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Littérature française

Ces Temps Derniers... Ou l'Epopée du monde

"Chaque vers, lui semblait-il, avait le pouvoir et la force de changer la vie et le désir de toute créature, le sens et l'orientation de toute chose ! Le Poème contenait tout : la souffrance et l'espérance des hommes, depuis l'origine des temps, leur effroi devant la mort, devant la maladie, devant la violence ; mais aussi leur amour, leur amour de la vie, de leurs semblables, leur désir d'une vie meilleure, pour tous et chacun, fraternelle, généreuse, ouverte sur autrui, prête à tout partager et à tout recevoir". Ces Temps Derniers est le périple d'un poème, "L'Epopée du monde" , dont la beauté bouleverse les coeurs, les consciences et les imaginaires. Voyageant de main en main, il traverse les époques, de la fin du dix-neuvième siècle au début du siècle actuel, avec le don d'amener les êtres au meilleur d'eux-mêmes. A travers son périple, il donne vie à Sulpice Septime, hussard noir des débuts de la troisième République ; à Hector Elbane, médecin humaniste témoin des deux guerres mondiales ; à Annie Berg, jeune communiste qui mettra son existence au service de l'ONU et des Droits de l'Homme ; ou encore à Justine Morin, passionnée par l'idée européenne, à laquelle elle se dévouera entièrement. Entre les mains d'Octam, jeune prêtre d'une théocratie parodique actuelle, de Bassem Arwal, riche homme d'affaires d'une nation en proie à la violence et à la pauvreté, ou bien encore de François Eugène, ambassadeur du pays du Coq auprès de cette même nation, "L'Epopée du monde" pourra-t-elle faire face aux problématiques d'aujourd'hui ? Découvrez les parcours de vie, les réflexions et les engagements de ces hommes et de ces femmes qui retracent l'Histoire, mais aussi la grâce et la puissance du verbe... Née en 1963 à Paris, Selma a étudié l'Histoire, avant de devenir éducatrice spécialisée et de se dédier, durant longtemps, à l'accompagnement de personnes en grandes difficultés sociales. Son nom de plume fait référence à Selma Lagerlöf, pour la beauté de son écriture et l'incomparable densité de ses personnages. Elle est l'auteure de trois premiers ouvrages aux Editions Amalthée, "Histoire d'une ânesse engagée" , "Le Village accroché aux étoiles" , et "De part et d'autre du fleuve" . Passionnée par l'Histoire du vingtième siècle, elle lui rend hommage ici et livre "Ces Temps Derniers" , un roman épique envoûtant.

11/2019

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Actualité et médias

La victoire des anges. Parcelles de vie, rencontres, opinions, réminiscences, expériences, anticipations, notes de voyages, témoignages, [... , chroniques sans queue ni tête, choses disparates d’apparence fortuite d’un journaliste effronté

Serait-il raisonnable de ne plus entendre, de ne plus voir ce qui nous a fait, de refuser les étincelles du passé, d'avancer sans rétrovision ? Jean Rocchi, journaliste et écrivain, veut comprendre l'évolution au long cours de notre monde à partir de ses errances, erreurs et succès ; relire le passé : " J'ai ratissé des feuilles de ma vie pour en faire un tas, mêlés à mon bouillon de culture, espérant que mon histoire vagabonde présente simplement, peut-être à la manière des pointillistes, une approche de ces années 1930-2000 et des poussières, vécues ou perçues par un fils d'ouvrier. " Une vie ajustée à des convictions. Il relie les événements (les guerres, la Libération, la fin de l'empire, les heurts de la République...) à la mise en scène de l'intime, sans exhibition d'ego : l'enfance, l'amour, les voyages, le métier de journaliste, l'interrogation politique, l'oiseau Phoenix du communisme, etc., grande affaire du roman contemporain. Ce kaléidoscope-aventure de l'histoire du XX?siècle fait exister des hommes et des femmes le plus souvent inconnus, héros, déjà oubliés, les donne à entendre, dit leur générosité et leur volonté de justice, leur respect des peuples. On comprend mieux leur courage en notre temps de crainte. Grappillant les menus faits du quotidien, ne laissant pas s'enliser dans l'oubli les figures parentales, candide sachant saisir sans jamais se lamenter la tragédie du communisme, Jean Rocchi redécouvre aussi le bonheur lors des voyages à travers le monde, savourant les conversations, la libido sciendi, heureux d'apprendre et de transmettre, séducteur paisible, happé délicieusement par les femmes, leur marivaudage et le charme de leurs corps. Cette histoire se partage dans les plis de l'Histoire. Indignation devant la misère et volonté de justice, souci de mieux partager les richesses ne faisant pas de la propriété et de l'agréable la fin ultime de l'existence, vivant avec ce peuple de Gennevilliers – son épicentre –, prompt à penser à des solutions, tels sont, entre mille, les réflexions et les constats qui émaillent ce récit coruscant et virevoltant d'un globe-trotter nous livrant le journal intime de ses tribulations dans un monde à la fois abasourdi par sa propre déraison et capable, somme toute, de se donner une nouvelle voie...

04/2019

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Histoire de France

La Révolution française. Un évènement de raison sensible 1787-1799

Sommaire Avant propos 1. La conscience historique de la Révolution française, de 1789 à aujourd'hui Approfondissement - L'histoire en partage (G. Mazeau) PARTIE 1 - Devenir libre et souverain : une rupture démocratique ? 2. Les noeuds d'une dynamique politique extraordinaire : la convocation des Etats généraux Approfondissement - "Enfin le peuple pense" : du stigmate à la Révolution (D. Cohen) 3. Subvertir l'Ancien Régime, créer la Nation 4.
La fabrique d'un nouveau monde politique : normes juridiques et institutions sociales, de 1789 à l'été 1791 5. L'attente républicaine : de la fusillade du Champ-de-Mars au 9 août 1792 Approfondissement - Dossier sur le réseau des Roland (N. Perl-Rosenthal) 6. La vengeance souveraine ou l'énigme de la Terreur, 10 août 1792-27 juillet 1794 (9 thermidor an II) 7. Une République sans vertu ni terreur, 9 thermidor an II-18 brumaire an VIII Approfondissement - Penser l'après coup de la Terreur en interrogeant le concept de trauma (R.
Steinberg) PARTIE 2 - Religions, Révolution et Contre-révolution 8. Les catholiques entre Révolution et Contre-révolution, de 1789 à 1793 9. Transports sacrés révolutionnaires, volontés déchristianisatrices et liberté religieuse, de 1789 à 1794 Approfondissement - L'investissement symbolique et financier comme forme d'adhésion au décret du 18 floréal an II (7 mai 1794) (J. Smyth) 10. Le pluralisme religieux, de Thermidor au Concordat PARTIE 3 - Vie, bonheur, justice 11.
Les économies politiques du moment révolutionnaire 12. L'individu révolutionnaire, membre du peuple souverain 13. A la vie à la mort, l'ardeur patriotique 14. L'inquiétude du bonheur, l'inquiétude d'une liberté à transmettre PARTIE 4 - Une révolution universelle ? 15. La Révolution française, un modèle pour le monde ? Approfondissement - Révolution française, révolution atlantique ? (M. Belissa) 16.
Faire la guerre à la Contre-révolution 17. Questions coloniales et abolition de l'esclavage Approfondissement - Barnave et la question coloniale (S. Degachi) Repères chronologiques L'AUTEUR : SOPHIE WAHNICH, directrice de recherche au CNRS, Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain CNRS-EHESS. Avec des approfondissements historiographiques thématiques rédigés par des historiens français et étrangers.
GUILLAUME MAZEAU, maître de conférences à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. DEBORAH COHEN, maître de conférences à l'université de Provence. NATHAN PERL ROSENTHAL, professeur, University Southern California. RONEN STEINBERG, professeur à Michigan University. JON SMYTH, docteur en histoire, London University. MARC BELISSA, Maître de conférences à Paris-Ouest. SOUAD DEGACHI, doctorante en histoire, Paris-VII.

09/2012

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Pédagogie

Un coeur d'enfant. Enquête généalogique sur l'expérience de l'enfant Tome 1, S'émanciper et s'épanouir

L'expérience de l'enfant a acquis, durant les deux derniers siècles, une centralité marquant en elle la nouveauté d'un événement : c'est ce dont cet ouvrage proposera la généalogie, en suivant une inspiration d'origine foucaldienne. Ce livre explorera les pratiques et les techniques - éducatives, pédagogiques - qui, durant cette période, au travers de leurs multiples formulations et conceptions, organisent la production, dans l'enfant, de son être intérieur et intime, la configuration et la formation, en lui, d'un sujet. De cette expérience, qui fait de sa subjectivité ou de son intériorité un lieu central de problématisation, on retracera, en France, la naissance et le développement des trois stratégies traversant les conceptions "utopiques" ou "mystiques" du début du XIXe siècle, celles de la pédagogie sous la IIIe République et, dans la première moitié du XXe siècle, du mouvement de l'"éducation nouvelle". Distribuée en deux volumes intitulés S'émanciper et s'épanouir et Socialiser et libérer, cette enquête examinera, en premier lieu, les formes et les normes de ces processus de configuration de sa substance intime, en parcourant un certain nombre de lieux pratico-discursifs de production du coeur et de l'intériorité enfantine : jeu, activité, amour. Elle exhumera trois grandes stratégies de subjectivation : celle qui se charge d'assurer l'épanouissement du sujet dans l'enfant en cultivant, en lui, les germes de son intériorité, celle qui cherche à garantir son émancipation par la socialisation de son être, celle, enfin, qui culmine dans le projet de sa libération et arrime ses pratiques au développement de sa nature et de ses besoins. Le second volume scrutera, en premier lieu, les formes et les normes chargées de discipliner en lui une personnalité "équilibrée". Il y opposera l'étude, dans le mouvement de l'"éducation nouvelle", de deux grands dispositifs "utopiques" de l'art de libérer l'enfance : celui qui s'efforce d'en déployer l'être en favorisant l'apparition d'une "société des enfants" et celui qui, en organisant le travail enfantin, tente de remonter vers une "enfance des sociétés" pour en dériver une société renouvelée. Dans cette expérience de l'enfant rythmée par des stratégies parfois convergentes, souvent en conflit, un pouvoir de subjectivation et de configuration de l'être enfantin se déploie depuis deux siècles, dont la cible est le "coeur" de l'enfant et dont la forme est celle d'une "pastorale de l'enfance".

06/2017

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Religion

Eduardo Frei

La vie et l'action politique d'Eduardo Frei, né en 1914 et mort en 1982, Président démocrate chrétien de la République du Chili de 1964 à 1970, demeurent une énigme pour nombre de français et d'européens, voire de latino-américains. Beaucoup ne parviennent pas à comprendre comment un homme qui représentait un espoir pour la démocratie chrétienne du continent latino-américain, un catholique éclairé et exemplaire, à la vie privée irréprochable et qui vécut toujours pauvrement, approuva en 1973 le Coup d'Etat militaire qui renversa le Président Socialiste Allende. Il rachètera plus tard cette attitude en prenant la tête de l'opposition au Général Pinochet et en faisant une belle campagne pour le "non" au référendum constitutionnel par lequel le Général Président Imposa en 1980 une constitution à sa mesure. Homme de culture et d'action, chrétien convaincu et politique réaliste Eduardo Frei a marqué en profondeur la vie du Chili et celle de l'Amérique du Sud. Mais le cheminement de l'histoire ne permit pas à ses espérances de se réaliser, et le jeu des forces antagonistes ne le laissa pas jouer ce rôle d'arbitre qui aurait pu être le sien sous l'Unité Populaire et au-delà. Aurait-il pu changer le cours des choses ? Il est impossible de le dire. En tout cas, l'histoire tragique de la démocratie chilienne est là pour marquer la complexité des tâches humaines et des entreprises politiques, malgré les valeurs et les convictions des acteurs en présence. Avec Eduardo Frei apparaît nettement la grandeur de la démocratie et la difficulté de celle-ci à se maintenir quand s'exacerbent les passions, et que le jeu politique se pervertit. L'actualité politique chilienne en est toujours une illustration frappante. Comme de nombreux Basques, Pierre LETAMENDIA, Maître de Conférences à l'Université de Bordeaux, a vécu au Chili ou il a fait ses études primaires et secondaires. Il a connu Eduardo Frei, alors sénateur de Santiago, avant d'être élu deux ans plus tard, en 1964, Président du Chili. En 1980 il rencontre Frei à Paris alors chef incontesté d'une démocratie chrétienne interdite par le régime Pinochet et assumant à lui seul le leadership de toute l'opposition. Ce livre permet de mieux comprendre les rouages et le déroulement de l'histoire chilienne depuis la défaite de Pinochet au plébiscite d'octobre 1988.

01/1989

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XIXe siècle

Ma vie est une valse

"Emile Waldteufel (1837-1915) est un inconnu très célèbre car ses valses sont dans toutes les mémoires. Qui ne connaît, en effet, la valse "Amour et printemps" jouée à l'orgue de barbarie, qui fut l'indicatif du célèbre Ciné-Club à la télévision ? Ou encore la "Valse des Patineurs", souvent jouée lors du concert du Nouvel an à Vienne, enregistrée par Herbert Von Karajan et le Maestro Toscanini ? Chacun peut chantonner ces mélodies et les connaît par coeur. Pourtant, notre "Johann Strauss français" est méconnu comme personnage. On se souvient de sa musique, mais on a un peu oublié son nom et celui qui se cache derrière ces si belles valses, que l'on a l'impression d'avoir toujours connues et fredonnées. Emile Waldteufel, musicien alsacien né à Strasbourg en 1837, était issu d'une famille très pauvre : son grand père Moyse Lévy était un "violoneux" parcourant une Alsace secouée par la Révolution française. Son père développa la lignée en montant à Paris, sous le règne de Louis-Philippe. Par la suite, Emile Waldteufel, sut se hisser aux plus hautes fonctions du régime de Napoléon III et de la Troisième République. Pianiste particulier de l'Impératrice Eugénie, professeur de piano du Prince Impérial, puis directeur des grands bals de L'Opéra Garnier à Paris sous Mac-Mahon, son triomphe aura une plus grande ampleur encore en Angleterre, où il côtoya le Prince de Galles. Il mourut en 1915, en pleine première guerre mondiale, et les Allemands étoufferont l'évènement en relevant à peine la mort du "juif Waldteufel" ... Personnage éminemment sympathique et plein d'humour, décrit par Emile Zola comme un "génial fabricant de valses", Emile Waldteufel composa des centaines de ces valses qui sont aujourd'hui célèbres dans le monde entier, mais que l'on prend souvent pour des oeuvres de Strauss. Ce livre se propose de réparer cette injustice. Etayé par une connaissance extrèmement précise, fiable et rigoureuse de la vie d'Emile Waldteufel (transmise à travers son fils Henri Waldteufel, et le musicologue anglais Andrew LAMB), Il raconte l'épopée d'une famille à travers trois générations de musiciens plongés dans les soubresauts de l'histoire. Ils surent se tirer de la misère à la force du poignet et accéder aux plus hauts honneurs grâce à leur courage, à leur immense talent. Pour le dernier d'entre eux, Emile Waldteufel, il est incontestable que l'on doit parler de génie musical."

02/2022

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Graphisme

Menu Design in Europe

Consacré à la forme visuelle et graphique des menus en Europe, le nouveau livre de Jim Heimann est un festin pour les yeux qui vous fera venir l'eau à la bouche, avec plusieurs centaines de menus européens allant du début du xixe siècle à la fin du second millénaire. Histoire de la cuisine européenne et vaste panorama des styles graphiques, Menu Design in Europe satisfera l'appétit des gourmets comme des passionnés de graphisme. La prédominance de la cuisine française a fait de celle-ci un modèle des plaisirs culinaires qui s'est propagé dans toute l'Europe (et au-delà). Avec le développement des restaurants et de la gastronomie au xixe siècle, la nécessité d'une présentation plus rigoureuse des plats proposés a donné naissance à toutes sortes de menus imprimés, simples ou extravagants. Orné d'une illustration découpée, le menu de 1891 du Grand Véfour, à Paris, évoque la brasserie bouillonnante de la Belle Époque, tandis qu'en 1932, celui du Royal Palace Hotel de Londres vous entraîne dans un bar nocturne et plein de verve de l'époque du jazz. À l'autre extrémité de cet éventail graphique, le menu du restaurant Lasserre s'exprime, au milieu du xxe siècle, avec une simplicité surréaliste. Plusieurs décennies de styles artistiques sont représentées, depuis les chefs-d'oeuvre de l'Art nouveau et de l'Art déco jusqu'aux appropriations graphiques de la République démocratique allemande. On trouvera aussi les restaurants étoilés par le Guide Michelin à l'époque des chefs vedettes et des raretés comme le menu d'un repas militaire allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Bien plus qu'une simple énumération de plats, ces menus évoquent souvent un repas mémorable et sont parfois présentés avec une attention aussi soignée que les mets eux-mêmes. S'il ne nous est plus possible d'être attablés à La Tour d'Argent en 1952 pour y déguster son fameux Caneton Tour d'Argent, nous en imaginons sans peine l'ambiance grâce au gibier d'eau qui illustre le menu du dîner de ce grand restaurant parisien. Avec un texte introductif de Steven Heller, historien du graphisme, et des légendes d'illustration par Marc Selvaggio, grand marchand de livres anciens et d'objets éphémères, Menu Design in Europe réunit des menus issus de grandes collections privées et d'institutions, dans un somptueux banquet visuel qui fait aussi l'histoire de deux siècles de traditions gastronomiques.

07/2022

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Histoire internationale

Fils de conquérants. Le monde türk et son essor

Le monde türk compte désormais dans son ensemble quelque 140 millions de personnes ; les langues turciques sont parlées par les populations anciennes de la Sibérie et de Chine de même que dans six Etats qui forment un véritable arc en Eurasie et jusqu'en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Et pourtant, tous ces peuples, malgré une histoire spectaculaire et malgré l'avenir prometteur qui est le leur, restent parmi les moins étudiés. Pour la plupart musulmans, ils sont prêts à travailler avec l'Occident, disposent des ressources pétrolières de la mer Caspienne et offrent une option laïque au reste du monde islamique lui-même pris en étau entre les forces qui veulent le transformer et la menace du fondamentalisme réactionnaire. L'Etat türk le plus puissant et le plus ancien, la Turquie, s'est longtemps défini par son rôle d'avant-poste de l'OTAN, mais il s'agit désormais du plus démocratique des pays musulmans et Ankara frappe maintenant aux portes de l'Union européenne. Après des débuts chancelants, les cinq Etats türks du Caucase et d'Asie centrale émancipés par la fin de la guerre froide, l'Azerbaïdjan, le Turkménistan, l'Ouzbékistan, le Kazakhstan et la République kirghize, ont fait leur entrée sur la scène mondiale avec un caractère qui leur est propre. Dans cette importante analyse, Hugh Pope, ancien correspondant du Wall Street Journal, trace un portrait saisissant des descendants des armées nomades qui ont autrefois conquis la Chine et l'Empire byzantin. Il montre la multitude des liens qui unissent les Türks du Xinjian en Chine (l'un des derniers bastions de la révolte dans ce pays), des Etats d'Asie centrale, d'Iran, d'Irak, des Pays-Bas et d'Allemagne, là où dans la capitale on entend parler turc à chaque coin de rue, et même des Appalaches, aux Etats-Unis. Au cours de ce périple, il nous offre une étude inédite de territoires musulmans autrefois gouvernés par les dynasties türkes avant que leur puissance ne soit écrasée par l'essor de l'Europe, de la Russie et de la Chine, qu'il s'agisse des Moghols qui ont conquis l'Inde, des Safavides qui ont jeté les bases de l'Iran moderne ou encore des Ottomans dont l'empire cinq fois séculaire comprenait la Turquie, les Balkans et le Moyen-Orient.

11/2011

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Critique littéraire

Zola d'Ouest en Est. Le naturalisme en France et dans les deux Allemagnes

Ce livre inscrit la réception de Zola dans le contexte de la Guerre froide. En 1952, l'auteur est mort depuis un demi-siècle. Deux images lui collent encore à la peau : celle de l'écrivain naturaliste "putride" et celle du défenseur de Dreyfus. Des images qui à cette époque font encore polémique. Il apparaît cependant que Zola bénéficie d'une véritable réhabilitation de la part de la critique dans les deux blocs. L'Ouest et l'Est adoptent des stratégies différentes, en fonction de leurs priorités respectives et de leur confrontation, chacun valorisant une image de Zola contre une autre. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France fait de lui un modèle de l'intellectuel engagé ; puis les travaux issus de la Nouvelle critique redécouvrent l'écrivain. Dans les mêmes années, sous l'impulsion du grand romaniste Victor Klemperer - l'auteur de LTI. La Langue du Ille Reich - et de son assistante Rita Schober, la RDA entame un processus de réhabilitation de Zola en tant que grand écrivain réaliste, tandis que la RFA ne s'intéresse guère à lui. Il faut attendre les années 1970 pour que de nouvelles lectures voient le jour en République fédérale, à la faveur d'une repolitisation de la critique universitaire. Dans la " patrie des ouvriers et des paysans ", Rita Schober, qui a été choisie dans les années 1950 pour retraduire l'ensemble des Rougon-Macquart, ne se contente pas de réévaluer Zola comme romancier du prolétariat. Elle déploie les richesses de son esthétique réaliste. Affrontant le verdict marxiste jusque-là hostile à l'écrivain naturaliste, elle s'inscrit néanmoins dans les limites d'un système. En l'espace d'une vingtaine d'années, elle assouplit les principes esthétiques en vigueur en RDA, restituant au marxisme sa dimension humaniste. Aurélie Barjonet s'attache à retracer une histoire intellectuelle et culturelle récente et significative. Utilisant une approche comparatiste qui confronte des réceptions croisées, elle nous offre une relecture originale qui permet d'évaluer l'impact posthume de Zola, intellectuel et écrivain. Elle met au jour les obstacles auxquels son oeuvre capitale s'est heurtée dans la critique de la seconde moitié du vingtième siècle. Si les contradictions inhérentes à l'oeuvre ont été le moteur de la création zolienne, elles expliquent aussi l'aventure de sa réception. On peut penser que cette réception a joué un rôle important dans l'évolution de la critique moderne.

11/2010

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Autriche

Cette Autriche qui a dit non à Hitler. 1930-1945

La véritable histoire de la résistance autrichienne à Hitler. Le 13 mars 1938, Hitler proclamait le rattachement de l'Autriche au Reich et, deux jours plus tard, faisait son entrée dans la capitale danubienne. Ces événements sont connus, et plus encore les photos qui les illustrent : douaniers autrichiens accueillant les soldats de la Wehrmacht, foule acclamant le Führer au coeur de Vienne. Le 10 avril suivant, par plébiscite, 99, 75 % des Autrichiens approuvaient l'Anschluss. Mais pourquoi ne dit-on jamais que les célèbres photos de 1938 ont été orchestrées par la propagande nazie ? Et pourquoi n'expose-t-on jamais l'autre face du décor ? Le désarroi de la petite République d'Autriche créée en 1918 sur les décombres de la monarchie des Habsbourg et l'attraction exercée par l'Allemagne, dans les années 1920, sur tous les courants politiques autrichiens représentés au Parlement, à commencer par les socialistes. Le combat de l'Etat autrichien contre le national-socialisme intérieur et extérieur, de 1933 à 1938, combat mené aussi par le régime autoritaire institué en 1934. En 1934 encore, la répression par l'armée autrichienne de la tentative de putsch nazi qui conduisit à l'assassinat du chancelier Dollfuss. Quatre ans plus tard, le sursaut du chancelier Schuschnigg qui voulut consulter les Autrichiens par référendum sur leur volonté de préserver l'indépendance de leur pays, consultation prévue le 13 mars 1938 et dont le résultat aurait sûrement été positif si Hitler, précisément, n'avait pas voulu en interdire la tenue en faisant envahir le pays par l'armée allemande, dans l'indifférence des démocraties occidentales. Ensuite le trucage du plébiscite nazi du 10 avril 1938, l'impitoyable destruction des attributs souverains de l'Autriche, la poursuite des opposants (70 000 arrestations lors de l'Anschluss), le règne de la terreur et la persécution des juifs. Et enfin la résistance autrichienne en exil ou intérieure - résistance communiste et socialiste, résistance catholique, résistance conservatrice et monarchiste -, résistance méconnue, qui eut ses héros et ses martyrs. L'Autriche, libérée par les Alliés en 1945 et redevenue souveraine en 1955, se relèvera grâce à des hommes ayant survécu aux camps nazis. Jean Sévillia, fin connaisseur de l'Autriche et de son histoire, et fort de sources en grande partie inédites, brise les idées reçues et rend justice à cette Autriche qui, très tôt, a dit non à Hitler.

09/2023

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Actualité politique France

Jean-Pierre Chevènement. Le dernier des jacobins

Jean-Pierre Chevènement est-il le dernier des Jacobins ? Le père des souverainistes ? Anachronique ou prophétique, sa vision n'a pas varié, depuis l'Assemblée (1973-2002) aux ministères de la Recherche et de l'Industrie (1981-1983), puis de l'Education nationale (1984-1986) à la Défense (1988-1991) sous la présidence de François Mitterrand, à l'Intérieur, enfin, dans le gouvernement Jospin (1997-2000). L'élu, animé par un patriotisme de frontière, fortement enraciné dans son territoire (président du Conseil régional de Franche-Comté en 1981-1982 ; maire de Belfort de 1983 à 2007 ; sénateur du Territoire de Belfort de 2008 à 2014), n'a pas dévié de sa ligne, malgré la diversité de ses responsabilités régaliennes. Assez différent de la ligne majoritaire, à gauche, il a pourtant pesé, contribuant notamment à l'aggiornamento de son parti sur des questions centrales, tel le nucléaire, qu'il s'agisse de la dissuasion ou du recours à l'énergie civile. Ses défaites - face au tournant libéral de 1983 - et ses démissions - face à l'alignement sur la politique étrangère américaine ou le renoncement aux principes républicains - n'ont pas empêché l'homme d'action et l'intellectuel de contribuer à définir les termes des combats de la gauche depuis les années 1970 et à redéfinir les clivages qui déterminent le débat public jusqu'à nos jours. Alors qu'aucun ouvrage historique ne lui avait été consacré, les meilleurs spécialistes d'histoire politique, économique ou des relations internationales examinent son rapport à la République, la Nation et la gauche, son action en faveur de l'école républicaine, son rapport à l'Etat stratège en faveur de l'industrie et de l'aménagement du territoire, son combat pour la défense de la souveraineté nationale, enfin, face à l'Europe et à l'Allemagne. Occasion de se pencher sur le devenir historique de notions qui, à force d'être rabachées, perdent de leur clarté. Une vingtaine de chercheurs et quelques "grands témoins" proposent le premier portrait du dernier des Jacobins, documenté par des sources de première main. Sous la direction de Renaud Meltz, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Haute-Alsace, membre senior de l'IUF et de Régis Boulat, maître de conférences à l'université de Haute-Alsace : Judith Bonnin, Bernard Lachaise, Anthony Burlaud, Thibaud Tellier, Gilles Richard, Christophe Prochasson, Julien Cahon, Yann Forestier, Hervé le Fiblec, Bénédicte Girault, Odile Maeght.

11/2021

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Ouvrages généraux

Ces esclaves qui ont vaincu Napoléon. Toussaint Louverture et la guerre d'indépendance haïtienne (1801-1804)

Cet ouvrage nous plonge au coeur du drame fondateur qui s'est noué sur la scène coloniale caribéenne au moment même où la France accomplissait sa propre révolution. Un drame en trois actes. Un : soulèvement des esclaves de Saint-Domingue - surnommée la "perle des Antilles" et la plus riche des colonies françaises - en 1791, suivi trois ans après de l'abolition de l'esclavage par la nouvelle Assemblée nationale française. Deux : envoi sur l'île par Napoléon Bonaparte d'un corps expéditionnaire dirigé par le général Leclerc, beau-frère de l'empereur, en vue de renverser le chef des rebelles, Toussaint Louverture, et de rétablir l'esclavage. Trois : victoire des insurgés et création, en 1804, de la première république noire de l'histoire : Haïti. C'est cette expédition coloniale désastreuse, qui fit des milliers de morts des deux côtés et restera comme l'une des plus cuisantes défaites de l'empire français, tenu en échec par d'anciens esclaves, que raconte l'historien Philippe Girard dans ces pages. Pour comprendre les enjeux et le déroulement de l'opération, il a mené des recherches de part et d'autre de l'Atlantique et puisé aux sources les plus variées, qu'elles soient militaires, diplomatiques ou commerciales. A travers le prisme de l'expédition Leclerc, qui en fut le paroxysme, c'est toute la Révolution haïtienne, cet événement majeur de l'histoire atlantique, qu'il fait revivre. "Philippe Girard propose un récit très maîtrisé en dix-neuf chapitre. Son apport principal n'est pas dans la forme toute classique que prend son ouvrage, dont la vocation est essentiellement pédagogique. Il s'agit davantage de restituer cette tragédie à travers l'épaisseur souvent complexe de ses explications, de ses situations, de ses intrications. (...) Son récit de la guerre d'indépendance haïtienne offre cette opération historiographique rare qui vise à la coexistence des regards, des représentations, des actions, expliquées selon les différentes parties en présence. A la manière dont Clint Eastwood a voulu comprendre la guerre du pacifique en deux films contrastés, Mémoires de nos pères et Lettres d'Iwo Jima (2006), l'historien propose ici un récit qui serait à la fois celui du Blanc et du Noir, du riche et du pauvre, du colon et du colonisé, du Français et de l'Haïtien". (Antoine de Baecque, Le Monde des Livres)

10/2021

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Correspondance

Epistolaire, Revue de l'Aire N° 47/2021 : Le geste épistolaire

Dile Richard-Pauchet, Albrecht Burkadt, Introduction. - PRATIQUES AU QUOTIDIEN, SACREES ET PROFANES : Laurence Bernard-Pradelle, "Parler de soi à travers autrui ou le geste énigmatique de l'épistolier Marc Antoine Muret (1580)" . - Fabienne Henryot, "Les clarisses et l'art épistolaire dans l'hagiographie classique" . - Alain Kerhevê, "Le poids de la plume en Angleterre au XVIIIe siècle" . - Cécile Reynaud, ""Quelle belle chose que la poste ! " Hector Berlioz (1803-1869) et l'écriture épistolaire" . - REPRESENTATIONS DU GESTE EPISTOLAIRE DANS LES ARTS ET LA LITTERATURE : Damien Bril, "Anne d'Autriche en régente : le portrait à la lettre ou le pouvoir en main" . - Anne-Marie Cheny, "La pratique épistolaire d'un "Prince de la République des Lettres"" . - Cécile Tardy, "Vincent Voiture d'après Philippe de Champaigne : culture mondaine, culture savante" . - Geneviève Haroche-Bouzinac, "Le Messager de l'amour, Pieter de Hooch (1629-1684)" . - Marie-Anne Dupuy-Vacher, "Du "billet doux" à la "mauvaise nouvelle". La lettre sous le pinceau des artistes au siècle des Lumières" . - Dorothée Lanno, "Un secret partagé : la lettre dans les représentations figurées de l'amitié (fin XVIIIe - début XIXe siècle)" . - Anna Tüskes, "Ecrivains et lecteurs de lettres dans la peinture hongroise des XIXe et XXe siècles" . - Salwa Taktak, "Le geste épistolaire dans Julie ou la Nouvelle Héloïse de J. -J. Rousseau : les représentations et les enjeux dramatiques" . - REPRESENTATIONS CONTEMPORAINES : Philippe De Vita, "Le virtuel à l'oeuvre : la lettre dans une séquence du Fleuve de Jean Renoir" . - Jérôme Dutel, "Si nous n'étions que de lettres ? Lettres de femmes (2013) d'Augusto Zanovello" . - Lynda-Nawel Tabbani, "Le geste épistolaire dans la poésie-chantée de la musique classique algérienne" . - Claire Olivier, "Enveloppe moi. L'épistolaire selon Annette Messager et Jean-Philippe Toussaint" . - Eugénie Péron-Douté, "L'Epistolaire dans l'oeuvre de Chloé Delaume" . - Chloé Conant Ouaked, "Prenez soin de vous de Sophie Calle : un dispositif épistolaire multiple au sein de l'art contemporain" . - PERSPECTIVES : Sophie Tonolo, "De la direction maternelle à l'art d'être grand-mère : l'éducation par la lettre vers 1690" . - Jacques Plainemaison, "Ibis, confidente de Jean Genet, et le groupe de ses amis" . - Philippe De Vita, "Trois lettres du cinéma hollywoodien classique : une présence paradoxale" . - Isabelle Antonutti, "Histoire d'une découverte : Lettres, 1942, Bordeaux, Paris" . - Karine Schwerdtner, Entretien avec Hélène Gestern. - Benoit Mélancon, Le cabinet des Curiosités Epistolaires.

10/2021

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Police

Les réseaux secrets de la police. Loges, influence et corruption

La police est constituée de chapelles qui souvent s'ignorent, quand elles ne se font pas la guerre. Cela laisse une grande latitude aux réseaux plus ou moins secrets, souvent transversaux, en leur permettant de tisser des liens. Une habitude qui remonte à la Résistance et qui s'est solidifiée à l'époque du SAC, le service d'action civique, à la botte des gaullistes, où se côtoyaient des policiers de tous grades. Une kyrielle d'affaires de ripoux ont marqué l'histoire de la police sous la Ve république, avec un terreau commun : les liens occultes noués dans le secret des loges ou ailleurs. Et avec un moteur récurrent : l'argent, les prébendes, l'influence. Ce sont ces affaires que ce livre rassemble, avec à l'appui les témoignages de nombreux acteurs de premier plan, gardiens de la paix, commissaires ou préfets. Une histoire de la Place Beauvau à travers ses réseaux. De Daniel Voiry à Daniel Beaulieu, du brigadier-chef qui régnait sur la Préfecture de police de Paris au début des années 80 à la loge Athanor, un scandale qui a éclaté en 2020, ce livre raconte 40 ans de coups tordus dans la police, sur fond de loges maçonnes, de réseaux en tous genres, syndicaux, politiques, corses, sportifs... Parfois la dérive est allée jusqu'à laisser des cadavres en chemin. Certains réseaux sont plus inoffensifs, mais non moins actifs, que ce soit celui des policiers originaires de l'île de Beauté ou celui des amateurs de rugby, sans oublier celui des Sarko boys, héritier du clan Pasqua, ou celui des fidèles du Grand Orient, dans l'orbite de la gauche socialiste. La franc-maçonnerie a toujours été très vivace parmi les membres des forces de l'ordre. Pendant la guerre d'Algérie, elle s'est particulièrement illustrée dans la lutte contre l'OAS. La maçonnerie offre un écrin dans lequel les hiérarchies officielles sont bousculées : le brigadier-chef peut y donner des ordres à un préfet. De quoi perturber, susciter des anomalies et expliquer bien des nominations... surtout lorsque le ministre de l'Intérieur lui-même est un maçon qui s'affiche, on l'a vu notamment avec Gérard Collomb. Frédéric Ploquin est journaliste, spécialiste de la police et du grand banditisme. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, Les Narcos français brisent l'omerta (Albin Michel, 2021), La peur a changé de camp (Albin Michel, 2018)

10/2023

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Littérature française (poches)

Dommages de guerre. La ligne Maginot, etc

Après la guerre, il faut reconstruire, panser les cicatrices, tirer des bilans, réfléchir. On a enfin le temps. C'est à cet exercice que se livre Jean-Marie de Busscher à sa manière érudite, libertaire, insolente. 14-18 revisité par ce style unique, quoique daté de ces années 70 si libres, parce que, ne mâchons pas les mots, de Busscher est un styliste. Véritable OVNI littéraire, que ces Dommage de guerre. Accompagnons-le avec un bouquet de roses dans les méandres de la ligne Maginot, écoutons Frédéric de Prusse dicter une lettre à un de ses capitaines, ou suivons Miss Joy dans les souterrains obscurs, cette américaine se pâmant devant une pièce de 75. Et, dirait l'historien, en plus, c'est renseigné ! Et il y a les notes qui font concurrence au corps du texte, le déborde de toutes parts, j'en connais qui les préfère. Tout va bien, façon de parler. Qui est Jean-Marie de Busscher, un marin, un architecte, un acteur, un histrion, pardon un historien, disons un histrion historien libertaire. Laissons parler Andréa de Lorris qui avait préfacé L'Art patriotico tumulaire, un autre de ses délectables opus : " Et puis il y a plus préoccupant encore... D'où parle-t-il cet homme-là ? De quelle université, ministère, association d'historiens, d'anciens combattants ? Quel sérail l'a nourri ? Au nom de quelle idéologie, de quel parti ? De gauche, de droite ? Rappelons les faits. Il existait à la fin des années 70 – 1975 à 1980, grosso modo – une revue mythique de bandes dessinées du nom de Charlie Mensuel, où l'on croisait Valentina de Crepax, les hommes loups de Barbier, on y lisait les recettes de Cucullus, Andy Capp s'accoudait au zinc, Pichard écoutait Wolinski d'une oreille distraite, Willem peaufinait le trait, Jeanne Folly débordait de talent. Anarchistes, dandies, barbus, élégants se mêlaient curieusement et dans cette France pompido-giscardienne, le blizzard soufflait. Jean-Marie de Busscher était ce chroniqueur qui chaque mois traitait de ces statues que la République avait élevées sur nos places villageoises en hommage à nos soldats de 14-18. Est-ce le ton du journal qui a donné ce toupet à notre aède ? Ou ce toupet qui l'a jeté dans ces pages ? Vieille question de l'oeuf et de la poule " Et que les tièdes meurent !

04/2019

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Littérature française

In-finis terrae Tome 1 : Villa Belga. Echos d'une émigration dans le Sud du Brésil (1904-1910)

1904. On émigre pour les "pays neufs". On court vers la fortune, comme ces ingénieurs des chemins de fer belges. On fuit la justice, les lois anticléricales. Ou la terreur, comme ces Juifs de Russie. Un contrat en poche, on embarque sur un steamer, on s'installe dans une cabine de première classe. Sans rien dans les mains, on s'agglomère sur l'entrepont, on sera colon, emportant ce qu'on a de plus cher : une scrupuleuse droiture, un acharnement à réussir dans l'adversité, une fierté de la besogne accomplie, un sens de la fraternité. Le Brésil, jeune république, peuple ses territoires incultes. La Belgique exporte sa révolution industrielle. La petite ville de Santa Maria da Boca do Monte, au coeur de l'état du Rio Grande do Sul, où viennent de s'implanter les grands ateliers d'une compagnie ferroviaire belge, et, non loin, une colonie agricole juive, est un point de convergence de cette révolution, de cette immigration. C'est là que s'érige la "Villa Belga", cité calquée sur les corons, qui donne lieu, ici, à une évocation imaginaire de ce passé perdu de vue. S'y heurtent espoirs, utopies, et sombres desseins de passagers qui ont vu leurs sorts se lier à bord du Paranaguá. Emigre-t-on impunément ? A peine ont-ils débarqué, que Yakov, ses frères et soeurs, et une bande de jeunes Israélites se rendent, en ribambelle, au marché public. Malgré l'abondance de tubercules, de sacs de farines et de fèves, ils ne voient que les fruits, des monticules de fruits, des pyramides de fruits. Leur étonnement devant les étals amuse verduriers et fruitiers, habitués au défilé des immigrants. Un marchand aux oreilles décollées se met à tailler la carapace -comme celle d'une tortue ! s'exclame la petite Ida -d'un fruit insolite qui a la forme d'un obus surmonté d'un chardon. Ça s'appelle abacaxi, soit "ananas", précise l'homme qui, du bout de son couteau, leur en tend de petits morceaux à goûter. Décortiquer une orange ? Non, le plus simple est de faire comme les gamins des docks qui viennent chaparder au marché : un coup de dent pour arracher la pelure à l'une des extrémités, et ensuite en sucer le jus tout en pressant le fruit. Les petits Russes en ont plein les doigts et le menton.

08/2013

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Histoire internationale

Isidore de Souza, figure fondatrice d'une démocratie en Afrique. La transition politique au Bénin (1989-1993)

L'auteur raconte avec précision le passage du Bénin en quelques semaines, au début de l'année 1990, d'un régime marxiste-léniniste à une réelle démocratie pluraliste, sans violence ni effusion de sang. Mgr de Souza fut l'artisan de la sortie de crise en même temps qu'il posa les bases d'une démocratie réelle et durable. Placé à la tête d'une conférence nationale qui réunissait les forces vives du pays et plus d'une cinquantaine de tendances politiques, il présida ensuite le Haut Conseil de la République jusqu'à l'installation de la cour constitutionnelle. La polémologie se consacre à l'étude des guerres, de leurs causes et conséquences, de leurs formes et de leurs méthodes. Il conviendrait de développer une autre discipline, que l'on pourrait appeler "irénologie". Elle étudierait les méthodes, les actions et les processus qui conduisent à l'établissement de paix et de réconciliations durables. Dans ce sens, Israël Mensah entreprend un passionnant travail d'irénologie. A le lire, on comprend comment Mgr de Souza, qui ne nourrissait aucune ambition personnelle, en est arrivé à présider la conférence nationale. L'intégrité des prélats et des décennies d'actions sanitaires, sociales et éducatives au service de l'ensemble de la population, et pas seulement des catholiques, avaient rendu crédible l'Eglise catholique et ses pasteurs. Les dirigeants marxistes eux-mêmes avaient été, pour beaucoup, formés par des éducateurs chrétiens, même s'ils avaient, ensuite, pris leurs distances avec eux. L'archevêque parle par des textes, mais aussi par des actes, par des gestes qui frappent ses interlocuteurs immédiats, puis le pays tout entier. Sa méthode de consultation, de négociation et de diplomatie active a permis une sortie de crise acceptée par tous sans humilier ceux qui, comme le président Kérékou, durent céder le pouvoir. L'auteur, qui a connu ce prélat de grande culture et de foi exigeante, saisit ici l'occasion d'un portrait personnel. Il a dépouillé de nombreux documents écrits, rencontré des témoins importants et s'appuie sur une connaissance intime de la société béninoise et de l'Eglise qui y vit. Son travail éclaire la réflexion sur les rapports entre Eglise et politique et montre qu'un chemin de paix est possible en Afrique (D'après Etienne Thévenin).

06/2011

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Littérature étrangère

Hommage à Valentin Yves Mudimbe. Pour un nouvel ordre africain de la connaissance

Argumentaire "De tout temps, les écrivains ont joué un rôle prépondérant dans la vie de leur société. Des scribes de l'Egypte ancienne aux poètes des révolutions française et russe, en passant par les philosophes grecs, et récemment les écrivains de la Négritude africaine, l'écrivain a toujours bénéficié d'un statut particulier en incarnant la conscience de son peuple et en servant d'instigateur de l'évolution sociale. V. Y. Mudimbe, nous semble-t-il, n'a pas failli à cette mission multiséculaire de tout écrivain digne de ce nom. Car, grâce à une plume haute en couleur et lumineuse, grâce à un réel engagement au sein de son pays d'origine, la République démocratique du Congo, de son continent, l'Afrique et du reste du monde par sa qualité d'écrivain, sa carrière d'enseignant et de chercheur, V. Y. Mudimbe a contribué - à n'en pas douter -, au renouvellement du discours africain. [... ] Les différentes contributions réunies dans cet ouvrage se veulent un hommage à V. Y. Mudimbe au regard de son exceptionnel parcours intellectuel et scientifique qui en a fait aujourd'hui un nom célèbre, principalement dans le monde universitaire. L'un des principaux écrivains de la littérature congolaise écrite de langue française, son oeuvre est d'une diversité remarquablement riche et étonnante. Sa fécondité couvre presque tous les genres d'écriture : poésie, roman, essai, autobiographie, etc. Cette écriture révèle une profonde recherche de dépassement de l' "Etat honteux" dans lequel pataugent les peuples africains des indépendances tropicales et même "tropicalisées" par des dictateurs impénitents". (Extrait de A. Mbuyamba-Kankolongo, Avant-Propos, p. 13-16). L'oeuvre de Mudimbe ouvre des perspectives nouvelles en sciences humaines. Ses implications futures sont prévisibles sur un champ social africain longtemps enfermé dans la sphère judéo-chrétienne. Les contradictions épistémologiques qui conduisent le vénérable bénédictin Frère Mathieu à devenir un défroqué - Echappant de justesse au déterminisme de l'Eglise catholique romaine, pour recouvrir ses origines -, font de V. Y. Mudimbe une figure majeure de la Modernité africaine. Cet hommage, organisé par A. Mbuyamba Kankolongo, signe l'actualité, la vitalité ainsi que la singularité de la problématique posée par V. Y. Mudimbe. Celle du paradigme identitaire qui constitue le socle à partir duquel pourra se construire une véritable Modernité africaine. Cet ouvrage éclaire l'oeuvre et facilite sa vulgarisation.

04/2011

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Beaux arts

Angola figures de pouvoir

Cet ouvrage d'envergure permet d'accéder au patrimoine artistique de l'Angola. Les oeuvres reproduites, d'une qualité plastique souvent exceptionnelle, témoignent de pratiques cultuelles et esthétiques, mais aussi de contacts, de rencontres et de liens entre divers peuples. Après une introduction générale de Christiane Falgayrettes-Leveau, les meilleurs spécialistes résument ici l'essentiel de leurs connaissances. Manuel Gutierrez fournit une synthèse des perspectives actuelles sur la préhistoire et l'archéologie, tandis que l'histoire ancienne, avec les structures étatiques, la traite négrière et la colonisation portugaise, est évoquée par Maria Alexandra Miranda Aparicio, qui aborde également l'indépendance, la guerre civile et la reconstruction du pays. Pouvoirs politique et religieux sont intimement liés, comme le montre Boris Wastiau. En témoignent les statuettes de culte et les insignes de dignité des Chokwe, Lwena, Ovimbundu, Lwimbi et des Songo. Parmi les réalisations les plus puissantes des Chokwe figurent les masques de bois sculpté ou réalisés à partir de matériaux éphémères. Révélateurs d'une riche cosmogonie, ils sont, comme l'indique Manuel Jordan, les piliers de la mukanda, processus d'éducation des jeunes garçons. Les rites liés à l'initiation, la divination et la guérison se sont répandus dans le nord-est de l'Angola et le sud-ouest de la République démocratique du Congo. Viviane Baeke présente la faculté de transformation des objets utilisés par des groupes tels les Nkanu, Suku, Yaka et Zombo. Barbaro Martinez-Ruiz pose, quant à lui, un regard nouveau sur l'esthétique et la fonction des arts kongo, tout particulièrement sur le nkisi, élément " incontournable " des pratiques religieuses. Dans le sud-ouest de l'Angola, des figures de fertilité accompagnent les jeunes filles et empruntent des formes très stylisées. Leur fabrication et leur usage sont évoqués par Maria do Rosario Martins et Maria Arminda Miranda. La dernière section de l'ouvrage est consacrée à l'art contemporain : Adriano Mixinge révèle comment Antônio Ole, l'un des plasticiens angolais les plus considérés, renouvelle son oeuvre. L'artiste fait appel à plusieurs disciplines, peinture, sculpture, installation, tout en portant une attention particulière aux objets du patrimoine culturel angolais. Angola, figures de pouvoir, dont l'iconographie s'appuie sur les oeuvres et sur des photographies de terrain, permet à un vaste lectorat de découvrir des richesses qui méritent d'être mieux connues.

10/2010

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Religion

Le grand dérangement. La part de fable dans l'Histoire

Le but de l'école laïque n'est pas d'apprendre à lire, ,à écrire et à compter, c'est de former des libres penseurs. L'école laïque est un moule où l'on confie un fils de chrétien et d'où il ressort un renégat. Ces paroles de l'inspecteur d'Académie Dequaire-Brohel, au convent maçonnique de 1896, rejoint l'idée maîtresse de Jules Ferry, au convent de 1891, nous voulons organiser l'humanité sans rois et sans Dieu, confirmée par Jules Viviani, lors de son discours du 8 novembre 1906, en instituant l'enseignement obligatoire, nous nous sommes attachés à une œuvres d'irréligion. Voilà qui est clair, mais quoi d'étonnant dès lors, que l'Histoire de France académique ne soit systématiquement déformée, dans le sens de la haine des rois et de la négation de Dieu ? Que ce soit Jules César, à propos de sa Guerre des Gaules, ou Charlemagne "qui a inventé l'école" pour les chevaliers, obligés d'apprendre "comment s'est fait la France", de tout temps, sur le canevas de faits bien réels, princes et chroniqueurs ont brodé une histoire fabuleuse. C'est en travaillant sur la question de l'Eglise, où les évêques n'ont jamais hésité non plus à broder des légendes, que Daniel Leveillard a relevé des falsifications quant à l'Histoire réelle. Dans cet ouvrage, l'auteur traite de Christophe Colomb, le dernier des Croisés; du Saint Suaire, du Précieux Sang; de Louis XVI, martyr pour la cause de la foi, mais également de "l'apocalypse écologique", de géopolitique confessionnelle, de la Prophétie du Saint Pape et du Grand Monarque, et même, à commencer, par la tradition du Poisson d'avril où la farce prévaut. Ainsi voit-on comment, en permanence, se mêlent le réel et la fiction, d'où le sous-titre : "La part de fable dans l'Histoire". Un livre de nature à déranger, sûrement, surtout peut-être le dernier chapitre où l'auteur adresse une lettre au pape Benoît XVI... Et si l'Eglise chrétienne, assurément moribonde comme on le crie assez au regard de ses églises vides, n'était au contraire en train de renaître, belle comme au premier jour ? A la phrase emblématique de la Troisième République, Du passé, faisons table rase !, c'est l'historien qui répond : Qui ne connaît son passé, ne peut être maître de son avenir !

11/2011

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Humour

Sentiments distingués

"Au fond, il faudrait s'interdire de commenter un album de Sempé, ce qui ne serait pas pour lui déplaire. Par un mouvement des sourcils conjugué avec un sourire complice à la commissure des lèvres et un léger mouvement de la main mais qui en dirait long, il suffirait d'encourager l'humanité à se le procurer toutes affaires cessantes, pour son édification personnelle et donc notre bonheur à tous. Sans commentaire, voilà ce qu'il y a à dire. Sauf que toutes ces mimiques passent mal même avec le numérique. Sachez donc tout de même que Sentiments distingués contient 80 dessins dont 5 sont en couleurs, qu'ils ont paru dans Paris-Match et The New Yorker (il a déjà signé plus 70 de ses couvertures) ces quatre dernières années, et que, comme d'habitude, il n'y a pas de thème les unifiant. Chacun mène sa vie selon son humeur bien que, cette fois, un certain nombre d'entre eux moquent les travers, us et coutumes du petit monde de l'édition, ainsi que les ridicules de l'art contemporain, la comédie sociale qui se déploie dans les vernissages ; quelques-uns, particulièrement savoureux, font également un gentil sort au monde enchanté de la psychanalyse. Là comme ailleurs, le maître du dessin d'humour se joue du rapport de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, avec ses minuscules personnages perdus dans d'immenses décors. Sinon, il s'agit encore et toujours, et on n'est pas près de s'en lasser, de la solitude de l'homme dans la ville, des choses de la vie, de nous, mais tout y est dit par le miniaturiste avec un sens de la litote, une ironie sur le monde et une tendresse pour les défauts de nos contemporains majeurs. Au théâtre, lorsqu'il assiste à une mise en scène dite moderne, il est du genre à se demander par moments s'il s'agit d'une relecture de la pièce ou d'une intervention des intermittents du spectacle. Jean-Jacques Sempé est un homme d'une rectitude, d'une fidélité, d'une attention aux autres, d'une courtoisie, d'un savoir-vivre d'un autre âge. Il a toujours placé au plus haut Chaval et Steinberg. Chacun de ses albums nous prouve d'année en année qu'il est des leurs". Pierre Assouline, La République des livres (lemonde. fr) (© Pierre Assouline, 2007).

10/2007

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Critique littéraire

Victor Hugo. Tome 1, Avant l'exil (1802-1851)

De Bonaparte Premier consul à Louis Napoléon Bonaparte président de la Deuxième République, les cinquante premières années de Victor Hugo forment une unité dans sa vie : celle de sa carrière officielle. Rythmée à ses débuts par l'épopée impériale à travers l'Europe en guerre, elle se termine dans les rues de Paris pendant les quelques jours qui séparent le coup d'Etat du 2 décembre 1851 de la fuite en Belgique. Du juvénile poète ultraroyaliste qui avait Chateaubriand pour idole au représentant du peuple de gauche qui avait Lamartine pour modèle, il aura fallu à Victor Hugo une vie d'homme équivalente, en nombre d'années, à celle de Napoléon, pour que l'exil lui permette de devenir lui-même. Après avoir accompagné l'essor de la poésie romantique et révolutionné le théâtre, l'auteur de Notre-Dame de Paris avait pour ambition de conquérir dès ce demi-siècle, dans la littérature universelle, le rang qu'il attribuait à Balzac dans la littérature française : " un des premiers parmi les plus grands, un des plus hauts parmi les meilleurs. " Toujours représenté avec sa barbe comme s'il l'avait portée de toute éternité, Victor Hugo devait rencontrer, au seuil d'un troisième millénaire prêt à faire de lui un auteur de comédies musicales et de dessins animés, le regard d'une nouvelle génération détachée tout autant des préjugés du XIXe siècle partisan que des idéologies du XXe siècle militant. C'est l'une des raisons pour lesquelles ce livre est un événement. Son découpage en deux cents chapitres, qui s'impose pour un bicentenaire, permet de suivre pas à pas, sans rien négliger ni de l'histoire de France ni de celle des œuvres, les étapes d'une existence particulièrement mouvementée qui a connu toutes les souffrances, beaucoup d'honneurs, et quelques indignités. En revenant au plus près de la voix de l'auteur telle qu'elle se fait entendre dans ses livres et dans ses lettres, en utilisant avec un œil circonspect les autres documents, des plus anciens aux plus récents, cette biographie a pour souci constant de préserver le plaisir de la lecture et de la redécouverte. Elle pousse même ce soin jusqu'à ne pas s'achever, contrairement aux lois du genre, par la mort de son héros.

11/2001

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Critique littéraire

Victor Hugo. Tome 2, Pendant l'exil : 1851-1864

Le premier tome de cette biographie racontait la vie d'un grand écrivain français. Ce deuxième tome tente de suivre celle d'un génie. Entre Napoléon le Petit (1852), pamphlet contre Louis Bonaparte, et William Shakespeare (1864), le livre des livres, Victor Hugo publie coup sur coup Châtiments (1853), Les Contemplations (1856), La Légende des siècles (1859) et Les Misérables (1862). A ces dix-sept volumes (508 chapitres, 292 poèmes, 27 000 vers) s'ajoutent deux poèmes colossaux et inachevés, La Fin de Satan et Dieu, ainsi que quantité d'autres titres, et même un album de dessins. Ces œuvres publiées, commencées ou presque terminées sont plus nombreuses que celles écrites avant l'exil. Cette période sans équivalent dans l'histoire d'aucune autre littérature avait souvent été étudiée par fragments ; jamais encore elle n'avait été présentée dans son ensemble. Pourtant, une quête métaphysique ininterrompue et l'élaboration d'une philosophie complète méritaient bien de ne pas être réduites aux amours ancillaires et aux esprits frappeurs. Il fallait tout reprendre dans l'ordre ; proposer la reconstitution la plus fidèle possible ; la donner à lire, à voir, et à entendre. Partager l'exil de Victor Hugo ; entrer dans son " goum " composé de son épouse qui veille sur ses intérêts, de son fils Charles qui acclimate toutes les nouveautés (photographie, tables tournantes...), de François-Victor qui traduit Shakespeare, de sa fille Adèle, la musicienne, qui tient son journal et sombre dans une folle passion, d'Auguste Vacquerie, qui supporte mal la vie insulaire, de Juliette Drouet enfin, dont la présence et les lettres offrent un contrepoint spirituel et salutaire. A Bruxelles et à Jersey, le cercle international des proscrits politiques occupe Victor Hugo au premier chef, tout comme la figure des Etats-Unis d'Europe et de la République universelle appelés à succéder au Second Empire. A Guernesey, il ajoute à ses activités l'aménagement de sa première maison, Hauteville House. Malgré l'exil, il entretient des liens riches et complexes avec la France, l'Europe et l'Amérique. De nouvelles figures élargissent le cercle de ses relations (Flaubert, Baudelaire), d'autres font leur entrée dans son panthéon : Michelet, George Sand, John Brown, Garibaldi, et aussi Eschyle, Job, saint Paul, Dante, Shakespeare... " Collez votre oreille à ces colosses, vous les entendrez palpiter. "

11/2008

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Histoire de France

Journal de l'Elysée. Tome 4, 1971-1972, La France pompidolienne

En 1971, la France est orpheline du général de Gaulle, mort l'année précédente. Georges Pompidou, passé les premiers temps de la difficile succession, est solidement installé à l'Elysée. Jacques Foccart, plus que jamais, tient son journal. Il rend compte, quotidiennement, de ce qu'il voit, entend, apprend dans les allées du pouvoir, avec une liberté de ton parfois surprenante. Conseiller du président de la République, avec lequel il s'entretient longuement, seul à seul, au moins deux fois par semaine, il est aussi le confident du Premier ministre et de bien d'autres figures du mouvement gaulliste. C'est ainsi qu'il assiste en témoin privilégié à la dégradation dramatique des rapports entre Pompidou et Jacques Chaban-Delmas, dont Pierre Juillet, conseiller de l'Elysée pour les affaires politiques, a juré la perte. Le scandale de la feuille d'impôts du chef du gouvernement lui assurera paradoxalement un sursis. Avant que, non moins paradoxalement, le vote de confiance de l'Assemblée nationale, à la mi-1972, précipite sa chute et conduise, alors que tout le monde attendait Olivier Guichard, Pierre Messmer à Matignon. A l'approche des élections législatives de 1973, quand s'achève ce tome du journal de l'Elysée, Foccart s'intéresse de plus près encore au jeu politicien. Jugements assassins, anecdotes piquantes et portraits au vitriol se multiplient, n'épargnant ni les gaullistes les plus authentiques ni la famille du Général. Ces années-là, Foccart se rend de plus en plus fréquemment en Afrique, où il entraîne par deux fois Pompidou. Suivant toujours de très près les affaires du continent, il justifie alors pleinement son surnom d'" homme de l'ombre " de l'Elysée. Il n'hésite pas à se mêler en première ligne au conflit tchadien, dans lequel la France s'embourbe. Il se lance, parfois de concert avec Félix Houphouët-Boigny, dans d'obscures manœuvres pour affaiblir, renforcer ou remplacer tel ou tel chef d'Etat africain. A l'écoute, en permanence, des petits et grands secrets de tous les hommes qui comptent au sud du Sahara, il lui arrive de percer le secret de leurs finances personnelles ou de nous entraîner jusqu'au seuil de la chambre à coucher de l'un ou de l'autre. Dans les coulisses de la politique, on ne respire pas toujours l'air pur des sommets...

02/2000

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Littérature française

Les ténèbres du dehors

C'est dans une extravagante ripopée, un inénarrable melting-pot de cultures que vont se dérouler les années d'apprentissage d'Emma, l'héroïne de ce roman. Sa mère, Mme de Duran, grandiose personnage de théâtre, à la fois grotesque et sublime, est d'origine allemande. Son père, officier espagnol, a disparu dans la débâcle de la République après avoir combattu dans les rangs des gouvernementaux contre les insurgés franquistes. Mme de Duran et ses trois enfants, Emma, Alejo et Segismundo, ont fini par échouer à Bruxelles juste avant la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. Mais qu'on ne s'y méprenne pas. Le roman d'initiation d'Emma n'est pas un recueil de souvenirs d'enfance. L'enfant, nous y est-il montré de page en page, est une invention des sociétés d'abondance. Dans le monde de la misère, de l'exil ou, si l'on préfère, dans les situations extrêmes, les catégories usuelles n'ont pas cours. Or tout ici est extrême, parce que tout est amplifié par l'acuité d'une vision où l'on chercherait en vain la fausse innocence que, dans le monde dit civilisé, on prête si volontiers au petit de l'homme. Qu'Emma observe les démêlés burlesques de sa famille avec la pauvreté, qu'elle raille l'espagnolisme exacerbé de ses frères, qu'elle daube, de façon fort incivile, la grandiloquence du discours des bien-pensants, qu'elle fasse mine de s'effarer devant l'énergie, toute germanique, avec laquelle sa mère somme le chancelier Adolf Hitler de la tirer des griffes de la Gestapo ou, trahie par son amant, Léon van Roodebeek, s'acharne à ranimer, chez cet écrivain raté, une ardeur depuis longtemps éteinte, la diabolique lucidité de la narratrice ne manquera pas de méduser le lecteur. Mais, du même coup, celui-ci sera entraîné, malgré qu'il en ait, à partager la passion inconditionnelle des Duran pour la folie, l'humour noir, la démesure. Car ce roman picaresque, terriblement espagnol, est aussi une ouvre où l'auteur, à travers ses divers truchements, semble avoir pris à tâche d'épuiser toutes les ressources de la langue française et toutes les combinaisons de la technique romanesque. Les personnages, le lecteur et l'auteur lui-même se trouvent interpellés, agressés, remis en cause à chaque instant dans un jeu d'esquive et d'illusion qui comblera l'aficionado littéraire.

04/1981

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Sports

Les Coups à Deux Mains - La technique du tennis à petite dose

30 ans de recherches et de passion. Une vérité mécanique et anatomique. Un historique au service de la technique gestuelle. Une encyclopédie de la fin du XIXe siècle, de tout le XXe siècle et du début du XXIe siècle jusqu'à la fin de l'année 2002. 30 ans de recherches et de passion. En effet au début de mon enseignement entre 1969 et 1972, j'ai eu avec mes élèves les pires difficultés pour les convaincre de la technique la plus élémentaire car il était conseillé tout et son contraire. Après une période pénible où j'ai failli abandonner l'enseignement du tennis, j'ai eu l'idée de montrer des documents photographiques pour prouver la véracité de ce que j'avançais et pris au jeu, j'ai après plus de 30 ans de recherches créé une importante collection sur tous les coups du tennis avec en particulier 4 dossiers (plus de 1 000 pages de toutes les erreurs et incompétences faites à toutes les époques et dans tous les pays du monde) qui prouvent que pendant tout le XXe siècle toutes les fédérations de tennis du monde ne comprenaient pas la mécanique tennistique ou la technique tennistique. Je démontre qu'il existe une vérité mécanique et anatomique et que les champions d'hier ont joué comme jouent les champions d'aujourd'hui et comme joueront les champions de demain. Pendant tout le XXe siècle les champions avaient un point faible et quelquefois même 2 points faibles qui prouvent l'incompétence des fédérations tennis. En 1987, mon livre de 520 pages "TENNIS 15 ans de recherches pour une vérité" était édité en 2 000 exemplaires. Comme je ne voulais pas que mes recherches tennistiques meurent dans le fond d'un tiroir, mes 3 articles de presse : La nouvelle république des Pyrénées en 1983 ; Spécial dernière en 1985 ; Toutes les nouvelles de Versailles en 1986 et ce livre "TENNIS 15 ans de recherches pour une vérité" en 1987, sans oublier L'hebdomadaire "La Semaine des Pyrénées" qui a réalisé en 1997 et 1998 une vingtaine d'articles sur l'entraînement et aussi sur des sujets techniques de tous les coups du tennis. Tous ces articles de presse et ce livre sont bien évidemment des preuves d'antériorité de toutes mes recherches tennistiques.

09/2017

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Sports

Le Coup Droit I - La technique du tennis à petite dose

30 ans de recherches et de passion. Une vérité mécanique et anatomique. Un historique au service de la technique gestuelle. Une encyclopédie de la fin du XIXe siècle, de tout le XXe siècle et du début du XXIe siècle jusqu'à la fin de l'année 2002. 30 ans de recherches et de passion. En effet au début de mon enseignement entre 1969 et 1972, j'ai eu avec mes élèves les pires difficultés pour les convaincre de la technique la plus élémentaire car il était conseillé tout et son contraire. Après une période pénible où j'ai failli abandonner l'enseignement du tennis, j'ai eu l'idée de montrer des documents photographiques pour prouver la véracité de ce que j'avançais et pris au jeu, j'ai après plus de 30 ans de recherches créé une importante collection sur tous les coups du tennis avec en particulier 4 dossiers (plus de 1 000 pages de toutes les erreurs et incompétences faites à toutes les époques et dans tous les pays du monde) qui prouvent que pendant tout le 20ème siècle toutes les fédérations de tennis du monde ne comprenaient pas la mécanique tennistique ou la technique tennistique. Je démontre qu'il existe une vérité mécanique et anatomique et que les champions d'hier ont joué comme jouent les champions d'aujourd'hui et comme joueront les champions de demain. Pendant tout le 20e siècle les champions avaient un point faible et quelquefois même 2 points faibles qui prouvent l'incompétence des fédérations tennis. En 1987, mon livre de 520 pages "TENNIS 15 ans de recherches pour une vérité" était édité en 2000 exemplaires. Comme je ne voulais pas que mes recherches tennistiques meurent dans le fond d'un tiroir, mes 3 articles de presse 1) La nouvelle république des Pyrénées en 1983 2) Spécial dernière en 1985 3) Toutes les nouvelles de Versailles en 1986 et ce livre "TENNIS 15 ans de recherches pour une vérité" en 1987, sans oublier L'hebdomadaire "La Semaine des Pyrénées" qui a réalisé en 1997 et 1998 une vingtaine d'articles sur l'entraînement et aussi sur des sujets techniques de tous les coups du tennis. Tous ces articles de presse et ce livre sont bien évidemment des preuves d'antériorité de toutes mes recherches tennistiques. François Lacaze est enseignant professionnel de tennis.

12/2017

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Religion

Bullarium maronitarum. Bullaire maronite

Aux côtés de Léon X, Grégoire XIII, Urbain VIII, Clément XII et Benoît XIV, souverains Pontifes romains, s'illustrent dans le Bullaire maronite les Patriarches maronites Georges de Sebeel, Estéphan Douwayhi, Siméon Awwad et Toubia Khazen. Quand la traduction du Bullarium Maronitarum fut entreprise, l'objectif était clair : mettre à la disposition des historiens et des chercheurs un outil de travail susceptible de les aider à surmonter divers problèmes, principalement ceux de la langue. 1213 et 1899 sont les dates des deux bulles qui bornent dans l'oeuvre un intervalle de quelques siècles marquant profondément l'histoire des maronites, et des rubriques desquelles se dégage symboliquement une tonalité imprimée à l'ensemble : la communion ecclésiale, souci majeur du Saint-Siège. En effet, la première bulle donnée en 1213 par Innocent III à Jérémie Amchiti, et invitant ce dernier au Concile de Latran projeté en 1215, entend récupérer la Terre Sainte, condamner les hérésies et procéder à la réforme de l'Eglise universelle. L'avant-dernière bulle adressée en 1899 en confirmation de l'élection du Patriarche maronite Elias Houwayek est suivie de la formule de profession de foi prescrite uniformément aux Orientaux et Latins. Néanmoins, si le corpus des deux cent treize bulles réunies par Toubia Anaissi (1870-1950), moine de l'Ordre Mariamite Maronite et abbé de l'Hospice-Collège Maronite de Rome, est imprégné par la prééminence d'une Eglise qui se veut unifiée, il charrie selon un rythme inégal, très timide entre le XIIIe et le XVe siècle et s'intensifiant dès le XVIe siècle pour constituer une solide correspondance, un événementiel lourdement chargé dont les maronites ont vécu les vicissitudes avec plus ou moins d'acuité dramatique : la période mamelouk, la mission franciscaine représentée par Grifon de Courtray, la Compagnie de Jésus par l'Italien Jérôme Dandini, l'ascension du Collège Maronite, tournant décisif dans la vie des maronites dont une élite réussit une brillante insertion dans la République des Lettres, notamment Joseph Simon Semaani, pionnier du Synode Libanais. Lui aussi le Synode bénéficie dans cette littérature épistolaire de l'attention qui lui est due, tout comme l'affaire de Hindiyyé, les élections patriarcales, les réformes dogmatiques et liturgiques, celle du monachisme, la christologie et la communication des décrets de Propaganda Fide.

04/2019

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Sports

Les 13 Raisons des Moyens et Mauvais Coups Droits pendant le xxe Siècle - La technique du tennis à p

30 ans de recherches et de passion. Une vérité mécanique et anatomique. Un historique au service de la technique gestuelle. Une encyclopédie de la fin du 19e siècle, de tout le 20e siècle et du début du 21e siècle jusqu'à la fin de l'année 2002. 30 ans de recherches et de passion. En effet au début de mon enseignement entre 1969 et 1972, j'ai eu avec mes élèves les pires difficultés pour les convaincre de la technique la plus élémentaire car il était conseillé tout et son contraire. Après une période pénible où j'ai failli abandonner l'enseignement du tennis, j'ai eu l'idée de montrer des documents photographiques pour prouver la véracité de ce que j'avançais et pris au jeu, j'ai après plus de 30 ans de recherches créé une importante collection sur tous les coups du tennis avec en particulier 4 dossiers (plus de 1000 pages de toutes les erreurs et incompétences faites à toutes les époques et dans tous les pays du monde) qui prouvent que pendant tout le 20ème siècle toutes les fédérations de tennis du monde ne comprenaient pas la mécanique tennistique ou la technique tennistique. Je démontre qu'il existe une vérité mécanique et anatomique et que les champions d'hier ont joué comme jouent les champions d'aujourd'hui et comme joueront les champions de demain. Pendant tout le 20ème siècle les champions avaient un point faible et quelquefois même 2 points faibles qui prouvent l'incompétence des fédérations tennis. En 1987, mon livre de 520 pages "TENNIS 15 ans de recherches pour une vérité" était édité en 2000 exemplaires. Comme je ne voulais pas que mes recherches tennistiques meurent dans le fond d'un tiroir, mes 3 articles de presse 1) La nouvelle république des Pyrénées en 1983-2) Spécial dernière en 1985 3) Toutes les nouvelles de Versailles en 1986 et ce livre "TENNIS 15 ans de recherches pour une vérité" en 1987, sans oublier L'hebdomadaire "La Semaine des Pyrénées" qui a réalisé en 1997 et 1998 une vingtaine d'articles sur l'entraînement et aussi sur des sujets techniques de tous les coups du tennis. Tous ces articles de presse et ce livre sont bien évidemment des preuves d'antériorité de toutes mes recherches tennistiques. François Lacaze est enseignant professionnel de tennis.

03/2018

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Le Revers - La technique du tennis à petite dose

30 ans de recherches et de passion. Une vérité mécanique et anatomique. Un historique au service de la technique gestuelle. Une encyclopédie de la fin du 19ème siècle, de tout le 20ème siècle et du début du 21ème siècle jusqu'à la fin de l'année 2002. 30 ans de recherches et de passion. En effet au début de mon enseignement entre 1969 et 1972, j'ai eu avec mes élèves les pires difficultés pour les convaincre de la technique la plus élémentaire car il était conseillé tout et son contraire. Après une période pénible où j'ai failli abandonner l'enseignement du tennis, j'ai eu l'idée de montrer des documents photographiques pour prouver la véracité de ce que j'avançais et pris au jeu, j'ai après plus de 30 ans de recherches créé une importante collection sur tous les coups du tennis avec en particulier 4 dossiers (plus de 1000 pages de toutes les erreurs et incompétences faites à toutes les époques et dans tous les pays du monde) qui prouvent que pendant tout le 20ème siècle toutes les fédérations de tennis du monde ne comprenaient pas la mécanique tennistique ou la technique tennistique. Je démontre qu'il existe une vérité mécanique et anatomique et que les champions d'hier ont joué comme jouent les champions d'aujourd'hui et comme joueront les champions de demain. Pendant tout le 20ème siècle les champions avaient un point faible et quelquefois même 2 points faibles qui prouvent l'incompétence des fédérations de tennis. En 1987, mon livre de 520 pages "Tennis 15 ans de recherches pour une vérité" était édité en 2000 exemplaires. Comme je ne voulais pas que mes recherches tennistiques meurent dans le fond d'un tiroir, mes 3 articles de presse 1) La nouvelle république des Pyrénées en 1983-2) Spécial dernière en 1985 3) Toutes les nouvelles de Versailles en 1986 et ce livre "Tennis 15 ans de recherches pour une vérité" en 1987, sans oublier L'hebdomadaire "La Semaine des Pyrénées" qui a réalisé en 1997 et 1998 une vingtaine d'articles sur l'entraînement et aussi sur des sujets techniques de tous les coups du tennis. Tous ces articles de presse et ce livre sont bien évidemment des preuves d'antériorité de toutes mes recherches tennistiques. François Lacaze est enseignant professionnel de tennis.

06/2018