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Management

Festival international du management socio-économique

Le management socio-économique rend compatibles les exigences de l'humanisme dans la vie professionnelle et de la prospérité économique durable. La théorie socio-économique constitue une "innovation de rupture" , tant par sa contribution conceptuelle que par les méthodes et outils pratiques de ses applications. Cette approche globale touche aux différentes fonctions de l'entreprise et à ses multiples problématiques. Elle fournit une méthode de conduite du changement structurée, centrée sur la stimulation du Potentiel Humain et sur l'autofinancement du développement de l'entreprise ou organisation, grâce au recyclage périodique des coûts cachés. La préface signée de René Ricol montre la portée de la théorie et du management socio-économiques au-delà des frontières de l'entreprise. L'ouvrage illustre le rayonnement international (47 pays) des méthodes innovantes et robustes créées et développées par l'équipe de l'ISEOR. La 35e édition du Colloque d'Automne de l'ISEOR dédiée au Festival international du Management socio-économique rassemble un large éventail d'acteurs concernés par les enjeux de la prospérité et du management comme source de création de valeur socio-économique et de développement humain : ESC Business School, Fondation Nationale pour l'Enseignement de la Gestion des Entreprises (FNEGE), Université de Balamand (Liban), Université Jean Moulin, LE Lyon Entreprises. L'ouvrage met aussi en évidence, par de nombreux témoignages internationaux de dirigeants, cadres d'entreprises industrielles, tertiaires et d'organisations de service public, l'efficacité et l'efficience du management socio-économique, implanté avec succès depuis plus de 47 ans. Les témoins de ces actions innovantes sont représentés par : Bovamisi, Clinique Vétérinaire MermozVet, CUB Architecture, Eesolpra (México), E. Leclerc Belfort, E. Leclerc Montde- Marsan, E. Leclerc Orchies, Néobulle, Hello Pharmacie, IDP Architectes, OPCO EP, Monsinc SA de CV (México), PGF Consultants Inc. (Canada), Virtus Precision Tube (México). Le concept de management socio-économique, né en Europe, est largement publié aux Etats-Unis, où son originalité a été reconnue par l'Academy of Management.

01/2023

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Histoire de France

Les années Giscard. Institutions et pratiques politiques, 1974-1978

La démarche est novatrice et féconde : une rencontre entre des historiens - auxquels se joignent des spécialistes de droit public et des politologues - et Valéry Giscard d'Estaing. N'est-ce pas la première fois qu'un président de la République accepte le principe d'un tel dialogue ? De cette rencontre est sorti ce livre dont les divers chapitres concernent une, période capitale de notre histoire politique récente. A bien des égards, il s'agit du troisième tournant de la Ve République. 1962 avait introduit une première césure, fondamentale. 1969 avait répondu à la question essentielle de la survie du régime au départ de son fondateur ; et la victoire de Georges Pompidou avait levé une seconde hypothèque : le gaullisme, en tant que force politique, survivait lui aussi. Cela confère indirectement plus de sens encore à la victoire de Valéry Giscard d'Estaing : avant même 1981, 1974 représente une première forme d'alternance politique. Celle-ci étant interne à la majorité de l'époque, elle frappa moins que l'issue du duel Mitterrand-Giscard du second tour. Elle fut pourtant réelle et explique largement les escarmouches et les tensions croissantes, au fil du septennat, entre les deux branches de la majorité, dont l'une avait perdu la magistrature suprême au profit de l'autre. La période 1974-1978, déjà dense en elle-même - et cette densité explique que l'on se soit tenu ici à la première législature, commencée avant même le changement de Président -, est aussi à replacer dans une temporalité plus ample, qui rythme l'histoire des formations et celle des cultures politiques. On a réuni ici, outre l'acteur principal - dont le témoignage est essentiel -, des grands témoins " et des chercheurs, à l'initiative du Centre d'histoire de l'Europe du vingtième siècle et de l'Institut pour la démocratie en Europe. Le lecteur est convié à un contact direct avec la matière de l'histoire, et se trouve invité dans le laboratoire de l'historien.

11/2003

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Art grandes civilisations

60 années de Service Militaire Adapté

Dispositif de formation présent dans les territoires d'Outre-mer depuis 1961, le Service militaire adapté ouvre chaque année une perspective d'avenir à 6000 jeunes, femmes et hommes. Le SMA leur offre, grâce à une centaine de filières, une diversité de choix permettant de construire leur futur professionnel. En 60 ans, ce sont plus de 120 000 concitoyens d'Outre-Mer qui ont bénéficié de ces enseignements, relevant autant du savoir-être que du savoir-faire. Toutes et tous, référents du SMA, ont apporté au cours de ces six décennies la preuve de la réussite du dispositif fondée sur un modèle respectueux des attentes économiques, sociales et sociétales des territoires. Ces 120 000 personnalités forment individuellement une citoyenneté active, souvent discrète, apportant la force, la tranquillité, et les perspectives indispensables au développement et à la stabilité de chaque territoire. Ce livre, voulu comme une oeuvre collective, a été pensé par Max Dubois, directeur éditorial et de publication, lieutenant-colonel de la réserve citoyenne, et dont l'histoire personnelle est intimement liée à celle de la France d'Outre-Mer. Historiens, universitaires, politistes, grands témoins, plus de 50 personnalités y apportent ainsi en toute indépendance un éclairage sur les multiples acteurs, événements et défis qui ont façonné le Service militaire adapté. Né en Martinique puis déployé simultanément en Guadeloupe et en Guyane, suivi par la Réunion, la Nouvelle-Calédonie, Mayotte et la Polynésie française, le SMA mobilise plus de 1200 militaires au service d'un combat singulier pour un soldat. La découverte des atouts de l'autre, l'apprentissage du respect mutuel, l'enseignement général, l'apprentissage de techniques professionnelles, l'acquisition du permis de conduire, la mise en relation progressive et efficace avec le monde du travail et enfin l'insertion dans la vie active qui ouvre sur l'épanouissement familial. Voilà le combat que mènent ensemble militaires, civils en renforts et jeunes volontaires. Faire nation pour faire société : telle est, selon nous, l'ambition du Service militaire adapté.

09/2021

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Poésie

Représentation de la croix

Comme l'écrit Jean-Pierre Lemaire, dans sa préface : "Le lecteur français peut aujourd'hui retrouver, grâce à Giovanni Raboni et à son traducteur, Jean-Charles Vegliante, une forme de poème dramatique dont il n'a plus d'équivalent dans sa langue depuis le Moyen Age. En Italie, des poètes contemporains perpétuent la tradition médiévale du "drame semi-liturgique" ; ainsi Mario Luzi a-t-il écrit en 1999 La Passione, long monologue prêté au Christ gravissant le chemin de croix. Avec Représentation de la Croix, Giovanni Raboni a fait, un choix inverse : le Christ est aussi au centre du drame, mais il en est le centre absent. On le devine parfois en coulisse : tout proche, derrière la porte du Temple où il s'entretient avec les docteurs tandis que ses parents à sa recherche interrogent le gardien ; sur le point de paraître devant la foule à laquelle Pilate va le présenter ; mais on ne le voit, on ne l'entend jamais en personne. Un tel choix est caractéristique d'une approche moderne du mystère : il n'y a plus, devant le lecteur ou le spectateur, de figure centrale pour incarner et dire le sens. Comme le postule Judas à propos du discours sur le pain de vie, "Un sens, de toutes les façons, doit bien y être ! " , mais il est livré à l'interprétation, aux doutes, à la confiance ou au désarroi des uns et des autres. Cette présentation nous touche d'autant plus : le récit que nous connaissions par coeur, mais qui pouvait rester extérieur, dans son intangibilité, à nos vies incertaines, est fragmenté, interrogé, débattu comme il le fut sans doute entre les premiers témoins du drame, et comme il l'est peut-être encore aujourd'hui dans le secret de nos consciences troublées. C'est ce débat, perdu ou tu, que le poème polyphonique de Raboni met au jour".

09/2021

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Sociologie

Dé-commémoration. Quand le monde déboulonne des statues et renomme des rues

Les images de manifestants mettant à terre une statue du marchand d'esclaves Edward Colston au Royaume-Uni ou celles de la grue soulevant de leur piédestal le général confédéré Robert E. Lee et son cheval aux Etats-Unis ont fait le tour du monde. L'attention extraordinaire portée par le public et les médias à ces déboulonnages suggère que nous sommes témoins d'un moment charnière dans la politique mondiale de la mémoire. En faisant appel à près de cinquante historiens et historiennes, sociologues, anthropologues du monde entier, Sarah Gensburger et Jenny Wüstenberg invitent à saisir, sur le temps long, les nombreuses formes de cette "dé-commémoration" . La suppression de symboles publics n'est ni une pratique nouvelle, ni une singularité occidentale, ni, nécessairement, l'action de militants luttant contre les héritages racistes et coloniaux. Elle est le résultat d'idéologies et d'intérêts politiques très différents comme, parfois, la conséquence de phénomènes plus ordinaires. Des statues de Lénine en Ukraine à celle de Joséphine de Beauharnais en Martinique, des noms de rues en Algérie ou à Vichy au cimetière de Khavaran en Iran, en passant par les monuments coloniaux en Namibie ou l'acte de voter aux Etats-Unis, le mouvement se révèle complexe et diversifié. Une réflexion essentielle sur la manière dont les sociétés peuvent transformer, ou non, le passé. Sarah Gensburger est politiste et sociologue, directrice de recherche au CNRS, à Sciences Po Paris. Elle a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels, avec Sandrine Lefranc, A quoi servent les politiques de mémoire ? (Presses de Sciences Po, 2017), traduit depuis en quatre langues, et Qui pose les questions mémorielles ? (CNRS Editions, 2023). Jenny Wüstenberg est professeur d'histoire et d'études de la mémoire à l'université de Nottingham Trent et cofondatrice de la Memory Studies Association. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont Civil Society and Memory in Postwar Germany (Cambridge University Press, 2017) et Handbook of Memory Activism (co-direction, Routledge, 2023).

09/2023

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Ecrits sur l'art

Vers l'Orient, géographies d'un désir

Dans le sillage de L'Orientalisme d'Edward Saïd, les études postcoloniales ont mis en évidence la couche de "? pittoresque ? " contenue dans les images des peintres occidentaux de l'Orient, au point que certaines d'entre elles pourraient s'assimiler à des images d'Epinal. Selon cette perspective, l'Europe aurait considéré la Méditerranée et le Proche-Orient à l'aune de sa propre fascination, à la fois quête des origines, appel de l'ailleurs, fantasme de sensualité et déprédation symbolique. Cela posé, quelles sont les conséquences d'un tel dessillement sur l'art et sur l'histoire de l'art ?? Par épisodes tirés d'une vie de recherche sur l'art des XIXe et XXe siècles, Christine Peltre retrace l'histoire savante et subjective d'un "? décadrage ? " de l'Orient. En un peu plus d'une douzaine d'étapes, elle nous guide à travers certains de ces hauts lieux de l'"? ailleurs ? " que nous connaissons souvent par les images de nos musées - Athènes, Istanbul, Izmir, Smyrne, Alger, Marrakech, Tunis... - et dans ces villes d'Europe de l'Ouest - Marseille, Barcelone, Madrid - où universitaires et institutions culturelles s'efforcent d'écrire à frais nouveaux, l'histoire du pourtour méditerranéen. Elle-même amenée à s'y rendre pour prendre part à des colloques, l'auteure, au fil d'échanges avec des collègues étrangers, de rencontres avec des artistes et de déambulations urbaines, met à l'épreuve de la réalité le cadre académique de ses réflexions et son regard "? orienté? ". Délicat exercice de décentrement, qui consiste moins à laisser le réel d'aujourd'hui dompter les fantasmes d'hier qu'à concilier la rigueur scientifique, la probité de l'observation et "? cette voix lancinante qui s'élève vers l'inaccessible ? " et qui continue de résonner aux oreilles du voyageur. Dans un dialogue sensible avec les grands témoins de "? notre ? " Orient - Delacroix, Gautier, Hugo, Fromentin, Flaubert, Loti... - et les recherches artistiques et universitaires actuelles, Christine Peltre combine essai érudit, récit de voyage et autobiographie intellectuelle.

10/2021

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Histoire internationale

La reine Nzingha et l'Angola au XVIIe siècle

Avec courage, une détermination et une intelligence hors du commun, Nzingha, reine d’Angola au XVIIe siècle (1582-1663), s’efforça de repousser les Portugais qui voulaient envahir son royaume. Trop peu connue en Occident, la personnalité de la souveraine est devenue pour les Africains une incontournable héroïne, symbole de la résistance aux oppressions coloniales. L’ouvrage relate cette épopée fondatrice de l’identité angolaise qui n’a rien à envier à la chevauchée de Jeanne d’Arc et fait la lumière sur la personnalité d’une femme qui sut montrer toutes les qualités d’un chef d’Etat dans l’une des guerres les plus dures que connut l’histoire du continent. Les missionnaires, témoins de ce premier conflit colonial, en font le récit en présentant les Africains comme relégués dans les ténèbres de la barbarie. Au prisme de la culture chrétienne de l’époque, ils décrivent les Angolais comme des cannibales gorgés de chair humaine et de sang, véritables disciples de Satan qui aurait installé son empire au coeur de leur royaume. Si le chrétien du XVIIe siècle pouvait encore placer le Paradis terrestre, perdu par Adam, aux limites du monde asiatique, le discours théologique, lui, indiquait son symétrique infernal en Afrique. Ces premiers récits initient une longue série de discours racistes qui vont perdurer jusqu’au début du XXIe siècle. Dans cette trajectoire, l’auteur dénonce les contre-sens toujours véhiculés par le pessimisme de bon nombre de nos contemporains sur un continent qui, bien au contraire, est porteur de vastes espoirs. Jean-Michel Deveau, professeur honoraire à l’université de Nice, membre du Centre international de recherche sur les esclavages (CIRESC) à l’EHESS, est spécialiste d’histoire de l’esclavage et d’histoire coloniale. Il a assuré pendant dix ans à l’UNESCO la vice-présidence du comité scientifique la Route de l’Esclavage et est membre fondateur du Comité international d’experts de l’UNESCO relatif au projet éducatif sur la traite négrière.

01/2015

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Biographies

Jacqueline de Romilly. Les paradoxes d'une première de classe. Entre Athènes et Jérusalem

Tout le monde se souvient de la vieille dame digne, auréolée de sa cécité et de son habit vert et chantant les grandeurs de la civilisation grecque sur les plateaux de télévision. Un des monuments du XXe siècle finissant. En France, on ne touche pas aux monuments. C'est dire les difficultés qu'a rencontrées Dominique Frischer en entreprenant ce portrait d'une éternelle première de classe, dans la droite ligne de ses travaux antérieurs sur ce sujet. Témoins qui se dérobent, personnalités qui font pression, éditeur qui renonce, ce livre a failli ne jamais voir le jour tant on a lui fait comprendre qu'il fallait rester à distance respectueuse. Pour mener son enquête, outre les recherches et les entretiens, Dominique Frischer a inclu dans son corpus les romans, publiés ou non, que Jacqueline de Romilly n'a cessé d'écrire tout au long de sa vie. Et c'est un des charmes de cet ouvrage que de mettre en écho la vie sociale et la vie rêvée, d'en mesurer les recoupements ou les écarts, sans empathie ni mise en cause. Les réticents avaient d'ailleurs raison de se méfier car cette "biographie non autorisée" fait fi de tous les poncifs hagio-graphiques du genre : Dominique Frischer s'attache à montrer une femme assignée dès son plus jeune âge à l'excellence, dans un temps où il ne faisait pas bon être femme, et ce qu'il en coûtait de réussir sous la France de Vichy quand on avait comme elle une ascendance juive. C'est d'ailleurs la seule morale de cet ouvrage sans jugement de valeur mais qui permet de découvrir la personnalité secrète et complexe d'une femme connue pour son extrême discrétion sur sa vie privée, jusqu'à exiger d'être enterrée incognito... Psycho-sociologue de formation, Dominique Frischer est l'auteure de nombreux ouvrages et films documentaires.

05/2021

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Suisse

Les victimes oubliées du IIIe Reich. Les déportés suisses des camps nazis

Entre 1933 et 1945, au moins 391 Suisses ont été emprisonnés dans des camps de concentration par le régime nazi et plus de 200 d'entre eux sont morts durant leur captivité ou peu après leur libération. Ce livre retrace leur parcours et leur destin. En plus du sort de ces citoyens suisses, les auteurs suivent le parcours de plus 330 hommes, femmes et enfants nés ou ayant grandi en Suisse, mais qui n'ont jamais eu la nationalité suisse et qui furent emprisonnés dans les camps nazis. Parmi ces derniers, plus de 250 n'ont pas survécu aux mauvais traitements et à la torture. Les victimes suisses des persécutions nazies sont principalement des résistants, des juifs, des socialistes, des personnes considérées comme " asociales ", des témoins de Jéhovah, des Sinti et des Roms. Pour la première fois, les auteurs répertorient les noms des 391 victimes identifiées. La plupart d'entre elles vivaient en France et ont été emprisonnées, puis expulsées vers un camp de concentration. D'autres, des Suisses de l'étranger, vivaient dans des pays occupés par l'Allemagne comme la Pologne, l'Autriche, l'Italie, la Belgique ou la Grèce. Dans ce livre, les auteurs examinent comment les citoyens suisses furent pris dans l'appareil de terreur nazi et ce que la Suisse officielle a fait pour les aider. Après quatre années de recherche dans les archives en Suisse et à l'étranger, ils arrivent à la conclusion que "La Suisse aurait pu sauver des dizaines de vies, si elle s'était engagée avec courage et vigueur pour les prisonniers suisses des camps de concentration". D'une part, il apparaît clairement que le Conseil fédéral et les diplomates concernés sont intervenus avec peu de détermination face au régime nazi ; par peur de mettre Hitler en colère et de provoquer une invasion de la Suisse. D'autre part, les auteurs soulignent le peu d'intérêts des instances officielles suisses pour les victimes.

11/2021

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Littérature française

Nancy-Kabylie

" T'es en quête ! " . Voilà ce qu'un jour, sa meilleure amie lance à Dorothée Myriam Kellou. De quoi, elle l'ignore. Pourtant tous les indices sont là. Son apprentissage de la langue arabe, son parcours intellectuel, ses voyages, et le besoin de rappeler les origines algériennes de son père. Que sait-elle de sa jeunesse ? Peu de choses. Il l'invite donc à relire un projet de film qu'il lui avait adressé quelques années auparavant. Dorothée y découvre qu'en 1960, son père et sa famille ont été contraints de quitter leur village de Mansourah, où des populations avaient été déplacées sous le contrôle de l'armée française. Chapitre mal connu d'une guerre sur laquelle beaucoup d'ombres demeurent. Dorothée Myriam Kellou tente d'y apporter sa part de lumière. De Nancy où elle a grandi, en passant par l'Egypte, la Palestine et les Etats-Unis, la jeune femme vogue pour mieux s'ancrer. Dans ce livre très personnel, Dorothée remonte le temps, celui où ses parents - Catherine, jeune française en voyage solidaire en Algérie, et Malek, jeune réalisateur algérien aux sympathies communistes -, se sont connus et aimés. L'autrice évoque aussi son enfance, sa double culture, la force et les tiraillements qu'elle engendre. Le poids du silence en héritage : la guerre, les déplacements de population, les camps. Toutes ces vérités qu'on tait, la violence éprouvée quand enfin elles éclatent. Avec son père, Dorothée retournera sur les lieux de cette histoire traumatique : une maison, un arbre, des témoins d'alors la feront resurgir. Père et fille en feront un film, et ainsi, répareront l'oubli. Enquête, récit intime, réflexion sur l'histoire, la mémoire, l'identité et la transmission, voyage initiatique, hommage au père et à son pays : ce premier texte de Dorothée Myriam Kellou est inclassable et remarquable pour cette raison même. Il tâtonne, interroge, raconte une Algérie tantôt douloureuse, tantôt rêvée, ouvrant la voie de l'apaisement et de la réconciliation.

10/2023

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Décoration

Coco Chanel

Elle a tout inventé : les tailleurs gansés, les accessoires qui deviennent bijoux, les tenues liberté pour des femmes irrévérencieuses, des parfums très parisiens qui ont conquis le monde, et surtout une mode, un style : le sien. Mais, un soir de 1971, l'une des indomptables du siècle tire sa révérence. Coco Chanel s'éteint seule dans sa chambre du Ritz. Ce monstre sacré, tellement inscrit dans son époque qu'on a parlé des " années Chanel ", a connu une existence tourmentée. Issue d'une famille de forains sans le sou, orpheline à douze ans, élevée sévèrement par des religieuses dans un couvent de Corrèze, rien ne prédisposait la jeune Gabrielle Chanel à devenir l'égérie des " années folles ". Rien n'annonçait que la couturière aux doigts d'or allait enflammer Deauville, Biarritz et Paris, révolutionner la silhouette des femmes, séduire l'intelligentsia de son temps, envoûter Cocteau, Colette, Picasso, Diaghilev, Stravinsky, ni même vivre des passions tumultueuses avec un cousin du Roi d'Angleterre, un neveu du tsar ou un poète surréaliste. Royale et généreuse, impétueuse et colérique, la petite auvergnate devenue étoile de la mode, ne manqua pas non plus d'accrocs dans la trame de sa vie : des drames sentimentaux à répétition, la surprenante fermeture de sa maison de couture à l'aube de la guerre puis son tout aussi inattendu retour à la mode à l'âge de soixante et onze ans, un caractère que ses admirateurs disaient " affirmé " mais les mauvaises langues " infernal "... c'est tout cela Coco Chanel. Un personnage hors du commun dont les revers passionnent autant que les succès, dont le nom est devenu tout un symbole. Riche de la consultation de sources inédites et d'entretiens avec d'importants témoins ayant connu Coco Chanel, Henry Gidel écrit, dans cette Grande Biographie, le roman vrai d'une femme qui a parcouru avec éclat les trois quarts du XXe siècle.

01/2006

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Religion

Le père Fraisse (1912-2001). Les combats d'un jésuite foudroyé

En 1957, le père Fraisse est aumônier d'étudiants à Lyon. Personnalité originale, il a eu un parcours exceptionnel de résistant et de combattant en 1940 et 1944-45. Sans avoir été alerté auparavant, il est sanctionné par le Visiteur de la Compagnie de Jésus qui l'accuse de ne pas donner aux étudiants le sens de l'autorité hiérarchique. Il est exilé à Nice avec interdiction de s'occuper d'étudiants et de tout ministère à Lyon. Fin 1960, son retour à Lyon n'est qu'une demi-mesure : il ne sera jamais réhabilité et plusieurs affaires douloureuses montrent qu'il est resté suspect aux yeux de certains de ses confrères. Son cas est un exemple frappant de l'impact sur l'Eglise de France du raidissement romain à la fin du pontificat de Pie XII. En effet, une pratique "totalitaire" de l'obéissance religieuse a souvent eu de lourdes conséquences humaines. Cette autorité condamnait, souvent sur la base de dénonciations, sans possibilité pour l'accusé de connaître son dossier (secret) et donc de se défendre. L'expérience douloureuse du P. Fraisse met en lumière certains fonctionnements d'une Eglise de guerre froide qui pouvaient provoquer de graves abus. Son ami et défenseur le P. Ganne opposait la conception d'une autorité respectueuse de la justice et des droits de la conscience, conscience chère à Newman qui était une référence majeure pour le P. Fraisse. Et il prêchait aussi une Eglise ouverte au monde Aujourd'hui le cléricalisme est mis en question : la vie du P. Fraisse semble y avoir échappé. Son comportement, sa théologie mais aussi l'importance de ses amitiés avec des laïcs et leur rôle dans l'élaboration de sa pensée anticipent la période post-conciliaire. Témoins les deux premiers livres posthumes du P. Ganne qu'il a publiés, non sans difficultés : Qui dites-vous que je suis ? Leçons sur le Christ et Le don de l'Esprit : leçons sur l'Esprit saint.

07/2020

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Histoire internationale

Soldats. Combattre, tuer, mourir : procès-verbaux de récits de soldats allemands

Pendant toute la guerre, les Britanniques ont procédé à des écoutes systématiques de milliers de prisonniers allemands et ont transcrit les passages de ces conversations qui leur paraissaient présenter un intérêt spécifique (stratégie, organisation de la chaîne de commandement, moral des troupes évoluant au fil de la guerre selon que les soldats étaient sous-mariniers ou marins, dans l'armée de l'air ou l'armée de terre, etc.). Ces procès-verbaux reposaient dans les archives sans que quiconque en saisisse l'importance décisive. Dans un premier temps, leur lecteur a l'impression d'entendre parler les soldats, avec la rude franchise de la camaraderie lorsque ceux-ci racontent leurs combats, la mort donnée et la mort reçue. Très vite, cependant, il comprend la nature inédite de cet ouvrage : jusque-là, les historiens, pour étayer leurs recherches sur la perception de la violence et la propension à tuer, utilisaient des sources très problématiques (dossiers d'enquête, descriptions dans les lettres de la poste aux armées, récits de témoins oculaires, Mémoires), car rédigées en toute conscience pour un destinataire - un procureur, une épouse restée au domicile, voire un public auquel on communiquait une vision propre des choses. Mais lorsque les soldats internés dans les baraquements britanniques parlent entre eux de la guerre en temps réel, c'est sans intention particulière, ils disent ce qu'ils pensent et ce qui les meut (course aux décorations, massacres des populations civiles et viols des femmes, mépris pour les soldats italiens et peur panique des représailles de l'Armée rouge, sentiment de l'inéluctable défaite et culte du Führer, etc.). Cette source brute, sans apprêt, conduit à porter un regard tout à fait neuf sur la mentalité de la Wehrmacht, fruit d'une éducation étrangère à l'humanisme libéral et porteuse de valeurs cimentées par l'appartenance de l'individu à un collectif, qui en tout lui sera supérieur. La nazification est alors une ultime couche idéologique, ce complément qui fit notamment basculer les soldats des crimes de guerre dans ceux contre l'humanité.

05/2013

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Musique, danse

Yayla. Musique et musiciens de villages en Turquie méridionale, avec 1 CD audio

Les Yayla sont les estives où les yörük, nomades et semi-nomades turkmènes, mènent leurs troupeaux au mois de mai, dans de longues transhumances ; et c'est plus souvent, désormais, le lieu où ces nomades ont fini par se sédentariser. Ainsi, au sud-ouest de la Turquie, non loin de la Méditerranée, dans quelques yayla du Taurus occidental, des musiciens répètent à l'envi de petites musiques formulaires pour inciter des parents ou amis à danser. Ceux-ci enchaînent les figures bras levés, en tournoyant, sur un cycle de quatre pas, dont un suspendu. La musique du lieu révèle son charme discret, mais irrésistible : une métrique boiteuse omniprésente, des mélodies dont l'ambitus ne dépasse guère une sixte, et qu'il est difficile au premier abord de distinguer entre elles, tant les lois combinatoires de leur formation sont subtiles. Ainsi ces anciens nomades suspendent-ils le temps, en l'enfermant dans le cercle de la répétition, de la ritournelle. L'ethnomusicologue, venu là d'abord pour apprendre les secrets du baglama, petit luth emblématique de cette société, y rencontre l'amitié indéfectible des maîtres de musique, derniers témoins de la vie pastorale d'antan. Ensemble ils interrogent le devenir et les mutations de cette société, depuis le passé préservé dans les mémoires, jusqu'au présent ethnographique ; en s'immergeant dans le temps vécu, en épousant ses rythmes, l'ethnomusicologue apprend à capter les vibrations et les intensités qui traversent ce territoire, à saisir les enjeux esthétiques et politiques qui s'y expérimentent. La monographie qui en résulte part de ce petit pays de danseurs, de ses conceptions musicales, de ses habitus, en explorant les concepts de rythme, de territoire, de minorité. Interrogeant la nature profonde de ce monde rural qui reste fort peu étudié par l'anthropologie, l'auteur propose une "géomusicologie" : car la musique est ici non seulement objet d'étude, mais aussi trait d'union entre un paysage et les hommes qui l'habitent.

12/2011

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Sciences historiques

Le génie technologique des anciens

Les historiens ont longtemps posé en dogme que le savoir scientifique appartenait à nos seuls contemporains. En conséquence, ils refusaient d'envisager que nos ancêtres les plus lointains aient pu posséder la moindre connaissance en matière de sciences et de techniques. Il y avait bien, ici et là, quelques voix impertinentes pour faire remarquer que certains faits étaient troublants. Mais elles étaient peu écoutées, le plus souvent ignorées et parfois tournées en ridicule. Nous avons tous en tête quelques exemples fameux de ces "mystères de l'archéologie", dont une abondante littérature s'est emparée avec plus ou moins de bonheur depuis un demi-siècle : connaissances mathématiques, astronomiques ou géographiques en avance sur leur temps, instruments et outils anachroniques, techniques sophistiquées dans des domaines tels que l'architecture ou la métallurgie… autant de témoignages incontestables d'un savoir et d'un savoir-faire parfaitement maîtrisés dès la plus haute Antiquité. Aujourd'hui, les progrès réalisés au cours des dernières décennies en matière de recherche archéologique nous permettent de reconsidérer d'un oeil neuf ces témoins de connaissances naguère qualifiées d'"impossibles". Etrangères à leur contexte historique, bien souvent uniques en leur genre, ces véritables " pièces à conviction" ne nous permettent certes pas, à elles seules, de connaître précisément ceux qui les ont conçues. Elles ne sont rien d'autre que des pièces de puzzle. De simples pièces, mais essentielles dans notre recherche des civilisations disparues. Nous voyagerons, au fil de ces pages, dans l'espace d'abord, de la Grèce à la Chine, en passant par la Mésopotamie, l'Afrique, l'Europe de l'Ouest, l'Inde et même l'Antarctique. Dans le temps ensuite, que nous parcourrons en tous sens, depuis la préhistoire jusqu'au XVIe siècle de notre ère. A travers les disciplines enfin, car il sera question, outre d'archéologie, de mécanique, de mathématiques, de cartographie, d'astronomie, d'électricité, de métallurgie, de géographie, de chimie, ou encore d'aéronautique.

03/2013

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Histoire internationale

Algérie. L'inexorable déchirure

Succédant au traumatisme de la défaite et de l'évacuation du Vietnam, la guerre d'Algérie a ébranlé, pendant près de huit ans, les fondements mêmes de la République. A travers cet ouvrage, Alain Vincent nous présente les multiples facettes de ce conflit qui a déchiré la société française. L'engagement de près de deux millions de militaires (contingent, armée de métier, supplétifs) pour tenter de juguler une guerre civile atroce qui opposait les Européens aux musulmans, mais aussi les musulmans entre eux, a meurtri toute une génération. Si certains soldats accomplirent leur temps dans des zones tranquilles, d'autres furent emportés dans les spirales de la violence et de la barbarie. « Quand, au détour d'un virage, nous sommes tombés sur une embuscade, raconte Michel Rapin, l'un des témoins de ce livre, nous avons riposté et poursuivi nos assaillants dans un village, puis arrosé les maisons au fusil-mitrailleur et au canon de 37 mm. Nous n'avons pas découvert de rebelles, mais par contre deux gosses blessés de 14 et 8 ans, dont l'un, le plus jeune, était criblé d'éclats et dont le bras droit ne tenait plus que par le nerf. C'est moi-même qui l'ai porté dans mes bras sur 1 500 mètres, jusque sur la piste où nous attendait le convoi. Je me rappellerai toujours les saccades et les soubresauts de son corps d'où toute vie était en train de s'échapper, son sang tout chaud coulant sur mon treillis. » Cinquante ans plus tard, l'Algérie n'en finit pas de panser ses plaies, sans cesse ravivées par le terrorisme. Quand ce riche et beau pays accédera-t-il à la sérénité ? Quand les relations franco-algériennes s'apaiseront-elles enfin ? Alain Vincent, ancien combattant du Vietnam, a été reçu officiellement au musée que les autorités vietnamiennes ont consacré à la bataille de Tu Vu (Tonkin). L'auteur a été invité à y déposer son livre (Indochine, la guerre oubliée), paru aux Editions Alan Sutton.

07/2010

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Psychologie, psychanalyse

Préparer et vivre sa vieillesse. Faire face aux nouveaux défis de l'avancée en âge

Si l'étude objective du vieillissement était au cœur du livre Le Grand âge : chance ou fatalité ?, c'est la dimension subjective qui est mise en avant dans cet ouvrage. Fondé sur le témoignage d'environ 450 personnes, il présente la façon dont les membres de notre société préparent et vivent leur vieillesse aujourd'hui, le sens qu'ils souhaitent donner à cette période de leur existence, les questions qu'ils se posent, les difficultés qu'ils rencontrent, l'aide dont ils peuvent avoir besoin. Après avoir décrit le monde que les personnes rencontrées ont connu dans leur enfance, les changements dont elles ont été témoins durant leur vie, l'auteur présente les événements significatifs de cette partie de l'existence et comment ils sont vécus sur un plan personnel et familial : le départ à la retraite et la vie de retraité, l'irruption du sentiment de finitude, l'accompagnement de ses parents âgés ou de son conjoint, les nouvelles priorités au fur et à mesure que l'on avance en âge, etc. Si la plupart des personnes interrogées craignent de voir les dernières années de leur vie assombries par l'apparition de pathologies invalidantes, elles redoutent tout autant la mise en retrait et l'exclusion. En définitive, beaucoup souhaitent continuer à être actifs et à faire partie de la société. S'adressant en premier lieu à toute personne sur le point de s'engager ou déjà engagée dans cette phase de l'existence ainsi qu'à son entourage, cet ouvrage intéressera également tous ceux qui accompagnent, conseillent et prennent soin de nos aînés : les professionnels du social et du sanitaire, les bénévoles ainsi que les salariés d'associations. Étudier la manière dont les personnes de plus de 60 ans se représentent la dernière partie de leur existence permet de préciser les actions à développer pour les aider à s'y préparer et à faire face aux défis de l'avancée en âge.

10/2008

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Critique littéraire

Ces belles en leur demeure

Forteresses féodales austères ou à demi-écroulées... manoirs enfouis dans la verdure... fastueuses demeures, contemporaines de la Renaissance ou des temps modernes... Les visiteurs passent, admirent, envient parfois les privilégiés ayant vécu dans ces logis romantiques ou baroques qui témoignent de l'Histoire et des histoires dont les murs ont été les témoins muets. Des Belles de toutes époques, qui ont donné une âme à ces lieux de plaisance, d'amours et d'intrigues. En historien, en conteur, Claude Mossé entraîne les lecteurs en quelques sites magiques où des femmes hors du commun ont écrit des pages de gloire, d'esprit, de politique ou de passion. En Drôme provençale, Madame de Sévigné hante les vastes pièces du château de Grignan où, chez sa fille, elle écrivait... Sur les rives de la Loire où, par groupes de trente ou quarante, les touristes parcourent les couloirs du château de Loches, le spectre de l'éblouissante Agnès Sorel retrouve celui de son bien-aimé Charles VII... À la Malmaison, près de Paris, Joséphine de Beauharnais, épouse de Bonaparte, mêla en de fastueuses réceptions intrigues politiques et protocole impérial... Dans le bocage berrichon, à Nohant, dont George Sand fit le sanctuaire romantique de toute la vie culturelle du XIXe siècle, on passe naturellement de la plume de Musset, au piano de Chopin, à la verve de Flaubert... À Saint-Jean-Cap-Ferrat, dans la villa " Santo Sospir " où pas un pan de mur n'échappa au crayon de Jean Cocteau, Francine Weisweiller accueillit dans les années de l'après-guerre, tout ce que la France des arts comptait de gens de qualité ; Francis Poulenc y retrouva Jean Marais, François Truffaut, et beaucoup d'autres... Dans leur cadre, Claude Mossé fait revivre avec humour et précision la vie de ces femmes présentes dans la mémoire collective. Un livre qui, donne l'envie de voyager dans le temps et dans l'espace. Les belles et leur demeure alimentent nos rêves.

11/2005

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Littérature française

Les derniers jours de Charles Baudelaire

Ici, Charles Baudelaire sera le héros bien réel d'un roman aussi fidèle aux exigences de la vérité qu'à celles de l'imagination. Il sera, surtout, cet homme misérable surpris à la fin de sa vie, dans une chambre de l'hôtel du Grand-Miroir, à Bruxelles, pendant les quelques jours où, usé par la syphilis, il va perdre une partie de sa raison et l'usage de sa parole... Pour le romancier, il y avait là un pari et un mystère que s'est-il vraiment passé pendant ces jours qui virent. pour la dernière fois, le poète des Fleurs du Mal confronté à sa mémoire ? Pourquoi a-t-il choisi de s'égarer ainsi, corps puis âme, en maudissant le monde et le ciel ? C'est autour de ce Baudelaire exilé, convaincu de son échec, bientôt aphasique, que Bernard-Henri Lévy a bâti son roman. Sur un mode presque policier, qui conduira le lecteur d'un bordel belge aux cénacles post-romantiques, d'un dîner chez les Hugo aux tourments d'un prêtre défroqué, on suit une enquête dont les témoins sont méthodiquement convoqués ; de Jeanne Duval à un disciple ambigu, de Sainte-Beuve à Madame Aupick, d'une logeuse à l'éditeur Poulet-Malassis, ils vont, chacun à son tour, dans sa langue, et selon la composition à plusieurs voix qui avait déjà fait le style du Diable en tête, nous raconter cette lente agonie. Par-delà leurs récits et leurs mensonges, par-delà les péripéties d'une intrigue pathétique ou cocasse, l'auteur retrouve des thèmes qui lui sont chers : le goût du malentendu et de la gloire, l'éloge de l'artifice, l'art comme vengeance, la tragédie propre aux œuvres inachevées, les ruses de la sainteté et de la chute. Tels sont les enjeux d'un roman qui revendique toutes les libertés - et où il s'agit aussi, dans l'ombre immense de Baudelaire, d'interroger la littérature et son destin.

12/1988

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Critique littéraire

Les entretiens de la Fondation des Treilles : Gallimard 1911-2011. Lectures d'un catalogue

Des historiens du livre et de l'édition, de la lecture et de la littérature, accompagnés de témoins privilégiés, se sont réunis à la Fondation des Treilles en 2011 pour une semaine de recherches et d'échanges portant sur le catalogue séculaire des Éditions Gallimard. Ces études et témoignages mettent au jour les traits singuliers de sa composition (ouvres littéraires, essais et documents, livres d'art, littérature populaire, correspondances, ouvrages de vulgarisation...) et de son évolution (catalogues de guerres, publications des années 1930, pratiques contemporaines...). Le catalogue de l'éditeur s'y dessine nettement comme une «pluralité ordonnée», associant des créations individuelles sous de communes enseignes et ouvrant aux lecteurs des chemins menant d'oeuvre en oeuvre. Mais l'examen d'un catalogue éditorial ouvre aussi à la perception du caractère organique, vivant, d'une maison d'édition et des pressions extérieures qui s'y exercent d'une époque à l'autre. Il dévoile son rythme et son style propres, sa «culture» et son «esprit», ainsi que les forces qui y sont à l'oeuvre : le travail des éditeurs et des directeurs de collection, les équilibres recherchés de génération en génération par la famille Gallimard, le contexte culturel et social dans lequel ce mouvement s'inscrit. De sorte que la maison d'édition apparaît à son tour comme une «pluralité ordonnée» : c'est le nombre et la diversité de ses «animateurs» qui assurent sa proximité aux foyers de création et de réflexion, qui la met en prise avec les auteurs et les penseurs de son temps et qui la rendent également perméable à l'horizon d'attentes de ses lecteurs. C'est enfin au travers de l'examen attentif d'un catalogue que se révèle cette recherche constante d'équilibre qui inscrit le travail de l'éditeur dans la longue durée - avec cette part d'incertitude liée au temps de l'élaboration et de la reconnaissance des «oeuvres qui comptent» (Gaston Gallimard).

11/2012

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Sociologie

PPDA

Qu'on le veuille ou non, PPDA fait partie des journalistes surdoués de sa génération. Une carrière exceptionnelle qui, depuis trente ans, ne doit rien au hasard, même si elle a parfois un lointain rapport avec l'histoire officielle que l'intéressé s'est plu à imposer au travers d'entretiens - souvent contradictoires - accordés à la presse écrite ou audiovisuelle. Ainsi qu'à travers une œuvre littéraire abondante, vingtaine d'ouvrages qui ressemblent souvent à des autobiographies déguisées. Mais pour quelles raisons ce personnage complexe, fidèle à son image ambivalente, se plaît-il ainsi à brouiller les pistes ? C'est ce que Bernard Violet a cherché à savoir afin de mieux appréhender le " phénomène " PPDA. Après avoir archivé des milliers de pages de documents, interviewé plusieurs dizaines de témoins privilégiés qui, à un titre ou à un autre, ont joué un rôle dans l'existence et/ou la carrière du journaliste-écrivain, il brosse de lui un portrait tout en nuances et surprises. Brillant, talentueux, Patrick Poivre d'Arvor ne fait pourtant pas l'unanimité. La moindre erreur professionnelle déchaîne même contre lui tous les censeurs plus ou moins bien intentionnés de l'Hexagone. Certaines d'entre elles ont fait grand bruit : la vraie-fausse interview de Castro, l'affaire Botton, le paparazzo mis à mal sur une île grecque, ou, dans un tout autre genre, le face à face avec Saddam Hussein en pleine guerre du Golfe, l'enfant ramené clandestinement d'Irak, ses démêlés avec la presse people... Dans ces péripéties professionnelles et personnelles, que s'est-il véritablement passé ? Pourquoi ses détracteurs persistent-ils à ignorer son talent d'interviewer politique, son opiniâtreté d'amoureux des livres, ses réussites multiples qui font sa force et son audience depuis des décennies ? Ce sont ces secrets, et bien d'autres encore, que l'auteur révèle dans cette biographie tout à la fois irrévérencieuse et bienveillante...

09/2005

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Critique littéraire

La Bible imprimée dans l'Europe moderne

Les Bibles imprimées sont non seulement les témoins des mentalités religieuses des éditeurs et des imprimeurs de l'époque, mais aussi des objets physiques. Ce recueil de communications rédigées par des spécialistes de domaines très divers reflète ces deux aspects de la recherche actuelle. Certaines de ces études permettent ainsi de déchiffrer, à travers la composition typographique des bibles hébraïques ou polyglottes de Venise, d'Alcalá, de Paris et d'Anvers, les principes de critique que suivaient leurs rédacteurs. D'autres recherches s'attachent à restituer la vie des ateliers d'imprimerie au XVIe siècle et les enjeux économiques auxquels ils étaient soumis. D'autres encore étudient le rôle qu'a pu jouer la Bible dans l'éducation de la jeunesse en Europe et dans la formation de la mentalité puritaine de la Nouvelle-Angleterre. Une communication évoque les perquisitions menées dans les couvents d'Italie afin d'y traquer les bibles en langue vernaculaire, une autre la promulgation des premières lois de censure de la librairie en France. Quant à la diffusion de la Bible de la Réforme, elle est ici analysée dans ses diverses recensions théologiques et ses multiples variations suivant les pays — en Allemagne, à Genève et en Angleterre, Etats largement acquis à la Réforme, mais aussi en Italie, en Espagne, en Hongrie et en Pologne, pays restés ou redevenus catholiques —, à partir des versions imprimées de plus en plus savantes que rédigeaient des théologiens réformés et auxquelles des traducteurs catholiques puisaient sans vergogne. En illustrant le texte de la Bible, les graveurs cherchaient soit à en éclairer le sens, soit à l'embellir de scènes édifiantes, voire, parfois, d'une Bethsabée voluptueuse. En Allemagne et en Finlande, la fonte typographique choisie pour les bibles devint un symbole qui aida à la création de la conscience nationale. Ainsi, la Bible parlait à un public plus vaste que celui des érudits.

12/1999

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Histoire ancienne

LES GRECS ET LA MEDITERRANEE ORIENTALE. Des "siècles obscurs" à la fin de l'époque archaïque

Le livre cherche à faire le point sur quelque six siècles qui furent les témoins de plusieurs temps forts - tragiques parfois - de la grande aventure grecque d'Homère à Hérodote. A travers une documentation fort chiche au départ mais qui va se diversifiant, ses chapitres font cheminer le lecteur de la culture orale des maîtres de l'épopée aux premiers pas décisifs d'une culture écrite, de la si singulière et féconde pensée mythique à cette conscience historique - scientifique - qui va révolutionner la vision humaine du monde, de la mystérieuse " guerre de Troie " aux bien réelles guerres médiques, d'un mode de vie sociale " archaïque " fondé sur de solides réseaux entrelacés d'obligations ritualisées à des expériences de vie en commun plus proches de notre sensibilité démocratique. Sur toutes ces mutations étonnantes, qui s'opérèrent au travers de phénomènes souvent controversés tels que les " invasions doriennes ", la " grande colonisation " ou la reprise franche de contacts multiformes entre Grecs, " Phéniciens " et chypriotes, sur les côtes de l'Egée, de Chypre, du Proche-Orient et aux bouches du Nil, ces pages tentent de faire le point des connaissances acquises mais aussi des nombreux problèmes toujours en suspens. Les multipes classes de témoignages disponibles sont mises en perspective et la variété des approches dont ces siècles ont fait l'objet dans les dernières décennies trouve également son illustration dans la riche bibliographie thématique que réunit l'ouvrage. Qu'il s'agisse de ces outils désormais essentiels pour l'homme moderne que sont l'écriture alphabétique ou la monnaie, ou bien encore des solidarités sociales testées au sein des collectivités civiques, de l'expression variée des sentiments humains ou des diverses intelligences du monde, l'héritage culturel laissé par la Grèce préclassique s'impose aujourd'hui plus que jamais par sa richesse éclatante, un véritable trésor qui invite tout citoyen responsable à réfléchir sur les libertés et les obligations nées des multiples inventions décisives de ces anciens Grecs.

07/1998

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Critique littéraire

Grammaire temporelle des récits

Si un ami vous disait : "Le jour où j'étais malade, tu feras venir le médecin", vous auriez sans aucun doute le sentiment qu'il use d'un bien étrange jargon. Pourtant, des énoncés de ce genre se rencontrent sous la plume d'écrivains bien connus, comme A. Dumas, P. Féval, J. Verne, etc., et il y a fort à parier que vous en avez lu de semblables sans y prendre garde, même si vous êtes puriste. Le présent ouvrage se propose de rendre compte de ces curieux exemples à partir d'une réflexion sur la nature des textes de fiction. Contrairement à ce qu'on est spontanément enclin à penser, il n'y a pas que l'histoire qui est fictive dans un roman, il y a aussi le processus narratif lui-même et ses protagonistes ; les auteurs du siècle dernier ont exploité cette donnée pour créer, en marge de l'histoire proprement dite, une fiction secondaire dans laquelle le narrateur et le lecteur sont décrits comme les contemporains et les témoins directs des événements narrés. Dans leurs romans, le site temporel du processus narratif n'est pas fixe : il est identifié tantôt à la date de publication du livre - et, dans ce cas, l'histoire est appréhendée rétrospectivement -, tantôt à l'époque où se déroulent les faits racontés, qui sont alors saisis au moment même où ils surviennent. Il en résulte de spectaculaires changements de perspective exprimés par des énoncés - comme par exemple celui-ci : "Le soir même du jour où Chicot partait pour la Navarre, nous retrouverons dans la grande chambre de l'hôtel de Guise [...] ce petit jeune homme que [...]" (A. Dumas) - qui semblent constituer un défi aux règles de la grammaire. Le présent ouvrage s'adresse évidemment à tous ceux qui s'intéressent à la fiction et aux techniques narratives, mais aussi aux linguistes, qui trouveront dans les exemples cités ample matière à réflexion.

02/1990

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Philosophie

L'Afrique et son concept - Penser le développement de l’Afrique avec Hegel

L'unité géographique continentale est toujours donnée à tout continent ; ce qui n'est jamais donné, mais à construire, c'est son l'unité économique. L'Afrique n'est pas pauvre, elle l'a appris aussitôt qu'elle a défini l'argent comme un abrégé de toute richesse. A la place de se regarder de son dedans par rapport à elle-même et de transformer ses industries domestiques familles de leurs dedans, elle a posé l'argent de l'extérieur comme cause de son développement intérieur. Mal développée, elle est sans cesse rapportée à des comparaisons : démographie, PNB, PIB, espérance de vie, minerais, biodiversité, climat... toujours par rapport à l'échelle mondiale, parfois pour l'inquiéter (cas de la démographie mondiale) ou pour la tranquilliser (cas de ses ressources naturelles et de sa biodiversité). La circulation de l'argent en Afrique devrait passer par quelques redéfinitions : définir l'Afrique comme une unité sé-rieusement économique ; tracer des voies routiers, ferrées et na-vales transafricaines avec une métropole africaine dans l'axe, définir les zones de production qui évitent de tout essayer partout au risque de la désintégration de son unité économique ; rendre plus fluide les échanges selon les spécialités de chaque zone. "L'Afrique et son concept" est une Afrique continentale et habitée par les hommes, témoins de l'humanité adulte. Mais c'est aussi une Afrique qui se renie ou se supprime dans l'argent de l'étranger et dans le refus de recentrer son développement sur elle-même comme une unité sérieusement économique ; c'est alors une Afrique inquiète de ses propres contradictions. Sa négativité étant aussi "son retour dans son fondement" , le concept de l'Afrique est sa certitude à transformer son unité continentale en conditions extérieures d'hébergement de son hospitalité. En ce sens, le développement est une lutte de soi, sur soi et contre soi-même. Tandis que la réflexion et le travail sont des médiations de l'homme en devenir d'un véritable agent économique.

10/2017

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Policiers

Quatorze

Un polar haletant et vertigineux 25 avril 2015 sur les hauts plateaux du Tibet. Quatorze compagnons de cordée qui, a priori, ne se connaissent pas, hommes et femmes, en couple ou célibataires, étudiants ou montagnards aguerris, issus des quatre coins de la planète, mus par des motivations toutes plus personnelles et singulières les unes que les autres, se retrouvent pour tenter l'ascension d'un 8 000 les plus mythiques du monde. Un véritable monstre dont l'altitude et les conditions pour y accéder lui ont valu le qualificatif de " death zone ". Tous y ont disparu dans l'épouvantable tremblement de terre de 2015... Cela, un alpiniste solitaire le découvre des mois plus tard en butant sur une GoPro prise dans la glace : 97 pistes dans la boîte noire et des heures d'images sont tout ce qu'il reste de ces 14 alpinistes disparus dans le séisme. 97 pistes qui racontent une histoire autrement plus complexe et criminelle que n'aurait pu le laisser croire la catastrophe naturelle. Quel meilleur décor qu'un 8000, avec les seuls glaciers comme témoins, pour laisser libre cours à la folie, à la vengeance, au mal des montagnes et aux passions humaines ? Il y avait Dix petits nègres dans un train, il y aura désormais quatorze alpinistes à 8 000 avec l'Himalaya comme décor naturel fantastique de ce huis clos à ciel ouvert. Quatorze personnages principaux pour autant de destins. Quatorze tueurs potentiels pour autant de mobiles et un quinzième, le plus impitoyable peut-être, avec le froid, les crevasses, l'altitude et les risques multiples, qu'est la très haute montagne. Un thriller insolite, original, prenant, pour tous les fans du genre et de la montagne avec, en toile de fond, la réalité géopolitique des tensions entre le Tibet et la Chine dans cet Himalaya qui est également une zone frontalière perdue au bout du monde, rarement sous les feux des médias.

02/2018

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Histoire de France

1846 Destination : l'Afrique

"Destination : l'Afrique" ou "Destination : département de l'Afrique . Telles sont les mentions qui figuraient sur les passeports que l'administration française fournissait aux candidats au départ pour l'Algérie dans les années 1840. 1846, Chapareillan, Isère, un paysan quitte son village avec sa famille. Une famille de Collioure, une autre des Pyrénées, un autre paysan d'Isère devenu soldat, un combattant de la guerre de 1870 engagé dans la Gendarmerie d'Afrique, d'autres migrants encore vont suivre et constituer une famille, installée dans un village à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Oran, Bou-Sfer. C'est l'histoire de ses ascendants qu'Andrée Dijou-Guiffrey tente de reconstituer, mêlant enquête généalogique, récits familiaux, photos, reconstitution de l'époque à laquelle ils ont vécu. Reconstitution qui doit tout aux travaux d'historiens, aux récits de voyageurs ou de soldats. L'Histoire, ces migrants ne l'ont pas faite mais subie, en ont été les témoins ou les victimes : guerre de conquête contre Abd-el-Kader, insécurité, guerres du Second Empire en Crimée, en Italie, expédition en Kabylie de 1857, guerre franco-prussienne de 1870, guerre de 1914-1918, guerre au Maroc, bombardement de la flotte française à Mers el-Kébir en 1940, débarquement américain en Algérie en 1942, en Provence en 1944 et guerre d'indépendance. L'auteur tente d'être neutre, tout en sachant que la neutralité demeure un horizon toujours à atteindre ; elle se place, bien sûr, le sujet l'y oblige, du point de vue de ceux qui dans sa famille l'ont précédée ou qu'elle a connus. D'autres, plus autorisés qu'elle, présenteront ou ont déjà présenté d'autres points de vue. En parlant de soi, de son village, on parle toujours un peu de tous. L'auteur n'espère que cela : que cette histoire particulière trouve un écho chez des lecteurs aussi divers que possible.

12/2018

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Critique littéraire

Le Cahier Rouge du journal intime

Dans cette anthologie inédite, et originale, on ne trouvera ni Marie Bashkirtseff, ni Maine De Biran, ni Amiel, ni Restif de la Bretonne, enfin aucun des auteurs si machinalement reproduits dans les ouvrages consacrés aux journaux intimes. En revanche, on y trouvera les meilleurs passages des journaux de grands écrivains français : Alphonse Daudet, les frères Goncourt, Victor Hugo, Jean-Jacques Rousseau, George Sand, Stendhal, Jules Renard ou encore Alfred de Vigny. Ce livre dévoile aussi des extraits de journaux très rarement reproduits, comme celui de Klaus Mann, qui évoque l'effervescence artistique du Berlin des années 1920, celui du journaliste Robert de Saint Jean, qui décrit la montée du nationalisme en France au début des années 1930, celui du comte Kessler, allemand anti-nazi et cosmopolite de l'entre-deux-guerres, ami de Cocteau, de Maillol et d'Einstein, celui de Philippe Jullian, où il relate le Paris improbablement mondain des années 1940 à 1950. C'est aussi l'occasion de lire des journaux écrits par des témoins d'époques décisives : le journal de l'Estoile, qui assiste à la saint Barthélemy ; de l'Anglais Pepys, qui raconte le quotidien de la vie londonienne au XVIe siècle, époque des épidémies de peste, des incendies et de la chute du roi Charles Ier ; de Louis II de Bavière, prince des arts et de toutes les excentricités ; mais aussi de Harold Nicolson, proche de Churchill, qui révèle les secrets de la diplomatie britannique pendant la guerre. Portraits de la vie littéraire et mondaine, joies, peines et confidences d'écrivains, révélations sur des événements majeurs de l'Histoire : voilà ce que renferme cette anthologie inédite où sont réunis plus de trente auteurs. Quelques-uns des auteurs de cette anthologie inédite par ordre alphabétique : Benjamin Constant, Eugène Delacroix, Lucile Desmoulins, Matthieu Galey, Edmond et Jules de Goncourt, Victor Hugo, Paul Klee, Harold Nicolson, Jules Renard, Romain Rolland, Germaine de Staël, Stendhal, Paul-Jean Toulet, Alfred de Vigny, Voltaire...

10/2018

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Sciences historiques

L'engagement et l'émancipation. Ouvrage offert à Jacqueline Sainclivier

Dans le court XXe siècle de l’âge des extrêmes, la part de l’acteur en tant que sujet constitue d’évidence une thématique privilégiée et des plus nécessaires en Histoire. Les formes justement extrêmes de l’aliénation, de l’acceptation ou de l’enfouissement comme les répliques inverses d’affranchissement, de libération ou d’extériorisation interrogent sur les besoins conjoncturels de faire groupe, ou sous-groupe, de se donner ou de se désinhiber. En mettant la focale sur les figures de l'engagement, à travers des portraits d'acteurs et des tableaux de groupes, c'est à une traversée du XXe siècle fait d'individus intervenant sur leur quotidien et celui de la collectivité, que ce volume convie. Mais, bien que le jalon des guerres soit présent – de la Première guerre mondiale à la guerre d’Algérie en passant par la guerre froide –, une lecture seconde apparaît, celle frappée au sceau de l’émancipation. Dans un siècle dernier marqué par les victimes et placé sous l'emprise du traumatisme, le passé des femmes et des hommes figurant dans ce tableau distille un air épris de liberté, d'action et d'autonomie. Ces destins se disent et se lisent à la mesure des possibles induits par des contextes empreints de fortes contraintes politiques, sociales et culturelles, mais aussi de résolutions à mener librement une existence, à conquérir et pouvoir affirmer une identité, voire à changer la vie. Les débats historiographiques transverses à ces deux thématiques et à ces portraits, précisent ou reprennent des discussions qui ont nourri l'histoire contemporaine sociale et politique ces vingt dernières années. En particulier, l'articulation entre histoire culturelle et histoire politique, études de genre et des féminismes, emboîtements d'échelles, histoire orale, mais aussi écriture de l'histoire avec témoins, mémoire de la résistance et de l'occupation trouvent ici place. Ce volume offert à Jacqueline Sainclivier forme ainsi une variation contemporaine en quatre mouvements autour d’une certaine conception de l’histoire.

10/2015

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Littérature étrangère

La trace

Le road movie mélancolique qui conduit Dale et Hoa sur les routes du désert, au Texas puis au Mexique, semble ne pas avoir de lien avec la première scène du roman, irruption anonyme d'une violence à l'état pur, où l'on assiste à l'agression dans sa salle de bains d'un homme vêtu d'un t-shirt Redskins. Dale fait des recherches sur Ambrose Bierce, l'écrivain mort mystérieusement en 1913 après avoir rejoint la révolution mexicaine. C'est sur ses traces qu'il emmène sa femme, Hoa, plongée dans une profonde dépression suite à la disparition de leur fils. L'angoisse les étouffe dans le huis clos de l'habitacle, les heures s'égrènent difficilement, à peine rythmées par quelques arrêts dans des lieux désolés. Tout va de mal en pis quand leur voiture tombe en panne, les laissant sans eau et sans aucun moyen d'appeler des secours. Sous la plume précise de Forrest Gander, la solitude de ces êtres perdus, aveuglés par leur chagrin, devient palpable. En parallèle de leurs tentatives de s'en sortir, se poursuit un autre fil narratif : le mystérieux agresseur du début fait partie d'une bande de narcotrafiquants. Leur butin est entreposé dans une grotte où Dale a fini par trouver refuge. Et le t-shirt Redskins n'est pas loin... Forrest Gander entrelace de manière fascinante les deux intrigues, rendant plus inquiétante encore, comme à leur insu, l'équipée de Dale et Hoa. Ils ne parviennent pas à déchiffrer les événements dont ils sont les témoins, ne mesurent pas le danger qu'ils courent. Le roman s'achève dans un final incendiaire - dont les protagonistes sortiront vivants, mais profondément transformés. Ce western tragique puise sa source dans la sombre beauté du territoire où il est ancré : âpre, implacable, minéral - admirablement évoqué par un poète géologue qui incarne le désert comme le personnage essentiel de son roman.

02/2016