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Beaux arts

Delacroix. La liberté d'être soi

Eugene Delacroix (1798-1863) fut l'un des plus grands artistes français du XIXe siècle. Sa création artistique, riche, variée, multiple, le distingue. Héros de la génération mantique des années 1820, incarnant par ses succès teintés de scandale le renouveau de la peinture, il fut aussi l'un des plus grands peintres de décors religieux ou civils, jusqu'à la fin de se vie. Travaillant seul, n'ayant fondé ni école, ni atelier, il fut pourtant reconnu comme maître et modèle par bien des artistes après lui. Coloriste talentueux, sa pratique du dessin, ignorée de son vivant, fut une des grandes révélations de la vente après son décès. Habité par le génie de la peinture, sûr dès ses plus jeunes années de son talent, il fut tente par l'écriture, qu'il pratiqua toute sa vie - journal, correspondance, essais théoriques, courtes nouvelles. Snob, dandy, il fut un solitaire. Connu pour l'aventure magique de son voyage au Maroc, il fut pourtant un casanier, n'aimant rien tant que de rester chez lui, protégé par sa fidèle gouvernante. Porté par sa passion de la peinture, cet émotif se tint à distance des amours trop ombrageuses. Ces contradictions dessinent aux yeux de nos contemporains un Delacroix difficile à saisir, impossible à étique ou à classer. Peu font le lien entre le jeune homme romantique et le décorateur de l'Assemblée nationale, le voyageur au Maroc et l'homme introverti, l'amateur intellectuel et le dandy solitaire. Incarné pour beaucoup par la seule Liberté guidant le peuple, son oeuvre s'efface et semble difficile à lire face à ce tableau magistral devenu, avec la Troisième République, le symbole de la France républicaine. Delacroix apparaît ainsi, au début du XXIe siècle, célèbre mais obscur, peintre majeur mais homme discret. L'exposition qui lui a été dédiée en 2018, à Paris et à New York, a mis en valeur le richesse de sa création. En donnant la parole à Delacroix lui-même, grâce à la publication de ses écrits, ce livre cherche à faire découvrir la puissance de son oeuvre, sa diversité comme sa cohérence. Il s'attache à révéler le processus créatif de l'artiste, à la croisée des disciplines artistiques, et à rappeler son rôle insigne dans la vie artistique de son temps. Ses oeuvres, célébrées par Adolphe Thiers, Victor Hugo, Alexandre Dumas, Charles Baudelaire ou encore Théophile Gautier, ont ouvert la voie à une modernité picturale singulière, où la liberté que Delacroix prit à devenir soi, à mener au plus haut l'idéal qu'il portait en lui, joue un rôle crucial.

11/2018

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Littérature française

Oeuvres complètes. Suivies de Doctrine de Tertullien

Tertullien fait partie de ces quelques auteurs monumentaux dont la pensée, la force littéraire, la personnalité, le génie, la langue et les maximes influencèrent la totalité de ceux qui vinrent après lui. Du fameux credo quia absurdum répété comme par réflexe, à la formule "on ne naît pas chrétien on le devient" reprise telle quelle par l'existentialisme de Kierkegaard, et dont la demoiselle Beauvoir reproduira la forme pour en orner son second sexe, l'oeuvre de Tertullien n'est pas un produit du passé, elle n'est pas non plus un chapitre de l'encyclopédie mondiale de la "culture" : elle est la présence active d'un inconscient. Auteur célèbre pour son tempérament passionné, pour son caractère intraitable, colérique et gouailleur, cet Africain de l'Empire romain est non seulement le premier auteur de langue latine à développer une puissante pensée chrétienne, mais une puissante pensée tout simplement : Rome se contenta, Cicéron s'en plaignit, de décorer en latin les thèses des penseurs grecs, et dans le ciel d'un tel contexte Tertullien surgit comme un astre inconnu et s'impose en écrasant de sa stature la totalité de l'histoire latine de la philosophie. Il est l'auteur d'une syntaxe nouvelle et capable de s'adapter à cette réalité dont la révolution chrétienne apporte au monde la neuve conscience : tout homme est, infiniment, liberté - dont il faut défendre la dignité et illustrer le principe. On doit à Tertullien le considérable traité consacré à réfuter ce Marcion qui demandait que le christianisme reniât l'héritage juif : Tertullien détruit les arguments du "marcionisme" dont l'idéologie allait devenir la doctrine préférée de l'antisémitisme et qui constituerait un jour la base de la rhétorique nazie. Le traité Contre Marcion combat d'emblée, aux côtés de l'Eglise, la folie régressive du marcionisme pour qui il est impossible de penser la transcendance de la liberté, donc de défendre la dignité d'un humanisme intégral. Riches de plus d'une trentaine d'ouvrages, les Oeuvres complètes du grand écrivain étaient introuvables en France depuis la Monarchie de Juillet… Grâce à cette édition sans équivalent, notre collection donne au public la possibilité de rencontrer cet auteur majeur qui, parce qu'il porte la structure du meilleur de notre monde, parle imperceptiblement à notre mémoire la plus profonde. Dans la figure de cet intransigeant Africain, dont le génie parfois vacille parmi les vestiges des temps de catastrophes, mais qui lutte pour que soit sans cesse exprimé l'Essentiel, c'est l'humanité entière qui se rencontre elle-même à un degré tonitruant de résonance.

03/2017

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Autres philosophes

La pensée de Parménide

Ce livre constitue une nouvelle édition de La Pensée de Parménide (2008) qui était déjà une version modifiée de Mythe et Philosophie chez Parménide (1986, 1990). Cette quatrième parution est enrichie d'une longue Préface qui tient compte du Papyrus de Derveni, lequel confirme la différence entre eonta (choses qui sont dans le présent) et onta (choses qui sont ou étants), qui fut appliquée dans la troisième édition grâce à quelques indications textuelles. Ainsi, parallèlement à la reprise de la réévaluation du mythe en distinguant mythos comme façon de parler autorisée, qui produit un effet, et logos comme discours catalogique par l'intégration, en plus des généalogies, des mythes du voyage et des chemins en vue du savoir, La Pensée de Parménide avait refusé, pour le singulier eon, le sens habituel d' "être" ou d' "étant" , au profit de "Ce qui est dans le présent" , en accordant une prééminence au temps et notamment au "maintenant" , illustré par le Papyrus de Derveni à travers la différence entre eonta nûn et onta. L'auteur s'écarte ainsi, avec plus d'assurance, des interprétations dominantes, et consolide au coeur de son analyse le penser et la pensée. Légitimée par "Ce qui est dans le présent" (eon) de façon absolue et permanente qui en est la condition "inviolable" (asylon), la pensée appliquée par Parménide au devenir des "choses qui ne sont pas dans le présent" (mè eonta), aux "choses ab-sentes" (apeonta), les convertit en "choses pré-sentes" (pareonta), sans jamais les identifier à une forme d'être. Grâce à cette promotion du présent dans le devenir, l'impossible ontologisation du réel en devenir s'accompagne néanmoins de la possible édification d'une nouvelle physique, différente de celle des premiers Ioniens, à savoir une physique du mélange, fondée sur l'unité de deux "formes" , la lumière et l'obscurité, se référant au Feu et à la Terre, et dont le statut doxatique transforme le "nominalisme" propre au devenir des choses éphémères en une pensée (cosmologie) constructive de la doxa. Ce cheminement complexe donne une solution nouvelle au problème toujours en débat de l'unité du Poème, et laisse percevoir, par la transmutation du mythe archaïque, l'émergence de la philosophie comme aspiration au savoir, grâce à l'irruption de la pensée qui, en l'homme, puise sa continuité en lui-même, dans l'inflexibilité de "Ce qui est dans le présent" , dont l'enracinement dans la flexibilité de la physis réussit à équilibrer et à fonder la force différenciante de la parole.

02/2022

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Histoire des mentalités

Honorer les ancêtres et se souvenir de nos morts

Dans l'Histoire des hommes, depuis Néandertal jusqu'à nos jours, il n'existe pas une mort, mais une multitude de façon de disparaître physiquement, socialement, mémorielle ment, symboliquement, chamaniquement et artistiquement... C'est le propos de cet ouvrage richement documenté et magnifiquement illustré. Saviez-vous que les Romains pensaient que la mort était une souillure qui touchait la famille du défunt, que les rituels funéraires devaient permettre à celle-ci de revivre socialement et au mort de ne pas hanter les vivants ? Saviez-vous que les Parsis d'Inde refusent l'inhumation, l'immersion et l'incinération parce qu'ils considèrent le corps mort impur au point de ne pas vou loir entacher ces éléments primordiaux ? Saviez-vous encore que les funérailles traditionnelles basques gardaient une forte prégnance païenne dont le maître de cérémonie était une femme, la benoîte, jusqu'à ce que la dernière expire en 1991, à l'âge de 85 ans ? Avez-vous déjà entendu parler du nécrophone, cet instrument formidable que Thomas Edinson conçut afin d'enregistrer la voix des morts, un ancêtre de la pratique moderne de la Trans-communication instrumentale ? Les momies tibétaines sokushinbutsu vous inspirent-elles crainte ou fascination ? Dans l'Histoire des hommes, depuis Néandertal jusqu'à nos jours, il n'existe pas une mort, mais une multitude de façon de disparaître physiquement, socialement, mémorielle ment, symboliquement, chamaniquement et artistiquement. De même, il n'existe pas une mort, mais de nombreux visages qui la rendent moins effrayante et plutôt joyeuse comme la Catrina mexicaine, parfois sulfureuse telle Maman Brigitte dans le vaudou, affreuse et torturée comme la pauvre Izanami japonaise... Il y en a tant qu'il est impossible de toutes les observer, mais à travers les siècles et les cultures évoquées dans cet ouvrage, vous pénétrerez dans un monde peuplé de souvenirs et de monuments laissés par nos ancêtres à tra vers leurs écrits, leurs secrets enfouis sous terre et leurs monuments qui interpellent. César rap porte que les druides enseignaient à leurs élèves qu'un dieu tout-puissant les façonnait pour les renvoyer sur terre après leur mort. Promesse de réincarnation, d'évolution spirituelle auprès des dieux, retour au néant ou à une source originelle étincelante, que se passe-il après la mort ? Les peuples du monde et les évolutions au fil des siècles ont décrit des phénomènes intangibles que seul le croyant peut matérialiser sur terre. Et si la véritable mort était l'oubli ? En ce cas, puissent ces lignes ouvrir un portail vers un infini aussi mystérieux que le sont les trous noirs de notre espace. Franchirez-vous le pas ?

03/2022

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Histoire de la philosophie

Le crime : un phénomène normal

" S'il est un fait dont le caractère pathologique parait in- contestable, c'est le crime. Tous les criminologistes s'entendent sur ce point. S'ils expliquent cette morbidité de manières différentes, ils sont unanimes à la reconnaître. Le problème, cependant, demandait à être traité avec moins de promptitude. Appliquons, en effet, les règles précédentes. Le crime ne s'observe pas seulement dans la plupart des sociétés de telle ou telle espèce, mais dans toutes les sociétés de tous les types. Il n'en est pas où il n'existe une criminalité. Elle change de forme, les actes qui sont ainsi qualifiés ne sont pas partout les mêmes ; mais, partout et toujours, il y a eu des hommes qui se conduisaient de manière à attirer sur eux la répression pénale. Si, du moins, à mesure que les sociétés passent des types inférieurs aux plus élevés, le taux de la criminalité, c'est-à-dire le rapport entre le chiffre annuel des crimes et celui de la population, tendait à baisser, on pourrait croire que, tout en restant un phénomène normal, le crime, cependant, tend à perdre ce caractère. Mais nous n'avons aucune raison qui nous permette de croire à la réa- lité de cette régression. Bien des faits sembleraient plutôt démontrer l'existence d'un mouvement en sens inverse. Depuis le commencement du siècle, la statistique nous fournit le moyen de suivre la marche de la criminalité ; or, elle a partout augmenté. En France, l'augmentation est près de 300%. Il n'est donc pas de phénomène qui présente de la manière la plus irrécusée tous les symptômes de la normalité, puisqu'il apparaît comme étroitement lié aux conditions de toute vie collective. Faire du crime une maladie sociale, ce serait admettre que la maladie n'est pas quelque chose d'accidentel, mais, au contraire, dérive, dans certains cas, de la constitution fondamentale de l'être vivant ; ce serait effacer toute distinction entre le physiologique et le pathologique. Sans doute, il peut se faire que le crime lui-même ait des formes anormales ; c'est ce qui arrive quand, par exemple, il atteint un taux exagéré. Il n'est pas douteux, en effet, que cet excès ne soit de nature morbide. Ce qui est normal, c'est simplement qu'il y ait une criminalité, pourvu que celle-ci atteigne et ne dépasse pas, pour chaque type social, un certain niveau qu'il n'est peut-être pas impossible de fixer conformément aux règles précédentes "

03/2023

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Football

Notes sur le football

Il y a dans les moeurs, comme dans l'histoire, des conquêtes imprévues. La marche triomphale du football à travers les habitudes jusqu'alors si sédentaires de notre jeunesse française en est un nouvel exemple. Le football avait tout contre lui. Son premier défaut était d'être anglais. On nous répète à chaque instant que nous sommes des anglomanes renforcés. Cela n'est pas ; car à part le petit groupe de gommeux parisiens qui affectent de ne porter que du linge blanchi à Londres, il suffit qu'une mode arrive d'Outre-Manche, pour qu'elle éveille aussitôt des susceptibilités "patriotiques" dans la presse et dans l'opinion. De plus, le football faisait son entrée chez nous précédé d'une réputation nettement établie de brutalité : les mères françaises qui craignent les rhumes et les engelures ne pouvaient dès lors lui faire un accueil sympathique. Enfin, c'est un jeu collectif : il exige la formation de deux équipes de onze ou quinze joueurs chacune : pour se déployer à l'aise, ces équipes ont besoin d'un vaste espace de terrain plat et gazonné. Autant de motifs pour que les maîtres ne fussent pas favorables à une innovation qui allait forcément compliquer... Mais il faut signaler un dernier désavantage auquel nul de ceux qui ont popularisé le football en France n'avait songé, et dont, pour ma part, j'ai été long à me rendre compte. Il est impossible au spectateur qui n'est pas "au courant" de comprendre quelque chose à ce qui se passe sous ses yeux. Il voit une mêlée, des bras et des jambes enchevêtrés, des poitrines qui se heurtent, des mains qui se crispent, toute une série d'efforts auxquels il s'intéressera s'il est peintre ou sculpteur, qui lui feront horreur s'il est pédagogue ou s'il a simplement l'âme sensible. Comment, en face de ce travail intense des muscles, la pensée lui viendrait-elle que des forces intellectuelles et morales sont, au même moment, mises à contribution et que rien ne sommeille dans l'être qui se débat là devant lui ? Les journalistes, horrifiés, en firent de terribles descriptions, propres à donner la chair de poule aux parents les moins craintifs ; des listes de tués et de blessés, importées d'Angleterre, circulèrent comme pièces à l'appui ; certains proviseurs prirent sur eux de l'interdire aux lycéens. Rien n'y fit : la marée monta avec une parfaite régularité. Les jeunes gens mirent, à vaincre tous les obstacles, une persévérance dont nul ne les aurait crus capables.

04/2021

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Esotérisme

Mon ego et moi. Petits arrangements entre amis

Une des voix les plus originales de la spiritualité contemporaine ! Franck Terreaux est une voix originale dans le monde de la spiritualité contemporaine. Par son parcours déjà, atypique : pourvu d'un CAP de vacher, puis magicien, violoniste, il est aujourd'hui accordeur des plus beaux pianos du monde au Conservatoire National de Musique à Paris ; et aussi par sa volonté farouche d'être indépendant et de rester au plus près de son expérience personnelle. Et quelle est cette expérience ? Celle d'un éveil, d'une ouverture à une présence tranquille, qui, comme il le dit, ne demande rien à personne, éveil qu'il préfère appeler " extinction ". Ici, Franck cherche à nous faire partager sa découverte avec son approche si particulière, pleine d'humour et d'impertinence : il nous propose des exercices, des pratiques pour nous faire prendre conscience que cette présence est déjà là, pour nous faire passer du mode " discursif " au mode " perceptif ". Franck se confronte aussi à de grands maîtres comme Nisargadatta Maharaj et Douglas Harding qu'il apprécie pour éclairer sa propre démarche. Et on retrouve le Franck Terreaux impertinent et direct : il n'y a rien à faire pour s'éveiller puisque c'est déjà là avant même qu'on y pense ! Un régal ! Quelques avis sur son dernier livre Etre sans le dire (Almora, 2019) 5 étoiles sur Amazon " Une merveille comme chacun de ses livres. Je ne connais pas de pédagogie plus simple et plus directe vers la perception de ce qu'on est. Unique. " " Encore un petit bijou de Franck Terreaux. Après L'éveil pour les paresseux et L'art de ne pas faire, Franck nous livre avec Etre sans le dire un livre joyeux, intimiste, plein d'esprit et d'espièglerie pour ouvrir le lecteur à cet Espace que nous sommes par nature mais que par inattention nous avons complètement oublié. " " Avec des mots de tous les jours et des exercices clairs et simples, met à la portée de tous ces vérités évidentes mais jusque-là pas ressenties... Merci " " Une véritable aubaine pour les chercheurs spirituels authentiques. Un petit bijou vous dis-je. Un pur régal. " " C'est tellement riche de tout qu'il est impossible d'en faire le tour. Rien de pesant là-dedans : la pertinence, même ultime, n'attend pas le nombre de pages. . On reconnaîtra sans doute peu ou prou dans le même mouvement Jean Klein, Krishnamurti Jiddu, Krishnamurti U. G. , Nisargadatta Maharaj, Stephen Jourdain, Daniel Morin... Le Panthéon incarné, quoi... : -) "

04/2023

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Littérature française

Le couvre-feu d'octobre

Judith et Octavio habitent le même immeuble d’un quartier populaire d’Oran. Après son bac, l’été 1955, Octavio part en Métropole suivre des études à la Sorbonne, laissant son amoureuse. Il découvre alors Paris où il fait la connaissance de Denis, un étudiant communiste qui devient un ami ambigu et lui montre un aspect trouble du PC. L’été suivant, Octavio ne rentre pas pour les vacances et Judith déçue se laisse séduire par le grand frère d’Octavio, un jeune flic. Quelques mois après, le policier est muté en Métropole, à la Goutte d’Or. De son côté Octavio rencontre deux membres du FLN : le « Dentiste » et Nordine. Le « Dentiste » est un médecin français, idéologue léniniste radical, froid et partisan de la terreur. Nordine est un jeune ouvrier avec lequel il se lie d’amitié. Le « Dentiste » remarque une grosseur sur le cou d’Octavio et lui conseille de consulter, mais Octavio ne l’écoute pas. L’été 57, alors qu’Octavio est appelé sous les drapeaux, Nordine le cache dans le bidonville de Nanterre. Tandis que son engagement est de plus en plus actif au sein du FLN, il découvre ce microcosme où règne une violence permanente et note l’ambiguïté des Algériens dans cette guerre. En décembre 1960, rattrapé par la maladie et assailli par les doutes, il trahit ses camarades, et se réfugie chez son frère et la femme qui fut son amour d’enfance : Judith. Le frère est souvent absent, occupé par la répression et les ratonnades. Judith et Octavio sont souvent seuls avec Frank, le fils de Judith. Les souvenirs et les désirs non réalisés constituent vite un poids dans leur relation. La nuit du 17 octobre 1961, alors que le grand frère participe à la répression sanglante d’une manifestation d’Algériens, Judith et Octavio se donnent enfin l’un à l’autre. Une courte période d’idylle clandestine accompagne la renaissance d’Octavio avant que celui-ci apprenne qu’il est condamné. Ce texte est celui qu’il laisse avant de mourir. Le couvre-feu d’octobre est un roman prodigieux, puissant, captivant. Il est construit autour d’une tragédie : un amour impossible entre Octavio et Judith, doublée d’un lutte fratricide entre Octavio et son grand frère. Le fond historique sur lequel se déploie l’histoire de ces trois héros révèle un aspect assez méconnu de la guerre d’Algérie, qui ne fut pas seulement algérienne, mais aussi française, se déroulant simultanément sur le territoire métropolitain. Passionnant, lyrique, envoûtant, le premier roman de ce jeune écrivain est un événement.

08/2012

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Essais

Photos trouvées

"La petite photographie en noir et blanc et aux bords dentelés montre un jeune garçon dans une rue presque déserte. Au loin, on distingue à peine deux personnes assises devant le perron d'une maison. L'enfant a une main posée sur le guidon d'une trottinette en bois. Une des bretelles de sa salopette est tombée de son épaule. Il porte une chemise blanche dont les manches sont retroussées jusqu'au-dessus des coudes. Il semble intrigué par quelque chose qu'il observe hors champ. Est-ce un insecte, une fourmilière, un chat ? Je ne sais pas. Je ne m'en rappelle pas. Ce petit garçon, c'est moi. A l'encre bleue, tout en bas de l'image, quelqu'un, sans doute mon père, a écrit "Goulette mai 56". En voyant l'état délabré de la rue, je me demande comment une trottinette pouvait y rouler. La Goulette est une petite ville située à une dizaine de kilomètres de Tunis. Ma mère me racontait que c'est là-bas que nous passions nos vacances. Il paraît que les familles y faisaient en été un véritable exode, chargeant voitures et camions de presque toute leur maison pour meubler leurs locations de vacances. En 1956, j'avais quatre ans. Je reviens à cette photographie que j'ai toujours gardée avec moi depuis que l'ai redécouverte. Savais-je qu'un mois plus tard je serai dans un avion qui m'emmènerait à Marseille et qu'après cette étape ma famille s'installerait pour toujours à Paris ? Avais-je entendu mes parents en parler ? " [...] M.S. C'est une photo de mon enfance retrouvée par hasard qui a été le point de départ de ce projet Photos trouvées. Sans doute parce qu'en tant que plasticien je me suis tout particulièrement intéressé à la notion d'identité, les photos d'anonymes m'ont toujours fasciné. Certaines photos de famille ou de groupe semblent appartenir à un souvenir collectif. D'autres éveillent notre imaginaire car ne sachant rien des personnages posant sur ces images anciennes cela ouvre un champ d'interprétation qui s'étend à l'infini. Qui étaient-ils ? Que fut leur destin ? C'est justement parce qu'il est impossible de le savoir que je me suis amusé à donner vie, à inventer une histoire à ces inconnus. C'était comme offrir un dernier tour de piste à ces anonymes avant qu'ils ne retombent dans l'oubli.

09/2022

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Pléiades

Le Livre des Exemples. Tome 2, Histoire des Arabes et des Berbères du Maghreb

Ibn Khaldûn (1332-1406) est l'historien musulman le plus célèbre en Occident. Célèbre à juste titre : il a totalement renouvelé l'écriture de l'histoire. Dans Le Livre des Exemples, son grand ouvre, il élabore et applique une «science de la société humaine» qui préfigure les sciences sociales modernes, anthropologie culturelle ou sociologie, et l'histoire des institutions politiques. Il s'intéresse d'une part à ce qu'il appelle «l'histoire vue de l'intérieur», une «histoire conceptuelle» ou «histoire-science» dont témoigne, au tome I de cette édition, son essai-préface, la Muqaddima ; et d'autre part à une histoire événementielle, «histoire-récit» qui pour l'essentiel relate les faits et événements en relation avec la formation et la chute des empires et des principautés - et dont l'Histoire des Arabes et des Berbères du Maghreb, qui fait l'objet du second volume, est la composante la plus originale. En évoquant les déplacements des tribus arabes, et notamment la pénétration de certainesd'entre elles en Afrique du Nord - une catastrophe historique à ses yeux -, Ibn Khaldûn illustre les vues développées dans la Muqaddima au sujet de l'incapacité de ces tribus à former des États étendus et centralisés. En décrivant dans le détail les formations politiques alors constituées, et les alliances des Arabes avec les royaumes et principautés berbères, il donne la clef permettant de comprendre l'histoire nord-africaine, depuis le XIe siècle jusqu'au XIVe siècle (sans parler des enseignements que l'on peut en tirer pour notre temps). Quant à l'histoire des Berbères - le seul récit historique médiéval complet sur ce sujet -, elle est une source irremplaçable de connaissances sur ces sociétés, sur «leurs vertus et leurs nobles qualités», sur leur rôle politique et militaire lors des conquêtes musulmanes de l'Ifrîqiya, du Maghreb et de l'Espagne, sur leurs hommes illustres, leurs saints et leurs savants. L'Histoire des Arabes et des Berbères du Maghreb est donc l'indispensable complément du pan théorique de l'ouvre d'Ibn Khaldûn. Elle est tout entière construite à partir des concepts fondamentaux exposés dans la Muqaddima, de l'«esprit de clan» ('asabiyya) à la «dynastie» (dawla) en passant par la «nation» (umma). Sans doute la comprendrait-on mal si l'on oubliait que son auteur est un homme du Moyen Âge ; mais il est impossible de ne pas voir les similitudes qu'elle présente sur bien des points avec les approches modernes, par exemple celles d'un Fernand Braudel sur la temporalité historique.

11/2012

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Littérature érotique et sentim

Perdus de vue. Ironie du sort #1

Il avait promis de ne jamais me quitter. Mais lorsque j'ai eu le plus besoin de lui, c'est exactement ce qu'il a fait... Le guide forestier, Xander Reed, a passé quinze ans à essayer d'oublier la nuit où il s'est tourné vers son meilleur ami aux heures les plus sombres de sa vie pour se rendre compte que le jeune homme qui avait juré de toujours être là pour lui, lui avait tourné le dos. Trois mille kilomètres et quinze années à reconstruire une nouvelle vie dans l'arrière-pays tranquille des montagnes Rocheuses auraient dû suffire à effacer à jamais de sa mémoire Bennett Crawford. Mais les vieilles blessures sont profondes et lorsque Bennett réapparaît brusquement dans sa vie comme membre d'une expédition guidée par Xander, les cicatrices qu'il croyait guéries depuis longtemps s'ouvrent à nouveau. Tout ce que j'ai toujours voulu, c'est d'empêcher Xander d'être blessé à nouveau. Je n'ai jamais envisagé que celui dont il avait besoin d'être protégé, c'était moi... Bennett Crawford a été confronté à un choix impossible la nuit où son meilleur ami a eu besoin de lui. Il a fait le mauvais choix. Fils unique d'une des familles les plus riches de la Nouvelle-Angleterre, il aurait dû avoir le monde à ses pieds, mais perdre son meilleur ami à l'âge de quatorze ans a tout changé. Et même si Bennett a réussi à se cacher derrière un masque de satisfaction alors qu'il prend place aux côtés de son père dans l'entreprise familiale, intérieurement il cherche le morceau de lui-même qui lui manque depuis que Xander Reed a quitté sa vie. Le seul point positif pour Bennett est son travail avec un groupe d'enfants de quartiers défavorisés, et lorsque la chance lui est donnée de montrer à ces adolescents troublés qu'il y a un monde plus vaste qui les attend s'ils ont le courage de chercher à l'atteindre, il la saisit. Mais lorsqu'il descend de ce bus pour ce qui est supposé être une semaine d'amusements et d'aventures, il revient immédiatement dans le passé en découvrant que leur guide n'est autre que le garçon qu'il a laissé tomber si longtemps auparavant. Seulement, le petit garçon insouciant et au coeur tendre que Bennett a connu a disparu, et à sa place se trouve un homme sombre et amer qui n'est pas intéressé par une seconde chance.

06/2019

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Histoire de France

La grande histoire des Français sous l'Occupation. Volume 1, Le peuple du désastre

Cet ouvrage, Le peuple du désastre, est le premier livre d'une série de onze ouvrages dédiés à La Grande Histoire des Français sous l'Occupation. Du 3 septembre 1939, date de la déclaration de la guerre à l'Allemagne, au 22 juin 1940, date de la signature de l'Armistice avec le IIIe Reich, la France allait entrer dans l'une des plus sombres périodes de son Histoire. Jusqu'au 10 mai 1940, tout se passa comme si les responsables militaires français s'étaient installés "confortablement" dans une Drôle de Guerre pour laquelle il semblait urgent de ne rien faire. Drôle, cette guerre l'a été par certains de ses aspects lorsque l'on songe au cas du lieutenant Lacombe, un pilote français de Morane 406, qui écopa d'un blâme sévère pour avoir attaqué l'aérodrome de Sarrebruck, détruit un Messerschmitt 109 ainsi qu'un hangar. Ce ne fut malheureusement pas un isolé. Ce manque de combativité (à quelques exceptions près) laisse-t-il supposer que les responsables militaires français étaient en attente d'un règlement pacifique du conflit ? Le 10 mai 1940, lorsque l'armée allemande passe à l'offensive en envahissant la Belgique et les Pays-Bas, on réalise qu'au manque d'initiative s'ajoute un manque de réactivité. Il est impossible de contrer la ruée des panzers conjuguée aux bombardements des Stukas de la Luftwaffe qui sèment la terreur chez les militaires comme chez les civils. La Blitzkrieg élaborée par le général von Manstein et validée par Hitler donne alors un avantage décisif aux forces allemandes. La mise en oeuvre de cette audacieuse stratégie n'avait pu être imaginée par les stratèges français. Cette carence dans l'anticipation fit que l'armée française ne sut profiter des quelques périodes de faiblesse que traversa la Wehrmacht lors de sa rapide progression et qui auraient pu entraîner un retournement de situation. Seule la volonté d'Hitler d'en découdre militairement donna la victoire à l'Allemagne. Cette même volonté belliqueuse allait l'amener plus tard à sa perte. Pour les civils, c'est l'exode. Pour les militaires, c'est la débâcle. Pour les politiques c'est la fuite vers Bordeaux. C'est un désastre dans lequel la France et ses élites se trouvèrent complétement dépassées par les événements. Grâce à son talent de journaliste et d'historien Henri Amouroux, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, sait mieux que quiconque nous faire partager l'intensité dramatique de cette période où l'héroïsme le plus pur côtoya la veulerie la plus sordide. Dans ses analyses minutieuses, le facteur humain reste toujours omniprésent et facilite la compréhension de cette terrible période d'où émergera la France moderne, mais aussi l'Europe en tant qu'entité économique et politique en devenir.

12/2019

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Littérature française

Contes des Indiens d'Amérique du Nord

La collecte réalisée par Stith Thompson demeure indépassable pour plusieurs raisons. Il a eu accès aux meilleures sources anciennes. Les premières collectes commencent dès 1633 avec les Jésuites et, en les comparant avec des versions plus récentes, Thompson a pu vérifier que leur forme avait été très peu altérée, surtout pour les contes de Création, et retenir des contes ancestraux. Il a pu aussi profiter des vagues successives de collectes : une seconde entreprise de collecte commence en effet dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle a le mérite d'être massive mais a souvent le défaut de ne pas toujours coller au style du conteur d'origine et de ne pas prendre assez en compte les variantes. Sous l'influence de Franz Boas, les collectes deviendront plus scientifiques et plus systématiques, couvrant l'ensemble du continent nord-américain. Aucun peuple primitif n'aura gardé autant la trace de ses mythes, contes et légendes, étant entendu qu'il est impossible et vain scientifiquement de vouloir en entreprendre le classement de ce point de vue. Disposant donc d'un corpus immense (issu de rapports, de journaux, de publications antérieures ou récentes des sociétés savantes, des collectes antérieures), Stith Thompson, déjà célèbre pour la classification de tous les contes européens avec Anti Aarne, qui est encore la " bible " de tous ceux qui s'intéressent aux contes (avec la célèbre numérotation AT qui figure dans The Types of Folk-tales : a classification and bibliography, Helsinki, 1961), va tenter avec cette anthologie de choisir à la fois les contes les meilleurs et les plus représentatifs des différentes tribus en couvrant la totalité des régions d'Amérique du Nord et d'organiser l'ensemble en neuf chapitres mettant ainsi en relief tous les types de contes, tout en ayant conscience que les contes peuvent déborder les principes de classification et qu'ils pourraient parfois être intégrés à des chapitres différents. Par rapport à toutes les collectes existantes actuellement, plus d'une cinquantaine, dont certaines récentes, celle de Stith Thompson reste incomparable, d'autant que les annexes permettent de relier chaque conte à son origine géographique, à sa tribu comme aux motifs qu'il contient. Même si nous devons être conscients que lors du passage de l'oral à l'écrit, de la langue tribale d'origine à l'anglais, nous avons sûrement perdu quelque chose, le trésor rassemblé par Thompson n'en reste pas moins un trésor qui sans son travail aurait disparu (les collectes ou les tentatives de mises à l'écrit les plus récentes auprès de certaines tribus sont souvent décevantes, comme si, comme en Europe, quelque chose avait été définitivement perdu au XXe siècle).

03/2012

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Romans historiques

Dernier convoi pour Buchenwald

Avril 1944. Un convoi de déportés comprenant plus de 2000 hommes quitte la gare de Compiègne pour une destination inconnue. En dehors des Allemands et de l'État français, personne à bord ne connaît encore sa destination. Sauf un prisonnier, Robert Danglars. Instituteur en Normandie, pacifiste convaincu, des militants trotskistes l'ont rallié à leur cause. Nommé en Bretagne, à 12 kilomètres de Brest, il a participé aux actions de propagande en direction des soldats allemands. En octobre 1943, le groupe de militants de Brest est trahi, son responsable abattu, la plupart des autres jetés en prison. Robert Danglars est de ceux-là. Maltraité, torturé, il connaîtra les cellules de trois prisons. À Fresnes, en mars 1944, le directeur lui présente un inconnu, membre d'un réseau de résistance violemment hostile aux communistes. L'homme lui propose un marché : les staliniens n'ont que faire des trotskistes, lorsqu'ils le peuvent ils les exécutent comme ce fut le cas dans un maquis d'Auvergne. Demain les alliés vont débarquer, la France sera libérée. Pour tomber aux mains des communistes ? Partout en France, des hommes s'organisent pour éviter cette catastrophe. Parmi leurs tâches, la mise hors d'état de nuire de personnalités rouges susceptibles de jouer un rôle important à la Libération. Robert Danglars se voit proposer un marché. Contre la liberté de sa mère et de sa soeur, arrêtées pour l'avoir hébergé, réclamées par les autorités allemandes, et en échange aussi de sa propre vie, il devra liquider Marcel Paul. Le problème, c'est que ce dirigeant syndical a été déporté. Danglars va donc devoir partir à son tour pour accomplir sa mission. Au cours du voyage, puis dans le camp de concentration où survivent près de 80000 de ses semblables, il connaîtra l'horreur, la bassesse, mais aussi la solidarité et la fraternité. La réalité qu'il va découvrir, un certain nombre d'événements dont il sera tantôt spectateur tantôt acteur, rendront sa mission impossible… Buchenwald, qui "accueillit" Marcel Paul, le colonel Manhès, Pierre Sudreau, Marcel Dassault, Jorge Semprun, David Rousset, a une histoire singulière qui lui vaut une place à part dans l'histoire des camps de concentration. Notre héros malgré lui devra naviguer dangereusement au coeur d'une véritable ville où la vie humaine n'a aucun prix, entre combativité et trahison, lâcheté et courage, sur fond de tensions entre nationalités, entre droits communs et politiques, entre politiques de droite voire d'extrême-droite et gaullo-communistes unis au sein du Comité des Intérêts Français, un récit qui bat en brèche la plupart des images forgées à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Un roman au coeur de l'Histoire.

05/2013

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Littérature française

Pandora

Pandora, ou l'invitation au rêve, à la musique et au mystère, sur le rideau de la scène du temps perdu... Rouge et or, corridors, coupoles, vertigineuses coulisses et abîmes creusés dans les entrailles mêmes de la terre, voix de femmes qui flottent très loin : pourrait-on imaginer plus fantastique décor à une histoire d'amour et de mort que l'Opéra de Paris entre les deux guerres ? Bien des films, bien des livres nous ont déjà fait découvrir ce superbe labyrinthe d'escaliers sans fin et de caves sans fond. Mais ce que Pierre-Jean Remy a tenté ici, c'est une nouvelle exploration de ce domaine de l'impossible, guidé par la passion de l'opéra et du mystère qui l'anime. D'où ce mélange fou de voix et de couleurs, de meurtres et de musiques. L'histoire ? Celle de "l'opéra maudit" : Pandora. Cari Palladio, son auteur, le réalise dans le Paris des années 30, celui du Boeuf sur le toit et du 6 février. Mais toutes les chanteuses pressenties pour créer le rôle disparaissent tour à tour. Et puis, des ombres rôdent... Une ombre. L'homme en noir ? Le retour du fantôme de l'Opéra cher à Gaston Leroux ? Chaque fois que Cari Palladio s'installe dans son avant-scène, la loge dite du "Président de la République" qui domine la fosse d'orchestre côté jardin, des chuchotements viennent à lui et des odeurs de roses... Tandis qu'une à une - Anna, Maria, Eva... - les femmes qui pourraient être Pandora s'évanouissent dans la nuit du palais Garnier. Simples enlèvements ? meurtres ? Et si c'était toute l'histoire de l'opéra qui était en jeu ? Carl a vécu à Vienne, mais c'est à Florence qu'il a composé son oeuvre. Florence où l'opéra est né à la fin du XVI siècle, mais aussi Florence fasciste de 1934 où Carl emmène chaque fois la femme qu'il aime... Aux dédales de l'Opéra de Paris répondent ceux des palais de Florence et le fabuleux corridor de Vasari qui relie sur le Ponte Vecchio les deux rives de l'Arno. Deux mondes, deux musiques... Quand, après mille angoisses et autant d'appels déchirants, le rideau se lèvera enfin sur la légendaire première de Pandora le 27 décembre 1934 à Paris, quel sera le sort de Clara, la dernière chanteuse qui, sur la scène flamboyante et devant un parterre étincelant, a osé défier le destin ? Carl Palladio, penché à l'avant de sa loge, retient son souffle. Frédéric, le narrateur, qui a peut-être trouvé à Florence la clé du mystère, saute d'un taxi Gare de Lyon. Mais dans la pénombre de l'avant-scène, une silhouette qui a perdu sa voix veille...

05/1980

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Actualité politique internatio

Politique et ethique dans un monde en mutation

Le monde a changé ; la manière de faire de la politique aussi. Ce qui pourrait être un constat de temps long est ici celui d'une évolution qui s'est produite, ou accélérée, en l'espace de quelques années. Toutes les barrières sont tombées, et les lignes politiques ne semblent plus guère avoir de sens ou être des éléments structurants des opinions des individus, pour le meilleur ou pour le pire. Pour le meilleur, car cela laisse présager d'une plus grande facilité que par le passé à dépasser les clivages partisans traditionnels, en particulier sur les sujets d'intérêt général. Pour le pire, car comment trouver un consensus politique, social ou moral dans une société désormais si fragmentée qu'il y existe pour ainsi dire autant de points de vue que d'individus, à force d'avoir laissé se déliter les valeurs communes qui maintenaient la Nation comme un tout, avec une communauté d'aspirations et de destins, et quelques légitimes courants de débats sur les priorités et la manière d'y répondre au mieux. Ce constat commun d'une évolution délétère de l'éthique au cours des dernières années, chacun des co-auteurs de ce livre l'a décliné en fonction de son parcours personnel, de sa personnalité, de sa sensibilité politique et philosophique. Cet ouvrage ne prétend pas à l'exhaustivité, impossible sur un tel sujet, indépendamment du nombre de coauteurs et de la diversité des profils. Mais ces neuf approches différentes ont du moins la vertu singulière de montrer que l'éthique, en politique et ailleurs, demeure un sujet central, que l'on ne peut réduire, comme cela est trop souvent le cas désormais, à la volonté de transparence financière. L'éthique nous parle de valeurs partagées, elle nous parle de morale, de déontologie. Elle est tout cela et elle est plus que cela. Elle est, en politique, le reflet de l'image qu'une société a d'elle-même et de l'honneur qu'elle attend de ses représentants, qu'elle met dans ses décisions collectives. Dans une société au paradigme dominant en forme de "tout vaut tout", souvent entretenu par des élites dont l'universalisme sans port d'attache se voudrait la dernière trace d'humanisme, l'investissement des différents co-auteurs dans cet ouvrage, la richesse de leur réflexion et la diversité de leurs points de vue sont autant de signes positifs, de raisons d'espérer que la chose publique et sa déclinaison à la française autour de nos valeurs communes de toujours suscitent encore un intérêt suffisamment partagé au sein de notre société pour pouvoir reconstruire ensemble ce que tous ont laissé aller à vau-l'eau depuis des décennies.

09/2023

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Faits de société

Ould Haram. L'enfant du péché

Jamil, s'angoissait, il allait rencontrer pour la première fois sa mère Latifa, une grande bourgeoise marocaine, qui l'avait échangé à la naissance contre sa tranquillité, lui l'enfant du pêché, et qu'il avait retrouvée et piégée sur les réseaux sociaux, 20 ans après. Il pensait avec tendresse à la bonne Khadija, dont il savait maintenant qu'elle n'était que sa mère adoptive. Une maîtresse femme, la Mouille l'avait élevé avec amour, dans cette banlieue française, selon les principes berbères les plus rigoureux mais aussi les plus archaïques, en résistance au mode de vie des " gwères ". Il s'agissait avant tout de ne pas donner prise au persiflage des commères voisines, que ne manquerait pas de relayer, jusqu'au bled, le téléphone arabe. Jusqu'ici, Khadija et son époux avaient réussi à construire une réputation sans faille qui suscitait le respect du voisinage. Pour Jamil et ses soeurs, tiraillés entre deux cultures qu'un gouffre sépare, le difficile combat pour l'intégration s'amorçait. D'autant qu'à cinq ans, à l'heure de ses premiers pas à l'école, Jamil ne parlait encore que le berbère ancien. A douze ans, il avait été troublé par le chaleureux sourire dugendarme quinquagénaire qui l'avait pris sous son aile dans le camp disciplinaire où il avait été envoyé. A quinze ans, en vacances au bled, il découvre l'amour charnel avec un cousin éloigné, le bel Abdelkeb, le " toubib aux plantes ", un quadragénaire de la vallée de Zagora. Dans la cité son copain de classe, Abdou le Gazou, le caïd et tombeur de filles aux yeux de gazelle le prend en affection et devient son protecteur. Il lui avouera son amour. Hélas, Jamil n'aime que les hommes en pleine maturité. Il en rencontre beaucoup, tous des " gwères " cultivés et influents, dans la force de l'âge. Une inclination pour les amours masculines qu'il est impossible d'avouer dans le contexte de la cité. Et surtout pas à sa famille. Latifa arriva très en retard dans le salon de thé. Elle, toisa l'intrus, visiblement venu directement des cités françaises dont il portait l'uniforme. Elle jeta un regard méprisant à la casquette posée sur la banquette et prit place avec un sourire contraint. D'entrée, elle doucha ses espoirs : nous appartenons à deux mondes différents. Tu n'es pas le bienvenu ! Jamil était dévasté. Deux mondes différents, certes. Il réalisa que l'un d'eux était celui de la dissimulation, de l'hypocrisie, du renoncement de soi par peur du regard des autres. Il n'en voulait plus. Bientôt, il rencontrerait Bertram, l'homme de sa vie, son Pygmalion. Ensemble, ils feront le voyage en Californie où naîtront leurs deux adorables bambins, les enfants de l'amour.

02/2022

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Beaux arts

Carlo Zinelli

S'il y a de nombreux textes consacrés à Carlo, dans des catalogues d'exposition notamment, s'il figure en bonne place dans les ouvrages consacrés à l'art brut, peu de publications lui ont été spécifiquement consacrées. Il s'agit là de la première étude en français à lui être exclusivement consacrée. Figure importante de l'art brut, Carlo Zinelli – dit Carlo – naquit en 1916 à San Giovanni Lupatoto en Italie. Il est le sixième enfant d'une fratrie de sept. A l'âge de 2 ans, il perd sa mère. Très tôt, Carlo se passionne pour la musique. A Vérone, il travaille à l'abattoir municipal. La guerre. D'abord enrôlé comme chasseur alpin, il partira pour l'Espagne prendre part à la guerre civile. Il en revient deux mois plus tard déjà, blessé. Suivent deux ans de convalescence à la suite de laquelle il sera réformé. Blessé dans son être et dans son rapport défaillant aux autres, Carlo Zinelli s'est exfiltré d'un monde pour en investir un autre, le créer sans relâche et peut-être le redéfinir. De 1941 à 1947 des crises successives d'angoisse et d'agressivité le mènent en effet périodiquement en hôpital psychiatrique. Il est enfin interné pour schizophrénie paranoïaque. Pendant une longue période il ne fera que des graffiti, sur le sol, sur les murs. Ce n'est qu'à partir de 1957 que Carlo pourra donner libre cours à sa créativité : il peut enfin s'exprimer grâce à un atelier d'expression libre qui s'est ouvert dans l'hôpital. Dans ses dessins à la gouache ou au crayon, dans cette épopée quotidienne que seule la mort interrompra après vingt-sept ans d'internement (il mourra en 1974 à l'hôpital de Chievo à Vérone), ses deux mondes de schizophrène se rencontrent, se fécondent et s'apaisent mutuellement. Le cortège d'hommes, de femmes, d'animaux plus ou moins exotiques est infini.Les êtres passent, ombres sans visage, corps mutilés, perforés, crucifiés, ensevelis. S'ils portent tous les stigmates de l'impossible oubli, l'odeur de la terreur, de la souffrance, voire de la mort, n'y est plus. Lavée. Neutralisée. Des expositions des oeuvres réalisées dans l'atelier sont organisées en Italie et à l'étranger. C'est alors que Jean Dubuffet voit celles de Carlo et en acquiert de nombreuses qu'il intègre dans sa Compagnie de l'Art brut (aujourd'hui Collection de l'art brut, à Lausanne). L'artiste laissera 2000 oeuvres environ. S'il y a de nombreux textes consacrés à Carlo, dans des catalogues d'exposition notamment, s'il figure en bonne place dans les ouvrages consacrés à l'art brut, peu de publications lui ont été spécifiquement consacrées. Il s'agit là de la première étude en français à lui être exclusivement consacrée.

09/2019

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Littérature française

Du foin sur le green - collection le net au pré

Du foin sur le green Extrait 1 - Le doute n'était plus permis, à moins de cent cinquante mètres de la source, les bulldozers avaient effectivement entrepris de construire la base de la digue. Mais un fossé avait été creusé et un maigre filet s'écoulait toujours vers l'Automne. S'il arrivait à ses fins, l'Américain pourrait disposer d'un étang de plus d'un hectare. En remontant vers le Moulin, je constatai l'ampleur des travaux, sur environ trois hectares les engins avaient fait place nette. Plus bas en aval de la source, se trouvaient les parcelles de papa et le chemin communal. Il lui serait maintenant impossible d'aller plus loin. Je n'entendais plus Ripp, et Lascar, ils devaient être à ma recherche... - Alors monsieur Beaumont Junior, on vient vérifier mes travaux ! Surpris, je tournai la tête. Austin Alexander Abbott était là, à moins d'une vingtaine de mètres, encadré par deux molosses noirs, des dobermans. - Vous savez jeune homme, quoi qu'on puisse en dire, faire fortune aux States n'est pas si facile. Je peux vous assurer une chose, j'ai décidé de faire un golf ici, et je le ferai. Ce n'est pas une poignée de paysans frenchies qui se mettra en travers de ma route. - Vous le ferez peut-être, mais il ne dépassera guère les trois ou quatre hectares. Pas facile de faire un dix-huit trous sur une surface aussi petite. Vous pourrez le baptiser le grand mini-golf de Saint-Jean. En ce qui concerne les travaux de la digue, jamais vous ne les achèverez. Vous n'avez pas obtenu d'autorisation de faire cette retenue d'eau et vous ne l'obtiendrez jamais. Vous n'êtes pas aux States monsieur Abbott, ici l'argent n'achète pas tout. - Détrompez-vous l'ami, ici comme partout dans le monde, l'argent est roi, il suffit simplement d'en posséder suffisamment, et personnellement j'en possède suffisamment. Mais l'argent n'est pas mon seul atout dans ce jeu, vous allez vite vous en rendre compte. - Vous êtes un joueur de poker monsieur Austin Alexander Abbott, juste un joueur de poker. Même l'eau pour arroser le grand mini-golf de Saint-Jean vous ne la trouverez pas. Dès la fin juin votre "mini-green" ressemblera à un champ chaume, les joueurs n'y retrouveront même pas leur balle. C'est à cet instant que Ripp, et Lascar me retrouvèrent. A peine arrivés, ils repérèrent leurs congénères noirs encadrant l'Américain. Là ce n'était plus des culs blancs joueurs, ça devenait du sérieux. Babines retroussées ils commencèrent à grogner.

04/2013

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Cinéma

Hawks. Biographie

Peu de cinéastes ont été aussi acclamés qu'Howard Hawks. On a célébré sur tous les tons ses westerns fabuleux (Rio Bravo, La Rivière Rouge), ce chef-d'œuvre du film de gangsters qu'est Scarface, ses deux films noirs mythiques (Le Grand Sommeil, Le Port de l'angoisse) et ses comédies étourdissantes comme L'Impossible Monsieur Bébé. Grâce à lui, Lauren Bacall et Rita Hayworth sont devenues des stars. Son œuvre a inspiré les cinéastes du monde entier, de Jean-Luc Godard à Bernardo Bertolucci, de Martin Scorsese à Brian De Palma. Lorsqu'on lui demande comment il passera les quinze dernières minutes de sa vie, Quentin Tarantino déclare que ce sera en regardant Rio Bravo, ajoutant : " Quand je deviens sérieux avec une fille, je lui montre Rio Bravo et, elle a intérêt a l'aimer ! " Parce que Hawks fût l'un des cinéastes les plus interviewés et qu'il a longuement commenté ses films, on croyait tout connaître de lui. Erreur. Cette biographie prodigieusement documentée montre que cette œuvre et cette vie recelaient bien des secrets. Le regard admiratif, chaleureux mais lucide de Todd McCarthy détruit de nombreuses légendes, rétablit une vérité souvent malmenée. On découvre dans ce livre qui fera date que les récits de Hawks - dans lesquels il était au centre de tout, voyait toujours juste, donnait de judicieux conseils à Humphrey Bogart, John Wayne et Josef von Sternberg, remettait à leur place Jack Warner, Harry Cohn et Darryl Zanuck - n'étaient que le fantasmatique et extravagant reflet de l'imagination qui nourrissait ses films. La réalité se révèle autrement complexe : Hawks est le genre d'homme pour qui le mot énigme semble avoir été inventé. Ainsi, le livre fourmille de révélations sur le mystère de la double version de La Rivière Rouge ou sur l'acharnement des censeurs contre Scarface. On apprend de manière irréfutable qui écrivit et tourna vraiment La Chose d'un autre monde. On découvre enfin quelle part prit William Faulkner dans l'élaboration des scénarios qu'il écrivit pour Hawks. Howard Hawks fut le premier à produire ses propres films et à marquer vigoureusement son indépendance face aux studios. Associé d'Howard Hughes et ami d'Ernest Hemingway, il fut aussi le cofondateur du "gang des motards hollywoodiens", un joueur invétéré poursuivi par les bookmakers, un gentleman, un séducteur... et un fieffé, menteur ! Robert Capa disait à son sujet : "Il y a deux sortes de mythomanes : ceux qui le sont parce qu'ils n'ont jamais rien fait de leur vie et ceux qui en ont tellement fait qu'ils restent perpétuellement insatisfaits. Lui est le prototype de la seconde catégorie. "Mais quand, vers la fin, Hawks déclara : J'ai eu une vie formidable", pour une fois, il n'exagérait pas.

11/1999

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 3, Oedipe ; La toison d'or ; Desseins de la toison d'or ; Sertorius ; Sophonisbe ; Othon ; Agesilas ; Attila roi des huns ; Tite et Bérénice ; Psyché, Pulchérie ; Suréna général des parthes ; Les trois discours sur le poème dramati

"Ce tome III, c'est Corneille qui revient au théâtre après l'avoir abandonné. A plus de cinquante ans, il a envie de se mesurer au vieux Sophocle. Seulement, chez Corneille, la solitude n'est plus un tête-à-tête avec le destin. Corneille nous donne un Odipe qui, comme Pertharite huit ans plus tôt, pivote sur la scène V de l'acte IV. Dans les deux cas, toute la pièce est faite pour ce dialogue d'un couple au fond du puits. Il n'y a pas d'autre fatalité que les circonstances, mais elles font découvrir à deux êtres la terrible dimension de leur amour. Tout différent, Sertorius est dominé par l'entrevue des deux chefs ennemis. Ils s'admirent l'un l'autre sans rien se concéder qu'utilement. Jamais on ne nous a si bien montré ce que pourrait être la grande politique. Othon, au contraire, nous fait prendre conscience de la réalité de la vie sociale. Chacun y est condamné à l'ambition, sous peine de mort. Mais personne ne peut arriver à rien sans l'aide d'autrui. Or chacun de nos alliés est un rival, et nous passons notre vie à nous garantir contre un associé par un autre non moins dangereux. On ne peut s'empêcher de comparer Tite et Bérénice à la Bérénice de Racine. Dans Racine, dont le talent est tout d'exécution, comme dirait Bonaparte, les rencontres des personnages ne servent qu'à déployer la fluctuation des sentiments. Mais dans Corneille on voit agir deux hommes et deux femmes, et on comprend alors ce qui fait la singularité de tout Corneille : les personnes n'y existent que les unes par les autres. Ce qu'elles disent et ce qu'elles font s'adresse toujours attentivement à quelqu'un, tandis que chez Racine les passions dévorent des personnages qui ne se heurtent entre eux qu'en aveugles. Corneille saura encore nous surprendre quand, avec Suréna, il tirera de sa langue restée nerveuse un chant d'une mélancolie unique en français. Ce duo d'un amour impossible est d'autant plus émouvant que les amants restent lucides et maîtres de soi. Ce n'est là nommer que quelques sommets des vingt dernières années de Corneille, dont on va trouver ici, dans leur diversité, d'autres pièces encore et des poèmes, des discours, des lettres, des traductions, des prises de position, bref tout ce qu'on a de cet homme secret. Mais les sommets que je dis sont peut-être les plus étonnants d'une ouvre pourtant assez invulnérable pour être encore, en partie, future, contrairement à ceux de nos chefs-d'ouvre qui, même parmi les plus modernes, sont déjà épuisés." Jean Grosjean.

09/1987

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Littérature française

Destruction

Une femme qui a consacré sa vie à lire ou à écrire se trouve soudain privée de tout ce qui était au coeur de son existence. Une dictature s'est installée dans le pays où elle réside, ici, à Paris. Le seul moyen d'expression qui lui est concédé est une sorte de blog sonore, que lui commande le représentant d'une mystérieuse organisation qui tente de s'opposer au nouveau régime. Le livre ne cesse de s'interroger sur ce changement inquiétant : quand s'est-il réellement produit, quels en étaient les signes avant-coureurs, comment a pu s'effectuer cette destruction progressive du monde d'avant ? Et surtout, la narratrice n'est-elle pas elle-même coupable d'avoir laissé venir les choses, n'a-t-elle pas elle-même voulu s'affranchir du passé ? N'avons nous pas été tous coupables d'insouciance, de légéreté ? Et voilà que le nouveau pouvoir, peu à peu, de manière insidieuse bannit tout souvenir, cherchant à effacer toute trace de l'histoire, toute plaque commémorative, détruisant jusqu'aux cimetières. Tout se passe en réalité comme s'il n'avait fait que systématiser une vie de pur divertissement dans laquelle, comme toute une génération autour d'elle, elle s'était complue, refusant peu à peu toute pensée complexe, toute réflexion. A sa manière prenante, allusive, ne cessant de mêler ses voix intérieures, ses angoisses à des souvenirs de lectures, de rencontres, d'observations, Cécile Wajsbrot parvient à merveille à nous faire ressentir ce que pourrait être notre présent si l'impensable (un retour de ce que nous croyions, depuis la guerre, impossible) s'était produit. La grande réussite du roman, c'est que, à force de notations concrètes et par la richesse de ses réflexions, l'auteur nous fait pénétrer dans cet "univers parallèle où se dessinent des contours, des silhouettes qui nous accompagnent, aussi réelles que la nôtre" . La narratrice acquiert une présence telle que le lecteur est lui-même gagné par l'inquiétude de ce qui, après tout, n'était peut-être qu'un cauchemar. Et le dénouement (qui fait penser à un mauvais rêve trop aisément dissipé), nous laisse dans le doute : est-il vraiment besoin d'une dictature pour que la destruction soit à l'oeuvre, en nous et autour de nous ? A la lecture de cette fiction spéculative, dont la pertinence ne cesse de nous être rappelée par l'actualité, on ne peut qu'être frappé par la cohérence de l'oeuvre de l'auteur de Memorial, hantée depuis toujours par la mémoire des crimes de l'Histoire et par la crainte qu'ils se reproduisent, faute d'avoir su en tirer les leçons.

02/2019

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Ecrits sur l'art

Edouard Manet. Le regard perdu

" Peintre du lointain intérieur s'il en est ", Edouard Manet incarne aux yeux de Gérard Titus-Carmel une déchirure étrangement féconde du rapport moderne au monde. Retiré dans la nuit de son être, dans ce que Georges Bataille nommait " une indifférence suprême ", le peintre lave le monde qu'il représente de toute interprétation pathétique. Cela, pour le rendre à son énigme brute : " L'écart que Manet instaure subtilement entre la peinture et le monde réel qu'il nous propose s'ouvre sur un état du monde bien plus énigmatique qu'il n'y paraît. " Dans son court essai, sinueux et inclassable, Gérard Titus-Carmel suggère que cette tentative de rendre les êtres et les choses à leur étrangeté vertigineuse passe essentiellement par un jeu de regards désabusés. Par une fuite, un évitement, une perte des regards : " Par l'incessant chassé-croisé des regards, on découvre alors ce qui échappe au peintre et qu'évite le modèle : le face-à-face qui rendrait le tableau impossible [...]. " Si les regards du peintre et de ses personnages se croisent sans vraiment se rencontrer, c'est parce qu'ils tendent, chacun depuis sa solitude, vers un ailleurs, un " nulle part rêveur et inscrutable ". Commentant La Prune, Titus-Carmel évoque ainsi la " délicate figure de femme, immobile dans un subtil arrangement de blancs et de roses fanés, assise, le coude sur la table de marbre et soutenant sa joue, avec tout le temps du monde au bout de ses yeux. " La manière dont le peintre représente ces regards perdus dans un lointain intérieur qui est aussi bien un dehors absolu, avec une adhésion mêlée de distance, fascine l'écrivain : " Là est la grâce de Manet [...], qui sait que ce point inaccessible de beauté que la peinture convoite ne se trouve que dans son inachèvement et dans la distance que le peintre saura mettre entre lui et son rêve. " Mais c'est par le Bar aux Folies-Bergères que Titus-Carmel raconte être entré dans l'univers d'Edouard Manet, profondément touché par la serveuse seule derrière son comptoir, ne regardant rien, ni la foule devant elle, ni le peintre qui la fit poser. Il voit en elle une " effigie de solitude et de désarroi où la peinture n'a plus que le dénuement de ses armes pour en dire l'irréductibilité ". Tout se passe comme si, dans son absence, quelque chose de sa singularité irréductible et silencieuse se dévoilait ; comme si son absence était aussi une forme de présence. Gérard Titus-Carmel le dit avec Yves Bonnefoy : la vocation de la peinture, comme de la poésie, " c'est précisément de rendre à ce qui est sa pleine et immédiate présence. "

04/2023

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BD jeunesse divers

Happif Birthday. Strips 75 ans Pif

STRIP PIF 75 ans après... par Mircea ARAPU Collection Pif et Hercule Pif le chien est né le 28 mars 1948 sous le crayon de l'espagnol José Cabrero Arnal, au rythme d'un Strip quotidien publié dans le journal l'Humanité, créé par Jean Jaurès. Pif finira par donner son nom au magazine Vaillant, véritable creuset de la BD francophone. Les Editions Vaillant et Pif Le Mag ont décidé de rendre hommage à ce personnage iconique, apprécié encore aujourd'hui par 61% des Français. source Harris interactive, sondage réalisé en mars 2022) Le directeur de la publication du magazine a chargé Mircea Arapu, le Roumain débarqué tout jeune à la rédaction de Pif Gadget en 1982, de renouer avec l'esprit de ces strips drolatiques et poétiques en trois ou quatre cases. Mircea Arapu est l'homme de la situation. Il a travaillé avec les plus grands, Kamb pour Arthur le fantôme, a réalisé les Pif de couverture dès 1985, ainsi que les illustrations de gadgets, dont le fameux Artémia salina, les oeufs de la préhistoire. Amoureux du style Arnal, il incarne dans cet ouvrage un retour aux sources. Le timbre des 75 ans, édité par La Poste, en forme de strip, une première dans l'histoire de la philatélie, a d'ailleurs été choisi parmi une vingtaine de projets des dessinateurs de Pif, par La Poste et la Rédaction du magazine. Mircea Arapu en est l'auteur. Il a travaillé et retravaillé, se pliant aux désidératas de la rédaction et du directeur de la publication, conscient de la mission impossible qui lui avait été confiée par Frédéric Lefebvre, qui a voulu ce clin d'oeil historique et moderne à l'immense créateur de Pif. Des dizaines de Strips, parfois en vers comme aux tout débuts du personnage, mettent en scène Pif et son meilleur ennemi Hercule, né, lui, en 1949. Des gags de vies du couple de chien et chat le plus célèbre de l'histoire mondiale, à se tordre de rire. Nostalgie et émotion garanties à chaque case ! Et, en prime, le Strip le plus long de l'histoire de la BD... Le lecteur en redemandera en arrivant au bout de ces 48 pages de bonheur. Mircea Arapu, auteur d'histoires de Pif & Hercule, Placid & Muzo ou encore Arthur le fantôme a accepté de renouer avec le, style initial du personnage, après les innombrables Strips de Roger Mas ou ceux, plus récents, de François Corteggiani (brutalement disparu le 21 septembre 2022) avec lequel il a collaboré souvent et auquel il a finalement succédé dans le quotidien l'Humanité, au rythme effréné d'un Strip par jour... Nostalgiques ou novices, collectionneurs ou farfouilleurs, cet ouvrage est fait sur mesure pour leur plaire.

04/2023

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Romance et érotique LGBT

Souls of the Knight Tome 3 : Matt, dieu du sexe autoproclamé

Matt a toujours collectionné les aventures avec des femmes, mais, lorsqu'un coup de téléphone bouleverse sa vie, c'est dans les bras de son meilleur ami, Alex, qu'il trouve refuge. Seulement, celui-ci cache certains secrets qui pourraient rendre leur relation impossible... Matt Carter, dieu autoproclamé du sexe et batteur du très célèbre groupe Souls of the Knight, n'avait ni le temps ni l'envie de penser à demain. Ses journées étaient remplies de musique, de femmes et d'alcool ; que demander de plus ? Pourtant, quand le groupe se sépare, sa vie de rêve prend fin. Sombrant dans l'ennui et la solitude, disposant d'une petite fortune et de tout le temps du monde, Matt demande conseil à son meilleur ami, Alex Clark, pour trouver sa voie. Ensemble, ils se lancent dans une nouvelle aventure en devenant les propriétaires et managers du bar gay le plus réputé de Los Angeles : le Kaléidoscope. Et pour la toute première fois, Matt a un véritable plan pour l'avenir. Jusqu'à ce qu'un terrible coup de téléphone ébranle à nouveau sa vie, le faisant tout remettre en question et le plongeant dans les bras réconfortants de son meilleur ami. Alex s'était résigné à aimer son meilleur ami rockeur sans espoir de voir ses sentiments partagés, c'est pourquoi, quand Matt franchit la ligne qui les sépare, il prend courageusement ses jambes à son cou et s'enfuit. Matt est-il allé trop loin ? Sa réputation de tombeur de ces dames et de je-m'en-foutiste invétéré lui a-t-elle finalement porté préjudice et fait perdre son meilleur ami ? Ou bien Alex a-t-il ses propres secrets, qu'il craint de voir révélés ? #FriendstoLovers #Secrets #MM #Musique #GayForYou #Rockstars #Célébrité "Résultat au-delà de mes attentes !!! J'ai adoré cette histoire du début à la fin. J'ose dire que c'est peut-être mon incarnation préférée d'un playboy hétéro gay for you que j'ai lue jusqu'à présent". - Meags (Goodreads) "Je suis une GRANDE fan de cette série et le livre de Matt est certainement le meilleur des trois. Nicola a traité certains sujets sensibles de façon extrêmement crédible, j'ai adoré chaque mot et cela valait vraiment la peine d'attendre !!! ! !!! " - Danni Oxtoby (Goodreads) "Les personnages de Nicola sont bruts, compatissants, sexy et pleins d'amour. On découvre une toute nouvelle facette de Matt et on le voit s'épanouir dans l'histoire. Je n'ai pas pu lâcher ce livre. Nicola m'a fait ressentir tous ces sentiments de papillon que l'on ressent lors d'un premier ou d'un nouvel amour". - Karen Peacock (Goodreads)

01/2023

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Histoire de l'art

Le Beau, l'Art Brut et le Marchand. Jean-Pierre Ritsch-Fisch, le passeur du jamais-vu

Un océan sépare beauté esthétique et originalité absolue. Surgi des profondeurs, le jamais-vu est associé à des formes troublantes lesquelles, en bouleversant nos repères, ébranlent également nos certitudes. De l'ordre de l'apparition, cet inconnu traduit une altérité sans égale, aux antipodes des conventions et des goûts partagés par le grand nombre. A mesure que la société industrielle s'étendait en Europe, en parallèle de l'intérêt croissant des avant-gardes pour les arts primitifs, naïfs et les dessins d'enfants, les productions d'aliénés, de détenus, d'autodidactes isolés ou de spirites retinrent peu à peu l'attention de diplômés de la Faculté, auxquels se joignirent quelques fins traducteurs de l'âme humaine, artistes et poètes. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le plasticien Jean Dubuffet appela "Art Brut" ces floraisons détonantes. En les distinguant au sein d'une collection qu'il constitua et enrichit au fil du temps, il entendait les protéger et à la fois les soustraire à un monde culturel mimétique, ainsi qu'au marché de l'art. Depuis, l'Art Brut, y compris sous d'autres appellations, a essaimé sur tous les continents. La famille que composent ses créateurs déconcertants, voire perturbants et sans lien entre eux, s'est élargie aux handicapés et aux personnes d'âge. Avec plus ou moins de réussite, des ateliers créatifs ont ouvert leurs portes à leur intention. Cousins et alliés s'inspirent de leurs réalisations, y puisent l'énergie nécessaire à l'affirmation de leur propre voie, quand ils ne subissent pas bonnement leur influence. Certaines collections privées leur accordent une place de choix. Des musées acquièrent et exposent leurs travaux, lesquels trouvent aussi place dans de grands salons internationaux. Plusieurs galeries en Europe et aux Etats-Unis en ont fait leur spécialité. C'est à Strasbourg, à l'intersection des routes, là où La Nef des fous trouva un port d'attache, que l'une d'entre elles a vu le jour. Au milieu des années 1990, Jean-Pierre Ritsch-Fisch, son fondateur, a été conduit à fermer l'entreprise familiale de fourrure. Un retour à ses amours d'adolescence : le monde de l'art et ses sensations fortes, s'impose à lui. Commence alors sa quête de l'impossible : dénicher des oeuvres d'originaux, de marginaux ou encore de figures historiques de l'Art Brut, et appliquer dans ses choix la même exigence qu'il s'imposait, jeune encore, pour sa collection première consacrée à la Figuration narrative. Puis, il largue les amarres et part à la rencontre des publics européens et américains. Débutant à la manière d'un conte, s'apparentant ensuite, tantôt à un roman d'aventures, tantôt à une enquête, Le Beau, L'Art Brut et le Marchand relate ce périple singulier.

10/2022

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Religion

Discours sur la religion et sur quelques autres sujets

"Les Pensées furent-elles vraiment écrites sous forme de fragments ? Se réduisent-elles à un recueil d'aphorismes ? La question peut sembler d'autant plus saugrenue que Pascal passe depuis trois siècles pour l'écrivain fragmentaire par excellence, et le fragment pour l'expression naturelle de son "effrayant génie". Nietzsche n'écrivait-il pas en 1885 : "Les livres les plus profonds et les plus inépuisables participeront toujours du caractère aphoristique et soudain desPenséesde Pascal"? Et Lucien Goldmann, en 1955, n'énonçait-il pas cette règle littéraire : "il n'y a, pour une oeuvre tragique, qu'une seule forme d'ordre valable, celui du fragment, qui est recherche d'ordre, mais recherche qui n'a pas réussi et ne peut pas réussir à l'approcher"? En réalité, parler ainsi est tout simplement commettre un anachronisme. Issu du romantisme allemand, le concept de fragment est dépourvu de signification au XVIIe siècle, auquel Pascal ne fait à cet égard aucune exception : comme tous les apologistes de son temps, il écrivait desdiscourscontinus et le plus souvent d'assez longue haleine (chacun connaît les deux exemples fameux du "Pari" et des "Deux infinis") que l'on trouvera ici restitués - recollés- pour la première fois sous leur figure originelle et publiés dans l'ordre chronologique probable de leur rédaction. Bien loin de composer une rhapsodie, Pascal cherchait ettrouvait"un ordre des raisons", même si sa conception de la raison et de l'ordre n'est plus tout à fait celle de Descartes, mais les fonde l'une et l'autre sur une "logique du coeur" (Heidegger). Cependant, à la mort de Pascal, n'a-t-on pas découvert ses manuscrits dans le plus grand désordre et morcelés en bouts de papier de toutes tailles ? Certes, mais l'on sait parfaitement pourquoi ils se présentaient ainsi : c'est que Pascal avait formellement désavoué, vers 1660, ses discours primitifs à cause de leur trop grande disparate, et qu'il les avait lui-même découpés avec l'intention, ou plutôt l'espoir, de rédiger, sur cette base, un livre nouveau et unitaire, une "Apologie de la religion chrétienne". Il n'empêche que, s'il est évidemment loisible de spéculer sur le "plan" qu'eût suivi ce livre jamais écrit et sans doute impossible à écrire, seul le retour vers l'amontde la création pascalienne, c'est-à-dire le remembrement des "fragments" où elle s'est accidentellement dispersée, peut en livrer le sens authentique. Ce retour au discours pascalien en son jaillissement premier, en sa simplicité et sa monumentalité, c'est à lui qu'invite cette édition, proposée par Emmanuel Martineau en 1992, véritable édition originale de ce qu'on appelle depuis 1670 lesPensées. Depuis longtemps épuisée, le présent ouvrage en est la réédition en fac-similé" .

04/2022

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ouvrages généraux

De la Normandie aux Ardennes. La chevauchée de la 3ème U.S. Armée du général Patton - Chroniques du 1er août 1944 au 18 décembre 19 - Chroniques du 1er août 1944 au 18 décembre 1944

En neuf mois et huit jours de campagne, la Third US Army a compilé un bilan d'opérations offensives qui ne peut être mesuré qu'en superlatifs, car non seulement les exploits de l'armée Patton étonnèrent le monde, mais ses actes en termes de chiffres ont défié l'imagination. Les opérations de la Third US Army en France, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en Tchécoslovaquie et en Autriche ont donné un sens nouveau et terrible à la guerre fluide, car Patton n'avait qu'un seul ordre général : rechercher l'ennemi, le piéger et le détruire. A cette fin, la Third US Army a maîtrisé l'exploitation rapide de l'opportunité tactique à un degré qui a semé la peur dans le coeur de l'ennemi, qui a prouvé qu'il était impossible de prévoir Patton, sauf pour le pire. L'ennemi voyait invariablement ses pires craintes prendre forme : ses lignes ont été violées, ses forces ont été piégées ou presque enveloppées, et il a été contraint de fuir pour sauver ce qu'il pouvait. L'histoire des huit campagnes de la Third US Army est celle d'une progression implacable par beau ou mauvais temps, sur un terrain favorable ou à travers la boue, la glace et la neige. C'est l'histoire d'un travail d'équipe : l'aviation travaillant avec l'infanterie et les blindés dans une perfection qui a étonné l'ennemi qui considérait qu'il était le maître de telles tactiques, l'artillerie a fait équipe avec l'infanterie et les blindés à une perfection de synchronisation et de précision qui a détruit les espoirs de l'ennemi qui espérait profiter de l'inexpérience américaine ; c'est aussi une histoire de roues, car des milliers de camions transportant les fournitures devaient sans cesse se déplacer ; c'est une histoire d'ingéniosité mécanique afin de créer de nouveaux instruments de guerre sur place et surmonter les nouveaux problèmes ; c'est l'histoire d'une infanterie combattante de première ligne, de tankistes, de chasseurs de chars et soldats du génie, qui se sont joints pour relever tous les défis de courage et d'endurance auxquels ils ont fait face ; c'est l'histoire de tous les soldats en arrière des lignes de front dont le travail d'équipe a permis à la moindre escouade de capturer et tenir un morceau de terrain ; et c'est l'histoire du commandement et des stratèges qui ont dit aux soldats ce qu'ils devaient faire, puis ont tout mis en oeuvre pour les aider à accomplir leur tâche. En vitesse de progression, en quantité de terrains libérés ou capturés, en pertes infligées à un ennemi puissant, il n'y avait jamais eu, jusque-là, un tel balayage à travers la France.

11/2023

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Beaux arts

California concrete: a landscape of skateparks

La Californie est le berceau de la culture du skateboard et même si les skateparks se trouvent aujourd'hui dans le monde entier, ces parcs continuent de prospérer à mesure que le sport évolue et que des architectes, des ingénieurs et des skateurs collaborent pour peaufiner leurs conceptions. L'artiste Amir Zaki a grandi en skate, il comprend donc bien ces espaces et depuis des années, il photographie le paysage bâti et naturel de la Californie et se passionne pour les grandes structures en béton. Non seulement sous des formes sculpturales, mais aussi comme des éléments significatifs du paysage contemporain, appartenant à une tradition de l'art public et de l'architecture brutaliste. Pour créer les images de ce livre, Zaki a photographié à la lumière de l'aube, grimpant à l'intérieur des bols et des pipes en l'absence de patineurs. Chaque photographie est composée de dizaines de photos prises avec un appareil photo numérique monté sur une tête de trépied motorisée. L'aspect des images obtenues est inhabituel dans la mesure où l'objectif de Zaki est plutôt un téléobjectif, ce qui a pour effet d'aplatir l'espace, mais l'angle de prise de vue est souvent assez large, ce qui exagère la profondeur spatiale. La technologie permet également à Zaki de photographier certaines zones à partir de positions difficiles qui seraient autrement impossibles à capturer. Dans son texte, Tony Hawk - l'un des skateurs professionnels les plus connus au monde - décrit comment les photographies de Zaki de skateparks vides et à ciel ouvert évoquent les souvenirs de la liberté idyllique qu'il ressentait lorsqu'il a visité un skatepark comme un enfant dans des piscines et des bols en béton. Dans son essai, l'architecte Peter Zellner, basé à Los Angeles, décrit les débuts du skateboard vertical moderne au milieu des années 1970 et la prolifération des skateparks construits à cet effet. Il établit un parallèle avec la réinvention presque simultanée de la photographie de paysage américaine, lorsque les photographes détournaient les yeux de la nature et se concentraient sur le paysage créé par l'homme. Les remarquables photographies de Zaki représentant des skateparks étrangement surnaturels, dépourvues de leurs utilisateurs, héritent de cette tradition réinventée en trouvant la beauté dans une banlieue en béton apparemment dénaturée.

09/2019

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Romans, témoignages & Co

Idol et Papa à la fois. Tome 1, Une Famille à tout prix

Leader d'un groupe de K-Pop, Ihyeon apprend qu'il est stérile. Agé de 23 ans seulement, son désir de devenir père est anéanti. Mais l'espoir subsiste grâce au don de sperme effectué un an plus tôt. Avec cette romance insolite, suivez les aventures d'Ihyeon et (re)découvrez à la fois la société coréenne et le monde du divertissement. Avant de devenir le leader du groupe ILLUSION, les fins de mois d'Ihyeon sont difficiles et pour s'offrir un bon repas avec de la viande, il fait un don de sperme. Un an plus tard, le groupe de quatre membres est célèbre. Ces derniers s'amusent et Ihyeon écope d'un gage : il doit réaliser un spermogramme ! Le jeu tourne au cauchemar quand il apprend qu'il est stérile. Fini son rêve de devenir papa. Après avoir retrouvé la personne receveuse, l'espoir renaît. Mais c'est sans compter sur le tempérament de Yuchae, brillante avocate, qui a son idée de la maternité et a décidé d'élever seule son enfant. Ihyeon réussira-t-il à la convaincre de faire partie de leur vie ? Idol et Papa à la fois est un roman illustré de la collection K ! Story, destiné à surfer adroitement sur la vague sud-coréenne. Avec ses situations farfelues et son style d'écriture moderne, Idol et Papa à la fois est une comédie romantique originale et exaltante. Le roman affiche un humour omniprésent et les scènes romantiques sont caractéristiques des K-Dramas. C'est un divertissement sentimental efficace, ancré dans la culture sud-coréenne et l'ère du temps. Dans Idol et Papa à la fois, il n'est pas question d'une demoiselle en détresse se laissant séduire par un beau jeune homme protecteur, mais d'une femme de caractère qui sait faire valoir son point de vue. La dynamique entre les personnages principaux est équilibrée, source d'un réel plaisir de lire, et les personnages secondaires que sont les membres du groupe ILLUSION apportent de la consistance au récit. Les thématiques de la K-Pop et de la parentalité cohabitent de façon inédite, offrant des rebondissements et situations uniques qui surprendront le lectorat. Entre activités prénatales, dilemmes impossibles, quiproquos et sentiments naissants, ce roman fait rire, émeut et marque l'esprit !

09/2022