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Cinéma

Sur "Le Ciel du Centaure" de Hugo Santiago

Le nouveau film de Hugo Santiago, Le Ciel du Centaure, est un conte fantastique dont la fable nous fait parcourir un Buenos Aires aussi onirique que reconnaissable. Il s'agit d'une quête témoignant d'une fidélité, d'une chasse au trésor alimentée par une convoitise, d'une recherche visant le seul plaisir du beau. Un étranger arrive à bord d'un navire dans le port de la ville. Chargé de déposer un colis chez un ami de son père avant le départ du bateau, il s'enfonce dans le dédale urbain sans toutefois connaître le contenu de ce qui lui a été confié. Le destinataire semble avoir disparu, et l'étranger suivra un itinéraire improvisé au fur et à mesure de ses rencontres, à moins que le parcours ne soit conçu d'avance. Très vite il tombe dans les mains d'une bande qui lui vole son paquet et, ne trouvant pas à l'intérieur l'objet cherché, menace de le tuer. Le périple commence. Quel est son véritable enjeu ? L'étranger n'en sait rien. Même si le hasard intervient dans l'enchaînement des scènes, on dirait que l'étranger est attendu à Buenos Aires, ou que les traces de son errance contribuent à former une constellation dans laquelle il s'insère. Il avance et il recule sous le ciel du Centaure. Et le film dont chaque plan a été imaginé avant le tournage et chaque paramètre a été fixé pendant le montage, ou le réglage, guette déjà le spectateur virtuel afin de le capturer et l'emporter avec lui. Mais une fois que l'étranger et le spectateur acceptent le défi, que la caméra enroule l'espace avec ces mouvements incessants, que la couleur inonde les images pour se retirer aussitôt, que la musique de tango, toujours prête à démarrer, s'impatiente, le divertimento que Hugo Santiago propose soulève encore une question. Qu'est-ce qui nous arrive lorsque, curieux, aveuglés, exaspérés, amoureux, accablés, émerveillés, traqués, étourdis, attirés, nous nous apercevons de ceci : que nous avons pris du plaisir, ou qu'il y avait là du sens, un sens qui nous échappe, qui doit nous échapper et côtoyer le non-sens s'il ne veut pas se figer dans une signification appropriable et manipulable ? Est-ce une sorte de grâce ?

11/2016

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Land art

Les Portes de Givre. Crystalline Thresholds

Les Portes de Givre de Sabine Mirlesse était une série de sept passages gelés sculptés par les vents de l'Atlantique durant l'hiver 2022/23. Cette installation éphémère de Land Art a été inspirée par la découverte des travaux d'ingénierie de son grand-père sur le comportement du givre en altitude dans les années 1930 et est un clin d'oeil au temple Gallo-Romain de Mercure, lieu de pèlerinage depuis des siècles au sommet du volcan du Puy de Dôme, situé de manière unique au-dessus des brumes et des nuages. Sept portails ont été installés selon la constellation des Pléiades, et conçus afin de stimuler les formations de glace et de givre dues au micro-climat, lesquelles croissent pour ensuite fondre avec l'arrivée du printemps. Cette oeuvre est la première installation d'art public de Mirlesse et fait partie du programme Mondes Nouveaux du ministère de la Culture. A l'origine de cette oeuvre, il y a la découverte d'une boîte de souvenirs que Sabine fait durant le confinement. Une boîte qui contient de vieilles photos énigmatiques. L'artiste se remémore avoir trouvé "des négatifs des années 1930, en noir et blanc, juste des formes un peu blanches, du givre, du gel, de la neige, une topographie de paysages qui correspondait plutôt à un terrain volcanique." Sabine découvre avec une certaine émotion que ces photos ont été prises par son grand-père, aux alentours de 1936. Son aïeul était alors ingénieur en mission sur le puy de Dôme, pour étudier les effets du givre sur les ailes d'avion. Ses portes de givre, Sabine Mirlesse les a installées au sommet du puy de Dôme avec une envie : laisser les éléments les façonner, et créer un dialogue entre l'art et la nature. Ces curieuses structures de métal ont été installées au sommet du puy de Dôme. Une oeuvre d'art assez unique puisqu'elle réagit aux aléas de la météo, en captant le givre et fonctionne comme un thermomètre, face au réchauffement climatique. Sabine Mirlesse, l'artiste, décrit sa sculpture comme une oeuvre changeante : "C'est assez surprenant, à chaque fois que je monte, c'est différent, je ne sais pas exactement à quoi m'attendre. C'est la prévision de l'imprévisible."

04/2024

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Religion

Les symboles bibliques. Lexique théologique, 3e édition

Le symbole est, pour la Bible, la chair même de son langage. Le Seigneur qui a créé le monde par sa Parole fait de toutes choses une parole et peut ainsi articuler un message qui s'adresse à l'homme tout entier, à son intelligence, à son ardeur émotionnelle, à son sens de la beauté. Cet appel passe aussi par l'horreur et la violence, tissées comme toile de fond du destin tragique de l'humanité. La symbolique biblique n'est pas un système de formules codées. Le verbe de Dieu n'est pas gardé sous clef, une clef que conserveraient jalousement les initiés d'une religion à mystères. Elle ressemble plutôt à la graine que le semeur jette dans le champ, sans trop se soucier de la rentabilité de son investissement. Tel est le Père du Ciel qui fait pleuvoir sa parole sur les cœurs fertiles comme sur les esprits secs. Le présent Lexique ne relève pas d'une philosophie particulière et ne propose pas davantage une méthode pédagogique déterminée. Il s'efforce de regrouper les principaux symboles pour leur permettre de s'éclairer mutuellement, par affinité ou par contraste. Par affinité, les symboles peuvent se regrouper en constellations. Ces ensembles célestes tiennent leur cohérence de l'œil qui les réunit. Le regard spirituel, pour sa part, assemble les symboles de manière très originale. Il révèle leur affinité naturelle, mais un symbole particulier peut entrer en composition dans des séries fort diverses, voire opposées. Par contraste, le fond et la forme peuvent révéler la richesse secrète de réalités ainsi affrontées. Des assemblages contradictoires deviendront alors significatifs : l'eau qui brûle, le feu qui rafraîchit... La poésie inspirée de la Bible maintient ainsi un fil conducteur entre les diverses étapes de la Révélation. Les symboles bibliques sont ici présentés par thèmes, lesquels suscitent de multiples variations. Ces ensembles de signes se recoupent ou se distinguent pour assurer le rayonnement et la fascination du texte. C'est dans cette organisation inspirée que la symbolique biblique révèle la vie intense et l'ardeur de la Parole qui sauve.

05/2006

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Esotérisme

Du zodiaque au totem

"Les recherches poursuivies en paléontologie humaine par feu le docteur LEAKEY, en particulier, ont permis de placer le berceau de l'humanité en Afrique Orientale, dans la région des Grands Lacs, autour de la vallée de l'Omo" (Cheikh Anta Diop, Civilisation ou Barbarie, Présence Africaine) Comment l'Egypte est-elle perçue par les Africains après les travaux de Cheikh Anta Diop et de Théophile Obenga ? Comment après ces apports, les Africains appréhendent-ils la Tradition ? La leur, et aussi celle des autres ? Dans le cadre du culte des Ancêtres divinisés et de ce fait toujours vivants, l'homme pouvait se déplacer dans toutes les régions de l'Afrique. C'est peut-être ce que les Egyptiens Anciens ont voulu affirmer en plaçant les étoiles et constellations symbolisant Osiris-Canopus et Isis-Sothis-Sirius au pôle sud. Quoi qu'il en soit, les premières divinités africaines sont totémiques. Comment sont-elles nées ? Pourquoi les figures animales ? Le Lion ou la Lionne occupant une place de choix, le Serpent et donc le Boa, symbole d'ailleurs de la fertilité féminine et de la transmission de l'énergie et de la vie, le Singe et donc le Babouin, le bélier, le Taureau ou la vache ; le Scorpion, les Milans, les Hirondelles, l'Epervier ou le Faucon, le Crocodile etc. ? La présente étude a pour but de présenter, à travers l'évolution du zodiaque, la façon dont cette pensée a évoluée dans le temps. L'auteur propose également ce qui lui paraît devoir être la préoccupation de tout chercheur d'où qu'il soit, à savoir : rechercher en Afrique ce qui reste vivant de cette Egypte Ancienne que l'on croie morte. "L'Egypte est un gigantesque Temple plein de Sous-Temples. Et pour connaitre un Temple d'ailleurs, assurons-nous que nous maîtrisons les temples de chez nous. Sinon, l'Egypte demeurera hermétique et Thot continuera de nous cacher ses secrets" . Aujourd'hui, si nous estimons que l'Egypte Ancienne est africaine et de culture africaine !!! Soit ! Voyons donc cette Egypte Ancienne dans l'Afrique Noire d'aujourd'hui et apprécions sa vitalité à travers ce livre d'Essoh Ngomé Hilaire.

02/2014

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Sciences historiques

L'oeil de l'histoire. Tome 3, Atlas ou le gai savoir inquiet

À quiconque s’interroge sur le rôle des images dans notre connaissance de l’histoire, l’atlas Mnémosyne apparaît comme une oeuvre-phare, un véritable moment de rupture épistémologique. Composé, mais constamment démonté, remonté, par Aby Warburg entre 1924 et 1929, il ouvre un nouveau chapitre dans ce qu’on pourrait nommer, à la manière de Michel Foucault, une archéologie du savoir visuel. C’est une enquête « archéologique », en effet, qu’il aura fallu mener pour comprendre la richesse inépuisable de cet atlas d’images qui nous fait voyager de Babylone au XXe siècle, de l’Orient à l’Occident, des astra les plus lointains (constellations d’idées) aux monstra les plus proches (pulsions viscérales), des beautés de l’art aux horreurs de l’histoire. Ce livre raconte, par un montage de « gros plans » plutôt que par un récit continu, les métamorphoses d’Atlas, ce titan condamné par les dieux de l’Olympe à ployer indéfiniment sous le poids du monde, en atlas, cette forme visuelle et synoptique de connaissance dont nous comprenons mieux, aujourd’hui, depuis Gerhard Richter ou Jean-Luc Godard, l’irremplaçable fécondité. On a donc tenté de restituer la pensée visuelle propre à Mnémosyne : entre sa première planche, consacrée à l’antique divination dans les viscères, et sa dernière, hantée par la montée du fascisme et de l’antisémitisme dans l’Europe de 1929. Entre les deux, nous aurons croisé les Disparates selon Goya et les « affinités électives » selon Goethe, le « gai savoir » selon Nietzsche et l’inquiétude chantée dans les Lieder de Schubert, l’image selon Walter Benjamin et les images d’August Sander, la « crise des sciences européennes » selon Husserl et le « regard embrassant » selon Wittgenstein. Sans compter les paradoxes de l’érudition et de l’imagination chers à Jorge Luis Borges. Oeuvre considérable de voir et de savoir, le projet de Mnémosyne trouve également sa source dans une réponse d’Aby Warburg aux destructions de la Grande Guerre. Non content de recueillir les Disparates du monde visible, il s’apparente donc à un recueil de Désastres où nous trouvons, aujourd’hui encore, matière à repenser, à remonter, poétiquement et politiquement, la folie de notre histoire.

11/2011

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Latin - Littérature

Les mots latins à travers les textes. D'Erasme à Cicéron

Un énième livre de vocabulaire latin ? A quels lecteurs nous adressons-nous ? A des amoureux du latin qui voudraient y revenir d'une façon renouvelée, comme à des latinistes des classes préparatoires et de l'enseignement supérieur. D'abord, en renouvelant le répertoire de la latinité, avec saint Augustin, Erasme, des auteurs de la Renaissance humaniste. Et selon une gamme de textes : à partir de courtes phrases d'Erasme, en passant par la forme brève de l'épigramme, puis des textes plus longs, mais avec très peu de ramifications, jusqu'à la prose un peu plus complexe de Cicéron et de Quintilien sur la rhétorique, pour aboutir enfin aux longues phrases arborescentes d'un historien, Tite-Live, ou de Cicéron philosophe. Cette prose latine ample intimide : notre ambition est d'aider à l'apprivoiser comme une dynamique ! Pour la première fois, on trouvera systématiquement une mise en mode paysage de la phrase : pour donner à voir la progression de la pensée, admirer la beauté de cette construction. On avance aussi dans un texte latin comme dans un roman policier : patience, rigueur, souplesse. Quant à l'acquisition du vocabulaire, au fronton de chaque texte est annoncé un programme lexical (" Se vêtir ", " Topographie : par monts et par vaux ", et, sortant des sentiers battus : " Couleurs : en blanc et noir ", " Export-import "). Ce programme est développé selon des démarches variées. A rebours de la plupart des manuels, ici " le " mot n'est jamais isolé : il entre dans des constellations, étymologiques, formelles, thématiques ; les mots ouvrent, par des arrêts sur image, sur la vie politique, religieuse, philosophique à Rome, mais aussi sur leur "héritage " en Occident. Pour chaque texte, on évite les accumulations stériles de mots traduits au fil de l'eau dans tant de manuels. Ici, le parti pris est d'apprendre intelligemment le vocabulaire : on " s'enracinera " dans les éléments invariants, en valorisant leur reconnaissance par tous les moyens, y compris graphiques ; à la suite de chaque texte, on trouvera une rubrique " Au jardin des racines ". Les textes eux-mêmes sont commentés sous telle ou telle facette dans de brèves notices. Pour en approfondir les enjeux, une courte bibliographie. Julien ALIBERT, agrégé de Lettres classiques, est professeur de classes préparatoires aux Grandes Ecoles au lycée Frédéric Mistral en Avignon. Patrice SOLER, agrégé de Lettres classiques, a été Inspecteur général des Lettres, après avoir été professeur de classes préparatoires aux Grandes Ecoles au lycée Louis-le-Grand.

11/2022

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Maternelle

J'apprends avec Kimi - Les petits nombres + la mascotte PCF

J'apprends avec Kimi - Les petits nombres est un outil pédagogique proposant des activités de découverte des quantités et des nombres de 1 à 3 axées sur le jeu et la manipulation. Kimi est une mascotte toute douce et colorée qui peut être un support de communication et un objet médiateur de langage dans la classe. J'apprends avec Kimi - Les petits nombres est un outil pédagogique propose des activités de découverte des quantités et des nombres de 1 à 3 axées sur le jeu et la manipulation. Les activités conçues pour être réalisées avec la mascotte abordent progressivement les nombres de 1 à 3 (jusqu'à 5 avec le matériel) : évaluer des quantités, dénombrer, construire des collections, mobiliser des représentations du nombre (constellations, doigts de la main, écriture en chiffres), connaître les mots-nombres, commencer à résoudre des problèmes (ajouter, enlever). La progressivité des activités intègre des répétitions et des variantes pour s'assurer régulièrement que les fondamentaux se mettent en place. Kimi est une mascotte toute douce et colorée qui peut être un support de communication et un objet médiateur de langage dans la classe. Les enfants tissent avec la mascotte des liens affectifs et l'adoptent en un clin d'oeil ! Apprendre avec Kimi, c'est donner aux enfants le goût d'apprendre et leur permettre de prendre un bon départ ! Une mascotte toute douce, testée en classe et adoptée par les enfants. Un objet médiateur de langage dans tous les domaines d'apprentissage pour échanger, s'exprimer, réfléchir ensemble, s'interroger, résoudre des problèmes, enrichir l'imaginaire... Tour à tour porte-parole, présence complice et témoin de la vie de la classe, Kimi est aussi là pour jouer et créer un lien école-famille LES + Un matériel riche et attrayant conçu pour les manipulations en groupe. Des activités collectives, en atelier, individuelles, décrites pas à pas dans le guide pédagogique. Des modalités d'apprentissage variées : mise en place de rituels, observation, expression, mémorisation, résolution de problèmes... Qu'est-ce qui plaît tant aux enfants ? Eveiller : la mascotte éveille la curiosité, elle déclenche enthousiasme, adhésion et expression langagière. Rassurer : l'enfant apprend dans un cadre qu'il connaît, il trouve un écho à ses émotions. Valoriser : l'enfant se sent écouté, ses petites réussites sont encouragées. Fédérer : la mascotte donne une identité à la classe, elle gère avec bienveillance les situations quotidiennes (attention, conflits, niveau sonore...).

09/2022

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Sciences de la terre et de la

L'encyclopédie du ciel

Ce livre permet d'accéder aux différents aspects de la culture qui de l'antiquité jusqu'au Moyen Age a façonné notre connaissance et notre représentation du ciel, avec une anthologie de textes majeurs, le plus souvent inédits. Il offre un portrait fidèle des savoirs développés par la culture gréco-latine sur le cosmos, depuis le miracle grec jusqu'au début du Moyen Age occidental. Notre ciel s'y révèle comme le produit de l'observation astronomique, mais aussi de la tradition mythologique et astrologique. Car le ciel est à la fois un foyer pour l'imagination, un laboratoire de théories, et le cadre de notre existence. Aussi l'ouvrage s'organise-t-il autour de trois types de relation au ciel et de sa construction culturelle : (1) l'imagination avec l'histoire des constellations et des planètes, (2) la compréhension du cosmos par l'observation et le calcul astronomiques, (3) l'interprétation par la représentation et la prédiction astrologiques. Le livre propose un inventaire complet des thèmes et des questions, à travers des extraits de textes anciens représentatifs, tous éclairés et commentés par une équipe de dix chercheurs (philologues, historiens, historiens des sciences, astrophysiciens) sous la direction d'A. Zucker, auteur de l'édition aux Belles Lettres des Catastérismes d'Eratosthène de Cyrène (2013). Le volume clairement organisé est accompagné d'illustrations et de nombreux schémas (près de 150 figures). Il permet ainsi d'aborder de manière détaillée les origines des mythes des étoiles, de découvrir les textes clefs de l'astrologie antique et de comprendre les problématiques scientifiques et philosophiques liées aux astres. L'un des plus grands spécialistes de l'astrophysique antique, Robert Nadal de l'Observatoire Midi-Pyrénées, explique le fonctionnement des instruments astronomiques et des principaux objets archéologiques qui témoignent des connaissances sur le ciel, comme l'atlas Farnese, le zodiaque de Dendera, le globe Cuvigny, la mécanique d'Anticythère.... Cette encyclopédie met à la disposition du public français, pour la première fois, des textes du patrimoine culturel mondial, en particulier l'un des plus grands textes scientifiques de tous les temps, Le Commentaire, seul ouvrage conservé du célèbre astronome Hipparque. Conçue comme un ouvrage d'initiation, elle propose : un dictionnaire critique des astronomes antiques, un lexique des notions les plus usuelles d'astronomie et un catalogue synoptique des étoiles (plus d'un millier) recensées par les trois listes conservées de l'antiquité, avec leur identification moderne.

05/2016

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Ouvrages généraux

Terrains philosophiques

Ce livre interroge quatre pratiques différentes de la philosophie de terrain, c'est-à-dire d'un rapport empirique de quatre chercheurs aux situations concrètes à partir desquelles la pratique de l'entretien ou de la relation va leur permettre de questionner un certain nombre de réalités sociales et politiques contemporaines. Ce livre est né de la volonté d'interroger quatre pratiques différentes de la philosophie de terrain, c'est-à-dire d'un rapport empirique de quatre chercheurs aux situations concrètes à partir desquelles la pratique de l'entretien ou de la relation va leur permettre de questionner un certain nombre de réalités sociales et politiques contemporaines. Si le terrain appartient traditionnellement aux méthodes des sciences sociales, la philosophie contemporaine, depuis les années 2000, a commencé à le réinvestir. Et les quatre auteurs font partie de ceux qui revendiquent, de façons diverses, une telle entreprise. C'est cette diversité même qui les a poussés à se réunir. Cet ouvrage ne vise donc pas à homogénéiser leurs pratiques, mais au contraire à en faire valoir l'hétérogénéité, c'est-à-dire la richesse et la pluralité que peut engager un rapport philosophique au terrain. Ce livre ne risque pas non plus d'épuiser une telle hétérogénéité : bien d'autres rapports philosophiques au terrain sont possibles, et actuellement réalisés par d'autres qu'eux. Enfin ils souhaitent, sous un format relativement court et accessible, présenter directement la manière dont, chacun, ils ont été plongés dans le terrain, travaillés et questionnés par lui avant même de pouvoir le questionner eux-mêmes, à partir de quatre champs d'investigation différents : - une réalité sociale reconfigurée par l'impact politique des migrations dans le Calaisis - une réalité judiciaire dans les configurations internationales de la guerre en ex-Yougoslavie - une réalité pénitentiaire pensée à partir de ses acteurs en France - une réalité d'engagements à partir de la situation économico-politique de la Grèce. Ces quatre champs d'investigation suscitent eux-mêmes quatre modes d'approche différents : - l'immersion - l'observation combinée aux entretiens et au travail d'archives - l'enquête par le biais de la position enseignante - l'association des entretiens à la réflexion esthétique. Leur petit nombre réfute évidemment toute volonté d'exhaustivité. Et le caractère singulier de chacun de leurs terrains dit qu'ils ont souhaité embarquer le lecteur dans quatre aventures intellectuelles différentes, questionnant chaque fois le rapport de la philosophie au terrain par des abords spécifiques et renouvelés. En se réunissant, ils ont souhaité à la fois attester de cette pluralité à partir du récit de l'analyse de chacune de leurs expériences, et en dégager ce qui les lie à cette constellation commune qui a pris le nom de philosophie de terrain.

11/2022

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Ecrits sur l'art

Singuliers

Ce livre accompagne l'exposition présentée à l'abbaye d'Ardenne à l'été 2022. Conçue par Thierry Davila et réalisée en partenariat avec la Fondation Martin Bodmer et le musée d'Art moderne et contemporain de Genève, elle est consacrée aux carnets, cahiers et manuscrits d'écrivains, d'artistes, de philosophes... qui n'ont jamais fait l'objet d'une publication. Objets uniques, tous ont une présence matérielle et une expressivité visuelle exceptionnelles, que ce soit par leur graphie, leur beauté plastique ou leur facture particulière. Souvent exempts de corrections, ils fonctionnent comme des individus esthétiques achevés et autonomes, sans précédents : des oeuvres en soi. Richement illustré, cet ouvrage offre ainsi une constellation de singularités remarquables, dont certaines sont montrées pour la première fois en France. On y découvre notamment un traité polémique d'Isaac Newton sur l'Eglise, un premier essai de Jean-Jacques Rousseau sur l'éducation, les ajouts manuscrits proliférants d'Artur Schopenhauer entre les pages de son oeuvre inachevable, les audaces de Laurence Sterne dans l'édition originale de Tristram Shandy... A leur côté sont également présentées des pièces d'archives inédites d'auteurs et artistes majeurs du XXe siècle, parmi lesquels William S. Burroughs, Robert Filliou, Gisèle Freund, Philippe Lacoue-Labarthe, Henri Michaux, Wajdi Mouawad, Jean-Luc Nancy ou encore Antoine Vitez. Les documents réunis dans Singuliers sont pour les plupart des manuscrits qui tendent vers le livre, dont ils miment l'apparence et la structure, comme si l'idée du livre hantait l'activité créatrice dès son commencement. D'autres, imprimés retouchés à la main, se situent plutôt au-delà du livre, l'oeuvre se poursuivant dans les marges et les blancs du texte publié, l'auteur par son intervention rendant l'exemplaire imprimé unique, incomparable. Historien de l'art et philosophe de formation, Thierry Davila est conservateur chargé des éditions au Mamco de Genève. Il a organisé un certain nombre d'expositions, dont plusieurs ont mis en rapport l'art moderne et l'art le plus actuel, et a publié une dizaine d'ouvrages d'histoire et de théorie de l'art, parmi lesquels L'Art médecine (RMN, 1999) , Marcher, créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l'art de la fin du XXe siècle (Editions du Regard, 2002 et 2010), In extremis. Essais sur l'art et ses déterritorialisations depuis 1960 (La lettre volée, 2009), De l'inframince. Brève histoire de l'imperceptible de Marcel Duchamp à nos jours (Editions du Regard, 2010 et 2019), Uniques. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés (Flammarion, 2018). Il est aussi l'éditeur, aux Presses du réel, du recueil Devant les images - Penser l'art et l'histoire avec Georges Didi-Huberman.

06/2022

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Biographies

Nous nous retrouverons un jour. Catastrophe aérienne à Bahreïn

Une série de signes annonciateurs d’une tragédie

Août 1946. Le paquebot Chantilly reprend ses rotations sur l’Extrême-Orient. Pour ce premier voyage, il achemine, dans le cadre des rapatriements sanitaires d’après-guerre, des Malgaches et des Asiatiques en plus des passagers qui tentent l’aventure Indochinoise. Un petit groupe d’Indochinois sera suspecté de tentative de sabotage.

Juin 1950. La ligne aérienne Saigon-Paris est l’une des plus sûres de l’Extrême-Orient. Pourtant, plusieurs événements vont venir perturber une organisation jusqu’ici sans faille et conduiront à la double catastrophe aérienne de Bahreïn, restée sans précédent dans l’histoire de l’aviation commerciale.

Les protagonistes : Annick Audierne épouse Clochec (1922-1950), la tante de l’auteur et Jean son mari (1921-1950).

Source : Au décès de sa grand-mère, l’auteur découvre les lettres que sa fille lui écrivait, tous les quinze jours, de Saïgon, entre 1946 et 1950. Cette mémoire familiale, d’une tante qu’il n’a pas connue, lui a donné l’envie de reconstituer les derniers instants d’un couple qui était tout proche de réaliser un grand rêve.

Résumé : Annick Clochec a 28 ans quand, en août 1946, elle embarque à Marseille à bord du paquebot des Messageries Maritimes « Chantilly », pour rejoindre son mari à Saïgon. Incidents techniques à répétition et tentatives de sabotage vont retarder considérablement la marche du navire. À l’escale de Tamatave et après un arrêt technique d’un mois, le navire n’aura pas l’autorisation de poursuivre sa route vers Saïgon et devra revenir, avec ses passagers, à Marseille. Avec ses passagers, mais sans son capitaine hospitalisé à Tamatave. C’est sur un navire-hôpital Britannique, à destination de la Corée, que les passagers du Chantilly seront transférés, à Port Soudan. Pendant ce retour, on apprendra le décès du Capitaine sans que la cause en soit vraiment élucidée. Maladie ? Suicide ?

Après quatre années passées à Saïgon, Annick et Jean Clochec rentrent en France pour des vacances. Ils ont choisi le plus beau, le plus rapide, le plus prestigieux des avions, le « Constellation ». Mais ce jeune couple va être confronté à des circonstances, toutes plus invraisemblables les unes que les autres, qui trouveront leur épilogue lors de la catastrophe aérienne de Bahreïn en juin 1950 où ils disparaîtront tous les deux. À deux jours d’intervalle, au même endroit, à la même heure, deux avions identiques de la compagnie Air France avec des pilotes chevronnés vont s’abîmer en mer. Le bilan est effroyable, 86 victimes et 19 rescapés dont les témoignages sont poignants. Sabotage ? Problèmes mécaniques ? Problème météo ? Erreur humaine ? Toutes les hypothèses sont analysées de manière critique.

10/2022

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Critique Poésie

De l'expérience poétique

Depuis le jour où, adolescent, il a été saisi par un sonnet de Baudelaire, John E. Jackson n'a cessé de s'interroger sur ce qu'est la poésie dans l'espoir d'en dégager les qualités distinctives chez des écrivains que tout oppose a priori. Qu'y a-t-il en effet de commun, notre émotion de lecteur mise à part, entre les chansons du troubadour Jaufré Rudel et le minimalisme inquiet d'un Samuel Beckett ? entre François Villon, celui de la "ballade pour prier Nostre-Dame" , et un Paul Celan qui, écrivant après Auschwitz, profère une sorte de louange à Personne ? et même entre Sapho et Labé, Ronsard et Rückert, Racine et Goethe, Hölderlin et Dante, Eliot, Apollinaire, Shakespeare, Bonnefoy ou Mallarmé ? Aussi familier que Jackson soit de cette constellation de poètes, l'énigme foncière de la poésie lui résiste ; elle mérite néanmoins qu'il y ait consacré le gros de ses efforts d'interprète, ne serait-ce que pour reconnaître l'énormité de la dette affective contractée auprès de ces oeuvres qui l'ont accompagné toute sa vie. Dans les différents chapitres de ce nouvel essai, Jackson appréhende plusieurs facettes du mystère. Dans le premier, intitulé "Musiques du sens" , il fait l'hypothèse que la musique des mots prend le relais de notre désir de compréhension frustré "en instituant des modes de signification qui révèlent des dimensions allusives ou imageantes du langage que la parole ordinaire a tendance à recouvrir ou à masquer" . Dans un deuxième chapitre, convaincu qu'un poète est avant tout une voix, il s'efforce de la définir : "elle n'est pas, ou pas seulement, une façon de parler, elle est l'accent particulier qu'une dimension presque insaisissable donne à cette façon, une modulation qui fait frémir les mots mais sans se laisser réduire à eux" . Il constate ensuite que la poésie, aussi bien médiévale que moderne, a toujours eu besoin des dieux, et se penche sur les raisons de ce nécessaire souci de la transcendance avant d'aborder la question difficile de la réalité que le poème est en mesure de cerner. Bien loin d'être un pur miroir de la psyché de son auteur, la poésie se nourrit pour lui "d'une ambition ontologique qu'il convient d'analyser même si c'est pour reconnaître en elle le caractère inachevable d'une dialectique de l'objectif et du subjectif" . Cet essai vaut par aussi pour l'émouvante profession de foi critique à laquelle Jackson se livre in fine ; cet art de la lecture qu'il défend exige précision et respect de la parole du poète : "Ce qu'il importe de se rappeler quand on cherche à interpréter de la poésie, c'est que celle-ci, quand elle est authentique, n'est jamais que la recherche d'une réalité ou d'une vérité dont son auteur dispose d'autant moins qu'il n'a, précisément, que son poème pour la chercher lui-même. ''La réalité, écrivait Paul Celan, n'est pas. La réalité demande à être cherchée et conquise. '' L'acte de l'interprétation ne peut être, au mieux, qu'une tentative seconde".

03/2023

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Cinéastes, réalisateurs

Rob Rombout. La mise en scène du réel

Etant entendu que tout film de fiction a sa part documentaire et tout film documentaire sa part de fiction, il reste, pour sortir le débat de la confusion qu'il suscite, à examiner les multiples modalités de cet échange. Le cinéma de Rob Rombout, qui ne s'inscrit pleinement dans aucune des deux catégories mais se situe dans l'intervalle très large qui les sépare, se prête particulièrement à cet examen. Pour ce cinéaste vivant à Bruxelles mais voyageant et travaillant sur tous les continents depuis trente ans, réaliser un film ne consiste ni à construire un univers né de son imagination ni à capter une réalité quelconque derrière laquelle il s'effacerait, mais à rassembler des fragments épars de réalité à la façon d'un pêcheur rapportant dans son filet des poissons de toutes espèces, et à les disposer à sa guise sur l'étal de son film. Chaque film de Rob Rombout est un voyage sur une distance qui peut être longue (parfois aux antipodes), au cours duquel le cinéaste multiplie les rencontres avec des gens qui racontent leur histoire. Certains expriment avec fierté le bonheur d'avoir vécu la vie qu'ils voulaient, tandis que d'autres témoignent des difficultés rencontrées à vouloir échapper aux contraintes de l'existence, qu'elles soient matérielles, sociales, raciales, affectives ou culturelles. Tous ont fini par accepter leur sort. Ces microrécits de vie qui questionnent la thématique récurrente du destin et de la liberté s'inscrivent dans un dispositif établi a priori par le cinéaste pour nouer des liens entre tous ces fragments. Il y a le film "corde à linge" qui tend un fil entre deux pôles et y accroche les récits divers de quelques voyageurs ; le film "dentelle" qui entrelace ses mailles entre plusieurs personnages qui ne se connaissent pas ; le film "étoile" dont chaque branche est associée à un point central auquel le film revient à intervalles réguliers ; le film "constellation" qui, sur un territoire parfois aussi vaste qu'un continent, dessine une figure imaginaire entre des lieux choisis arbitrairement, qui n'ont d'autres rapports entre eux que le fait de s'appeler "Amsterdam" . D'une intention artistique aussi affirmée qui intègre des fragments de réel dans des architectures savamment construites naissent des films "de style documentaire" (comme le disait Walker Evans à propos de son travail photographique) répondant toujours à une exigence artistique qui prime sur les réalités filmées autant que sur le discours que le cinéaste leur porte. Pour Rob Rombout, faire du cinéma revient toujours à faire oeuvre. Le livre adopte une structure aussi diversifiée que le cinéma de Rob Rombout. Un premier texte envisage globalement les enjeux esthétiques de l'oeuvre. Suivent ensuite les analyses approfondies d'une dizaine de films majeurs, illustrées de photogrammes et de photos de repérage et complétées par des interventions du cinéaste qui, interrogé par Guy Jungblut, détaille une multitude d'aspects de son travail en termes de production, de méthodes et de choix stylistiques. L'ouvrage est, par ailleurs, émaillé de codes QR qui donnent accès à des extraits de films.

06/2022

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France

Expériences et micro-aventures en France

L'aventure est au coin de la rue, et accessible à tous. Nul besoin de prendre l'avion et de traverser les frontières pour vivre une expérience intense et inoubliable. Et nul besoin d'être un sportif de haut-niveau ! Ce livre va vous ouvrir de nouveaux horizons et vous reconnecter à la nature ! Nos auteurs ont sélectionné plus de 100 aventures et expériences à réaliser sur une courte durée et près de chez soi. Randonner et bivouaquer dans un paysage à couper le souffle, descendre une rivière en kayak sur deux jours, passer la nuit sur une île déserte, faire une rando vélo-fromage, traverser les Cévennes avec un âne, s'immerger dans les majestueuses forêts des Vosges, passer la nuit dans un igloo comme un vrai trappeur, se lancer dans une odyssée en chien de traineau... La France est un formidable terrain de jeu, et l'un des rares pays à offrir autant de diversités dans ses paysages : montagnes, forêts, lacs, torrents, rivières, océans. Cet ouvrage propose de nombreuses idées pour découvrir ces sites de manière active et agréable. Retourner à l'essentiel et s'émerveiller avec des activités simples comme la randonnée, le vélo ou le kayak, mais aussi plus originales comme des initiations au ski de randonnée ou à la spéléologie. Ces aventures variées et exaltantes sont à la portée de tous, et la plupart réalisables en famille. Visiter le mont-saint-Michel c'est bien, mais traverser sa baie à pied au petit matin entre brume et écume, est une expérience infiniment plus intense et inoubliable. Ce livre est une invitation à voyager autrement, selon son rythme et ses envies, mais de manière un peu plus pimentée. Vous ne vivrez plus vos week-ends et vos vacances de la même façon. Afin d'avoir le moins d'impact environnemental possible, nous vous indiquons les gares les plus proches pour accéder aux expériences proposées. Nous vous donnons également les conseils élémentaires et les bonnes pratiques à adopter pour s'inscrire dans la démarche la plus éco-responsable et zéro carbonne possible. Plusieurs index thématiques, ainsi qu'une carte de France avec toutes nos expériences positionnées vous permettront d'y accéder facilement en fonction de la zone recherchée ou de la thématique choisie. En bref, dans cet ouvrage : - Plus de 100 expériences et micro-aventures dans toute la France (plus de 50 activités différentes : rando, vélo, ski, kayak, spéléo, observation faune...) - Un descriptif précis de chaque expérience - Des pages thématiques pour aller plus loin (top 5 des plus belles randos à faire en Auvergne, dans les Pyrénées, les constellations...). - De belles illustrations - Des pages de conseils et d'informations pratiques sur la réglementation des zones naturelles, le bon comportement à adopter, la réglementation du bivouac... - Nous indiquons lorsqu'un accompagnateur guide est indispensable, ou lorsque l'aventure peur être réalisée en autonomie. Avec le Routard, réveillez l'aventurier qui sommeille en vous !

04/2022

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Etoiles, galaxie, univers

La belle histoire des merveilles de l’Univers

Illustré par plus de 150 photos à couper le souffle, partez à la découverte les merveilles de l'Univers. Ses spécificités exceptionnelles vous surprendront. Vertige garanti ! Rédigé par deux astrophysiciens passionnés, ce panorama chronologique résume l'histoire mouvementée de l'Univers en perpétuelle évolution depuis sa naissance lors du Big Bang. Il atteste d'une immense diversité dans le temps et dans l'espace. L'organisation chronologique en cinq parties repose sur l'évolution de notre perception du monde depuis l'Antiquité, grâce aux progrès techniques de l'observation. Des progrès qui permettent aujourd'hui de répondre à des questions qui nous sont essentielles : l'Univers a-t-il une limite ? Est-il toujours en expansion ? La vie existe-t-elle autre part et sous quelle forme ? L'Homme pourra-t-il un jour vivre ailleurs ? ... Le style choisi, évitant toute formalisation, passionnera tout lecteur fasciné par les phénomènes astronomiques ou simplement par sa place dans l'Univers. Quelques ressources numériques (essentiellement des vidéos) viendront en compléter l'ensemble. Sommaire : 1. Le monde des Anciens - Un monde de phénomènes : ronde des étoiles, éclipses de Lune et de Soleil, saisons, comètes, arcs en ciel, aurores... - Corps : Lune (phases), Soleil, astéroïdes, comètes... - Instruments d'observation : mégalithes, Stonehenge, cadrans solaires... - Illustrations : Amon-Râ, voute céleste égyptienne, glyphe mayas... 2. Notre Roi Soleil et sa cour - Corps : Soleil (phénomènes de surface), planètes, satellites, anneaux, petits corps, aspects cratérisés et volcaniques, atmosphères - Instruments : premiers télescopes, premiers observatoires... - Illustrations : tableaux des grands découvreurs de l'héliocentrisme 3. Un Univers étoilé - Corps : constellations, pépinières d'étoiles et nébuleuses associées, nuages sombres, amas d'étoiles, amas galactiques, nébuleuses planétaires, restes de supernovae... - Instruments : sondes et télescopes optiques... - Illustrations : composition chimique et spectres stellaires, diagramme HR... 4. Une architecture galactique - Corps : fond de galaxies lointaines, galaxies actives... - Instruments : sondes et télescopes radio, IR, réseaux d'antennes - Illustrations : Herschel et sa carte, Hubble et sa loi 5. Evolution et diversité de l'Univers Cette dernière partie croise l'histoire de l'Univers au travers de phénomènes marquants et la mise en oeuvre toujours plus étendue et précise de la technologie d'observation et de ses champs. - Phénomènes marquants : du Big Bang à la Vie : la première image, l'émergence des galaxies, l'apparition des grandes structures, la naissance des étoiles et systèmes planétaires, la mort des étoiles et la production des éléments, de la Terre et de son hydrosphère, l'apparition de la vie sur Terre avec quelques grandes étapes (oxygène, explosion cambrienne, crétacé), la traque de l'eau et de la matière prébiotique dans le système solaire, l'interstellaire, les étoiles proches (exoplanètes), les tentatives de communication... - Instruments : le spectre électromagnétique (du radio au gamma avec sondes et récepteurs au sol, seuls ou en réseau) ; la matière (géochimie de surfaces de corps, abondances des éléments, la traque des neutrinos), l'astronomie gravitationnelle (détecteurs actuels et futurs)... - Illustrations : Einstein, Mendeleieff avec origines des éléments, trous noirs, faune de Burgess, tableau des exoplanètes...

10/2022

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Littérature étrangère

Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines

Manhattan, été 1944. Autour de Will, la trentaine, serveur dans un bar, et de Mike, 19 ans, les deux narrateurs du roman, gravite toute une constellation d’amis sans le sou, qui errent dans la chaleur de la ville et font le va-et-vient incessant entre les appartements des uns et des autres, où s’improvisent des soirées improbables. Parmi eux il y a surtout Phil, un gamin de 17 ans à la beauté insolente, qui essaie désespérément d’échapper aux assiduités de Ramsay Allen, dit Al, la quarantaine un peu pathétique, éperdument amoureux de lui depuis ses 13 ans. Partout où va Phil, Al le suit comme son ombre, jamais découragé par les refus du garçon. Pour lui échapper, et par goût de l’aventure, Phil accepte la proposition de son ami Mike : s’embarquer, dès que possible, sur un navire de la marine marchande. L’objectif est d’arriver en France, et de filer vers Paris, la ville des poètes et des artistes qui aura sûrement été libérée d’ici là. Mais le départ tant attendu est chaque jour reporté pour des retards et tracasseries administratives ; et le roman suit la longue attente des deux garçons, leurs errances nocturnes toujours renouvelées, et la tension qui monte avec Al, constamment pendu aux basques de Phil. Alors qu’ils ont un jour enfin trouvé un bateau, ils en sont congédiés au dernier moment. Dépités, ils retrouvent la terre ferme, mais, au petit matin, Phil est introuvable. Il raconte alors à Will puis à Mike que, la veille au soir, excédé par l’insistance d’Al, dans un accès de folie, il l’a tué d’un coup de hachette, avant de jeter son corps au bas d’un immeuble. Le roman se conclut sur la dernière beuverie de Mike et de Phil, qui s’apprête à solliciter l’aide de son oncle haut placé, pour qu’il l’aide à échapper à la justice. Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines est le premier roman de William Burroughs et Jack Kerouac. Ecrit en collaboration, il se base sur l’histoire vraie d’un de leurs jeunes amis qui, comme Phil, a tué son prétendant. Kerouac et Burroughs, dans la peau de leurs avatars Will Dennison et Mike Ryko, semblent y peaufiner chacun leur style, leur ton, leurs thèmes de prédilection. Burroughs en figure paternelle désabusée, s’occupant de ces jeunes gens irresponsables tout en s’adonnant à ses penchants pour la morphine, Kerouac en jeune homme épris d’aventure, au style faussement familier, en réalité très précis, très écrit. Le charme du roman tient surtout à l’atmosphère légère et grave à la fois de ce New York de l’été 44, peuplé de marins, de soldats en transit, de jeunes gens désoeuvrés, où le temps est suspendu à la fin de la guerre. Dans ces personnages encore indéterminés, animés du désir vague de faire quelque chose, s’embarquer dans une aventure ou écrire un livre – dans ce goût des beuveries et de la marginalité, on retrouve la matrice des oeuvres des deux romanciers de la Beat Generation. Il s’agit d’un document passionnant, qui montre deux écrivains en devenir et évoque un entre-deux qui est à la fois la fin d’un monde et le début d’un autre.

05/2012

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Ecrits sur l'art

Dépassons l'anti-art

Acteur et témoin de plusieurs mouvements expérimentaux d'après-guerre, dont ceux du surréalisme-révolutionnaire et de Cobra, historien des arts impliqué dans l'histoire qu'il raconte, théoricien emporté cependant à l'écart de la théorie par sa fidélité à la confusion des sensations immédiates, telles sont les facettes de Christian Dotremont que révèlent ses nombreux écrits sur l'art, la littérature et le cinéma. A leur lecture, c'est d'abord comme si on déroulait plusieurs fils de noms, qui retracent certaines constellations artistiques et intellectuelles majeures de son époque, dans ce qu'elles eurent de tumultueux et de vivant. On croise ainsi, évoquées à travers leurs oeuvres comme à travers leur existence quotidienne, de grandes figures du milieu artistique belge, tels René Magritte et son "? anti-peinture ? " traversée d'humour et de poésie, ou Raoul Ubac et la "? forêt de formes ? " de ses photographies, mais aussi du surréalisme parisien, tels Paul Eluard accomplissant sa "? grande tâche lumineuse ? " dans la nuit de 1940, Nush Eluard servant du porto rue de la Chapelle, ou Pablo Picasso dans son atelier rue des Grands-Augustins, occupé à faire du café et à dessiner sur des pages de vieux journaux, en ces temps de pénurie de papier. On croise également des personnages plus inattendus, comme Gaston Bachelard, lecteur des Chants de Maldoror, Jean Cocteau, "? délégué de l'autre monde ? ", ou Jean-Paul Sartre, travaillant frénétiquement à sa table du Dôme, et s'interrompant pour lire avec bienveillance les poèmes que lui soumet jeune Christian Dotremont. Mais celles et ceux dont il esquisse les portraits les plus denses, ce sont les artistes de Cobra, qui de 1948 à 1951 fut "? une somme de voyages, de trains, de gares, de campements dans des ateliers ? ", une manière de travailler en "? kolkhozes volants ? ", entre Copenhague, Bruxelles et Amsterdam. Entre autres, sont évoqués avec une finesse critique particulière Asger Jorn, qui avec ses toiles "? sème des forêts ? " à l'écart des dogmes, Pierre Alechinsky, dont la peinture est "? comme un coquillage où s'entend l'orage ? ", Egill Jacobsen, inventant des "? masques criants de vérité chantée ? ", Erik Thommesen, dont les sculptures sont "? un grand mystère trop émouvant pour être expliqué? ", ou Sonja Ferlov, qui réconcilie "la pierre et l'air" ... Dans les textes qu'il consacre à ses amis et amies artistes, on retrouve la musique et les images obsédantes qui travaillent aussi sa poésie, telle l'image de la forêt, pour dire chaque fois les surgissements de la trame illisible du monde qui le fascinent. Artiste révolutionnaire, déçu pourtant par l'étroitesse des conceptions esthétiques communistes, il se fait théoricien d'un art du non-savoir, contre la propension à ordonner et à policer du "? réalisme-socialiste ? ". Il s'agit avant tout pour lui de ne pas trahir "? toutes ces confuses sensations que nous apportons nuit et jour ? ". Cela, seule une écriture affirmant sa dimension graphique le peut vraiment. Lignes discursives et lignes expressives doivent être pensées et tracées ensemble, comme en attestent ses logogrammes ou les "? peintures-écritures ? " de Cobra. A ses yeux, l'écrivain est un artiste, voire un artisan ? ; les gestes de sa main sont ce qui compte avant tout. Ses écrits sur l'art manifestent sa volonté de réconcilier la dimension intellectuelle et la dimension matérielle de l'écriture, le verbe et l'image, de même, dit-il, que sont réconciliés la création et l'interprétation dans le jazz. Ainsi l'écrivain doit-il être, selon ses termes, "? spontané" et "sauvage ? ".

10/2022

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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 2, La poésie du XVIe siècle

Au début du XVIe siècle, le Moyen Age est encore présent : depuis Eustache Deschamps, les modèles varient peu. Au cours de cette première période, la poésie est soumise par Crétin, Jean Marot, Jean Bouchet et les autres rhétoriqueurs, à toutes les jongleries, à toutes les acrobaties. Paul Eluard saura considérer les recherches d'André de La Vigne, Jean Parmentier, le navigateur, introduit à la poésie du voyage. A la fête des fous, de grands bals sont donnés avec Pierre Gringore, modèle anachronique d'Hugo, Pont-Alais le bateleur, toute une cohorte de curieux, bohèmes, macaroniques, tandis qu'un novateur, Jean Lemaire de Belge, ouvre grand les portes d'avenir. Fidèle à leur art, Clément Marot apporte cependant une première révolution. Auprès du poète de cour cohabite un poète engagé, tourmenté, qui situe la poésie au plus haut niveau. Humaniste, premier renaissant, il est l'homme du combat. Tandis que les princes (François 1er, Marguerite de Navarre) se mettent à l'école des poètes, dans l'entourage de Marot des disciples apparaissent : Saint-Gelais, Eustorg de Beaulieu, tout un fourmillement duquel émerge un " invité de marque ", François Rabelais. A Lyon la savante, capitale de la Renaissance, les poètes sont maîtres du savoir : néo-latins, français comme Maurice Scève qui édifie La Délie, joyau éclatant du pétrarquisme et du platonicisme, le Microcosme, modèle de poème encyclopédique, comme Louise Labé qui unit culture et passion, souffrance et sensualité, comme Pernette du Guillet, feu sous la cendre, comme Etienne Dolet, poète et martyr, le curieux Claude de Taillemont et son système orthographique, grand rêve renaissant, plus que jamais actuel. Après la révolution pacifique de Marot, celle doctrinale de Du Bellay et de Ronsard. Manifestes, écrits théoriques, rejet du Moyen Age, propagandes. Ces théoriciens sont des créateurs : Ronsard, souvent victime d'un enseignement limité, parcourt tous les champs de la poésie, non seulement dans les Odes et les Amours ô combien admirables mais aussi dans les Hymnes, les vers de militant national ou de chercheur scientifique ; Du Bellay, auto-analyste, auteur d'un livre de bord poétique, malheureux, révolté, romantique. Les autres astres, étonnants à des titres divers, dépassent l'idée limitée laissée par les anthologies : Baïf, Jodelle, Belleau nous surprennent ; il faut aussi agrandir la constellation, visiter Magny, Tahureau, Passerat, La Péruse, La Taille, nous arrêter à Jacques Peletier, le poète de Science. Sous des signes précieux ou baroques, se dégagent Desportes et Bertaut, cent ronsardisants, quand arrive, de plume et d'épée, Agrippa d'Aubigné. En ces temps de guerres de religions, les protestants ont un apport poétique prodigieux. Les Tragiques forment, puissantes, véhémentes, tumultueuses, un des plus grands poèmes français. Puis, Du Bartas convie la poésie aux fêtes baroques ; en proie aux objets du monde, il recense, il encense, il anime la nature dans une profusion de gestes, de sons, de couleurs. Science et poésie mariées. On visite quelques " grotesques ", quelques amis des forêts, des " singuliers ", d'Antoine Arena et Alione d'Asti à Marc de Papillon, dit " le capitaine Lasphrise " , ou à Etienne Tabourot, seigneur des Accords, tandis que des poètes rimaillent autour d'une puce, que les Occitans tentent leur survie. A la charnière de deux siècles se prépare la révolution malherbienne. Sponde, Chassignet, Béroalde de Verville, La Ceppède ont épuré la poésie sans rien lui ôter de ses pouvoirs, de sa chaleur. Malherbe, présent, prépare sa réforme. Il faudra tourner la page. Nous aurons visité la poésie du siècle le plus conquérant, le plus ardent, le plus intelligent, le plus divers. La poésie fut prête pour répondre à toutes les exigences. On y fut voluptueux et courageux, courtisan et soldat, pédant et adepte de vraie science, gourmand de mots et respectueux du langage, enfin, par-delà les artifices, en accord avec la nature. Le recours aux œuvres citées ici conduira le lecteur à n'en plus finir de boire à la coupe renaissante : elle est inépuisable !

11/1979

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Histoire littéraire

l'azur

Si notre modernité est un temps de crise perpétuelle qui renvoie sans cesse chacun et chacune à une solitude désespérée, un journal devrait être, suggère Michel Butel, une conversation au jour le jour, même imparfaite, quelque chose comme l'ébauche d'une communauté malgré tout ? : En ce temps de crise à quoi sert un journal ?? Un journal, c'est une conversation. Une conversation banale : des hésitations, des reprises, des silences, des scories, des envolées, des rechutes, des images, des merveilles, des horreurs, des phrases, des noms, des erreurs, des principes, des idées, des interruptions. l'azur, mince journal de quatre pages qui parut entre juin 1994 et juillet 1995, dont il était l'unique rédacteur, sans argent, sans bureaux, sans salariés, en fut l'illustration. Si l'azur a pour particularité étrange d'être le fait d'une seule plume, qui frappe autant par le désenchantement dont elle est imprégnée que par sa persévérance à trouver des issues, il s'inscrit cependant dans une constellation de journaux décalés, inlassablement imaginés par Michel Butel ? : L'Autre journal qui a vu le jour de 1984 à 1992, entreprise marginale dans l'univers de la presse qui eut cependant un écho considérable, à laquelle ont collaboré notamment Claire Parnet, Marguerite Duras, Hervé Guibert, Gilles Deleuze, Jean-François Lyotard ou Michel Foucault ? ; mais aussi Encore, hebdomadaire éphémère créé en 1992, ou L'impossible, qui a vu brièvement le jour de 2012 à 2013. Cette réédition en fac-similé cherche à rendre justice à la forme modeste et inclassable qui était celle de l'azur ? : une simple feuille pliée en deux, quatre pages, une photographie en noir et blanc en couverture, et sur chaque page, pêle-mêle, des bribes de nouvelles du monde, des réflexions autocritiques, des fragments autobiographiques, des recensions de romans ou de films, des nouvelles, des poèmes, des contes. Dans les interstices de ses colonnes, on trouve encore des aphorismes qui traversent les pages comme des météores énigmatiques, chose à quoi n'est pas nécessairement habitué le lectorat de la presse ordinaire. Des météores romantiques ? : Seuls ceux qui croient encore à la beauté du monde peuvent changer le monde. ; La joie n'est pas de ce monde. Elle est là - une exilée. Ou des indices disséminés qui éclairent le choix du nom du journal ? : Tout se dissout dans l'azur. Et renaît dans l'azur. ? ; S'il n'y a pas de petit truc bleu, il n'y a rien, c'est construit, c'est mécanique, c'est organisé. l'azur est traversé par une tension fascinante et irrésolue, entre la solitude, voire l'isolement d'un rédacteur sans bureaux et sans associés, et la quête qui est la sienne d'une communauté à venir. Dans sa forme même, l'azur engage à penser ensemble solitude et communauté, dans un déchirement qui est peut-être leur condition réciproque d'existence. Le 8 décembre 1994, à l'occasion de considérations utopiques que lui inspirent la mort de Guy Debord, Michel Butel écrit ? : Ce que nous cherchons à faire accéder au réel, c'est (...) cette communauté et cette séparation qui la nie et qui la fonde. Cette solitude où la communauté prend sa source. Nous voulons manifester cela, qui est au fond de chacun de nous, solitude irrémédiable et irrépressible appartenance à la communauté. Tel semble avoir été le programme de l'azur, médium d'une parole profondément singulière, mais aussi incitation à d'innombrables prises de paroles ? : Je fais un journal pour qu'il y en ait mille. Pour susciter mille propositions, actions minoritaires, insensées, qui ramèneront la mienne à ses justes proportions, trois fois rien, mais dépêchez-vous, je suis seul, et ce n'est pas tenable, ça déforme, ça déglingue, ça fausse tout d'être seul. Manière de vouloir que sa parole soit emportée dans un tourbillon de paroles autres ? ; pour l'écrivain qu'il fut, tout devait tendre vers quelque chose d'autre.

10/2022

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Histoire de la peinture

Traité de peinture. Tome 2, Lexique et diagramme

"Dans le Lexique, [les mots] s'agitent à la façon des puces dans les poils du chien et sautent de-ci de-là, parfois bonds immenses, parfois d'un poil à l'autre. Ils tissent alors des fraternités étranges que Lucrèce trouvait condamnables parce qu'elles produisent des monstres comme dans les images où une tête humaine vient à se souder à un corps de taureau. Varron plongea sa vie dans cette marmite grouillante et instable et, malgré le soin qu'il prit à rationaliser en introduisant des règlements exportés de la grammaire, rien n'y fit ; ceci sautait à cela. Le Lexique que je propose est donc de cette espèce : il fait cause commune au mouvement des images et peut, modeste, s'attarder sur un détail ou, vaniteux, aller au-devant des plus grandes monstruosités, tout comme Lucrèce qui, tout en disant "cela ne se peut" , laisse aller son imagination à des combinaisons de corps ou de végétaux qui n'auraient pas déplu à Ovide". (Christian Bonnefoi) Second tome du Traité de peinture, ce Lexique des termes de la peinture est composé comme un roman lexical. Renouant avec la tradition des traités de la Renaissance, Bonnefoi prolonge l'action de la peinture et son savoir muet, sa technè, dans le médium du langage. Les rubriques classées par ordre alphabétique et appelées à s'enrichir virtuellement se développent dans des registres d'écriture variés passant de l'élaboration conceptuelle d'un terme à son inscription dans une histoire des techniques de la peinture ou à sa reprise poétique. Ainsi en est-il par exemple des notions de "détail" , "condensation" , "effacement" , "mode d'exposition" , "seuil" , "verso" ou encore du "collage" parmi une centaine d'autres termes du Lexique. Véritable "dispositif" , qui constitue avec le "Tableau" et le "Remake" l'un des trois modes techniques de la pratique de Bonnefoi, le "Collage" se développe dans une réflexion sur l'épaisseur du plan, la profondeur d'une réserve qui remonte à la surface picturale et la déborde, comme les souvenirs de la mémoire involontaire ou les "avant-corps" qui se détachent du "tableau" , tels les simulacres de Lucrèce. Comme l'écrit Bonnefoi, le collage n'est pas réductible à cette invention technique des cubistes, "il signifie que la surface comme entité, héritée du Quattrocento, n'est plus apte à accueillir les nouvelles formes, qu'il faut la dupliquer, voire la démultiplier, développer son expansion aussi bien dans ses marges que dans son épaisseur et sa matérialité" . Ce précepte vaut du même coup pour la langue où "le mot qui va prendre en relais la pointe la plus avancée de la peinture ne s'en détache pas pour autant entièrement ; il en conserve la coloration qui est sa façon à elle, la peinture, d'exister au-delà de son lieu, c'est-à-dire dans la langue" . La correspondance épistolaire (avec Jean Louis Schefer, Gilles Hanus, Pascal Bacquè, Norbert Hillaire, Michel Guérin ou Dina Germanos Besson) s'invite dès lors elle aussi dans l'élaboration des notions, qui convoquent pêle-mêle l'événement biographique, l'instance de la critique historique, la rêverie, la recommandation adressée au peintre, ou encore la description fine de ses opérations. Empruntées à la philosophie (l'accroissement du réel de Bergson), à la poésie (le calme bloc de Mallarmé), ou au roman (le Pays de l'Obscur de Proust) ou encore construites depuis l'expérience du peintre (comme ce que Bonnefoi nomme la division de la division), les notions du Lexique s'étoffent et densifient la constellation des relations qu'elles entretiennent entre eux au fil d'une lecture ouverte sur un labyrinthe des circulations possibles. Ce second volume du Traité comporte, en première partie, une introduction au Diagramme, qui est une mise en espace et une stratification de l'oeuvre de Bonnefoi.

11/2023