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Johan Géma

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Histoire de France

Journal 1940-1944. "Que passent les heures, les jours, les nuits et que la France renaisse"

Dans le premier tome de son Journal 1918-1933, Hélène Hoppenot (1894-1990), femme de diplomate, nous entraînait de Paris à Rio de Janeiro, Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. Dans le deuxième tome (1936-1940), elle racontait avec verve les tractations secrètes et les décisions erratiques du gouvernement français. Son mari, Henri Hoppenot, est alors à la tête de la "Sous-Direction Europe" et tous deux sont proches d'Alexis Léger (soit Saint-John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay. Au début du troisième tome, en 1940, nous retrouvons les Hoppenot en Uruguay : "Nous tous, exilés diplomatiques, sommes devenus des épaves." Soumis au rythme des chassés-croisés incessants, des ordres et contre-ordres incohérents, ils subissent l'illisible politique de Vichy. Malgré tout, Hélène Hoppenot garde espoir : "Depuis deux ans - et quels qu'aient été les désastres subis - j'ai toujours cru à la victoire de l'Angleterre. Par instinct et non, hélas, par raison. Un univers nazi est inconcevable". Elle va rapidement convaincre son mari qu'il lui faut choisir le général de Gaulle contre le "terrible vieillard" et le gouvernement de Vichy - dont Henri Hoppenot est pourtant le représentant légal à Montevideo - et contre Alexis Léger, qui voir en de Gaulle un futur dictateur. La tension et la complexité de ces années difficiles affectent le moral de Hélène Hoppenot, mais pas son sens critique qui ponctue, en temps réel, les échos, les fausses nouvelles et les rumeurs qu'elle consigne... Heureusement, elle retrouve de vrais amis sur le continent américain : Gisèle Freund, Darius Milhaud, Jules Supervielle, Henri Seyrig, la famille de Paul Claudel... Et le tumultueux séjour à Montevido de Louis Jouvet et de sa troupe de comédiens en 1941 est une distraction bienvenue dans le désert culturel uruguayen. Après la démission de Henri Hoppenot, le 25 octobre 1942, ils partent sans regret pour les Etats-Unis, où ils retrouvent Alexis Léger et des intellectuels européens exilés. Traversée du désert... Mais c'est Henri Hoppenot, nommé à la tête de la délégation française à Washington, qui organise en juillet 1944 - soit entre le Débarquement et la Libération de Paris - le séjour à Washington et New York du général de Gaulle. Soutenu par Hélène Hoppenot, il fait alors partie de ceux qui contribuent à arracher aux autorités américaines la reconnaissance officielle du chef de la Résistance française. Hélène Hoppenot était très consciente de l'importance de noter les propos entendus, les choses vues dans la coulisse, avant de les retrouver déformés ou censurés par les journalistes, comme Geneviève Tabouis ou "Pertinaz", selon leur orientation... Ce Journal 1940-1944 livre donc quantité d'informations pour les historiens, tout en constituant un témoignage d'une grande honnêteté intellectuelle. Edition établie et annotée par Marie France Mousli, qui a déjà proposé le Journal 1918-1933 de Hélène Hoppenot paru en 2012, puis le Journal 1936-1940, paru en 2015.

03/2019

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Critique littéraire

La Bible d'Amiens ; Sésame et les lys. Et autres textes

John Ruskin (1819-1900) occupe une place importante et singulière dans l'Angleterre du XIXe siècle. Il commença sa carrière comme critique d'art, en défendant notamment Turner et les préraphaélites, avant de s'intéresser à l'économie politique et aux réformes sociales que rendait indispensables à ses yeux l'industrialisation de son pays. Sur certains points, comme la dénonciation du risque de changement climatique en raison des activités humaines, Ruskin fut d'une étonnante clairvoyance. Sa prose enthousiaste, parfois vindicative, souvent surprenante, garde aujourd'hui une force de conviction intacte. Proust découvrit l'œuvre de Ruskin en 1899 et consacra sept années de sa vie à l'étudier. Il voyagea sur les traces de l'écrivain anglais, à Venise, Padoue, Rouen, Amiens et Abbeville. Il écrivit plusieurs articles pour faire connaître aux lecteurs français ce penseur qui le fascinait. Et, surtout, il s'employa à traduire deux livres de Ruskin : La Bible d'Amiens, cathédrale historique et littéraire édifiée à la gloire de celle d'Amiens ; Sésame et les Lys, qui réunit deux conférences de Ruskin, l'une sur la nécessité fondatrice de la lecture dont il déplore, déjà, la désaffection chez les Anglais, et l'autre sur la place de la femme dans une société en pleine mutation. Grâce à Ruskin, Proust put réfléchir à de nombreux thèmes qui vinrent ensuite nourrir l'écriture de À la recherche du temps perdu. Le rôle de la mémoire, l'influence néfaste de l'habitude, la vacuité de la vie mondaine, la passion pour la peinture et pour l'architecture religieuse, le goût pour l'étymologie des noms de lieux, l'envie de voyager à des fins esthétiques et culturelles, la nécessité pour l'artiste d'adopter une stricte discipline de travail : tous ces éléments du roman proustien se trouvent déjà chez Ruskin. Les discussions du Narrateur avec le peintre Elstir, son voyage à Venise, sa contemplation attentive de l'église de Balbec ou de celle de Combray sont autant de sujets, parmi d'autres, dont on trouve une trace dans les travaux ruskiniens de Proust. De nombreux personnages du roman partagent des traits de caractère avec Ruskin. Et même le style de l'écrivain, avec ses phrases sinueuses et poétiques, montre quelques points communs avec celui du penseur britannique. Plus précisément, les deux traductions furent pour Proust l'occasion d'une véritable confrontation avec la pensée de Ruskin. Grâce aux notes abondantes qui accompagnent son travail, Proust crée une sorte de dialogue avec son aîné, et met en œuvre ce principe qu'il décrit clairement dans la préface de La Bible d'Amiens : « Il n'y a pas de meilleure manière d'arriver à prendre conscience de ce qu'on sent soi-même que d'essayer de recréer en soi ce qu'a senti un maître. » Ainsi, les travaux ruskiniens de Proust peuvent être vus, en quelque sorte, comme ses « années d'apprentissage ».

04/2015

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Fantasy

Tarot Tome 3 : Le trône de sablier

A peine monté sur le trône de Soleil, Rune Saint-John apprend que le célèbre centre de rajeunissement de la Nouvelle-Atlantide est prisonnier d'une puissante barrière magique. Qui se cache derrière cet impressionnant fait de magie ? Pourquoi cibler la clinique de l'immortalité ? Qu'est-il advenu des dizaines de personnes piégées à l'intérieur ? Chargé de mener l'enquête avec Brand, son garde du corps de toujours, Rune n'en oublie pas pour autant sa nouvelle vie de cours. La revendication de son trône l'a précipité dans les eaux dangereuses des manigances gouvernementales. Il devient impératif de consolider ses relations avec ses nouveaux alliés afin de protéger sa famille de coeur grandissante, tout en évitant les écueils politiques que pose son idylle avec Addam Saint-Nicholas. Cependant, Brand et lui ne tardent pas à découvrir que la mystérieuse barrière magique cache une menace plus grande et insidieuse qu'ils ne l'imaginaient. Une menace qui pèse non seulement sur sa famille, mais aussi sur son peuple, voire le monde entier. Les Atlantes devront affronter un ennemi à la fois nouveau et ancien dans un conflit qui affectera jusqu'au cours du temps. De son côté, inexorablement ramené au massacre de la cour de son père et aux tortures que lui ont infligé des conspirateurs masqués, Rune n'aura d'autre choix que de révéler des secrets longtemps enfouis qui changeront à jamais le trône de Soleil et la Nouvelle-Atlantide. Point d'orgue de la première des trois trilogies Tarot, Le Trône de Sablier offre une histoire palpitante de Fantasy urbaine dans laquelle se mêlent humour, action et intrigues politiques. " De temps à autre, un roman bouleverse toutes vos attentes de lecteur. K. D. Edwards jongle avec dextérité entre scènes d'action haletantes, confrontations menaçantes et moments de tendresse. " Strange Horizons " Un tour de force de Fantasy. " Realms of my mind " Un plaisir de lecture de tous les instants. Hautement recommandé. " Books, Bones and Buffy " Cinématique et splendide, épique et glorieux, débordant de mystère, d'intrigue, de combats qui font trembler les cieux. Ce livre vous brisera le coeur. " Every Book a Doorway " K. D. Edwards invoque un univers dangereusement réel, hanté par l'imagerie du tarot et par des menaces surnaturels. Anciens comme nouveaux lecteurs seront conquis. " Publishers Weekly " K. D. Edwards place la barre de la fantasy à une hauteur vertigineuse. Ce monde est si réel et fabuleux que j'en ai le souffle coupé. " Julie E. Czerneda " Un récit épique et ensorcelant. " Fantasy Book Review " Si vous aimez l'urban fantasy et cherchez quelque chose de nouveau, avec des personnages tout simplement fantastiques, du sarcasme à volonté, un univers fabuleux et une magie intéressante - cette série est pour vous. " Way Too Fantasy " Un roman extraordinairement imaginatif, et dont les personnages vous touchent au coeur. " The Illustrated Page

10/2023

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Théâtre - Pièces

La statue de temps

La délicatesse. C'est le mot qui me vient à l'esprit à la lecture des poèmes de Gaëtane de Lansalut. Délicatesse et simplicité. Un univers enveloppant bien que minimaliste. La beauté de l'instant saisi dans sa fugacité. L'harmonie des contraires, puisque la statue évoque l'objet lourdement ancré, tandis que le temps, fugace, est par essence volatile. Les mots de Gaëtane ouvrent nos yeux sur ce monde qui nous entoure, et que nous avons perdu l'habitude de contempler. Pas besoin de chichi : une miette de pain, des flocons de neige, le café du matin, la rosée, le soleil levant, le ciel bleu, un caillou, suffisent à éveiller l'intensité de nos sens. La statue de temps est à l'image de l'autrice : sensible et émouvante, drôle et profonde, idéaliste et réaliste tout à la fois. A travers les lignes se devine la quête de l'Absolu dans les moindres détails du quotidien. Mis en scène au théâtre de Nesle, les poèmes de Gaëtane, subtilement interprétés par la comédienne Bérengère Warluzel et accompagnés à la flûte par Julie Huguet, faisaient l'effet d'un temps comme suspendu. Dans son atmosphère clair obscur, dans son dépouillement, la scène ressemblait à une peinture de Georges de La Tour. Intimistes et vibrants, les tableaux de Gaëtane de Lansalut interrogent la vie en même temps qu'ils la célèbrent, avec amour. Virginie Larousse Rédactrice en chef du Monde des religions. Ce sont des poèmes de jeunesse bien souvent, écrits d'une traite sous une impérieuse inspiration qui me faisait prendre le stylo ou la plume (de l'ordinateur) sans attendre. Un trépignement à écrire. De jour, de nuit. Je me suis toujours demandé dans quel état il fallait être pour écrire. Pour être inspiré(e). Que devenait notre conscience ? Dans quel univers fallait-il être pour succomber aux délices des mots bien souvent au bord de l'intime si ce n'est aux marges de l'indicible. Il est apparu que le temps avait une valeur pondérale dans certains de mes textes. Faisant accroitre leur maturation. Puis un déclic. Des textes nés comme ça. Au fil de l'eau. Au fil du temps. Au gré des rencontres. Ce fut celle avec la flûtiste Julie Huguet au Japon, qui a cru en mes textes et les a proposés à la comédienne Bérengère Warluzel pour en faire un spectacle d'une heure au théâtre de Nesle, les jeudis des mois de février et mars 2019. Avec le soutien du metteur en scène Jean-Daniel Laval. Et un projet est né. Une statue de temps qui veut se promener dans les théâtres, les bibliothèques ou les librairies ou chez les gens, dans leur salon, au gré des rencontres là aussi. Poèmes en prose et morceaux de musique s'intercalent judicieusement pour narrer la vie, sous une forme plutôt introspective, sensible et imagée. Chacun pourra y retrouver le thème du temps qui passe, de la vie allègre qui se déroule inexorablement comme pourrait-on dire un voyage. Ce spectacle s'adresse à toutes et tous. Les poèmes nus peuvent aussi être agencés et mis en scène d'une autre manière, avec une autre musique. Ainsi y a-t-il eu une alliance complice de la musique de Johann Sebastian Bach à la flûte et du texte qui a pu émouvoir. Un spectacle à hauteur d'enfant, contemporain et classique à la fois, qui a eu l'ambition folle de nous faire nous réjouir. Car tout, au fond, est à faire avec amour. Gaëtane de Lansalut

04/2021

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Droit bancaire

Droit bancaire et financier. Mélanges AEDBF France VIII

Le huitième volume de la collection des Mélanges AEDBF-France propose une approche très diversifiée du droit bancaire et financier. En effet, il comprend de nombreux articles qui abordent tant des questions fondamentales que d'actualité, de manière large autant que précise, d'un point de vue à la fois réfléchi et pratique. C'est sous la direction de Bertrand Bréhier qu'a été réunie une cinquantaine d'articles et d'auteurs : Le contentieux de la responsabilité professionnelle du conseiller en investissements financiers, Philippe Arestan | La transparence des opérations de marché : quête du graal ou révision du mythe de Sisyphe ? Patrick Barban | Droit comptable et normalisation comptable, Jennifer Bardy | Ce que la circulation des capitaux nous apprend potentiellement du droit, Jean-Silvestre Bergé | Réglementation financière européenne et relations avec les pays tiers, Haroun Boucheta | La signature digitale, Eric Caprioli | Les enjeux de la conformité en droit européen, Bernard Cazeneuve | Les sources informelles de rattachement de la société européenne, Gustavo Cerqueira | Réflexions sur les arnaques financières et la "fabrique du consentement" , Marielle Cohen-Branche | La floating charge : reconnaissance de cette sûreté anglaise en droit français et enseignements à tirer pour le nantissement du solde de compte bancaire, Reinhard Dammann | Améliorer le cadre juridique européen de gestion des crises bancaires : le point de vue d'un superviseur, Edouard Fernandez-Bollo | La responsabilité des prestataires d'initiation de paiement en cas d'opérations de paiement non autorisées, Roberto Ferretti | La constitution du fonds de garantie unique sous le contrôle des juges, Antoine Gosset-Grainville et Margaux Dalon | Les titres en DEEP, nouveaux titres, nouvelle forme de titre ou simplement nouvelle technologie, Philippe Goutay | Le contrôle de la régularité de l'opération financée, Caroline Houin-Bressan | Retour vers le futur des titres participatifs, Vincent Jamet | Le Conseil d'Etat a-t-il tué le droit mou ? Brèves remarques au sujet de l'émergence des documents de portée générale à effets notables, Emmanuel Jouffin | Sur l'imputation des manquements AMF aux personnes morales : vues critiques, Antoine Juaristi | Authentification forte et preuve de la négligence grave de l'utilisateur d'un instrument de paiement, Nicolas Kilgus | Les banques européennes face aux sanctions internationales, Caroline Kleiner | La responsabilité du banquier en matière de chèque de banque, Jérôme Lasserre-Capdeville | Le droit bancaire et financier des "legal transplants" au droit "plug and play", Gregory Lewkowicz | Assurance paramétrique et contrat financier, Pierre-Grégoire Marly | Les sanctions financières applicables par les autorités de marché : comparaison entre le droit financier, le droit de la concurrence et le droit des données personnelles, Frédéric Marty | L'obligation de vigilance des banques, décryptage d'une notion plurielle, Julien Martinet | Prêter en devise aux consommateurs, Jean-Pierre Mattout | La réglementation bancaire et financière revue à l'aune de l'urgence climatique, Frida Mékoui | Quel avenir pour la CJIP en Europe : vers l'élaboration d'un modèle européen de justice négociée, Astrid Mignon-Colombet | Les effets et les incertitudes du Brexit et du post-Brexit sur certaines activités de banque de financement et d'investissement, Olivier Mittelette | Le devoir de loyauté intragroupe, Renaud Mortier | Le banquier face au risque de surendettement de son client particulier, Eva Mouial-Bassilana | SPACs : technique juridique et interrogations pratiques, Sébastien Neuville | Les commissions bancaires face à la prohibition des clauses abusives, Gilbert Parleani | Le crédit entre entreprises liées (regards croisés en droit fiscal et droit bancaire), Ariane Périn-Dureau | Observations sur la réforme des sûretés, Stéphane Piédelièvre | La relativité aquilienne dans la responsabilité des Etats membres pour violation du droit de l'Union par les autorités de surveillance, Johan Prorok | Concevoir des fonds d'investissement adaptés aux seniors ? Isabelle Riassetto | Les pouvoirs d'enquête de l'AMF à l'épreuve des droits fondamentaux, Anne-Claire Rouaud | L'encadrement des transactions avec des parties reliées en droit des sociétés canadien (regards vers les Etats-Unis et l'Europe), Stéphane Rousseau | De la modélisation du crédit immobilier et de sa cohérence interne, Laurent Ruet | L'élasticité américaine (à propos du concept mou de résilience en droit bancaire et financier), Pierre Storrer | Banque et responsabilité sociale dans un contexte de pandémie : point de vue canadien, Ivan Tchotourian | L'émergence d'un droit des sociétés propre aux établissements de crédit, Hervé Synvet | De la Responsabilité Sociale des Entreprises à la Responsabilité Numérique des Entreprises, Marina Teller | L'investisseur et le consommateur de produits financiers : la différenciation du droit européen, Aline Tenenbaum | La directive sur les actions représentatives et le droit financier, Adrien Tehrani | De quelques aspects fiscaux des obligations convertibles en actions, Régis Vabre | La nature juridique des non deliverable tokens, Hubert de Vauplane |

02/2022

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Littérature française

Le comte de Monte-Cristo Tome 1 . Edition collector

PointsClassique - "Attendre et espérer" voilà toute la sagesse d'Edmond Dantès Edmond Dantès, le personnage le plus célèbre des romans d'Alexandre Dumas, est un fier marin qui, sur le point d'être nommé capitaine et d'épouser sa bien-aimée, Mercédès, est arrêté". Le destin d'Edmond Dantès possède la simplicité et la force des grands mythes. 1815. Louis XVIII rétabli sur le trône se heurte à une opposition dont l'Empereur, relégué à l'île d'Elbe, songe déjà à profiter. Dans Marseille livrée à la discorde civile, le moment est propice aux règlements de comptes. C'est ainsi que le marin Edmond Dantès, accusé de bonapartisme, est emprisonné au château d'If, victime de deux rivaux, Fernand et Danglars, et de Villefort, un magistrat ambitieux. Grâce à l'amitié de l'abbé Faria, il s'évade et peut alors assouvir sa vengeance. "Dumas séduit, fascine, intéresse, amuse, enseigne". - Victor Hugo.

09/2023

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Beaux arts

Jean-Jacques Lebel

Jean-Jacques Lebel est une figure incontournable du paysage artistique français et international de la seconde moitié du XXe siècle. Il est partout, prolifique, touche à tout : artiste, auteur, traducteur (de la Beat Generation notamment), performeur, éditeur, animateur, toujours aux avant-gardes artistiques et politiques. Il échappe à toute étiquette, à tout enfermement dans un quelconque mouvement artistique, abandonne toute forme de hiérarchie pour mieux brouiller les pistes et s'affranchir des institutions et des idéologies. Né à Paris en 1936, Jean-Jacques Lebel fit très tôt 3 rencontres décisives : Billie Holiday, Marcel Duchamp et André Breton. Il publia Front unique, sa première revue (art, poésie, politique) à Florence, où eut lieu en 1955 sa première exposition. Après un passage turbulent mais décisif chez les surréalistes, il exposa à Milan, à Paris (Iris Clert, Simone Collinet), puis dans de nombreux musées et galeries à travers le monde. Auteur en 1960 du premier happening européen puis de plus de 70 happenings, performances et actions sur plusieurs continents parallèlement à ses activités picturales, poétiques et politiques, il travailla de plus avec Allan Kaprow, Tetsumi Kudo, Erró, Carolee Schneemann, Yoko Ono, Daniel Pommereulle ou encore Robert Filliou. En 1960 et 1961, il organisa avec Alain Jouffroy l'Anti-Procès à Paris, Venise et Milan, manifestation et exposition internationales itinérantes regroupant une soixantaine d'artistes, prenant position contre la guerre d'Algérie et la torture. Il prit l'initiative du Grand Tableau Antifasciste Collectif, auquel participèrent Baj, Dova, Crippa, Erró et Recalcati. Il inventa, en 1964, le Festival de la libre expression puis, en 1979, le Festival international de poésie Polyphonix, ouverts à des centaines d'artistes, poètes, cinéastes et musiciens de dizaines de pays. Ces manifestations, nomades et autonomes, ont présenté de la poésie directe, des concerts, de l'art-action, des expositions, des projections de films ou vidéos. En 1966, il traduisit en français et publia entre autres ses amis William Burroughs, Allen Ginsberg et Jack Kerouac dans La Poésie de la Beat Generation (Denoël, 1966). En 1968, il prit part aux activités du Mouvement du 22 mars, puis du groupe anarchiste Noir et Rouge et à Informations et correspondances ouvrières. Il suivit l'enseignement du philosophe Gilles Deleuze à la faculté de Vincennes et à la faculté de Saint-Denis. Il produisit des émissions à France Culture consacrées à Allen Ginsberg, Pierre Clastres, le Comité d'action LIP, John Giorno, Jayne Cortez, Bernard Heidsieck... Dans les années 1970, il dirigea avec Daniel Guérin la collection "Changer la vie ! " (éd. Belfond) qui réédite plusieurs textes historiques du mouvement anarchiste international. Dès 1988, au retour d'un long exil méditatif, Jean-Jacques Lebel recommença à exposer publiquement son propre travail pictural dans des galeries et musées, en Europe, aux USA et au Japon. Sa manifestation itinérante - l'installation polymorphique et évolutive Reliquaire pour un culte de Vénus, commencée en 1998, composée de plus de 3 000 éléments collectés à travers l'Europe - a été exposée dans plus de 23 musées, centres d'art, galeries ou lieux alternatifs en Europe. En 2016, Jean-Jacques Lebel fut le co-commissaire d'une importante exposition rétrospective prolongeant les précédentes consacrée à la Beat Generation (Centre Pompidou, Paris).

06/2018

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Sociologie politique

Les structures sociales de l’action publique. Analyser les politiques publiques avec la sociologie des champs

Comprendre une politique publique, son orientation, son style, ses instruments, implique de reconstituer la structure des relations sociales qui sont à son principe. Parmi les différents outils mobilisables pour réaliser un tel programme, la sociologie des champs de Pierre Bourdieu apparaît particulièrement féconde. Ce livre illustre la portée d'une telle analyse, rarement mobilisée en matière d'action publique, en la mettant en oeuvre sur des objets très différents (politiques économiques, usages politiques de l'histoire, salubrité alimentaire, gestion de l'eau, politiques de l'Union européenne, etc.). Il rassemble des contributions de chercheurs du monde entier (Australie, Brésil, Canada, Etats-Unis, France, Suisse) travaillant sur ces pays et d'autres encore (Argentine, Pérou, Pologne). Sur cette base, cette réflexion collective propose une autre manière de voir et d'analyser les politiques qui affectent la vie des populations et régulent les sociétés contemporaines. ComplémentA : points saillants du livre - Cet ouvrage se veut un manifeste théorique, méthodologique et empirique pour fonder sociologiquement l'analyse de l'action publique. - Il propose la première mobilisation systématique des outils de la sociologie de Pierre Bourdieu pour l'analyse des politiques publiques. - Il inscrit cette réflexion dans une perspective internationale. Informations complémentairesA : Auteurs Valentin Behr, chargé de recherches en science politique au CNRS. Pierre Clément, maître de conférences en sociologie à l'Université de Rouen. Joan Cortinas Munoz maître de conférences en sociologie à l'Université de Bordeaux, Centre Emule Durkheim, UMR 5116. Stephan Davidshofer, enseignant et conseiller académique au Global Studies Institute de l'Université de Genève, Suisse. Victor Demenge, doctorant en science politique à l'Université de Strasbourg, SAGE, UMR 7363. Vincent Dubois, professeur de sociologie et science politique à Sciences Po Strasbourg, SAGE, UMR 7363. Caroline Dufour, Professeure associée au département d'études politiques, York University, Canada. Didier Georgakakis, professeur de science politique à l'Université Paris I - Panthéon-Sorbonne, CESSP, UMR 8209. Jonas Hagmann, chercheur en relations internationalrs à l'Université de Genève, Suisse. Paul Hathazy, chercheur au CONICET, Buenos Aires, Argentine. Thomas Hélie, maître de conférences en science politique à l'Université de Reims, LaSSP (Sciences Po Toulouse). Elisa Klüger, chercheuse postdoctorale au CEBRAP, São Paulo, Brésil. VincentA Lebrou, A maître de conférences en science politique à l'Université de Reims, associé à SAGE, UMR 7363. Thomas Medvetz, professeur associé en sociologie à l'University of California, San Diego, USA. Arthur Morenas, doctorant en science politique à l'Université de Strasbourg, SAGE, UMR 7363. Jérémie Nollet, maître de conférences en science politique à Sciences Po Toulouse, LaSSP, France. Brian F. O'Neill, doctorant en sociologie à l'University of Illinois, Urbana-Champaign (USA) et à l' Université de la Sorbonne Nouvelle Paris 3. Franck Poupeau, directeur de recherche au CNRS. Florent Pouponneau, maître de conférences en science politique à Sciences Po Strasbourg, SAGE, UMR 7363. Melaine Robert, doctorant en science politique à l'Université de Strasbourg, SAGE, UMR 7363. Antoine Roger, professeur de science politique à Sciences Po Bordeaux, Centre Emile Durkheim, UMR 5116. Lili Soussoko, doctorante en science politique à l'Université de Strasbourg, SAGE, UMR 7363. Amal Tawfik, chercheur à la Haute école de santé Vaud (HESAV, HES-SO), Suisse.

01/2023

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Histoire des Etats-Unis (1776

Les grands jours qui ont changé l'Amérique

Le roman vrai des Etats-Unis Il suffit d'une journée pour changer le cours de l'Histoire. Lorsque des femmes, des hommes, par leur courage, leur ambition ou leur vilénie, infléchissent soudain le destin d'une nation. Ce 3 juillet 1863 par exemple, quand l'Amérique déchirée par la guerre civile, hagarde, réalise qu'elle vient d'exterminer 50 000 des siens sur une colline de Pennsylvanie. Ce 20 juillet 1969, quand, grâce au pari fou de John Kennedy mais aussi à la science de l'Allemagne nazie, deux hommes marchent dans la poussière lunaire. Ce 15 octobre 2017, lorsqu'une actrice lance deux petits mots sur les réseaux sociaux, Me Too, et déclenche une révolution mondiale. Ou cette après-midi furieuse du 6 janvier 2021 qui voit des insurgés attaquer le Capitole à l'appel d'un président malveillant... Conjuguant la rigueur de l'historien et la plume du grand reporter, les auteurs révèlent les coulisses de ces journées exceptionnelles qui ont fait l'Amérique depuis ses origines et renversent bien des mythes. En une succession de nouvelles épiques, ils tissent une histoire des Etats-Unis d'un genre inédit, une aventure passionnée et chaotique qui nous plonge dans l'inconscient d'un pays-monde épris de liberté mais tenaillé par la violence. Une histoire où la quête de l'universel se conjugue avec l'obsession de la grandeur. En voici le sommaire : Chapitre 1. 22 novembre 1621 : Le Mayflower Chapitre 2. 4 juillet 1776 : La Déclaration d'Indépendance Chapitre 3. 2 décembre 1823 : La doctrine Monroe Chapitre 4. 6 mars 1836 : Le Texas se choisit un destin américain Chapitre 5. 24 janvier 1848 : Le jour qui donne vie au grand mythe de l'Ouest Chapitre 6. 19 novembre 1863 : Abraham Lincoln refonde la nation Chapitre 7. 29 décembre 1890 : Les Américains enterrent les nations indiennes Chapitre 8. 4 juillet 1917 : Les Etats-Unis endossent le rôle de puissance mondiale Chapitre 9. 29 octobre 1929 : Le jour où s'effondre le capitalisme made in USA Chapitre 10. 7 décembre 1941 : L'Amérique se retrouve entrainée dans la seconde guerre mondiale Chapitre 11. 6 août 1945 : Hiroshima Chapitre 12. 27 août 1963 : Le discours de Martin Luther King Chapitre 13. 22 novembre 1963 : L'assassinat de JFK Chapitre 14. 20 juillet 1969 : Les Etats-Unis décrochent la Lune Chapitre 15. 9 août 1974 : Le Watergate Chapitre 16. 30 avril 1975 : Le jour ou l'Amérique abandonne le Vietnam et ses illusions Chapitre 17. 12 juin 1987 : L'Amérique précipite la fin de la guerre froide et celle de l'URSS Chapitre 18. 20 avril 1999 : Le massacre de Columbine Chapitre 19. 11 septembre 2001 : Le terrorisme islamiste frappe au coeur de la nation Chapitre 20. 19 mars 2003 : La guerre du Golfe Chapitre 21. 4 novembre 2008 : Le jour où les Etats-Unis se donnent un président noir. Chapitre 22. 15 octobre 2017 : Me Too Chapitre 23. 6 janvier 2021 : Donald Trump vaincu appelle à l'insurrection Annexe. L'Histoire des Etats-Unis en Cent jours

09/2021

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Essais

Incertitudes en psychanalyse

Comme toujours dès qu'on décentre durablement l'humain de son apparente et naïve quiétude, dès qu'on sème le doute sur ses souvenirs et l'origine de ses passions, on le rend malade. Malade de la peste. Le dimanche 27 aout 1909, sur le pont du George Washington qui l'amenait à New-York, contemplant la découpe des gratte-ciels de Manhattan, Freud ne s'y était pas trompé. "Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste... " avait-il confié pensivement à Ferenczi et Jung. La psychanalyse comme peste des certitudes. Vérité impossible à formuler en Europe ? Ironie d'un viennois ciblant la naïveté américaine ? En tout cas, la mesure de cette "peste" et la qualification de ses symptômes ne sont pas plus aisés aujourd'hui qu'en 1909. C'est pourtant cela que vise ce recueil. Au demeurant, la véracité de la phrase citée fait débat. Elle ne figure ni dans les oeuvres de Freud, ni dans celles de Ferenczi ou de Jung. Pourtant, le 7 novembre 1955, à Vienne, lors d'une conférence prononcée sur le sens d'un "retour à Freud", Lacan affirme la tenir de Jung. Mais l'aurait-il finalement inventé pour propager, au nom de son fondateur, l'annonce des méfaits de la jeune science ? Comme pour le pangolin du XXIème siècle, un doute subsiste sur l'identité de l'agent infectieux. Rendre à l'incertitude son bien, tel est donc l'enjeu. Mais encore faut-il pouvoir la défaire de l'irritation qu'engendre toute retenue, fût-elle celle du jugement. Séjourner "dans les incertitudes, les mystères et les doutes sans se laisser aller à la quête agacée de faits ou de raisons" exige une solide capacité négative. John Keats en faisait la source du génie de Shakespeare, et Bion en rappelle l'impérieuse nécessité dans l'exercice de l'analyse. C'est à ce prix que l'écoute s'affranchit de tout agrippement au savoir, qu'elle accueille l'angoisse et l'effondrement pour permettre, le moment venu, les salutaires mouvements de la curiosité. Certes on pourra regretter que depuis plus d'un siècle "la jeune science" ait pris quelques rides et qu'elle puisse parfois s'essouffler sous le poids de trop généreux commentaires. Pourtant l'incertitude demeure l'ordinaire du psychanalyste. A condition, bien sûr qu'il accepte de suivre les chemins du scandaleux et de l'inouï en s'arrachant aux ornières du bien connu et du prédictible. Comme on le verra, les textes ici assemblés partent souvent de "petits riens", rencontrés au fil du quotidien analytique. Dans la cure, dans l'échange entre collègues, en marge de lectures. Ils sont comme autant de pensées incidentes. Elles en disent souvent longs sur les vastes et complexes théories qui les sous-tendent et se sont constituées au cours d'un lent parcours. A l'écart de tout conformisme assuré, chaque auteur a voulu se laisser distraire par l'imprévu et l'incertain. Sans fausse pudeur. Sans naïveté ni complaisance non plus.

12/2021

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Photographie

Images birmanes 1865-1909. Trésors photographiques du Musée national des arts asiatiques - Guimet

La Birmanie... De ce mystérieux pays, nous savions peu jusqu'à sa récente ouverture au monde. Le plus grand Etat d'Asie du Sud-Est continentale est mentionné pour la première fois par Marco Polo au XIIIe siècle. Rudyard Kipling, à la fin du XIXe siècle, d'autres écrivains comme Pierre Loti, dans les premières décennies du XXe siècle, ont contribué à la renommée de la Birmanie auprès des Occidentaux. Cependant, ainsi que les épreuves de cet ouvrage en témoignent, la photographie a également beaucoup concouru depuis le début des années 1850 à la compréhension de la culture birmane. C'est en 1852, dans le contexte de la deuxième guerre anglo-birmane, que les premières photographies connues furent prises en Birmanie par John McCosh (1805-1885), chirurgien de la Compagnie britannique des Indes orientales et photographe amateur. Puis s'installèrent à Rangoon (actuelle Yangon) Jackson & Bentley, le célèbre studio Bourne & Shepherd et d'autres photographes encore. Avec l'arrivée en 1871 à Moulmein (actuelle Mawlamyine), première capitale de la Birmanie britannique, de l'Allemand Philip Adolphe Klier (1845-1911), le commerce de la photographie prit un essor important, et cela notamment lorsqu'il s'installa à Rangoon où il s'associa avec J. Jackson de 1885 à 1890. C'est au crépuscule d'une carrière exceptionnelle que l'un des photographes majeurs de la seconde moitié du XIXe siècle arrive en Birmanie en 1886 et ouvre un studio à Mandalay puis une boutique de meubles et de curiosités à Rangoon en 1895. Il s'agit de Felice Beato (1832-1909) dont l'oeuvre photographique sur le Japon de 1863 à 1877 est à l'origine de sa notoriété. Les photographies du XIXe siècle du MNAAG sur la Birmanie sont composées d'un portfolio de 73 planches d'auteurs différents, de 32 photographies, de Philip Klier principalement, et d'un achat de 10 épreuves. Cet ensemble a été complété par 27 photographies, montées dans un recueil et, en 2015, d'un album de 49 photographies de Felice Beato. Toutes ces épreuves sont à l'albumine sur papier d'après des négatifs sur verre au collodion. L'intégralité de cette exceptionnelle collection est reproduite dans cet ouvrage. La réédition d'Un Français en Birmanie, le texte du comte Alexandre Mahé de la Bourdonnais, complète cette plongée dans la Birmanie du XIXe siècle. De son vivant, l'auteur voit publiées six éditions de son livre par quatre éditeurs différents. La première date de 1883 et la dernière de 1898. La revue Le Livre analyse en quelques lignes les raisons de ce succès : "[...] contrée peu connue, des révélations curieuses et intéressantes, surtout à cause de la situation de la Birmanie, entre l'Inde et la Chine, et son voisinage avec le Siam, la Cochinchine et le Tonkin. Il démontre aussi l'importance qu'il y a pour la France à lier des relations intimes avec ce pays". On peut ainsi considérer son livre comme le premier récit complet de voyage en Birmanie par un Français et Alexandre Mahé de la Bourdonnais comme le grand découvreur en France de ce pays magnifique.

10/2017

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Littérature française

Qu'est-ce que l'homme

" Ces seules considérations, obscurcies plus qu'inspirées par l'actualité la plus flagrante, la plus ancienne aussi, pourraient suffire à rendre dérisoires les tentatives de la philosophie pour mieux cerner les contours et les profondeurs de l'homme jusqu'à cet Homme qui est la source de l'Humanité. Mais la philosophie, comme une caresse de l'esprit, s'ingénie toujours à nous proposer des approches qui ne s'arrêtent pas à la superficie, à nous conduire à une réflexion approfondie. Par ses explications, contre l'évidence parfois, elle parvient même à nous rassurer, à faire resplendir la lumière où notre esprit ne percevait que l'ombre et la fange. Certes, l'homme n'est pas un, mais multitude, et toutes ses facettes nous contraignent, parfois au détriment de celles qu'il prétend privilégier, à l'appréhender dans une dimension qui restitue sa richesse. "Il faut à l'homme une ossature morale", écrivait Saint-John Perse. Sans doute est-elle nécessaire à chacun pour conduire sa propre vie ? ; elle ne l'est pas moins pour porter un jugement sur celle des autres, ni surtout pour s'inscrire pleinement dans l'Humanité. Peut-être cet ouvrage parviendra-t-il à consolider l'édifice auquel nous devrions aspirer. " Eric de Montgolfier Quel est le sens de la question de l'homme, alors ? Le mot " sens " est lui-même antinomique - comme la question de l'homme -, puisqu'il désigne à la fois le sens comme direction vers, comme dans l'expression " sens de l'histoire ", mais aussi ce que nous comprenons par la faculté de compréhension et ce que signifie l'objet, le sujet, l'être, la chose de la compréhension, comme dans l'expression, " je comprends le sujet " ou " je comprends ce discours" . Nos recherches ont exploré les deux significations, l'une montrant où va l'homme et l'autre montrant ce qu'il est, son essence finie et infinie à la fois, un homme fait et non fait encore et toujours. Il en résulte alors que nous devons encore chercher l'homme à travers ses traces montrant les progrès immédiats et lointains. Chaque pas en avant révèle d'autres pas, d'autres possibilités jusque-là insoupçonnées, comme le progrès moral possible que l'homme découvre aujourd'hui par le respect des devoirs de l'homme. Mais chaque progrès exige, pour être dirigé et compris, une universalisation à l'échelle humaine qui ne suit pas forcément le progrès en question. Le temps du progrès n'est pas celui de l'universalisation, car celle-ci est aux antipodes de l'éducation de l'homme lui-même par lui-même. Celui-ci reste alors condamné à s'inventer, à inventer l'homme, quand, par exemple, l'homme de l'état naturel invente l'homme de l'état social, ou quand l'homme social invente l'homme civil, ou encore quand, demain, l'homme de l'Etat de droit inventera l'homme de l'Etat de devoir. Voilà pourquoi nous avons affaire à l'homme indéterminé à cause de l'apparition, à chaque progrès, de conditions algorithmiques nouvelles. Voilà pourquoi l'homme est toujours en révolution permanente.

02/2023

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Andersen

Les habits neufs de l'empereur

Il était une fois un empereur dont l'unique passion dans l'existence était de changer d'habits à chaque heure du jour. Un beau matin, deux hommes arrivèrent au palais. Ils affirmèrent qu'ils pouvaient tisser, contre une grosse somme d'argent, la plus extraordinaire des étoffes que seuls les gens de qualités pouvaient voir. L'empereur fut très intéressé par cette étoffe qui lui permettrait de reconnaître les sots.

06/2023

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Musique, danse

British Rock. Tome 1, 1956-1964 : Le temps des pionniers

Le premier tome d'une monumentale histoire du rock britannique L'Angleterre n'a pas inventé le rock'n'roll et son premier héros n'a jamais approché la carrure d'un Elvis Presley. Rien ne laissait prévoir durant les années 1950 qu'un pays aussi éprouvé moralement puisse rivaliser musicalement avec les Etats-Unis et célébrer les turbulences d'une nouvelle génération. Egarés dans un monde d'austérité, les gamins anglais ont créé dans la liesse un terreau paradisiaque qui va révolutionner la musique sur tous les continents. Après le déclic instauré par Cliff Richard, les Shadows et les Tornados, l'ascension foudroyante des Beatles met fin à l'hégémonie américaine et révèle un élan national soutenu par des centaines d'orchestres aux prétentions innovantes. Une guerre effrénée s'engage. L'encouragement du ministère de l'Education permet de réorienter les jeunes en mal de résultats scolaires vers un cycle universitaire de quatre années consacrées aux arts. C'est ainsi, par exemple, que John Lennon obtient l'autorisation de faire répéter les Quarrymen dans la cantine de son établissement. D'autres (comme Eric Clapton, David Bowie, Pete Townshend, Nick Mason, Roger Waters, Jeff Beck, Eric Burdon, Rick Wright, Keith Richards, Ron Wood, Ray Davies et son frère) font cette même expérience d'un dilettantisme financé par l'Etat. Tandis que les initiateurs disparaissent tragiquement (Buddy Holly, Ritchie Valens, Eddie Cochran.) ou connaissent des destins mouvementés (Chuck Berry, Jerry Lee Lewis, Gene Vincent, Elvis Presley.), le rhythm'n'blues émigre en Angleterre telle une valeur stimulante. L'industrie du show-biz a trop longtemps méprisé le potentiel fantastique des artistes noirs issus du gospel, du blues et du doo-wop. Et ce sont ces disques exportés comme de vulgaires surplus qui vont susciter l'éclosion spontanée d'un style britannique aussi singulier que révolutionnaire : la Beat Music. Les groupes porteurs de cette révolution se nomment les Beatles, les Rolling Stones ou les Who. Le jeune public s'identifie aussitôt à ceux qui apparaissent comme les nouveaux héros d'une contre-culture. Les industriels anglais ne passent pas à côté du phénomène et vont follement amplifier la percée de ces groupes. Cette ascension débute en 1957 et est vite relayée par les médias britanniques. L'explosion du rock anglais (due aussi à des producteurs de génie (George Martin, Giorgio Gomelsky Shel Tamy, Andrew Oldham.) se mue en véritable invasion aux Etats-Unis et partout dans le monde. Christophe Delbrouck retrace avec brio cette fabuleuse aventure, à la fois culturelle, sociale et politique. Une aventure qui enthousiasmera et marquera profondément plusieurs générations. A NOTER Un second tome paraîtra courant 2013, consacré aux années 1965-1970, Psychedelia L'AUTEUR CHRISTOPHE DELBROUCK, musicien et compositeur, est notamment l'auteur de Frank Zappa / Chronique discographique (EditionsParallèles), Weather Report (Paréiasaure ; rééd. Le Mot et le Reste, 2007), Carlos Santana & la danse des solstices (Editions Larivière /Rock & Folk), la trilogie Frank Zappa & les mères de l'invention, Frank Zappa & la dînette de chrome et Frank Zappa et l'Amérique parfaite (Le Castor Astral, 2003, 2005 et 2006), The Who (Le CastorAstral, 2007), Live : une histoire du rock en public (Le Mot et Le Reste, 2009), Crosby, Stills, Nash & Young (Le Castor Astral, 2009) et Live, une histoire du rock en public (collectif, Le Mot et le Reste, 2011).

03/2013

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Littérature étrangère

Ceux qui restent

Ceux qui restent regroupe trois novellas dont les histoires ont pour point commun de se dérouler dans une petite ville imaginaire de Caroline du Nord : Falls, traversée par une rivière qui porte le nom de Lithium. Les habitants - qui s'appellent "les Fallen", autrement dit "les déchus" - passent beaucoup de temps à s'observer les uns les autres. Les rumeurs vont bon train. Falls a beau sembler en retrait de tout, on y perçoit les échos du vaste monde. Allan Gurganus porte en effet un regard incisif sur l'humain, l'humanité, toutes générations confondues. Ses personnages se débattent dans des situations existentielles complexes, dérangeantes. - Fearnot (Soyez sans crainte, Luc 8, 24) suit le parcours d'une femme dont le père est mort sous ses yeux, décapité par le hors-bord du Dr Dennis, son meilleur ami. Elle pourrait être un personnage de Sophocle. Enceinte à quatorze ans dudit docteur, elle est contrainte d'abandonner son enfant qui la retrouvera dix-neuf ans plus tard et deviendra son amant. - Dans Saints Have Mothers (Les saints ont des mères) un conflit inextricable oppose Jean, mère divorcée d'une quarantaine d'années, à sa fille Caitlin, ravissante, brillante, généreuse mais invivable. Tandis que Caitlin est partie en mission en Afrique pour alphabétiser les enfants d'un village, Jean reçoit en pleine nuit un appel lui annonçant que sa fille s'est noyée. Malgré son désespoir, elle console les amis de sa fille qui défilent chez elle, demande à son professeur de musique (dont elle tombe amoureuse) d'écrire une cantate pour les funérailles, et passe de très bons moments... Jusqu'à ce que Caitlin réapparaisse - quelqu'un lui avait volé ses papiers et avait mis en scène sa disparition pour extorquer 3 000$ à sa mère -, devenant l'héroïne de Falls et de la presse nationale. Passée la joie des retrouvailles, les querelles reprennent de plus belle... - Dans Decoy (Leurre), le narrateur est un homme d'une soixantaine d'années souffrant d'une maladie au coeur. Il est très attaché à son médecin, le Dr Roper (déjà présent dans la première novella), qui a décidé de prendre sa retraite et de fabriquer des leurres au grand dam de ses patients. Gurganus parvient à créer des émotions d'un genre nouveau à partir de situations dramatiques pourtant anciennes. Il souligne les tensions qui surgissent inévitablement entre les notions de mariage et d'Eros, de parentalité et d'épanouissement personnel. Il décrit les fantasmes et les nécessaires compromis engendrés par la vie sociale avec une plume aussi acérée que celle de Mark Twain. En se prenant de passion pour Falls et ses habitants, Gurganus donne une envergure littéraire à la génération Twitter, l'inscrivant dans le sillage des petites villes décrites par Hawthorne. Il y a 40 ans, John Cheever déclarait qu'Allan Gurganus était l'écrivain le plus doué techniquement et le plus réactif de sa génération. Ceux qui restent confirment la foi visionnaire de Cheever dans le talent de Gurganus. Cet ouvrage souligne l'inclination de Gurganus pour la compassion et l'humour. Dans cette comédie marquée par l'humour noir, il parvient à nous remplir d'affection pour ses personnages. Comme nul autre, il sait rendre compte des peines qui résultent des conflits humains. Ce texte a beau se concentrer sur la vie d'un village, il revêt une dimension véritablement universelle.

02/2015

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Ecrits sur l'art

La couleur réfléchie. Journal, essais, entretiens

Peindre, écrire, voir, sont autant de perspectives qui, chez Stéphane Bordarier, tissent une même relation émerveillée et sensuelle au monde. Dans le sillage des peintres italiens renaissants, dont il a longuement contemplé les oeuvres, en dessinant et en prenant des notes, il cherche à "? entremêler le sacré au quotidien ? ", ce qui suppose "? l'éclatante décision de la couleur ? ". Ce volume nous fait pénétrer dans son univers monochrome, "? jaune pâle grisé? ", de "? gris vert jaune ? ", de "? violet de mars ? ". Il rassemble son journal tenu entre 1991 et 1997, tramé de notes d'atelier, de révélations italiennes, de retranscriptions de la bande passante quotidienne, entre amis, en famille, en solitaire ? ; mais aussi ses essais et ses entretiens, qui sont l'occasion de rendre hommage aux artistes qu'il admire et côtoie, Joan Mitchell, Sam Francis, ou Simon Hantaï, comme de tenter de mettre des mots sur le non-savoir qui pour lui enveloppe le fait de peindre ? : "? La peinture est un mystère. Il n'y a rien à savoir ? : aucun savoir ne délimite les termes, les moyens, les buts de la peinture. Il n'y a que du passé et de l'ouverture vers et des variations telles que tout, chaque jour, doit être reconsidéré. ? " (8 septembre 1991) Ses carnets sont parsemés de considérations esthétiques, mais aussi de considérations matérielles, notamment à propos de la chaîne de causalité économique dans laquelle s'inscrit, consciemment ou non, le geste de peindre ? : "? Gagner de l'argent avec la peinture, c'est gagner de l'argent gagné sur le pillage du tiers-monde, gagné par des gens dont le salaire extravagant ne fait que croître alors que celui des "bas de l'échelle" ne bouge pas. [... ] Mais comment peindre sans argent, sans vendre ??? " (4 décembre 1991) Toute peinture est tissée de contradictions, économiques et esthétiques. Il ne s'agit pas de les résoudre ou de les refuser, mais de "? s'enfoncer dans ce doute et dans cette insatisfaction, avant d'avancer, avant de trouver le mouvement le plus radical, qui va opérer. ? " (20 janvier 1993) Si Stéphane Bordarier s'enfonce dans le doute, c'est dans l'espoir de finir par tomber sur l'évidence étrange et déroutante d'une couleur, comme le "? violet de mars ? ". La couleur déborde les significations mutilées, ramène à l'inexplicable ? : "? De la couleur il n'y a rien à dire, ou rien à tirer. Cruelle apparence du monde, et je ne sais qu'en faire. Inconscient. Couleur venue de l'inconscient, et qui me turlupine. ? " (26 février 1994) Cette fascination pour les couleurs semble aller de pair avec une attention pour ce qui nous entoure, ce qui défile quotidiennement, comme en attestent, au détour de certaines réflexions théoriques, de simples notations du temps qu'il fait, pluie, vent, neige. Tous ces élans d'écriture convergent, d'une certaine manière, et frôlent la forme englobante, incertaine et vibrante d'un poème. Ainsi, dans Je voudrais écrire un poème, après avoir évoqué quelques "? instants vivants ? ", "? un moment de solitude à la terrasse des Beaux-Arts ? ", un autre à "? regarder le ciel à travers la verrière ? " de son atelier, écrit-il ? : "? Mais cela serait pauvre encore sans la rage et la colère la nostalgie et le rêve d'une chose, pour parler comme Marx tout ceci ne faisant qu'un, si on y regarde bien. ? "

04/2023

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Italie

Leone Ginzburg, un intellectuel contre le fascisme. Suivi de Entretiens avec Giovanni de Luna, Paola Agosti et Martin Rueff

Leone Ginzburg (1909-1944) fonde en 1933, avec Giulio Einaudi et Cesare Pavese, les éditions Einaudi. Il meurt de sa radicalité en 1944, assassiné par les nazis. Il a inscrit la culture comme premier front de l'antifascisme. Florence Mauro raconte sa vie tirée comme un trait droit et sans bavure, sans aucune compromission, marquée par l'exigence intellectuelle. A la fin des années 1920 à Turin s'était formé un groupe de jeunes, au lycée d'Azeglio et ensuite à l'université. Leur maître Augusto Monti disait qu'il leur enseignait Dante et la politique. Les élèves se nommaient : Leone Ginzburg, Cesare Pavese, Noberto Bobbio, Massimo Mila, Vittorio Foa, Mario Lévi. Leone Ginzburg (1909-1944) est apparu très vite comme la figure émergeante de ce groupe par son attitude morale exemplaire, tant sur le plan intellectuel que politique. En 1933 il fonde, avec Giulio Einaudi et Cesare Pavese, les éditions Einaudi : en 1937 et 1938, il y installe les grandes collections, historiques, scientifiques, et les traductions de la littérature européenne : lui-même, d'origine russe et russophone, traduit les auteurs russes ou révise des traductions (Gogol, Tolstoï, Pouchkine, Dostoïevski, Tourgueniev) tandis que Cesare Pavese traduit les textes les plus novateurs de la littérature américaine (Sinclair Lewis, Herman Melville, John Dos Passos, Gertrude Stein...). De 1941 à 1943, condamné par le régime fasciste à la relégation dans un petit village des monts des Abruzzes, il écrit sans cesse pour la " Casa " Einaudi, et exige l'excellence du travail éditorial. Dans une incessante revendication de ses positions antifascistes, Ginzburg est mort de sa radicalité en 1944, à la prison romaine de Regina Coeli, assassiné par les nazis. Avec une écriture impliquée, Florence Mauro raconte la vie de Leone Ginzburg tirée comme un trait droit et sans bavure, sans aucune compromission, marquée par l'exigence intellectuelle. Par sa lutte jamais relâchée pour la liberté d'écrire, de traduire, d'enseigner, de transmettre, il a contribué à maintenir un rempart indispensable contre la montée d'une société totalitaire. L'autrice remet en lumière son intransigeance et sa radicalité face aux événements contemporains de sa génération. Il est un modèle qui parle aujourd'hui et enseigne à ne pas manquer de vigilance. Elle transmet au lecteur d'aujourd'hui son empathie pour le personnage de Leone Ginzburg qui devient par moments héros de roman : elle l'imagine dans une quotidienneté, avec ses camarades de lycée dans les cafés de Turin, ou avec sa famille dans le confino des Abruzzes où il est exilé par le pouvoir fasciste. Elle le met en scène, se fondant sur des écrits retrouvés, des témoignages, des archives. Elle décrit ses enquêtes dans les archives à Turin et à Rome, ses déambulations sur les pas de Leone Ginzburg, ses rencontres avec des témoins ou des historiens. A travers le geste d'écriture, Leone Ginzburg inscrit la culture comme premier front de l'antifascisme. Pour lui tout acte de langage devient acte politique. Comment des articles écrits dans la célèbre revue La Cultura - reprise par la Casa Einaudi - apparaissent-ils comme les mots les plus engagés de la Résistance ? Comment la Casa Einaudi est-elle au coeur, dès sa création, d'un des enjeux essentiels de la démocratie, du renouvellement d'un patrimoine qui a fondé un pays, et de sa très nécessaire leçon de résistance à venir ? Il est à noter que l'épouse de Leone, Natalia Ginzburg, née Natalia Levi, a été une grande écrivaine. Leone et Natalia ont eu trois enfants dont Carlo Ginzburg le célèbre historien pionnier de la micro-histoire et historien de l'art.

09/2022

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Contes de toujours

Miniconte la chevre de m. segu

Monsieur Seguin n'avait jamais eu de bonheur avec ses chèvres. Il les perdait toutes de la même façon : un beau matin, elles cassaient leur corde, s'en allaient dans la montagne et, là-haut, le loup les mangeait... Blanchette, la nouvelle chèvre de monsieur Seguin, restera-t-elle à brouter l'herbe du clos ?

11/2022

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Loisirs

Cahier de vacances pour adultes

Tout le monde se souvient de ses devoirs de vacances (dictées, problèmes mathématiques, etc.) Notre ouvrage permettra à chacun de retomber en enfance de façon ludique et humoristique en révisant les bases du français, des maths, de l’histoire-géo… Le Cahier de vacances pour adultes allie humour et pédagogie. Des pages d’exercices (français, maths, histoire, géographie, anglais, culture générale) qui permettront à chacun de réviser ses classiques : le théorème de Pythagore, l’Appel du 18 Juin, l’emploi du subjonctif, l’accord des noms de couleur, etc. 10 pages de jeux et de tests à la fois drôles et sérieux. Bien évidemment, les solutions seront présentes au milieu de l’ouvrage (à ne consulter qu’après avoir fait les exercices !!)

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Critique littéraire

Études anglaises - N°2/2015. The British Contemporary Novel: 2008-2015

Catherine BERNARD Writing Capital, or, John Lanchester's Debt to Realism John Lanchester's fourth novel Capital (2012) offers a scathing, satirical denun- ciation of the excesses of capitalism, commodity fetishism and globalisation. The choral structure of the novel also allows the text to function as a world-novel, embracing as it does the criss-crossing lives of protagonists, each embodying a facet of a ramifed present. Reworking the basic principles of realistic representation, it appropriates the language of materialism to bring it to work paradoxically against the reifcation of affects and identity. With Capital, the "credit crunch" novel claims a different form of accountability that emerges through the very "stuff" of fiction. Le quatrième roman de John Lanchester, Capital (2012), offre un portrait satirique des excès du capitalisme, du fétichisme de la marchandise et de la globalisation. La structure chorale du roman transforme aussi le texte en roman-monde. Il embrasse les vies interdépendantes de protagonistes qui, chacun, incarnent une facette d'un présent densément ramifé. Retravaillant les principes de base du réalisme, le roman s'approprie le langage du matérialisme pour l'amener à oeuvrer contre la réifcation des affects et de l'identité. Avec Capital, le roman "de la crise" ("credit crunch fiction") revendique une forme de responsabilité qui s'incarne dans la matière même de la fiction. Vanessa GUIGNERY The Way We Live Now : Jonathan Coe's Re-evaluation of Political Satire This paper examines Jonathan Coe's oeuvre to discuss the evolution of his modes of portraying contemporary Britain. While Coe is well known for his satirical state-of- the-nation novels and for his commitment to political fiction, his recent essays reveal his misgivings about the effectiveness of political satire and Condition-of- England novels in the new millennium. This paper will navigate between Coe's fiction and non-fiction to examine the forms political engagement may take in the contemporary British novel. Cet article parcourt l'oeuvre de Jonathan Coe afin d'analyser l'évolution de ses modes de représentation de la Grande-Bretagne contemporaine. Coe est connu pour ses romans satiriques qui offrent un "état de la nation" et pour son attache- ment à la fiction politique, mais ses essais récents révèlent ses doutes quant à l'efficacité de la satire politique et de romans qui décrivent la condition de l'Angleterre à l'heure du nouveau millénaire. Cet article naviguera entre les écrits fictionnels et non-fictionnels de Coe pour envisager les formes que peut prendre l'engagement politique dans le roman britannique contemporain. Jean-Michel GANTEAU Vistas of the Humble : Jon McGregor's Fiction Jon McGregor's novels are characterised by a constant attention to detail and to the ordinary. They address the realities of individual, social and anthropological vul- nerability through narratives whose frail form countermands any attempt at abstraction and totalisation. In this article, I evoke the forms and modalities of vulnerability through the prism of the characters' and narratives' dependence on trauma, of systematic relationality and of attention to singularities. By throwing light on invisibilities and by giving voice to the inarticulate, McGregor writes ethical and political novels and uses the position of the precarious witness to contribute to the creation of some narrative democracy whose purpose, in Guillaume Le Blanc's terms, is to enlarge our sense of the common. Les romans de Jon McGregor se donnent pour tâche une attention permanente aux détails et à l'ordinaire. Ils s'ordonnent ainsi à l'évocation de la vulnérabilité indivi- duelle, sociale et anthropologique à travers des récits dont la forme vulnérable refuse toute totalisation. Les modalités et visages de la vulnérabilité sont ici évoqués à travers les motifs de la dépendance au trauma, de la mise en relation systématique, et de l'attention aux singularités. En mettant en lumière l'invisible et les invisibles, et en redonnant voix aux inaudibles, Jon McGregor fait oeuvre éthique et politique : il se pose en témoin précaire et contribue à l'élaboration d'une démocratie narrative dont le but est, selon les termes de Guillaume Le Blanc, de "créer du commun" . Peter CHILDS Food Chain : Predatory Links in the Novels of David Mitchell Humans are for David Mitchell predatory animals, whatever their civilized com- plexity. His novels contain numerous examples of individuals and groups who would oppress others in the name of logic, desire, morality, technology, survival or sheer force of will. That people prey on animals, resources and other human beings is only one dimension to Mitchell's fictional world but it is consistent and stark, from the cannibals that appear in Cloud Atlas and The Thousand Autumns of Jacob de Zoet through the warring factions in number9dream to the more fantasti- cal parasitic predators of Ghostwritten and The Bone Clocks. In this essay, I review aspects to this theme while analysing Mitchell's fictional world, which increasingly seems to be governed by interlinkages not only within narratives but metaleptically across them. David Mitchell considère les êtres humains comme des prédateurs, quel que soit leur degré de civilisation. Ses romans comportent de nombreux exemples d'individus et de groupes qui oppriment autrui en invoquant pour cela la logique, le désir, la morale, la technologie, l'instinct de survie ou leur volonté de puissance. Le fait que des hommes s'en prennent à des animaux, à des ressources naturelles ou à d'autres êtres humains n'est qu'un des aspects de l'univers fictionnel de Mitchell, mais il s'agit là d'une dimension structurante, à l'origine de la noirceur de l'oeuvre dans son ensemble - des cannibales de Cloud Atlas et The Thousand Autumns of Jacob de Zoet aux prédateurs parasites de type plus fantastique dans Ghostwritten et The Bone Clocks en passant par les factions en guerre dans number9dream. Cet article recense plusieurs composantes de ce motif récurrent dans la fiction de Mitchell, laquelle paraît de plus en plus fortement régie par des liens se tissant non seulement de manière interne aux différents récits, mais aussi de manière externe entre les récits eux-mêmes, sur un mode métaleptique. Marc POREE "What if ?" : The Speculative Turn of Will Self's Fiction "Et si ?" Révélant de lui-même les extravagantes hypothèses de travail dont il aime à procéder, Will Self est friand de spéculation. Une spéculation de type "métaphysique" , rejoignant celle des poètes de la première moitié du dix-septième siècle (cloués au pilori par Johnson avant que d'être réhabilités par T. S. Eliot). Une spéculation, dont le caractère cérébral s'accommode pourtant d'une volonté de faire que le roman s'incorpore et digère ce qui ne relève a priori pas de lui (les sciences, la pensée). Une spéculation, enfin, qui procède à rebours de l'évolution du lectorat et de la technologie, en oeuvrant à renouer avec un mécanisme de "sensibilité unifiée" que Self sait être anachronique, mais qui pose, à nouveaux frais, la question de la nécessaire difficulté en art. "What if ?" Never wary of unveiling the fantastical conceits which he is wont to proceed from, Will Self is (over)fond of speculation. A speculation that is meta- physical in kind, related to that implemented by the poets of the first half of the seventeeenth century (vilified by Johnson before being rehabilitated by T. S. Eliot). A speculation, the cerebral nature of which is found to be more than compatible with the processes of incorporation and digestion, at the hands of the novel, of all that is allegedly foreign to it (the sciences, thought). A speculation, lastly, bent on restoring a mechanism of "unified sensibility" which Self knows to be anachronis- tic, given the average reader's pursuits, but which offers a fresh take on the neces- sary difficulty of art. Camille MANFREDI Tales from the Pigeon-Hole : James Kelman's Migrant Voices This article offers to dwell on James Kelman's concerns with liminality and cultural identity by outlining the dynamics of displacement, dislocation and relocation in his recent novels You Have to be Careful in the Land of the Free (2004), Kieron Smith, Boy (2008) and Mo Said She Was Quirky (2012). While paying attention to Kelman's interest in the potential for subversion of the in-between, the article anal- yses the narrators' strategies of self-preservation and self-transformation with a view to better understand Kelman's own perception of the predicament of the contemporary Scottish writer in the postcolonial and global contexts. Cet article se propose d'éclairer le traitement des motifs de la liminalité et de l'identité culturelle à travers les dynamiques de décentrement, dislocation et délocalisa- tion dans les récents romans de James Kelman, You Have to be Careful in the Land of the Free (2004), Kieron Smith, Boy (2008) et Mo Said She Was Quirky (2012). En gardant à l'esprit l'intérêt de Kelman pour le potentiel subversif de l'entre-deux, cet article analyse les stratégies de préservation et de transformation de soi développées par les narrateurs. Elles permettront d'éclairer la tâche qui, selon Kelman, revient à l'auteur écossais contemporain dans le contexte à la fois du postcolonial et de nos sociétés mondialisées. Christian GUTLEBEN Whither Postmodernism ? Four Tentative Neo-Victorian Answers This paper sets out to examine in what ways recent neo-Victorian fiction illustrates twenty-first-century fiction's quest for new novelistic possibilities. On the basis of David Mitchell's Cloud Atlas (2004), Andrea Levy's The Long Song (2010), Michel Faber's The Crimson Petal and the White (2002) and Rosie Garland's The Palace of Curiosities (2013), it will be argued that neo-Victorianism broadens the scope of postmodernism by conceiving a cosmopoetics in which a referential and an aesthetic globalisation are combined, by imagining alternative forms of fictional historiography, by challenging various forms of orthodoxy and by questioning the limits of the human. Although it suggests evolutions and variations in relation to late twentieth-century historiographic metafiction, the novel of the new millennium nevertheless cannot be said to forsake postmodernism. Cet article se propose d'examiner dans quelle mesure la fiction néo-victorienne récente illustre la tentative de la fiction du vingt-et-unième siècle d'explorer de nouvelles possibilités romanesques. En prenant comme exemples Cloud Atlas de David Mitchell (2004), The Long Song d'Andrea Levy (2010), The Crimson Petal and the White de Michel Faber (2002) et The Palace of Curiosities de Rosie Garland (2013), nous soutiendrons que le néo-victorianisme élargit le spectre du postmodernisme en concevant une cosmopoétique où se mêlent référentialité et esthétique mondialisées, en imaginant d'autres formes d'historiographie fictionnelle, en remettant en cause diverses formes d'orthodoxie et en s'interrogeant sur les limites de l'humain. Bien que le roman du nouveau millénaire suggère des variations et des évolutions par rapport à la métafiction historiographique de la fin du vingtième siècle, on ne peut cependant pas considérer qu'il renonce au postmodernisme.

08/2015

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Policiers

Le chapeau de M. Briggs. Récit sensationnel du premier meurtre commis à bord d'un train anglais

Le 9 juillet 1864, un chapeau, une canne et un sac sont retrouvés sous le siège ensanglanté d'un compartiment de chemin de fer. Le corps du banquier auquel ils appartenaient gît entre les voies. Chargés d'élucider le premier meurtre jamais commis à bord d'un train en Angleterre, les célèbres détectives de Scotland Yard suivent la piste d'un jeune suspect Allemand très vite identifié. Ce dernier vient de s'embarquer pour New York, comme il l'avait décidé depuis longtemps. Ils devront traverser l'Atlantique pour trouver celui dont la vraie personnalité apparaît au fil des témoignages de ceux qui l'ont connu... Bijoutiers, chapeliers, cheminots, tailleurs, prostituées et cochers se succèdent pour tenter de reconstituer les événements, face à des juges dont le pouvoir n'aurait à craindre que celui de la presse. Sur fond de rivalité entre l'Angleterre et l'Allemagne, alors que sévit le débat sur la peine capitale, l'accusé parviendra-t-il à prouver son innocence ? Kate Colquhoun retrace à un rythme exalté une affaire de meurtre qui défraya la chronique. Inspiré d'un fait divers réel - le premier meurtre commis à bord d'un train anglais - ce livre met en scène des personnages qui ont réellement existé : Franz Müller, tailleur allemand établi près de Londres, les détectives (Richard Tanner et Frederick Williamson) et le chef de la police de Scotland Yard (Sir Richard Mayne), ainsi que divers témoins, dont un cocher (Jonathan Matthews), un bijoutier (John Death), un chapelier (Daniel Digance). Divisé en trois parties correspondant aux différentes phases de l'enquête (La City, la traversée jusqu'à New York et le retour en Angleterre pour le jugement au tribunal), l'histoire se déroule essentiellement à Londres, ville dont les descriptions sont parfois dignes des romans de Dickens. Au-delà du plaisir de lecture procuré par la progression de l'enquête et le suspense qui s'ensuit, Le chapeau de Mr Briggs documente et souligne l'émergence de débats dont les conséquences sont toujours perceptibles aujourd'hui : la question de savoir si les policiers et les juges cherchent à établir la vérité ou leur vérité : les personnages sont attachants malgré leurs failles. Les célèbres détectives, souvent décrits avec humour, brillent parfois moins par leur sagacité que par la manière dont ils tentent de faire coïncider les faits avec l'issue qu'ils envisagent : il leur faut un coupable, et les témoins susceptibles de disculper Franz Müller sont judicieusement écartés. Leur empressement à croire que Müller est l'assassin s'explique par le climat d'hostilité de l'Angleterre envers l'Allemagne, mais aussi du fait qu'ayant jadis parfois échoué à élucider certains meurtres, ils veulent rétablir leur réputation. le pouvoir de la presse et l'influence de l'opinion publique : les détectives doivent tenir compte d'une presse populaire en plein essor, par laquelle les citoyens expriment leurs doutes sur l'enquête, voire leur donnent des conseils. L'opinion publique, nourrie de romans à sensation, participe au débat. A travers les nombreux extraits de journaux de l'époque, le lecteur assiste également à un curieux revirement : la presse en viendra à exprimer occasionnellement la crainte qu'une erreur sur la personne du suspect n'ait été commise, tant la personnalité de l'accusé semble en contradiction avec celle d'un assassin. le récit captivant d'un grand procès : composé entre autres d'extraits de transcriptions authentiques clairement analysés, ce récit expose aussi les mécanismes par lesquels l'avocat de la Couronne manipule les jurés en réussissant à leur faire oublier des éléments à décharge incontestables. le débat sur la peine de mort : il est, lui aussi, richement analysé. Les arguments des abolitionnistes, convaincus de la barbarie d'une pratique qui ne dissuade personne, reposent aussi sur la croyance que la certitude du châtiment vaut plus que le châtiment lui-même. Les politiciens, quant à eux, redoutent les troubles à l'ordre public qu'entraînent les rassemblements autour de ce " spectacle ".

02/2012

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Autres langues

A l'arpenteur inspiré. Mélanges offerts à Jean Bernabé

Si ce qu'il est convenu aujourd'hui d'appeler la créolistique fut longtemps l'apanage de savants non originaires des territoires où la langue créole est en usage, il convient de remarquer que les natifs ne se sont jamais désintéressés de l'étude de cette dernière. C'est ainsi que la toute première grammaire de cette langue fut l'œuvre du Trinidadien John Jacob Thomas en 1869 et que, depuis lors, cela de manière régulière, des études les plus diverses ont vu le jour telles que celles du Guyanais Alfred de Saint-Quentin (1873), du Guadeloupéen René de Poyen-Bellisle (1890) ou encore de la Martiniquaise Elodie Jourdain (1951). Jean Bernabé, agrégé de grammaire, docteur d'Etat en linguistique, s'inscrit, à compter des années 70 du XXe siècle, dans cette tradition qu'il vient à la fois conforter et bousculer. Conforter parce qu'il est le père fondateur des études créoles au sein de l'Université des Antilles et de la Guyane (l' UAG), et qu'il n'a jamais ménagé ses efforts pour qu'un véritable cursus académique créole y soit établi : licence de créole (1993), maîtrise de créole, KEA et doctorat en " Langues et Cultures Régionales-option créole ". Jean Bernabé fut à l'origine de ces formations désormais reconnues, lesquelles se sont concrétisées en l'an 2000 par la création du CAPEs de créole pour lequel s'est battu le groupe de recherches qu'il dirige depuis plus de trente ans, le GEREC-F (Groupe d'études et de recherches en espace créole et francophone). Bousculer parce que fort de son ancrage dans la grammaire générative et dans la sociolinguistique tout à la fois, il a su jeter un regard neuf non seulement sur la syntaxe des créoles martiniquais et guadeloupéen, mais aussi sur les rapports de force entre créole et français dans l'écosystème langagier de nos pays, renouvelant au passage les concepts d'emprunt, de continuum, de diglossie et, plus récemment, d'écologie linguistique. Il est aussi le créateur de la première graphie phonético-phonologique pour le créole des Petites Antilles et de la Guyane, la plus utilisée de nos jours, graphie connue du grand public sous le nom de " Système-GERFC ". et hommage à l'arpenteur inspiré qu'il fut, et continue d'être, n'est pas un exercice de pure forme, mais bien un témoignage du respect et de l'admiration que portent ses collègues de diverses universités à travers le monde, à quelqu'un qui sut être, dans le même temps, un scientifique de haut niveau, un administrateur (il fut dix ans durant doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'UAG) ainsi qu'un éveilleur de conscience. Que seraient les études créoles sans les travaux déterminants de Jean Bernabé ? Depuis bientôt quatre décennies, ceux-ci n'ont de cesse de féconder les recherches non seulement des créolistes établis mais également d'un nombre impressionnant de jeunes chercheurs auxquels nous avons tenu à donner la parole. Jean Bernabé a toujours eu le souci de la relève, et à l'heure où sa génération se prépare à prendre une retraite bien méritée, loin de poser sa plume, voici qu'il entame une déjà brillante carrière de romancier, renouant ainsi avec l'une de ses premières amours : la littérature. o-auteur enfin, avec P. Chamoiseau et R. Confiant de l'Eloge de la Créolité (1989), il fait la preuve que les études académiques ne sauraient aucunement être séparées d'une réflexion plus globale sur le devenir de ces organismes fragiles que sont les sociétés créoles dans un monde où les identités sont violemment questionnées par l'inexorable effacement des frontières entre les langues, les cultures et les peuples.

11/2006

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Critique littéraire

Kapuscinski. Le vrai et le plus vrai

La seule chose qui me reste à faire, c'est marcher, interroger, écouter, grappiller et enfiler les informations, les opinions, les histoires comme les perles d'un collier. Mais je ne me plains pas, car cette approche me permet de connaître beaucoup de gens et d'apprendre des choses que ni la presse, ni la radio ne racontent. R. Kapuscinski. Quel lecteur du Négus ou d'Ebène ne s'est pas posé la question : comment a-t-il fait ? Comment ce correspondant d'une petite agence de presse d'un pays socialiste de seconde zone s'est-il débrouillé, seul, sans moyens ou presque, pour percevoir, pour comprendre ce que tant d'autres journalistes, et non des moindres, n'avaient pas vu ? Par quel miracle, ou tour de passe-passe, nous donne-t-il l'impression de pénétrer au coeur des choses, au lieu de n'en décrire que la surface, les événements ? Beaucoup des lecteurs les plus fidèles, les plus passionnés, de Kapuscinski, sont eux-mêmes journalistes. Ils connaissent, en principe, les ficelles du métier. Et pourtant, eux aussi, eux surtout peut-être, restent perplexes. A ces questions, la biographie que nous publions apporte quantité de réponses, mais son intérêt est aussi de ne pas prétendre tout expliquer. Le mystère de la création, ou de la recréation artistique du monde réel, restera entier au terme de ce long périple, depuis les confins de la Pologne de l'entre deux guerres jusqu'à la nouvelle Pologne démocratique, en passant par la guerre, les longues années du stalinisme, et aussi, bien sûr, l'Afrique, l'Amérique latine, l'Asie... Artur Domoslawski, lui-même reporter pour le principal quotidien de son pays, Gazeta, était un ami et un peu, comme tant d'autres, un disciple de "Kapu". Pourtant, son livre a fait scandale en Pologne, au point que l'éditeur qui l'avait commandé a refusé le texte. Mort encore plus que vivant, Kapuscinski devait rester un maître, une référence professionnelle aussi bien que morale. Pourquoi donc fouiller dans les recoins de sa vie, évoquer quelques épisodes un peu douteux de sa carrière, pourquoi essayer de percer ses petits secrets, ses petites ruses, ses petits trucages parfois ? La force de cette biographie, écrite avec autant d'empathie que de lucidité, est précisément là : l'immense journaliste, porté aux nues par Gabriel Garcia Marquez ou John Updike, avait des faiblesses très humaines, des attitudes parfois déconcertantes, il lui arrivait de décevoir. Mais, au bout de ce long voyage en sa compagnie, il reste un très grand bonhomme, et des oeuvres, aussi critiquables qu'elles puissent être dans le détail, des chefs d'oeuvre. Pour avoir, quelques mois avant sa mort, eu la chance de passer avec Kapuscinski de longues heures d'entretiens, j'ai, a posteriori, l'intime conviction que le travail de son biographe est honnête, qu'il n'a nullement cherché le scandale, que son propos n'est pas de déboulonner une statue. Peut-être Artur Domoslawski n'a-t-il pas toujours tout compris, peut-être certaines de ses interprétations sont-elles contestables. Mais pour ceux qui ont lu, aimé, voire connu "Kapu", son travail est inestimable, et souvent émouvant. Le texte que nous présentons ici est une version très légèrement abrégée de l'original polonais. Avec l'accord de l'auteur, nous avons considéré que certains détails, certaines références à l'environnement culturel polonais, n'auraient pas apporté grand chose au lecteur francophone. Mais l'équilibre du livre a été scrupuleusement respecté, les coupes ne portent que sur l'accessoire. Tout autant qu'une biographie, ce livre est une réflexion sur le métier, par nature interlope, de journaliste, sur ses grandeurs et ses limites. Des limites que "Kapu" a allègrement franchies pour atteindre un autre royaume, celui de la littérature. Mais en y retrouvant, au fond, la même question : le mensonge est-il seulement l'ennemi de la vérité, ou parfois son ami, son assistant ? Jan Krauze, auteur de l'avant-propos.

09/2011

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Jeux

Cahier de vacances pour adultes

Des exercices drôles et décalés pour revoir tout ce que vous avez oublié depuis vos tendres années d'école : français, littérature, maths, sciences, histoire, géographie... Mais aussi des jeux sympas et des quiz rigolos qui vous permettront de tester votre culture générale sur des thèmes aussi variés que le cinéma, la musique, les arts... Le tout pimenté de jeux de mémoire, de mots cachés et de sudokus : en bref, de quoi vous amuser tout l'été !

05/2022

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Critique littéraire

Études anglaises - N°1/2015

Agnès DERAIL-IMBERT Eros et Arès : les enfants de la guerre dans Billy Budd, Sailor de Melville Cette étude se propose de lire Billy Budd, Sailor comme une fable juridique qui dramatise, dans un double contexte de guerre et de mutinerie, le conflit entre la violence d'une innocence exceptionnelle (Billy) et celle du mal absolu (Claggart). L'une et l'autre, hors la loi, recèle une menace insurrectionnelle que la souveraineté politique (celle du capitaine Vere), pour se maintenir, doit réprimer. Le jugement de Vere - l'exécution de Budd -, s'exerçant au nom de la violence légale, met en oeuvre une stratégie qui enrôle la puissance cohésive d'Eros au service de la loi mar- tiale, dans une opération qui vise à naturaliser et à sublimer la violence arbitraire de l'état d'exception. Against a backdrop of war and mutiny, Billy Budd, Sailor can be read as a juridical drama staging the conflict between the exceptional violence of utmost innocence (Billy's) and that of absolute evil (Claggart's). Both infringe the law and both are pregnant with a threat of insurrection which political sovereignty (captain Vere's) must eradicate for the sake of its own integrity. Vere's sentence condemning Budd to death in the name of legal violence partakes of a complex strategy whose aim is to summon Eros's cohesive power in order to buttress martial law and to naturalize and sublimate the arbitrary violence of the state of exception. Michael GILLESPIE The Picture of Dorian Gray as a Postmodern Work Despite the wide range of interpretative approaches to The Picture of Dorian Gray that have appeared since its publication, all seem to assume that a particular set of values or beliefs-traditional Judeo-Christian morality, cultural attitudes, nationa- list dispositions, or queer inclinations-is integral to Wilde's narrative. This essay challenges the value of any metaphysical reading by asserting that the world of The Picture of Dorian Gray is delineated in strictly physical terms and so is best as a Post-Modern work. Through close reading, this essay shows key points in the narrative that highlight the absence of all values and that underscore the view that characters behave according to strictly material considerations. In the end the essay concludes that Wilde presents a world as grim and bleak as anything found in the works of Samuel Beckett. Malgré les nombreuses interprétations dont a fait l'objet The Picture of Dorian Gray depuis sa publication, tous les critiques semblent penser qu'un ensemble de valeurs ou de croyances-qu'il s'agisse de la morale judéo-chrétienne, de positions culturelles, de dispositions nationalistes ou de l'homosexualité-fait partie inté- grante du roman de Wilde. Cet essai remet en question la pertinence de toute lec- ture métaphysique en affirmant que le monde de The Picture of Dorian Gray est délimité en termes strictement physiques et que l'on ici affaire plutôt à une oeuvre post-moderne. En se fondant sur une lecture détaillée, cet essai montre que des points-clés dans le récit mettent en évidence l'absence de toute valeur et soulignent l'idée que les personnages se comportent en fonction de considérations purement matérielles. En conclusion, cet article souligne que Wilde donne à voir un monde aussi sombre que celui de Samuel Beckett. Christopher S. NASSAAR Hidden Meanings and the Failure of Art : Wilde's A Woman of No Importance Complexity is the hallmark of Oscar Wilde's mature works. From "Lord Arthur Savile's Crime" through The Picture of Dorian Gray and Salome, there is an incre- dible amount of complexity wherever we look. When we reach A Woman of No Importance, however, the complexity apparently disappears, and the play is usually read as a conventional Victorian melodrama. A deeper look at the play reveals veiled references to Farquhar, Hawthorne, Arbuthnot and Baudelaire. The refe- rences point to a deep hidden meaning in the play. Traced carefully, they reveal Mrs. Arbuthnot as a deeply corrupt woman who is unaware of the dark recesses of evil within herself. Unfortunately, this suppressed undercurrent of meaning is too dee- ply buried and very difficult to detect, which has led people in general to accept the surface meaning as the true one. The play is thus a stylistic failure, although its veiled thematic content is quite profound. La complexité caractérise les oeuvres d'Oscar Wilde, de "Lord Arthur Savile's Crime" jusqu'à The Picture of Dorian Gray et Salome, alors que, dans A Woman of No Importance, celle-ci paraît moins évidente, la pièce étant le plus souvent lue comme un mélodrame victorien conventionnel. Cependant, si on analyse la pièce de plus près, on y décèle des références voilées à Farquhar, Hawthorne, Arbuthnot et Baudelaire. Celles-ci soulignent qu'il y a dans la pièce un sens caché, et une analyse détaillée révèle que Mrs Arbuthnot est en fait une femme corrompue et inconsciente du mal tapi en elle. Malheureusement, parce que celui-ci est profondément enfoui, on s'en est souvent tenu à une lecture superficielle de la pièce. Celle-ci est donc, en un sens, un échec stylistique en dépit de sa profondeur thématique. Nathalie SAUDO-WELBY Narratorial authority in Sarah Grand's Beth Book (1897) The Beth Book, a partly autobiographical narrative, is a feminist Bildungsroman told in the third person. Historical, religious and scientifc discourses combine to give authority to the narrator's vision of Beth, so that the narrator is fnally in a position to award Beth the title of female genius. Yet, very little is said of the con- tent of Beth's "art for man's sake ;" the title and the content of her non-fction book are not described ; and the novel's last words are the name of her "Knight, " a writer who believes in woman's genius to reveal man's own. Avoiding the most direct form of didacticism, Sarah Grand has shifted the emphasis away from Beth's message to women to the narrator's work of authorizing Beth to progress to her position of public speaker. In the process, this narrator is given a historical consciousness and a sex. The Beth Book est un roman d'apprentissage féministe au contenu en partie auto- biographique. Fondant son autorité sur une analyse historique et un discours reli- gieux et scientifque, l'instance narrative fnit par octroyer à Beth le titre de génie féminin. Pourtant, un vide entoure le contenu de "l'art pour l'homme" de Beth ; de son ouvrage, on ne sait ni le titre ni le contenu mais seulement qu'il ne s'agit pas de fction ; les derniers mots du roman sont le nom de son "Chevalier" , un écri- vain qui croit que le génie des femmes consiste à susciter celui des hommes. Tout en évitant les formes de didactisme les plus directes, Sarah Grand a placé au centre de son roman engagé la tâche de la narratrice omnisciente qui va faire progresser Beth en position d'orateur de génie. Au cours de ce processus, la narratrice acquiert une conscience historique et un sexe. Pierre LONGUENESSE Yeats et le mélange des genres : du texte à la scène Dans le projet de "théâtre de l'imagination" formulé par Yeats dès 1890, le Verbe poétique est porteur d'un pouvoir visionnaire, par la performativité de son énoncia- tion concrète portée par le corps de ce que l'on n'appelle pas encore, avec Georges Banu, un "acteur-poète" . Ce projet fait de l'écriture dramatique un objet multi- forme, où le drame n'a de sens que mis en tension par ce qui le "menace" dans sa pureté générique : la narration, le chant, la danse. ll conduit le dramaturge vers des collaborations audacieuses sur les scènes de ses créations, entre musiciens, compo- siteurs, et danseurs. En somme, loin de "menacer" son théâtre, ces figures d'un "hors-champ" artistique sont ce qui en constitue l'expression par excellence, puisque, par le théâtre, est dévolu au verbe le pouvoir extra-ordinaire de faire sur- gir, par sa physicalité propre, aussi bien le souffle du chant que le rythme du corps dansant. In the "Theatre of Imagination" conceived by Yeats in the 1890s, the poetic Verb is given the power to create visions through the concrete physicality of its uttering by the performing body of what Georges Banu will later call an "acteur-poète". This project transforms dramatic writing process into the creation of a multiform object, in which the issue of the drama is brought out by the tension between oppo- site mediums : theatre on the one hand, singing, dance, tale on the other hand... This exploration involves Yeats in original collaborations on stage with composers, musicians, and dancers. In short, these manifestations of an artistic "hors-champ, " far from threatening the drama, become on the contrary the core of its expression, as a new power is, on stage, devoted to the Verb : the extra-ordinary power to arise the pneuma of singing as well as the rhythm of the dancing body. Anne MOUNIC "To tell and be told" : war poetry as the "transmission of sympathy" War poetry raises a paradox : the destructive collective imposition which weighed upon each soldier during the Great War triggered off new individual awareness and led to a questioning of the values that had prevailed until then, and notably idealis- tic philosophy. Discussing the paradox, we shall oppose tragedy and the individual epic, catharsis and empathy, the choice of death and the choice of life. The Great War writings will be placed in their literary and philosophical context, before and after. La poésie de guerre soulève un paradoxe : la contrainte collective de destruction qui pesa sur chaque soldat durant la Grande Guerre suscita une nouvelle conscience singulière, menant à un questionnement des valeurs et, notamment, de la philoso- phie idéaliste. Discutant ce paradoxe, nous opposerons la tragédie à l'épopée indi- viduelle, la catharsis à l'empathie, le choix de la mort à celui de la vie. Les écrits de la Grande Guerre seront placés dans leur contexte littéraire et philosophique, avant et après. Olivier HERCEND Cinema, the mind and the reader in Virginia Woolf's The Mark On the Wall Taking up David Trotter's Cinema and Modernism, this article emphasises the strong links that exist between Virginia Woolf's thoughts on cinema and the new techniques and notions that she develops in "The Mark on the Wall. " Indeed, her depiction of the mind's process fosters the image of a fragmented world, a succes- sion of images that come under no authoritative order or meaning : a mere mon- tage. But cinema also contains the promise of an artistic answer to the fragmentation of the modern condition. Through a renewal of textual co-operation, Woolf opens her reader to the possibilities of what I choose to call an "aesthetics of juxtaposi- tion. " Reprenant les idées exprimées dans Cinema and Modernism, de David Trotter, cet article relie la pensée de Virginia Woolf sur le cinéma aux techniques et aux notions nouvelles qu'elle développe dans "The Mark on the Wall" . De fait, en tentant de décrire le fonctionnement de l'esprit, elle fait naître l'image d'un monde fragmenté, une succession d'images qui ne tombent sous l'autorité d'aucun ordre ni d'aucune signification essentiels : en un mot, un montage. Mais le cinéma est également la source d'une réponse artistique à la fragmentation de la condition moderne. En renouvelant les modalités de la coopération textuelle, Woolf ouvre son lecteur aux possibilités d'une "esthétique de la juxtaposition" . Antonia RIGAUD Les Europeras de John Cage : de l'opéra au cirque Cet article interroge le rapport ambigu qu'entretint John Cage avec le théâtre tout au long de sa carrière. Influencé très tôt par Artaud et Stein, il ne cesse de faire référence au théâtre et conçoit son art comme une réflexion sur la théâtralité et la notion de performance. Ses Europeras, à la fin de sa carrière, permettent de mettre en avant la manière dont il a cherché à la fois à inscrire ses expérimentations artis- tiques dans le champ théâtral tout en faisant sortir le théâtre des codes mêmes de la scène. La place centrale que Cage donne au théâtre, bien qu'il ne produise que de très rares oeuvres théâtrales, témoigne de son désir de penser le théâtre non pas en tant que médium mais en tant que lieu d'expérimentation. This article addresses John Cage's ambiguous relationship with theatre throughout his career. Influenced early by Artaud and Stein, he often referred to theatre and understood his own art project as a reflection on theatricality and performance. The Europeras, written late in his career, testify to his attempt to associate his artistic experimentation with theater while pushing on the limits of theatre. The prominent position Cage gave to the theatre in contrast to the rarity of his theatrical work pieces is emblematic of his ambition to re-think the theatre as a locus of experimentation.

09/2015

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Littérature étrangère

Swamplandia

"Quand on n'est qu'au commencement de la fin, on peut très bien se croire déjà au milieu. Quand j'étais petite, je ne voyais pas ces nuances. C'est seulement après la déchéance de Swamplandia que le temps s'est mis à avoir comme un début, un milieu et une fin. En bref, je peux résumer toute l'histoire d'un seul mot : chute". Swamplandia a longtemps été le parc d'attractions le plus célèbre de toute la Floride, et sa star, Hilola Bigtree, dompteuse d'alligators de classe internationale, cuisinière exécrable et mère de trois enfants, n'y était pas pour rien. Mais à sa mort, l'entreprise sombre dans le chaos. Seule sa fille Ava, treize ans, semble en mesure de sauver les Bigtree du naufrage et de la menace du Monde de l'Obscur, leur redoutable concurrent... Sélectionné par le New York Times comme l'un des cinq meilleurs romans américains de l'année 2011, Swamplandia plonge le lecteur dans l'univers luxuriant et magique de Karen Russell, dont l'écriture inventive n'est pas la moindre des qualités. La presse "Richesse de la langue, exubérance des personnages... Une merveille ! Des écrivains de la trempe de Miss Russell, il s'en trouve un sur un million. ". . The New York Times "Une histoire excentrique, merveilleusement extravagante. Un auteur brillant, doté d'une étonnante imagination". The Times "Un vrai tour de force". Elle U. S. "D'une originalité stupéfiante". The Boston Globe "Magnifique, sombre et drôle". Rolling Stone "Chant d'amour au paradis et à l'innocence perdue, ce premier roman d'une incroyable richesse est une révélation". Library Journal "Karen Russell s'impose déjà comme une voix singulière et forte de la jeune littérature américaine". Livres Hebdo "Vaste succès public et critique aux Etats-Unis, Swamplandia est un puzzle surprenant aux multiples facettes... L'apparition d'une nouvelle voix dans le concert de la littérature américaine, une voix envoûtante où la sensibilité s'épice de vénéneux... La voix d'une auteure à suivre. Magnétique". Page "Un vrai grand huit d'émotions subtiles. Epatant". Elle (Belgique) "Une merveille de fantaisie, d'immersion dans l'enfance, de divagation poétique". Les Inrockuptibles "D'une grâce infinie". Be "Un roman délirant et fantaisiste, joli capharnaüm insensé voyant Mark Twain lorgner vers John Kennedy Toole. Une féérie azimutée très recommandable". Le Figaro Magazine "Un roman palpitant, brûlé jusqu'à l'os par le malheur et la lumière de la Floride". Biba "Un miracle de fantaisie, d'immersion dans l'enfance et de délire poétique". Les Inrockuptibles "La sensation US du moment (finaliste du prix Pulitzer). A lire fissa en attendant la future adaptation par HBO". Technikart "Une belle surprise". L'Optimum "Un imaginaire luxuriant à la Lewis Carroll, une sensibilité et une profondeur rares et un style ultra-inventif... Si ce roman foisonne d'idées et de suspense, Karen Russell éblouit aussi par son écriture imagée. Une petite merveille, un joyau. On adore ! " Le Parisien "Fantaisiste et poétique, une sublime dérive adolescente". Grazia "Bienvenue dans le monde décati de Swamplandia. Bienvenue dans la prose luxuriante de Karen Russell ! " Libération "Un premier roman qui a enchanté l'Amérique... Une fulgurante "failure story" , le récit vertigineux d'un mauvais rêve américain... Une conteuse sans doute un peu sorcière". Les Echos "Roman initiatique rude et sincère, conte exotique et réaliste, Swamplandia est un monde à lui tout seul". Elle "Amusant et mélancolique (effrayant à l'occasion), Swamplandia touche le lecteur grâce à la singularité de son univers et la poésie de sa langue particulièrement inventive". Lire "Le lecteur est projeté dans ce parc d'attractions comme dans une sorte de galerie des mystères et parfois des horreurs. Amateurs de réalisme s'abstenir. Mais les amoureux de Lewis Carroll sont priés d'aller voir. Ceux de Stephen King aussi... Comme Flannery O'Connor et Carson McCullers, Karen Russell a élagué, concentré, pour que son lecteur ne soit jamais détourné de la folle histoire des Bigtree. Et c'est une réussite". Le Monde des livres "Baroque et aussi foisonnant qu'une mangrove". 20 Minutes "Ce premier roman est une pépite. A croquer".

08/2012

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Photographes

August Sander, un photographe d'Allemagne

L'ouvrage est un essai d'histoire sur le photographe allemand August Sander (1876-1964) à travers son oeuvre et à travers sa vie. Essai d'histoire de l'art, d'histoire technique et aussi d'histoire sociale. Daniel Challe entreprend le " portrait dans le portrait " de cet artiste à l'envergure universelle, auteur des Hommes du XXe siècle. L'ouvrage est un essai d'histoire sur le photographe allemand August Sander (1876-1964) à travers son oeuvre et à travers sa vie. Essai d'histoire de l'art, d'histoire technique et aussi d'histoire sociale. C'est bien d'un artiste de son temps et dans son temps, un artiste d'Allemagne mais à l'envergure universelle dont Daniel Challe entreprend le " portrait dans le portrait " : il regarde les Hommes du XXe siècle à travers le regard du photographe. Ce corpus d'images peut être sans cesse réinterprété, réinterrogé, analysé et remonté. August Sander, artiste exceptionnel et à la trajectoire exceptionnelle, a construit une grande oeuvre malheureusement tronquée par la disparition de milliers de négatifs en 1944. Reconnu de son temps, comme lors de cette exposition très importante de 1927 à la Kunstverein de Cologne, il affirme alors, comme la ligne de conduite de toute son entreprise, ce qui sera sa formule la plus célèbre : " Voir, observer, penser. " Il y a dans le " système Sander " une intention encyclopédique à travers une typologie et une topographie (il reste ancré dans sa région de Cologne qu'il arpente avec méthode), une grande leçon de modestie, d'objectivité (que Daniel Challe décrit à travers l'évolution d'une sensibilité artistique conduisant l'artiste des premières approches pictorialistes à la Nouvelle Objectivité), une conduite jamais coupée de son époque et des influences artistiques et politiques. Musiciens, écrivains, architectes et acteurs posent pour le photographe qui commence à travailler au grand projet artistique de sa vie. Ce regard " objectiviste " sur la réalité sociale de son époque - à partir d'un inventaire à teneur sociologique des types humains, des différentes classes et catégories socioprofessionnelles - est réuni dans son livre de 1929 Antlitz der Zeit (Visages d'une époque) très bien accueilli à sa sortie. De la même façon et avec la même rigueur technique August Sander observe le paysage qui l'environne dans l'Allemagne de son temps. Sa recherche porte sur les liens existant ou pouvant exister entre les humains et l'environnement de différentes régions de son pays. L'arrivée des nazis marque un très violent et douloureux tournant dans la vie et l'oeuvre du photographe et de sa famille : l'un de ses fils est emprisonné et meurt en 1944 ; la même année une grande partie de ses négatifs est détruite dans un incendie. Malgré cette brisure irréparable il continue son travail qui atteint une nouvelle reconnaissance internationale en Allemagne et aux Etats-Unis. Daniel Challe analyse cette trajectoire avec sous tous ses aspects y compris les moins connus et présente avec la même clarté les contextes d'émergence des portraits, des paysages et des études botaniques en rendant ainsi justice à l'esprit de la démarche du photographe. Il met ainsi en valeur l'universalité du langage photographique. L'auteur convoque toutes sortes de sources et d'éléments comme des extraits des conférences radiophoniques sur la photographie que Sander a donné régulièrement dans les années 1930 mais aussi des auteurs, des historiens, des spécialistes de l'Allemagne contemporaine de Sander et des penseurs de la photographie (comme Simone Veil, Chris Harman, Philippe Artières, Olivier Lugon ou encore John Berger et Roland Barthes). Daniel Challe engage aussi sa propre réflexion sur son temps, soucieux de monter en quoi la " cosmogonie " Sander a laissé une empreinte durable non seulement dans l'histoire de l'art photographique mais aussi dans les pratiques artistiques contemporaines. Cet art documentaire, à mettre en relation avec celui des photographes français (comme Eugène Atget) ou américains (comme Walker Evans), continue d'exercer une influence considérable sur les jeunes générations de photographes. L'approche de Daniel Challe est originale en ce sens qu'il est lui-même photographe et que sa réflexion personnelle est motivée par un retour sensible sur sa propre pratique, sans pour autant développer la moindre référence à son propre travail ni à son métier d'enseignant. Il dit lui-même, en justifiant son désir d'écriture : Le livre de Sander est donc non seulement un document d'histoire, mais aussi une utopie. Utopie d'une autre Europe : celle dont nous sommes nombreux à rêver mais que nous ne voyons pas advenir. [... ] Un photographe, un pays, c'est un beau programme pour écrire l'histoire, pour raconter ce qui me touche dans cette oeuvre photographique plus que dans aucune autre. J'ai essayé de me tenir modestement à ce fil.

07/2022

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Sociologie

California dreaming. Portraits à la frontière du rêve américain

La société américaine est plus que jamais en mutation. Au début étaient les White Anglo-Saxons Protestants, sur la côte Nord-Est. Puis les vagues d’immigration se sont succédées, toujours plus diverses : l’Europe du Sud, l’Europe de l’Est, le Proche et le Moyen-Orient et maintenant, en masse, l’Asie et l’Amérique latine. Dans moins d’une génération, la majorité blanche sera passée... dans la minorité. Plus de 50% des Américains seront alors issus de minorités : Latinos, Noirs, Asiatiques, etc. Ils seront nés Américains, car sur le sol des Etats-Unis. Mais leurs parents sont ceux qui, aujourd’hui même, s’installent. Malgré Guantanamo Bay, le « Terrorism Act » ou encore ses lois liberticides en matière d’immigration, ce pays s’appelle toujours, et probablement plus que jamais depuis l’élection d’un Président dont le père était kenyan, « The Land of Freedom ». Dans la Déclaration d’indépendance américaine de 1776, la « poursuite du bonheur » figure parmi les droits inaliénables de l’Homme, à côté de la liberté et de l’égalité. Ainsi est né l’American dream, l’idée selon laquelle « n’importe quelle personne vivant aux Etats-Unis, par son travail, son courage et sa détermination, peut devenir prospère ». Ce concept a été, et demeure encore, l’un des principaux moteurs du courant migratoire vers les Etats-Unis, le plus important phénomène d’immigration de l’histoire contemporaine. Le rêve américain, c’est donc la possibilité pour toute personne, quelle que soit la couleur de sa peau, sa classe sociale, ses origines ou son éducation, de « réussir ». Le rêve californien... c’est le bout du rêve américain. « Des Etats d’Amérique, la Californie est, peut-être, le plus ‘américain’ de tous », explique l’historien Kevin Strarr dans son dernier livre, California. Au-delà de ses richesses naturelles, de ses grandes villes ou de son industrie (qui en fait la huitième puissance économique mondiale), la Californie est surtout l’Etat le plus multiculturel du pays. « L’ADN de l’État, c’est sa diversité ethnique », résume Starr. Plus de 90 langues sont recensées par la Los Angeles Unified School District. La Californie, cependant, a été forgée sur la discrimination raciale : racisme envers les Mexicains, envers les Japonais, envers les Noirs (l’exemple de Rodney King, dont le tabassage par des policiers est à l’origine des émeutes de 1992, en est symptomatique). Et il faut attendre les années 1960 pour que les choses s’améliorent. « L’affirmative action » ou discrimination positive, sera abandonnée par la suite, par référendum, dans les années 1990. Mais elle aura porté ses fruits. Aujourd’hui, la Californie s’enorgueillit d’être l’Etat le moins discriminatif, le moins inégalitaire et le plus multiculturel du pays. Malgré le 11 septembre, le Patriotic Act et les mesures répressives entreprises chez ses voisins, notamment le Texas, l’Etat du gouverneur autrichien Schwarzenegger continue de croire en son utopie de terre bénie, à l’image de ses deux grandes villes, Los Angeles, la cité des anges et San Francisco, la ville de la contestation et de la matière grise. Invaincu, donc, malgré huit ans d’administration Bush, ce rêve californien, mélange d’utopie hippie, d’Hollywood et d’horizon sans limites, est aujourd’hui inévitablement menacé par la crise économique. L’Etat vit sa plus grave crise depuis la Grande Dépression. Des dizaines de milliers de Californiens ont perdu leur maison ou leur emploi. Parfois les deux. L’Etat est, officiellement, reconnu comme celui qui souffre le plus de la récession de tout le pays. La classe moyenne inférieure lutte et tombe dans la précarité, pour ne pas dire, parfois, la pauvreté. Les immigrés sont en première ligne. Et les mailles du filet de l’Etat Providence sont trop larges. Le retour au pays est parfois la seule solution. Plus de 50 000 immigrés, en 2008, sont ainsi repartis de la Californie vers le Mexique. Et à la frontière, le rêve vire souvent au cauchemar, les narcotrafiquants mexicains, renfloués par la crise, déplaçant leur guerre sur le territoire californien. Et pourtant, aujourd’hui, peut-être plus que jamais, les Etats-Unis redécouvrent ce rêve qui fait leur fierté autant que leur identité : ils viennent d’élire leur premier président issu d’une minorité, dans un élan d’espoir et de soif de changement rarement vu depuis les frères Kennedy, John en 1960 et peut-être plus encore Bobby en 1968. L’effet miroir fonctionne-t-il ? Les Africains Américains, les Latinos, ont largement voté pour Barack Obama : à plus de 75%... mais aussi une majorité de Blancs. Ce rêve, le nouveau Président Obama l’invoque souvent. « Si nous n’agissons pas vite pour remédier à la crise, le rêve américain risque d’être menacé », martèle-t-il sans relâche. Il y croit, à ce rêve : il l’a ressuscité chez ses compatriotes, lui le fils d’immigré kenyan, qui rappelle au pays ce qu’est sa raison d’être : l’American dream. Au jour le jour, comment devient-on Américain ? Y a-t-il des critères à remplir ? Des codes à s’approprier ? Qu’abandonne-t-on de sa culture d’origine, de ses traditions ? Que conserve-t-on ? Comment aborde-t-on le monde du travail ? Finalement, c’est quoi être américain ?

04/2011

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Le Petit Livre Rose. Nous, le Peuple, On veut la Paix !

"Le Petit Livre Rose - Nous le peuple, on veut la paix ! " de Nathalie Kesler : avancer vers l'ingénierie de la paix pour annihiler toute barbarie. Tous les jours, sous nos yeux, le spectacle que nous livre le monde est d'une désespérante tristesse. Nous pouvons tous observer l'extrême pauvreté qui côtoie l'extrême richesse... Pourtant, alors que des politiques mondiales se sont rapidement mises en place pour la vaccination, il n'existe aucune volonté commune pour en finir avec la misère. L'erreur serait-elle d'attendre que la paix vienne des hautes sphères ? Avec "Le Petit Livre Rose", la Présidente fondatrice de l'ONG Pangée Nathalie Kesler veut faire évoluer rapidement les consciences car, tous, à notre échelle, nous avons le pouvoir de devenir des diplomates citoyens oeuvrant pour la paix. Il ne s'agit plus d'intervenir après les conflits et de se contenter de commémorer la paix. Désormais, les mesures et les moyens doivent porter sur la prévention. Ce mouvement commence à mobiliser partout dans le monde, où des projets éducatifs voient le jour (ex : Université de la Paix au Costa Rica), mais la France est encore très en retard dans ce domaine. Le Petit Livre Rose, à la fois court et dense, est une invitation à oser mettre en place une véritable ingénierie de la paix, cette nouvelle approche de la citoyenneté qui lutte contre la fatalité en s'attaquant aux racines du "Mal Radical". Il est actuellement disponible en pré-commande sur Amazon, et bientôt pour tous les habitants du monde, puisqu'il va être traduit dans de nombreuses langues (la traduction espagnole a par exemple déjà débuté). Il existe actuellement plein de livres de toutes les couleurs, mais tous avec la même finalité guerrière : le livre blanc de la défense, le livre vert de Mouammar Khafadi, le livre rouge de Karl Marx... Avec ce nouveau livre rose, je veux donner une tonalité radicalement à contre-courant, puisqu'évolutionnaire et pacifiste. Nathalie Kesler 51jprZq5MjL L'ingénierie de paix, un concept fort et riche de sens Pourquoi le thème de la paix est-il associé à des connotations utopistes ou "new age" ? Ce sujet n'est pourtant pas une notion floue, fruit d'une rêverie de quelques bobos rêveurs... La paix se construit et suppose donc une approche rigoureuse. "Le Petit Livre Rose" est ainsi structuré en 3 parties. Log PG 2 La première partie présente l'Ingénierie de Paix L'auteure tente d'en édifier une réalité augmentée par de l'intelligence conceptuelle, afin de densifier l'aura déjà acquise par les termes de "culture de paix", actuellement en usage au sein de l'UNESCO, l'organe international qui déploie le plus l'attention sur ce thème. Par un rapide historique de son évolution, la fusion des termes invite le lecteur à croire davantage au caractère rationnel et possible d'une future paix mondiale. Certaines propositions sont émises, dans le but d'éradiquer le maximum de conflits meurtriers, ainsi que de violences. La seconde partie propose un nouveau système dénommé " La Nouvelle Pangée", en référence au terme géographique de continent originel. Du découpage Aristotélicien de la monnaie en unités de mesure, vers un monde d'unités de valeur qui espère dans l'idéal kantien de paix perpétuelle, le nouveau système s'emploie à mettre en valeur les talents de chacun (terme autrefois utilisé pour de la monnaie), et se détourne de l'obscure "gouvernance mondiale" occulte qui se déploie de nos jours. Et ce, afin de faire éclore un système de participation des individus, qui soit transparent, et où chaque personne sur la planète peut faire éclore sa créativité et son aptitude au bonheur collectif. Nathalie Kesler pose par conséquent la première pierre au futur système d'échanges de biens et de services adossé à des valeurs éthiques : Ce programme politique, découpé en PARTS de ressources et en PANS d'activités, serait notamment basé sur l'égalité des temps de vie des individus citoyens, de plus en plus responsabilisés, et d'autres valeurs à haut potentiel (ex : pénibilité des tâches, mérite de générosité ou efforts concrets déployés pour la construction de la paix). La dernière partie concerne l'élaboration de termes nouveaux pour repenser l'impensé et les non-dits de ce monde. Il s'agit de conscientiser nos échecs à construire la paix du fait d'une vacuité conceptuelle béante autour de ces thématiques. Comment remédier à des maux dont le champ notionnel est pauvre ? Mettre l'accent sur la nécessité d'élaborer des néologismes pour désigner une réalité, ou élaborer une réflexion sur l'éradication de la misère dans le monde, qui oeuvre sur ses causes profondes, et non pas seulement sur ses conséquences, où le processus de résilience est parfois difficile, voire désespéré, une fois les traumatismes perpétrés. Nathalie Kesler : Je suis une preuve aberrante d'un des tabous de ce monde : le vol des enfants, un acte de fragilisation volontaire politique. On a beaucoup parlé des enfants volés de la RDA ou de ceux de La Réunion, mais cette situation est beaucoup plus fréquente qu'on ne le croit, et elle se déroule le plus souvent avec la coopération directe ou indirecte des Etats. La troisième partie s'achève donc par l'élaboration embryonnaire d'un lexique et de termes nouveaux élaborés pour la "Nouvelle Pangée". Ce livret, enfin, est un condensé de références incontournables pour penser un monde sans argent. Possibilité de remporter une version papier du Petit Livre Rose La version papier du livre est en effet offerte à celles et ceux qui auront acheté la version numérique (offre limitée aux 50 premiers participants) et laissé des commentaires intéressants de propositions pour la paix sur les espaces commentaires des livres sur internet. Une fois cela effectué, il faudra simplement envoyer la preuve du commentaire, ainsi que ses coordonnées de livraison, à l'adresse suivante : cadeaux@parapacem. com De plus, pour 3 ebooks commandés, il sera également possible de demander sa version brochée offerte en cadeau. Sommaire Citations célèbres Sommaire Introduction La Nouvelle Pangée Nommer la paix, au-delà du verbe UNESCO et culture de paix Au-delà des religions Un système alternatif à l'argent Quels outils créer ?? Ingénierie de l'éducation à la paix Opération Pang-Or Basculer vers un monde sans argent et Constat du monde de l'argent Opération "Pang-Or" Objectif n°1 : créer une application universelle pour un monde fraternel et solidaire sans Argent. Objectif n°2 : oeuvrer à notre déconditionnement culturel : l'éducation à l'attrait du bien commun. Objectif n°3 : sortir de notre expectative et prendre le destin du Monde en main pour mettre en oeuvre notre réflexion en commun. Plafond Zéro : décompter les parts de ressources mondiales Acquérir un cadre de vie serein et de qualité Redéfinir le "travail" en Ressources d'activités humaines Rééquilibrage des PARTS de ressources en fonction des PANS d'activités en vue d'un rééquilibrage des inégalités Créer un institut de formation pour la Paix (Ingénierie de paix) Créer une université ou une première école Mettre au point l'EMA Système de défense mondiale commune Système optimise des savoirs mondiaux Ingénierie de paix planétaire et interplanétaires En Résumé Webographie Bibliographie Lexique IMG-20210728-WA0007 © Grégoire de Gaulle ADAGP Extrait Souvent, lorsque les gens me disent : "? la paix, c'est pas pour demain ? ", ou "? c'est une belle utopie ? "? ; "? les guerres ont toujours existé, il y en aura encore toujours ? ", etc. , alors je m'étonne que des Occidentaux, qui ont vécu comme norme quotidienne, un monde sans guerres, dans la plupart des pays européens, notamment ceux qui sont nés après-guerre, ou qui ne s'en souviennent pas ? ; ce qui constitue actuellement, en 2021, une majorité, ceux nés en 1940 ont déjà 80 ans, pour ainsi dire, la mémoire des guerres s'estompe, et si les commémorations sont nécessaires, il vaut mieux éviter de créer de nouvelles guerres pour convaincre de s'en passer plutôt que de tenter de nouvelles formes de guerres insidieuses, non armées, mais tout aussi dangereuses, qu'elles soient bactériologiques ou économiques... ... En bref, pourquoi ceux qui justement jouissent de la paix au quotidien (ici dans le sens de paix sans conflits armés) s'obstinent à plaider qu'elle n'existe pas, puisqu'ils expriment un paradoxe quasiment en flagrant délit d'imposture dans le sens où ils ont vécu dans un havre de paix toute leur existence, sans JAMAIS expérimenter de conflits armés de leur vie ! A ce titre, il faut remettre les pendules à l'heure, peut-être préciser que les guerres semblent nécessaires aux pays vainqueurs afin de maintenir l'équilibre des pouvoirs d'après-guerre, et maintenir des guerres afin de continuer à asservir certains pays au service des intérêts des pays en paix. C'est ici que la leçon est apprise de nos actes de colloque où l'on apprend que le Président de la troisième assemblée générale de 1948, Herbert Vere Evatt, ayant participé aux actes fondateurs de la charte de San Francisco, à l'origine des Nations Unies, avait bien écrit en réponse au courrier de Garry Davis que "? la mission des Nations Unies n'était pas de faire la paix, mais de la maintenir ? "... Dans cette lettre de Evatt : il rappelle que l'ONU a voté une résolution "qui demande aux grandes puissances de faire la paix" et ajoute : "Cette résolution illustre le fait indubitable que l'Organisation des Nations Unies, et en particulier l'Assemblée générale, n'a pas le pouvoir général ou la prérogative de faire la paix" . (article 107.) Les Nations Unies ont comme fonction primordiale "le maintien de la paix internationale, une fois que la paix sera établie" . Et appelle les peuples à participer "à son activité pratique de tous les jours" . Albert Camus avait bien mis en évidence cette supercherie dans son texte de défense de Garry Davis, lors de son incarcération : "L'Organisation des Nations Unies s'est engagée dans une attitude dont la logique mène à l'arrestation d'hommes

09/2021

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Grands textes illustrés

Alice au pays des merveilles

Cette exceptionnelle édition anniversaire immerge son lecteur au coeur d'un univers pétri de références satiriques, magiquement illustré par Benjamin Lacombe. Les Aventures d'Alice au pays des merveilles (titre original : Alice's Adventures in Wonderland), fréquemment abrégé en Alice au pays des merveilles, est un roman écrit en 1865 par Lewis Carroll (nom de plume de Charles Lutwidge Dodgson). à l'heure de commémorer les 150 ans du roman, cette très belle édition inédite, traduite par Henri Parisot, propose une immersion singulière : au fil du récit, les images s'imprègnent d'une envoûtante fantaisie baroque. Grâce à différentes techniques (gouache, huile et aquarelle), Benjamin Lacombe auteur phare de la nouvelle illustration française offre une dimension graphique surréaliste et subversive à un grand classique de la littérature anglaise.