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Sociologie

Le mystere de l'eglise

Dialogue entre un catholique et un protestant Pour les chrétiens, la division entre les disciples du Christ ne peut être qu'une division intolérable ; car la prière du fils au Père demande que ses disciples s'aiment dans l'unité, comme Lui aime le Père et comme le Père l'aime "pour qu'ils soient un comme nous sommes un" (Jn, 17, 22). Ce désir de l'unité, que l'Esprit. Saint a fait sentir déjà depuis de nombreuses années à beaucoup de chrétiens, a pris avec le Concile Vatican II une nouvelle intensité et un caractère très impératif. Arriver à se connaître vraiment, après de longues années de séparation, est certes une tâche difficile. On sait tous les préjugés qui peuvent exister entre catholiques et protestants - préjugés du reste presque inconscients - et qu'une charité fraternelle véritable ne peut accepter. Elle demande au contraire que l'on se connaisse loyalement, en toute vérité, dans le respect mutuel de la conscience de l'autre - ce qui ne peut se faire que dans la lumière de Celui que nous reconnaissons comme l'Unique Lumière, l'Unique Vérité. Tout dialogue entre protestants et catholiques qui ne se ferait pas dans cette lumière risquerait de diviser encore plus ou de rapprocher d'une manière purement psychologique, risquant de diminuer la vérité sous prétexte d'amour fraternel. Mais celui-ci, nous le savons, ne peut exister que dans la Vérité de l'Esprit Saint. Le présent dialogue n'est pas un dialogue de spécialistes d'oecuménisme, discutant sur des questions théoriques et historiques ; c'est avant tout la rencontre de deux chrétiens, de deux "pasteurs" ayant des formations et des fonctions très différentes, mais vivant l'un et l'autre leur vie chrétienne avec le plus d'intensité possible, et désireux, dans la charité fraternelle, de saisir avec plus de loyauté les grandes intentions chrétiennes qui les animent. Albert Finet. Pseudo : Jean GOUJERV AL. Pasteur de l'Eglise réformée de France, directeur de l'hebdomadaire protestant Réforme, Albert Finet est né à Marsauceux (E. -et-L.) le 1er mars 1899. Après avoir suivi les cours de l'école alsacienne puis de la Faculté de théologie protestante et de la Sorbonne (lettres) à Paris, il complète ses études par un stage à l'école biblique de Jérusalem. En 1928, il se marie avec Mlle Madeleine Tanon (six enfants : Françoise, Jean-Louis, Olivier, Bertrand, Martine, Etienne). Pasteur de l'Eglise réformée à Evreux, puis à Montrouge, aumônier de la marine (1939-1940), il a été secrétaire de rédaction de la revue protestante Foyer et Vie. En 1945, il fonde l'hebdomadaire Réforme pour répondre à un besoin : le protestantisme manquait d'une tribune, d'un moyen d'expression, qui, tout en étant d'inspiration religieuse, traite de tous les sujets sur un plan humain ; qui soit, dit le pasteur Finet, "une prise de vue sur le monde contemporain, à partir de notre choix fondamental" . Sans rien abandonner de la tradition protestante, Réforme reste profondément oecuménique. Sur le plan polit

04/1997

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Moyen Age

Les Reines maudites Tome 2 : Anne Boleyn. L'obsession d'un roi

Seuls comptaient pour Anne le pouvoir, la future dynastie qu'elle allait engendrer et la réforme religieuse. L'union charnelle n'avait été qu'un moyen de parvenir à ses fins et maintenant tout cela se trouvait à sa portée. Elle s'était offerte à Henri ; ils avaient peut-être même conçu le fils qui comblerait toutes leurs attentes. Auquel cas, son triomphe fleurissait déjà en elle. Au printemps 1522, la jeune Anne Boleyn rentre de France et se fait remarquer à la cour du roi Henri VIII par son esprit et son charme. Fougueux, il est prêt à tout pour posséder celle qui incarne à ses yeux la perfection et va jusqu'à répudier la reine, Catherine d'Aragon. Après avoir perdu l'homme qu'elle aimait, Anne n'apprécie guère les avances de Henri, à qui elle ne pourra jamais offrir son coeur. Mais, portée par son ambition, elle cède au roi, tout en refusant avec ruse le statut de simple maîtresse. Elle se lance alors dans un jeu dangereux pour monter sur le trône, sans se douter qu'elle court à sa perte... L'autrice et historienne de renom, Alison Weir, livre ici le deuxième volume d'une série de six romans fascinants sur les épouses de Henri VIII, les reines maudites. Une véritable plongée en eaux sombres aux côtés d'Anne Boleyn, l'épouse la plus célèbre du roi Henri VIII. Celle qui lui inspira une folle passion et fit basculer le destin de l'Angleterre. Un incontournable pour les fans de Philippa Gregory et Elizabeth Chadwick. "Alison Weir explore les différentes influences autour d'Anne et ses motivations, créant ainsi le portrait aux multiples facettes d'une femme ambitieuse, cédant à contrecoeur aux avances du roi Henri et cherchant ensuite désespérément à protéger sa fille Elisabeth. Ceux qui connaissent déjà l'histoire d'Anne Boleyn découvriront de nouveaux aspects de sa vie dans ce roman à la vision novatrice, impeccablement documenté et très convaincant. " The Times " Anne Boleyn, deuxième roman de la série des Reines maudites, dresse le portrait inoubliable d'une femme ambitieuse dont le destin est bien connu, mais dont personne n'a vraiment sondé les motivations profondes. Les lecteurs de Philippa Gregory et d'Elizabeth Chadwick se régaleront". The Telegraph "Anne Boleyn, sous la plume d'Alison Weir, est une idéaliste d'une grande intelligence, victime de son ambition... Ce roman truffé de détails et reposant sur de solides recherches, présente le portrait complexe d'une femme hautement fascinante". Elizabeth Fremantle "Anne Boleyn telle que vous ne l'avez jamais vue. Un roman qui se lit d'une traite". Tracy Borman "Alison Weir donne vie à l'Histoire comme personne d'autre". Barbara Erskine " Le roman d'Alison Weir fourmille de détails qui apportent un éclairage nouveau sur la véritable nature de la mystérieuse Anne Boleyn... Une lecture captivante. " Sarah Gristwood

09/2023

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Conflit israélo-palestinien

Israël et la Palestine. Rejets de la colonisation sioniste au nom du judaïsme

En liaison aux événements qui ont suivi l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier et la réplique sanglante de Tsahal, Yakov Rabkin, historien et commentateur de l'actualité d'audience internationale, réunit ici ses chroniques qui éclairent la problématique présente liée à la Palestine et à la création de l'Etat colonial d'Israël. Depuis des décennies, Yakov Rabkin attire l'attention sur le danger que ce dernier fait courir à l'ensemble de la communauté juive sur la planète. Loin de la protéger, l'Etat d'Israël aura contribué à créer et à envenimer une situation toujours plus complexe et insoluble au fil du temps. Dans le présent recueil, d'un petit nombre de pages mais d'une grande densité, l'auteur expose avec clarté et précision quelle était la place de la Palestine à la veille de la colonisation sioniste et rappelle comment la communauté juive a considéré à sa naissance le mouvement sioniste et ses prétentions. Il souligne en effet en quoi ce courant, plutôt qu'une défense de la tradition judaïque, s'est avéré un rejet de celle-ci en vue de la formation d'un "homme nouveau" visant à laïciser la communauté juive au détriment de sa dimension messianique et au profit d'un nationalisme hérité des idéaux modernes européens, le tout au préjudice du peuple palestinien. Il montre comment l'Etat sioniste s'est construit sur l'héritage européen en usant de la violence et de la force dont les événements actuels sont un choc en retour. Il rappelle au passage que l'identité juive était traditionnellement fondée sur une appartenance religieuse incluant toute race. Il analyse comment, en s'inspirant des thèses des racistes modernes au profit d'une identité raciale sans fondement scientifique, les sionistes ont favorisé un détournement de la religion au profit d'intérêts politiques et stratégiques avec toutes les confusions et les amalgames qui en ont résulté. Il répertorie ainsi les causes qui ont été au départ de l'attaque du 7 octobre et met en parallèle le processus et la spirale actuelle avec les mythes bibliques. Son ouvrage se termine par un rappel des solutions de paix existant, malheureusement de plus en plus incertaines au fil des décennies et des exactions commises de part et d'autre par les acteurs de ce drame mis en place autrefois par les puissances occidentales anglosaxonnes. Ce n'est pas la moindre des qualités de ce petit recueil, en se départissant de toute polémique et de tout sensationnalisme, que de permettra au lecteur de reconsidérer les racines d'un drame qui déborde désormais toujours plus de la seule aire palestinienne. On comprend en le lisant comment ce conflit pourrait cesser si on revenait aux racines judaïques de ce qu'était la notion d'Israël, désignant non une contrée géographique, mais une communauté spirituelle vers laquelle tout croyant devrait faire retour.

04/2024

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12 ans et +

Le journal de Nisha

Nisha, une jeune Indienne, a grandi dans le nord du pays avec son frère jumeau Amil, et leur père hindou. Les enfants n'ont pas connu leur mère musulmane. Ils sont entourés de leur grand-mère et de Kazi, leur cuisinier musulman. Depuis peu, on parle de l'indépendance du pays. Nehru, Gandhi et la classe dirigeante disent que le peuple va se libérer de la domination britannique. Mais on entend aussi dire que musulmans et hindous ne pourront plus coexister. Nisha et sa famille vont devoir s'exiler à Jodhpur, mais que va devenir Kazi ? Nisha se sent elle-même à moitié musulmane et hindoue. Comment l'indépendance peut-elle signifier la liberté ? Nisha entame une correspondance fictive avec sa mère, à qui elle raconte les événements, mais aussi à qui elle confie ses questionnements. Les tensions montent entre musulmans et hindous. Une violence de moins en moins contenue s'exprime à l'école, sur le marché, dans les transports... Il faut partir, mais sur la route, la confusion règne. Au terme de leur exil, après avoir traversé mille dangers, Nisha et sa famille arrivent dans l'Inde nouvelle, où ils entament une seconde vie. Un jour, un homme les attend devant leur porte... C'est Kazi ! Ce texte sur une des pages sombres de l'histoire parvient à mêler des éléments de la vie quotidienne indienne ; la description des repas ajoute une saveur toute particulière au roman. Les questionnements de Nisha sur l'identité, la frontière, la religion, l'amour de son pays et la force de l'écriture apportent une profondeur, une intensité et une résonance uniques pour les lecteurs d'aujourd'hui. Durant les journées du 14 et 15 août 1947, l'Inde obtient son indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne. La Partition entre Inde et Pakistan intervient après des siècles de tensions religieuses, même si beaucoup ne souhaitent pas une séparation en deux pays. Durant le passage des frontières, des tensions éclatent dans des régions jusque-là paisibles : plus de 14 millions de gens s'exilent et au moins 1 million d'entre eux sont tués. C'est la plus grande migration de masse de l'histoire. Des tensions demeurent aujourd'hui, entre certains groupes d'hindous et de musulmans. Garder en mémoire les erreurs du passé peut créer un avenir plus pacifique : accepter la différence a toujours été un grand défi pour l'humanité, un défi qui s'est manifesté de mille façons. Ce récit en est une. Le Journal de Nisha a reçu la médaille Newbery qui honore chaque année les meilleurs livres pour enfants aux Etats-Unis.

01/2020

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Ethnologie

Leçons. Tome 10, Dogma : instituer l'animal humain

Ces Leçons X abordent le phénomène humain hors de la conception "toute faite" répandue par les doctrines de la transparence. Ici, il s'agit de considérer chaque civilisation et ses façades sociales à l'instar d'un Texte, comme montage langagier, et de reconnaître la condition théâtrale de l'espèce douée de parole. Dans cette perspective se révèlent les structures dogmatiques du sujet et de la société qui, du fait du langage, s'entre-appartiennent. La réhabilitation d'une tradition de pensée portée par le terme antique de "dogma", transmis par la Grèce à l'Occident jusqu'à l'ère industrielle, rouvre des chemins longtemps verrouillés et remet à l'ordre du jour la question immémoriale : que veut dire instituer l'animal humain ? Au carrefour de ces chemins : la suprématie de la relation d'identité / altérité, avec ce qu'elle postule du côté du lien d'image, objet des grandes manoeuvres religieuses et politiques. Ainsi, prendre en compte la vie de la représentation comme ressort de la fonction d'instituer entraîne à interroger les procédures généalogiques d'accès à la réalité, les systèmes normatifs différenciés et, du même pas, à découvrir la face cachée du principe de Raison. Sont mises au jour la fragilité humaine et les incertitudes de l'édification sociale. Les échafaudages inventés par l'anthropos pour la reproduction et la survie ne sont intelligibles que mis en rapport avec la dimension de l'Ancêtre, autrement dit du Temps, cette vision des lointains, marqueur des civilisations : scénario fondateur, élaboration des attaches au présent, horizon de l'inconnu à venir. Cette donnée basique donne relief aux domaines qui sont stratégiques parce qu'ils touchent au destin des montages instituants à l'échelle de l'espèce : religion, techno-science-économie, règles et préceptes du droit. A notre époque de déraisonnement multiforme, où les individus sont malmenés et guettés par la menace de perdre pied, il convient de porter le regard sur ces constructions de discours - poussées de façon récurrente au délire meurtrier, de nos jours sous des formes inédites - et sur leur portée structurale. Si la notion d'anthropologie, aujourd'hui figée et si galvaudée que j'hésitai à la reprendre, peut retrouver vigueur, ce sera au prix du dépassement de l'impasse à laquelle a finalement abouti cette discipline : à quoi sert le penser ? Reprenant le thème, longuement médité, d'anthropologie dogmatique, ce livre invite le lecteur à s'aventurer sur les sentiers non balisés par la doxa contemporaine, oublieuse de son site historial et de ses sources.

02/2017

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Littérature française

Du plus grand désordre à l'ordre parfait. Balades aux lisières du Monde

Trois lettres accompagnent ce livre : l'une au président Jimmy Carter, ancien président des USA, qui a eu à gérer l'accident de Three Mile Island (TMI), l'autre au Pape François et enfin une troisième à la jeunesse engagée dans la lutte contre le changement climatique. Comment la nature construit-elle des ouragans ? Et peut-on apaiser ces structures auto-organisées ? On révèle aussi le moyen à utiliser pour calmer les phénomènes chaotiques qui ont envahi les soupapes de sécurité alors qu'elles sont chargées de protéger les populations, les installations et l'environnement. L'accident de Three Mile Island en est l'exemple type. C'est l'objet de la lettre ouverte envoyée au président Carter (sa réponse est jointe). Notre monde est un mélange subtil d'ordre et de désordre ; il est resté longtemps en partie incompréhensible. Les découvertes en physique au cours des deux derniers siècles ont conduit à des développements considérables, repris pour l'essentiel dans ce livre écrit avec le souci de la clarté. Ce texte rappelle les bouleversements successifs qui ont ébranlé la science et ont permis d'éclaircir les notions d'ordre et de désordre, de bien et de mal disent les philosophes, notions qui interpellent l'humanité depuis l'Antiquité. Dans les années 1970, la théorie du chaos bouscula notre vision déterministe du monde et les structures dissipatives de Prigogine mirent en évidence l'émergence d'ordre lorsqu'un système dissipatif est poussé loin de l'équilibre. Or certaines de ces structures dissipatives naissantes sont néfastes pour le genre humain, et peuvent conduire à des désastres. C'est ainsi qu'une tempête tropicale peut devenir un ouragan, c'est-à-dire un énorme moteur thermique mobile sur la surface de l'océan qui vient s'essouffler sur les terres habitées en y semant la désolation. On propose donc de détruire cette structure dissipative dangereuse en supprimant l'ordre qui s'est introduit lors de sa formation. Mais est-il permis d'éliminer de l'ordre dans la nature ? C'est l'objet de la note adressée au Pape François et aux autorités religieuses. Ainsi, dans ce livre, on s'intéresse au désordre complet, lorsqu'on supprime l'ordre dans une structure dissipative, avec applications aux soupapes des centrales nucléaires et aux ouragans. Et on évoque aussi l'ordre parfait, lorsqu'on élimine le désordre. On est alors tenu de faire référence aux descriptions disponibles dans les textes sacrés. Et on est surpris !

08/2022

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Autres collections (6 à 9 ans)

Le Tour de la France par deux enfants. Manuel de lecture scolaire pour les leçons de choses et la formation civique, géographique, scientifique, historique et morale des écoliers

Le Tour de la France par deux enfants est un célèbre manuel de lecture scolaire d'Augustine Fouillée (née Tuillerie), publié sous le pseudonyme de G. Brunon en 1877. Paru aux éditions Belin en 1877, ce manuel sert à l'origine pour l'apprentissage de la lecture du cours moyen des écoles de la IIIe République. "Livre de lecture courante" , il est vendu à toutes les écoles, publiques ou religieuses, ainsi qu'aux collectivités locales ou associations diverses. Son succès est tel qu'il atteint un tirage de 7, 4 millions d'exemplaires en 1914, année qui le voit passer le cap des 400 éditions et il sera utilisé jusque dans les années 1950. Le public continuait à réclamer, après sa disparition du programme, le Tour de la France par deux enfants. Jusqu'en 1976, il s'en est vendu 8 400 000 exemplaires, dont 7 000 000 exemplaires avant 1914. L'ouvrage est réédité, notamment lors du centenaire en 1977, puis en 2000, par Belinn, en 2006 par France Loisirs, puis en 2012 aux éditions Tallandier par Jean-Pierre Rioux. Au total, cet ouvrage fait l'objet de 500 éditions. L'ensemble relate le périple par de multiples moyens de transport de deux orphelins, André et Julien Volden, respectivement quatorze et sept ans. A la suite de l'annexion de l'Alsace-Lorraine par les Prussiens et du décès de leur père (charpentier lorrain et veuf de bonne heure), ils quittent Phalsbourg et partent à la recherche d'un oncle paternel habitant Marseille à travers les provinces françaises. La diversité des populations amène la curiosité et habitue aux différences. Des passages sur la saveur des nourritures du terroir, ou sur l'étrangeté des patois atténuée par l'apprentissage méthodique du français sont ainsi présents. Malgré leur origine lorraine, les deux enfants ne sont pas touchés par l'idéal ambiant de la revanche propre à cette époque. L'histoire est apprise par les traces, monuments et symboles, les vies exemplaires des inventeurs, soldats patriotes et bienfaiteurs. A chaque rencontre, l'idée de paix gagne sur la réalité des luttes et des conflits. Ils sont attentifs à la découverte du pays et fort zélés à reconnaître cette patrie. Ils accumulent une richesse de savoirs nées de l'apprentissage des techniques, de l'habileté dans le travail : ils s'initient à l'agriculture, à l'économie domestique, à l'hygiène. chaque rencontre est prétexte à enrichir leur expérience. Toutes ces connaissances aboutiront à l'établissement final dans la ferme presque idéale de La Grand'Lande.

11/2022

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Histoire internationale

Le Sénégal sous Abdoulaye Wade

Ce volume fait suite à celui consacré aux institutions et politiques publiques pendant les deux mandats présidentiels d’Abdoulaye Wade publié précédemment par le même éditeur. Il s’inscrit dans la continuité de la réflexion entreprise, depuis la fin des années 1980, sous la direction de Momar-Coumba Diop, pour documenter les trajectoires de l’État sénégalais et de ses relations avec la société. Cet ouvrage examine le rôle joué par Abdoulaye Wade à l’intérieur du « cycle senghorien » qui a dominé la vie du Sénégal depuis 1960. Il propose des outils d’analyse permettant de décrypter le projet hégémonique d’Abdoulaye Wade, en analysant aussi bien ses relations avec la confrérie mouride que les initiatives destinées à ramener la paix en Casamance. Dévoilant les logiques à l’oeuvre dans les syndicats, les partis politiques, les confréries religieuses, les mouvements citoyens, la presse, cet ouvrage collectif rend compte, sur la base de données inédites, des changements identifiés dans les systèmes de valeurs, les itinéraires et les protocoles d’enrichissement ou d’accumulation de pouvoir. Grâce à des approches novatrices, il aborde les recompositions qui s’expriment à travers la musique, les associations, les migrations internationales, la coopération sud-sud, les usages des TIC ou le football. Les livres consacrés au président Wade et à sa gouvernance sont également examinés avec attention et le rôle du griot dans le système de propagande officielle est analysé de manière originale. Ce volume aborde, ensuite, les réactions populaires aux défaillances ou aux dérives du pouvoir central, et les autres formes de résistance au régime du Sopi. Il insiste, enfin, sur le rôle des Assises nationales dans l’émergence et la consolidation du mouvement de contestation qui a mis un terme au régime d’Abdoulaye Wade. Cet ouvrage représente la première tentative d’envergure d’histoire économique, sociale et culturelle de la période considérée. Rédigé dans un style serein, il constitue, avec le précédent, un précieux outil de référence pour ceux qui s’intéressent, à des degrés divers, à la construction de l’avenir du Sénégal. Momar-Coumba Diop est chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique noire Cheikh Anta Diop (IFAN, Dakar, Sénégal). Il a dirigé lui-même ou coédité une dizaine d’ouvrages qui portent sur les relations entre l’État et la société au Sénégal. Il a mis en place à Dakar, en 2004, le Centre de recherches sur les politiques sociales (Crepos) et a publié plusieurs thèses de jeunes chercheurs dans le cadre d’un partenariat avec Karthala.

08/2013

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Techniques artistiques

Le doudou de mons. au crochet

C'est l'Doudou, c'est l'mama, C'est l'poupée de Saint-Georges qui va ! Bonjour à vous tous, L'écriture de ce septième livre est inattendue et fait partie de mon histoire. Originaire de la région de Mons en Belgique, mes souvenirs les plus lointains du dimanche de la Trinité sont résumés par la Ducasse du DOUDOU DE MONS. Alors quand j'ai ouvert ma société de créatrice, les personnages du Doudou sont venus rapidement sur mon crochet ! Mais qu'est-ce-que le Doudou ? C'est un folklore reconnu par l'UNESCO depuis 2005 ! Même si cette fête s'étend sur plusieurs jours et a de grandes consonnances religieuses, je vous propose dans ce livre de découvrir l'instant-clé de cette Ducasse : le Combat dit "Lumeçon" ! C'est le dimanche midi, sur l'air interminable de la chanson du Doudou, que s'affronte Saint-Georges et le Dragon. Pour cela, une arène de sable est installée sur la Grand-Place de Mons. Cette arène est entourée d'une corde où s'installe le courageux peuple pour récupérer ce qu'ils attendent tous : le crin du Dragon (fixé au bout de sa queue). Le rituel de ce combat est très chorégraphié et la queue du Dragon plonge souvent dans la foule. Le crin du Dragon est alors arraché portant Bonheur pour tous les chanceux qui ont réussis à en récupérer. Pour les moins téméraires, le crin "porte-bonheur" est souvent distribué dans la foule en liesse par les vaillants "arracheurs de crin" . Vous allez donc découvrir dans ce livre tous les acteurs de cette fête ! Dragons et personnages : en attache-tétine, en anneau-hochet, en marionnettes ou encore en poupées à habiller. Un livre très varié pour ravir les petits et aussi les grands ! Toujours en auto-édition et seule dans la production et la distribution de mes livres, vous tenez dans les mains mon septième opus. Il a vu le jour grâce au soutien incommensurable des personnes qui me suivent et qui m'ont tant réclamé ce livre ! Les campagnes de précommandes de mes livres me permettent d'assurer leur sortie sereinement. A vous qui me soutenez et à vous qui me découvrez aujourd'hui : Merci ! Et si cela vous tente de découvrir le Doudou, venez donc visiter MONS ! C'est toujours à la même date : au week-end de la Trinité. La fête s'étend sur plusieurs jours du vendredi au mardi. Un séjour très surprenant pourrait vous attendre et surtout vous porter Bonheur pour un an si vous récupérez le fameux crin du Dragon ! Bon crochet à vous ! Valérie_filuncrochet

06/2022

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Romans noirs

Lire les morts

Personne ne peut empêcher les morts de parler. Camaho, dans les Caraïbes. Hanté par le meurtre de sa mère lors des émeutes qui ont secoué l'île des années auparavant, Michael Digson survit tant bien que mal dans une cahute héritée de sa grand-mère. Jusqu'au jour où il croise la route de Chilman, un commissaire anticonformiste obsédé par une étrange affaire jamais élucidée. Intéressé par les dons d'observation du jeune homme, le vieux flic le recrute au sein des forces de police pour résoudre des cas de disparitions qui se multiplient à Camaho dans l'indifférence générale. Avec une promesse à la clé : laisser Digson enquêter sur la mort de sa mère, au risque de se faire de puissants ennemis... Luttes de pouvoir entre les communautés, sectes religieuses, tensions sociales et raciales, poids de l'histoire et de la mémoire... loin d'un simple cold case, l'enquête de Digson offre un voyage vertigineux à travers un territoire marqué par la violence, les meurtrissures et le deuil. Poète reconnu, Jacob Ross nous offre ici un roman noir aussi atypique que son héros, écrit dans une langue remarquable. PRESSE : " Si Lire les morts est bien un thriller, ses fulgurances et la qualité de son écriture en font un roman véritablement littéraire, qui impressionne par sa profondeur et sa finesse. " The Guardian " Ross, suivant la tradition de Hemingway et Morrison, affiche tout l'éclat d'un grand conteur en action. " Bernardine Evaristo - Booker Prize 2019 " Il arrive que l'amateur de polars, routinier par nature, sorte de ses séries préférées et s'aventure dans un nouvel univers. Avec, parfois, d'heureuses surprises à la clef, comme ce premier roman de Jacob Ross. " L'Express " [Ce roman] envoûte par son atmosphère lancinante et passionne par la réalité qu'il décrit, notamment l'influence des sectes et les tensions raciales. " Les Echos Week-End Camaho, une île des Caraïbes. Michael Digson survit tant bien que mal dans une cahute héritée de sa grand-mère. Jusqu'au jour où il croise la route de Chilman, vieux flic anticonformiste qui lui propose d'intégrer la brigade criminelle. Un peu réticent, Digson accepte finalement de rejoindre son équipe, y voyant l'occasion de reprendre l'enquête sur le meurtre de sa mère, jamais élucidé. Alors qu'il s'avère particulièrement efficace dans sa lecture des scènes de crime, Chilman lui confie une affaire qui le hante depuis longtemps, la disparition suspecte d'un jeune homme. Traduit de l'anglais (Grenade) par Fabrice Pointeau

11/2021

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Ouvrages généraux et thématiqu

Assistance, protection et contrôle social dans les Etats de Savoie et les Etats voisins. Textes en français et en italien

Le colloque "Assistance, protection et contrôle social dans les Etats de Savoie et les Etats voisins" , tenu à Nice en 2019, est la treizième rencontre organisée dans le cadre du P. R. I. D. A. E. S. (Programme de Recherche sur les Institutions et le Droit des Anciens Etats de Savoie) en collaboration avec le réseau des Sabaudian studies, dont elle constitue le sixième colloque. Cette manifestation a également été organisée avec le soutien de la Fondazione 1563 per l'Arte e la Cultura de la Compagnia di San Paolo de Turin qui a ouvert ses archives privées aux chercheurs. Réunissant trente-cinq contributions, précédées d'une préface d'Olivier Vernier, en forme de bilan historiographique, de contextualisation scientifique et d'orientation de recherches, ce volume s'articule en trois parties. La première offre quelques exemples des multiples sources archivistiques qui permettent d'entrer dans une thématique aussi riche que l'assistance, la protection et le contrôle social. La deuxième partie, fidèle à l'orientation du P. R. I. D. A. E. S. , et illustrant une tradition vivace dans les Etats de Savoie, est consacrée aux multiples institutions intervenant dans ces domaines. Les institutions religieuses et privées tout d'abord, précèdent, se substituent ou viennent en appui des pouvoirs publics, qui cherchent à garantir en permanence le respect des règles sociales et des normes juridiques et sanctionnent les déviances ; par de multiples moyens et oeuvres dédiées, elles structurent l'assistance destinée aux plus faibles. Les institutions publiques permettent ensuite d'élargir le spectre des acteurs publics et des politiques mises en oeuvre dans le domaine de l'assistance et de la santé. Après cette approche "par le haut" , celles des institutions, des hommes et des moyens qu'elles sont capables de mobiliser, c'est une vision "par le bas" que propose la troisième partie : l'évocation de la diversité des assistés fait apparaître tout un peuple de nécessiteux, de tous âges et conditions. Depuis les nourrissons, les enfants, ou les jeunes filles à marier, jusqu'aux malades, pauvres, mendiants, faibles d'esprit ou encore pèlerins et libérés de prisons, la dynamique de l'assistance, de la protection et du contrôle social, est déclinée au regard de ceux qui en sont les bénéficiaires ou simplement l'objet. Ces regards croisés, provenant de chercheurs eux-mêmes issus de pays et d'horizons scientifiques différents, enrichis par la comparaison avec la situation des régions limitrophes des Etats de Savoie, illustrent toute la richesse d'une thématique qui méritait bien un éventail de contributions d'une semblable ampleur.

12/2021

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Religion

Jean-Baptiste Loevenbruck (1795-1876). Missionnaire de France et d'ailleurs, compagnon de Rosmini et de Libermann

Né en 1795 dans la Moselle frontalière, séminariste à Metz et à Mayence, envoyé en stage missionnaire à Paris, sous la tutelle des Missions de France, Jean-Baptiste Loevenbruck fait son apprentissage apostolique en Provence, en Dauphiné, en Auvergne, au pays basque et en Normandie. Il est ordonné prêtre à Grenoble en 1818. Survient en 1822 l’heure sociale de l’Association de Saint-Joseph en faveur des jeunes montant à Paris chercher du travail. En 1826, il laisse son œuvre et se réfugie à la mission de Rouen; il y manque de peu le martyre… À la suite d’un projet utopique en Camargue, il fuit en Italie. En 1827, il rencontre à Milan le prêtre philosophe Rosmini et fonde avec lui à Domodossola l’Institut de la Charité. En parcourant les vallées alpines, il recrute des jeunes filles pour les vouer à l’éducation féminine. En 1835, il accepte une expérience missionnaire savoyarde à partir de l’abbaye de Tamié. Mais en 1839, il quitte les rosminiens pour le sud de la France. En 1847, appelé au secours par M. Leguay, supérieur du Saint-Esprit, il devient spiritain et part à Rome démarcher au nom de sa congrégation. À son retour, délégué de M. Monnet pour les Messieurs du Saint-Esprit et du P. Libermann pour les missionnaires du Saint-Cœur de Marie, il s’active dans la « fusion » des deux sociétés. Envoyé par Rome en mission à Corfou, revenu en France chercher des religieuses qu’il trouve au Bon-Pasteur d’Angers, il ne peut repartir et consume son zèle apostolique dans le grand Ouest, y faisant retentir son pas et sa voix de missionnaire jusqu’à sa mort à Angers en 1876. Imaginatif et impulsif, fantasque et généreux, parlant plusieurs langues, foulant le sol de quelques pays d’Europe, fréquentant sous la Restauration et le Second Empire des hommes et des femmes de toutes extractions, resté toute sa vie à la frontière de l’aventure, spécialisé dans la mission paroissiale, chasseur de vocations féminines, maniaque de fondations, croisé d’esprit et de cœur, il fut un missionnaire passionné de Dieu et de l’Église. René Charrier, né en 1925 dans le diocèse de Nantes, entre chez les spiritains en 1947. Docteur en lettres (Grenoble), il a été professeur en France et au Congo. En ministère paroissial à Pointe-Noire en 1968. De 1974 à 1980, supérieur du district spiritain du Congo, puis maître des novices à Mbalmayo (Cameroun). Rentré d’Afrique en 1988, il travaille dans les archives spiritaines et a publié plusieurs ouvrages.

11/2013

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Religion

De l'union à Dieu à l'union au monde

Alors que la mystique rhéno-flamande, illustrée par Eckhart, Tauler, Hadewijch et Ruysbroeck, connaissait au XIVe siècle ses plus grands moments, il ne faudrait pas croire que, de l'autre côté du Channel, il ne se passait rien. Si la mystique anglaise de cette époque reste méconnue, les œuvres de Julienne de Norwich et de l'auteur anonyme du Nuage de l'inconnaissance témoignent de sa grande richesse. La vie et l'oeuvre de Walter Hilton (1343-1396) s'inscrivent précisément dans cette époque, âge d'or de la littérature mystique en moyen anglais. Ses écrits spirituels, tels que le fameux traité The Scale of Perfection (L'Echelle de perfection), ont exercé une considérable influence et méritent d'être placés aux côtés des plus grands mystiques de son époque. Qui ne s'est jamais demandé comment organiser son existence pour conjuguer vies professionnelle, familiale, intellectuelle et spirituelle ? Comment vivre l'amour du prochain et l'amour de Dieu sans se disperser et s'épuiser ? Si les laïcs sont appelés à prendre dans la vie de l'Eglise des responsabilités croissantes, il en était de même dans l'Angleterre du XIVe siècle où les institutions religieuses ont été profondément ébranlées par la Peste Noire et la Guerre de Cent Ans. On ignore le nom du destinataire de l'épître sur la Vie Mixte de Walter Hilton : ce pourrait être chacun de nous. Car le débat entre vie active et vie contemplative est très ancien. Origène est le premier à faire de Marthe et Marie les figures de la vie active et de la vie contemplative. Hilton se réfère à ces figures, mais sans conférer de supériorité à l'une par rapport à l'autre ? Bien au contraire, il les donne toutes deux en exemples, et en cela il est novateur. Si les deux ont égale valeur, alors nous pouvons les mêler dans notre vie et cela amène Hilton à parler de vie "mixte". C'est avec douceur et bienveillance, mais aussi avec autorité et réalisme, que Hilton instruit son interlocuteur et le conduit vers une vie spirituelle authentique, loin des émotions passagères qui ne prouvent rien et risquent de faire tomber dans l'illusion. Dans le Chant des Anges Hilton met en garde contre ce genre de dangers qui nuisent à une vraie vie spirituelle. La recherche spirituelle dans un amour véritable et désintéressé et la recherche de soi et de ses satisfactions personnelles peuvent difficilement cohabiter. Au-delà de leurs destinataires dont nous ignorons le nom, ces deux épîtres de Walter Hilton offrent à tous ceux qui éprouvent le désir de Dieu une voie sûre et accessible.

01/2014

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Littérature française

COMPLAINTE MANDINGUE. Journal 1960-1962

Une succession d'aventures aussi bien désolantes que désopilantes remplit ce Journal intime dont le très picaresque narrateur, héritier de Gil Blas, nous livre à sa manière le récit d'une éducation sentimentale et des illusions perdues de sa génération au début des années soixante. De Paris au cœur de l'Afrique noire, du Dahomey au Danemark ou en son pays basque d'origine, avec le souvenir rémanent de l'enfance et de la guerre (où notre auteur parvint à rallier la mythique France Libre à travers l'Espagne), c'est un tourbillon de vie intense, de passions folles, de dépressions et de rebondissements dans un suspense émotif qui ne vous lâche pas. Deux figures féminines imposent l'image la plus moderne et la plus contrastée de l'éternel féminin : Kid, petite danoise déchirée entre son romantisme et sa fringale d'émancipation ; Alice, délicieuse fille des îles éprise de traditions et victime de son tempérament. Tout cela, traversé de rencontres et d'entretiens saisissants avec Céline peu avant sa mort, de personnages aussi divers que Joris Ivens, Michel Leiris, Jean-Louis Curtis, Dominique de Roux sur lequel se termine l'ouvrage, et des amis épars auxquels l'auteur reste fidèle quelles que soient leurs opinions : Jean-Jacques l'ex-officier para de l'OAS, Nicolas le Communiste. Quant au style, il justifie une fois de plus l'exceptionnel hommage qu'avec les plus fins critiques, Pol Vandromme a su lui rendre dès la parution du premier volume, et confirmer depuis : " Ce Journal est celui d'un homme libre. Libre devant les intimidations du siècle comme devant celle des mantes religieuses et des benêts pâmés. Libre comme on a désappris à l'être aujourd'hui ; en esprit fort et en vivant magnifique. Jacques d'Arribehaude défie et nargue. Il contredit en sauvage et il en jubile en hédoniste, irrégulier et insoumis, se moquant des prudences opportunes en polémiste de race, le carquois plein de flèches qu'il lance en archet virtuose... Avec cela, pour accompagner ses morceaux de bravoure, les affermir et les exprimer à la perfection, une langue superbe, d'une abondance et d'une diversité qui donnent le vertige. Un grand écrivain méconnu à découvrir pour l'admirer en happy few. " " C'est une lecture qui enchante dans son désenchantement, mais dans le désenchantement la vitalité reste la plus forte. Avec ma tripe de gauche, je constate, dans la jubilation, à quel point la communauté des sensibilités est plus forte que la communauté des idées. " Edgar MORIN

05/1999

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Littérature française (poches)

Histoire véritable et autres fictions

La fiction apparaît chez Montesquieu comme un véritable mode de pensée, ou même d'expérimentation : libéré de toute entrave, parfois même sans que la publication soit envisagée de manière précise (elle pouvait connaître, comme pour l'Histoire véritable, des obstacles redoutables), il peut grâce à elle aborder tous les sujets, envisager frontalement les questions les plus ardues, tout en laissant intact le plaisir d'écrire et de lire. Tout écrit peut donc être investi d'une profondeur philosophique, et inversement la philosophie ne se concoit pas chez lui autrement que comme un exercice où l'esprit s'aiguise au contact des mots. C'est une pensée complexe, ondoyante, qui jamais ne se contente des apparences et encore moins des idées reçues, qui cherche toujours un nouveau moyen d'aborder le réel, de rendre compte de l'inexplicable, de saisir ce qui paraît rebelle à toute raison. Et pour cela, rien ne vaut l'imagination et la fantaisie qui se déploient dans le roman, le conte, l'apologue, la lettre, le dialogue, la fiction antique, le poème prétendument imité du grec, toutes ces formes diverses et voisines que l'on trouve rassemblées ici : opuscules qui, sauf exception, ne furent pas publiés de son vivant, brèves compositions conservées dans les Pensées en attendant un sort meilleur, ou extraits de plus vastes ensembles (comme les contes insérés dans les Lettres persanes), auxquels les éditeurs donnent ici leur pleine valeur. Cette formule, on l'a reconnue : c'est celle du "conte philosophique", qu'il faut se garder d'identifier avec la production du seul Voltaire. Ainsi s'impose le modèle d'une écriture "totale", qui permet d'incorporer dans la même trame, comme le fait le chef d'œuvre du genre, l'Histoire véritable, la satire sociale et les considérations morales comme la réflexion politique et philosophique, le tout sur un ton allègre qui permet de détourner en les pastichant toutes les règles du genre. Comme les personnages éponymes des fictions antiques, le héros ou anti-héros est revenu de tout. Son expérience est celle de toute une humanité, conçue dans sa plus grande diversité. Dans une France où, en 1737, sous l'influence des autorités religieuses, le pouvoir n'a pas trouvé d'autre moyen pour restaurer la morale publique que d'interdire les romans, Montesquieu défend l'idée qu'on y trouve au contraire le meilleur moyen de rendre meilleurs l'individu et la société. Toujours soucieux de rendre compte du réel, Montesquieu sait que la fiction devient alors le meilleur moyen d'agir sur le monde.

01/2012

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Beaux arts

Titien

Titien (1488-1490 - 1576) est le contemporain de Vasari, Michel-Ange, Tintoret et Véronèse. Il reste le souverain indiscuté de la scène vénitienne durant trois quarts de siècle. Formé dans l'atelier des Bellini et bientôt associé à Giorgione, il est dès son adolescence l'un des artistes le plus en vue à Venise. À la mort de Giovanni Bellini, en 1516, il est nommé peintre officiel de la République de Venise. Le cercle de ses commanditaires s'étend rapidement, grâce notamment au soutien de l'Arétin : son ami écrivain et essayiste ne cesse, dans ses Lettres, de décrire et de louer ses tableaux, et, ce faisant, lui permet de tisser un puissant réseau de relations. Malgré les guerres de religion et les voyages, les succès s'enchaînent : Mantoue et Ferrare auprès de Frédéric II Gonzague, Rome auprès du pape Paul III, Augsbourg auprès de Charles Quint. Enfin, il peint pour Philippe II, roi d'Espagne, et se fixe définitivement à Venise où il meurt en 1576. Titien est l'auteur d'une oeuvre immense. On lui connaît directement deux cent soixante-dix oeuvres : portraits, scènes religieuses, mythologiques, allégoriques ou érotiques. La vision sereine de ses débuts s'estompe dans sa période maniériste, au profit d'une maîtrise toujours plus libérée. Puis les guerres de religion donnent à ses travaux un ton plus dramatique, mais avec un chromatisme plus expressif. Titien est avant tout un peintre de la liberté. Une liberté thématique. Il privilégie le rendu expressif de l'aspect physique et moral de ses sujets et donne naissance au nouveau genre qu'est le portrait officiel. Parallèlement, il détourne les thèmes religieux pour exalter les plaisirs terrestres et les fastes de la mondanité. Sa peinture transpire le bonheur païen et innocent. Une liberté technique. Le recours aux tout nouveaux liants et pigments, comme à la toile, suscite à Venise recherches et inventions. Alors que l'école florentine continue d'accorder la primauté à la ligne et au dessin préparatoire, Venise privilégie la spontanéité de la touche et la richesse des coloris. S'attachant moins aux détails, Titien va jusqu'à mélanger et projeter les couleurs du bout des doigts, dans une gamme chromatique plus restreinte où se juxtaposent des taches qu'on dirait informes. Une liberté de diffusion. La toile ne présente pas les contraintes des panneaux ou des fresques. Elle se transporte aisément, même de grands formats, se montre et suscite l'envie des amateurs. C'est dans ce climat d'ouverture que l'artiste déploie son talent et connaît fortune et reconnaissance.

10/2012

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Religion

En quête de vérité. Le martyre des moines de Tibhirine

L’« affaire » des moines de Tibhirine, ses développements récurrents, ses versions contradictoires, la levée du « secret défense », ou les mots du président algérien Bouteflika « toute vérité n’est pas bonne à dire », font que le sujet n’est pas prêt d’être oublié de l’actualité. Dans un livre remarqué paru en 2001, René Guitton s’était bien sûr intéressé aux circonstances de la mort des moines mais son enquête s’était davantage révélée une quête d’ordre spirituelle. Tout comme l’a fait par la suite Xavier Beauvois avec son film Des hommes et des dieux, il s’était attaché à retracer dans sa complexité le cheminement spirituel et humain des veilleurs de l’Atlas. Il avait avant tout abordé le dossier de manière consensuelle, en empathie spirituelle avec les moines : un hommage à ces hommes de foi. Plusieurs faits, certains anciens, d’autres plus récents, l’ont poussé à reprendre son investigation jusqu’à la rédaction de ce livre aujourd’hui. Motivé par le désir de « savoir » pour rétablir ce qu’il qualifie de « profanation mémorielle », l’auteur a poursuivi ses recherches en France, en Algérie, en Italie, en Suisse, en Belgique et dans le reste de l’Europe et de l’Afrique, auprès d’hommes de l’ombre, de responsables politiques, chef d’État, ministres, services secrets français et algériens, juges, ambassadeurs, de familles des victimes, de responsables du Vatican, des Églises et des communautés religieuses dont Sant’Egidio, de généraux, de terroristes repentis ou non repentis… Grâce à une analyse rigoureuse, documentée, et à la publication d’éléments inédits, le livre s’efforce ainsi de faire la lumière, quinze ans après les faits, sur de très nombreuses zones d’ombre, en apportant une foule de révélations : Pourquoi l’État Français n’a-t-il jamais entrepris d’action judiciaire envers l’État algérien ? Pourquoi a-t-il fallu attendre sept longues années (1996-2003) pour qu’une seule famille de moine se constitue partie civile ? La seule action étant alors d’ordre privé. Pourquoi l’ordre cistercien ne s’est-il pas mobilisé pour lancer une action ? Pourquoi le silence des six autres familles ? Ont-elles subi des pressions, et si oui, de qui ? Quelle a été l’attitude du Vatican ? Pourquoi a-t-il fallu attendre dix ans (1996-2006) pour qu’un juge français, Jean-Louis Bruguière, diligente une commission rogatoire en Algérie ? Comment les moines sont-ils morts ? Suite à une « bavure » militaire de l’armée algérienne ? Décapités ? Post-mortem ?

03/2011

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Critique littéraire

Hymnes orphiques

Le recueil des Hymnes orphiques, livre de prières du IIIe siècle de notre ère, nous donne à travers ses quatre-vingt-huit textes un accès direct, et unique, à la fois à des conceptions religieuses complexes et originales et aux préoccupations quotidiennes d'un petit groupe de fidèles se réclamant de l'orphisme dans la région de Pergame en Asie Mineure. Bien que transmis intégralement, et non en miettes comme l'essentiel du corpus dit orphique, il n'a guère retenu l'attention ni des philosophes ni des historiens de la religion ni des spécialistes de poésie. Trop peu orphiques pour les uns, trop peu poétiques pour les autres, ces incantations ont pourtant révélé peu à peu, depuis environ vingt-cinq ans, les secrets de leur architecture mais les deux grands savants francophones, Jean Rudhardt puis Francis Vian, qui avaient (séparément) conçu le projet de les éditer, n'ont pu le mener à bien. De ce recueil méconnu la Collection des Universités de France offre donc la première édition scientifique française qui a bénéficié des ultimes réflexions de F. Vian - il avait confié à Marie-Christine Fayant des notes et brouillons rassemblés en vue de l'édition - et des relectures conjointes de Pierre Chuvin, disciple de longue date de F. Vian. Ce volume vient enrichir notre connaissance de la poésie hymnique des Anciens : les Hymnes orphiques nous ont été transmis dans les mêmes manuscrits que les Hymnes homériques, les Hymnes de Callimaque et ceux de Proclus, mais ils manifestent une grande originalité par rapport à ceux-ci, nous faisant goûter, derrière leur formalisme de surface, la saveur d'une piété au ras de la vie, de la naissance à la mort. Prières ferventes ou moments d'exaltation dionysiaque, dans ces litanies passe le souffle des grands courants de pensée de l'époque. Leur publication veut permettre une plus juste appréciation de leur valeur et fournir à tous ceux qu'intéresse la religiosité de l'Antiquité tardive les clés, linguistiques et conceptuelles, nécessaires pour entrer dans ce monde où s'est forgée une partie du nôtre. Marie-Christine Fayant et Pierre Chuvin ont contribué à l'édition en 18 volumes des Dionysiaques de Nonnos de Panopolis (Collection des Universités de France) ; ils ont traduit et commenté la Description de Sainte-Sophie par Paul le Silentiaire (Die 1997 ; nouvelle édition en préparation aux Belles Lettres). Pierre Chuvin est notamment l'auteur de Chronique des derniers païens (Belles Lettres / Fayard 1990 ; dernière éd. revue et augmentée, 2009).

11/2014

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Sciences politiques

Thématiques

Lorsqu'une guerre holocauste frappe à ce point des civils en une guerre au nom d'une religion de dictature commerciale, le choc des religions, capitalistes ou intégristes musulmanes, chrétiennes, juives, n'est rien d'intime, de fort intérieur, si digne d'intérêt, sinon de strict intérêt financier personnel, de Cartel, Trust, firme, Politique-Religieux, d'objectif esclavagiste pur, la Religion d'exploitation capitaliste à son summum espéré, ad mortem, du Vivant planétaire. Religion imposée, de nulle intimité, méthode de Torture d'Inquisitions Lucifériennes mode de frappe premier. L'intégrisme met à mal les plus modérés des croyants, qui assez crédules pour se fier à Sectes, les généralisent en religions, communs dénominateurs du Savoir Universel, Sectes entrant en concurrence létale avec enseignement scolaire, universitaire, formation professionnelle, économie donc, les annihilant pour mieux régner, tuant dans l'oeuf tout prémisse de Démocratie. Daechisation totalitariste des sociétés, notamment dites de Race Blanche, au contact d'immigrations y compris choisies, véhiculant un musulmanisme d'apparence correct pour ses affinités avec les violences éducatives envers la Femme affichées des Intégrismes en radicalisations terroristes s'alliant discrètement en Union Sacrée avec Extrêmes-Droites Néo-nazies-Nazies traditionnelles, adeptes d'Hitler et de Mein Kampf. Les classes irréligieuses et Religieuses modérées Musulmanes, de quelques origines et nationalités qu'elles fussent, Occidentales, Africaines, NordAfricaines, Hindoues, Asiatiques, décimées, rejetées, objets de violences et haines raciales, pour non-respect des traditions rituelles violentes des violences euthanasiques dogmes Religieux domestiques, éducatives, Politiques, envers la Femme, l'Enfance, les Animaux, le Vivant, violences SM Sataniques sinon dites modérées en fait courantes, inadmissibles déjà en soi. Si modérément infl ; igées, fait considéré faiblesse traître envers le Nazisme. L'acculturation des femmes, des hommes, aura entraîné cette guerre, les hommes devenus frustres, brutaux, brutes ignorantes mufl ; es, d'un niveau élémentaire primaire de grands Singes enfants Primates conçus roboïdes Tueurs case-système de compréhension unique, que les Femmes, promises au nettoyage ethnique complet intenté, auront en devoir de rééduquer, en supplément de tâches domestiques de bêtes de somme esclaves sexuelles, domestiques, intellectuelles, battues, corrigées des viols conjugaux, droits à l'inceste, de Codes Gréco-Romains-Napoléon revenus en force, réduisant à Camp carcéral concentrationnaire leur condition, engendrant générations d'enfances violentes, prêtes à tuer, générées de cette ignorance requise sous peine de mort violente, imposée des hommes, à populations de femmes adoubées, dépassées, calculées sous-races sous espèces d'intelligence limitée de conscience végétale d'Opium Véganiste de Secte terroriste, ignorantes elles-mêmes des coups, blessures, surmenages induits de ces viol

03/2019

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Sciences politiques

Le premier mai dans l'histoire du mouvement ouvrier

"Le Premier mai est né comme journée de lutte des prolétaires contre les capitalistes. Et ce, avant tout, dans ses origines historiques : le grand affrontement de classe qui se déroula à Chicago en mai 1886, réprimé, dans le paradis démocratique des Etats-Unis, par la république bourgeoise par excellence. Puis dans son développement, généralisé par la IIe Internationale en 1889 en tant que journée de lutte internationale pour la réduction " par voie légale " du temps de travail. A travers les décennies et les continents, le Premier mai est devenu une tradition de classe, construite, conquise et imposée par la lutte, au-delà des divisions nationales, ethniques ou religieuses. Le Premier mai témoigne de ce que la lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière n'est pas un problème national, mais un problème social. Partout où le mode de production capitaliste a pénétré, c'est-à-dire aujourd'hui le monde entier, le prolétariat s'est développé et a inévitablement mené sa lutte. Le Premier mai est devenu une régularité politique de cette lutte internationale. Le livre de parti que nous présentons, enrichi de nouveaux matériaux pour la première édition française, en offre un échantillon toujours actuel. Le racisme est une vieille idéologie, simple et facile à populariser. Elle est utilisée depuis des siècles pour diviser les exploités. La bourgeoisie en a fait une large expérience, elle sait la présenter en toutes sortes de dosages, réactionnaires et démocratiques. Elle sait l'adapter pour les strates profondes du prolétariat et pour les strates propriétaires des salariés et de la petite bourgeoisie. Le Premier mai est lui aussi appelé à donner une réponse : la revendication politique, vis-à-vis de l'Etat, de l'accueil et de l'unité de classe pour tous les prolétaires, sans discrimination de nationalité ou citoyenneté, doit revenir parmi ses mots d'ordre. Il est crucial que le Premier mai continue de transmettre la pratique internationaliste au sein de la classe et devienne une tradition aussi pour les nouveaux travailleurs immigrés, qui continueront à alimenter les strates profondes du prolétariat métropolitain, mais ce n'est pas suffisant. L'internationalisme militant est le seul antidote pour ne pas finir à la remorque aussi bien des idéologies des populistes nationaux que de celles de l'européisme. L'enracinement du parti léniniste en Europe est la tâche à l'ordre du jour. Amener et reconstruire l'internationalisme dans le troisième millénaire est la bataille militante des communistes. C'est l'actualité du Premier mai rouge et prolétarien."

04/2019

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Poésie

Au coeur du coeur de l'écrin

Au coeur du coeur de l'écrin, je cherche ce que je trouve, est un recueil de poèmes écrit à partir d'une commande passée à Anne Kawala par la maison de la poésie de Nantes et le musée Dobrée, pour l'écriture et la lecture, en janvier 2016, d'un texte composé à partir de l'écrin du coeur de Anne de Bretagne (réalisé en 1514 – au moyen-âge finissant, à la renaissance s'annonçant). La première image qui a ouvert la recherche fut celle de l'extraction du coeur du corps de Anne de Bretagne. Comment ? Qui ? Sous quelles connaissances médicales ? Quelles autorisations religieuses ? Le corps d'une femme, d'une reine, ainsi exposé à cette époque ? A sa propre demande ? ! ? Ces premières questions ont immédiatement amené Anne Kawala à reconsidérer l'enseignement de l'Histoire, de la médecine et de l'influence des femmes (cf. poème de mes souvenirs du moyen-âge). La médecine l'a emmenée en pays arabes, lors des croisades, au mos teutonicus (une technique permettant de ne ramener que les os et les organes importants en terre sainte, technique précédant à l'extraction et la conservation du coeur). Ses recherches sur les croisades lui ont permis d'apprendre que les femmes savaient les plantes et la chirurgie (un des chirurgiens de Louis IX était une chirurgienne) et partaient en croisade avec les hommes, également pour se battre. La poésie des pays arabes est amorce à l'amour courtois, lequel donne place d'importance à la femme dans la société du moyen-âge. Comment face à la poésie courtoise existe la matière de Bretagne ? Comment la poésie, arabe, comme européenne, a-t-elle permis d'asseoir un ordre social ? Dans celui du moyen-âge, le commun était réel (par ex : les seigneurs possédant les terres avaient devoir de laisser les paysans les cultiver) puis a disparu : comment, pourquoi ? Comment les communs disparaissent alors qu'un sexocide des femmes sachant soigner, les dites sorcières, a lieu ? Quelle est cette charnière à laquelle Anne de Bretagne vit ? Nous apprend-on qu'elle négocie avec son troisième mari, Louis XII, dans son contrat de mariage que son deuxième enfant, fille ou garçon, héritera du duché de Bretagne avec les privilèges qu'elle-même a ? Au coeur du coeur de l'écrin, je cherche ce que je trouve, est une traduction des trouvailles faites sur ces chemins historiques, trouvailles qui comme sur un chemin arrête l'oeil parce que l'oeil, médical, alchimiste, féministe, social, poétique est préparé à être attentif à ces trouvailles sur lesquelles d'autres yeux glissent.

05/2017

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Maternelle

Le tour de la france par deux enfants. Livre de lecture courante pour

Le Tour de la France par deux enfants est un manuel de lecture scolaire de lecture pour l'apprentissage de la lecture du cours moyen des écoles françaises. Paru aux éditions Belin en 1877 par Augustine Fouillée, sous le pseudonyme de G. Bruno, ce manuel sert à l'origine pour l'apprentissage de la lecture du cours moyen des écoles de la IIIe République. "Livre de lecture courante" , il est vendu à toutes les écoles, publiques ou religieuses, ainsi qu'aux collectivités locales ou associations diverses. Son succès est tel qu'il atteint un tirage de 7, 4 millions d'exemplaires en 1914, année qui le voit passer le cap des 400 éditions et il sera utilisé jusque dans les années 1950. Ce livre d'édification patriotique vise à la formation civique, géographique, scientifique, historique et morale de la jeunesse. L'ouvrage, illustré de plus de 200 gravures en noir et blanc réalisées par Pérot (Perot) dans les premières éditions, puis certaines remplacées ou ajoutées par Georges Dascher à partir de la nouvelle édition de 1906, est rédigé comme un roman au ton paternaliste, composé de nombreux dialogues, pour apporter aux enfants des éléments vivants, éprouvés, d'une véritable culture. Les 121 chapitres exposent toutes les activités du pays, agricoles, industrielles, artisanales ou commerciales, évoquent les grands hommes et les faits glorieux de l'Histoire de France, et distillent une morale républicaine qui prône le travail, l'épargne et la discipline sociale. Les 121 sujets sont extrêmement variés, allant de la fabrication du beurre (chap. XV) à Vercingétorix (chap. LVII) ou des métiers à tricoter (chap. XXXVII) à l'apparition de la photographie (XLVII). Chaque chapitre commence par une maxime moralisatrice et s'organise autour d'un thème principal par lequel est présenté un territoire de France pour en faire connaître toutes les activités. Aux questions spontanées des enfants sont toujours apportées des réponses simples, avec une carte située toujours sous les yeux, pour l'enseignement de la géographie. Après sa disparition du programme, Le Tour de la France par deux enfants à continué à être réclamé par les familles et les instituteurs-trices. Jusqu'en 1976, il s'en est vendu 8 400 000 exemplaires, dont 7 000 000 exemplaires avant 1914. L'ouvrage est réédité, notamment lors du centenaire de sa première édition, en 1977, puis en 2000, par Belin, en 2007 par France Loisirs, puis en 2012 aux éditions Tallandier par Jean-Pierre Rioux. Au total, cet ouvrage fait l'objet de près de 500 éditions, ce qui en fait un best-seller de l'édition pédagogique française du début du XXe siècle.

04/2023

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Histoire de l'art

Le réalisme. "Pourquoi réalisme il y a"

LE LIVRE Loin de se limiter a la description du réel, les artistes réalistes ont eu a coeur de l'interpréter, afin d'offrir au public de nouvelles clés de lecture du monde. Si ce mouvement, né dans les années 1830- 1840, avant de prendre son essor sous la Révolution de 1848, paraît aujourd'hui bien sage, Courbet et d'autres peintres - Honoré Daumier, Jean-François Millet, Rosa Bonheur... - le pensèrent comme une opération de transgression ostensible et scandaleuse. C'est au début du xIxe siècle qu'apparaissent, marquéees notamment par la découverte de l'art espagnol, les premières peintures réalistes dépeignant les habitants des provinces françaises (Bretagne, Vendée, Pyrénées, etc.) dont certains peintres s'attachent a représenter tant les costumes que les coutumes. Admiré ou critiqué pour sa capacité à montrer sans détour et parfois avec brutalité le monde qui nous entoure, cet art éminemment social et politique s'intéresse en effet aux sujets "ordinaires" (paysans, blanchisseuses, etc.). Face à une société en pleine industrialisation et confrontée à un exode rural important, la vie domestique, le monde paysan, les pratiques religieuses et communautaires proposaient ainsi des sujets rassurants empreints d'harmonie et de calme. A contrario, à la fin du siècle, la peinture réaliste mettra en lumière la modernisation industrielle de l'Europe et les conflits sociaux et politiques liés aux droits des travailleurs. Loin de se cantonner à la France, Bertrand Tillier s'attelle également à démontrer le rayonnement de ce mouvement à l'échelle internationale dans les années 1860-1870, que ce soit en Angleterre, en Allemagne (Hans Thoma, Adolph von Menzel, Wilhelm Leibl, etc.) ou encore en URSS (Ilya Répine) et aux Etats-Unis (Thomas Eakins ou Winslow Homer). Rédigé par l'un des spécialistes les plus éminents de l'art du xIxe siècle et comprenant pas moins de 320 illustrations, l'ouvrage propose une analyse captivante sur cette esthétique subversive qu'est le réalisme. L'AUTEUR Bertrand Tillier est professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est également directeur des Editions de la Sorbonne et co-directeur du Centre d'histoire du XIXe siècle. Ses travaux interrogent plus précisément les rapports entre les arts et la politique aux xIxe et xxe siècles, dans la perspective d'une histoire culturelle et sociale des imaginaires et des sensibilités. Il est l'auteur de nombreuses publications, dont L'Art du xIxe siècle (Citadelles et Mazenod, 2016), La correspondance de Courbet - 20 ans après (Les Presses du Re el, 2018) et Dérégler l'art moderne, De la caricature au caricatural (Hazan, 2021).

04/2024

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Religion

L´islam conquérant. Textes-Histoire-Stratégies

Cela fait plus d'une décennie que des voix s'élèvent pour nous redire que les violences commises au nom de l'islam n'ont rien à voir avec l'islam. Entre les motivations, souvent complexes, des individus qui embrassent une forme révolutionnaire de l'islam et les enseignements opposés que les religieux tirent du Coran, il est souvent difficile de parvenir à des conclusions claires à propos de la question de la violence en islam. Si, face à cette situation, certains se résignent au flou qu'alimentent les interventions médiatiques de tels religieux ou spécialistes de l'islam, d'autres préfèrent s'engager dans l'étude de ses textes fondateurs pour apprendre d'eux et de leurs commentateurs classiques, ce que l'islam enseigne. C'est le pari que Shafique Keshavjee, auteur de 'L'islam conquérant' a choisi de relever. Trois ans d'études intensives, de consultations et de réflexions l'ont conduit à la rédaction de ce livre solidement documenté et soucieux de donner de son sujet une vision aussi objective que possible. En primeur et disponibles sur ce site, les articles " Visages de l'islam contemporain " https : //iqri.org/diversite-des-islams-contemporains/ et " Unité et diversité de l'islam " https : //iqri.org/unite-et-diversite-de-lislam/ donnent des extraits de son livre. " L'islam semble être aujourd'hui LE problème numéro un de la planète. On ne pouvait trouver meilleur profil pour parler en connaissance de cause de l'islam aujourd'hui. Puisse cet ouvrage susciter chez le lecteur un réveil, un sursaut et une prise de conscience, qui aident notre civilisation à échapper à un naufrage imminent. " Extraits de la préface d'Henri Boulad, prêtre jésuite égyptien Recommandations du livre de Shafique Keshavjee - L'islam conquérant " J'ai lu ce livre avec le plus grand intérêt, étant quotidiennement confronté à la question musulmane. Il est riche, clair, précis, respectueux. Je remercie son auteur d'avoir fourni cet immense travail, dans lequel j'ai particulièrement apprécié de lire des citations de texte de référence ." Bernard-Zoltán Schümmer, pasteur dans l'Eglise Protestante Unie de Belgique " Faites de toutes les nations mes disciples " a enseigné le Christ. Et depuis deux mille ans, les Chrétiens ont tenté de diverses manières, parfois par la force, de convertir le monde entier. On ne saurait donc reprocher aux Musulmans de chercher à conquérir le monde : il est finalement assez légitime que tout croyant, convaincu d'avoir trouvé la Vérité, cherche à en faire profiter les autres. Mais par quels moyens ? Voilà toute la question. Shafique Keshavjee ose rappeler au lecteur que toutes les religions ne sont pas équivalentes. Jacques-André Haury, médecin et politicien vaudois " Dans la marée des livres qui déferlent sur les plages de nos librairies, on en trouve peu qui cherchent à nous rendre meilleurs. " L'islam conquérant " est un de ceux-là. D'abord, il nous avertit d'une réalité souvent ignorée : tous les musulmans n'ont ni le même rapport aux textes fondateurs de l'islam ni la même manière de le pratiquer. Ensuite, ce livre fait du bien à l'intelligence. Il montre que derrière l'imposant système de l'islam, il y a un ensemble complexe d'articulations qui ont pour but de servir son ambition hégémonique. Enfin, il convoque la conscience de chacun, chrétiens y-compris. Comment vivons-nous notre foi ? Servons-nous un système dominateur ou marchons-nous avec le Libérateur ? "

01/2019

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Théâtre - Pièces

La statue de temps

La délicatesse. C'est le mot qui me vient à l'esprit à la lecture des poèmes de Gaëtane de Lansalut. Délicatesse et simplicité. Un univers enveloppant bien que minimaliste. La beauté de l'instant saisi dans sa fugacité. L'harmonie des contraires, puisque la statue évoque l'objet lourdement ancré, tandis que le temps, fugace, est par essence volatile. Les mots de Gaëtane ouvrent nos yeux sur ce monde qui nous entoure, et que nous avons perdu l'habitude de contempler. Pas besoin de chichi : une miette de pain, des flocons de neige, le café du matin, la rosée, le soleil levant, le ciel bleu, un caillou, suffisent à éveiller l'intensité de nos sens. La statue de temps est à l'image de l'autrice : sensible et émouvante, drôle et profonde, idéaliste et réaliste tout à la fois. A travers les lignes se devine la quête de l'Absolu dans les moindres détails du quotidien. Mis en scène au théâtre de Nesle, les poèmes de Gaëtane, subtilement interprétés par la comédienne Bérengère Warluzel et accompagnés à la flûte par Julie Huguet, faisaient l'effet d'un temps comme suspendu. Dans son atmosphère clair obscur, dans son dépouillement, la scène ressemblait à une peinture de Georges de La Tour. Intimistes et vibrants, les tableaux de Gaëtane de Lansalut interrogent la vie en même temps qu'ils la célèbrent, avec amour. Virginie Larousse Rédactrice en chef du Monde des religions. Ce sont des poèmes de jeunesse bien souvent, écrits d'une traite sous une impérieuse inspiration qui me faisait prendre le stylo ou la plume (de l'ordinateur) sans attendre. Un trépignement à écrire. De jour, de nuit. Je me suis toujours demandé dans quel état il fallait être pour écrire. Pour être inspiré(e). Que devenait notre conscience ? Dans quel univers fallait-il être pour succomber aux délices des mots bien souvent au bord de l'intime si ce n'est aux marges de l'indicible. Il est apparu que le temps avait une valeur pondérale dans certains de mes textes. Faisant accroitre leur maturation. Puis un déclic. Des textes nés comme ça. Au fil de l'eau. Au fil du temps. Au gré des rencontres. Ce fut celle avec la flûtiste Julie Huguet au Japon, qui a cru en mes textes et les a proposés à la comédienne Bérengère Warluzel pour en faire un spectacle d'une heure au théâtre de Nesle, les jeudis des mois de février et mars 2019. Avec le soutien du metteur en scène Jean-Daniel Laval. Et un projet est né. Une statue de temps qui veut se promener dans les théâtres, les bibliothèques ou les librairies ou chez les gens, dans leur salon, au gré des rencontres là aussi. Poèmes en prose et morceaux de musique s'intercalent judicieusement pour narrer la vie, sous une forme plutôt introspective, sensible et imagée. Chacun pourra y retrouver le thème du temps qui passe, de la vie allègre qui se déroule inexorablement comme pourrait-on dire un voyage. Ce spectacle s'adresse à toutes et tous. Les poèmes nus peuvent aussi être agencés et mis en scène d'une autre manière, avec une autre musique. Ainsi y a-t-il eu une alliance complice de la musique de Johann Sebastian Bach à la flûte et du texte qui a pu émouvoir. Un spectacle à hauteur d'enfant, contemporain et classique à la fois, qui a eu l'ambition folle de nous faire nous réjouir. Car tout, au fond, est à faire avec amour. Gaëtane de Lansalut

04/2021

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Sports

Je ne suis pas un saint

Il est des personnages au destin atypique, dont la vie est une succession de chapitres aussi aventureux que dissemblables, portant avant tout la marque de la liberté. Max Guazzini est de ceux-ci. Dans son parcours, rien d'attendu, de stable, une réinvention permanente au contraire, la traversée d'univers singuliers, une quantité de rencontres exaltantes, et toujours l'audace, le goût du risque, une certaine vision, une certaine foi même qui ont apporté à tout ce qu'il a entrepris le bonheur de la réussite, le sens de la fête, un éclat particulier, une folie. S'il n'est pas un saint, Max Guazzini, qui a grandi à Marseille, dans une famille d'origine italienne, a été marqué dans son enfance par le catholicisme ; il s'en est même fallu de peu qu'il suive la vocation religieuse. Cet élan continuera de l'inspirer, donnant à toutes ses actions, même les plus décalées, la forme d'un engagement. « Monté » à Paris, étudiant en droit et en philosophie au début des années 1970, Max rêve de devenir chanteur et enregistre deux disques. Il rencontre surtout Dalida, dont il deviendra l'un des intimes, et l'attaché de presse après avoir renoncé à son espoir de percer dans le show business. Il se réinvente en avocat pénaliste et, plongé au cœur de grandes affaires, passe son temps en prison, avant de devenir l'un des fondateurs de NRJ dont il fera, dans la fièvre des radios libres naissantes, la fréquence la plus innovante, la plus excitante, la plus populaire de la bande FM et finalement la plus écoutée des radios, vivant à sa tête de passionnantes années de succès et de rencontres. La saga d'NRJ culminera dans la grande manifestation de 1984 rassemblant 300 000 personnes pour empêcher une fermeture décidée par le pouvoir. Cette passion, Max Guazzini la retrouvera dans ce qui sera la deuxième grande aventure de sa vie : le Stade français. Appliquant à la présidence d'un club de rugby le même esprit d'innovation et de fête, le même enthousiasme et la même spontanéité que ceux déployés à NRJ, il va transformer une équipe de quatrième division en plus grand club français, et changer la face du rugby sinon du sport par son goût de la grandeur et son sens du spectacle. Max Guazzini nous entraîne ici dans les coulisses du monde de la musique, dans les vestiaires, sur les terrains et dans les troisièmes mi-temps du rugby, dans les studios de radio, auprès des artistes, des sportifs, des hommes de médias, des politiques. Madonna, Alain Delon, Johnny Hallyday, David Bowie, Mick Jagger, Paul McCartney, François Mitterrand, Jacques Attali, Bertrand Delanoë, Nicolas Sarkozy, Bernard Laporte, Fabien Galthié, Christophe Dominici et encore Jacques Morali, ou la fameuse Denise, figure du club libertin le 41, sont ainsi quelques-uns des héros de son histoire, à côté de Dalida. Le récit de sa vie, sensible, passionné, drôle, mouvementé, offre un festival de portraits et une singulière traversée de notre temps, des années 1950 à nos jours, faisant vivre sous un nouveau jour des personnages et des événements familiers.

03/2017

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Religion

Lyon

Histoire de l'Église de Lyon, plutôt que du diocèse, devrait-on dire, pour rendre compte de sa vénérable antiquité, qui fait d'elle la doyenne des Églises de France. Mais cette qualification d'Église vaut aussi en raison du poids qu'exerça toujours la métropole, - et d'abord sur les campagnes avoisinantes : par le promontoire de Fourvière, qui, de loin, la signale, elle paraît adossée à ces pays de Loire, véritable vivier des vocations, où elle puisa toujours ses ressources en hommes, et dominer ces terres « froides » et brumeuses de la rive gauche, beaucoup moins ferventes. Au-delà de la diversité géographique des pays qui la composent, l'Église de Lyon présente des contrastes profonds qui tiennent à sa longue histoire. Sa population, jusque dans ses masses laborieuses, associe étrangement au sens de l'efficacité pratique une franche inclination au rêve, à la méditation religieuse, comme Michelet l'avait fortement observé. Tournée vers les valeurs intérieures, à J'image de ses demeures jalousement encloses entre de hauts murs, elle n'est pas moins ouverte largement aux échanges de biens commerciaux et culturels, - qu'ils proviennent d'Outre-Rhin ou d'Outre-Monts, et de plus loin encore, d'Outre-Mer. Bien plus, entre ces deux tendances contraires, il se produit une communication naturelle, ainsi que le prouve sa vocation missionnaire, éclatante au début du XIXe siècle. Religieusement, Lyon a toujours été ville des frontières et des relations extérieures, comme l'a été la ville marchande, dont la prospérité fut inégalée à la fin du moyen âge et à l'aube des temps modernes : les palais du vieux-Lyon en témoignent… Grande sera la difficulté de cerner l'unité, l'identité de ce christianisme lyonnais, composé d'un curieux mélange d'audace et d'attachement à la tradition la plus vénérable, d'illuminations mystiques confinant à l'ésotérisme et de petits moyens, d' « œuvres » organisées admirablement, jusque dans leur moindre détail. L'ambition de cet ouvrage serait d'apporter à cette difficile question au moins quelques éléments de réponse. Ses spirituels et ses écoles de théologiens, loin de se référer de façon routinière à cette tradition, se la sont appropriée, l'ont ré-actualisée périodiquement. On vérifiera souvent chez elle, une capacité d'inventer les réponses adaptées aux situations inédites, auxquelles les Églises se sont trouvées régulièrement confrontées. Cette ressource lui a valu d'assumer une fonction de pilote à certains moments de crise grave, - par exemple au début de la Réforme catholique, au XVIIe siècle, à celui de la reconstruction concordataire, sous l'épiscopat du cardinal Fesch, ou, plus près de nous, au cours des années tragiques qui suivirent la défaite de 1940 : des initiatives nombreuses sont alors nées du sol de la chrétienté lyonnaise, qui devaient, dans les décennies suivantes, se révéler d'une grande fécondité… Cette primatie d'honneur dont elle s'est depuis longtemps prévalue au sein de l'Église de France ne trouverait-elle pas là sa signification réelle ? Ne serait-elle pas dès lors fondée à en prendre une plus vive conscience et à s'en réclamer, sans forfanterie aucune, pour construire l'avenir ?

01/1983

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Sociologie

Le structuralisme

Aborder les problèmes de notre temps en une loyale discussion - tel est le but de Verse et Controverse - devait inévitablement amener à traiter du structuralisme, non pas comme d'une mode ou d'un engouement passager, mais comme courant de pensée significatif d'une évolution culturelle. Certes, la variété des représentants du structuralisme, Lévi-Strauss, Lacan, Foucault, pour ne citer que les plus connus, explique que certains refusent d'y voir une véritable école ou un mouvement de pensée ayant des traits bien définis. La nouveauté du structuralisme est plutôt dans l'attitude globale de l'esprit affronté au réel et à l'homme lui-même. On sait que la tradition philosophique occidentale moderne a centré son attention sur l'homme, devenu vraiment pour elle mesure de toutes choses. La phénoménologie en a été l'expression la plus générale, se retrouvant sous des formes bien diverses, communes à l'athéisme et à la réflexion religieuse : le monde ne peut être appréhendé que vécu existentiellement par l'homme ; toute connaissance qui exclurait cette expérience ne pourrait être que partielle. De là à penser que c'est le regard et la conscience signifiante de l'homme qui crée le monde et les valeurs, il n'y a qu'un pas. Le structuralisme est dans le refus de privilégier la part de l'homme dans la recherche du vrai ; en, un certain sens il est bien la "mort de l'homme" , de l'homme comme centre d'organisation et de signification du réel. Si certains se sont effrayés de voir en lui resurgir une sorte de néo-positivisme, il n'en reste pas moins qu'il a été une réaction salutaire vers un sens plus réaliste de l'objectivité, même si celle-ci n'a guère de traits communs avec celle des anciens. C'est dire l'intérêt du sujet. Il touche une des questions les plus graves de la réflexion philosophique, et même théologique, que le progrès des sciences humaines pose à nouveau d'une façon singulière et propre à notre temps. Jules Gritti. Ancien professeur de philosophie au séminaire de la Mission de France, à Pontigny, est actuellement aumônier des étudiants et des jeunes réalisateurs de cinéma et de télévision. Sociologue, il participe sous la direction de George Friedmann à un centre d'études de communications de masse - le C. E. C. M. A. S. - centre qui est associé au C. N. R. S. Comme sociologue, il a le souci d'être présent à l'événement ; aussi ne s'étonnera-t-on pas de le voir ici défendre le structuralisme comme méthode d'approche et de compréhension du réel. Paul Toinet. Auteur de L'Homme en sa vérité, également ancien professeur de philosophie au séminaire de la Mission de France à Pontigny. Bien qu'ayant les mêmes options fondamentales en philosophie et en théologie que le Père Jules Gritti, c'est-à-dire d'adhésion à une métaphysique de consentement à l'être, leur situation diffère quelque peu. En effet, il se livre actuellement à un travail de réflexion et de rédaction aussi bien dans le domaine philosophique que théologique. Il nous a donc sem

01/1968

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Beaux arts

Kim En Joong et le cabanon de Saint-Paul

Né le 10 septembre 1940 en Corée du Sud, Kim En Joong a connu, malgré les conditions matérielles difficiles qui ont suivi l'occupation japonaise, la guerre et l'exode, une enfance relativement heureuse dans le modeste hameau de Haguan, puis dans la ville japonaise de Daejon où son père, scribe et calligraphe, avait trouvé un poste de responsabilité. Très tôt, ses dispositions pour le dessin furent remarquées, notamment dans la calligraphie, art très contraignant où il introduisait une certaine liberté d'expression ; cet attrait pour le trait et la peinture s'amplifia au fil des ans et, malgré le manque de moyens, il informa ses proches de son intention d'entrer aux Beaux-Arts de Séoul. Reçu au concours, ses années d'étudiant furent consacrées à la découverte des techniques picturales, de l'histoire de l'art et principalement de celle du monde occidental dont la richesse, la nouveauté, notamment l'univers de l'abstraction, lui apportaient chaque jour la conviction que sa voie était bien celle qu'il avait choisie. Cette passion se poursuivit pendant son long service militaire : peindre, dessiner, c'était survivre. A 25 ans, il découvrit la religion chrétienne ; cette rencontre avec le Christ allait bouleverser sa vie. Baptisé à 27 ans, il partit pour l'Europe découvrir la patrie de Monet et de Cézanne. Installé en Suisse et inscrit à l'université de Fribourg, les circonstances l'amenèrent à suivre, en parallèle, des cours de théologie ; sa vocation religieuse se précisa. En 1970, il entra dans l'ordre des Dominicains ; il prononça les paroles d'engagement définitif, en 1974. Grâce aux précieux appuis de certains de ses frères, il n'eut pas à choisir entre ses deux vocations : il exercerait à Paris, au couvent de l'Annonciation, son ministère et sa vie de peintre. Les débuts du parcours artistique furent pénibles - espace restreint, manque de moyens - et auraient pu le conduire au renoncement, mais l'espérance de la foi repoussa cette tentation. Pour que triomphe la beauté de la création, il fallait continuer à gravir ce chemin escarpé. Peu à peu, les problèmes matériels s'estompèrent ; un atelier plus vaste, des étés au cabanon de Saint-Paul à Saint-Paul de Vence, lui permirent d'élaborer de plus amples compositions. Les expositions se multiplièrent tant en France qu'à l'étranger ; d'éminents spécialistes, des critiques comme B Anthonioz, J-M Dunoyer, J-L Prat encouragèrent l'artiste ; l'amitié de Julien Green, ses commentaires, ajoutèrent à la notoriété naissante. L'aventure des vitraux, de la cathédrale d'Evry en 1999 à la basilique Saint-Julien à Brioude en 2009, lui apporta le regard d'un plus large public : en France, en Irlande, en Autriche, les pierres s'enflammèrent au passage de l'artiste. Par ailleurs, depuis quelques années, une infatigable curiosité conduit le père Kim à s'intéresser avec bonheur à la céramique. De nombreux projets, de nouveaux chantiers s'annoncent : avec force et humilité, Kim En Joong poursuit en silence sa quête inlassable de la Beauté, reflet d'une autre Présence.

02/2013

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Essais

Causeries au jardin d'enfants

Le volume que nous présentons au public permet de montrer la richesse et la complexité de la démarche d'un architecte décisif de la modernité, Louis H. Sullivan (1856-1924). Il en décrypte les sources littéraire, poétique, sociologique, philosophique, religieuse, et, rendant disponible en français un texte étrange et décisif, il propose une analyse des Causeries au jardin d'enfants qui relève d'une profonde lecture de l'oeuvre (bâtie/écrite) et procède parfois d'explications psychanalytiques fondées sur la biographie de Sullivan. Le lecteur découvrira le primat que cet architecte de gratte-ciels (gratte-ciels sur lesquels on attendrait plutôt des explications assez techniques et généralement froides) donne à la littérature et à la poésie (" faire un vrai poème ou faire un bâtiment c'est la même chose ") jusque dans cet accord recherché entre le mot et la chose, entre l'Homme et la Nature, entre l'individu et la société, entre spiritualité et esthétique. Il faut aussi noter que, tout au long de sa présentation, le traducteur et spécialiste de l'oeuvre, Christophe Guillouët, souligne et salue cette ambition que Sullivan annonce lui-même dans son Avant-propos, ambition qui est de s'adresser non pas seulement à des architectes de métier mais aussi " à tous ceux qui peuvent éprouver un intérêt pour l'Architecture en tant qu'art de création ". Le lecteur découvrira donc une pensée et un objet sui generis, mais, aussi bien, il sera surpris par leur fraîcheur, leur humour, leur volonté pédagogique et cette simplicité de style parfois rompue par un saut subit dans une langue poétique voire prophétique ou encore plus souvent retournée, approfondie par la fulguration d'une remarque, d'une idée ou d'une image. Idée ou image toujours étonnamment corrélée à la simple description d'un " bâtiment " qu'on évaluera au regard de sa puissance spirituelle, qu'on éprouvera "par la pierre de touche de l'humanité " et la volonté " d'exprimer le génie du peuple " en son temps et en son lieu. Car dans ces sortes de lettres à un jeune architecte, il s'agit bien d'une causerie sur l'architecture et plus encore sur l'architecte lui-même et les processus de création qu'il doit mettre en oeuvre en retournant sans cesse à des principes et préceptes que la Nature, la Vie lui imposent : " Chaque bâtiment que tu vois est l'image d'un homme que tu ne vois pas ". Ainsi Sullivan se pose-t-il en maître et en guide (" je connais le chemin ") jusqu'à atteindre des accents mystiques (le dernier paragraphe de " La Clé " : " Tu jugeras par toi-même ce qui s'approche le plus de ton coeur et de ton esprit... ce coeur dont le pouls est humain mais dont l'impulsion est divine. " Sans jamais perdre de vue les problèmes propres à l'architecture, Sullivan dit bien des choses claires, fécondes, problématiques, simples et fortes, " vraies " dirait-il, sur l'art et la création, la pensée et l'imagination, mais aussi sur l'éducation et la responsabilité, la liberté et la démocratie... en définitive, sur l'Homme et la vie insaisissable.

10/2021