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Critique littéraire

Jean Lorrain. Miroir de la Belle Epoque

Il s'est surnommé crânement " l'Enfilanthrope ", ne laissant à personne le soin de lui décerner son meilleur sobriquet, lui qui en trouve de cruels à tout le monde. Il ne craint pas d'arborer ses vices à la boutonnière et se réjouit de ceux qu'on lui prête car ils servent sa " réclame " qu'il voudrait " formidable ". Ethéromane, bisexuel, érotomane, fauteur de scandale, rouleur de bas-fonds prompt à faire le coup de poing, telles sont quelques-unes des facettes de Jean Lorrain, pseudonyme du Normand Paul Duval (1855 -1906). Devenu, en quinze ans, l'un des rois du boulevard et l'un des journalistes les mieux rétribués de son temps, son talent lui vaut de chroniquer, de 1895 à 1905, en tête du Journal, l'un des principaux organes de presse parisiens. A la croisée du journalisme et du music-hall, de la littérature et du théâtre, du demi-monde et des milieux interlopes de la Belle Epoque, Jean Lorrain se trouve partout, voit tout, sait tout. Il en rend compte à ses lecteurs régulièrement, d'une plume tour à tour spirituelle, verveuse, alerte ou acerbe, et devient bientôt le miroir d'une époque qui se contemple dans ses yeux. Découvreur et lanceur de talents, tels Lalique, le caricaturiste Sem et Yvette Guilbert, entre autres, il s'érige également en pourfendeur de gloires usurpées, ce qui lui vaut quantité d'inimitiés indéfectibles, certains procès qui lui coûteront cher et quelques duels, dont un contre Marcel Proust. S'il reconnaît Barbey d'Aurevilly puis Edmond de Goncourt comme ses maîtres, il compte Sarah Bernhardt, Huysmans, Rachilde ou Marcel Schwob parmi ses amis. En revanche, Maupassant, Robert de Montesquiou ou Proust feront partie de ses têtes de Turc favorites. En un mot, il est l'arbitre des talents comme des modes et une chronique de lui suffit à consacrer ou à ridiculiser. Mais il ne se contente pas de créer un style de journalisme car son œuvre littéraire, seule, compte à ses yeux. Au fil de ses romans et nouvelles, il va peu à peu s'imposer comme l'un des écrivains-phare de la Décadence jusqu'à la publication de son chef-d'œuvre, Monsieur de Phocas (1901), roman par lequel il réalise une somme de sa période et liquide l'héritage d'A rebours de Huysmans et du Portrait de Dorian Gray de Wilde, tout en opérant une transition avec la littérature du XXe siècle. Lassé de Paris et du journalisme, il va s'exiler sur la Riviera, durant les cinq années qui lui restent à vivre, et tenter d'y soigner une santé compromise par ses abus d'éther.

05/2005

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Travail social

Voyager avec les mineurs non accompagnés. Repères pour une pratique décentrée en Protection de l'enfance

Après un "avant-propos" qui situe le contexte et les contours de la réflexion et une introduction qui présente les Mineurs non accompagnés comme un analyseur de l'adolescence contemporaine (métissée, transculturelle), de l'institution de la Protection de l'enfance (famille, parentalité, lien social) et du vivre ensemble dans la Cité (faire tenir ensemble les altérités), l'ouvrage est structuré en 6 chapitres illustrés de nombreuses vignettes cliniques ou d'encadrés pour alimenter et aller plus loin dans la réflexion. - Le chapitre 1 est consacré à l'âge et à l'héritage des "adolescents du monde" : les Mineurs non accompagnés, les adolescents dits de banlieue, les "issus de l'immigration" et les "autres" adolescents vivant dans un même monde. L'ensemble de ces adolescents ont l'âge de l'Histoire. - Le chapitre 2 propose un voyage dans le Temps et l'Espace ainsi que dans la dynamique transférentielle et contre-transférentielle avec ces jeunes. Des exemples précis sont donnés pour mettre en évidence l'actualisation des fantômes du passé dans la rencontre clinique ou éducative. - Dans le chapitre 3, il est question de la perception et du traitement socio-politique des corps de ces adolescents et de leur résonance avec l'Histoire globale, notamment de l'esclavage et de la colonisation. Ces jeunes sont souvent marqués dans leurs corps, qui portent les cicatrices de leurs périples migratoires, mais aussi la mémoire des temps anciens. - Le chapitre 4 met en évidence le défi posé par le syndrome victime-délinquant que présente parfois le tableau clinique de ces jeunes. Des stratégies d'intervention sont proposées pour tenter de faire évoluer ce syndrome vers la créativité. - Le chapitre 5 propose de réfléchir sur notre filiation généalogique et sur la nécessité de figures parentales mondialisées - dégagées des idéologies raciales, nationalistes et ethniques - pour ces jeunes en quête affective dans l'institution de la Protection de l'Enfance, dans la société et dans l'environnement-monde. Il ressort que c'est la même question qui a toujours été posée pour tout enfant ou adolescent confié en famille d'accueil ou en institution et qui sont en recherche de reconstruction du lien filial. - Le chapitre 6 propose, de manière synthétique, quelques éléments pour une pratique décentrée ainsi que pour l'analyse des pratiques auprès des Mineurs non accompagnés. Les pratiques et dispositifs interculturels sont notamment revisités sous l'angle d'une clinique de la mondialité, clinique pour tous. - La conclusion remet le cap sur ce voyage inorganisé, improvisé, chez ces jeunes et en nous-mêmes, auquel nous invite l'accueil de ces rejetons de l'Humanité dans la Protection de l'Enfance et la société en général.

02/2021

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Asie du sud-est

Les sultanats du Sud philippin. Une histoire sociale et culturelle de l’islamisation (XVe-XXe siècles)

Frontière orientale du monde islamisé, le Sud philippin a accueilli, entre le XVe et le XXe siècle, deux sultanats (Sulu et Magindanao-Buayan) ainsi qu'une confédération musulmane (Pat a pengampong ko Ranao). Cet ouvrage retrace l'émergence de ces entités politiques islamisées, en s'attachant à l'étude des changements sociaux et culturels induits par l'adoption de l'islam, religion universelle, aux confins de l'Asie du Sud-Est. L'islam philippin y est abordé à partir des textes produits par ces sociétés islamisées. Ces textes mettent en évidence la circulation d'une culture cosmopolite malaise dans le Sud philippin ainsi que les spécificités locales d'un islam indigénisé. Visiter la tombe d'un saint, composer et transmettre une généalogie, ou encore copier un manuscrit sont des pratiques qui organisent le territoire, la société et le temps des musulmans philippins. C'est ce que montre cet ouvrage, qui s'intéresse tout aussi bien à l'histoire qu'à la mémoire culturelle de l'islamisation. En suivant les mythes et les épopées des Tausug, des Magindanao et des Maranao, il éclaire la façon dont les populations des sultanats articulèrent l'islam aux croyances et pratiques préexistantes, dans un système d'une grande cohérence. A propos de l'Auteur Elsa Clavé est enseignante-chercheuse à l'université de Hambourg, au sein du Centre d'études des cultures manuscrites (CSMC) et chercheuse associée au Centre Asie du Sud-Est (CASE). Ses recherches portent sur l'histoire sociale et culturelle du monde malais (Indonésie, Malaisie, Philippines), en particulier l'histoire des représentations, et sur les relations entre histoire et mémoire. Sommaire Avertissement Abréviations INTRODUCTION 1. Territoire et populations du Sud philippin 2. Les Philippines dans les réseaux commerciaux 3. L'islam dans les études philippines 4. Penser l'islamisation, conceptualiser la malayisation 5. Une approche interdisciplinaire Chapitre 1 : Présentation des sources 1. Sources locales 2. Sources étrangères Chapitre 2 : Population, territoire et administration des sultanats 1. Migrations et composantes ethniques 2. Organisation territoriale des entités politiques 3. Aristocratie et administration malaises et indigènes Chapitre 3 : Développement d'une culture écrite 1. Langue malaise et langues locales 2. Lois coutumières et droit musulman 3. Corans, sermons, textes de dévotion et de mystique Chapitre 4 : Pouvoir et légitimité politique au sein des sultanats 1. Objets de pouvoir 2. Narrations de pouvoir 3. Centres de pouvoir Chapitre 5 : Analyse des mythes de fondation 1. La question de la circulation des textes 2. Une structure mythique préislamique Chapitre 6 : Distanciation et changement de rapport au monde malais 1. La fin d'un âge de commerce 2. La construction des Etats modernes et le détournement de l'héritage malais CONCLUSION Bibliographie Annexes Index Table des cartes et figures Table des matières

02/2022

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Critique littéraire

Cher Pierre Larousse... 26 lettres à Pierre Larousse

Il y a peu de livres sur cet homme et pourtant il passa sa vie en leur compagnie, Larousse qui meuble nos bibliothèques. Une vie de passions et de combats Pierre Larousse, l'autodidacte qui dévore les livres et les études, suit à Paris les cours qui s'offrent à lui et le soir, noircit ses carnets de notes. Rien n'arrête sa soif d'apprendre et bientôt de transmettre, quitte à se tuer à la tâche pour nous offrir des manuels destinés à enseigner l'orthographe, mais aussi l'art de s'exprimer à l'écrit comme à l'oral. La lexicologie des écoles primaires, en 1849, fut son premier ouvrage. Suivirent en 1856 le Nouveau dictionnaire de la langue française, ancêtre du Petit Larousse, puis, en 1863, le Grand dictionnaire universel du xixe siècle, un rêve d'encyclopédiste : de quoi "instruire tout le monde sur toutes choses". Des mots dans lesquels on reconnaît le défenseur d'une école gratuite et obligatoire et des valeurs de la République. 2017 : l'année du bicentenaire Nous entrons dans l'année du bicentenaire de la naissance de Larousse (1817-1875) et, dans la suite des Cher Corbu, Cher Matisse, Cher Nicéphore et Chère Camille Claudel, ce Cher Pierre Larousse est une déclaration libre de ton à l'infatigable homme de progrès, à l'heure où chacun considère avec inquiétude les questions de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, de l'orthographe en danger, de l'illettrisme en hausse, de l'évolution de la langue, de la réforme de l'orthographe et enfin, à l'heure des tweets et des textos, d'un nouveau vocabulaire. Les contributeurs se sont replongés de bonne grâce dans les souvenirs de leur premier dictionnaire et du Larousse que l'on se passait de mains en mains, que l'on feuilletait avidement ou que l'on affectait à quelque contre-emploi, mêlant roman familial et Histoire. Ils se sont plu à évoquer le mot que l'on cherche ou que l'on déforme, le mot de l'année, le mot à bannir et celui qui reste à inventer, des mots, toujours des mots et enfin : être ou ne pas être - dans le Larousse… La collection "Cher…" sous la direction de Sylvie Andreu Chaque titre est constitué d'une série de lettres qui s'adres-sent à un (une) artiste disparu(e) dont le génie créatif, laissé en héritage au monde des arts, est reconnu de tous. Cette collection est la rencontre d'artistes vivants avec celui ou celle qui aura marqué les esprits et son temps et dont l'influence et la trace sont, de près ou de loin, au coeur de leur propre création ; la liberté de ton est totale.

03/2017

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Ethnologie et anthropologie

Cultures et guérisons. Éric de Rosny - L'intégrale

"Là où les racines de la tradition restent vivantes, le grand arbre Afrique, si dangereusement secoué par les vents contraires, peut plier mais ne pas rompre". Né dans une famille aristocratique française, bouleversé par ce qu'il a vécu pendant la Guerre d'Algérie, Eric de Rosny part au Cameroun pour y enseigner dans un collège jésuite de Douala. La crise d'un élève, un soir au dortoir, étrangement secouru par ses camarades, lui fait ressentir la distance culturelle immense qui le sépare de ses élèves. Il s'installe alors dans un quartier de la ville pour en apprendre la langue locale. Il y découvre, fasciné, la vie quotidienne et ses traditions, notamment la connaissance des plantes qui guérissent, et la lutte contre l'emprise malfaisante de la sorcellerie. Il est ainsi initié au monde de la nuit. A la fin de sa vie, il est consacré beyoum ba bato, c'est-à-dire sage et homme-souche. Tout au long de ce chemin, Eric de Rosny consigne tout ce qui risquerait de s'oublier de la mémoire culturelle et, avec des chercheurs africains, il conduit des travaux en botanique, en droit, mais aussi sur les grands récits de la Tradition. La compréhension de l'héritage culturel est mise constamment en défi, non sans angoisse et parfois avec violence, par les bouleversements majeurs de la modernité : exode urbain, extension de la médecine des hôpitaux, système judiciaire importé, nouveaux mouvements religieux, transformations des relations familiales. Il observe aussi l'attrait croissant de la migration internationale qui emporte avec elle la sorcellerie sur d'autres terres. Cet ouvrage rassemble pratiquement tous les articles d'Eric de Rosny, jusqu'ici uniquement publie ? s de fac ? on disperse ? e dans de multiples revues africaines ou internationales ; ils ont été regroupés par des chercheurs de l'Université de Neuchâtel Avec un grand sens de la narration, a` travers chacun de ces tableaux a` l'e ? criture cisele ? e, de Rosny s'efforce de faire voir - presque sentir - ce qu'il de ? couvre, en ne cachant pas la difficulte ? des rencontres et les multiples questions qui se posent a` lui en tant qu'anthropologue et je ? suite. La première partie du livre comprend e ? galement deux pre ? faces par Prince Rene ? Douala Manga-Bell et Jean Benoist, ainsi que des "Regards" , e ? crits par des spe ? cialistes qui ont bien connu Eric de Rosny : Roberto Beneduce (Universite ? de Turin), Jacques Fe ? dry, s. j. , Peter Geschiere (Universite ? d'Amsterdam), Emile Kenmogne (Universite ? de Yaounde ? I et Universite ? de Paris Est Marne-la-Valle ? e), Berthe Elise Lolo (Psychiatre a` l'EPSMD de Pre ? montre ? et docteur en anthropologie psychanalytique), Thomas The ? ophile Nug Bissohong (Universite ? de Douala) ainsi que Gilles Se ? raphin (Universite ? de Paris Nanterre).

11/2022

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Compositeurs

Rendre audible l’inaudible. sur la musique de Gérard Grisey

Ecrit par le compositeur et musicologue autrichien Lukas Haselböck, ce livre jette un regard nouveau sur Gérard Grisey, qui fut l'un des compositeurs les plus importants de sa génération. Gérard Grisey (1946-1998) a été, avec Tristan Murail et Hugues Dufourt, à la tête du mouvement "spectral" , un mouvement qui dans les années 1970 s'est appuyé sur les phénomènes acoustiques comme la résonance naturelle ou la limite entre le son et le bruit pour développer un langage harmonique nouveau, de nouvelles conceptions de la forme et du temps. Haselböck s'appuie essentiellement sur le grand oeuvre de Grisey, Les espaces acoustiques, et les chefs-d'oeuvre de la fin (Talea, Vortex Temporum, Quatre Chants pour franchir le seuil). Il tente de réinscrire la démarche du compositeur dans le contexte musical et philosophique des trente dernières années du XXe siècle, analysant notamment les tensions qui ont alors existé entre modernité et postmodernité. Pour lui, Grisey n'a pas renié l'héritage de la première au nom de la seconde, mais a cherché au contraire à les réinterpréter l'une comme l'autre. Haselböck aborde les oeuvres de Grisey aussi bien d'un point de vue analytique par lequel sont dévoilés leurs modes de structuration qu'à l'aune des concepts déployés par des philosophes tels que Deleuze, Lyotard ou Derrida. Il s'interroge tout particulièrement sur la relation entre ce qui est conçu et ce qui est perçu, question fondamentale pour la musique moderne. Ainsi montre-t-il que la dimension constructiviste du langage musical chez Grisey, qu'il met en relation avec l'approche structuraliste qui fut celle des musiciens sériels, s'articule à la dimension sensible du phénomène sonore et à une expérience inédite du temps, liée à une véritable recherche spirituelle. On peut envisager cette démarche brisée par une mort précoce comme une synthèse et une tentative de dépassement des limites et des contradictions propres aux langages contemporains : Grisey parlait de "musique liminaire" , terme qu'il préférait à celui de "musique spectrale" . Lukas Haselböck a parfaitement saisi le sens d'une telle aventure musicale, intellectuelle et spirituelle en utilisant pour le titre de son ouvrage une expression empruntée à Deleuze : "rendre audible l'inaudible" . La magie des oeuvres de Grisey tient en grande partie à une immédiateté de la sensation qui renvoie à un arrière-plan plus mystérieux, et même ésotérique, que ce livre tente de dévoiler. Publié en Allemagne en 2009 (et à ce jour épuisé), le livre de Lukas Haselböck a été traduit pour les éditions Contrechamps par Martin Kaltenecker. L'auteur a fait des modifications et des ajouts qui confèrent à cette édition française un intérêt supplémentaire.

10/2023

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Poésie

Khlebnikov pleure. Edition bilingue français-allemand

Ce premier livre d'Anne Seidel se déploie comme un regard à la fois scintillant et rétrospectif, fait de très lents déplacements qui soulèvent délicatement paysages, histoire obscurcie et souvenirs. Regard transsibérien, glissement en errance à travers la nuit, à la fragile vibration d'une bougie, mais "regard qui ne sait rien de lui-même" . Poésie d'éclats, de reflets électriques sur la neige, livre miroir où figures du passé et du présent se superposent à travers la brume. La main d'Anne Seidel efface la buée et fait surgir des panoramas entre absence et visage, oubli et blancheur plane. Connaissance, surgissement, reconnaissance : tout se passe "de l'intérieur de l'oeil" . Khlebnikov pleure est un jardin d'hiver où les échos des hommes et des territoires, aussi bien sensoriels que réels, imaginés ou traversés, se réverbèrent tout au long du poème et viennent se déposer sur la rétine, dans la mémoire, puis fondre à peine le sol touché, ou déposer au contraire une empreinte délicate, dans de nouveaux scintillements. C'est le livre des lumières perdues, muettes, en forme de "souvenir de neige" , sous lequel doucement s'efface l'Europe de l'est, loin d'ici, s'efface dans les regards oubliés qui glissent sur la Neva. On ne sait pas trop ce qu'on regarde au loin, ce qu'on retient et ce qui parvient jusqu'à nous ; si des hommes souffrent encore, s'il pleut ou pas. Difficile de percevoir l'écho clair des larmes, des voix perdues, presque éteintes, chuchotées. Dans les reflets - plats reflets de lacs gelés, de maigres reliefs, un chien, une usine, un poème - joue, fragile, en apparitions-disparitions, l'attente et peut-être un peu de peur, choses tirées, enfouies, très lointaines : noires. Noires de silences, traces tranchantes de rails luisants dans la nuit. Dans le coeur de pays où affleurent encore de manière sourde les signes de l'exil et de la déportation. Cet "espace de neige" , espace vu, tu, reste "impensé" , sa continuité nous échappe, fragmentée, ressassée. Nous sommes nous-même enfouis entre présent et histoire, qui essayons de remonter nos traces sous la clarté paradoxale de la neige. Nos empreintes, entre les arbres, à travers les rêves, sont diffuses. Un passage à peine assez grand pour nous laisser passer. Des tas de ruines de "temps dérobé" . La douleur en héritage d'une idée russe abandonnée au fond de la mémoire, et de générations enfermées dans leur propre terre. Ici, au milieu de la clarté plane de la lumière d'hiver, nous sommes incertains d'être au bon endroit, ni de comprendre le poids du silence dans chaque mot. Nous qui cherchions à combler quelque chose, nous qui "nous sentions abandonnés" dans cette blancheur qui tombe.

09/2020

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Pléiades

Voyages extraordinaires. Voyage au centre de la Terre ; De la Terre à la Lune ; Autour de la Lune ; Le testament d'un excentrique

"Résumer toutes les connaissances géographiques, géologiques, physiques, astronomiques, amassés par la science moderne, et refaire, sous la forme attrayante et pittoresque qui lui est propre, l'histoire de l'univers", tel était le programme que Jules Verne se fixait en 1866, à en croire la prose de son éditeur, Pierre-Jules Hetzel. Des entrailles de la Terre aux profondeurs célestes, en passant par la surface de "notre sphéroïde", tel est le parcours que propose ce volume, qui réunit trois des romans les plus célèbres de Verne et un dernier, moins connu mais dont la fortune ne fut pas négligeable. Parcours dans l'espace, dans le temps, et dans notre propre histoire : de la faune préhistorique du centre de la Terre à la moderne conquête de l'infini stellaire, Jules Verne conduit son lecteur sur la route d'un voyage intérieur. Publiés entre 1864 et 1870, Voyage au centre de la Terre, De la Terre à la Lune et Autour de la Lune assoient la célébrité de leur auteur. Ils mènent aux confins des mondes connus, à la recherche du "point suprême" (M. Butor), là où réel et irréel se confondent. Une fois parcourus ces mondes insondés, une fois explorées les régions mythiques où l'homme doit se dépasser, il ne reste plus que la surface du globe terrestre à sillonner. Il n'y aurait alors plus de "voyages extraordinaires" ? Le Testament d'un excentrique, roman tardif (1899), fait d'un pays, les Etats-Unis, un gigantesque terrain de jeu. Dans une lettre de 1898 à son éditeur, Verne s'exclame : "j'en ai absolument fini avec les enfants qui cherchent leur père, les pères qui cherchent leurs enfants, les femmes qui cherchent leurs maris, etc". Le but de ce nouveau voyage (tout aussi extraordinaire que les autres) sera le voyage lui-même, et son utilité ne réside plus que dans les aléas des profits et des pertes réalisés à coups de dés. Six puis sept concurrents parcourent le pays au gré d'un gigantesque jeu de l'oie organisé par un milliardaire dont ils espèrent hériter. Jules Verne inverse ses procédés habituels : après des voyages guidés par le sens vient le temps du non-sens géographique dans un voyage littéralement "désorienté". Plus de terrains à conquérir mais des terrains déjà conquis à parcourir au rythme d'une course folle, insensée. Roman qui érige la contrainte en règle et qui par là-même fait preuve d'une liberté inouïe, Le Testament d'un excentrique a eu un héritage foisonnant : de Queneau à Cortázar, sans oublier Perec, qui aurait voulu "écrire des romans comme Jules Verne". Roman scientifique, roman d'anticipation, roman d'initiation ou encore roman à contraintes, les facettes de l'oeuvre de Jules Verne se télescopent pour ouvrir les portes de notre imaginaire.

04/2016

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Techniques instrumentales

L'art de jouer du piano. Conseils pour les débutants, les amateurs, les concertistes

Ce livre est destiné à tous ceux qui se posent des questions sur l'art de jouer du piano, quelque-soit leur niveau, de l'amateur au futur professionnel. Ils se propose d'aider tous les pianistes, quelque-soit leur expérience, en expliquant comment acquérir une bonne technique, construire une belle interprétation, réellement musicale, grâce à la maîtrise des moyens physiques adéquats. Cet ouvrage décrit aussi la meilleure manière d'apprendre une oeuvre sans perdre de temps, explique comment s'y prendre pour jouer par coeur sans avoir d'angoisses paralysantes, ni la peur panique des trous de mémoire. Au XIXe siècle, la technique se construisait d'instinct ; Liszt jouait comme un dieu, mais il n'expliquait pas. Lorsqu'il enseignait à la Hofgärtnerei de Weimar peu avant sa mort en 1886, il était devenu une sorte de mage, plus célèbre à l'époque que nos stars du football (les Zidane et les M'Bappé ! ). Hélas, il gardait aussi jalousement son secret. Quant à la plupart des professeurs de piano d'aujourd'hui, soit ils n'ont pas réfléchi rationnellement à la pédagogie de l'instrument, soit ils sont eux-mêmes des concertistes accomplis, et ils omettent alors de se mettre à la portée de leurs élèves en commençant par des évidences comme celles-ci par exemple : comment doit-on s'y prendre pour apprendre une partition qui contient des milliers de notes ? Quelle est la base de l'oreille musicale ? Est-il indispensable d'avoir l'oreille absolue ? D'où vient l'agilité des doigts ? Comment jouer avec musicalité et émouvoir les autres ? Comment faire pour ne pas avoir de trous de mémoire ? Que faire quand on est terrorisé face au public (qu'il s'agisse des voisins du premier étage, de nos lointains cousins venus de Belgique, ou du public du Carnegie Hall de New-York) ? A quoi penser en jouant ? Rares, donc, sont les pédagogues qui ont affleuré ces sujets de base. Seul un génie absolu, tant de la musique que de la pédagogie du piano, sut donner à ses disciples de vrais conseils frappés du sceau de son grand art : Frédéric Chopin. Ce livre s'inspire des grands principes de jeu de piano de Chopin et les développe. A la lumière de cet héritage, de la longue expérience de concertiste de l'auteur, et des connaissances des neurophysiologistes sur le fonctionnement de notre cerveau, il vise à ne jamais séparer la technique du piano et la connaissance du corps, de l'amour de la musique et du travail de l'esprit, de l'oreille et de la musicalité. Voilà un ouvrage essentiel pour tous ceux qui veulent apprendre à jouer du piano ou se perfectionner dans ce grand art de la musique.

03/2022

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Biographies

Philippe II. L'apogée du Siècle d'or espagnol

Le dernier grand roi d'Espagne. Rarement autant que Philippe II d'Espagne (1527-1598) un souverain de l'époque moderne n'a souffert d'une image si durablement négative. Les réalisations effectives de son règne en ont parfois été négligées, tout comme l'environnement culturel, politique ou religieux dont il était le produit et qui s'imposait à lui. L'héritage que lui lègue son père, Charles Quint, empereur du Saint-Empire romain germanique, est un cadeau empoisonné : s'il ne parvient pas à recueillir la dignité impériale, il se trouve malgré tout placé à la tête d'une gigantesque " monarchie composée ". Celle-ci fait de lui le souverain d'entités politiques disposant chacune de droits particuliers, territoires souvent sans continuité géographique les uns avec les autres. La configuration d'un tel ensemble rend délicats son gouvernement et sa conservation. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, un empire dispose d'une dimension véritablement mondiale. Il n'était pas forcément écrit que la présence de l'Espagne en Amérique ou en Asie serait pérenne. Autre évolution géopolitique majeure, l'expansion ottomane qui menace l'Europe chrétienne. Philippe II est également confronté au plus grand schisme de l'Eglise chrétienne d'Occident, la réforme protestante. La seconde moitié du règne est enfin marquée par l'émergence d'une nouvelle puissance maritime agressive, l'Angleterre. Il faut ajouter à cela ce que Geoffrey Parker appelle la " révolution militaire ", qui débute au XVIe siècle. Faire la guerre devient beaucoup plus onéreux, du fait de nombreuses évolutions techniques. Plus que jamais, il est nécessaire pour un souverain de maîtriser des mécanismes financiers complexes s'il veut asseoir sa suprématie. Le présent ouvrage suit Philippe II confronté à ces formidables défis, en tentant de nuancer certains des lieux communs attachés à sa personne. Si on lui prête d'avoir laissé guider sa politique par un fanatisme religieux, les décisions implacables qu'il prend sont davantage inspirées par une " raison d'Etat " à laquelle il se voue sans limites. En dépit d'une foi intense qui a pu lui valoir à juste titre le qualificatif de " roi prêtre ", il instrumentalise bien souvent cette religion pour la mettre au service des intérêts de sa dynastie. La " monarchie catholique " est un empire expansionniste qui ne dit pas son nom. Présenter Philippe II comme un souverain " absolutiste " serait également anachronique. En revanche, il se dégage de cette biographie novatrice la figure d'un personnage animé d'une forme de misanthropie, de mépris pour ses semblables, qui, s'accusant avec les années, est responsable en bonne partie des grands échecs de la dernière décennie du règne, en particulier la défaite de "l'invincible armada".

04/2021

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Musique classique

Symphonie n° 1 en ré majeur (conducteur A3)

Face à l'évolution de la symphonie impulsée par Beethoven au début du xixe siècle, nombreux furent les compositeurs à se détourner de ce genre considérant ses neuf symphonies comme un idéal insurpassable. Les plus audacieux associeront un contenu extra-musical (poème, texte, conte, légende...) pour faire évoluer le genre vers la symphonie à programme (Berlioz, La Symphonie Fantastique en 1830) ou vers le poème symphonique (Liszt, Mazeppa en 1851). Malgré le creux apparent de la production symphonique française entre 1830 et 1860, il faut souligner que la symphonie, bien que subissant un certain désintérêt, n'a pas cessé d'exister. Farrenc, Reber, Bizet et Gounod par exemple sont de ceux à s'être penchés sur le genre symphonique dans l'héritage beethovénien sans pour autant avoir cherché à le développer outre mesure. Cette Première Symphonie, datant de 1855, semble être l'un des premiers succès consolateurs de Gounod après l'échec de ses deux oeuvres lyriques, La Nonne sanglante et Sapho. Sa bonne réception incite d'ailleurs le compositeur à écrire sa Deuxième Symphonie comme il le dit lui- même au travers de ses Mémoires d'un artiste : Je me consolai de mon déboire en écrivant une symphonie (no 1, en ré) pour la Société des Jeunes artistes, qui venait d'être fondée par Pasdeloup et dont tous les concerts avaient lieu salle Herz, rue de la Victoire. Cette symphonie fut bien accueillie, et cet accueil me décida à en écrire pour la même société, une seconde (no 2, en mi bémol), qui obtint aussi un certain succès. Ces deux oeuvres montrent des traits similaires comme la découpe traditionnelle en quatre mouvements ou encore l'effectif instrumental. Pour autant, la Première Symphonie ne mérite pas de s'éclipser devant la seconde composée la même année. Elle déploie une qualité mélodique remarquable dans son premier mouvement. Le travail orchestral et l'énergie poignante du compositeur laissent également entrevoir le caractère théâtral qu'il développera dans sa Deuxième Symphonie et ses opéras. Le deuxième mouvement emprunte sans doute son caractère et son inspiration au second mouvement de la Septième Symphonie de Beethoven. Gounod fait preuve ici d'une grande finesse orchestrale et d'une certaine sobriété, proposant même un passage fugué. Le Scherzo, quant à lui, semble puiser son énergie dans de multiples contrastes, somme toute opératiques. Il souligne avec fluidité l'intérêt marqué du compositeur pour le genre dramatique. Le quatrième mouvement, commençant par une introduction dans un tempo plus lent, ne manque pas de dévoiler son infatigable vivacité. Gounod n'hésite d'ailleurs pas à déployer l'intégralité de l'orchestre lorsque nécessaire. Fidèle au modèle classique et assurément différente de sa soeur, cette Première Symphonie, d'une énergie remarquable, mérite une écoute attentive afin d'en saisir toutes les richesses.

02/2022

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Musique classique

Symphonie n° 1 en ré majeur (conducteur A4)

Face à l'évolution de la symphonie impulsée par Beethoven au début du xixe siècle, nombreux furent les compositeurs à se détourner de ce genre considérant ses neuf symphonies comme un idéal insurpassable. Les plus audacieux associeront un contenu extra-musical (poème, texte, conte, légende...) pour faire évoluer le genre vers la symphonie à programme (Berlioz, La Symphonie Fantastique en 1830) ou vers le poème symphonique (Liszt, Mazeppa en 1851). Malgré le creux apparent de la production symphonique française entre 1830 et 1860, il faut souligner que la symphonie, bien que subissant un certain désintérêt, n'a pas cessé d'exister. Farrenc, Reber, Bizet et Gounod par exemple sont de ceux à s'être penchés sur le genre symphonique dans l'héritage beethovénien sans pour autant avoir cherché à le développer outre mesure. Cette Première Symphonie, datant de 1855, semble être l'un des premiers succès consolateurs de Gounod après l'échec de ses deux oeuvres lyriques, La Nonne sanglante et Sapho. Sa bonne réception incite d'ailleurs le compositeur à écrire sa Deuxième Symphonie comme il le dit lui- même au travers de ses Mémoires d'un artiste : Je me consolai de mon déboire en écrivant une symphonie (no 1, en ré) pour la Société des Jeunes artistes, qui venait d'être fondée par Pasdeloup et dont tous les concerts avaient lieu salle Herz, rue de la Victoire. Cette symphonie fut bien accueillie, et cet accueil me décida à en écrire pour la même société, une seconde (no 2, en mi bémol), qui obtint aussi un certain succès. Ces deux oeuvres montrent des traits similaires comme la découpe traditionnelle en quatre mouvements ou encore l'effectif instrumental. Pour autant, la Première Symphonie ne mérite pas de s'éclipser devant la seconde composée la même année. Elle déploie une qualité mélodique remarquable dans son premier mouvement. Le travail orchestral et l'énergie poignante du compositeur laissent également entrevoir le caractère théâtral qu'il développera dans sa Deuxième Symphonie et ses opéras. Le deuxième mouvement emprunte sans doute son caractère et son inspiration au second mouvement de la Septième Symphonie de Beethoven. Gounod fait preuve ici d'une grande finesse orchestrale et d'une certaine sobriété, proposant même un passage fugué. Le Scherzo, quant à lui, semble puiser son énergie dans de multiples contrastes, somme toute opératiques. Il souligne avec fluidité l'intérêt marqué du compositeur pour le genre dramatique. Le quatrième mouvement, commençant par une introduction dans un tempo plus lent, ne manque pas de dévoiler son infatigable vivacité. Gounod n'hésite d'ailleurs pas à déployer l'intégralité de l'orchestre lorsque nécessaire. Fidèle au modèle classique et assurément différente de sa soeur, cette Première Symphonie, d'une énergie remarquable, mérite une écoute attentive afin d'en saisir toutes les richesses.

02/2022

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Littérature étrangère

Seul

J'ai rencontré Johnson sur le quai d'un de ces villages de pêcheurs bretons où tout le monde s'adonne à la peinture, et si je suis entré en conversation avec lui, c'est d'abord parce que nous parlions tous les deux anglais et ensuite parce que nous avons découvert que nous venions du même pays - lequel n'était pas l'Angleterre. Nous avons un peu bavardé en regardant les filets bleus des bateaux de pêche pendre et sécher au soleil, en regardant aussi les salopettes rouges des marins et la toile rouge-brun des voiles, et par-dessus tout cela nous respirions la forte odeur du poisson. Nous sommes ensuite montés prendre un repas au café de Bordeaux. Le bistro était bondé? ? : un groupe était arrivé de quelque part en car. Ces gens occupaient toute la salle à l'exception d'une ou deux tables sur un côté, de sorte qu'il nous était difficile de nous faire servir ou d'entendre ce qu'on disait, mais nous n'étions pas pressés et nous sommes restés là à manger des crevettes et à boire du vin rouge bon marché. Au bout d'un moment, nous nous sommes mis à parler de la guerre. Ce Johnson, pour autant que je puisse le décrire, sortait juste d'Espagne. Tout cela se passait il y a un ou deux ans - une autre époque. Il était en permission mais, ensuite, il retournerait en Espagne. C'était un homme de taille moyenne au teint très brun, presque noirci par le soleil, avec un visage rond d'aspect banal, une grande bouche et de fortes dents jaunies par le tabac. Il avait des cheveux blonds, pas de chapeau et des yeux qui pouvaient être gris ou verts. Comme j'étais curieux de cette guerre - et, d'ailleurs, de toute guerre -, je l'ai poussé à m'en parler, mais il ne voulait pas en dire grand-chose. Il a dit ?? : "? La guerre, on en parle foutrement trop. ? " J'ai attendu un peu. Dans le café, le bruit ne faisait qu'empirer. On nous a enlevé les crevettes, puis on nous a apporté du veau et une autre bouteille de vin. "? Des guerres, tu peux en voir quand tu veux, a dit Johnson. Dans le monde, aujourd'hui, il y en a plein. Il y a quelques années, c'était différent. C'était des histoires de vieux. Le genre de choses qu'on racontait autour du feu. - Tu as été dans la Grande Guerre. Dis-moi comment c'était. - J'ai été dans toutes les guerres, a dit Johnson, mais je ne pourrais rien t'en dire. - Tu n'as pas envie ?? - Je ne pourrais rien t'en dire même si je voulais. C'était rien de particulier. Tu ne comprends pas la guerre si tu ne l'as pas vue. Et si tu l'as vue, tu ne la comprends pas. ? " La chaleur était étouffante, dans le café, mais le bruit a quand même commencé à baisser autour de nous ? ; l'odeur de poisson et d'huile de cuisine se mélangeait à la fumée du tabac. "? Je ne pourrais pas te parler de la guerre, a dit Johnson. Ce n'était pas très différent du reste. Je pourrais te raconter des choses pires sur la paix. - La paix, c'était quoi ?? - Le petit bout entre deux. - Des choses pires ?? - Plus vraies. ? " Alors, comme je ne voulais pas bouger et que j'étais tout prêt à l'écouter, je lui ai dit ?? : "? Eh bien, parle-moi de la paix. ? " Héroïque dans son propos, Seul est un roman qui donne une perspective essentielle sur la Nouvelle-Zélande et la crise qui a précédé la Seconde Guerre mondiale. Efficace à la manière d'Hemingway, anticipant sur l'existentialisme de Camus, Seul s'inscrit comme une oeuvre marquante de la littérature mondiale du XXe siècle. Quelques années avant la grande crise de 1929, le jeune Johnson, personnage central de Seul, émigre vers la Nouvelle-Zélande, pays qu'il découvrira en étranger, toujours un peu décalé. Emporté par le ? ot de l'Histoire et de ses bouleversements économiques, Johnson va errer d'un travail à l'autre jusqu'à ce qu'il rencontre, dans une ferme isolée, une jeune Maorie qui fera de lui un meurtrier involontaire. Il s'enfuira alors dans les forêts presque impénétrables de l'île du Nord où, tel un Robinson, il ne survivra qu'au prix de terribles privations. Il finira par gagner l'Angleterre avant de repartir combattre en Espagne aux côtés des Républicains. Parcours tumultueux qui semble dessiner une question : l'homme seul, à la fois fort et faible par sa solitude même, peut-il dépasser sa condition et trouver le chemin d'une nouvelle fraternité? ?

08/2011

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Sciences historiques

La dernière catastrophe. L'histoire, le présent, le contemporain

Naguère suspecte, voire rejetée, l'histoire du temps présent a pris aujourd'hui une place sans commune mesure dans l'espace public comme à l'Université - avec l'explosion du nombre d'étudiants en cette matière. A cela, plusieurs raisons : la mémoire et le patrimoine ont envahi l'espace public et scientifique ; le témoignage a pris l'allure d'un impératif social et moral ; la justice temporelle s'est muée en tribunal de l'histoire pour juger de crimes politiques vieux de plusieurs décennies mais dont l'après-coup continue de cheminer dans notre présent. Une évidence, dira-t-on. Mais mesure-t-on pour autant le revirement qui se joue ici ? Car le passé n'est plus cet ensemble de traditions à respecter, d'héritages à transmettre, de connaissances à élaborer ni de morts à commémorer ; c'est un constant «travail» de deuil ou de mémoire à entreprendre, tant s'est enracinée l'idée que si le passé doit être arraché des limbes de l'oubli, seuls des dispositifs publics ou privés peuvent l'en exhumer, avec ou sans l'aide de l'historien. Tel est le «présentisme» : devenu un problème à résoudre, et désormais un champ de l'action publique, le passé - et singulièrement le passé proche, celui des dernières catastrophes en date - n'est pas oublié, il est constamment mobilisé et reformulé selon les urgences du jour. L'exigence de vérité propre à la démarche historique s'est muée en exigence sociale de reconnaissance, en politiques de réparation, en discours d'excuses à l'égard des victimes. La question de la contemporanéité n'est pas nouvelle : elle s'est posée à travers les âges, mais Henry Rousso prend la mesure de sa profonde transformation au cours des deux grands après-guerres du XXe siècle et définit ses enjeux fondamentaux : comment écrire une histoire en train de se faire ? Comment mettre à distance la proximité apparente ? Comment se battre sur deux fronts à la fois - celui de l'histoire et celui de la mémoire, celui d'un présent que l'on ne veut pas voir passer et celui d'un passé qui revient hanter le présent ? La nouvelle histoire du contemporain, toute entière inscrite dans cette tension, est plus que jamais marquée par l'incertitude, l'instabilité et l'inachèvement.

11/2012

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Histoire de la philosophie des

Le monde de la science. Les lois fondamentales de la physique

L'espace est une question de temps. Le Monde des sciences, publié en partenariat avec le journal Le Monde est une invitation à découvrir la vie de trois scientifiques - Newton, Einstein et Planck - et leurs principaux apports dans la compréhension du monde, du temps et de l'espace. Cette approche originale nous permet de resituer le contexte dans lequel les théories ont pu être énoncées et démontrées. Des explications simples et des arguments rationnels rendent le texte facile à suivre, tandis que les images et les graphiques nous aident à comprendre le contexte historique et les découvertes des scientifiques. Trois axes majeurs sont mis en avant dans cet opus : la gravitation, la relativité et la mécanique quantique. La gravitation est la première manifestation de la Nature dont nous prenons conscience à l'enfance. C'est aussi elle qui coordonne le mouvement des astres dans le ciel. Accumulées par Tycho Brahe (1546-1601) et affinées par Galilée (1564-1642) grâce à sa lunette astronomique, les mesures dans le système solaire conduisent Kepler (1571-1630) à énoncer ses fameuses lois sur les orbites elliptiques. Ces dernières conduiront Isaac Newton (1642-1727) à comprendre la force gravitationnelle et son universalité. Quelques décennies plus tard, c'est Albert Einstein qui est la vivante incarnation de la capacité de la science à métamorphoser notre vision du monde. Pris dans la tourmente de deux guerres mondiales puis de la terreur nucléaire, Einstein a poursuivi son oeuvre créatrice à travers les terribles convulsions de l'Histoire. Il laisse derrière lui l'un des plus grands héritages scientifiques que l'Humanité ait connus : la célèbre relation E = mc entre la masse et l'énergie, un travail de pionnier à l'origine de la physique quantique actuelle, et sa théorie de la relativité qui a bouleversé pour toujours nos idées les plus enracinées sur l'espace, le temps et l'univers. Enfin, Max Planck formule en 1900 une hypothèse selon laquelle l'énergie n'est pas émise de façon continue, mais sous la forme de "paquets" , ou quanta. Une théorie pour le moins radicale, d'où naîtra une branche entièrement nouvelle de la physique : la mécanique quantique. Ayant l'infiniment petit pour champ d'action, celle-ci constitue, avec sa lointaine cousine la relativité, le socle de la vision moderne de l'univers.

04/2022

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Revues Poésie

L' ÉTRANGÈRE N°59. Revue de création et d’essai

Nous retrouvons dans ce numéro de L'étrangère des suite poétiques, celle Michael Palmer, poète américain contemporain dont l'importance fait l'objet d'une reconnaissance de plus en plus manifeste, lequel propose une suite chargée d'impressions centrées sur la lumière et ses ombres, déclinées sous ses multiples manifestations. Nous avons sollicité des textes de plusieurs jeunes auteurs(es) afin de rejoindre au plus près ce qui est vécu du monde tel qu'il s'offre de nos jours, pour dire à la fois son éclatement, afin de mieux faire entrer la poésie dans les débats auxquels nous ne pouvons pas nous dérober, laquelle transcende par l'articulation des différentes dimensions expressives sur lesquelles elle se fonde : de Mathieu Nuss à Adèle Nègre et Alexis Audren, de Myette Ronday à Denis Ferdinande et Guillaume Artous-Bouvet, ou encore ces poésies de Fanny Lambert et d'Isabel Guerrero. Cette dernière nous offre des textes qui sont ses toutes premières publications. Les héritages poétiques des uns et des autres, si différents soient-ils, marquent des convergences de sensibilités, une attention àl'époque et les figures sous lesquelles elle se décline. Une attention à l'inscription de la poésie, ou encore, en textes portés par une prose poétique, peut prendre la forme d'une pièce dramatique. C'est ce que nous propose ici Henri-Pierre Jeudy, confronté à la réalité rugueuse de la vie qui est aussi l'exigence de confronter la mort dont la parole ici donne lieu à un dialogue soutenu par cette volonté de vérité. Le volume de clôt avec un essai de Claude Le Manchec consacré au poète André du Bouchet, dans la perspective où celui-ci fut et est resté jusqu'à la fin de sa vie très proche et très sensible autant qu'attentif aux oeuvres d'Ossip Mandelstam comme de Varlam Chalamov, et de bien d'autres. Pierre-Yves Soucy : Ouverture : Retour sur le réel et sur ce qui se dérobe ; Michael Palmer : Mouvements ténus / Light Moves ; Henri-Pierre Jeudy : Palinodie ; Fanny Lambert : Rondements ; Alexis Audren : sauf le sauvage ; Isabel Guerrero : lucide wild ; Mathieu Nuss : Abois ; Adèle Nègre : Volées, feuillets très concrets, défets ; Denis Ferdinande : Divers plateaux ; Myette Ronday : Légers ressacs ; Guillaume Artous-Bouvet : Sel du sel (extrait) ; Claude Le Manchec : Le silence d'André du Bouchet.

10/2023

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Policiers

Les aventures du fils de Sherlock Holmes

Quel est le lecteur qui ne se souvienne d'avoir suivi avec un intérêt parfois passionné le récit des aventures du célèbre Sherlock Holmes ? Mais voici plus de dix ans que le génial policier a cessé d'étonner les deux mondes par ses exploits prodigieux. Hâtons-nous de les rassurer : Sherlock Holmes n'est pas mort. Il a eu la bonne fortune d'entrer en possession d'un héritage qui en fit, presque du jour au lendemain, un des plus riches propriétaires du Royaume-Uni. Depuis lors, son existence se passa dans son manoir, au milieu de ses vastes domaines dans le Comté de Devon, où il goûte un repos bien gagné, après tant d'années d'une existence aventureuse, où sa vie fut si souvent à la merci du moindre incident. Il y mène l'existence du gentilhomme, partagé entre la gestion de son bien et l'éducation de ses enfants. Son fils aîné, qui porte le nom de Sherlock, comme son père, vient d'atteindre sa vingt-sixième année ; il est sorti depuis trois ans du Collège of Physicians und Surgeonsavec le grade de docteur en médecine. Sherlock Holmes, partisan de cet axiome que les voyages forment la jeunesse, a envoyé le jeune homme aux Etats-Unis, où l'a précédé le docteur Watson, l'ami et le confident de Sherlock. Depuis une dizaine d'années que Watson exerce la médecine à New-York, il a su s'attacher une importante clientèle, recrutée en majeure partie dans le monde des millionnaires, et sa clinique est devenue à la fois le lieu de rendez-vous des riches malades et l'école où viennent s'instruire les futures lumières de la science médicale. C'est sous cette haute et intelligente direction que le jeune Sherlock Holmes va débuter dans sa profession. Elégant et mondain, ami du plaisir, il cache sous des apparences un peu frivoles une intelligence très ouverte, un esprit curieux, un vif désir de s'instruire, un amour véritable de la science, et — effet de l'atavisme sans doute — il se sent attiré irrésistiblement vers l'étude de la criminologie. Il s'y consacrera tout entier et mettra au service de cette science toutes les ressources de son esprit ingénieux et fécond. Très répandu dans la société élégante de New-York, où le grand renom de son père et sa fortune, et les manières affables du jeune homme lui ont valu le meilleur accueil, il va y trouver matière à d'intéressantes études et les aven-tures ne vont pas lui manquer. Ce sont quelques-unes de ces aventures, racontées par le docteur Watson — qui se fait l'historiographe du fils après avoir été celui du père — que le lecteur va lire. Il pourra se convaincre que, si Sherlock Holmes a disparu de la scène, son génie, comme son nom, va revivre dans son fils, en qui s'annoncent déjà toutes les qualités qui font les grands détectives... (Extrait de la Préface de l'édition originale).

11/2019

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Littérature française

Deux étrangers

Après sept ans de rupture avec son père, Elise pensait avoir conjuré les influences délétères de l’empire du tyran domestique qui régna sans partage sur son enfance et son adolescence. Mais sa réapparition la cueille dans un moment de vulnérabilité absolue, alors que la petite tribu qu’elle s’était amoureusement constituée dans un élan de rébellion et d’affirmation acharnée de sa différence, un homme en tous points contraire à la figure paternelle et deux garçons pleins de vie, vacille, menacée d’effondrement. Par sa faute, sa très atavique faute. Aurait-elle aussi instantanément répondu à l’appel, à la convocation, d’un simple coup de fil (“Maman, il y a quelqu’un pour toi au téléphone” lui dit son fils qui ne connaît pas son grand-père en lui passant le téléphone) si Simon n’était pas en train de la quitter ? Là n’est qu’une des questions qui assaillent Elise en rafale tandis qu’au volant de la vieille et poussive R5 vert-bouteille-intérieur-vert-absinthe de sa mère, elle prend la route de Marrakech sur fond de compilation vintage des années 1980 et de flashs infos commentant un Printemps arabe qui doucement déjà dégénère. Improbable et dérisoire épopée que ce road trip presque in utero qui flirte avec la bande d’arrêt d’urgence, aux vertus magiques plus ou moins consciemment espérées : ce voyage saura-t-il abolir la distance qui sépare Elise de son père qui, à coups d’humiliations collatérales et de vilains souvenirs, de “petites” trahisons et de déceptions profondes, sont devenus Deux étrangers ? Elise trouvera-t-elle dans ce trajet le chemin entre la petite fille blessée et l’adulte qu’elle ne sait pas encore être face à son père ; la générosité de rendre à cet homme les prérogatives de sa propre enfance anéantie par l’Histoire et quelques balles perdues ; le courage et la clairvoyance qu’il faut pour, au mépris de sa propre douleur, faire le pas de côté pour voir enfin l’autre au-delà de ses défections. Et que faire de l’ironique concomitance de l’actualité brûlante et faussement étrangère ? Qu’apprendre de la redécouverte des origines quand tout jusqu’à l’étymologie des mots semble concorder pour affirmer la toute-puissance du destin et l’indéniable, l’intégrale, la viscérale transmission de l’héritage ? Portrait d’une famille prise dans les glaces de souffrances jamais apprivoisées, trop longtemps tues, Deux étrangers est le roman d’une séparation (entre l’enfant et l’adulte qui cohabitent tant bien que mal en chacun de nous) et de retrouvailles impossibles et néanmoins essentielles (entre une fille et son père, mais aussi entre deux générations séparées par le couperet de l’Histoire). Un voyage dans le temps au rythme indomptable, tout en syncopes et ellipses, des souvenirs et des émotions, éclairé par un humour ravageur, une lucidité sans appel et un inextinguible désir de justice.

01/2013

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Théâtre

Il ne faut jurer de rien ; On ne saurait penser à tout

Sur un théâtre ancien, faisons des pièces ludiques. Tel pourrait être le mot d’ordre d’Alfred de Musset quand il s’adonne au proverbe, genre dont Il ne faut jurer de rien et On ne saurait penser à tout sont d’incontestables réussites. Impertinentes et drôles, ces pièces bousculent les formes théâtrales empesées et le sérieux des convenances. L’esprit fuse, les surprises succèdent aux quiproquos, les incongruités aux cocasseries. L’alacrité du ton, le sens du rythme et la verve de l’échange dépoussièrent les situations déjà vues et dégourdissent les dialogues. Avec Il ne faut jurer de rien (1836) et On ne saurait penser à tout (1849), voici venu le temps de la jubilation théâtrale Les deux pièces revendiquent un certain héritage intellectuel, assument une nostalgie littéraire, le génie de Musset transmuant un théâtre de société en une oeuvre dramatique originale et nouvelle. Il ne faut jurer de rien et On ne saurait penser à tout confirment la préférence pour la « fantaisie à la française », comédies où se croisent l’humour et l’esprit, deux qualités que Musset attribue au génie dramatique qu’il admire le plus, Molière. Dans nos deux pièces, cinq personnages se croisent (si l’on excepte les utilités). L’intrigue est en général assez mince. Dans Il ne faut jurer de rien et On ne saurait penser à tout, un mariage doit se conclure, mais, à la ligne droite des consentements mutuels, les jeunes héros préfèrent les courbes romanesques et les épreuves du coeur. On le voit, la mythologie personnelle de l’auteur et une pointe de marivaudage enrichissent le genre des proverbes. La part ludique des deux pièces n’exclut pas une lecture « sérieuse » des moeurs du couple « moderne ». C’est même ce qui singularise la poétique de Musset et le situe entre Molière et Oscar Wilde. Entre vérité du coeur et amusement de l’esprit, Musset travaille à la frontière d’un genre. Les deux pièces de Musset qui se caractérisent par leur sens du rythme, de la formule et de l’à-propos confèrent au présent de l’action densité et humour. Le sens du dialogue, constamment animé par une brillante énergie, imite la conversation mondaine pour mieux s’en démarquer. Jeux de mots et coq-à-l’âne démontrent la puissance de déflagration du langage. Constamment les incongruités interfèrent avec les propos sérieux ou simplement anodins. Les dialogues deviennent un peu fous. Bien des obstacles séparent les amoureux d’Il ne faut jurer de rien et d’On ne saurait penser à tout. Franchies une à une, grâce à « la transparence vagabonde », ces épreuves redonnent un sens à l’amour. Certes, personne n’est tout à fait dupe, et Musset le premier qui refusera d’épouser Aimée d’Alton, mais il est bon de croire au bonheur et de tourner la page à l’heure des confessions intimes.

04/2011

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Europe et environnement

Ethique et droit de la préservation de la nature sauvage dans l'Union européenne

A l'heure de l'anthropocène et de l'effondrement de la biodiversité, l'humanité peut-elle encore préserver la nature sauvage ? Est-elle capable, pour la sauvegarder, de s'émanciper d'une tradition philosophique dualiste qui, en séparant l'humanité de la nature, érige la première en entité la plus significative de l'univers et, au contraire, enferme la seconde dans une condition d'objet inerte ? Une telle vision du monde légitime en effet la domination et la maîtrise par l'humanité des éléments naturels et explique que les objectifs du droit de l'environnement se contentent, le plus souvent, de promouvoir une gestion soutenable des ressources naturelles. A rebours de cet héritage dualiste, cet ouvrage propose d'étudier les fondements éthiques permettant, en redéfinissant la relation humanité/nature, de concevoir une politique de préservation de la nature sauvage dans l'Union européenne. La première partie de l'ouvrage décrit comment une tradition de pensée naturaliste - fondée sur les croyances païennes puis sur les systèmes épicurien et spinoziste - s'est toujours maintenue en Occident. Elle démontre la rémanence d'un naturalisme éthique selon lequel la nature est naturante et l'humanité se doit de vivre en harmonie avec elle. Aux Etats-Unis, l'éthique de la wilderness - qui reprend ces thèses - a conduit à l'adoption d'une véritable politique de préservation. Sur ce modèle, au début du XXe siècle, les Etats européens ont pareillement créé de nombreux parcs nationaux qui ont - ponctuellement - permis de sauvegarder des espaces de nature sauvage. La deuxième partie de l'ouvrage retrace l'émergence, dans les années 1970, des écosophies contemporaines. Ces éthiques naturalistes prônent un nouveau rapport humanité/nature en affirmant, d'une part, la valeur intrinsèque de la nature sauvage et en se focalisant, d'autre part, sur l'interconnexion des formes de vie au sein d'un tout complexe et harmonieux. Jusqu'à présent et malgré quelques initiatives récentes, cette résurgence de la nature sauvage n'a eu qu'un impact modéré sur le fonctionnement du réseau Natura 2000 qui - obéissant à une logique de développement durable - ne protège qu'indirectement la naturalité des sites qu'il abrite. La troisième partie de l'ouvrage met en évidence la nécessité pour les pouvoirs publics, face aux dangers de l'érosion de la biodiversité, d'oeuvrer à une réhabilitation de la nature sauvage. Elle implique de redéfinir les objectifs du réseau Natura 2000 pour qu'ils visent la mise en place d'une politique de préservation ambitieuse axée sur le ré-ensauvagement de vastes milieux naturels. Au-delà, la proposition de consacrer des droits au profit de la nature sauvage apparaît comme une étape décisive de ce processus de réhabilitation. Elle validerait juridiquement la thèse éthique de la valeur intrinsèque de la nature sauvage et conduirait à ce que ses intérêts soient mieux pris en considération.

06/2021

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Rois de France

Histoire des rois et reines de France

De la naissance du royaume franc à la fin de la monarchie absolue, l'histoire des rois et reines de France témoigne de l'évolution de notre société. Ce livre dresse une cinquantaine de portraits qui éclairent la façon dont notre pays s'est construit. Les grandes dynasties Durant quatorze siècles, rois et reines se sont succédé à la tête du royaume de France. Des Mérovingiens aux Carolingiens, des Capétiens aux Valois, puis aux Bourbons, des hommes et des femmes ont été propulsés au premier plan, juste par leur naissance ou par des jeux d'alliances. Mais, si leurs destins sont exceptionnels, leurs vies ne sont pas toujours enviables... Ainsi découvrira-t-on au fil des pages que les complots à la cour sont légion, les mariages souvent ratés, les relations très conflictuelles et que la pratique du pouvoir est parfois très compliquée. De l'unité avant tout voulue par les Mérovingiens à la construction d'un empire par les Carolingiens, de l'affirmation de la monarchie due aux Capétiens à la centralisation des pouvoirs par les Valois, tous ont tendu vers l'Etat moderne mis en place par les Bourbons jusqu'à leur chute, inscrite dans cette ascension sans limite. Portraits croisés Dès sa construction, le royaume de France a été dirigé par un roi. Selon les époques, celui-ci était extrêmement puissant ou peu influent, mais toujours dirigeant en chef. Qu'il s'agisse de Clovis, Chilpéric, Dagobert, Pépin le Bref, Charlemagne, Hugues Capet, Philippe Auguste, Louis IX, Philippe le Bel, Charles V, Louis XI, François Ier, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI et de tous les autres, ils ont régné sans partage. Les reines, elles, sont les épouses. La succession au trône leur est interdite. Elles n'assurent le pouvoir que pour leurs enfants mineurs ou lors de l'empêchement de leur mari. Certaines ont pourtant su s'imposer. Clothilde, Frénégonde, Brunehaut, Berthe au Grand Pied, Gerberge de Saxe, Aliénor d'Aquitaine, Blanche de Castille, Anne de Bretagne, Catherine de Médicis, Marguerite de France, Anne d'Autriche, Marie Leszczynska ou Marie-Antoinette, toutes ont essayé de faire front et de trouver leur place face à un pouvoir kidnappé. La combinaison de toutes ces personnalités est explosive ! Un héritage français Entre victoires ou défaites militaires, réformes justes ou injustes, conseillers compétents ou incompétents, la façon qu'ont eue ces monarques de gouverner a déterminé le futur de notre pays. Et, d'une dynastie à l'autre, leur goût pour les arts et la culture a marqué notre paysage. Ils ont contribué à faire le peuple français, avec ou contre eux. Leur gouvernance absolue a conduit à la Révolution, puis à l'exercice démocratique du pouvoir. Certains de leurs choix sont encore inscrits dans notre Histoire, la Grande. Et il est toujours intéressant d'en prendre conscience.

09/2023

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Histoire de France

Jadis, d'une guerre à l'autre (1914-1936). Tome 1, 1914-1934

La réédition de Jadis – D'une guerre à l'autre d'Edouard Herriot, c'est l'envie de faire découvrir un homme et son époque. Cette période de l'entre-deux-guerres vit l'apogée du Radicalisme, la doctrine de ceux qui revendiquaient l'héritage de la Révolution de 1789, la défense du suffrage universel, l'attachement à la démocratie et l'enseignement laïque, valeurs dont Herriot se réclamait. Jadis, c'est une chronique qui débute en 1914, au début de la Première Guerre mondiale et qui se termine en janvier?1936, à la veille du Front populaire et du déclenchement de la guerre civile espagnole. Elle nous plonge au coeur des événements locaux avec Lyon, ville pour laquelle Herriot ressentait un profond attachement et dont il sera le maire pendant plus de cinquante ans? ; mais aussi nationaux car, en tant que responsable de premier plan, il évoque ses engagements et les combats politiques parfois féroces qu'il mena au plus haut niveau de l'Etat. Contrairement à beaucoup d'hommes d'Etat français, la vision politique d'Herriot n'est pas purement hexagonale. Il voyage beaucoup et rencontre de nombreux dirigeants étrangers. De plus, il possède un sens de la géopolitique digne d'un Richelieu. Dès les années 20, il est conscient du danger­ allemand à venir. Dans un but d'apaisement, il est favorable à une certaine modération vis-à-vis de l'Allemagne sur le plan des réparations financières, pour dans le même temps, rechercher une alliance militaire de revers avec la Russie communiste. Dans les années 30, il ne tombe pas dans le piège du pacifisme et refuse les accords de Munich en prônant une politique de fermeté face à Hitler. A travers ses écrits, il nous met dans la confidence et nous livre ses analyses et ses sentiments sans fioriture, ce qui donne à son récit vie et spontanéité. Mais au-delà du plaisir de la lecture, ce professeur agrégé sait susciter en nous un grand besoin de connaissance. Cet homme d'exception aura marqué son temps, d'ailleurs Georges Clemenceau disait de lui "?Le Vésuve se borne souvent à fumer sa pipe comme Herriot, tout en ayant sur celui-ci l'avantage de se faire parfois oublier?". De son côté Herriot n'était pas en manque d'humour ni de lucidité, il prétendait qu'"?Une vérité est un mensonge qui a longtemps servi.?" Créativité et imagination étaient les maîtres mots de cet homme politique de grande culture. La préface de cet ouvrage a été rédigée par M. Gérard Collomb, homme d'Etat et maire de la bonne ville de Lyon. Cet ouvrage est une édition augmentée, y figure de très nombreuses notes en bas de page ainsi que des encadrés ne figurant pas dans l'édition d'origine et qui fournissent de substantiels compléments d'information.

08/2019

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Littérature française

L'espèce humaine et autres écrits des camps

"Il restera les livres, disait Jorge Semprun. Les récits littéraires, du moins, qui dépasseront le simple témoignage, qui donneront à imaginer, même s'ils ne donnent pas à voir... Il y aura peut-être une littérature des camps... je dis bien : une littérature, pas seulement du reportage... " Les textes réunis dans ce volume ont été écrits entre 1946 et 1994 par des survivants des camps nazis. Ces survivants partagent un même dessein : témoigner de l'expérience qui a été la leur, la rendre mémorable dans une langue - le français - qu'ils ont reçue en héritage ou dont ils ont fait le choix. Moins en rapportant des épisodes extrêmes, des moments limites, qu'en rendant compte de l'ordinaire du temps concentrationnaire, sur quoi la mort règne et dans lequel s'effacent les formes et figures de l'humain. Tous constatent que les mots manquent pour exprimer une telle insulte à l'espèce humaine. "On ne se comprenait pas" (Antelme). "Il n'y a rien à expliquer" (Cayrol). L'écriture touche là aux limites de son pouvoir. Dans une entreprise de cet ordre, impossible de satisfaire aux exigences de transparence et de véridicité généralement associées au langage quand il se fait témoignage. Pour que l'indéchiffrable monde des camps échappe, si peu, si partiellement que ce soit, à l'incommunicable, pour que quelque chose existe qui relève de la transmission, chacun de ces écrivains doit explorer l'envers du langage et approfondir la "réalité rêvée de l'écriture" (Semprun). C'est à "la vérité de la littérature" (Perec) qu'il revient de préserver la vérité de la vie. Littérature. Le mot peut paraître sans commune mesure avec l'objet de tels récits. Il ne choquait pas leurs auteurs. C'est que la part littéraire ne relève pas chez eux d'un savoir-faire ou d'une rhétorique, moins encore d'un désir d'esthétisation. Mais d'un souci éthique de la forme, d'une morale du style. Antelme : "il faut beaucoup d'artifice pour faire passer une parcelle de vérité". Semprun : "Raconter bien, ça veut dire : de façon à être entendus. On n'y parviendra pas sans un peu d'artifice. Suffisamment d'artifice pour que ça devienne de l'art ! " Permettre d'imaginer l'inimaginable, rendre le lecteur sensible à une vérité aussi inconcevable exige une profonde réélaboration de la réalité. C'est en cela que les livres ici réunis sont des chefs-d'oeuvre de la littérature du second XX ? siècle. Et c'est pour cela que les qualifier de chefs-d'oeuvre de la littérature ne les disqualifie pas, ne les rend pas inférieurs à la fonction que leur ont assignée leurs auteurs : témoigner d' "une catastrophe qui a ébranlé les fondements mêmes de notre conscience" (Cayrol). C'est bien à la littérature - ici non pas truchement de l'illusion, mais instrument de la vérité - que ces survivants, ces

10/2021

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Actualité politique France

Islamophobie, mon oeil !

" Le terme islamophobie est mal choisi s'il doit désigner la haine que certains tarés ont des musulmans. Il n'est pas seulement mal choisi, il est dangereux. " Charb Rachid, Mourad et Younès se sont rencontrés dans un forum de discussion sur internet. Un jour, ils ont fait le choix de rompre avec l'emprise de leurs milieux et de couper avec leurs idéologies nauséabondes. C'est là que leurs ennuis ont commencé. Aujourd'hui, ils mènent une double vie, n'osant point afficher leurs convictions. La noble tâche d'enseigner dans une école à discrimination positive au coeur de Bruxelles vire au cauchemar. Dans cette institution, l'écrasante majorité des enseignantes musulmanes y sont voilées et celles qui ne le sont pas cheminent avec mille et une contraintes. Les enseignants qui ne sont pas musulmans sont systématiquement taxés de racistes s'ils émettent la moindre réserve sur le voile ou sur l'islam. A Bruxelles, il est plus facile pour un salafiste de déambuler dans la ville, affichant sans gêne les symboles de son orthodoxie, que pour un laïque musulman de boire un café en plein mois de ramadan dans certains quartiers fort communautarisés. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi n'aurait-on pas la possibilité d'avoir des sentiments personnels, une trajectoire personnelle, des choix personnels, de croire ou ne pas croire en Dieu, d'embrasser l'être désiré, dès lors qu'on est né musulman ? C'est cette histoire que Djemila Benhabib souhaite vous raconter, à travers les témoignages de laïques ayant un héritage musulman. Le constat que ces témoins directs dressent de la poussée de l'islam politique est plus que préoccupant. Dans notre pays comme ailleurs en Europe, l'islamisme avance à bas bruit, dévoilant au grand jour la fragilité de nos démocraties. Du point de vue d'une certaine gauche identitaire, critiquer l'islam revient à stigmatiser les musulmans (considérés comme un bloc homogène), et le facteur culturel invoqué incite à moduler les droits et libertés pour les rendre " compatibles " avec l'idée qu'on se fait de " l'identité musulmane " . De l'autre côté, l'extrême-droite a trouvé un boulevard pour s'emparer de ces sujets " chauds " et démontrer l'échec de l'intégration musulmane. Une voix manque cependant à l'appel : celle des laïques musulmans. Rien n'est fait pour accueillir leur parole dans l'espace public. Bien au contraire, tout est mis en place pour les dissuader de s'exprimer. La marche arrière est enclenchée. Jusqu'où ira-t-on dans nos compromissions, dans nos " accommodements raisonnables " , face à ce qu'on pourrait, désormais, appeler " le droit de ne pas être dérangé " ? La critique de l'islam politique ne relève pas du racisme. Il faut résister à cette imposture pour sortir de la confusion. " Djemila Benhabib " Un nouveau mot a été inventé pour permettre aux aveugles de rester aveugles : l'islamophobie. " Salman Rushdie

04/2022

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Littérature française

Connaissance de soi et conscience

Le titre de ce livre paraîtra ingrat à celui qui se décourage très vite, préjugeant de son intérêt, décidant arbitrairement que sa lecture ne se justifie pas dans la mesure où les mots ne seraient pas susceptibles de lui apporter l'évasion libératrice qu'il appelle de ses voeux. Se distraire serait son credo exclusif. Jetez au moins un oeil sur ce verso ! La liberté de son auteur de s'exprimer en toute franchise l'a conduit à déposer sa réflexion sur la nécessité de se bien connaître pour que la joie de vivre demeure présente dans votre coeur, et avive votre goût d'être vivant, au point de faire envie à ceux que le destin a blessés, à ceux qui ne se sentent pas suffisamment armés pour recouvrer seuls la joie de l'Amour coulant dans leurs veines. Thème vieux comme l'humain, la rencontre de l'homme avec lui-même est toujours d'actualité. Question d'amour. Et cet amour se colore de l'image que l'homme s'en fait à un moment de sa vie. Les valeurs qui dépeignent cet Amour sont-elles éternelles ou bien l'homme les " désacralise-t-il " parce que le temps " affadit son désir ", préférant porter son appétence sur d'autres objets qu'il encense de toutes les vertus ? Ces " objets " sont-ils encore des valeurs ? Il est toujours possible d'ajouter un grain supplémentaire sur le tas de sable de l'héritage légué sous forme de légendes et d'histoires rapportées véridiques. La vie est une offre à consommer sur place, elle s'offre à jouer en exclusivité, sans qu'on puisse le lui refuser. Elle se mérite aussi, n'ajoute-t-elle pas dans son jeu – jeu de l'Oie - quelques obstacles à surmonter pour gagner la partie ? C'est tout l'enjeu de la vie que la conscience en premier, et la connaissance de SOI offrent sur un plateau à celui qui sait " voir ". La découverte de SOI est la clé pour aimer vivre la joie simple d'être " le vivant " plongé dans l'escarcelle qu'est la vie. La sphère de la spiritualité pure, exempte de sentiments humains, et sans les artifices du prosélytisme, vous procurera une telle joie et une telle paix intérieure que seuls ceux qui ont vécu " leur retournement ", peuvent le confirmer. Lâcher et lâcher encore, et votre rencontre avec SOI vous ouvrira la vie que votre seconde naissance aura scellée dans votre Coeur flamboyant. Robert Jacquot a publié aux éditions La Bruyère : Vivre en pleine conscience est le prélude de l'éveil (2009) ; Du Coq à L'Ame (2010) ; L'Ascète du Bézu (2011) ; Le Coeur Flamboyant (2012) ; L'Osirien ou le Rêve de Pharaon (2013) ; Le Sot-l'y-laisse (2014) ; La Cabane du Serpent (2015) ; Du coeur à ma plume (2016) ; SOI, où te caches-tu ? (2017) ; Les Nombres Parlent (Nouvelle édition augmentée 2018).

06/2018

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Science-fiction

Camp Zéro

Amérique du Nord, 2049 : les températures atteignent des niveaux intolérables, l'industrie pétrolière s'est effondrée et chaque enfant est doté d'un implant lui permettant de rester connecté en permanence. Les plus fortunés habitent dans la Cité flottante, une île artificielle, tandis le reste de la population continentale lutte pour survivre. Embauchée comme hôtesse dans un club très privé de la Cité, Rose pense se diriger enfin vers un avenir meilleur. A White Alice, une station de recherche datant de la guerre froide, des combattantes hautement qualifiées mènent une mission de surveillance climatique. Mais les termes de cette mission deviennent de plus en plus étranges au fil du temps... Dans le Grand Nord canadien, Camp Zéro se construit peu à peu. Profitant d'un climat encore vivable, cet endroit doit marquer l'avènement d'une nouvelle communauté, d'une nouvelle façon de vivre. Pour Grant, c'est l'occasion d'expier le sinistre héritage de sa famille. Chacun suivant ses propres objectifs, à qui faire confiance ? Accepter l'amour pourrait-il s'avérer le choix le plus radical ? Palpitant, captivant et d'une inquiétante clairvoyance, ce roman déjà acquis dans une dizaine de pays et bientôt adapté à l'écran parle du monde que nous avons bâti et du chemin qui reste à parcourir. " Un récit audacieux et habile. Situé dans un avenir proche, il entre en résonance non seulement avec notre présent mais aussi avec de grandes questions liées à la condition humaine : migrations, poids du passé, catastrophes climatiques, inégalités de genre, construction de soi. Page après page, la prose de Sterling brille d'inventivité. Une oeuvre importante. " Ha Jin, La Longue Attente " Une féroce évocation des effets dévastateurs du réchauffement climatique. Tour à tour terrifiant et fascinant, un roman qui rappelle Blade Runner voire Mad Max pour l'intensité du récit et la volonté de survivre à tout prix, avec en prime une description réjouissante de la force des femmes. " Erica Ferencik, Girl In Ice " Passionnante histoire de survie dans un monde de ravages climatiques, Camp Zéro explore un avenir où se côtoient à parts égales fureur et résilience. Ce remarquable premier roman transporte le lecteur dans un paysage gelé où éclatent conflits de classes et de genres, et où les femmes ne doivent compter que sur leur propre force pour survivre. Ce récit puissant et visionnaire hantera l'esprit du lecteur bien après la dernière ligne. " Laura Maylene Walter, Body of Stars " Dans ce tour de force à la fois terrifiant et captivant, Michelle Min Sterling réécrit les réalités de notre présent, les dangers qui nous guettent et le destin qui nous attend, à travers une bouleversante histoire de loyauté, de trahison et, au final, d'amour. Les rebondissements, sombres ou lumineux, ont entretenu parfois ma fureur, parfois mon espoir, mais m'ont surtout tenue en haleine jusqu'à la dernière ligne. " Nancy Jooyoun Kim, The Last Story of Mina Lee

04/2023

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Conflit israélo-palestinien

Israël et la Palestine. Rejets de la colonisation sioniste au nom du judaïsme

En liaison aux événements qui ont suivi l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier et la réplique sanglante de Tsahal, Yakov Rabkin, historien et commentateur de l'actualité d'audience internationale, réunit ici ses chroniques qui éclairent la problématique présente liée à la Palestine et à la création de l'Etat colonial d'Israël. Depuis des décennies, Yakov Rabkin attire l'attention sur le danger que ce dernier fait courir à l'ensemble de la communauté juive sur la planète. Loin de la protéger, l'Etat d'Israël aura contribué à créer et à envenimer une situation toujours plus complexe et insoluble au fil du temps. Dans le présent recueil, d'un petit nombre de pages mais d'une grande densité, l'auteur expose avec clarté et précision quelle était la place de la Palestine à la veille de la colonisation sioniste et rappelle comment la communauté juive a considéré à sa naissance le mouvement sioniste et ses prétentions. Il souligne en effet en quoi ce courant, plutôt qu'une défense de la tradition judaïque, s'est avéré un rejet de celle-ci en vue de la formation d'un "homme nouveau" visant à laïciser la communauté juive au détriment de sa dimension messianique et au profit d'un nationalisme hérité des idéaux modernes européens, le tout au préjudice du peuple palestinien. Il montre comment l'Etat sioniste s'est construit sur l'héritage européen en usant de la violence et de la force dont les événements actuels sont un choc en retour. Il rappelle au passage que l'identité juive était traditionnellement fondée sur une appartenance religieuse incluant toute race. Il analyse comment, en s'inspirant des thèses des racistes modernes au profit d'une identité raciale sans fondement scientifique, les sionistes ont favorisé un détournement de la religion au profit d'intérêts politiques et stratégiques avec toutes les confusions et les amalgames qui en ont résulté. Il répertorie ainsi les causes qui ont été au départ de l'attaque du 7 octobre et met en parallèle le processus et la spirale actuelle avec les mythes bibliques. Son ouvrage se termine par un rappel des solutions de paix existant, malheureusement de plus en plus incertaines au fil des décennies et des exactions commises de part et d'autre par les acteurs de ce drame mis en place autrefois par les puissances occidentales anglosaxonnes. Ce n'est pas la moindre des qualités de ce petit recueil, en se départissant de toute polémique et de tout sensationnalisme, que de permettra au lecteur de reconsidérer les racines d'un drame qui déborde désormais toujours plus de la seule aire palestinienne. On comprend en le lisant comment ce conflit pourrait cesser si on revenait aux racines judaïques de ce qu'était la notion d'Israël, désignant non une contrée géographique, mais une communauté spirituelle vers laquelle tout croyant devrait faire retour.

04/2024

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Revues Ethnologie

Barvalo. Roms, Sinti, Gitans, Manouches, Voyageurs... Edition bilingue français-romani

Si les populations romani constituent la plus grande minorité ethnique d'Europe (12 millions de personnes), elles font l'objet, hier comme aujourd'hui, de nombreuses discriminations. Tout en mettant l'accent sur l'antitsiganisme contre lequel toutes luttent, il s'agit cependant ici de faire connaître, d'affirmer et de revendiquer la richesse et la diversité des cultures romani. " Barvalo ", le mot qui donne son titre à cet ouvrage et à l'exposition au Mucem (Marseille) qu'il accompagne, signifie en romani " riche " et par extension " fier ". Il est programmatique et défend, en s'intéressant à l'histoire et à la diversité des populations romani d'Europe, neuf siècles de présence européenne et d'affirmation culturelle. L'exposition comme le livre, entièrement bilingue français-romani, ont été conçus de manière collaborative avec un comité composé de cinq commissaires et quatorze experts d'origine romani (Roms, Sinti, Manouches, Gitans, Gens du voyage/Voyageurs) et non romani, de nationalités et de profils différents. Tous et toutes oeuvrent à ce projet depuis 2018 et ont contribué au livre. Ce catalogue, richement illustré, est découpé en trois grandes parties. La première présente l'ambition du projet : une minorité discriminée, voire persécutée (ce sont 500 000 personnes romani qui ont péri dans les camps nazis), est invitée à prendre la parole. Les directrices et directeur d'ouvrage y présentent la méthodologie de ce travail collaboratif ainsi que les enquêtes de terrain commandées dans ce cadre. La seconde partie s'attache à renverser le regard, par la reconnaissance notamment du rôle des représentations stéréotypées dans la culture et le folklore. Il s'agit également d'affirmer que le temps est venu de valoriser en tant que tel l'héritage et le patrimoine romani. La troisième partie, intitulée " Nous sommes le peuple romani " (Ian Hancock), propose une réflexion contrastée sur les notions d'appartenance et d'identité, au fil de la longue histoire des populations romani en Europe. La présentation de l'installation de l'artiste Gabi Jimenez, le " Musée du gadjo ", est centrale et prend le parti d'inverser la perception du lecteur/visiteur. La " gadjologie ", une science imaginaire et parodique de l'Autre selon la perception romani, que l'artiste met en scène vient ainsi révéler ainsi l'absurdité de l'essentialisation de l'Autre quand elle est poussée à son extrême. Se trouve aussi questionné par ce biais le rôle du musée d'ethnographie comme diffuseur d'une " vérité ". Au fil de l'ouvrage, on trouvera aussi des espaces sensibles et incarnés, avec la parole de quatre personnes vivant en France et appartenant chacune à un groupe romani distinct ; leurs récits personnels et familiaux entrent en résonnance avec une histoire européenne plus large et partagée. Enfin, le livre se clôt par une galerie de portraits de personnalités célèbres et moins connues, témoignant de la richesse des cultures romani et de la fierté des différentes communautés à contribuer à la diversité culturelle des sociétés européennes, afin d'affirmer haut et fort : " Barvalo ".

05/2023

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Langages informatiques

C# 12. Développez des applications Windows avec Visual Studio 2022

Ce livre sur le développement d'applications Windows avec le langage C# (en version 12) et Visual Studio 2022 est destiné aux développeurs qui débutent avec le framework .NET. Il leur permet d'apprendre les bases du langage C# et introduit des concepts plus avancés leur donnant une vue d'ensemble des possibilités offertes par le langage C#, Visual Studio et le framework .NET en général. L'auteur a choisi une approche pas à pas tout en construisant une application fonctionnelle tout au long de l'ouvrage pour illustrer de manière pratique et cohérente les concepts abordés. L'apprentissage commence par la familiarisation avec l'interface de Visual Studio 2022 ainsi qu'avec le concept de l'architecture .NET. Les détails du langage C#, sa syntaxe et ses fonctionnalités comme les classes, l'héritage, les interfaces, les types génériques ou encore les délégués et les évènements sont ensuite expliqués avant d'aborder la conception d'interfaces utilisateur. La conception de l'interface utilisateur couvre toutes les phases utiles pour créer des applications Windows à la fois fonctionnelles et ergonomiques, allant de la création de formulaires à la création de contrôles en passant par l'implémentation de gestionnaire d'évènements et la validation des données saisies. Une introduction à la conception d'application WPF est également incluse. Les outils de Visual Studio qui permettent de réaliser les tests et le débogage des applications sont également détaillés en présentant les techniques de gestion des erreurs mais aussi les concepts permettant de surveiller les applications comme le traçage, l'interaction avec les journaux d'évènements et l'utilisation des compteurs de performance. L'utilisation de Entity Framework est détaillée au sein d'exemples concrets permettant de comprendre rapidement comment créer des modèles de données et comment les utiliser pour communiquer avec une base de données, tout en apprenant à utiliser le langage de requête LINQ pour interagir avec des données sous différents formats (objets, SQL ou XML). L'alternative au stockage de données d'une application sur le système de fichiers et l'utilisation du concept de la sérialisation sont également détaillées, fournissant ainsi une vision globale des possibilités offertes par le framework .NET concernant la gestion des données. Des concepts plus avancés sont également abordés afin d'exposer une gamme plus large des possibilités offertes par le langage C# et Visual Studio : l'utilisation des expressions régulières, le développement d'applications multitâches et asynchrones, la globalisation et la localisation d'une application, la sécurité du code, l'implémentation d'applications client/serveur, le dessin avec GDI+ ainsi que la réflexion font partie des sujets introduits. La dernière partie de l'ouvrage est consacrée à la création d'assemblages ainsi qu'au déploiement des applications. Les outils et techniques mis à disposition par Visual Studio pour créer des installeurs Windows et configurer les applications y sont détaillés.

04/2024

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Informatique

C# 8. Développez des applications Windows avec Visual Studio 2019

Ce livre sur le développement d'applications Windows avec le langage C# (en version 8) et Visual Studio 2019 est destiné aux développeurs qui débutent avec le framework .NET. Il leur permet d'apprendre les bases du langage C# et introduit des concepts plus avancés leur donnant une vue d'ensemble des possibilités offertes par le langage CO, Visual Studio et le framework .NET en général. L'auteur a choisi une approche pas à pas tout en construisant une application fonctionnelle tout au long de l'ouvrage pour illustrer de manière pratique et cohérente les concepts abordés. L'apprentissage commence par la familiarisation avec l'interface de Visual Studio 2019 ainsi qu'avec le concept de l'architecture .NET. Les détails du langage C#, sa syntaxe et ses fonctionnalités comme les classes, l'héritage, les interfaces, les types génériques ou encore les délégués et les évènements sont ensuite expliqués avant d'aborder la conception d'interfaces utilisateur. La conception de l'interface utilisateur couvre toutes les phases utiles peur créer des applications Windows à la fois fonctionnelles et ergonomiques, allant de la création de formulaires à la création de contrõles en passant par l'implémentation de gestionnaire d'événements et la validation des données saisies. Une introduction à la conception d'application WPF est également incluse. Les outils de Visuel Studio qui permettent de réaliser les tests et le débo-gage des applications sont également détaillés en présentant les techniques de gestion des erreurs mais aussi les concepts permettant de surveiller les applications comme le traçage, l'interaction avec les journaux d'événements et l'utilisation des compteurs de performance. L'utilisation de Entity Framework est détaillée au sein d'exemples concrets permettant de comprendre rapidement comment créer des modèles de données et comment les utiliser pour communiquer avec une base de données, tout en apprenant à utiliser le langage de requête LINO pour interagir avec des données sous différents formats (objets, SQL ou XML). L'alternative au stockage de données d'une application sur le système de fichiers et l'utilisation du concept de la sérialisation sont également détaillés, foumissant ainsi une vision globale des possibilités offertes par le framework .NET concemant la gestion des données. Des concepts plus avancés sont également abordés afin d'exposer une gamme plus large des possibilités offertes par le langage C# et Visual Studio l'utilisation des expressions régulières, le développement d'applications multitâches et asynchrones, la globalisation et la localisation d'une application, la sécurité du code, l'implémentation d'applications client/serveur, le dessin avec GDI+ ainsi que la réflexion font partie des sujets introduits. La dernière partie de l'ouvrage est consacrée à la création d'assemblages ainsi qu'au déploiement des applications. Les outils et techniques mis à disposition par Visual Studio pour créer des installeurs Windows et configurer les applications y sont détaillés.

07/2019