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Augustin Lebon

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Critique littéraire

Chien de lisard

Loin de son poste de surveillance, Julien se plonge donc et s'égare dans Le Mémorial de Sainte-Hélène. Il ne voit plus les haches brandies par ses géants de frères, ne compte plus les troncs équarris, roulés sur des copeaux énormes, portés un à un dans la scierie, et poussés vers la machine qui les débite en planches. Et soudain, le vieux Sorel est là, gesticulant au milieu du hangar, cherchant son fils dans les hauteurs, le découvrant assis à califourchon sur une des poutres du toit. Il l'apostrophe, saute sur la passerelle, enchaîne des coups. Le premier fait tomber le livre dans le ruisseau. Le second frappe la tête. Le troisième atteint une épaule. C'est le point de départ du Rouge. C'est aussi le centre dérobé qui se déplace sous la pression du roman de moeurs. On le sait et on l'a dit sur tous les tons : pour raconter un fait divers, pour justifier aussi la triste affaire Berthet, Stendhal oppose un jeune homme pur et criminel à tous les monstres de besogne, de niaiserie, de veulerie, d'envie, de cupidité. Mais surtout, il grossit l'histoire du héros identifié à ses livres, lié à ses bibliothèques de fortune, soucieux de trouver dans tout ce qu'il lit de quoi agir, improviser, et apprendre à mourir. La "manie de lecture" de Julien, qui nous renvoie aux livres du Livre, est si vivace qu'elle réussit à soutenir, voire à déterminer toute son existence fictive. Et puis, il arrive aussi que certaines liaisons durent plus longtemps que toutes celles que la fiction a rendues dangereuses. Le personnage de Laclos a eu certainement la leçon qu'il préméditait. Il en savait certainement plus long que ses juges imaginaires et ses juges réels. Il a emporté, on ne sait où, les mystères de sa séduction. Stendhal, encore lui, ne reprend pas les hypothèses des critiques. Dans La vie de Henri Brulard, ce n'est pas Mme de Merteuil, mais plutôt son modèle, Mme de Montmaur, qui surgit, vingt-cinq après la publication du roman "libertin". Dans les quelques pages que Laclos n'aura pas écrites, on découvre un adolescent embarrassé, qui se morfond, qui n'a vu du monde des adultes que "ce que l'on peut voir par le cou d'une bouteille". Il est reçu chez les amis de ses parents, dans une maison grenobloise. Il se sent perdu devant les bibelots, les bergères défraîchies. Mais il a rencontré l'héroïne sévère qui époustouflait ses lecteurs aînés et qui, retirée en province, tient à offrir des douceurs à ses visiteurs. Stendhal se raconte comme le ferait un acteur : "Elle était vieille maintenant, riche et boiteuse. Cela, j'en suis certain ; quant au moral, elle s'opposait à ce que l'on ne me donnât qu'une moitié de noix confite quand j'allais chez elle au Chevallon, elle m'en faisait toujours donner une tout entière."

01/2017

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Révolution française

Mademoiselle de Corday

Au matin du 13 juillet 1793, Charlotte Corday achète un couteau dans un magasin situé sous les arcades du Palais-Royal. Vers 11 h 30, un fiacre la dépose devant le domicile de Marat, au 30 de la rue des Cordeliers. Le XIXe siècle, chez les royalistes, fera de Charlotte Corday une icône, une martyre de la contre-révolution. Jean de La Varende, dès le plus jeune âge, a été fasciné par cette jeune fille. Mais les termes par lesquels il l'évoque semblent analyser aussi la genèse de son besoin d'écriture sur cette personne. "Charlotte de Corday, assure l'écrivain, reste dans mes présences constantes. Je me suis occupé d'elle peu à peu, lentement, toujours, sans nulle volonté livresque : elle m'attendait, enveloppée de son mystère insistant ; de sa force, de sa beauté, de son courage, et surtout de cette mélancolie divine, où, même enfant, je savais qu'il pouvait se cacher de bien puissants arômes" . "Fille de soldats-gentilshommes, païenne, vierge viking, vierge tout court ; ajoutons normande, et nous aurons, si ce n'est le portait moral de Charlotte, au moins son explication cohérente" . Dans ces quelques lignes, La Varende résume ce qui lui paraît l'essence de Charlotte Corday. Il se place un ton en-dessous, en revanche, pour évoquer son royalisme. C'est que, sans le reconnaître vraiment, l'auteur des Manants du roi et de Man d'Arc, chantre de la fidélité totale à la monarchie française, n'est pas à l'aise avec le royalisme de Charlotte Corday, car ce royalisme est pour partie incertain, et n'est pas le sien, lui le contre-révolutionnaire viscéral. Charlotte, c'est une Girondine dont le premier mouvement a été d'adhérer à la Révolution et qui ne s'est détournée de celle-ci qu'en raison des flots de sang qui ont commencé à couler en 1792-1793. Quant au père de Charlotte ("Il lui faut six pages pour développer le lieu commun") et au milieu dans lequel elle baignait à Caen ("Des jobards de la bonne intention"), l'écrivain ne se prive pas de manifester le mépris dans lequel il les tient... C'est ici que se trouve la leçon d'histoire de Mademoiselle de Corday : avec ce livre, Jean de la Varende, ce vieux chouan, est obligé de convenir qu'il y eut d'autres formes d'opposition à la Révolution française que celle, indéfectiblement fidèle à Dieu et au roi, de son ancienne France terrienne. Jean Sévillia AUTEUR Membre de l'académie Goncourt et de l'Académie de marine, Jean de La Varende (1887-1959) est un écrivain enraciné en Normandie, avec une prédilection particulière pour la mer et les marins. Il est notamment l'auteur d'hagiographies parmi lesquelles Don Bosco, réédité par Via Romana en 2015, et Le Curé d'Ars et sa passion en 2019.

01/2022

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Livres 3 ans et +

Poucette

Poucette est kidnappée puis ballottée contre son gré, convoitée par le crapaud, le hanneton puis la taupe. Grâce à l'hirondelle qu'elle a sauvée, elle atteint les pays chauds où elle rencontre le génie des fleurs, un semblable. Lui aussi veut l'épouser... Marco Mazzoni travaille tout en délicatesse au crayon de couleur. Au début du livre, les couleurs sont très simples - cyan, magenta, jaune - et au fur à mesure que le personnage se découvre, le dessin de Marco Mazzoni se complexifie et l'esquisse devient chef-d'oeuvre, suivant la discrète métamorphose de l'enfant en femme, son intégration harmonieuse dans le monde végétal et animal, et son épanouissement heureux.

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Critique littéraire

La revue blanche

Le caractère exemplaire de la Revue Blanche tient à une histoire exceptionnelle, dans la mesure où son évolution reflète aussi bien les bouleversements de l'époque (l'émergence de la sociologie, l'engagement politique au moment de l'affaire Dreyfus) que les chaos du champ littéraire de la fin de siècle, du post-naturalisme à l'apparition d'une rhétorique spécifique du combat des "intellectuels". Ces changements sont perceptibles dans les textes eux-mêmes, et plus encore dans les articles critiques qu'à travers les textes de création. Si la Revue Blanche se présente à l'origine comme une revue essentiellement littéraire (elle refuse d'emblée d'être "une revue de combat"), elle s'implique pourtant progressivement dans l'espace social, ce que montre l'augmentation des textes critiques à partir de 1894. Cette évolution s'accompagne d'une grande diversité de styles et de chroniqueurs, qu'il s'agisse de Paul Adam, de Charles Péguy, de Léon Blum, d'André Gicle ou encore de Claude Debussy; c'est le discours critique, dont les objets sont multiples - aussi bien historiques, sociologiques, idéologiques que littéraires - qui raconte au plus juste l'histoire de la revue, ce dont cette anthologie se propose de faire état. D'une singularité qui tient à la direction particulière donnée par ses fondateurs, les frères Natanson, mais aussi à l'époque bouillonnante qui l'a vue naître, la Revue Blanche, en tant que texte, n'est pas d'un accès facile; l'abondance des chroniques entraîne nécessairement une dispersion, voire un certain hermétisme qui rend sa lecture complexe. Le travail de sélection est d'abord un travail d'éclairage, puis de mise en évidence: l'anthologie permet le marquage raisonné de points de repère, une mise en valeur de textes qui ont constitué les pré-originales de publications aujourd'hui connues mais aussi une véritable exhumation ou mise en exergue de textes oubliés qui ont eu une résonance en leur temps et paraissent essentiels pour comprendre la vie intellectuelle de cette période particulièrement fertile de l'histoire des idées. La revue, par nature, fait se côtoyer des textes très divers, et cette coexistence change la perception de chacun d'eux : les replonger dans leur contexte de publication permet d'arborer ces effets de lecture et le rayonnement qu'ils exercent les uns sur les autres. C'est dans cette perspective que l'ouvrage propose une articulation autour de trois grandes périodes: une première partie consacrée aux débuts de la Revue Blanche, champ d'expérimentation (1891-1893); une seconde partie qui correspond à la naissance de la revue engagée (1894-1897); une troisième partie enfin, où se manifestent les prémices de la Nouvelle Revue Française, la Revue Blanche apparaissant alors comme le modèle de la revue intellectuelle (1898-1903).

03/2010

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Histoire de France

La grande histoire des Français sous l'Occupation. Volume 2, Quarante millions de Pétainistes

Cet ouvrage, quarante millions de pétainiste, est le deuxième livre d'une série de onze ouvrages d'Henri Amouroux, dédiés à La Grande Histoire des Français sous l'Occupation. Les événements relatés dans ce livre couvrent une période allant de juillet 1940 à juillet 1941. L'Etat français se met en place. A la ferveur quasi religieuse suscitée par le Maréchal au moment de l'Armistice succédera rapidement, une période de doute puis de désillusions alors que se met en place la politique de collaboration avec l'ennemi. Comment l'image du vainqueur de Verdun a-t-elle pu se dégrader aussi rapidement ? Aussi étonnant que cela puisse paraître aujourd'hui, Philippe Pétain passait pourtant pour un "maréchal de gauche" de par son passé de fantassin pauvre issu d'une famille modeste. Il n'incarnait pas, selon l'expression consacrée, "l'alliance du sabre et du goupillon". L'un des plus beaux éloges qui lui sera consacré, fut rédigé par Léon Blum, à l'occasion de son élection à l'Académie française : "Si je disais qu'entre tous les chefs de la guerre le maréchal Pétain est celui dont la modestie, la gravité, le scrupule réfléchi et sensible imposent le respect, si je rappelais le rôle qu'il tint et que seul il pouvait tenir entre l'échec des offensives françaises d'avril 1917 et les grandes offensives allemandes du printemps 1918, je ne pourrais que le gêner par mon compliment, je n'aurai pas ce mauvais goût." Durant la Grande Guerre, il symbolisa l'homme providentiel. En mai-juin 1940, il incarnait le sauveur de la France. Au crépuscule de sa vie, il allait donner l'image d'un vieillard indigne atteint de déchéance physique et mentale ayant entraîné la patrie des droits de l'homme dans les pires compromissions. Après un parcours sans faute, Vichy a certainement été pour Pétain, le combat de trop. Les choses n'étant pas simples, on sait que suite à la débâcle de 1940, la quasi-totalité des Français et du monde politique le considérait alors comme l'ultime recours face à une situation aussi inattendue que désespérée. On ne peut leur en faire le reproche car rien ne laissait présager la suite des événements. Grâce à son talent de journaliste et d'historien, Henri Amouroux, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, sait mieux que quiconque nous faire partager l'intensité dramatique de cette période où l'héroïsme le plus pur côtoya la veulerie la plus sordide. Dans ses analyses minutieuses, le facteur humain reste toujours omniprésent et facilite la compréhension de cette terrible période d'où émergera la France moderne, mais aussi l'Europe en tant qu'entité économique et politique en devenir.

12/2019

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Beaux arts

Balthus. Une biographie

Voici la première biographie complète de l'un des peintres les plus énigmatiques du XXe siècle, né en 1908 et mort en 2001, l'un des plus scandaleux aussi : la thématique sexuelle qui imprègne son œuvre ne valut-elle pas à l'une de ses toiles, La Leçon de guitare (1934), d'être soustraite à la vue du public aux Etats-Unis ? Il faut dire que celui qui n'hésitait pas à poser dans Paris-Match tout en affirmant qu'il détestait afficher sa vie privée, celui qui distillait de savantes interviews dans Le Monde ou Le Figaro tout en récusant la critique, qui se présentait comme le comte Balthus Klossowski de Rola, descendant de Lord Byron, cousin des Romanov et des Poniatowsky, alors qu'il était né à Paris d'émigrés polonais, apparaît au terme de ce récit comme un personnage vraiment hors du commun. Enfant prodige, il illustre à 12 ans une belle histoire de chat, Mitsou, écrite par Rainer Maria Rilke, alors l'amant de sa mère, la tendre Baladine. Son enfance, comme celle de son frère, Pierre Klossowski, est baignée par l'atmosphère intellectuelle de la vieille Europe. Mais sa famille est sortie appauvrie du conflit mondial, et il en souffre. Bientôt, ses amis auront pour nom Antonin Artaud, Pierre Jean Jouve, André Derain, Alberto Giacometti, Pablo Picasso. Commence alors une irrésistible ascension. Son œuvre, exposée pour la première fois en 1934, divise tout de suite la critique tant elle est violente et prend à rebrousse-poil les canons dominants de l'art moderne. Ce qui n'empêchera pas André Malraux, devenu ministre de la Culture du général de Gaulle, de confier à Balthus la direction de la Villa Medicis à Rome en 1961. Une extraordinaire consécration pour l'enfant pauvre et le jeune ambitieux. La biographie s'ouvre sur le récit des premiers contacts de l'auteur avec l'artiste, chez lui, en Suisse. Premiers mensonges, premiers troubles de Nicholas Fox Weber devinant bientôt que si le maître reclus a accepté de le recevoir, c'est pour le convaincre de chanter sa gloire - paroles et musiques composées par lui. Bref, qu'il raconte une vie d'aristocrate dévouée à l'art, commente une œuvre tout entière dédiée à la recherche formelle - loin de toute implication érotique. Le jeu du chat et de la souris commence, ces deux-là ne se perdront plus de vue, et cette intrigue dans l'intrigue n'est pas le moins amusant du récit. L'obstination de Nicholas Fox Weber sera récompensée : avec une habilité consommée, une grande connaissance de l'œuvre et une parfaite maîtrise de la critique formelle, il excelle à faire surgir le non-dit des compositions et de la palette du peintre, confirmant ou anticipant ce que lui diront les témoins et ce que révèlent les documents. S'affirme alors la silhouette d'un despote magnifique, affabulateur de génie, qui passa son temps à brouiller les cartes pour qu'il ne soit pas dit qu'il consacra sa vie et son œuvre au parachèvement de ses passions érotiques et à l'exercice de la toute puissance.

05/2003

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Guides étrangers

Le Maroc en camping car. Guide pratique à l'usage des automobilistes, 3e édition

Mieux que quiconque, le peintre Eugène Delacroix avait su saisir, dès le milieu du XIXe siècle, les formidables couleurs de ce pays et sa grande leçon de vie. Imaginez toutes les nuances de la palette du peintre et vous appréhenderez alors celle de ce pays, tout particulièrement au printemps et en automne. Le Maroc, c'est le dépaysement et l'émerveillement à notre porte. Pays accueillant, aux paysages variés, toujours très francophone, parfois hors du temps, si proche et si différent de nous... Idéal pour la découverte en couple, en famille, entre amis. Chaque année, des milliers de touristes se rendent dans ce merveilleux pays et, pour une grande partie d'entre-eux, le visitent sans faire appel aux structures traditionnelles d'organisation de voyages, avec leur propre véhicule. Ce guide du Maroc s'adresse à eux, leur proposant toute une palette de lieux et de circuits routiers extraordinaires, pour en faire ce que Jacques Gandini appelle des DPM, des " Dévoreurs de Pays Magnifique " ou encore " Dévoreurs de Paysages Marocains ". Même si son titre semble le destiner aux seuls camping-caristes, le guide d'Emile Verhooste s'adresse à tous les automobilistes désireux de découvrir un Maroc hors des sentiers battus, authentique et chaleureux. Emile Verhooste, déjà auteur du Guide des Campings du Maroc, réédité chaque année par Extrem'Sud, a fait appel, dans la rédaction de ce guide pratique, à sa longue expérience du terrain, en essayant d'être le plus clair et le plus simple possible afin que ses lecteurs puissent découvrir et choisir les lieux, les itinéraires, les sites les plus adaptés à leurs goûts personnels. Son but n'est pas de publier un guide touristique supplémentaire, mais simplement de guider les visiteurs de ce pays avec le regard d'un automobiliste curieux et intéressé, soucieux de l'environnement et du respect dû aux populations qui vont si bien les accueillir. Cette troisième édition a été entièrement refondue et surtout remise à jour car, en quelques années, des changements énormes sont intervenus : ouverture de nouvelles routes, accès à des régions autrefois presque impossible... et l'auteur en a découvert de fabuleuses. Il a fait des quantités inimaginables de nouveaux sites de toute beauté ! Emile Verhooste poursuit ainsi son désir de témoigner de sa passion pour ce Maroc profond et authentique. Elle regroupe plus de 70 circuits dont 50 entièrement nouveaux ; les autres ont été revus, corrigés et agrémentés de variantes afin de profiter au mieux des nouvelles routes. Pour tenir compte de l'usage désormais presque systématique d'un deuxième véhicule (buggy, quad, scooter, moto, etc.), Emile Verhooste a adjoint un certain nombre de " petits circuits " empruntant la plupart du temps des pistes ou des routes difficilement praticables en camping car. 4 randonnées pédestres sont par ailleurs proposées à nos amis marcheurs. 55 cartes sont incluses dans le guide. Il a parcouru tous les circuits proposés à bord d'un camping-car de 7 m 40 de long, et il est donc à même d'évaluer leur faisabilité, avec ou sans réserve. Un ouvrage indispensable, non seulement pour les adeptes du camping-car, mais aussi pour tous ceux qui souhaitent visiter autrement, et par leurs propres moyens, ce magnifique pays.

08/2017

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Histoire antique

Quand notre monde est devenu chrétien (312-394)

Quand notre monde est devenu chrétien a reçu le prix du Sénat du livre d'histoire et le grand prix Gobert (décerné sur proposition de l'Académie française) 2007. Il faisait en outre partie des sélections des 20 meilleurs livres de l'année 2007 sélectionnés par le magazine LIRE, ainsi que des 20 meilleurs livres de l'année 2007 sélectionnés par Le Point. C'est le livre de bonne foi d'un incroyant qui cherche à comprendre comment le christianisme, ce chef-d'oeuvre de création religieuse, a pu, entre 300 et 400, s'imposer à l'Occident tout entier. A sa manière inimitable, érudite et impertinente à la fois, Paul Veyne retient trois raisons : 1. Un empereur romain nommé Constantin, maître de cet Occident, s'est converti sincèrement au christianisme et a résolu de christianiser le monde pour le sauver. 2. Constantin s'est converti parce qu'au grand empereur qu'il voulait être il fallait une grande religion. Or, à cette époque, face aux dieux païens, le christianisme, bien que secte très minoritaire, était le frisson nouveau, la religion d'avant-garde qui déroulait un gigantesque plan d'amour pour le salut éternel de l'humanité. 3. Constantin n'a forcé personne à se convertir, il s'est contenté d'aider financièrement et administrativement les chrétiens à mettre en place leur Eglise, c'est-à-dire un réseau d'évêchés tissé sur l'immense empire romain. Lentement, par docilité, les foules païennes se sont retrouvées chrétiennes. La christianisation de cent millions de personnes n'a pas fait de martyrs. Dès lors, on naîtra chrétien comme auparavant on naissait païen. Au passage, Paul Veyne est amené à évoquer certaines questions : d'où vient le monothéisme ? Faut-il parler ici d'idéologie ? La religion a-t-elle des racines psychologiques ? Avons-nous des origines chrétiennes ? Quand notre monde est devenu chrétien a reçule prix du Sénat du livre d'histoire 2007ainsi que le grand prix Gobert, décerné sur proposition de l'Académie française, et récompensant "le morceau le plus éloquent d'histoire de France, ou celui dont le mérite en approchera le plus" . "Paul Veyne est un formidable conteur. Il a une façon inimitable et joyeuse de nouer le dialogue avec les textes classiques et les lecteurs d'aujourd'hui, de prendre ces derniers à témoin en leur offrant, par des analogies éclairantes et audacieuses, un livre passionnant qui examine chaque facette de cette aventure humaine, religieuse et politique extraordinaire". Gilles Heuré, Télérama. "Une revigorante promenade spirituelle, imagée, anticonformiste, passionnante, qui rend le lecteur plus intelligent". L'Express. "Une démonstration aussi rigoureuse qu'enlevée. Une revigorante promenade spirituelle, imagée, anticonformiste, passionnante, qui rend le lecteur plus intelligent". Christian Makarian, Le Vif/L'Express. "Paul Veyne mêle histoire et philosophie avec talent et impertinence". Juliette Cerf, Philosophie magazine. "Pétillante d'ironie, cette sociologie des commencements du christianisme n'est pas seulement un modèle, elle est un plaisir de lecture". Lire. "Un sommet d'érudition mais aussi une somme écrite dans une langue magnifique". Le Point. "Une magistrale leçon d'histoire qui renvoie au débat contemporain sur les fondements de notre culture". Le Figaro Magazine.

02/2024

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Esotérisme

Qu'est-ce que le spiritisme ? Introduction à la connaissance du monde invisible ou des esprits

Comment on lit dans la main / Papus Date de l'édition originale : 1902 Hippolyte-Léon Rivail (1804-1869) fut d'abord l'élève de Johann Heinrich Pestalozzi, le fondateur de la pédagogie moderne, avant de devenir lui-même un pédagogue reconnu, fondateur d'une école et auteur d'un grand nombre de publications sur ce sujet. C'est en 1857 que Rivail découvre par hasard les tables tournantes, alors très en vogue. D'abord sceptique, il est initié par une certaine Madame de Plainemaison. Il entre en communication lors d'une séance avec un Esprit qui l'enjoint de devenir l'interprète des morts. Convaincu d'être un ancien druide, Rivail se fait dès lors connaître dans le monde spirite sous le nom d'Allan Kardec. En 1857, il publie Le fr. wikipedia. org/wiki/Le_Livre_des_Esprits, que l'on peut véritablement considérer comme l'acte fondateur de la doctrine spirite. L'ouvrage eut aussitôt - et continue d'avoir aujourd'hui - un succès considérable en France, mais également partout dans le monde. Dévoiler une pensée aussi novatrice ne manqua pas de susciter de vives objections de la part des plus farouches opposants au spiritisme. Dans la première partie de Qu'est-ce que le spiritisme, Allan Kardec entend ainsi répondre méthodiquement à toutes les réfutations qui ont pu être formulées, sous la forme d'un dialogue fictif avec trois interlocuteurs successifs : un critique, un sceptique et un prêtre. Tous les doutes et les objections étant levés, Kardec s'attache dans la seconde et la troisième partie à exposer les notions élémentaires qu'il est indispensable de connaître pour aborder le spiritisme. Il définit notamment le rôle essentiel du médium dans les communications avec le monde invisible : devant accepter ses dons médiumniques, il est l'intermédiaire privilégié et l'interprète des Esprits. Cet ouvrage constitue donc autant une synthèse du travail et des découvertes d'Allan Kardec qu'un point d'entrée dans la doctrine spirit, dont il expose les aspects les plus fondamentaux. A ce titre, il demeure une lecture passionnante et indispensable. Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu. Pour plus d'informations, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr

09/2020

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Religion

Frédéric Ozanam et la civilisation de l'amour

C'est la jeunesse, et en premier lieu celle de l'université, qui constitua son public de prédilection et lorsqu'il participa, à 20 ans, en 1833, à la création des conférences Saint- Vincent de Paul, il visait non seulement les pauvres, mais aussi les étudiants qu'il voulait sortir de leurs livres et d'eux-mêmes pour les envoyer aux pauvres estimés à 100 000 dans le Paris des années 1830. La question sociale lui paraissait plus importante que les débats constitutionnels ou dynastiques et, à la veille de la révolution de 1848, il demandait que l'Eglise passât aux barbares, c'est-à-dire qu'elle aille vers le nouveau prolétariat créé par l'industrialisation, comme hier dans l'empire romain du Ve siècle les évêques avaient été au devant des envahisseurs germaniques. Son oeuvre scientifique porte essentiellement sur l'histoire culturelle de l'Europe médiévale et notamment sur les poètes franciscains. Sa thèse traite de la philosophie de Dante, Etienne Gilson, un siècle plus tard à la Sorbonne, réalisera avec L'esprit de la philosophie médiévale (1932) une partie du grand projet de son prédécesseur, il faut aussi citer l'historien belge Godefroy Kunh (1847-1916), et son ouvrage sur Les Origines de la civilisation moderne (1886), tandis que Léon XIII dans ses encycliques sociales reprenait certaines intuitions d'Ozanam. Imposante postérité pour un jeune professeur dont l'humilité et bientôt la maladie lui donnèrent un sentiment d'échec nullement justifié même sur le plan proprement scientifique. La première moitié du XXe est romantique et prophétique, mais l'esprit chrétien est menacé de partout. Auguste Comte élabore une nouvelle religion positiviste et Karl Marx en invente une autre révolutionnaire et matérialiste. Ozanam pensait que le christianisme et singulièrement l'Eglise catholique étaient en mesure de relever le défi de ces temps nouveaux en tirant les leçons de la fin d'un Ancien Régime caractérisé par des rapports dangereusement étroits entre l'Eglise et l'Etat monarchique. Passer aux barbares, était pour lui prendre ses distances avec un monde qui gardait du christianisme surtout des apparences et des convenances, ce que Mounier appellera plus tard. le désordre établi. La délicatesse d'âme d'Ozanam n'a pas des accents proprement mystiques et son catholicisme ardent donnait à sa charité un caractère social marqué. C'est sur le prochain et la réalité ecclésiale qu'il posait un regard évangélique. Sa sainteté est tournée vers l'action et l'enseignement. Comme tous les amis de Dieu, la croix ne lui fut pas ménagée, elle accompagnait ses réussites professionnelles, familiales et missionnaires d'une sone d'abattement physique et même spirituel qui devint dans les dernières années un vrai martyre accepté dans la nuit de la foi. Qui pouvait comprendre ce drame secret ? Ses lettres, si nombreuses et fort longues, le montrent tourné vers autrui et abordent les grandes causes auxquelles il s'était voué. Elles sont d'admirables rapports de v

08/1997

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Religion

Etudes sur la sainte vierge tiv 1956

PREFACE, par Son Eminence le Cardinal Celse COSTANTINI, chancelier de l'Eglise Romaine LIVRE VII SAINTE VIERGE ET L'EXPANSION DU CATHOLICISME. CULTE MARIAL DANS LES DIFFERENTS PAYS DU MONDE Europe I. - Basiliques et Eglises mariales de Rome, par Joseph GAGOV, O. F. M. , Conv. II. - La Sainte Vierge dans la vie et piété populaire italienne, par Dominique MONDRONE, S. rédacteur la "Civilta Cattolica III. - Le culte de Très Sainte Vierge à Lorette, par Mgr André BARON, recteur de Saint-Louis des Français à Rome IV. - Pèlerinages aux Grands Sanctuaires français de Marie, par A. MABILLE DE PONCHEVILLE V. - La spiritualité mariale de Sainte Jehanne de France, par la R. M. GABRIEL-MARIA, O. M. , du Monastère de L'Annonciade de Thiais VI. - Marie, Reine de la· Corse, par L. CRISTIANI, Doyen honoraire de la Faculté des lettres à J'Université catholique de Lyon VII. - Le don de Lourdes, par le Chanoine Joseph BELLENEY, Chapelain de Lourdes VIII. - Bibliographie des Pèlerinages de Notre-Dame en France, par Maurice VLOBERG IX. - Marie, Reine du Nord, par Benoît THIERRY D'ARGENLIEU, O. P. X. - La gloire de Marie aux Pays-Bas, par J. -W. VAN DRIEL, S. professeur d'histoire au Collège Saint-Louis-de-Gonzague à La Haye XI. - Le culte marial dans les anciens Pays-Bas Méridionaux et en Belgique, par E. DE MOREAU, S. J. , membre de l'Académie Royale de Belgique, professeur au Collège Théologique S. J. Saint-Albert, Louvain XII. - La dévotion mariale dans les pays de langue allemande, par Paul STRATER, S. J. , directeur de la Katholische Marienkunde XIII. - Dévotion populaire mariale en Suisse, par Dom Basile NIEDERBERGER, O. S. B. , Abbé de Mariastein XIV. - Notre-Dame de Luxembourg, par Dom Jules FOHL, Moine de Clervaux XV. - Pèlerinages marials de Grande-Bretagne, par Donald ATTWATER. XVI. - Marie et l'Ame irlandaise, par Michael O'CARROLL, S. S. Sp. , Blackrock College (Dublin) XVII. - Notre Dame, Reine d'Irlande, par A. GWYNN, S. professeur l'Université Nationale (Dublin) XVIII. - Piété mariale du Peuple espagnol, par N. PEREZ, S. XIX. - Notre Dame dans la Piété populaire portugaise, par José de XX. - Le culte de la Sainte Vierge en Hongrie, par Louis NAGY- FALUSY, S. XXI. - Le culte marial en Lithuanie, J. KUBILIUS, S. J. XXII. - Le culte marial en Pologne, par Maria WINOWSKA . XXIII. - La Sainte Vierge et l'Orient Chrétien, par Ph. de REGIS, S. XXIV. - Le culte de Notre Dame en Biélorussie, par Léon HOROCHKO, Recteur de la Mission Catholique Biélorussienne en France XXV. - Dévotion envers la Sainte Vierge en Ukraine, par Maurice DE MAELE, C. S. S. R. , Vicaire général des Ukrainiens en France. XXVI. - Le culte marial en Bohême et en Moravie, par Konrad KUBES, S. J. et en Slovaquie, par Valère A. ZAVARSKY, S. J. XXVII. - Le culte marial en Roumanie, par Pierre GHERMAN, de la Mission Catholique Roumaine de Paris XXVIII. - Le culte marial populaire en Grèce, par J. MARANGOS, S. J. , Supérieur de la Résidence des Jésuites

04/1997

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Critique littéraire

Le génie grec dans la religion

Louis Gernet ne considère pas seulement la religion dans le cadre de l'histoire générale de la Grèce, mais dans son rapport avec la société dont le rôle dans la formation de la mentalité humaine est ici serré de près ; et c'est l'une des originalités de ce livre, qui a marqué un tournant important dans l'histoire des religions. Mélange, par son origine, d'éléments égéens et d'éléments indo-européens qui ont commencé leur fusion dès l'époque mycénienne - un millénaire avant l'époque classique - la religion grecque, qui reçut encore bien d'autres influences, a eu une évolution complexe. L. Gernet en retrace des épisodes essentiels au cours de la première partie de son ouvrage. Il montre que bien des points restent obscurs, mais il semble certain qu' "une bonne part de la religion officielle de la cité est héritée de cultes agraires, c'est un fonds primitif qui se reconnaît là" . C'est aussi de ces époques lointaines que datent le culte de Dionysos et la célébrité de lieux sacrés qui deviendront d' "intérêt national" , comme Delphes. La partie de l'ouvrage la plus développée est, naturellement, la seconde, qui expose le système de l'époque classique lui-même. Le génie grec a créé une religion dont le cadre est, par excellence, la cité ; elle est civique, humaine et mesurée, à la fois conservatrice et, dans une certaine mesure, tolérante. Cette religion a été traversée par un courant mystique, mais elle a su longtemps le contenir grâce à la majesté de l'Olympe. Elle a libéré la pensée spéculative et l'imagination artistique. Mais, au demeurant, elle n'a guère su émouvoir le coeur. La période hellénistique, traitée dans cet ouvrage par André Boulanger, va rompre cet équilibre harmonieux qui, d'ailleurs, on vient de le rappeler, n'avait jamais cessé d'être menacé par un "travail souterrain" . Et ce sera, à partir de la conquête d'Alexandre, le grand succès des sectes à mystères, des cultes de provenance étrangère, où l'émotion personnelle reprend ses droits. Toute l'Asie Mineure, l'Egypte, la Mésopotamie et l'Iran apporteront les rites et les dieux officiels défaillants : ce sera le déclin des Olympiens et, du même coup, celui de la cité. Mais, pendant ce temps, le besoin d'expliquer historiquement et rationnellement les mythes apparaîtra ; la spéculation philosophique s'épanouira en tous sens : la pensée atteindra à l'universalisme. Ce livre est le nécessaire complément de deux autres volumes de la collection "L'Evolution de l'Humanité" : La Cité grecque de Gustave Glotz et La Pensée grecque de Léon Robin. A travers cette série d'ouvrages apparaît l'explication du "miracle grec" qui devait aboutir, après deux millénaires, au miracle scientifique des temps modernes. Pour la présente édition une Bibliographie complémentaire a été établie par le Centre de Recherches comparées sur les Sociétés anciennes, de la VIe Section de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Paul CHALUS, Secrétaire général au Centre International de Synthèse.

01/1970

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Histoire ancienne

Rome impériale et l'urbanisme dans l'antiquité

"Dès la plus haute antiquité, il y a eu des architectes ; il y en a eu, en certains pays, qui étaient doués, parfois même génialement, pour l'urbanisme. Ce n'est que de nos jours qu'on a vu naître la profession d'urbaniste, les écoles d'urbanisme, les revues d'urbanisme. Et cette prise de conscience devait avoir un effet rétroactif en histoire" (Henri Berr). De cette préoccupation purement contemporaine - le mot n'est entré dans la langue qu'au début du XXe siècle - sont nées, en effet, des études historiques et, dans la collection "L'Evolution de l'Humanité" , le livre de Léon Homo, ancien membre de l'Ecole française de Rome. Au début de l'ouvrage, l'auteur montre que les préoccupations urbanistes ont existé en Grèce et chez les Etrusques. Aristote, et d'autres, analysent les problèmes que pose l'édification des villes. Et bien des cités grecques, surtout à l'époque hellénistique, témoignent, comme Alexandrie, Antioche, Pergame, avec leurs services municipaux, d'un souci d'urbanisme. A Rome, Vitruve, peu avant notre ère, écrit son De architectura, qui est, fait remarquer L. Homo, "le traité d'urbanisme le plus complet, malgré ses lacunes, que nous ait légué l'antiquité classique" . Puis notre auteur passe en revue tous les problèmes qui se sont posés à la Rome antique, à laquelle se rapporte l'ensemble du livre. Les services publics d'abord sont minutieusement décrits. Le triomphe de l'urbanisme dans la Rome impériale a été "l'évolution monumentale" , à laquelle L. Homo consacre ensuite presque cent pages. L'embellissement de la Ville Eternelle commença sous le règne d'Auguste. II y eut aussi beaucoup de coûteuses installations qui ne servirent qu'aux plaisirs des empereurs - comme celles, entre autres, auxquelles est lié le souvenir de Néron. La voie publique, avec ses problèmes, fait l'objet de cinq chapitres. L'habitat (riches domus, insulae ou maisons de rapport de tout rang, jusqu'aux pénibles habitations à "loyer modéré") est ensuite longuement visité, étudié avec ses modes d'exploitation et la législation qui le concerne. Dans sa conclusion, l'auteur récapitule les grandes réalisations urbaines de la Rome impériale et en montre les lacunes. Le livre se termine sur une note mélancolique et qui donne à penser : à partir de la chute de l'Empire en 476 de notre ère, tout est peu à peu abandonné. "La Ville aux quatorze aqueducs en viendra au régime exclusif de l'alimentation par les porteurs d'eau... Avec la conquête byzantine s'ouvre pour Rome sa vie de cité médiévale ... Pour huit siècles, l'histoire de l'urbanisme romain est close". Pour la présente édition, Michel Hano, comme il l'avait fait pour Le Génie romain d'Albert Grenier ("L'Evolution de I'Humanité" , 1969), a bien voulu relire l'ouvrage, apporter dans les notes de nouvelles informations et établir une bibliographie complémentaire. Paul CHALUS, Secrétaire général du Centre International de Synthèse.

11/1971

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Animaux, nature

Alpha chat

Les Alphachats sont une race à part : ce sont tout d'abord des chats (de race ou de gouttière) peints "au poil près" par l'illustratrice naturaliste Gabriella Gallerani, et bien rangés dans un ordre "alpha-bêtique". A chacun sa lettre, qui pour y grimper, se cacher, jouer, s'étirer, bailler ou simplement prendre la pose : A comme Angora, B comme Bengal, C comme Chartreux, ou encore G comme Greffier, M comme Maine Coon, P comme Persan, S comme Siamois... jusqu'à Zzz pour les 18 à 20 heures par jour qu'un chat passe à dormir. Les Alphachats sont aussi les chats qui ont fait l'histoire, la littérature, le cinéma, la BD, la musique et, naturellement, le bonheur des auteurs qui ont vécu en leur compagnie. Qu'ils soient tigrés ou écaille-de-tortue, roux ou noirs, avec ou sans pedigree, ces chats ont quelque chose en commun : chacun a un nom. En voici donc plus de 600 assortis d'autant d'anecdotes glanées par Paola Gallerani : sans Apollinaris, Bébert, Boise, Catarina, Giuseppe, Jellylorum, Murr et Tyke, est-ce que Twain, Céline, Hemingway, Poe, Morante, Eliot, Hoffmann et Kerouac auraient écrit les mêmes oeuvres ? Si nous sommes certains que c'est pour Pulcinella que Domenico Scarlatti a composé la fugue Le Chat pour clavecin, sans Elvis (le chat, what else) John Lennon aurait-il composé les mêmes chansons ? Et s'il n'y avait pas eu Spithead, Newton aurait-il inventé la chatière ? Sans parler du Fripouille de Klee, des Sam de Warhol et de la Polly de Kubrick... Les chats muses, dans le sens le plus traditionnel, mais aussi les chats comme Micetto qui se cachait sous la soutane du pape Léon XII, ou Brilliant, l'angora favori de Louis XV, Lucifer et Perruque, les éminences à fourrure de Richelieu, ou encore Jock, qui assistait avec Churchill aux conseils de guerre, et Socks "First Cat" à la Maison Blanche sous Clinton, tous ont contribué à inspirer bien des décisions. Et si Mitsou et Marcus sont les chats d'acteurs célèbres (Marilyn Monroe et James Dean), Orangey et Pyewacket montent eux-mêmes sur les podiums pour recevoir le PATSY Award (pour Diamants sur canapé et L'Adorable Voisine). Enfin qu'en serait-il d'Alice sans le chat du Cheshire, ou de Titi sans Gros Minet ? C'est pourquoi même les chats "de fiction" ont leur place ici. Et comme les derniers seront les premiers : CC, le premier chat cloné, Nadjem le plus ancien chat égyptien dont on connaisse le nom et All Ball, le premier chat adopté par une gorille. Voici donc un portrait inédit pour le style et la beauté des illustrations de ces fascinants "tigres de maison", en forme de recueil des faits et dits mémorables de tous les chats qui ont su se rendre dignes de leur nom.

09/2013

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Romans noirs

Grenouille mortelle

Bretagne, 1941. Louis Feutrier, jeune antiquaire féru de jazz, reçoit une mystérieuse gravure représentant la tombe sculptée d'un obscur chevalier du Moyen-Age. L'expéditeur qui la lui a confiée, un historien de l'art et républicain espagnol en exil, l'entraîne dans une dangereuse enquête. Les secrets d'un illustre statuaire y sont recherchés par de redoutables trafiquants... Rennes, Bretagne, 1941. Louis " Loulou " Feutrier, jeune et fringante vedette d'un orchestre de jazz swing local, se voit interdire la pratique de son instrument, le saxophone, pour raisons de santé. Alors qu'il envisage de se consacrer corps et âme à son autre passion, la recherche en Histoire de l'art, il reçoit dans d'étranges conditions un folio, arraché d'un recueil, représentant le magnifique mausolée d'un obscur chevalier du Moyen-Age. La recherche de son origine le met en contact avec la diaspora républicaine espagnole en exil, qui fréquente un troquet des faubourgs de Rennes au faux airs de cour des miracles, surnommé " el consulado ". L'expéditeur de la gravure se révèle être un professeur d'Histoire de l'art, quelque peu différent des autres exilés, qui l'entretient longuement de sa découverte : par l'intermédiaire d'un marchand d'art parisien, il réalise des recherches sur un sculpteur breton actif à Séville, pendant que des oeuvres d'art qui lui sont liées apparaissent sur le marché. Alors que Louis s'engage à l'assister dans sa quête d'informations sur le sculpteur médiéval, en vue d'une vente prochaine, le professeur disparaît dans d'opaques circonstances. Grâce à l'aide de son oncle, expert en art expérimenté, Louis se lance sur les traces de cet illustre statuaire oublié, qui, selon l'information acquise, a travaillé pour plusieurs dignitaires et têtes couronnées de l'Europe du XVe siècle, ravagée par les longs conflits de la fin du Moyen-Age. Malheureusement, Louis et son oncle ne semblent pas être les seuls sur cette piste... Rapidement, d'inquiétants et brusques trafiquants liés au milieu nationaliste breton parasitent les recherches, à Quimper ou dans le Léon finistérien. Alors que les témoins et les auxiliaires disparaissent les uns après les autres, Louis n'a d'autre choix que de remonter la piste du sculpteur à sa source. Il s'aventure alors dans l'inquiétante pesanteur de l'Andalousie de l'après-guerre civile, au coeur d'une ville de Séville frappée lourdement par la victoire de la dictature militaire. C'est là, au coeur de l'intrigante capitale andalouse et de son immense cathédrale gothique, auprès de fascinants nouveaux personnages, qu'il découvre la clé de l'énigme, dans les pampres sculptés de la tombe d'un évêque. L'Europe des années 40 reçoit alors le triste écho de l'Europe des longues guerres médiévales, quand les artistes, ambassadeurs, devenaient les messagers des plus périlleuses cabales.

03/2022

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Autres éditeurs (A à E)

Poucette

"Poucette naît d'un grain d'orge planté dans la terre : aussi belle qu'une fleur mais petite comme un pouce, l'enfant émerveille par sa beauté et sa douce voix tous ceux qu'elle croise. Mais, lorsqu'elle se fait enlever par un crapaud hideux, sa vie se ternit. Comment Poucette retrouvera-t-elle sa liberté ? "

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Critique littéraire

De l'écolier à l'écrivain. Travaux de jeunesse (1884-1895)

À l'occasion du Centenaire de la mort de Marcel Proust, Classiques Garnier publie le 9 novembre De l’écolier à l’écrivain. Travaux de jeunesse (1884 - 1895), un ouvrage intégralement composé d’écrits inédits de Proust. Cet ouvrage exhume un ensemble de travaux philosophiques et littéraires réalisés par le jeune Marcel Proust dans le cadre de sa scolarité : les premières rédactions enfantines, les dissertations du lycée Condorcet et de la Sorbonne, ses « réflexions » personnelles, un poème en prose et un recueil de maximes dont on n’avait pas soupçonné l’existence.
Cette édition abondamment annotée par Luc Fraisse, tirée du fonds Marcel Proust des archives personnelles de Bernard de Fallois, questionne la culture de l’écrivain en devenir. Le lecteur verra à travers ces pages le style convenu de l’exercice scolaire se muer progressivement en une écriture personnelle, qui annonce déjà celle d’À la recherche du temps perdu.

Ces maximes et réflexions, aucun professeur n’impose au jeune écrivain de les concevoir. Si l’on y reconnaît à l’évidence, au filtre de citations et d’allusions, l’influence des Caractères de La Bruyère et des Pensées de Pascal, qui affleureront tout autant à la surface des phrases de la Recherche, l’heure n’est plus à confectionner un « À la manière de » : la manière est de Proust. Maximes et réflexions se succèdent donc, comme un énoncé de lois générales, autour desquelles papillonnent des possibilités de situations et de personnages romanesques, qui meurent et disparaissent avant d’avoir eu le temps de prendre corps.

« Souvent dans une chambre toute simple, où nous entrons sans aucune pensée de fine volupté, un bouquet de fleurs communes, nous surprenant, envoyant au-devant de nous sa fraîche odeur, nous a fait plus vivement éprouver la puissance des fleurs et du parfum que des promenades dans les expositions de fleurs ou les visites dans un salon fleuri des espèces les plus rares et des spécimens les plus beaux. De même nos plus fortes sensations de musique ne m’ont pas été données au concert ou dans le monde, quand une oeuvre était interprétée par des artistes hors ligne, mais dans le salon de ma mère après dîner, quand j’étais obligé par exemple de rester là pendant sa leçon d’accompagnement donnée par un mauvais professeur de violon et que je m’étais assis avec résignation près du feu avec l’intention de penser à tout autre chose. Quelquefois aussi à la campagne, ou dans un hôtel au bord de la mer, les soirs de pluie où il fallait subir la compagnie et les talents d’une vieille dame viennoise ou d’un jeune russe. Ne m’attendant pas à une jouissance artistique, ne m’évertuant pas à n’en rien perdre, j’étais dans des conditions d’autant meilleures pour la goûter. Je ne m’étais pas fait beau comme en allant au concert pour être admiré des autres auditeurs, puisque j’étais seul ou au milieu d’inconnus. Je ne pensais ni à l’œuvre ni à l’exécutant. J’étais au fond d’un fauteuil, en chaussons, et c’est comme cela que la musique me prenait, et prenait mon âme, non pas vidée soigneusement par l’attention pour mieux la recevoir, mais surprise toute pleine, avec tous ses rêves au nid. » 

Marcel Proust, De l’écolier à l’écrivain, p. 134.

 

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Mathématiques (Bac pro)

Mathématiques Tle Bac Pro Groupements A et B Cahier de Maths Spirales. Edition 2021

Ce cahier de Mathématiques Tle Bac Pro Gpts A et B s'inscrit dans la collection Spirales qui se base sur les pratiques de classe et sur les avancées pédagogiques des neurosciences, pour faciliter la différenciation et permettre à chaque élève de mieux comprendre. Il est proposé au choix en livre papier + licence numérique i-Manuel ou en 100% numérique i-Manuel. En version imprimée, cet ouvrage propose en complément une licence numérique i-Manuel 2. 0, la solution pour mettre les élèves en activité sur ordinateur ou sur tablette. >> Les infos pratiques sur le i-Manuel 2. 0 à découvrir ci-dessous Les cahiers de Maths proposent une démarche pédagogique éprouvée - En ouverture de chapitre : des objectifs clairs ; des rituels permettant la mise en place des automatismes ; le choix de son parcours pour chaque élève, permettant de mettre en place un travail différencié. - Une partie " Je découvre des notions et des méthodes " pour comprendre les notions et acquérir les capacités définies par le programme : une situation-problème travaillée en 5 étapes, des activités plus courtes pour découvrir ou consolider d'autres notions du chapitre. - Une partie " Je retiens l'essentiel " : un essentiel à compléter par l'élève avec une aide à la mémorisation des mots clés " J'étudie ma leçon ", et un exercice résolu pour travailler la méthode et acquérir des automatismes. L'exigence de la trace écrite est différenciée et s'adapte aux besoins des élèves. - Des ? ches méthodologiques (conseils d'organisation et aide à l'usage du numérique) pour aider les élèves à devenir autonomes et les accompagner tout au long de leurs apprentissages. - Des exercices organisés en 3 parties : " Je vérifie mes connaissances " pour faire le point et se positionner sur les notions abordées dans le thème ; " J'acquiers des capacités " pour travailler les méthodes et les mécaniques de résolution ; " Je développe des compétences " pour s'entraîner et consolider les acquis. Le contexte de ces exercices est issu de la vie courante ou professionnelle ; ils peuvent être en lien avec de la Physique-Chimie pour les élèves qui en font. Certains exercices peuvent demander l'usage de l'outil numérique (calculatrice, tableur, logiciel de géométrie dynamique...), font appel à l'algorithmique ou portent sur le langage de programmation Python. - Les élèves sont régulièrement amenés à compléter leur fiche " J'apprends de mes erreurs pour progresser " pour faire le point sur les difficultés rencontrées. - En fin d'ouvrage, une partie est exclusivement consacrée au travail sur les automatismes afin de pouvoir proposer à chaque élève de revoir et travailler de façon plus approfondie les automatismes sur lesquels il est en difficulté. Dans les manuels de Tle : - Des séquences de rituels à projeter pour travailler les automatismes, notamment en accompagnement personnalisé. - Des sujets complets de CCF pour s'entraîner. - Des questions ? ash sous forme de cartes à découper afin de consolider la maîtrise des automatismes de manière ludique tout en renforçant la mémorisation. - Des liens avec le référentiel Pix dans des exercices mobilisant des compétences numériques évaluées lors de la certification de Tle. - Une aide à la présentation du chef-d'oeuvre avec un renforcement du travail à l'oral à travers des exercices développant la compétence " Communiquer " et d'autres proposant des problématiques en lien avec les disciplines professionnelles pouvant intervenir dans le chef-d'oeuvre. - La poursuite d'études : 3 chapitres complets traitant des notions complémentaires sont proposés en téléchargement sur le site compagnon enseignant.

05/2021

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Littérature française

L'apprenti bouddha

Un improbable concours de circonstances désigne Léo, jeune trentenaire un peu paumé, comme la réincarnation d'un grand maître bouddhiste. Ce joli conte des temps modernes revisite avec finesse et humour la spiritualité bouddhiste : chacun peut choisir qui il est et réveiller le bouddha qui sommeille en lui... Bien malin celui qui aurait pu prédire que Léo Brillant revêtirait un jour l'habit de Bouddha... C'était sans compter sur un joli coup du sort, orchestré par Tenzin Lobsang Rimpoché, grand maître tibétain officiant dans un monastère bouddhiste de Bourgogne. Avant de mourir, pressentant que son heure a sonné, Tenzin réunit sa confrérie pour leur annoncer qu'il reviendra en tant que 8e et dernière réincarnation de bouddha dans 33 ans, 3 mois et 3 jours précisément, et que ce jour-là, il franchira de nouveau les portes du monastère. Trente-trois ans plus tard, on retrouve Léo, un adulescent paumé de 30 ans qui est retourné vivre chez sa mère en Bourgogne après avoir été licencié - pour la troisième fois consécutive - et largué par sa copine. Bloqué dans le passé depuis que son père est mort quand il avait 14 ans, il passe ses journées à jouer aux jeux vidéo et à lire des BD. Jusqu'au jour où il croise par hasard Emilie, son grand amour du collège. A l'opposé de Léo, Emilie est devenue une véritable working girl qui gère sa vie comme son travail, avec pragmatisme et efficacité. Léo est bouleversé de la retrouver après toutes ces années et l'invite à se revoir. Emilie lui propose de l'accompagner à une cérémonie bouddhiste ouverte au grand public. Il saute sur l'occasion. Quand Léo passe les portes du monastère, son destin bascule. Voyant en lui la réincarnation de Tenzin, les moines lui sautent dessus et se prosternent à ses pieds en l'appelant " rimpoché ". Léo croie d'abord à une farce, puis finit par accepter de jouer le jeu, n'ayant rien de mieux à faire de sa vie. Mais les moines sont profondément ébranlés de découvrir que leur nouveau chef spirituel est un loser fini, et des dissensions éclatent dans la lamaserie. Malgré un début pour le moins compliqué, Léo prend petit à petit au sérieux ce rôle qui lui est tombé dessus, et commence à s'intéresser au bouddhisme. C'est pour lui le début d'une transformation en profondeur qui va l'amener à dépasser ses blocages (faisant, enfin, le deuil de son père), à renouer avec ses aspirations profondes et à grandir. Une histoire drôle et émouvante, une belle leçon de spiritualité qui nous apprend que tout est là, en nous : il suffit de croire en soi pour se reconnecter à sa propre sagesse, trouver son chemin et réaliser ses rêves, sinon qui le fera pour nous ? Un roman qui revisite et dépoussière les enseignements du bouddhisme : " Le bouddhisme est un chemin, et nous sommes le point de départ du chemin " : ce sont nos choix qui créent notre vie, et chacun peut choisir d'être ce qu'il veut. " Tout est en nous " : il n'y a pas de bonheur à chercher en dehors de soi. " Tout est lié... Il faut un univers entier pour créer la possibilité d'une simple fleur " : c'est en se reconnectant à la sagesse du coeur et à l'Amour qu'il est possible de dépasser ses peurs, de s'ouvrir aux autres, à la joie, et à la vie.

06/2020

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Droit des affaires

Le droit des affaires, instrument de gestion et de sortie de crise. Les entreprises à l'épreuve de la pandémie

Le 12 mars 2020, la France, frappée par la Covid-19, s'est endormie sur injonction présidentielle. Les ménages se sont calfeutrés. Les activités dites présentielles ont été stoppées, les usines, les écoles et les facultés se sont fermées, les chantiers ont été arrêtés, les commerces - sauf alimentaires - ont tiré leurs rideaux. Les familles, confinées au sein du foyer, ont dû recentrer leur activité pour gérer, de façon plus ou moins heureuse, la coexistence du suivi scolaire ou de la turbulence des enfants présents à la maison et de l'éventuel télétravail des parents. Pour nombre de citoyens français, l'année 2020 aura été celle de la suractivité, au premier rang de ceux-ci les professionnels de santé, qui étaient contraints de rester sans relâche sur leur lieu de travail, confrontés à l'angoisse de l'inconnu, des manques et des surcharges. Les responsables politiques et les gouvernants tentaient par tous moyens d'enrayer cette crise inédite, d'origine sanitaire mais aux conséquences économiques jamais imaginées. Les entreprises, lourdement affectées pour la plupart, découvraient brutalement les vertus - toutes relatives - du télétravail, du chômage partiel, des aides gouvernementales et... des myriades de textes successifs auxquels il fallait se plier. Pour les juristes, chaque jour passé marquait la découverte de nouvelles lois et ordonnances, nouveaux décrets et arrêtés, annulant parfois le lendemain ce qui avait été publié la veille. C'était le temps venu de fiévreuses recherches, de la remise en lumière de grandes notions oubliées ou délaissées, force majeure, imprévision, fait du prince... et de l'analyse des productions textuelles issues de l'état d'urgence sanitaire. Plus tard viendraient l'époque de la reprise, du déconfinement, l'ouverture des soupapes estivales, une insouciance, trop tôt adoptée, puis la rechute automnale ! Comment faire pour ne pas oublier tout cela, pour ne pm laisser le temps faire son oeuvre et niveler le sable de la mémoire ? Comment agir au mieux ? Comment tirer les leçons humaines et juridiques de cette crise inédite ? C'est la question que s'est posée, à l'initiative de son président, le conseil d'administration de l'Association Droit et Commerce, société savante qu'il n'est point besoin de présenter. La réponse est donnée dans cet ouvrage collectif, totalement inédit, image d'une époque en perpétuelle mutation, riche d'enseignements. Il réunit les plumes, les témoignages et les analyses de 45 contributeurs éminents (chefs d'entreprise, chercheurs, hauts fonctionnaires, universitaires, avocats), consacrés à cette période de pandémie, ses données factuelles, l'analyse juridique de ses conséquences, pour permettre, à qui le souhaitera, d'y puiser les bases de sa réflexion, aux juristes et aux praticiens d'y trouver leur inspiration, à l'Histoire d'y trouver ses marques et à tous d'en tirer leçon ! Ses six chapitres constituent un large éventail partant de l'historique de la crise et des témoignages de certains de ceux qui l'ont vécue, en passant par l'affectation de la vie contractuelle des entreprises, de leur vie sociale, de leur gouvernante, de leur actionnariat et de leur raison d'être, des bouleversements des relations individuelles ou collectives du travail, de solutions innovantes générées par la crise, du traitement des litiges des entreprises dans la crise et de celui de leurs difficultés économiques, pour aboutir à une conclusion implacable "les masques nous ont ouvert les yeux ! " A lire sans réserve, que vous soyez étudiants, universitaires, professionnels... même si vous n'êtes pas juristes !

03/2021

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Mathématiques (Bac pro)

Mathématiques Tle Bac Pro Groupement C Cahier de Maths Spirales. Edition 2021

Ce cahier de Mathématiques 1re Bac Pro Gpt C s'inscrit dans la collection Spirales qui se base sur les pratiques de classe et sur les avancées pédagogiques des neurosciences, pour faciliter la différenciation et permettre à chaque élève de mieux comprendre. Il est proposé au choix en livre papier + licence numérique i-Manuel ou en 100% numérique i-Manuel. En version imprimée, cet ouvrage propose en complément une licence numérique i-Manuel 2. 0, la solution pour mettre les élèves en activité sur ordinateur ou sur tablette. >> Les infos pratiques sur le i-Manuel 2. 0 à découvrir ci-dessous Les cahiers de Maths proposent une démarche pédagogique éprouvée - En ouverture de chapitre : des objectifs clairs ; des rituels permettant la mise en place des automatismes ; le choix de son parcours pour chaque élève, permettant de mettre en place un travail différencié. - Une partie " Je découvre des notions et des méthodes " pour comprendre les notions et acquérir les capacités définies par le programme : une situation-problème travaillée en 5 étapes, des activités plus courtes pour découvrir ou consolider d'autres notions du chapitre. - Une partie " Je retiens l'essentiel " : un essentiel à compléter par l'élève avec une aide à la mémorisation des mots clés " J'étudie ma leçon ", et un exercice résolu pour travailler la méthode et acquérir des automatismes. L'exigence de la trace écrite est différenciée et s'adapte aux besoins des élèves. - Des ? ches méthodologiques (conseils d'organisation et aide à l'usage du numérique) pour aider les élèves à devenir autonomes et les accompagner tout au long de leurs apprentissages. - Des exercices organisés en 3 parties : " Je vérifie mes connaissances " pour faire le point et se positionner sur les notions abordées dans le thème ; " J'acquiers des capacités " pour travailler les méthodes et les mécaniques de résolution ; " Je développe des compétences " pour s'entraîner et consolider les acquis. Le contexte de ces exercices est issu de la vie courante ou professionnelle ; ils peuvent être en lien avec de la Physique-Chimie pour les élèves qui en font. Certains exercices peuvent demander l'usage de l'outil numérique (calculatrice, tableur, logiciel de géométrie dynamique...), font appel à l'algorithmique ou portent sur le langage de programmation Python. - Les élèves sont régulièrement amenés à compléter leur fiche " J'apprends de mes erreurs pour progresser " pour faire le point sur les difficultés rencontrées. - En fin d'ouvrage, une partie est exclusivement consacrée au travail sur les automatismes afin de pouvoir proposer à chaque élève de revoir et travailler de façon plus approfondie les automatismes sur lesquels il est en difficulté. Dans les manuels de Tle : - Des séquences de rituels à projeter pour travailler les automatismes, notamment en accompagnement personnalisé. - Des sujets complets de CCF pour s'entraîner. - Des questions ? ash sous forme de cartes à découper afin de consolider la maîtrise des automatismes de manière ludique tout en renforçant la mémorisation. - Des liens avec le référentiel Pix dans des exercices mobilisant des compétences numériques évaluées lors de la certification de Tle. - Une aide à la présentation du chef-d'oeuvre avec un renforcement du travail à l'oral à travers des exercices développant la compétence " Communiquer " et d'autres proposant des problématiques en lien avec les disciplines professionnelles pouvant intervenir dans le chef-d'oeuvre. - La poursuite d'études : 3 chapitres complets traitant des notions complémentaires sont proposés en téléchargement sur le site compagnon enseignant.

05/2021

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Italie

Leone Ginzburg, un intellectuel contre le fascisme. Suivi de Entretiens avec Giovanni de Luna, Paola Agosti et Martin Rueff

Leone Ginzburg (1909-1944) fonde en 1933, avec Giulio Einaudi et Cesare Pavese, les éditions Einaudi. Il meurt de sa radicalité en 1944, assassiné par les nazis. Il a inscrit la culture comme premier front de l'antifascisme. Florence Mauro raconte sa vie tirée comme un trait droit et sans bavure, sans aucune compromission, marquée par l'exigence intellectuelle. A la fin des années 1920 à Turin s'était formé un groupe de jeunes, au lycée d'Azeglio et ensuite à l'université. Leur maître Augusto Monti disait qu'il leur enseignait Dante et la politique. Les élèves se nommaient : Leone Ginzburg, Cesare Pavese, Noberto Bobbio, Massimo Mila, Vittorio Foa, Mario Lévi. Leone Ginzburg (1909-1944) est apparu très vite comme la figure émergeante de ce groupe par son attitude morale exemplaire, tant sur le plan intellectuel que politique. En 1933 il fonde, avec Giulio Einaudi et Cesare Pavese, les éditions Einaudi : en 1937 et 1938, il y installe les grandes collections, historiques, scientifiques, et les traductions de la littérature européenne : lui-même, d'origine russe et russophone, traduit les auteurs russes ou révise des traductions (Gogol, Tolstoï, Pouchkine, Dostoïevski, Tourgueniev) tandis que Cesare Pavese traduit les textes les plus novateurs de la littérature américaine (Sinclair Lewis, Herman Melville, John Dos Passos, Gertrude Stein...). De 1941 à 1943, condamné par le régime fasciste à la relégation dans un petit village des monts des Abruzzes, il écrit sans cesse pour la " Casa " Einaudi, et exige l'excellence du travail éditorial. Dans une incessante revendication de ses positions antifascistes, Ginzburg est mort de sa radicalité en 1944, à la prison romaine de Regina Coeli, assassiné par les nazis. Avec une écriture impliquée, Florence Mauro raconte la vie de Leone Ginzburg tirée comme un trait droit et sans bavure, sans aucune compromission, marquée par l'exigence intellectuelle. Par sa lutte jamais relâchée pour la liberté d'écrire, de traduire, d'enseigner, de transmettre, il a contribué à maintenir un rempart indispensable contre la montée d'une société totalitaire. L'autrice remet en lumière son intransigeance et sa radicalité face aux événements contemporains de sa génération. Il est un modèle qui parle aujourd'hui et enseigne à ne pas manquer de vigilance. Elle transmet au lecteur d'aujourd'hui son empathie pour le personnage de Leone Ginzburg qui devient par moments héros de roman : elle l'imagine dans une quotidienneté, avec ses camarades de lycée dans les cafés de Turin, ou avec sa famille dans le confino des Abruzzes où il est exilé par le pouvoir fasciste. Elle le met en scène, se fondant sur des écrits retrouvés, des témoignages, des archives. Elle décrit ses enquêtes dans les archives à Turin et à Rome, ses déambulations sur les pas de Leone Ginzburg, ses rencontres avec des témoins ou des historiens. A travers le geste d'écriture, Leone Ginzburg inscrit la culture comme premier front de l'antifascisme. Pour lui tout acte de langage devient acte politique. Comment des articles écrits dans la célèbre revue La Cultura - reprise par la Casa Einaudi - apparaissent-ils comme les mots les plus engagés de la Résistance ? Comment la Casa Einaudi est-elle au coeur, dès sa création, d'un des enjeux essentiels de la démocratie, du renouvellement d'un patrimoine qui a fondé un pays, et de sa très nécessaire leçon de résistance à venir ? Il est à noter que l'épouse de Leone, Natalia Ginzburg, née Natalia Levi, a été une grande écrivaine. Leone et Natalia ont eu trois enfants dont Carlo Ginzburg le célèbre historien pionnier de la micro-histoire et historien de l'art.

09/2022

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Cinéma

Ecrans français de l'entre-deux-guerres. Coffret en 2 volumes

Cet ouvrage représente une façon inhabituelle d'envisager l'histoire du cinéma. Comme certains historiens évoquent la chrétienté à travers les cathédrales, l'auteur a mis au premier plan les salles de cinéma, considérées comme un poste d'observation, comme un carrefour où les films rencontrent leur public. Plusieurs avenues mènent à ce carrefour, qui constituent autant de chemins à emprunter pour comprendre l'histoire du cinéma dans sa double identité d'art et d'industrie. L'architecture des cinémas, modeste ou prétentieuse, leur économie, leur situation dans la ville, leurs promoteurs et leurs architectes, leur programmation et leurs publics sont autant d'éléments signifiants. Comme sont également signifiants les changements dans les modes d'exploitation des films avec, notamment, la généralisation du système de l'exclusivité qui amène non seulement une forte hiérarchisation des salles mais témoigne aussi du changement d'attitude par rapport au film qui cesse d'être une marchandise industrielle standard. Ce changement d'attitude s'exprime aussi par le développement des ciné-clubs et des salles "d'avant-garde" dont l'influence est beaucoup plus importante que leur place marginale dans l'économie du cinéma ne le laisserait croire. Les années 1920 sont, en effet, celles de la naissance de la cinéphilie et de la reconnaissance du cinéma en tant qu'art. L'irruption en France du cinéma sonore dans une profession peu préparée, amena un véritable séisme. Léon Gaumont et Charles Pathé disparaissaient de la scène et laissaient la place à des concentrations industrielles et commerciales d'ampleur inconnue auparavant. Après le quasi-échec des mesures de contingentement, industriels et financiers misaient sur la barrière de la langue pour protéger le cinéma français de l'ogre américain et lui permettre une véritable renaissance, malgré les craintes suscitées par le film parlant chez certains intellectuels et artistes. L'exploitation dut faire de gros efforts pour rénover un parc de salles vieilli et surtout inadapté au cinéma sonore. Il fallut reconsidérer l'architecture intérieure des salles, rénover les anciennes et en construire de nouvelles. A Paris, le nombre de cinémas augmenta de près de 81% entre 1929 et la guerre. Des architectes de talent, dont certains influencés par les courants modernistes, profitèrent de ce nouvel élan en se spécialisant dans ce type de construction. Sur fond de crise du capitalisme et de vifs antagonismes politiques, le cinéma devenait le loisir numéro 1 des Français et son pouvoir médiatique, surtout depuis qu'il avait appris à parler, renforça l'intérêt que lui portaient les grandes familles de pensée. Qu'il s'agisse de films de la gauche, de l'Eglise, des Ligues d'extrême droite ou des films de propagande coloniale, le cinéma des années 1930 participa aux débats citoyens. Outre les meetings et les salles improvisées, les cinémas en furent les principaux témoins. Malgré le développement du doublage qui rouvrit largement le marché français aux films étrangers, malgré les fort nombreuses faillites du milieu des années 1930, le cinéma français ne retomba pas dans sa léthargie. Il trouva sa voie dans une certaine forme de réalisme poétique et fut souvent porté davantage vers le destin pittoresque d'êtres marginaux et solitaires que vers la classe ouvrière elle-même.

05/2017

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Pêche

Vadémécum pour les pêcheurs de saumons à la mouche

Robert MENQUET est bien connu dans le "monde de la pêche" , il est né à Toulouse en mai 1944 sur les bords de la Garonne, attiré dès son enfance par les berges de ce fleuve qui jouxtait la maison de ses parents et inévitablement aussi bien sûr par la pêche. Initié par son père et par son frère à la pêche au coup, formé ensuite par des "Grands Maîtres" tels Léon Foch et Henri SOUEIX les "Tocqueurs, Louis CARRERE et Charles LAFORGUES les "Moucheurs" , Michel DUBORGEL et Benoît SARTHOU les "Saumoniers" et bien d'autres des Pyrénées et d'ailleurs. Il s'est même plus tard spécialisé en pêche en mer et en pêche exotique, il a participé à plusieurs compétitions tant en mer bord et bateau, qu'en eau douce dont en 2016 la Coupe du Monde de la pêche de la Truite aux Appâts naturels en Italie. La pratique de la plongée (sportive et professionnelle), de la pêche sous-marine y compris en compétitions ainsi que le sauvetage en mer durant près de trente ans lui ont donné l'occasion d'approcher et de voir dans leur milieu les poissons et de comprendre un peu leur mode de vie. Il a été un des premiers diplômé en France du Brevet d'Etat de Moniteur Guide de Pêche BPJEPS et de l'U. C. C. Maritime, titulaire entre autres des Médailles d'Argent et de Bronze de la Jeunesse et des Sports, de la Médaille d'Or avec Palme d'Or du Courage et de la Médaille du Sauvetage en Mer. Membre de l'Association Nationale de Protection de l'Eau et des Rivières (ANPER / TOS) depuis de très nombreuses années il milite pour la défense et la protection de tous les cours d'eau ; ses "coups de gueule" pour cela sont célèbres. Ses "ballades" sous d'autres cieux lui ont ouvert les yeux sur ce qui se fait de bien ou de mal dans la gestion des rivières et dans les règlements de pêche. Des rivières et des Gaves pyrénéens aux rivières bretonnes et picardes, des eaux glauques du delta du Danube aux fleuves écumants de la Scandinavie, de la Manche et de l'Atlantique à la Méditerranée en passant par la mer du Nord, des rivages enchanteurs du Pacifique Sud aux îles et aux côtes africaines, il a parcouru des milliers de kilomètres en gardant toujours un oeil sur et sous l'eau. Sa passion pour la Pêche l'a conduit sur les berges de très nombreuses rivières et Gaves des Pyrénées en passant par les cours d'eau à saumons et à truites de mer de France et aussi vers ceux de d'autres pays. Sa faculté d'adaptation lui a permis de très vite assimiler les différences techniques qui influent sur les techniques et "qui font les résultats" dans tous ces cours d'eau ou ces mers. Il nous délivre ici, dans cet opus, ce qu'il a découvert et surtout ce qu'il faut en tirer pour devenir performant dans la Pêche du Saumon à la Mouche sa grande passion. Un ouvrage que tout débutant ou passionné du saumon se doit de posséder.

06/2021

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Ecrits sur l'art

Soliloques d'un peintre. Écrits 1896-1958

Contemporain des avant-gardes du début du XXe siècle, Georges Rouault (1871-1958) participa au Salon d'Automne de 1905, dit des "? fauves ? ", avec Matisse, Camoin, Derain et Manguin. Peintre de nus, de portraits, de paysages, il fut également céramiste, graveur et illustrateur de livres pour Ambroise Vollard, qui fut son marchand à partir de 1917 ; puis dessinateur de modèles pour la tapisserie et le vitrail. Inspiré par les sujets religieux et par le cirque, dont il fut un fervent spectateur, Rouault s'impose comme le peintre des laissés pour compte de la société, dont il donne une image expressive et intense, souvent saturée de matière. Or sa création artistique, très riche et variée, fut doublée d'une production littéraire continue, que ce recueil permet de redécouvrir. G. Rouault fut d'abord un témoin de son temps ? : auteur de mémoires sur ses contemporains, notamment sur son maître à l'Ecole des Beaux-Arts Gustave Moreau, ou sur ses amis écrivains Léon Bloy, André Suarès et Joris-Karl Huysmans, il publia en 1926-1927 Souvenirs intimes, qui reste son ouvrage le plus célèbre avec Soliloques, édité en 1944. Premier conservateur du musée Gustave Moreau de Paris, il fut encore un théoricien, dont les articles étaient très prisés dans la presse artistique entre les années 1920 et 1950. Poète polémiste, il composa un texte en prosimètre enflammé, Cirque de l'Etoile filante (1938), qui use de la métaphore du cirque pour donner une image onirique et très personnelle de l'actualité politique et sociale. Une grande partie des textes parus du vivant de Rouault étaient épuisés ou bien difficiles à réunir ou encore très lacunaires. L'édition établie et annotée par Christine Gouzi avec la collaboration d'Anne-Marie Agulhon, réunit pour la première fois la majorité d'entre eux et les replace dans leur contexte. Le lecteur y trouvera encore de nombreux manuscrits inédits, qui complètent la connaissance de Rouault polygraphe. L'ouvrage permet ainsi d'aborder des textes autobiographiques jamais retranscrits, des souvenirs sur les artistes que le peintre a côtoyés, mais aussi un livre théorique intitulé Ingres, Degas, Renoir, Cézanne, ainsi qu'une pièce de théâtre burlesque, narrant les aventures d'Ubu fils critique d'art, rédigée à l'imitation de l'Ubu Roi d'Alfred Jarry. On a aujourd'hui oublié qu'à la suite du procès qui l'opposa aux héritiers de Vollard, en 1946-1947, Rouault fut le rédacteur du texte qui servit à établir la loi sur la propriété intellectuelle : un des chapitres rappelle cet épisode essentiel des années d'après-guerre. De même Rouault poète restait un inconnu ? : influencé par Apollinaire, par Jehan-Rictus, Verlaine et Villon, il composa pourtant de nombreux poèmes en vers libres ou en prose, qui peuvent être analysés en symbiose avec ses gravures, ses peintures ou même les nombreuses illustrations qu'il imagina au cours de sa vie. A travers les écrits de Rouault, c'est donc l'homme et l'artiste qui se révèle sous un nouveau jour, à la fois plus familier et plus engagé.

10/2022

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Histoire internationale

Les grands procès du XXe siècle

Il existe nombreux recueils réunissant les procès à sensation de telle ou telle grande période de l'histoire. Le propos de ce livre est tout différent. Son originalité est de montrer le lien et la continuité entre les différentes affaires judiciaires évoquées et de raconter à travers elles l'histoire du XXe siècle. Treize procès ont été sélectionnés dans le but d'apporter au lecteur un éclairage singulier sur la vie politique et sociale de cette époque, de la première à la seconde Guerre mondiale, puis de cette dernière à la guerre d'Algérie. De 1914, avec le procès Henriette Caillaux, lever de rideau spectaculaire sur le siècle, à 1960 avec le procès des barricades, qui saisit l'Algérie à un moment-clé de cette guerre, où les rapports entre les forces en présence se préparent à basculer et où la légitimité va changer de camp. Les procès sont autant de fenêtres sur l'histoire, mais aussi une plongée au coeur d'un drame intime, le drame de celui ou de celle dont le sort se joue dans le prétoire. C'est sa voix que l'auteur a d'abord cherché à entendre, étonnamment restituée grâce à la trace laissée par les sténographies des débats judiciaires. Celle de Pierre Mendès France était jusqu'à aujourd'hui inédite : pour la première fois, on entend l'ancien ministre du Front populaire clamer son innocence devant le tribunal militaire de Clermont-Ferrand face à l'accusation de désertion portée contre lui. D'autres par leur personnalité dérangeante impriment leur marque au procès, comme Laval ou même comme Petiot, qui ont marqué de leur fougue et de leur désordre le cours des débats. Des femmes criminelles, aux motivations parfois insondables, telles les soeurs Papin, figurent-elles aussi au banc des accusés. Des procès d'Henriette Caillaux et Violette Nozière, à ceux d'Alexandre Stavisky et Victor Kravchenko, on est ici au carrefour de l'individuel et du collectif, et par là au coeur des enjeux de l'époque. La violence non seulement verbale mais physique de la vie politique, la vigueur des extrémismes, traversent les affaires du début du siècle, dans lesquels l'Action Française pèse de tout son poids, portée par la figure emblématique de Léon Daudet. De cette violence, la France de Vichy sera en partie l'héritière, illustrée ici par quatre procès particulièrement révélateurs. Des années 1920 et 1930 aux heures de l'après-guerre, la forte présence de l'influence communiste, la gloire dont le parti est auréolé grâce à la Résistance, expliquent l'aveuglement des intellectuels les plus éminents qui, lors du procès Kravchenko, refusent d'ouvrir les yeux sur les atrocités du régime stalinien. La guerre d'Algérie, qui marque pour la France la fin tragique de la décolonisation, est illustrée par deux procès mettant en scène le rôle des différents protagonistes du conflit, des rebelles algériens aux porteurs de valises, et des activistes de l'Algérie française à une partie de l'armée. Suivre ces treize procès permet aussi au lecteur de porter un regard cru sur le fonctionnement de la Justice en temps de crise et d'observer les liens souvent équivoques que celle-ci entretient avec le pouvoir central. Présumée indépendante et impartiale, supérieure et équitable, elle se révèle perméable à l'air du temps comme aux pressions politiques, et ainsi conforme à une réalité qui garde une actualité immuable.

10/2016

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Histoire internationale

1917. L'année qui a changé le monde

1917 est une année décisive dans le déroulement de la Première Guerre mondiale mais aussi dans l'histoire du monde, et pas seulement d'un point de vue géopolitique ou militaire avec ses grandes batailles (Chemin des Dames, Caporetto) ou ses grands événements (échecs des pourparlers de paix lancés par l'Autriche-Hongrie et le pape, effondrement de la Russie, basculement de la Grèce dans le camp allié, premières mutineries et grèves des tranchées…). Dans tous les domaines, y compris scientifiques, culturels, intellectuels ou sociaux, cette année, comparable à 1789 ou 1815 par son ampleur, marque un bouleversement durable dont les conséquences se font encore ressentir de nos jours. 1917, c'est d'abord l'année des deux révolutions en Russie, donnant naissance au premier Etat communiste et à un mouvement politique mondial qui hantera tout le XXe siècle, drainant dans son sillage des dizaines de millions de victimes. C'est aussi l'année où, pour la première fois, les Américains interviennent militairement en Europe, loin de leur territoire. Ce ne sera pas la dernière… Leur motivation morale (Wilson) deviendra un leitmotiv jusqu'à nos jours pour justifier leurs interventions sur toute la planète. 1917, c'est encore l'année de la déclaration Balfour, qui promet aux Juifs la création d'un Etat sur les décombres de l'empire ottoman avec des conséquences sur l'équilibre de la région qui se poursuivent toujours ; la déclaration de Corfou, prévoyant la création (artificielle) d'une Yougoslavie, future épine sanglante dans l'histoire de l'Europe jusqu'à une date récente ; l'apparition de la notion de « guerre totale » dont les régimes fasciste, nazi et communiste développeront le concept jusque dans l'industrialisation des massacres ; le vote de l'Espionnage Act aux Etats-Unis, toujours en vigueur en 2016 ; la naissance du mouvement artistique dada et l'apparition pour la première fois du terme de surréalisme, qui bouleversera l'histoire des arts au XXe siècle. Mais aussi : la découverte des films de Charlie Chaplin, l'exposition où Duchamp présente son urinoir (« Fountain »), acte de naissance de l'art conceptuel, les premiers Ballets russes qui révolutionnent l'histoire de la danse, la création de la Coupe de France de football, l'invention de l'heure d'été pour réaliser des économies d'énergie en France, le premier décollage d'un avion sur un navire en marche, la formation du ministère charnière de Clemenceau, l'épopée de Lawrence d'Arabie, les morts de Buffalo Bill, Léon Bloy, Edgar Degas ou Durkheim, la naissance de Danielle Darrieux (toujours vivante), les apparitions de la Vierge à Fatima, les exploits aériens de Guynemer et Richthofen, la création du service de cinéma aux armées, les premier films de vampires et de super héros au cinéma, Marcel Proust qui termine le premier volume d'A la recherche du temps perdu, etc. L'ambition de cet ouvrage est de montrer 1917 sous tous ses aspects à l'aide d'une chronologie sélective, très écrite, commentée et richement illustrée. En ressort la conviction que cette année a bouleversé l'histoire du monde en creusant la tombe de l'Europe et partant de l'occident. Des focus seront également proposés pour raconter le 1917 de personnalités politiques et culturelles de premier plan (Hitler, Mussolini, Staline, De Gaulle, Churchill, Roosevelt, Ho Chi Minh, mais aussi Hemingway, Céline, Jünger, Drieu La Rochelle, Aragon, Picasso …).  Un livre absolument novateur et fera date.

11/2016

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Monographies

Hans Emmenegger (1866-1940)

Du 25 juin au 31 octobre 2021, la Fondation de l'Hermitage consacrera une importante rétrospective au peintre lucernois Hans Emmenegger (1866-1940) – une première en Suisse romande. A travers une centaine de tableaux, l'exposition dévoilera l'oeuvre de cet artiste qui, malgré un fort engagement au sein de la communauté culturelle suisse alémanique, reste méconnu du grand public. Fin observateur et amoureux de la nature, Emmenegger est un peintre d'une originalité frappante, tant dans le choix de sujets insolites que dans l'audace de ses compositions, qui compte parmi les artistes suisses les plus importants de sa génération. Formation artistique Emmenegger commence sa formation à l'école des arts appliqués de Lucerne (1883-1884). Il la poursuit à Paris, à l'Académie Julian auprès de Jules Lefèbre et Gustave Boulanger, puis dans l'atelier de Jean-Léon Gérôme. Dans cette effervescence artistique, il se lie d'amitié avec Cuno Amiet et Giovanni Giacometti. En hiver 1885-1886, il séjourne à Munich, où il rencontre Max Buri, avec qui il voyagera en Afrique du Nord en 1891. En 1893, Emmenegger hérite du domaine de son père à Emmen, près de Lucerne, où il vivra et travaillera jusqu'à sa mort. En 1895-1896, il passe un second hiver à Munich. Il y pratique la gravure avec Albert Welti et s'initie à la peinture de plein air avec Bernhard Buttersack. Fasciné par le travail d'Arnold Böcklin, il séjourne à plusieurs reprises au Tessin et en Italie entre 1897 et 1903. Un artiste singulier Au début du 20e siècle, Emmenegger s'affranchit de l'influence de Böcklin et développe son propre langage artistique en s'attardant sur des thèmes d'une étonnante modernité – intérieurs obscurs de forêt, fonte des neiges, ombres portées ou reflets à la surface de l'eau. Son style réaliste, qui plonge le spectateur dans des décors au cadrage serré, parfois sans horizon, génère une atmosphère aussi étrange que mélancolique. Grâce à de subtils agencements d'aplats de couleur et à la fragmentation de l'espace pictural par de puissants contrastes d'ombres et de lumière, une grande tension se dégage de ses compositions. Dès les années 1910, Emmenegger se passionne pour la question de la représentation du mouvement et livre des toiles, inspirées de la chronophotographie, qui ne sont pas sans rappeler les expérimentations des artistes futuristes. Engagement dans le milieu artistique Emmenegger était notamment Président de la section lucernoise de la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses (1902 à 1913 et 1928 à 1930) et membre du comité de la Société des beaux-arts de Lucerne (1904- 1926). Philatéliste et collectionneur averti, il possédait, entre autres, des oeuvres de Ferdinand Hodler, Cuno Amiet, Max Buri, Giovanni Giacometti et Albert Trachsel ainsi qu'un ensemble de photographies, de minéraux et de fossiles. Il exposait régulièrement ses tableaux en Suisse et à l'étranger. En dialogue avec d'autres artistes L'époustouflante modernité de l'oeuvre d'Emmenegger sera mise en évidence par une sélection exceptionnelle d'une centaine de tableaux, qui dialogueront avec des peintures de ses mentors, amis et contemporains tels que Cuno Amiet, Arnold Böcklin, Giovanni Giacometti, Ferdinand Hodler, Félix Vallotton et Robert Zünd. Le parcours sera également ponctué d'oeuvres d'artistes contemporains inspirés par son travail : Albrecht Schnider, Silvia Bächli, Nicolas Party, Alois Lichtsteiner, Stefan Banz et Caroline Bachmann. Une carte blanche sera confiée à l'Ecole cantonale d'art de Lausanne (ECAL), pour mettre en résonance l'oeuvre d'Emmenegger avec la nouvelle génération.

07/2021

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Sociologie politique

Le président est-il devenu fou ?. Le diplomate, le psychanalyste et le chef de l'Etat

Quand Le président T. W. Wilson : portrait psychologique, paraît en 1966, co-signé par le Viennois Sigmund Freud et William Bullitt, un diplomate originaire de Philadelphie, beaucoup crient au faux et mettent en doute la participation du père de la psychanalyse à ce livre entièrement consacré à un chef d'Etat américain. L'ouvrage fait scandale. La polémique enfle puis s'éteint sans que la vérité sur ses auteurs ait été démontrée. Le livre imprimé n'était en fait que l'ombre du manuscrit achevé en 1932. Le texte avait subi de nombreuses amputations et corrections - plus de trois cents - opérées par Bullitt sans l'aval de Freud, décédé depuis presque trente ans. Une fois le diplomate américain disparu à son tour, on crut le manuscrit princeps perdu. Patrick Weil l'a retrouvé. Pour comprendre comment cette oeuvre a été conçue, y mesurer l'apport du père de la psychanalyse et saisir pourquoi elle a été censurée par son co-auteur, il nous faut plonger dans la vie de William Bullitt et le suivre, pas à pas, à travers les méandres de sa carrière diplomatique. D'abord proche conseiller de T. W. Wilson lors de la négociation du traité de Versailles qui devait, selon les voeux même du président américain, mettre fin à toutes les guerres et poser les fondements d'une paix mondiale via la SDN (La société des nations), Bullitt démissionne quand il découvre que le Président s'apprête à signer un traité qui dénature ses promesses, puis témoigne à charge contre lui devant le Sénat et l'opinion publique mondiale en septembre 1919. Quelques mois plus tard, à la grande surprise de Bullitt, Wilson sabote volontairement la ratification du traité... Comment un chef d'Etat peut-il détruire ce pourquoi il s'est battu ? Wilson, victime héroïque des revendications outrancières d'isolationnistes républicains comme l'Histoire l'a retenu ? La cause de son ahurissant retournement est-elle à plutôt à chercher dans la tête même du Président, son inconscient, ses mécanismes psychiques ? Le Président était-il devenu fou ? Bullitt en discute avec Freud, auprès duquel il suit une psychanalyse. C'est à Vienne, en 1930, que naît leur projet d'écrire ensemble un portrait psychologique du président américain. Grâce à Bullitt et Freud, on découvre une autre réalité du Traité de Versailles, un nouveau récit de la période 1936-1940 qui précède l'effondrement de la France. Car quatorze ans après sa fracassante démission de 1919, Bullitt est devenu l'un des grands diplomates de Roosevelt, premier ambassadeur américain en URSS, puis à Paris entre 1936 à 1940. A travers ce témoin privilégié de l'Histoire, on découvre les grands événements internationaux du XXe siècle en compagnie des géants de l'époque : Lénine, Staline, Roosevelt, Herbert Hoover, de Gaulle, Churchill, Tchang Kaï-chek, Léon Blum, Daladier, Jean Monnet et bien sûr Wilson. Et l'on déchire enfin le rideau qui nous obscurcit la vue sur un passé souvent mythifié et mystifié. Quatre-vingt-dix ans après l'achèvement de leur livre commun, l'appel de Bullitt et Freud à reconnaître chez nos dirigeants les symptômes d'une personnalité pathologique avant qu'ils ne nous mènent à des catastrophes résonne de toute sa force.

03/2022

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Andersen

Poucette

Il était une fois une demoiselle gracieuse, haute comme un pouce, que tout le monde appelait Poucette. Une nuit, alors que Poucette dormait dans sa coquille de noix, une vilaine grenouille se saisit d'elle et l'emporta jusqu'à son étang pour la marier à son affreux crapaud de fils. Poucette réussit à se sauver mais ce n'était que le début de ses aventures...

06/2023