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BD tout public

Les fils de Guillaume Tome 3 : La guerre fratricide

La puissance de Robert comte des Normands était si dépréciée aux yeux de tous qu'il était difficile de trouver quelqu'un qui voulût faire pour lui quoi que ce soit qu'on a coutume de faire, en toute nation, en faveur du prince d'une région. En effet, la bonté du coeur et le désintéressement total des biens terrestres, qui en lui croissaient ensemble, avaient donné ce résultat chez lui. C'est pourquoi, presque tous les grands parmi les Normands, aussitôt l'arrivée du roi, méprisant le comte leur seigneur et trahissant la foi qu'ils lui devaient, coururent vers l'or et l'argent du roi et lui livrèrent leurs villes (Eadmer). Le roi en effet, ayant quitté la Normandie, parce qu'il n'avait pu la soumettre toute entière comme nous l'avons dit plus haut, retourna en Angleterre pour revenir, muni d'une assez grosse somme, soumettre le reste. Dans la collecte de cette somme, il n'y eut chez les collecteurs aucun respect de la pitié ou de la miséricorde, mais une cruelle et sauvage exaction s'exerça sur tous, comme nous l'attestaient ceux qui en venaient. La misère était donc visible... Près de deux cents prêtres, s'étant assemblés, revêtus de l'aube et de l'étole sacerdotale, vinrent, pieds nus, trouver le roi en son palais, l'implorant d'une seule voix d'avoir pitié d'eux. Mais lui, nullement ému de commisération devant leurs prières, ni daignant même leur accorder par honnêteté une quelconque réponse, ordonna de les chasser promptement de sa vue comme des hommes dépourvus de toute religion (Eadmer). Pourtant, le roi Henry ne réussit pas cette insigne conquête sans effusion de sang, mais il perdit beaucoup de ses plus chers associés. Parmi eux se trouvaient là, Roger de Gloucester, soldat aguerri, frappé à la tête par un tir d'arbalète au siège de Falaise et Robert Fitz-Haymon qui reçut un coup sur la tempe avec une pierre lancée et, perdant ses facultés, survécut un temps considérable, presque à l'état d'idiot... On raconte qu'ils furent bien punis, parce que, pour le libérer, le roi Henry avait brûlé la ville de Bayeux, y compris l'église principale (Guillaume de Malmesbury).

04/2017

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Photographie

Mémoires

Leni Riefenstahl est née à Berlin en 1902. Témoin de son siècle, admirée par Chaplin, Fassbinder, Coppola, Cocteau et tant d'autres, elle a connu la gloire et la damnation, les triomphes et les défaites. Aujourd'hui elle nous donne, dans ces Mémoires qu'elle mit cinq ans à écrire, la vérité sur son œuvre, sa conception de l'art et sur un destin extraordinaire. Le récit de ses rencontres avec Hitler, Goebbels et autres chefs nazis constitue un document unique et un témoignage passionnant sur la naissance du 3e Reich. Issue d'une famille bourgeoise, Leni Riefenstahl mène d'abord une vie insouciante de gamine sportive et volontaire avant de se consacrer à la danse avec passion. Une brillante carrière très tôt brisée par un accident au genou. Lorsqu'elle voit le film de Fanck, la Montagne du destin, elle se met à l'escalade et au ski et devient comédienne. Puis elle se lance dans la mise en scène avec la Lumière bleue. Première femme metteur en scène de son temps, une grande réalisatrice est née. Le film reçoit en 1932 un prix à la Biennale de Venise, fonde sa réputation et marque un tournant dans sa vie. Car c'est après l'avoir visionné qu'Hitler lui commande, bien qu'elle n'en ait jamais été membre, un documentaire sur le congrès du parti nazi : Le Triomphe de la Volonté (1934). En 1936 elle tourne le film des Jeux olympiques à Berlin, Olympia (les Dieux du stade en français), qui connaîtra un succès mondial, glorifiant au passage le fantastique exploit de Jesse Owens. Après l'invasion de la Pologne en 1939, Leni Riefenstahl refuse de participer à l'effort de guerre. Pourtant, la paix revenue, malgré les décisions de non-lieu des tribunaux de dénazification, elle demeurera pour beaucoup une pestiférée. En dépit du soutien d'Henri Langlois et de Cocteau, son dernier, Tiefland, sera un échec. C'est alors qu'elle entreprend ses voyages en Afrique d'où elle rapporte deux magnifiques albums de photos sur les Noubas, accédant au rang des plus grands photographes du siècle. Depuis 1974, elle se passionne pour la plongée et la photographie sous-marine qu'elle continue de pratiquer aujourd'hui avec un immense talent.

10/1997

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Littérature française

Les Aventures de Boro, reporter photographe Tome 3 : Les noces de Guernica

Complices dans la vie, les romanciers Dan Franck et Jean Vautrin le sont devenus en littérature pour faire revivre ensemble la tradition du grand roman d'aventures où le rebondissement des situations, la multitude des personnages et le caractère passionné des héros font la loi. Blèmia Borowicz, dit " Boro ", reporter photographe originaire de Hongrie, est de la race des Kertész et des Capa, venus comme lui chercher à Paris une terre d'asile et de liberté. Il a l'insolence de la bohème et l'élégance désinvolte, d'un héros fitzgeraldien d'Europe centrale. Les déraisons de l'amour, les hasards de l'action et les fureurs de l'Histoire le conduisent toujours vers un destin exceptionnel. Dans la Dame de Berlin, avec sa canne et son Leica, il a parcouru l'Europe des années 30 pour voler au secours de sa cousine Maryika , jeune étoile montante du cinéma allemand prise au piège des nazis. Dans le Temps des cerises, il a livré bataille aux conjurés de la Cagoule traversant la France du Front populaire au volant d'un camion chargé d'armes destinées à la République espagnole. Les Noces de Guernica, troisième volume des aventures de notre reporter photographe montre l'intrépide et donjuanesque Boro en proie à la pire situation qui se puisse imaginer. Sur les sentiers de ses propres combats, il croise tout d'abord le visage enchanteur de l'amour fou, soudain vitriolé par un ennemi mortel sorti d'un ancien cauchemar. Selon ses bonnes habitudes, Boro ne désarme pas. Alors qu'alentour, sous la baguette de Maryika Vremler, le monde entier s'agite pour lui venir en aide, plus insolent que jamais, notre ami croise le fer avec ses bourreaux ... tout en convolant aussi délicieusement que possible avec la plus belle des belles Espagnoles. Nous sommes en 1937. En France, Léon Blum annonce la pause sociale. En Espagne, les Républicains commencent à perdre la guerre. La jeunesse de Boro s'achève. Demain, il entrera dans l'eau tiède de la " drôle de guerre ". Puis, ce sera le bain glacé de la Résistance...

06/1996

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Beaux arts

Suivez le guide !! La terre. Avec 1 CD audio

Cette nouvelle collection offre toute une série de parcours-découvertes passionnants autour d'une thématique en proposant de larges ouvertures en direction des différents domaines qui peuvent faire l'objet de son approche. Conformément aux programmes définis par les Instructions Officielles, ce parcours autour des quatre éléments, permet de traiter l'ancrage scientifique, mais aussi toutes les interprétations que la littérature, la mythologie, la symbolique, le cinéma mais surtout les arts et la musique ont pu en donner. Suivez le guide ! L'utilisateur dispose d'un exceptionnel fonds-ressource constitué par une abondante iconographie assortie d'explications et de commentaires pour répondre à la diversité de tous les besoins pédagogiques et de leur niveau d'exploitation. Dans chacun de ces dossiers, les arts (peinture, sculpture, architecture) et la musique tiennent une place prépondérante. La plupart des reproductions (photos, tableaux), ainsi que l'ensemble des extraits musicaux retenus, sont proposés dans le CD accompagnant chaque livre (Livre -CD format 21 x 24 cm, environ 64 pages). Suivez le guide ! La terre Le premier chapitre fait référence aux origines de notre planète, selon la science, d'un côté, selon les mythologies et les croyances, de l'autre. Cette approche permet de bien montrer la diversité des spéculations autour de sa "Création" et comment les peintres ou les musiciens, en particulier, l'ont figurée ou traduite. La diversité des paysages terrestres devient ensuite le prétexte pour aborder l'histoire du paysage en peinture. Le monde souterrain, puis les ressources de la terre nourricière et ses utilisations dans les différents domaines de l'art (sculpture, instruments de musique...) complètent harmonieusement cette proposition richement documentée. Une importante partie de l'ouvrage est consacrée aux perceptions et interprétations que les peintres ou musiciens ont pu faire autour de cet élément. Extraits musicaux commentés : Symphonie du Nouveau Monde (2e et 4emvts, A. Dvorak) - L'adoration de la terre (1er & 2e mvt, Sacre du Printemps, Stravinski - Les Fossiles (Carnaval des animaux, Camille Saint- Saëns) - Go tell on the mountain (negro spiritual), Chant de labours (Afrique) Répertoire à chanter (avec play back) : V comme Vers de terre (CL. Chapgier - S. Folie) - Petit pays (P. Veau/Y. Matrat) - Fooh (A. Bodiang- Valfroy/Moussa Faye & Albert Valfroy) - T comme Terre (CL. Chapgier - S. Folie)

02/2013

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Photographes

Visions. Jean-Dominique Burton

50 années de photographies sur 4 continents. Visions est une rétrospective des travaux de Jean-Dominique Burton, photographe belge de renommée internationale. Des rives du Gange aux Vodounons béninois, sans jamais oublier sa Belgique natale, l'auteur a dédié sa vie à révéler, par ses images, la beauté et la richesse de cultures, souvent ancestrales, et à en favoriser la transmission. Portraitiste primé à de multiples reprises, c'est par les femmes et les hommes qu'il aborde ses sujets, toujours de manière positive, par leurs regards, leurs sourires, leurs cicatrices parfois. "Je suis l'inverse d'un photographe de guerre, mais il n'y a pas vraiment de mot pour cela" . Dans Visions, des extraits de ses ouvrages les plus connus côtoient des images encore inédites, exceptionnelles elles aussi. Le livre nous invite à la rencontre de chefs traditionnels du Burkina Faso, d'artistes européens, d'exilés tibétains, de chasseurs béninois devenus protecteurs de leur environnement, de maîtres souffleurs de cristal liégeois ou encore, parmi tant de visages, de pèlerins laotiens. Des milliers d'inconnus, liés les uns aux autres par la cohérence, autant artistique qu'humaine, qui constitue le coeur de l'approche photographique de l'auteur : leur dignité. Les travaux de Jean-Dominique Burton ont été exposés dans le monde entier. Dans des galeries et musées de Paris, Berlin, Bruxelles, Anvers, Hong Kong, New York ou San Francisco. On les retrouve aussi dans de grandes collections publiques et privées. C'est cependant toujours là où les photos ont été prises que Jean-Dominique Burton les expose pour la première fois. Exposées en plein air, dans les centres-villes de Ouagadougou, Dakar ou Kinshasa, imprimées sur des bâches, que les passants approchent, touchent et s'approprient. C'est une part essentielle de son travail, qui lui a valu le soutien de fondations et d'institutions de premier ordre dont l'UNESCO, Wallonie-Bruxelles International, l'OIF et La Fondation Zinsou. Cette rétrospective de 408 pages nous emmène à travers notre planète, dans des lieux souvent surprenants, à la découverte d'un monde beau, riche des êtres humains qui l'habitent. Elle nous invite à nous en émerveiller. Ce sont les Visions de Jean-Dominique Burton.

11/2022

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Critique littéraire

La Transfiguration d'Anvers. Certitudes magnétiques en poésie

Le livre de Jacques Darras s'ouvre par une longue et magistrale médiation sur Descartes : "René Descartes à la Onzième Heure". Une deuxième partie s'interroge sur le piétinement de la littérature française, et particulièrement de la poésie, dans des schémas devenus purement académiques : "L'interminable restauration du symbolisme". La troisième partie, "Dans la clairière du temps", appelle à un renouvellement du regard et de l'écoute. Une méditation sur Descartes, oui, mais en voici les premiers mots, qui ouvrent le livre : "Je débarquai à Bruxelles en 1993, venant de Picardie." Ce serait un bon commencement de roman, et, de fait, l'écriture de Jacques Darras est bien une aventure. Lorsque l'aventure n'est plus là, que reste-t-il de la littérature : "Le xi, siècle colonial eut beau tenter de prolonger chez nous les visions des Illuminations, l'épopée abstraite d'un Saint-John Perse continuer de marcher en caravanes de songes aux frontières du monde, l'aventure était bel et bien finie. Comme l'avait froidement pressenti Victor Segalen, guère écouté. Dans la cassure en deux morceaux de la statue Whitman, les membres et les pieds furent d'un côté confisqués par le pas cadencé du réalisme socialiste cependant que l'autre moitié, la partie tête et coeur, s'immobilisèrent autour du sujet lyrique." Quand Jacques Darras plaide pour une écriture épique, lorsque inlassablement il invoque Whitman et dénonce l'impasse symboliste, il ne dit rien d'autre : "J'appartiens, souligne-t-il, à une première génération que les frontières en général, avec la poésie d'expression anglaise en particulier mais aussi la littérature de langue d'ail de l'autre et secondairement les littératures de Flandres et de Wallonie, auront amené à reconsidérer le modèle national de bienséance littéraire. Pour cette raison il fallait bien évidemment se démasquer soi-même, tomber le masque dans l'expression, prendre à son compte l'aventure d'un sujet explorateur du "territorialement" proche. Bref il fallait repartir de la petite flache rimbaldienne post-coloniale dépressive où nous étions tous embourbés - impuissants petits tritons lyriques." On le voit, Jacques Darras ne craint pas de déplaire, et son écriture libre jusqu'à l'insolence agit sur nous comme un puissant tonifiant.

02/2015

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Education nationale

Bouses de Mammouth. Témoignages inédits sur bévues de l'Education nationale

Les auteurs : Thomas Andrieu - Franck Antunes - Erell Buhez - Laetitia Cavagni - Inola Dedieu - El Herrero - Laure Enza - Yoann Laurent-Rouault - Angélique Rolland - Nathalie Sambat. L'Education nationale est surnommée "le mammouth" . Une expression qui résonne dans l'inconscient collectif et donne une image immédiate de cet organe d'Etat. Car la longue promenade à dos de mammouth est une obligation pour qui naît en son pays. Contre vents et marées et sur les grèves. C'est encore plus vrai aujourd'hui qu'hier avec le gouvernement actuel, qui au nom de la pensée unique, tente d'interdire les éducations alternatives. Comme l'école à la maison. Au prétexte du séparatisme qui gangrène notre vieille République fanée, l'herbage de prédilection de l'animal laineux. Pourtant à brouter dans ces verts pâturages, le mammouth semble souffrir d'embarras gastriques et intestinaux. Et l'animal, peu éduqué, s'en cache à peine. Il est nature. Les générations de têtes blondes se succèdent, et il reste là, les pattes coincées dans la glace. Parfaitement immobile. Affreusement constipé. Pourtant, la violence, l'incompétence, la drogue, la peur, le harcèlement, la démission, l'ignorance, le racisme et leurs joyeux camarades dansent autour de lui en brandissant leurs lances. Ils le menacent. Mais le placide animal se contente de les regarder s'agiter, la trompe basse et l'oeil humide, sans réagir. Rares sont ceux qui ont aimé les années qu'ils ont passées à dos de mammouth. Qu'ils soient devenus chasseurs, cueilleurs ou chômeurs. Qu'ils aient réussi à faire des étincelles avec leurs silex ou non. Ce collectif vous fera partager plusieurs points de vue. Celui de deux élèves de lycée, celui de parents d'élèves et celui de personnels en poste au musée d'Histoire naturelle. Puissent ces textes vous inspirer des réflexions et vous faire passer le cap de la nostalgie quand vous pensez "école" , puissent les billes, les copains et la jupe courte d'Isabelle en terminale rester en dehors du sujet. Car le problème, quand on réfléchit sur le mammouth, c'est que notre nostalgie nous empêche, bien souvent, d'être objectifs.

02/2021

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Jardinage

Arbres. Lignes de vie

Elément vital au coeur de l'écosystème, symbole de longévité, de diversité, de beauté, de résilience face aux agressions de tous ordres, source d'inspiration pour les artistes de tous les continents, l'arbre est par ailleurs présent dans l'imaginaire où sa ramure, mais aussi sa force souterraine, nourrit les textes sacrés, les mythes comme la littérature profane. L'arbre est le coeur d'un écosystème regroupant animaux, végétaux et champignons qui dépendent en partie ou entièrement de lui, de même qu'il peut dépendre d'eux pour se reproduire et diffuser ses graines. L'insecte et la plante ont besoin l'un de l'autre pour assurer leur descendance. Une partie de ces relations entre espèces échappe à notre regard car elle se déroule sous terre. Le système racinaire permet à un arbre de communiquer avec ses voisins. Face aux intempéries ou aux ravageurs, l'arbre réagit de manière étonnante et peut avertir ses voisins. Des arbres abattus par le vent voient, symbole de vitalité, un nouveau tronc jaillir du tronc renversé. Le motif de l'arbre de vie se retrouve dans de nombreuses mythologies. L'arbre de la connaissance du bien et du mal, porteur du fruit défendu, en serait une variante biblique. Certains arbres sont devenus des symboles comme le cèdre pour le Liban qui l'a placé au centre de son drapeau. L'arbre sait aussi se faire festif, à l'image de l'arbre de mai, planté au printemps pour célébrer le retour de la fertilité et de la végétation. Quant au sapin de Noël, il s'est imposé dans de nombreux pays, devenant très vite emblématique de cette fête au coeur de l'hiver. Le mot " livre " tire son origine du latin liber qui désigne aussi la partie intérieure de l'écorce d'un arbre Une belle mise en abyme se produit dans cet opus : les livres sont en effet eux-mêmes supports de représentation de ces arbres qui leur ont donné vie, transformant les riches collections de la Bibliothèque nationale de France en forêt de papier.

06/2023

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Non classé

Truc

Je voulais m'endormir et n'y arrivais pas. Alors j'ai noirci une page blanche par habitude comme un automate afin de mettre de l'eau dans la pompe pour l'amorcer. Mais les souvenirs semblaient lointains. Le monde dans sa torpeur s'évanouissait. Le sourcier s'était-il trompé ? La source ? Les étoiles ? Et puis subitement vous êtes arrivés comme par miracle, comme par enchantement. Je ne comptais plus sur vous. Ma maison était vide et silencieuse. L'accident ? Le réveil ? Vos visages étaient jeunes et illuminés, doux comme des soirs d'été. Vous êtes venus des quatre coins de la terre, un, deux, trois, quatre, cinq, six, j'étais un peu affolé et vous avez crié : "Nous sommes des amis qui volons à votre secours ! Nous avons quelque chose à dire... Nous voulons parler ! Oh ! Prêtez-nous votre stylo, s'il vous plaît ! " Je vous ai alors comptés. Vous étiez 365 ! Tous originaux. Tous avec des prénoms différents et avec vos preuves à l'appui. C'était une chance ! C'était bien ma chance ! écrire par votre voix, écrire avec le sang des autres ! "Ne vous bousculez pas, dis-je, vous parlerez chacun à votre tour. Je suis un démocrate ordonné ! " Ainsi, chers lecteurs, mes bienvenus protégés, vous avez écrit votre premier livre et je vous en remercie. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je percevrai quand même les droits d'auteur, car s'il fallait les diviser par 365... étant donné (chut ! ) que les éditeurs ne sont jamais très généreux, nous pourrions tous nous brosser ! D'ailleurs ne vaut-il pas mieux un heureux que 366 mécontents ? De toute manière, je vous paierai à boire au soir du 14 juillet... Oui, à tous et sans exception et même à Truc s'il veut bien venir. De nos rapports mutuels, toute vénalité est exclue. D'ailleurs votre gentillesse et votre complaisance ne peuvent pas s'acheter. Il y a des curiosités qu'on ne peut trouver dans des magasins. Votre coeur, votre âme vous me les avez prêtés. Ainsi vous êtes devenus les 365 adhérents de ma nouvelle école d'inutilité marginale et de sous-réalité comique voire cosmétique ou cosmique absolue... - Extrait de la préface de Lucien Grand-Jouan

04/2019

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Bouddhisme tibétain

Le vol du Garouda

"Le Garouda désigne la réalisation sublime : l'expérience directe de la nature de l'esprit. (...) Si vous êtes curieux de découvrir ce qui se cache derrière le masque de votre persona, la "personne" que vous essayez si désespérément de comprendre, et si vous voulez savoir qui vous êtes vraiment, mon conseil est d'étudier ce texte et d'intégrer la profonde sagesse qu'il contient ! " Jigmé Khyentsé Rinpoché, dans sa préface au Vol du Garouda "La nature de l'esprit est semblable à un cristal, Translucide, immaculé. Sa nature est vacuité, Son expression est luminosité, Sa compassion est illimitée. Cette nature demeure inaltérée. Nulle souillure du sa ? sara ne l'entache. Depuis toujours, la nature de l'esprit est pur Eveil". Extrait du chant IV, Le Vol du Garouda A l'âge de vingt-six ans, Shabkar Tsogdrouk Rangdreul (1771-1851) composa Le Vol du Garouda alors qu'il était en retraite sur l'île de Tsonying, le "Coeur du Lac" , au milieu du lac Kokonor. Ce recueil, constitué de vingt-trois chants rédigés dans un style à la fois limpide et poétique, fut écrit à l'attention de ses disciples et des pratiquants de son pays natal, la région de Rékong, dans l'Amdo. Au fil du temps, ces chants qui exposent la vue, la méditation et l'action selon la Grande Perfection sont devenus, à l'égal de sa biographie, son oeuvre la plus célèbre et l'un des textes les plus admirés de la littérature tibétaine. En 1985, au Bhoutan, Dilgo Khyentsé Rinpoché (1910-1991), maître parmi les plus éminents du bouddhisme tibétain, enseigna Le Vol du Garouda et en donna un commentaire lumineux, reproduit dans le présent ouvrage, qui en éclaire la quintessence. Ces deux grands maîtres présentent ainsi les étapes cruciales de la compréhension, par l'expérience, de la nature de l'esprit. Il s'agit de la première traduction en français de ces chants et de leur commentaire à partir du tibétain. Le Comité de traduction Padmakara réunissait à cette occasion Matthieu Ricard, Carisse Busquet et Anne Tardy.

07/2022

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Ecrits sur l'art

Marronnage, l'art de briser les chaînes

Dans tous les pays où les bateaux négriers les ont transportés de force, les personnes réduites en esclavage ont pris la fuite : ils sont appelés esclaves "marrons" , on dit qu'ils sont partis en marronnage. En Guyane hollandaise (Suriname) des esclaves s'enfuient en grand nombre, protégés par l'immense forêt amazonienne toute proche où ils forment des sociétés. L'art de briser ses chaînes est l'histoire peu connue du marronnage. Ces sociétés marronnes ont d'abord dû défendre leur liberté, se construire sur ce qui restait de leurs cultures africaines puis se développer et, la paix revenue (autour de 1860), exprimer dans l'art leur sens du beau : le moy. Sous les doigts de l'artiste, les objets du quotidien deviennent alors des oeuvres d'art fabriquées pour soi ou offertes à l'autre, en particulier à la femme ou l'homme aimé. L'art de briser ses chaînes, c'est aussi le tembe, l'art des Marrons : sculpture, gravure, broderie, peinture. Auprès de sculptures et d'ojets du siècle dernier (dont beaucoup proviennent du musée du Quai-Branly), seront présentés les travaux d'artistes contemporains, mettant ainsi en valeur pour la première fois la continuité artistique de l'art marron. Le lecteur découvrira les oeuvres de précurseurs du tembe sur toile tels Antoine Lamoraille et Antoine Dinguiou, les tableaux et sculptures de leurs cadets Carlos Adaoudé et Francky Amete. Les créations originales de peintres à la renommée internationale tels Hervé Télémaque, John Li A Fo et Marcel Pinas, abordant histoire, culture ou tembe, questionnent le devenir et la place de cet art. Les scientifiques du siècle dernier ont aussi ramené des photographies, dont la dimension artistique nous apparaît pleinement au-delà de leur valeur documentaire. Donnant à voir un même sujet collectif à quelques générations d'intervalles, les oeuvres de photographes actuels tels Gerno Odang, Ramon Ngwete, Nicola Lo Calzo entrent alors ici en dialogue avec celles des ethnologues Jean-Marcel Hurault et Pierre Verger. Pour comprendre ces peuples, issus du refus du sort qu'on leur avait réservé, la parole sera donnée aux témoins, ceux du temps de l'esclavage et les témoins d'aujourd'hui.

07/2021

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Thrillers

If We Were Villains

Coupable ou non coupable ? Telle est la question... Oliver Marks termine de purger sa peine de dix ans de prison pour un meurtre qu'il n'a peut-être pas commis. Le jour de sa libération, il est accueilli par l'inspecteur Colborne, l'homme qui l'a mis en prison. Ce dernier prend sa retraite, mais avant cela, il veut savoir ce qui s'est réellement passé il y a dix ans... Au sein d'un groupe de sept jeunes acteurs étudiant l'oeuvre de Shakespeare dans une académie artistique d'excellence, Oliver et ses amis jouent les mêmes rôles sur scène et dans la vie : le héros, le méchant, le tyran, la tentatrice, l'ingénue... Mais lorsque la distribution change et que les seconds rôles remplacent les stars, tout tourne au drame et l'un d'entre eux est retrouvé mort. Les survivants sont alors confrontés à leur plus grand défi d'acteur : convaincre la police, et surtout eux-mêmes, de leur innocence. Le phénomène TikTok enfin traduit en France et bientôt adapté sur Netflix ! " Faisant écho à des romans tels que Le Maître des illusions de Donna Tartt et au théâtre shakespearien, le premier roman de M. L. Rio est une aventure sombre et captivante. Elle nous dresse un portrait complexe de l'amitié, de l'amour et de la trahison. Chaudement recommandé à ceux qui adorent l'oeuvre de Donna Tartt. " Library Journal " Ce roman sur l'obsession vous obsédera jusqu'au lever du soleil. " Kirkus " Il s'agit d'un roman rare et extraordinaire : une description vivante du monde secret des académies, une exploration tendre et déchirante de l'amitié, et un thriller littéraire véritablement époustouflant. Je ne saurais trop vous recommander ce livre et j'ai hâte de lire les prochains romans de M. L. Rio. " Emily St. John Mandel " Une intrigue digne de Shakespeare lui-même... qui se clôt sur un twist stupéfiant. Ceux qui aiment les thrillers littéraires et Donna Tartt vont adorer ! " Booklist " Attention : une fois que vous aurez commencé ce roman, vous ne pourrez plus le reposer. Vous voilà prévenus... " Publishers Weekly

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Science-fiction

Néander. Tome 2, Qu'est-ce qu'un Etre Humain ?

Ils sont devenus humains deux mille siècles avant nous. Ils ont appris à vivre en paix et en symbiose avec la nature. Peut-être vont-ils avoir le temps de nous l'enseigner... E n octobre 2034, une équipe de chercheurs - deux Français, un Allemand, et un pilote états-unien - surprend, au coeur de la forêt guyanaise, une cité souterraine peuplée de huit mille Néanderthaliens hautement civilisés, rescapés d'un temps hors de l'Histoire, qu'ils baptisent Néanders. Trois mois plus tard, nos chercheurs ont apprécié leur art de vivre aussi raffiné qu'éloigné du nôtre : en démocratie directe, sans chef d'Etat, élus ou fonctionnaires, on prend en quelques heures des décisions unanimes... L'activité des citoyens est bénévole la moitié du temps... Des procédés créent des écosystèmes au lieu de les détruire... Une production d'énergie d'un demi-mégawatt de capacité seulement pour toute la cité... Des habitants athées ou croyants qui depuis la nuit des temps n'en font plus un objet de conflit, mais ont appris très tôt à respecter la parole de l'Autre pour entretenir une sagesse commune... A l'équipe, déjà complétée d'une éthologue linguiste franco-brésilienne, s'ajoute un Anglais de l'Unesco. Grâce à lui, un délégué néander va comparaître devant les Nations Unies et expliquer en français à la planète qu'il leur importe peu d'être admis ou non comme êtres humains, mais que nos institutions et notre art de vivre doivent changer de fond en comble si nous voulons conserver en nous la qualité d'humanité... Pas facile, car la financiarisation mondiale perçoit le danger, et passe à l'offensive ! Le deuxième tome d'une fiction d'anticipation qui questionne notre humanité et notre contemporanéité avec justesse et puissance. Né en 1937, André Teissier du Cros est ingénieur, écrivain et économiste. Membre de l'Académie des Hauts Cantons et Président-fondateur du Comité Bastille, il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles. En parallèle d'une vie professionnelle et associative prospère, il rédige Néander, une saga d'anticipation en trois parties qui questionne notre rapport à l'Humain et à la Vie qui nous entoure.

05/2021

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Psychologie de l'enfant

50 questions sur les bébés, les enfants, les adolescents. Comment devenir des parents ordinaires ici et dans le monde

Ce livre rassemble des chroniques faites par Marie Rose Moro à la Radio sur RFI de 2017 à 2019 ou dans la presse écrite jusque 2020. Comment devenir et être de bons parents ? Cet ouvrage cherche à adoucir la tâche des parents et les questions incessantes qu'ils pensent parfois singulières mais qui, le plus souvent, rejoignent celles de tous les autres parents dans le monde entier. Les questions sont partout les mêmes, les réponses données parfois diffèrent. Les sujets concernent les bébés ordinaires, étranges mais sublimes et la manière de les attendre, de les nourrir, de les bercer, de se séparer d'eux... Elles concernent les enfants qui, on peut se demander s'ils sont devenus sacrés, s'ils comprennent ce que c'est que la mort, pourquoi ils n'aiment pas déménager ou encore s'ils jouent partout de la même manière et pourquoi ils nous mentent parfois... Les adolescents et leurs parents nous questionnent aussi : mais qu'entend t'on par adolescent ? Et cette fameuse crise d'adolescence, est-elle universelle ? Et tant d'autres questions comme celles qui voudraient que nos adolescents soient tous LGBT et qu'ils aiment les piercings et les tatouages... Les questions portent aussi sur comment devenir de bons parents tout simplement, être mère ou père ? On se demandera si les mères sont sacrées ? Si on peut avoir plusieurs mères et comment être père ici et ailleurs... On se demandera comme être de bons parents adoptants et la question bien difficile des réactions face à la mort d'un enfant ... Enfin, comment se soucier et prendre soins de nos enfants et de leurs parents... On cherchera à savoir si les mots peuvent guérir ou comment aider les enfants à bien apprendre quand le monde de l'école et celui de la maison sont très éloignés ? Ou encore comment protéger les petits ... Ce livre aidera les parents et les professionnels d'où qu'ils soient à trouver leurs propres manières de faire avec les enfants, de faire famille, voir nouvelles familles, et de participer à la réinvention du monde, au quotidien. Il les aidera aussi à alléger les douleurs du quotidien, celles de l'enfance ou de l'adolescence et les leurs en tant que parents aussi.

03/2021

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Actualité médiatique internati

Pourquoi eux. Ils ont fait notre époque

Caroline Pigozzi retrace avec passion quelques 30 années de reportages, directs et interviews à Paris Match. Des rencontres avec les plus grandes personnalités du XXe et du début du XXIe siècles, de tous les horizons, dont les paroles résonnent bien au-delà de leur univers et de leur époque. Un panorama aussi éclectique que prestigieux de notre histoire contemporaine. " A travers le métier de grand reporter à Paris Match j'ai voulu retracer avec passion et sans narcissisme quelque trente années de reportages, de directs, d'interviewes de personnages qui sont entrés chacun à leur manière dans l'histoire du XXe et des débuts du XXIe siècle. Des femmes, des hommes que j'ai suivis en respectant distance, rigueur et auxquels j'ai inlassablement demandé " POURQUOI ? " en essayant d'aller toujours plus loin... De décrire leur caractère, de comprendre ce qui les anime et fait qu'ils sont devenus ce qu'ils sont ! Des natures fort différentes, souvent attachantes et ayant de l'humour dont les paroles résonnent bien au-delà de leur univers et de leur époque. De l'amiral de Gaulle à Brigitte Bardot, du Pape François à Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, l'archevêque de Paris Michel Aupetit, Soeur Emmanuelle, l'Aga Khan, le roi du Maroc, Elisabeth Badinter, le comte de Paris, Bernadette Chirac, Caroline Kennedy, Yasmin Aga Khan, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Soeur Jacques-Marie la muse de Matisse, la reine Elisabeth, l'impératrice d'Iran Farah Pahlavi, la comtesse de Paris Isabelle de France, le pape Jean-Paul II, le pape Benoît XVI, le patriarche de Moscou Alexis II, le patriarche de Constantinople Bortholomée, le patriarche d'Antioche Bechara Boutros Rahi, David Rockefeller, Brigitte Macron, le cardinal Lustiger, le grand Rabbin de France Haïm Korsia, l'archiduc Otto de Habsbourg, Bernard Arnault, Michel David-Weill, Charles Schulz le père de Snoopy, Mario Luraschi, Silvio Berlusconi, la grande duchesse Marie-Thérèse de Luxembourg, Angela Missoni, le cardinal Zuppi, Father O'Donovan conseiller personnel du président Biden, le dernier Compagnon de la Libération Hubert Germain et un quarteron de ministres du Général évoquant un autre de Gaulle. Pour finir, une surprise gourmande afin d'aiguiser l'appétit... " Caroline Pigozzi

11/2021

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Vie des saints

En route avec Jeanne d'Arc. De Domrémy à Compiègne

1429 : la France est occupée et divisée par la guerre civile. Jeanne d'Arc n'a pas dix-huit ans. Elle reçoit la mission divine de secourir le roi et libérer la France. Elle n'est pas prise au sérieux par la noblesse et le clergé incapables de mettre fin aux massacres. L'Etat est inexistant. Le peuple souffre. Orléans lutte seule depuis des mois. La suite de l'histoire est plus ou moins connue. Le propos n'est pas de faire un panégyrique du seul héros féminin de l'histoire de France, ni même de tirer un portrait pamphlétaire. Des écrivains célèbres se sont livrés à cet exercice. Partons avec elle dans ces deux ans d'aventure, soyons au spectacle de la reconstitution des routes, des villes traversées et des maisons encore existantes où elle a séjourné, soyons témoins de ses batailles politiques et militaires. Nous découvrons un roi toujours indécis porté par les évènements ; habitants et soldats enthousiastes pleins d'espoir qui se rallient à sa bannière. Les conséquences politiques sont considérables. Dans ce monde où Isabeau de Bavière avait signé à Troyes la mort de la France, dans ce monde où le dauphin doutait d'être le dauphin, la France d'être la France, l'armée d'être une armée, elle refit l'armée, le roi, la France. Le pouvoir monarchique se renforce détriment des féodaux tandis que le peuple aspire à passer l'occupant. Elle inspire une multitude d'oeuvres culturelles. Le passage de Jeanne ne fut-il que celui d'une comète qui aurait laissé uniquement les poussières d'une légende, colportée par la propagande royaliste, contrôlée par l'Eglise, relayée par le patriotisme républicain ? Depuis Jeanne d'Arc le peuple entretien l'idée qu'il puisse s'armer quand l'Etat est défaillant. Il prend légitimement sa propre défense dans un élan patriotique. Les évènements de la Bastille en 1789 et des canons de la Commune en 1870 le confirment. Pour gagner la 1ère Guerre Mondiale la République pourtant laïque appelle au secours Jeanne d'Arc. Revenue à l'honneur, elle est glorifiée dans le roman historique comme l'image personnifiée de Marianne. La réalité historique est-elle déformée par la légende ?

11/2021

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BD tout public

Terra incognita Tome 2 : Hozro

Après avoir découvert Hozro, la cité des enfants tueurs, Erwan, Jezabel et Sal ont trouvé refuge au sein d'une grotte perdue dans la forêt. Yana, la farouche guerrière, commandité par les enfants les plus âgés, n'en poursuit pas moins la traque du trio de survivants. En vain. Celui-ci met à profit ces instants de répit pour apprendre le langage de Mani, le jeune indien qu'ils retiennent en otage. L'enfant leurs apprend ainsi que leur groupe de survivants n'est pas le premier « parachuté » dans la clairière, mais bien le dixième depuis qu'Hozro existe. Tous les dix ans, la « Lumière venue des étoiles » envoie un groupe de survivants sur cette nouvelle Terre. Des groupes d'humains sauvés de l'apocalypse terrienne du XXIIème siècle et qui, chaque fois, sont massacrés 30000 ans plus tard par les enfants de la cité. Ces derniers épargnent cependant les survivants d'origine amérindienne afin que la « Lumière des étoiles » puisse transférer leur mémoire dans la mémoire des nouveau-nés. Le prochain transfert de mémoire se fera au dépend de Cristobal Manchu, le maya qui accompagnait Sal, Erwan et Jezabel. Effarés, Erwan et Jezabel décident de libérer Manchu. Leur expédition va cependant tourner cours. Manchu est tué tandis que Erwan et Jezabel sont capturés par la farouche Yana. Erwan, impuissant, assiste alors au transfert de mémoire de sa compagne. Il parvient à s'évader et oblige Yana à le guider vers le sanctuaire où sont retenus prisonniers les survivants d'origine indienne. Il espère ainsi retrouver et libérer Jezabel des griffes de ses tortionnaires. Après une longue et pénible progression dans la jungle tentaculaire, Erwan débouche sur une ville en ruines. Il constate alors, abasourdi, qu'il marche sur le parvis de la piazza San Marco à Venise. Une Venise sortie de la nuit des temps où déambule une Jézabel privée de ses yeux et de sa raison. Fou de douleur, Erwan reprend le chemin de la cité avec l'espoir de pouvoir emprunter la « Lumière venue des étoiles » qui, tous les dix ans, emportent avec elle les enfants les plus âgés de la cité... Une Lumière qui semble être la clé de ce monde énigmatique...

12/2014

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Poésie

Par les fossés et les haies. Paysages et saisons, édition bilingue français-alsacien

Emile Storck et Nathan Katz ont reçu en 1966 à Freiburg l'Oberrheinische Kulturpreis. Deux poètes représentatifs de l'humanisme rhénan, appartenant l'un et l'autre à cette génération qui dut traverser deux guerres mondiales et changer de nationalité. Scolarisés dans la langue allemande, devenus citoyens français, ils firent tous deux le choix d'écrire en dialecte alsacien, se résignant à n'être lus que d'un public limité. Si Emile Storck, mort en 1973, n'a pas vu la renaissance de la culture alsacienne, son ami Nathan Katz sera salué par le héraut de la nouvelle génération, André Weckmann, comme " notre père à tous " et auréolé d'une soudaine gloire. L'intégralité de l'oeuvre dialectale de Nathan Katz a été publiée en édition bilingue (Arfuyen, 2001-2003). Celle d'Emile Storck est restée méconnue. Pourtant Katz n'avait-il lui-même affirmé qu'elle était plus " forte " que la sienne ? Cette injustice est aujourd'hui réparée : la traduction réalisée par le Cercle Emile Storck permet de découvrir une écriture aussi personnelle que savante, ainsi qu'une langue aux immenses ressources. Les poèmes de Storck donnent à entendre ce que la langue alsacienne aurait pu devenir. Inapte à la comédie sociale, Storck n'avait d'autre joie que de courir les forêts et les prés de sa vallée : plantes, oiseaux, insectes n'avaient pour lui pas de secret. Sa grande passion allait aux papillons, dont il était devenu un spécialiste et qu'on retrouve dans maints poèmes, voletants, éclaboussants de couleurs. Resté célibataire, Storck s'éteignit dans la maison paternelle. Tout près demeurait son aîné Joseph, agrégé d'allemand comme lui, devenu maire de Guebwiller en 1971. Les temps n'étant pas propices, manuscrits et collections furent dispersés. Joseph mourut en 1989. Ce qu'il avait fait en Limousin, pendant la guerre, pour sauver des enfants juifs n'a pourtant pas été oublié : en 1998 lui a été conféré le titre de Juste parmi les Nations. Il faut espérer que la postérité fera aussi mémoire de son cadet, le poète Emile Storck.

03/2013

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Littérature française

Comme dit ma mère

"Le rayon bas et chaussettes chez Decré est au rez-de-chaussée, la vendeuse ouvre les pochettes et glisse une partie du bas sur le dos de sa main pour montrer la texture et la couleur, je n'ai pas le droit de le faire, je pourrais les effiler avec mes ongles mal limés. On monte pour le plaisir de faire de l'escalier roulant, faire un tour aux jouets et au blanc. L'été, on va sur la terrasse et là c'est comme dans un film : les tables, les parasols, la ville en dessous. Les gars des chantiers sont un peu à part, parce qu'ils construisent d'immenses bateaux sur les cales, ça fait des étincelles et beaucoup de bruit, le jour d'un lancement, toute la ville est là pour admirer leur travail, mon père quitte son travail avant l'heure, c'est impossible de rater ça. On se répartit en face sur le quai ou le long de la rampe de l'Ermitage. Au moment du lancement, tous les bateaux cornent et tous les Nantais pleurent tellement c'est incroyable le travail qu'ils arrivent à faire. Petit à petit, j'apprends que les chantiers sont menacés et ça chauffe à cause de ça, si ça ferme, ils n'auront plus de travail et Nantes ne sera plus un port. Il y a des manifestations en ville et les gendarmes peuvent tirer comme si les ouvriers étaient devenus des ennemis, je sais qu'une fois un homme a été tué". Nous sommes à Nantes dans les années 1950. La guerre est encore toute proche dans les mémoires et les paysages. Dans cette reconstruction une petite fille se raconte : ses parents, ses voisins, l'église, son quartier, le centre-ville, les vacances dans le Finistère... Tout ce qui constitue la vie simple d'une enfant curieuse. Le texte est écrit d'un seul bloc, d'un seul souffle comme si des milliers de souvenirs se bousculaient pour trouver leur place. Elisabeth Pasquier parvient à restituer avec brio cette forme de naïveté intelligente propre à l'enfance dans un récit d'une profonde humanité.

10/2011

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Histoire de France

Marie de Médicis

Elle est grande, elle est hautaine, elle a le teint très blanc, un double menton, mauvais caractère, 27 ans déjà. En l'an 1600, Marie de Médicis épouse Henri IV. C'est un mariage d'argent : les Médicis sont une richissime famille de banquiers florentins devenus grands-ducs de Toscane. C'est un mariage politique : le Pape et l'Espagne veulent amarrer la France au catholicisme après 45 ans de troubles et de guerres religieuses. Entre Henri IV et Marie de Médicis, la vie conjugale devient souvent un enfer. Maîtresses, scènes de ménage, histoires d'argent ; Sully arbitre comme il peut. Quand Henri IV est assassiné, son fils Louis XIII n'a que 8 ans et demi. Marie de Médicis devient Régente. Elle met la France au pillage pour acheter la tranquillité des nobles, remplir les poches de ses favoris Leonora Galligaï et Concino Concini, et satisfaire une passion sans frein pour les diamants. Chassée du pouvoir par Louis XIII en 1617, elle est exilée au château de Blois, s'en évade par une échelle de corde, et fait deux années de suite la guerre à son fils. Elle se raccommode avec lui grâce à Richelieu, un jeune évêque dont elle fait la fortune et qui grâce à elle devient cardinal et premier ministre. Reine-Mère assagie et respectée, elle construit le Palais du Luxembourg à Paris, et commande à Rubens l'histoire de sa vie - un peu arrangée - en 24 tableaux. Mais elle a le démon de la jalousie et de l'intrigue. Richelieu est devenu trop puissant à son goût. Elle veut sa disgrâce, ne l'obtient pas, et, en 1631, s'enfuit du royaume de France, qu'elle quitte pour toujours. Onze ans d'exil et d'errances en Belgique, en Angleterre, en Allemagne où elle meurt dans la ville de Cologne. Onze ans de complots, négociant avec l'Espagne ennemie de la France, dressant contre Louis XIII son jeune frère Gaston d'Orléans avant de se brouiller aussi avec celui-ci. Elle meurt solitaire et dans la gêne en 1642, quelques mois avant Richelieu et Louis XIII.

09/1994

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Théâtre

Après le spectacle

Il est désormais de tradition, au Seuil, que tous les éditeurs, par roulement hebdomadaire, feuillettent la totalité des arrivages de la semaine pour une présélection qui permettra aux autres lecteurs de lire intégralement les manuscrits retenus. Lorsque ce fut mon tour, mon attention a été attirée par un texte qui m'est immédiatement apparu comme une lettre qui m'aurait été adressée, une confidence intime, forte, structurée, sur une vie sentimentale tourmentée, sur des inquiétudes professionnelles concernant un monde qui m'était familier, le théâtre, autour d'une question qui a défrayé la chronique, celle des intermittents du spectacle. Cette vie sentimentale était racontée directement, sans détours inutiles, sans masques. Un homme commençait à se détacher de son amant et à en aimer un autre. Mais, comme son engagement politique, ses intermittences du cœur étaient accompagnées d'humour, de lucidité légère, tendrement ironique. Sujet et objet d'amour, Brice va et vient entre Mathieu et Pierre On sentait que l'auteur se demandait, lui qui était habitué à chercher la lumière des projecteurs ou l'œil de la caméra, lui qui n'hésitait pas à prendre la parole à la fin des spectacles pour défendre sa corporation ni même à s'exprimer dans les journaux, s'il avait bien le droit de parler en son nom propre, de l'amour, du désir, du théâtre, de la vanité, de l'amour-propre, de ses lectures, bref de tout le tissu d'une vie sensible. Je n'ai pas pu, contrairement aux règles du jeu du " feuilletage " de ces manuscrits qui déferlent en trop grand nombre pour qu'on les lise immédiatement tous, me détacher de ce livre. J'ai quitté la salle commune, je me suis enfermé dans mon bureau, j'ai emporté chez mol le manuscrit. Je l'ai terminé dans la nuit C'était un livre. Une voix était là qui me parlait et qui allait parler à d'autres, Une voix sincère, juste, de quelqu'un qui pour une fois écrirait lui-même son rôle Et quand, collectivement, nous avons décidé de reprendre le flambeau de Jean Cayrol, en ressuscitant la collection " Ecrire ", II nous a semblé qu'Après le spectacle y avait sa place naturelle. René de Ceccatty

02/2006

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Musique, danse

Guide raisonné et déraisonnable de l'opérette et de la comédie musicale

L'opérette doit son net regain à ceux qui l'avaient éclipsée : le cinéma et la télévision. La chaleur humaine, le divertissement intelligent regagnent les cœurs lassés par les médias froids. Parmi les milliers d'opérettes écrites pendant trois siècles et leurs descendantes nommées comédies musicales, ce guide propose un choix des meilleures de tous les temps et pays, qu'elles soient au répertoire ou méritent de très vite y revenir. Vite composée, vite montée, l'opérette, miroir de la société, reflète aussitôt les grandes évolutions qu'elle aide à accepter par le charme et le rire. Lorsque l'opéra fait mourir ses héroïnes, les femmes de l'opérette s'émancipent et mènent les hommes par le bout du nez. Chaque œuvre présentée ici est replacée dans le contexte d'alors, qui donne la clé des allusions oubliées et en dégage la sagesse. Si la France domine dans l'opérette qu'elle a longtemps modelée et influencée, elle n'est pas le seul pays à y mettre du talent. Ce guide impertinent, à vocation européenne et internationale, accompagnera les voyageurs ouverts à toutes les cultures. Offenbach le Français a essaimé en Autriche et les opérettes viennoises nées de lui et du singspiel populaire nous sont revenues. Les États-Unis, après avoir suivi ces deux modèles, ont fait déferler sur le vieux continent le jazz irremplaçable. Notre choix offre de bonnes surprises : la délicate opérette anglaise, l'opérette soviétique et surtout la zarzuela, la capiteuse opérette à l'espagnole qui renouvelle le répertoire dans le monde entier. La joie ne va pas sans un voile de tristesse : le genre a sa part d'ombre, la grande histoire n'ayant pas épargné les auteurs d'opérettes. Mais le spectacle continue : d'Offenbach à Gershwin, de Franz Lehâr à Maurice Yvain, de Johann Strauss à Webber, l'auteur de Cats, tout ce qui fait rire et pleurer de joie, vous est offert ici dans la plus grande précision : personnages et synopsis, analyse et contexte, avec à chaque fois un clin d'œil pour sourire à l'entracte...

10/2008

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Sociologie

La souveraineté du people

Les premiers seront les derniers, prophétisaient les Evangiles. Concernant les people, ils ne se sont pas trompés. Beaucoup de derniers sont devenus les premiers ; ils s'appellent par exemple Kim Kardashian ou Justin Bieber. L'histoire contemporaine a transformé ces personnages insignifiants en idoles incontournables. Pour de nombreux jeunes, et de moins jeunes, le nom de Jean Baptiste Giacobini ou Nabila signifie quelque chose. D'autres considèrent, au contraire, que quelques basses oeuvres tiennent lieu d'oeuvres à ces deux-là. Leur triomphe peut nous faire rire ou pleurer, cela ne nous dispense pas de le comprendre. Pourquoi notre époque a-telle couronné l'insignifiance ? En l'espace d'un demi-siècle, tout se passe comme si la hiérarchie des valeurs s'était déplacée de Foucault (Michel) à Foucault (Jean-Pierre). La jeunesse d'hier défilait derrière Karl (Marx), celle d'aujourd'hui préfère Karl (Lagerfeld). La meilleure façon de comprendre une époque, est de se pencher sur ses obsessions. La nôtre est obsédée par la célébrité. Chaque jour, dans des milliers d'émissions de télé-réalité, des individus de par le monde s'humilient dans des postures que les militants des droits de l'homme ne manqueraient pas de dénoncer si ces " candidats " à la honte n'étaient pas tous volontaires. Manger des sauterelles, évoquer sa frigidité ou son micro-pénis, ou tout simplement rester en garde à vue dans un studio de télévision pendant 30 jours, tout est bon pour devenir un " people ". La société, autrement dit le peuple, a érigé le people en souverain. La célébrité a désormais son royaume partout dans notre monde. Le fait est suffisamment frappant pour mériter que l'on s'y arrête, quel que soit le mépris que l'on peut nourrir par ailleurs pour un sujet aussi futile. Tenter d'analyser ce phénomène pourrait même nous permettre de mieux vivre. Car, la meilleure façon de ne pas céder à la déploration au sein d'une époque fascinée par des people est de chercher à comprendre ce que l'on désapprouve. Comment expliquer la mutation de la célébrité en valeur suprême ? La question constitue un vrai défi pour le sociologue.

02/2016

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 45, Mars 2006 : L'Europe du rire

L'homme qui porte un regard trop lucide sur toutes les perspectives d'une situation limite n'a sans doute d'autre issue que le désespoir. Seul celui qui, avec un oeil émoussé, prend cette situation uniquement comme l'un des aspects de la vie quotidienne, est en mesure de lutter contre elle. Kenzaburô Ôé. La pensée scientifique n'est ni tragique ni comique. D'où son arrogance à faire croire qu'elle peut faire basculer toute limite, même celle de la mort. A l'opposé, jamais on ne pourrait concevoir l'aventure romanesque sans la morale tragi-comique. Takis Théodoropoulos. Gustave Flaubert et Ion Luca Caragiale, qu'une génération sépare, ont eu, face à la révolution, une attitude plutôt ironique qu'enthousiaste. Montés, malgré eux, dans la locomotive du progrès qui roulait sur les rails du XIXe siècle, ils ne se sont pas laissés enivrer par la vitesse. Au contraire, ils ont alerté les esprits quant à la direction adoptée. Adrian Mihalache. J'arrive à distinguer dans l'abstrait l'humour de l'ironie, du comique, de l'esprit, et du burlesque. Mais au bout du sixième jour Dieu créa le portable et se reposa. Fernando Arrabal. Plus encore qu'une cause ou qu'une stratégie, l'humour est un sens - une réalité diffuse, aptitude et intuition, connaissance et existence mêlées, façon tout à la fois de comprendre le monde et de l'exprimer. Dominique Noguez. Juan Carlos Onetti, lui, superbement indifférent aux diktats théoriques, n'a jamais proclamé son obsession de " modernité ". [¿] Il nous parle au plus près, à hauteur de ce que nous sommes, bien malgré nous, devenus : des êtres post-Hiroshima, post-Auschwitz et post-lendemains qui chantent. Jean-Pierre Cescosse. Pour les grands marchands de la planète qui contrôlent nos existences, le clivage n'existe pas : la racaille et la non-racaille se retrouveront toujours dans les grandes surfaces à pousser des caddies. Christian Cogné. L'homme dépourvu d'humour, et nous en connaissons tous quelques-uns, surtout ceux d'entre nous qui travaillent pour l'université, représente la mort. Keith Botsford.

03/2006

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Sociologie

Villes et politiques urbaines au Canada et aux Etats-Unis

L'analyse de l'évolution de la ville nord-américaine, surtout depuis les années 1960, permet d'identifier les maux actuels, d'étudier les solutions envisageables et d'évaluer les enjeux sociaux, économiques, urbanistiques et politiques. La perspective comparative a été volontairement privilégiée car elle permet de mieux dégager la spécificité de la ville canadienne. La comparaison est essentiellement centrée sur le Canada et les Etats-Unis mais n'exclut pas quelques allusions au modèle britannique. Trois avenues disciplinaires ont été privilégiées, celle qui relève du politique, celle qui relève du sociologique et celle qui a trait aux disciplines liées à l'étude et à l'aménagement de l'espace (pour cette dernière, trois axes ou trois niveaux d'analyse ont été retenus et traitent de l'organisation de l'espace, du fonctionnement de l'économie et de la gestion politique tant au niveau national fédéral que régional ou local). On constate les signes d'une évidente évolution, qu'il s'agisse du passage du semi-social au pénal, c'est-à-dire d'un système de protection à un système de pénalisation ou bien encore du passage de la sphère publique à celle du privé et, enfin, d'une dévolution de pouvoirs qui transfère les responsabilités du niveau central à l'échelon local. On est ainsi passé de la phase de la réglementation par le sommet à une phase de désengagement qui permet les initiatives de ta base et du socio-communautaire. Le bilan d'ensemble est à la fois clair et plutôt sombre. Face à l'affaiblissement de la notion de responsabilité collective, l'impression dominante est de se trouver de plus en plus face à des problèmes sans issue, sans solution mais il est vital de ne pas abandonner. Notre volonté également partagée doit être celle de bâtir la cité idéale, mime si cela peut relever de l'utopie. L'ère des illusions et des attentes déçues a conduit à celle du soupçon et de l'impatience. Nous aimerions pouvoir entretenir encore l'illusion ultime que le progrès est possible. Ce n'est qu'à ce prix que la ville cessera d'être le monde de la barbarie pour devenir celui de la civilisation.

10/1997

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Sociologie

Immigrés et prolétaires. Longwy, 1880-1980

Ce classique de l'histoire ouvrière est aussi l'oeuvre fondatrice de l'histoire de l'immigration en France. "Au début des années cinquante, il y a décidément quelque chose de changé à Longwy. L'unité du mouvement s'illustre par la mobilisation de toutes les catégories ouvrières. Pour la première fois les divisions ethniques n'ont pas joué. Français et Italiens ont lutté côte à côte. Par ces grèves, la deuxième génération italienne signe son entrée dans la "vie active". Ils n'ont pas oublié l'exploitation particulièrement féroce qu'ont subie leurs parents. Dès lors, il faut voir dans les luttes de l'après-guerre comme une manière pour ces enfants devenus grands de réaliser ce qu'on avait toujours interdit à leurs parents : exprimer enfin publiquement et collectivement leur haine pour un système qui les avait toujours complètement niés en tant qu'individus, en tant que citoyens, en tant que producteurs". Le bassin de Longwy, en Lorraine, est doublement singulier : c'est là qu'on trouvait la plus forte concentration d'usines sidérurgiques au monde, et c'est là aussi qu'à partir du début du XXe siècle se trouvait la plus forte concentration de population étrangère en France. En 1984, en retraçant un siècle d'histoire industrielle et ouvrière à Longwy, de la première coulée jusqu'à la fermeture des aciéries, Gérard Noiriel a ouvert la voie à l'histoire de l'immigration. Le fil conducteur de ce livre pionnier est la question de la formation d'une identité collective ouvrière. Au tournant du XXe siècle, l'immigration massive - surtout italienne - et la rationalisation forcée du travail dans les usines débouchent sur un clivage entre les travailleurs du cru et les étrangers. Puis, tandis que le paternalisme qui jouait sur ces divisions décline, l'expérience des luttes du Front populaire et de la Résistance donne naissance, après 1944, à un groupe ouvrier puissant et soudé autour de l'engagement communiste. Gérard Noiriel montre qu'à Longwy, c'est à travers l'identification à la classe ouvrière que s'est faite l'inclusion dans la nation. Cette réédition éclaire de manière décisive la question des rapports entre classes sociales et immigration.

04/2019

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Littérature française

Le mariage de plaisir

Fès, années 50. Amir est un commerçant prospère de la ville. Il est marié et a quatre enfants. Chaque année, il traverse le désert pour aller s'approvisionner au Sénégal. Là-bas, il retrouve une autre femme, une jeune Peule, nommée Nabou. Amir, bon croyant, afin ne pas vivre dans le pêché, a contracté pour cette union un " mariage de plaisir ", reconnu par la religion musulmane. Ainsi, quand ils se retrouvent un mois par an, Dieu ne les regarde pas. Mais Amir, amoureux de Nabou, ne peut se satisfaire de cette relation à distance. Il rejoint Dakar, traversant le désert pendant plusieurs semaines avec son fils Karim, pour proposer à Nabou de s'installer avec lui au Maroc et de devenir sa deuxième femme. Nabou accepte, épouse Amir et donne naissance à des jumeaux, l'un blanc, l'autre noir. Malgré la bonté de son mari, le sort qui attend Nabou à Fès est plus dur qu'elle ne l'imaginait : reléguée au rang de domestique, elle est victime d'un racisme incessant et subit la terrible jalousie de la première épouse (blanche) d'Amir. Quarante ans plus tard, années 90. Les jumeaux, devenus adultes, ont suivi des chemins très différents. Le blanc est parfaitement intégré. Le noir vit très mal sa condition de blanc à la peau noire. Pris dans une rafle dans les quartiers noirs de Tanger, il se retrouve, en dépit de sa nationalité marocaine, renvoyé à Dakar avec des sans-papiers... Le mariage de plaisir jette un regard tout à fait inédit sur le Maroc des années 50 à aujourd'hui : la survivance de l'esclavage ; les problématiques que posent les récents flux migratoires ; le racisme banal et ancestral des Marocains à la peau blanche, le racisme nouveau des classes moyennes marocaines d'aujourd'hui. Pour évoquer ces questions, aujourd'hui encore taboues au Maroc, en Afrique comme en France, Tahar Ben Jelloun a choisi la forme d'un roman très vivant, riche en personnages très attachants, qui traverse l'histoire de deux générations. La dimension historique, la réflexion sur le racisme et le traitement des questions migratoires donnent à ce livre sa force, son originalité et son actualité.

02/2016

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Développement personnel - Orie

L'esprit d'entreprendre. 2 dollars en poche et la vision d'un millionnaire

Philanthrope et homme d'affaires d'origine nigériane, sans aucune éducation de base, il a pourtant édifié une multinationale de plusieurs dizaines de millions de dollars et obtenu un doctorat en économie. Il démarre son entreprise avec seulement 2 dollars en poche dans une région de l'Afrique touchée par la pauvreté. Poly Emenike a été reconnu par le conseil de la Fondation Napoléon Hill, dont il est membre, comme l'une des rares personnes dans le monde à appliquer fidèlement la science du suc-cès de Napoléon Hill. Il révèle dans ce livre les secrets de sa réussite et vous raconte au fil de son histoire comment il a appliqué les lois du succès de l'auteur. En 1978, après avoir découvert le livre Le Succès par la pensée constructive, coécrit par Napoléon Hill et Clement Stone, il lance sa première entreprise avec 2 dollars, fruit de deux ans d'économies gagnées en travaillant au service de son oncle. Il commence à appliquer les enseignements de Napoléon Hill de façon tangible et découvre en 1981 le livre Réfléchissez et devenez riche. C'est alors qu'il éveille ses facultés de vision-naire et s'autorise une ambition hors norme, tout comme des millions des lecteurs. Aujourd'hui, et pour la première fois en français, vous avez accès aux plans détaillés d'un visionnaire qui vous explique comment il a commencé, les obstacles qu'il a rencontrés et comment les objectifs qui à l'époque faisaient sourire ses proches sont devenus réalité. Sa détermination à appliquer à la lettre les conseils de Napoléon Hill, animée par un important désir d'apporter sa contribution à la société, l'amènera à faire construire entre autres un stade de football pour sa communauté et à devenir un important contributeur aux œuvres carita-tives de son pays. Poly vous donne ici les clés pour mieux réussir votre vie, quelles que soient les cartes que vous avez tirées, même en partant de zéro comme lui. Si vous voulez obtenir les mêmes résultats qu'un homme d'affaires multimillionnaire qui incarne la réussite tout en contribuant à la société, marchez donc dans ses pas.

11/2016

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Poches Littérature internation

Les gens de Holt County

Que sont devenus les personnages du Chant des plaines ? Deux ans après, nous revenons à la petite ville de Holt, dans le Colorado. Harold et Raymond McPheron, les deux vieux fermiers qui avaient accueilli chez eux la jeune Victoria, dix-sept ans, chassée par sa mère parce qu'elle était enceinte, encouragent leur jeune protégée à reprendre ses études. Victoria quitte donc la ferme pour s'installer en ville, laissant les deux hommes livrés à leur solitude. Mais c'est la vie qui reprend ses droits, l'avenir qui se dessine pour la jeune femme et son enfant. Alors, les deux hommes, dans toute leur générosité, chassent leur tristesse et se réjouissent. Quand Harold est tué par un taureau, Victoria revient s'installer auprès de Raymond, dévasté. Mais elle repart, poussée dehors par le vieil homme qui se refuse à la voir prisonnière de la ferme, comme lui et son frère l'ont été depuis l'enfance. Avec la question du bonheur de Victoria, Raymond se pose pour la première fois celle de son propre avenir. Après quelques faux pas, il courtise avec succès sa voisine, Rose Tyler. Rose est l'assistante sociale de Betty et Luther. Le couple ne travaille pas, vit de l'aide sociale et habite dans une caravane avec ses deux enfants. Gentils mais un peu simples d'esprit, facilement terrifiés, ils se révèlent incapables de les protéger de la cruauté de leurs camarades d'école ou de celle de leur oncle, paresseux et buveur. Plus bas dans la rue, DJ Kephart, orphelin, vit seul avec son grand-père, qui en a la garde. Hélas, c'est plutôt le petit garçon qui prend soin du vieil homme et assume des responsabilités qui ne sont pas de son âge. Mary survit grâce à l'argent que son mari lui envoie d'Alaska. Bientôt, le mari disparaît et Mary se retrouve sans ressources. Cependant, dans cette petite ville, chacun connaît tout de son voisin, et des connexions inattendues se mettent en place. D'une bouleversante humanité, écrit dans une langue dont la simplicité touche à la poésie, Les Gens de Holt County, même dans ses moments les plus sombres, célèbre l'élégance du cœur et l'espoir.

04/2015

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Montagne

L'Alpe N° 68, printemps 2015 : Le sexe de l'Alpe. Numéro (presque) érotique

Les Alpes ont suscité (et de longue date !) des représentations très sensuelles de leurs reliefs, de leurs neiges et de leurs rochers, comme en témoignent ces cartes postales dessinées de la fin du XIXe siècle représentant le sommet de la Jungfrau (la vierge) dans des poses parfois très lascives. Beaucoup de légendes des montagnes s'appuient également sur les lignes d'une crête, la forme d'une falaise, la gorge d'un torrent qui évoquent le galbe d'une hanche, les courbes généreuses d'un sein, le visage d'une femme à la longue chevelure, la silhouette d'un couple enlacé ou la forme dressée d'un phallus. Si le premier nu féminin au sommet du mont Blanc fut réalisé dans l'entre-deux-guerres, les Alpes ont servi de décor aux premières photos coquines dès le début du XXe siècle. Les alpinistes partaient d'ailleurs autrefois "déflorer" des sommets vierges et ils y plantaient même parfois des statuettes de... la Vierge. Aujourd'hui, il ne reste quasiment plus de sommets inviolés, mais certains montagnards sont devenus adeptes de la randonnée... nue ! Enfin, que dire de ces pages issues de l'enfer de la littérature alpine qui font la part belle aux grivoiseries, voire de ces romans érotiques ? Car après tout, un couple, légitime ou pas, ne doit pas passer impunément une nuit sous tente en altitude... Quant à l'écrivain Nabokov, sulfureux auteur de Lolita, qui vécut ses dernières années sur les hauteurs de Lausanne, on dit que son goût pour la chasse au papillon devait beaucoup à la forme des ailes déployées qui lui évoquaient l'image d'un... sexe féminin ! Les sciences humaines ne sont pas les dernières à s'être intéressées à la gaudriole. Ainsi, dans les montagnes suisses, attitudes et comportements sexuels jouaient un rôle central dans les luttes de pouvoir aux XVIIIe et XIXe siècles. Certains villages de montagne, hauts lieux de passages, de transhumances et de colportages, recelaient même des maisons closes. Et au fond, que savons-nous des galipettes printanières des petits bergers sur l'alpage ? Réponses dans le numéro de printemps de la revue L'Alpe. Avec la sève qui monte, un numéro diablement érotique !

03/2015