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Mathématiques (notions fondame

Algèbre linéaire et géométrie

Cet ouvrage, issu de cours donnés à l'université de Moscou, est consacré aux fondements de l'algèbre linéaire. Il commence par un exposé des propriétés proprement algébriques des espaces vectoriels (calcul matriciel, dualité, sommes et quotients, structure des endomorphismes) et se poursuit par une étude détaillée des espaces vectoriels pourvus d'une géométrie par le truchement d'un "produit scolaire", c'est-à-dire d'une forme bilinéaire ou sesquilinéaire (espaces euclidiens ou hermitiens, espaces symplectiques). L'ouvrage propose ensuite une introduction à la géométrie affine et à la géométrie projective, agrémentée de quelques échappées (programmation linéaire, polynôme de Hilbert d'une variété algébrique). Il se termine par une présentation à la fois théorique et pratique de l'algèbre tensorielle. L'exposé est sobre au sens où il évite les lourdeurs de notation, les excès de formalisme ou les raffinements accessoires. Il s'attache non seulement à présenter les notions et à démontrer les résultats en toute rigueur, mais aussi à les expliquer et à leur donner chair. De ce souci d'explication relève la discussion systématique d'exemples liés à la physique (symétries de l'espace euclidien tridimensionnel, symétries de l'espace-temps en relativité restreinte, principes fondamentaux de la mécanique quantique), traités à la fois en tant qu'applications et en tant qu'éléments de compréhension de la théorie. Sous ce rapport, comme récrivent les auteurs, la notion de "produit scalaire", centrale dans une partie de l'ouvrage, "peut servir à mesurer les angles dans des espaces euclidiens abstraits. Mais le mathématicien qui ignore que cette même notion permet de mesurer des probabilités (dans des modèles de la mécanique quantique), des vitesses (dans l'espace de Minkowski de la théorie de la relativité restreinte) et les coefficients de corrélation de variables aléatoires (en théorie des probabilités) se prive non seulement d'élargir son horizon, mais aussi de nourrir son intuition proprement mathématique." Tout en gardant un caractère élémentaire, le livre aborde, présentés de façon concise, des thèmes qu'on trouve rarement à ce niveau : langage des catégories, algèbres de Clifford, métrique kählérienne, produits tensoriels en mécanique quantique, etc. Il s'agit à la fois d'un ouvrage d'initiation à l'algèbre linéaire destiné aux étudiants en mathématiques (de licence ou des classes préparatoires) et d'un ouvrage de référence qui intéressera tant les étudiants en physique que les agrégatifs et les enseignants de mathématiques.

03/2021

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Ecrits sur l'art

Claude Monet. L'adieu au paysage

A qui pense qu'on n'a plus grand-chose à voir ni à apprendre des peintures de Claude Monet, trop vues, trop interprétées, le court récit de Stéphane Lambert démontre le contraire. Il se donne à lire comme une tentative de regarder l'oeuvre du peintre de Giverny depuis notre présent tragique : celui d'une " ère nucléarisée ", d'un " champ de ruines à l'approche d'un possible anéantissement ", d'un " après-paysage ". Dès lors, peut-être pourrons-nous entrevoir " dans la noirceur d'autres nuances que pure noirceur ". A l'image de la salle ovale du musée parisien de l'Orangerie où se trouvent les Nymphéas, le récit a une dimension circulaire, non-linéaire. C'est en son milieu que tout commence, alors qu'est racontée une matinée à la fondation Beyeler, dans les faubourgs de Bâle, où l'idée est venue à l'écrivain d'écrire sur le mystère des tourbillons de couleurs peints par Claude Monet. Après quoi, il se rendra au " sanctuaire " de l'Orangerie, où son regard finira par se perdre " dans ce vaste dépôt hors de soi d'un fond de l'être prenant forme dans une matérialité incertaine et floue ", dans un " gouffre lumineux ", où les repères ordinaires qui apprivoisent le temps et l'espace sont abolis... L'Adieu au paysage relate ainsi un vertige devant le " paysage imprenable " des Nymphéas, devant la matière rendue à son essence brumeuse, tourbillonnante, fuyante. Les Nymphéas apparaissent peu à peu à Stéphane Lambert comme la tentative, pour le peintre, d'exprimer une fluidification religieuse de son rapport au monde, sous le signe d'un élément au coeur de l'art de Claude Monet, l'eau, occupant une " place essentielle [...] dans son oeuvre en devenir ", image même du devenir permanent. Alors, s'immergeant dans la couleur comme on s'immerge dans l'eau, le peintre renoue avec une intimité perdue, divine. " Oui, le peintre cherchait, et cherchait encore, à traduire ce qui forgeait le monde réel, tapi dans son invisibilité. N'était-ce pas alors une idée de dieu qu'il pourchassait ? Un dieu unificateur et païen, puisqu'on disait le maître athée. Une puissance informelle qu'il voulait démasquer. Les oeuvres opérées jusqu'à ce jour, jusqu'à ce fameux cycle des nymphéas, n'avaient servi qu'à aiguiser son regard pour percer ce mystère qu'il flairait animalement devant lui. "

04/2023

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Art contemporain

Monuments de silence. Réappropriations mémorielles dans l’art contemporain

Bunkers de la seconde guerre mondiale désaffectés sur les plages normandes, statues de l'ère soviétique déboulonnés, monuments coloniaux relégués dans l'oubli ; étranges silhouettes, à la fois familières et distantes. Qui décide du paysage mémoriel, de la représentation de la mémoire collective ? Dans Monuments de silence, Anne Bernou interroge et documente la mouvance de la mémoire et la réappropriation par des artistes contemporains de monuments publics du passé, aujourd'hui désinvestis, oubliés ou détruits. De Jochen Gerz et son travail autour des monuments aux morts à la falsification volontaire de la mémoire de Christian Boltanski, des captations de la falaise des Bouddhas géants de Bâmiyân détruits par les talibans de Pascal Convert aux déclinaisons de bunkers opérées par Raphaël Denis, d'Amina Menia et son utilisation des archives des monuments algériens à la réflexion de Thu Van Tran autour des origines et de l'exil, des statues de l'ex-monde soviétique mises en scène par Emilija Skarnulyte aux installations autour de la fragmentation et de l'oubli de Marianne Mispelaëre, plusieurs générations d'artistes figurent dans cet ouvrage, des plus connus aux plus émergents, chacun se penchant à sa façon sur la question de la mouvance de la mémoire et de l'identité ; préfigurant pour certains d'entre eux les mouvements sociaux qui ont surgi aux Etats-Unis notamment, avec le mouvement Black Lives Matters. Chacun sonde, détourne et réactive, avec son langage artistique propre, les tragédies du XXe siècle, le passé colonial, les dominations politiques, et les autoritarismes mémoriels dont la trace parfois monumentale s'impose dans l'espace public. Cette diversité des approches par des artistes qui se confrontent au passé européen plutôt que de l'oblitérer, démontre l'infini registre des regards et des compréhensions, reliant la dimension intime à la dimension historique, dans une réactivation de la mémoire collective génératrice de présent réconcilié. Cet ouvrage porte sur le travail des artistes Mathieu Kleyebe Abonnenc, Niels Ackermann, Sammy Baloji, Joachim Bandau, Guillaume Barborini, Christian Boltanski, Pascal Convert, Sylvain Couzinet-Jacques, Nicolas Daubanes, Raphaël Denis, Leo Fabrizio, Jochen Gerz, Felix Gonzalez-Torres, Marie Havel, Kiluanji Kia Henda, Elizaveta Konovalova, Vladimir Kozin, Roland Anton Laub, Amina Menia, Marianne Mispelaëre, Yan Morvan, Tania Mouraud, Ciprian Muresan, Deimantas Narkevicius, näutil, Mathieu Pernot, Anne Reijniers & Rob Jacobs, Emilija Skarnulyte, Thu-Van Tran, Paul Virilio, VOID (Arnaud Eeckhout & Mauro Vitturini)

03/2023

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Actualité politique France

Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche. Les fachos ont changé de côté

Selon Gilles William Goldnadel : "Ce manuel est interdit à la vente pour tous ceux qui n'ont pas encore compris que le fascisme était aujourd'hui situé à l'extrême gauche de l'échiquier politique et intellectuel". Il écrit "fascisme" , car il démontre que "malheureusement, à force de matraquage par l'extrême gauche en majesté médiatique, ce mot, historiquement précisément marqué, a été dénaturé, dévalué, galvaudé. Mais j'ai écrit fascisme d'extrême-gauche, pour me faire comprendre immédiatement et émotionnellement, par souci premier d'efficacité". C'est tout le sens et la finalité de ce manuel. Celui qui l'a écrit s'inscrit dans le combat culturel. Il sait la gauche habile à l'extrême dans ce combat où gagner la bataille de l'émotion est essentiel. La bataille des idées, la gauche sait qu'elle l'a peut-être perdue depuis quelque temps. Elle n'ose plus nier comme elle le faisait effrontément la laideur ou les dangers cruels de l'islamisme. Raison pourquoi elle ne se bat plus que sur le terrain de l'émotion où elle peut encore l'emporter en quelques instants, par la grâce disgracieuse de ses médias, sans faire appel à la raison. La bataille culturelle qui se joue est une bataille existentielle. Puisqu'il va de notre identité comme de notre sécurité. Ce manuel est un vade-mecum. Il propose des recettes simples telles que de traiter l'adversaire par la dérision plutôt que par la colère. De ne pas s'offusquer des étiquettes ("fachos" ! , "extrême-droite ! " , "raciste ! " etc...) dont l'extrême gauche fasciste vous affuble puisque elles ne peuvent plus piquer profondément, ayant largement perdu son magistère intellectuel et moral. Il préconise de pratiquer le cambronisme tranquille. De rendre coup pour coup : on vous parle chaque jour de la traite transatlantique ? Rappelez donc l'esclavage arabique et les razzias barbaresques en France. De dénoncer une imposture morale qui tient davantage de l'escroquerie de l'art contemporain que de la politique rationnelle. Enfin : "N''ayez aucun complexe de supériorité ou d'infériorité : Que vous soyez blancs ou noirs, soyez le sans honte. Ni vanité. N'aimez pas votre adversaire d'extrême-gauche, mais ne pratiquez ni la haine ni la vulgarité. Ce serait faire un cadeau à l'ennemi. N'ayez plus peur. C'est la leçon numéro un du manuel qui commence".

12/2021

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Littérature anglo-saxonne

Charles Dickens. De Grandes Espérances

Découvrir aujourd'hui le chef-d'oeuvre de Charles Dickens, dans cette nouvelle traduction, constitue un choc. Personne ne nous avait prévenus que De Grandes Espérances, ce classique des classiques, est aussi le plus bluffant des romans ! A-t-on encore besoin du cinéma et des séries télévisées, quand on a un tel livre entre les mains ? Page après page (et on les tourne très vite), De Grandes Espérances démontre qu'en matière de suspense, de rythme, de puissance de suggestion, les mots n'ont aucun besoin des images : ils les contiennent déjà - et avec une force incomparable - dès lors que la traduction restitue au texte tout son éclat et sa vivacité d'origine. La lecture achevée, on ne sait ce qu'il faut admirer le plus dans ces Grandes Espérances. L'intrigue digne des plus grands romans d'aventures ? Les scènes d'anthologie, qui font passer le lecteur par toutes les émotions ? Les dialogues, où l'art du traducteur Jean-Jacques Greif fait merveille ? Les personnages inoubliables : Pip, le bagnard en fuite, l'inquiétante Miss Havisham, Joe le forgeron, la belle Estella au coeur de glace... ? Et dans quelle catégorie ranger ce livre, qui semble contenir tous les romans possibles ? Récit d'apprentissage, histoire d'amour grand format, roman social, feuilleton à rebondissements : De Grandes Espérances est tout cela à la fois. RESUME La vie n'est pas facile pour Pip. Orphelin, élevé à la dure, comment pourrait-il échapper à sa triste condition de garçon de la campagne, voué à devenir forgeron ? Reçu chez l'étrange, vieille et riche mademoiselle Havisham, il fait la connaissance de sa fille adoptive, la ravissante Estella. Depuis qu'elle a été abandonnée le jour de ses noces, le temps semble s'être arrêté dans la maison de la vieille femme. Elle ne vit plus que pour se venger des hommes, et Estella, dont Pip tombe amoureux, est l'instrument de cette vengeance... De plus en plus honteux de ses origines, Pip se réfugie dans son rêve de devenir un gentleman... Or un jour, il est informé qu'un bienfaiteur anonyme désire lui allouer une importante somme d'argent, pour financer son installation à Londres et favoriser son ascension sociale. Alors que ses espoirs de grandeur se réalisent enfin, et qu'il s'apprête à revoir Estella, Pip est loin de soupçonner ce qui l'attend.

08/2022

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Sciences politiques

Pierre Naville. Biographie d'un révolutionnaire marxiste Tome 2, Du front anticapitaliste au socialisme autogestionnaire, 1939-1993

Témoin de son époque, Pierre Naville participe à tous les débats qui agitent la gauche révolutionnaire et le monde des lettres et des sciences, de 1924 à nos jours. Membre du mouvement surréaliste, directeur avec Benjamin Péret de La Révolution surréaliste, Pierre Naville s'efforce d'unir la pensée subversive d'André Breton à l'action politique révolutionnaire. Découvrant Marx, Hegel, la révolution d'Octobre, Lénine et Léon Trotsky, il rompt avec sa classe d'origine et devient un leader éminent de l'opposition de gauche en France, de 1929 à 1939. Prenant ses distances par rapport au mouvement trotskiste à l'été 1945, il se tourne avec passion vers la recherche scientifique. Alliant marxisme et scientificité, il prône un objectivisme radical. Traducteur de l'oeuvre de Watson, il se présente comme un théoricien reconnu du béhaviorisme. Praticien de l'orientation professionnelle, il met en lumière le poids des déterminants sociaux et économiques dans l'orientation de l'élève au sein de l'appareil scolaire. Cofondateur de la sociologie du travail avec Georges Friedmann, il s'applique à démontrer, par ses enquêtes et ses nombreuses publications, le degré d'aliénation qui s'abat sur le travailleur confronté au circuit économique du capitalisme. Spécialiste de Clausewitz, il analyse tous les rouages de la machine de guerre et de son impérialisme déployés dans le cadre des guerres de Corée et d'Indochine. Animateur de la Nouvelle gauche, membre fondateur du PSU, Pierre Naville défend sans relâche une pensée socialiste rénovée et pluraliste, reposant sur un rassemblement des forces communistes et non communistes. Il se bat sur tous les fronts. Contre le jeu des blocs, il oppose le neutralisme et la construction d'une Europe sociale au service des peuples. Il combat sans cesse la répression coloniale de la IVe et de la Ve République, le pouvoir gaullien, son capitalisme d'Etat, sa technocratie, son complexe militaro-industriel. Il lutte sans répit contre le socialisme soviétique et son arbitraire politique. Dans cette entreprise de défrichage de nouvelles perspectives socialistes, Pierre Naville manifeste une pensée marxiste innovante qui débouche sur une recherche fertile, sur l'autogestion et sur l'application nouvelle d'une planification démocratique et décentralisée où l'ouvrier, le syndicaliste, le consommateur deviennent des acteurs politiques privilégiés, fondement premier d'une démocratie citoyenne à construire.

05/2017

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Compositeurs

Mozart ou le silence

Ce livre est un bijou d'intelligence et de subtile écoute de Mozart. Une invitation à sortir des sentiers battus et à laisser de côté les poncifs officiels pour, enfin, entrer dans la célébration du silence, jamais égalée, à laquelle nous convie l'oeuvre du compositeur. Dès la publication en 1960 de son premier livre, La philosophie tragique, Clément Rosset ne cessa plus d'écrire. Non seulement des livres de philosophie, mais aussi des récits, des pièces de théâtre, des essais sur ses artistes de prédilection. Parmi ces derniers, Mozart et le silence, devant être suivi de Note sur Jacques Offenbach, écrits en 1967 et 1970 respectivement, d'après la bibliographie que Clément Rosset établit lui-même vers 1970, préservée à la Bibliothèque Nationale. Partant essentiellement de l'opéra chez Mozart - ; son genre préféré, crucial à sa compréhension - ; , Clément Rosset démontre, à rebours des thèses musicologiques en vigueur, l'indifférence du génie autrichien à l'égard de la psychologie de ses livrets. A contre-sens des clichés en vigueur qui accordent un sens ou une intention aux airs sublimes de Don Giovanni, de Cosi fan Tutte ou des Noces de Figaro, l'auteur oppose une musique pure, finalement proche du silence et débarrassée de tout prétexte ou de toute arrière-pensée. A son retour du Canada, où l'essai sur Mozart fut rédigé, Rosset le propose à un éditeur qui le refuse, ainsi que d'autres manuscrits. Le texte reste alors inédit pendant une vingtaine d'années. Dans une série d'entretiens biographiques, Rosset raconte à ce sujet qu'au moment où il s'apprêtait à les mettre à la poubelle, il offrit quelques-uns de ces manuscrits à son ami Didier Raymond, estimant que ce dernier parviendrait probablement, de par son " entregent ", à les faire publier - ; ce qui fut le cas du Mozart, qui voit le jour chez Mercure de France en 1990 sous le titre de : Mozart. Une folie de l'allégresse, signé donc Didier Raymond. Discrète et ironique vengeance : c'était l'éditeur qui avait refusé le texte quelque temps auparavant. Ce même livre fut réédité chez Le Passeur en 2013 sous le titre Le cas Mozart. Il est aujourd'hui présenté au public sous son titre original, rendant justice à son auteur à titre posthume.

09/2021

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Ecrits sur l'art

Puissances de l'art ou la Lance de Télèphe

Puissances de l'art ou la Lance de Télèphe est un essai au meilleur sens du mot. Sans thèse à exposer, mais avec plusieurs fils à suivre et noeuds à démêler, il cherche, digresse, s'égare, revient sur ses pas et ouvre de nouveaux chemins. C'est qu'il ne s'agit pas de démontrer, mais de voyager par la pensée, de traverser les références et les discours à la recherche de ce peut l'art, dont on sait depuis le XIXe siècle qu'il ne peut rien et qu'il a fait de son impuissance une vertu. Chemin faisant, en écrivant et en lisant (pour reprendre le titre, en l'inversant, d'un fameux recueil), on s'interroge sur ce que créer signifie et les pouvoirs, qu'on découvre autre qu'on pensait, de la création. Un des fils conducteurs de ce chemin tortueux est A la recherche du temps perdu, qui est moins un objet d'analyse qu'un compagnon de route, dans lequel on pioche quand on ne sait plus où aller, qui guide et en même temps détourne, qu'on cite pour se laisser égarer. En ces sens, Puissances de l'art est un livre proustien. L'on sait où on va sans savoir comment ni par quel miracle on y arrivera. Mais c'est aussi un livre bataillien : la puissance de l'art mène l'auteur jusqu'aux bords du sacré. Propos faussement anachronique tant la littérature est aujourd'hui travaillée par ces questions que l'on n'ose plus poser : comment sacraliser sans séparer, comment accéder à la joie, comment être transformé par ce qu'on lit ou écrit. Puissances de l'art est un essai de soi (comme on parle de " récit de soi ") à travers les textes et les pensées des autres, où tout devient, finalement, écriture. Le livre doit son sous-titre à l'une des premières phrases du lumineux Proust publié par Samuel Beckett dès 1930 : "Chacune des lances de Proust pourrait être une lance de Télèphe", affirme d'emblée Beckett, qui s'abstient de préciser que Télèphe, accidentellement blessé au cours du siège de Troie par la lance d'Achille, fut guéri ainsi que l'avait prédit l'oracle par un peu de rouille provenant du fer de la même lance d'Achille.

04/2024

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Littérature comparée

La question environnementale chez Jules Verne. Ecrire, prédire, prévenir la catastrophe écologique

Entre 1863 et 1905, Jules Verne publie 62 romans regroupés dans une collection baptisée "Voyages extraordinaires" , dont les fameux "Le Tour du monde en 80 jours", "Cinq semaines en ballon" ou "Vingt mille lieues sous les mers". Cette collection vise à présenter les connaissances scientifiques de l'époque et la diversité du monde à travers des récits d'aventures. Jules Verne y décrit la nature et les peuples autochtones, ainsi que leur conquête par la civilisation occidentale, non sans interroger le bien-fondé de cette conquête. Parmi les Voyages extraordinaires, Kevin Even privilégie trois récits : la surexploitation de mines écossaises dans "Les Indes noires" (1877), le projet de désaxer la terre pour en extraire plus facilement les ressources dans "Sans dessus dessous" (1889) et la colonisation d'une île dans "L'Invasion de la mer" (1905). Ces textes reflètent les idées de l'époque : une vision hiérarchisée du monde dans laquelle l'homme a plus que jamais vocation à dominer la nature, un contexte colonial dans lequel les Occidentaux ont plus que jamais vocation à dominer le reste du monde. Les Voyages extraordinaires expriment les rêves d'une classe dominante fascinée par la science comme par les bienfaits de l'expansion industrielle, coloniale et technique. Il s'agit de tendre à cette classe, dont les adolescents sont le premier public visé, un miroir qui leur renvoie une image flatteuse. Nombreux sont cependant les passages exposant les conséquences négatives de l'industrie sur les paysages ou de l'impérialisme sur les peuples colonisés, de dialogues sur l'avenir d'une planète surexploitée. Rarement au centre du récit, ces interrogations sont pourtant récurrentes et nuancent les discours triomphalistes à propos du progrès occidental. Sans faire de Jules Verne un écologiste avant l'heure, Kevin Even démontre ainsi qu'il a su dépasser ses ambitions didactiques pour inviter ses jeunes lecteurs à s'interroger sur des enjeux environnementaux déjà présents au XIXe siècle. Lamarck n'écrivait-il pas en 1801 : "L'homme, par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot par son insouciance pour l'avenir et pour ses semblables, semble travailler à l'anéantissement de ses moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce".

02/2024

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Géographie

Réseaux et médias sociaux dans le tourisme. Comment développer sa visibilité et optimiser sa présence en ligne ? 2e édition

En avril 2011, Atout France publiait la première édition du guide consacré aux réseaux sociaux et à leur impact dans le tourisme. Cette publication a connu un succès tel qu'elle est en rupture de stock. Il a donc semblé opportun de la réitérer, en réactualisant les données clés et en partageant avec les lecteurs les témoignages et bonnes pratiques d'un certain nombre d'opérateurs et de territoires touristiques. Toutefois, les processus stratégiques n'ont guère évolué et toute la méthodologie de traitement et de gestion des réseaux sociaux exposée dans la version initiale reste en vigueur. Ce nouveau guide démontre comment les réseaux sociaux peuvent agir sur l'image, la perception, la relation client au sens large, renseigner utilement sur les visiteurs-internautes et sur les possibilités de promouvoir et d'améliorer l'offre à la faveur des avis émis par les utilisateurs. En effet, grâce à la multiplicité des plateformes disponibles pour s'exprimer ou "poster" des images ou vidéos et au réflexe de "twitter", de raconter son voyage, de discuter sur les forums et de partager les "bons plans" et bonnes adresses, les internautes-touristes agissent sur toute l'offre touristique, depuis l'achat des billets d'avion, de chambres d'hôtels ou de chambres d'hôtes, de musées, avant, pendant et après le séjour... Il faut donc effectuer des veilles auprès des supports pertinents, diagnostiquer d'où viennent les conversations, mesurer la qualité des avis/impressions, placer le community manager au cœur des dispositifs marketing "on line et off line" et mener une politique interactive efficace pour augmenter sa visibilité, sa reconnaissance, et la qualité de ses conversations. Aujourd'hui encore, le tourisme n'a pas encore pleinement intégré les réseaux sociaux comme levier de fidélisation et d'acquisition de nouveaux clients, alors que certains secteurs l'ont bien compris, comme les acteurs du luxe et certaines grandes entreprises américaines et australiennes. Ce guide s'articule autour de 3 grandes thématiques : proposer une vision d'ensemble sur les réseaux sociaux selon leur nature, les cibles et les données de fréquentation ; offrir une sélection d'exemples pratiques et de retours d'expériences puisées dans le secteur touristique institutionnel et privé ; enfin donner des clés opérationnelles pour permettre à chaque destination touristique de mieux intégrer les réseaux sociaux dans sa stratégie de communication et de promotion.

08/2014

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Droit

La théorie générale du pouvoir en droit des majeurs protégés

Face au phénomène complexe de la vulnérabilité, le législateur a compris que la réponse ne pouvait pas être unique. Le nombre de mesures proposées en droit des majeurs protégés est ainsi suffisamment conséquent pour qu'une grande diversité de situations apparaisse. Que ce soit sur le plan de l'âge, de la situation familiale, sociale ou professionnelle ou au regard du handicap ou de l'état de santé (physique ou mental), la "population" des majeurs protégés présente une forte hétérogénéité. La loi offre à l'organe de protection, titulaire d'un pouvoir pour exercer sa mission, de multiples outils pour sauvegarder l'intérêt du majeur protégé. Variables, ces instruments laisseraient à penser qu'il n'est pas concevable de construire une théorie générale du pouvoir cohérente en droit des majeurs protégés. Toutefois, en ce domaine, au coeur de la notion de pouvoir, se trouve le critère de la prise en charge de l'intérêt exclusif du majeur protégé. C'est là en effet le critère auquel il est systématiquement fait référence. L'objectif de notre thèse était dès lors de parvenir à démontrer que s'il existe en droit des majeurs protégés des variables attachées au pouvoir, ces dernières ne sauraient masquer l'unité de son régime. La découverte de constantes, lesquelles sont consubstantielles au pouvoir en ce domaine, permet d'en extraire une théorie générale. A partir de cet instant, le pouvoir en droit des majeurs protégés prend une coloration nouvelle. En adaptant la définition proposée par la doctrine à la spécificité du droit des majeurs protégés, nous proposons de définir le pouvoir comme la prérogative juridique et/ou matérielle confiée à un organe de protection et le plus souvent sous le contrôle d'un juge, qui ne remédie pas forcément à une incapacité d'exercice mais qui est toujours répartie entre différents organes. Le pouvoir est finalisé par l'intérêt exclusif, mais non égoïste, d'une personne majeure vulnérable, du fait de l'altération de ses facultés personnelles. Tant le principe de responsabilité que celui de l'interdiction d'agir sous l'empire d'un conflit d'intérêts constituent des procédés efficients pour lutter contre le mauvais exercice du pouvoir. Une conception renouvelée du pouvoir a ainsi pu être proposée à partir de l'étude de ses variables et de ses constantes en droit des majeurs protégés. Ayant abouti à une théorie générale du pouvoir, l'étude ici menée peut donc servir de base à une analyse critique du droit positif et aboutir à son amélioration.

12/2019

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Droit

La connaissance du droit étranger. A la recherche d'instruments de coopération adaptés. Etudes de droit international privé comparé. Colloque du 28 novembre 2019, Textes en français et anglais

Le droit étranger occupe une place croissante dans la pratique pour le juge bien entendu, main également pour d'autres professions juridiques : notaire, officier de l'état civil, avocat notamment. La multiplication des réglements de l'Union européenne intervenus en droit international privé en est la cause première et la plus apparente. Le développement de juridictions ou de formations spécialisées dans le contentieux international et l'application du droit étranger en est une autre. Une véritable compétition apparais à cet égard depuis quelques années. Au-delà du seul aspect contentieux classiquement envisagé, la prise en compte et l'application du droit étranger devient essentiel pour d'autres perspective : obligation de conseil, matière gracieuse, rédaction d'actes, optimisation patrimoniale, planification d'opérations sociétaires internationales, parmi d'autres. Les enjeux sont donc cruciaux et la recherche d'instruments de coopération adaptés pour la bonne connaissance du droit étranger s'impose. Cet ouvrage contribue aux réflexion, menées à ce propos. Il comporte ainsi un important état des lieux qui permet de mettre à jour la diversité des régimes dans les ordres juridiques étudiée et l'hétérogénéité des pratiques professionnelles. Des solutions concrètes sont également proposées. Elles sont le fruit des réflexions croisées et de tables rondes lors du colloque qui s'est tenu à la Cour de cassation le 28 novembre 2019. Si l'objectif apparent peut être de parvenir à l'adoption d'un instrument général à la portée géographique la plus large possible. il s'est vite avéré vain de vouloir privilégier, à l'heure actuelle, une telle approche. D'une part, chaque profession éprouve des besoins différents, d'autre part, le niveau de développement des différents systèmes comparée n'est pas le même. Alors que certains, sont à la traîne et peinent à adopter des règle satisfaisante en la matière, d'autres sont en pointe et donc peu demandeur d'instrument de coopération dont l'utilité ne leur parait pas flagrante. Les diverses contributions et les débats ont permis d'envisager des pistes aussi nombreuses que diverses, allant de la revitalisation d'instruments anciens à la création d'institutions spécialisées au niveau interne, international ou européen en passant par la mise en place de mécanismes spécifiques ou l'utilisation de l'intelligence artificielle. Un tel foisonnement démontre le caractère crucial de la problématique et la vitalité des réflexions menées à son sujet mais également la pertinence d'en avoir débattu et de la nécessité de continuer à le faire. En ce sens, la prochaine étape de ce débat pourrait Dire celle de l'opportunité d'adopter un règlement européen en la matière.

01/2021

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Psychologie, psychanalyse

Le réel de l'amour. Trois modèles lacaniens

Pourquoi tout le monde ne fait pas l'amour avec tout le monde ? Pour quoi faire, l'amour ? Pourquoi arrive-t-il que l'amour s'arrête ? Telles sont quelques questions brûlantes qui permettent d'aborder l'amour ici en évitant des faux problèmes et sans prétendre à des solutions aussi ineptes que dérisoires. Se déploie que l'amour est nécessairement subjectif et même qu'il est impossible qu'il ne le soit pas. Car il n'y a pas de sujet sans amour, qui ne se conçoit sans amour, qui soit sans une conception de l'amour. Se démontre au long cours que l'amour relève d'une logique temporelle. Dès sa rencontre, contingente, il s'agit de se donner possiblement les moyens de sa fin. Et l'amour n'est pas tant aveugle que myope. Il ne voit guère plus loin que le bout de son nez dans le miroir narcissique de l'autre. Il se doit de faire écran à ce qu'il hait. Sur fond d'adultère, l'amour peut s'appréhender comme un bouleversement asocial, amoral. Dans l'après-coup, on lui fait un sort en en profitant pour s'identifier. On fait en sorte d'en être débarrassé une fois pour toutes en s'accouplant. Mais il ne se laisse pas toujours faire. Notre thèse élabore le mécanisme de l'amour à partir de l'enseignement de Jacques Lacan. Ses propos se recoupent et se répondent de sorte qu'on a pu discerner sept modèles. Ici, nous en produisons les trois derniers, rapportés à une approche du réel. On peut faire valoir la cohérence de la théorisation lacanienne. Cela fournit un accès à ce qu'il dit si bien qu'il se révèle accessible. C'est une incitation à y aller voir de plus près. Et on peut saisir ce dont il parle, sans d'emblée cerner ses références érudites. Cela y invite, à l'occasion. On peut enfin souligner la pertinence de sa démarche telle qu'il n'a pas qu'une thèse à asséner mais qu'il en considère et mobilise plusieurs inlassablement. Ce qui compte, c'est le trajet et ce qui importe, ce sont les détails. Alors, nous proposons, de l'amour, de dégager la définition, la structure, la conjoncture, la fonction, le fonctionnement, les critères, les conditions, les circonstances, les limites. Corollairement, nous repérerons l'articulation de l'amour au désir, à la demande, à la jouissance, à la pulsion, au fantasme. Incidemment, nous envisagerons quelques figures littéraires et musicales, représentations sociales et mythes culturels liés à l'amour.

10/2011

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Internat DCEM, ECN

Pneumologie. Référentiel pour la préparation de l'ECN, 6e édition

Cette nouvelle édition tient compte des recommandations du rapport DUBOIS-RANDS dédié à la réforme du 2° cycle qui dit que le référentiel national incluant toutes les disciplines doit s'intégrer dans l'enseignement du 2° cycle et se focaliser sur des connaissances "socles". Le CEP a donc dés à présent commencé à refondre une partie des items de pneumologie, afin de recentrer le référentiel sur les connaissances " socles " (fondements indispensables), comme le propose le rapport DUBOIS-RANDS. En effet, le CEP, comme un bon nombre d'autres collèges d'enseignants n'a, par le passé, pas toujours pris la mesure de la dérive. Pour certains items nous avions dépassé très largement le niveau du 2° cycle, ce qui rendait la masse des connaissances attendues colossale, irréaliste et éloignée de l'objectif premier qui est d'apporter à l'étudiant des connaissances "socles". Pour l'édition 2018 nous avons refondu les items 73, 151, 155, 202, 205, 206, 224, 306 et 356. (addiction au tabac, infections respiratoires, tuberculose, épanchement pleural, BPCO, pneumopathies interstitielles, MTEV, cancer du poumon, pneumothorax). Le recentrage sur les connaissances socles induit une réduction de volume de chacun de ces 9 items, d'environ un tiers par rapport à la version précédente du référentiel. Nous envisageons la refonte de la totalité des items de pneumologie pour la rentrée universitaire 2019. Bien entendu pour les items qui ont été refondus, nous avons tenu compte des changements intervenus dans les connaissances médicales depuis l'édition 2017 mais aussi des nombreuses remarques et questions que nous font remonter les étudiants. Ceux d'entre vous qui ont déjà travaillé les items 73, 151, 155, 202, 205, 206, 224, 306 et 356 sur la version 2017 n'ont pas de souci à se faire. Dans la version 2018 le fond est le mémo, sauf que l'on recentre les connaissances attendues sur des points plus essentiels. Nous invitons donc les étudiants possédant l'édition 2017 (5e édition) à simplement lire la version en ligne et gratuite de ces items refondus, plutôt que de racheter la 6°édition 2018. La présente 6° édition du référentiel (2018) est la référence pour les ECN 2019. Comme dans les précédentes éditions, la composante pédiatrique n'a volontairement pas été abordée, même dans les items qui font référence aux pathologies de l'enfant. Nous avons souhaité laisser le soin aux enseignants de Pédiatrie de développer plus spécifiquement cet enseignement. Le document " Les EFR aux ECN ", disponible en librairie (S-Editions), et sur le site du CEP est un complément indispensable de ce référentiel.

01/2019

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Littérature française

Un jour, Aliénor m'a dit

Deux femmes, deux époques, une rencontre... Quand les parcours d'Aurélia - une femme d'aujourd'hui - et d'Aliénor d'Aquitaine se télescopent, c'est une belle histoire de solidarité féminine qui se noue au-delà du temps. Un roman de développement personnel qui explore le Féminin sacré, pour reprendre le pouvoir sur sa vie et prendre sa place de femme en toute légitimité. Aurélia, 38 ans, grande passionnée d'histoire du Moyen-âge, est journaliste reporter d'investigation pour la société de production de son mari. Entre son boulot prenant, son couple qui bat de l'aile, et ses enfants en bas âge qu'elle n'a pas le temps de voir, Aurélia est dépassée par ce quotidien stressant, en marge d'elle-même et incapable de se poser pour envisager une autre vie... Mais un étrange concours de circonstances va changer le cours de son existence. Envoyée en mission à Bordeaux pour enquêter sur les pratiques douteuses d'une société high-tech, elle se retrouve confrontée avec violence au pdg de cette société qui menace la sécurité de ses enfants si elle insiste trop. Encore sous le choc, Aurélia se réfugie alors aux toilettes pour déverser sa rage quand elle se retrouve nez à nez avec... Aliénor d'Aquitaine ! Son héroïne historique en personne, celle dont elle se passionne pour le parcours depuis toujours... Aliénor lui confie qu'elle est assignée à résidence depuis quinze ans par son propre époux Henri II, alors Roi d'Angleterre, pour avoir tenté de remonter leur fils contre lui. Depuis sa captivité, elle s'amuse, au cours de grandes méditations, à défier l'espace-temps à la recherche d'une solution pour pacifier les liens avec son époux. Elle passe ainsi avec aisance de l'an de grâce 1185 à l'année 2019, persuadée d'avoir été amenée à Aurélia pour de bonnes raisons. De confidences en révélations, les deux femmes vont apprendre chacune à mieux se connaître en confrontant leurs parcours respectifs, jusqu'à sceller un pacte : Aliénor initie Aurélia aux fondements du Féminin sacré (qu'elle tient de son oncle Raymond d'Aquitaine) pour l'aider à redevenir maîtresse de sa vie, en échange de quelques conseils pour changer son rapport au Roi et recouvrer sa liberté. Petit à petit, Aurélia se réapproprie son pouvoir personnel et sa parfaite autonomie, retrouve des rapports plus harmonieux et s'autorise enfin à être qui elle est pour mener une vie en accord avec ses désirs profonds.

06/2019

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Littérature française

Eloge de rien dédié à personne suivi de Eloge de quelque chose dédié à quelqu'un

"L’Éloge de rien dédié à personne" et "l’Éloge de quelque chose dédié à quelqu’un" parurent pour la première fois séparément en 1730 chez Antoine de Heuqueville, libraire à Paris. Puis ils furent réédités dans une "troisième édition, peu revue, nullement corrigée et augmentée de plusieurs riens". C'est cette édition que nous avons repris ici. S'il paraît absurde de faire l'éloge de rien, c'est à coup sûr qu'on y a mal regardé. Car en considérant les choses un peu plus profondément, comme nous y invite l'auteur, on s'aperçoit bien vite que rien est d'une importance extrême. En effet, "un rien nous fait pleurer, un rien nous fait rire, un rien nous afflige, un rien nous console, un rien nous embarrasse, un rien nous fait plaisir, il ne faut qu’un rien pour remonter un pauvre homme, il ne faut qu’un rien pour le renverser." Et "qu’y a-t-il au monde de plus précieux que l’or, l’argent, les perles et les pierreries ? Rien, assurément, me direz-vous. Qu’y a-t-il de plus estimable que la vertu ? Rien. De plus aimable que le vrai mérite ? Rien." Il était par conséquent bien naturel que ce rien soit consacré par un Eloge. Un Eloge que Louis Coquelet ne pouvait évidemment que dédier à personne. Car, nous confie-t-il, "quand enivré de la folle vanité de me faire un nom dans la République des Lettres, j’ai quitté le tranquille séjour de la province pour venir me transplanter à Paris, le séjour de la confusion et du désordre, veut-on savoir qui à mon arrivée en cette ville est venu me visiter et me faire des offres de service ? Personne. Est-on curieux d’apprendre qui m’a consolé quand j’ai eu des chagrins ou quelque fâcheuse maladie ? Personne. Qui m’y a secouru dans mes besoins ? Personne. Qui m’y a donné sa table ou prêté de l’argent ? Personne. A qui donc ai-je plus d’obligation à votre avis qu’à personne ?" Mais si rien compte plus que tout, quelque chose ne saurait pour autant être négligé. Car "dans quelque état et condition qu’on soit, on sent l’extrême besoin qu’on a de quelque chose", et "quelque riche que soit un homme des biens de la nature et de la fortune, il souhaite toujours quelque chose." C'est pourquoi, à "l'Eloge de rien", il nous a paru nécessaire d'adjoindre "l'Eloge de quelque chose".

12/2018

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Philosophie

La frontière comme méthode ou la multiplication du travail

Depuis l'Antiquité tardive, le tracé et l'établissement des frontières a été enveloppé de brouillard et de poussière, de violence et de magie. Aux quatre coins du monde, des sources rapportent tes récits merveilleux et terrifiants du tracé des lignes de démarcation entre sacré et profane, bien et mal, privé et public, intérieur et extérieur. Depuis les expériences liminaires des sociétés rituelles, jusqu'à la délimitation de la terre en propriété privée, du fratricide de Remus par Romulus lors de la mythique fondation de Rome, à l'expansion du limes de son Empire, ces récits évoquent la puissance productive de la frontière - le rôle stratégique qu'elle joue dans la fabrication du monde. Ils offrent aussi, d'un simple coup d'oeil, un aperçu de la profonde hétérogénéité du champ sémantique de la frontière, de ses implications symboliques et matérielles complexes. La représentation cartographique moderne et la disposition institutionnelle qui font de la frontière une ligne tout, d'abord en Europe, mondialisée, ensuite par le tourbillon du colonialisme, de l'impérialisme et des luttes anticoloniales - a quelque peu masqué cette complexité et nous a amené à penser la frontière comme littéralement marginale. On assiste aujourd'hui à un profond changement à cet égard. Comme l'ont remarqué de nombreux chercheurs, la frontière est venue s'inscrire au centre de l'expérience contemporaine. Nous assistons non seulement à une multiplication des différents types de frontières, mais aussi à la ré-émergence de la profonde hétérogénéité du champ sémantique de la frontière. Les démarcations symboliques, linguistiques, culturelles et urbaines ne s'articulent plus de façon rigide autour de la frontière géographique. Au contraire, elles se chevauchent, se connectent et se déconnectent de façon souvent imprévisible, contribuant à délimiter de nouvelles normes de domination et d'exploitation. On a coutume de dire, pour s'en féliciter ou le déplorer, que les frontières seraient en train de s'estomper et de disparaitre. A rebours de ces lieux communs, ce livre démontre qu'au contraire les frontières prolifèrent dans le monde actuel et ce, sous des formes et selon des configurations mouvantes, et en constante réinvention, au fil des flux de capitaux, de marchandises et de personnes qu'elles articulent, mais aussi au rythme des luttes qui les environnent et les bousculent. Sandro Mezzadra et Brett Neilson proposent ici un nouveau paradigme qui décloisonne disciplines et théories pour comprendre comment les frontières sont devenues le laboratoire des mutations du capitalisme et de l'Etat.

06/2019

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Histoire internationale

Un dictateur en images. Photographies de Heinrich Hoffmann

Catalogue officiel de l'exposition Un dictateur en images Photographies de Heinrich Hoffmann du 27 juin au 16 septembre 2018 au Pavillon Populaire de Montpellier. Dans le cadre de sa saison " historique " , la Mairie de Montpellier - au travers la salle d'exposition le Pavillon Populaire - s'intéresse à la place de la photographie dans la société et au devoir de mémoire. Avec l'exposition " Un dictateur en images Photographies de Heinrich Hoffmann" , Alain Sayag cherche à démontrer en quoi l'image peut jouer un rôle majeur dans la diffusion d'une idéologie. Il s'appuie pour cela sur la production du photographe Heinrich Hoffmann (1885-1957), un proche d'Adolf Hitler ayant exercé sous le IIIe Reich. Comment cet homme, de par son activité de photographe, a-t-il contribué à la propagande du régime nazi ? C'est tout l'enjeu de cet ouvrage, catalogue officiel de l'exposition, que de décrypter les photographies d'Hoffmann et leurs mises en scène d'Hitler, qui ont été des outils au service de l'idéologie nazie. Heinrich Hoffmann fut le " photographe officiel " d'Hitler de 1922 à 1945. Leur proximité a conduit à la production de plusieurs milliers de portraits du Führer. La Bayerische Staatsbibliothek de Munich, notamment, en compte plus de 12 000. La quasi totalité des images historiques qui figurent aujourd'hui dans les manuels d'histoire sont dues à Heinrich Hoffmann, de la poignée de mains avec le maréchal Pétain à Montoire à la destruction de la chancellerie à Berlin. Ses photographies, Hoffmann les proposait non seulement à la presse allemande et internationale mais il les déclinait aussi sous la forme de cartes postales, de posters et d'albums illustrés, dont certains furent tirés à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires. C'est ce corpus considérable, puisque qu'il couvre les 23 ans de la vie politique d'Hitler, qu'Alain Sayag entend analyser dans cet ouvrage et dans l'exposition qui l'accompagne, au Pavillon Populaire de la ville de Montpellier (à l'été 2018). Quels ont été les ressorts de la propagande nazie et comment Heinrich Hoffmann y a-t-il participé, par son travail de photographe ? Ce décryptage critique des photographies d'Hoffmann s'accompagne de textes de Johann Chapoutot et de Denis Peschanski, qui apporteront leur point de vue d'historiens du nazisme internationalement reconnus, sur la mise en place, par l'image, des mythologies entourant la personnalité d'Adolf Hitler, et sur le rôle d'amplificateur qu'a pu jouer la photographie, venue servir une propagande fasciste. Ce catalogue est préfacé par le directeur du mémorial de la Shoah de Paris

06/2018

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Sciences politiques

L'impérialisme unitaire. Tome 2, 1959-1980

Cet ouvrage réunit les études sur les relations internationales réalisées par Arrigo Cervetto au cours des trois premières décennies de son activité de militant révolutionnaire. Cet effort d'analyse est l'aboutissement de la bataille politique que Cervetto a engagée au cours de ces mêmes années pour restaurer le léninisme en Italie, et ne peut être séparé de sa lecture particulière du legs politique de Lénine. Pour Cervetto, et pour le groupe restreint de révolutionnaires qui se réfèrent à lui après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le retour à Lénine est la condition préalable à l'élaboration d'une stratégie révolutionnaire. En d'autres termes, par le biais du léninisme, ces militants souhaitent sortir le mouvement communiste du gouffre où l'a fait sombrer la contre-révolution fasciste, stalinienne et social-démocrate. Le titre de ce livre reprend un concept, celui d'" impérialisme unitaire " justement, qui a été élaboré à partir du débat internationaliste du début des années 1950. D'un point de vue politique, à cette époque de l'histoire, affirmer l'existence d'un " impérialisme unitaire " voulait dire avant tout que l'on attribuait à l'URSS, ainsi qu'à tout le soi-disant " camp socialiste ", la même nature sociale que le " camp capitaliste " occidental opposé. L'internationalisme trouvait ainsi une base théorique solide, mais le concept d'" impérialisme unitaire " va bien au-delà de son emploi occasionnel dans la lutte politique contre le stalinisme. Dans son effort pour se raccorder à l'essence de la conception léniniste du parti révolutionnaire, Arrigo Cervetto repère dans la notion de formation économico-sociale le noyau fondamental de la continuité entre Marx et Lénine. L'idée centrale du Capital de Marx est que l'évolution de la formation économico-sociale constitue un processus historique et naturel, qui peut être étudié, en tant que tel, par des méthodes scientifiques. Dans Le Capital, l'ossature abstraite de l'économie constitue la charpente objective à partir de laquelle la science parvient à discerner la chair et le sang de la formation économico-sociale capitaliste, son cycle vital, son évolution historique réelle. Cervetto prouve que cet acquis de Marx est le point de départ de l'élaboration de Lénine et en arrive à soutenir, et à démontrer, que le Parti léniniste est la solution des problèmes posés dans Le Capital, "le parti [est] l'aboutissement de la science". La grande masse d'analyses réunies dans ces volumes témoigne de l'engagement d'Arrigo Cervetto dans l'effort de mettre en oeuvre sa conception du parti et de la lutte révolutionnaire.

04/2012

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Histoire internationale

Le pacte germano-sioniste (7 août 1933)

Dans aucun manuel d'histoire, on ne trouve mention d'un pacte germano-sioniste. Seuls quelques livres spécialisés évoquent la réunion du 7 août 1933 au ministère allemand de l'Economie au cours de laquelle des représentants de l'Agence juive et de l'Organisation sioniste mondiale ont signé avec de hauts fonctionnaires du Reich ce que l'on a appelé pudiquement l'accord de la haavara (du mot hébreu haavara qui signifie : transfert). Il s'agissait, en effet, d'organiser le transfert vers la Palestine de capitaux que les Juifs allemands, candidats à l'émigration, souhaitaient emporter avec eux. Cet accord technique ne fut que le premier acte d'une étroite collaboration entre les sionistes et l'Allemagne hitlérienne. A contre-courant de l'histoire officielle, Jean-Claude Valla souligne la convergence idéologique entre les signataires de cet accord. Textes à l'appui, il révèle que les sionistes allemands, à de rares exceptions près, ont approuvé les lois de Nuremberg et, pour certains d'entre eux, les ont appelées de leurs voeux, au nom de leur propre conception raciale de l'histoire déjà présente dans les écrits des pères fondateurs du sionisme. Et il s'interroge sur l'influence qu'a pu exercer le messianisme juif sur le pangermanisme et le racisme national-socialiste. Il démontre également que Ben Gourion et ses amis "travaillistes" de l'Agence juive, promoteurs de l'accord de la haavara, n'étaient pas de vrais sociaux-démocrates, mais des socialistes nationaux fortement influencés par le nationalisme allemand de type völkisch et il suggère que l'un d'eux, Chaïm Arlosoroff, ami d'enfance de la femme de Goebbels, ait pu jouer de ses relations pour préparer cet accord. Le titre de ce Cahier est un clin d'oeil au pacte germano-soviétique du 23 août 1939. Dans un cas comme dans l'autre, nous avons affaire à des ennemis jurés qui jugent plus profitable de s'entendre, peut-être parce que, au-delà d'une convergence momentanée d'intérêts, ils présentent plus de caractéristiques communes qu'on ne le croit. Mais la comparaison s'arrête là. En signant un pacte de non-agression avec Staline, Hitler a réussi à neutraliser momentanément l'Internationale communiste, voire même à la faire travailler à son profit, notamment en France par le sabotage de l'effort de guerre, tandis que son accord de collaboration avec les sionistes de Palestine, peu nombreux et encore sous la tutelle britannique, n'a en rien désarmé l'hostilité de la communauté juive internationale à l'égard du IIIe Reich.

11/2013

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Sciences politiques

Visages et portraits politiques de Gironde

Leurs traits vous sont familiers parce que vous les avez croisés ou les croisez encore dans les rues de vos villes et de vos villages, dans les tribunes des stades de foot et de rugby, dans les salles de mariage, à l'orée d'une manif ou lors d'une cérémonie au Monument aux Morts... Vous les regardez s'exprimer dans les étranges lucarnes des télévisions locales et les entendez réagir à tel ou tel événement, régional ou national, aux micros de vos radios préférées. Toutes et tous, dans leur diversité, dans leur trajectoire politique, ils vous ont représenté dans un de ces mandats d'élu qui constituent, depuis que la France est une démocratie, la noblesse de la République et le dévouement au bien commun. Vous ne les reconnaissez pas ? Vous ne les avez jamais vus ? Vous n'êtes pas d'ici mais d'ailleurs ? Peu importe... Regardez-les mieux... Regardez-les bien... Ces Girondins contemporains, ce sont les mêmes qui exercent les mêmes mandats, chez vous, au soleil pâle de la côte d'Opale, au vent de Noroit des granits de la côte d'Emeraude, au souffle fou de l'Autan toulousain et dans la blancheur des neiges savoyardes. Ils étaient d'Aquitaine ou ils seront de Bourgogne ; ils sont de tous les lieux et de tous les temps : ce sont des élus locaux saisis sur le vif de leurs pratiques politiques. Ce livre n'est pas un plaidoyer pour des femmes et des hommes politiques en quête de réhabilitation ou de reconnaissance. Ils n'en ont pas besoin parce que leur engagement individuel et collectif se suffit à lui-même pour démontrer combien les élus locaux sont consubstantiels au bon fonctionnement de la société française dont ils sont, trop souvent, les pompiers et les urgentistes. Ce livre est un album vivant et animé dont les marque-pages sont faits des remarquables clichés de François Ducasse, photographe de presse, fervent et fébrile observateur du petit monde politique local depuis près de 40 ans. Ce livre est un recueil de portraits sensibles écrits à l'encre empathique par Jean Petaux, politologue à Sciences Po Bordeaux, entomologiste rigoureux et attentif qui a croisé la quasi-totalité de tous ces personnages. Un livre, un album, un recueil... Une histoire d'amitié aussi et de regards complices entre deux auteurs qui ont une même passion : voir et donner à voir. Non pas en voyeurs, jamais en juges, surtout pas en hagiographes, tout simplement en citoyens respectueux de la fonction élective et du métier politique.

02/2012

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Philosophie du droit

Nature et souveraineté

La modernité nous présente un homme réduit à la dimension d'un sujet devant une nature ravalée au rang d'objet. Il faut sans doute remonter à la fondation du politique et de la culture occidentale pour repérer les premiers pas d'un homme qui repousse la nature pour mieux s'élancer à sa conquête. Platon indique déjà le chemin à suivre. Sortir de la caverne, terrain des compromis et des apparences. S'extraire de la cité et de son milieu, pour se diriger vers le "sol" enfin ferme des Idées et pour en ramener des lois qui apporteront la lumière et l'ordre en ces lieux obscurs et déshérités de la vie publique. Cette tradition occidentale d'un pouvoir en surplomb, d'une légalité qui gouverne les hommes et les choses, introduit la grande séparation de l'homme et de la nature. Les théories modernes du droit naturel politisent la séparation. Elles spéculent sur l'origine du politique et elles imaginent des hommes quittant l'état de nature pour chercher refuge dans la société. Le politique ne semble concerner que des hommes qui doivent tomber d'accord. Le monde commence son éclipse. Le contrat social devient la terre promise ou la nature se cantonne à un individu : car le droit à la conservation ou la liberté capte toute la nature disponible. La Révolution et la Déclaration des droits de l'homme donneront le maximum d'étendue politique et juridique à cette orientation anthropocentrique. Tout homme accède à la qualité de sujet de droit et, bien longtemps après la découverte romaine de la personnalité, cherche à briser les chaînes d'un pouvoir qui devra se réinventer démocratique. L'homme s'arroge des droits et il laisse le monde à l'extérieur du projet politique ou avec le statut d'objet. D'un côté, une nature inerte ou presque, et en tout cas sans esprits et sans droits. De l'autre, un homme, ses lois et une volonté de dominer. Car la natureobjet doit se conformer à ses besoins. Cette domination n'est pas simplement évidente ; elle s'élève jusqu'au conflit contre des éléments que l'humain devrait vaincre pour se réaliser. Selon Jules Michelet : "Avec le monde a commencé une guerre qui doit finir avec le monde, et pas avant ; celle de l'homme contre la nature, de l'esprit contre la matière, de la liberté contre la fatalité... La nature reste la même, tandis que chaque jour l'homme prend quelques avantages sur elle" .

02/2021

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Régionalisme

L'enseigne à Lyon. Son histoire, sa philosophie, ses particularités, les boutiques, les maisons, la rue, la réclame commerciale

John Grand-Carteret nous entraîne dans une découverte pour le moins originale : l'étonnante histoire des enseignes commerciales. Publicité de proximité et témoin privilégié tant des évolutions du commerce urbain que de la personnalité changeante des rues qui l'accueillent, l'enseigne devait être traitée par le biais d'une ville de choix, à la hauteur des ambitions encyclopédiques du chercheur passionné. La richesse précoce des enseignes lyonnaises et leur raison d'être ne lui ont pas échappé : " De bonne heure, Lyon fut une grande cité, un centre commercial et industriel prospère. " John Grand-Carteret réussit en 1902 à faire publier cette œuvre de référence dont il définit lui-même l'objet singulier : " Ce volume est double ; je veux dire qu'il est, à la fois, conçu à un point de vue général et à un point de vue particulier, - général, parce que sans remonter au déluge, sans m'occuper des Romains, J'ai voulu faire ressortir ce qu'on avait, encore, à peine entrevu, la philosophie et les particularités multiples de l'Enseigne - local, parce que je me suis cantonné pour la partie moderne, en une ville unique et en une ville de province, bien toujours la première malgré les surprises des recensements, Lyon. " Cette déclaration d'un homme non natif du lieu répond bien à celle, plus ironique, du père Commire dans les Carmina : " Lutèce, ne soit pas si fière, à peine tu étais née que déjà la Gaule m'avait proclamée reine de ses cités. " Pour parachever son travail, John Grand-Carteret a demandé au graphiste lyonnais renommé Gustave Girrane d'illustrer abondamment ses propos. Résultat : près de quatre cents dessins où, pour reprendre les termes du Courrier de Lyon, il " transcrit ce qu'il voit avec exactitude, minutie. L'on peut être assuré qu'il ne trompe point son monde et cela est une qualité dans un temps où tout n'est que façade, où la moindre babiole revêt des aspects qui la font prendre pour une chose précieuse. " Nous découvrons ainsi une enseigne Au tailleur ni riche ni pauvre, avenue de Saxe, un seigneur féodal détroussant les marchands, un bas-relief antique transformé en enseigne à Vaise, la maison aux 365 fenêtres vue du quai Saint-Vincent, Au Bon Gnafron qui annonce un marchand de chaussures cours Gambetta, l'étiquette de la Crème de Cocu, le prospectus Au Gagne-Petit d'un magasin-bazar, et des centaines d'autres représentations cocasses, insolites, amusantes ou excentriques. Louis de Lacroy

11/1999

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Poésie

Le tartare de pangolin

D'un virus à l'autre. De 1986 à 2024 . Des années SIDA aux années COVID. Le Tartare de pangolin nous immerge en milieu hospitalier et nous livre une version de plus, parfaitement imaginaire, de l'origine de la pandémie. La version d'un chirurgien qui pendant deux ans a eu le temps de compter les vagues, qui s'est souvenu des petites histoires hospitalières du monde d'avant et qui a imaginé la possible débandade sanitaire de demain. Le résultat : neuf histoires courtes comme autant de tours génoises jalonnant un parcours hospitalier long de quarante ans. Le Tartare de pangolin est le deuxième ouvrage de Laurent Dugué. Son premier roman 8 rue Raoul Berton retrace les souvenirs de son enfance. Dans ce recueil de nouvelles, il parle de son métier de chirurgien, depuis ses débuts jusqu'à aujourd'hui. "J'ai dépassé le stade de la colère". Laurent Dugué me parle dans les couloirs des urgences avant de remonter à l'étage dédié à la chirurgie viscérale et digestive. C'était en octobre dernier. Ce "dépassement" se retrouve dans le ton de ses nouvelles où l'indignation fait place au risible, à la farce. Il est difficile aujourd'hui d'ignorer que l'hôpital va mal. Le Tartare de pangolin fait sienne cette information pour aller chercher non pas la cause ou les coupables, mais les effets sur les êtres. L'écriture fluide accélère la bascule de personnages ordinaires à l'extraordinaire. Le récit nous sidère. On commence à lire, à ne pas vouloir y croire. Et c'est le ton de la farce, a fortiori dans les situations graves, qui donne une force démultipliée à la réalité. Comme s'il fallait dépasser la gravité, le sérieux du réel pour l'envisager pleinement. Les nouvelles ne sont pas toutes réalistes mais elles ont cette sincérité si chère aux écrivains lorsqu'ils vous présentent un monde qu'ils connaissent, absolument vrai. On touche alors à une forme de vérité d'une tout autre vitalité, qui invite à rire plutôt qu'à pleurer. 6 Le métier de Laurent Dugué l'a évidemment confronté à des situations extrêmes. Nul doute qu'il s'en soit nourri. Mais encore faut-il réussir à le représenter par l'écriture. C'est ce qu'il fait, magistralement. Le récit est alors une bouffée d'oxygène, même lorsque les moments liés à la mort sont difficiles à soutenir. Là encore, la colère laisse place à l'amour inconditionnel du vivant. Emilie Deleuze

11/2022

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Poésie

Itinéraire

Cet essai constitué de 7 textes rassemblés par Thomas Kling en 1997 est à la fois un itinéraire du poème à travers les âges et un itinéraire personnel à travers la propre poétique de Kling. Héritier de l'avant-garde poétique du groupe de Vienne et des performances de Konrad Bayer ou Oswald Wiener, des expérimentations de Reinhard Priessnitz dans les années 70 ou des mouvements punks de Düsseldorf, dans les années 80, Kling remonte dans cet "Itinéraire" un chemin poétique qui serpente entre l'ethnologie, l'étymologie et l'histoire, allant de Hermès Trismégiste au slam contemporain. Kling thématise le lien entre ces mouvements d'avant-gardes et un retour aux traditions orales qui précèdent l'écriture. Il n'est pas qu'un enfant des écoles expérimentales, et rejette d'ailleurs le terme de "poésie expérimentale" : il est l'historien du poème, de Horace à Goethe, de Rabelais à Mallarmé, de la langue aléatoire de Khlebnikov à Fluxus en passant par le dadaïsme. Kling puise aux sources de l'oralité poétique, de l'argot, des dialectes, de l'intégration de matériaux non-littéraires et met au jour une conception cosmopolite du langage. Le poème pour Kling est polyglotte, ouvert à l'altération, la déformation, la saturation, le collage. Le slang, le rotwelsch, les langues populaires sont pour lui des réservoirs, des "matières linguistiques fécondes" , des moyens de transgression, à l'inverse d'une langue qui serait close et isolée. Remonter les sources, "prolonger les lignes de tradition poétique" , établir une archéologie du langage, telle est la matrice klingienne. Ouvrir le corps de la langue, la soumettre à l'étude, la décomposer pour la reconstruire : la poésie de Kling est un monstre de Frankenstein, une chose hybride et bouleversante qui questionne les origines pour révéler les composantes chimiques du temps présent. En opposition à la "poésie quotidienne sinistre et pensive" et au "revival beatnik" , il revendique une posture histrionique héritée de la tradition des comédiens pantomimes de l'antiquité, que l'on retrouve aussi dans le théâtre chinois ou les lectures masquées du poète Hugo Ball dans les années 1920. La poésie ne doit pas pour autant devenir une industrie du divertissement, ni tomber dans l'hermétisme, elle est au contraire "un acte mémoriel" qui traverse l'histoire, et dont Kling nous lance la grenade dégoupillée au visage. Itinéraire est un livre éclairant sur les questions sans cesse renouvelées du fond et de la forme, de l'intégrité du texte, des tensions entre oralité et écriture, et une porte d'entrée remarquable dans l'oeuvre d'une des plus importantes figures de la poésie allemande du dernier demi-siècle.

02/2023

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Gestion de patrimoine

L'assurance vie à l'épreuve des crises. Résilience ou résignation ?

Cet ouvrage analyse le comportement du secteur de l'assurance vie et de la finance en période de crise profonde ; comment ce secteur de marché a-t-il su profiter des opportunités et bénéficier d'effets de levier durant la crise économique ? Plus que jamais, l'assurance vie aura montré sa faculté de résilience en se réinventant en permanence et en bénéficiant d'accélérateur de tendances. Nombre d'acteurs du secteur financier ou patrimoniale prédisaient que l'assurance vie, placement préféré des français, soit si ce n'est chahuté peut-être même disqualifiée au vu des performances des fond sen euros, en baisse chronique ; or, c'était sans compter que la crise, sanitaire puis économique, allait rebattre les cartes et allait démontrer la résilience du secteur de l'assurance vie, structurellement adaptée pour combattre la crise ou y faire face en bénéficiant d'effets de lever ou accélérateurs. En effet, une crise avec une telle ampleur, une telle soudaineté et une telle violence a permis de révéler certains phénomènes, tel un accélérateur de tendances, avec l'émergence et la prégnance de sujets ou de thématiques liés à l'économie verte ou solidaire d'une part ou liés à des investissements dans l'économie réelle d'autre part. L'assurance vie s'est ainsi révélée comme étant un réceptacle redoutablement efficace en matière de faculté d'adaptation et de capacité d'évolution avec un fonds en euros qui n'est certes désormais plus porté par le triple paradigme performance / sécurité / liquidité et n'étant plus désormais un contributeur à la performance mais ayant muté vers un rôle de contributeur à la stabilisation des allocations d'actifs. Si l'économie a dû évoluer avec son temps, ...elle s'est même fait d'ailleurs dépassée par son temps et son environnement, l'assurance vie a bien assumé, quant à elle, sa mission d'anticipateur sur son marché en intégrant de nouvelles modalités de gestion, de nouvelles catégories de support financiers de nouvelles fonctionnalités de suivi et de gestion de son contrat. Contrairement à certaines idées reçues, l'assurance vie fait sûrement désormais partie des véhicules financiers les plus élaborés et les plus modernistes, constituant alors la colonne vertébrale de la construction ou de la gestion patrimoniale. La "vieille dame" se renouvèle en permanence et sait parfaitement exploiter les opportunités de marché, à la fois issues de l'environnement financier (car les crises créent des opportunités) et de la technologie (car les crises permettent d'accélérer les tendances).

07/2021

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Essais généraux

La religion écologiste. Tome 3, La voiture électrique et autres folies

Pourquoi la voiture électrique pour tous est un mythe ? Parce que, comme le démontre Christian Gerondeau de façon imparable, il faudrait construire le long des grandes autoroutes une centrale nucléaire et plus de cinq mille bornes de recharge tous les cent kilomètres. C'est évidemment impossible, Elon Musk lui-même l'a constaté, puisqu'il a supplié les propriétaires californiens de ses Tesla d'y renoncer les journées de grand départ, car il est incapable de garantir leur recharge alors même qu'elles ne représentent que 1 % du parc automobile américain. L'hydrogène " vert " n'a pas plus d'avenir. Beaucoup trop cher, dangereux, difficile à utiliser car il faut le comprimer à très haute pression ou le liquéfier, impossible à distribuer partout. Les recherches ne persistent qu'à coup de milliards de subventions. La " transition énergétique" qui voudrait que l'on puisse se passer totalement des énergies fossiles est un rêve, d'autant plus que l'avenir n'est plus entre les mains des nations développées. Les pays en développement sont à l'origine de la grande majorité des émissions de CO et ils ont annoncé lors de la dernière COP à Glasgow qu'ils ne renonceraient pas, avant longtemps, au pétrole, au gaz naturel et au charbon. Les efforts des pays développés ne servent donc à rien et les milliers de milliards d'euros prévus, seront dépensés en vain. Il en résulte le plus inattendu des constats. Puisque la voiture électrique et l'hydrogène " vert " n'ont pas d'avenir, la consommation d'électricité n'a aucune raison de s'accroître en Europe et elle va stagner au cours des décennies à venir comme elle le fait déjà depuis les années 2000 ! Pour ce qui concerne la France, nous n'avons ainsi nul besoin de capacités nouvelles en multipliant les éoliennes ou les centrales nucléaires de nouvelle génération. Nos cinquante centrales actuelles actuelles qui peuvent être prolongées indéfiniment si elles sont convenablement entretenues comme c'est le cas aux Etats-Unis, peuvent suffire très largement à nos besoins en électricité. C'est là une excellente nouvelle qui peut permettre d'éviter la hausse sans fin de nos tarifs, et d'avoir l'électricité la moins chère d'Europe. Il reste une question. Faut-il avoir peur des émissions de CO à venir ? A l'aide de démonstrations accessibles à tous, Christian Gerondeau apporte la réponse, en montrant que le GIEC ment effrontément en travestissant les chiffres et en affirmant parler au nom de la Science alors qu'il la trahit. Un livre de synthèse qui remet en cause toutes nos idées reçues.

07/2022

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Témoins

Mort au cléricalisme ou résurrection du sacrifice humain

Par cet ouvrage, publié initialement en 1877, Mgr Gaume traverse les siècles et les peuples, pour nous faire entendre ce cri de guerre, ce cri sanguinaire " mort au cléricalisme " - terme qui signifie d'ailleurs catholicisme, mais employé pour le salir et le mépriser -, et qui retentit aux quatre vents. L'adoration du Veau d'Or, commença lorsque Satan, en singe de Dieu, voulut ses propres sacrifices. Haine du Christ, Adoration du Démon. Cette révolte contre Dieu, cette haine formelle du Verbe, cette malignité spirituelle réintroduite, véritable actualisation du péché originel, loin d'être éteinte avec les 3000 hommes d'Exode XXXII, 28, a entrainé les nations dans la barbarie, favorisant directement les sacrifices humains par immolation, égorgement, carnage, et même anthropophagie, etc., en l'honneur de divinités fausses et d'idoles malfaisantes et pernicieuses. L'histoire démontre que le sacrifice humain est une affaire de culte. Il a toujours existé et il est partout. Le seul sacrifice qui peut abolir le sacrifice des victimes humaines c'est le sacrifice (indirect) d'une victime divine. Dieu lui-même s'est sacrifié pour mettre fin à ces cruautés. Et parmi les peuples où le catholicisme a été enseigné, les sacrifices humains ont cessé. " Le catholicisme c'est la grande charte de l'humanité, nous dit Mgr Gaume ; c'est l'unique raison du pouvoir et du devoir ; c'est la religion descendue du ciel, la reine de la vérité, la mère de la vertu, la sauvegarde de tous les droits, la bienfaitrice de l'univers ". Cette réédition, devenue aujourd'hui nécessaire, permettra à chacun de méditer quant à l'actualité de notre monde. Et qu'y verra-t-il ? Un retour au paganisme, des chrétiens traqués, des églises brûlées, des prêtres attaqués et tués, etc. Car un retour au sacrifice humain n'est pas une éventualité, il est déjà une réalité. Un sacrifice aujourd'hui sans statue, sans idole, sans temple mais simplement en pensées par ces sacrificateurs du XXIème siècle. Sans une réforme radicalement chrétienne de l'éducation sur la jeunesse prônée par Mgr Gaume, et comme il le pressentait déjà au XIXème siècle, le passé est-il la prophétie de l'avenir ? Si le sacrifice divin venait à disparaître, alors le sacrifice humain recommencerait-il ? Sylvain Durain, dans sa préface, retrace les études traditionnelles sur la question du sacrifice et montre - par le lignage allant de Mgr Gaume à René Girard, en passant par Joseph de Maistre – que la modernité est bien le temps du retour du sacrifice sanglant. La religion du Progrès ramène l'humanité aux temps archaïques.

09/2021

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Impressionnisme

Les nuits étoilées de Van Gogh

" Encore une fois, je me laisse aller à faire des étoiles trop grandes " V. Van Gogh Le 20 février 1888, âgé de 35 ans, Vincent Van Gogh, l'homme du nord, s'installe à Arles. C'est l'hiver, mais il découvre la lumière provençale, éclatante de jour comme de nuit. Stupéfait par la limpidité du firmament, ce passionné d'astronomie se laisse gagner par un projet nouveau : peindre le ciel. Et Même s'il est intimidé par le sujet, il veut surtout peindre un ciel étoilé. Parce que " La nuit est encore plus richement colorée que le jour ", écrit-il. Certains de ses plus grands chefs-d'oeuvre naîtront de ce projet : Terrasse de café le soir à Arles, La nuit étoilée sur le Rhône, La nuit étoilée de Saint Rémy de Provence... Les étoiles sont-elles, dans ces toiles, disposées au hasard ou bien correspondent elles à une configuration réelle du ciel nocturne ? Cette question qui anime l'écrivain et astrophysicien passionné des arts qu'est Jean-Pierre Luminet n'est pas seulement une affaire de curiosité biographique, cela touche aussi à la vision fondamentale du peintre. Van Gogh a toujours mis en avant son désir de faire preuve d'un certain réalisme dans la transposition picturale " Cela m'amuse énormément de peindre la nuit sur place... de peindre la chose immédiatement ", écrit-il dans une autre lettre. Ce débat (faut-il peindre d'après nature ou imagination) est si sérieux qu'il a provoqué la brouille entre Gauguin et Van Gogh (et la mutilation de l'oreille et crise de folie qui ont suivi chez ce dernier). Entre biographie, histoire de l'art, science et poésie, se déplaçant sur les lieux précis où Van Gogh a peint, consultant les travaux de certains prédécesseurs (le plus souvent pour les contredire), et recourant à des logiciels de reconstitution astronomique, Jean-Pierre Luminet a mené l'enquête. A force de recoupements, il a pu établir que les portions de ciel représentées dans les tableaux correspondent toujours à une réalité. Mais il lui arrive aussi de rendre les choses plus complexes... pour des raisons purement artistiques. Ainsi Van Gogh, comme l'établit avec une fascinante sagacité Jean-Pierre Luminet, opère parfois des montages, ou mêle observation précise, imagination, mémoire... En cela aussi, il a bouleversé les canons et annoncé les évolutions futures de son art (vers le cubisme, le surréalisme, l'abstraction). Ce n'est pas le moindre mérite de ce passionnant petit livre que de démontrer cela.

02/2023

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Centre, Val de Loire

Du côté de Villers. Une jeunesse berrichonne

La Nouvelle République du 14 novembre 2020 annonce qu'un bâtiment a été rasé à Villers-les-Ormes, dans l'Indre. Ce fait divers banal est pour l'auteur de ce livre "une seconde mort" . La disparition de la maison de son enfance, la violence du terme "rasé" provoquent chez lui un choc qui lui permet de remonter dans le temps, dans ses souvenirs. Du côté de Villers - Mémoire et lieux en Champagne berrichonne dans les années 1950-1960 est le récit de l'enfance et de l'adolescence de l'auteur dans un village de l'Indre. Né dans une ferme en 1942, il habitera ensuite au café du village Au bon Coin jusqu'en 1960 lorsque sa mère partira habiter Châteauroux après le décès de son mari. Dans cette petite commune de 207 habitants remontent des souvenirs de la France rurale de l'après-guerre encore coincée au XIXe siècle. Son imaginaire est alors envahi de machines agricoles monstrueuses comme les batteuses puis les moissonneuses-batteuses Massey-Harris et des gros tracteurs américains Mac Cormick ou Farmall que côtoie parfois encore "le geste auguste du semeur" cher à Victor Hugo. Mais il se rappellera également d'autres gestes plus familiers. Il aimera ceux d'un grand-père apiculteur occasionnel qui lui permettait de déguster l'incomparable brèche ou ceux de son autre grand-père qui prenait par temps de neige, avec des saulnées, des alouettes cuisinées le soir-même par sa grand-mère. La petite école communale sera le lieu de son éveil intellectuel qu'il ajoutera à la pratique de projectionniste de films 16mm. Le goût de la musique commencera avec les bals campagnards qui le pousseront à apprendre l'accordéon. Enfin, l'arrivée des Américains sera l'occasion de découvrir les ballets incessants des avions dans le ciel de la base aérienne de Châteauroux-Déols si proche mais surtout la modernité, l'American way of life. Au total, une vie de gamin heureuse, mais dans la solitude. AUTEUR Né en 1942, à Villers dans l'indre, devenu Villers-les-ormes après que les ormes ont tous disparu, Guy Mérigot intègre l'école normale d'instituteurs de Châteauroux avant de poursuivre ses études de lettres à l'Université de Clermont-Ferrand. Il participe à l'ouvrage collectif Maintenant, la Pédagogie Institutionnelle chez Hachette. C'est dans cette même voie qu'il s'intéresse à la psychanalyse et devient secrétaire de rédaction de la revue Topique. Passionné de politique depuis l'Université, il publie dans la luxueuse revue Prétentaine. Il est agrégé de lettres modernes.

10/2021