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Théâtre

Les libérés ; Le combat avec l'ange

Theodor Tagger, dit Ferdinand Bruckner (Vienne 1891 - Berlin 1958) est un dramaturge, représentant fameux de la Nouvelle Objectivité, qui mêle la force du cinéma naissant à celle du théâtre moderne et de la psychanalyse. La Maison Antoine-Vitez et les éditions Théâtrales ont entrepris de faire redécouvrir l'actualité de son théâtre en publiant dix de ses pièces. Ferdinand Bruckner dépeint avec brio l'individu au coeur de l'Histoire, dans une Europe plongée dans une crise morale, économique et politique, qui fait écho à notre situation contemporaine. Dans Les Libérés, Bruckner creuse une question ancrée dans l'immédiat après-guerre et qui entre en résonance avec les conflits civilisationnels actuels : celle de la responsabilité du pouvoir étranger face aux populations qu'il a libérées. Quelle justice appliquer dans un pays encore traumatisé par le joug fasciste ? Poursuivre les anciens collaborateurs au risque de générer des troubles mettant en péril la démocratie naissante, ou fermer les yeux au mépris de l'équité ? Bruckner décrit avec une grande acuité le malaise qui règne au sein d'une armée libératrice qui devrait se retirer pour laisser le peuple libéré reprendre ses droits, mais qui peut difficilement hâter ce mouvement pour cause de sécurité publique à assumer. Le Combat avec l'ange est une pièce du "tragique actuel" : c'est l'acmé du pouvoir financier d'une ancienne saltimbanque devenue une riche veuve à la tête d'un empire financier qu'elle cherche, en jouant avec la Bourse, à étendre encore au mépris de ses ouvriers et de l'éthique. Dans cette entreprise, elle peut compter sur l'un de ses beaux-fils dénué de tout scrupule, quand le cadet ne veut pas, lui, entrer dans ces affaires amorales et cherche une existence modeste, mais droite : quel chemin de vie emprunter à l'époque de la reconstruction après la Catastrophe ? Celui de la rédemption par l'humilité ou de l'enrichissement aveugle ? C'est l'histoire très humaine d'une chute mystique et morale.

03/2015

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Biographies

Je pense à votre destin. André Malraux et Josette Clotis - 1933-1944

Née dans l'euphorie de son prix Goncourt 1933 et sur un pari farfelu, pour reprendre un mot d'André Malraux, sa liaison avec Josette Clotis devient rapidement une passion - contrariée et d'autant plus flamboyante. La ravissante et jeune romancière, toute gauche qu'elle soit, est aussi une femme rebelle et tenace. Elle ne s'accommode pas de vivre à la marge du couple d'André et de Clara Malraux, laquelle la surnomme " la provinciale " . André et Josette vivent côte à côte plutôt qu'ensemble, voyagent, s'écrivent, s'aiment, ont deux enfants. La guerre ne désarme pas celle qui veut tout Malraux et tout de lui. On ne savait à peu près rien de ce Malraux amoureux. Son enrôlement en 1940 comme soldat de deuxième classe dans une unité de chars à Provins en fait un épistolier malgré lui, attentif et protecteur, pudique et spirituel, toujours tendre envers Josette. Celle-ci, qui excelle dans l'écriture de soi, remplit depuis des années des cahiers secrets, jusqu'à sa mort tragique en 1944, les jambes broyées à la suite d'une chute d'un train. Elle y a consigné les soubresauts de leur relation, mais aussi ses désirs de femme affranchie, loin de la midinette capricieuse ayant capté Malraux à quoi on a trop souvent voulu la réduire. Je pense à votre destin, fondé sur des archives inédites, fait le récit de cette passion qui n'a pas duré moins de douze ans. Il est suivi de trente-cinq lettres de Malraux largement inédites, de fragments issus des cahiers inédits et de projets de romans de Clotis où Malraux apparaît, ainsi qu'un cahier préparatoire de celui-ci, inédit lui aussi, aux Noyers de l'Altenburg, auquel il travaillait du temps de leur liaison. Tous contemporains, ces éléments racontent, chacun à sa façon, une histoire inouïe d'amour et de littérature. Rappel : La Tentation de l'Occident d'André Malraux ainsi que les mémoires de Clara Malraux, en particulier Nos vingt ans, sont disponibles dans la collection Les Cahiers rouges.

03/2023

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Littérature française

La Reine de Beyrouth

Le roman s'ouvre sur une étrange — pour ne pas dire scabreuse — occurrence. En 2006, pendant l'offensive d'Israël au Liban, une femme disparaît. Elle s'appelle Layla Lutfallah et sa vie, ainsi que celle de sa famille, est une fresque flamboyante du Liban contemporain qui tourne au cauchemar. Cette fable savamment orchestrée installe une sensation de malaise et de confusion, car toutes les tentatives pour la retrouver s'avèreront inutiles. L'enquête est exagérément bâclée dans le chaos d'un pays ébranlé par des bombardements massifs. Choc apocalyptique pour son fils, Carlos Rebeiz, roi de la haute finance internationale et incarnation vivante et étonnamment précise de la puissante diaspora libanaise, qui voit s'effondrer toute raison d'être. Lamour aveugle qu'il porte à sa mère réveille en lui l'ange de la mort. Leur relation est fusionnelle, lourdement amplifiée par le romanesque levantin. A travers le narrateur, on suit la vie des personnages centraux, enchaînés par le destin, presque solidaires, dans un noyau indestructible où l'émotion, les accommodements et l'inhumanité forment une chorégraphie rythmée par une obsession mémorielle et une galerie d'adjoints atypiques, mais bien réels qui composent une monographie entre le burlesque et le tragique du pays des cèdres. Un brouillage de pistes prend le lecteur à la gorge car il ressent inévitablement une sensation physique, organique de la souffrance. C'est douloureux, non par quelque discours moral sur la violence qui règne au Proche-Orient, mais parce que c'est le sujet même de ce livre. Et on se demande si au bout, tout au bout de cette violence inouïe, il y a quelque chose. La Reine de Beyrouth est un livre que l'on peut prendre de cent côtés. Car il jette une lumière divergente sur le Liban, un petit pays qui sauve le monde de la banalité, car il possède une nonchalance et paradoxalement, une force inégalées ailleurs, qui ouvre l'esprit, éveille toutes les sensations et procure des énergies infinies.

06/2017

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Ouvrages généraux et thématiqu

Histoire des cent jours. Mars-novembre 1815

La première histoire totale de cette période exceptionnelle, accoucheuse de la France moderne. L'histoire des Cent-Jours ne cesse de fasciner, à juste titre. Entre mars et juillet 1815, année sans pareille, la France passe de Louis XVIII à... Louis XVIII, après le spectaculaire retour de Napoléon et le bref gouvernement provisoire dirigé par Joseph Fouché, ancien et futur ministre de la Police. La guerre des légitimités entre l'abeille et le lys se double d'une nouvelle guerre européenne, qui se solde par la terrible débâcle de Waterloo, chant du cygne de la domination française en Europe. Incroyable période, formidables acteurs. Outre Napoléon et Louis XVIII, le lecteur voit notamment passer Talleyrand, Fouché, mais aussi Chateaubriand, Benjamin Constant, les maréchaux Ney et Grouchy, Wellington, Blücher, et tant d'autres illustres ou oubliés. Ce moment exceptionnel a attiré les plus grands écrivains, politiques et historiens, chacun porté par sa sympathie ou sa répulsion pour la geste impériale et sa fin tragique. L'originalité du propos de Charles-Eloi Vial consiste à proposer une première histoire totale, à la fois globale et objective. Outre son sens consommé de la synthèse, il y parvient par le dépouillement de sources nouvelles, en particulier les rapports des préfets et les dépêches diplomatiques. Elles éclairent sous un jour neuf l'état de l'opinion et le jeu des puissances. Sa plume, sobre et inspirée, visite l'ensemble des lieux de l'épopée : Paris, Vienne, l'île d'Elbe, l'actuelle route Napoléon, le refuge de la cour royale en exil à Gand et naturellement la Belgique, sans oublier un large tour dans les provinces systématiquement oubliées. Enfin, l'ouvrage revient largement sur le dénouement extraordinaire de ce drame, avec ces seconds Cent-Jours qui voient Napoléon partir vers Sainte-Hélène, tandis que le gouvernement de Louis XVIII peine à contenir la Terreur blanche qui fait rage et condamne à terme la Restauration.

02/2021

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Napoléon

Hiver 1812 - Retraite de Russie

Le grand récit d'une retraite homérique. Le 15 septembre 1812, Napoléon entre dans Moscou. Dans la nuit, la ville s'embrase dans un océan de flammes. Après avoir longtemps espéré l'ouverture de négociations avec le tsar, la Grande Armée quitte la capitale ruinée le 19 octobre ; l'Empereur veut écraser l'armée russe et s'installer à Smolensk avant l'arrivée de l'hiver. Mais le froid et la neige sont en avance sur le calendrier. L'hiver russe surprend des troupes épuisées, sous-équipées, mal ravitaillées, embarrassées par leur butin, leurs blessés et leurs malades. La tragique retraite de Russie commence. Michel Bernard raconte avec une rare maestria l'hallucinant voyage dans l'enfer blanc de la Grande Armée, en suivant l'itinéraire de onze hommes et une femme à travers la plaine enneigée, les collines verglacées, les forêts pétrifiées, au milieu des combats et du harcèlement des cosaques. Il raconte l'histoire de leur lutte quotidienne contre le froid extrême, le blizzard, la faim, la peur, le désespoir. Elle est comédienne ; ils sont officiers, sous-officiers ou soldats, diplomate (Caulaincourt), fonctionnaire et bientôt grand écrivain (Stendhal) ; ils se battent et avancent, passent monts et rivières, d'abord soutenus par le sens du devoir, puis par l'instinct de survie qui fait sauter cadres hiérarchiques, conventions sociales, et jusqu'aux repères moraux. Il n'y a plus d'armée, plus d'ami, mais le désir de s'en sortir, d'en finir avec une épreuve qui dépasse toutes les souffrances connues. Napoléon est l'un de ces hommes. D'abord désorienté par l'évolution d'une campagne où rien ne s'est passé comme il l'escomptait, il s'efforce de sauver ce qui peut l'être quand s'annonce le désastre. Pour lui et son Empire, c'est le début de la fin ; pour les 20 000 survivants, vieillis, désabusés, l'âme marquée d'inguérissables blessures, " c'est encore la guerre et déjà, irrépressible, le temps du souvenir " (Michel Bernard).

10/2022

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Révolution française

Histoire des Girondins. Tome 1

Lamartine, orateur exceptionnel qui avait le sens de la formule, a lui-même rédigé l'argumentaire de son ouvrage : " J'entreprends d'écrire l'histoire d'un petit nombre d'hommes qui, jetés par la Providence au centre du plus grand drame des temps modernes, résument en eux les idées, les passions, les fautes, les vertus d'une époque... Cette histoire pleine de sang et de larmes est pleine aussi d'enseignements pour les peuples. " Et il ne manquait pas de citer la lettre envoyée par Victor Hugo : " Tout ce que j'ai déjà lu de votre livre est magnifique. Vous saisissez ces hommes gigantesques, vous étreignez ces événements énormes avec des idées qui sont à leur taille. Ils sont immenses, mais vous êtes grand. " De fait, Lamartine ne se limite pas au destin finalement tragique du parti des Girondins - Vergniaud, Guadet, Gensonné, Buzot, les époux Roland... -, mais étend son récit de la mort de Mirabeau, en avril 1791, jusqu'à thermidor et la chute de Robespierre, qui devient peu à peu le héros principal de la tragédie révolutionnaire mise en scène ici. Car, comme le souligne Mona Ozouf, " plus qu'au livre d'histoire, plus qu'au poème ou même au roman, c'est au théâtre que font penser ces Girondins ", le livre dont l'auteur prend souvent ses aises avec la réalité historique pour produire des effets plus saisissants. La réussite fut totale, le succès éclatant. Toutes proportions gardées, Lamartine devenait pour la Révolution française ce qu'avait été, quarante ans auparavant, Chateaubriand avec Le Génie du christianisme pour la religion. Comme son illustre confrère, il avait su capter la sensibilité et les attentes de ses contemporains, leur livrant l'histoire que, à la veille de la révolution de 1848, ils voulaient lire. Aujourd'hui, l'Histoire des Girondins est autant un témoignage sur cette époque qu'une fresque épique sur la Révolution brossée par un magicien du style.

01/2014

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Biographies

La Femme silencieuse. Sylvia Plath et Ted Hughes

Après avoir étudié les liens troubles de l'enquêteur et de son sujet dans l'éblouissant Journaliste et l'assassin, Janet Malcolm, figure emblématique de la littérature du réel, propose dans La Femme silencieuse une méditation sur l'art de la biographie. Au travers de la relation du couple Ted Hughes et Sylvia Plath, et des tentatives biographiques dont ils ont fait l'objet, elle décrypte les vies racontées de la poétesse afin d'écrire non pas sur la vie tragique d'une artiste mais plutôt sur le devenir posthume de son oeuvre, et la façon dont se raconte son histoire. Elle examine la relation ambiguë entre Sylvia Plath et son mari, le poète Ted Hughes qui, en tant qu'exécuteur testamentaire, a tenté de servir deux causes : l'art de son ancienne épouse et son propre besoin d'intimité, et comment il poussa sa propre soeur, Olwyn Hughes à devenir l'agent littéraire de la défunte pour se protéger en limitant l'accès à l'oeuvre de Plath. Cas limite questionnant l'invisibilisation ou l'appropriation dont font l'objet les oeuvres littéraires dès lors qu'elles sont signées d'une femme. Alors même que Janet Malcolm se montre sceptique quant aux prétentions habituelles des biographies à présenter la vérité sur une vie, se dessine au fil des pages un autre visage de Sylvia Plath, dissipant de fait l'innocence avec laquelle le lecteur aborde une oeuvre autobiographique. Dès sa première publication, ce brillant essai de critique littéraire a suscité un large écho tant il refonde l'approche biographique et explore avec intelligence et clairvoyance la ligne étroite qui sépare la réalité de la fiction. Le but n'étant pas de savoir qui a raison ou qui a tort, mais de mettre en parallèle toute la complexité des rapports humains en réaction au voyeurisme que laisse sous-entendre le pacte d'un biographe impartial. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jakuta Alikavazovic.

02/2023

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Littérature française

Le rire de Laura

Laura a fui Paris pour Strasbourg, sa ville natale, mais c'est dans un hôtel qu'elle se réfugie avec Martin, son fils, qui a failli mourir, un suicide manqué ? Pendant trois jours, Laura, dans un tête-à-tête de plus en plus tendu avec Martin, essaie de le comprendre, de se comprendre, de comprendre. Quatre destins se révèlent à nous, étroitement imbriqués dans un même conflit ; jusqu'où l'amour fou, l'utopie, l'exigence humaine, peuvent-ils aller sans devenir refus de la vie ? Destin de Laura, si absorbée par son amour exclusif pour Théo, son mari, qu'elle n'a pas vu grandir et changer ses enfants... Destin de Théo, brillant chirurgien et séducteur comblé, à la fois rebuté et hanté par le goût d'absolu de Laura... De Martin qui, après son baccalauréat, a quitté le domicile familial et s'est installé chez son professeur, Marc-André. Destin enfin de ce dernier, un utopiste qui, à travers des engagements politiques, a toujours poursuivi le même rêve, et qui a encouragé Martin à s'installer dans sa vieille baraque du XVIe arrondissement avec d'autres jeunes gens pour y créer une communauté. Mais le rêve suivra d'autres voies, Martin se révélera un meneur d'hommes, un "manager" impitoyable qui sèmera inconsciemment le malheur autour de lui : la jeune Ophélie et Marc-André en seront les victimes. A Strasbourg, trois jours durant, Laura, face à un Martin tantôt buté, tantôt complice, dévide l'écheveau de ces destins, tandis qu'à Paris Théo découvre, à la faveur d'un drame, qu'il n'a jamais cessé d'être attiré, tel un aimant, par Laura. Laura qui apprend enfin, au cours de sa dernière nuit à Strasbourg, à prendre son parti de l'ambiguïté de la vie, dans un rire libérateur, un rire qui est une acceptation en même temps qu'un déchirement, un rire tragique et exultant comme le cri qui précède une naissance.

12/1985

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Littérature étrangère

Les retrouvailles des compagnons d'armes

Mo Yan Les retrouvailles des compagnons d'armes Un officier rentre au village. " Sous une pluie battante, je gravis la digue de la rivière de mon pays natal. En me retournant, je vois l'arrière de l'autocar qui s'éloigne silencieusement en cahotant dans un nuage de fumée noire. Il disparaît en un clin d'œil. Aucune trace de vie humaine [...]. Une multitude de libellules aux couleurs magnifiques tourbillonnent au-dessus de la rivière. " Alors qu'il s'engage sur le pont, une voix l'appelle, du haut d'un saule, sur la rive. C'est un ami d'enfance et compagnon d'armes... Entre ciel et eau, de plus en plus près de la cime surplombant la rivière en crue, les deux amis évoquent leur enfance, la vie de caserne, leurs amours contrariées et les combats où la farce le dispute au tragique. Mo Yan est ici poète et nostalgique. Triste aussi. Et en colère, une colère éclatante, portée par une ironie féroce, contre la bêtise de la guerre et de ceux qui la mènent, et une tendresse joyeuse pour ceux qui la subissent. Mo Yan, le plus célèbre des écrivains chinois, est aussi l'un des maîtres du roman contemporain. Son œuvre considérable est traduite dans le monde entier. Le Seuil a publié plus de vingt romans, nouvelles et essais dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et le Clan des chiqueurs de paille (2016). Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012. Traduit du chinois par Noël Dutrait. Noël Dutrait, professeur émérite de langue et littérature chinoises à l'Université de Provence, est l'auteur d'articles et d'ouvrages sur la littérature chinoise du XXe siècle. Il a traduit, en collaboration avec Liliane Dutrait, de nombreux auteurs chinois contemporains, dont A Cheng, Su Tong, Han Shaogong, Mo Yan et Gao Xingjian.

03/2017

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Histoire de France

Correspondances conjugales 1914-1918. Dans l'intimité de la Grande Guerre

Comment, à l’échelle des couples, est vécue la Première Guerre mondiale ? Comment se construisent et se transforment les liens qui unissent les conjoints alors que le conflit impose aux mobilisés et à leurs femmes de vivre à distance et sous la menace omniprésente de la mort et de la séparation définitive ? Quelles formes prend une relation entièrement vécue par l’écrit ? Que devient le quotidien conjugal quand il est bouleversé par la séparation ? Et de quelle façon la guerre contraint-elle à l’écriture des sentiments amoureux et du désir sexuel ? Correspondances conjugales 1914-1918 permet de mesurer le poids des échanges épistolaires dans les relations sociales et parmi elles, les relations amoureuses, entre le front et l’arrière pendant les quatre années de guerre. L’ouvrage propose de suivre, par leurs correspondances, neuf couples dans la guerre : certains des épistoliers sont célèbres, le général Philippe Pétain, le député Abel Ferry, l’homme de lettres Jacques Rivière, d’autres sont des hommes et des femmes anonymes. Acteurs et actrices du conflit, chacun à sa manière, ils expérimentent, s’accommodent ou souffrent de la guerre. Cet ouvrage, dont la richesse tient à la grande diversité des couples présentés (des écrivains, des commerçants, des paysans, un homme politique, un général), rend compte des dimensions à la fois collectives et individuelles des expériences conjugales. Il propose d’entrer dans l’événement majeur que fut la Première Guerre mondiale par les détours de l’expression du sentiment amoureux et des expériences individuelles. S’il propose une lecture intimiste du conflit, c’est aussi pour en saisir toute la dimension tragique. L’anthologie est précédée d’une introduction générale permettant de comprendre les logiques du pacte épistolaire scellé entre les conjoints en temps de guerre. Clémentine Vidal-Naquet livre ensuite, dans de courtes introductions, sa lecture et son analyse de chacune de ces neuf correspondances. Ces dernières sont annotées, donnant au cours de la lecture l’éclairage nécessaire sur les événements, les lieux ou les personnages évoqués.

10/2014

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Mondes fantastiques

Les monstres Tome 2 : Jamais un héros...

Parfois, pour l'emporter, un monstre vaut mieux qu'un héros N'oublie pas la règle d'or : personne ne doit savoir ce que tu es. Jamais tu ne dois parler des monstres à qui que ce soit. Tout portait à croire que c'était impossible, et voilà pourtant que Joan y est parvenue. Elle a réussi à réinitialiser la chronologie, à sauver les Hunt et à vaincre le héros des contes de son enfance. Mais à quel prix ? Elle seule se souvient de ce qui s'est passé. A présent, Aaron, le monstre qu'elle avait fini par considérer comme un ami - si ce n'est plus -, est redevenu son ennemi juré. Quant à Nick, le garçon qu'elle aimait en dépit de tout, il n'est plus qu'un adolescent ordinaire pour qui elle est une étrangère. Alors que la jeune fille s'était juré de ne plus jamais remettre les pieds dans le royaume des monstres, un tragique événement va, contre toute attente, l'y contraindre. Pire encore, Nick se retrouve obligé de fuir avec elle, tous deux étant pris en chasse par Aaron et les gardes de la Cour. Partout, le danger rôde. Si l'ancien héros est tout proche de découvrir ce que Joan lui a fait, la voyageuse temporelle, de son côté, apprend un terrible secret qui pourrait la mettre sur la piste de la femme à l'origine de tous ses problèmes. Pas une minute à perdre : il va lui falloir rassembler ses anciens alliés pour affronter le plus mortel des ennemis et sauver la chronologie elle-même. Car dans cette histoire, le monstre... c'est elle. Monde magique dissimulé au milieu du nôtre, voyages dans le temps, familles rivales aux pouvoirs insoupçonnés et âmes soeurs contraintes de s'affronter - ce deuxième tome d'une trilogie fantastique menée de main de maître ne vous laissera pas un instant de répit !

09/2023

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Littérature française

Les quatre vies d'un amour

Voici le roman vécu d'une communion des âmes et des corps, d'un amour clandestin, insulaire, cérébral et tragique puisqu'il s'interrompt brutalement par la mort de la femme aimée, sur une plage, après qu'elle a porté secours à un enfant qui se noyait. Une brûlante et poignante valse à quatre temps, ou une symphonie en quatre saisons : l'idylle, l'amour, les retrouvailles, puis l'absence. Une passion de sept années, saisie sur le vif de quatre carnets de voyages effectués sur les pas de Lou Andréas Salomé. Avec Nietzsche à Sils Maria, avec Rilke à Duino, avec Dostoievski à Saint Petersbourg, puis dans le brutal désert des années de deuil, quand le narrateur tente de comprendre la tragédie qu'il vit, ce "Nous" qu'elle et lui furent, et comment tout ce à quoi ils ont voulu échapper a fini par les rattraper. Le narrateur déchiffre l'énigme de ce qui l'attache à cette femme déjà plusieurs fois mariée, déjà plusieurs fois mère, lourde de ses secrets et de ceux des patients qu'elle analyse ; de ce qui l'en a détaché ; de ce qui les a fait se retrouver. L'énigme d'une femme complexe, aux prises avec ses contradictions, ambivalente quant à son époque si peu freudienne ou le milieu intellectuel qui est le sien, une femme éperdue de liberté qui pressentait sa fin prochaine. Le narrateur ne s'épargne pas et traque les signes qu'il n'a pas su lire, les indices de la mort qui la travaillait avant de l'emporter. La vie qui se prolonge après qu'elle s'est éteinte. La clandestinité qui se retourne en occultation quand personne ne veut plus vous savoir veuf, puisque c'est à la famille officielle que va la compassion. Point de pensée magique ici : dans un style étincelant, une tentative d'élucidation au scalpel du mystère d'une relation magnifique, de l'amour buissonnier, d'une longue conversation que la mort interrompt mais que la littérature poursuit à l'infini.

03/2023

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Littérature française

Jusqu'où va ta nuit

La poésie est cette effraction du Poète en direction de ce qui le dépasse : pur geste de donation, constante oblativité. Et de quoi nous fait-il l'offrande ? Mais de son propre corps en même temps que de celui de la poésie : sang, lymphe, larmes, chair ductile infiniment disponible. Car il ne saurait y avoir d'œuvre sans cet arrachement à soi du Voyant, sans cette participation des Voyeurs au banquet auquel ils sont conviés. La chair, les Voyeurs la manduquent jusqu'à sa dernière fibre, les mots ils les déglutissent, les métabolisent afin que ces derniers fassent sens, qu'ils parlent à l'intérieur de leur âme, fécondent leurs esprits, insufflent dans leurs corps l'espace de compréhension dont leur existence doit se tisser afin de se soustraire au silence, à l'occlusion, à la perte qui, toujours menace et frôle l'abîme. Oui, l'essence du poème est tragique, pareillement à la solitude de l'homme. Voyez les poètes maudits, Rimbaud, Verlaine, Baudelaire. Le poème est un cri en direction du ciel qui, longtemps retentit sur l'arc de la conscience. Le poème est une urgence à dire ce qui tisse, en soi, la toile du vertige, qui fait éclater la bogue des affects, se distendre la peau vive de l'intellect. Il y aurait douleur à trop longtemps contenir tous ces flux, ces rythmes, ces tensions dont on est habité et qui fusent à la vitesse des comètes. Alors on écrit les ronces floues oblitérant le regard, le frémissement des déraisons, les errances sur des chemins d'abandon, les corps devenus fragiles, les heures brisées des silences. On écrit son corps-palimpseste comme si, jamais, il ne devait revenir de cet exil qu'est l'écriture. "Jusqu'où va ta nuit", identique à une subtile métaphore ouvrant les rives de l'art nous convie à un tel voyage. Un enchantement !

06/2014

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Littérature française

Maudite éducation

Adolescent en Haïti dans les années 70 sous la dictature de Duvalier, tiraillé entre la crainte d’un père rigide et le désir d’explorer le nouveau continent de la sexualité, le jeune Carl Vausier décide de faire confiance à sa propre nature. Dans la maison familiale d’abord, là où la promiscuité interdit le moindre jardin secret, il se réfugie dans le saint des saints, la bibliothèque, pour assouvir ses fantasmes sous la muette approbation des livres… Puis à l’extérieur, lors de descentes dans les bas-fonds de Port-au- Prince où les prostituées lui procurent le plaisir tant recherché, et surtout lui racontent des femmes stupéfiantes, victimes de l’Histoire et de la cruauté des hommes. Mais la véritable initiation sentimentale de Carl débute lors d’un jeu de correspondance organisé par son école, où il échange avec la mystérieuse Coeur Qui Saigne… Leur première rencontre est un fiasco et Carl ne reverra la jeune fille que des années après. Il ne cessera alors de vouloir la sauver de son tragique destin. Le roman devient celui de deux êtres voulant rattraper les erreurs du passé, réécrire leur propre histoire, tandis qu’autour d’eux la violence redouble, que les militaires rôdent et agissent avec une brutalité inouïe. Gary Victor, dans ce superbe roman qu’on devine pour partie autobiographique, raconte aussi la naissance d’un écrivain : les premiers écrits encouragés par ses parents, une initiation chez le poète (et entreprenant…) Gaston Paisible, les révoltes qui montent en lui contre les injustices et les aberrations de son pays – dont la mort absurde de son père, faute de soins, à même le sol d’un hôpital à 333 mètres du bureau du président de la République… Cette écriture foisonnante, avec son humour et sa liberté, n’est-elle pas la seule voie qui reste à Carl pour échapper à sa « maudite éducation » ?

04/2024

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Récits de voyage

A la vie à la mort. Sur la route avec Thelma et Louise

Deux journalistes, deux femmes, ont sillonné le sud-ouest des Etats-Unis en reprenant exactement l'itinéraire des deux héroïnes du film de Ridley Scott. " Mieux vaut ne pas regarder en arrière, ou tu pourrais finir par pleurer. Mieux vaut ne pas regarder vers le bas, si tu veux continuer à voler. " C'était il y a un peu plus de trente ans. Thelma et Louise se faisaient la malle le temps d'un week-end, et les paroles de BB King avaient quelque chose de prophétique. A défaut de les sauver, leur soif de liberté les précipitaient dans le fossé. L'accomplissement de soi les fauchant en plein vol, après la tentative de viol sur le parking du Silver Bullet Saloon, le coup de feu fatal, l'irréparable. Leur cavale spectaculaire dans des paysages infinis nous acculait avec elles dans l'impasse, immortalisée dans la dernière séquence, intense, tragique. Film culte des années 1990, pamphlet féministe du cinéma américain, Thelma et Louise est aujourd'hui vu et revu par toutes les générations. Plus de trente ans après sa sortie, Catherine Faye et Marine Sanclemente ont parcouru l'Arkansas, l'Oklahoma, le Nouveau-Mexique et l'Arizona en suivant l'itinéraire de ces deux figures mythiques pour revivre leur aventure et tenter de comprendre ce que sont les Etats-Unis aujourd'hui. Le duo est l'image de nos héroïnes cinématographiques : une génération les sépare et des conceptions différentes de la liberté de la femme en découle. Qui plus est, elles ont atterri sur le sol américain peu de temps après l'abrogation de l'arrêt Roe vs Wade, remettant en cause le droit à l'avortement. Au fil de milliers de kilomètres, des rencontres, des échanges et des débats, elels n'ont eu de cesse d'interroger la société contemporaine et ces frontières ténues entre le bien et le mal. Pour que plus jamais le bord du précipice soit l'unique issue.

01/2024

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Ordres et vie monastique

Les oratoriens du Midi français. La liberté pour seule règle, la charité pour seules chaînes

Ce livre rend sa voix au silence. La suppression des congrégations religieuses en 1792 plonge dans l'oubli l'ancien Oratoire de France. Certes, des noms ont survécu, des études se sont penchées sur l'engagement éducatif de ses brillants pédagogues ou son implication dans la querelle janséniste. Mais c'est négliger l'étendue de l'action de ses quelque 8 000 Pères et confrères dans le vaste champ de l'apostolat au point culminant de la Réforme catholique. La sanctification du clergé, tel était en 1611 le projet de son fondateur, Pierre de Bérulle, dont l'oeuvre centralisatrice se greffe sur deux racines plus anciennes : l'italienne, l'"Oratorio romano" de Philippe Neri, la provençale, née de la dissidence de Jean-Baptiste Romillon, issu de la Doctrine chrétienne. En jeu, la question des voeux. Car l'Oratoire de France, institut séculier, n'en impose pas. Ici sont jetées ses fondations méridionales, premier chapitre d'une histoire singulière. L'emprise du " troisième département " oratorien couvre bientôt soixante-cinq diocèses et dix provinces ecclésiastiques. Renouvelant une historiographie vieillie et souvent partisane, cette enquête redonne vie à des hommes, des voix, des tempéraments, met en lumière des mécanismes de pouvoir et d'autorité au sein d'une structure démocratique aux puissants entrelacs formant réseau. Mais jusque dans son fonctionnement intérieur, la congrégation savante, exigeante tant au plan intellectuel que spirituel, cultive en tout la liberté qu'elle reconnaît à chacun de ses membres, n'ayant pour règle que la charité. Son évolution est ainsi radiographiée du Grand Siècle aux Lumières, des lits de planches au goût des sciences, où le Verbe incarné fait place au " souverain moteur ", jusqu'à ce que les options théologiques de certains de ses membres ne la mettent sous l'éteignoir avant la déflagration révolutionnaire. Ce livre oriente le lecteur vers des bords inconnus jusque-là de la " longue et tragique histoire de l'Oratoire de France " (D. Julia).

03/2024

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Littérature étrangère

Blitz et autres histoires

Dans la famille Singer, il y a Isaac Bashevis, le prix Nobel de littérature. Israël Joshua, le journaliste surdoué. Enfin Esther, la sour aînée, premier membre de la famille qui voulut prendre la plume pour raconter, en yiddish, le shtetl et l'exil, la modernité et la tradition, l'inextinguible soif de connaissance et la médiocrité des érudits. Son esprit, son caractère, ses ambitions inspirèrent à son frère le personnage de Yentl - « Je ne connais aucune femme dans toute la littérature yiddish aussi douée qu'elle », dixit Bashevis -, tandis qu'elle-même rêvait de devenir écrivain. Nous vous proposons pour la première fois en français ce recueil de nouvelles remarquable, où apparaissent les deux mondes auxquels Esther « Hinde » Kreitman appartenait : l'East End de Londres, où elle passa la plus grande partie de sa vie d'adulte ; et les bourgades juives de Pologne où elle avait grandi. On croise dans ses histoires Reb Meyerl qui s'en remet à la providence pour prendre une décision dramatique, la volupteuse Madam Zesha, dont le sac est chargé des fortunes léguées par feus ses trois maris, la jolie Bella, dont le destin est suspendu à des horloges mystérieuses, la logeuse qui mange du jambon tous les matins, sauf celui de Kippour. Plus poignante sans doute, l'héroïne du « Nouveau monde », où un bébé raconte sa naissance, plein d'espoir, mais se voit rejeter parce qu'il s'agit d'une fille. Ce fut là le destin tragique d'Esther, placée en nourrice par sa mère qui refusa longtemps de la voir. La condition féminine est chère à son cour, mais la condition sociale, aussi : observatrice affûtée de son temps, elle dépeint avec une tendre ironie les aspirations des immigrants ou des shnorrers et raconte le chemin de l'intégration. Ces textes résonnent aujourd'hui avec la même intensité que lors de leur première parution en yiddish, en 1950.

04/2013

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Histoire internationale

Lady died

Si des fantômes hantent toujours la place de l'Alma, c'est peut-être parce que des secrets enfouis dans la mémoire des vivants peinent encore à trouver le chemin de la lumière. Neuf ans après le très médiatique crash de l'Alma, n'est-il pas temps d'en finir avec l'affrontement stérile : " théorie de l'accident " contre " théorie du complot " ? Et de traiter sérieusement une affaire réduite dès la première heure à la rubrique people et au fait divers ? Si le rôle de l'institution judiciaire est de rétablir l'ordre public, cette mission semble avoir été parfaitement remplie par la France après la mort spectaculaire de la princesse Diana à Paris dans la nuit du 30 au 31 août 1997 : un " banal " accident de la route. Mais la vérité sur cette mort embarrassante demeure fuyante, et les événements qui l'ont précédée, occultés par le glamour, sont restés ignorés du public tenu trop souvent à l'écart des affaires du monde et du monde des affaires. Les sujets de Sa Très Gracieuse Majesté Élisabeth II, toujours perplexes depuis la clôture de l'instruction française, ont obtenu de haute lutte que soit ouverte une enquête criminelle inédite. C'était le 6 janvier 2004, soit six ans et demi après les faits. Devant la complexité tentaculaire du dossier, la police britannique n'a toujours pas rendu ses conclusions. En effet, ni la course-poursuite avec des paparazzi pas plus qu'un excès de vitesse n'ont été retenus. De plus, l'ombre épaisse du doute plane sur les expertises médico-légales. Alors seulement on a commencé à se souvenir que Diana, bête noire de l'establishment anglais, n'était pas seule à avoir trouvé la mort dans cet étrange accident... Outre le décès instantané du chauffeur occasionnel, Henri Paul, la disparition d'Emad Fayed, dit Dodi, le compagnon de la princesse, a endeuillé la famille Fayed. Son père, Mohamed, richissime homme d'affaires égyptien, s'était lui aussi mis à dos une bonne partie de ce que la bonne société londonienne compte de nantis et de businessmen depuis sa réussite spectaculaire et sa mainmise sur les magasins Harrods, fournisseurs de la Couronne. C'est vers les sphères opaques des groupes d'influence du luxe et du pouvoir que s'oriente la présente enquête. Elle propose un éclairage inédit sur la mort de Diana, princesse de Galles, et de Dodi al-Fayed en orientant les recherches vers cet " autre monde " dans lequel évoluaient les amants tragiques.

08/2006

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XVIIe siècle

Je n'appellerai pas à l'aide Tome 2

Irlande, 1685-1729. Dès le début du livre, nous sommes transportés dans l'ancien ordre gaélique : école de poésie, festins de chefs de clan, course de chevaux et Cour de Bardes. Mais la Guerre des Deux Rois mène à la trahison de LImerick, et nous accompagnons le héros, Egan O'Rathaille, sous l'oppression puis dans la résistance, et lors d'une très éclairante tour des Grandes Maisons du Munster. Il brave les épreuves les plus cruelles sans renoncer, jusqu'au délirant voyage dans les sept vallées de son esprit. Après nous avoir promenés des allées vertes du Kerry aux couloirs du pouvoir de Dublin, l'auteur nous entraîne sur la frégate d'un corsaire en guerre, puis sur l'île de Montserrat aux Antilles ; il nous présente des dizaines de personnages qui viennent de chaque couche de la population. Leurs amours sont tragiques, fortes ou frivoles, et leurs destins sont clivés comme celui de leur pays. L'écriture évolue de scène en scène : poétique, liée ou coupée selon l'ambiance, comme ces mélodies tour à tour sombres et entraînantes qui animent encore les soirées irlandaises. Cette immense fresque illumine le demi-siècle le plus noir de l'histoire de l'Irlande, et met en honneur la poésie gaélique, mais c'est surtout un monument au courage d'un homme qui - dit tout simplement - avance malgré tout. Tome 2 : L'oppression anglaise a brisé la famille d'Egan, mais aussi son propre entêtement dans la poursuite de son idéal. Poursuivi par des chasseurs de prime, il se réfugie chez les hommes forts du Munster qui résistent encore à l'envahisseur anglais. Ils soutiennent les guerres, en Europe et sur l'Atlantique, qui procurent espoirs et déceptions renouvelés. Hélas, le pire est encore devant Egan, mais il restera fidèle à lui-même jusqu'au bout. L'ancien ordre gaélique est inexorablement écrasé, mais au fond des vallées isolées, Egan trouve de l'amitié et du secours. Puis la menace jacobite s'éteint, le gouvernement guillaumite desserre son étau et la chasse aux poètes est oubliée. La famille Browne rentre dans ses terres et apporte un espoir de reconstruction : ce sera la dernière chance d'Egan. Cependant, ayant intériorisée la ruine de son pays, il lutte contre la folie. Amitié et résilience le porteront, d'indigence en dénuement, jusqu'à la famine de 1729. Son fils Cormac rentrera-t-il à temps ? Sauf exception, seules quelques strophes des poèmes apparaissent dans le récit. Ils sont disponibles en entier sur www. alphonsusstewart. org

01/2023

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Histoire internationale

Le martyr de Daniel Awong Ango et la gestion de son héritage au Cameroun (1946-1966). Un pan de l'histoire politique et sociale du Cameroun contemporain revisité

La colonisation européenne s'est accompagnée de révoltantes atteintes aux droits des peuples en Afrique. Le Cameroun se hisse au sommet des territoires ayant payé le prix le plus élevé des crimes et des forfaitures commis par les hérauts de la citadelle coloniale. Dans le Sud-Cameroun, les noms des commandants Malsen et Günther Von Hagen rappellent les moments les plus forts des massacres des populations par les forces coloniales du 2e Reich. Les Français, qui chassent les Allemands en 1916, ont continué dans la même logique. Les peuples du Sud-Cameroun ont aussitôt compris qu'au lieu d'être libérés, ils étaient tout simplement tombés sous le joug d'un autre colonisateur, à la seule différence que ce que les sujets du Kaiser faisaient avec brutalité, les maîtres venus de l'Hexagone le firent avec perfidie. Ce livre revient sur les pages les plus glorieuses certes, mais aussi les plus sombres et les plus tragiques du combat mené par les Ekang du Sud-Cameroun pour sortir le Cameroun du joug colonial à travers la Réunification et l'Indépendance. Le leader de cette dynamique, Daniel Awong Ango, trouva la mort dans les conditions les plus ignobles le 15 octobre 1949 à la prison d'Ebolowa. Cette mort fit de lui le tout 1er martyr de la Réunification et de l'Indépendance du Cameroun. De même, elle donna lieu à un sursaut clanique de la part de ses frères yeminsem qui, derrière le notable David Mvondo Medjo, se mobilisèrent pour pérenniser l'oeuvre d'Awong Ango à travers la vitalité de l'Efulameynh, l'héritage légué par le défunt à tous les Ekang du Sud-Cameroun. Pendant près d'une décennie, l'Efulameyon marqua le Sud-Cameroun par son combat social, culturel et économique. Mais dès la seconde moitié des années 50, les évolués, menés par Charles Assa'ale Mbiam, l'ancien cégétiste et l'un des fondateurs de l'UPC historique, se lancèrent à l'assaut de l'Efulameyon pour leur positionnement sur la scène politique camerounaise. Une fois à la tête de cette puissante fédération tribale, ils n'hésitèrent pas à la sacrifier en 1962 à l'autel des privilèges personnels, des prébendes républicaines et, surtout, au profit de l'Union camerounaise (UC) du président Ahmadou Babatora Ahidjo. La dissolution forcée de l'Efulameyon, pour permettre à l'UC de s'implanter dans l'espace qui constitue l'actuelle Région du Sud, fut en ces premières années de l'Indépendance et de la Réunification, le point de départ de la "descente aux enfers" des masses dans cette partie du Cameroun.

03/2017

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Littérature française

Prolifération

Le premier livre de Flora Bonfanti échafaudait une pensée en spirale à partir de postulats qui défiaient la nature, inventait des Lieux exemplaires en cherchant à rétablir une symétrie entre destruction et création, silence et bruit, naissance et mort... Plus d'échafaudages ici, ni d'architecture, mais une Prolifération, une volonté de rendre compte d'un "état désordonné de l'esprit où les choses qui ne se valent pas coexistent" . Les spéculations poétiques qui animaient son ouvrage précédent n'ont pas disparues : que se passerait-il si l'éternité se laissait aller au sommeil ? Quel est ce livre inachevé que dieu écrit, et sommes-nous son corps ? Peut-être nous réincarnons-nous à chaque vie nouvelle agglomérés aux êtres que nous avons aimés dans la précédente ? Mais on suit ici le fil d'une pensée, qui interroge sa propre présence au monde en même temps que sa présence au corps, on glisse des intentions du créateur aux manigances du ciel, de la détermination des rencontres et de l'amour aux éternités captives. Flora Bonfanti développe une pensée profondément spéculative qu'elle applique aussi bien à la spiritualité qu'à l'introspection - retours songeurs à l'enfance et pulsions vers l'avant. Prolifération est un livre qui part en visite de sa propre intelligence, cartographie ses curiosités, s'arrête un instant devant les vitrines de l'éternité, esquive une déception, s'attarde sur une joie. Le sujet n'est pas tant la douleur ni l'éternité, la joie ou l'aléatoire qui est une "couture apparente" dans la trame du destin, mais bien le fait même de s'interroger, de questionner le monde sans attendre vraiment de réponse, mais simplement tester ses hypothèses, en étant à la fois dans la gravité et la volatilité de la pensée. Nous sommes les musiciens du monde, dit Flora Bonfanti, dont nous jouons la partition sans la connaître, sensibles avant tout à sa musique, aux modulations de sa mélodie. "Nous pensions dévorer le monde alors qu'il se répandait grâce à nous" , et nous marchons, dans une mystique de nous-mêmes, entravés par les mailles du destin, lourds d'incarnations successives, seuls comme des humains, toujours allant à la rencontre des autres, rejouant les mêmes comédies sous des airs tragiques, cherchant un peu de beauté, de vérité et d'amour dans une polyphonie incertaine et souvent trompeuse. Mais la légèreté de la pensée, la vivacité de l'intelligence qui se pose sur toute chose sont nos ailes - abeilles en quête de miel.

03/2022

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Opéra

Histoire de l'Opéra français. De la Belle Epoque au monde globalisé

Si, au XIXe siècle, l'opéra français a continué à se définir en tant qu'expression artistique distincte des opéras italiens et allemands, au cours du XXe siècle l'internationalisation du répertoire et des créations conduit à une modification profonde de la notion d'école nationale. En revanche, perdure un lien important entre l'Etat, les collectivités territoriales et le genre, comme en témoigne l'inauguration en 1989 de l'Opéra Bastille, voulu par François Mitterrand, ou le label "opéra national" , décerné par le ministère de la Culture à quelques théâtres en régions. Plus que jamais, la place de l'opéra dans la société est un défi, à la fois esthétique, culturel, économique, social et politique. Jusqu'à 1945, et malgré sa lente et inexorable désagrégation, le système mis en place précédemment maintient la vie lyrique dans une relative continuité avec le XIXe siècle. L'opéra du XXe siècle, que l'on élargira aux deux premières décennies du XXIe, est l'opéra de toutes les aventures et de toutes les crises, qui l'ont un temps conduit aux limites de ses possibles et menacé de disparition. Face aux révolutions de tout ordre - de la société des loisirs, de la démocratisation et de la décentralisation, du multiculturalisme et de la mondialisation, du langage musical occidental et de la mise en scène, des nouvelles technologies et des musiques populaires urbaines -, face aux avant-gardes, aux nouveaux médias et aux nouvelles formes d'art comme le cinéma, l'opéra a su se réinventer. Son aptitude à absorber sans se perdre les nouveaux outils et les nouvelles questions du monde contemporain est stupéfiante. A l'encontre des idées reçues, ce sont encore, de Debussy à Saariaho, des centaines d'oeuvres que ce siècle de turbulences a produites. Tragiques ou légères, formules radicales ou partitions pour enfants, grandes fresques ou opéras-minutes, opérettes ou comédies musicales, elles n'ont cessé de reconfigurer le genre et d'élargir son spectre. Ce continent lyrique restait à explorer dans la diversité de ses aspects. Une histoire s'imposait donc pour en faire le récit et en décrire les mécanismes, pour en reconstituer les valeurs et les tendances, pour suivre ses acteurs et découvrir ses productions. Entreprise sans précédent par ses dimensions et par sa conception, cette Histoire de l'opéra français en trois volumes réunit une équipe internationale de plus de cent cinquante auteurs - musicologues, littéraires et philosophes, historiens et spécialistes du théâtre, de la danse et des arts. Elle est placée sous la direction d'Hervé Lacombe, professeur de musicologie à l'université Rennes 2

05/2022

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Criminalité

L'affaire Elodie Kulik

2002-2021. Première enquête résolue en France avec l'ADN par parentèle, l'affaire Kulik a bouleversé et a définitivement marqué l'histoire judiciaire. Ce livre est également le portrait d'une figure exceptionnelle, Jacky Kulik, qui a fait de la quête de vérité sur le meurtre de sa fille le combat de sa vie. Une affaire hors norme : Nuit du 10 au 11 janvier 2002. Elodie Kulik, directrice de banque à Péronne en Picardie, quitte un ami après un dîner en ville. Au matin, on retrouve sa voiture précipitée dans le fossé, son sac à main laissé sur le siège passager. Nulle trace de la jeune femme. On découvrira son corps volontairement incendié quelques kilomètres plus loin à l'abri des regards. Pour les enquêteurs comme pour l'avocat pénaliste local, l'indice de confiance est au plus haut : ils mettront vite la main sur l'assassin. La victime a lancé un appel au secours aux pompiers à 0 h 22. Ce message enregistré - où se mêlent les voix de deux hommes -, insoutenable pour ceux qui l'entendront au procès, sera l'une des pièces majeures du dossier. Contre toute attente, l'affaire nécessitera dix-neuf ans d'enquête et d'instruction. C'est, en 2011, l'affaire criminelle française qui a donné lieu au nombre de prélèvements d'ADN le plus important : presque 6 000... Une figure hors du commun : Jacky Kulik, le père d'Elodie Il a déjà enduré de tragiques revers du destin. Mais il va endosser son habit d'enquêteur, pour le meilleur et pour le pire car l'enquête s'enlise. Il se rapproche de l'association pionnière dans la lutte pour la mise en place et l'extension des fichiers d'empreintes génétiques, l'association Angélique, fondée par Isabelle Boquel. Ensemble, ils mobilisent les politiques, se fédèrent aux autres parents de victimes, font des marches blanches. C'est grâce à leur acharnement et à l'arrivée providentielle en 2007 d'un jeune juge d'instruction que l'enquête va prendre un autre tournant quand sera utilisée la technique de l'ADN par parentèle en 2012. Une première en France, cinq ans avant que la loi passe. Un des agresseurs d'Elodie est enfin identifié, par recoupement avec le fichier des empreintes génétiques... C'est le fils d'un homme emprisonné pour agressions sexuelles. Mais Grégory Wiart est mort en 2003 dans un accident de voiture. Commence alors une nouvelle longue enquête " en toile d'araignée ", pour cerner l'entourage du meurtrier.

10/2022

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Littérature érotique et sentim

La fille du marchand de saphirs Tome 2 [EDITION EN GROS CARACTERES

"Dinah Jefferies tisse une intrigue à la fois policière et sentimentale dans un décor exotique. Les lecteurs qui ont aimé La Mariée de Ceylan seront séduits par ce nouveau roman". Library Journal Peut-on encore aimer après un mariage fondé sur le mensonge ? Ceylan, 1935. Louisa Reeve, fille d'un riche négociant britannique en pierres précieuses, est l'heureuse épouse d'Elliot, un séduisant et intrépide homme d'affaires. Tout bascule lorsque Louisa fait face à de nombreuses fausses couches et qu'Elliot passe le plus clair de son temps à Cinnamon Hills, une plantation de cannelle. Après sa mort brutale, la jeune femme se retrouve seule pour percer le mystère de ses nombreuses absences. Retournant à la plantation, elle rencontre Leo, le propriétaire des lieux, pour qui elle éprouve une étrange attirance. Lorsque la trahison d'Elliot éclate au grand jour, Louisa n'a que Leo vers qui se tourner même si celui-ci n'est pas celui qu'il semble être. Une grande fresque d'amour et de trahison par l'auteure internationalement reconnue de La Mariée de Ceylan. "La Fille du marchand de saphirs combine tout ce que j'aime dans les romans de Dinah Jefferies : l'arôme exotique des épices, la chaleur moite, les couleurs chatoyantes des fleurs et des couchers de soleil, le cri aigu des singes et les stridulations des insectes des tropiques dans le vent. Ce roman est le plus romantique de tous ceux qu'elle a écrits". Gill Paul "Les monuments, les senteurs et l'atmosphère de Ceylan font l'objet de descriptions remarquables. Du grand Dinah Jefferies ! " Lucinda Riley "Une fresque magnifiquement écrite qui se déploie de manière déchirante et exaltante dans un cadre merveilleux. Splendide ! " Katie Fforde "La Fille du marchand de saphirs est un conte qui met en scène la sournoiserie du tragique lorsqu'il survient sans faire de bruit, la peine qui en découle, la découverte de soi, l'amour et le renouveau qui s'ensuivent. Une histoire poignante et exaltante écrite avec lucidité et empathie". Lancashire Evening Post "Magnifiquement écrit et passionnant ! " Heat Magazine "Une écriture magnifique au service d'un personnage principal auquel on s'identifie sans peine". The Peterborough Telegraph "Du grand romantisme d'évasion ! " The People

02/2020

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Histoire de France

Vies et morts de Jean Moulin. Elements d'une biographie

Jean Moulin aurait eu cent ans au printemps prochain. Son nom, sa figure sont devenus familiers à tous les Français. A la fois groupe scolaire, avenue, gymnase, son nom désigne un des héros du XXe siècle qui a accepté de mourir pour une belle et grande idée de la France. En ne parlant pas sous la torture, il a racheté les lâchetés et trahisons de nombreux Français pendant cette période noire de notre Histoire qu'a été l'Occupation. André Malraux l'a immortalisé lors de l'entrée de ses cendres au Panthéon. Il en a fait un héros mythique et inaccessible. Mais il a libéré en même temps des énergies destructrices. Tout naturellement, Henri Frenay a été le premier à donner des coups dans la statue, en suggérant que ce que tout le monde appelait son rôle d'"unificateur" de la Résistance n'était en réalité que l'œuvre d'un sous-marin du Parti, communiste français. Longtemps plus tard, certains ont pris un marteau-piqueur pour élargir les brèches ouvertes par Frenay. Pour certains, Moulin était probablement un agent soviétique, pour d'autres, inévitablement, un agent américain. Qui était donc Jean Moulin ? Pourquoi de Gaulle à Londres, a-t-il décidé de faire de lui son représentant en France alors qu'il ne le connaissait pas quelques semaines plus tôt ? Jean Moulin était-il resté "l'homme de Pierre Cot", ancien ministre de l'Air, ardent partisan de l'alliance franco-soviétique dans la lutte antifasciste ? A-t-il côtoyé des agents soviétiques ? Le savait-il ? A-t-il collaboré avec eux ? Pourquoi Moulin et Frenay se sont-ils tant affrontés ? Faut-il inscrire le tragique épisode de Caluire dans ce combat fratricide ? La trahison de René Hardy, un homme de "Combat", n'a-t-elle été qu'un acte individuel ? Quelles sont les conditions exactes de la mort de Jean Moulin ? Ce grand livre d'enquête de Pierre Péan, fourmillant de révélations, répond à ces questions et à beaucoup d'autres. Il redonne à Jean Moulin une dimension humaine, avec ses défauts et ses qualités, ses grandeurs et ses faiblesses. Le héros était aussi un homme avant que la mort en fasse une figure de légende.

11/1998

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Histoire internationale

Mon père, mon frère, les Shahs d'Iran. Entretiens avec Son Altesse Impériale le prince Gholam-Reza Pahlavi

Il est peu d'événements sur lesquels nos certitudes paraissent mieux fondées que la chute du Shah d'Iran et la Révolution Islamique de 1979. Que croyons-nous savoir ? Un régime autoritaire, à bout de souffle, a été renversé par une révolution populaire inspirée par un religieux qui avait été accueilli en France. Tout le reste est passé sous silence. Passés sous silence, 2 500 ans de civilisation brillante, des siècles d'humiliation et 60 ans de reconquête de fierté nationale et de progrès... L'Iran nous paraît désormais n'avoir jamais été que le pays du tchador et de la pensée unique. Ou pire, le pays où toute modernisation est impossible. Le Prince Gholam-Reza Pahlavi, frère du Shah d'Iran, a décidé de rompre ce silence et de dire quel a été l'Iran au XXe siècle, marqué par la dynastie à laquelle il appartient. Il relate comment son père Reza Shah, puis son frère, par leur politique toujours tournée vers le progrès, ont su et pu donner à l'Iran la place qui lui revenait de droit dans le concert des grandes nations. Mais voulait-on la paix au Moyen-Orient ? La guerre dans cette partie du monde n'arrangeait-elle pas certains intérêts, ceux-là mêmes qui firent partir le Shah ? Le Prince Gholam-Reza Pahlavi a accepté de répondre à nos questions, même les plus embarrassantes, afin de rétablir la véritable histoire de son pays, dont aucun Iranien n'a à rougir. Au fil des entretiens se dégage également un portrait saisissant de la vie quotidienne du Shah et de la famille impériale, ballottée des palais d'Iran jusqu'à l'exil. Les amours (des années Fawzia aux années Soraya, la princesse aux yeux tristes, et Farah), les doutes, la douleur aussi, notamment lors du tragique décès de la Princesse Leila en 2001 et l'intervention digne et poignante de sa mère l'Impératrice Farah à la radio, qui a ému des millions d'Iraniens. L'Iran impérial était un rempart contre le terrorisme international. Il a été vaincu par ces mêmes forces qui aujourd'hui au pouvoir à Téhéran sont les complices de ceux qui cherchent à déstabiliser le monde.

01/2005

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Poésie

Passager de la terre

Qu'y puis-je : je ne cesse pas de penser que vous êtes le plus grand, le plus sûr poète de notre génération, proclame Alain BORNE dans une lettre qu'il adresse à Lucien BECKER en 1959. Je demande à la poésie de m'émerveiller. Vous m'émerveillez à chaque coup non seulement de poème en poème mais de vers en vers. Auparavant, le premier à saluer la poésie du jeune BECKER, alors âgé de dix-sept ans, avait été René CHAR, qui devait l'accueillir dans sa revue Méridiens : Vos poèmes sont de bons compagnons, Ils ont le regard sûr, la parole mesurée et leurs mots se mettent, le soir venu, au lit, avec nous. Bientôt André BRETON lui proposerait d'apporter son concours à la revue Le Surréalisme au Service de la Révolution, à celui-là qui déclarait à l'époque : Ici dans cette campagne je suis le surréalisme, plutôt un fantôme du surréalisme... Dès 1945, Jean PAULHAN ferait paraître chez Gallimard un premier volume intitulé Le monde sans joie. J'ai très vivement aimé vos derniers poèmes, Aimé est peu dire, lui écrit-il. Deux ans plus tard, le poète publierait Rien à vivre, puis en 1954 Plein amour et encore L'été sans fin en 1961. J'ai voulu, avec mes poèmes, dépasser cette mince écorce de vie qui nous vêt, pour m'engager, sans esprit de retour, dans les zones où l'on n'a plus devant soi que la chair pantelante ou tragique. Le présent volume réunit ses premiers recueils, depuis longtemps introuvables, Cœur de feu (1929), Passager de la terre (1938), et Le grand cadavre blanc (1940), avant de proposer quelques poèmes rares, parus uniquement en revues, et enfin - grâce à la généreuse collaboration de la famille du poète - un choix de lettres inédites de ses amis R.-G. CADOU, J. BOUSQUET, R. CHAR, A. BRETON, G. BACHELARD, P. REVERDY, G. MOUNIN, LA TOUR DU PIN, L. del VASTO, J. FOLLAIN... Son secret, en 1938, Lucien BECKER ne l'avait-il pas déjà divulgué : les poèmes que je fais depuis un certain temps sont d'une simplicité déconcertante. De cette simplicité particulièrement heureuse qui ne saurait nuire à leur imperceptible mais puissant envoûtement, bien au contraire. Alain BLANC

06/1993

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Religion

Les symboles bibliques. Lexique théologique, 3e édition

Le symbole est, pour la Bible, la chair même de son langage. Le Seigneur qui a créé le monde par sa Parole fait de toutes choses une parole et peut ainsi articuler un message qui s'adresse à l'homme tout entier, à son intelligence, à son ardeur émotionnelle, à son sens de la beauté. Cet appel passe aussi par l'horreur et la violence, tissées comme toile de fond du destin tragique de l'humanité. La symbolique biblique n'est pas un système de formules codées. Le verbe de Dieu n'est pas gardé sous clef, une clef que conserveraient jalousement les initiés d'une religion à mystères. Elle ressemble plutôt à la graine que le semeur jette dans le champ, sans trop se soucier de la rentabilité de son investissement. Tel est le Père du Ciel qui fait pleuvoir sa parole sur les cœurs fertiles comme sur les esprits secs. Le présent Lexique ne relève pas d'une philosophie particulière et ne propose pas davantage une méthode pédagogique déterminée. Il s'efforce de regrouper les principaux symboles pour leur permettre de s'éclairer mutuellement, par affinité ou par contraste. Par affinité, les symboles peuvent se regrouper en constellations. Ces ensembles célestes tiennent leur cohérence de l'œil qui les réunit. Le regard spirituel, pour sa part, assemble les symboles de manière très originale. Il révèle leur affinité naturelle, mais un symbole particulier peut entrer en composition dans des séries fort diverses, voire opposées. Par contraste, le fond et la forme peuvent révéler la richesse secrète de réalités ainsi affrontées. Des assemblages contradictoires deviendront alors significatifs : l'eau qui brûle, le feu qui rafraîchit... La poésie inspirée de la Bible maintient ainsi un fil conducteur entre les diverses étapes de la Révélation. Les symboles bibliques sont ici présentés par thèmes, lesquels suscitent de multiples variations. Ces ensembles de signes se recoupent ou se distinguent pour assurer le rayonnement et la fascination du texte. C'est dans cette organisation inspirée que la symbolique biblique révèle la vie intense et l'ardeur de la Parole qui sauve.

05/2006

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Manga

L'école emportée Tome 4

Auteur encore injustement méconnu en France, Kazuo Umezu fait pourtant partie de la famille des très grosses pointures de la bande dessinée mondiale, aux côtés de Moebius, Alan Moore, Hergé ou Neil Gaiman. Au Japon, il porte officieusement le titre de "Dieu du manga d'horreur" . Mais pour beaucoup de nippons, dont l'enfance a été bercée par ses uvres, cet auteur mythique est tout bonnement l'égal d'Osamu Tezuka, catapulté lui "Dieu du manga" tout court. "L'école emportée", son manga le plus célèbre, narre la disparition brutale d'une école primaire et de tous ses occupants, mystérieusement projetée dans un monde désertique, dépourvu de vie, où le sable dispute à un ciel aux brumes obscures les limites incertaines de l'horizon noir. Complètement dépassés par la situation, les adultes chargés de la protection des enfants vont se révéler incapables d'assurer leur rôle. Certains laisseront libre cours à leur folie naissante, d'autres préfèreront le suicide. C'est dans ce monde que les enfants, désemparés, à court de repères tant familiaux que géographiques, se devront à eux seuls de s'accorder l'espoir d'une survie improbable. Umezu est fasciné par les aspects les plus sombres de la nature humaine. Ses uvres peuvent être lues comme des cauchemars dont le lecteur, quand bien même il le voudrait, ne pourrait s'échapper. S'impliquant au même titre que ses protagonistes, l'auteur se livre à des expériences émotionnelles d'une intensité inédite en bande dessinée. L'école emportée, écrite voilà trente ans, n'a pourtant jamais été égalée dans sa tragique peinture de la condition humaine. Si l'horreur (sous toutes ses formes) et la peur semblent être les domaines de prédilection d'Umezu, elles ne sont que les éléments d'une oeuvre dont le propos est avant tout universel, libre de toute contingence morale. Ainsi, ses principaux récits se révèlent être d'incroyables histoires d'amours. Celle qui se cache dans l'école emportée est sans doute l'une des plus belles jamais écrites. Ce chef d' uvre est présenté dans un nouveau format poche dédié aux grands classiques du manga, et compte six volumes au total.

06/2005

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Histoire de France

Le général de division Dugua (1744-1802). De l'Egypte à Saint-Domingue

Une singulière destinée ! telle est la meilleure expression qui caractérise la vie et le parcours militaire de Charles François Joseph Dugua, né le 1er mars 1744 dans la villefrontière de Valenciennes où son père commande la citadelle. Après de sérieuses études chez les jésuites, Charles François est admis en 1760 comme cadet au prestigieux régiment de Bourbon-Infanterie. Il est promu très rapidement lieutenant, mais au bout de dix-sept années passées dans ce régiment où tout espoir d'avancement est bloqué, il se rend compte qu'il n'a aucune chance de passer capitaine. Profondément écoeuré, il obtient sa démission (1776) et se retire comme propriétaire terrien à Lixy en Sénonais, puis à Cépet, à proximité de Toulouse. Passionné par les idées nouvelles, il s'engage, dès sa création en 1790, dans la Garde nationale et devient, à Toulouse, un membre actif de la Société des Amis de la Constitution. Ses convictions républicaines, le prestige que lui confère sa formation d'officier de l'ancienne armée, le font admettre comme lieutenant dans la gendarmerie nationale. Débute alors sa seconde carrière militaire, riche en événements, et marquée par une ascension extrêmement rapide. Ce livre expose comment Dugua, élu colonel par ses pairs et placé à la tête d'une division de gendarmerie, va être happé par le tourbillon des guerres - civiles ou étrangères - de la Convention, du Directoire et des premières années du Consulat ; comment ce déçu de l'Ancien Régime retrouve, après quatorze ans de vie bourgeoise, son esprit militaire et dévoile de véritables qualités de meneur d'hommes, d'habile tacticien et de grand administrateur. Tous les commandants en chef qui l'ont eu comme collaborateur : Dugommier, Pérignon, Hoche, Kléber, Leclerc et surtout Bonaparte - qu'il a toujours soutenu et admiré - ont reconnu la valeur militaire mais aussi intellectuelle et civique de ce général, de ce patriote sincère qui a tout sacrifié pour le succès des armes de son pays. Sa fin tragique en octobre 1802 sur l'île lointaine de Saint-Domingue donne une dimension épique à la destinée de ce grand soldat.

02/2011