande.

02/2011

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BD tout public

Hergé. Portrait intime du père de Tintin [EDITION EN GROS CARACTERES

Présentation de l'éditeur Tintin, héros déjà légendaire en Europe, est sur le point d'atteindre une renommée planétaire grâce au 7e art. Connaît-on bien toutefois son créateur, le très discret Hergé, né Georges Remi (1907-1983) ? La figure de ce pionnier de la bande dessinée francophone n'émerge pas toujours de façon distincte des ouvrages qui lui ont été consacrés jusqu'ici. Sous le masque du jeune reporter apparu en 1929 dans Tintin au pays des Soviets se dissimule le tempérament complexe, versatile et ambitieux d'un des quatre Belges emblématiques du XXe siècle avec Simenon, Magritte et Brel. Les auteurs de ce livre en font un portrait précis et attachant parallèlement à un nouveau décryptage de son travail. Parmi les révélations qu'ils apportent figure notamment l'importance du rôle de la mère de l'artiste, une femme fragile, dont il partageait le tempérament inquiet, et qui lui a transmis sa passion pour les films muets. La peur de la folie, qui a fini par emporter Elisabeth Remi, irradie l'oeuvre de celui qui, depuis son plus jeune âge, se réfugie dans le dessin. Alors que les premiers albums de Tintin, publiés en noir et blanc, faisaient de celui-ci le héraut moderne d'une Europe encore triomphante, le séisme de la Seconde Guerre mondiale va profondément modifier la vision du monde d'Hergé. A partir d'Objectif Lune, l'humoriste intégrera à sa " comédie humaine " ses tourments les plus intimes. Son premier mariage n'aura pas été épargné par ce renversement de valeurs. Et, à partir des années 1960, une nouvelle vie s'offre à lui avec Fanny, sa dernière compagne. Auprès de celle-ci, il trouve la sérénité, se passionnant pour le taoïsme et l'art contemporain. Les figures d'Hergé et de Tintin finiront alors par se confondre, notamment lors du retour médiatique en 1981 de Tchang Tchong-Jen, qui avait inspiré Le Lotus bleu, dérobant aux yeux du public le véritable Georges Remi, que ce livre fait enfin apparaître. Biographie de l'auteur Benoît Mouchart, directeur artistique du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, est également l'auteur de livres consacrés au romancier Jean-Patrick Manchette et à la chanteuse Brigitte Fontaine. François Rivière est romancier, journaliste littéraire, biographe (Agatha Christie, Frédéric Dard, Enyd Blyton), scénariste d'une soixantaine d'albums de bande dessinée et membre du comité éditorial de " Bouquins ".

05/2012

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Art du XXe siècle

Vie ? Ou théâtre ?

Vie ? Ou théâtre ? constitue un cas unique dans le champ de la création du XXe siècle. Il s'agit de la seule ouvre de son auteur, Charlotte Salomon, jeune Allemande juive née en 1916 et assassinée à Auschwitz en 1942. Réfugiée en 1939 dans la région de Nice, elle assiste au suicide de sa grand-mère, qui se défenestre sous ses yeux. Elle découvre alors qu'elle est issue d'une lignée maternelle marquée par les suicides depuis plusieurs générations. Confrontée par ses origines à la double menace du nazisme et d'une tragédie familiale, Charlotte Salomon choisit d'y répondre en créant, entre 1940 et 1942, un roman graphique composé de 781 planches et de plusieurs centaines de calques. L'ensemble - mêlant gouaches, textes et annotations musicales - remet en scène l'histoire de sa famille depuis la Première Guerre mondiale jusqu'à 1940. La force graphique de l'ensemble est frappante, d'autant plus qu'elle n'a été composée qu'à partir des trois couleurs primaires. On retrouve dans certaines gouaches l'influence de George Grosz ou de Modigliani, tandis que d'autres sont des préfigurations troublantes de formes les plus contemporaines du roman graphique. Le projet narratif - où tout se nourrit de son expérience mais se retrouve transmuté - est tout aussi sidérant par sa complexité. A la lecture, Vie ? Ou théâtre ? se présente tout à la fois comme un document historique de premier ordre, une réflexion poussée sur la création artistique et le sens de l'existence, une comédie humaine sur le jeu des passions et un bouleversant roman d'apprentissage d'une jeune femme qui sait sa vie menacée. Parcourue de surcroit d'annotations musicales qui ont amené Charlotte Salomon à présenter sa création comme un Singespiel (un opéra-bouffe), Vie ? Ou théâtre ? est une ouvre d'art totale qui ne présente aucun équivalent. La vie et l'ouvre de Charlotte Salomon ont été redécouvertes en France grâce au roman de David Foenkinos paru en 2014 chez Gallimard, Charlotte. Le Tripode avait pour sa part initié ce projet depuis 2013, sous le conseil d'un autre écrivain, Jonathan Wable. Cette édition de Vie ? Ou théâtre ? présente, pour la première fois au monde, l'intégrale de l'ouvre dans une forme qui correspond à ce que l'auteur avait imaginé : un roman graphique.

10/2015

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Théâtre

Théâtre complet 1948-1967

Voici, enfin réunies, toutes les pièces écrites par Marcel Aymé (1902-1967). Son goût pour le théâtre s'est manifesté très tôt, car sa première œuvre, Lucienne et le boucher, date de 1930. Il lui aura toutefois fallu attendre presque une vingtaine d'années avant de la voir représenter. C'était en 1947, grâce à Douking, au Théâtre du Vieux-Colombier. Le succès considérable qu'elle rencontra fut, pour Aymé, le début d'une brillante carrière d'auteur dramatique, alors qu'il s'était jusqu'alors illustré par des romans, des contes, des nouvelles et des articles. Outre cette comédie très connue, ce volume renferme des textes célèbres comme Clérambard, La Tête des autres, Les Quatre vérités, Les Oiseaux de lune et Les Maxibules. Il contient aussi des pièces hâtivement éreintées par la critique : La Mouche bleue, Louisiane et La Convention Belzébir. Les deux premières résultent du voyage de Marcel Aymé, en 1949, aux États-Unis. Grand observateur de ses contemporains, il a très vite perçu le ridicule de la gestion capitaliste des ressources humaines outre-Atlantique et des obsessions racistes d'une partie de la population américaine. La troisième, sans doute desservie en 1967 par sa mise en scène, n'a pas obtenu toute l'attention dont elle aurait dû être l'objet. En effet, elle imagine une société dans laquelle les hommes peuvent acheter le droit de tuer leur prochain. Il va de soi que les femmes sont privées de cette possibilité, ce qui ne manque pas de créer quelques situations cocasses et ne fait surtout pas de Marcel Aymé un misogyne... A tous ces titres viennent s'ajouter de petits chefs-d'œuvre comme Consommation et, surtout, Le Minotaure, opportunément ressuscités par cette édition collective qui propose, en outre, au grand public des pièces inédites retrouvées dans les archives de l'auteur : Le Mannequin, Le Commissaire et Le Cortège, qui mériteraient incontestablement d'être portées à la scène. M. L. Ce volume contient : LUCIENNE ET LE BOUCHER - CLÉRAMBARD - VOGUE LA GALÈRE - LA TÉTE DES AUTRES (augmenté des variantes de l'acte IV) - LES QUATRE VÉRITÉS - LES OISEAUX DE LUNE - LA MOUCHE BLEUE - PATRON - LOUISIANE - LES MAXIBULES - CONSOMMATION - LE MINOTAURE - LA CONVENTION BELZÉBIR - LES GRANDES ÉTAPES - LE MANNEQUIN - LE COMMISSAIRE - LE CORTÈGE OU LES SUIVANTS.

10/2002

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Littérature étrangère

Famille modèle

"Deux jours après que sa voiture - une Chrysler LeBaron avec sièges en cuir et options haut de gamme - eut disparu de l'allée du garage, Warren Ziller longeait discrètement les demeures cossues de ses voisins, s'appliquant à boiter au même rythme que son chien". Après La Musique des autres, recueil de nouvelles inventives et déroutantes, Eric Puchner réussit un premier roman saisissant de drôlerie et d'intelligence. Sur le ton de la tragicomédie, il raconte la chute de la famille Ziller, et plus particulièrement du père, Warren, qui a délaissé le bonheur paisible du Wisconsin pour la Californie du rêve américain. Mais rien ne se passe comme prévu et Warren ne peut avouer à sa femme et à ses trois enfants qu'il a investi toutes leurs économies dans un projet immobilier qui vient de tourner au désastre... Un mensonge qui ne sera pas sans conséquences. Au coeur de ce fiasco, entre hilarité et désespoir, Puchner fait preuve d'une parfaite maîtrise du récit. Caustique et brillant, Famille modèle nous offre un portrait original et émouvant de la condition humaine. La presse française "Puchner oscille entre drame et comédie. On pense à John Updike ou à Tom Perrotta... Il laisse entrer dans son talentueux premier roman une certaine étrangeté à la fois bienvenue et prometteuse". Alexandre Fillon, Livres Hebdo "Enfouie sous des strates d'humour grinçant, la sensibilité d'un auteur aux sentiments humains". Clara Georges, Le Monde des livres La presse américaine "Lire Famille Modèle, c'est assister fasciné à la chute et au démantèlement d'une famille ordinaire, grâce à une écriture saisissante et à l'accumulation de scènes mémorables". The San Francisco Chronicle "Un premier roman déchirant. Avec une attention méticuleuse, Puchner trouve une certaine beauté dans cette solitude qui sépare les membres d'une même famille". Publishers Weekly "Ce qui impressionne le plus, c'est cette capacité que possède Eric Puchner à rendre crédibles tous ses personnages, même quand il passe de l'un à l'autre". ELLE "C'est l'idée même de la famille qui se dévoile dans ce roman au style élégant et maitrisé". The Los Angeles Times "Eric Puchner est un écrivain extraordinairement talentueux. C'est un maitre de l'ambiance et du ton". The Boston Globe "La conclusion s'impose : Eric Puchner possède un talent colossal". McSweeney's

08/2011

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Humour

Sentiments distingués

"Au fond, il faudrait s'interdire de commenter un album de Sempé, ce qui ne serait pas pour lui déplaire. Par un mouvement des sourcils conjugué avec un sourire complice à la commissure des lèvres et un léger mouvement de la main mais qui en dirait long, il suffirait d'encourager l'humanité à se le procurer toutes affaires cessantes, pour son édification personnelle et donc notre bonheur à tous. Sans commentaire, voilà ce qu'il y a à dire. Sauf que toutes ces mimiques passent mal même avec le numérique. Sachez donc tout de même que Sentiments distingués contient 80 dessins dont 5 sont en couleurs, qu'ils ont paru dans Paris-Match et The New Yorker (il a déjà signé plus 70 de ses couvertures) ces quatre dernières années, et que, comme d'habitude, il n'y a pas de thème les unifiant. Chacun mène sa vie selon son humeur bien que, cette fois, un certain nombre d'entre eux moquent les travers, us et coutumes du petit monde de l'édition, ainsi que les ridicules de l'art contemporain, la comédie sociale qui se déploie dans les vernissages ; quelques-uns, particulièrement savoureux, font également un gentil sort au monde enchanté de la psychanalyse. Là comme ailleurs, le maître du dessin d'humour se joue du rapport de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, avec ses minuscules personnages perdus dans d'immenses décors. Sinon, il s'agit encore et toujours, et on n'est pas près de s'en lasser, de la solitude de l'homme dans la ville, des choses de la vie, de nous, mais tout y est dit par le miniaturiste avec un sens de la litote, une ironie sur le monde et une tendresse pour les défauts de nos contemporains majeurs. Au théâtre, lorsqu'il assiste à une mise en scène dite moderne, il est du genre à se demander par moments s'il s'agit d'une relecture de la pièce ou d'une intervention des intermittents du spectacle. Jean-Jacques Sempé est un homme d'une rectitude, d'une fidélité, d'une attention aux autres, d'une courtoisie, d'un savoir-vivre d'un autre âge. Il a toujours placé au plus haut Chaval et Steinberg. Chacun de ses albums nous prouve d'année en année qu'il est des leurs". Pierre Assouline, La République des livres (lemonde. fr) (© Pierre Assouline, 2007).

10/2007

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Religion

Les miracles de nostre dame. Manuscrit BnF Fr 986

Les miracles de nostre Dame de Gautier de Coinci sont le texte fondateur de la dévotion mariale exprimée en langue vernaculaire. Ils sont la "Comédie Humaine" du treizième siècle. Au fil de plus d'un miracle les mots tissent la tapisserie d'une humanité s'essayant à porter sa vocation divine ; peinture d'un réalisme saisissant mais transfigurée à la sensibilité d'un moine qui la transpose dans le cadre littéraire et traditionnel du miracle. La dynamique du texte c'est celle du conte et de la fable ; toute créature est "Porte-Christ" et s'affronte au "diable" au dédale du "siecle". Dans ce monde de convention qui semble être un décor de théâtre à la Giotto, le réalisme des signes importent beaucoup moins que les sensations qu'ils convoquent à la sensibilité des auditeurs en s'apparaissant au récit. Chaque miracle initie l'âme de la créature au mystère de la charité ; l'invitant sans cesse telle la Fiancée du Cantique à cette [poursuite-attente] où au bal de la vie en s'épousant à la Charité, elle pourra accueillir la divine Trinité. Coinci est le Chantre de la Merci Dieu dont l'humilité de la Vierge Marie est l'ordonnatrice. Ce travail de "contre-escriture" des Miracles de Nostre Dame est né du souhait d'un lecteur de proposer une édition se refusant à voir ses pages rongées par les variantes et les notes ; et se refusant à toute traduction. En effet l'accumulation obsessive des variantes textuelles ne nous approche jamais plus près de l'introuvable texte-source que n'importe laquelle d'entre elles prise isolement. D'autre part puisque ce qui donne sens au pèlerinage (à la recherche) de la lecture du texte c'est le temps perdu au chemin avec ses floraisons de multiples accidents ; où de contresens en fulgurance, une familiarité s'apparaît avec les mots et les expressions d'une mentalité révolue ; familiarité qui déchire pour nous le voile qui nous sépare des représentations médiévales architecturant le texte ; lire un texte traduit c'est simplement refuser le pèlerinage de la lecture. Nous invitons les lecteurs à s'aventurer au champ de la page du manuscrit des Miracles de Nostre Dame qui sont une authentique école de prière, de silence et d' amour .

02/2020