Recherche

Lucie Dessertine, Chloé Vivarès

Extraits

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 2

Après les Trois Glorieuses, auxquelles il assiste avec joie, Stendhal est nommé consul à Civitavecchia, poste subalterne s'il en est. Des "parchemins poudreux" de la bibliothèque de la duchesse de Sermoneta il tire des "chroniques italiennes" (mais ne publiera jamais aucun recueil de ce titre). Et, entre 1834 et 1836, il radiographie à distance la France du "plus fripon des Kings", Louis-Philippe I ?? . Il révèle les rouages intimes de sa machine sans âme, peint son personnel corrompu, ses opposants dérisoires. Roman de la boue contemporaine et de la médiocratie désormais aux affaires, Lucien Leuwen - qui est aussi l'histoire d'un jeune homme de qualité en quête de sens et de valeur, c'est-à-dire d'amour - restera dans les tiroirs de M. le consul ; le livre était évidemment impubliable sous la monarchie de Juillet. Treize ans après la mort de Stendhal paraît une version retouchée et limitée aux dix-huit premiers chapitres, Le Chasseur vert. Par la suite, on prendra l'habitude de compléter le texte de cette publication partielle par celui du manuscrit autographe. La présente édition est à la première à revenir systématiquement à la source de l'écriture. Elle propose l'intégralité du texte autographe et permet de prendre connaissance, en bas de page, des remarques portées dans la marge par l'écrivain. Ces "marginales", parfois intimes (emploi du temps, humeur, état de santé du consul), renseignent surtout sur la méthode de travail du romancier. A la suite du manuscrit, on trouvera la version "historique" du Chasseur vert, ainsi que des appendices regroupant ébauches, plans, "pilotis", épisodes supprimés, etc.

10/2007

ActuaLitté

Religion

L'espérance du cardinal

Il y a cinq ans, le cardinal et Olivier Le Gendre commençaient une discussion d’une étonnante franchise sur l’Église, son fonctionnement et ses principales prises de position jusqu’à la disparition de Jean-Paul II et l’élection dans un climat de panique de son successeur. Ces entretiens ont donné lieu à un ouvrage, Confession d’un cardinal, qui a suscité d’intenses débats dans la communauté catholique. Ces entretiens ont repris début 2010, mais le climat a changé : Olivier Le Gendre a frôlé la mort à cause d’une grave maladie et le cardinal s’est plongé encore davantage dans le monde des plus défavorisés. Leur ton est donc plus profond, plus spirituel. Peut-on encore avoir confiance dans le message de l’Église ? Ne s’est-il pas trop dénaturé pour avoir la capacité de revenir aux principes premiers des Évangiles et du Christ : attention aux plus démunis, humilité, charité… Le pouvoir de l’Église ne s’est il pas sclérosé à cause d’une hiérarchie vieillotte et accrochée à ses privilèges ? Benoît XVI est-il bien entouré ou, d’une façon plus générale, l’organisation de l’Église est-elle encore adaptée au monde actuel ? Faut-il donner plus d’autonomie aux églises locales ? Y a-t-il encore de l’espérance ?… Olivier Le Gendre doute, le cardinal est lucide : « Nous sommes dans une Église étrange, capable souvent du meilleur et nous laissant parfois surpendre par le pire.» Au cours de leur dialogue tout aussi passionné que calme, ce sont toutes les problématiques les plus profondes qu’ils exposent sans jamais fermer les yeux.

05/2011

ActuaLitté

Littérature française

Genève 2050

2050 : le Village-monde bouillonne, l'histoire s'accélère, l'état écologique de la planète empire, une guerre de civilisation menace. Terrorisme, crises économiques, pandémies, convulsions des religions, mort des idéologies, désespérances sociales parsèment la saga chaotique de ce siècle malmené. La Suisse vivote, claudiquant sans projet collectif, dans le court terme frileux d'un destin vieillissant. Genève encaisse et s'ennuie. Une énième dépression la jette dans une ébullition sans précédent. La population genevoise, lasse, rêve de grand large et d'autre chose. Une terrible bavure policière met le feu aux poudres. Tout s'embrase, au terme de trois jours de folie, dans une confusion extrême, une vague de fond emporte les vieilles institutions cantonales, les remplaçant par le statut d'" Etat associé " à la Suisse. S'érige alors une République libre de Genève, idéaliste, une Cité-Etat plus fraternelle, moins matérialiste, une République des philosophes, sorte de nouvelle Athènes. Le " Printemps de Genève " ouvre alors la voie à une Utopie en marche, un méga-Mai 68 lémanique, brouillon, lyrique, généreux mais contradictoire. Bien vite tout dérapera dans l'enlisement, dans le cauchemar du rêve assassiné. Fiction ? Prémonition ? Satire ? En tout cas, une réflexion iconoclaste sur les dérives d'un monde post-moderne, sur l'état d'une Suisse en panne, sur l'identité rebelle de Genève. Un hymne roboratif mais lucide à l'introuvable Utopie, à l'indispensable et vénérable Philosophie. Un cri d'amour et de révolte envers Genève. Une lettre ouverte aux Genevois pour plus d'activisme et de sève, plus de rêve et de joie. Un livre à la fois glas et tocsin, sombre et optimiste, désabusé et néanmoins germinatif.

09/2006

ActuaLitté

Poésie

Reprenant à l'inverse la forme rigoureuse adoptée dans Plouk Town, une suite de onze parties à l'ampleur et à la longueur décroissante, Là est le second volet d'un dyptique consacré à la description crue et terriblement lucide du quotidien des habitants d'une banlieue populaire du Nord de la France. Un quotidien rugueux, parfois sordide, fait de labeur abrutissant ou de désoeuvrement, d'existences noyées dans l'alcool ou submergées de violence, auxquelles seuls les néons du supermarché ou les lueurs du petit écran apportent un semblant de lumière... Les résumés des Feux de l'amour relevés dans Télé Z reviennent à la manière d'une ritournelle : mis en parallèle avec les propos ou bribes de vies d'habitants de la banlieue lilloise, ces imbroglios sentimentaux de nantis américains produisent des effets de télescopage particulièrement frappants, amers ou grotesques. La narration se déploie tantôt librement, tantôt sous des contraintes formelles plus ou moins facilement identifiables, notamment des textes "à démarreurs", fortement scandés. Avec Là, Ian Monk poursuit une oeuvre poétique d'une ambition peu commune mettre en scène une certaine réalité contemporaine, rarement représentée dans la littérature, qui a conquis au fil du temps et des lectures publiques l'admiration d'un lectorat conséquent relativement à l'audience habituelle de la poésie : après un premier tirage de huit cents exemplaires en grand format, Plouk Town connaît aujourd'hui une seconde vie en format de poche. Ian Monk réussit le tour de force de concilier exigence formelle et poésie populaire, tant par les thèmes abordés que par le niveau d'accessibilité de son texte, d'une force immédiate.

03/2014

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 9, 1945-1950

La guerre se termine. Roger Martin du Gard quitte Figeac pour regagner Nice, peu désireux de revenir à Paris et de regagner le Tertre; il attend que les passions s'apaisent. Il s'y décide enfin. Attentif aux mouvements de pensée et au renouveau qui s'annonce, inquiet de voir l'état révolutionnaire de la France, il résiste aux pressions, redoute les conflits qui se préparent et refuse de "se jeter dans la mêlée ". Il prend vite conscience qu'il est désormais un homme du passé. Il " reste d'un temps sceptique, et se défiant de toutes les certitudes". Il refuse l'"esprit partisan" et rejette la "littérature engagée" que prône désormais Sartre. Malgré les difficultés, il veut garder sa liberté et rester fidèle à soi-même. Lucide, il est l'homme d'entre les deux guerres, " "spectateur passif", mais spectateur". "Dépassé par l'Histoire, je me survis", reconnaît-il. " Entre un présent hostile et dénudé, et le passé qui m'offrait son refuge, j'ai lâchement opté pour le passé, et accepté d'être un "anachronisme". " Il accepte ses limites. Sachant qu'il ne peut parler à la génération nouvelle, il reprend son travail et réfléchit à l'œuvre posthume commencée durant la guerre. Il est soucieux d'" achever harmonieusement sa courbe ". En novembre 1949, il perd brutalement sa femme. Une page se tourne. Malgré le travail qui le délivre de sa souffrance, en 1950 il se sent peu à peu démoralisé; aux ennuis de santé s'ajoutent les nouvelles du monde : Roger Martin du Gard est persuadé de l'imminence d'une conflagration. Le ton de ses lettres se colore parfois de cette angoisse de l'avenir.

11/2006

ActuaLitté

Beaux arts

Considérations sur l'état des Beaux-Arts. Critique de la modernité

Cet ouvrage, paru en 1983, est très vite devenu un classique contemporain, tant après lui nombre se sont engagés dans la brèche de cette première vraie critique de la modernité artistique. Le constat demeure aujourd'hui encore lucide : depuis les années 1950 se sont multipliés aussi bien les musées d'art moderne que les écrits qui lui sont consacrés. Mais jamais on a aussi peu peint, jamais on a aussi mal peint. La pullulation d'objets hétéroclites qui ne ressortissent à l' "art" que par l'artifice du lieu qui les expose et du verbe qui les commente amène à poser la question : vivons-nous le temps d'un moderne tardif, au sens où l'on parle d'un gothique tardif ? Quelles sont les causes de ce déclin ? En transposant dans le domaine des formes le propos millénariste des Révolutions, la théorie de l'avant-garde a peu à peu fait entrer la création dans la terreur de l'Histoire. De ce point de vue, le primat de l'abstraction imposé après 1945 aux pays occidentaux n'est que la figure inverse de l'art d'Etat que le réalisme socialiste a imposé aux pays soviétiques. Elle a entraîné une crise des modèles : inverse de celle du néo-classicisme qui rejetait la perfection de l'art dans le passé, elle a projeté dans le futur une perfection désormais inaccessible dans le temps. Elle a aussi entraîné une perte du métier : le n'importe-quoi, le presque-rien, l'informe et le monstrueux comme variétés de l'hybris moderne redonnent à la querelle de l'art comme savoir-faire ou comme vouloir-faire une singulière actualité.

06/2015

ActuaLitté

Poésie

À la lisière du temps. (suivi de) Le Voyage d'automne

"A la lisière du temps : cette phrase est un défi à la raison. Bien que nous ne sachions pas si le temps a eu un commencement et s'il aura une fin, nous savons qu'il n'est pas un terrain ni un bois, une étendue où l'on distinguerait un ici d'un là-bas. Le temps n'a pas de côtés. Certes, il possède un avant, un après et un maintenant, mais nul ne peut se situer à la droite du 5 octobre 1843, ni à la gauche de cet instant même. Pourtant, devant le sourire de réprobation du professeur de philosophie, Claude Roy hausse les épaules et s'enfonce dans les corridors du temps. Ils sont transparents et interminables. Claude Roy marche lentement, les yeux entrouverts, lucide et somnambule ; il va par un chemin sinueux fait de tournants et de bifurcations, de raidillons et de pentes, de tours et de retours. Profusion de répétitions et de réitérations, d'espaces blancs et en friche, de places fermées et de murs qui sont des miroirs illusoires où se reflètent des figures non moins illusoires. Ces figures ont l'intensité des images qui peuplent le rêve, de même que leur fragilité. Elles apparaissent, disparaissent, réapparaissent, se transforment, s'illuminent, s'évanouissent en brume. Cristallisations de temps, elles durent ce que dure un battement de paupières, elles sont d'ici et de là-bas, elles vivent dans le temps présent et dans un autre temps qui s'écoule, dans un là-bas qui ne se trouve nulle part, je veux dire : ici même. " Octavio Paz.

03/1990

ActuaLitté

Pédagogie

Oser les pédagogies numériques à l'école. Enjeux et exemples pratiques

Le numérique séduit ou inquiète les enseignants et les formateurs. Formidable outil pour construire une authentique "société de la connaissance", pour certains, il risque, pour d'autres, de nous enfermer dans une "société du contrôle" aux mains de multinationales totalitaires. Ainsi, y voit-on, selon les cas, un moyen précieux pour stimuler les échanges et la créativité ou, au contraire, la promotion préoccupante de l'individualisme à travers des protocoles standardisés. Une chose est sûre : dans ce domaine, nous ne reviendrons pas en arrière. Et une chose est essentielle : il faut parler du numérique concrètement. Il faut travailler sur ses enjeux et ses usages pédagogiques à partir d'une bonne connaissance de ce qu'il offre comme possibilités et de ce qu'il comporte comme dangers. Il faut travailler sur "les pédagogies numériques" en articulant les finalités qu'elles permettent d'atteindre, les types d'apprentissage qui sont possibles avec elles et la connaissance des outils pertinents dont nous pouvons nous emparer. C'est ce que fait ici Denis Cristol. Il nous fournit une "clé" en matière de finalités : le numérique doit nous permettre d'aller vers les autres et de les accueillir en une relation de réciprocité. Il nous offre aussi un panorama extraordinairement large des "dispositifs numériques" et de leurs effets possibles. Il nous donne, enfin, une multitude d'informations pour travailler avec le numérique de manière lucide et pertinente.Cet ouvrage ne nous dicte pas nos comportements d'éducateur. Il nous permet d'y réfléchir. De manière approfondie et informée. Pour une utilisation pédagogique du numérique qui soit, tout à la fois, efficace et citoyenne. Philippe Meirieu.

01/2019

ActuaLitté

Littérature étrangère

La vie dans la tombe

La "vie dans la tombe" est, dans la liturgie orthodoxe, l'hymne du Vendredi saint, déploration funèbre dans l'attente de la Résurrection. Pour Stratis Myrivilis, c'est l'enfer des tranchées durant la Grande Guerre. Publié à Mytilène en 1924 et remanié par l'auteur jusqu'en 1956, La Vie dans la tombe a été traduit dans une dizaine de pays, dont la France (1933) mais dans une édition amputée ne rendant pas compte de cette oeuvre majeure, une des plus célèbres de la littérature grecque moderne. Le livre se présente comme le journal intime d'un jeune Grec de Mytilène (Lesbos), Antonis Cotsoulas, engagé volontaire sur le front d'Orient. Il retrace ses épreuves et son évolution intérieure, de l'élan juvénile initial à la désillusion d'un patriotisme lucide teinté d'antimilitarisme. Si l'auteur, pour ménager sa liberté d'expression, recourt aux artifices de la fiction, il n'emploie jamais le mot "roman". Son livre est avant tout un témoignage d'un réalisme extrême sur la vie quotidienne dans les tranchées. On y croise tous les desservants de cet "abattoir international en folie" (Céline), gradés arrogants ou humbles héros, déserteurs ou victimes résignées. Ce monde d'en-bas a pour contrepoint rêvé le paradis perdu de Mytilène, avec sa lumière, les parfums de sa flore, ses couleurs et ses rivages. Au service de son oeuvre, Myrivilis forge une langue neuve, un "démotique" proche de la langue orale, ponctué de régionalismes expressifs, de créations verbales pures qui, par son sens du rythme, s'élève à la hauteur d'une prose d'art. Cet irrécusable document est aussi un manifeste littéraire.

03/2016

ActuaLitté

Littérature française

La mer en cendres

L'image saisissante formulée dans " Les fleurs du mal " par Charles Baudelaire : " L'oasis où je rêve et la gourde où je hume à longs traits le vin du souvenir" évoque pour l'auteure l'Algérie insouciante de sa jeunesse avant d'affronter les heures sombres d'une guerre barbare ayant abouti à un rapatriement forcé pour les uns et pour les autres à une liberté pleine d'écueils. Son constat amer, mais lucide, qui n'exclut pas l'humour " la politesse du désespoir ", retrace l'évolution d'une société " d'hommes malheureux " qui se sont armés pour partir à la conquête du bonheur avec la ferme volonté de balayer dans le sang tout obstacle à cette quête du " bonheur promis " ! L'enthousiasme des foules dupées retombera, tandis que les expatriés au bord d'un abîme de futur et d'angoisse devront se battre pour se reconstruire une vie aussi heureuse que possible en France, de Nice à Dunkerque. Pourtant des liens fraternels unissaient Arabes et Kabyles avec les Européens d'Algérie, ainsi qu'en témoignent l'Armée d'Afrique et les Harkis. De même, dans cette histoire de volupté, de sang et de mort, vécue par l'auteure dans son pays natal, les personnages se sont aimés depuis l'enfance dans leur Algérie matricielle mais la vie les a séparés, les couples ont été déchirés ... les frères ennemis n'en sont-ils pas moins frères ? Aux dernières pages du récit, le témoin de ces déchirures rêve d'un avenir de pardon et de réconciliation, Comme le temps érode les choses les plus dures.

03/2017

ActuaLitté

Littérature française

Quand la vie s'en va

Emilia Masson, archéologue, spécialiste des mythes et rites fondateurs de nos civilisations européennes, nous entraîne dans un voyage aussi scientifique qu'initiatique aux côtés de sa fille Ariane et de son long cheminement de la vallée des merveilles à la vallée d'un enfer. Et quand la vie s'en va, ce sont bien des vies qui risquent la dérive. Elle le fait comme une mère et comme une scientifique. Le récit est cru, mais l'émotion maîtrisée, toujours présente. Emilia Masson a l'oeil exercé de celle qui sait trouver le signe dans l'amas de pierres. Un regard lucide sur le mari de sa fille qui permet d'appréhender le lien entre les drames de la vie, la naissance puis l'extension par à-coups avec espoirs et désespoirs médicaux et moraux, de la terrible maladie. Elle passe au crible les attitudes, les comportements, les lâchetés insoupçonnées et les dévouements inattendus. Elle nous fait découvrir un univers médical, celui de l'Institut Curie avec, au coeur de l'excellence, ses anges et ses trolls. Il y a dans ce livre du témoignage, du reportage et de la spiritualité. Un hommage à une fille trop déçue par un homme pour penser pouvoir être aimée comme pourtant elle l'était. Un hommage matérialisé au bout du chemin par une tombe à la pureté antique. Un livre unique sur un sujet presque encore tabou autour d'une figure lumineuse... Quand la vie s'en va, on prend alors conscience de toute sa valeur... avant que le fil d'Ariane ne soit définitivement coupé par le cancer, cette Atropos, cette norne d'aujourd'hui au visage hideux.

02/2017

ActuaLitté

Sciences historiques

L'Alsace-Lorraine et le territoire de Belfort dans la grande guerre

Au cours de la première guerre mondiale, la frontière de l'est de la France, selon le tracé issu du traité de Francfort de 1871, fut le théâtre de grandes batailles comme l'Hartmannswillerkopf et le Linge. Des dizaines de milliers de soldats perdirent la vie pour le contrôle des crêtes vosgiennes, surtout dans les armées françaises, pour la reconquête de l'Alsace et de la Moselle. Il reste de leur sacrifice des témoignages particulièrement poignants. Peut-être plus qu'ailleurs en France, le premier conflit mondial ne peut se résumer à des actions militaires. Ici, le front côtoie intimement l'arrière. Les populations alsaciennes et mosellanes vivent la guerre intensément. Bombardements, réquisitions, déplacements forcés et même internement dans des camps sont leur sort quotidien. Dès la reconquête des vallées de la Doller et de la Thur se pose la question du devenir de l'Alsace et de la Moselle quand les hostilités auront cessé. Comment réintégrer ces départements dans la nation française en prenant en considération un demi-siècle de présence allemande ? Le sort de la ville de Belfort et de la centaine de communes qui furent détachées du Haut-Rhin et laissées à la France en 1871 est aussi en suspens : retour dans le giron du Haut-Rhin ou création d'un nouveau département ? Autant de thèmes et de questions abordés dans cet ouvrage magnifiquement illustré. Docteur en histoire et enseignant à Belfort, Francis Péroz a écrit une dizaine d'ouvrages consacrés au territoire de Belfort et à la Franche-Comté. Sa biographie de Ludovic-Oscar Frossard, fondateur du Parti communiste français, a obtenu le prix Lucien Febvre décerné par la région de Franche-Comté.

10/2015

ActuaLitté

Littérature française

La Retenue

Le récit déployé dans La Retenue est le fruit d’un long travail de cicatrisation, mené par une femme qui a su trouver la force de briser le silence auquel toute victime d’inceste se trouve confrontée. Une omerta relayée par les membres d’une famille sans repères, et qui à chaque instant menace de détruire les ressources psychiques les plus vitales de l’enfant, de l’adolescente, enfin de la femme.
Avec un courage lucide et une écriture incisive, elle revient sur les agressions sexuelles et viols commis à répétition par son oncle dans le silence assourdissant des adultes. Elle parvient à déconstruire l’étau resserré autour de la victime et s’engage, après avoir suivi une psychanalyse, dans un parcours professionnel orienté vers la protection de l’enfance. Car l’inceste irrigue en secret toute la société, des récits comme celui-ci ouvrent la voie vers une réflexion collective d’une absolue nécessité.

« Lorsque j’ai dit à ma grand-mère ce qui se passait, juste avant mes quatorze ans, une bombe a explosé. Une déflagration définitive, et pourtant je n’ai pas tout raconté, juste ce qui s’était passé durant l’année en cours. Je craignais de lui faire davantage de mal en énonçant la vérité, en lui révélant que le viol se répétait depuis sept années.
Sa réaction, dans le lieu clos de la voiture a été fracassante :
– Tu l’as bien cherché.
En sauvant son cœur de maman qui apprenait le pire sur la conduite de son fils préféré, elle m’a détruite. Pour survivre, j’ai passé quarante ans à donner le change. » C. G.

03/2021

ActuaLitté

Littérature anglo-saxonne

Consumée

Strip-teaseuse à Los Angeles, Antonia tente de reprendre le contrôle de sa vie, mais la maladie de sa mère va l'obliger à remonter sur scène, et à prendre tous les risques... Tout juste débarquée de sa campagne, la jeune Antonia devient stripteaseuse à San Francisco. Arrivée là presque par provocation, elle devient vite accro à l'argent facile et au regard des hommes. Mais quand elle tente de reprendre le contrôle de sa vie, sa mère tombe malade. Pour payer les soins. Antonia doit remonter sur scène, voire aller plus loin encore, quitte à risquer la prison... De San Francisco à Los Angeles en passant par La Nouvelle-Orléans. Antonia Crane dépeint les affres de l'industrie du sexe, mais aussi la solidarité qui s'y déploie. Elle y explore les tréfonds du désir humain et appréhende la solitude qui tenaille ses clients autant qu'elle. Porté par un regard tendre et lucide, ce roman autobiographique raconte l'histoire d'une fille prête à tout pour sauver sa mère, et d'une femme bien décidée à construire elle-même sa liberté, pour s'affranchir jusqu'à s'accepter, enfin. " Un récit autobiographique cru et touchant, chargé de rage, d'espoir et d'amour. " L'Obs " Avec une lucidité admirable, Antonia raconte les tiraillements entre ses désirs et ses aspirations. Jamais misérabiliste, avec un style frontal mais jamais racoleur, Consumée est l'histoire d'une femme qui s'acharne à être libre et ne cherche pas à être sauvée. Un livre très sensible, un livre qu'on dévore. " France Bleu Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Michael Belano

02/2023

ActuaLitté

Littérature française

L'étoile des arts. L'éveil à l'intuition

N'avez-vous jamais ressenti une émotion particulière à la vue d'un tableau ? Lucia, étudiante en histoire de l'art, est dotée de facultés intuitives qu'elle tente d'apprivoiser, pour entrer en contact avec le fantôme du peintre Vincenzo, dont l'Oeuvre Secrète est présentée au public. Les grands peintres ont souvent été inspirés par les astres, les uns pour exprimer la lumière du Soleil, par la fulgurance d'un rouge orangé, les autres pour peindre la nuit étoilée. Chez Vincenzo, le Soleil avait la Lune pour reflet dans son miroir d'eau. Prisonnier de ses mensonges et de ses non-dits, le Maître erre devant ses toiles, entre deux mondes. La " passeuse d'âmes " va-t-elle trouver le chemin vers l'invisible, pour découvrir l'énigme de la vie passée de l'artiste, dissimulée dans ses tableaux ? Saura-t-elle déchiffrer le carnet retrouvé en même temps que les peintures et les objets personnels de Vincenzo ? Le chemin sera long, pour l'un comme pour l'autre, avant de réaliser, comme l'écrivait Van Gogh à son frère Théo, qu' "il n'y a rien de plus réellement artistique que d'aimer les gens". Avis de l'éditeur : un roman initiatique, dialogue entre une âme en errance et une âme sensible, mais aussi entre deux espaces-temps, entre deux vies. Suivez le guide dans ce musée de l'invisible, vous en sortirez transformé, et vous ne regarderez plus jamais une oeuvre d'art avec le même état d'esprit. Arriverez-vous à percer le secret des dessins au fusain qui mettent en lumière les tableaux du roman ?

01/2017

ActuaLitté

Traduction

Traduire, un engagement politique ?

L'évolution du monde modifie sans cesse le rôle de la traduction et la manière dont celle-ci peut et doit être pensée. Aujourd'hui, la traduction ne peut plus être vue uniquement comme un acte de communication, ou comme un acte de langage : elle est un phénomène culturel, dans ses déterminations et ses effets. Elle n'est pas plus dictée par une méthode que dirigée par une philosophie. Elle relève autant de l'histoire, de la société, qu'entièrement du politique. L'acte de traduire est-il motivé par un engagement politique ? Constitue-t-il un engagement politique ? Le traducteur est-il engagé consciemment ? La traduction appelle-t-elle l'engagement politique des autres ? Mais quel engagement politique ? Dans quelles conditions ? Et comment s'engager pour l'avenir de la traduction ? Tant de questions nous amènent à réfléchir sur les réalités plurielles de la traduction, à éviter les réponses simples, voire simplistes. "Collaborateur" ou "résistant", militant ou prudent, indépendant ou collectif, enthousiasmé ou lucide, le positionnement du traducteur reflète des situations complexes et conduit à des choix de traduction multiples. C'est ce que montrent nos treize auteurs travaillant sur des sujets variés allant de l'anthologie littéraire en wolof à la transcription du taiwanais, du texte de Rousseau au théâtre de Miller, de la diplomatie de la IIIe République française à la politique du multilinguisme d'aujourd'hui, de la réquisition de traducteurs jusqu'à la régulation de la profession. Mais cette éblouissante pluralité concourt a la netteté de l'image que la préface de Tiphaine Samoyault met en avant : celle du courage du traducteur.

04/2021

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Walter Benjamin. Histoire d'une amitié

Gershom Scholem et Walter Benjamin, deux Juifs berlinois appartenant à la même génération, refusent d'emblée le mensonge et le confort. Scholem quitte dès 1923 Berlin pour Jérusalem. Il y édifiera une oeuvre magistrale. A ses certitudes s'opposent les hésitations de Benjamin, la dispersion de ses écrits, la précarité de ses entreprises universitaires et littéraires, son balancement entre les séductions du marxisme et un sentiment très vif de son appartenance au judaïsme. Il envisagera même de s'installer en Palestine. Témoin lucide, Scholem évoque les phases et les lieux de cette amitié : le Berlin de la guerre et de l'après-guerre, la Suisse, le Paris de 1927 et de 1938. Lettres à l'appui, il apporte des précisions sur l'attitude de Benjamin envers le sionisme et le communisme, sur ses relations avec d'autres figures des lettres allemandes de son temps : Brecht, Buber, Ernst Bloch, Hannah Arendt, Adorno, Horkheimer et l'Ecole de Francfort. Il retrace la formation de la pensée de Benjamin, sa conception du rôle du critique littéraire, ses goûts artistiques, sa position ambiguë devant le marxisme. Il constate son double refus ; ni Moscou, ni Jérusalem, puis le caractère tragique de son exil : pour Benjamin, chassé d'Allemagne par le nazisme en 1933, Paris, "capitale du XXe siècle" , siège d'une littérature dont il est le critique et le traducteur (Baudelaire, Proust), sera un lieu de solitude et d'angoisse avant le suicide d'octobre 1940 à la frontière espagnole. Au moment où l'oeuvre de Walter Benjamin est l'objet d'une attention croissante, cet essai de Gershom Scholem est une contribution essentielle à sa compréhension.

10/2022

ActuaLitté

Lycée parascolaire

Paris est une fête. Résumé complet et analyse détaillée de l'oeuvre

Décryptez Paris est une fête d'Ernest Hemingway, le symbole de la vie parisienne, réimprimé à plus de 20.000 exemplaires après les attentats de 2015.Que faut-il retenir de Paris est une fête, cette déclaration d'amour à la ville de Paris ? Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette ouvre dans une fiche de lecture complète et détaillée.Vous trouverez notamment dans cette fiche :. Un résumé complet. Une présentation des personnages principaux tels qu'Ernest Hemingway et Hadley Richardson. Une analyse des spécificités de l'ouvre : Genèse et chronologie des vignettes, écriture fictionnelle, mais sans faux-semblants, le contexte de l'écriture, la "génération perdue", la célébration d'une ville, un nouveau succès après les attentats de ParisUne analyse de référence pour comprendre rapidement le sens de l'ouvre.LE MOT DE L'EDITEUR : " Dans cette analyse de Paris est une fête (2015), avec Lucile Lhoste, nous fournissons des pistes pour décoder cette déclaration d'amour à la ville de Paris. Notre analyse permet de faire rapidement le tour de l'ouvre et d'aller au-delà des clichés. " Laure DelacroixA propos de la collection LePetitLitteraire.fr : Plébiscité tant par les passionnés de littérature que par les lycéens, LePetitLittéraire.fr est considéré comme une référence en matière d'analyse d'ouvres classiques et contemporaines. Nos analyses, disponibles aux formats papier et numérique, ont été conçues pour guider les lecteurs à travers toute la littérature. Nos auteurs combinent théories, citations, anecdotes et commentaires pour vous faire découvrir et redécouvrir les plus grandes ouvres littéraires. LePetitLittéraire.fr est reconnu d'intérêt pédagogique par le ministère de l'Education. Plus d'informations sur lePetitLittéraire.fr

12/2015

ActuaLitté

Sciences historiques

L'Orient-Express véhicule des fantasmes

Cette étude originale porte sur la construction idéologique de la modernité sous l'angle ferroviaire, elle montre comment la création et le développement de l'Orient-Express a bouleversé notre façon de voir le monde à la fin du XIXe siècle, l'aiguillant vers des représentations qui sont encore en partie les nôtres aujourd'hui. En franchissant les frontières, le train a rapproché l'Orient des Français. L'Orient-Express, singulière entreprise moderne trans-européenne, permit les premiers contacts entre Occident et Orient et encouragea, certes pour une minorité de nantis, sinon la connaissance du continent et de ses habitants, du moins sa première perception et la constitution des premiers lieux communs. En outre, cette entreprise industrielle titanesque exacerba les clivages de classes, à travers une presse populiste qui ne manqua pas de stigmatiser le luxe, le lucre et l'oisiveté d'une bourgeoisie corrompue, dont l'Orient-Express aurait été l'outil des turpitudes. Et l'intérêt, essentiel, de cet ouvrage, est de montrer comment, autour de ce train, se forgent alors les représentations de la bonne société sur les femmes. A l'époque, en effet, s'amorce en Occident un mouvement d'émancipation, certes encore timide en France, qui permet à certaines femmes de se libérer du carcan du mariage, du père et de l'Eglise ; l'Orient-Express est perçu comme un instrument de cette libération, et celles qui voyagent seules comme des dévergondées. En contrepoint de l'image d'une Lilith occidentale, réellement mais encore partiellement débarrassée des hommes, se forge un autre fantasme, celui d'une femme orientale soumise, voilée, prête à réaliser tous les désirs masculins.

10/2013

ActuaLitté

De Gaulle

Découvrir, comprendre De Gaulle. Les idées de demain

L'héritage du Général peut-il encore être une source d'inspiration, plusieurs décennies après le décès de l'homme du 18 juin ? On ne peut comprendre de Gaulle sans prendre la mesure de sa solitude et de son dénuement, au moment où il refuse, un certain jour de juin 1940, la voie du désespoir et de l'abandon.... "Bref, tout limité et solitaire que je fusse, et justement parce que je l'étais, il me fallait gagner les sommets et n'en descendre jamais plus". De Gaulle est devenu ainsi, par le concours des événements, la référence moderne de notre Histoire. Habité par le sentiment de la grandeur de la France mais lucide, et sans concession, sur les manquements des français, guidé par la raison tout autant qu'inspiré par une foi inébranlable dans une France, "meurtrie de guerres et de révolutions" mais "redressée, de siècle en siècle, par le génie du renouveau", conscient de sa singulière destinée, mais indifférent aux honneurs, De Gaulle continue donc à nous fasciner. Portés par son exemple, il nous incombe aujourd'hui, comme demain, de ne jamais oublier que "la seule querelle qui vaille est celle de l'homme", c'est à dire que le refus de l'inacceptable est au centre de notre modeste mais irremplaçable condition humaine. Alain Kerhervé et Gérard Quéré apportent dans cet ouvrage un regard original et approfondi sur la vie et l'oeuvre de Charles de Gaulle en replaçant celles-ci dans une continuité historique indispensable pour comprendre notre époque, analyser nos abandons et entrevoir ce qui pourrait permettre, demain, le redressement de notre pays.

02/2024

ActuaLitté

Rock

Taxi-Girl. 1978-1981

Taxi-Girl 1978-1981 est le livre définitif sur la genèse d'un groupe de musique. Le plus littéraire sans aucun doute. Le destin de Mirwais, Daniel Darc, Laurent Sinclair et des deux autres membres se réalise le 27 novembre 1978, lorsqu'ils jouent pour la première fois au " Club ", dans les sous-sols de l'Olympia, endroit étrange qui ressemblait parfois à un mauvais rêve. Mirwais revient sur les quatre premières années d'existence de la mythique formation parisienne. " Nous étions le meilleur groupe du monde ", affirme-t-il. Et il est vrai que le rock français ne reverra jamais un tel alliage d'élégance et de rage, un mélange artistique aussi audacieux. Taxi-Girl revendiquait l'influence de Kraftwerk, des Stooges, du Velvet Underground ou des Doors. Le groupe officia en première partie de légendes comme les Talking Heads, Siouxsie and the Banshees, XTC, The Stranglers, Père Ubu... De nombreux artistes, qu'il s'agisse de Fred Chichin des Rita Mitsouko, d'Indochine, d'Etienne Daho ou de David Guetta, auront croisé la route de cet " objet artistique situationniste " que fut Taxi-Girl. Aucun ne sera resté indifférent à leur musique et à leur attitude. Mirwais relate ici, avec une écriture lucide, le chaos invraisemblable d'un groupe qui transcenda l'époque dans laquelle il s'inscrivait. Il suffit de regarder attentivement la photo de couverture de ce livre pour comprendre en quoi Taxi-Girl fut arrogant, fier et déterminant. Ils ne cherchaient pas à plaire. Et ils se foutaient de tout. " Ce livre furieux et littéraire [... ] c'est un uppercut, [Mirwais] écrit incroyablement bien " Léa Salamé, France Inter

03/2024

ActuaLitté

Littérature française

Des garçons d'avenir

En 1915, à 22 ans, Raymond Bonnefous part à la guerre. Avec légèreté, il semble partager le sentiment de nombreux camarades : le conflit ne constitue « qu’un empêchement, un regrettable incident, un caillou qui se glisse à l’intérieur de votre chaussure et dont on se débarrasse facilement ». Etudiant en médecine, il va pourtant vivre près de quatre ans à proximité de l’enfer des tranchées, dans des postes de secours où défile l’effarant cortège de blessés et de mutilés. Avec les autres médecins (dont ses amis Morin et Declercq), souvent au péril de leur propre vie, ils vont tenter de soulager la souffrance qui afflue vers eux. Mais aussi de l’oublier… Car ces « garçons d’avenir » ont envie de vivre, d’employer leurs moments de liberté à faire du cheval, du tennis, à s’amuser à Paris, à rentrer chez eux en permission, à participer aux fêtes, à aimer aussi… Leur engagement au coeur du plus terrible des conflits ne les empêche pas de rechercher les plaisirs et l’amour avec une force juvénile, une forme d’aveuglement aussi qui leur donne à penser que rien ne les arrêtera… On s’attache à Raymond et à ses amis, on suit la singulière relation qui les unit à la fraîche et lucide Zouzou : derniers instants d’insouciance d’une génération qui essaie de prolonger un monde en train de disparaître. De cet univers d’hommes et de passion, de ce quotidien d’horreur surgissent des êtres capables de trouver néanmoins une forme de bonheur. Paradoxe qui fait de ce texte magistralement écrit, solidement documenté, un des plus beaux romans consacrés à la Grande Guerre.

08/2011

ActuaLitté

Musicologie

Pratiquer / enseigner la musique : voix polyphoniques

Sous la direction de Sabine Chatelain, François Joliat et Pascal Terrien Cet ouvrage réunit huit textes sur la formation et la pratique de l'enseignement de la musique. Il s'adresse aux professionnels de l'enseignement, aux médiateurs culturels, aux musiciens, aux enseignants-chercheurs, aux responsables des programmes et aux étudiants en musique. S'intéressant avant tout à l'enseignement de la musique à l'école et à ses différents partenaires, les contributions d'auteurs venant de Suisse, d'Allemagne, de France et d'Argentine abordent des questions relatives à la formation des enseignants, la collaboration entre les acteurs de la vie culturelle et scolaire et à l'évolution de la profession. Les tensions qui peuvent être ressenties entre l'identité de musicien et d'enseignant sont au coeur de ces questionnements : quels sont les fondements épistémologiques et historiques de cet enseignement ? Comment mobiliser et développer la double identité de musicien et enseignant dans la formation ? Sur quelle base et avec quels objectifs les projets de médiation de la musique peuvent-ils être conçus et réalisés ? Comment favoriser la collaboration entre enseignants et musiciens, entre enseignants généralistes et spécialistes ? En donnant la voix à différents acteurs qui sont impliqués à la fois dans la formation et dans la recherche, nous souhaitons nourrir le débat sur l'identité professionnelle des enseignants de musique qui se construit dans divers contextes de formation et de collaboration. Textes de Céline Bouzenada Sottas, Thade Buchborn, Sabine Chatelain, Pierre-François Coen, Bérangère Dujardin, Roxane Erb, Ana Lucia Frega, Jürg Huber, François Joliat, Laure Kloetzer, Marcelle Moor, Stefanie Stadler Elmer et Pascal Terrien.

06/2022

ActuaLitté

Littérature française

Occupation. Romans et biographies

Les romans et biographies de Piene Assouline liés à la période de l'Occupation représentent une part essentielle de son oeuvre. L'auteur s'est intéressé tout particulièrement au rôle des éminences grises qui ont agi dans les coulisses du pouvoir vichyste, tel le fascinant Jean Jardin. Dans son essai sur L'Epuration des intellectuels comme dans le récit de son amitié paradoxale avec le "collabo" Lucien Combelle, il évoque la situation des écrivains, éditeurs et patrons de presse compromis avec l'occupant. Il pose en filigrane la question, restée sensible, de la responsabilité morale et politique des créateurs et des hommes de pensée à des moments aussi cruciaux. Cette dramaturgie trouble et tragique est au coeur des obsessions du romancier. Dans La Cliente, un biographe enquêtant sur la vie d'un écrivain découvre par hasard des milliers de lettres de dénonciation, dont l'une concerne l'un de ses propres amis et sa famille qui a été déportée. Lutetia entraîne le lecteur dans le dédale vertigineux du Paris occupé à travers un de ses hôtels mythiques. On retrouve ce théâtre d'ombres dans Sigmaringen, petite ville d'Allemagne où le maréchal Pétain et ses derniers fidèles bénéficièrent d'un ultime refuge en septembre 1944. Dans sa préface inédite, où il dévoile la genèse de ses textes, Piene Assouline éclaire toutes les ambiguïtés de cette histoire collective : une "zone grise semée de doutes et de compromis", écrit-il, où "le mal subi côtoie le mal commis". En montrant toute sa complexité, ce volume permet d'approcher de plus près la vérité d'une époque.

08/2018

ActuaLitté

Cerveau et psychologie

Pourquoi nous rêvons. La révolution des neurosciences au service de notre santé

Pourquoi et comment rêvons-nous ? Qu'est-ce que nos rêves cherchent à nous dire ? Si le rêve est l'une des fonctions les plus mal comprises du cerveau, de récentes études scientifiques révèlent qu'il a joué un rôle primordial, au fil des millénaires, dans la survie de l'espèce humaine. Fruit d'une transformation extraordinaire qui se produit chaque nuit dans notre cerveau, le rêve renforce en effet notre capacité à réguler nos émotions, nous permet d'assimiler les événements et de stocker les souvenirs, améliore la créativité et favorise l'apprentissage. Les cauchemars peuvent même prédire des maladies à venir plusieurs années avant l'apparition des autres symptômes. Grâce aux dernières découvertes des neurosciences, Rahul Jandial, neurochirurgien, nous livre les clés de cette fonction vitale pour en exploiter tout le potentiel et améliorer radicalement notre vie. Vous découvrirez ainsi comment : - Déclencher et utiliser le rêve lucide pour travailler des compétences réelles. - Réécrire les cauchemars pour en atténuer l'impact. - Déceler dans les rêves des signes avant-coureurs de Parkinson et d'Alzheimer. - Exploiter le pouvoir créatif du rêve Une plongée fascinante au coeur d'un phénomène encore mystérieux : le rêve. . Rahul Jandial est neurochirurgien et chercheur en neurosciences. Il doit sa réputation aux opérations complexes qu'il pratique, et à ses recherches révolutionnaires au Jandial Lab de Los Angeles. Au travers de son organisation à but non lucratif International Neurosurgical Children's Association (INCA), il enseigne et pratique la neurochirurgie dans le monde entier. Sa rubrique dans Vice et ses apparitions dans les journaux télévisés américains, l'ont fait connaître du grand public.

04/2024

ActuaLitté

Bijouterie, horlogerie

Un art nouveau. Métamorphoses du bijou, 1880-1914

Dès la fin du xixe, la joaillerie devient un vecteur important de l'expérimentation formelle et de l'innovation plastique de son époque, grâce au développement des connaissances en matière de pierre, des techniques de taille et de sertissage. Livres et expositions permettent de mettre en valeur cet art décoratif de premier plan qui accompagne le romantisme dans ses derniers feux avant d'adopter le répertoire Art nouveau naissant. Les paysages de l'âme, les songes et cauchemars du symbolisme imaginés par Lalique, Fouquet ou Carabin, de même que les formes et motifs empruntés à la Renaissance d'Eugène Grasset ou Lucien Gaillard cèdent la place à une faune et une flore issues d'un nouvel imaginaire biologique, aquatique et sous-marin, nourries par la vulgarisation des grandes découvertes scientifiques et de la pensée évolutionniste. Pour mieux représenter la nature, Vever, Lalique, Boucheron, Fouquet ou Nocq introduisent des matériaux nouveaux : corne, plume, éventail plus diversifié de pierres semi-précieuses. L'étude des plantes comme des minéraux et cristaux, notamment grâce aux magnifiques planches élaborées par le biologiste Ernst Haeckel, ouvre également la voie, dès les années 1900, à un nouvel ordre décoratif révélant la structure cristalline des micro-organismes. Cette géométrisation tout en retenue ouvre le champ de l'abstraction et du mouvement Art déco qui s'affirmera dès les années 1910 avant de triompher dans les années 1920. Accompagné d'un glossaire des matériaux et techniques et de notices biographiques des principaux acteurs de l'époque, cet ouvrage permet de comprendre la richesse et l'évolution stylistique du bijou et de le replacer dans l'art de son temps.

06/2023

ActuaLitté

Manifestes extrémistes

L'organisation de la défaite

La France aurait-elle perdu des batailles, voire peut-être la guerre, depuis ces dernières années, sans même s'en rendre compte et dans le silence ? Un pays, fût-il réputé solide, peut-il vivre une défaite organisée, préparée, à laquelle il aurait lui-même contribué inconsciemment, peut-être involontairement ? Ce sont les questions que se posent depuis un moment déjà nombre de nos concitoyens, inquiets de la situation du pays et de la société. La crise de la Covid a agi comme un révélateur, peut-être un accélérateur de notre affaiblissement. Il est par conséquent indispensable de comprendre les symptômes préfigurateurs et de livrer un diagnostic lucide et sans complaisance de la maladie qui touche la France. L'historien Bryan Ward Perkins écrit : Avant la chute de Rome, les Romains étaient sûrs, autant que nous le sommes aujourd'hui, que leur monde durerait toujours sans grandes mutations. Nous serions sages de ne pas imiter leur certitude. Un effondrement civilisationnel n'est jamais inéluctable. L'éveil des consciences est toujours possible pour renverser l'ordre des choses. Aetius est un sénateur et général romain du Ve siècle après J.-C. Fin politique, il joue des équilibres entre barbares pour maintenir le pouvoir de Rome. Il est connu pour ses luttes contre ces mêmes barbares et notamment les Huns. Ce qui lui vaut le titre de "dernier des romains". Il fédère autour de lui plusieurs armées pour défaire Attila aux champs catalauniques et stopper ainsi l'invasion de la Gaule romaine. Il est par la suite assassiné par son empereur, Valentinien III qui se coupe "sa main droite". Il faisait véritablement trop d'ombre.

12/2021

ActuaLitté

Histoire internationale

Israël raconté à ma fille

Au moment où la jeunesse "libérée" de notre pays, plus ou moins persuadée de son innocence ou inquiète de ses responsabilités, est prise pour cible, et se trouve également l'enjeu et la victime d'idéologies politiques contraires et de leur propagande, Guy Millière s'adresse à elle avec patience, exactitude et conviction et lui explique ce que représente pour elle et pour lui Israël. "Tu te demandes pourquoi, moi qui ne suis pas juif, je défends le pays juif. Tu vois qu'autour de toi, ce pays est critiqué, insulté, à un point tel que tu en viens à songer que ce n'est pas sans raison. Tu vois qu'à défendre ce pays on s'attire des ennuis qu'on pourrait aisément éviter. Je te répondrai qu'il n'est nul besoin d'être juif pour défendre le pays juif. Il suffit de le connaître, de le comprendre, et de discerner ce qu'il est. Et que les raisons de le critiquer ne sont pas celles que tu imagines..." Ce livre retrace d'abord un itinéraire : comment, quelles rencontres, quelles observations politiques, quelles découvertes en histoire, quel dégoût non seulement de l'antisémitisme et du terrorisme antijuif contemporain, mais des manipulations idéologiques de toutes sortes conduisent à une interrogation et à une recherche : "Longtemps, vois-tu, je n'ai rien su du pays juif. Je n'avais pas même la moindre curiosité envers les Juifs ou le judaïsme" mais plutôt "des prédispositions acquises pour adopter sur ce sujet une attitude circonspecte". Avec une franchise qui forme le socle d'un caractère entier, un bon sens qui n'est pas sans naïveté, proche de l'esprit d'enfance, Guy Millière explique comment une expérience décisive l'a vacciné contre la propagande "progressiste" antisioniste prônée par ses aînés et collègues de faculté. Au début des années soixante-dix, il fit le voyage à Beyrouth pour rencontrer par leur entremise la "résistance palestinienne". La personnalité de son interlocuteur l'alerta ; de fait c'est celui-ci qui peu après organisa l'attentat infâme contre les athlètes israéliens à Munich. Ce n'était pas un hasard ni une exception, mais une espèce de secret bien gardé. Les tendances antijuives de la cause palestinienne trouvaient des connections et puisaient largement dans le courant exterminateur nazi européen. L'antisémitisme cimentait des tendances refoulées depuis la fin de la guerre, tellement vivaces qu'alerter, défendre ou dénoncer paraissaient déjà vain. Les Européens fondamentalement ne voulaient pas épauler Israël ni reconnaître ce qu'ils devaient aux Juifs et au judaïsme. Millière alla chercher aux Etats-Unis une sorte d'antidote au conformisme et à la défiance. Le reste s'en suit c'est-à-dire un effort inlassable pour comprendre et faire comprendre les raisons d'Israël, pourquoi l'affirmation du droit à l'autodétermination d'un peuple si longtemps persécuté aurait dû être saluée et comment elle fut combattue, entravée, exécrée.

05/2016

ActuaLitté

Histoire régionale

1909 L'Alsace à Nancy

En 1909, l'Exposition internationale de l'Est de la France a lieu à Nancy. Alors qu'elle est annexée depuis 1871, l'Alsace y occupe une place de choix avec la reconstitution d'un village alsacien. L'évènement crée alors une image nostalgique et idéalisée de la " province perdue ", qui perdure encore aujourd'hui et pose la question des identités régionales. En 1909, Nancy accueille l'importante Exposition internationale de l'Est de la France. Portée par la Ville et la Chambre de Commerce, cette manifestation doit mettre en évidence la vitalité économique et culturelle de ces territoires, aux portes de l'Empire allemand. La présence au sein du comité d'organisation de plusieurs Alsaciens, installés dans la cité lorraine à la suite de leur option pour la France, est à l'origine de la volonté d'accorder une place de choix aux territoires annexés par l'Allemagne en 1871, en premier lieu à l'Alsace. C'est ainsi que naît l'idée de présenter à Nancy, dans le cadre de l'exposition, un village alsacien. Pour mettre en oeuvre ce projet, les organisateurs prennent l'attache du Musée alsacien, récemment ouvert au public. Une collaboration s'établit alors de part et d'autre de la frontière, avec pour but la présentation au sein de l'exposition d'un village alsacien reconstitué donnant à voir une image idéale et nostalgique de la " province perdue ". Cette opération, qui connaît un franc succès, est par ailleurs à l'origine, par émulation, du développement des collections ethnographiques lorraines. L'exposition programmée en 2021 au Musée alsacien - en étroit partenariat avec le Musée lorrain de Nancy, actuellement en rénovation - entend revenir sur cet événement en en présentant les acteurs, les enjeux culturels et politiques, dans le contexte de durcissement des relations entre France et Allemagne, mais aussi en l'envisageant du point de vue de la construction des identités régionales. En effet, comme d'autres manifestations de ce type, si le village alsacien de 1909 contribua à perpétuer le souvenir des provinces perdues dans la conscience nationale française, elle participa également à la construction d'une image satisfaisante, mais réductrice, de la région dont nombre d'éléments sont encore bien vivaces aujourd'hui. Le catalogue qui accompagne cette exposition propose un aperçu de cette Exposition, en mettant l'accent sur la place de l'Alsace et de ce fameux village alsacien reconstitué. Ce point de départ permet ensuite d'élargir le sujet, en évoquant les relations entre Lorraine et Alsace sur le plan politique et culturel, mais aussi - encore plus largement - la vaste question des identités régionales. Ces sujets seront explorés à travers onze essais, largement illustrés, avec notamment les très nombreuses cartes postales éditées à l'occasion de l'Exposition de 1909 et qui ont participé à l'élaboration de l'image idéalisée et relativement stéréotypée de l'Alsace.

11/2021

ActuaLitté

Beaux arts

Surréalismus N° 5, été-automne 2018 : Le surréalisme italien

Ce cinquième opus de Surréalismus nous initie au surréalisme italien sous la plume de Giovanni Lista, son éminent spécialiste. Un surréalisme toujours empreint de mythologie greco-romaine. De Dante, le visionnaire et Arcimboldo, le peintre de l’étrange aux Scapigliati ; de l’art métaphysique de De Chirico et du futuriste Marinetti jusqu’à s’établir par petits groupes au sein de revues assez diverses. Deux autres pays sont à l’honneur dans ce numéro. Le surréalisme suisse, objet d’une importante exposition itinérante ouvrant fin août au Aargauer Kunsthaus d’Aarau avant de s’achever en juin 2019 au Museo d’arte delle Svizzera italiana à Lugano. Le commissaire de l’exposition Peter Fischer a accepté un entretien et dresse un véritable panorama de l’histoire du mouvement en Suisse, jalonné par les Giacometti, Oppenheim, Brignoni, Seligmann, Vulliamy ou Walberg. Le surréalisme égyptien, dont l’exposition phare consacrée au groupe Art et Liberté et débutée il y a deux ans au Centre Pompidou à Paris s’achève cet été au Moderna Musset de Stockholm. L’occasion de dresser le bilan de cette aventure courageuse, inédite et originale avec les deux monteurs de ce projet, Sam Bardaouil et Till Fellrath. Deux dossiers explorent des figures sudistes à la lisière du surréalisme. Le discret Lucien Coutaud, objet d’une très belle exposition qui vient de s’achever au musée villa Montebello de Trouville (voir notre entretien avec Karl Laurent) et de deux nouvelles publications signées Jean Binder et Christophe Dauphin. Ce dernier chronique le premier et retrace pour nous la longue épopée artistique du peintre nîmois. L’émouvant poète carcassonnais Joë Bousquet, signataire du Second manifeste, grand ami d’Eluard et Gala, dont Serge Bonnery dresse des portraits à juxtaposer : son rapport à la guerre et à la blessure puis ses relations avec les surréalistes parisiens. En complément, un entretien avec Eric Edwards, collecteur émérite du peintre Maurice Rapin, personnage iconoclaste qui a mené de front carrière artistique et scientifique.# cinquième opus de Surréalismus nous initie au surréalisme italien sous la plume de Giovanni Lista, son éminent spécialiste. Un surréalisme toujours empreint de mythologie greco-romaine. De Dante, le visionnaire et Arcimboldo, le peintre de l’étrange aux Scapigliati ; de l’art métaphysique de De Chirico et du futuriste Marinetti jusqu’à s’établir par petits groupes au sein de revues assez diverses. Deux autres pays sont à l’honneur dans ce numéro. Le surréalisme suisse, objet d’une importante exposition itinérante ouvrant fin août au Aargauer Kunsthaus d’Aarau avant de s’achever en juin 2019 au Museo d’arte delle Svizzera italiana à Lugano. Le commissaire de l’exposition Peter Fischer a accepté un entretien et dresse un véritable panorama de l’histoire du mouvement en Suisse, jalonné par les Giacometti, Oppenheim, Brignoni, Seligmann, Vulliamy ou Walberg. Le surréalisme égyptien, dont l’exposition phare consacrée au groupe Art et Liberté et débutée il y a deux ans au Centre Pompidou à Paris s’achève cet été au Moderna Musset de Stockholm. L’occasion de dresser le bilan de cette aventure courageuse, inédite et originale avec les deux monteurs de ce projet, Sam Bardaouil et Till Fellrath. Deux dossiers explorent des figures sudistes à la lisière du surréalisme. Le discret Lucien Coutaud, objet d’une très belle exposition qui vient de s’achever au musée villa Montebello de Trouville (voir notre entretien avec Karl Laurent) et de deux nouvelles publications signées Jean Binder et Christophe Dauphin. Ce dernier chronique le premier et retrace pour nous la longue épopée artistique du peintre nîmois. L’émouvant poète carcassonnais Joë Bousquet, signataire du Second manifeste, grand ami d’Eluard et Gala, dont Serge Bonnery dresse des portraits à juxtaposer : son rapport à la guerre et à la blessure puis ses relations avec les surréalistes parisiens. En complément, un entretien avec Eric Edwards, collecteur émérite du peintre Maurice Rapin, personnage iconoclaste qui a mené de front carrière artistique et scientifique.

06/2018