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Jocelynn Drake, Rinda Elliott

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Romans historiques

Une relation viennoise

La première page s'ouvre sur un questionnement : qui est donc l'auteur de cette " relation " ? S'agit-il d'Eugen W., autrichien et journaliste de son état, ou de quelque autre ? Et qui l'a adressée, par simple courrier, au " traducteur " français ? Sans réponse certaine du manuscrit, nous embarquons avec Eugen et son cercle d'amis pour une destination alors peu courue, une île de Dalmatie, possession austro-hongroise au temps de la grandeur des Habsbourg. Le groupe de complices a en effet décidé de s'y livrer à une curieuse recherche. Nous sommes à l'automne 1912, et les jeunes Viennois s'intéressent beaucoup plus à Sigmund Freud ou à leurs premiers émois qu'aux réalités du continent européen. Eclate bientôt la crise dans les Balkans, et en quelques semaines, l'atmosphère de villégiature cède la place aux interrogations lancinantes, aux incertitudes que suscitent également dans leurs âmes inexpérimentées les confidences d'un surprenant médecin. Le séjour tourne au drame, tandis que se profilent la Première guerre mondiale et la fin de l'Autriche-Hongrie. Quand le manuscrit et les amis abordent à l'entre-deux-guerres, à ces années qui commencèrent folles, une Europe nouvelle est apparue. Eugen couvre les tractations diplomatiques préludant aux accords de Locarno, ceux que les peuples crurent le ciment d'une paix qui durerait. Où mèneront ses amours avec l'amie retrouvée - mariée à un diplomate de la Société des Nations ? Et cet imbroglio international qui mêle la France, l'Angleterre... et la Lithuanie ? Toute trace en a aujourd'hui disparu des archives européennes... Alors, fiction ou réalité, selon les termes mêmes de l'avertissement que nous a laissé le " traducteur " en préambule de l'ouvrage ? Le Second conflit mondial vient en tout cas rattraper, dans les confins de la Baltique, des personnages de plus en plus impuissants devant le déchaînement de l'Histoire. La guerre totale, et les violences exercées sur les populations de pays comme la Lithuanie, achèvent de donner au récit une densité et un intérêt dus pour partie à la perspective historique adoptée par l'auteur, dans une Europe meurtrie où l'esprit de Locarno et les rêves de paix ne sont décidément plus que pâles et lointains souvenirs.

02/2006

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Gestion

Pourquoi j'ai quitté Goldman Sachs

Le 14 mars 2012, plus de trois millions de personnes lisent Pourquoi je quitte Goldman Sachs, l'éditorial de Greg Smith paru dans le New York Times. L'article se propage, devient un sujet récurrent sur Twitter, et suscite des réponses enflammées de la part de Paul Volcker, ancien président de la Réserve Fédérale, de Jack Welch, mythique P-DG de General Electric, et de Mike Bloomberg, maire de New York. Mais surtout, il touche un point sensible de l'opinion publique qui s'interrogeait déjà sur le rôle de Wall Street au sein de la société et sur l'impitoyable mentalité du « Prends l'argent et tire-toi » qui a ébranlé l'économie mondiale ces dernières années. Aujourd'hui, Greg Smith reprend là où il en était resté dans son éditorial. Depuis les combines de son stage d'été pendant la bulle internet jusqu'au drame du 11 septembre, depuis les abîmes du marché baissier jusqu'aux jacuzzis de Las Vegas, les excès du boom immobilier, et le jour où Warren Buffet sauve Goldman Sachs de la faillite, Greg Smith retrace son parcours et nous emmène pour la première fois au cour de la banque la plus puissante et secrète au monde. À travers des détails passionnants, Greg Smith décrit comment la banque qui réalisa l'introduction en bourse d'entreprises comme Ford, Sears et Microsoft, est devenue la « grande pieuvre vampire enserrant le visage de l'humanité » qui traite ses clients de « muppets » et a dû verser un demi-milliard de dollars au gouvernement pour mettre fin aux poursuites pour le plus grand délit d'initié de tous les temps. Après de nombreux entretiens au cours de douze mois avec neuf associés qui s'avérèrent insatisfaisants, Greg Smith a fini par estimer que le seul moyen pour tenter de sauver le système est que quelqu'un de l'intérieur révèle au grand jour l'évolution très périlleuse et égoïste des mentalités et des comportements de nos financiers. Il abandonne sa carrière et décide de prendre les choses en mains. Voici son histoire. Traduit de l'anglais par Johan Frederik Hel Guedj

10/2012

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Critique littéraire

Théophile Gautier

L'homme au gilet rouge de la bataille d'Hernani : c'est l'image légendaire que conserve Théophile Gautier dans la mémoire collective. Et la légende dit vrai. Gautier a été l'un des coeurs battants du romantisme, à l'heure de son embrasement : 1830, où se succédèrent deux révolutions, le drame flamboyant de Victor Hugo et les barricades. Agé d'à peine vingt ans, il fit alors l'expérience de la politique et entra en littérature. Aux illusions de l'une, il allait répondre par la religion de l'autre. Tandis que les prédicateurs, Hugo, Lamartine ou Vigny, aspiraient à remettre le siècle dans la bonne direction, Gautier entendait incarner une sorte de libertinage irresponsable et d'insoumission. Autour de lui se pressaient des poètes - Pétrus Borel et Nerval notamment - et d'autres artistes aussi singuliers que soudait une même fureur de vivre. Mais le culte de l'art nouveau contre les perruques classiques et les corsets de la morale devait se heurter, fatalement, aux réalités de la France moderne. Difficile pour un fils de famille modeste d'échapper à sa condition sociale ; difficile également de concilier l'audace esthétique avec le marché élargi de la chose écrite. Fort du scandale que provoquèrent, en 1835, Mademoiselle de Maupin et sa préface, Gautier devint journaliste. Pendant près de quarante ans, l'apôtre de " l'art pour l'art " dut composer et ruser avec les servitudes de la presse et les pouvoirs en place. Ce qui n'empêcha pas ses chroniques d'enregistrer le meilleur de l'époque : de Balzac et Musset à Baudelaire et Flaubert, d'Ingres et Delacroix à Courbet et Manet, de Berlioz et Chopin à Verdi et Wagner. Avec Gautier pour guide, le lecteur d'aujourd'hui traverse le romantisme et voit se lever notre modernité ; car l'auteur du Capitaine Fracasse a aussi été le dédicataire des Fleurs du mal. Dérouler son existence, c'est enfin pénétrer dans l'intimité d'un homme qui redoutait plus que tout la solitude et la chasteté. Grand amoureux, grand voyageur, grande plume, tel que ce livre le fait revivre.

04/2011

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Littérature française

Terrains à vendre. Au bord de la mer

Ami d'Émile Zola, Henry Céard (1851-1924) fut sans doute l'initiateur du célèbre recueil de nouvelles Les soirées de Médan (1880) avant de produire, dans la foulée, Une belle journée, prototype du " roman expérimental ", et réalisation d'un rêve caressé par Flaubert " d'un livre où il ne se passe rien ". Le second livre de Céard, Terrains à vendre au bord de la mer, allait mettre vingt-cinq ans pourvoir le jour. Vingt-cinq ans de déboires professionnels, pendant lesquels Céard s'orientera vers le théâtre sa passion malheureuse - et, avec plus de succès, vers la critique littéraire et le journalisme. En 1898, il s'installa à Quiberon pour écrire ce roman qui se présente comme le contraire du premier. Non plus un roman sur rien, mais un roman total. Où, sans renoncer à son crédo naturaliste, il se fait néo-romantique pour fondre ses expériences dans un vaste drame " wagnérien " d'une extrême densité. Il s'agit moins de raconter une histoire, ou des histoires, que de saisir, dans le présent immobile, à travers un immense réseau de " leitmotive ", l'écho des pages lues et des pages à venir. " Terrains à vendre au bord de la mer est l'œuvre maîtresse de Céard. Longuement médité et composé, ce vaste roman breton est la somme des idées artistiques, sociales et politiques de l'auteur, la véritable somme de toute son expérience humaine ; un livre d'une richesse inépuisable, d'une densité sans égale dans l'œuvre de Céard ; et d'une originalité incontestable. " C. A. Burns, Henry Céard et le naturalisme. "... Un roman d'une richesse extraordinaire d'idées, d'un pessimisme âpre, auquel la musique (de Tristan et Isolde) donne une vie puissante : elle féconde, porte les sentiments à leur paroxysme, et ne saurait être remplacée par aucune autre ". Léon Guichard, La musique et les lettres au temps du wagnérisme. " L'œuvre est énorme, et je ne parle pas du nombre de pages. Elle l'est par la prodigieuse accumulation des observations, des idées, des faits, des sensations. C'est le roman analytique poussé jusqu'au bout, jusqu'à l'extrême. " Gabriel Thyébaut, Cahiers naturalistes, n° 68, 1906.

05/2000

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Théâtre

Théâtre complet. Tome 4

C'est avec une pièce historique, Gustave Vasa, que Strindberg - il a cinquante ans - est de nouveau joué à Stockholm, en 1899. Description du " grand homme avec toutes ses faiblesses humaines ", elle reçoit un accueil triomphal. La pièce qui suit, Erik XIV, où le conseiller du roi, Göran Persson, roturier d'origine, dispose de la réalité du pouvoir sans être infidèle à son maître, connaît elle aussi le succès. Rassemblant comme toujours une documentation considérable - il s'y noie parfois, de son propre aveu - qu'il utilise avec une volonté quasi maniaque de découvrir partout des signes, Strindberg poursuit alors sa série de portraits de rois : mais Gustave Adolphe, " l'homme [...] exposé à des disharmonies telles qu'elles peuvent rendre un drame riche et intéressant ", n'est pas accepté, parce que " trop coûteux ". Par contre est représentée en 1901, La Saint Jean, " comédie sérieuse " que Strindberg a écrite comme en réaction contre ses travaux précédents, après avoir redécouvert, lors d'un déplacement à travers l'archipel de Stockholm, les paysages et des échos de son enfance, auxquels il confronte des tableaux et des événements de la Suède moderne. Dans le même temps, paraît une farce pour marionnettes, Le Mardi-gras de Polichinelle, que la critique est surprise de voir succéder à une pièce aussi grave que Pâques, dont le personnage principal, Eléonore, " celle qui souffre à la place des autres ", est directement inspiré de la sœur cadette de l'auteur, Elisabeth, internée en 1898. Après quoi, Strindberg trouve dans sa rupture avec le couple " disharmonieux " que constituent son autre sœur, Anna, et le mari de celle-ci, l'amorce de La Danse de mort. Au conflit que vivent les époux, Alice et le capitaine, participe Kurt, l'ami, qui est ici, davantage encore que l'amant, un révélateur. Il débouche sur la réconciliation résignée, " accordée à ceux qui vivent en enfer ". C'est probablement avec ce chef-d'œuvre (affecté d'une seconde partie où le jeu amoureux de jeunes protagonistes atténue la tragédie des vieux) que Strindberg a été définitivement reconnu, d'abord en Allemagne, puis partout dans le monde, pour ce qui est du répertoire, comme l'un des tout premiers artisans de génie du passage du naturalisme à l'expressionnisme.

12/1984

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Littérature française

Les buissons de Septembre

A la fin de l'été 1944, Elisabeth Verrier et son amie d'enfance Michèle Mahieux rentrent dans leur ville natale. Les deux jeunes filles avaient quitté la ville au moment des bombardements pour chercher un refuge à la campagne. Pressées par la première angoisse de la mort prochaine elles ont eu un même amant : un parachutiste canadien. Dans la ville aux trois quarts détruite elles vont essayer de revivre. Elisabeth retrouve son père dont la conduite a été admirable mais qui est en pleine déchéance ; il a pris pour maîtresse une femme facile, Wanda, et s'est mis à boire. Elisabeth, fille inflexible et faite pour dominer son entourage, se heurte à ce problème. L'amant qu'elle prend, John Lexner, un soldat américain, ne lui apporte pas le repos d'esprit. Leurs rapports, en effet, sont difficiles, ils se reprochent mutuellement ce qui sépare leurs patries. Elisabeth se laissera pourtant convaincre au cours d'une scène où Lex, à bout d'arguments, la mène devant une tombe américaine. Michèle, qui est douce, rêveuse, effacée par Elisabeth, retrouve à l'hôpital un de ses anciens flirts défiguré et amputé. Bien qu'elle l'aime toujours il est impossible de rien reprendre. Par désespoir et par facilité elle devient la maîtresse d'un camarade de Lex. Une éclaircie cependant, le drame entre Wanda, à laquelle les jeunes filles ont d'abord été très hostiles, et le docteur a été résolu : celui-ci épousera sa maîtresse qui lui prouve la sincérité de son attachement. Ce roman d'Elisabeth de Neyrat confirme les promesses de son premier livre Le sable entre les doigts. Le récit est conduit dans un mouvement très vif. Le personnage d'Elisabeth, qui rappelle un peu la célèbre Scarlett O'Hara d'Autant en emporte le vent, est dessiné avec force et simplicité et demeure fort attachant. Le propos de l'auteur est ample et traité avec un talent éclatant. Dans le cadre d'une ville de province détruite c'est un des problèmes importants du monde moderne que l'auteur a traité, le bouleversement des lieux familiers, la transformation de la morale et la tentative d'une vie nouvelle.

09/1957

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Poésie

Psychopoésie. Anthologie totale 1969-2019 - 50 ans de poésie

La Psychopoésie est un état d'esprit "La Psychopoésie est un état d'esprit, une manière d'être naturelle, spontanée, elle est une expérience permanente de vie, dans l'inconnu. Elle est un son original (pas originaliste), elle est une onde-électromagnétique à la recherche de ce mystère clair-obscur qui nous habite dans un dialogue et monologue intérieur entre conscient et inconscient (je le réitère) lié au drame essentiel, politico-existentiel, autobiographique, une sorte de psycho-biographie en métamorphose permanente, sans chercher à résoudre ou expliquer la chose, psychanalytiquement, sans chercher des réponses. Je n'ai pas de réponse, la réponse n'a pas lieu d'exister. Ce n'est pas la démarche ni le but de la Psychopoésie. Le jour où je trouverai la moindre réponse aux interrogations intimes et insondables, je pense que ce jour-là viendra avec ma disparition Psycho-organique-pulsative-imaginaire. L'important est la quête, l'expérience en direction de cet impossible monomaniaque infini dans l'infinitude. C'est de cela que la Psychopoésie avec ses multiples facettes parle. Elle nous parle de cette grande et courageuse aventure, un instant de déconstruction et construction persistante de Soi et en Soi." L'improvisation est la source fondamentale de la Psychopoésie : "La force et la capacité de subsister et de sustenter par la seule action possible de l'improvisation, éloge du vide, du néant qui nous entoure et enveloppe notre coeur-cerveau, voie de notre psycho-réincarnation dans la mémoire la plus pure de l'être-pensée-laser-ogive-cosmique-sperme-bâtisseur-énergétique en tant que pulsion créative et révélatrice, ayant en soi la magie de la vitesse d'un imaginaire en voyage permanent. Elle est le "moteur" ou le "noyau" producteur, récepteur, transmetteur vital du fleuve créatif, puisque, avant tout, la Psychopoésie est un espace de liberté non acquis, lequel devient un défi infini, une recherche, une expérience. Cette révélation de soi ne peut se produire qu'à l'instant de l'improvisation, ouvrant la porte de mon chaos fondamental. L'improvisation est l'élément moteur, le sens même d'être de la Psychopoésie et du Psychopoète."

05/2019

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Théâtre

L'affaire Rokambolesk suivi de Sans raison apparente

L'affaire Rokambolesk Juge Rachel-Dystopieux - Nous ne sommes pas ici pour juger l'action de l'agresseur, mais celle de l'agressé. L'agression ne sera jamais jugée. La gravité des faits est telle que de par sa volonté ou contre celle du hasard, monsieur Rokambolesk s'est rendu coupable d'être une victime. Voilà le ton de l'affaire Rocambolesk, l'histoire d'un homme qui est jugé au tribunal partial et que tout désigne comme responsable des faits qui lui sont reprochés. Il doit affronter le juge Jean-Steve Charles Igor Rachel-Dystopieux qui à juré d'avoir sa peau coûte que coûte. Heureusement, l'avocat de la défense, Maître Sournois, est de son côté. Malheureusement, il est aussi de l'autre, en tant que partie adverse. Tour à tour, Premier Témoin, Second Témoin et Tiers Témoin se succèdent pour appuyer un peu plus la culpabilité de Carl Rocambolesk. Ce dernier va devoir faire preuve d'une grande ingéniosité pour se sortir d'une affaire pas comme les autres. Sans raison apparente L'état psychologique de Maude se dégrade de jour en jour. Elle sombre. Son mari Lionel et son psychologue, le Dr. Falgan, le savent bien. Entre deux somnifères et un calmant, elle s'enfonce dans la lourdeur de son passé. Un autre homme lui manque : son amant Michel Onnerre. Pourquoi ce grand chirurgien à la dérive est parti de sa vie en la laissant seule avec les aléas de son esprit ? Voici deux pièces qui traitent d'un sujet que l'auteur, David Yol, connait bien : la folie. Si la première prend le parti de l'absurde, la deuxième est une comédie derrière laquelle se cache un drame. Avec "l'affaire Rocambolesk", l'écrivain signe sa sixième pièce de théâtre en l'espace de deux ans. Quant à "Sans raison apparente", elle a eu le droit à une quinzaine de représentations en 2017 et une subvention de la part d'une généreuse fondation. Elle a permis la création d'un festival des arts scéniques sur Genève avec la troupe artistique de la Compagnie Bananière. Cette troupe a été fondée par l'homme de plume. Il vous souhaite une bonne lecture...

07/2018

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Sciences politiques

Frustration 14 : Solidaires

En un an, Macron et son gouvernement auront détruit un grand nombre de garanties d'égalité et de progrès social : les portes de l'Université se referment, la Sécurité sociale se dégrade, les salariés sont exposés à l'arbitraire et à la précarité, et, les riches étant exonérés de leurs obligations fiscales, la redistribution des richesses est abandonnée. La destruction de l'égalité s'accompagne de la réduction de nos libertés : pour Macron et sa clique, la loi est désormais un instrument pour réprimer, enfermer, expulser. Drapé d'un pouvoir autocratique, bouffi de suffisance et aveuglé par son arrogance, le président fait gonfler les ruisseaux de colère et fédère les résistances. Cet adversaire a le mérite de la cohérence et ne s'embarrasse pas de concessions, même d'ordre symbolique, si bien qu'il agresse le peuple avec autant de virulence qu'il met de douceur à cajoler les riches. Il s'apprête à découvrir que, au titre de ses "passions tristes" , et plus qu'aucune autre, la France a la passion des révolutions. AU SOMMAIRE : Dossier : Ma santé détruite par le capital -> Criminalité - La mort au travail : des chiffres officiels 10 fois en-dessous de la réalité -> Cinéma - Corporate ou les harceleurs de bonne foi -> Enquête - L'industrie pharmaceutique a-t-elle intérêt à nous soigner ? -> Révélations - Un député actionnaire de Sanofi veut déréglementer les essais cliniques sur les humains Dossier : La blitzkrieg de Macron -> Escroquerie - "Je vais tous vous privatiser", comment Macron brade bien commun -> Macronie - Ce qu'il nous a déjà pris, les prises de guerre (des classes) de Macron - an I -> Travail - Formation professionnelle, la prochaine crasse des libéraux -> Innovation - Le mouvement du Libre contre la start-up nation - Rencontre avec des membres fondateurs de la Maison du Libre et des Communs -> Reportage - Les classes populaires à Science Po, social-washing dans l'école des élites ? -> Point de vue - Pour la suppression des grandes écoles -> Mot-clé - "Parcoursup", vers des études à prix d'ORE -> Cinéma - Les héros sont-ils forcément conservateurs ? Cahier été -> Test : Quel. le usager. ère mécontent. e êtes-vous ? -> Socioscope : qu'allez-vous décider à la place des astres et des puissants ce mois-ci ?

05/2018

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Littérature étrangère

Avenue Yakubu, des années plus tard

A Port Harcourt, au Nigeria, en 1995, le destin de la famille Utu bascule un soir de septembre lorsque Paul, le fils aîné exemplaire, âgé de dix-sept ans, ne rentre pas chez lui. Ses parents, Bendic, un éminent avocat respecté de tous et Ma, une professeur d'université très appréciée, tentent de rassurer Ajie et Bibi, leurs deux autres enfants, répétant, avec un optimisme qui cache mal leur inquiétude, que Paul sera de retour avant le lendemain matin. Les heures et les jours passent sans qu'il ne réapparaisse. Le Nigeria traverse alors une période de rébellion de la population contre le pouvoir en place. Cette rébellion est réprimée dans le sang, chaque jour des gens s'évanouissent dans la nature sans que personne ne puisse expliquer leur absence. Après une ouverture sur la disparition de Paul, le récit bascule dans le passé de la famille : la rencontre de Bendic et Ma, leur expérience de la guerre du Biafra au cours de laquelle Bendic faillit mourir, sa conversion au catholicisme à la naissance de Paul, les relations difficiles entre Ajie et Bibi. Progressivement, la narration en revient au jour du drame avant d'aborder les années qui le succèdent. Ajie et Bibi ont tous deux quitté Port Harcourt pour terminer leurs études. Bendic est mort et Ma est restée vivre à Port Harcourt. Un jour, Ma reçoit la visite d'un ancien policier qui, en service en 1995, fut témoin des événements. Il explique à la mère de famille comment, lors d'une manifestation, son fils fut pris à parti par des militaires qui, après l'avoir battu à mort, firent disparaître son cadavre. C'est ainsi que, dix ans après la volatilisation de Paul, la famille se voit restituer le corps du jeune homme et organise un enterrement en bonne et due forme, une cérémonie qui permet aux trois personnages de faire leur deuil. Dans ce premier roman, Jowhor Ile livre une évocation saisissante du Nigeria des années de dictature, creuset de traditions et de modernisme, un pays dont l'espoir et l'énergie s'expriment magnifiquement dans la jeune voix du narrateur, Ajie.

09/2017

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Littérature française

2084 : L'enchantement au-delà du pire

L’an 2084, nous y sommes presque ! Ce titre «2084» fait écho au livre «1984» de George Orwell. Ce roman (science-fiction) décrit notre monde un siècle plus tard, un monde en dérive, menacé par le bouleversement climatique, la pollution des mers et des continents, une démographie urbaine pléthorique, des conflits de civilisations, et l’insécurité. Les ressources s’épuisent, la biosphère se dégrade, l’air n’est plus respirable. Guerres et sectes religieuses se multiplient. Le principal acteur de ce roman, Florian, jeune écologiste, émigre aux Etats-Unis pour continuer ses études, et se fera très rapidement noyauté par une secte qui a pour objectif la genèse d’humains, d’intelligences supérieures (transhumants), dépourvus de pulsions agressives et destructrices, et dont la mission est de fonder une nouvelle civilisation respectueuse de l’environnement. Au cours de sa conversion, il tombe amoureux d’une jeune militante du mouvement, Angèle, avec laquelle il aura un enfant. Lors d’une tentative pour sortir de la secte et retrouver sa liberté, Florian est la victime d’un complot et meurt empoisonné au bacille du charbon. Angèle, horrifiée par les circonstances de la mort de son ami Florian, décide à son tour de quitter la secte et s’enfuie à l’étranger. Dans le même temps, les grands parents de Florian, vivant à Paris, doivent faire face à une démographie urbaine explosive qui fait vivre les vieux dans la terreur. Le grand-père de Florian, malade et jugé par les autorités trop coûteux pour être maintenu en vie, sera kidnappé et finira dans un mouroir. Sa femme, craignant de subir le même sort, profite d’un passeur pour quitter la France et émigrer en Finlande, où la rejoindra plus tard Angèle. Le désarroi psychique des acteurs de ce roman, déchirés entre l’amour, le désir de faire le bien, et la haine, le désespoir nihiliste, illustre le drame d’une civilisation en crise. Jusqu’à l’apparition d’un événement exogène, fortuit, presque ludique, indépendant de la volonté des humains, qui permet de sauver la planète et de retrouver foi en l’avenir.

01/2015

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Ouvrages généraux et thématiqu

Les Comtes de Foix. Histoire d'une dynastie. XIe-XVIe siècle

Jusqu'ici, l'histoire de la dynastie des comtes de Foix n'avait jamais été écrite. On est pourtant en présence d'une lignée hors du commun, qu'une trajectoire sans faille a menée des montagnes de Haute-Ariège au trône de France. Depuis Bernard, au début du XIe siècle, les comtes de Foix - qui ont été, à trois reprises, des comtesses - ont toujours occupé une place de premier plan dans l'histoire du midi de la France, des Pyrénées et même de la Catalogne, avant de devenir des acteurs majeurs de l'histoire de France, jusqu'à Henri III, roi de Navarre et comte de Foix en 1572, futur roi Henri IV. Au cours de ces six siècles de continuité dynastique, chaque représentant de la lignée a prolongé l'oeuvre de son prédécesseur, dans une montée en puissance de leur maison et une expansion territoriale permanente qui les amena à la tête du plus grand domaine seigneurial de France puis à la Couronne de Navarre. Toujours au coeur des grands évènements de leur temps, ils y mêlèrent les provocations téméraires, les risques calculés et le génie diplomatique, condition de la survie. Quelques figures exceptionnelles jalonnent leur histoire. Raimond Roger, violent guerrier, pilleur de la cathédrale d'Urgell, mais familier du monde courtois des troubadours, tolérant envers l'hérésie cathare, meneur des troupes du comte de Toulouse contre les croisés de Montfort, mais aussi acteur de débats théologiques et flamboyant défenseur de la cause languedocienne devant le Pape lui-même. Roger Bernard III, qui mena une vie de défis permanents mais en sortit plus puissant que jamais. Gaston Fébus, bien sûr, le prince le plus brillant d'Occident selon Jean Froissart, administrateur et diplomate exceptionnel, mécène fastueux, écrivain lui-même, mais entouré de drame et de mystère. Gaston IV, le prince munificent qui obtint la Couronne de Navarre. Henri de Navarre enfin, qui devint le mieux connu et le plus aimé des rois de France. Même au plus haut de leur ascension, ces comtes, ces princes n'oublièrent jamais le pays de Foix ; au contraire, c'est là qu'ils puisèrent jusqu'au dernier, le roi Henri, la part de sacré et de mythe qui grandissait leur dynastie.

02/2022

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Guerre d'Algérie

Les souffrances secrètes des français d'Algérie

Après 20 ans pendant la guerre d'Algérie (2000) ; L'Histoire des pieds-noirs d'Algérie (2002), Les Oubliés de la guerre d'Algérie (2003), Raphaël Delpard nous livre avec Les Souffrances secrètes des Français d'Algérie, la poursuite de son travail d'enquête et d'analyse sur l'indépendance de l'Algérie (1962). Cette fois, il aborde la période la plus tragique vécue par les Français d'Algérie. Notamment, il s'interroge à partir de deux questions : - Peut-on parler sereinement et en toute objectivité de l'indépendance de l'Algérie ? - Peut-on évoquer et préciser ce que furent les accords d'Evian et ce qui les précéda et les suivra ? Raphaël Delpard pense que oui. Il nous délivre une enquête fouillée, tentant de mettre fin à l'ostracisme qui a frappé les Français d'Algérie, au cours de ces moments tragiques et dramatiques. Il cite les témoignages de ceux qui en furent les acteurs et d'autres les victimes (les pieds-noirs) et des documents inédits. Il décrypte les intentions perverses, hypocrites et très souvent cachées ou ambiguës du politique et de l'Etat Français et la manipulation des Français de la métropole qui feront des pieds-noirs des victimes expiatoires... Aussi n'y a-t-il pas lieu de s'étonner si au cours des évènements, dans des circonstances atroces, avant et après la signature des accords d'Evian, c'est la curée et le nettoyage. Après les massacres barbares (du FLN) de Français (des milliers) et de 140 000 harkis, pour les pieds-noirs, un diktat leur est imposé : "La valise ou le cercueil." En quelques mois, c'est plus d'un million d'entre eux qui fuient vers la métropole. Mais en France, personne ne veut en entendre parler. L'opinion publique les abandonne, voire les rejette, les pouvoirs politiques, l'Etat s'en désintéressent, les intellectuels font silence sur ce drame. L'histoire elle-même regarde ailleurs... L'Histoire vraie des Français d'Algérie : une page d'histoire, d'amour et de larmes, entre deux grands peuples qui ne se sont pas encore remis de leur rendez-vous manqué.

03/2022

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Géopolitique

Histoires diplomatiques. Leçons d'hier pour le monde d'aujourd'hui

Depuis 1945, les Européens de l'ouest sont sortis de l'Histoire grâce aux Etats-Unis, mais doivent aujourd'hui se réhabituer à vivre une tragédie et non un drame bourgeois. Le ''moment occidental'' arrive à son terme, et l'on voit apparaître un monde de grandes puissances qui ont à définir un équilibre similaire à celui que connaissait l'Europe jusqu'en 1914. Or, les Etats appelés à coexister aujourd'hui n'ont ni langage ni tradition ni vision du monde en commun... Tout est donc à réinventer. Gérard Araud propose ici de nourrir le réarmement intellectuel de l'opinion publique française à partir d'exemples tirés de son histoire pour mettre en lumière toute la gamme des obstacles inhérents aux relations internationales. Il nous livre un véritable manuel de diplomatie avec à chaque fois, un rappel historique des faits, mais aussi l'explication des choix diplomatiques et leurs conséquences. Ce livre, audacieux dans sa forme, dresse des parallèles entre histoire et actualité : La guerre de succession d'Espagne et le conflit israélo-palestinien lui permettent d'interroger la meilleure manière de terminer une guerre. La paix d'Amiens de 1803 et le Brexit illustrent l'art de conclure des traités. Le Congrès de Vienne éclaire la distinction entre politique étrangère et diplomatie. La dépêche d'Ems de 1870 interroge la pression des opinions publiques indignées à l'heure des réseaux sociaux. L'Entente cordiale évoque l'idée d'équilibre des puissances incarnée aujourd'hui par les Etats-Unis. La Première Guerre mondiale montre comment les alliances comme l'OTAN peuvent dévier de leurs causes initiales. Le Traité de Versailles permet de comprendre que la " question allemande " est aussi une " question française " . Le désastre de mai 1940 se pose comme matrice de la relation de la France aux Etats-Unis. L'expédition de Suez de 1956, leçon sur la militarisation d'une politique étrangère, informe l'engagement de la France au Mali. Enfin, le refus français l'invasion de l'Irak en 2003 démontre que la stature d'un pays ne se résume pas à son PIB ou sa force de frappe. Cet essai brillant, manifeste du réalisme en politique étrangère, se dévore comme un livre d'histoire.

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Cinéma

Images d'après. Cinéma et génocide au Rwanda

En 1994, aux yeux du monde et malgré les " plus jamais ça ", l'inimaginable s'est de nouveau produit au Rwanda, théâtre d'un génocide où près d'un million de Tutsi et de Hutu modérés ont subi le déferlement de la violence la plus extrême. Comme pour les autres crimes de masse qui ont marqué le XXe siècle, il n'existe que très peu d'images de cet événement. Pour témoigner de l'horreur, le cinéma apparaît donc comme un défi risqué mais reste, dans sa dimension fictionnelle surtout, un outil privilégié, voire primordial pour suggérer l'indicible. Cette étude consacrée aux représentations cinématographiques du génocide rwandais s'inscrit dans le foisonnement littéraire, plastique et visuel qui a émergé après le drame de 1994. Si de nombreux documentaires ont donné la parole aux rescapés, établissant la vérité historique du génocide et interrogeant la possibilité du " vivre ensemble ", dix films de fiction ont jusqu'ici tenté de reconstituer la folie collective qui s'est emparée du Rwanda. Ils contribuent, à leur manière, à construire et à transmettre la mémoire internationale du génocide des Tutsi. La mise en fiction d'un phénomène aussi traumatisant soulève de nombreux enjeux, aussi bien éthiques qu'esthétiques. Elle dévoile les frontières de la représentation, pose la question du témoin et du regard, tout en présentant une garantie d'authenticité vis-à-vis des survivants, exhortés à se confronter de nouveau, pour les besoins de la caméra, à leurs bourreaux d'hier. Le film de génocide se révèle également un moyen thérapeutique, à la fois pour alléger la culpabilité des Occidentaux et pour exprimer le traumatisme des rescapés dont certains contribuent aujourd'hui à l'émergence du cinéma rwandais. En empruntant aussi bien à l'histoire qu'à l'anthropologie et à la psychanalyse, le présent ouvrage revient en détail sur la place des fictions cinématographiques dans le corpus artistique issu du génocide rwandais et démontre, au-delà des questions de représentation, la responsabilité d'un art comme le cinéma - documentaire et de fiction - dans la construction de la mémoire d'un événement historique majeur de notre temps.

11/2010

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Littérature française

Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués. Roman noir

Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués. Où l'on retrouve Victor B., le photographe de presse qui aime tant les chats, héros nonchalant des romans noirs de Jean-François Vilar. Victor rentre à Paris, après trois années de captivité à l'étranger. Nous sommes en novembre 1989 et le mur de Berlin commence à s'écrouler. Son compagnon de détention, Alex Katz, est tué quelques jours plus tard sous les yeux de Victor qui ne croit pas une seconde à la thèse de l'accident. L'affaire se noue au fur et à mesure de l'entrée en scène de divers personnages, certains séduisants, d'autres moins. D'abord Solveig, la journaliste d'origine tchèque; ensuite Abigail Stem, qui était la maîtresse de Katz et qui confie à Victor un journal intime écrit par Alfred Katz, le père d'Alex, pendant l'année 1938. Et puis, il y a le flic, Laurent, étrange et insistant, et un réalisateur de télévision un peu hors de course. Le Temps, comme l'Histoire, peut se faire plus ou moins transparent. On suivra, d'une même lecture, le drame présent et l'amour de Solveig et de Victor, tandis que celui-ci, chaque soir, dévore le journal d'Alfred Katz, nous faisant ainsi revivre son histoire d'amour avec la jolie Mila, prostituée à ses heures et modèle nu favori de Man Ray. Les surréalistes sont là, et les trotskystes : ce sont eux, bien sûr, les " fantômes aux fronts troués " qui seront assassinés les uns après les autres par la police de Staline. Les deux récits, celui de 1938 et celui de 1989, vont peu à peu se rapprocher, jusqu'à se fondre littéralement en une magnifique scène d'amour et de déambulation dans le square de la tour Saint-Jacques, une nuit où la peur et la beauté auront la même façon de s'exprimer : la chasse, en effet, n'a jamais cessé. Elle aurait même tendance à reprendre. Comment échapper aux flics déguisés, aux femmes qui sont des agents doubles, à l'Histoire qui vous trompe ? Et, surtout, qui était Alfred Katz ?

01/1999

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Actualité et médias

Anne Sinclair. Une femme dans la tourmente

C’est le roman vrai d’une femme belle, riche et populaire qui, par amour, accepte de passer de la lumière à l’ombre. De voir piétiner ses valeurs et son honneur. Quand ils se rencontrent : Elle est arrivée. Il est arriviste. C’est une riche héritière. Il n’a aucun patrimoine. Elle est discrète. Il est bling-bling. Elle est raffinée. Il est brut de décoffrage. Elle vit sans concessions. Il vit de compromis. Elle est fidèle. Il est jouisseur. Pourtant, il la fascine par son intelligence hors du commun : Cette case en plus qui, pour elle, fait toute la différence. C’est le mariage pathétique de la carpe et du lapin. Après vingt ans d’actes manqués pour lui et d’amour inconditionnel pour elle. D’une incroyable légèreté de l’être du politicien et de la réputation de “Dame de fer” de sa compagne, de cette union improbable va naître une ambition commune : Un projet qui, au fil du temps, prend corps, paraît presque palpable : Devenir, ensemble, les maîtres du monde ou, du moins, de la France. Elle s’y emploie avec ferveur, pendant que lui se la joue Pénélope, détruisant, nuit après nuit, affaire après affaire, la tapisserie qu’elle lui a tissée avec tant de force et tant d’abnégation.  Aujourd’hui, l’honneur perdu d’Anne Sinclair s’efface devant une impérieuse réalité : Il faut sauver le soldat DSK à tout prix. Et quel prix, l’épouse bafouée ne lésine pas sur les moyens ! Celle que ses amis comparent à Antigone, s’y emploie, avec une ardeur qui force l’admiration. “Domi” a failli une fois de plus, certes, mais, malgré tout, il reste son homme, sa chair, son sang. Au-delà de la pipolisation d’un couple qui n’a peut-être pas dit son dernier mot, ce drame du “je t’aime moi non plus” ressemble à s’y méprendre à un feuilleton télévisé. C’est pourquoi il nous interpelle au niveau du vécu, au point même d’en oublier, parfois, qui sont les vraies victimes... 

10/2011

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Littérature étrangère

OEUVRES COMPLETES. Tome 5, Correspondance 1793-1811

La correspondance de Kleist se fit comme un roman : le roman d'une vie. Rédigées dans une écriture serrée et penchée, ce sont presque toujours de très longues lettres où Kleist se livre dans un mélange de virulence et de naïveté. Génie polymorphe, il se révèle autant attaché à la philosophie qu'à la politique, aux sciences qu'au journalisme, au drame qu'au récit, à la gloire qu'à la solitude. Toute la correspondance de Kleist n'est pas parvenue jusqu'à nous ; bien des lettres ont disparu. Wilhelmine von Zenge, son éphémère fiancée, en a brûlé une grande partie (geste qu'elle regretta énormément plus tard). Il nous reste quand même plus de deux cents lettres échelonnées sur quatorze ans, puisque nous n'en disposons d'aucune pour les années 1794, 1796, 1797 et 1798. Mais à partir de 1799, date à laquelle Kleist prend la décision de quitter l'armée et de se consacrer à l'étude et à l'écriture, le flot est ininterrompu jusqu'à son suicide en 1811 sur les bords du Wannsee, à Berlin. " Aussi longtemps que la vie durera, j'écrirai des tragédies et des comédies ", confie-t-il à son ami Rühle von Lilienstern. Cette correspondance offre l'exemple parfait de cette résolution, à la fois violente et drôle, grinçante et touchante, poétique. Et toujours traversée par un souci acharné de transparence. Il est symptomatique de voir que, durant les premières et les dernières années, ses lettres sont presque exclusivement adressées à des femmes ; Kleist a manqué d'amour et ce manque lui fut fatal. La correspondance s'ouvre sur une recherche effrénée du bonheur et se clôt sur une sérénité pathétique. " La vérité, c'est qu'on ne pouvait pas m'aider sur terre ", écrit-il à sa sœur Ulrike, la veille de sa mort. Cette correspondance, éditée pour la première fois en français en 1976, est ici complétée des lettres retrouvées ou déchiffrées depuis, de sorte que le lecteur dispose désormais d'une édition intégrale qui prend naturellement sa place dans les œuvres complètes.

01/2000

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Criminalité

Xavier mon frère, présumé innocent

La contre-enquête exclusive de la soeur de Xavier Dupont de Ligonnès 21 avril 2011 : cinq corps sont découverts sous la terrasse d'un pavillon nantais. Ils sont rapidement identifiés comme étant ceux de la mère et des quatre enfants de la famille Dupont de Ligonnès. Seul manque le père, Xavier, disparu sans laisser de traces et bientôt considéré par la police comme le principal suspect. Pour Christine, la soeur cadette de Xavier, comme pour son mari Bertram, ces crimes sont inconcevables. Quelques jours plus tôt, ils ont reçu de Xavier une missive datée du 8 avril, décrivant une réalité bien différente. Alors qu'un déferlement médiatique s'abat sur leur famille, ils décident de se constituer partie civile et accèdent ainsi au dossier de l'instruction. Tandis que l'enquête progresse, la France se passionne pour cette affaire qui défie toute logique : nulle trace de scène de crime, aucune empreinte ni ADN sur les emballages des corps, aucun élément prouvant formellement la culpabilité de Xavier. Au vu de ces éléments, Christine en appelle à la présomption d'innocence, mais elle n'est pas entendue, d'autant que des rumeurs sur une prétendue secte familiale discréditent sa parole. Pourtant, à mesure que Bertram et elle prennent connaissance du dossier, leur conviction se renforce : la chronologie "officielle" est tout simplement impossible. Incohérences, détails troublants, approximations, faits écartés de l'enquête, incinération précipitée, mais aussi informations erronées véhiculées par les médias... Comment se faire une idée juste des événements et de leur contexte ? Que peut-on réellement en conclure ? Christine et Bertram entreprennent dans ce livre de recenser les zones d'ombre d'une affaire jusqu'alors jamais élucidée. Une quête de vérité honnête, rigoureuse et intime, qui nous offre un éclairage inédit, bouleversant toutes nos certitudes, sur l'affaire criminelle la plus médiatisée de ces dernières décennies. A propos des auteurs : Christine Dupont de Ligonnès est la soeur de Xavier Dupont de Ligonnès. Elle est mariée à Bertram de Verdun. En retrait des médias suite au drame familial de 2011, ils livrent ici pour la première fois le déroulé et les conclusions complètes de leur incroyable contre-enquête.

03/2024

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Littérature française

Pourquoi tu danses quand tu marches ?

Un matin, sur le chemin de l'école maternelle, à Paris, une petite fille interroge son père : "Dis papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? " . La question est innocente et grave. Pourquoi son père boite-t-il, pourquoi ne fait-il pas de vélo, de trottinette... ? Le père ne peut pas se dérober. Il faut raconter ce qui est arrivé à sa jambe, réveiller les souvenirs, retourner à Djibouti, au quartier du Château d'eau, au pays de l'enfance. Dans ce pays de lumière et de poussière, où la maladie, les fièvres d'abord puis cette jambe qui ne voulait plus tenir, l'ont rendu différent, unique. Il était le "gringalet" et "l'avorton" mais aussi le meilleur élève de l'école, le préféré de Madame Annick, son institutrice venue de France, un lecteur insatiable, le roi des dissertations. Abdourahman Waberi se souvient du désert mouvant de Djibouti, de la mer Rouge, de la plage de la Siesta, des maisons en tôles d'aluminium de son quartier, de sa solitude immense et des figures qui l'ont marqué à jamais : Papa-la-Tige qui vendait des bibelots aux touristes, sa mère Zahra, tremblante, dure, silencieuse, sa grand-mère surnommée Cochise en hommage au chef indien parce qu'elle régnait sur la famille, la bonne Ladane, dont il était amoureux en secret. Il raconte le drame, ce moment qui a tout bouleversé, le combat qu'il a engagé ensuite et qui a fait de lui un homme qui sait le prix de la poésie, du silence, de la liberté, un homme qui danse toujours. " Pourquoi tu danses quand tu marches ? offre une leçon : comment ne pas subir la marche d'autrui et comment choisir de danser sur le fil de sa propre vie. " Jeune Afrique - Anne Bocandé " Waberi exorcise d'un coup bien des années de "crainte antique" liée au regard de l'autre. " L'Humanité - Muriel Steinmetz " La bouleversante confession d'un père qui explique son handicap à sa fille " Le Figaro - Mohammed Aïssaoui " Cette belle leçon de danse entre un père et sa fille montre que la littérature est aussi un art de la transmission " Le Figaro - Mohammed Aïssaoui

08/2019

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Revues

Europe N° 1118-1119-1120 juin-juillet-août 2022 : Ecrivains et reporters dans la guerre d'Espagne ; Georg Lukács

Déclenchée à la suite de la tentative de coup d'Etat des 17 et 18 juillet 1936, la guerre d'Espagne opposa les forces nationalistes dirigées par une junte militaire aus forces du gouvernement légitime de la République, soutenu par le "Freite popular". Bientôt, des milliers d'hommes et de femmes affluèrent du monde entier pour rejoindre les Brigades internationales. Ces volontaires considéraient que se battre pour la République espagnole, c'était se battre pour la survie de la démocratie et de la civilisation contre l'assaut du fascisme. Des écrivains, des cinéastes, des photographes s'engagèrent dans ce combat. Ils le firent par le biais de leur art, par leur soutien apporté aux réseaux d'entraide et parfois en prenant les armes. Des centaines de journalistes et de reporters se rendirent eux aussi en Espagne. En raison de ce qu'ils virent sur place, même ceux qui étaient arrivés sans engagement prédéterminé en vinrent à embrasser la cause de la République assiégée. L'histoire des reporters étrangers en Espagne est fondamentalement une histoire d'hommes et de femmes courageux et compétents. La redécouverte de leurs écrits est hautement significative dans l'histoire de la guerre d'Espagne. Grâce à eux, des millions de gens qui ne connaissaient que peu de choses sur l'Espagne ont senti dans leurs coeurs que la lutte de la République espagnole pour la survie était, d'une certaine manière, leur bataille. Ce numéro d'Europe met en lumière de multiples aspects de ce drame et de nombreuses figures connues ou méconnues qui épousèrent, selon les mots du poète Luis Cerrada, une cause "noble et si digne de lutter pour elle". On voit se faire jour dans ces pages une conception de la culture indissociable d'un sens de la solidarisé humaine. Comme l'écrivait María Zambrano, figure majeure de la pensée contemporaine qui prit le chemin de l'exil en janvier 1939 et refusa de revenir en Espagne du vivant de Franco : "Il ne sert à rien de renoncer à toute action qui modifie l'histoire ou à à prendre une part active ; nul ne nous déchargera d'avoir à la subir"

06/2022

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Littérature étrangère

Les portes de fer

C'est au seuil de la vieillesse que le narrateur décide de nous raconter son histoire, trois moments de vie qui sont autant d'étapes décisives dans la construction de sa personnalité et de sa sensibilité. Il dépeint tout d'abord ses jeunes années et le tournant qu'a représenté le cancer de sa mère. A l'époque, le narrateur avait décidé d'approfondir sa connaissance de l'allemand afin de pouvoir lire Karl Marx et finalement découvrir une littérature germanique qui bouleverse son adolescence, de Thomas Mann à Rainer Maria Rilke. C'est aussi l'époque des premières amours et de la rencontre avec la fille de son professeur d'allemand, qui lui permet de découvrir Berlin d'avant la chute du mur. Puis vient l'âge de raison, le mariage, la naissance de sa fille Julie, et le divorce. Le narrateur a une quarantaine d'années, il est à présent enseignant et accueille un garçon d'origine serbe dans sa classe. Stanko le fascine, sa discrétion comme cette maturité arrogante qui rejaillit parfois. Mais c'est la rencontre avec la mère du jeune homme qui le trouble encore davantage, notamment lorsqu'elle lui montre une vidéo d'elle et son mari, depuis disparu, lors d'une croisière sur le Danube au moment de passer les Portes de Fer, entre la Serbie et la Roumanie. Passion à nouveau éphémère qui le renvoie en fin de compte à sa condition d'homme solitaire et de père en alternance. A la veille de ses soixante ans enfin, c'est à Rome que nous le retrouvons. Grand-père depuis peu, le narrateur fait une nouvelle rencontre inopinée avec une photographe. Elle l'invite chez elle pour lui montrer son travail avant d'accepter de partir avec lui à Paestum, photographier ces ruines encore vivantes... Jens Christian Grøndahl brosse le portrait de cet homme et de son histoire avec une grande justesse, il s'immisce dans ses remords, ses obsessions, ses envies profondes. Les Portes de Fer parle d'amour et de solitude mais également du désenchantement de l'individu occidental, de ce drame bourgeois que le grand auteur danois réussit à croquer avec une lucidité et une élégance toutes singulières.

01/2016

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Littérature érotique et sentim

Butterfly. Romance contemporaine

Charlie se replonge dans son passé en quête de ses souvenirs... Charlie est une femme brillante qui a tout pour elle. Tout, sauf ses souvenirs. A ses quinze ans, un terrible accident en mer lui a pris ses parents, et tous ses souvenirs, la laissant amnésique. Accompagnée par Stan, son meilleur ami de toujours, elle retourne à Saint Amour, lieu du drame, mais aussi le lieu de toute son enfance. En quête de son passé, elle fait la rencontre d'hommes magnifiques, dignes d'Apollon, notamment de Sébastien, qui la trouble intensément... Qui est-il ? Et pourquoi Stan se met-il à réagir étrangement ? Il est parfois dangereux de remuer le passé... Eva B. signe une romance contemporaine magnifique : un décor idyllique, des hommes qu'on voudrait croquer... et une intrigue passionnante ! EXTRAIT Je lui tends une main qu'il attrape et qu'il serre fermement. Je vois alors sa mâchoire se contracter. J'aurais peut-être dû lui faire la bise... - Vous aimez les voitures de collection Charlie ? s'empresse-t-il de me demander. - Elle est à vous ? réponds-je en bégayant à moitié. - Oui, et j'en suis dingue ! Un rêve de gosse... C'est une... - Aston Martin DB2 Vantage Drophead coupé LHD, construite à l'origine pour David Brown, le président d'Aston Martin... C'est une six cylindres de deux litres six à double arbre à cames en tête. Elle a une excellente capacité de freinage et de tenue de route et peut atteindre quatre-vingt-seize kilomètres-heure en onze secondes... Sébastien s'est figé, les mains sur les hanches, la bouche entre-ouverte. - Je... Alors là ! Vous m'en bouchez un coin mademoiselle ! Comment... - Mon père avait la même, sauf qu'elle était rouge, pas verte, fais-je en baissant la voix. C'est une voiture assez rare... C'est incroyable, je n'en reviens pas. A PROPOS DE L'AUTEURE Eva B. a toujours aimé lire et mûrissait depuis longtemps l'idée de passer du côté de l'écriture. Alors, quand la maternité dans laquelle elle travaillait a fermé ses portes, elle s'est dit que rien n'arrive par hasard, et elle a décidé de relever le défi d'écrire ! Après sa saga Je t'ai rêvée, elle se lance dans l'écriture de Butterfly.

05/2020

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Littérature érotique et sentim

Croire encore au bonheur. Romance

Alors qu'elle débute un nouvel emploi à Marseille, Lou tombe peu à peu sous le charme de son employeur. A la suite d'un drame personnel qui la contraint à reprendre sa vie à zéro, Lou accepte un poste de secrétaire dans une société à Marseille. Une surprise de taille l'attend en découvrant la somptueuse demeure où elle sera hébergée le temps de son contrat, mais ce n'est rien à côté de sa stupéfaction lorsqu'elle apprendra l'étrange activité de son employeur. Très vite, un lien passionnel se tisse entre la tendre et secrète Lou Saint-Pierre et le ténébreux Valère Castrosa... Lou et Valère pourront-ils vivre pleinement leur passion ? Plongez-vous dès à présent dans une romance forte où l'amour et la sensualité se confrontent aux entraves du destin. EXTRAIT Le bureau de Lou se situait dans l'aile gauche de la villa. Elle disposait d'un ordinateur, une imprimante et une ligne téléphonique. - J'ai mis du temps avant que le patron ne consente à m'installer cette machine, plaisanta Sarah. Il a une sainte horreur de tout ce qui est moderne. C'est vrai qu'à force de vivre dans ce sinistre couvent, on finit par en oublier le progrès ! Avec cet ordinateur, vous planifierez tous les rendez-vous. Les consultants sont souvent des personnalités importantes, vous devrez les accueillir comme il se doit et parfois les raccompagner jusqu'à la sortie. En général, c'est Valère qui s'en charge. - Comment ça ? Reçoit-il vraiment des gens ici ? - Oui, une personne dans la journée, parfois deux... ou zéro. C'est selon son humeur. Une partie de votre travail consistera à rappeler le consultant pour lui dire que Valère ne pourra finalement pas le recevoir, sachant tout de même que le rendez-vous a été pris quatre mois à l'avance. Je vous assure, c'est affreusement gênant. Surtout lorsque vous annoncez à la personne qu'elle devra encore patienter tout autant pour un autre rendez-vous ! A PROPOS DE L'AUTEUR C'est en lisant les oeuvres de Colleen McCullough et Kathleen Woodiwiss durant l'adolescence que Eléanore Vendereven a eu envie d'être écrivaine. Aujourd'hui mère au foyer, elle s'occupe de ses deux enfants tout en s'adonnant à ses deux grandes passions que sont l'écriture et les arts.

09/2019

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Littérature érotique et sentim

Je t'ai rêvée - Tome 2. Dérives

Entre drames et bouleversements sentimentaux, Yohann et Greg pourront-ils compter sur leur inébranlable amitié pour reprendre goût à la vie ? A la suite du drame qui a bousculé leur vie, Yohann et Greg doivent se reconstruire. Au chevet de Lena qui est toujours dans le coma, ils attendent son réveil... Alors que Yohann, malgré son grand sentiment de culpabilité vis-à-vis de Lena, s'engage davantage dans les bras de Rachel, Greg perd pied et s'éloigne de plus en plus d'Emily. Entre jalousie, infidélité, désir d'enfant et amitié fusionnelle, leur cheminement sentimental n'est pas de tout repos... Dans ce second tome d'une saga pleine de passion et d'émotions, il est temps pour Yohann et Greg d'avancer en affrontant leurs responsabilités... EXTRAIT Et si ça recommençait ! C'est pour ça que j'ai peur tout le temps. J'ai peur sans Greg, je le veux avec moi en permanence, ou presque... surtout la nuit... Quant à Rachel, c'est encore pire ! Je ne supporte pas qu'elle m'abandonne ! Elle aussi je la veux constamment près de moi, je... je ne sais pas comment la garder davantage. C'est pour ça que je veux l'épouser, je veux lui faire un enfant, je veux lui faire l'amour tout le temps. Je suis fatigué, tellement fatigué, dis-je en me prenant la tête entre les mains. J'ai tout le temps peur. Ca me donne des palpitations cardiaques, je tremble, j'ai des flash-back qui me hantent, je frissonne, je me mets en colère. J'ai des sautes d'humeur aussi, je peux être vraiment désagréable, avec Rachel surtout... Et quand elle n'est pas là, c'est les crampes dans le ventre, la gorge qui se serre... Je ne dors pas, je suis assailli de cauchemars épouvantables... Je n'en peux plus... Je suis épuisé moralement et physiquement... A PROPOS DE L'AUTEUR Eva B. a toujours aimé lire et mûrissait depuis longtemps l'idée de passer du côté de l'écriture. Alors, quand la maternité dans laquelle elle travaillait a fermé ses portes, elle s'est dit que rien n'arrive par hasard, et elle a décidé de relever le défi d'écrire ! Ainsi naquit le premier tome de Je t'ai rêvée.

08/2019

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Littérature étrangère

Confession téméraire

Anita Pittoni (1901-1982) est une femme de lettres italiennes sortant absolument de l'ordinaire. Styliste, écrivaine, éditrice, elle a un sens du travail et de la beauté qui explose dans chacune de ses activités. Dans le domaine de la mode, dans l'Italie des années 1950, elle dessine et compose une ligne de vêtements et surtout s'engage pour la défense de l'artisanat et contre la production de masse. Amie des intellectuels triestins parmi lesquels Roberto Baslen (l'un des fondateurs de la célèbre maison d'édition Adelphi) et le poète Umberto Saba, elle tenait salon et a monté une maison d'édition, Lo Zimbaldone, au catalogue remarquable (Italo Svevo, Umberto Saba, Giani Stuparich, Benedetto Croce...) De cette effervescence intellectuelle, elle tire ses écrits. Délicats et puissants, ils sont souvent courts, sous forme de nouvelles, journaux, bribes, et époustouflants. Confession téméraire est une suite de petites proses inspirées de la vie intime d'Anita Pittoni. "Les douze récits qui composent ce volume forment un tout, écrit Pittoni, relié par une constante vision introspective qui a son origine dans le rapport entre la vie intérieure et les événements, en tant qu'affrontement (ou drame) pacifié ; exprimé dans l'imagination par des images et des symboles. [... ] je dirais, si on me le permet, qu'il s'agit d'une formation géologique d'origine volcanique". Ses réflexions sont nourries par cette vision introspective et elle se place d'emblée sous la protection de Nietzsche : "C'est la même terre, te dis-je, la même terre ! Ce sont mes herbes fragiles, mes humbles fleurs des champs, mes amers chênes rouvres, et les arbres immenses de Nietzsche, forts, bien enracinés, capricieux, qui donnent un sens aux horizons". On découvre ainsi tout au long de ces proses une femme d'un grand courage, celui d'être aimante et intellectuelle et d'affronter sa créativité. Un exemple d'une puissance très rare. "Je suis folle, une femme dénuée de sentiment, je ne sais pas nourrir des sentiments vrais, et j'ai d'autres défauts. Il suffit que je veuille bien me voir telle que je suis, que j'aie le courage de me dire clairement le jugement porté sur moi et sur mes mouvements pour me sentir bouleversée. Franchement, je ne sais pas comment j'ai eu la force de me supporter".

05/2019

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Pléiades

Oeuvres. Tome 3, Moby Dick, Pierre ou les Ambiguïtés

« Pour faire ouvre grandiose, il faut un sujet grandiose. » C'est sans doute Melville qui parle ici par l'entremise d'Ismaël, le narrateur de Moby-Dick (1851). Sur les conseils d'un ami, il décide d'utiliser ses souvenirs de marin baleinier pour son nouveau livre, rédigé dans la foulée de Redburn (1849) et de Vareuse-Blanche (1850) qui mettaient à profit son expérience dans la marine marchande et la marine de guerre. Très vite, ce récit documentaire sur la pêche de la baleine va s'enfler pour se métamorphoser en une épopée tragique et grandiose. Une fois remanié, le texte fait place à un navire-monde américain (le Pequod cosmopolite au nom indien) ; à un personnage métaphysique digne des grandes figures de la tragédie shakespearienne : Achab, le capitaine mutilé, monomaniaque, rejouant le destin d'un roi biblique ; à son affrontement mortel avec un cachalot blanc traqué comme on poursuit un innommable secret, mais qui incarne aussi les immaîtrisables violences de la nature ; à un équipage bigarrré, tour à tour foule, chour et peuple - toute une humanité où le drame le plus poignant côtoie la farce et le pittoresque. Considéré aujourd'hui comme un chef-d'ouvre, Moby-Dick - ici présenté dans une nouvelle traduction - n'a pas connu lors de sa publication le succès des précédentes aventures maritimes de Melville. Les comptes rendus parus dans la presse furent médiocres, voire hostiles. Au point que son auteur en conçut de la rancour et de la colère, qu'il insuffla dans le roman suivant : Pierre ou Les Ambiguïtés (1852). Ce dernier fit sombrer la baleine dans l'oubli tant il déchaîna de violence et de haine. Il dépeint les relations « ambiguës » (incestueuses ?) que Pierre, apprenti écrivain, entretient avec Lucy, sa fiancée, et avec Isabel, sa demi-sour. Tenu dès lors pour un auteur dangereux, irrévérencieux et dépravé, Melville fut notamment accusé d'avoir violé la sainteté des liens familiaux. Le présent volume contient les deux romans les plus ambitieux de Melville - qui sont aussi ceux que la critique a le plus éreintés. Pour cette figure majeure des Lettres américaines que la littérature n'a jamais fait vivre, l'échec était « la pierre de touche de la grandeur ». L'insuccès retentissant de Moby-Dick et de Pierre prouve qu'il avait touché au but.

09/2006

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Actualité et médias

Juger les multinationales. Droits humains bafoués, ressources naturelles pillées, impunité organisée

Qu'en est-il de la responsabilité civile des multinationales complices (directes ou indirectes) de violations des droits de l'homme ou de crimes écologiques ? A l'heure du débat autour d'un traité transatlantique qui accorderait encore plus de pouvoir aux multinationales, ce livre tombe à pic. De lourds passés Souvent citées dans le cadre d'enquêtes sur les paradis fiscaux, les sociétés transnationales traînent parfois un lourd passé. On se souvient de l'agent Orange de Monsanto (guerre du Vietnam), d'Union Carbide, responsable de la catastrophe de Bhopal, du delta du Niger ravagé par Shell, des syndicalistes colombiens assassinés sur ordre de Coca-Cola, du drame du Rana Plaza au Bangladesh... Des crimes contre la santé, l'environnement, l'agriculture... Dans cet ouvrage, les auteurs examinent les crimes de certaines entreprises-mastodontes, aussi bien du point de vue économique que sanitaire, écologique ou industriel. Des crimes qui ont fait l'objet de poursuites judiciaires, que ce soit sur un plan national ou international. Ils expliquent également comment, au cours du XXe siècle, ces entreprises ont conquis de vastes marchés, étendant leurs tentacules dans le monde entier. Une montée en puissance - et en impunité - grâce au soutien des pouvoirs publics, notamment des Etats-Unis, et ce malgré la création d'instances de régulation (Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce). Ils analysent aussi l'échec des mécanismes d'autorégulation, la formidable émergence de la société civile et enfin les possibilités de justice internationale qui se dessinent aujourd'hui. Car pourquoi ne pas créer une Cour pénale internationale bis, dont la mission consisterait à juger les crimes du secteur privé ? Traité transatlantique et sentiment de toute-puissance de certaines entreprises Ce livre offre des arguments pour contrer l'esprit du projet de traité transatlantique, un traité qui offrirait un pouvoir sans précédent aux grandes entreprises : celui de choisir les lois qui leur conviennent... Un cas concret : l'action en justice de Philip Morris contre l'Etat uruguayen pour sa politique anti-tabac. Ce cas est à étudier de près car il est une sorte de cas d'école de ce qui attendrait les pays européens si, demain, l'Europe ratifiait le traité transatlantique. Les entreprises pourraient alors poursuivre un pays si elles estiment que leur activité commerciale est malmenée par sa législation.

11/2015

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Littérature étrangère

Au zénith

Au Zénith est le chef-d'oeuvre de Duong Thu Huong : voici un roman qu'elle portait en elle depuis plus de dix ans, où convergent son combat politique et son talent littéraire. En 1953, le président - c'est ainsi que l'auteur le nomme, mais on comprend très vite qu'il s'agit de Ho Chi Minh - tombe éperdument amoureux, à plus de soixante ans, d'une très jeune femme. Avec elle, il fonde une famille, qu'il installe à Hanoi dès la reconquête de la capitale. Mais il n'est pas un homme ordinaire, il est le père de la nation, et quand lui vient le souhait d'officialiser son union, les ministres, dont il a favorisé l'ascension, lui font valoir que cette affaire privée le ferait descendre de son piédestal politique. Le président cède, croyant choisir une légitime raison d'État. De ce jour, sa vie bascule. Sa jeune compagne est assassinée, ses enfants recueillis par des proches, et le pouvoir effectif lui échappe : cachés derrière sa figure tutélaire, ses anciens compagnons construisent un régime dont les fondements sont bien éloignés des combats de leur jeunesse commune. Pour donner toute sa mesure à ce drame intime et politique, l'écrivain déploie une construction romanesque époustouflante, juxtaposant quatre points de vue narratifs. Celui du président qui, à la fin de sa vie, pendant la guerre contre les Américains, avec pour seuls compagnons les soldats qui le surveillent et les bonzesses de la pagode voisine, tente d'éclairer les méandres de son propre parcours. Celui de son meilleur ami, Vu, qui élève son fils, et dont la propre femme, une ancienne révolutionnaire pure et dure comme lui, symbolise désormais la corruption au pouvoir. Parenthèse bucolique et contrepoint à l'intrigue principale : Duong Thu Huong raconte comment un vieil homme respecté dans son Village des bûcherons est parvenu, non sans difficultés, à imposer son union avec une femme de quarante ans plus jeune que lui. Dernier point de vue : celui du beau-frère de la jeune épouse sacrifiée. Fou de douleur, ce Compatriote inconnu ne survit que pour se venger. Au long de cette fresque impressionnante, l'écrivain - héraut des idéaux bafoués que le président a portés jusqu'au bout - élucide, sans jamais porter de jugement, un destin d'autant plus tragique qu'il s'est joué d'un être bien réel et maître du pouvoir.

01/2009

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Littérature étrangère

L'homme-tigre

Quand, à la fin du premier chapitre de ce roman impeccablement construit, les autorités interrogent le jeune Margio, de toute évidence coupable du meurtre d'Anwar Sadat, sur les raisons pour lesquelles il a sauvagement assassiné ce notable, il répond : "Ce n'est pas moi, il y a un tigre dans mon corps." Ce tigre, "blanc comme un cygne, cruel comme un chien féroce", lui vient de son grand-père. Margio sait bien que l'animal n'est pas réellement un être vivant. Et si, à diverses occasions, il l'a senti pénétrer dans son corps, il a toujours tenté de le réfréner. Personnage à part entière de ce drame qui plonge ses racines dans les croyances animistes, le tigre ne jaillira qu'au moment où le jeune homme ne pourra plus contenir la colère qu'il réprime. Pour élucider les raisons du meurtre, Eka Kurniawan revient alors sur le passé de Margio et celui de sa famille. Rien en effet dans la vie de l'inoffensif Anwar Sadat ne laissait présager une fin aussi violente : peintre amateur, il vivait aux crochets de sa riche épouse, avec qui il avait eu trois filles, et employait ses heures d'oisiveté à jouer aux échecs, regarder des matches de football et courir les femmes. Avant que le père de Margio ne se décide à gagner sa vie en ville comme coiffeur et ne trouve pour sa petite famille une "vraie maison", les premières années se déroulent paisiblement au coeur de la campagne indonésienne, où Margio, sa petite soeur et ses parents habitent un hangar de stockage de noix de coco. Leur installation dans la "maison", "guère plus jolie qu'une étable hantée", marque pour Nuraeni, la mère de Margio, le début de la désillusion. Et, pour Margio, celui de la révolte. Au fil des années et de la mésentente entre ses parents, la colère va croître en lui, envahissant tout, comme les plantes que Nuraeni sème et cultive sur leur misérable lopin de terre. Leur foyer devient une jungle étouffante, à laquelle cette femme, encore jeune et belle, essaye d'échapper en allant effectuer des travaux domestiques chez d'autres. Notamment dans la demeure d'Anwar Sadat... Dès lors se nouent les fils de la tragédie qui va irrémédiablement lier la destinée des deux familles, et provoquer le surgissement du tigre blanc.

09/2015