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Religion

André Philip

A contre-courant des grandes dérives de son temps, conservateur quand le radicalisme donnait le ton, fédéraliste quand le centralisme balayait les libertés des petites républiques de la confédération helvétique, sceptique à l'égard de la foi naïve de ses contemporains dans le progrès technique et économique, Philipp Anton von Segesser était un chrétien de dialogue alors que dominait un confessionalisme étroit. Ses contemporains l'ont mal compris et l'ont considéré comme un entêté, un opposant systématique. Il n'en est plus de même aujourd'hui où Segesser passe pour "l'homme d'Etat suisse le plus indépendant de son siècle sur le plan spirituel et intellectuel" (Edouard Fueter). Cet intérêt pour un marginal ne relève pas d'une lubie révisionniste. Parlementaire, magistrat, journaliste, mémorialiste, historien, Segesser a lutté sur tous les fronts pour la sauvegarde des traditions régionales et cantonales. La guerre du Sonderbund sanctionna en Suisse la symbiose du nouvel Etat fédéral de l848 avec l'élément protestant. Le mérite de Segesser réside dans son rôle de médiateur. D'une fidélité sans faille à ses convictions catholiques comme à ses devoirs de citoyen, il a exercé une influence prépondérante pendant les années de lutte confessionnelle, particulièrement virulentes durant le Kulturkampf. Il sera de ceux qui ont permis à la Suisse de rester une "maison commune" Pour introduire le lecteur dans cette période de turbulences, Roger Aubert, spécialiste international d'histoire religieuse, brosse un panorama vigoureux du catholicisme libéral au XIXe siècle. L'intérêt de ce livre ne se limite donc pas à la personnalité d'un homme d'Etat lucernois. Il le familiarise avec la tradition fédéraliste qui est peut-être la contribution la plus originale que la Suisse puisse fournir à une communauté européenne en train de s'élargir. Victor Conzemius est historien de l'Eglise. Il a enseigné à l'University College de Dublin et à la faculté de théologie de Lucerne. Editeur de la correspondance d'Ignace de Döllinger et de Philipp Anton von Segesser, il s'est interessé en particulier au catholicisme libéral.

01/1988

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Europe

Dictionnaire amoureux de la Toscane

De la littérature aux jeux vidéo, la Toscane, terre de Renaissances, rayonne à travers le monde et fournit à une nouvelle génération d'autres rêves florentins qui prolongent ceux d'autrefois, la promesse d'un âge d'or, fait de complots, de luttes et de mystères. " L'absence d'unité de la Toscane m'a beaucoup frappé quand j'ai eu la chance d'être un assez mauvais élève à la Scuola normale superiore de Pise, l'Ecole normale italienne créée par le pouvoir napoléonien, petite soeur de l'Ecole normale française avec laquelle elle a maintenu une tradition d'échanges. C'est durant cette période que j'ai séché presque tous les cours et visité la Toscane, et je n'ai cessé d'y retourner depuis. La Toscane mériterait d'être un Etat indépendant. Parce que les Toscans se reconnaissent comme un peuple, celui des " Tusci ", c'est-à-dire les Etrusques, et qu'ils ont rêvé, génération après génération, à cette ascendance mythique revendiquée au XIXe et au XXe siècles. Ce qui traverse les siècles, c'est cette certitude, pour ceux qui aiment les arts, d'avoir en Toscane une maison de vacances, une retraite pour se consacrer à la musique, aux musées, aux petites églises qu'il faut se faire ouvrir, aux folles dépenses dans des boutiques dont les vitrines sont agencées avec talent, au Pecorino poivré, " pepperato ", podestat des fromages, et tant pis si chacun sait que ce sont des clichés. La Toscane qui, de la littérature aux jeux vidéo, fournit à une nouvelle génération d'autres rêves florentins qui prolongent ceux d'autrefois, la promesse d'un âge d'or, fait de complots, de luttes et de mystères. Cette Toscane idéale, qui n'a cessé d'évoluer, de vivre sans cesse des " Renaissances ", s'est transmise dans l'imaginaire, à travers le monde. Ce dictionnaire se veut ainsi : une mosaïque et un rêve. "

04/2023

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Littérature portugaise

Collectif Brasa. Textes à lire à voix haute

Indépendant, politique et poétique, l'ouvrage assemble des poèmes, chansons, essais, pièces de théâtre, manifestes, performances et autres formes littéraires hybrides, orales et/ou écrites traduites pour la première fois du portugais au français. Le recueil est composé de textes choisis par les commissaires d'exposition et chercheuses abigail Campos Leal, Cintía Guedes et Diane Lima, toutes trois impliquées dans la mise en place de pratiques décoloniales et non hétérocisnormatives dans l'art contemporain, les milieux universitaires et mouvements autogérés brésiliens. Textes à lire à voix haute est mené sous l'impulsion du collectif de traduction Brasa - Luana Almeida, Valentina D'Avenia, Léa Katharina Meier, aurore/a zachayus. Toutes les quatre ont écrit la postface du recueil et composé le glossaire qui l'accompagne. "Ecrire est toujours une tâche inutile : écrire pour enterrer les morts. éclats, débris, décombres, ruines. Jusqu'à devenir gravier. Jusqu'à devenir pétrole. On sait qu'on a mu^ri quand on mange en sachant ce qu'on va chier. Où il est possible de donner le change et de faire ses comptes. écrire pour enterrer l'homme blanc qui habite en nous. Culture de la barbarie ; collapse de la colonie, batteurs de casseroles éclats d'obus dans la face de la population séquestrée ; coup d'état ; le temps est de celui de la crainte ; encore un corps au sol ; encore une file de corps". Elton Panamby, Par les charognes d'hier, d'aujourd'hui et de demain. abigail Campos Leal transite entre philosophie et arts comme manière de créer de la pensée et des poétiques qui contribuent matériellement, tant à la destruction du Monde colonial qu'au fait d'imaginer et de créer des formes d'habiter la Terre radicalement autres. Elle est professeure au sein de la spécialisation en Sciences Humaines et Pensée Décoloniale à la PUC-SP. Elle est l'une des organisatrices du Slam Marginália, compétition de poésie pour les personnes trans.

11/2022

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Notions

Le stoïcisme et le christianisme. Epictète, Marc-Aurèle, Pascal

La liberté, se gouvernant elle-même et se donnant à elle-même sa loi, telle est l'idée qui, après avoir été souvent négligée ou méconnue par la philosophie ancienne, devient dominante dans la doctrine d'Epictète. Etre libre, c'est le bien suprême ; que l'homme étudie donc avant tout l'essence de la liberté, et, pour la connaître qu'il "se connaisse lui-même" , suivant l'ancien précepte non moins cher aux stoïciens qu'aux socratiques. Tout d'abord, lui qui par sa nature aspire à être libre, il s'apercevra qu'il est esclave : esclave de son corps, des biens qu'il recherche, des dignités qu'il ambitionne, des hommes qu'il flatte ; esclave, "alors même que douze faisceaux marcheraient devant lui". Cet esclavage moral constitue à la fois le vice et le malheur : car, "comme la liberté n'est qu'un nom de la vertu, l'esclavage n'est qu'un nom du vice". Celui qui se sera reconnu ainsi "mauvais et esclave" aura fait le premier pas vers la vertu et la liberté. Le stoïcien n'a plus qu'à lui dire "Cherche et tu trouveras" . Mais l'homme ne doit pas chercher la liberté dans les choses du dehors, dans son corps, dans ses biens : car tout cela est esclave. Ainsi il existe en nous, et en nous seuls, quelque chose d'indépendant : notre puissance de juger et de vouloir. Le seul obstacle pour l'homme, son seul ennemi, c'est lui-même : lui-même, il se dresse, sans le savoir, les embûches où il tombe. C'est que chez l'homme, outre la faculté de juger et de vouloir, se trouve l'imagination : quoique les choses en elles-mêmes ne puissent rien sur nous, cependant, par l'intermédiaire des images ou représentations qu'elles nous envoient, elles n'ont que trop de puissance. Ces représentations entraînent, ravissent avec elles notre volonté. Là est le mal, là est l'esclavage...

03/2023

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Bas Moyen Age (XIVe au XVe siè

Les grands ducs de Bourgogne

Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire se sont succédé de 1363 à 1477 à la tête du duché de Bourgogne pour former autour de ce territoire que le roi de France Jean le Bon avait donné à son fils Philippe un véritable Etat bourguignon, allant du Mâconnais à la Zélande. Bruxelles, Dijon, La Haye et Lille étaient les capitales de cette nouvelle puissance devenue par son expansion rapide un rival inattendu du royaume de France, dont il a durablement mis à l'épreuve les bases intérieures et l'influence sur la scène européenne. Les ducs se révélèrent des hommes d'Etat d'exception, ils voulaient dominer la France en tant que princes français maîtres de la dynastie des Valois-Bourgogne, et bâtir un nouvel Etat européen indépendant et cosmopolite. Par leur soif de pouvoir et de richesse, ils défièrent l'Europe tout entière au point de susciter l'envie des rois de France et de leurs conseillers, forcés de voir le redoutable adversaire renforcer encore et toujours cette puissance bourguignonne à la fois étrange et prestigieuse, qui allait jusqu'à menacer la survie même de la couronne. De la bataille de Poitiers au mariage de Marie, fille du Téméraire, avec Maximilien de Habsbourg - coup d'envoi de la rivalité entre la France et l'Autriche -, Joseph Calmette retrace l'ascension fulgurante de ce "Grand Duché d'Occident", l'histoire de ses ambitions restées intactes un siècle durant mais aussi d'une vie de cour dont l'éclat a durablement marqué la conscience européenne. Historien médiéviste, ancien élève de l'école des Chartes, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, Joseph Calmette (1873-1952) est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire du Moyen ge, dont Le monde féodal (Presses universitaires de France, 1934), L'effondrement d'un Empire et la naissance d'une Europe (Fayard, 1941), Le Reich allemand au Moyen âge (Fayard, 1951).

04/2023

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Géopolitique

Israël, le Hamas et la question de Palestine. La guerre de Gaza, un choc majeur qui change la donne. Comment penser l'après et construire une solution politique ?

Israël, le Hamas et la question de Palestine. La nouvelle guerre de Gaza s'inscrit dans la longue histoire du conflit israélo-palestinien. La difficile question de l'après est posée pour le peuple palestinien et pour tout le Proche-Orient. Un nouvel ouvrage à paraître bientôt. Dans la longue histoire du conflit israélo-palestinien, c'est la première fois qu'une phase de guerre prend une telle intensité avec autant de victimes et de destructions, avec un tel niveau de problématiques éthiques et politiques. Les crimes de masse, les prises d'otages et les horreurs perpétrées le 7 octobre 2023 par le Hamas, majoritairement contre des civils, ont stupéfié les opinions publiques et suscité une très large et légitime condamnation dans le monde. Les morts par milliers sous les bombardements indiscriminés d'Israël, la décision d'un siège complet de Gaza, l'usage d'armes interdites (munitions au phosphore), le ciblage de journalistes et de personnels de l'humanitaire... ont provoqué émotion et indignation. Devant un tel déchaînement de violence, dans la consternation internationale, les mobilisations et les appels à un cessez-le-feu immédiat se sont multipliés, avec même des mises en garde de pays alliés quant aux éventuelles répercussions politiques et sociales négatives. Cet ouvrage veut apporter des faits, des clarifications et une approche critique afin de contribuer à la compréhension des événements et de leurs conséquences, de leurs causes ou origine, des stratégies des uns et des autres, et des responsabilités. C'est une approche nécessaire pour être en capacité de mesurer la nature des réponses politiques et des solutions à construire, dans un contexte de haute complexité... et de risques très élevés. Comprendre qu'elle issue est encore possible dans une telle situation, malgré le niveau des antagonismes, exige un effort d'analyse auquel ce livre, écrit alors que les combats font toujours rage, veut apporter une contribution pour la réflexion et le débat. Jacques Fath Spécialiste des relations internationales, chercheur indépendant.

03/2024

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Policiers

La Nuit la plus longue

A l’été 2005, un terrifiant ouragan dévaste le sud de la Louisiane. Son impact sur La Nouvelle-Orléans évoque la bombe atomique qui a anéanti Hiroshima. Envoyé en renfort dans la métropole sinistrée, Dave Robicheaux, adjoint au shérif de New Iberia, découvre un univers de cauchemar : les pillards y font la loi, la désorganisation a permis l’explosion de toutes les formes de violence, la société moderne civilisée et policée a régressé au stade d’une jungle primitive où rôdent les prédateurs. Chacun se cache et survit comme il le peut. Dans ce tableau apocalyptique, où des corps dérivent à l’abandon pendant que d’autres attendent, empalés sur des branches, une hypothétique sépulture, Robicheaux est chargé d’élucider deux meurtres commis dans un quartier riche, habituellement protégé. Les deux victimes s’étaient imprudemment attaqués à la demeure d’un puissant mafieux, qui poursuit désormais de sa vindicte leur complice. Obligé de le retrouver le premier, Robicheaux se lance sur la piste de violeurs en série, d’un prêtre morphinomane ou d’un vigile probablement plus dangereux encore que les criminels qui écument la cité en ruines. Mais comme toujours chez Burke, la descente aux enfers n’exclut pas les éclairs de noblesse et de profonde humanité.La nuit la plus longue est le seizième opus consacré à Dave Robicheaux, « l’enquêteur cajun dont le cœur est au passé mais le regard posé sur l’horizon » (Bill Ott, Booklist). James Lee Burke recrée la désolation laissée par Katrina, hommage vibrant à une ville martyre abandonnée par les autorités et métaphore effrayante de la société postmoderne.James Lee Burke a remporté déjà deux Edgar, ainsi que le Grand Prix de Littérature policière et le Prix Mystère de la critique.« Au cœur de ce livre se trouve l’idée que la sécurité est une illusion. »New York Times« …à lire par tous ceux qui s’intéressent à ce qui arrive lorsqu’un holocauste se déchaîne et qu’une civilisation s’effondre. »The Independant (Royaume-Uni)

05/2011

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Revues de cinéma

Cahiers du cinéma N° 807, mars 2024 : Où va l'Argentine ?

Où va l'Argentine ? Alors que son avenir politique est incertain, la production cinéma prolifique de ce pays étonne, et passe par l'invention de méthodes de travail alternatives. Deux films très différents mais aussi voyageurs et fantasques l'un que l'autre, Eureka de Lisandro Alonso et Los delicuentes de Rodrigo Moreno sortent sur les écrans ce mois-ci : les Cahiers rencontrent leurs réalisateurs ainsi que le bouillonnant collectif El Pampero Cine, s'entretiennent avec plusieurs cinéastes et figures clefs de la culture cinéphile argentine, et proposent un petit dictionnaire de 21 cinéastes qui comptent pour ce siècle. Dans un numéro décidément cosmopolite, le cahier critique met à l'honneur le mélodrame posthume de Terence Davies, Les Carnets de Siegfried, ainsi que l'épopée du cinéma indépendant du nouveau-venu Sean Price Williams The Sweet East ou encore le Guinéen Nome, aux côtés d'une veine documentaire française en verve avec Karim Dridi, Nicolas Philibert et le premier film de l'écrivaine Christine Angot. L'exploration des liens entre féminisme et cinéma esquissés dans le numéro de février se prolonge avec une conversation entre Marcos Uzal et Alice Leroy autour de l'incidence de #MeToo et de la mise en cause de la "politique des auteurs" qu'ont forgée les critiques des Cahiers des années 1950, mais aussi avec les portraits de deux Allemandes inventives mises à l'honneur en festival, Claudia von Alemann et Monika Treut, ainsi que la revisitation, DVD et livre à l'appui, du dispositif scopique du Voyeur de Michael Powell. En contrepoint de toute l'actualité cinématographique, ressorties et séries comprises, ce numéro offre une plongée revigorante dans l'oeuvre encore trop peu connue de l'auteur d'Au bord de la mer bleue (1936), Boris Barnet, qui, écrit Marcos Uzal, "a traversé quarante-cinq ans de l'histoire soviétique sans se départir d'une allégresse vitale qui l'écarta des mouvements sérieux et majeurs sur lesquels s'écrivent les histoires officielles" .

03/2024

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Littérature française

Contes de la nuit grecque

E E Cummings a lui-même défini la poésie comme ce qui ne peut être traduit. Entendons : le poème est la parole absolument singulière qui, d’un même mouvement, dynamite, et dynamise aussi, la langue pour inventer la sienne dans le refus de tout ce qui est commun, ou qui relève, disait avant lui Mallarmé, de l’universel reportage. Comme une lettre d’amour, le poème n’a pas de public, il n’a pour destinataire, si nombreux qu’ils puissent être, que des lecteurs singuliers, visés chacun dans ce qui le différencie, dans son être unique, dans ce qui, de lui, demeure farouchement et irréductiblement rebelle à toute négation et dissolution de soi dans une pseudo-identité sociale ou collective, mortifère par essence, si l’on ose dire ; mortifère dans le refus de la condition de mortel qui la sous-tend. En chaque lecteur le poème s’adresse au poète et au vivant mortel qu’il est aussi, à l’amoureux, au fou, à l’enfant, à l’idiot qu’il demeure. Et par là, par un paradoxe qui n’est qu’apparent, la singularité du poème rejoint une authentique universalité humaine, quand tous les "-ismes" n’offrent que des leurres. Même si Cummings a poussé son allergie à tous les communautarismes jusqu’à un aveuglement consternant, et que rien ne saurait justifier, il faut arrêter de penser ce qui distingue comme ce qui sépare et l’hermétisme comme une clôture : il n’y a pour penser de la sorte que les totalitaires, partisans d’un nivellement par le bas, à leur profit ; et si la poésie de Cummings a pu paraître en son temps d’avantgarde, elle ne résiste au temps que parce qu’elle est fermement ancrée, sans nul traditionalisme, dans cette tradition qui remonte à la plus haute antiquité, celle d’Orphée, éveillant tous les sens et animant toute la création par la vertu de son chant. Je me suis donc, après d’autres, confronté à l’intraduisible, y compris sans doute en anglo-américain, du poème-et-de-la-langue-Cummings ; entreprise dont tous s’accordent à juger qu’elle est folle (et désespérée), mais précisément en ceci qu’elle pousse à l’extrême le paradoxe de l’essence même de la traduction, qui est que seul ce qui ne peut être traduit mérite finalement de l’être. Tout autre tentative de justification serait inutile, pour ne pas dire indécente.

12/2013

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Sciences historiques

L'enseignement de la torture. Réflexions sur Jean Améry

Loin d'avoir été discréditée par les atrocités du XXe siècle, la torture est en passe de devenir, en ce début du XXIe siècle, une pratique banale : une méthode de renseignement, une technique policière et militaire, tant dans les dictatures que dans les démocraties. Pour la philosophe Catherine Perret, il est urgent de comprendre les raisons culturelles qui font aujourd'hui de la torture une technique de gouvernement des hommes de plus en plus admissible. S'appuyant sur un auteur trop oublié, Jean Améry (1912-1978), et son essai sur La Torture, la philosophe interroge les prémices de l'institution d'une torture d'Etat. Jean Améry réfléchit sur la signification de la pratique de la torture dans la culture chrétienne moderne à partir de l'expérience qu'il fit, sous le nazisme, de la torture et de l'extermination des Juifs d'Europe. Il fait ainsi sortir la torture du cadre d'exception dans lequel on la classe pour mieux l'oublier. L'opération centrale de l'essai d'Améry est l'établissement d'une relation intrinsèque entre la pratique nazie de la torture et la "Solution finale" mise au point par Hitler et son gouvernement. La torture d'un seul, livré à son bourreau, et l'extermination d'un peuple, abandonné par la communauté à l'appareil d'Etat, sont deux formes d'un même projet politique dont le nazisme est une expression, mais non l'expression unique. Le corps torturé par le nazi n'est pas le corps du torturé. C'est notre corps. Pour dire ce corps que personne avant lui n'a pensé, Jean Améry invente une langue : il met la prose du reportage au service de la philosophie. Brutale, précise jusqu'à l'âcreté, véhémente et spéculative, l'écriture du témoignage dépasse alors le témoignage. L'expérience livre un texte écorché auquel il faut rendre la peau dont on l'a arraché, un texte dont il faut, pour le lire, devenir l'enveloppe. La torture attaque enfin le lien social. Ce lien, aucune loi ne peut le décréter, même s'il doit être protégé par la loi. C'est donc en réfléchissant sur la disjonction entre le lien social qui associe les personnes et la loi qui assujettit les sujets qu'il faut chercher à redéfinir l'acte de torture. Il en va de la "démocratie" au coeur des pratiques démocratiques.

09/2013

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Histoire internationale

Viva Garibaldi ! Une odyssée en 1860

" Je n'ai point de vices, mais j'ai des fantaisies, ce qui est bien plus cher ! " avoue Alexandre Dumas. L'une de ses fantaisies les plus persistantes a été d'aller à la rencontre de l'Orient splendide, de soulever sous ses pieds " la poussière de deux ou trois civilisations ". Le 9 mai 1860, à Marseille, a enfin lieu l'embarquement. Le lecteur qu'il invite à bord de sa goélette l'Emma s'attend à partager des Impressions de voyage, dans lesquelles l'intarissable conteur met en scène mythes et légendes, Histoire et histoires des pays abordés, en même temps que les aventures picaresques advenues à lui-même, délicieux égotiste, et à ses compagnons de voyage, l'admirable photographe Gustave Le Gray, chargé de fixer deux mille clichés du voyage, et les jeunes Télémaques, Edouard Lockroy et, Paul Parfait, sans parler de sa capricieuse maîtresse, Emilie Cordier. Les premiers chapitres répondent à l'attente du lecteur : " Le Voyage en Sicile et autour de la Méditerranée promet d'être un livre des plus curieux et des plus amusants ", estime Noël Parfait qui en a l'étrenne. Mais bientôt le rêve d'Orient se brise contre l'épopée. A Gênes, où il prête sa plume à la rédaction des Mémoires de Garibaldi, l'écrivain apprend que son héros, " l'homme qui a reçu de la Providence mission de réveiller les peuples ", a débarqué en Sicile à la tête de ses quelque mille Chemises rouges. L'écrivain le rejoint pour s'engager à ses côtés dans la geste de libération du royaume pourri des Deux-Siciles dont le jeune roi François descend de l'ignoble Ferdinand, l'empoisonneur de son père, le général Dumas. Le livre maintenant s'écrit au fil des événements : c'est du grand reportage, de l'histoire immédiate, écrite par un témoin privilégié, ami du général, collectant et recueillant les témoignages, assistant aux faits d'armes, comme la bataille de Milazzo, et aux tractations politiques, un témoin qui n'hésite pas à se faire acteur, trafiquant d'armes, enrôleur de volontaires, manœuvrier militaire défiant les généraux de François II, négociateur secret. Il ne raconte plus l'Histoire, il la fait. Imprimée dans son journal Le Monte-Cristo en 1862, Une odyssée en 1860 n'avait jusqu'ici jamais été publiée en volume.

02/2002

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Sociologie urbaine

Paris ville invisible

#MondeCNL – Ouvrage iconique de théorie sociologique, Paris ville invisible interroge la notion de collectif sous l'angle du texte et des images. A travers ce reportage photographique réalisé à la fin des années 1990, Emilie Hermant et Bruno Latour ont entrepris de décortiquer ce qui constitue l'unicité de Paris, tant sur le plan sociologique que celui de l'urbanisme. Paris se donne si facilement au regard des peintres et des touristes, elle a si souvent été le sujet de beaux livres ou de photographies qu'on en oublie les difficultés des milliers d'ingénieurs, de techniciens, de fonctionnaires, d'habitants et de commerçants, pour la rendre visible.

Ce livre tente, par le texte et par l'image, de cheminer à travers la ville en explorant quelques-unes des raisons qui nous empêchent de l'embrasser facilement d'un seul coup d'oeil. Sous la forme d'une enquête photographique, Bruno Latour et Emilie Hermant nous font visiter des lieux, habituellement fermés aux passants, dans lesquels s'élaborent les innombrables techniques qui rendent la vie possible aux Parisiens (service des eaux, préfecture de police, périphérique, etc.) ces lieux dits " panoptiques " d'où l'on voit Paris tout entier. A travers une observation fine et une réflexion sur l'importance des objets ordinaires comme par exemple la signalétique qui offre aux habitants les moyens de parcourir la ville sans s'y perdre aussitôt, cet ouvrage entreprend d'analyser ce qui " constitue " la ville de Paris.

En termes d'architecture, d'urbanisme et sur le plan sociologique, comment pourrions-nous analyser les problèmes pratiques que pose la coexistence d'un si grand nombre d'individus sur une si petite surface ? Et en quoi cela contribue-t-il à redéfinir ce que nous entendons par le terme de " collectif ", si souvent utilisé dans le discours social et politique ? Chacun de ces cheminements inattendus permet ainsi de reposer une question plus théorique sur la nature du lien social et sur les façons bien particulières qu'a la société de rester insaisissable. A une période où l'on oppose souvent le réel et le virtuel, la dure réalité urbaine et les utopies électroniques, cet ouvrage cherche à montrer que les villes réelles ressemblent de manière inattendue aux " Villes invisibles " d'Italo Calvino.

11/2021

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Critique littéraire

VICTOR HUGO. Photographies de l'exil, Paris, musée d'Orsay et maison de Victor Hugo, 27 octobre 1998-24 janvier 1999

Fuyant la répression qui suivit le coup d'Etat de Louis Bonaparte, menacé de mort et conscient de l'impossibilité de toute résistance en France. Victor Hugo entra en exil. Après Bruxelles, il gagna Jersey en 1852 où il créa avec ses fils Charles et François Victor un atelier photographique. Le projet était d'illustrer de portraits de l'auteur ses oeuvres politiques, Napoléon le petit et Châtiments, et de publier un album sur Jersey et les îles de la Manche. Un premier volume devait comprendre des vers du poète et des gravures faites à partir de ses dessins : le second aurait été consacré à l'histoire de l'archipel par Auguste Vaquerie, le fidèle disciple de Hugo, et aux photographies de Charles et François-Victor, essentiellement des paysages et des portraits de Hugo et de son entourage. En grande partie pour des raisons politiques, la publication ne vit pas le jour, mais il reste les dessins et les photographies, qui portent l'empreinte du génie hugolien. Ainsi l'enthousiasme immédiat que manifesta Hugo pour la photographie, à la différence de Beaudelaire ou de Flaubert, rend compte de sa perméabilité au progrès et de l'anticipation spontanée de ce qu'elle allait apporter au livre, à l'art, à l'histoire. A Guernesey grandit l'idée d'une publication sur le décor et sur l'aménagement de Hauteville House, et, le 2 Juin 1861, Charles Hugo proposa à l'éditeur Pierre Jules Hetzel " une brochure sur la Maison de Victor Hugo ". Dès 1862, Victor Hugo demandant à Edmond Bacot, photographe caennais dont les idées républicaines rejoignaient les siennes, de venir réaliser un ensemble de photographies du lieu, assignant ainsi une finalité tout à fait nouvelle à ce médium : la notion de reportage. Durant son séjour à Hauteville House. Edmond Bacot effectua également de remarquables portraits du poète. Quelques dessins et croquis préparatoires de Victor Hugo pour l'aménagement de Hauteville House - pour la première fois placés en regard des vues stéréoscopiques de Bacot - mettent l'accent sur le caractère visionnaire d'une oeuvre enracinée tout autant dans le Moyen Age que dans l'imaginaire de son créateur. Premier ouvrage consacré exclusivement à Victor Hugo et aux photographies de l'exil, le catalogue de l'exposition permettra au lecteur de découvrir un aspect encore mal connu du poète et de l'artiste : le photographe inspiré.

10/1998

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Littérature française

La 628-E8. Un récit d'Octave Mirbeau

Dédiée au constructeur de l'automobile de Mirbeau, l'Angevin Fernand Charron, cette oeuvre inclassable n'est ni un véritable roman, ni un reportage, ni même un récit de voyage digne de ce nom, dans la mesure où le romanciernarrateur n'a aucune prétention à la vérité documentaire, ne se soucie aucunement de vraisemblance, et mélange allègrement les registres du vécu, du rêve et de la fantaisie. Hymne à la paix en Europe Dans sa voiture immatriculée 628E8, il parcourt le nord de la France, ce qui nous vaut une page superbement démystificatrice sur le règne de Louis XIV, la Belgique, dont les moeurs sont drôlement caricaturées et dont le roi Léopold II, affairiste sans scrupules, est vilipendé à cause du scandale du "caoutchouc rouge" au Congo, les PaysBas, où il retrouve le souvenir de Rembrandt, de Monet et de Van Gogh, et enfin l'Allemagne de Guillaume II, propre et prospère, qui constituerait un partenaire économique idéal pour une France trop souvent sale et tardigrade, pour le plus grand intérêt des peuples et pour garantir la paix en Europe. Hymne à l'automobile En même temps qu'un hymne à la paix et à l'amitié francoallemande, La 628E8 est un hymne à l'automobile, qui est le personnage principal du récit : elle contribue à l'essor économique, elle rapproche les peuples et elle bouleverse aussi notre perception du monde. Mais Mirbeau n'est pas pour autant dupe des illusions scientistes et il se méfie des ingénieurs qui, au nom du Progrès mythifié, se comportent souvent d'une façon irresponsable et menacent l'avenir de la planète. La Mort de Balzac Au beau milieu de son récit de voyage, le romancier a inséré, sans trop se soucier des coutures, les trois chapitres sur La Mort de Balzac, qui ont fait scandale et qu'il a dû retirer au dernier moment, alors que le volume était déjà imprimé, à la demande de la fille de Ewelina Ha ? ska, la veuve du grand romancier. Mirbeau y raconte en effet que celleci batifolait avec son amant, le peintre Jean Gigoux, pendant que Balzac agonisait dans une chambre voisine. Peu importe au romancier que l'anecdote soit controuvée, du moment qu'elle lui sert à exprimer sa conception de la guerre des sexes et à se venger, du même coup, de sa femme, l'exactrice Alice Regnault.

01/2023

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Architecture

E 1027. Renaissance d'une maison en bord de mer

Maison moderniste par excellence, la villa E-1027, située à Roquebrune-Cap-Martin, est construite entre 1926 et 1929. Ce livre revient sur l'histoire de ce lieu hors du temps à Roquebrune-Cap-Martin en la replaçant dans le contexte plus large de l'histoire de l'architecture moderne. A l'occasion de la réouverture au public de la maison, entièrement restaurée au plus près de son état de 1929, ce livre raconte son histoire replacée dans le contexte de l'architecture moderne. Il donne la parole à des témoins, habitants des lieux, proches d'Eileen Gray ; ceux-là mêmes qui ont oeuvré à la renaissance de la villa et à l'élaboration de l'ouvrage, livrant les secrets d'une restauration exemplaire. Un reportage récent du talentueux Manuel Bougot nous fait visiter le site dans ses moindres détails. Tous spécialistes de l'architecture moderne, d'Eileen Gray et de Le Corbusier, les auteurs font entrer le lecteur au coeur de cette aventure. La villa E-1027 Maison moderniste par excellence, la villa E-1027, située à Roquebrune-Cap-Martin, est construite entre 1926 et 1929 par l'artiste et architecte d'intérieur Eileen Gray, pour et en collaboration avec son ami l'architecte Jean Badovici. Tout y est conçu dans les moindres détails, depuis la maison, les meubles, les matériaux, jusqu'à l'aménagement du jardin dominant la Méditerranée. Après la mort de Badovici en 1956, la maison connaît des propriétaires qui opèrent des transformations souvent malencontreuses. Des meubles sont vendus ou disparaissent. La villa est également squattée, puis abandonnée. En 1999, le Conservatoire du Littoral acquiert la maison et son terrain et, en 2000, E-1027 accède au rang de monument historique. E-1027 est indissociable du restaurant-buvette " L'Etoile de mer ", du Cabanon et des Unités de camping de Le Corbusier, implantés à quelques encablures. Ainsi, afin de sauvegarder l'ensemble du site, Robert Rebutato, fils du créateur de " L'Etoile de mer " crée une association de sauvegarde. En 2006, une première restauration a été engagée par Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments historiques. En 2014, l'association Cap Moderne, créée par Magda et Robert Rebutato et Michael Likierman a pris en charge la gestion et la valorisation du site désormais géré par le CMN.

03/2022

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Cinéma

Les as de la manivelle. Le métier d'opérateur de prise de vues cinématographiques en France (1895-1930), avec 1 DVD

"Tourneurs de manivelle", "as de la manivelle", "tourneurs de moulins à café" : autant d'expressions qui renvoient au métier d'opérateur de prise de vues cinématographiques dont ce livre vise à retracer l'histoire inédite. Quelles furent les possibilités d'existence de ce métier ? De quelles tâches concrètes l'opérateur était-il responsable avant, pendant et après le tournage ? Comment ces tâches ont-elles évolué entre les premiers tours de manivelle demandés aux employés des frères Lumière et la généralisation du parlant ? Autant de questions dont s'empare cette étude. S'appuyant sur le dépouillement de nombreux fonds d'archives, de la presse spécialisée comme sur l'analyse de photographies de tournage et de films, l'autrice rend compte des réalités d'un métier essentiel au processus de création cinématographique. Gestes, pratiques et savoir-faire sont recontextualisés dans une histoire des techniques, dans une histoire des formes comme dans une histoire de l'organisation de la production des films. Cet ouvrage s'intéresse particulièrement au processus de professionnalisation des opérateurs : l'histoire des groupements professionnels et syndicaux, la mise en place des premières écoles ou encore les représentations de l'opérateur. C'est tout à la fois l'histoire d'un métier, d'une figure et celle d'un groupe qui, riche des trajectoires singulières des hommes qui le composent, est ici envisagé dans sa pluralité. Cet ouvrage est accompagné d'un DVD comprenant les films suivants : Gendarme et cinématographe (1908), metteur en scène inconnu, France, noir et blanc et teinté, AFF-CNC Direction du Patrimoine. Les Débuts de Max au cinématographe (1910), Mac Linder et Louis J. Gasnier O Musique composée par Emmanuel Birnbaum, Fondation Pathé. Magic City (circa 1910), actualité Gaumont, France, noir et blanc, document GP Archives - collection Gaumont. Gribouille redevient Boireau (1912), vue composée avec André Deed, France, noir et blanc, ® Musique composée par Emmanuel Birnbaum, Fondation Pathé. Le Carnaval de Nice (1913), documentaire Gaumont en trichromie, France, document GP Archives - collection Gaumont. Le Reportage cinématographique moderne : un incendie d Genève (1930), actualité de l'Office cinématographique de Lausanne (OCL), Suisse, noir et blanc, intertitres en français et en allemands, AFF-CNC Direction du Patrimoine - collection du département de la Charente François Lallement, opérateur de Georges Méfiés (diffusé le 18 février 1955 sur la première chatte), entretien réalisé par Pierre Tchernia, ORTF, coll. "Ecouter, voir", France, couleur, INA.

01/2022

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Littérature française

Maquillée. Essai sur le monde et ses fards

Ceci n'est pas un livre sur le maquillage. C'est un voyage inédit, une plongée dans un univers peu connu, fait de paillettes et de gloss, mais dont les règles et les acteurs, les produits et les valeurs, en disent long sur notre société consumériste et numérique. Une enquête sur une industrie qui vaut des milliards de dollars et fait rêver des millions d'individus à travers la planète. Une méditation féministe sur l'un des symboles de ce qu'on dit " la femme " . Une réflexion philosophique sur la beauté, le paraître, l'identité. Un récit personnel où Daphné B. pense en se livrant. Tout part d'elle, en effet, Daphné B. , poète et féministe. Le texte s'ouvre, elle est dans son lit et remplit online son panier Sephora. Elle se demande pourquoi elle dilapide son argent et son temps pour acheter des fards, rouges, poudres. Pourquoi elle se peint le visage ? Pour se cacher ? S'écrire ? Qu'est-ce que le maquillage représente, symboliquement, économiquement, socialement ? Pourquoi le dit-on frivole alors qu'il fait désirer, dépenser ? A mesure qu'elle s'enfonce dans ses recherches Internet et passe d'une fenêtre à une autre (un tutoriel où une influenceuse livre ses secrets de beauté en même temps que ses hontes ; le lancement d'une palette déchainant les passions de milliers de clients ; un reportage sur le Mica, matière première des fards, que des enfants extraient de mines en Inde ; la mise à mort d'une Youtubeuse ; le récit de prisonnières pour qui se maquiller, c'était survivre) elle s'interroge et mêle aux images qu'elle voit ses références - Ovide, Platon, Derrida, Foucault, Anne Carson ou bell hooks - pour penser le maquillage absolument : comme un objet de consommation dont la production détruit la planète et creuse les inégalités. Un paradoxe, artéfact louant la perfection, promu par des êtres se disant authentiques. Le signe d'une soumission aux diktats de la beauté et aux logiques capitalistes. Mais aussi une arme de libération, de résistance, de révolte. Virtuose, Daphné B. nous emporte dans une Odyssée numérique et poétique pour nous parler de nous, nos fards, nos failles, nos manières de briller. La porte d'entrée, c'est le maquillage, mais le monde derrière, c'est le nôtre.

09/2021

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Poésie

Bonjour suivi de Hotdog

Inédit à ce jour, Bonjour est associé dans ce recueil à la réédition de Hotdog (Le Pédalo ivre, 2017). L'un et l'autre ont pour trait commun de questionner des formes de précarité et d'invisibilité des femmes : femmes de ménage dans Bonjour, SDF toxicomanes dans Hotdog. Deux textes à l'écriture aussi poétique que documentaire, régulièrement mis en scène. La genèse de Bonjour Au commencement, il y a Bouchra Demrah, habitante du quartier du théâtre Jean Vilar à Montpellier dont elle rencontrera l'équipe. Bouchra avait ce désir qui ne la quittait pas de raconter son travail, sa vie dans le travail, et son regard particulier sur sa situation, celle d'une femme de ménage. Tandis que l'équipe du théâtre sollicite Nathalie Yot pour l'accompagner, d'autres femmes rejoignent le projet. "J'ai été contactée pour écrire leur parcours, traduire leurs mots et tenter de mettre mon écriture, ma langue poétique dans ces témoignages. Il a fallu beaucoup d'entretiens, il a fallu que je comprenne l'intention première, que je m'approprie le sujet, que je l'expulse du mode reportage et que nous arrivions ensemble à savoir l'intérêt d'une telle initiative. Cet intérêt a émergé de manière évidente quand je me suis aperçue que cette parole sortait d'un corps invisible, qu'elle allait être celle d'une renaissance. J'ai compris que cette parole devait éclabousser". Nathalie Yot A propos de Hotdog "Hotdog est un texte écrit après un "stage d'observation" dans un centre d'accueil pour SDF femmes toxicomanes. C'est un témoignage sur la précarité et le manque, une voix qui les réunit toutes. Ces filles, ces femmes, je les croise encore tous les jours. L'envie d'un théâtre réalité, où se confronteraient le témoignage écrit et la présence de ces femmes sur le plateau, ne me lâche plus. Un théâtre documentaire où il y aurait peu de place pour l'imaginaire, beaucoup pour la réflexion, et où seul le réel serait restitué comme tel. Le public pris en otage face à une évidence dont il détourne trop souvent le regard. Réalité, documentaire, témoignage : j'ai besoin de ces mots pour exprimer la nécessité d'un espace vivant et bien plus, un espace de combat que le texte réclame pour ne pas s'en remettre à la fatalité". Nathalie Yot

02/2024

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Histoire internationale

Nous n'oublierons pas les poings levés. Reporters, éditorialistes et commentateurs antifascistes pendant la Guerre d'Espagne

Grâce aux reportrices et reporters qui, dès l'été 1936, franchirent la frontière, grâce aux journalistes qui frémirent sous les bombes d'un coin à l'autre de ­l'Espagne­, nous nous retrouvons plongé·es dans un monde ancien qui devient présent. De l'enthousiasme mêlé d'inquiétude des débuts à l'horreur des bombardements, de la menace sur l'Europe recélée par cette guerre à l'arrivée des réfugié·es sur le sol français, chaque événement, chaque atmosphère, chaque détail est dépeint par les reporter·rices. Le livre s'attarde aussi dans les bureaux des rédactions, la parole étant parfois donnée aux éditorialistes et commentateur·rices. Leurs interrogations et réflexions entrent en résonance avec les reportages, et nourrissent le chemin du lecteur dans cette période. Quelque deux cents figures de journalistes accompagnent sa route, dont la plupart sont aujourd'hui méconnues ou inconnues. Ces journalistes émergent grâce à une recherche pionnière menée pendant une dizaine d'années sur une centaine de périodiques et ayant abouti à un référencement de plus de six mille articles. Les reportrices et reporters s'appelaient notamment Mathieu Corman, Jean-Maurice Hermann, Madeleine Jacob – qui rendra compte du procès de Nuremberg en 1945, Paul Nizan – auteur des Chiens de garde et d'Aden-Arabie, Georges Soria, Simone Téry, Edith Thomas ou Andrée Viollis – engagée ensuite dans la Résistance. Quant aux éditorialistes, ils s'appelaient, par exemple, Gaston Bergery, André Leroux, Gabriel Péri, député et fusillé au Mont-Valérien, ­Geneviève­ Tabouis ou Jean Zyromski, leader de la gauche socialiste... Jamais un ouvrage ne leur avait donné la parole. Jamais on n'avait touché cette "histoire-en-train-de-se-faire" en se plongeant dans les articles de celles et de ceux qui se battirent par la plume avec ferveur pour la cause antifasciste. Au croisement de l'histoire culturelle, de l'histoire de la presse et de celle des combats antifascistes, 90 ans après la proclamation de la Seconde République espagnole, une histoire toujours actuelle.

01/2021

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Littérature française

La tombe du divin plongeur

Si je cherche une cohérence, une unité aux cent vies dont on dit qu'elles furent miennes, le divin plongeur - c'est le nom, au musée de Paestum, de la fresque qui ornait le plafond d'une tombe - occupe une place centrale. J'ai plongé en vérité tout au long de ma vie, et pas seulement dans la mer. Les choix décisifs que j'ai été amené à accomplir furent comme des plongeons, des piqués dans le vide. Voilà pourquoi j'ai décidé de donner ce titre, La Tombe du divin plongeur, à des textes écrits à différents âges de ma vie, en des occurrences radicalement étrangères les unes aux autres et aujourd'hui introuvables, oubliés ou ignorés. Pendant vingt ans, entre 1950 et 1970, je n'ai vécu que de ma plume, écrivant sous mon nom ou sous des pseudonymes. Mais on ne trouvera pas seulement dans ce livre ce que j'appelle mes écrits alimentaires, portraits d'acteurs, d'écrivains, de chanteurs, de voyous, reportages aussi, mais encore des articles parus dans Les Temps Modernes, France-Observateur, Le Monde, consacrés à des événements importants du siècle, des textes politiques, polémiques, quelquefois les mêmes, tout un ensemble aussi qui s'organise autour de " Shoah ", des préfaces, des oraisons funèbres, des discours. En les relisant après tant d'années, je leur ai trouvé bien plus qu'un air de famille ; j'étais incapable de déceler entre les uns et les autres l'ombre d'une différence. Plus encore, entre l'écriture de ces textes et celle du Lièvre de Patagonie, la parentèle était plus qu'évidente : c'était la même écriture. C'est alors que j'ai pris la décision de faire paraître ce livre. Avec La Tombe du divin plongeur, je lutte pied à pied, comme je l'ai toujours fait, contre toutes les morts. Dans ce recueil on pourra lire : " Le temps, pour moi, n'a jamais cessé de ne pas passer. "

03/2012

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Animaux, nature

Passion papillons. De leur cycle de vie étonnant et de l'incroyable diversité des Lépidoptères…

Ce "livre-coup-de-coeur" explore les papillons diurnes et nocturnes et quelques chenilles souvent insolites, étranges ou extravagants. Il s'adresse aux novices mais également aux adeptes, aux passionnés ainsi qu'aux enfants pour lesquels il demeure abordable et didactique. Cet ouvrage vous invite à poser un regard nouveau sur notre environnement. Laissez-vous charmer, appréciez la magie des instants de grâce ainsi volés à ces joyaux. Savourez le bonheur que nous avons d'appartenir à ce monde incroyable pourtant si proche. Délectez-vous de cet hymne à la nature, de ce florilège de portraits brièvement commentés avec curiosité ou espièglerie ... Même s'il reste la démonstration des espèces régionales, il représente tout de mêmela majeure partie du territoire national dans lequel, somme toute, les spécimens décrits sont largement présents. Il peut ainsi agrémenter avantageusement les vacances vertes de tout un chacun quelle que soit, "in fine" , sa destination. L'auteure naturaliste autodidacte, vous propose de partager sa passion. Elle accompagne le processus de découverte d'un microcosme séduisant dans un voyage initiatique au coeur de notre nature. Elle explore la richesse et la splendeur du monde des papillons. Forte de deux décennies d'observations, d'attention et d'approfondissement en matière de biodiversité, elle vous plonge dans la rétrospective de son propre cheminement. Laissez-vous envahir par les émotions suscitées par ce périple auquel elle vous associe. Vous pourrez aussi apprécier les quelques mini reportages photo qu'elle vous présente chaque fois que possible. Quelques spécialistes bienveillants, dont Jean HAXAIRE, Entomologiste, Attaché au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris et à l'Insectarium de Montréal, Pierre-Yves GOURVIL, Naturaliste spécialisé Chargé de Mission pour Conservatoire des Espaces Naturels (C. E. N) Nouvelle Aquitaine et Terence HOLLINGWORTH, Naturaliste spécialisé en microlépidoptères, Administrateur du C. E. N. Occitanie, se sont associés à cette démarche de publication visant un auditoire élargi. Ils cautionnent ainsi le sérieux et l'authenticité des contenus. Nous leur en sommes très reconnaissants.

12/2020

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Religion

MULTIPLICATION DES APPARITIONS DE LA VIERGE AUJOURD'HUI. Est-ce elle ? Que veut-elle dire ?

A l'heure où les apparitions (présumées) de la Vierge se multiplient, le cardinal Sin a demandé à l'abbé Laurentin une conférence à Manille sur " Les apparitions de la Vierge aujourd'hui : que veut-elle dire ? ". L'abbé Laurentin pensa d'abord refuser : impossible de répondre sans imprudence ou présomption, sans anticiper ou usurper le jugement de l'Eglise. Mais le cardinal Sin posait tout haut une question audacieuse que beaucoup se posent tout bas. Tout en prenant garde aux pièges, l'abbé Laurentin a tenté de répondre. Il a multiplié ses enquêtes, amassé des dossiers, visité les apparitions en cours. Il a trié celles qui présentent les meilleurs caractères d'authenticité. Il les relate brièvement, de manière vivante, souvent sous forme de reportages, s'agissant d'événements inachevés. Cette lecture est surprenante et passionnante. Elle commence par les apparitions de Finca Betania (Venezuela) qui viennent d'être reconnues : fait nouveau, car nulle apparition n'avait été formellement reconnue par l'Eglise catholique depuis Beauraing et Banneux (1932, 1933). L'œuvre ose accomplir deux tâches importantes et urgentes : 1. Elucider le malaise et les confusions qui pèsent aujourd'hui sur les apparitions : pourquoi sont-elles au bas de l'échelle des valeurs dans l'Eglise ? Pour quelles raisons théologiques et historiques ? Quelle est leur fonction ? La prudence interdit-elle de répondre aux appels d'urgence venus du ciel ? Entre attentisme et illuminisme, peut-on tracer un chemin ? (Introduction). 2. Les fausses apparitions et leur leçon. Beaucoup ont dévié, faute d'être accueillies et guidées. C'est l'objet de l'annexe 2. D'autres annexes évoquent les principaux cas discutés et ceux sur lesquels on manque d'information suffisante (Grouchevo, U.R.S.S.). Ce livre, très attendu à l'échelle mondiale, voudrait réconcilier dans la lumière les adversaires systématiques et les inconditionnels des apparitions, au-delà des aveuglements, du scepticisme et de la crédulité.

10/1995

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Développement durable-Ecologie

Il faut continuer de marcher. Mémoires

Voici un homme dont on ne soupçonne pas les innombrables vies, les multiples désobéissances dont son parcours atypique a été jalonné. Fils d'un grand résistant (dont l'une des fausses identités utilisées pendant la guerre, "Monsieur Allain", lui donnera son prénom avec deux L), Allain Bougrain Dubourg va, au grand dam de ses parents, rompre avec un parcours scolaire attendu, une vie familiale bourgeoise et confortable. A la porte de chez lui, sans même un baccalauréat en poche, il prend les grands chemins. Il est avant tout, sans se l'avouer encore, un esprit libre : fruit d'une éducation très ferme, toujours poli et mesuré, il désobéit dès que son instinct le lui commande. L'appel de la vie, de la nature et des animaux, est déjà le plus fort. Commence une vie de bohème : Allain donne des conférences sur les reptiles dans des lycées, joue les apprenti-dresseur d'ours et de chimpanzés, part sur les routes avec une sorte de zoo ambulant, son "Pavillon de la nature"... Ses échecs lui apprennent autant que les réussites. C'est par hasard qu'il échoue à la télévision, avec d'autres saltimbanques et autodidactes comme Michel Drucker, Patrice Laffont... L'insoumission ne le quitte pas. Il continue de désobéir à ses producteurs, menant des reportages-commandos sur les violences faites aux animaux, pouvant intercepter un télégramme qui aurait empêché la diffusion d'une de ses émissions... C'est lors d'une de ses missions de sauvetage qu'il fait la rencontre de Brigitte Bardot, avec qui il continuera le combat et entretiendra une relation amoureuse durant plusieurs années. Plus tard, c'est avec la chanteuse Jeane Manson qu'il aura une fille. Mais c'est évidemment aussi un destin politique et militant pour la défense des animaux, de la vie sur terre en général, aux côtés des plus grandes figures, Jacques-Yves Cousteau, Théodore Monod, Paul-Emile Victor, Nicolas Hulot... et dans tous les gouvernements, que ce soit sous Giscard d'Estaing, Mitterrand, Sarkozy ou Hollande...

10/2015

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Photographie

Africa. Edition français-anglais-allemand

Sebastião Salgado est l'un des photojournalistes les plus respectés encore en activité. Sa réputation se fonde depuis des décennies sur un dévouement à l'égard des peuples déshérités et affligés dont il témoigne à travers des clichés puissants en noir et blanc, pris dans des endroits du monde où rare sont ceux qui osent s'aventurer. Bien qu'il ait sillonné l'Amérique du Sud et l'ensemble de la planète, son travail s'est largement porté sur l'Afrique qu'il photographie depuis 30 ans au cours de plus de 40 reportages. Des tribus dinkas dans le sud du Soudan et du peuple himba en Namibie aux gorilles et à la région volcanique des Grands Lacs, sans oublier les réfugiés qui hantent le continent, Salgado nous montre toutes les facettes de l'Afrique d'aujourd'hui. Qu'il témoigne des réfugiés ou des immenses paysages, Salgado sait parfaitement comment saisir l'essence d'un moment pour que, face à ses images, le spectateur y soit involontairement inclus. Ses clichés nous enseignent habilement les conséquences de la guerre, de la pauvreté, de la famine et des conditions climatiques hostiles. Les photographies prises par Salgado en Afrique et réunies dans cet ouvrage sont classées en trois parties. La première se concentre sur le sud du continent (Mozambique, Malawi, Angola, Zimbabwe, Afrique du Sud, Namibie), la deuxième sur la région des Grands Lacs (Congo, Rwanda, Burundi, Ouganda, Tanzanie, Kenya) et la troisième sur la région sub-saharienne (Burkina Faso, Mali, Soudan, Tchad, Mauritanie, Sénégal et Ethiopie). Les textes ont été écrits par la célèbre romancière Mia Couto, originaire du Mozambique. Elle décrit comment l'Afrique contemporaine illustre les effets de la colonisation et les conséquences des crises économiques, sociales et environnementales. Ce livre spectaculaire n'est pas seulement un document fondamental sur l'Afrique, il est aussi et surtout un hommage à un continent, à son histoire, ses peuples et ses phénomènes naturels.

04/2015

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Criminalité

Des femmes dans la mafia. Madones ou marraines ?

Le rôle des femmes au sein de la mafia italienne a longtemps été négligé. Réduites au statut de victimes, sous l'emprise des hommes, reléguées aux tâches domestiques, elles sont une vitrine respectable pour les mafieux, se montrant parfaites, irréprochables, polies et soumises. Difficile d'imaginer ces "madones" respectables mariées à des tueurs sanguinaires. Qui sont réellement ces femmes qui accompagnent leurs maris et leurs fils dans des vies de crimes et de prison ? On découvre ici qu'elles jouent depuis toujours un rôle central au sein des organisations criminelles : celui de garantes de la culture mafieuse. Alors que les hommes sont en cavale ou sous les verrous, elles construisent, entretiennent, transmettent les valeurs mafieuses. Ce sont elles qui, devenues veuves, poussent leurs fils à la "vendetta" . Et ce sont elles qui, de plus en plus, deviennent des chefs. Et pourtant, nombre de ces femmes, jeunes ou moins jeunes, décident un jour, au péril de leur vie, de rompre avec la "famille" , de collaborer avec la justice et de devenir des repentis, pour faire cesser le crime et pour vivre enfin, avec leurs enfants, une vie "normale" . Alors, marraines ou madones ? Pour en juger, voici des portraits de femmes issues de Cosa Nostra, de la 'NDrangheta et de la Camorra. Leurs destins, hors du commun, nous sont contés, pour la plupart à partir de témoignages inédits, obtenus sur le terrain. Réalisatrice franco-italienne, Anne Véron auteur de nombreux reportages sur les mafias italiennes (Canal Plus, Public Sénat, Toute l'histoire, M6) dont Des Femmes dans la mafia, dans lequel elle retrace le parcours de trois femmes qui ont marqué l'histoire de la mafia, deux pour l'avoir renforcée, la troisième pour l'avoir fait vaciller. Journaliste franco-italienne, diplômée en droit européen, Milka Kahn a effectué un service volontaire au sein de l'association anti-mafia Libera Palerme. C'est dans ce cadre qu'elle s'est intéressée à la thématique des femmes dans la mafia.

03/2022

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Architecture régionale

Villas modernes du bassin d'Arcachon

Après l'épopée des arcachonnaises de la Belle Epoque et à la suite des réalisations de Le Corbusier, le Bassin d'Arcachon est parvenu à absorber un développement intense jusqu'aux confins du Cap Ferret et la presqu'île des dix villages. Les ressources en pins des Landes, la réinterprétation de l'héritage du modèle de la cabane de pêcheurs et la préservation de venelles ombragées y ont forgé un paysage unique. Avec une prédilection marquée en faveur de l'habitat individuel, le territoire n'a eu de cesse d'accueillir des villas d'architectes qui ont dessiné son actuel visage : les maisons tournées vers l'horizon et à l'abri des regards - avec un large usage de matériaux naturels - y ont fait recette. Partagés entre une recherche de confort et un souci de préservation du cadre naturel, les créateurs - célèbres ou méconnus - ont rivalisé d'ingéniosité pour s'insérer dans un territoire grandiose et néanmoins fragile. De l'équipe bordelaise Salier Lajus Courtois Sadirac à l'architecte Raphaëlle Hondelatte, sans oublier le designer Philippe Starck, tous y ont inventé un art de vivre, par une architecture souple, perméable à l'environnement et à ses changements, qui ont contribué à faire connaître et aimer un territoire, en renouvelant le visage du Bassin, tout en l'érigeant en terre préservée. Au moyen d'une iconographie inédite, cet ouvrage relate l'épopée de ces réalisations qui, protéiformes, ont en commun la quête d'une symbiose avec le paysage. Il invite le lecteur à comprendre le site et le territoire, comme à voir le dessin et l'intimité du quotidien de cette architecture. Du minimalisme, aux tendances plastiques, en passant par les maisons modèles, comme les recherches en faveur d'une architecture durable, ce livre examine les différentes tendances qui ont animé la recherche architecturale propre à ce territoire d'exception. Dessin, implantation, décor intérieur, matériaux y sont examinés grâce à des documents d'archives, comme à des reportages de photographies contemporaines.

04/2022

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Ouvrages généraux

Ecrits sur l'Asie

1922. Peu après son retour d'Union soviétique, Albert Londres, bien décidé à rester "journaliste au long cours", embarque pour le Japon. Pour le grand public de l'entre-deux-guerres l'Orient est "compliqué", mais l'Extrême-Orient, presque inconnu. A Tokyo dans la cité "née de l'union d'un typhon et d'un tremblement de terre", le reporter de L'Excelsior et du Petit journal capte la fascinante étrangeté du pays du Mikado, et se lie d'amitié avec Claudel, alors ambassadeur de France au Soleil-Levant. Puis en 1925, c'est le départ pour "la Chine en folie" : en rendre compte, c'est dépeindre son effervescence, son bouillonnement, son chaos : les villes de l'empire du Milieu sont comme des théâtres d'ombres où s'affrontent seigneurs de guerre et mercenaires, nationalistes et communistes, bandits et trafiquants d'opium. En Inde, le Raj britannique est lui aussi en proie à l'instabilité ; la revendication monte. Hostile aux Anglais, Albert Londres y suit attentivement les futures voix de l'indépendance, Nehru, Gandhi, Rabintranath Tagore. Loin du bruit et de la fureur du nord, la péninsule indochinoise semble elle baigner dans une torpeur coloniale trompeuse. Car à Saigon bruisse déjà la rumeur de l'agitation naissante : quelques décennies plus tard, Albert Londres y aura ses successeurs, des milliers de journalistes et écrivains venus couvrir la guerre du Vietnam. Son regard, d'une modernité déconcertante, nous donne dans ces écrits un éclairage unique sur l'Asie du début du XXe siècle. Né en 1884, Albert Londres a débuté sa carrière de journaliste en 1906 au quotidien Le Matin. Plus tard, il écrira pour Le Petit journal et L'Excelsior. Ses reportages en URSS, en Amérique du Sud et en Asie ont fait de lui un véritable symbole de la profession de reporter. Créé en 1932 peu après la disparition de Londres dans le naufrage du paquebot Georges-Philippar, le prix qui porte son nom récompense chaque année les "meilleurs reporters francophones".

07/2022

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Provence-Alpes-Côte d'Azur

Marseille, Un jour sans faim ! 25 heures d'explorations culinaires pour croquer toute la ville

Embarquez pour une balade culinaire exceptionnelle dans la cité phocéenne. Des marchés de Noailles aux stands des pêcheurs du Vieux-Port, des restaurants étoilés aux bouis-bouis des calanques, des camions pizza aux confiseries historiques, parcourez la ville en 24 h, jusqu'à plus faim. Et comme c'est Marseille, en bonus, une 25e heure pour les gourmands qui n'en n'ont jamais assez. 4h : Nourrir la ville avant l'aube 5h : Entre terre et mer au petit matin 6h : Le réveil 7h : Se poser au café 8h : Il est frais mon poisson, il est frais ! 9h : Déambuler dans la ville la bouche ouverte 10h : Quand le petit creux matinal se fait sentir 11h : L'appétit se met en route 12h : Une cuisine pas comme les autres 13h : Le déjeuner, c'est du sérieux 14h : Le repas continue ! 15h : On se cultive à l'heure de la sieste 16h : Le grand goûter 17h : Le goûter se prolonge ! 18h : Préparer l'apéro 19h : En plein coeur de l'apéro ! 20h : De l'importance du dîner 21h : Pizza time ! 22h : Deux salles, deux ambiances 23h : Le shaker s'agite 00h : Lecture(s) avant de fermer les yeux 1h : Faim de nuit 2h : Petites combines avec fourchette 3h : Rêves en sauce 25h : Toutes les bonnes choses ont une faim (ou pas) Un livre unique, atypique, riche et joyeux : - 50 recettes iconiques ou plus modernes, (re)testées par des gourmands et réécrites par une cheffe. - 400 adresses qui vont vous mettre en appétit ! - Des reportages sur les lieux culinaires emblématiques et les portaits de ceux qui ont fait, font, et feront la food à Marseille. Ezéchiel Zérah, ex-rédacteur en chef des pages gastronomie de l'Express, est un amoureux de Marseille, nouvelle capitale gastronomique. Adresses, recettes, chefs, anecdotes... Il sait déjà ce qu'il faudra manger demain et nous livre ici le meilleur de sa ville.

11/2023

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Photographie

William Gedney. Only the Lonely, 1955-1984

William Gedney (1932-1989) est sans doute le photographe le plus mystérieux de la génération américaine parvenue à maturité entre les années 1960 et 1980. Nul doute que son absence volontaire d'autopromotion et sa discrétion expliquent cette situation, mais également l'incompréhension tenace dont a fait preuve à son égard le directeur du département de la Photographie du MoMA, à cette époque le très influent John Szarkowski. Gedney n'eut droit, de son vivant, qu'à quelques rares expositions dans ce musée prestigieux, et jamais seul... Autodidacte, persuadé que la photographie constituait un moyen d'expression aussi efficace que la littérature (il accompagne d'ailleurs son oeuvre de multiples écrits, journaux, critiques, aphorismes, etc.), Gedney est un magnifique photographe de rue, aussi bien porté vers les sujets ruraux - son travail sur le Kentucky, à la fin des années 1950 est exemplaire - qu'urbains : New York, où il vit le plus souvent, lui offre un champ d'action unique, comme à beaucoup de photographes de sa génération. Tenté par la photographie de nuit (bien avant Robert Adams), attaché à la sensualité diffuse qu'il trouve dans ses sujets adolescents, Gedney se construit un style à mille lieux de tout effet spectaculaire - souvent marqué par son rapport intime au monde -, et que dirige de plus en plus son homosexualité cachée, qui ne se révèlera qu'à sa mort : il fut l'une des premières victimes du sida. Ses reportages sur les parades gays dans les années 1980 constituent, avec sa documentation sur les mouvements hippies de San Francisco à la fin des années 1960, la partie la plus riche de son oeuvre. Ses archives complètes ont été déposées à l'université de Duke (Caroline du Nord) par Lee et Maria Friedlander, ses plus proches amis. Ce catalogue, qui accompagne la toute première rétrospective jamais consacrée à William Gedney, révèle la beauté indéniable d'une oeuvre jusqu'ici très secrète.

06/2017

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Divers

La Bande dessinée en France à la Belle Epoque. 1880-1914

De la Belle Epoque, la postérité a retenu les noms de quelques dessinateurs, en particulier Christophe, Steinlen, Caran d'Ache ou Benjamin Rabier. Des personnages dessinés mémorables comme la Famille Fenouillard, Bécassine, les Pieds Nickelés ou l'Espiègle Lili sont nés au tournant du siècle. Mais la production graphique était alors avant tout le fait de dizaines de dessinateurs qui travaillaient pour la presse et n'ont jamais été publiés sous la forme de livres. Cet ouvrage est le fruit du dépouillement méthodique de tous les supports où l'on trouvait de la bande dessinée entre 1880 et 1914 ? : les journaux littéraires, artistiques et satiriques, l'imagerie populaire, les suppléments illustrés de la presse quotidienne, les journaux pour la jeunesse et la famille. A cette époque déjà, à côté des histoires, les plus nombreuses, qui visaient au divertissement, il existait des reportages graphiques, et des usages du médium aux fins de propagande politique. Et la bande dessinée dialoguait avec les arts de son temps. On découvrira aussi dans ces pages des renseignements de première main sur les véritables introducteurs de la bulle dans la bande dessinée française, Auguste Landelle et Emile Tap. Reposant sur une documentation impeccable, abondamment illustré par des documents qui, pour beaucoup, n'avaient pas été vus depuis plus d'un siècle, La Bande dessinée en France à la Belle Epoque est un livre de plaisir en même temps qu'une contribution majeure à l'histoire du neuvième art. Spécialiste de renommée internationale, Thierry Groensteen a été directeur du musée de la bande dessinée d'Angoulême et rédacteur en chef de deux revues spécialisées, Les Cahiers de la bande dessinée et Neuvième Art. Editeur, enseignant, commissaire d'expositions, il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages parmi lesquels Système de la bande dessinée I et II, Un objet culturel non identifié, La Bande dessinée mode d'emploi, M. Töpffer invente la bande dessinée ou encore La Bande dessinée, son histoire et ses maîtres.

10/2022