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Kapka Kassabova

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Poésie

Zébuth ou l'histoire ceinte. Suivi de L'Imparfait

Voici des visions de cite ? s labyrinthiques enfouies au plus profond de notre me ? moire, des images surgies de la peinture, celle de Dali ? , de Bosch. Voici un hors champ de Magritte, voici l'univers de Schuiten, celui de M. C. Escher ou ? les escaliers se montent, se descendent, e ? ternellement. La ? , perdu dans ce fouillis d'images, cet entrelacs de mots, erre une cre ? ature proche de celles de Kafka, proche de celles de Bacon. Prix de la premie ? re oeuvre de la Fe ? de ? ration Wallonie-Bruxelles, Ze ? buth ou l'histoire ceinte est ici suivi de L'Imparfait, deuxie ? me livre publie ? de Laurence Vielle. Des poe ? mes e ? blouissants d'images, une fantaisie d'e ? criture qui n'exclut pas la gravite ? , une le ? ge ? rete ? gracieuse ou ? les mots sont entrai ? ne ? s dans une danse de ? bride ? e, une langue chatoyante et fervente. Un drame personnel sous-tend cette poe ? sie, son reflet tragique scande son imaginaire et ge ? ne ? re une conscience tre ? s sereine de la mort. Laurence Vielle (Bruxelles, 1968) est une poe ? tesse et come ? dienne belge de langue franc ? aise. Elle aime dire les mots, les faire sonner, les scander, les rythmer. Elle a rec ? u en 2016 le Prix Scam de la conse ? cration litte ? raire, et le Grand Prix International du Disque et du DVD, cate ? gorie Parole enregistre ? e, de l'Acade ? mie Charles Cros pour Ouf (MaelstrO ? m, 2015). Elle a exerce ? le mandat de Poe ? tesse Nationale en 2016-2017.

03/2022

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Sports

Les stars de la coupe du monde 2010

La grande compétition planétaire est de retour. Organisée pour la première fois sur le continent africain, en Afrique du Sud, la dix-neuvième édtition de la Coupe du monde est celle de toutes les promesses. Finalistes sortants, les Bleus de Henry, Anelka, Gourcuff, Ribéry et Lloris auront fort à faire lors d'un tournoi très relevé. Cette année, aucune nation majeure du football ne manque à l'appel : le Brésil de Kaká, Pato et Alves, l'Argentine de Messi, Heinze et Higuaín, l'Espagne de Torres, Casillas, Xavi et Iniensta, le Portugal de Cristiano Ronaldo et Deco, l'Angleterre de Rooney, Gerrard et Lampard, les Pays-Bas de Robben, Van Persie et Sneijder, l'Allemagne de Ballack et Gomez, la Côte d'Ivoire de Yaya Touré et Drogba, le Cameroun de Makoun et Eto'o, le Ghana d'Essien, l'Algérie e Ziani et Belhadj et, bien sûr, l'Italie de Buffon, Cannavaro et Pirlo, champions du monde en titre.Avec cet album, vous allez découvrir ou mieux connaître les plus grandes stars du ballon rond. Vous allez tout savoir sur leur jeunesse, leurs débuts chez les pros et leur manière de vivre leur passion dans leur club ou dans la vie.Ces géants du football moderne réuniront devant les écrans plus de 40 milliards de téléspectateurs en audience cumulée. Prenez de l'avance grâce à cet ouvrage, devenu un guide incontournable pour suivre le plus grand événement sportif de cette année.

03/2010

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Littérature étrangère

Une maison à Passy

La maison de Passy est une petite Russie : une poignée d'exilés qui partagent un passé douloureux et dont le destin s'est trouvé bouleversé par l'histoire. Attachants, humains, simples, joyeux ou tristes, ils sont liés par une grande solidarité. Il y a parmi eux le vieux général, ancien officier de l'armée des volontaires, qui vit d'expédients et attend avec impatience l'arrivée de sa fille et de son petit-fils restés en URSS ; Dora la raisonnable, autrefois médecin, qui vit avec son fils, le candide Rafa, qu'elle imagine au lycée Janson, comme les petits Français. Il y a la sombre Kapa, Lioudmila qui rêve de fortune, le père Melchisédech, figure sereine qui apporte aide et réconfort, Valentina, une jeune couturière, ou Lev Nikolaevitch, le chauffeur de taxi... A la fin de l'année, une page se tourne et tous les locataires doivent quitter la maison de Passy. Ecrit dans une langue classique, précise et poétique, le roman tout de tolérance et de nostalgie, de générosité et de compréhension, donne une vision apaisée de l'exil. Mais Une maison à Passy est aussi un tableau de Paris des années 1920, ses habitants, son flot de voitures, son ciel et ses arbres ou ses parfums. Boris Zaïtsev a écrit ce roman en 1931-1933, alors qu'il était installé en France depuis 1923. Visionnaire, il avait compris que l'avenir des siens devait se dérouler désormais loin de leur patrie.

05/2014

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Religion

Les Juifs et le XXème siècle. Dictionnaire critique

Les Juifs et le XXe siècle : autrement dit l'histoire de l'imbrication des Juifs et du siècle, de leurs points de contact, l'analyse de tout ce qui, sans eux, aurait eu un autre visage ou, tout simplement, n'aurait pas eu lieu. Ce siècle de fer, que l'on fait ici commencer aux grands pogroms russes de 1881 et finir sous les décombres du Mur de Berlin, aura connu, pêle-mêle, la révolution bolchevique, le nazisme, la création de l'Etat d'Israël, la psychanalyse, la musique dodécaphonique, Hollywood, Einstein, Proust, Kafka, tous phénomènes et personnages qui ne se réduisent pas au judaïsme mais qui seraient impensables sans lui. Que doivent-ils au siècle qui les voit naître ? Que doivent-ils à un judaïsme infiniment divers, éclaté entre des " nations " que tout différencie, souvent très fortement assimilé ? Les noces du XXe siècle et du judaïsme auront été aussi fécondes que sanglantes. On aurait tort de réduire l'histoire de ce couple à l'un ou l'autre de ces aspects, d'ailleurs parfois complémentaires : sans les pogroms de 1881, pas de projet d'un " foyer juif " ; sans le nazisme, pas d'Israël. Pour la première fois, quarante-neuf spécialistes issus de trois continents se sont efforcés de donner à ces questions leur portée la plus globale. Les réponses qu'ils proposent ne sont pas toujours consonantes, comme il est normal. Mais elles contribueront en tout cas à déplacer les certitudes et à ouvrir de nouvelles interrogations. En bref, un ouvrage pour penser le XXe siècle à la lumière du fait juif et le fait juif à la lumière du XXe siècle.

10/2000

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Critique littéraire

De la prison à l'exil. Structures relationnelles et structures spatiales dans trois pièces d'Arrabal

Fernando Arrabal (né en 1932), que l'on ose plus trop ranger parmi les auteurs espagnols ou français, laissera à la postérité une oeuvre colossale et exceptionnellement diversifiée : poète, cinéaste, peintre, essayiste, romancier, c'est sans doute au théâtre que son nom restera le plus lié. Un théâtre à la fois surréaliste, violent et burlesque, marqué par Jarry, Kafka ou Beckett. Théâtre difficile à saisir, et c'est tout le mérite du travail de Danièle de Ruyter-Tognotti d'en avoir tiré les enjeux profonds par l'analyse de trois pièces. Et ils passèrent des menottes aux fleurs, Sur le Fil et La Tour de Babel) appartenant à ladite "troisième période" (à partir de 1968) caractérisée par le renforcement des dimensions politiques et sociales dans la dramaturgie arrabalienne. Chez Arrabal et dans toute son oeuvre, les rapports entre le réel et l'imaginaire sont absolument centraux et n'ont cessé d'évoluer. Co-fondateur, en 1962, du mouvement Panique avec Roland Topor, Christian Zeimert et Alejandro Jodorowsky, on se doute que l'univers mental d'Arrabal est particulièrement singulier... La question paradigmatique qui traverse l'analyse de Ruyter-Tognotti est donc presque naturellement celle-ci : quelle forme a pris la dialectique du réel et de l'imaginaire chez Arrabal à cette période et pour ces trois pièces ? Par l'analyse des structures relationnelles (rapports entre les personnages) et spatiales (les "lieux"), le repérage des fameux "éléments paniques" et le décryptage sémantique et sémiologique, Danièle Ruyter-Tognotti réussit non seulement à éclairer un théâtre énigmatique, mais aussi à donner au lecteur le goût d'y entrer ou celui de l'approfondir.

01/1986

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Religion

Aux origines religieuses du judaïsme laïque. De la mystique aux Lumières

Un judaïsme " laïque ", détaché de la tradition, existe bien, et il ne s'est pas constitué en trahissant cette tradition puisque c'est elle qui l'a généré : telle est la double thèse qu'a toujours défendue Gershom Scholem (1897-1982), la plus haute autorité sur l'histoire de la mystique juive et du judaïsme en général. Les essais réunis dans ce livre, jamais traduits en français ou seulement disponibles en revue, en fournissent l'illustration. On trouvera ici, en premier lieu, des articles sur l'histoire de la Kabbale depuis ses lointains débuts jusqu'à sa constitution au XIIe et XIIIe siècles et son efflorescence dans la Galilée du XVIe siècle, sur le mouvement de Sabbataï Zevi ainsi que sur ses prolongements. C'est en effet l'une des originalités du travail de Scholem que de montrer comment le sabbatianisme a souterrainement colonisé les communautés juives d'Europe au XVIIIe siècle et comment il s'est radicalisé en posant que l'attente messianique ne pourrait être satisfaite qu'à condition de transgresser toujours davantage les dispositions de la vieille Loi. D'autres grands textes donnent ensuite un éclairage inattendu sur la relation entre l'ancienne mystique et la modernité culturelle - qu'il s'agisse d'identifier chez Kafka un avatar sécularisé du " sentiment, kabbalistique " ou de repérer des thèmes communs aux maîtres du hassidisme et aux " inventeurs " de l'inconscient. On découvrira enfin, pour la première fois en France, les poèmes de Scholem, ainsi qu'une nouvelle d'Agnon, L'Histoire de Rabbi Gadiel le Petit, à l'origine de l'un des textes de ce recueil.

04/2000

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Littérature étrangère

L'Iguane

"A tous les lecteurs qui désirent quelque chose d'inouï ; à tous les lecteurs passionnés, ennuyés, rassasiés, enthousiastes, passagers, frivoles, fidèles, s'adresse ce roman inclassable. "... Il faudrait quelque chose d'inédit, d'extraordinaire. Toi qui voyages tant, Daddo, pourquoi ne me procurerais-tu pas quelque chose de bien primitif, et même de l'anormal ? Tout a déjà été découvert, mais on ne sait jamais... Il faudrait les confessions de quelque fou, si possible amoureux d'une iguane, répondit Daddo sur un ton badin ; et qui sait comment cela lui était venu à l'esprit..." De cette conversation printanière et milanaise entre deux amis, l'un éditeur, l'autre, le héros, le jeune, riche et noble Aleardo, dit Daddo, architecte et "acheteur d'îles", le destin se saisira pour la plus tendre, mystérieuse et cruelle des aventures. Quand Daddo aborde avec son yacht dans l'île inconnue d'Ocana, au large du Portugal, il ne sait pas quelle rencontre fatale l'attend au milieu de personnages qui semblent issus d'un autre siècle. Pris entre les pouvoirs de l'argent et les séductions de la nature, il va vivre, le temps d'une agonie, le plus fou des amours. Dans un style lancinant, vibrant de tragique et de drôlerie, A.M. Ortese jongle en virtuose avec la réalité et le rêve, et nous fait basculer d'un instant à l'autre du Paradis perdu à l'Enfer retrouvé. C'est Kafka dans L'Ile au trésor ; et le trésor de cette île est "la fille du mal", Estrellita, céleste, diabolique servante..." Jean-Noël Schifano.

12/1988

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Littérature étrangère

Souvenirs du futur

On pourrait présenter cette oeuvre comme un récit de science-fiction dans la grande tradition de la Machine à explorer le temps. En effet, Souvenirs du futur est le titre du livre que Maximilien Sterrer, le héros, est censé écrire suite à son voyage expérimental à bord d'un " coupe-temps " qui l'a amené jusqu'en 1957 mais qui, au retour, a raté sa cible et l'a déposé en 1928. Pour dire la folie du monde soviétique de ces années-là, il faut avoir recours au fantastique. Seul le fantastique peut rendre compte des disparitions subites d'hommes ou de bien des transformations inexpliquées d'un avoué en va-nu-pieds puis en profiteur prospère, et autres diableries. Ce livre est aussi un voyage initiatique où le héros cherche à vaincre le temps. Dans ce combat inégal, sa solitude est absolue: personne ne croit à ses visions sauf ceux qui sont impuissants à changer l'avenir. Mais si les créateurs - poètes et savants - disparaissent dans les purges ou les camps, leurs écrits sont recueillis, cachés, sauvés par ceux qui se font " les gardiens des mots ". Ces gardiens sont pour Sterrer un écrivain, un linguiste et un éditeur. Pour Krzyzanowski lui-même, qui a échappé à la grande broyeuse stalinienne mais n'a pas été publié de son vivant, ce rôle sera joué par Vadim Perelmuter qui l'a redécouvert et qui vient d'éditer ses oeuvres complètes. Traduit dans de nombreuses langues européennes, Krzyzanowski a été très favorablement accueilli par la critique qui l'a comparé à Kafka ou à Borges, le plaçant ainsi parmi les plus grands.

10/2010

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Littérature française

Un abécédaire

De son vivant "auteur notoirement méconnu", comme il aimait lui-même à se présenter, Alexandre Vialatte (1901-1971) vit pourtant, année après année, le cercle de ses lecteurs s’agrandir, et sa gloire posthume ne cesse de prospérer. Méconnu, Vialatte le demeure cependant encore du grand public. L’explication tient peut-être à la richesse et à la profusion de son oeuvre, dont témoignent les chroniques prodigieuses qu’il a livrées pendant vingt ans au journal La Montagne. Une richesse et une profusion qui peuvent également provoquer chez ceux qui souhaiteraient la découvrir un léger sentiment de vertige au moment de sauter le pas… Une autre raison explique le déficit de notoriété dont continue de souffrir l’auteur des Fruits du Congo : sa personnalité. D’un tempérament discret, peu porté sur les mondanités, ce graphomane, forçat des lettres, consacrait la majeure partie de son temps et de son énergie à l’écriture, laissant à d’autres le soin de s’exposer sous les feux de la rampe. "Un abécédaire" vient opportunément lever le voile à la fois sur l’oeuvre et sur l’homme et réparer ainsi une forme d’injustice. De l’Auvergne d’où il était originaire à Kafka qu’il traduisit, de l’hippopotame qu’il chérissait à l’Homme, motif d’inspiration inépuisable, en passant par Napoléon, Sempé ou le western, cet abécédaire, qui puise à toutes les sources de l’oeuvre (chroniques, romans, correspondance…) propose une manière ludique de faire connaissance avec l’univers à nul autre pareil de Vialatte et révèle en filigrane le portrait sensible d’un auteur désormais culte.

10/2014

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Beaux arts

L'Insurrection de la douceur. Les performances musicales de Nathalie Forget

Opérant un dialogue entre les performances de Nathalie Forget et de nombreux artistes ou théoriciens dont se réclame la plasticienne-musicienne, cet essai critique plonge au coeur des références mystiques, politiques, philosophiques, littéraires, d'une pratique singulière et exigeante. Dans ses oeuvres, la musicienne d'ondes Martenot défend des valeurs comme l'espérance, La douceur, l'amour, en s'inspirant des mystiques du coeur et des composantes les plus lumineuses de la musique de Messiaen. Sa religiosité syncrétique et tolérante s'inspire du christianisme et du paganisme et la conduit à un dialogue avec des artistes concernés pareillement par le sacré comme Dieter Appelt, Joseph Beuys, Joël-Peter Witkin et Gina Pane. Si le merveilleux, la joie et la nature sont des composantes de certaines créations, le supplice peut être aussi au coeur de l'une de ses performances qui évoque l'Agneau mystique. Nebreda est pour la plasticienne l'exemple même du supplicié aux prises avec l'atrocité pure. Au saint François de Messiaen avec ses stigmates imitant le crucifié, la performeuse, radicalement hostile à la sanctification chrétienne de la douleur, préfère le saint François tendre, fraternel, égalitaire et proche des pauvres de Léonardo Boff, théologien brésilien de la libération. La plasticienne associe ses oeuvres à la politique et à une critique du capitalisme, rejoignant ainsi l'histoire chrétienne de la protestation sociale désignée par Bloch et Vaneigem. Dans ses performances à Kinshasa, elle dénonce l'extrême violence qui ravage La République démocratique du Congo. Dans des oeuvres musicales rendant hommage à Scelsi, la musicienne cite également Kafka interprété par Adorno, Deleuze et Löwy.

05/2020

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Philosophie

Enfance obscure

Dans le droit fil de Naissances et de La petite Chartreuse, Pierre Péju poursuit une méditation sur l’enfance au fil de laquelle se dégage la notion d’« Enfantin », qui permet de comprendre comment les impressions de nos premiers jours hantent notre vie adulte, non pas comme des souvenirs mais comme des blocs perceptifs, des clartés et des ombres. Ces impressions originelles sont la clef de notre singularité, de notre style, et de ce que Bergson appelait « la courbure de notre âme ». Accueillir l’Enfantin n’a rien de nostalgique. C’est au contraire une incitation à prendre des initiatives, à créer, ou à trouver une écriture restituant la saveur des premières fois. Alternance de récits intimes et de lectures d’écrivains (Nabokov, Sarraute, Leiris, Kafka) ou de penseurs (Bachelard, Sartre, Walter Benjamin, Lévi-Strauss, Deleuze), Enfance Obscure reprend quelques questions profondes que la modernité a soulevé, en « découvrant » et en valorisant l’enfance. Quels liens notre imaginaire tisse-t-il entre les enfants et les morts ? D’où vient la familiarité de l’enfant avec l’animal ou le monstrueux ? Qu’est-ce que la haine des enfants ? Pourquoi faut-il des grandes personnes ? Comment la philosophie a-t-elle considéré l’enfance ? Quelle part d’enfance est nécessaire à toute création artistique ? Revenir à l’enfant que nous fûmes donne accès à toute l’enfance, nous permet de retrouver l’enfant étranger, ou l’enfant anonyme, que nous avons été aussi et d’en accepter l’énigme définitive. Car toutes les enfances communiquent : des passages secrets relient les plus lointaines aux plus actuelles.

09/2011

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Littérature étrangère

Splendeur et décadence du camarade Zulo

Splendeur et décadence du camarade Zulo fut publié en 1972 en feuilleton dans l'hebdomadaire satirique albanais Hosteni et connut immédiatement le plus grand succès, en dépit des réserves de quelques hauts personnages. L'ouvrage parut en volume dès l'année suivante et fut rapidement épuisé, malgré un tirage considérable pour le pays ; il en fut de même pour la deuxième édition en 1981. Le roman retrace les derniers instants de gloire du camarade Zulo, haut fonctionnaire de l'administration albanaise qui dirige un mystérieux bureau des affaires culturelles. Le portrait de Zulo se dessine peu à peu dans une suite de notes prises par son adjoint, souffre-douleur, confident et ami, Demkë. Dritëro Agolli a su éviter le piège du manichéisme : Zulo est ridicule par ses prétentions, son snobisme, le vide de ses discours stéréotypés, les trucages grossiers qu'il emploie pour se faire valoir ; il est parfois odieux mais pas réellement méchant, et on sent chez lui de la bonne volonté, voire de la bonne foi allant jusqu'à la naïveté, ce qui fait de lui autre chose qu'un monstre ou un pantin. De même, la finesse et le sens de l'humour de Demkë ne font pas oublier une faiblesse qui confine à la lâcheté. Livre drolatique et amer, dont la puissance satirique rappelle à la fois Defoe et Kafka. Le sentiment d'absurdité grandiloquente des maîtres de la politique est souvent angoissant et ce roman nous propose, plus encore qu'une critique de la politique contemporaine albanaise, une interrogation générale sur le pouvoir et les hommes, la vanité, la férocité du quotidien et son remède, l'humour.

06/1990

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Littérature étrangère

Terre liquide

Ses parents viennent de mourir dans un accident de voiture. Désirant respecter leur dernière volonté d'être enterrés dans leur village natal, la jeune physicienne Ruth Schwarz entreprend les démarches nécessaires. Mais elle est bientôt confrontée à une série d'obstacles qu'on dirait surgis d'un cauchemar. Le village en question, Groß-Einland ? Il ne figure sur aucune carte, personne ne le connaît, c'est comme s'il n'existait pas. Quand elle finit par le trouver, à force d'acharnement et aidée par le hasard, elle découvre un lieu étrange, dissimulé dans la montagne, à la fois figé dans un passé féodal et terriblement mouvant, bâti sur une cavité gigantesque, une mine d'argent désaffectée qui, telle une bête souterraine, ne cesse d'ouvrir des fissures dans les rues, de fendre les murailles et de faire pencher les places vers son gouffre béant. Le sujet semble totalement tabou parmi les habitants. Les trous du sous-sol seraient-ils aussi des trous de mémoire dans lesquels on a coulé le béton du mensonge par omission ? Qu'a-t-on caché dans ces galeries souterraines, quel massacre a-t-il été perpétré dans ces lieux, et par qui ? La mystérieuse comtesse qui règne sur la bourgade embauche bientôt Ruth pour ses talents de physicienne, afin qu'elle prépare le colmatage du sol et des secrets. Mais comment arrêter la vérité quand elle sort enfin du puits ? A seulement trente ans, avec ce premier roman puissant et burlesque, Raphaela Edelbauer se livre à une exploration onirique et fantastique des souvenirs refoulés de l'Autriche, dans la lignée des plus grands auteurs du pays : Gustav Meyrink, Franz Kafka et Thomas Bernhard.

01/2021

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Traduction

Revue germanique internationale N° 33 : Hans Mayer

L'année 2021 marque les vingt ans de la mort de Hans Mayer (1907-2001). Plutôt qu'une célébration, c'est l'occasion de s'interroger sur la signification que peut prendre pour nous aujourd'hui, trente ans après la Chute du mur, celui qui fut l'un des grands critiques littéraires allemands de la seconde moitié du XXe siècle. Professeur de littérature allemande à l'Est, à Leipzig, puis à l'Ouest, à Hanovre à partir de 1965, il n'eut de cesse de confronter son marxisme, sans cesse revendiqué mais hétérodoxe, aux classiques de la littérature allemande autant qu'aux grands auteurs de son temps auxquels il fut également lié, de Bertolt Brecht à Thomas Mann, en passant par Paul Celan. Ce volume ouvre ainsi de nouvelles perspectives sur deux points saillants de sa trajectoire. Il éclaire d'une part la manière dont le parcours de cet intellectuel né dans une famille de la bourgeoisie juive, exilé pour raisons politiques, dont les parents furent assassinés à Auschwitz, est exemplaire d'une histoire internationale des intellectuels du XXe siècle, prenant part aux reconfigurations idéologiques qui s'y jouent. D'autre part, il s'agit d'explorer la genèse, le développement et les limites de la méthode de cet historien de la littérature, nourrie de marxisme et d'hégélianisme, située entre la Théorie critique, les réflexions théoriques d'un Bertolt Brecht ou la philosophie d'un Ernst Bloch, en la confrontant à sa lecture de grands auteurs de la modernité (Kafka, Hofmannsthal), son rapport au judaïsme, sa pratique et ses conceptions de la littérature contemporaine.

06/2021

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Critique

Milan Kundera Coffret en 3 volumes : Le rideau ; Les testaments trahis ; L'art du roman

L'art du roman - " Le monde des théories n'est pas le mien. Ces réflexions sont celles d'un praticien. L'oeuvre de chaque romancier contient une vision implicite de l'histoire du roman, une idée de ce qu'est le roman. C'est cette idée du roman, inhérente à mes romans, que j'ai fait parler. " Les testaments trahis - Au fil des neuf parties indépendantes de cet essai, les mêmes personnages reviennent et se croisent : Stravinski et Kafka avec leurs curieux amis ; Janacek et Hemingway ; Rabelais et ses héritiers, les grands romanciers. L'art du roman est le héros principal du livre : l'esprit de l'humour dont il est né ; sa mystérieuse parenté avec la musique ; son histoire qui se déroule (comme celle de la musique) en trois temps ; l'esthétique du troisième temps (le roman moderne). Et la sagesse existentielle du roman. Sous son éclairage sont examinées les grandes situations de notre ère : les procès moraux intentés contre l'art du siècle ; l'indiscrétion généralisée annonçant le crépuscule de l'individualisme ; les testaments trahis (de l'Europe, de l'art, de l'art du roman, des auteurs). Le rideau - " Un rideau magique, tissé de légendes, était suspendu devant le monde. Cervantes envoya don Quichotte en voyage et déchira le rideau. Le monde s'ouvrit devant le chevalier errant dans toute la nudité comique de sa prose... C'est en déchirant le rideau de la préinterprétation que Cervantes a mis en route cet art nouveau ; son geste destructeur se reflète et se prolonge dans chaque roman digne de ce non, ; c'est le signe d'identité de l'art du roman. "

11/2006

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Romance sexy

Briar Université Tome 4 : The Dare

Dans la lignée de Off campus, la suite de la nouvelle série de Elle Kennedy ! Retrouvez les héros que vous avez aimé dans les 3 premiers tome de Briar U et découvrez l'histoire étonnante de Taylor et Conor, deux étudiants que tout oppose mais qu'un stupide défi va rapprocher. L'université était censée être ma chance de surmonter mon complexe de vilain petit canard et de déployer mes ailes. Au lieu de cela, je me suis retrouvée dans une sororité pleine de filles odieuses. J'ai déjà du mal à m'intégrer, alors quand mes soeurs Kappa Chi me lancent le défi, je ne peux pas dire non. Le défi : séduire la nouvelle recrue de l'équipe de hockey. Le mec le plus sexy de la classe. Conor Edwards est un habitué des soirées de Greek Row... et des lits de la sororité. Il fait fondre les filles mais ne leur accorde jamais un second regard, surtout aux filles comme moi. Sauf que M. Populaire me surprend, au lieu de me rire au nez, il me fait une faveur en prétendant devant tout le monde que je l'intéresse. Encore plus fou, il veut continuer à faire semblant. Il s'avère que Conor adore les jeux et il pense que c'est amusant de ridiculiser mes ennemis. Mais résister à son charme est presque impossible. Je me rends compte que l'histoire de Conor est bien plus compliquée que ce que son fan club peut voir. Et plus cette stupide ruse se prolonge, plus le danger est grand que tout cela m'explose à la figure.

06/2021

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Romance sexy

Quand Mark Cooper décide de conquérir l'Amérique. Prescott College, T1

En arrivant à la plus grande fête de l'année des Alpha Delt pour chasser le mal du pays, Mark ne s'attendait certainement pas à vivre une histoire digne de Roméo et Juliette. L'Australie manque à Mark Cooper. La Pennsylvanie, son temps pourri, ses ours et ses campus, ce n'est pas son truc. Pour chasser sa morosité, et sans grande conviction, il débarque à la plus grande fête de l'année chez Alpha Delt. Lorsque Deacon Holt va apprendre que Mark a prêté allégeance aux pires ennemis de Phi Sigma Kappa, rien ne va plus. Il lui est impossible de repousser ses avances, même s'il n'y aura jamais rien d'autre que du sexe entre eux. Deacon ne peut pas s'engager dans cette relation, sa famille ne le lui permettrait jamais. Quand les deux fraternités voient leurs conflits prendre de l'ampleur, la relation entre Mark et Deacon s'enflamme. Et ils n'ont d'autre choix que de la cacher aux yeux des autres. Sont-ils condamnés à jouer aux amants maudits, ou trouveront-ils le courage de partager plus qu'un lit ? #MM #AmantsMaudits #NewAdult --- "Ce livre est un condensé de génialitude. Je serais incapable d'en faire tout l'éloge qu'il mérite ! Mark et Deacon sont des protagonistes super, tout simplement, qui se complémentent l'un l'autre à la perfection, et qu'on ne peut s'empêcher d'encourager". - Ana_P, Goodreads "Livre extraordinaire ! Des dialogues géniaux entre Roméo et Jules. Il n'y a rien dans ce roman que je n'aie pas aimé. J'ai adoré, adoré, adoré ! " - Cory, Goodreads

11/2021

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Critique littéraire

Le poisson et le bananier. L'histoire fabuleuse de la traduction

Ceci n'est pas un manuel de traduction, mais un guide de voyage. Il n'y est pas question de méthode ni de techniques, mais des bananes qui ont poussé dans l'Evangile selon saint Matthieu, ou encore du poisson Babel, merveilleuse créature extraterrestre qu'il suffit de s'enfoncer dans l'oreille pour comprendre aussitôt toutes les langues de l'univers. Autrement dit, de ce que peut et de ce que fait la traduction dans tous les domaines où elle intervient, du jeu littéraire à la diplomatie en passant par le tourisme, la science-fiction ou le sous-titrage. Qu'est-ce qu'une "belle infidèle" ? Pourquoi existe-t-il plusieurs traductions valables d'un même énoncé ? A quoi servaient les premiers dictionnaires ? Comment savoir si vous lisez une traduction ou un texte original ? Pourquoi l'adjectif "ble" n'a-t-il pas d'équivalent en russe ? Par quel truchement nous est parvenu le mot "truchement" ? Y a-t-il de l'intraduisible ? Combien cette phrase compte-t-elle de mots ? En quoi le procès de Nuremberg a-t-il marqué une étape décisive dans l'histoire de l'interprétation ? Comment traduire le mot américain jazzercise en araméen ? L'hégémonie de la langue anglaise est-elle un danger pour la diversité linguistique ? Telles sont, parmi bien d'autres, les questions que le lecteur se pose dans ce livre, guidé de plume de maître par David Bellos, lui-même traducteur chevronné et biographe reconnu. Un périple érudit et humoristique au merveilleux pays des mots, où l'on croise le comédien Chaplin et le philosophe Austin, Christophe Colomb et saint Jérôme, mais aussi Marot, Kafka, Perec ou Makine...

01/2012

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Littérature étrangère

Une impossibilité

Un homme opère, ici ou ailleurs, pour le compte d'une vaste et nébuleuse organisation criminelle internationale. Apparemment coupable d'avoir échoué clans la mission qui lui avait été confiée, cet improbable agent secret à la vocation chancelante a choisi d'attendre le châtiment qui ne saurait manquer de le frapper et dont il a tout lieu de croire qu'il sera mortel. Dérivant dans un monde peuplé de personnages à l'identité instable, vaguement ou ouvertement menaçants, cet "exilé" dont la dernière mission consistera à identifier son propre assassin, s'intéresse, semble-t-il, davantage à l'amour qu'au crime. Il ne manifeste pourtant de dispositions particulières ni pour l'une ni pour l'autre de ces activités qu'il pratique à la lisière de l'absurde voire du comique, s'entretenant avec le monde-qui lui répond de même - dans un langage dont la grammaire souterraine, éliminant la causalité au bénéfice de l'hypothèse, la justification au profit du doute, et la logique au profit de la sensation, autorise l'impossible à prendre le pas sur le possible. Crépusculaire et profondément excentrique, cette fiction en forme de faux roman noir, sur laquelle plane l'ombre de Kafka ou de Beckett, fait du réel cet intrus inopportun assiégeant opiniâtrement le vaste royaume des mondes intérieurs hantés d'affects problématiques et de questions sans réponse. Elle convie à pénétrer dans un paysage inversé dont le lecteur, en proie à un puissant sentiment d'imminence, ne peut que reconnaître le caractère d'intime étrangeté qu'il sait être celui de ce double qui, en tout lieu, l'accompagne...

01/2005

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Psychologie, psychanalyse

Psychanalyse et révolution. Essais

Le destin d'Otto Gross (1877-1920), un des plus turbulents, mais aussi l'un des plus brillants disciples de Freud, mort de pneumonie quelques jours après avoir été retrouvé inanimé, vaincu par le froid et par la faim, dans l'entrée d'un immeuble de Berlin, a fasciné l'Europe entière : Apollinaire et Cendrars, mais aussi Max Brod, Werfel et Kafka lui ont consacré des lignes inoubliables. Fils d'un pénaliste et criminologue renommé, Otto Gross avait entamé une carrière de médecin psychiatre. Il découvrit avec enthousiasme la psychanalyse et, autour de 1907, joua un rôle important dans le mouvement freudien. Toxicomane, figure de la bohème intellectuelle, artistique et révolutionnaire de Schwabing, à Munich, il combina l'immoralisme, le freudisme et le nietzschéisme pour élaborer un programme de libération sexuelle et de révolution culturelle qui apparaît comme une préfiguration des "freudo-marxistes", de Wilhelm Reich et Erich Fromm à Herbert Marcuse. Proche des soeurs von Richtofen et du cercle de Max Weber, il attira sur lui l'attention réprobatrice du grand sociologue. Considéré comme un malade mental depuis sa cure tumultueuse sous la conduite de C G Jung, à la clinique Burghölzli, en 1908, mais aussi comme un redoutable ennemi de la société, Otto Gross fut poursuivi par son propre père, qui usa de toute sa science et de tout son entregent pour déchaîner contre lui les polices et les tribunaux autrichiens et allemands. Cette guerre à outrance entre père et fils apparut aux expressionnistes contemporains comme le psychodrame oedipien dont la réalité dépassait la fiction. Le présent volume rassemble les principaux essais théoriques et manifestes révolutionnaires d'Otto Gross.

10/2011

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Beaux arts

Les créateurs

Conçu comme une véritable épopée, cet ouvrage traverse plus de trois mille ans de création artistique dans chacun des genres - sculpture, architecture, musique, danse, littérature, théâtre, cinéma - où s'est illustré le génie humain. Des pyramides aux gratte-ciel, des bâtisseurs de cathédrales aux peintres de la lumière, Daniel Boorstin souligne la dimension à la fois singulière et universelle d'oeuvres qui se sont inscrites durablement dans l'histoire des hommes et continuent d'habiter leur imaginaire. Au fil de cette entreprise monumentale, il évoque tout ce que Michel-Ange, Dante, Cervantès ou Shakespeare, comme Victor Hugo, Marcel Proust, Kafka ou Picasso, ont apporté de révolutionnaire ou de novateur à l'histoire de l'art. Remontant jusqu'à la préhistoire, l'auteur montre comment les hommes ont pris conscience de leur pouvoir créateur, souvent indissociable d'une quête spirituelle gravitant elle-même autour de l'énigme d'un Dieu démiurge. Des vallées de l'Indus et du Nil jusqu'aux côtes bretonnes ou aux jungles du Yucatàn, partout l'humanité, écrit-il, "témoigne de l'effort qu'elle a fait pour se survivre et créer quelque chose qui durerait éternellement". Cette volonté, qu'elle s'inscrive dans la pierre, les images, le verbe ou la musique, est restée la même à travers les âges. Mais au besoin de transcender la précarité de la destinée humaine puis celui de raconter le monde a succédé, de Montaigne à Joyce, le désir de "création de soi" qui fait de chaque individu un sujet en puissance. Autant de façons, conclut l'auteur, de retracer "l'histoire tout entière de la race humaine".

01/2014

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Littérature étrangère

La rue

La rue, roman inclassable, se situe quelque part entre Joseph Roth, Kafka, Bruno Schultz et Hermann Ungar, entre Otto Dix, Chaïm Soutine et Georg Grosz. Récit d'un soldat démobilisé vers 1920, après quatre années de guerre contre les armées prussiennes d'abord et bolchéviques ensuite, c'est une longue errance hallucinée à travers une ville, à travers la mémoire, à travers un univers où la frontière entre le rêve et la réalité est brouillée, où le fantastique, le grotesque, le macabre se mêlent. Pour échapper à la rue, le narrateur se réfugie dans des caves moisies, dans des hospices louches où grouille une humanité constituée de monstres et de fous des enfers de Bosch. Pour échapper à la faim, il va s'engager comme homme-sandwich dans un cirque dont l'arène devient le symbole du monde. Pour tromper la solitude il va côtoyer des clowns moribonds, des athlètes entre amour et mort, des poètes suicidaires, venant la nuit réciter leurs vers dans des théâtres vides. Chacun lui fera le récit de sa vie. Cauchemars savamment distillés par une voix narrative, toujours la même et toujours différente, dont on ne sait si elle est celle des personnages qui peuplent le roman ou les hallucinations, du héros anonyme. Espaces clos disloqués par la parole qui entraîne le lecteur dans des périples insensés à travers le monde. Temps déchiqueté par des oscillations incessantes entre présent et passé, faisant surgir des scènes de guerre, de chevaux éventrés, d'hommes ensanglantés pris en croix par le gel dans l'immensité de la steppe d'Ukraine. R. E.

01/1992

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Poches Littérature internation

L'iguane

A tous les lecteurs qui désirent quelque chose d'inouï ; à tous les lecteurs passionnés, ennuyés, rassasiés, enthousiastes, passagers, frivoles, fidèles, s'adresse ce roman inclassable. "... Il faudrait quelque chose d'inédit, d'extraordinaire. Toi qui voyages tant, Daddo, pourquoi ne me procurerais-tu pas quelque chose de bien primitif, et même de l'anormal ? Tout a déjà été découvert, mais on ne sait jamais... - Il faudrait les confessions de quelque fou, si possible amoureux d'une iguane, répondit Daddo sur un ton badin ; et qui sait comment cela lui était venu à l'esprit..." De cette conversation printanière et milanaise entre deux amis, l'un éditeur, l'autre, le héros, le jeune, riche et noble Aleardo, dit Daddo, architecte et "acheteur d'îles", le destin se saisira pour la plus tendre, mystérieuse et cruelle des aventures. Quand Daddo aborde avec son yacht dans l'île inconnue d'Ocana, au large du Portugal, il ne sait pas quelle rencontre fatale l'attend au milieu de personnages qui semblent issus d'un autre siècle. Pris entre les pouvoirs de l'argent et les séductions de la nature, il va vivre, le temps d'une agonie, le plus fou des amours. Dans un style lancinant, vibrant de tragique et de drôlerie, A. M. Ortese jongle en virtuose avec la réalité et le rêve, et nous fait basculer d'un instant à l'autre du Paradis perdu à l'Enfer retrouvé. C'est Kafka dans L'Ile au trésor ; et le trésor de cette île est "la fille du mal", Estrellita, céleste, diabolique servante... Jean-Noël Schifano.

06/2020

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Philosophie

Philosophie de la politique

Ce texte correspond au discours de réception du professeur Angel Sanchez de la Torre à la Royale Académie espagnole de législation et de jurisprudence, Section de Philosophie du droit. D'une longueur inhabituelle (plus de 250 p. en langue esp.), ces développements sont aussi d'une extrême densité d'érudition et d'une subtile acuité d'analyse. L'A. avoue avoir exposé là les résultats de plus de vingt années d'intenses recherches, ce que vérifie la variété de ses registres documentaires : dans l'ordre historique et linguistique comme dans l'ordre de la philosophie juridico-politique, il s'agit sans doute là de la synthèse la plus richement informée, qui permet de mieux saisir la portée d'approches déjà connues de Finley à Strauss, Vernant ou Cl. Mossé. Mais bien au-delà des curiosités d'une enquête située, la portée plus générale de ce livre n'échappera pas au lecteur. Sans reprendre les vieux débats, abordés sur le mode littéraire ou dialectique, de Kafka à Arendt, et que véhiculent encore tant de " criticiens " de la " démocratie ", l'A. philosophe et sociologue, porte ici un diagnostic renouvelé sur les structures permanentes du phénomène tyrannique. Il s'est employé à élaborer une sorte de portrait de la tyrannie d'où ressort un type psycho-comportemental assez caractérisé pour être tristement reconnaissable à travers certaines mœurs qui n'ont guère changé, quand les références juridiques et institutionnelles de complaisance et la rhétorique vide du politique servent de paravent au moins avouable des mobiles du pouvoir : à la destruction narcissique de l'altérité au nom du " lien social ".

12/1999

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Critique littéraire

La préparation du roman. Cours au Collège de France (1978-1979 et 1979-1980)

Les deux cours sur «La préparation du roman», donnés au Collège de France entre décembre 1978 et février 1980, constituent un pan important de l’oeuvre de Roland Barthes. Autrefois publiés sous la forme de notes retrouvées, ils paraissent ici sur la base d’une transcription des enregistrements. On retrouve ainsi la magie de la parole de Barthes, sa générosité, son intensité, sa puissance de clarification qui n’abandonne jamais l’exigence intellectuelle, son goût des digressions, son art d’élever l’individualité vers le général selon son voeu d’une science du singulier, dans une sorte de testament qui est aussi et avant tout une passionnante leçon de vie. Dans ces cours, qui se révèleront être les derniers par la fatalité d’un accident, Roland Barthes s’interroge sur les conditions d’écriture du roman, avec pour modèles d’abord le haïku japonais, puis A la recherche du temps perdu de Proust, ou encore Dante, Chateaubriand, Flaubert, Rimbaud, Kafka, Gide. Une question prémonitoire hante la réflexion de Barthes : et si la littérature comptait de moins en moins ? Et si ceux qui en font leur passion étaient de plus en plus minoritaires, comme une espèce en voie de disparition ? «J’ai d’abord examiné le rapport de l’oeuvre et de cet acte minimal d’écriture qu’est la Notation, le Haïku. Cette année, je veux suivre l’oeuvre de son Projet à son accomplissement : autrement dit, du Vouloir-Ecrire au Pouvoir-Ecrire. Si vous le voulez bien, nous allons considérer le Cours qui commence comme un film ou comme un livre, bref comme une histoire».

10/2015

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Notions

Pourquoi le mal frappe les gens bien ?

Ce qui ne devrait jamais se produire arrive parfois pourtant. Lorsque la vie bascule, et que l'injustice du sort sidère, c'est tout notre univers de sens qui chavire. Nous avons beau savoir que l'innocence ne protège pas et que le mal frappe à l'aveugle, le vertige nous gagne. Comment vivre dans un monde où des choses affreuses arrivent à des gens bien ? La philosophie et la théologie ont proposé des solutions pour relever le défi. Mais elles peinent à soulager le sentiment de scandale, quand elles ne le renforcent pas encore en prétendant passer outre. Sans Providence à qui adresser sa plainte, auprès de quelle instance faire appel ? Cette cour d'appel existe. C'est la littérature. Elle n'a certes pas le pouvoir d'effacer les dommages. Mais elle offre au moins la reconnaissance sans laquelle le désarroi ronge, en affrontant le scandale du mal sans chercher à le nier. Depuis l'immémoriale histoire de Job, l'homme heureux et juste à qui tout a été retiré pour voir ce que cela lui ferait, les expériences sur l'injustice du sort ne constituent-elles pas l'un des motifs préférés de la fiction ? Du Roi Lear de Shakespeare à Némesis de Philippe Roth, en passant par Dostoïevski, Charlotte Brontë, Kafka ou Camus, les grandes fictions explorent la signification que la rencontre du mal peut avoir dans nos vies. En nous libérant des mauvaises interprétations des "épreuves", celles qui culpabilisent, emprisonnent dans la sidération et empêchent d'avancer, elles nous ouvrent un chemin en littérature pour surmonter la perte de sens. Et guérir.

01/2023

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Critique

Dostoïevski face à la mort, ou le sexe hanté du langage

L'oeuvre de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski hante la conscience européenne et mondiale depuis un siècle et demi (Nietzsche, Proust, Kafka, Nabokov, Berdiaev, Chestov, Soljénitsyne, Sarraute, Sollers, Visconti, Bresson, Kurosawa, Wajda et bien d'autres) et continue à fasciner le marketing hyperconnecté (16 versions en chinois de Crime et Châtiment). Le livre de Julia Kristeva dévoile la surprenante actualité du " grand Russe " , génie aussi tourmenté que prophétique. " Partout et en toutes choses, je vivais jusqu'à l'ultime limite, et j'ai passé ma vie à la franchir " , écrit-il à son ami le poète A. Maïkov en 1867. Il l'a fait, porté par sa foi orthodoxe dans le Verbe incarné, en réinventant ce pari sur la puissance de la parole et du récit qu'est le romanpolyphonique : pour braver le nihilisme et son double, l'intégrisme, qui gangrènent le monde sans Dieu et avec lui. Ses personnages extravagants, oscillant entre monstruosité pathétique et insignifiance d' " insectes " , pressentaient déjà la matrice carcérale de l'univers totalitaire qui se révéla dans la Shoah et le Goulag, et qui menace aujourd'hui par l'omniprésence de la technique. Vibrante osmose et vigilance tonique, l'oratorio de Julia Kristeva décrypte un Dostoïevski total et neuf, galvanisé par le langage. L'homme et l'oeuvre s'introduisent dans le troisième millénaire, où, enfin, " tout est permis " . Et les anxiétés des internautes rejoignent les sous-sols des démons dostoïevskiens. Essayiste, romancière, psychanalyste, Julia Kristeva, docteur honoriscausa de nombreuses universités, dont l'oeuvre est traduite dans beaucoup de pays - et intégralement aux Etats-Unis - a reçu en 2004 le prix Holberg, équivalent du Nobel pour les sciences humaines.

10/2021

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Littérature française

La fille de personne

Consacrée aux bibliothèques à l'épreuve du feu, la thèse de Luce Notte, étudiante berlinoise orpheline de père, la conduit à l'été 1912 à Prague, où elle prend un poste de jeune fille au pair chez les Kafka afin d'assurer ses études. Le jeune Franz n'a alors encore rien publié, il se morfond dans une compagnie d'assurances et se cache de son père pour écrire ce qui deviendra Le Verdict. Quarante ans plus tard, installée comme libraire à Paris, Luce va épouser la solitude de Sadegh Hedayat, écrivain iranien rejeté par sa famille et exilé en raison de la censure qui le frappe en son pays après la parution de La Chouette aveugle. C'est ainsi, à la faveur de "coïncidences supérieures", qu'elle croise les destins contrariés de ces deux écrivains gagnés par la tentation du suicide et de la destruction de leurs textes. Mais la puissance de rêve de la lectrice passionnée qu'elle est l'emporte sur l'oubli. Luce favorisera le difficile accomplissement de l'oeuvre pour l'un, s'efforcera d'éviter son anéantissement pour l'autre — Hedayat brûlant ses textes dans ses derniers jours —, inspirant Franz et Sadegh pour tenter de sauver ce qui peut l'être de ce terrible bûcher des vanités. En retour, il lui sera fait don d'un legs inestimable, deux inédits des maîtres, qui lui confèrent enfin à elle, la fille de Personne, une identité. Tout entier dédié à la muse, sa beauté et sa cruauté, La Fille de Personne est le roman du père, de celui que l'on se cherche ou que l'on s'invente. Mais c'est avant tout une célébration du vertige de la lecture face à l'oeuvre au noir qui nourrit tout écrivain.

03/2020

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Littérature française

La Nef immobile. Sept contes sans fées

JL Giribone La Nef immobile Il s'agit d'un ensemble de récits de longueur moyenne (30 à 40 p) qui se passent dans un monde décalé, mais très proche du monde réel (à la manière de Kafka, Borges ou Boulgakov). On peut les appeler " fantastiques ", mais le fantastique ici ne repose pas sur des trouvailles ingénieuses ou des inventions gratuites : il surgit de la vie même, qui nous apparaît tout à coup autrement, vue sous un autre jour, à la fois familière et prodigieusement insolite. Un homme, tenu de faire déclaration publique sur son poids et son influence sociale, constate avec tristesse qu'ils ont beaucoup diminué, mais promet qu'il va se reprendre ; un architecte construit un Palais à la gloire du Récit sur le modèle du Palais de la Découverte ; un jeune homme tombe amoureux d'une ville, à partir d'images et de photographies, y va, et découvre tout autre chose... Dans le dernier texte, qui donne son titre au livre, quatre personnes qui se sont rencontrés dans une soirée veulent rester ensemble à tout jamais, et le récit narre ce qu'il advient de ce projet au bout de deux ou trois heures. Ce qui frappe, c'est l'originalité absolue de ce livre. Elle est portée par une écriture elle-même originale, mêlant avec naturel humour, poésie finesse psychologique et profondeur philosophique. La profondeur est là, mais elle n'est jamais pesante. Nous entrons dans un monde différent, mais nous y reconnaissons le nôtre. D'où un vrai plaisir de lecture. On pense à Boulgakov, Gogol, et au cinéma (car le livre est très visuel) David Lynch ou Fellini. L'auteur a déjà publié trois livres, dont un, déjà, de récits, intitulé Méditations carnavalesques, qui avait été remarqué, et nominé au Prix

03/2019

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Critique littéraire

Le chant de la vie. Phénoménologie de Faulkner

" Jamais la littérature n'a été aussi "philosophique" qu'au XXe siècle ", remarque Merleau-Ponty. Sans doute est-ce la raison pour laquelle les philosophes s'y sont intéressés, plus qu'à n'importe quelle autre époque. Pourtant, à la différence d'autres écrivains majeurs du siècle dernier - tels Proust, Kafka ou Musil -, Faulkner n'a guère donné lieu, jusqu'à présent, à une interprétation philosophique d'ensemble. Probablement parce que son œuvre se déploie en deçà du plan des idées et des théories, sur un plan d'immanence radicale où seule compte, dans sa nudité, l'" expérience muette encore " qu'il n'a de cesse pourtant d'élever à la parole, au chant. Faulkner est un écrivain dont la vocation essentielle a été de révéler sans expliquer ni juger, et, en révélant, de faire comprendre, aussi loin que cela est possible. Le but de son écriture est, à travers les êtres et les situations, de revenir aux choses mêmes, de montrer le monde en train de naître sous nos yeux, et ainsi, de nous plonger en lui. D'où sa dimension de part en part phénoménologique. Le philosophe peut à son tour explorer, lire et comprendre cet univers romanesque, à la suite de Valéry qui soutenait : " Le roman voit les choses et les hommes exactement comme le regard ordinaire les voit. " Une lecture inspirée de la phénoménologie ne doit pas seulement lire Faulkner autrement que les différentes formes de critique littéraire, mais rendre la parole à l'auteur en tant que phénoménologue. En sorte que la question qui a guidé Claude Romano au long de ces pages n'a pas été qu'est-ce que la phénoménologie apporte à la lecture de Faulkner ? mais plutôt : qu'est-ce que la lecture de Faulkner apporte à la phénoménologie ?

02/2005