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Roman d'amour, roman sentiment

La fierté des Kalliakis. Sur ordre du prince ; L'héritier secret des Kalliakis ; Quand l'amour fait loi

De sang royal, de nature indomptable. Sur ordre du prince Amalie le sait : elle ne devrait pas décliner l'offre de Talos Kalliakis, le plus jeune des princes d'Agon. Pour une musicienne comme elle, refuser de jouer le solo du jubilé du roi est pure folie ! Car, en plus d'être une offense à la couronne, c'est également renoncer à une opportunité exceptionnelle pour sa carrière de violoniste. Seulement, il lui est impossible de révéler les raisons de son refus. Car, si son secret venait à être découvert, son avenir serait immanquablement compromis. Mais comment le faire comprendre au séduisant prince Talos ? L'héritier secret des Kallakis En acceptant de rédiger la biographie du roi, Joanne n'avait qu'une ambition : faire son travail et gagner assez d'argent pour vivre avec son fils de quatre ans. Une décision qu'elle regrette à présent, face à Theseus, l'irrésistible prince Kalliakis. Ou plutôt Theo. Car n'est-ce pas ainsi qu'il s'est présenté lorsqu'ils se sont rencontrés, cinq ans plus tôt ? Pas étonnant qu'elle n'ait jamais réussi à le retrouver : la nuit qu'ils ont partagée n'était qu'un tissu de mensonges ! Sa décision est prise : elle doit lui cacher l'existence de son fils. Car, si Theseus vient à apprendre qu'elle a eu un enfant de lui, il pourrait vouloir les séparer... Quand l'amour fait loi Lorsque Helios, l'autoritaire prince d'Agon, lui annonce que, bien qu'il doive épouser sous peu une femme de sang royal, il souhaite la garder comme maîtresse, Amy manque de s'effondrer. Depuis trois mois, leur relation n'est que passion pure. Même si elle savait que le mariage arrangé d'Helios était inévitable, l'idée de le partager avec une autre femme lui est désormais insupportable. Choisissant de braver la volonté du prince, elle décide alors de le quitter, au péril de sa vie...

05/2022

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Education de l'enfant

100 idées pour connaitre et comprendre le dessin enfantin

Dès sa naissance, le petit humain découvre tout en même temps. Tout est à apprendre. Marcher, manger avec une cuillère, parler... tenir le crayon pour gribouiller, dessiner, écrire. Tiraillé entre deux acquisitions capitales : la parole puis l'écriture, le dessin a parfois du mal à trouver sa place. Et pourtant l'enfant qui dessine fait quelque chose d'essentiel. Il plonge en lui-même (dans son intelligence, sa mémoire, ses émotions, sa créativité), il partage ses dessins avec les autres, il imite les modèles graphiques autour de lui et, plus largement, il acquiert la culture dans laquelle il est éduqué. Il vit une expérience intime, inscrite dans une culture et qui touche à l'universalité. Le dessin enfantin est un continent plus étonnant et plus complexe que ne laisse penser le regard un peu hautain que la société porte sur lui. L'ambition de ce livre est d'en saisir toute la richesse et de proposer une autre façon de regarder le dessin enfantin en ce début du XXIe siècle. Bien entendu, la recherche d'une exhaustivité est impossible et il a fallu faire des choix. Le dessin enfantin est-il réaliste ? Dépend-il de la culture ? Evolue-t-il naturellement vers le réalisme visuel ? Par quelles phases cette évolution passe-t-elle ? Pourquoi, vers onze ans, les enfants s'arrêtent-ils de dessiner ? Comment l'enfant dessine-t-il un bonhomme, un animal, une maison, un paysage ? Comment les émotions s'expriment-elles dans le dessin ? Faut-il encourager les enfants à copier des dessins modèles ? Faut-il leur apprendre le dessin en perspective ? Copie et apprentissages ne risquent-ils pas de nuire à la créativité? Faut-il les encourager à dessiner sur une tablette graphique ? Et bien d'autres... Les nombreux renvois, jetant des ponts entre les idées, permettront de mieux appréhender un si vaste sujet. A vous de le parcourir selon l'itinéraire de votre choix.

03/2024

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Philosophie

L'ivresse et la paresse

L'unique objet de ce livre est de répondre à la très vieille question de savoir si l'Histoire a un sens. Pour Alain Cotta, la réponse est positive et parfaitement claire : le sens de l'Histoire existe, produit d'un déterminisme ni économique, ni sociologique, ni culturel, mais bien biologique. Rien d'étonnant à ce que l'ouvrage commence par l'examen d'un naturalisme dont le contenu vient d'évoluer sous l'effet des recherches mondiales consacrées au fonctionnement du cerveau. Outre ses résultats médicaux et proprement biologiques, cette recherche a commencé à bouleverser toutes les sciences sociales. Elle impose une pluridisciplinarité entre toutes les vieilles matières - psychologie, ethnologie, philosophie... - qu'elle renouvelle de fond en comble. Le cœur de cette pluridisciplinarité réside dans la définition du champ et du fonctionnement de la conscience, donc aussi de l'inconscient, ce qui débouche sur la question de l'existence ou non d'un quelconque libre-arbitre. Des connaissances physiologiques très précises conduisent à retenir deux grands objectifs de toute vie individuelle : la recherche de l'ivresse et la volonté de paresse, et à y trouver les justifications de cette existence et du sens de l'Histoire. Il est bien entendu plusieurs formes d'ivresse dont traite ensuite ce livre : une ivresse physiologique (les drogues, le meurtre), une ivresse mondaine (l'argent, la gloire, le pouvoir), une ivresse de sublimation (la foi, l'art, la recherche où gît à l'évidence l'origine unique de notre évolution technologie qui pourrait laisser croire à un indéterminisme de l'Histoire). La dernière partie, consacrée à la paresse, aussi bien physique que morale, montre que notre évolution historique est bien déterminée par la volonté d'épargner nos muscles et nos neurones, et que cette paresse trouve sa légitimité dans l'accomplissement de la fin la plus physiologique qui soit : la lutte contre la mort, l'affirmation de la vie. Cet essai pluridisciplinaire magistral montre non seulement que l'Histoire n'est pas finie mais qu'elle a une finalité.

04/1998

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Littérature française

Portrait en pied de Suzanne

Dans une ville inconnue d'Europe de l'Est, un homme exilé de Paris, solitaire et qui ne comprend pas la langue locale, erre par les rues... Honteux de sa corpulence, il fait pourtant diverses rencontres féminines, qui vont le conduire à se blesser le pied gauche. De cette plaie purulente, il ne tarde pas à tirer un étrange plaisir : car y apparaît Suzanne, son amour disparu... Ce conte noir à l'ambiance kafkaïenne (on pense ici au Château) bascule alors dans une histoire d'amour fou éminemment "toporienne" . Après Le Locataire chimérique (1964), inspiré du Procès, puis Joko fête son anniversaire (1969), hommage à La Métamorphose, Portrait en pied de Suzanne (1978) vient compléter dans l'oeuvre de Roland Topor sa trilogie noire romanesque, placée sous le signe de Kafka. Préfacée par Eric Chevillard, cette nouvelle édition est augmentée de six illustrations inédites. Roland Topor (1938-1997) : peintre, dessinateur, écrivain, dramaturge, poète, chansonnier, cinéaste, acteur, photographe, etc. Remarqué très tôt pour ses étranges dessins au graphisme original (dans Arts, Bizarre et Hara-Kiri), il reçoit le prix de l'Humour noir dès 1961 et crée le mouvement d'avant-garde Panique avec Arrabal et Jodorowsky. Son premier roman, Le Locataire chimérique, sera adapté au cinéma par Roman Polanski ; son deuxième, Joko fête son anniversaire, recevra le prix de Flore en 1970 ; il écrira aussi des recueils de nouvelles, des pièces de théâtre et des livres concepts. Du long-métrage d'animation La Planète sauvage (avec René Laloux, prix spécial du Jury à Cannes en 1973) au meilleur film sur Sade, l'étonnant Marquis (avec Henri Xhonneux), en passant par les émissions télévisées Merci Bernard, Palace et Téléchat, Topor marquera également de son empreinte le cinéma et l'audiovisuel. Certaines de ses images (affiches pour Amnesty International ou les films L'Empire des sens et Le Tambour) ont fait le tour du monde, toujours relevées d'un humour noir féroce.

02/2019

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Critique littéraire

Une "Action poétique". De 1950 à aujourd'hui, l'anthologie, précédée d'une présentation historique

Emanation, à l'origine, d'un groupe fondé à Marseille en 1950, Action Poétique est sans contexte l'une des deux ou trois revues incontournables, pour qui cherche à comprendre l'évolution de la poésie contemporaine. La réflexion qui s'y développe depuis près d'un demi-siècle, les œuvres qui sont nées dans sa mouvance directe ou indirecte, la personnalité enfin de ses principaux responsables, regroupés à partir de 1958 autour d'Henri Deluy - Jacques Roubaud, Paul Louis Rossi, Franck Venaille, Lionel Ray, Emmanuel Hocquard, Liliane Giraudon, Olivier Cadiot, pour ne citer qu'eux - ont en effet infléchi en profondeur les formes, les pratiques et la conception même de l'écriture poétique, dans notre pays. Pascal boulanger propose en ouverture le récit détaillé de cette longue aventure collective, en la replaçant dans son contexte historique et culturel. Cette partie introductive (première synthèse jamais tentée sur le sujet) représente un apport important à l'histoire littéraire récente, éclairant au passage nombre d'enjeux ignorés ou mal perçus de la création contemporaine. Mais ce livre se présente avant tout comme une anthologie du vaste champ poétique couvert par la revue, durant sa longue existence. On y trouvera en effet les textes les plus significatifs publiés par Action Poétique, de son n°1 (1958) à n°150 (1998). Ce parcours anthologique met nécessairement l'accent sur le cercle de ses animateurs, tout en accordant une large place aux nombreux poètes accueillis par la revue, au fil des années, dans la diversité des styles et des générations. Il illustre également l'étonnant travail de traduction et de relecture du passé poétique qui constitue l'un de ses apports majeurs - des sonnets baroques au renga japonais, du grand chant des troubadours à celui des chamans indiens, des objectivistes américains aux futuristes russes... Plus de 150 auteurs - français et étrangers - sont ainsi regroupés dans ce volume, dessinant la carte mentale d'un nouveau continent poétique, à l'aube du prochain millénaire.

07/1998

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Littérature française

L'hiver des hommes

Pourquoi la fille du général Mladic, commandant en chef des forces serbes durant le siège de Sarajevo, accusé de génocide, s’est-elle tirée une balle dans la tête avec le revolver préféré de son père ? C’est pour tenter de répondre à cette question que Marc, écrivain, passionné depuis toujours par le destin des enfants de criminels de guerre, s’envole pour Belgrade en novembre 2010 alors que rien ne va plus dans sa propre vie. À Belgrade, il est amené par d’étonnants hasards, ou malentendus, à rencontrer quelques-uns des plus proches lieutenants du général Mladic, des hommes pour la plupart recherchés pour crimes de guerre. Ce sont eux qui l’encouragent à partir pour la petite République serbe de Bosnie où, disent-ils, il rencontrera le véritable peuple serbe, celui qui a gagné la guerre et continue de se battre aujourd’hui contre les Musulmans. Arrivé à Pale, la capitale historique des Serbes de Bosnie, un ancien village de montagne devenu une ville de trente mille habitants prise sous un mètre de neige, Marc découvre une population emmurée dans le désespoir, abandonnée de tous, mais cependant persuadée d’avoir mené une guerre juste. Les ex-officiers ne nient pas avoir commis les crimes les plus épouvantables contre leurs anciens voisins musulmans et croates, mais ils estiment avoir agi en état de légitime défense et avoir été trahis par leurs anciens alliés français. Pour se justifier, ils font à Marc le récit de leur guerre, ne cachant rien des atrocités qu’ils ont commises, ou qu’ils ont subies. Marc ne les juge pas – des jours et des nuits durant il les écoute. Ce sont pour la plupart des hommes attachants, exceptionnels parfois, qui luttent aujourd’hui contre leur propre conscience, contre leurs cauchemars aussi, enfermés dans une prison dont ils sont les geôliers. L’écrivain éprouve à leur endroit une curieuse empathie, comme si cet enfer dans lequel ils se sont enfermés faisait écho à son propre désarroi. « Nous croyons qu’à rompre avec la source du mal nous allons pouvoir inventer notre propre vie et apporter le bonheur à nos enfants », écrit-il, « alors que nous sommes faits de ce mal et qu’ainsi il continue de nous habiter et de nous ronger quoi que nous décidions, et quel que soit l’endroit du monde où nous allions nous réfugier. » Ce que vivent ces hommes est finalement pour Marc l’écho le plus exacerbé, le plus terrifiant, de ce que nous sommes nombreux à vivre chacun silencieusement au fil de notre propre destin.

08/2012

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Livres 3 ans et +

Où se cache ma fille ?

" Ma fille aime se cacher comme un escargot dans sa coquille. C'est alors difficile pour moi de la retrouver. Ma fille est gaie comme un pinson. Mais, parfois, elle est triste comme un petit phoque. " Les broderies à la main que l'on retrouve au fil des pages de ce livre se transforment en des envers étonnants et nous content, de manière symbolique, l'histoire de ce qui se cache au fond de l'être humain. Les animaux s'y métamorphosent en d'autres animaux, aux caractéristiques opposées. Et le dénouement nous bouleverse. Où est ma fille ? d'Iwona Chmielewska (Dans ma poche, Les yeux, La Mésaventure)est une histoire construite au moyen de patchworks et de collages et leurs envers. On y voit le " devant ", élégant, et juste après, les points de coutures et les doublures, éléments cachés et invisibles pour ceux qui se contentent de regarder un seul côté, qui ne voient que la surface des choses. " Ce livre est comme un jeu de cache-cache qui tente de décrire la nature d'un enfant, une petite fille. Comment regardons-nous cette enfant, que voyons-nous en elle ? Mais il se demande aussi ce qui se cache sous la surface et à quel point nous gouvernent les schémas avec lesquels nous percevons le monde. Dans le livre d'Iwona Chmielewska, l'ordre des choses est inversé : L'héroïne qui y est décrite et que l'on cherche tout au long du livre, n'apparaît qu'à la toute fin de l'histoire. Dans un premier temps, le lecteur fait connaissance de sa " doublure ", et il voit ensuite seulement ce qui aurait constitué son essence, s'il avait rencontré son regard dès le début. " " L'organza blanc ainsi que tous les chiffons qui ont servi à la réalisation de ce livre proviennent de divers magasins très populaires en Pologne, qui vendent des vêtements d'occasion originaires d'Europe de l'Ouest. Le bout d'organza était suspendu on ne sait où, en guise de rideau. Dans ce livre, des morceaux de shorts masculins, de taies d'oreiller, de rideaux, de mouchoirs, de pyjamas, de longues jupes et de robes de petites filles, utilisés on ne sait où par on ne sait qui, ont été rassemblés et cousus ensemble. Je crois que tous ces tissus sont marqués, d'une certaine manière, des expériences et de l'énergie des gens qui les ont un jour utilisés". (Iwona Chmielewska)

09/2020

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Histoire internationale

Iran. Le choc des ambitions

Depuis quatre mille ans, l'histoire de l'Iran est en dents de scie. Des hauts et des bas. L'unique hyperpuissance mondiale au temps des Grands Rois, Cyrus, Darius et leurs descendants, s'est effondrée sous les coups de boutoir d'Alexandre le Grand, puis s'est relevée de manière spectaculaire quelques décennies plus tard et a partagé pendant presque un millénaire la domination d'une grande partie du monde avec Rome. Puis vinrent l'invasion arabe, l'islamisation brutale, " les deux siècles de silence ", une résistance nationale pour préserver l'identité du pays, les hordes mongoles et, enfin, la reconstruction de l'Empire perse au début du XVIe siècle. Ce livre, d'une écriture limpide, basé sur une documentation colossale, commence dans la nuit du 19 au 20 juin 1747 avec l'assassinat de Nader (" le dernier conquérant asiatique ") qui marque la fin des ambitions impériales de l'Iran, et se termine avec la mort du dernier Shah, Mohammad Réza Pahlavi. C'est l'histoire de toutes les tentatives de modernisation de l'Iran, l'explication de sa situation actuelle, les grandes crises que ce pays a connues durant plus, de deux siècles. Un véritable roman de l'Histoire où le moindre détail est fondé sur des documents et témoignages irréfutables, avec une galerie de portraits des plus étonnants. Les derniers chapitres sont consacrés à une analyse détaillée mais claire de la révolution islamique, de l'islamisme radical qui menace le monde, et dénoncent, sans ambages et preuves à l'appui, ceux qui en sont responsables. L'Iran devait payer le prix de ses " ambitions intolérables ". " Mon pays constitue la clef géographique de tout le Moyen-Orient... Si jamais - Dieu nous en préserve - l'Iran devait s'effondrer, tout le Moyen-Orient et le sous-continent indien s'effondreraient en même temps... ", avait prédit le dernier Shah. L'Histoire lui donnera raison, tandis que l'Occident se trouve à présent confronté aux ambitions nucléaires militaires d'un régime islamique totalitaire et rétrograde encouragé, préparé, soutenu et placé par ce même Occident un quart de siècle auparavant ! " Quand on a dompté le conquérant grec, triomphé des armées romaines, assimilé la puissance arabe, survécu au Mongol, contenu l'Empire ottoman, puis les hordes afghanes et indiennes, et, cas presque unique dans les annales contemporaines, desserré l'étreinte de l'Armée rouge sur toute une province pratiquement perdue, que peut-on craindre de l'avenir ? " se demandait le dernier Shah, allié et ami du " monde libre ". " La trahison d'un ami ", eut probablement répondu un sage tel que Confucius...

05/2005

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Beaux arts

Limbes

Comme les voies du Seigneur qui nous demeurent impénétrables, celles de la création peuvent l'être aussi parfois. Ainsi de Rebecka Tollens, née à Stockolm, en 1990, que rien ne destinait somme toute à la création artistique. En effet, se destinant en premier lieu au droit international, et après une mission humanitaire au Ghana et un long voyage en Amérique du Sud, Rebecka Tollens entame une profonde conversion et se lance à Paris dans des études d'illustratrice pour entamer bientôt un parcours artistique personnel et des plus prometteurs, notamment remarqué, en 2015, avec l'exposition Viens ! à la galerie Arts Factory. Lorsqu'on l'interroge sur sa pratique, Rebecka Tollens peut répondre : Mes dessins, comme mes rêves, viennent donc de moi tout en étant également d'ailleurs. Les mots semblent lâchés : ailleurs et rêves. Les dessins de Rebecka Tollens ont le poids, le nombre et la texture du rêve, en effet. Il ne s'agit pourtant en aucune manière d'une interprétation de rêves (au sens freudien de Traumdeutung), mais bien d'une expérience de rêves, d'un espace occupé, travaillé, dessiné, qui permet l'incarnation de scènes de rêves dès lors que Rebecka Tollens les accompagne et les capture et disparaît dans cette capture pour leur laisser la place. Toutefois, malgré leurs caractères étonnants et presque angoissants, ces rêves ne tournent jamais aux cauchemars. Ils peuvent en posséder, c'est vrai, certaines tournures, certains accents, quelques colorations, sans cependant cesser d'être des désirs réalisés de rêves, des désirs accomplis. Ainsi, ces réalisations dessinées à la mine de plomb, en noir et blanc, laissent-ils comme remonter, à la surface, au jour (très gris), des atmosphères étranges : des extérieurs chargés d'une luminosité blafarde, livide, presque gelée (qui sont peut-être comme des rappels de la Scandinavie natale), des paysages frisant l'inquiétante étrangeté, des intérieurs où des scènes douloureuses semblent se jouer sous nos regards plus qu'impuissants. En somme, une énergie tout onirique qui fait de chaque dessin un théâtre qui devient de manière singulière à la fois parfaitement silencieux et bruyant. Tendons l'oreille et ce n'est que silence ; puis bouchons-la et le vacarme et la torture se font entendre dans le lointain, dans ces là-bas ou ces ailleurs qui ne sont pas sans rappeler les limbes, ces territoires à peu près insituables, ces états incertains ou ces régions mal définies, où toutes ces ribambelles d'enfants qui envahissent les dessins de Rebecka Tollens semblent pencher sans fin entre mort et vie.

04/2018

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Sciences historiques

Ligne Maginot du desert. La défense du limes républicain. La ligne Mareth. Sud-tunisien 1934-1943

Contrairement à la Ligne Maginot, la Ligne Mareth est une fortification française très peu connue. Située dans le sud-tunisien à hauteur de Mareth, à la la latitude de l'île de Djerba, cette ligne fortifiée a été envisagée dès 1934 pour mettre la Tunisie, alors protectorat français, à l'abri d'une attaque brusquée venue de Lybie (colonie italienne). S'appuyant sur le cours d'un oued dont les rives escarpées ont été aménagées en obstacle antichar, elle comporte une ceinture au sud de Gabès, mais surtout, de part et d'autre de Mareth, 49 points d'appui fortifiés totalisant 124 ouvrages bétonnés de tous types, des mots Matmata à la mer, sur 35 kilomètres. Elle est complétée par la défense de Ben Gardanne, ville- frontière, et par des ouvrages destinés à empêcher le contournement par l'ouest, près de Tatahauine, au Ksar El Hallouf et à Bir Soltane (ouest de Médénine). Implantée à l'Initiative du commandant Rime-Bruneau, réalisée par le Génie avec la seule énergie de la main d'oeuvre militaire dotée de moyens matériels modestes, elle n'en est pas moins bien conçue. Opérationnelle, mais n'ayant pas été attaquée par les troupes fascistes de Mussolini en 1940, la Iigue fortifiée fut démilitarisée. Elle devait être réarmée et âprement défendue quelques années plus tard par les troupes de l'Axe affrontant Ia 8e armée britannique. Après12 années d'exploration intense, Jean-Jacques Moulins et Michel Truttman, deux spécialistes de la fortification, ont minutieusement relevé les positions encore visibles sur le terrain malgré l'absence de cartes actuelles précises et les aléas d'un trekking dans le Sud. En outre, après de patientes recherches dans les archives militaires, plus d'une trentaine de familles de témoins de la conception, de la construction, de l'occupation et de la défense de cette ligne fortifiée, ont permis de conférer à cet ouvrage une grande richesse, notamment au travers de témoignages étonnants et de photographies inédites. On y découvrira des reportages de photographes amateurs ou professionnels, comme André Papillon ou Victor Sebag, mais aussi des photos d'une branche de la famille de l'écrivain Elsa Triolet. C'est ainsi toute une tribu qui, à l'appel du désert, quitta Paris, et vécut près de Mareth au milieu des troupes, puis remit en culture le champ de bataille après la reddition des forces de l'Axe. Incontestablement, ce livre apporte du neuf ! Il donnera à tous l'envie de mieux comprendre cette période méconnue de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi de se rendre sur le terrain.

01/2018

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Sciences historiques

Le brasier champenois. Histoire d'une solidarité

Yves Tesson nous plonge ici dans l'histoire d'une des toutes premières mutuelles créées en France : CMMA Assurance, héritière de la Caisse des incendiés de la Marne. A travers des archives inédites, il nous fait découvrir l'histoire d'une " solidarité champenoise " auxquels tous les grands acteurs de la région ont successivement contribué : Rouillé d' Orfeuil, à la fois philosophe des lumières et intendant du Roi, Monseigneur Leclerc de Juigné, futur Archevêque de Paris qui encouragea l'abolition des privilèges, Dubois Crancé avant qu'il ne devienne un révolutionnaire sanguinaire, le Préfet Bourgeois de Jessaint qui sut la ressusciter sous l'Empire en rassemblant les élites locales en dépit de leurs divergences politiques ... Forte de ces inspirations très diverses, la Caisse des incendiés a pris des orientations d'une modernité étonnante. Dépassant le simple mutualisme, elle a voulu d'emblée étendre sa protection aux plus démunis. Ainsi, dans les années 1780, l'assurance fonctionnait souvent de manière collective dans les villages : la caisse n'exigeait pas des plus pauvres d'avoir cotisé pour les secourir ! Très vite aussi, elle s'est investie dans la prévention. En équipant les villages marnais en pompes, elle s'est trouvée à l'initiative des toutes premières compagnies de pompiers. L'histoire de CMMA Assurance, c'est aussi la démonstration de l'intérêt de l'auto - organisation face à un pouvoir central dont les mesures sont trop souvent inadaptées aux réalités locales. Pendant la Grande Guerre, que seraient devenus les paysans champenois victimes des cantonnements de l'armée française sans le rempart protecteur de la Caisse des incendiés ? Elle sut alors défendre avec efficacité leurs intérêts du manque de solidarité d'un Etat au bord de la faillite, n'hésitant pas à défier le pouvoir du ministre de la guerre. Et lorsque la nouvelle législation européenne remit en cause à la fin du XXe siècle son existence, la Caisse sut se réinventer avec talent pour préserver cette indépendance et cette territorialité. Une fois encore, elle ne craignait pas de braver le légalisme étroit de certains hauts fonctionnaires et la jalousie des compagnies d'assurance dont elle avait toujours été le " poil à gratter ".

10/2019

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Loisirs

125 surprises dans l'ouverture

Vous n'êtes pas satisfait de votre répertoire d'ouvertures et disposez de peu de temps avant votre prochaine partie ? Ou vous jouez régulièrement les mêmes lignes et vous vous méfiez de la préparation de votre adversaire ? Ou, tout simplement, vous aimez expérimenter des idées originales ? Quelles que soient vos raisons, dans tous les cas où il est bon de disposer d'une arme-surprise, ce livre vous sera très utile. Plus largement, surprendre l'adversaire dans l'ouverture suppose souvent de jouer un coup qui, en apparence au moins, contredit les principes généraux de l'ouverture. L'étude de ce livre vous permettra de développer votre intuition et de sentir quand un coup hardi est jouable, et de cultiver votre créativité en vous confrontant à une mine d'idées étonnantes. Découvrez par exemple : - Comment surprendre les Blancs dès le 3e coup dans le Gambit du Roi (surprise 4) ; Comment les Noirs peuvent réaliser une rupture centrale précoce dans la Sicilienne ouverte (surprise 23) ; Comment surprendre les Noirs dans la Française Winawer avec la variante Paoli (surprises 42 et 43) ; Quelle est l'idée de Wahls contre l'Attaque Est-indienne et la Réti (surprises 58 et 59) ; Comment sortir des sentiers battus du Gambit-Dame Accepté avec un sacrifice de pion prometteur (surprises 71 et 72) ; Comment se créer des chances d'attaque dans la Bogo-indienne (surprise 88) ; Comment attaquer le fianchetto-roi avec la nouvelle Attaque Barry (surprise 101) ; Pourquoi il peut être intéressant pour les Blancs de jouer deux fois la même pièce dans les 5 premiers coups de la variante d'échange de la Caro-Kann (surprise 105) ; Pourquoi il peut être astucieux "d'oublier" de défendre le pion d5 dans la Grünfeld inversée (surprise 111) ; Comment les Noirs peuvent développer leur Fou-dame en f5 dans la Slave avec 4.e3 (surprise 115) ; Quel rare 6e coup blanc affectionnent Mamedyarov et Van Wely dans la Grünfeld. Pour chacune des idées examinées dans ce livre, l'auteur définit un indice de solidité (indicateur de son niveau de risque) et un indice de l'effet de surprise (indicateur de son impact psychologique probable).

06/2019

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Histoire de France

La bibliothèque capitulaire de Reims du XVe au XVIIIe siècle. L'inventaire de 1456-1462 et ses récolements (1470, 1479) - L'inventaire de la fin du XVIIe siècle

Depuis son origine carolingienne jusqu'à la veille de la Renaissance, la bibliothèque capitulaire de Reims a connu quelques périodes particulièrement fastes, comme celle du juriste et archevêque Hincmar (845-882) ou celle du Grand Schisme en raison de la proximité des archevêques de Reims avec des papes d'Avignon. Enfin, des prélats curieux et éclairés comme Guillaume Fillastre, doyen de Chapitre de Reims et cardinal de Saint-Marc (mort en 1428), très présents aux nombreux conciles qui ont égrainé cette époque, ont su saisir le sens de la démarche des intellectuels transalpins dans le domaine des " sciences " et des " humanités " et contribuer à en répandre la connaissance en France. La rédaction de l'inventaire des livres de la bibliothèque de l'Eglise métropole de Reims a été effectuée entre 1456 et 1462. Il achève un mouvement général de mise en ordre des manuscrits que conserve la cathédrale Notre-Dame. En effet, l'archevêque Guy de Roye (1390-1409) soumet le don au Chapitre des 153 volumes de sa propre bibliothèque à la construction d'une libraria, condition remplie par son successeur, Simon de Cramaud (1409-1429). Le transfert des livres donne l'occasion au chanoine Gilles d'Aspremont d'effectuer une amorce de récolement en 1412. Cet inventaire, un document de 28 feuillets en papier, donne pour chaque manuscrit une notice comportant généralement le titre de l'oeuvre et son auteur, un incipit et un explicit, le nombre de feuillets et sa provenance. La plupart des ouvrages étaient alors enchaînés à des pupitres, les livres estimés de moindre valeur étant conservés dans des armoires. Figurent aussi sur ce document des notes qui montrent qu'il fut en son temps un instrument de gestion de la bibliothèque. Près des trois quarts des manuscrits cités ont été identifiés (72 %) et localisés dans leur énorme majorité sur les travées de la Bibliothèque Carnegie de Reims, étonnante continuité. Pour appréhender l'ampleur et les limites de cet inventaire, ont également été édités ce qui concerne les livres dans l'inventaire du Trésor de 1622 (revu en 1669) et l'inventaire très sommaire rédigé en 1684, ce dernier incluant notamment les manuscrits de la bibliothèque d'études qui ne figuraient pas dans l'inventaire du XVe siècle.

06/2019

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Littérature étrangère

Le bûcher de Times Square

L'histoire de l'Amérique est avant tout l'histoire de la conscience d'un peuple. Disons plus l'histoire d'une succession de consciences. Et pour ce qui est de la mauvaise conscience qui travaille l'opinion " Made in USA ", on peut dire que la Guerre froide et le Maccarthysme, et leur extension la plus dure, l'exécution des Rosenberg en 1953, en constituent la phase exemplaire. De là date - un homme et une femme " brûlés " à l'électricité, comme en un étrange écho au brûlement des sorcières de Salem - un surcroît de folie de l'histoire qui se serait mise à parler plus fort que jamais, à corps perdu. Robert Coover, l'un des écrivains américains les plus controversés de sa génération (on comprend pourquoi quand on a lu son livre), a choisi la meilleure façon de faire sonner plus vrai encore le discours fou de ce temps-là - disons du Maccarthysme au Watergate - en mêlant aux personnages (surtout Ethel Rosenberg et Nixon) et aux événements réels, restitués ici avec une minutie étonnante, d'autres personnages et d'autres événements (par exemple le combat que se livrent les deux chefs de bande, Oncle Sam à la tête des Fils de la Lumière et le Spectre qui conduit les Fils des Ténèbres) qui, pour être le pur fruit de son imagination, n'en sont pas moins révélateurs là fiction, entrant par effraction dans la " vérité " des historiens, fait qu'on entend mieux l'Histoire. Imaginez Dos Passos porté à l'écran par Fellini, et vous aurez une idée du mal que Coover fait à l'Amérique, à son Droit et à sa Lettre. A la sortie du livre, les critiques américains ont d'ailleurs inventé un mot pour en parler, fascinés par le mélange des genres mis au point par l'auteur : " fact-ion ", hybride de " factuel " (c'est-à-dire vrai) et de " fiction " (c'est-à-dire faux). On peut désormais dire qu'aux Etats-Unis les années 70 auront été marquées par deux très grandes " machines à fiction ", à l'égal l'une de l'autre : Rainbow, de Thomas Pynchon, et le Bûcher de Times Square, de Robert Coover.

05/1980

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Critique littéraire

Louis-Philippe Dalembert

Avec huit romans en français et un en créole publiés à ce jour, auxquels s'ajoutent plusieurs recueils de poésie (le premier publié chez L'Harmattan en 1989), Louis-Philippe Dalembert, romancier et poète, venu d'Haiti, a imposé un style propre, mêlant à la poésie et à l'humour une profonde foi dam l'homme. Un volume collectif, rassemblant une douzaine de contributions, lui rend un premier hommage en alliant thématique et chronologie, monographies et perspectives de synthèse. Deux thèmes majeurs, le vagabondage, géographique, mais aussi existentiel et poétique, et les perspectives humanistes orientent les lectures qui privilégient certains romans : L'Autre Face de la mer, Rue du Faubourg Saint-Denis et Avant que les ombres s'effacent. Mais la part, relativement peu connue, de sa production en créole est justement réévaluée. Dans cette optique, Dalembert illustre superbement, à sa manière, ce processus de créolisation généralisée qui a inspiré Edouard Glissant et, plus personnellement, ce qu'il a identifié comme " besoin de poésie ". Si la libre jouissance de l'espace est l'un des traits de son écriture, on ne saurait oublier qu'elle coexiste avec une dynamique d'ordre moral mais aussi poétique, une avancée très personnelle, un itinéraire. Au long de ]'oeuvre de Dalembert, s'impose cette part d'humain, cette foi en l'homme dans ce qui est, en lui, le plus significatif et difficile : la fraternité et l'adhésion à une certaine idée de progrès. Parallèlement, la thématique haitienne évolue : elle se métamorphose, s'universalise et le dernier roman, Avant que les ombres s'effacent, est un bel exemple de cette tendance nouvelle. L'univers romanesque, parti d'une réalité insulaire caraibe, s'ouvre à l'espace " américain ", dialogue avec l'Europe — la France, l'Italie —, retrouve l'Afrique et, dans le temps même où il s'amplifie, écriture de l'histoire et écriture fictionnelle s'épaulent, s'interpellent et s'éclairent mutuellement. En proposant un pari exemplaire sur l'homme, en offrant, par le travail sur la langue, une étonnante maîtrise du monde dans lequel il a été donné à l'homme de vivre, Louis-Philippe Dalembert n'est pas seulement un classique " pour demain ", mais aussi pour aujourd'hui. Ici et maintenant.

11/2018

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Religion

Les lettres (1220-1240). La perle de l'école rhéno-flamande

À la source de la mystique rhéno-flamande, l'un des grands textes du patrimoine chrétien, d'une étonnante modernité. Hadewijch d'Anvers vécut en Flandre, au XIIIe s. Mais ce n'est qu'au XIXe s. que les érudits redécouvrirent ses Poèmes, puis les Lettres et les Visions. Il fallut encore attendre les années 1950 pour que Hadewijch ressuscite à travers son œuvre. Tout indique qu'elle rédigea les lettres ici présentées entre 1220 et 1240. Un siècle plus tard, Ruysbroeck l'Admirable, qui jamais ne la cite, lui a sans doute emprunté le meilleur de ce que l'on admire chez lui. Sa vocation et sa mission hors pair n'ont jamais été vraiment évaluées à leur juste mesure. Elle fut au départ du mouvement des béguines, l'un des plus beaux fleurons du monde chrétien. Ce mouvement essentiellement féminin donnait la priorité à la vie contemplative. Leurs vertus étaient hautement reconnues. Un siècle après Hadewijch, des contemporains évaluaient le nombre des béguines à quelque deux cent mille. Rares sont les mystiques qui ont parlé comme elle de Dieu et de l'homme. Son originalité propre la différencie d'une Thérèse d'Avila ou d'une Élisabeth de la Trinité. Sa connaissance de la littérature profane, de l'amour courtois et l'étendue de sa culture théologique sont impressionnantes. Le mouvement de sa pensée et son expérience mystique suivent les mêmes lignes que le courant intellectuel et spirituel connu sous le nom d'école rhéno-flamande, qui se développera avec Maître Eckart, Tauler, Suso... Ce courant mystique annonce ses ambitions : on veut connaître Dieu d'une connaissance qui n'est pas scolastique, mais on aspire à une connaissance infuse qui dépasse images et concepts, et qui sera le meilleur chemin d'ascension de l'âme vers Dieu. Il y a là une aventure spirituelle aussi remarquable par la qualité que par le nombre de ceux qui en furent les acteurs. Hadewijch est sans égale dans cette constellation, tant par sa justesse et sa profondeur théologique que dans l'épanouissement exceptionnel de sa vie contemplative.

08/2002

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Histoire de France

Louis VIII. Le lion

Quel plus beau titre de gloire pour un roi de France que d'avoir étendu le domaine royal jusqu'aux confins de l'Atlantique et de la Méditerranée, et d'avoir ainsi donné au pouvoir capétien la possibilité d'une grande politique ? En dépit de ces hauts faits, Louis VIII est resté un roi mal connu, et l'histoire ne célèbre guère ses mérites. Roi de douze cents jours - il n'a occupé le trône que trois ans, trois mois et trois semaines, de 1223 à 1226 -, précédé par son père Philippe Auguste (1180-1223) et suivi par son fils Louis IX (1226-1270), il souffre de l'ombre portée par ces deux géants du Moyen Age : à quoi bon se livrer à une enquête pour savoir si Louis VIII avait l'étoffe d'un grand roi alors qu'il suffit de constater que le temps lui a manqué, sachant que la durée est une condition impérative de succès et de gloire en politique ? Il faut au moins lui reconnaître du courage et de la patience. Ayant attendu trente-six ans pour être couronné, il fut associé aux campagnes victorieuses de son père et même accomplit le dernier débarquement réussi en Angleterre (dont il voulait devenir roi). Si finalement l'entreprise échoua (entre autres choses en raison de l'opposition de son père), l'histoire se montre quelque peu injuste en tenant à peine compte de cette étonnante expédition. Guerrier courageux, véritable lion au combat au dire du poète épique Nicolas de Bray, il fut aussi un homme à la noblesse d'âme et aux qualités de coeur reconnues de tous ses proches, soucieux de ne pas faire peur à son peuple et attaché à ses compagnons de chevauchée issus de la petite et de la moyenne noblesse. Les longues années d'attente au cours desquelles il dut, avec son épouse Blanche de Castille, dissimuler son ambition, sa soif d'agir et de régner n'ont pas peu contribué à faire de lui un être secret qui dissimulait son mystère sous le masque d'une impassibilité qui ne lui était pas naturelle.

02/1995

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Sciences historiques

Aristide Bergès, une vie d’innovateur. De la papeterie à la houille blanche

Pionnier de l’hydroélectricité, l’un des initiateurs de ce qui fut la base du développement industriel et économique des Alpes à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, créateur des premières "hautes chutes" de 200 puis 500 mètres de hauteur dans les Alpes françaises qui resteront longtemps inégalées, ingénieur fécond et industriel de talent, Aristide Bergès est un personnage marquant de l’histoire des techniques et de l’industrie française de son époque. Homme de communication doté d’un sens de la formule incontestable, il utilise la métaphore de "la Houille blanche" pour frapper l’imagination. Mais pour cet ardent propagateur du développement économique et social à partir du progrès technique, tout n’aura pas été facile. Issu de la bourgeoisie industrielle rurale, fier ingénieur diplômé de la jeune Ecole centrale des Arts et Manufacture, il devra batailler contre un père tout-puissant : sa fuite d’amour romantique à Londres pour y épouser la belle Marie, tailleuse de robes de son état, au mépris de l’avis paternel opposé à cette "mésalliance", ses débuts difficiles dans les chemins de fer, alors que son père lui refuse toute aide, les emprunts qu’il est obligé de faire pour lancer ses différentes affaires en sont la preuve. Mais rien n’altère l’énergie de cet homme qui a l’innovation chevillée au corps. Au-delà de l’image publique et officielle, enjolivée ou décriée, cet ouvrage dévoile la trajectoire étonnante d’un homme à la fois ingénieur, innovateur et entrepreneur, créateur d’une des plus grandes papeteries de France. L’innovateur foisonnant, certes, mais aussi l’homme privé, excellent père de famille, patron préoccupé par le progrès social, entrepreneur aux prises avec les turbulences de la crise économique des années 1880, avec ses difficultés et ses doutes, ses enthousiasmes et ses limites, supporté par sa famille, base essentielle de l’entreprise au XIXe siècle. Pour la première fois, une biographie précise et complète de ce personnage du "panthéon technique français" restitue un portrait intime de l’homme et de l’entrepreneur derrière la figure héroïsée du père de la Houille blanche, finalement mal connue.

02/2013

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Littérature étrangère

LE GENTLEMAN TZIGANE

Dans Larengro. La première partie de ses souvenirs publiée ici 1996. George Borrow racontait son enfance et sa jeunesse ; Avec le Gentleman tzigane (1857), qu'il sous-titre sans ambiguïté. Suite de Larengro, il reprend son récit à l'endroit exact où il l'avait laissé : mais sans changer ni de propos ni de style, il affine son angle de vision. Dans l'édition originale en trois volumes de Larengro, le premier évoquait la vie de l'auteur jusqu'à la mort de son père et courait sur vingt et un ans : le second, qui couvrait son séjour à Londres et ses travaux alimentaires dans l'édition, s'étendait sur plus d'une année : le troisième - son voyage à pied dans l'ouest de l'Angleterre et ses aventures d' "homme aux semelles de vent " - ne représentait guère qu'un mois ou deux. Le Gentleman tzigane accuse encore cet effet de "zoom " puisqu'il est tout entier consacré aux semaines de ce périple - mi-juin.fin juillet 1825. Mais qu'on ne s'y trompe pas : tout ce qui faisait le charme de Larengro est bien là - personnages inattendus et situations cocasses, réflexions imprévues et pleines d'originalité sur la vie et le monde, désarmant mélange d'érudition et de naïveté, fraîcheur touchante des sentiments - et ne fait que gagner en précision et en profondeur. Quel bonheur, au détour d'un chemin creux, de retrouver la troupe des Gypsies - Jasper Petulengro et Tawno Chikno, bien sûr. Pakomovna... mais aussi de découvrir de nouveaux visages : Ursula, Sylvester, d'autres encore - de surprendre Francis Ardry qui descend de voiture dans une cour d'auberge, ou de renouer connaissance avec Murtagh, le vieux camarade d'école, bien mal en point mais promis à un grand avenir ! Quelle joie aussi de retrouver l'indomptable Isopel Berners et d'apprendre comment tournera cette idylle étonnante ! Rien en soi d'extraordinaire dans ces épisodes, mais grâce à la magie d'un style à la fois simple et savant, lumineux et ouvert sur le rêve. Borrow parvient à emporter son lecteur dans un monde étrange - et ce faisant, il lui montre comment transfigurer la réalité la plus quotidienne et charger son propre regard de poésie.

07/1998

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Littérature étrangère

Les aventures d'Augie March ; Le don de Humboldt

Roman de la dure découverte du monde par un enfant, Les Aventures d'Augie March se déroule d'abord dans les miasmes d'un quartier pauvre de Chicago. Mais pour le jeune Augie, c'est une ville magique où se déploie sa profonde joie de vivre. Son théâtre enfantin, c'est une famille qui se compose d'une mère presque aveugle, d'un frère aîné admiré sans réserve, d'un jeune frère débile mental et de Grandma Lausch, qui veille sur la présence en classe des garçons tout en les envoyant gagner de l'argent. Si Augie commence sa carrière en livrant des fleurs pour les enterrements de gangsters assassinés, il ne vit pas moins en plein mythe : il projette les héros de la grande histoire ; César, Néron, Pierre le Grand, Alcibiade, le roi David ; sur les bootleggers, les parieurs et les trafiquants. Ainsi avance et grandit Augie, qui se laisse bercer par l'existence, charmant, sans projet précis... Roman dont le génie tient au double regard enfant-adulte, Les aventures d'Augie March est un livre joyeux d'hymne à la vie. Le Don de Humboldt met en scène deux écrivains que tout oppose : Von Humboldt Fleisher, poète prodige aux sommets de la gloire littéraire à vingt ans, mort à trente dans la misère, l'alcool et l'oubli. Et son ex meilleur ami, Charlie Citrine, devenu un dramaturge à succès. Mais Citrine est conscient de ses failles : tombé sous la coupe d'un petit gangster, Rinaldo Cantabile, ruiné par un divorce, traqué par le fisc, abandonné par sa maîtresse... Seul peut le sauver un legs imprévu de Humboldt : un synopsis qui devrait devenir un grand film. Ironie de l'histoire, c'est un tout autre scénario, soufflé involontairement par Cantabile, qui permettra à Citrine de recouvrer la fortune et la gloire. Roman picaresque d'une étonnante richesse d'invention, de culture et de réflexion colorée par l'humour, tableau de la vie intellectuelle américaine au XXe siècle, Le Don de Humboldt porte aussi un regard désabusé sur le métier d'écrivain aux Etats-Unis. Le roman, prix Pulitzer 1976, a propulsé Saul Bellow vers les sommets. Nouvelle traduction intégrale de Michel Lederer.

09/2014

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Photographie

Cindy Sherman. La rétrospective

Les photographies de Cindy Sherman ne sont pas des autoportraits. Bien qu'elle soit le modèle de ses propres personnages, là n'est pas l'essentiel. Sa démarche suppose qu'elle travaille seule et assume de multiples rôles : photographe, modèle, coiffeuse, maquilleuse, costumière, styliste. A l'aide de tout un arsenal de déguisements, de fards, de perruques et de prothèses, Sherman transforme à volonté son aspect et son environnement, créant une multitude de compositions et de personnages étranges, comme ceux du clown ou de la vedette de cinéma, ou d'autres tirés de l'histoire, de l'art ou des contes de fées. A travers ses travestissements, elle a crée une oeuvre étonnante qui dérange, amuse et choque, où le questionnement de l'identité croise celui, contemporain, du corps et de l'image. Cette rétrospective comprend ses oeuvres les plus récentes, dont certaines inédites. Cindy Sherman est une des figures les plus importantes de l'art contemporain, au-delà du seul domaine de la photographie qui est à priori le sien : elle a construit sa réputation internationale sur le travail conjoint, extraordinaire, qu'elle mène sur l'image et son corps depuis trente ans. Se prenant exclusivement pour modèle, elle s'est photographiée sous les aspects et les traits de personnages les plus différents, tout à tour comiques ou dérangeants, déplaisants ou émouvants. Pour élaborer ses photographies, Cindy Sherman assume les multiples rôles d'auteur, de metteur en scène, de maquilleuse de plateau, de coiffeuse et de costumier. Accompagnant une rétrospective majeure de l'artiste au MoMA, cette publication traite thématiquement des différents modes d'explorations de Sherman : artifice et fiction, mise en scène et théâtralité, culture pop, horreur, mythes, contes de fées et grotesque ; le sexe, le corps et les notions de genre et d'identité de classe. Parmi les oeuvres et séries, analysées ici, dont les célèbres Untitled Film Stills (1977-1980), Centerfolds (1981), History Portraits (1989-1990), deux séries récentes sont reproduites pou al première fois dans un ouvrage, dans la perspective de l'examen des derniers développements de l'oeuvre. L'artiste s'explique sur ces différentes voies à travers une interview extrêmement précise et fouillée avec le cinéaste atypique John Waters.

02/2012

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Jardinage

Arbres. Lignes de vie

Elément vital au coeur de l'écosystème, symbole de longévité, de diversité, de beauté, de résilience face aux agressions de tous ordres, source d'inspiration pour les artistes de tous les continents, l'arbre est par ailleurs présent dans l'imaginaire où sa ramure, mais aussi sa force souterraine, nourrit les textes sacrés, les mythes comme la littérature profane. L'arbre est le coeur d'un écosystème regroupant animaux, végétaux et champignons qui dépendent en partie ou entièrement de lui, de même qu'il peut dépendre d'eux pour se reproduire et diffuser ses graines. L'insecte et la plante ont besoin l'un de l'autre pour assurer leur descendance. Une partie de ces relations entre espèces échappe à notre regard car elle se déroule sous terre. Le système racinaire permet à un arbre de communiquer avec ses voisins. Face aux intempéries ou aux ravageurs, l'arbre réagit de manière étonnante et peut avertir ses voisins. Des arbres abattus par le vent voient, symbole de vitalité, un nouveau tronc jaillir du tronc renversé. Le motif de l'arbre de vie se retrouve dans de nombreuses mythologies. L'arbre de la connaissance du bien et du mal, porteur du fruit défendu, en serait une variante biblique. Certains arbres sont devenus des symboles comme le cèdre pour le Liban qui l'a placé au centre de son drapeau. L'arbre sait aussi se faire festif, à l'image de l'arbre de mai, planté au printemps pour célébrer le retour de la fertilité et de la végétation. Quant au sapin de Noël, il s'est imposé dans de nombreux pays, devenant très vite emblématique de cette fête au coeur de l'hiver. Le mot " livre " tire son origine du latin liber qui désigne aussi la partie intérieure de l'écorce d'un arbre Une belle mise en abyme se produit dans cet opus : les livres sont en effet eux-mêmes supports de représentation de ces arbres qui leur ont donné vie, transformant les riches collections de la Bibliothèque nationale de France en forêt de papier.

06/2023

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Aménagement du territoire

Le Festin N° 127 : L'âme des villes

BORDEAUX aux couleurs du street art Pratique marginale, clandestine et éphémère, le graffiti s'infiltre à Bordeaux à l'aube des années 1980, derrière Eric Kilat ou Jofo. Insaisissable et controversé, l'art urbain gagne aujourd'hui en légitimité, la Ville y voyant un nouvel atout touristique. Quand les Castors de Pessac bâtissaient leurs maisons En 1948, au lendemain de la guerre, alors que sévit une grave crise du logement, 150 jeunes gens entraînés par un jeune prêtre-ouvrier se lancent dans un projet fou : construire de leurs propres mains une cité modèle. DORDOGNE - La Peyrouse, à la découverte de la ville gauloise Aujourd'hui, ce lieu est un champ, au IIIe siècle av. J. -C. , une ville s'y étendait sur plusieurs hectares. Depuis cinq ans, le chantier accueille une équipe de 60 chercheurs et archéologues. Les Arènes du Plumaçon, l'âme de Mont-de-Marsan Détruites par un incendie, les arènes de Mont-de-Marsan sont remplacées en 1889 par un bâtiment en dur. Depuis, elles ont servi de décor à de nombreux concerts, à des épreuves d'Intervilles, sans oublier le mythique festival de musique punk de 1976, premier du genre en Europe. LOT-ET-GARONNE, la bastide, laboratoire urbain de la transition écologique Fondées entre le XIIIe et le XIVe siècle, les 41 bastides de Lot-et-Garonne témoignent d'une capacité étonnante à se renouveler face aux enjeux contemporains de la transition écologique, énergétique et démographique. Bayonne réveillée par son patrimoine Façades à colombages, rues piétonnes, verrières et enchevêtrement l'escaliers confèrent à Bayonne charme et caractère. Elle a été pionnière dans le mouvement national de revitalisation des centres-villes, historiques alors que dans les années 1980 le centre-ville s'était vidé de ses habitants. Pau, le nouveau visage du quartier des Halles Reconstruit dans un style moderne dans les années 1970, le quartier central des Halles, à Pau, a récemment fait l'objet d'une campagne de rénovation. L'enjeu pour la municipalité : recréer autour des Halles un espace de vie dédié à la fl ânerie, à la convivialité, à la culture.

09/2023

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Thèmes picturaux

Jardins. Explorer l'art de l'horticulture

Jardins : Explorer l'art de l'horticulture emmène le lecteur dans un voyage unique à travers les continents et les cultures pour découvrir comment artistes, jardiniers, paysagistes et illustrateurs se sont inspirés des jardins depuis plus de 4 ? 000 ans, de l'Egypte antique à nos jours. Ce tour d'horizon superbement illustré réunit plus de 300 images spectaculaires couvrant un large éventail de styles et de techniques, des peintures, installations, sculptures et plans en passant par des images de cinéma, des bijoux et des textiles. Cette sélection, réalisée par un comité international d'experts, dévoile la diversité et la beauté des jardins, du jardin d'Eden aux jardins suspendus de Babylone en passant par les jardins paysagers anglais, les jardins zen japonais et de simples potagers. Cet ouvrage de référence inclut des oeuvres célèbres ou plus confidentielles d'artistes et de créateurs tels que Pierre Bonnard, Annie Faivre, Fergus Garrett, Jean Jullien, Roberto Burle Marx, Claude Mollet, Gertrude Jekyll, David LaChapelle, Marianne North, Piet Oudolf, Faith Ringgold, Vita Sackville-West, Jonas Wood et bien d'autres. Assemblées par paires, indépendamment de toute chronologie et toute géographie, les images révèlent des contrastes et des similitudes étonnantes. Observez des plans originaux de jardins, ceux du potager de Versailles au xviie siècle ou de Thomas Dolliver Church pour El Novillero, en Californie. Découvrez la campagne du gouvernement britannique pour promouvoir l'agriculture pendant la Seconde Guerre mondiale, et comment des horticulteurs envisagent de cultiver des plantes sur Mars. Apprenez tout de l'histoire du jardin de Claude Monet à Giverny, du sanctuaire créatif d'Anne Spencer à Lynchburg, en Virginie, pendant la Renaissance de Harlem et du jardin communautaire du "Gangster Gardener" Ron Finley à Los Angeles. Les jardins, qu'ils soient représentés sur d'anciennes fresques romaines, illustrés dans des manuscrits enluminés, rendus sur le papier ou capturés numériquement grâce aux dernières technologies de pointe, sont depuis longtemps un sujet de prédilection pour les artistes et les créateurs du monde entier. Des jardinières et des massifs de fleurs soigneusement entretenus aux jardins ouvriers, des oasis sur les toits-terrasses aux grands parcs publics, les jardins sont partout et nous connectent avec la nature.

10/2023

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Critique littéraire

Récits d'amour et de chevalerie. XIIème-XVème siècle

Ce volume présente les plus merveilleuses histoires d'amour composées entre le XIIe et le XVe siècle. Puisant dans la matière de Bretagne, qui a richement inspiré les romans du roi Arthur et de la Table ronde, dans les contes folkloriques ou dans les traditions littéraires venues de l'Antiquité latine, les auteurs du Moyen Age s'attachent avec subtilité à la naissance du sentiment amoureux et aux angoisses de la passion. L'amour y est toujours lié aux quêtes et aux initiations aventureuses - les tournois, les combats contre les êtres enchantés, la lutte contre les personnages malveillants, les déguisements y jouent un rôle essentiel. Le héros, parfait amant, reste la figure exemplaire ; pourtant, certains récits font place au burlesque et au comique, parfois même au grivois. Le héros n'hésite pas, le temps de quelques ruses, à se faire passer pour un antihéros. La dame, mue par une curiosité hardie, ne tarde pas à promettre ses faveurs. Ainsi, les situations amoureuses, évoquées souvent avec délicatesse et pudeur, peuvent manifester une audace amusée. Pour la première fois dans la littérature du Moyen Age, les héroïnes féminines jouent un rôle de premier plan. Telle la jeune Silence, travestie en garçon, qui découvre à tous son identité féminine lorsque, par des appâts très gourmands, elle réussit à capturer l'enchanteur Merlin ; ou, dans une tonalité plus grave, la belle fille du comte d'Anjou, poursuivie par le désir incestueux de son père, qui trouve, au cours d'une douloureuse errance, un mari très épris, mais subit la malveillance d'une parente envieuse ; elle est finalement sauvée de la calomnie et de la mort grâce au sourire magique de son enfant. D'Ipomédon, chasseur et homme des bois, à Narcisse, la figure mythique née d'un étrange quiproquo ; de Joufroi de Poitiers, l'homme comblé par les femmes, à Jason le volage devenu le modèle de l'ordre de la Toison d'or ; de la dame courtoise pour laquelle s'accomplissent les prouesses les plus étonnantes à ces jeunes femmes qui n'hésitent pas à prendre en mains leur destin, l'imaginaire médiéval, à chaque page, se montre prodigieusement fécond.

05/2000

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Histoire de l'art

Amour et inspiration. Muses, collectionneurs et artistes

Picasso, Matisse, Lydia, Chagall, collection Morozov... Vladimir Fédorovski nous dévoile les secrets des plus grands créateurs du XXe siècle. Enigmatiques, flamboyants, magnifiques, ils traversèrent le siècle comme une fulgurante traînée de poudre, suscitant passions et émerveillement. Mêlant l'amour à l'art, la poésie et la politique, Vladimir Fédorovski propose aux lecteurs un voyage dans le temps et dans l'espace. De Matisse à Picasso, de Chagall à Modigliani, il nous offre une méditation sur les mystères de la création, éclairant d'une nouvelle lumière le rôle des muses et des collectionneurs... tous des artistes à leur manière. Comment les collectionneurs russes Morozov et Chtchoukine ont-ils pu influencer l'itinéraire artistique de Picasso et Matisse ? Qui fut Lydia, sa muse cachée ? Pourquoi Diaghilev devint-il un des personnages les plus illustres de l'univers artistique mondial, créant au sein de sa compagnie des Ballets Russes une étonnante symbiose du geste, de la musique, de la poésie et de la peinture ? Comment se réalisa "la magie" , l'inspiration réciproque entre Rudolf Noureev et Margot Fonteyn ? A partir de ses souvenirs des rencontres avec des personnalités extraordinaires, Vladimir Fédorovski raconte des histoires, souvent secrètes, mal ou peu connues, évoquant le rôle exceptionnel de ces inspirateurs et inspiratrices dans le tissage et le métissage des relations entre la France et la Russie. Un voyage inédit qui marquera le destin de d'auteur. Dans le droit fil du célèbre best-seller de Vladimir Fédorovski Le roman de Saint-Pétersbourg, cette ode à l'art et à l'amour, aux artistes et à leurs inspiratrices, nous invite au rêve et au voyage. Ce livre sort à l'occasion de l'exposition événement - Fondation Louis Vuitton - La Collection Morozov. Icônes de l'art moderne : https : //www. fondationlouisvuitton. fr/fr/evenements/icones-de-l-art-moderne-la-collection-morozov. Cette exposition vise un million quatre cent mille visiteurs entre le 22. 09. 2021 et le 22. 02. 2022 et réunira plus de 200 chefs-d'oeuvre de la collection d'art moderne français et russe des frères moscovites Morozov. Le livre s'articule autour de ses grands axes.

09/2021

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Humour

L'abécédaire du Capitaine

Vous avez toujours voulu tout savoir des vannes cultes du Capitaine Marleau sans jamais oser le demander ? Youyouuuuuu ! Vous tenez entre vos mains le fameux sésame pour traîner brillamment sur le canapé en apprenant tout sur la gendarme préférée des Français. Depuis Louis de Funès, on n'avait jamais vu ça ! Mais quel est cet étrange ovni de la planète PAF ? Vrai phénomène télévisuel dans la sphère très tranquille du service public, le Capitaine Marleau a déboulé comme un ouragan sur nos petits écrans à grands coups de gouaille remontant contre vents et marées -son pilote bien nommé - le monde très tranquille du service public. Répliques cultes, acteurs célébrissimes, intrigues dignes d'un roman d'Agatha Christie, le naturel inclassable et la personnalité charismatique de son héroïne, Corinne Masiero affiche fièrement un succès sonnant et trébuchant face à ses concurrents du PAF. Ici, place à la fraîcheur - du houblon pétillant -, à la spontanéité de son héroïne décalée, à son franc-parler et à son style unique envoûté par un flegme surprenant. Cette gendarme bourrue mais à rebours de tous les clichés ne cesse de nous surprendre ! Pour parfaire le tableau, viennent s'y ajouter le carnet d'adresse vertigineux de sa réalisatrice Josée Dayan et sa ribambelle de stars francophones : Gérard Depardieu, Isabelle Adjani, Jean-Pierre Marielle, Jean-Hugues Anglade, Muriel Robin, Edouard Baer, Laura Smet et bien d'autres. Ces rencontres étonnantes entre ces monstres du cinéma et cette héroïne anti-star (voire anti-système ! ) en font un objet télévisuel rare certes, mais surtout, un énorme succès populaire ! Les audiences battent tous les records au point de déboulonner l'impensable... l'équipe de foot de France en prime-time ! Une première dans le cercle très fermé des cartons télévisuels et des capitaines au poing levé ! Si la réalisatrice avoue avoir créé un monstre qui lui échappe à l'image de Frankenstein, appelant d'ailleurs affectueusement Corinne Masiero sa "créature", il est certain qu'on aimerait bien récupérer la formule magique pour posséder un si solide sens de la répartie. Et c'est tout l'objet de ce vaillant ouvrage. C'est parti camarade, te voilà lancé en pleine enquête pour dénicher les meilleures vannes de la gendarme la plus déjantée de France. Merki !

07/2022

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Poésie

Ahmad Shamlou. La passion de la recréation

Dessiner le portrait d'Ahmad Shamlou (1925-2000), un monument de la littérature contemporaine iranienne, exige de rassembler les innombrables fragments d'un puzzle qui ne suffit pas à restituer sa véritable image. Jeune enfant, il a séjourné dans plusieurs villes d'Iran, où il a suivi un parcours éducatif chaotique et incomplet. C'est grâce à ses efforts personnels, mais surtout à son talent ainsi qu'à ses rencontres heureuses avec des gens de lettres, qu'il a pu consolider les bases d'une connaissance vaste et approfondie dans ses domaines d'activités futures. Il a connu, durant une grande partie de sa vie, la misère, la solitude, les poursuites, les incarcérations, le vagabondage et l'horreur : la violence inouïe exercée à l'égard d'un soldat par ses supérieurs et ses pairs qu'il n'oubliera jamais, ce qui explique peut-être son opposition farouche à toute forme d'oppression et d'injustice. Fasciné par la musique de Chopin, jouée au piano par deux jeunes voisines arméniennes, il aurait voulu être musicien. N'ayant pas les moyens, il guérit cette blessure par la poésie. Beaucoup plus tard, une autre jeune femme arménienne, Ayda, elle aussi amoureuse de musique et de poésie, le séduira à tel point qu'il la considérera comme l'incarnation de la femme idéale chantée dans son long poème de jeunesse, Roxana. Il la sacralisera dans sa poésie tardive. Parlons aussi de sa chance de rencontrer Morteza Keyvan, qui orientera ses tendances politiques vers l'idéal socialiste, Nima Youshidj, qui lui inspira sa nouvelle vision poétique et enfin Fereydoun Rahnama, qui l'initiera à l'univers des poètes modernes européens. Le résultat de ces initiations sera la publication d'une quinzaine de recueils de poésie considérés comme les fruits d'une école de poésie innovatrice, évolutive, lyrique et épique, engagée, humaniste, et inimitable. Alchimiste de mots, il créera une synthèse étonnante de prose ancienne, de langage populaire et de littérature moderne, en abandonnant les règles de la prosodie classique, en exploitant la musique intérieure inhérente à la langue et en développant un courant de vers blancs. Certains le considèrent même comme le plus grand poète persan après Hâfez.

01/2022

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Littérature française

Le pays de lumière

Le pays de lumière est un livre de contes pour les enfants de tout âge. Mais il se destine particulièrement à celles et ceux qui aiment leur lire de belles histoires qui font rêver, tout en faisant réfléchir. Des êtres humains, des animaux, des arbres, des fleurs, et parfois même des objets y sont mis en scène, afin que chacun y trouve son "conte" ! Et puis, fidèle au souhait de l'auteur de faire travailler l'imaginaire des lecteurs, le livre n'est pas illustré. Chacun peut ainsi se créer son univers, dans ce monde qui manque parfois cruellement d'imagination... Globe-trotter, Astrid Lerdung a fini par poser ses valises en Bretagne. Elle puise sa joie dans l'écriture de contes, se laissant emporter dans le monde de l'imaginaire tout en cherchant à apporter des réponses aux questions souvent esquivées. Son premier livre, Chagrin et fleurs, publié aux éditions Edilivre, remporte un franc succès et lui donne envie de continuer l'aventure. En parallèle de son activité d'auteur, elle fait du bénévolat, partout où il y a des amateurs de contes et de nouvelles qui honorent la création et le créateur. Entrez et voyez... goûtez et remerciez... voilà qui promet une heureuse excursion au pays de l'imaginaire. Livre de contes, livre de chevet, mais aussi livre de vie, Le pays de lumière s'adresse à tous ceux qui veulent comprendre, rêver et se reconnaître dans les qualités et les défauts des héros. C'est un ouvrage aérien, qui se lit comme il se raconte. Astrid Lerdung nous rappelle que le conte naît d'une tradition orale ancestrale, instaurée par les troubadours médiévaux, bien différente des versions édulcorées que l'on connaît maintenant ! Dans Le pays de lumière les malheurs, la souffrance, la tristesse existent mais l'on peut aussi trouver de quoi les apaiser, les contourner ou les méditer. Respecter les différences ou comprendre la maladie : voilà le fabuleux pouvoir du conte. Plus qu'une excellente conteuse, Astrid Lerdung est magicienne. Elle nous transporte d'une rive à l'autre avec une facilité déconcertante. Les histoires s'enchaînent, tantôt graves, cocasses, mais toujours étonnantes.

07/2013

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Histoire de France

Ton père et ami dévoué. Lettres de Jules Lelorrain, magistrat, à son fils Edouard, médecin militaire (Janvier 1867-septembre 1871)

Jules Lelorrain, magistrat provincial sous le Second Empire, fit une carrière très honorable alors même que son positionnement républicain, bien connu de ses supérieurs, le plaçait un peu en marge des juges et procureurs de l'époque. Très tôt séparé (géographiquement) de ses deux fils, il entretint avec eux une correspondance suivie, presque hebdomadaire, échange représentant au total plusieurs milliers de lettres dont la plupart ont été conservées. On a sélectionné, au sein de cet immense corpus, les lettres envoyées par le père à son fils Edouard, étudiant puis médecin militaire, entre le 1e' janvier 1867 et la fin de 1871. L'intérêt de cette correspondance est considérable. Correspondance privée d'abord, plongée surprenante dans la vie quotidienne d'un notable désargenté mais entretenant avec assiduité un réseau social très développé, très varié, de parents, amis et connaissances, parlant simplement à son fils de promenades, excursions, vacances, mais aussi de ses difficiles relations avec sa femme - qui n'est pas la mère d'Edouard, de sa santé propre comme de celle des autres, d'argent, de questions de carrière (la sienne, celle d'Edouard, celle d'Eugène, le fils aîné). La liberté et la franchise des propos sont étonnantes et sans doute peu communes, tranchant avec le ton parfois compassé de nombre de correspondances privées anciennes. Mais, au-delà de ces peintures presque balzaciennes, de ces scènes de la vie de province, ces lettres abordent des questions d'un autre niveau. Les années 1867-1871 sont cruciales : vains efforts de libéralisation de l'Empire, affrontements politiques et sociaux, "guerre folle" de 1870, effondrement de la France, guerre civile... De tout cela et aussi de la religion et de la nature de la vie humaine en général, le père et le fils s'entretiennent avec la plus grande confiance, alors qu'ils ne sont pas en accord parfait. Jules, voltairien, spiritualiste, modéré s'oppose à Edouard, athée, radical, intransigeant - et ces dissensions font l'objet de débats parfois vifs sans compromettre aucunement les relations chaleureuses qu'entretiennent le père et le fils. C'est ce ton de liberté, cette absence de retenue, cette ouverture d'esprit rares qui font de ces lettres un document exceptionnel.

05/2013