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Valérie Martinez

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Littérature étrangère

Rire noir

En 1914, alors qu'il est déjà l'homme de lettres habitué à donner des conférences en Amérique, Llewelyn Powys (l'un des frères de John Cowper) s'embarque pour l'Afrique orientale britannique (l'actuel Kenya), où il va vivre pendant cinq ans. Chargé de la surveillance des fermes, d'abord celle de son frère William, qui sera mobilisé durant son séjour pour aller combattre les troupes coloniales allemandes, puis celle du Grand Rift, où paissent 10. 000 têtes de bétail, Llewelyn va vivre une expérience qui le marquera à jamais "dans sa chair" , et qu'il restituera par la suite dans Ebène et Ivoire, puis Rire noir, restés inédits à ce jour. Rien ne manque au tableau de cette Afrique sauvage et de son âpre violence, la loi de la nature se doublant de la présence de l'homme qui, loin de la pondérer, en accroît la brutalité : l'économie de plantation fondée sur l'exploitation de la main d'oeuvre "indigène" (Swahili, Kikuyu, Masaï), les scènes de chasse en brousse, le cycle de la vie et de la mort qui est "le rythme même de l'Afrique" , sans oublier l'impitoyable galerie de coloniaux (dont un collectionneur de crânes humains) auxquels l'apprenti-fermier, abandonnant tout préjugé, finit par préférer l'ami Masaï. L'omniprésence de la mort n'enlève rien à la splendeur des paysages ni aux ombres et lumières du "damier" africain que le regard de l'homme blanc, si profond soit-il, ne peut sonder. Chez Llewelyn Powys, l'Afrique est, bien plus qu'une expérience physique, une expérience métaphysique.

12/2012

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Littérature française

Formulation

" Que la route et les chemins vitaux soient prospères au glissement de ton ombre ", il s'agirait de voyager. Mais ce voyage singulier c'est l'ombre qui devra le faire nous dit le poème. Formulation, de Pierre Sibé, invite au voyage, ou plutôt aux voyages, mais comme tout bon voyage on n'en décèle que le parcours multiple, ou multiplié par la langue. Voyager dans la langue, et à travers celle-ci, formuler et reformuler, on part et on arrive sans jamais s'arrêter de partir et d'arriver : le voyage est une poétique du cercle, les formulations une poétique du parcours. Entre le voyage et sa formulation, seule une ombre est saisie, la nôtre et celle des choses, en déplacement perpétuel, expression encore feinte d'une " seconde nature " que les tableaux présents nous invitent à parcourir. Et si l'influence de la modernité survole ce recueil, c'est davantage au nom d'une enquête qui lui est étrangère qu'il tire son sens et sa maxime : seul le voyage fera coïncider le " point oméga de la pureté ", " la masse des amnésies profondes " et la date " du commencement, de la régénération ". Carnet de voyage, enquête, galerie de tableaux et peinture de la modernité sont les formulations définitives d'un voyage qui n'a pas encore commencé mais que notre ombre déjà parcourt. Ecrire au nom d'une force qu'il faut mettre chacun soi-même en mouvement — même si cette force n'est qu'une ombre — pourrait être l'invite implicite de ces pages ; forcer le mouvement de cette ombre et formuler un voyage... N.M.

03/2017

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Généralités médicales

Dictionnaire des médecins, chirurgiens et pharmaciens de la Marine

Jamais le corps de la médecine navale n'avait fait l'objet d'un tel dictionnaire. Rédigé par des spécialistes, médecins de la Marine, docteurs en Histoire et officiers de Marine, cet ouvrage retrace les vies et les carrières des médecins, chirurgiens et pharmaciens ayant servi dans la Marine militaire française depuis la nomination du premier médecin du port de Toulon en 1666, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Élaborés à partir des archives disponibles notamment au Service historique de la Défense, l'ensemble de ces biographies détaillées constituent une galerie de portraits pleins de vie, qui dévoilent la richesse et la variété des carrières, les conditions difficiles dans lesquelles ces hommes exercèrent, mais également le rôle joué par les médecins de la Marine dans l'étude de maladies spécifiques aux gens de mer. Y figurent les inspecteurs généraux et les chefs du Service de santé des différents ports, ainsi que des personnalités comme Antoine de Lanessan, Eugène Sue ou Victor Ségalen qui, outre leur carrière dans la médecine navale, se firent un nom dans les lettres ou la politique. Médecins, marins, ces hommes ont écrit, étudié, souffert et soigné dans toutes les régions où la Marine française portait ses navires, et ont ainsi contribué au progrès des sciences médicales, comme à l'achèvement de la découverte du monde. Parfois tués au combat, souvent victimes des Iléaux ou des fortunes de mer, ils méritaient qu'un tel ouvrage leur rende hommage et devienne un instrument indispensable pour tous ceux qui s'intéressent aujourd'hui à l'histoire de la médecine ou à celle de la Marine des époques moderne et contemporaine.

02/2011

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Littérature étrangère

Autisme

En allant chercher son petit-fils Henrique à l'école, Abílio son grand-père apprend qu'il s'est fait renverser par une voiture. Henrique est emmené aux urgences. Rogério et Marta, ses parents, attendent désespérément des nouvelles dans le hall. Leur attente prend vite des allures ubuesques. Le récit alterne entre les scènes aux urgences et les scènes de la vie familiale et conjugale. Autisme est un texte étonnant, à contre-courant, sans concession. Ce roman dépeint le combat quotidien d'un couple, Rogério et Marta, qui se bat sans relâche pour leur fils Henrique atteint d'autisme. Il raconte comment cette lutte les dépossède peu à peu d'une existence propre. C'est aussi un violent réquisitoire contre l'absence de structures adaptées au Portugal et le manque d'accompagnement de ces parents. Fruit d'une expérience personnelle, ce roman pose de nombreuses questions somme toute universelles et interpelle le lecteur. Il décrit des personnages en situation-limite. Autisme échappe au ton convenu habituellement utilisé pour traiter un tel sujet. C'est un texte dérangeant et surtout courageux. Dans ce texte Valério Romão dissèque au microscope les espoirs déçus, la paternité, l'hypocrisie des sentiments non sans une certaine ironie. On rit souvent jaune dans ce roman aux allures de thriller. Les phrases longues alternent flux narratif et dialogues qui portent la marque de la spontanéité des conversations enflammées. ... Romão ne cherche pas à édulcorer la réalité, il en brosse une. Roman polyphonique, Autisme entraîne le lecteur dans la frénésie des sentiments contradictoires des personnages. Ce roman coup de poing se clôt par une magnifique lettre au père.

09/2016

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Littérature française

Les Louves de Machecoul

Les Louves de Machecoul fait partie des nombreux romans méconnus d'Alexandre Dumas. Ecrit en 1858 (quatorze ans après les Trois Mousquetaires), ce roman fut imaginé par l'un des nègres de Dumas, Gaspard de Cherville. L'intrigue des Louves de Machecoul se déroule entre 1831 et 1832, au confluent du Pays de Retz, du Pays Nantais et du Marais Breton. Mary et Bertha, filles jumelles et bâtardes d'un ancien combattant royaliste de 1793, surnommées "les louves de Machecoul ", se trouvent entraînées dans une lutte où la duchesse de Berry souhaite réveiller l'esprit royaliste vendéen afin d'offrir le trône de France à son fils. Dans le même temps, elles rencontrent et s'éprennent toutes deux du baron Michel de la Logerie qui, pour sa part, tombe sous le charme de la douce Mary et s'engage, par amour pour elle, aux côtés de la duchesse. Et tandis que le complot vendéen échoue peu à peu, que certains secrets se révèlent, qu'on découvre les visages de nouveaux personnages, l'histoire d'amour entre Michel et Mary se voit compromise par des malentendus et les événements insurrectionnels. On retrouve dans ce roman l'ensemble des éléments caractéristiques de Dumas : la trame historique, le caractère fort des personnages, une formidable galerie de personnages secondaires, des perpétuels rebondissement de coups de théâtre en coups de feu. Longtemps introuvable, comme nombre d'oeuvres de Dumas, les Louves de Machecoul reste pourtant un roman passionnant, ancré dans une région au fort caractère. Une oeuvre riche et palpitante, empreinte du puissant souffle romanesque si caractéristique d'Alexandre Dumas.

03/2010

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Beaux arts

Chantilly. Le domaine des princes

Par la grâce d'Anne de Montmorency et des Bourbon-Condé puis, au XIXe siècle, du duc d'Aumale, l'immense domaine de Chantilly constitue l'un des ensembles artistiques les plus riches de France. Représenter ce qui en fait l'essence est un défi qui a été relevé grâce à une équipe de conservateurs et scientifiques, dirigés par Nicole Garnier, Conservateur général du patrimoine chargée du musée Condé. Qu'il s'agisse de sa célèbre et exceptionnelle collection de peintures anciennes savamment ordonnancées, du splendide mobilier, des appartements du prince de Condé ou de ceux du duc d'Aumale, des Singeries, de l'incroyable richesse des bibliothèques, des merveilleux vitraux de la Galerie de Psyché, ou encore de la chapelle où sont conservés les coeurs des Condé, Chantilly abrite des trésors. Quant aux jardins, ils reflètent aussi bien le talent d'André Le Nôtre que celui de ses successeurs et offrent une grande variété de styles : parterres à la française, jardin anglo-chinois, jardin anglais et parc boisé que le temple de Vénus, le Hameau, ou le Jeu de Paume viennent agrémenter ; sans oublier les très nombreuses statues du parc. Les châteaux ou demeures disséminées dans le domaine – château d'Enghien, château Saint-Firmin, maison Saint-Pierre, maison de Sylvie… –font aussi l'objet d'un reportage totalement inédit, tout comme les Grandes Ecuries magnifiées par le regard unique du photographe. Par la somptuosité de ses photographies, par son oeil acéré et poétique, Marc Walter rend ici hommage à tous les princes esthètes qui ont contribué à l'édification d'un domaine unique.

11/2017

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Littérature française

Enjoy

Charles Valérien est un jeune homme d’aujourd’hui. Il a hérité à vingt-quatre ans l’appartement de sa marraine à Passy. A décroché son premier emploi. S’est acheté des meubles sur Internet. S’est filmé en train de poser son parquet. Un beau début dans la vie, une vie qui n’a cependant de valeur que dans le virtuel. Pour lui comme pour ceux qu’il fréquente, c’est sur ShowYou, le réseau social le plus fréquenté au monde, qu’on s’exprime, qu’on existe et qu’on se montre sous son meilleur jour. Mieux, qu’on gagne le respect de ses supérieurs hiérarchiques. Il rencontre au même moment Anne-Laure, dite « Al », étudiante à la Sorbonne, et les membres farfelus de son groupe de rock. Aucun d’entre eux ne possède de compte utilisateur sur ShowYou. Un monde existerait donc, en dehors d’Internet. C’est de ce monde, en plus d’Anne-Laure, dont le narrateur tombe amoureux. Un danseur androgyne, une blogueuse en colère, une vieille dame asociale et un écrivain obèse, miroir déformé du jeune homme dans sa solitude, animent également cette fable contemporaine où le divertissement à tout prix n’a pas raison de l’ennui, où celui qui assiste à la vie des autres ne domine pas forcément la sienne, où l’ennemi n’est pas celui qu’on croit.Enjoy est une peinture de la « Génération Y », la net generation, jamais loin de ses écrans de contrôle, mais qui le perd, sincère à défaut d’être cynique, en proie au désoeuvrement dans l’enfer du voyeurisme.

01/2012

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Histoire de France

Journal (1939-1945)

Maurice Garçon (1889-1967) fut l'un des plus grands avocats de son temps. De 1912 à sa mort, il a consigné presque chaque soir les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l'acteur. Ce premier volume de son journal inédit couvre, parfois heure par heure, la guerre, la défaite, l'Occupation et la Libération. A cinquante ans, l'avocat est alors au sommet de son art. Dans ces chroniques, il révèle aussi des qualités d'observation et un talent d'écriture enviables. Il y a du Albert Londres chez Maurice Garçon. Curieux de tout, il sillonne Paris et la province, furète, recoupe, rédige, avec le mérite constant, et rare, de s'interdire toute réécriture : c'est un premier jet qu'on lit sur le vif. Maréchaliste de la première heure, il fait volte-face à l'armistice et, après le vote des pleins pouvoirs à Pétain, ne cessera plus de fustiger «le Vieux». Fureur patriote, chagrin sans pitié, colère, espoir, désespoir. Honte de la collaboration. Virulence contre les nouvelles lois de Vichy. Son journal déborde. Portraits, anecdotes, détails méconnus foisonnent. Croisées au Palais de justice, les figures du barreau, souvent têtes d'affiche de la politique, deviennent familières. Maurice Garçon connaît tout le monde, est de tous les grands procès, des dossiers criminels aux affaires politiques. Ses plaidoiries érudites ont fait de lui, dès avant guerre, un avocat littéraire, voire mondain, futur académicien. Toute une galerie de personnalités en vue défile dans ses pages, écrivains, peintres, comédiens, éditeurs. Nous voici conviés à une ahurissante traversée des années noires, histoire immédiate haletante.

05/2015

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Littérature étrangère

En un mot comme en mille

Qu'est-ce qui précipite Yang Baishun sur les routes du Henan, loin de chez lui ? La colère qui le saisit à la révélation que son père l'a voué, lui, le plus doué de la fratrie, au petit commerce familial de tofu, tandis que ses frères sont promis à la rencontre du vaste monde. Qu'est-ce qui motive Niu Aiguo à s'engager à dix-huit ans dans l'armée de terre quitte à rester cantonné dans le désert de Gobi ? Le désir d'apprendre à conduire, de devenir chauffeur de camion un métier qui lui permet, rendu à la vie civile, de sillonner la Chine, à l'aventure. Un lien unit ces deux hommes que les époques et les lieux séparent. En un mot comme en mille se présente comme un aller et retour entre leurs histoires parallèles et pourtant différentes, à soixante ans d'intervalle. Liu Zhenyun y explore le sentiment de solitude, si difficile à supporter pour un Chinois. Car ouvrir son coeur à quelqu'un n'est pas chose aisée dans une société fondée sur des pratiques communautaires qui gomment ce sentiment universel. A travers une galerie de portraits, de personnages typés de la province du Henan dont on saisit peu à peu les relations et les interactions, les peines et les joies, Liu Zhenyun met en scène l'influence des mots des uns sur l'existence des autres. Au-delà de la satire, il livre une réflexion sur la vie quotidienne en Chine. Renouant avec le style des grandes fresques, il signe là l'ouvre maîtresse de sa maturité.

10/2013

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Littérature étrangère

No Home

Un voyage époustouflant dans trois siècles d'histoire du peuple africain. Maama, esclave Ashanti, s'enfuit de la maison de ses maîtres Fantis durant un incendie, laissant derrière elle son bébé, Effia. Plus tard, elle épouse un Ashanti, et donne naissance à une autre fille, Esi. Ainsi commence l'histoire de ces deux demi-soeurs, Effia et Esi, nées dans deux villages du Ghana à l'époque du commerce triangulaire au XVIIIe siècle. Effia épouse un Anglais et mène une existence confortable dans le fort de Cape Coast, sans savoir que Esi, qu'elle n'a jamais connue, est emprisonnée dans les cachots du fort, vendue avec des centaines d'autres victimes d'un commerce d'esclaves florissant avant d'être expédiée en Amérique où ses enfants et petits-enfants seront eux aussi esclaves. Grâce à un collier transmis de génération en génération, l'histoire se tisse d'un chapitre à l'autre : un fil suit les descendants d'Effia au Ghana à travers les siècles, l'autre suit Esi et ses enfants en Amérique. En Afrique comme en Amérique, No Home saisit et traduit, avec une étonnante immédiateté, combien la mémoire de la captivité est restée inscrite dans l'âme d'une nation. Navigant avec talent entre histoire et fiction, nuit et lumière, avec une plume qui varie d'un continent à l'autre, d'une société à une autre, d'une génération à la suivante, Yaa Gyasi écrit le destin de l'individu pris dans les mouvements destructeurs du temps, offrant une galerie de personnages aux fortes personnalités dont les vies ont été façonnées par la loi du destin.

01/2017

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Romans historiques

Le cimetière des oubliés

« Daniel avait la vision de plus en plus trouble. Heureusement qu'il s'était souvenu des histoires de son père, la Résistance, l'ancien bras droit de Mémé Battisti, la fuite à Londres via le Portugal... Maurice Saban, une légende selon son père... Il n'osait plus regarder sa blessure depuis une demi-heure. Il avait d'abord senti le liquide visqueux s'écouler en premier dans son entrejambe pour ensuite glisser le long de ses cuisses. Depuis quelques kilomètres, il ne sentait plus rien, même plus son pied sur l'accélérateur. Curieusement, il n'avait jamais eu mal, même au moment de l'impact. Tout s'était bien passé jusque-là : la petite secrétaire de l'ambassade à Paris qu'il lève dans un bar. La fille qui boit trop et qui raconte sa vie pour se faire mousser. Elle est témoin d'un trafic régulier de diamants. Le sentiment qu'il pouvait faire seul le coup de sa vie ! La possibilité de recouper les informations avec Michel, son frère aîné, installé sur place en Afrique du Sud depuis quelques années. » Un trésor de guerre de 1870, la Résistance, un braquage de diamants en 1968, les arcanes de l'aéronautique... Autant de pièces qui viennent dessiner le puzzle aussi riche que complexe d'une fresque familiale pas comme les autres. D'hier à aujourd'hui, entre la France, la Nouvelle-Calédonie et la Chine, Jean-Luc Monceaux joue avec les genres et les destins d'une galerie de personnages finement croqués pour donner naissance à un roman hybride, à mi-chemin entre l'épopée historique, la chronique et le thriller : un cocktail surprenant et accrocheur.

10/2016

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Actualité et médias

Afrique, pillage à huis clos. Comment une poignée d'initiés siphonne le pétrole africain

Au Congo, au Gabon, au Nigeria, en Angola ou en Guinée équatoriale, on peine à découvrir à quoi a servi la manne pétrolière. Pauvreté, guerres civiles, maintien au pouvoir de régimes dictatoriaux, tel est le bilan peu glorieux de l'exploitation pétrolière en Afrique. La précieuse huile nourrit surtout une corruption débridée. Au Congo-Brazzaville, le président Denis Sassou Nguesso a mis en place une kyrielle de sociétés écrans qui lui ont permis de détourner des centaines de millions de dollars. Mais il bénéficie pour cela de l'" expertise " occidentale. Certaines entreprises françaises, et non des moindres, ainsi que de prestigieux cabinets d'avocats, ont mis leur savoir-faire au service de ce pillage à huis clos. Ne nous y trompons pas. La mobilisation des pays riches (G8) en faveur de l'Afrique ressemble surtout à une opération de communication. Le locataire de l'Elysée amuse la galerie avec sa taxe sur les billets d'avion mais il couve affectueusement une poignée de régimes kleptocrates. George W. Bush prétend s'attaquer aux "postes avancés de la tyrannie" mais il reçoit à la Maison-Blanche les pires dictateurs pourvu qu'ils aient quelques barils à offrir. Tony Blair bataille pour passer la dette du continent à l'ardoise magique mais il ferme les yeux sur le rôle des banques britanniques dans le recyclage de l'argent de la corruption. Il est temps de mettre fin au bal des hypocrites. Si Jacques, George et Tony se soucient réellement du continent, qu'ils contraignent leurs compagnies pétrolières à faire la lumière sur ce qu'elles versent aux Etats africains. La transparence reste le meilleur antidote contre la corruption.

10/2006

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Beaux arts

Artistes et ateliers

Cet ouvrage reprend la plupart des entretiens que Philippe Dagen a menés avec des artistes d'aujourd'hui pour Le Monde. Comme explique l'auteur, être critique d'art du principal quotidien français lui a permis de rencontrer plus aisément de nombreux artistes en France, aux Etats- Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne ou en Espagne. Philippe Dagen les a choisis " hors de toute considération d'actualité immédiate ", mais en cherchant à aller voir dans toutes les générations et toutes les directions. C'est donc sa curiosité d'historien et de critique qui donne le ton de cet itinéraire au fil duquel apparaissent plus de soixante interlocuteurs. Certains ont disparu depuis lors, comme Bacon, Balthus, Louise Bourgeois ou Lichtenstein, mais la plupart sont vivants - et pour beaucoup très largement reconnus, de Christian Boltanski à Yoko Ono, d'Annette Messager à Gerhard Richter, de David Hockney à Bettina Rheims. Ne manquent à l'appel aucune des " stars " de l'époque, Jeff Koons, Maurizio Cattelan ou Ai Weiwei. Mais des créatrices et créateurs plus jeunes, moins connus - et tout aussi intéressants que les plus célèbres - sont là aussi. Philippe Dagen les a, chaque fois que cela a été possible, rencontrés chez eux, dans leur atelier, qu'il décrit tout en rapportant leurs conversations, souvent impromptues. Ils parlent d'eux, de leurs trajectoires, de l'actualité, de leur art - et de l'art en général. L'auteur, qui est parvenu à faire parler des artistes parfois réticents, a réuni ainsi une galerie de portraits qui est aussi un paysage instantané de l'art contemporain La réunion de ces entretiens est un document passionnant sur ce monde peu accessible.

10/2016

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Sciences historiques

Ils parcoururent l'Europe. Voyages d'écrivains et d'artistes 1780-1880

Au temps du romantisme et pendant les décennies qui suivirent, gens de lettres, peintres et musiciens furent pris d'une frénésie de pérégrinations à travers l'Europe. Que cherchaient ces nouveaux voyageurs à une époque où passer les frontières, franchir les mers et les montagnes, demandait tant d'efforts et de temps ? A la fin du XVIIIe siècle, le Grand Tour, qui fut l'invention d'une manière personnelle de voyager et mit Rome au centre de la carte de l'Europe culturelle, incita écrivains et artistes à redécouvrir les merveilles de l'Antiquité, les splendeurs de l'art italien et la lumière des pays du Sud. S'il fut parfois la conséquence d'un exil politique, le voyage se révéla pour la plupart, et en particulier les femmes, un formidable instrument d'émancipation. De sites archéologiques en ateliers d'artiste, d'auberges en salles de jeu ou de bal, ces hommes et ces femmes de qualité, indépendants, souvent polyglottes et généralement francophones, tissèrent un incomparable réseau d'échanges culturels à travers le continent, de Saint-Pétersbourg à Genève, de Londres à Constantinople, de Paris à Rome, préfigurant à sa manière l'Europe d'aujourd'hui. Richement illustré et conçu comme une galerie de portraits en mouvement, de Mme de Staël à Lou Andréas Salomé, de Goethe à Dostoïevski, de Mendelssohn à Byron, l'ouvrage accompagne gens de lettres, peintres et musiciens dans leurs pérégrinations, et replace leurs créations – journaux intimes, relations de voyage, correspondances, oeuvres d'art et musicales – dans le temps long de l'histoire culturelle d'une période durant laquelle voyager était à la fois une épreuve physique, une aventure personnelle et un apprentissage du monde.

11/2018

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Romans de terroir

L'été Indien. D'après l'épopée du Moulin de Piot

Béatrice vient d'atteindre la majorité lorsqu'elle arrive en 1975 dans la Creuse, pour participer à un chantier international de jeunes volontaires au Moulin de Piot, lieu cosmopolite qui a accueilli de 1952 aux années 1980, environ 20 ? 000 jeunes de 53 nationalités. Réfractaire à bien des tâches, Béatrice gagne tout de même la confiance du maître des lieux, dont la droiture et la bienveillance lui serviront de repère tout au long d'un parcours chaotique. L'héroïne va se frotter à une galerie de portraits. Amoureuse d'un trompettiste de jazz, c'est en prison qu'elle accouche d'une petite Anna. C'est aussi là qu'elle commence à rédiger un manuscrit dans lequel elle manifeste le désir de coopérer dans son programme de réinsertion autour de l'oeuvre de son mentor. De multiples rencontres avec des personnages hauts en couleur, des lieux inattendus, un hommage à Claude Nougaro, jalonnent son itinéraire, tout comme des villes, des pays ? : Paris, New York, le Canada, San Francisco. Confrontée à la réalité socioculturelle et économique qui voit s'évanouir de belles illusions, c'est en puisant dans sa force créatrice, que l'héroïne rédige un projet onirique, avant de disparaître mystérieusement. Au-delà de l'histoire, ce roman tend à évoquer l'émancipation d'une jeunesse parfois égarée, en quête d'autres valeurs et le déclin observé en l'espace de quarante ans, dans un monde où la liberté d'expression est à nouveau menacée. L'été indien suggère une période flamboyante et éphémère, propice à la réflexion, au rêve, à l'évasion dont nous avons besoin.

11/2019

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Sciences historiques

Belfort, territoire de radicalités. L'affirmation dans la République (1870-1922)

Préface de Jean-Pierre Chevènement Tout cela ne serait pas arrivé si, un soir de février 1871, dans les salons dorés de Versailles, Adolphe Thiers n'avait pas obtenu de Bismarck, chancelier de l'Allemagne proclamée dans la galerie des glaces par le roi de Prusse, que Belfort invaincue soit détachée de l'Alsace annexée. Cette ouvrage retrace un demi-siècle de vie politique, économique, sociale et culturelle, bornée par l'année 1922, année où le Territoire de Belfort "lambeau d'Alsace déchirée" devint département du même nom. Belfort, sous-préfecture du Haut-Rhin, restée française à l'issue du traité de Francfort de 1871, va connaître une évolution exceptionnelle, de Territoire sans nom et sans statut, à l'affirmation de son identité dans la République française, espérant d'elle son retour à l'Alsace. Bruno Kern relate, avec une minutie passionnante, le combat que les monarchistes, bonapartistes et républicains se livrèrent à une période où l'ancrage dans la République après l'effondrement de l'Empire était des plus incertains. Il analyse, avec une précision d'horloger, le rôle joué par les manufacturiers paternalistes, tout à la fois grands capitaines d'industrie, siégeant au Parlement, et dominant la vie politique locale, de générations en générations. Il met à l'honneur l'engagement de ces maires républicains "avancés", issus du monde des négociants, viscéralement attachés au développement de leur ville. Il réhabilite l'engagement des premiers radicaux qui mirent fin à la domination des parlementaires monarchistes, déguisés en conservateurs. Ce livre retrace la naissance de l'exceptionnel particularisme du Territoire de Belfort, qui réside, selon l'auteur, dans cette radicalité aux visages multiples.

11/2019

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Allemagne

Mon séjour chez les nazis

Décembre 1937. Géraud Jouve arrive à Berlin pour prendre la tête de la prestigieuse agence de presse Havas. Pendant deux ans, il observe la dictature nationale-socialiste de l'intérieur, jusqu'au moment où il est contraint de quitter le pays, quand la Guerre mondiale éclate. Dans Mon séjour chez les nazis, publié en 1941, il couche sur le papier ses impressions sur le Troisième Reich : il dépeint non seulement une galerie de portraits des plus hauts dirigeants du régime qu'il a côtoyés, mais il livre également une analyse des rouages de la terreur brune. Ce témoignage est empreint de la finesse d'un observateur hors-pair, comme de certaines oeillères propres à l'époque. Il montre comment la vigilance est toujours de mise face à l'émergence d'un régime qui avait su, à l'époque, fasciner et séduire une partie des observateurs occidentaux pris dans le faisceau de la nouveauté et le tumulte de la modernité. Introduction de Nicolas Patin et Frédéric Sallée Nicolas Patin est maître de conférences à l'Université Bordeaux Montaigne et membre de l'IUF Junior. Il est spécialiste de l'histoire de l'Allemagne nazie et a publié Krüger, un bourreau ordinaire (Fayard, 2017) et Guerres mondiales (avec Julie Le Gac, Armand Colin, 2022). Il a également participé à l'équipe de l'édition critique de Mein Kampf en français (Fayard, 2021). Frédéric Sallée est professeur agrégé d'histoire et docteur en histoire contemporaine. Il est spécialiste de l'histoire des représentations du nazisme à l'étranger et a publié Sur les chemins de terre brune (Fayard, 2017) et Anatomie du nazisme (Le Cavalier bleu, 2018).

05/2023

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Littérature étrangère

Faire le bien

« Une légère secousse, et voilà le train qui se met en marche et Karoline qui s’en va. Karoline s’en va. On se détache l’un de l’autre, on se quitte de plus en plus vite. » Une ville de Norvège de taille moyenne, un week-end d’été. Deux trains se croisent. Dans l’un d’eux, Karoline, une femme de caractère, belle et ambitieuse. Un homme qui l’a connue autrefois la regarde avec nostalgie et laisse ses pensées vagabonder. Il descend du train, dirige son regard sur un hôtel et alors qu’il repense aux nuits d’amour qu’ils ont vécues par le passé, il aperçoit un homme et une femme sur le balcon. Changement de point de vue. Un homme et une femme. Un couple gay et la future mère de leur enfant. Tandis que son compagnon passe à l’acte, Glen sort dans la rue et aperçoit devant l’hôtel une tête connue, un ami de son cousin Kjetil. Nouveau personnage, nouveau narrateur, nouvelle histoire. Dans Faire le bien, cent dix-huit voix défilent ainsi et s’entremêlent, offrant au lecteur autant de morceaux de vie variés et complexes. Véritable livre-puzzle, il multiplie les points de vue sur des situations précises en donnant la parole à une galerie de personnages profondément humains. Le personnage de Karoline est le motif central, cette femme à qui tout semble avoir réussi mais qui ne cesse pourtant de reporter le moment de se rendre à sa fête d’anniversaire. Trude Marstein livre une peinture lucide et profonde de la société occidentale moderne en nous entraînant dans un tourbillon de destins.

10/2010

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Actualité médiatique France

Le pillage

Une richissime octogénaire réfugiée à Porto Rico, un brillant universitaire déchu exilé au Togo, un avocat parisien en délicatesse avec la justice et un homme à leur poursuite depuis trente ans pour tenter de reconstituer un trésor artistique dispersé aux quatre coins de la planète, celui de son grand père, le généreux plasticien Victor Vasarely, fervent promoteur d'un art pour tous, qui avait décidé avec son épouse de regrouper la majorité de ses oeuvres au sein d'une fondation reconnue d'utilité publique. Si, avec ses jeux de formes et de couleurs, le maître incontesté de l'Op art captiva dans les années 70 l'attention du plus grand nombre, jusqu'au sommet de l'Etat, cette oeuvre considérable et la fortune posthume de l'artiste se sont retrouvées au coeur de scandales retentissants. Trahisons familiales, coup bas, manoeuvres juridiques et manigances universitaires, jeux de séduction, chantages politiques, revers judiciaires, batailles médiatiques... . les épisodes se succèdent comme dans un roman noir. La succession de Victor et Claire Vasarely a, depuis trente ans, beaucoup occupé la presse, et souvent mobilisé les tribunaux, offrant au public de multiples rebondissements qui l'ont régulièrement replacée au coeur de l'actualité. Avec ses intrigues en série et sa galerie de personnages sulfureux, "l'Affaire Vasarely" possède tous les codes du polar à même de transporter le lecteur dans les coulisses d'un pillage organisé. Laetitia Sariroglou est journaliste à La Provence depuis 1997, spécialisée dans la chronique judiciaire. Pierre Vasarely, petit-fils et légataire universel de Victor Vasarely, est président de la fondation Vasarely. Illustration de couverture : Werner Hannappel, Victor Vasarely, Gordes, Les Devens, 1972. © Adagp, Paris, 2021

09/2021

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Théâtre - Pièces

Dramma giocoso au Dîner de Paris. Verdi et Wagner, une amitié indéfectible

Ici, point de statue du Commandeur, point de Festin de Pierre, puisque tout est farce en ce bas monde, "Tutto nel mondo è burla" ainsi que se conclut le Falstaff de Verdi ; c'est précisément de ce compositeur qu'il est question dans cette comédie en 2 actes précédés d'un prélude. Mais ledit musicien donne la réplique à son ami de longue date, à savoir Richard Wagner. Dramma giocoso au Dîner de Paris Il s'agit ici de la version scénique du Roman-Bouffe éponyme (Le Dîner de Paris paru en août 2017) qui a eu droit à un article de Christophe Rizoud dans ForumOpéra. Cette pièce transforme en acteurs de chair et de sang non seulement les personnages authentiques des 9 lettres apocryphes (Golo Mann, Alma Mahler, Franz Werfel, Siegfried et Cosima Wagner, Arrigo Boito, Emanuele Muzio, Giovanni Boldoni, Sir Francis Seymour Haden, James Whistler et Giuseppina Strepponi), mais aussi Henri Fantin-Latour, en grande conversation avec de célèbres comédiennes du Théâtre-Français qui reviennent juste du Père-Lachaise où elles ont fleuri la tombe de leur consoeur, Mademoiselle Elisa Rachel Félix, la grande tragédienne décédée deux semaines auparavant, ou encore Camille Saint-Saëns, Edgar Degas, Gustave Moreau, Charles Baudelaire, Théophile et Judith Gautier, Hans Christian Andersen et bien d'autres… En fait, on se retrouve devant une galerie de portraits du genre de ceux que réalisait Fantin-Latour dans Un atelier aux Batignolles, par exemple. Pour annoncer le déjeuner que partageront Verdi et Wagner à Paris, deux salonnières reçoivent du beau monde : Cosima et Siegfried Wagner, Arrigo Boito, Franz Werfel et Alma Mahler, Giovanni Boldini, entre autres…

11/2021

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Histoire des idées politiques

Clémenceau. Dans le chaudron des passions républicaines

Son nom continue à résonner dans nos mémoires et à orner les murs de nos villes. C'est qu'il a incarné la France aux heures dramatiques de la Grande Guerre. Mais il y a plus. Si Clemenceau figure dans la galerie des "hommes ont fait la France", c'est qu'il s'est trouvé au carrefour de tous les grands événements de son temps : la débâcle de 1870, la Commune, le moment Boulanger, l'affaire Dreyfus, la marche vers la guerre, puis la victoire et ses lendemains désenchantés. Ce médecin de Montmartre devenu journaliste incisif, ce redoutable orateur mué en homme d'Etat, ce duelliste impénitent, ce séducteur insatiable, cet esprit universel qui aura tant vécu réussit à se trouver toujours au coeur de la vie nationale. Un Tigre aux mille vies. Ce livre le suit dans sa longue quête du pouvoir et d'un idéal républicain. Il en restitue les tribulations et les métamorphoses. Ce qui rend sans pareil ce destin, c'est une aptitude à tirer de ses contradictions-mêmes une force qui ne cessera de le servir. Ce Vendéen tient la Révolution pour un "bloc" sans en épouser les excès. La République pour lui, c'est d'abord liberté et la justice, mais aussi l'ordre et, si besoin, l'impitoyable répression du désordre. Cet ancien rebelle, ce dreyfusard intransigeant réussit à soumettre les militaires au pouvoir civil et à réconcilier la France de Jeanne d'Arc avec celle de Valmy. Lui qui a personnifié la Revanche amènera néanmoins la France à composer avec les contraintes de la paix. Clemenceau, c'est unique, sait parler à tous les Français.

10/2021

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Edition

Les éditeurs. Chronique du monde de l'édition (1970-2021)

Tableau de moeurs, cette chronique restitue de façon réaliste et parfaitement documenté le monde de l'édition, mais en privilégiant moins les hommes que les situations ou les phénomènes qui les façonnent. Tel éditeur, modèle de vertu et de bonhomie durant les années fastes de l'éden éditorial, deviendra un loup dans les années d'apocalypse. Ce n'est ni une autobiographie ni une chronique littéraire ni un roman, sinon un roman vrai jusque dans les moindres détails, une réflexion libre et sans concession sur la création littéraire et son environnement éditorial. A travers deux visions d'un même monde, l'une, sociologique perçue de l'extérieur, l'autre, existentielle, vue de l'intérieur, prennent corps 45 ans d'une vie d'auteur riche en rebondissements et dominée par la lumière d'un sourire, le chant d'une flûte, une mystérieuse histoire d'amour... Comme dans le kaléidoscope de la vie, on y passe du rire aux larmes, de la réflexion au lyrisme, de l'amour à la haine, du succès à l'échec, des humanistes aux escrocs... D'un éditeur l'autre, nous voilà entraînés, du sous-sol au grenier, dans les secrets d'un monde resté inconnu, où certains personnages et maisons d'édition sont désignés sous des pseudonymes, ce qui n'altère en rien l'authenticité du témoignage. Se croisent ici une galerie d'hommes et de femmes hauts en couleur et des situations tour à tour et pittoresques, picaresques ou ténébreuses mais toujours plongés dans cette atmosphère à l'épaisseur balzacienne qu'aucun auteur en renom, enfermé dans sa thébaïde, ne verra ni ne dira jamais.

10/2021

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Gallimard - Jeunesse

101 façons de lire tout le temps

«Je prends depuis longtemps des notes, comme un ethnologue ou un collectionneur, sur les postures des enfants qui lisent. J’observe ce qu’ils font de leur corps quand ils basculent dans l’imaginaire. Je regarde les ruses des plus passionnés pour glisser de la lecture partout et tout le temps. En écrivant pour eux, en les rencontrant, je crois avoir trouvé le meilleur poste d’observation. Et mes carnets se remplissent d’enfants lisant les pieds en l’air, en boule sous les tables, planqués dans les espaces à bagages des trains. Peu à peu j’ai vu naître dans cette accumulation une célébration des jeunes lecteurs, de leur manière de résister à un monde où on ne cesse de dire qu’ils ne lisent plus, à ce monde où ils auraient en effet toutes les raisons de ne pas le faire… Et pourtant, ils lisent !
 
Benjamin Chaud s’est emparé de cette galerie, il a scrupuleusement fait exister chaque situation, avec sa main et son œil irrésistibles. Il donne vie à chacun de nos héros. Et derrière eux, on devine plus largement la résistance de tous les autres, grands et petits : le peuple des lecteurs.
 
Ceux qui appartiennent déjà à ce peuple se reconnaîtront à chaque page. On leur offrira le livre pour cela. Mais j’aimerais plus encore qu’il atteigne ceux qui sont moins familiers avec la lecture. Ils vagabonderont dans ces dizaines de portraits. Ils se demanderont quel secret, quel pouvoir magique colle tous les personnages à cette activité étrange. Et ce grand mystère, plus que tous les discours, sera une invitation à plonger dans les livres.»

11/2022

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Histoire de la musique

Musiciennes de légende. De l'ombre à la lumière

A la découverte de 30 interprètes et femmes d'exception "Le livre est conçu comme une galerie de portraits d'interprètes du monde entier, une sélection de trente musiciennes des XIXe et XXe siècles qui ont marqué leur temps et l'histoire de leur instrument (violon, piano, violoncelle, harpe, guitare ou encore, tuba). Si certains noms nous sont familiers - Ginette Neveu, Jacqueline Du Pré, Clara Schumann - d'autres sont à découvrir et cachent des interprètes exceptionnelles comme la contralto Marian Anderson, la pianiste Hazel Harrison ou encore la violoniste Nejico Suwa... Certaines ont dû exploser des plafonds de verre pour accéder à l'enseignement supérieur malgré des règlements qui les excluaient. D'autres ont réussi à force d'audace et de persévérance à se faire engager comme soliste ou à rentrer dans de grandes phalanges orchestrales jusqu'alors exclusivement masculines. Certaines sont des anticonformistes, des suffragettes, des pionnières, des féministes engagées, d'autres des femmes qui n'ont pas d'enfant pour être entièrement au service de leur art ou inversement, des femmes qui choisissent de mettre en sourdine un temps leur carrière pour devenir mères. C'est précisément cette diversité infinie de profils qu'il me semble si important de voir représentée dans notre imaginaire collectif. A travers le monde de la musique, ce livre nous parle de la condition féminine et de la condition humaine en général. Pour penser, au présent et au futur, un monde meilleur, riche de toute son histoire, il est temps de célébrer avec enthousiasme ces femmes exceptionnelles du passé et de faire savoir ce dont elles ont été capables ! " Livre relié, 19, 5x26 cm, illustré. Partenariat avec France musique

10/2021

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Graphisme

Architectures typographiques. Edition bilingue français-anglais

Figure majeure du design graphique européen contemporain, Wim Crouwel (1928-2019) a marqué l'histoire de la discipline par sa pratique étendue du design, appliquée tant au domaine culturel qu'au domaine commercial. Au cours de sa carrière, il a réalisé à la fois des travaux de création typographique, des identités visuelles, de la signalétique, des af ? ches, des travaux d'édition, ou encore la scénographie d'expositions. Il a également été directeur du Boijmans Van Beuningen Museum de Rotterdam entre 1985 et 1993. Cet ouvrage constitue la première publication en langue française sur le travail de Wim Crouwel, dont l'influence se confirme aujourd'hui auprès des jeunes générations. Dès les années 1950, et durant les décennies suivantes, ce néerlandais, dont le rayonnement dépasse largement les frontières des Pays-Bas, est parvenu à développer une approche de la création graphique alliant l'héritage moderniste à la fantaisie du pop. A travers trois textes rédigés par Wim Crouwel, Catherine de Smet et Emmanuel Bérard, cet ouvrage témoigne de la diversité de l'oeuvre de Wim Crouwel et revient sur son travail sur les identités visuelles, l'édition, ou la création d'affiches. Abondamment illustré, ce livre se concentre tout particulièrement sur la mise en pages des catalogues réalisés pour des musées tels le Stedelijk Museum d'Amsterdam, ainsi que sur la genèse et la présentation du New Alphabet, créé entre 1964 et 1967. Cet ouvrage est une réédition réactualisée de la version parue pour la première fois en 2007 à l'occasion de l'inauguration de l'exposition " Wim Crouwel, Architectures typographiques ? : 1956-1976 " à la galerie Anatome à Paris.

06/2021

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Autriche

Les grands ministres des Habsbourg. Du XVIIe siècle à la chute de l'Empire

L'histoire de l'empire des Habsbourg à travers les portraits de ses plus grands serviteurs. La grandeur de l'Autriche est d'abord l'oeuvre de ses souverains, les empereurs qui se succédèrent de 1450 à 1918. Mais ceux-ci n'auraient pu accomplir leur mission sans le concours des ministres qui les assistèrent. C'est toute l'originalité de ce livre qui propose neuf portraits de grands serviteurs de l'Etat habsbourgeois. Il commence à la fin du XVIIe siècle quand l'Autriche accède au statut de grande puissance européenne après les victoires sur les Turcs et la reconquête de la Hongrie qui forme dorénavant un ensemble compacte avec le noyau austro-bohême. Il s'ouvre avec la brillante figure du prince Eugène de Savoie. Puis viennent le prince Wenzel Anton von Kaunitz, le principal collaborateur de Marie-Thérèse et le père de l'alliance avec la France de Louis XV ; le prince Klemens Wenzel von Metternich, le vainqueur de Napoléon ; le prince Félix zu Schwarzenberg, le restaurateur du pouvoir monarchique après la révolution de 1848 ; Alexander von Bach, la figure emblématique de l'ère néoabsolutiste ; le comte Friedrich Ferdinand von Beust, l'artisan du compromis austro-hongrois de 1867 ; le comte Eduard von Taaffe qui pratiqua une politique des compromis permanents, la mieux adaptée à la nature pluraliste de l'Autriche-Hongrie ; le baron Max Wladimir von Beck, le dernier grand ministre de François-Joseph, qui fit voter l'adoption du suffrage universel. Cette galerie s'achève avec le Premier ministre hongrois, le comte Istvan Tisza, partisan résolu du dualisme dont la mort en octobre 1918 coïncide avec l'effondrement de la double monarchie.

03/2023

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Histoire littéraire

L'amour des livres la plume à la main. Ecrivains bibliophiles du XIXe siècle

"Après le plaisir de posséder des livres, il n'y en a guère de plus doux que d'en parler" , se plaisait à dire Charles Nodier. Cet impénitent bouquinomane suggère ainsi que la parole constitue le prolongement naturel et comme l'aboutissement de la possession de livres. En dépit d'une longue tradition de condamnation moraliste voyant dans le bibliophile le représentant d'un rapport dévoyé à l'écrit, le XIXe siècle consacre la fortune littéraire de la bibliophilie à travers une multitude de textes qui explorent les arcanes de la passion des livres, à un moment où l'industrialisation du secteur éditorial bouscule les usages de l'imprimé. Un certain nombre d'écrivains eux-mêmes bibliophiles, de Charles Nodier à Gérard de Nerval, de Paul Lacroix à Octave Uzanne, de Charles Asselineau aux frères Goncourt, exploitent alors le potentiel narratif de la traque aux livres, avec son cortège de maniaques et de figures obsessionnelles, tout en exaltant les jouissances sensorielles qui en découlent. Cet ouvrage s'efforce d'explorer la place encore méconnue de la bibliophilie dans le paysage littéraire du XIXe siècle. Il nous entraîne dans une galerie de personnages hauts en couleur, où d'héroïques bibliophiles protégeant leur collection jusqu'à la mort côtoient d'inquiétants bibliomanes obnubilés par la quête d'un livre impossible. Au fil de ce parcours, la bibliophilie s'affirme comme un objet éminemment poétique qui nous invite, au croisement de l'histoire du livre, de l'histoire littéraire et de la poétique textuelle, à interroger notre propre rapport au savoir et à l'écrit, bouleversé par la révolution numérique.

11/2021

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Littérature française

Romain Kalbris

Un classique qui revisite le roman d'apprentissage traditionnel, annonciateur du célèbre Sans famille du même auteur, qui a marqué toute une génération. Un roman d'aventures sur terre et sur mer, à mettre entre toutes les mains ! Un Oliver Twist à la française Normandie, fin du XIXe siècle. Romain, pauvre enfant de neuf ans, est envoyé chez un oncle avare. Mais le garçonnet, maltraité, affamé, finit par s'échapper. Témoin des années plus tôt du naufrage de son père, il n'en ressent pas moins l'appel impérieux de l'océan. Au détour de ses errances, il fait la connaissance d'un vieux sage : Bihorel. Une vie itinérante commence, qui l'amène dans un cirque ambulant où il rencontre une enfant de son âge, Diélette. Pour retrouver la mère de celle-ci, Romain fuit la dure férule de Bihorel en compagnie de son amie... Une route tumultueuse et semée d'embûches attend le jeune orphelin épris d'indépendance et de liberté, dont la persévérance lui permettra d'accomplir son rêve en embarquant clandestinement à bord d'un rafiot... Avec Romain Kalbris (1869), roman d'aventures digne de figurer aux côtés de David Copperfield, de Tom Sawyer et de L'Ile au Trésor, Malot a voulu " amuser ceux qu'on ennuyait " et " aiguiser leur goût de la lecture ". Sous le titre Sur mer, ce " roman d'un enfant " sera d'ailleurs le livre de lecture française prescrit dans les écoles britanniques. Une galerie de personnages pittoresques - bourreaux d'enfants, saltimbanques, coupe-bourse à peine sortis de l'adolescence - rappellera au lecteur certains des personnages de Sans famille.

09/2023

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Beaux arts

Patrick Schweitzer & Associés Architectes. Edition bilingue français-anglais

Dans un monde en pleine mutation, les défis de l'architecture sont nombreux : proposer des solutions architecturales innovantes et concevoir des formes capables d'appréhender les contraintes énergétiques pour le bien de tous. Dès sa création en 2001, l'agence d'architecture Patrick Schweitzer & Associés a intégré ces enjeux nouveaux afin de valoriser une architecture sensible qui réduise l'impact écologique des bâtiments et favorise le "mieux vivre ensemble". En relation avec les urbanistes, les ingénieurs et les acteurs locaux, les architectes de l'agence Patrick Schweitzer & Associés répondent efficacement aux contraintes de l'existant pour construire des projets sur la durée. Ils placent l'homme au coeur de leur réflexion spatiale, afin de proposer des dispositions qui s'appuient sur la volonté de dialogue et la générosité : générosité des lignes, générosité de la circulation et des échanges, générosité des articulations multiples. A l'occasion de l'exposition de son travail à la galerie d'Architecture de Paris intitulée "Composer le sensible", l'agence Patrick Schweitzer & Associés souhaite y associer un ouvrage qui donnerait à voir son parcours et son identité. Préfacé par Claude Parent, architecte et académicien, et Alexandre Labasse, directeur général du Pavillon de l'Arsenal, Un certain regard s'adresse à tous ceux que l'architecture ne laisse pas indifférents : acteurs de la construction, étudiants ou simples amateurs. C'est une proposition faite au lecteur de porter, à son tour, un regard personnel sur des oeuvres dont la beauté et la force sont parfois évidentes, et parfois plus discrètes, mais qui recèlent toutes une "musique silencieuse" toujours unique, pour peu que l'on porte sur elles "un certain regard".

12/2013

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Littérature érotique et sentim

Histoire de Juliette ou les prospérités du vice Tome 1

Un roman essentiel du marquis de Sade, qui lui valut d'être jeté en prison ! L'Histoire de Juliette, ou les Prospérités du vice, un des plus rares romans de Sade, suivit de peu Justine ou les Malheurs de la vertu. La publication de ces deux ouvrages valut au Divin Marquis (1740-1814) son arrestation sur ordre de Napoléon et son incarcération sans procès à l'asile de Charenton durant les treize dernières années de sa vie. Entre narration, dialogues philosophiques et scènes de coïts très violentes, Sade confirme avec Juliette son talent à exhiber la part la plus immonde des hommes tout en abordant des réflexions précieuses sur la société. Juliette, au contraire de sa larmoyante soeur Justine qui n'obtient que des injustices pour prix de sa vertu, est une nymphomane amorale dont les entreprises lui valent le succès et le bonheur. Sade confirme dans ces pages qu'il était un auteur inexorablement et absolument libre : c'est de cette subversion qui l'emporte sur l'obscénité qu'il dut payer le prix tout au long de sa vie... L'Histoire de Juliette " est assurément le roman le plus significatif, le plus réussi de Sade. Dans les précédents, les femmes n'y sont que des figurantes passives, tandis que dans celui-là on trouve une galerie de libertines implacables qui tiennent tête à des libertins fabuleux. [... ] On ne peut aller plus loin dans l'horreur sexuelle qu'il ne l'a fait en pensée. La performance de l'écrivain fascine même lorsqu'on désapprouve son libertinage destructeur ". Sarane Alexandrian, Histoire de la littérature érotique, Seghers, 1989.

03/2020