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Déportation

La petite fille du passage Ronce

"Promets-moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d'autres " . Telle a été l'espérance formulée par Fanny quelques heures avant son assassinat dans les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau. Aujourd'hui, sa jeune soeur Esther tient sa promesse. Dans les années 1930, sa famille fuyant l'antisémitisme polonais, migre vers la France et s'installe passage Ronce, quartier de Belleville. C'est là qu'Esther grandit avec ses cinq frères et sa soeur, dans ce quartier populaire, avec ses marchés, ses rues poussiéreuses, ses échoppes de cordonniers et de tailleurs. Une existence modeste mais heureuse qui bascule en mai 1940. Il y a d'abord l'arrestation de son frère Marcel puis celle de Samuel, envoyé à Drancy. La rafle du Vel d'Hiv les 16 et 17 juillet 1942 est un coup de hache. Esther ne reverra jamais ses parents. Elle se réfugie chez une gardienne, réussit à gagner la zone libre, revient à Paris où elle est finalement arrêtée lors d'un contrôle d'identité puis internée au camp de Drancy. Birkenau : Esther est rasée, tatouée, on lui assigne une baraque, un kommando. L'enfer commence : le travail forcé, le froid, la promiscuité, les coups, la maladie, la faim. Et la mort, partout. Soixante-quinze ans après la libération des camps, Esther continue de faire vivre la mémoire des siens et d'honorer la promesse faite à sa soeur. La Petite fille du passage ronce est ce récit, mais aussi un projet historique et littéraire différent. Avec la complicité d'Isabelle Ernot, il s'ouvre comme un diptyque : le témoignage est suivi par un dialogue avec les disparus, par des lettres, à sa soeur Fanny et à sa mère Gela, ou encore lors d'une déambulation sur son chemin d'écolière entre Ménilmontant et Belleville. Le récit revient sans cesse vers ce passage Ronce, disparu, qui n'existe plus qu'ici : en cette stèle de mots, vivace et émouvante.

04/2021

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Témoins

Ma longue métamorphose. De l'état clérical à la condition laïque

"La sortie de mon errance dans la vie cléricale s'est produite lorsque j'ai choisi de rejoindre la vie commune", écrit Pierre Lebonnois (1943-2020). Depuis longtemps, la figure de l'homme qui quitte l'état clérical est connue et discutée. Mais, face à ce qui est devenu un phénomène massif depuis les années 1970, les interprétations continuent de diverger. Le catholique de la tradition idéalise toujours la figure du prêtre, en l'assimilant au culte et à la paroisse. Son statut, saturé de sacré, est à conserver, faute de quoi le christianisme court à sa perte. Pour le catholique entré dans une nouvelle compréhension de la foi, c'est une conduite considérée comme normale qu'un homme souvent entré jeune dans la prêtrise, avec l'obligation d'un célibat à vie, se remette en question. Ma longue métamorphose se présente comme le récit autobiographique d'une vie passée pour une grande part dans ce XXe siècle qui a bouleversé tant de choses. Pierre Lebonnois y revisite son histoire personnelle et professionnelle, avec les images de la chrysalide et de la métamorphose qui ponctuent la naissance et l'existence de tout vivant. Comment passer d'un état, où l'on est séparé de la vie ordinaire des gens par un surmoi religieux, à la redécouverte de son moi humain qui vous met sur un pied d'égalité avec les autres ? Le lecteur pourra y retrouver la démarche de Marcel Légaut, avec son insistance à ce que l'on parte de l'humain, et celle d'Eugen Drewermann, prêtre allemand devenu psychanalyste dont les écrits innovants furent condamnés par la hiérarchie catholique au début des années 1990. Cet ouvrage nous livre aussi les intuitions et les espérances de Pierre Lebonnois sur l'avenir de la société et, en particulier, sur celui des chrétiens. Il pourra intéresser toute personne en recherche d'humanité et de sincérité dans ses choix d'existence personnels et collectifs.

04/2021

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Compositeurs

Reynaldo Hahn

Reynaldo Hahn (1874-1947) est longtemps demeuré attaché à la seule figure d'un musicien mondain, compositeur précoce fêté dès son enfance dans les salons parisiens. La postérité de ce spirituel et distingué Vénézuélien d'origine juive allemande, affectionné et admiré de Massenet et d'Alphonse Daudet, ne semblait pouvoir dépasser son affinité première avec la poésie de Verlaine, sa relation amoureuse avec Marcel Proust et sa fervente amitié pour Sarah Bernhardt. Incarnation immuable de la Belle Epoque, il était rivé à quelques mélodies à succès et une opérette célèbre, Ciboulette, qui l'érigeait en nouvel André Messager. Aujourd'hui pourtant, la musique de Reynaldo Hahn séduit une nouvelle génération d'interprètes et sa stature est reconsidérée, notamment en ce qui se rapporte à ses échanges intellectuels et esthétiques avec Proust. Cette biographie se propose, en revenant aux sources - dont son journal inédit - et en ne s'aliénant pas aux clichés, de retrouver l'artiste sous le personnage. Autrement dit le créateur d'une oeuvre multiple, riche de bien d'autres poèmes vocaux et ouvrages lyriques que ceux toujours entendus, où le ballet côtoie l'oratorio et le quatuor à cordes. Certaines oeuvres, comme Sagesse ou La Corsaire, sont étudiées ici pour la première fois. On découvrira également un interprète d'exception et un homme de lettres accompli, chanteur-né, chef d'orchestre et directeur musical de grande envergure, critique musical influent et alerte conférencier. Restait à faire apparaître sous le plastron du contempteur brillant d'une modernité de commande, acteur incontournable de la vie musicale de l'entre-deux-guerres et parangon incontesté de l'esprit français le plus piquant, un être voué à l'art s'exprimant par nécessité intérieure. Fidèle à une conception non progressiste de la beauté et meurtri face à une époque d'intenses mutations qui ne lui correspondait pas, Reynaldo Hahn s'est voulu à la fois un éclectique et un classique

05/2021

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Aménagement du territoire

La souveraineté de la Terre. Une leçon africaine sur l'habiter

Les sociétés industrielles ne peuvent plus aujourd'hui s'ériger en modèle de développement. Avant même de détruire, pour l'ensemble des peuples, les équilibres environnementaux, elles se sont engagées dans une forme de déshabitation du monde qui compromet le maintien des formes humanisées de la vie. Sur cette question fondamentale, les systèmes de pensée qui ont fleuri au Sud du Sahara nous apportent un éclairage indispensable - et des pistes de réflexion. Ils nous offrent une leçon précieuse sur une notion marginalisée dans le Droit occidental, mais centrale dans ces systèmes ? : l'inappropriable. La Terre y est en effet placée hors de tout commerce. Envisagée comme une instance tierce, libre et souveraine, garante des interdits fondamentaux, elle n'appartient qu'à elle-même. ? Forgée au creuset du rite, cette conception organise toute la vie de la communauté et le partage du sol. Elle est par là même contraire à nos fictions juridiques et économiques qui permettent d'agir comme si la terre était une marchandise circulant entre propriétaires privés, et qui ont pour effet de nous déterritorialiser. Aussi, elle permet un autre mode d'habiter le monde. Cet ouvrage entend montrer quelques voies offertes par des sociétés africaines pour repenser le rapport à la Terre et redonner dès lors un futur aux générations à venir. Danouta Liberski-Bagnoud est ethnologue. Directrice de recherche au CNRS, membre de l'Institut des mondes africains, sa recherche porte sur les systèmes de pensée voltaïques, qu'elle aborde à partir d'une longue expérience de terrain acquise auprès des communautés villageoises kasena du Burkina Faso. Formée au comparatisme expérimental dans la lignée de Marcel Detienne et Michel Cartry, elle a notamment participé aux travaux collectifs sur la fabrique du territoire, l'interdit du meurtre, l'architecture de l'invisible, les rites de deuil et la divination. Elle a été membre associée de l'Institut d'études avancées de Nantes.

04/2023

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Surréalisme

Le surréalisme dans l'art américain

En 1940-1941, un groupe d'artistes surréalistes réunis autour d'André Breton trouve refuge à Marseille puis, quittant l'Europe en guerre, arrive à New York. On considère généralement que ce " passage de Marseille n a été l'élément déclencheur d'une autonomie complète de l'art américain, qui, une fois fécondé par les artistes européens en exil, aurait pris son indépendance avec l'expressionnisme abstrait. Ce catalogue propose, d'une manière largement inédite, une histoire plus complexe et moins nationaliste, en montrant d'abord que l'introduction du surréalisme aux Etats-Unis dès le début des années 1930 a suscité très tôt des interprétations originales et encore mal connues. 11 intègre ensuite l'expressionnisme abstrait, qui triomphe dans les années 1940, au sein d'un surréalisme transatlantique plus large, avec ses versants figuratifs et abstraits. 11 montre enfin l'existence d'une " autre tradition ", où, malgré le silence et le déni des critiques et des historiens de l'art, le surréalisme a continué à constituer un courant souterrain de l'art américain pendant les trois décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, non seulement en peinture et en sculpture, mais aussi dans la culture visuelle populaire ou le cinéma expérimental. Quatre décennies durant, les artistes, entre attirance et répulsion, n'ont cessé de réactiver le potentiel créatif et déstabilisant du surréalisme. Prendre en compte ce potentiel conduit à abandonner les regroupements figés par l'histoire de l'art traditionnelle et à mettre en valeur de nouvelles constellations, qui mêlent artistes très connus et artistes injustement ignorés : Marcel Duchamp y côtoie Joseph Cornell, Jasper Johns, Robert Morris et H. C. Westermann ; Max Ernst etJoan Miró voisinent avec Dorothea Tanning, Jackson Pollock, Mark Rothko, Helen Frankenthaler et Wes Wilson ; Salvador Dali et René Magritte fraient avec Pavel Tchelitchew, Kenneth Anger,James Rosenquist et Paul Thek ; Yves Tanguy et Alberto Giacometti résonnent avec Louise Bourgeois, Eva Hesse et Claes Oldenburg.

05/2021

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Ouvrages généraux

Brouillards de peines et de désirs. Fait d'affects, 1

Affects, émotions ou passions forment quelque chose comme nos indéfectibles milieux de vie : des atmosphères en mouvement. C'est l'air que nous respirons, que nous traversons, qui nous traverse de ses turbulences. Ainsi marchons-nous dans l'affect, de jour comme de nuit. L'aube même de la littérature européenne ne fut d'abord que parole donnée à l'affect : lorsque Homère commença l'Iliade sur la nécessité de chanter une émotion de colère. On y voyait Achille, accablé par la mort de son ami, pris dans un " noir nuage de douleur ", s'allongeant alors dans la cendre et la poussière, comme pour se fondre dans le brouillard de peine qui venait juste de l'envahir. Ce livre est une traversée ou, plutôt, un vagabondage dans la multiplicité des " faits d'affects ". Dans leurs théories, pour lesquelles il aura fallu convoquer de l'anthropologie et de la phénoménologie, de la psychanalyse et de l'esthétique... Il y fallait aussi des images (de Caravage et Friedrich à Rodin et Lucio Fontana) puisque les affects s'y " précipitent " souvent. Non moins que des poèmes (de Novalis et Leopardi à Marina Tsvétaïeva et Henri Michaux) qui savent en rephraser l'intensité, et des chroniques (de Saint-Simon et Marcel Proust à Clarice Lispector) qui savent en raconter le devenir. Enfin il y fallait des gestes puisque nos peines et nos désirs s'expriment sans fin dans nos corps, nos visages ou nos mains par exemple. Affects, émotions, passions : forces ou faiblesses ? Spinoza, Nietzsche et Freud — qui osa écrire que " l'état émotif est toujours justifié " — en ont établi la puissance en dépit de l'impouvoir même où nous nous trouvons lorsque nous sommes émus. Mais de quel genre de puissance s'agit-il ? Comment se déploie-t-elle ? Où situer sa fécondité ? Quelles transformations produit-elle dans l'économie de nos sens (sensibilité) comme dans l'organisation même du sens (signifiance) ?

02/2023

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Sculpteurs

Denis Monfleur. Peuples de Pierre, Edition bilingue français-anglais

Première exposition personnelle d'envergure consacrée en France à Denis Monfleur, "Peuples de pierre" présente une centaine d'oeuvres de l'artiste. Denis Monfleur est l'un des rares sculpteurs de sa génération à perpétuer la tradition ancestrale de la taille directe et à se confronter aux pierres les plus dures. Son travail s'inscrit dans une tradition séculaire de la sculpture, de l'art roman à Giacometti en passant par Michel-Ange, Picasso ou encore Dubuffet. L'exposition "Peuples de pierre" donne à voir l'intérêt de l'artiste pour la figure humaine qui, par son aspect mi-figuratif mi-abstrait - traits du visages absents ou à peine esquissés -, accède à une dimension universelle et intemporelle. Son oeuvre est loin des effets de mode et des catégories esthétiques usuelles avec une dimension spirituelle que l'on retrouve dans plusieurs oeuvres (Christ, Anges, Prophètes, Moines). Autodidacte et actif depuis la fin des années quatre-vingt, Denis Monfleur se partage entre son atelier de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) et celui de son Périgord natal. Après avoir débuté comme praticien de José Subira-Puig et Marcel van Thienen, il développe une approche personnelle. A l'exception d'une oeuvre de jeunesse utilisant encore le bronze et le bois (Kafka, 1983), la plupart des oeuvres exposées s'échelonnent de 2010 à 2023, années marquées par son entrée à la galerie Claude Bernard à Paris. Il s'agit d'une étape charnière dans la carrière de l'artiste qui élargit alors son vocabulaire plastique par l'utilisation de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux comme le granit, le basalte ou encore la diorite. Il explore aussi les riches possibilités de la polychromie, avec un travail poussé sur les patines et développe une technique inédite d'émaillage de lave volcanique. Les titres de ses oeuvres sont volontairement évocateurs et convoquent l'histoire antique, la mythologie, l'humour, l'histoire de l'art, notamment à travers l'hommage à des artistes iconiques, comme Delacroix ou encore Picasso.

06/2023

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Autres éditeurs (A à E)

L'incroyable aventure de Samy la souris intrépide

Dans "L'incroyable aventure de Samy la souris intrépide", les jeunes lecteurs sont emmenés dans un voyage captivant au coeur de la nature sauvage. Samy, une petite souris curieuse et courageuse, se lance dans une quête extraordinaire pour résoudre le mystère d'une vieille carte trouvée dans la forêt. Au fil de son périple, Samy rencontre des défis passionnants et des rencontres inattendues. Avec l'aide de nouveaux amis, comme Emilie l'écureuil espiègle et Marcel la chouette sage, Samy fait preuve de détermination, de persévérance et de courage pour surmonter les obstacles qui se dressent sur son chemin. L'histoire célèbre l'esprit d'aventure et le pouvoir de croire en soi. Les jeunes lecteurs sont encouragés à suivre leurs rêves, à persévérer face aux difficultés et à découvrir le courage qui se cache en eux. La relation d'amitié entre Samy et ses compagnons ajoute une dimension chaleureuse et inspirante à l'histoire, soulignant l'importance du soutien mutuel et de l'esprit d'équipe. "L'incroyable aventure de Samy la souris intrépide" est un récit à la fois divertissant et éducatif, conçu pour captiver les enfants de 6 à 8 ans. Les mots et les phrases simples sont adaptés à leur niveau de lecture, tout en stimulant leur imagination et leur intérêt pour l'aventure. L'histoire est illustrée de manière vivante et colorée, avec des personnages attachants qui sauront séduire les jeunes lecteurs. En suivant Samy dans son voyage audacieux, les enfants découvrent des leçons importantes sur la détermination, le courage et la confiance en soi. L'histoire leur rappelle que même les plus petits d'entre nous peuvent accomplir de grandes choses avec une dose de courage et de persévérance. "L'incroyable aventure de Samy la souris intrépide" est un livre qui transporte les enfants dans un monde plein de magie, d'amitié et de découvertes. C'est une histoire qui les fait rêver, sourire et croire en leur propre potentiel.

06/2023

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Critique

Bestiaire de Bosco

Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin-top : 0cm ; mso-para-margin-right : 0cm ; mso-para-margin-bottom : 8. 0pt ; mso-para-margin-left : 0cm ; line-height : 107% ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; } Le " bestiaire " familier et fantastique de l'auteur du Sanglier et de L'Ane Culotte est revisité dans ce volume 58 des Cahiers Henri Bosco avec plusieurs textes inédits (les " 14 poèmes du Chat ") ou peu connus (les " Histoires d'animaux "). Le dossier spécial de ce volume 58 des Cahiers Henri Bosco est consacré au " bestiaire " de l'écrivain, qui a mis en scène de nombreux protagonistes animaux, que l'on retrouve dans certains titres : Le Sanglier, L'Ane Culotte, Le Chien Barboche... Moins connus (voire inédits, comme la série de poèmes " Le Chat " publiés ici pour la première fois), un ensemble de " fables animalières " pour l'enfance a été enrichi à partir des manuscrits sous le titre " Histoires d'animaux ". Le dossier est illustré d'un " dialogue photographique avec l'oeuvre d'Henri Bosco " réalisé par Denis Lebioda. Le carnet critique rassemble une étude de Françoise Jean sur Le Sanglier, le témoignage de la traductrice italienne Stefana Squatrito sur une nouvelle édition de Sylvius, et deux approches comparatives de l'oeuvre de Bosco avec celle d'Alain-Fournier (Nelly Robinet) et de Marcel Brion (Bernard Vigneron). La bibliographie critique actualisée pour les années 2022 et 2023 est établie par Arnaud Dhermy.

06/2024

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Livres 3 ans et +

Des Animaux et des Poètes. Poèmes en chansons, avec 1 CD audio

1 Le Petit Coq Jacques Poterat 3'35 Chanté par Bourvil, musique Guy Lafarge 2 Un Chat de Paris Marcel Saint Martin 2'51 Chanté par Les 3 Ménestrels, musique Janine Bertille 3 La Sauterelle Robert Desnos 0'51 Chanté par Anne et Gilles, musique René Mechin 4 L'Abeille et le Papillon Maurice Pon 2'30 Chanté par Henri Salvador musique Henri Salvador 5 Deux escargots qui vont à l'enterrement Jacques Prévert 2'46 Chanté par Cora Vaucaire, musique Joseph Kosma 6 La Cigale et la Fourmi Jean de la Fontaine 2'21 Chanté par Charles Trénet, musique Charles Trénet 7 Les Corbeaux Arthur Rimbaud 2'00 Chanté par Léo Ferré, musique Léo Ferré 8 La Cane de Jeanne Georges Brassens 1'29 Chanté par Georges Brassens, musique Georges Brassens 9 Le Petit Ours Félix Leclerc 3'35 Chanté par Félix Leclerc, musique Félix Leclerc 10 Les Grenouilles Steve Waring 4'04 Chanté par Steve Waring, musique Steve Waring 11 L'Ode aux grenouilles Alain Raemackers 1'34 Chanté par Fabien Robert, musique Fabien Robert 12 Le Petit Cheval Paul Fort 2'17 Chanté par Georges Brassens, musique Georges Brassens 13 Martha la mule Léo Ferré 2'24 Chanté par Léo Ferré, musique Léo Ferré 14 La Fourmi Robert Desnos 1'04 Chanté par Juliette Gréco, musique Joseph Kosma 15 La Chanson des Crapauds Alain Raemackers 3'34 Chanté par Fabien Robert, musique Fabien Robert 16 La Chanson de l'Ours Charles Trénet 2'47 Chanté par Charles Trénet, musique Charles Trénet 17 La Pêche à la Baleine Jacques Prévert 3'54 Chanté par Les Frères Jacques, musique Joseph Kosma 18 La Baleine bleue Steve Waring 2'39 Chanté par Steve Waring, musique Steve Waring 19 Les Hiboux Charles Baudelaire 2'54 Chanté par Léo Ferré, musique Léo Ferré 20 Les Animaux ont des ennuis Jacques Prévert 1'57 Chanté par Agnès Capri, musique Christiane Verger 21 Le Caniche et l'Oiseau Nathan Korb 2'00 Chanté par Francis Lemarque, musique Dany Dor 22 La Belle Abeille Jacques Poterat 3'18 Chanté par Bourvil, musique Guy Lafarge

11/2020

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Histoire de France

Le Dzikus. Mon adolescence dans la résistance, des hauts-fourneaux à Buchenwald

Victor Dojlida (1926-1997), né en Pologne, a grandi dans un coin de Lorraine minier et industriel. Au sortir d'une enfance pauvre, il est confronté à l'occupation allemande et se révolte face aux exactions des nazis et de leurs supplétifs de la police française. Hardi et dégourdi, Victor, alias le Dzikus (le sauvageon, en polonais), devient d'abord contrebandier pour nourrir sa famille et ses voisins, puis passeur, aidant des prisonniers de guerre évadés à sortir d'Allemagne. Il entre ensuite dans la Résistance à 16 ans, sous les couleurs des FTP et s'y distingue par son courage et ses faits d'armes. Il est arrêté par la police en février 1944 et déporté à Dachau et à Buchenwald. Il survit aux tourments barbares des SS, à la faim et au typhus, mais de nouvelles tribulations - et de nouvelles trahisons - l'attendent à son retour en Lorraine... Ce récit trépidant et sans fard s'arrête là. L'auteur a eu son moment de célébrité à la fin des années 1980. A son retour des camps, révolté par le fait que le juge collabo qui l'avait livré aux nazis était encore en poste, il lui avait cassé la figure et avait perdu toute foi en la justice de France, se faisant braqueur et ciblant des collabos. Très lourdement condamné à chacune de ses arrestations, il ne sortit de prison qu'en 1989, après avoir passé 15 mois en camp de concentration et près de 42 ans dans els prisons françaises ce qui faisait de lui le plus vieux prisonnier du pays. Il en sortit d'ailleurs qu'à la suite d'une campagne d'ex-déportés initiée apr Marcel Paul. Michelle Lesbre a connu un certain succès avec son Victor Dojlida, une vie dans l'ombre. Aujourd'hui, L'insomniaque, où il comptait de nombreux amis, est en mesure de publier ses souvenirs : c'est un témoignage essentiel pour servir à l'histoire tant de l'immigration d'avant-guerre que de la Résistance, dont la base ouvrière était alors en première ligne du combat pour la liberté et la dignité.

10/2020

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Histoire de France

AUX FRONTIERES DE LA LIBERTE. Vichy-Madrid-Alger-Londres, S'évader de la France sous l'Occupation

Quitter clandestinement la patrie pour la reconquérir, c'est la dangereuse et douloureuse expérience du départ et du déracinement qu'ont vécue une partie de ceux qui ont choisi de ne pas s'accommoder d'une France soumise au joug nazi, acceptant de transgresser frontières et interdits proférés par Vichy. L'épopée relatée ici est le fait d'individus, pour la plupart très jeunes, qui ont franchi les Pyrénées avec l'idée de revenir libérer la France les armes à la main. Le futur maréchal Leclerc, Joseph Kessel et Maurice Druon, Marcel Bleustein-Blanchet, Pierre Dac ou Francis Jeanson et tant d'autres côtoient dans cette histoire près de 30 000 héros moins célèbres. Tous ont connu des pérégrinations qui les ont conduits parfois en déportation, plus fréquemment à croupir des mois dans les geôles ou les camps de concentration de l'Espagne franquiste, avant de pouvoir embarquer pour Londres ou, plus souvent, l'Afrique du Nord, nouveau pôle de ralliement après le débarquement de novembre 1942. Il s'agit d'une modalité particulière et décisive de résistance, injustement méconnue et qui n'a fait l'objet jusqu'ici d'aucune étude de grande ampleur. A partir d'archives - françaises et étrangères - à peu près toutes inédites et de témoignages oraux, voici reconstitué l'itinéraire géographique et intellectuel des évadés de France par l'Espagne, et évalué le poids de ce phénomène sur le plan politique, militaire, économique, diplomatique. C'est aussi l'histoire inimitable de la légation dissidente de France à Madrid, née d'une sécession au sein de l'ambassade de Vichy et de la création d'un organisme semi-clandestin émanant de la Croix-rouge française, dirigée par un prêtre pittoresque dont la mission était de prendre en charge les évadés et de négocier leur sortie de la péninsule. Une histoire qui permet d'observer sous un jour nouveau la manière dont se sont comportées les trois France (France de Vichy, France de Londres, France d'Alger) et le rôle tenu tant par les Britanniques et les Américains que par Franco dans ce jeu compliqué.

05/1998

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Histoire de France

Hexagone. Sur les routes de l'Histoire de France

Le principe de ce livre est de suivre, du VIe siècle avant Jésus-Christ à nos jours, les mouvements des peuples qui se sont peu à peu rassemblés, autour d'une idée qui deviendra la France. « Les routes de l'histoire de France » : 26 itinéraires que nous suivons, au fil des siècles, comme une véritable épopée. Tout commence par une histoire d'amour entre le chef des Phocéens débarqué dans le Sud pour y créer des comptoirs de commerce et la fille du chef des Segobriges, qui vivent à cet endroit. Résultat : au lieu d'une guerre, un mariage… et la construction de Marseille, première ville de ce que deviendra la Gaule… À propos, saviez-vous que ce sont les Romains qui nous ont baptisés Gaulois ? « Galli, Galli ! » hurlaient-ils quand Brennus, venu de l'Yonne avec ses guerriers celtes, mettait le feu à leur cité au IVe siècle av. J.-C. Et à propos de Celtes, saviez-vous qu'un trésor celtique inestimable, découvert récemment, est enterré en Bourgogne ? Et qu'à la même époque, il y avait un trafic formidable sur la Seine, les bateaux transportant le précieux étain venu de Cornouailles ? Voilà qui attirait de multiples tribus gauloises, en quête de nouvelles richesses ! Ainsi suivons-nous les migrants, sur les routes de l'étain, de l'ambre, du sel et du fer… Lorànt Deutsch le baladin se promène avec jubilation dans toutes les époques, conteur inspiré mais aux sources sérieuses (dûment répertoriées à la fin de l'ouvrage). Nous voyons Charles Martel vaincre les Arabes à Poitiers… pour récupérer l'Aquitaine, Louis XIV traverser son royaume avec un orchestre qui lui interprète la musique de Lully ; nous perçons les secrets des citadelles cathares, et de La Rochelle se proclamant État protestant. Nous assistons à la naissance du chemin de fer, qui fit abandonner l'entretien des routes… sauvées par le vélo et l'automobile ! Chaque siècle apporte ses villes-étapes, ses événements et leurs traces palpables. Avec Lorànt Deutsch, empruntez les voies romaines, les fleuves et les chaussées de monsieur Mac Adam, et savourez les découvertes d'un parcours qui, peu à peu, prend la forme de l'Hexagone.

09/2013

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Récits de voyage

Le voyage en Bretagne. De Nantes à Brest, de Brest à Saint-Malo

Bretagne, « province de l’âme » : la Bretagne est sans doute la seule région française à pouvoir se prévaloir d’autant d’oeuvres de grands écrivains s’attachant à cerner son génie et la singularité de ses paysages ou de ses modes de vie. Ce parcours littéraire, premier en son genre consacré à toute une province française, égrène d’Armor en Argoat, au fil des rivages et jusqu’au plus profond de la Bretagne intérieure, les écrits qui lui sont consacrés et qui appartiennent à son histoire littéraire, depuis Jules César au premier siècle avant Jésus-Christ jusqu’aux auteurs de la fin du vingtième siècle aujourd’hui disparus. Au total, presque deux cents auteurs et deux cent soixante-dix textes, quelques mille deux cent pages. Au-delà de la situation des textes dans le temps et dans l’espace, le premier critère de choix a été le plaisir de la lecture et la qualité littéraire et narrative : textes d’humeur, mémoires, relation d’épisodes historiques, correspondances, notes de voyage, essais. Les grands classiques de la littérature de Bretagne sont évidemment là ; pour n’en citer que quelques-uns : Cambry, Chateaubriand, Renan, La Villemarqué, Le Braz, Segalen, parmi les Bretons, mais aussi Hugo, Michelet, Stendhal, Balzac, Flaubert, Gide ; plus proches, mais tous disparus : Loti, Colette, Max Jacob, Guilloux, Henri Queffélec, Gracq, Mac Orlan, Jean-Edern Hallier … des poètes aussi, des écrivains étrangers, de grands auteurs méconnus, de Tanguy Malmanche à Armand Robin ou Yves Elléouët… et parmi d’autres pépites : Vauban à Camaret, Alexandre Dumas à Roscoff, Sarah Bernhardt à la baie des Trépassés, Saint-Pol Roux en bimoteur au-dessus de la rade brestoise, Villiers de L’Isle-Adam au collège de Vannes, Marcel Proust à Beg-Meil, Joseph Conrad à L’Île Grande, Jean Cocteau à Pont-Aven, le philosophe Alain au Pouldu, Georges Simenon sur un chalutier de Concarneau, le général de Gaulle incognito dans sa DS noire, Le Corbusier à Lesconil, Albert Camus au cimetière de Saint-Brieuc, ou les plus ou moins courtes nouvelles d’Édouard Corbière, de Jeanne Nabert, d’Henri de Régnier et d’Émile Zola dont les formidables Coquillages de M. Chabre révèlent une facette ignorée.

05/2012

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Littérature étrangère

Littérature du Niger. Rencontre, volume 2

Ce volume présente des entretiens réalisés en 1992 avec dix auteurs ou hommes de culture nigériens. Barkiré Alidou, né dans les années 1920, a été pendant près de vingt ans membre et président de l'Amicale de Niamey, association pionnière en matière de théâtre, puisque remontant aux années 1930. De même Marcel Inné, né dans les années 1930, a pu rendre compte des activités des instituteurs et enseignants en province pendant la période coloniale et au début de l'indépendance. Ces deux hommes, sans être des créateurs, sont impliqués dans le développement de la littérature et il est bon de ne pas les oublier. Dans le domaine théâtral, Rima Adamou, né dans les années 1930, est le maître incontestable du théâtre radiophonique en zarma, pour lequel il a produit un nombre important, malheureusement non répertorié, de pièces. Djibo Mayaki, né dans les années 1930, a créé, lui aussi, des pièces de théâtre en français, dont trop peu d'entre elles, ont été publiées - l'absence de publications lui étant préjudiciable. Quant à Alhassane Danté, de la génération des années 1940, il s'est fait connaître dans le domaine du chant lyrique en zarma. Un auteur, né dans les années 1930, est tout à fait hors du commun : Soli Abdourhamane écrit en effet en braille puisqu'il est non voyant depuis la fin de ses études de droit. Cela ne l'a pas empêché d'obtenir un prix de la nouvelle au concours de RH et d'avoir une carrière politique jusqu'au niveau de ministre, ce qui prouve sa détermination et sa force de caractère. Amadou Ousmane, né dans les années 1940, journaliste et responsable de la communication au plus haut niveau, offre l'originalité d'avoir consacré la majeure partie de son écriture au monde de la justice. Albert Issa (génération des années 1940) est un poète très (sinon trop) discret qu'il fallait bien sortir de sa réserve. Deux auteurs, Boubé Zoumé, poète, et Idé Adamou, poète, romancier et nouvelliste, illustrent l'écriture de la génération des années 1950. Idé Adamou introduit en poésie la production en zarma à côté de celle en français pour sortir du déchirement de la langue de création.

11/2010

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Littérature anglo-saxonne

La garden-party

Sans doute le plus célèbre des recueils de Katherine Mansfield, l'une des plus grandes nouvellistes du xxe siècle, morte à 33 ans il y a tout juste cent ans, contenant notamment l'emblématique Sur la baie. Le recueil le plus célèbre de Katherine Mansfield Katherine Mansfield a vécu une enfance assez solitaire, envoyée à 13 ans parfaire son éducation au Queen's College de Londres, dans un certain dénuement. Un premier mariage malheureux, une fausse couche et, à 23 ans, un premier recueil de nouvelles, Pension allemande. Suivront, en quelques années d'une vie aussi brève que vagabonde, Félicité, La Garden-Party et Le Nid de colombes. Ils confirment un talent singulier, mélange de gravité et d'" humour un peu meurtri " (Marcel Arland). Sens de l'ellipse et de l'anecdote infime, finesse de touche impressionniste, fraîcheur et sincérité des sentiments, apprentissage de la douleur physique et morale : autant d'expressions d'une sensibilité extrême et d'une conscience du mal qui la portent aussi bien à l'hédonisme qu'à l'ascèse dans l'orbe de Georges Gurdjieff, dont elle reçoit l'enseignement théosophique au prieuré d'Avon, où elle mourra de tuberculose le 9 janvier 1923, à l'âge de 33 ans. Dernier recueil publié de son vivant, en février 1922, La Garden-Party est peuplé de petites gens, domestiques, ouvriers, vieilles filles, petits enfants. Composé en quelques mois, à Menton et à Montana, en Suisse, il contient l'une de ses plus célèbres et plus longues nouvelles, Sur la baie. L'English Review salua " une Maupassant au féminin ", la critique rapprochant son art de celui de Tchekhov, mélange d'ironie et de compassion. Dans une préface, en 1929, Edmond Jaloux a évoqué ces " lambeaux de réalité arrachés à la douleur ", " tendres et délicates merveilles " que l'on " chérit avec son coeur et non avec son esprit ". Inclut les nouvelles : Sur la baie - La garden-party - Les filles de feu le colonel - Mr et Mrs Colombe - Jeune fille - Vie de Maman Parker - Mariage à la mode - Le voyage - Miss Brill - Son premier bal - La leçon de chant - L'étranger - Jour férié - Une famille idéale - La femme de chambre.

01/2023

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Critique littéraire

Correspondance de Stéphane Mallarmé Tome 9 : Janvier 1897 - Novembre 1897

Ce pénultième tome de la Correspondance de Mallarmé contient plus de 300 lettres écrites par lui et plus de 300 lettres reçues, au cours des 300 jours de janvier à novembre 1897. Elles permettent de revivre jour par jour, presque heure par heure, la vie du poète. Le plus sociable des solitaires, Mallarmé accomplit avec virtuosité et avec bonne grâce les multiples obligations mondaines, amicales et littéraires que lui crée un réseau grandissant de relations. La publication, en janvier, de Divagations lui vaut deux gestes d'hommage des Mardistes : un dîner chez le Père Lathuille, la remise par ses disciples et ses confrères d'un album de vers et de prose. Mais la vie de Paris le lasse de plus en plus. Ses cartes de visite indiquent désormais : "De mai en novembre, Valvins près Fontenaibleau", programme qu'il réalise, sauf de brefs retours à Paris, pour présider le Comité Verlaine, revoir des amis, ou chercher sa femme et sa fille, attardées dans la capitale. Valvins lui donne la forêt et le fleuve ; sa solitude y est mitigée par sa correspondance quotidienne et charmante avec Geneviève, par des visites d'amis (Rodin, Valéry, Whistler ; qui fait le portrait de Geneviève), par de fugitives apparitions de Julie Manet et de ses cousines Paule et Jeannie Gobillard, par la vigilante amitié des Dujardin, par le voisinage de Marcel Schwob et de Marguerite Moreno, et surtout par la venue de Méry Laurent au printemps, descendue à l'auberge des Plâtreries : il lui offre à déjeuner à Valvins et lui fait admirer la maison, il la promène pendant deux jours au château et en forêt, elle part enthousiasmée. Le grand travail de l'année est Un Coup de Dés, publié en mai dans la revue Cosmopolis, et confié ensuite par Mallarmé à la maison Didot, en vue d'une édition illustrée par Odilon Redon que projette Ambroise Vollard. Mallarmé en distribue des épreuves à ses amis, Mauclair, Gide et d'autres, dont surtout Valéry, qui dira : "Il a essayé d'élever enfin une page à la puissance du ciel étoilé..."

10/1983

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Cuisine

Le livre de la cuisine juive

Jamais livre sur le sujet n'aura réuni une somme aussi importante de connaissances, d'érudition et de recettes du monde entier en un seul volume. Tout un peuple, depuis son exil et sa dispersion à travers les continents il y a plus de 2000 ans, et jusqu'à nos jours, se retrouve ainsi raconté à travers son histoire, ses coutumes, ses rites et sa cuisine, qu'elle soit ashkénaze, sépharade ou orientale. Claudia Roden a rassemblé 800 recettes au cours des quinze années de recherches et de voyages. Dans son introduction, elle pose la question : "Existe- t-il une nourriture juive ? Après des années de recherche sur le sujet, écrit-elle, je peux affirmer que chaque région ou pays possède ses propres plats juifs, qui sont parfois bien éloignés de la cuisine locale. Si les Juifs ont effectivement adopté la nourriture des pays dans lesquels ils vivaient, dans chacun d'eux leur cuisine a conservé une manière et une saveur spécifiques, des traits caractéristiques et des plats totalement originaux." "En dehors de ces différences, il y a toujours eu dans la cuisine juive, même il y a des siècles, un parfum d'ailleurs, un cosmopolitisme qui faisait fi des murs du ghetto... Bien avant l'ère de la communication de masse, les juifs avaient leurs propres réseaux de communication. Les passeurs de connaissances gastronomiques étaient les marchands et colporteurs, les rabbins itinérants, les prêcheurs et professeurs, les étudiants et cantors"... "L'art culinaire est important dans la mesure où il constitue un lien avec le passé, un hymne aux racines, un symbole de continuité. C'est la part d'une culture d'immigration qui survit le plus longtemps...". Selon l'historien Simon Schama, "Claudia Roden n'est pas une simple écrivaine gastronomique, pas plus que Marcel Proust n'est un pâtissier de Madeleines. Elle est tout à la fois mémorialiste, historienne, ethnologue, anthropologue, essayiste, poétesse, qui a simplement décidé de communiquer à travers le "ta'am", le goût". Ce livre est considéré comme un classique sur le sujet. Il a été couronné par huit prix internationaux et traduit en espagnol, néerlandais, allemand et hébreu.

05/2017

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Romans graphiques

Monsieur Proust

En 2022, à l'occasion du centenaire de la mort de l'écrivain, Monsieur Proust, classique maintes fois réédité, devient un roman graphique, adapté par Corinne Maier et illustré par Stéphane Manel. Céleste Albaret a été la gouvernante de Marcel Proust pendant neuf ans, de 1913 à sa mort, en 1922. Tout juste arrivée de sa Lozère natale, pour retrouver à Paris son mari, qui était le chauffeur de Proust, elle entra au service de l'écrivain pour de menues tâches, et finit par, lui dédier son existence, épousant sa vie de reclus jusqu'à participer matériellement à l'élaboration d'A la recherche du temps perdu (prenant des notes sous la dictée, collant ses ajouts sur les fameuses " paperolles "). Celeste, qui lui inspira le personnage de Françoise, principale représentante du peuple dans La recherche, prit ainsi part de façon unique à la vie de Proust ; elle veillera sur lui jusqu'à la fin. Avec l'aide de Georges Belmont, qui recueillit et mit en forme ses souvenirs, elle publia ses mémoires en 1973. Elle y racontait avec simplicité et émotion les années qu'elle avait passées auprès de l'écrivain. Dans la foule d'ouvrages consacrés à l'auteur de La recherche, Monsieur Proust est incomparable. Fraîchement accueilli par les gardiens du temple lors de sa parution, comme l'oeuvre d'une femme incapable de restituer le génie d'un écrivain qu'elle n'avait pas lu, il est désormais considéré comme un document irremplaçable sur la vie quotidienne de Proust lors de ses dernières années et surtout, sur la manière dont il parvint à achever son oeuvre. Par la grâce du dessin de Stéphane Manel, nous nous introduisons à la suite de Céleste, dans l'intimité de l'appartement du boulevard Haussmann pour découvrir l'invraisemblable cérémonial selon lequel est organisé la vie de Proust. De la cuisine à la chambre de liège, toutes les routines quotidiennes, fumigations, préparation du café, etc. , mais aussi les visites, les sorties, les rencontres... Tout prend vie ici, pour nous livrer peut-être comme nulle part ailleurs, les clés sensorielles de ce monde à l'envers dont Proust fit son royaume, un univers où les frontières entre réalité et fiction étaient délibérément brouillées.

09/2022

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Surréalisme

Surréalismus N° 9, hiver-printemps 2023

Nous rentrons dans l’univers d’Alice (découvrir les deux entretiens et s’émerveiller devant le portfolio des illustrations de John Tenniel !) et en sortons retournés. Inventer. Se construire un monde, des mondes, est le souhait cher aux artistes véritables. Les fondateurs du Surréalisme, génération fracassée par la Grande Guerre, voulaient créer de nouveaux espaces, littéraires et plastiques, issus de la psyché humaine. Une première contradiction apparente émerge : faut-il libérer l’homme de sa folie, comprise comme passion du conflit avec l’autre, l’altérité ou, au contraire, l’encourager à libérer ses ressources enfantines, seules à même de dépasser l’égo, le moi adolescent ? Les deux mouvements, externe et interne, ne se complètent-t-ils pas ? Sous la surface, l’homme face à lui-même, seul. On ne peut comprendre l’esprit confraternel, de partage, du collectif, très présent dans ce numéro de Surréalismus, du mouvement surréaliste et des ses héritiers si on n’intègre pas l’humanité profonde de ses créateurs (lire l’entretien avec Jean-Jacques Lebel). Cette humanité portée depuis plus de cinquante ans par le galeriste Marcel Fleiss, passeur incontournable du surréalisme dont le fils, David, reprend le flambeau. Vous retrouverez aussi des individualités fortes et iconiques (pour parler comme les jeunes !). Certains dans la Galerie des inconnus célèbres de Marie-Isabelle Taddeï, ouvrage qui fera date. Victor Brauner et son art magique retournent, le temps d’une rétrospective, en terre natale. Radu Stern analyse avec justesse le rapport complexe de la Roumanie avec cet artiste d’avant-garde. Frida Kahlo, admirable de courage et d’esprit caustique, incarnée avec une force stupéfiante par la comédienne Claire Nebout dans le seule-en-scène Viva Frida ! écrit par Didier Goupil. Une incursion inédite de Surréalismus dans les arts vivants. En prolongement, Alba Romano Pace retrace pour nous la genèse du bel ouvrage qu’elle vient de consacrer à l’artiste mexicaine. Paul Eluard et l’incroyable itinéraire du poème Liberté ont inspiré le premier roman de Xavier Donzelli. Marine Nédélec nous propose une nouvelle rubrique consacrée à une «petite histoire» du surréalisme… Et enfin, retour sur le surréalisme japonais par le biais d’un entretien avec Vincent Manigot, incollable sur le sujet.

02/2023

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Essais biographiques

Francis Picabia, rastaquouère

"Dans ses cinquante années de peinture, Picabia a constamment évité de s'attacher à une formule quelconque ou de porter un insigne. On pourrait l'appeler le plus grand représentant de la liberté en art, non seulement à l'encontre de l'esclavage des académies, mais aussi contre la soumission à quelque dogme que ce soit". Ces remarques de Marcel Duchamp soulignent la dimension profondément libertaire de celui qui aimait se qualifier d'"artiste en tous genres". Ce parcours chaotique, contradictoire, fait d'allers et retours permanents entre abstraction et figuration, géométrie et biomorphisme, onirisme et réalisme, ne saurait être appréhendé de façon simplement formelle. Il demeure difficile d'identifier un style ou une manière Picabia. Ce qu'une approche biographique nous permet a contrariode comprendre, c'est précisément une certaine constance dans l'attitude. Ce fils de famille "né sans mère", aux goûts de luxe particulièrement prononcés et à la vie psychique et conjugale agitée, n'est en effet pas à une contradiction près. Francis Picabia n'abhorre rien tant que l'idéal de pureté et d'intransigeance qu'il voit poindre chez ses amis dadaïstes et même chez André Breton. Picabia aime trop la vie pour se laisser enfermer dans une croyance ou une certitude, fussent-elles d'avant-garde. Jusqu'à sa mort, notre "Funny-Guy" restera fidèle à cet état d'esprit, qui renvoie plus à une manière de vivre qu'à un programme strictement artistique. Ce qui pourrait passer pour une suite de reniements et de régressions n'est en fait qu'une manière de dire oui à la vie, à ses errements et à ses contradictions. Francis Picabia est l'artiste qui fait son miel de cette "mort de l'art" tant de fois proclamée au cours du XX ? siècle. "Parce que je suis le seul qui, après la mort de l'Art, n'en ai pas hérité ; tous les artistes qui suivent son cortège et se promènent à travers le monde figuraient sur son testament ; moi, il m'a déshérité, mais il m'a ainsi laissé libre de dire tout ce qui me passe par la tête et de faire ce qu'il me plaît". B. M.

10/2021

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Littérature française

Proust, roman familial

Dans ce roman marquant de la rentrée littéraire 2023, l'auteure explore l'influence transformatrice de la littérature, en particulier celle de Marcel Proust, sur sa propre vie. Depuis son adolescence, elle a grandi dans un univers où les personnages de "À la recherche du temps perdu" étaient presque comme des membres de sa famille élargie. Les dialogues de Charlus et les remarques acerbes de la duchesse de Guermantes se mêlaient aux conversations familiales, créant une fusion entre le monde fictif et la réalité. D'autant plus que l'univers de Proust était intimement lié à sa propre histoire familiale, certains de ses arrière-grands-parents étant même mentionnés dans l'œuvre du célèbre écrivain.

Ce n'est qu'à l'âge de vingt ans qu'elle s'est plongée dans la lecture de "La Recherche", et cette expérience a été un tournant dans sa vie. Proust semblait comprendre ses dilemmes personnels mieux qu'elle-même, notamment en ce qui concerne les vides existentiels de l'aristocratie. Avant même qu'elle ne prenne ses distances avec sa famille, l'écrivain lui offrait une réflexion profonde sur l'"exil intérieur" ressenti par ceux qui se détachent des normes sociales et sexuelles imposées.

Mais l'impact de Proust ne s'arrête pas là. Il a également façonné son identité en tant qu'individu, en la transformant en une lectrice engagée et consciente de sa propre existence. Il lui a révélé le potentiel libérateur de la littérature, qui sert également de baume apaisant et de moyen de réconciliation avec le concept du Temps.

Ce roman ne se contente pas de raconter une histoire personnelle ; il sert également de méditation sur le rôle de la littérature en tant qu'outil d'émancipation et de consolation. Il met en lumière la manière dont les livres peuvent non seulement nous aider à comprendre le monde qui nous entoure, mais aussi à nous comprendre nous-mêmes, à naviguer dans les complexités de notre propre vie et à trouver un sens dans l'existence. En somme, il démontre que la littérature est bien plus qu'un simple divertissement ; elle est une force puissante capable de changer des vies.

08/2023

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Levinas

Levinas avant la guerre. Une philosophie de l'évasion

"J'avais alors une abondante chevelure très noire" : Emmanuel Levinas a dépeint ainsi, à plus d'un demi-siècle de distance, le jeune homme qu'il était en ce début des années 1930 où commençait son chemin de pensée. En se penchant sur ses premiers écrits, Joëlle Hansel invite à opérer une conversion du regard que l'on porte habituellement sur l'oeuvre de Levinas. Avant l'éthique si familière, il a élaboré une philosophie de l' "évasion" où il n'est pas encore question d'autrui. La liberté - et non la responsabilité pour autrui - est l' "humanité même de l'homme" : cette conviction traverse l'oeuvre du jeune Levinas, conçue dans un climat marqué par l'approche de la guerre et le "pressentiment de l'horreur nazie" . Se libérer de l'enchaînement à une existence dont les événements tragiques qui marquent l'actualité font ressentir la "brutalité et la pesanteur" ? ; se défaire du lien par lequel l'hitlérisme "rive" l'homme à son corps et le Juif, à sa judéité : les exigences qui s'imposèrent au jeune philosophe servent à J. Hansel de fil d'Ariane. Levinas phénoménologue, mais aussi philosophe français, formé à l'école de Bergson et de Brunschvicg, en débat avec Jean Wahl, Louis Lavelle et Gabriel Marcel ; Levinas abordant Husserl "en philosophe" et initiant dès 1932, une critique de Heidegger à laquelle la "sympathie" hitlérienne de ce dernier ne fut pas étrangère ; Levinas, penseur du moi solitaire en quête d'évasion ; Levinas, exaltant un judaïsme entendu comme religion, et non comme éthique : J. Hansel suit pas à pas le mouvement initial de la pensée lévinassienne, ainsi que les évolutions et les renversements qu'elle a subis en allant "de l'être à l'autre" . Ancienne élève de l'ENS, Joëlle Hansel est directrice de programme au Collège International de Philosophie. Membre fondateur de la Société Internationale de Recherche Emmanuel Levinas et directrice de la collection SIREL/Actualité de Levinas aux éditions Manucius. Spécialiste de l'histoire intellectuelle du judaïsme italien et de la relation entre kabbale et philosophie, ses travaux portent également sur Levinas et Jankélévitch (Jankélévitch. Une philosophie du charme, Manucius, 2012).

06/2022

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Musique, danse

La Scène lyrique autour de 1900. Avec 2 CD audio

Véritable musée imaginaire du spectacle vivant, cet ouvrage réunit le plus grand ensemble de documents jusqu'ici collectés sur tous les aspects de la scène lyrique autour de 1900, alors même que celle-ci connaissait son apogée. Ce nouveau regard porté sur l'opéra ne néglige aucune des formes de la fabrique du spectacle, qu'il s'agisse des enjeux artistiques, pratiques, économiques et humains d'une production - allant des dessous jusqu'aux cintres en passant par les coulisses et les ateliers de construction des décors. La Scène lyrique aborde également le travail scénique du chanteur : celui-ci est aussi acteur et profère sa partie comme un véritable discours. Or, la permanence des règles de la rhétorique et de la civilité au théâtre est frappante jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale. Se tenir debout, s'asseoir, tomber à terre sont des actions régies par des convenances sociales et dramatiques. En revanche, le chanteur avait l'initiative de son jeu. Une grande part du métier d'artiste lyrique consistait, avec l'aide du costume et du maquillage, à composer un ensemble de gestes et d'expressions physionomiques empruntés à de vieilles traditions toujours vivantes. A partir de la réunion et de l'analyse de plusieurs centaines de gravures et de photographies, les auteurs ont recomposé les infinies combinaisons de gestes expressifs qui caractérisaient l'art du chanteur d'opéra. Sur la scène, de la même manière qu'un peintre compose une toile selon des lignes de force, le régisseur dispose les acteurs afin de former de véritables tableaux vivants. Ces moments d'immobilisation constituent le paroxysme expressif des opéras, autour de 1900, où tous les éléments constitutifs du genre se combinent harmonieusement. La Scène lyrique autour de 1900 contient plus de 550 illustrations (gravures, photographies, reproductions de documents d'archives, etc.) ainsi que deux disques compacts incluant l'enregistrement intégral et inédit du premier tableau du troisième acte des Maîtres chanteurs de Nuremberg, de Richard Wagner (1944), et une anthologie d'airs et de pages symphoniques tirés des Maîtres chanteurs de Nuremberg, de Richard Wagner, par Georges Imbart de La Tour, Paul Franz, Marcel Journet, Georges Thill, Gabriel Pierné, etc. (1908 à 1935).

02/2012

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Beaux arts

L'ordre sauvage. Violence, dépense et sacré dans l'art des années 1950-1960

Ce livre est né d'une obscurité. De notre impuissance à saisir l'inflation des signes de violence dans l'art des années 1950-1960 un peu partout dans le monde industriel agité de nouvelles peurs : la guerre froide, les guerres de libération coloniale, la guerre des sexes, le dérèglement écologique, la machinisation, l'ennui. Bien avant les événements révolutionnaires de 1968, les artistes qui ont hérité de l'enseignement corrosif du dadaïsme et de Marcel Duchamp reconduisent la fête à leur façon et l'on sent vite l'excitation ambiguë de leur carnaval fondé autant sur la vie que sur la mort. À la fois libérés mais inquiets de la mort de Dieu annoncée de Sade à Nietzsche, ils jouent la mauvaise conscience de l'Occident. Ils veulent revenir aux origines, réveiller les puissances, réinventer les rituels, provoquer, détruire, sacrifier. Leur violence en art est néoprimitive et fatalement beaucoup plus forte et répandue dans les pays qui ont pris fait et cause en faveur de l'Allemagne nazie, moins remis encore que les autres de la brutalité de la guerre et d'autant plus secoués qu'ils sont entraînés au même moment dans une modernisation à marche forcée. C'est poser la question de la fonction variable de l'art dans les sociétés contemporaines comme catharsis, excitant, détonateur de révolution ou soupape des pouvoirs. Du néodadaïsme japonais à l'actionnisme viennois et du chamanisme de Beuys en Allemagne au Nouveau Réalisme ou aux premiers happenings en France : bien des signes annoncent le changement des temps et jusque dans l'autopunition de l'auteur dont le statut héroïque est radicalement remis en question. Plusieurs années après la guerre qui avait atrocement condamné au dressage les corps et les esprits, la délivrance n'est pas la même à Ashiya, à Paris, à Vienne, à Berlin ou à Milan. Au-delà des frontières et des traditions, il y a pourtant des liens troublants qui avouent la culpabilité mais aussi la volonté intraitable de sortir du monde tel qu'il est, dans la violence et la transgression d'un théâtre bloqué où la puissance ne se retourne jamais.

09/2004

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Beaux arts

Sotteville, la place publique

Sotteville n'est pas une ville comme les autres... En deux siècles, la ville de Sotteville-lès-Rouen est passée d'un village agricole de quelques milliers d'âmes au xixe siècle à une ville de 30 000 habitants. Des fumées de l'usine Bertel à l'arrivée des ateliers de chemins de fer, un certain état d'esprit populaire, ouvrier, cheminot, solidaire, flotte sur la cité. Deuxième ville socialiste de France en 1898, Sotteville s'anime, bouge, respire au son des marchés, des crissements des locomotives, des parades costumées ou des matchs de football endiablés. On se retrouve le dimanche à l'Eldorado, salle de 800 places, située place Voltaire, ou dans l'un des six cinémas de la ville. Mais la Seconde Guerre mondiale a brutalement stoppé cette ferveur populaire. 70% de la ville a été pulvérisée par les bombardements alliés dont ceux du 19 ? avril 1944 visant les dépôts SNCF. La gloire de la cité cheminote est aussi la cause de son désastre. Dès 1945, Marcel Lods est nommé architecte de la reconstruction par le Ministère de la Reconstruction. Le Corbusier à Marseille, Perret au ? Havre et Lods à Sotteville. II s'agit de faire vite pour reloger une population sinistrée, vivant dans des baraquements insalubres. Il imagine et conçoit une véritable transformation de la ville, la préparant pour les 50 prochaines années. Disciple de la charte d'Athènes, il déplace le centre-ville, reloge les sinistrés, réserve des espaces verts, aménage une zone industrielle... La tâche est immense et l'ampleur à l'échelle d'une ville. SotteviIle se relève, lentement. Une réappropriation des lieux que les acteurs politiques et culturels ont fait renaître à partir des années quatre-vingt grâce à une volonté, une ambition, une énergie commune retrouvée dans l'esprit du "? faire ensemble ? ". Viva Cité émerge et devient le fleuron culturel de la ville pour un rayonnement national voire international. Les activités industrielles qui ont marqué l'identité de la ville sont réorientées vers de nouvelles destinations culturelles. Le Trianon devient salle de musiques actuelles, les ateliers Buddicom abritent aujourd'hui le Centre National des Arts de la Rue et de l'Espace Public.

06/2019

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Littérature française

Le passé défini. Tome 1, journal 1951-1952

Etre à la fois célèbre et inconnu, voilà le paradoxal destin de Jean Cocteau. Nombre de ses écrits - notamment ses "journaux" de différentes périodes - s'efforcent de rétablir la vérité sur ce qu'il était : "J'aurai eu cet étrange privilège d'être le plus invisible des poètes et le plus visible des hommes. Il en résulte qu'on tire sur l'homme et que le poète n'est jamais atteint. Comme les poètes deviennent visibles à la longue et à la longue les hommes invisibles, peut-être les choses s'arrangeront-elles un jour.
Par chance, je ne serai plus là pour assister au phénomène, s'il se produit". D'abord, ce fut un travailleur acharné. Le "journal" de cette période - premier volume d'une série qui nous conduira jusqu'en 1963, l'année de sa mort - nous le montre composant sa pièce Bacchus, qui lui vaudra une retentissante querelle avec François Mauriac et un triomphe outre-Rhin (cette pièce luthérienne "qui retourne à son idiome") ; publiant La Nappe du Catalan, Le Chiffre sept, Journal d'un inconnu, Appogiatures, son essai sur Apollinaire et ses souvenirs sur Gide ; rééditant Reines de la France, Opéra, Carte blanche ; illustrant Le Bal du comte d'Orgel ; imaginant des tableaux vivants et dessinant des masques pour la reprise d'Odipus Rex avec Stravinski ; filmant La Villa Santo Sospir et sa partie de 8 x 8, bande collective de Hans Richter et Marcel Duchamp ; peignant La tentation du Christ et Ulysse et les Sirènes ; élaborant le carton de la tapisserie Judith et Holopherne, et projetant une Apocalypse pour Hindemith.
Or il trouve encore le temps de participer à des réunions syndicales, de s'intéresser aux soucoupes volantes et de voyager (on l'accueille avec une grande chaleur à Hambourg, à Düsseldorf, à Vienne, à Munich), de naviguer en mer Egée (son journal de Grèce et de Crète est agrémenté de dessins prestes et mordants). Il relit Dumas ; il "rerelit" sans complaisance son ami Proust et lui consacre de longues pages où se pressent les souvenirs : "Cette oeuvre me hantera comme une morte".
Il lit le Saint Genet de Sartre : autres réminiscences, autres impressions...

10/1983

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Beaux arts

Isidore Isou

Cet ouvrage est - aussi surprenant que cela puisse paraître -, la toute première monographie sur l'oeuvre plastique d'Isidore Isou (1925-2007), le génial créateur roumain du Lettrisme, ce mouvement d'avant-garde apparu à Paris dès l'immédiate après-guerre. A la suite du Dadaïsme et du Surréalisme, le Lettrisme impose ses idées, celles d'Isidore Isou, né en 1925, qui forme autour de lui un groupe d'éclat dont sera issu Guy Debord, le futur fondateur de l'Internationale Situationniste. Isou, à travers sa théorie générale de création : "La Créatique", abordera tous les domaines de la connaissance, bouleversant tour à tour la poésie, le roman, le cinéma, le théâtre, l'économie politique et naturellement l'art plastique qui fait l'objet de ce livre. La peinture lettriste est une peinture à base unique de lettres, qui évoluera très rapidement, en 1950, à une peinture de signes nommée l'hypergraphie. Ces signes incluent aussi bien les rébus ou des signes musicaux que des écritures inventées, dénuées de sens, mais ouvrant une troisième perspective à l'art, après le figuratif et l'abstraction. Remis en perspective, ses oeuvres et apports stupéfient par leur avance historique. Ce livre, conçu par Frédéric Acquaviva, qui a travaillé avec Isou les dix dernières années de sa vie et réalisé la dernière exposition monographique du vivant de l'artiste et la plus importante rétrospective sur le Lettrisme au Passage de Retz à Paris avec Bernard Blistène en 2012, entend lever le voile sur les réalisations originales et pionnières d'Isidore Isou et espère susciter le même intérêt que la monographie sur Marcel Duchamp éditée en 1959 qui sut révéler pour la première fois l'oeuvre complexe de Duchamp à un plus large public. Une iconographie sans précédent (avec de nombreux documents inédits et des oeuvres inconnues), à laquelle s'ajoute une bibliographie de l'ensemble des expositions personnelles et collectives d'Isou ainsi qu'un choix parmi ses 200 écrits, font de ce livre le livre de référence sur Isidore Isou, le grand oublié de l'histoire de l'art.

02/2019

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Essais

Le film en devenir

Après Presque une conception du monde publié en poche chez Créaphis (2007), l'écrivain de cinéma Gérard Leblanc, essayiste, poète et cinéaste interroge ici le devenir du film : qu'en a-t-on fait, qu'en fait-on, que pourrait-on en faire ? Le questionnement revêt une double dimension, historique et prospective. Il s'agit de saisir le film en devenir à travers les transformations du cinéma qui, moins que jamais, ne saurait se réduire à un seul mode de production et de circulation. à partir d'une réflexion menée autour des transformations liées aux pratiques et aux usages nouveaux du film, Gérard Leblanc invite à une lecture critique et poétique de certaines oeuvres de cinéastes et d'écrivains (Alain Cavalier, Marcel Pagnol, Alexandre Dumas...), mais aussi sur ses propres films documentaires. Cette écriture audacieuse, documentée et critique, témoigne de la subjectivité d'un auteur dont la pensée féconde et foisonnante interroge constamment le réel du cinéma. Toujours plus proche de la vie, le film est le lieu d'une double métamorphose : celle des subjectivités et celle de toutes les réalités. Deux pôles qu'on ne peut séparer. De ce point de vue le livre ouvre des pistes nouvelles et en réactive quelques unes plus anciennes trop vite abandonnées. Douze textes devenus introuvables et deux autres inédits forment la matière de l'ouvrage. Le ton très personnel est celui d'un penseur libre de toute contrainte ou de toute chapelle. Comme dans son travail important surs les cinéastes Fritz Lang ou Georges Franju, Gérard Leblanc a l'habitude d'inviter le lecteur, y compris non spécialiste, à un travail de réflexion sur le film aujourd'hui et en devenir, ses dispositifs, sa matière et ses composantes, son imaginaire, ses relations à la science et à la technique, son idéologie et plus largement aux rapports entre vie et cinéma. Gérard Leblanc, dans ce nouvel opus, s'affirme comme un écrivain fécond – certes inclassable – dont la vivacité et l'oeil critique sont appréciés bien au-delà des lieux où il a enseigné, à l'université ou à l'école nationale supérieure Louis Lumière.

03/2023

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Sports de glisse

Alexis Pinturault. Le globe de ma vie

Il est le skieur alpin le plus titré de France. Retour sur le parcours de celui qui a remporté la Coupe du monde 2020-2021, soit le gros globe de cristal, la récompense suprême. Athlète complet, il est à ce jour le seul skieur à avoir remporté des titres de Coupe du monde dans six disciplines différentes. Entré dans le gotha du ski mondial très jeune, il a également remporté les Championnats du monde en combiné et est monté trois fois sur un podium olympique. Originaire de Courchevel en Savoie, Alexis Pinturault est né avec des fixations aux pieds et deux bâtons dans les mains. Sportif doué sur divers terrains de jeu (il aurait pu être footballeur), il est repéré pour son aisance naturelle sur les pistes. Alexis choisit d'entrer au Pôle France du lycée d'Albertville et sa vie en sera à tout jamais bouleversée. Homme réservé et tenace, il est devenu le plus grand skieur français, mais surtout le plus polyvalent qui soit. De l'or au cristal retrace le parcours d'un champion perfectionniste attaché à l'éthique du sport, au respect des codes et de ses adversaires. Dans ce témoignage rare, on découvre un personnage attachant qui se livre sur les hauts et les bas de sa carrière dans laquelle il s'est investi pleinement. Son choix de s'aligner en slalom, slalom géant, super-G et combiné témoigne de son exigence supérieure à l'instar de son ami et rival Marcel Hirscher. Mélange d'instinct et d'excellence technique, Alexis Pinturault dévoile avec une grande sincérité et humanité combien la quête du gros globe de cristal est un véritable parcours du combattant. " Au départ, il ne faut plus se poser de questions, il s'agit d'oublier ses émotions, les enjeux. Je suis seul avec moi-même. Je suis dans l'instant présent, uniquement dans l'instant présent. Le bourdonnement de la foule que l'on entend distinctement avant de s'élancer se transforme en bruit de fond. Il n'y a plus d'avant, plus d'après, rien que le frottement des lames sur la glace. "

10/2022