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Palais Bourbon Assemblée

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Beaux arts

Jardins, potagers et labyrinthes

Remise en vente de cet ouvrage à l'occasion de l'exposition Jardins au Grand-Palais du 15 mars au 24 juillet 2017.Une excellente encyclopédie culturelle de l'histoire du jardin occidental éclairant tous ses niveaux de signification.Territoire des dieux, paysage sacré durant la Grèce antique, mais encore tentative de s'approcher de son modèle parfait, inégalable, le Paradis, le jardin cache sous ses frondaisons toute sorte de références que ce guide des arts propose de décrypter. Il est aussi le reflet des rapports que l'homme entretient avec la nature. De l'Égypte antique à l'hortus conclusus médiéval, il lui résiste, s'entoure de hauts murs, sinscrivant comme un lieu protégé, séparé du chaos extérieur. Quand il se fait plus vaste, voire immense, la main de l'homme y intervient plus nettement : aux végétaux taillés, à l'agencement rigoureux des parterres, au tracé symétrique des allées, s'ajoutent des fontaines, bassins, statues, et tous proclament la victoire de l'homme sur la nature, parfois aussi la toute-puissance dun souverain, comme à Versailles. L'Angleterre libérale du XVIIIe siècle inventera le jardin paysager : les murs en sont abolis, il s'intègre à la nature environnante, devenue aimable. À la fin du siècle, les villes se dotent de jardins publics, où chacun peut se distraire. L'iconographie du jardin « parle », par le biais des divers éléments qui le constituent. S'y trouvent superposés différents niveaux de significations, parfois très complexes, où l'architecture et le style d'une époque se mêlent à des données religieuses, philosophiques, littéraires, politiques. L'ouvrage définit dans un premier temps, de façon chronologique, de l'Antiquité au XIXe siècle, les types de jardin puis il décline les éléments constitutifs du jardin dans lhistoire (treillages, parterres, serres, etc). Une dernière partie examine les niveaux de lecture symbolique et littéraires, manières de vivre le jardin, représentations porteuses de messages, mythologies, etc. L'ensemble est complété par deux index et une bibliographie.

02/2007

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Histoire internationale

Abdülhamid II. Le sultan calife (1876-1909)

Abdülhamid II (1876-1909) a-t-il été le dernier grand sultan, modernisateur de l'Empire ottoman, ou le despote sanguinaire dénoncé à l'époque comme le " sultan rouge " ? Né en 1842 au début des réformes des Tanzimat, monté sur le trône à trente-trois ans, il se retrouve à la tête d'un empire qui s'étend de l'Adriatique au golfe Persique et du Caucase à l'Afrique du Nord. Mais celui-ci est fragile, il est " l'homme malade de l'Europe ". Confronté dès son avènement à l'une des plus graves crises de l'histoire ottomane, le sultan ne peut éviter une lourde défaite face aux armées russes ni les graves amputations territoriales du traité de Berlin. Souverain d'un empire désormais moins étendu et affaibli, Abdülhamid met tout en œuvre pour le redresser. Reclus dans son palais de Yildiz, il établit un régime autocratique, modernise la bureaucratie, la justice, l'armée et l'enseignement. Jouant de sa qualité de calife, il s'appuie sur les musulmans des provinces, s'efforce de freiner les aspirations nationales des Albanais, des Arabes et des Kurdes. Prenant acte du recul dans les Balkans, il consolide la présence de l'État en Anatolie et au Proche-Orient. Cette politique se heurte à l'émergence du nationalisme arménien, aux pressions accrues de l'Europe, aux activités terroristes en Macédoine et, pour finir, à l'opposition des jeunes Turcs. La révolution de 1908 cantonne l'autocrate de Yildiz dans le rôle de monarque constitutionnel, avant de le déposer quelques mois plus tard. Sultan déchu, il s'éteint en 1918, l'année de la disparition de l'Empire. S'appuyant sur les recherches les plus récentes, François Georgeon éclaire la figure controversée d'un souverain qui voulait à tout prix sauver " l'homme malade " et rêvait de faire de son empire un État moderne et une grande puissance musulmane.

11/2003

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Littérature française

Histoires déglinguées

" Les enfants du Marquis de Sade et de Coca-Cola font crisser leurs baskets dans les rues de la ville. Ces gosses s'appellent David, Lollilop, Tim ou Frank et même Rocky-Vélo. Victimes innocentes ou anges exterminateurs, ils annoncent la fin d'un monde égotiste tourné vers l'argent - le nôtre - qui n'a que trop duré, et contemplent d'un air rêveur les désordres du siècle. Il n'empêche que la férocité du genre humain fait son chemin. Et même si les cris des agrafés de la vie se font entendre ici et là, la période est bougrement cruelle où l'inanité, de nos efforts gaspillés en pure perte pour ressembler à des héros, rabaisse toujours les plus faibles d'entre nous à la hauteur d'un bonsaï dans une forêt vosgienne. Mais alors, comment se hisser sur le toit du bonheur ? Faut-il s'empiffrer de bonbons ? Forniquer contre argent ? Pisser dans une bouteille ? Ou se faire photographier tous les jours de sa vie devant Constantinople ? Hein ? je vous demande un peu. Souvent, les gens me déchirent le cœur. Comment ne pas aimer cette petite fille qui croit tuer les hommes rien qu'en les regardant ? Qui sont ces Américains qui, à force de vouloir un enfant acceptent de jouer avec un bébé de chiffon ? Pourquoi le petit Henri brûle-t-il tant de posséder " l'eau chaude " ? Qui est le pogo aux yeux rouges ? Et si le trésor n'existait pas ? Voici une cinquantaine de nouvelles réunies pour la première fois dans la poigne d'un seul livre où j'aime pêle-mêle et fraternellement le clampin en bermuda et charentaises tapi derrière ses troènes, le malbruti qui passe ses dimanches à haïr les lundis, l'astrobiais des machines à sous qui couche sous des télescopes braqués sur le vide électronique ou l'enfourné du Toboso qui cherche, métro Palais-Royal, des fibules mérovingiennes sous les colonnes de Buren. Ces types-là, je trouve, mettent de la gaieté en couleur sur la flanelle du temps perdu. " Jean Vautrin.

06/1999

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Beaux arts

Des saintes reliques à l'art moderne. Venise-Chicago (XIIIe-XXe siècle)

Modalité du sacrifice que les vivants offrent d'abord à l'au-delà puis, de plus en plus, aux générations futures, la collection est étudiée ici en tant que fait historique, au cours d'un millénaire qui la voit changer deux fois de forme : au départ trésor de temple ou de palais, elle devient, à partir du XIVe siècle, collection particulière et, à la fin du XVe siècle, musée. Changement de forme, changement de contenu en substituant aux saintes reliques et aux merveilles - autres reliques à leur manière - les objets de curiosité et les objets naturels, les antiquités classiques, tant romaines que grecques, et les productions artistiques qui les prennent pour modèles, en attendant l'arrivée des antiquités ethniques et des œuvres d'art moderne. Avec, formant l'arrière-plan, le changement de l'orientation temporelle des croyances collectives que traduit l'expansion de l'idéologie au détriment de la religion. Rupture avec la tradition et basculement vers l'avenir ; avancée de la sécularisation des mentalités ; entrée, timide d'abord, puis de plus en plus envahissante de la perspective nationale dans l'étude et l'appropriation du passé ; démocratisation de la culture et importance sans précédent des femmes : l'anthropologie historique des objets qu'apporte ce livre révèle ces tendances à l'œuvre dans l'évolution des attitudes à l'égard du sacré, de la nature, de l'histoire et de l'art. Cette réunion d'essais savants, qui fait suite à Collectionneurs, amateurs et curieux. Paris, Venise, XVIe-XVIIIe siècle, retiendra aussi bien l'amateur du grand art, l'arpenteur de musées, l'impénitent visiteur que le chercheur patenté. Krzysztof Pomian s'y arrête longuement à la Venise du Moyen Âge et de la première modernité pour arriver, au terme de son parcours, aux États-Unis de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, en passant par l'Italie et par la France.

09/2003

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Histoire internationale

Soudain, le fascisme. La marche sur Rome, l'autre évolution d'Octobre

Il s’était rasé de près, avait dissimulé son crâne chauve sous une perruque, pris un : tram et, en cette nuit du 24 au 25 octobre 1917, s’était rendu au Palais d’Hiver tour s’emparer du pouvoir. Lénine avait compris qu’il fallait saisir l’occasion favorable qui ne se représenterait pas. Cinq années plus tard presque jour pour jour, dans la soirée du 29 octobre 1922, Benito Mussolini, chauve et mal rasé, vêtu d’une chemise noire, monta dans un train, acclamé par la foule, pour se rendre à Rome et y prendre le pouvoir. Lui aussi avait pressenti qu’il fallait profiter du moment propice. Au terme d’une insurrection de deux jours qu’il avait lui-même baptisée «marche sur Rome», l’Italie n’eut pas seulement un gouvernement, mais une dictature. Si les historiens conviennent qu’il y eut non une révolution bolchevique, mais un coup d’Etat, il n’en va pas de même pour la marche sur Rome. Comment se peut-il, pour reprendre des expressions de contemporains de l’événement, qu’un opéra-bouffe», «une kermesse maladroite», «un rassemblement sans importance d’idiots utiles» ait donné naissance à l’un des régimes les plus tragiquement antidémocratiques et impérialistes du XXe siècle ? Prenant pour fil conducteur du récit la confrontation entre l’homme d’action et l’occasion à saisir, c’est-à-dire le moment où la décision humaine intervient sur les circonstances pour fixer la voie à suivre, sans aucune garantie de succès, Emilio Gentile, dans une étude radicalement nouvelle, montre à l’oeuvre un parti organisé comme une milice qui conquiert le gouvernement d’une démocratie parlementaire paralysée par ses renoncements. Le but de la conquête est affiché depuis le commencement : détruire l’Etat libéral et la démocratie, grâce, à l’indifférence et à la passivité de la majorité de la population. La dictature fasciste débuta dès la marche sur Rome ; puisqu’elle était l’inexorable conséquence de la nature même du parti.

11/2015

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Histoire internationale

Les villes vivantes. Italie XIIIe-XVe siècle

Villes vivantes, villes de la Vénétie ou de la Lombardie, de la Toscane ou de l'Ombrie, villes médiévales... Florence et Venise, Bologne et Milan, Rome et Sienne, Pérouse et Trévise, les villes d'Italie animèrent une aventure d'une extraordinaire intensité: l'aventure d'agglomérations en mouvement, lancées à la conquête de leurs campagnes proches ou d'espaces économiques plus lointains, riches d'activités quotidiennes comme de leur implication dans les échanges internationaux. L'histoire de cités actives et peuplées, singulières et dominantes qui se construisirent et s'embellirent dans le bruit et la poussière des chantiers, dans les flux des hommes, des marchandises et des capitaux, dans l'action des élites qui les gouvernaient et le travail de tous ceux qui œuvraient au dégagement des rues ou à l'édification des premiers palais. Au temps de l'expansion économique et de la croissance démographique, dans les décennies du grand bond en avant de l'Italie, à l'heure ensuite des difficultés, des adaptations et des reconversions, ce furent, pour Venise, Pise, Gênes ou Pistoia, autant de défis à relever, de réponses à imaginer. Des défis synonymes d'approvisionnement en eau, de gestion des nuisances et des risques, de protection des métiers urbains, des réponses qui s'attachaient à la beauté des églises ou à la préservation de la cohésion sociale. De l'âge des communes au temps de la première Renaissance, Élisabeth Crouzet-Pavan analyse ici un fait urbain qui fut exceptionnel dans le paysage de l'Europe occidentale. En portant le regard sur les groupes sociaux et les individus, les espaces ou les monuments, elle dépeint comment, dans les crises et les conflits autant que l'harmonie mais au gré d'une dynamique toujours forte et d'une capacité d'invention, ces villes vécurent, villes réelles, villes rêvées, villes voulues, villes diverses, villes heureuses, villes malheureuses, villes vivantes... Des villes vivantes aussi parce que confrontées à bien des interrogations de la cité d'aujourd'hui...

04/2009

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Littérature française

Clotilde la petite cuisinière ou la bâtarde

Le destin hors du commun de Clotilde que rien ne prédisposait à devenir cheffe étoilée. Clotilde aurait pu naître princesse à Monaco, elle est née avant terme à Bobigny. Dès sa naissance, Clotilde est confiée par sa mère, d'à peine seize ans, aux services sociaux. Elle sera pendant toute sa petite enfance ballottée de maisons d'accueil en foyers. C'est à l'âge de huit ans qu'elle découvrira la vie de famille chez les Prunier, des paysans de la Beauce. Gigi pour Ginette et JP pour Jean Paul ont une fille Clarisse du même âge que Clotilde. Celle-ci vouera une immense admiration pour Clarisse tout au long de sa vie et une grande tendresse pour les parents qu'elle considérera comme les siens. A quatorze ans, on lui demande de choisir son orientation professionnelle, elle n'a aucune idée, c'est Ginette qui proposera la cuisine et c'est ainsi que Clotilde commencera son apprentissage. Elle découvre dans la cuisine une véritable passion, surdouée, elle sera très vite repérée et très jeune deviendra une grande cheffe officiant dans un restaurant de Boston. Une tragédie l'obligera à revenir en France et c'est dans sa petite auberge des bords de Loire qu'on lui décernera sa première étoile. Pourtant rien ne la prédestinait à devenir un jour une grande cheffe étoilée. Dyslexique, timide, taiseuse, renfermée, trop naïve, la cuisine deviendra pour elle un véritable exutoire. Elle se métamorphosera en magicienne, transformant de simples aliments en oeuvre d'art. Elle possède un sens inné des produits, un palais et un odorat exceptionnels. Malgré son succès professionnel, sa vie ne sera pas un conte de fée. Clotilde est un personnage attachant, profondément humain, sans calcul, sans vice. Elle prouve qu'en partant du bas de l'échelle, sans marcher sur les autres, on peut arriver à réaliser ses rêves et s'épanouir. C'est une aventurière et une amoureuse de la vie. Elle témoigne que la cuisine peut être un remède contre la mélancolie !

01/2019

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BD tout public

Les aventures de Blake et Mortimer Tome 25 : La vallée des immortels. Tome 1, Menace sur Hong Kong

A Lhassa, le palais impérial du dictateur Basam-Damdu est anéanti par une escadrille d'Espadons, et le monde, soulagé, fête la fin de la troisième guerre mondiale. Pendant que, dans la Chine voisine, les communistes de Mao affrontent les nationalistes de Chiang Kai-shek, le Seigneur de la guerre Xi-Li cherche à mettre la main sur un manuscrit qui lui permettra d'asseoir son pouvoir sur l'Empire du Milieu. Face aux menaces qui planent sur la région, le capitaine Francis Blake est chargé d'organiser la défense de la colonie britannique de Hong Kong. De son côté, à Londres, le professeur Philip Mortimer est amené à s'intéresser de près à une curiosité archéologique chinoise suscitant appétits et convoitises. Au même moment, le fameux colonel Olrik, ancien conseiller militaire déchu de Basam-Damdu, profite du chaos ambiant pour monnayer ses services auprès du général Xi-Li afin d'assouvir sa soif de vengeance... Premier volet d'un diptyque, La Vallée des Immortels commence exactement là où Le Secret de l'Espadon s'achève. Les amateurs de Blake et Mortimer retrouveront quelques-uns des ingrédients qui ont assuré la renommée de la saga d'Edgar P. Jacobs : la grande aventure, l'exotisme, qui s'exprime ici dans les ruelles dangereuses de Hong Kong, l'atmosphère londonienne digne des plus belles pages de La Marque Jaune et la science-fiction, incarnée par le nouvel engin imaginé par le professeur Mortimer, le Skylantern, le tout relevé par quelques figures de traîtres et par un Olrik plus machiavélique que jamais. Ecrit par Yves Sente, l'album est dessiné à quatre mains par Teun Berserik et Peter van Dongen. Inspirés par la " ligne claire " du Mystère de la Grande Pyramide, ils ont su relever ce défi graphique avec maestria et fidélité à l'esprit Jacobsien. Cet album devrait ravir les amateurs les plus pointus de la série.

11/2018

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Beaux arts

Dans le vrai, tout est faux ? Patrimoine : nouveaux usages. Actes du 10e colloque interdisciplinaire Icône-Image, 26-27 septembre 2014

L'association Les Trois P. (Plumes, Papiers, Pinceaux) poursuit depuis 2003, une réflexion autour de l'image et a organisé les 26 et 27 septembre 2014, en partenariat avec les Amis de Pontigny, un colloque intitulé Dans le vrai, tout est faux ? Patrimoine : nouveaux usages. Ce colloque s'inscrivait dans le cadre du deuxième Centenaire de la naissance de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, dont l'importante carrière commence dans l'Yonne avec le chantier de la Madeleine de Vézelay (1838-1858), mais se poursuit dans de nombreux autres lieux du département, dont Saint-Père-sous-Vézelay et le Palais synodal à Sens. En partant de cette forte personnalité dont l'action et les écrits ont marqué un siècle de restauration, nous examinons, avec notre regard d'aujourd'hui, les différents problèmes soulevés par la multiplication des monuments historiques. Et le problème numéro un : quand la construction actuelle devient-elle patrimoine ? Quels peuvent être les critères de sélection ? Au nom de quoi délivrer un permis de démolir et faut-il tout conserver ? Car si l'on ne restaure pas, le bâti tombe en ruine. Y a-t-il de belles ruines ? Rodin et Adolphe Guillon, peintre fixé à Vézelay, se sont opposés sur ce sujet à Viollet-le-Duc. Et si l'on restaure, jusqu'où pousser la reconstitution et la fidélité à un passé révolu (ou qui n'a jamais existé) ? Où est le vrai, où est le faux, et peut-il être plus vrai que le vrai ? Construire un château médiéval aujourd'hui, est-ce une leçon, un apprentissage pour nos contemporains ? Ou une opération seulement médiatique ? Quand le bâtiment est remis en état et ouvert au public, quelle peut être son utilité sociale en dehors de la délectation esthétique ? La piscine "art déco" de Roubaix est devenue un musée : est-ce généralisable ? Entre discussion, réflexion, convivialité, notre 10e colloque s'est terminé par une séquence musicale : les instruments anciens sont-ils eux aussi vrais ou faux ? Où se trouve la juste note ?

03/2016

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Sciences historiques

La compagnie des ombres

Ils ont été pharaons, empereurs romains, rois de France, croisés, missionnaires, conquérants, bâtisseurs de palais et de cathédrales, découvreurs de mondes nouveaux. Ils ont connu l'ivresse de la gloire, l'amertume de la défaite, ils ont peiné dans les travaux. Ils ont incarné l'aventure de l'Occident jusqu'aux extrémités de la terre, ils ont dû faire face à la barbarie, à la guerre, à la terreur et à la tyrannie totalitaires. De la profondeur de l'Egypte ancienne aux conflits qui ont ouvert le XXIe siècle, ils offrent la plus étonnante des galeries de portraits. Marc Aurèle y croise Christophe Colomb, Louis XVI, Honoré d'Estienne d'Orves ou Hélie de Saint Marc. Ils forment la compagnie des ombres, surgie du passé pour nous offrir un tête à tête. Un dialogue singulier avec les morts. L'histoire est trop souvent traitée comme un cadavre par des médecins légistes si attentifs aux organes qu'ils prélèvent sur le corps dont ils font l'autopsie que leur échappe son mystère, ce qui lui donnait sa vie même. Elle est, ailleurs, considérée comme le divertissement d'un jour, l'occasion d'une promenade sans enjeu. Les textes réunis ici comme en un recueil de nouvelles voudraient s'inscrire dans une autre tradition, celle d'une histoire méditative : une histoire tournée vers la recherche de ce qu'elle a à nous dire d'essentiel, de vital sur nous-même. Ils se proposent de convoquer les ombres du passé pour nous donner à contempler ce qui n'est pas mort avec elles. Nous doutons aujourd'hui que l'histoire puisse être maîtresse de vie : "magistra vitae", disait Cicéron. Nous voulons croire que nous n'avons plus rien à apprendre d'elle. Il nous manque d'avoir les yeux ouverts sur ce qui fait échapper ses protagonistes à leur condition mortelle; ce qui leur donne leur part d'éternité.

09/2016

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Littérature française

Carnet de route. Ecrits littéraires

Dans ce Carnet de route illustré de 220 documents inattendus et jalonné de 14 Points de repère, s'insèrent les Ecrits littéraires de Régis Debray. Années 1950. Le trop bon élève qui meurt d'ennui en France commet ses premières nouvelles avec Un jeune homme à la page, symptôme d'une génération en désarroi, et La Frontière, découverte des Etats-Unis par un adolescent. Années 1960. Des engagements politiques de jeunesse - sur fond de guerres d'Algérie et du Vietnam - naîtra L'Indésirable, au retour d'un périple mouvementé en Amérique latine. S'ensuivra une plongée dans les coulisses de la révolution : La Havane avec Fidel Castro, Che Guevara et bien d'autres ; l'arrestation, le poteau d'exécution, la prison à Camiri en Bolivie, la libération ; le Chili d'Allende, d'où sort un roman en forme de ballade, La Neige brûle. Années 1970. Retour en France, découverte du pays natal, d'une famille d'adoption place Dauphine - Simone Signoret, Yves Montand, Chris Marker, Costa-Gavras... et des imbroglios du coeur transposés dans Les Masques. Années 1980. Après un nouveau saut dans l'inconnu, intitulé "Palais de l'Elysée, la folie des grandeurs", il explore, derrière François Mitterrand, les ors et les ombres du pouvoir avec Loués soient nos seigneurs, et médite sur l'enfance et ses oublis avec Comète ma comète. Sans oublier Contre Venise, le vertige devant "La Crucifixion" du Tintoret et le sentiment panique de la vie. Années 1990. Apologie des devoirs de transmission et de fidélité avec L'Apostat et Le Bel Age, suivie d'une provocante interpellation du jeunisme montant avec Le Plan vermeil. Années 2000. Après un passage par les planches avec Happy Birthday ! et Benjamin, dernière nuit, vient une galerie de portraits - Malraux, Julien Gracq, Claude Simon... - dans A sauts et à gambades à travers les délices et les piquants du jardin littéraire, jusqu'à l'ultime dépaysement qu'inspire au final ce pays étrange, la France, avec Un trèfle à quatre feuilles.

05/2016

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Histoire de France

Le royaume juif de Rouen ressuscité

En 1976, des travaux de pavage dans la cour du Palais de Justice de Rouen mettent à jour les vestiges de deux monuments hébraïques des XIe-XIIe. siècles. L'un, aujourd'hui connu comme "la Maison Sublime", aurait abrité une académie rabbinique, l'autre un bain rituel. Deux autres monuments sont découverts dans les années 60, dont l'hôtel particulier du chef de la communauté juive. Ces vestiges, auxquels il faut ajouter une synagogue médiévale détruite à la fin du XIXe siècle, font de Rouen l'un des hauts-lieux de l'archéologie juive en Europe. Ces découvertes sont venues confirmer l'existence d'une communauté médiévale puissante et influente, arrivée en Normandie avec le colonisateur romain et qui a vécu là, mais aussi en Angleterre, jusqu'à l'expulsion des Juifs de France par Philippe le Bel. A partir du XVIe siècle, une communauté se reforme, constituée de "nouveaux chrétiens" chassés d'Espagne et du Portugal, puis de rapatriés d'Alsace-Lorraine et du Maghreb, de persécutés fuyant les dictatures communistes et fascistes. Cette communauté a connu, durant la dernière guerre, le plus terrible des holocaustes. Jacques-Sylvain Klein nous raconte l'histoire foisonnante du judaïsme normand sur près de mille ans. Il nous éclaire sur le rôle considérable du "royaume juif de Rouen" au Moyen Age, sur ses relations avec la chrétienté et avec les grands foyers du judaïsme européen et oriental. Il nous fait découvrir l'exceptionnel rayonnement de l'Ecole de Rouen, dont les maîtres ont nourri les premières éditions imprimées du Talmud. L'auteur nous conte aussi la rude bataille menée, pendant dix ans, par l'association La Maison Sublime de Rouen, dont il est le délégué, pour sauvegarder ce monument historique, le plus ancien édifice hébraïque conservé en France. Une bataille qui se termine, en 2018, avec la restauration de l'édifice et sa réouverture au public.

01/2019

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Espagne - Baléares

Un grand week-end. Minorque

Un guide idéal pour un long week-end de 3 ou 4 jours. - Criques intimes, anses de sable blond, landes de fleurs sauvages ou pinèdes odorantes, gorges à la végétation luxuriante... Minorque, estampillée Réserve de la biosphère par l'Unesco depuis 1993, est l'île nature par excellence. - Egalement, des visites dans Maó et Ciutadella, les deux villes principales de l'île, qui occupent ses extrémités est et ouest. A Maó, l'héritage militaire et architectural laissé par les Britanniques. A Ciutadella, l'élégance des palais espagnols et des façades baroques. - Aux portes des deux villes, on part à la découverte des deux faces de Minorque : le nord sauvage, le sud plus balnéaire. Voyage dans le temps aussi, jusqu'à la préhistoire, avec la civilisation talayotique propre aux Baléares et dont les vestiges abondent dans la campagne minorquine. - Une centaine d'adresses de restos, bars, boutiques authentiques et hébergements de caractère, toutes testées, pour s'immerger dans les ambiances de l'île. - Des expériences inoubliables : séance de yoga dans une ancienne carrière de pierre ou coucher de soleil préféré des Minorquins, plongée accompagnée dans une réserve marine ou survol en parapente depuis le point culminant de l'île, excursion à Maó vers une île dédiée à l'art contemporain ou balade street art dans Ciutadella... - Une sélection d'activités et des sorties nature pour varier les plaisirs : balade ornithologique dans les salines ; parcours sur l'ancienne route des rois, qui reliait Maó à Ciutadella ; randonnée sur le Camí de Cavalls, chemin parfois étroit et escarpé qui longe le pourtour de l'île - en version pédestre, pour gagner les plages du sud, ou monté sur un cheval (minorquin évidemment)... - Les coups de coeur et les "tops" de notre autrice, Catalane d'adoption et fascinée par les Baléares : ses plages préférées et ses criques secrètes, ses meilleures adresses pour déguster une caldereta de langosta (ragoût de langouste) ou acheter le fameux fromage de Maó... - Des plans des villes et des cartes de l'île avec toutes les adresses positionnées.

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Empire colonial

La France a tué Haïti, les États-unis l'ont inhumé !

"Faut-il être ou s'appeler Capiteau Leconte pour apporter une telle délivrance sans aucun mépris ? Son ascendance généalogique pourrait bien nous le dire. Toutefois, je veux bien douter qu'il ait été nourri au biberon ou encore porté dans les entrailles d'une femme contemporaine égoïste excédée par les calories. Je devine également l'image d'un père qui s'est abreuvé à la mare pour le devenir de ses progénitures et le bien-être de sa nation. Chaque créature possède en elle une tendance inscrite dans son code génétique, tendance que l'histoire et les cultures peuvent stimuler ou faire évoluer sans cloisonner les valeurs et les traditions. Celle de Capiteau Leconte est sans doute une preuve bienveillante pour chaque membre de la société haïtienne et, au-delà, pour tous les opprimés, une source d'inspiration et une contribution pour les générations futures, tendance qui rejoint cette pensée d'Amadou Hampaté Bah que je cite : "Ce n'est pas le jour de la battue qu'il faut dresser son chien de chasse" . Inutile donc de se demander ce que la France et les Etats-Unis feront pour nous, mais plutôt ce que nous pourrons faire ensemble pour notre liberté, réduire les tensions internes et améliorer nos conditions sociales. Loin d'être un ouvrage théorique, ce livre est le résultat d'une grande réflexion et d'une analyse lucide sur les enjeux de notre monde injuste soumis à une certaine justice et non au droit. Pour convenir qu'il existe des palais de justice et non de droit, (La France a tué Haïti, les Etats-Unis l'ont inhumé) reste, à mon sens, une prise de conscience et une interpellation pour tous ces peuples dont la prise de la virginité a été faite de façon violente ainsi qu'une incitation à comprendre que le miracle et le changement ne viendront que de nous-mêmes. On ne sera jamais mieux servi que par soi-même".

02/2023

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Littérature française

Les sources de l'ancien état civil parisien : répertoire critique (Éd.1898)

1871. Alors que la Commune fait rage à Paris, l'Hôtel de Ville, la préfecture de police et le Palais de justice prennent feu. Tout l'état civil parisien antérieur à 1860 - soit huit millions d'actes du XVIe au XIXe siècle ! - part en fumée. Une catastrophe pour tous les Parisiens et leurs descendants. Dès l'année suivante, il est entrepris de " reconstituer " l'état civil disparu mais l'opération, interrompue faute de crédits, ne permet de pallier qu'un tiers des lacunes, et souvent les plus récentes (i. e. postérieures à 1820). Faut-il en conclure que toute recherche généalogique à Paris est condamnée ? Evidemment non. Une multitude d'archives de toute nature sont à notre disposition pour contourner cet obstacle majeur. Mais encore s'agit-il d'en avoir connaissance... C'est précisément l'objet de cet ouvrage que de nous les faire découvrir. Son auteur, Marius Barroux, qui n'est autre que l'archiviste-adjoint de la Seine, nous livre en 1898 un guide incontournable pour entreprendre des recherches généalogiques à Paris, à travers son " répertoire critique " des sources de l'ancien état civil parisien. Il y dresse, par le menu détail, un inventaire complet de chaque source et de son étendue, son contenu, son lieu de conservation et son intérêt. Registres de catholicité, registres d'ordres religieux et hospitaliers, archives de l'enregistrement, fonds Andriveau, fonds Laborde, manuscrits français de la Bibliothèque nationale de France, procès-verbaux d'apposition de scellés, journaux anciens, archives des pompes funèbres et des cimetières, épitaphiers et obituaires, papiers de famille, publications généalogiques... Tout y est merveilleusement décrit avec la précision et la nuance caractéristiques des experts. Ce guide intemporel constitue une véritable pépite pour les chercheurs et les généalogistes ! Préface de Tony Neulat. Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1898 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr.

03/2023

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Théâtre

Électre. Une pièce de théâtre de Jean Giraudoux

Electre est une pièce de théâtre en deux actes de Jean Giraudoux, représentée pour la première fois le 13 mai 1937 au théâtre de l'Athénée dans une mise en scène de Louis Jouvet, avec des costumes dessinés par Dimitri Bouchène. Agamemnon, le Roi des Rois, a sacrifié sa fille Iphigénie aux dieux. Sa femme Clytemnestre, aidée de son amant, Egisthe, l'assassine à son retour de la guerre de Troie. Oreste, le fils, est banni. Reste Electre, la seconde fille : "Elle ne fait rien, ne dit rien. Mais elle est là". Aussi Egisthe veut-il la marier au jardinier du palais afin de détourner sur "la famille des Théocathoclès tout ce qui risque de jeter quelque jour un lustre fâcheux sur la famille des Atrides" . Passage épique de l'Odyssée d'Homère, repris ensuite sous forme de tragédie aux débuts de celle-ci par Eschyle, Sophocle et Euripide au ve siècle avant notre ère, l'Electre de Giraudoux apparaît comme la réécriture de la réécriture d'un mythe. Avec de nombreuses modifications anachroniques, notamment le rôle du couple bourgeois comme un mirage burlesque du couple tragique, Electre est une des nombreuses preuves de l'intemporalité de la tragédie. Ecrite en 1937, il s'agirait en effet d'une "tragédie bourgeoise" , selon Jean Giraudoux lui-même. Après la tragique mort d'Agamemnon, roi d'Argos assassiné à son retour de Troie, Electre, fille de celui-ci et de la reine Clytemnestre, cherche le coupable tout en ressentant une haine inexplicable pour sa mère. L'arrivée d'Oreste, son frère exilé depuis le mystérieux assassinat, et les confessions d'adultère faites par la femme du président du sénat à celui-ci aideront Electre dans sa quête qui la mènera finalement à être l'objet de la malédiction qui pèse sur sa famille. Le personnage éponyme dirige son frère et s'affirme, c'est réellement le personnage principal.

01/2023

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Vins et savoirs

Si tu veux la paix, prépare le vin. Eloge de la Bourgogne

"Si vis pacem, para vinum" Ces quelques mots figurent dans le Traité d'Arras de 1482. Comment clore une guerre qui met l'Europe à feu et à sang ? En scellant l'amitié nouvelle non pas au fer du tonneau, mais dans un partage civilisé, poétique et puissant. Cadeau fait aux rois et aux reines, transporté en carriole jusqu'à la table des empires réconciliées. Et aujourd'hui en cargo ou par avion... Que l'histoire du vin et de la terre soit aussi puissante que l'histoire des hommes cruels ou malhabiles. Tel est le projet de Laure Gasparotto, nous conter cette terre de passage, de commerce et de rivalité : la Bourgogne. La région qui a inventé le vin, scientifiquement, artistiquement, dans le secret des monastères cistercien, mêlant influences méditerranéennes et continentales. Car depuis le onzième siècle, c'est bien ici qu'ont été développés tous les savoirs, dont sont nés des grands crus aujourd'hui légendaires... et inaccessibles : Romanée-Conti, Corton Charlemagne, Bâtard Montrachet, Charmes Chambertin, Clos de Vougeot. La Bourgogne est un don de la vigne et ses fruits des trésors, élevés par des artisans de la terre et du végétal, des passionnés discrets, qui perpétuent le geste ancestral du vigneron contre les grandes transformations du monde. Ce vignoble classé au patrimoine mondial de l'Unesco, tant décrit par la littérature, ouvert et pourtant bien caché, ne vaut que par sa façon de l'aborder : pieds dans la terre, mains à l'oeuvre, palais à l'affût. Laure Gasparotto, bourguignonne d'adoption et passionnée de vin, nous raconte admirablement son horizon, ses histoires, ses grandes figures comme Lalou Bize Leroy ou Aubert de Vilaine. Ces pages sont l'éloge joyeux et vivant d'un rapport avec le monde : ouverte mais consciente de son histoire, jamais rincée ou appauvrie par une mondialisation galopante comme d'autres régions de vin : la Bourgogne c'est la France.

04/2023

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Policiers historiques

Le Goffo

A Rome, le pape Innocent VIII est assiégé de problèmes qui mettent le Saint-Siège en danger. De son côté, pour protéger la république de Florence, ses intérêts, et sa propre personne, Laurent de Médicis a besoin d'avoir un espion au Vatican. Mais tous ceux qu'il envoie se font découvrir. Pourquoi ne pas envoyer à Rome un imbécile ? Le Goffo, artiste florentin, gaffeur... Le Goffo est un roman en deux parties dont l'action se situe en Italie à la fin du XVe siècle. En 1490, à Rome, le pape Innocent VIII est assiégé de problèmes : la guerre avec le royaume de Naples, la menace des Turcs, les caisses vides, sa santé défaillante, autant de périls qui mettent le Saint-Siège en danger. Pour protéger la république de Florence, les intérêts de sa banque, et sa propre personne victime d'un attentat récent, Laurent de Médicis a besoin d'avoir un espion au Vatican. Mais tous ceux qu'il envoie se font découvrir. Pourquoi ne pas envoyer à Rome un imbécile ? suggère alors son secrétaire faisant allusion au Goffo, un artisan florentin dont la dernière gaffe fait s'esclaffer tout Florence. Tourné en ridicule, le panneau qu'il vient de peindre à l'insu de son maître provoque néanmoins un miracle drolatique, et Laurent de Médicis entrevoie l'usage qu'il peut faire de l'ingénu. Ebahi par Rome, le Goffo découvre une ville salle au bord du chaos, mais une cuisinière d'auberge lui ouvre les yeux et son lit. Si la mission qu'on lui a confiée se heurte à un obstacle, elle lui donne accès au Vatican où on l'engage pour de menus travaux. Circulant dans le vieux palais labyrinthique, le Goffo surprend les affrontements entre les cardinaux, entend le pape gémissant qui se plaint à son paon, et met à jour la naissance d'un complot, autant d'événements historiques qu'il rapporte au maître de Florence dans un langage qui n'appartient qu'à lui.

06/2022

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Biographies

Molière et la musique. Des états du Languedoc à la cour du Roi-Soleil

On ignore généralement l'importance que la musique revêtait dans la famille du jeune Molière né en 1622 et qui le marqua dès sa jeunesse. Ecrivain, comédien, metteur en scène, Molière était également danseur et musicien. Nombreuses sont les pièces où il introduisit musique et danse, s'y distribuant un rôle chanté (il avait une voix de basse). Pour plaire au roi, grand amateur de danse et danseur lui-même, il créa la comédie-ballet en collaboration avec Lully avec lequel il produisit de nombreuses comédies : Les Fâcheux (1661), Le Mariage forcé (1664), La Princesse d'Elide (1664), L'Amour médecin (1665), La Pastorale comique (1667), Le Sicilien ou l'Amour puni (1667), Georges Dandin (1668), Monsieur de Pourceaugnac (1669), Les Amants magnifiques (1670), Le Bourgeois gentilhomme (1670), Psyché (1671), Le Ballet des ballets (1671). Après sa rupture avec Lully, Molière fit appel à Marc-Antoine Charpentier qui travailla à la reprise de certaines pièces et à la création du Malade imaginaire en 1673. Le 17 février de cette même année, à la 4ème représentation de la pièce au théâtre du Palais-Royal, Molière, qui tenait le rôle d'Argan, tomba terrassé. Il n'avait que 51 ans. Avec ce livre, on suit également Molière dans sa vie itinérante entre 1645 et 1658 dans diverses régions de France. On découvre aussi que son art qui combine un nouveau langage théâtral ouvert sur la musique et la danse, vise à une fusion esthétique, expression du baroque le plus abouti au sein même du classicisme du Grand Siècle. Une oeuvre qui, en 400 ans, n'a pas pris une ride. Les différentes rubriques de ce livre sont dues à des historiens de la littérature, de la musique et de la danse, sous la direction de Catherine Cessac, directrice de recherche émérite au CNRS. Parmi ses divers ouvrages, citons Marc-Antoine Charpentier en 2004 et La duchesse du Maine (1676-1753), entre rêve politique et réalité poétique (Classiques Garnier, 2016).

03/2022

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Littérature française

La comédie humaine. L'élixir de longue vie

" Dans un somptueux palais de Ferrare, par une soirée d'hiver, don Juan Belvidéro régalait un prince de la maison d'Este. A cette époque, une fête était un merveilleux spectacle que de royales richesses ou la puissance d'un seigneur pouvaient seules ordonner. Assises autour d'une table éclairée par des bougies parfumées, sept joyeuses femmes échangeaient de doux propos, parmi d'admirables chefs-d'oeuvre dont les marbres blancs se détachaient sur des parois en stuc rouge et contrastaient avec de riches tapis de Turquie. Vêtues de satin, étincelantes d'or et chargées de pierreries qui brillaient moins que leurs yeux, toutes racontaient des passions énergiques, mais di- verses comme l'étaient leurs beautés. Elles ne différaient ni par les mots ni par les idées ; l'air, un regard, quelques gestes ou l'accent servaient à leurs paroles de commentaires liber- tins, lascifs, mélancoliques ou goguenards. L'une semblait dire : Ma beauté sait réchauffer le coeur glacé des vieillards. L'autre : J'aime à rester couchée sur des coussins, pour penser avec ivresse à ceux qui m'adorent. Une troisième, novice de ces fêtes, voulait rougir : Au fond du coeur je sens un remords ! disait-elle. Je suis catholique, et j'ai peur de l'enfer. Mais je vous aime tant, oh ! tant et tant, que je puis vous sacrifier l'éternité. La quatrième, vidant une coupe de vin de Chio, s'écriait : Vive la gaieté ! Je prends une existence nouvelle à chaque aurore ! Oublieuse du passé, ivre encore des assauts de la veille, tous les soirs j'épuise une vie de bonheur, une vie pleine d'amour ! La femme assise auprès de Belvidéro le regardait d'un oeil enflammé. Elle était silencieuse. Je ne m'en remettrais pas à des bravi pour tuer mon amant, s'il m'abandonnait ! Puis elle avait ri ; mais sa main convulsive brisait un drageoir d'or miraculeusement sculpté... . ".

02/2023

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Littérature française

La derniere incarnation de vautrin

" ? Qu'y a-t-il, Madeleine ? dit madame Camusot en voyant entrer chez elle sa femme de chambre avec cet air que savent prendre les gens dans les circonstances critiques. ? Madame, répondit Madeleine, monsieur vient de rentrer du Palais ; mais il a la figure si bouleversée, et il se trouve dans un tel état, que madame ferait peut-être mieux de l'aller voir dans son cabinet. ? A-t-il dit quelque chose ? demanda madame Camusot. ? Non, madame ; mais nous n'avons jamais vu pareille figure à monsieur, on dirait qu'il va commencer une mala- die ; il est jaune, il parait être en décomposition, et... Sans attendre la fin de la phrase, madame Camusot s'élança hors de sa chambre et courut chez son mari. Elle aperçut le juge d'instruction assis dans un fauteuil, les jambes allongées, la tête appuyée au dossier, les mains pendant, le visage pâle, les yeux hébétés, absolument comme s'il allait tomber en défaillance. ? Qu'as-tu, mon ami ? dit la jeune femme effrayée. ? Ah ! ma pauvre Amélie, il est arrivé le plus funeste événement... J'en tremble encore. Figure-toi que le procureur-général... Non, que madame de Sérizy... que... Je ne sais par où commencer... ? Commence par la fin ! ... dit madame Camusot. ? Eh bien ! au moment où, dans la Chambre du conseil de la Première, monsieur Popinot avait mis la dernière signature nécessaire au bas du jugement de non-lieu rendu sur mon rapport qui mettait en liberté Lucien de Rubempré... Enfin, tout était fini ! le greffier emportait le plumitif, j'allais être quitte de cette affaire... Voilà le président du tribunal qui entre et qui examine le jugement : "? Vous élargissez un mort, me dit-il d'un air froide- ment railleur, ce jeune homme est allé, selon l'expression de M. de Bonald, devant son juge naturel. Il a succombé à l'apoplexie foudroyante". Je respirais en croyant à un accident... ".

02/2023

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Littérature française

La comedie humaine. Esther heureuse

" En 1824, au dernier bal de l'Opéra, plusieurs masques furent frappés de la beauté d'un jeune homme qui se promenait dans les corridors et dans le foyer, avec l'allure des gens en quête d'une femme que des circonstances imprévues retiennent au logis. Le secret de cette démarche, tour à tour indolente et pressée, n'est connu que des vieilles femmes et de quelques flâneurs émérites. Dans cet immense rendez-vous, la foule observe peu la foule, les intérêts sont passionnés, le désoeuvrement lui-même est préoccupé. Le jeune dandy était si bien absorbé par son inquiète recherche, qu'il ne s'apercevait pas de son succès : les exclamations railleusement admiratives de certains masques, les étonnements sérieux, les mordants lazzis, les plus douces paroles, il ne les entendait pas, il ne les voyait point. Quoique sa beauté le classât parmi ces personnages exceptionnels qui viennent au bal de l'Opéra pour y avoir une aventure, et qui l'attendent comme on attendait un coup heureux à la Roulette quand Frascati vivait, il paraissait bourgeoisement sûr de sa soirée ; il devait être le héros d'un de ces mystères à trois personnages qui composent tout le bal masqué de l'Opéra, et connus seulement de ceux qui y jouent leur rôle ; car, pour les jeunes femmes qui viennent afin de pouvoir dire : J'ai vu ; pour les gens de province, pour les jeunes gens in- expérimentés, pour les étrangers, l'Opéra doit être alors le palais de la fatigue et de l'ennui. Pour eux, cette foule noire, lente et pressée, qui va, vient, serpente, tourne, retourne, monte, descend, et qui ne peut être comparée qu'à des fourmis sur leur tas de bois, n'est pas plus compréhensible que la Bourse pour un paysan bas- breton qui ignore l'existence du Grand-Livre. A de rares exceptions près, à Paris, les hommes ne se masquent point : un homme en domino paraît ridicule".

02/2023

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Littérature française

Esther heureuse

" En 1824, au dernier bal de l'Opéra, plusieurs masques furent frappés de la beauté d'un jeune homme qui se pro- menait dans les corridors et dans le foyer, avec l'allure des gens en quête d'une femme que des circonstances imprévues retiennent au logis. Le secret de cette démarche, tour à tour indolente et pressée, n'est connu que des vieilles femmes et de quelques flâneurs émérites. Dans cet immense rendez-vous, la foule observe peu la foule, les intérêts sont passionnés, le désoeuvrement lui-même est préoccupé. Le jeune dandy était si bien absorbé par son in- quiète recherche, qu'il ne s'apercevait pas de son succès : les exclamations railleusement admiratives de certains masques, les étonnements sérieux, les mordants lazzis, les plus douces paroles, il ne les entendait pas, il ne les voyait point. Quoique sa beauté le classât parmi ces personnages exceptionnels qui viennent au bal de l'Opéra pour y avoir une aventure, et qui l'attendent comme on attendait un coup heureux à la Roulette quand Frascati vivait, il paraissait bourgeoisement sûr de sa soirée ; il devait être le héros d'un de ces mystères à trois personnages qui com- posent tout le bal masqué de l'Opéra, et connus seulement de ceux qui y jouent leur rôle ; car, pour les jeunes femmes qui viennent afin de pouvoir dire : J'ai vu ; pour les gens de province, pour les jeunes gens inexpérimentés, pour les étrangers, l'Opéra doit être alors le palais de la fatigue et de l'ennui. Pour eux, cette foule noire, lente et pressée, qui va, vient, serpente, tourne, retourne, monte, descend, et qui ne peut être comparée qu'à des fourmis sur leur tas de bois, n'est pas plus compréhensible que la Bourse pour un paysan bas-breton qui ignore l'existence du Grand-Livre. A de rares exceptions près, à Paris, les hommes ne se masquent point : un homme en domino paraît ridicule. En ceci le génie de la nation éclate... ".

02/2023

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XVIIe - XVIIIe siècle

Le théâtre de Troie. Antoine Coypel, d'Homère à Virgile

Peintre majeur de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, Antoine Coypel (Paris, 1661-1722) connut une brillante carrière officielle de peintre d'histoire sous les règnes de Louis XIV et la régence du duc d'Orléans. Membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture, peintre ordinaire du duc d'Orléans en 1685, il participe à la plupart des chantiers royaux et connaît la consécration à la fin de sa vie en recevant la charge de directeur de l'Académie royale en 1714, suivie du titre envié de Premier peintre du roi de 1716 à sa mort. Le musée des Beaux-Arts de Tours possède deux tableaux illustrant la grande manière d'Antoine Coypel, reprenant les coloris chauds des peintres vénitiens, l'expression des passions de Le Brun et le souffle de Rubens. Ces deux épisodes de l'Iliade, La Colère d'Achille et Les Adieux d'Hector et Andromaque furent exécutés vers 1711 pour le duc Philippe d'Orléans, qui demeura le protecteur et ami de l'artiste jusqu'à sa disparition. La célébrité de ces oeuvres est attestée par leur tissage en tapisserie à la manufacture des Gobelins entre 1718 et 1725. Nombre de gravures contribuèrent également à leur diffusion et à leur succès. La renommée d'Antoine Coypel est également étroitement liée à la galerie d'Enée au Palais-Royal, qu'il orna pour Philippe d'Orléans entre 1701-1705 et 1715-1717, rivalisant avec la galerie des glaces de Versailles. Ce décor monumental, disparu (à l'exception de six tableaux aujourd'hui conservés au Louvre et au musée Fabre de Montpellier), est connu grâce aux dessins et esquisses préparatoires ainsi qu'aux gravures réalisées du vivant et après la mort de l'artiste. L'ouvrage réserve ainsi une place de choix à cet ensemble de gravures spectaculaires et rassemble également des oeuvres du XIXe siècle permettant d'évoquer la postérité iconographique et stylistique des deux tableaux de Coypel.

01/2022

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Travail du bois

Le bois, ma passion. 2e édition

Ce livre évoque certes la passion pour le bois de Thomas Büchi, mais il est plus que cela. Il s’agit d’une véritable déclaration de foi en la vie, d’un plaidoyer pour entreprendre avec patience et même abnégation. Ses allers et retours entre le passé, le présent et l’avenir sont saisissants et indissociables. Ils s’appuient sur une moralité de la reconnaissance et l’intelligence d’en tenir compte pour se protéger des erreurs, progresser et innover. Après une folle ascension, c’est depuis le sommet du Cervin que Thomas Büchi nous raconte son amour du bois. Les projets des anciens qui l’ont fait vibrer, les chefs-d’œuvre des Compagnons, Notre-Dame de Paris, la Sainte-Chapelle ou encore la tour Eiffel. Dans ce livre, Thomas Büchi nous emmène en voyage dans ses réalisations exceptionnelles en nous contant avec saveur leurs histoires et anecdotes. Certaines font sourire, d’autres surprennent. Ainsi, la halle 7 de Palexpo et le bois dont personne ne voulait à l’époque. La miraculeuse aventure du Palais de l’Équilibre, la sphère géante d’Expo 02 à Neuchâtel. Le sablier du Millenium, emblème du temps et de l’entrée de Genève dans le 3e millénaire, la "Broken Chair" de la place des Nations, symbole mondial de la lutte contre les mines, ou encore le Refuge du goûter au Mont-Blanc, chantier de l’extrême perché à 3850 m d’altitude sur la cime d’une aiguille rocheuse vertigineuse. Au fil des pages, on découvre dans la magie des récits que le bois est beau pour tous. Il éveille nos sens. On aime le regarder, le sentir, le toucher. Aujourd’hui, Thomas Büchi nous démontre que le bois est un matériau d’avenir qui permet de relever les plus grands défis technologiques. Avec lui, le développement durable est porté au sommet. Et si on découvrait simplement le plus beau métier du monde ?

10/2023

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Récits de voyage

Le piéton d'Italie

Un livre-somme, porté par une érudition et une passion sans pareilles, qui enchantera tous les amoureux de l'Italie. Depuis plus de soixante-dix ans, Dominique Fernandez a tissé un lien intime avec l'Italie, une complicité qu'il souhaite partager ici. Dans ce texte alerte et foisonnant, tel un cicerone animé d'un véritable amour des villes de la péninsule, il nous raconte Rome, Florence, Venise, Naples et la Sicile. Il évoque les hauts lieux du monde antique, comme le Forum romain, le Colisée ou Agrigente ; redonne vie aux figures d'un raffinement extrême que furent Néron, Hadrien, Machiavel, Dante ou Casanova ; ouvre les palais de la Renaissance au bord de l'Arno ou de la Lagune ; dégage l'essence de l'art baroque en contemplant l'architecture imaginative et la décoration théâtrale des églises ; partage les beautés surprenantes du Vatican, de Palerme, des ruelles napolitaines ; débusque les chefs-d'oeuvre du Caravage, du Bernin, de Masaccio ou du Titien ; explore les collines qui surplombent Rome ou Florence, flâne le long du Tibre, de l'Arno, ou de la mer à Naples, dans la Cité des Doges ou à Syracuse... Ce livre est le récit des expériences de Dominique Fernandez, de ses découvertes, de ses émotions. Il a grimpé sur les volcans, longé les rivages, exploré les déserts, visité basiliques, cryptes, villas, cimetières, soufrières, mines de sel mais aussi croisé les figures de Pasolini, Moravia, Morante, Fellini, vécu en compagnie de Napolitains en tant que jeune professeur, ou de Siciliens dans des villages dont il raconte l'évolution, des anciennes coutumes féodales à un timide apprentissage de la démocratie. C'est avec bonheur que le lecteur suit les pas de ce Piéton d'Italie, sur les traces d'une riche histoire, des splendeurs des grandes capitales, offrant ainsi une quête de beauté, une promenade d'une érudition sans pareille, aussi vivante que brillante.

10/2023

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Espagne - Baléares

Un grand week-end à Minorque. Edition 2023

Un guide idéal pour un long week-end de 3 ou 4 jours. - Criques intimes, anses de sable blond, landes de fleurs sauvages ou pinèdes odorantes, gorges à la végétation luxuriante... Minorque, estampillée Réserve de la biosphère par l'Unesco depuis 1993, est l'île nature par excellence. - Egalement, des visites dans Maó et Ciutadella, les deux villes principales de l'île, qui occupent ses extrémités est et ouest. A Maó, l'héritage militaire et architectural laissé par les Britanniques. A Ciutadella, l'élégance des palais espagnols et des façades baroques. - Aux portes des deux villes, on part à la découverte des deux faces de Minorque : le nord sauvage, le sud plus balnéaire. Voyage dans le temps aussi, jusqu'à la préhistoire, avec la civilisation talayotique propre aux Baléares et dont les vestiges abondent dans la campagne minorquine. - Une centaine d'adresses de restos, bars, boutiques authentiques et hébergements de caractère, toutes testées, pour s'immerger dans les ambiances de l'île. - Des expériences inoubliables : séance de yoga dans une ancienne carrière de pierre ou coucher de soleil préféré des Minorquins, plongée accompagnée dans une réserve marine ou survol en parapente depuis le point culminant de l'île, excursion à Maó vers une île dédiée à l'art contemporain ou balade street art dans Ciutadella... - Une sélection d'activités et des sorties nature pour varier les plaisirs : balade ornithologique dans les salines ; parcours sur l'ancienne route des rois, qui reliait Maó à Ciutadella ; randonnée sur le Camí de Cavalls, chemin parfois étroit et escarpé qui longe le pourtour de l'île - en version pédestre, pour gagner les plages du sud, ou monté sur un cheval (minorquin évidemment)... - Les coups de coeur et les " tops " de notre autrice, Catalane d'adoption et fascinée par les Baléares : ses plages préférées et ses criques secrètes, ses meilleures adresses pour déguster une caldereta de langosta (ragoût de langouste) ou acheter le fameux fromage de Maó... - Des plans des villes et des cartes de l'île avec toutes les adresses positionnées.

05/2022

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Décoration

Destins souverains. Joséphine, la Suède et la Russie

Par l'alliance de son fils Eugène de Beauharnais avec la princesse Auguste-Amélie de Bavière, l'impératrice Joséphine est l'aïeule de nombre de familles royales et princières d'Europe, écho heureux aux relations politiques, diplomatiques et militaires tissées en leur temps entre Napoléon 1er, le tsar Alexandre Ier et le maréchal Bernadotte, futur Charles XIV Jean, roi de Suède : en effet, la princesse Joséphine de Leuchtenberg, l'aînée de ses petites-filles, épouse en 1823 le prince héritier Oscar de Suède, fils de Charles XIV Jean, tandis que son frère puîné, Maximilien, s'allie en 1839 avec la grande-duchesse Marie Nicolaevna, fille du tsar Nicolas Ier. Au-delà des alliances dynastiques, c'est l'histoire même des collections de l'impératrice qui est ici abordée. Très attachée à son domaine de Malmaison, Joséphine en avait fait une demeure raffinée et à la mode, connue pour la richesse des oeuvres d'art qu'elle renfermait, et que sa présence auréolait de charme. Ainsi comprend-on mieux, en décryptant ces parentèles, l'extraordinaire destin des objets, de nos jours trésors des collections de ses descendants, notamment de S M Cari XVI Gustaf de Suède, du Nationalmuseum de Stockholm et du musée national de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Emouvants souvenirs de famille, reflets des personnalités et témoignages d'une mémoire entretenue jouxtent d'exceptionnelles oeuvres d'art, tel le prestigieux service de porcelaine de la manufacture parisienne Dihl et Guerhard. Ces pièces conservées au musée national de l'Ermitage retrouvent, le temps de l'exposition, celles de Malmaison, entreprise pour la première fois tentée depuis leur départ de la demeure en 1816, au lendemain de la mort de l'Impératrice. En centrant son propos sur les liens de famille, ce catalogue plonge le lecteur dans l'univers de Joséphine et complète l'approche du premier volet de l'exposition, "Destins souverains - Napoléons Ier, tsar et le roi de Suède", qui se déroule simultanément au musée national du palais de Compiègne.

10/2011

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Ouvrages généraux

Savoir et pouvoir en Al-Andalus au XIe siècle

Al-Andalus continue de susciter fantasmes, nostalgie et projections de toutes sortes. Tour à tour érigée en haut lieu de la tolérance islamique, en paradis perdu dont ne subsistent que de délicats palais et l'écho lointain d'un art de vivre disparu, mais aussi en théâtre d'une lutte à mort entre Islam et Chrétienté, elle est l'une des rares terres ayant donné naissance à des mythes aussi riches que contradictoires. Ce morceau d'Europe qui fut à l'Islam a heureusement laissé des textes qu'Emmanuelle Tixier du Mesnil se propose de relire, en regardant plus particulièrement la très riche moisson intellectuelle du XIe siècle, lorsqu'une vingtaine de principautés, les royaumes des Taïfas, se partageaient les lambeaux du territoire califal. Ce temps de tous les dangers, alors que menaçaient tant les rois chrétiens du nord de la péninsule que les guerriers berbères du Maghreb, fut celui d'une grande inventivité politique (l'Espagne islamique expérimentait deux cents ans avant l'Orient la disparition du califat), mais aussi celui d'une très belle floraison culturelle. Pouvoir et savoir nouèrent dans ce théâtre d'exception des liens très solides au cours d'un beau XIe siècle dont il faut restituer le déroulement et la complexe histoire. Les princes andalous firent de la culture un projet politique, un ferment de légitimité, le moyen de la concurrence entre eux, contribuant à fixer pour des siècles l'image d'une péninsule savante. Professeur d'histoire médiévale de l'Islam à l'université de Paris Nanterre, Emmanuelle Tixier du Mesnil est spécialiste de la géographie arabe médiévale et de l'histoire d'al-Andalus. Elle est notamment l'auteur d'Al-Andalus. Anthologie, en collaboration avec Brigitte Foulon, (GF Flammarion, Paris, 2009) et de Géographes d'al-Andalus. De l'inventaire d'un territoire à la construction d'une mémoire (Presses universitaires de la Sorbonne, Paris, 2014).

05/2022

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Royaume-Uni

Princesse Alice de Battenberg. Le tragique destin de la mère du prince Philip

Voici le portrait émouvant d'une princesse au destin hors du commun : Alice de Battenberg, arrière-petite fille de la reine Victoria, nièce de la dernière tsarine de Russie, soeur de Louis Mountbatten, vice-roi des Indes, belle-fille du roi George Ier de Grèce et mère de Philip d'Edimbourg. Arrière-petite-fille de la reine Victoria, Alice de Battenberg a grandi entre l'Allemagne et l'Angleterre. La jeune fille, malentendante de naissance, se marie en 1903 avec Andréas de Grèce et de Danemark, avec qui elle aura cinq enfants dont Philip, futur duc d'Edimbourg. La Première Guerre mondiale puis la guerre gréco-turque conduisent la Grèce au chaos. Chassée de son pays, une partie de la famille s'installe en France, les deux aînées sont confiées à leur grand-mère en Angleterre. Le couple se déchire. Alice tombe dans une profonde dépression. Diagnostiquée, à tort, schizophrène, elle est internée de force par sa mère et son mari. A son grand désespoir, elle ne verra pas son fils grandir et n'assistera pas aux noces de ses filles. A sa sortie de clinique, elle prend ses distances, s'installe en Allemagne où elle dénonce la montée du nazisme. Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle rejoint la Grèce pour secourir les plus démunis et cache chez elle une famille juive. Le 20 novembre 1947, Alice assiste au mariage de son fils avec la future reine Elisabeth. De retour en Grèce, elle fonde un couvent et revêt l'habit de nonne. En 1967, après le coup d'Etat militaire, de nouveau contrainte à l'exil, Alice est invitée par la reine à résider au palais de Buckingham. Elle vit ses deux dernières années auprès de son fils et noue une relation chaleureuse avec le futur Charles III. Le mémorial de Yad Vashem lui décernera le titre de Juste parmi les Nations. Selon son voeu, la princesse repose à Jérusalem en l'église Marie-Madeleine, à côté de sa tante la grande-duchesse Elisabeth de Russie.

03/2023