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Noëmie Auke

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Histoire ancienne

Cités de Carie. Harpasa, Bargasa, Orthosia dans l'Antiquité

La Carie est une des régions les mieux connues de l'Asie Mineure antique. Cela vaut aussi bien pour la zone côtière et occidentale, de Mylasa et Labraunda à Iasos et Stratonicée, de Cnide à la Pérée rhodienne, que pour la partie la plus orientale, du plateau de Tabai à Aphrodisias. La Carie centrale est en revanche très peu présente dans les travaux scientifiques à la fois parce que les auteurs anciens n'ont guère eu l'occasion d'y porter attention, que les inscriptions y sont peu nombreuses et que de ce fait les érudits modernes y ont consacré peu de pages. C'est cette lacune que le présent ouvrage vise à combler. Durant quinze ans, une équipe turco-française réunie autour des deux éditeurs s'est donné pour tâche d'étudier le secteur du Moyen Méandre et plus spécifiquement trois sites : Harpasa, Bargasa, Orthosia, choisis en raison de l'importance et de l'intérêt des vestiges apparents. La prise en compte de toutes les informations disponibles (archéologie, épigraphie, numismatique) permet de faire revivre trois cités de modèle grec en mettant en valeur aussi bien les ressemblances, par les lieux emblématiques que sont l'agora, le théâtre, les temples, que les spécificités : mise en place d'un urbanisme adapté aux conditions de la topographie mais aussi monuments moins fréquemment attestés (bouleuterion, kaisareion). Tout l'essentiel de ce qui est présenté ici était à ce jour inédit. L'histoire régionale n'a de sens que si elle s'inscrit dans la longue durée : le volume couvre une période qui débute à l'aube de l'époque classique et court jusqu'à la fin de l'Empire byzantin, sans s'interdire dans le cas d'Harpasa d'aller même bien au delà. Les résultats de l'étude de terrain constituent le corps même de l'ouvrage mais il a paru indispensable de les remettre en situation autour de quelques questions générales : l'élément fédérateur des trois cités est le bassin du Méandre ; quel est historiquement le rôle de ce grand axe de pénétration vers le centre de l'Anatolie, quelles relations la région considérée dans cette étude entretient-elle avec les pouvoirs régionaux ou extérieurs ? Enfin, et ce point sous-tend tout l'ensemble de notre propos, appartient-elle réellement à la Carie et, si la réponse est positive, à partir de quelle époque ? Bien des points restent encore à élucider mais des hypothèses nouvelles peuvent être avancées et une zone jusque là quasi vierge s'inscrit désormais dans la réflexion archéologique et historique sur l'Anatolie.

01/2011

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Littérature française

Joyeux animaux de la misère Tome 1

"Une mégalopole intercontinentale et multiclimatique constituée de sept mégapoles dont l'une au moins est en guerre. Vaisseaux spatiaux, drones occupent l'espace céleste. En bas, animaux, monstres, fous de "dieu". En bordure d'un district "chaud" de l'une de ces sept mégapoles, de climat chaud, à proximité de grands ports et de grands chantiers, et dans un reste d'immeuble (rez-de-chaussée, escalier, deux étages), un bordel mené par un maître jeune qui l'a hérité de son père, et qui se pique. Trois putains y traitent un tout-venant de travailleurs - époux souvent trompés, pères prolifiques -, de fugitifs, d'échappés d'asiles, de meurtriers : deux mâles, un "père", son "fils", Rosario, une femelle en chambre à l'étage et qui ne sort jamais - un chien la garde. Les deux mâles sont renforcés, en cas d'affluence, d'un "appoint", époux abandonné avec enfants ; la femelle est le but sexuel mais il faut passer par l'un des mâles, le tarif comprend les deux prises. Vie domestique ordinaire dedans, et au dehors immédiat : toilette, à l'étage, des putains, leur exposition, en bas, à l'entrée contre le mur (la montre), prises disputées, conflit "père"/"fils", saillies de putains à putains d'autres bordels pour renouvellement des cheptels. Aventures extérieures, surtout pour Rosario dont la "mère" survit dans un abattage mi-urbain mi rustique, climat humide, très lointain dans la mégalopole. Il la visite à intervalles réguliers : le trajet d'aller, en camionnette ou fourgon locaux d'abord puis en bahut intercontinental, dure plus d'une journée, de nuit à nuit, la visite, quelques heures à l'aube, où, entre autres, la mère reprise le mowey, court vêtement, toujours redecousu, du "fils". La fiction avance sous forme de comédie, crue et enjouée, de dialogues, de jactances, de "direct" sur l'action en cours. J'ai écrit ce texte, de langue aisée, d'une seule traite et toutes affaires cessantes, comme exercice de détente dans le cours de la rédaction d'une ouvre plus longue, Géhenne, à paraître prochainement : son emportement, son allégresse se ressentent, je l'espère, de cette exclusive heureuse. Le monde qui s'y fait jour n'est ni à désirer ni à rejeter : il existe aussi, en morceaux séparés par la distance, dans l'humanité actuelle; et je ne suis ni le premier ni le dernier à vouloir et savoir tirer connaissance, beauté et bonté de ce qui peut nous paraître le plus sordide, voire le plus révoltant, à nous tels que nous sommes faits". Pierre Guyotat.

03/2014

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Littérature étrangère

L'histoire du corbeau et Monsieur McGinty. Un indien athapascan tutchone du Yukon raconte la création du monde

Monsieur McGinty est un Indien athapascan tutchone du Grand Nord. Sa terre, c'est le Yukon, près de la frontière avec l'Alaska. Entre 1984 et 1991 ; Dominique Legros eut la chance de le rencontrer et d'enregistrer la longue histoire du corbeau. Monsieur McGinty était alors l'un des fameux conteurs tutchones, dans la tradition d'un peuple où la littérature orale est d'une grande valeur. De ces rencontres est né ce livre drôle, profond et merveilleux. Le corbeau est à la fois le héros créateur et l'antihéros des peuples du Grand Nord. Il est habile et rusé, prend la forme des humains, trompe son monde ; séduit les femmes et, honte à lui, même sa belle-mère. Dans un épisode, il parle à une vierge et se réincarne en faisant pénétrer son esprit dans le ventre de la jeune femme. Lorsque les missionnaires arrivèrent, les Tutchones n'eurent donc aucun mal à être convaincus que Jésus n'était rien d'autre qu'une réincarnation du corbeau. Un oiseau n'a-t-il pas parlé à la Vierge avant qu'elle n'ait elle aussi un bébé ? C'est le corbeau qui, au temps du déluge, reconstruisit la terre ferme telle qu'elle existe encore dans le Nord. C'est lui qui vola le feu, plaça au firmament le soleil, et créa les rivières et les lacs poissonneux. Il vécut des aventures burlesques, habita le ventre d'un poisson-chat, et donna à certains hommes l'idée de se faire femme. La force du livre de Dominique Legros est de nous faire entendre la voix de Monsieur McGintv, sa faconde ; son goût d'une langue riche et pleine d'humour pour décrire les choses de la nature. Les pérégrinations du corbeau nous entraînent dans le monde amérindien, à la fois familier et radicalement étranger. Dominique Legros met ainsi au jour une nouvelle ethnologie qui fait ressentir de l'intérieur cet univers où religion et vie sont intimement mêlées. Plus qu'un témoignage, l'histoire du corbeau est une invitation à la découverte de l'autre. Comme le dit Dominique Legros : " Entrons d'abord par la grande porte dans l'univers athapascan de Monsieur McGinty. Laissons-le raconter ce que le corbeau a fait pour les honores à l'aube des temps. Pour tous les hommes, quelles que soient leurs origines. Pour les autochtones, pour les Blancs, et pour tous les autres. " J.M.G. Le Clézio.

11/2003

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Critique littéraire

L'aventure ambiguë. Un témoignage sur la condition humaine

"J'ai lu beaucoup de livres dans ma vie, mais il y en a deux qui ne me quittent jamais. D'ailleurs, si vous ouvrez mon sac, vous les y trouverez. Ce sont Cahier d'un retour au pays natal d'Aimé CESAIRE et L'Aventure Ambiguë de Cheikh Hamidou KANE. Ces deux livres-là ne me quitteront jamais". C'est à peu près en ces termes que Sophie Eckoue, qui présente l'émission "Livres sans frontières" sur Radio France internationale (RFI), a répondu à une question d'un jeune membre du "Club REI" de Ndjamena (Tchad) qui lui demandait quels étaient ses livres favoris. Hommage ne pouvait être plus grand, venant d'une dame de grande culture qui affirme par ailleurs avoir lu depuis sa tendre enfance, énormément, et toutes sortes de livres, de revues, de journaux. C'est une preuve, parmi des centaines d'autres, effectives, et des millions, potentielles, que L'Aventure ambiguë est une oeuvre majeure de la littérature universelle, par-delà les frontières, les époques, les cultures et les civilisations. Oeuvre qui a été au programme de nombreuses universités sur les cinq continents, L'Aventure ambiguë est la preuve que l'on peut bien être prophète chez soi. Depuis 1961, des dizaines de promotions de lycéens, d'étudiants, d'instituteurs, d'administrateurs, de juges, de financiers, de douaniers, de travailleurs sociaux, bref, des millions de Sénégalais et d'Africains, étudiants à tous les niveaux du système d'enseignement ou travailleurs de tous les secteurs de l'administration, ont eu, à un moment ou à un autre, L'Aventure ambiguë dans leur programme de formation, en alternance ou concomitamment avec d'autres oeuvres majeures de notre littérature telles Les Bouts de bois de Dieu de Sembene Ousmane, L'Exil d'Albouri de Cheik Aliou Ndao, Maïmouna d'Abdoulaye Sadji... Il est donc logique que, cinquante après que cette oeuvre a paru au firmament de notre littérature et s'y maintient avec une constance peu commune, que l'on procède à une sorte de bilan, que l'on la revisite non seulement à l'aune des problèmes qu'elle révélait en son temps, mais encore que l'on la relise en la mettant en perspective dans le champ sociopolitique, culturel et civilisationnel qui prévaut de nos jours dans notre pays, sur notre continent et dans le monde. Il y a dans ce livre des intuitions fulgurantes qui trouvent leur pleine signification dans notre contexte mondialisé, en perte de valeurs, de repère et de sens.

07/2017

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Poésie

L’Essaim des jours

Dans un précédent livre (Ces mots-là) que nous avons commis ensemble, tu m'avais présenté, tes motspoèmes, ces mots-là précisément, et je les avais interprétés par la présence de photographies. Une alliance poétique et fructueuse a surgi lentement entre l'art photographique et ton art poétique. Les photos que je viens de te passer pour ce nouveau livre Les Essaims est d'une autre nature car ce peuple des images sera vu par les mots de ton écriture. Les photographies qu'au fil des années j'ai fixées sont des points de repères pour ma propre poésie. La tienne me confirme que tes mots changent le regard du poète-photographe sur ses archives personnelles. Photographier, c'est ajuster ses pas et ses visions passagères à la réalité alentour. Ecrire, c'est fixer des images nouvelles comme une invention à méditer sur ce que tu appelles : un retour d'images liquides. Cette alliance entre des essaims de mots (leur poème-ton poème) et les photographies de ce livre raconte une histoire particulière, des mémoires des instants qui jouent à la marelle des regards et des échanges. Ta poésie a bien saisi l'esprit des solitudes qui gît dans ces photos car elle pose comme tu l'écris si bien l'éternelle question du Temps. Et ce dialogue entre poètes que tu délivres dans ton livre me touche vraiment. Merci de consigner ce que le poète voit dans l'oeil de l'oiseau : son prêt, l'aile de sa libre volonté. Belle trouvaille. Tu me fais prendre conscience que ma poésie ne fait que capter "Les ondes tumultueuses/ D'un rêve ancien/Sur la feuille opaline" . Je suis tout à fait en accord avec toi pour imaginer tes suggestions "de la douceur/ D'une main de miel/ Sur les lèvres d'une aube évasive/ Incertaine" . Ta poésie est musicale et harpe délicate. Je ne sais pas si mon regard de poète ouvre la fenêtre du temps. Mais je sais qu'au fi l du temps tes poèmes acquièrent avec bienveillance une multitude d'éclats et de scintillements imprévus qui sauraient écrire les jours de soleil sous les flambeaux de la nuit, peut-être. Unir le verbe et l'image et le coeur des amis véritables comme un certain S. côté grognard de préférence ou bien le philosophe P. dans le reflet de sa psyché avec comme tu le notes si bien : "A l'horizon le feu de l'amitié/Qui ne saurait vieillir/ Et la question demeure sans raison".

12/2018

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Religion

Le miracle des roses et autres études et lectures entre histoire religieuse et légendes

Ce présent ouvrage est un recueil de diverses études et recensions, déjà publiées ou inédites et étalées sur plusieurs années, concernant l'histoire religieuse catholique du Moyen Age à nos jours, principalement dans l'Ouest de la France mais pas seulement. Le but de l'auteur est de faire partager sa passion et son intérêt pour certains aspects symboliques souvent oubliés ou mis de côté, dans un travail de mémoire vivante, comme une invitation à la recherche de nos racines sacrées. Entretiens Entretien avec Thierry Jolif. Recension de livres 1. Les phénomènes mystiques chrétiens et le problème du discernement : trois cas modernes. 2. A propos des Rencontres autour de Jean de Bernières (1602-1659). Mystique de l'abandon et de la quiétude. 3. Jean-Paul le Buhan, Les signes sur la pierre. Les marques lapidaires des anciens tailleurs de pierre de Bretagne. 4. Préaux-Saint-Sébastien et les confréries de Charité du Pays d'Auge. 5. Ile Verte, Haut Pays, Société des Amis de Dieu. 6. Le message de saint Nicolas de Flüe. 7. Un musée du coeur à Bruxelles. 8. Méditation de pleine conscience et méditation chrétienne. 9. La prière de simple regard. 10. " En tuant le silence, l'homme assassine Dieu". 11. Trois beaux livres sur la Bretagne mystique. 12. Le miracle des roses. Etudes I. Domaine breton 1. Le rêve fou d'une épopée de granit : l'abbé Fouré et ses rochers sculptés à Rothéneuf. 2. La "Croix des Templiers" de Dingé. 3. D'une croix à l'autre : le Prieuré de Dinard en Ille-et-Vilaine et l'enclos de Saint-Maudez dans les Côtes-d'Armor. 4. La légende du tombeau de Mélusine dans le couvent des Trinitaires de Sarzeau. II. Domaine normand 1. Christ Pantocrator, mosaïques et coupole de lumière. Une église néo-byzantine en Basse-Normandie : Saint-Julien de Domfront. 2. La " Croix glorieuse" de Dozulé : erreur ou mensonges ? 3. Notes sur le groupe des " alchimistes de Flers". III. Etudes diverses 1. " L'honneur et la gloire de Dieu sont en grande souffrance". Saint Ignace de Loyola et le rachat des captifs. 2. Le roi René d'Anjou et la délivrance de " très douce Merci". 3. A propos de trois ordres chevaleresques du Moyen Age. 4. Gilles le Muisit et l'évêque Joséphé. 5. Le coeur crucifié et transpercé de l'église de Taverny. 6. Un sermon pascal (début 16e s.). 7. Tchernobyl et l'Etoile Absinthe. 8. La chevalerie spirituelle et prophétique du Carmel.

08/2019

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Politiques sociales

Le dialogue social. L'avènement d'un modèle ?

"Dialogue social" : voilà l'un des maîtres-mots des réformes du droit du travail - en France mais également dans d'autres pays. Si le concept n'est pas nouveau, il n'a cessé d'être invoqué par les pouvoirs publics au cours de ces dernières décennies. N'y aurait-il là qu'une illusion, voire une mystification ? Ce serait en sous-estimer la force intrinsèque, les potentialités et, plus fondamentalement, la prétention paradigmatique. Ne convient-il pas, aujourd'hui, de prendre au sérieux cette idée, en cherchant à saisir les contours du modèle qu'elle esquisse et à évaluer dans quelle mesure celui-ci contribue à renouveler notre droit du travail voire, au-delà, notre système de relations professionnelles ? En quoi ce modèle consiste-t-il ? Telle est la question fondamentale, qu'il s'agit de déplier. Que signifie, d'abord, cette référence au dialogue ? D'où vient-elle ? Qu'implique-t-elle ? Quelles conceptions se fait-on du dialogue social ? Quels en sont les figures et visages ? Inévitablement, ces interrogations en font surgir une autre, tout aussi centrale : de ce modèle, quels sont - et/ou quels doivent être - les acteurs ? Quelle place les syndicats s'y voient-ils réserver ? Assurément, un tel modèle mérite d'être pensé pour lui-même. S'il relève du registre des représentations, son accomplissement se joue sur un autre terrain : celui de l'action. Appréhender ce modèle de dialogue social implique aussi, dès lors, d'en envisager les concrétisations dans une perspective pragmatique. C'est alors que surgit la problématique incontournable des dynamiques d'un tel modèle. Ces dynamiques, il faut les appréhender dans leur réalité, dans leur effectivité. Pour ce faire, le regard doit porter dans plusieurs directions. Quelles sont les transformations à l'oeuvre s'agissant de la représentation des salariés ? La négociation collective se révèle-t-elle, quant à elle, (vraiment) heuristique, créative, en particulier au niveau de l'entreprise ? N'apparaît-il pas nécessaire de jauger ce modèle à l'aune de son appropriation par les acteurs, de son aptitude à affronter les défis de notre temps (nouvelles technologies, nouvelles formes d'emploi, transition écologique, etc.) et de sa capacité à se régénérer ? Ainsi l'hypothèse de l'avènement d'un modèle de dialogue social s'évalue-t-elle. Cet ouvrage s'inscrit dans le cadre du programme de recherche ANR sur "l'avenir du droit du travail" , réalisé en France sous la responsabilité scientifique du professeur Frédéric Géa.

09/2021

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Tapis

Sallandrouze de Lamornaix (1801-1878). Histoire d'une manufacture d'exception

La famille Sallandrouze est présente dans la Marche depuis le XVIe siècle. Cette lignée de marchands-fabricants joue un rôle de premier plan au XIXe siècle : elle participe au renouveau industriel de la Creuse en relançant la fabrication des tapis, puis des tapisseries. Trois générations se succèdent aux commandes de l'entreprise, depuis l'aube du Premier Empire jusqu'au lendemain du Second. Jean Sallandrouze de Lamornaix (1760-1826), qui grandit à Folletín au XVIIIe siècle, apprend le métier de dessinateur, se lance dans l'impression sur étoffe sous la Révolution quand la tapisserie ne peut plus le faire vivre, puis revient au tapis en 1801 en choisissant de fabriquer des tapis de luxe à Paris et de s'associer au marchand aubussonnais Guillaume Rogier. A la fin de sa carrière, il aménage la rue Saint-Jean à Aubusson : il fait bâtir la première usine intégrée où l'on trouve des ateliers de fabrication de tapis ras et veloutés, un atelier de dessin et une teinturerie. A sa mort en 1826, son fils Charles Sallandrouze de Lamomaix (1808-1867) lui succède. Jeune et ambitieux, il développe l'innovation, notamment pour la fabrication des moquettes, se lance à la conquête du marché anglais pour y vendre des tapis de luxe, et multiplie les collaborations avec des artistes de talent comme Amédée Couder. Il participe à de nombreuses expositions industrielles qui lui permettent d'obtenir la médaille d'or ainsi que d'importantes retombées médiatiques. Il poursuit également une carrière politique au niveau départemental et national. En 1856, il fonde la Société anglo-française des manufactures d'Aubusson et de Felletin pour développer en France le tapis imprimé. Lorsqu'il décède en 1867, son fils, Octave Sallandrouze de Lamornaix (18341897), associé aux affaires depuis de longues années, reprend l'entreprise. Il hérite cependant des difficultés économiques apparues dans les années 1860, encore aggravées par la Guerre franco-prussienne de 1870-1871. Pris dans les remous de la faillite du banquier aubussonnais Maymat, il doit dissoudre sa société. Il maintient la fabrication jusqu'à l'Exposition universelle de 1878. Puis, vaincu par les difficultés, il arrête la fabrication, démissionne de son mandat de maire et quitte Aubusson. Forte des avancées de la recherche des vingt dernières années et de l'identification de nombreuses oeuvres dans des collections publiques et privées, françaises et étrangères, l'exposition présente un large choix de tapis, de tapisseries et de dessins, fruits des acquisitions récentes de la Cité ou prêts d'institutions prestigieuses et de collectionneurs.

09/2021

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Essais

Actualités sur le plaisir. De la neurobiologie à la psychanalyse

La compréhension des mécanismes du plaisir et du déplaisir impose de saisir à la fois leurs origines somatiques et cérébrales et leur inscription historique et sociale. En réunissant un ensemble transdisciplinaire de chercheurs et de jeunes cliniciens, cet ouvrage permet d'accéder à un panorama global, pédagogique et synthétique de la question. Le texte de Freud, Au-delà du principe de plaisir, sert de fil rouge au long de leurs démonstrations. Premièrement, publié en 1920 avec une cartographie très complète du sujet, il permet de mesurer les progrès réalisés en cent ans dans les connaissances. La découverte du circuit de la récompense par Olds et Milner en 1954 n'est qu'une des étapes de la moisson de nouvelles données acquises en 2021. Deuxièmement, Freud lui-même appelait de ses voeux une révision de ses vues à l'aune des futures descriptions physiologiques ou chimiques. Le moment est venu d'un bilan des réponses un siècle plus tard. Troisièmement, Au-delà du principe de plaisir, jalon historique, est devenu un fondamental de la culture européenne, soulevant des interrogations toujours brûlantes d'actualité. Installant la compulsion de re ? pe ? tition, la pulsion de mort et la haine au centre de la vie humaine, il pose les questions du pourquoi : quel processus sont a` l'oeuvre pour que la volonte ? n'ait aucune prise sur eux ? et du comment : quelle est leur source, quelles sont leurs conse ? quences pour la conduite the ? rapeutique du psychanalyste ou du psychiatre ? Il s'ave`re que l'expe ? rience pre ? coce de l'enfant avec son entourage, qui signe la singularite ? toujours contextualise ? e de ses symptômes, est imple ? mente ? e dans les circuits neuraux qui lui imposent les contraintes de son organisation. Aussi, comment comprendre les pulsions de vie et de mort à partir de là ? Comment la compulsion de re ? pe ? tition s'articule-t-elle, entre la clinique et les mode`les neuroscientifiques ou épigénétiques ? Quels sont les apports des mode`les neurobiologiques, des marqueurs somatiques, de la science cellulaire au principe de plaisir et au travail du ne ? gatif ? Quel rôle la douleur joue-t-elle dans l'équation ? Cet ouvrage propose des réponses en poursuivant la voie d'une "e ? thique du de ? cloisonnement entre psychanalyse, psychiatrie et neurosciences" , pour aborder l'intrication du plaisir, du de ? plaisir et de la douleur tant a` partir des mode`les the ? oriques que des te ? moignages cliniques et pratiques afin de redonner tout leur tranchant a` l'expe ? rience psychanalytique et a` la pratique d'une psychiatrie psychodynamique

10/2022

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Thèmes photo

Judée

La Judée, c'est ce désert de premier matin du monde ; ce sont les monts de Moab violets et irréels, à l'aube ; les chardons bleus qui vibrent dans l'air brûlant quand "à certaines heures la campagne est noire de soleil" ; les wadis, les cyprès ; le berger qui mène son troupeau entre deux collines, les tiges d'avoine dans le vent de mai et la chaleur aride du Khamsim ; les ruines du temps des croisés, les grottes de Qumran, les jarres qui renferment des parchemins aussi vieux que les prophéties d'Isaïe et que les plaques de sel sur la mer Morte ; le goût des dattes, la soif cruelle sous le soleil au zénith ; les chemins rocailleux qui se perdent vers Jéricho, les monastères à flanc de montagne, les os desséchés qui se confondent avec la pierre ; la douceur du soir à Nabbi Moussa ; se baigner dans une rivière à Ein Prat ou dans les cascades de Ein Gedi comme jadis le roi David ; lire le Cantique des cantiques dans la cafétéria d'une station service ; s'abriter sous un palmier de la vallée du Jourdain en chassant les mouches ; partager un café à la cardamome avec un bédouin. Mais ce sont aussi, l'hiver, les nuages qui cavalent sur les collines de Jérusalem ; le gémissement d'un chacal, celui des chiens sauvages ; les villages arabes pareils à des guirlandes lumineuses à la nuit tombante, des Sodome englouties au fond d'un lac salé et la triste mélodie d'un joueur d'oud qui s'envole dans la nuit ; c'est la chanson de Fairuz, "Kifak Inta" s'échappant d'une voiture au bord d'une route ; les colchiques poussant par milliers près du monastère Saint-Elias, les livres de prière abandonnés sur les tombes juives, la neige sur les amandiers en fleurs et sur le cimetière du mont des Oliviers ; c'est boire un verre d'arak glacé sur un balcon à Nahlaot ; des fragments de mosaïques byzantines et de poteries sur la route de Bethléem, vestiges d'empires disparus ; le parfum des orangers arrivant de la côte ; c'est découvrir Hérodion et son palais, volcan endormi au bout d'un chemin ; marcher pieds nus sur le dallage polychrome d'une maison arabe. La Judée, c'est le désert antérieur à tout discours, l'oasis de liberté au coeur du monde, de ses paroles inutiles et de ses inquiétudes étouffantes. Où réapprendre à espérer et à accueillir, en paix, une vie d'homme qui passe.

06/2023

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Linguistique

Langue

Dans cet essai, il s'agit de comprendre pourquoi la prévalence de la langue est avant tout un outil du pouvoir afin de discréditer toute forme d'émancipation langagière et donc politique. En France, la " langue française " a été construite par une élite à partir du XVIIe siècle afin de devenir à la fois un objet de culte national et un instrument de domination sociale. Ainsi homogénéisée, fixée, sacralisée, la notion de langue a totalement évincé une autre manière d'envisager le langage et les pratiques langagières, définissables à travers le terme de parole. Au nom de sa domination, " la langue " a entraîné des hiérarchisations visant à dévaloriser des formes non institutionnalisées ou non écrites auxquelles on a collé des étiquettes telles que patois, dialectes, pidgins, mélanges, petit-nègre, etc. Bien entendu, ces hiérarchies ont été exportées pendant la colonisation afin d'imposer la langue supposée " civilisée " du colon face aux langues africaines uniquement appréhendées à l'aune de cette vision politique du langage : sans écriture, sans complexité, sans flexion, les langues africaines n'étaient pas considérées comme de vraies langues. Pourtant " kan " en bambara, ou " làkk ", en wolof, ne désigne pas plus la " langue " que " le parler " ou toute autre manière de communiquer dont dispose un ensemble de personnes afin de vivre, de philosopher ou de créer, à un moment donné dans un espace donné... C'est à une tout autre façon de penser le langage que nous portent les pratiques langagières. Observer la vie du langage en société à partir de la notion de " parole " change la manière même d'appréhender la société et l'histoire. A travers les particularités liées aux interactions, aux dialogues, aux échanges que suppose ce terme, nous souhaitons inverser la perspective : parler est avant tout un outil d'émancipation, et c'est ce qui dérange actuellement les tenants de ce que certains nomment la " novlangue ". En cheminant à travers l'éclosion d'une parole libre en 1968 ou plus récemment en 2019-2020 avec les Gilets Jaunes, jusqu'à l'invention d'une parole libre notamment avec l'exemple du nouchi de Côte-d'Ivoire, ce livre se veut un retour à la parole comme force vive des rapports humains face aux rapports de pouvoir qu'instaure " la " langue. Enfin, un dernier détour par l'examen de l'imposition d'un discours managérial à dominante autoritaire nous permettra de comprendre pourquoi la prévalence de la langue est avant tout un outil du pouvoir afin de discréditer toute forme d'émancipation langagière et donc politique.

05/2021

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Historique

Sigi. Tome 1

Prenez la route avec Sigi, première femme à faire un tour du Monde au volant ! L'Allemagne de la fin des années 20. Sigrid Hässler, dite Sigi, jeune pilote de course évoluant dans un monde sectaire et masculin se retrouve bannie des circuits à la suite un accident mortel au Nürburgring dont on lui a injustement attribué la cause, en grande partie parce qu'elle est une femme. Elle nourrit alors le rêve fou d'accomplir un tour du Monde en voiture pour démontrer que conduire une automobile n'est en aucun cas l'apanage exclusif des hommes. Elle compte bien mener son ambitieux projet à terme mais pour ça, il lui faut de l'argent ! Or, devant ce choix inconvenant, sa riche famille conservatrice décide illico de lui couper les vivres. C'est par l'intermédiaire d'une ancienne amie d'école que Sigi va alors rencontrer l'homme providentiel, un certain Gottfried Geyer qui va se poser en mécène... Emballé par le projet, celui qui se présente comme un riche homme d'affaire lui apporte de quoi financer cette expédition un peu folle, à une époque où l'usage de l'automobile demeure un luxe réservé aux hommes. Uniquement accompagnée d'un photographe chargé d'immortaliser le voyage et d'un mécanicien au volant d'un petit camion d'assistance, la jeune femme quitte cette Allemagne à l'aube du nazisme pour se lancer dans une extraordinaire aventure dont les premiers imprévus ne tardent pas, avant même son arrivée dans le New York de la Grande Dépression ! Parcourant alors l'immensité du territoire des Etats-Unis, première étape de ce voyage fou, que ce soit au milieu des troupeaux de bisons, au coeur des intempéries mais surtout face aux mauvaises rencontres, Sigi devra faire preuve d'un courage et d'une détermination à toute épreuve au cours d'un périple aussi rocambolesque que dangereux. Réussira-t-elle à poursuivre sa route malgré les risques encourus. Quant à son richissime mécène, sait-elle vraiment qui il est ? Très librement inspiré par le périple de Clärenore Stinnes (1901-1990), une passionnée d'automobile qui réalisa un tour du Monde en voiture en 1927, cette série en quatre tomes nous conte l'histoire d'une jeune globe-trotteuse allemande balayant les conventions de ce début de XXe siècle. Erik Arnoux dépeint avec panache le reflet d'une époque et les prémices de l'émancipation féminine au milieu des grands décors naturels que sait si bien illustrer David Morancho. Une nouvelle série par les auteurs de Sara Lone qui va nous dépayser !

08/2023

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Droit public

La santé environnementale

Une réflexion d'actualité inédite sur les liens entre santé et environnement dans le droit L'ouvrage a vocation, sous une forme synthétique, à s'interroger sur la prise en compte par le droit des liens ancestraux qui unissent santé et environnement. Connus et appréhendés depuis Hippocrate, ces liens ont servi de fondement, notamment, à la première législation sur les installations classées en 1810. Par la suite, le mouvement hygiéniste et les communes les ont encore invoqués pour justifier la lutte contre le logement insalubre ou l'instauration de l'obligation vaccinale. A partir des années 1950, les progrès de la médecine curative (grâce, notamment à la découverte des antibiotiques et de la pénicilline) éclipsent, pourtant, les politiques préventives de santé environnementale. Ce n'est que très récemment, sous l'influence notable de l'Organisation mondiale de la Santé, que le concept réapparaît et est, à nouveau, saisi par le droit interne. Au moment où cette organisation estime à un quart la part de décès prématurés imputables à l'environnement dans le monde et où, en France, pour la première fois, l'espérance de vie en bonne santé décroît, la question de la signification de ce concept et de ce qu'il implique au plan de l'intervention collective apparaît cruciale. Objet affiché de nouvelles politiques publiques, de textes législatifs et, évidemment, objet de l'attention accrue des citoyens, le concept de santé environnementale, appelle la mobilisation de nouveaux acteurs institutionnels (les agences, experts, et lanceurs d'alerte), de nouveaux outils d'appréhension des risques (précaution, participation, etc.) afin de renouveler le traitement administratif et juridique des si nombreux objets que le concept a vocation à embrasser. Si on a pu la réduire à sa traduction constitutionnelle dans la Charte de 2005 comme le " droit à un environnement sain ", la santé environnementale implique, à n'en pas douter, bien plus que la seule consécration d'un droit subjectif. L'épidémie de Covid-19 en témoigne largement. Celle-ci invite à repenser de très larges pans de notre vie en société (du travail aux loisirs en passant par l'école et l'urbanisation) à travers le prisme des conséquences que l'environnement peut avoir sur notre santé. En ce sens, si la perspective adoptée, ici, se veut d'abord juridique, elle est également historique et critique. Ce sont, en effet, les normes de droit positif et les structures administratives de protection de la santé et de l'environnement qu'il faut désormais repenser à l'aune des nouvelles ressources scientifiques disponibles et de la richesse potentielle de ce nouveau concept.

06/2023

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Histoire internationale

L'INQUISITION A L'EPOQUE MODERNE. XVème-XIXème siècle, Espagne, Portugal, Italie

Un véritable océan d'archives dispersées à travers le monde (et certaines toujours inaccessibles, comme celles de l'Inquisition romaine ?) ; une " légende blanche " fabriquée dès le XVIe siècle par les inquisiteurs eux-mêmes et par les pouvoirs politiques qui se servaient d'eux ; une " légende noire " propagée par les victimes et leurs proches, entretenue par les pays protestants ; des pamphlets et des apologies par douzaines ; des travaux d'historiens par centaines. Une institution, créée au XIIIe siècle, régénérée (si l'on peut dire) à l'aube des temps modernes en Espagne, au Portugal et dans leurs possessions d'outre-mer ainsi que dans de nombreux Etats italiens, et abolie seulement au XVIIIe siècle - voire au XIXe siècle dans certains cas ; l'un des appareils bureaucratiques les plus puissants jamais sécrétés par les sociétés d'Ancien Régime. Un monolithisme théorique, imposé par la papauté aux " tribunaux de la foi ", mais sur le terrain une hydre asservie aux pouvoirs publics et à leurs visées politiques et sociales, contrainte d'épouser leurs conflits et composée d'hommes aux personnalités et aux ambitions contradictoires. L'Inquisition - ou plutôt les Inquisitions - ne se laisse pas aisément saisir dans sa totalité. Sa compléxité défie la synthèse. Ce n'est que sur la longue durée et par une démarche comparatiste que peuvent apparaître les traits fondamentaux de cette police de la foi et des mœurs, et que s'observent les effets de la répression de l'hérésie sur les sociétés dans lesquelles elle s'est enracinée. La nouveauté et l'originalité du présent ouvrage résident dans son souci de comprendre l'Inquisition à travers quatre des aspects qui lui confèrent malgré tout une certaine unité dans le temps et dans l'espace. Les rites et l'étiquette, qui constituent des formes d'affirmation à usage externe et interne, permettent de situer la position des inquisiteurs et de leur entourage face aux pouvoirs civils et ecclésiastiques ; les formes d'organisation révèlent les mécanismes de la prise de décision et de fonctionnement ; les modes d'action sont riches d'enseignements sur les objectifs stratégiques et tactiques des tribunaux de la foi : enfin, les systèmes de représentation (notamment l'emblématique) affichent les programmes mis en œuvre. Par-delà les images rendues familières par la littérature de combat - bûchers, tortures, répression du judaïsme, du protestantisme, de la sorcellerie, surveillance de la pensée par le contrôle des livres -, cet ouvrage dévoile tout un pan mal connu des structures mentales dans les sociétés de l'Europe latine.

06/1995

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Lecture 6-9 ans

La scène aux ados. Tome 9

Les 11 volumes disponibles de La scène aux ados et de Tous en scène regroupent 64 pièces originales d'environ 30 minutes, jouables notamment par des groupes d'adolescents et de jeunes adultes. Ils favorisent aussi le plaisir de lire le théâtre à l'école. Le présent volume propose : Les mots sont manouches, Laetitia Ajanohun — Tous les enfants du monde ont en commun le jeu de la marelle. Qu'il porte des noms différents n'y change rien, il s'agit bel et bien du même jeu. Cela voudrait-il dire que, quelles que soient nos origines, nous ne sommes pas si différents ? C'est en tout cas ce que pense Romance, tombée sous le charme de Celui qui vient d'ailleurs... Suspect, Aude Biren - Un village est la scène d'étranges assassinats. Face à ce drame, les habitants se serrent les coudes et désignent un adolescent comme bouc-émissaire. Une journaliste est dépêchée sur les lieux. Les enquêteurs semblent dépassés. Sur fond d'humour noir et de situations grand guignolesques, Suspect pose la question des peurs, des conventions, des réactions incontrôlées. L'arbre de vie, Jean-Pierre Borlon - Une enfant de dix ans décrit avec ses mots les horreurs de la guerre qu'elle traverse aux côtés de sa mère et de son frère. Faim, désarroi, solitude, viol. Après un long voyage pour échapper à la violence et à la mort, elle trouvera enfin l'espoir d'une résilience annoncée. Richard, Sarah Carré — "Le cousin de Richard vient d'acheter une Verbeira, la dernière, avec des phares à diodes laser plus ! "Info ? Intox ? La rumeur est lancée et, au sein d'un groupe d'adolescents, agit comme un révélateur. Chacun, confronté à la réussite supposée de l'un des leurs, s'interroge sur sa propre existence, son avenir, ses valeurs, ses rêves... L'évasion, Isabelle Charaudeau - Un village tranquille, cloisonné, ordonné, limité par des règles strictes, découvre qu'une partie de ses habitants s'est enfuie. Afin de préserver l'intégrité du village, un groupe de chasseurs composé d'hommes et de femmes organisent une battue aux insoumis. De leur côté, les fugitifs pris en filature s'éloignent avec conviction et courage vers une nouvelle vie. Marinette, Gabriel Couble - L'enterrement de Marinette. Tous sont réunis autour du curé pour un dernier hommage. Il y a les bigotes, qui savent tout des histoires du village, des cousins éloignés ennemis héréditaires, et les neveux qui sont là en tant que plus proches parents. Chacun y va de son petit souvenir. Mais qui donc connaissait réellement Marinette ?

07/2013

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Religion

Le livre d'Enoch. Les Cinq Codex du Prophète Ethiopien

La Création que la Bible nous propose n'est pas le seul écrit des origines dont nous disposions. Cependant cet écrit comme celui du Livre d'Enoch, a l'avantage de nous soumettre au travers de ses versets, les différentes réponses aux questions qui frappèrent les hommes à l'aube de l'humanité. Le Soleil était la première question, qui se répandait comme une traînée de poudre jusqu'au symbole que l'homme était en mesure de vénérer puisqu'il pouvait le créer lui-même : le Feu. Une puissance qui jaillissait parfois du sol et que personne ne pouvait alors contrôler, maîtriser ou apaiser, sans en payer le prix d'un sacrifice. Ensuite, la mère nourricière qu'était la Terre, l'enveloppait de la puissance de procréation. Tout comme la femme donnait la vie, la Terre donnait naissance à la nature comestible qui était consommée. La vie des hommes se déroulait comme un fleuve, une rivière qui passe entre les doigts de celui qui y trempe la main. L'Eau était de même incontrôlable, asséchant la mère nourricière ou se déversant en elle, pour la pénétrer et la prendre, lui confiant son limon, véritable semence de procréation. Le Ciel, lui aussi attirait les regards. Le cycle des étoiles, des planètes, du Soleil qui naissait et mourrait, de la Lune si présente, rongée au fil des jours, disparaissant et reparaissant sans discontinuité. Tout cela représentait des signes sur lesquels l'homme devait se pencher et réfléchir. L'homme, inutile en lui-même, devait suivre un cycle identique, lui qui avait été créé dans un monde qui pouvait se développer et s'épanouir sans lui. C'est sans nul doute cette inutilité humaine qui poussa les premiers esprits à imaginer que l'homme avait été créé pour autre chose, que de participer au cycle naturel des Eléments qu'il observait. Le cycle de la nature était le même que celui de sa vie : Tout comme le Soleil, il naissait un jour et un jour il mourait. Tout comme la phase lunaire, le cycle féminin s'inclinait à une redondance de durée de 28 jours. Les saisons humaines étaient l'allégorie de celles de la nature. Si l'homme suivait le rythme de la Création de l'Univers, c'est que le Grand Architecte qui avait procédé à l'invention avait créé l'homme lui aussi, pour faire partie intégrante de ce Monde. Et puisque l'homme pensait, il devait être le fils de Dieu.

07/2018

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Correspondance

Correspondance. Tome II, Le songe impérial. Lettres V - X / Epistolae V - X

La correspondance de Dante Alighieri (1265-1321), rédigée dans une prose latine rythmée sophistiquée et métaphorisée, est l'une des parties les moins explorées de l'oeuvre multiforme du grand poète. Dans ses treize lettres subsistantes, toutes écrites pendant les années d'exil (1302-1321), le génie multiforme de Dante s'adapte à la société de son temps, en abordant les thèmes les plus divers : controverses philosophiques et courtoises sur la nature de l'amour, propagande politique pour la cause impériale et contre Florence, défense passionnée du retour à Rome de la papauté, présentation de la Comédie, négociations pour son retour d'exil et pour son parti, secrétariat pour une comtesse s'adressant à une reine... Cette correspondance n'a fait l'objet d'aucune grande édition-traduction en français, et d'aucun commentaire de grande ampleur en France depuis les travaux désormais lointains d'André Pézard. En Italie même, l'importance de travaux récents n'empêche pas de constater un malentendu concernant les lettres de Dante, qui sont toujours examinées à l'aune du reste de sa production, sans tenir compte des caractéristiques de l'art de la rédaction épistolaire (ars dictaminis) qui conditionnait l'écriture de tels textes à la génération du poète. La présente traduction-édition renouvelle la perception de ces textes en proposant un nouveau texte, parfois très différent de ceux établis par les éditions italiennes, et en mettant en lumière son inscription dans la société de son temps. Ce second tome affronte la partie centrale de la correspondance. En 1310-1311, le poète se fait politique pour soutenir le programme de restauration du pouvoir impérial en Italie du Nord mis en application par Henri VII de Luxembourg. Les trois grandes lettres "impériales" V, VI et VII, destinées aux , pouvoirs italiens, à Florence et au roi des Romains, sont une extraordinaire ode à la monarchie universelle. Dante y reprend les arguments de la Monarchia, tout en déployant son inventivité rhétorique. Dans un feu d'artifice stylistique et conceptuel, toutes les ressources de sa culture sont convoquées sur un mode prophétique pour chanter l'avènement d'un nouvel âge d'or, et menacer Florence rebelle des foudres d'un châtiment à la fois temporel et spirituel. Les lettres "féminines" VIII-X, plus courtes, sont de véritables orfèvreries, non moins étonnantes. Dante, secrétaire de la comtesse Gherardesca di Battifolle, y écrit à la reine des Romains Marguerite de Brabant, déployant une rhétorique féminine pour chanter ce "songe impérial" . La présente traductioncommentaire propose un nouveau texte, et un commentaire mettant en valeur des sources et des modalités d'utilisation non repérées jusque-là.

03/2023

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Genres et mouvements

La poétique de la Pléiade. Etude sur la pensée et la terminologie du XVIe siècle

La Poétique de la Pléiade a été publiée à Cambridge en 1964. C'était un livre pionnier. L'idée de son auteur avait été de rechercher comment les contemporains de Ronsard concevaient la poésie. Il n'était certainement pas le premier à s'intéresser aux théories poétiques de la Pléiade, mais il l'a peut-être été à rejeter aussi nettement et de façon aussi argumentée la facilité qui consistait à considérer comme allant de soi les façons de penser et les usages critiques du XIXe et du XXe siècle en cette matière, et à ne pas se contenter d'évidences trompeuses parce que d'un autre temps. Non seulement ce livre approfondit et élargit considérablement ce qu'on savait jusque-là de la théorie poétique au XVIe siècle, mais son auteur prend soin de tracer les limites de son sujet. Il y a en effet des questions qui restent pendantes dans les considérations auxquelles se livrent les hommes de la Renaissance sur la poésie. Mais, explique Castor, le lecteur du XXe siècle a tort de "rechercher dans les écrits de la Pléiade les signes annonciateurs des développements futurs" de la critique et de se sentir déçu lorsqu'il ne les y trouve pas. C'est tout simplement que le XVIe siècle n'était pas en mesure de donner des réponses. Cette attente - et cette déception - représentent l'une des principales erreurs imputables aux critiques des XIXe et XXe siècles qui jugeaient les idées de la Pléiade à l'aune de leurs certitudes et de leurs préjugés. Il aura donc fallu plus de trente ans pour que soit traduit en français ce livre fondamental pour l'histoire de notre littérature et celle de la pensée et de la sensibilité françaises. La Poétique de la Pléiade est depuis longtemps considérée comme un classique et les principaux apports de Castor - prendre garde au sens des mots, à leurs connotations, peser ce que représentaient les concepts légués par un très ancien passé pour les hommes de ces siècles lointains, comprendre que leurs connaissances du monde et de l'homme n'étaient pas les nôtres -ont nourri les recherches qui l'ont suivi. Certes, il n'a pas été le seul, dans ces années 1960-1970, à transformer le regard qu'on posait jusque là sur la Renaissance, mais il est incontestablement l'un de ceux - et l'un des principaux parmi ceux-là - à qui l'on doit le magnifique essor des études littéraires sur le XVIe siècle depuis une trentaine d'années.

01/1998

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Ecologie

Un précurseur de l’écologie François-Antoine Rauch (1762-1837)

En ces temps sombres, l'écologie et le devenir de la planète sont relégués au second plan... Ce n'est pas nouveau... Déjà aux premiers jours du 19e siècle la voix de Franc ? ois-Antoine Rauch (1762-1837) avait été peu écoutée, et ses inquiétudes n'ont fait que se vérifier, les désordres allant toujours plus loin. Il est aujourd'hui intéressant de relire ses textes visionnaires qui déjà mettaient les hommes en garde et les alertaient, s'ils n'y prenaient garde, du devenir probable de leur planète : une terre ravagée... Ce petit volume est un plaidoyer pour une attention à la nature, ses équilibres, et la recherche d'une harmonie à retrouver... Un prêche dans le vide ? ... ne désespérons pas... Franc ? ois-Antoine Rauch (1762-1837) a alerte ? le gouvernement franc ? ais de`s 1792 sur les catastrophes en cours et propose ? les moyens de re ? ge ? ne ? rer la nature. Son ouvrage le plus important, Harmonie hydro-ve ? ge ? tale et me ? te ? orologique... [1802], a ouvert la voie a` l'e ? cologie. A` l'aube du sie`cle ou` allaient se de ? velopper, a` large e ? chelle, l'industrie et l'urbanisation, Rauch lance un premier cri d'avertissement vers les hommes : "Depuis de longues anne ? es je parcours et j'observe par e ? tat la nature. Partout j'ai cru la voir de ? nue ? e de sa force, de sa beaute ? originales. Je me suis dit tout naturellement que si l'homme a, par un successif aveuglement, de ? truit les plus grandes consonances de la nature, il serait possible que, dans sa sagesse, il pu^t les ramener a` leur harmonie primordiale" [1802]. Plus tard, il e ? crira : "He ? las ! la charrue et les erreurs de la science ont re ? duit la nature en e ? tat de ruine ; notre vie n'est plus qu'artificielle et mise ? rable, nous ne reposons, nous ne respirons plus que sur la cendre" [1818]. Ce volume nous fait rede ? couvrir une pense ? e en avance sur son temps, pointant les de ? sordres engendre ? s au sein de la nature par la ce ? cite ? de l'Homme et mettant en avant des comportements nouveaux a` mettre en oeuvre. Rauch dessine les grands principes de l'e ? cologie et en e ? tablit en pre ? curseur le premier Traite ? . 64 pages - 170 x 240 - illustrations couleurs & n/b couverture en bichromie - rabats - tirage limite ? - isbn 978-2-86742-308-6 - prix public : 15 ?

03/2022

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Histoire des femmes

Femmes en Périgord

Ici comme ailleurs, les femmes représentent naturellement la moitié de l'humanité. Cependant, les archives du passé ne leur ont laissé qu'une modeste place, souvent même invisible dans l'histoire officielle avant le dernier siècle. En y regardant pourtant de plus près, la présence féminine n'a cessé d'irriguer les imaginaires et de participer activement aux différentes constructions sociales qui se sont succédées au cours des temps. Les merveilleuses vénus préhistoriques et la divinité gallo-romaine Vesunna inscrivent l'aube et l'aurore de l'humanité dans des cultes féminins de fertilité. La dévotion mariale est ardente à partir du Moyen Age, période durant laquelle les femmes sont vénérées dans la poésie occitane de nos troubadours. Mais les visages et noms précis de certaines d'entre elles ne surgissent qu'avec la Renaissance... tantôt remarquées par leur talent d'écrivaine, tantôt distinguées par leurs contemporains comme Montaigne et Brantôme. L'époque moderne, avec son lot de favorites de cour, révèle aussi des personnalités originales comme la protectrice des arts Jacquette de Montbron au XVIe siècle ou la botaniste-voyageuse Jeanne Barret au XVIIIe siècle. Le temps de la Révolution est une étape essentielle dans le long chemin vers l'émancipation. En Dordogne aussi, des femmes patriotes souhaitent participer aux assemblées et aux événements. En 1848, à Nontron, elles pétitionnent pour réclamer les droits politiques. Bien plus tard, l'institutrice d'Ajat Suzanne Lacore est nommée au gouvernement du Front populaire. A partir de la fin du XIXe siècle, nombre d'entre elles s'emparent avec talent des lettres comme George de Peyrebrune, Rachilde ou encore Catherine Pozzi. Au début du siècle suivant, des femmes brillent dans certains secteurs de la société que les hommes consentent à partager, comme la couture (Jenny Sacerdote), les arts (la muse Youki, la danseuse Joséphine Baker, l'actrice Simonne Mareuil ou encore les sculptrices Jane Poupelet et Marguerite Mazet) et, bien entendu, la cuisine (La Mazille). La Seconde Guerre mondiale, avec ses grandes figures résistantes comme Laure Gatet, finit de conforter dans la tragédie la place des femmes. Elles peuvent désormais voter et toutes les professions leurs sont accessibles. Aujourd'hui, elles sont sportives de haut niveau comme Manon Hostens, intellectuelle, médecin ou architecte, à l'image d'Anne Lacaton qui décrocha récemment le prestigieux prix Pritzker. En 2020, les habitants de Périgueux confient le destin de leur ville à Delphine Labails : un sacré symbole. Cet opus rassemble une cinquantaine de portraits de femmes remarquables, plus ou moins célèbres, qui sont nées ou ont oeuvré en Périgord. Toutes ont contribué à tracer le sillon de celles d'aujourd'hui.

11/2022

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Littérature française

Journal de Diogène

Ce Journal de Diogène est une réécriture contemporaine de la vie de Diogène le cynique, célèbre figure de l'antiquité qui vivait dans une jarre en marge de la société. Cédric Le Penven s'appuie sur les événements saillants de la vie du philosophe provocateur et virulent, tels que racontés dans Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres par Diogène Laërce au IIIe siècle. Avec sa chienne Arga qui est son seul compagnon, le Diogène d'aujourd'hui vit en surplomb de la ville, près d'un centre commercial en bordure d'autoroute. Dans ce monde de parkings, de baies vitrées et d'agents de sécurité, le clochard affamé se nourrit de poubelles et de sa détestation de ceux qu'il appelle ses "frères humains" , dénonce les travers d'un mode de vie vissé à la surconsommation, l'aliénation au travail, les vies à crédit et les antidépresseurs. Si Le Penven n'édulcore rien des outrances de son modèle antique - invectives acerbes, scatologie, cynisme noir -, sa volonté de retour à la nature trouve de puissants échos avec l'urgence écologique contemporaine. Un rapport au monde, au sol, aux étoiles, le plaisir d'entendre la neige crisser sous les pieds, de s'asseoir au bord du fleuve et de regarder "l'eau qui fumait dans l'aube" , d'oublier son regard dans la nuit. Il existe tout autour de nous quelque chose de plus vivant que nous et à quoi nous tournons le dos. Diogène se veut loin des hommes sous tous les aspects, alors qu'il n'en est qu'à l'écart, à portée de vue. Il ne peut s'empêcher de les observer, de leur parler, même s'il semble rêver d'une humanité sans hommes, mais à quoi bon ? Et peut-on regarder l'humanité de haut ? Ce sont les rencontres impromptues qui vont l'ouvrir à la tendresse, avec Jésus, un autre mendiant qui vient vers lui le soir de Noël, puis Gatzo le tzigane, avec qui va se nouer une histoire entre amitié et amour. Deux rencontres brèves, dont l'issue douloureuse, si elle ébrèche la haine de Diogène, et lui montre qu'il "a tort" dans sa posture, précipitent sa fin. Les repères sont brouillés et le moraliste finalement est fou. En conclusion de ce livre amer et solitaire, Le Penven opère une transfiguration littérale du cynisme de son clochard philosophe qui se réfugie dans une société de canidés, une meute aussi violente que celle des hommes où voracité et dévoration sont les seules façons de s'approcher et de s'aimer.

10/2022

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Revues

Eidôlon N° 132 : L'intime de l'Antiquité à nos jours. Tome 3, L'intime à l'épreuve de la douleur

Après un premier volume consacré aux Espaces de l'intime, et un second aux Ecritures de l'intime, ce troisième et dernier opus d'une série L'intime de l'Antiquité à nos jours interroge le rapport entre intime, création et douleur. Le caractère fuyant, insaisissable de l'intime - catégorie de pensée difficile à cerner et peu théorisée - explique sans doute qu'il soit une impulsion essentielle de toute créativité ; l'intime est particulièrement mis en jeu lorsqu'il est aux prises avec la souffrance, qu'il s'agisse de la souffrance morale liée à des traumas divers (passion amoureuse dévorante, épreuve destructrice du deuil, expérience terrifiante de la guerre) ou de la douleur physique liée à la maladie, à l'imminence de la mort - autant d'éléments constitutifs du territoire de l'intime. Tenter de saisir l'intime à l'aune de la souffrance pose la question cruciale de sa représentabilité : le vécu traumatique permet-t-il ou ruine-t-il celle-ci ? dans quelle mesure est-il la mesure ultime de l'intime ou sa négation ? peut-il donner accès au plus intime de soi ? Comment, pourquoi révéler l'inavouable, l'indicible, l'impensable ? La représentation se fonde-t-elle toujours sur une puissance d'émotion ou inhibe-t-elle l'intime et empêche-t-elle l'empathie du lecteur ? Les vingt-trois contributions de cet ouvrage constituent, dans un cadre chronologique aussi large que possible, de l'Antiquité à nos jours, autant de fenêtres ouvertes sur des univers différents, mais offerts sous l'angle unificateur de la souffrance, en recourant aux multiples outils de l'analyse synchronique, historiques, littéraires, philosophiques, artistiques, anthropologiques et psychanalytiques. Elles montrent comment un écrivain essaie de conjuguer souffrance, anéantissement de soi et écriture de soi, et de transformer son état douloureux en matériau d'écriture, parfois même en "état littéraire" ; comment un artiste peintre se confronte aux douleurs de la création picturale et met à nu les racines de l'être. Que peut la création littéraire ou artistique face à la déflagration de la douleur ? L'ouvrage explore le chemin vertigineux qui va de l'impossibilité à la nécessité d'écrire ou de peindre, de la sidération à la sublimation ou à l'absence de consolation, dégageant une puissance d'émotion ou au contraire inhibant l'intime, laissant le lecteur, devant le drame de toute existence humaine, dans une relation d'empathie ou de dispathie, mais en tous les cas livré à l'écho de ses propres brisures.

03/2022

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Concurrence, consommation

La loyauté des plateformes à l'égard des consommateurs

Les relations des plateformes avec les consommateurs. Les plateformes sont des services d'intermédiation en ligne de la société de l'information. Ces opérateurs couvrent un large éventail d'acteurs tels que les places de marchés, les moteurs de recherche, les réseaux sociaux ou encore les systèmes d'exploitation. Plusieurs textes européens et nationaux ont contribué à l'émergence de la catégorie de plateformes, étant précisé que se dessine désormais une distinction entre les plateformes, les très grandes plateformes et les contrôleurs d'accès au sein des propositions de règlements sur la législation sur les services numériques et sur la législation sur les marchés numériques. Le développement des plateformes pose des défis à l'ensemble des branches juridiques notamment en matière de droit de la consommation, de droit de la concurrence, de droit des données à caractère personnel et de droits fondamentaux. L'étude est centrée sur les relations des plateformes avec les consommateurs puisqu'ils constituent l'une des faces de leur marché. L'analyse à l'aune de la loyauté se justifie puisque l'obligation de loyauté des opérateurs de plateformes a été initialement introduite dans le droit français de la consommation. L'étude part du constat de l'insuffisance du système actuel puisque la loyauté des plateformes à l'égard des consommateurs a été saisie de façon partielle. Certes, la loyauté des plateformes envisagée sous l'angle du contrat permet d'encadrer, en partie, les relations déséquilibrées entre les plateformes et les consommateurs. Cependant, la loyauté des plateformes se révèle incomplète au-delà du contrat. En effet, la manipulation des consommateurs est insuffisamment prise en compte par le droit tandis que la prise en compte de leur bien-être en droit de la concurrence s'avère complexe. C'est la raison pour laquelle l'étude s'attelle à proposer un système nouveau autour de la loyauté des plateformes dans l'intérêt des consommateurs. Une conception extensive de la loyauté des plateformes est retenue en tant que principe directeur visant à garantir les services numériques de bonne foi et dans l'intérêt des consommateurs La loyauté devrait être complétée par l'imposition de nouvelles pratiques à respecter pour les plateformes et par la consécration de nouveaux " droits à... " pour les consommateurs. L'étude envisage également la mise en oeuvre et l'effectivité de la loyauté des plateformes par des mécanismes de compliance s'imposant aux plateformes, et par la mise en place d'instruments de contrôle et de sanctions.

04/2023

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Archéologie

Fantastique île de Pâques. Des yeux regardent les étoiles…

C'est en 1963 que Francis Mazière partit à bord d'une goélette de 19 mètres avec sa femme Tila pour rejoindre, en cinquante jours, l'île de Pâques, cette île mystérieuse perdue au milieu du Pacifique. Il y a vécu durant deux ans pour tenter de percer son énigme en étudiant scientifiquement les géants sous toutes les coutures, notamment par des tests au carbone 14 permettant de les dater. MATA-KITE-RANI : "Des yeux regardent les étoiles" , c'est l'un des noms anciens de l'île de Pâques, et c'est celui qui exprime le mieux la vérité de cette île au passé obscur : aujourd'hui encore, sur ce lambeau de terre où la vie se meurt, cinq cents géants de pierre fixent le ciel de leurs yeux vides, cinq cents géants qui parlent d'une civilisation fabuleuse, aux secrets fascinants. Ces secrets, Francis Mazière a entrepris de les percer. Le récit de son expédition est celui d'une grande aventure à travers le temps et l'espace ; c'est aussi un témoignage bouleversant sur la vie des derniers survivants d'un continent disparu. "27 degrés 10' de latitude sud, 109 degrés 26' de longitude ouest ; 179 kilomètres carrés de superficie ; climat tempéré (six mois de sécheresse, six mois de pluie) ; un peu plus de 1 000 habitants, dont une cinquantaine de soldats et de fonctionnaires chiliens ; 40 000 moutons, 1 000 chevaux, 1 000 bovins ; pas de port ; un petit aérodrome ; un petit hôpital ; un petit poste émetteur. C'est la fiche signalétique de l'île de Pâques, telle que l'ont dressée les géographes et les navigateurs. Un Français revient de là-bas. Il s'appelle Francis Mazière. Archéologue, à la curiosité des choses anciennes, il joint, comme le Parisien Jean Chardin, qui visita la Perse et les Indes à la fin du xviie siècle, "une extrême passion de voyager". Mais il ne voyage pas comme tout le monde. Pour traverser les mers, il choisit, à l'époque des Boeing, un voilier de 19 mètres et de 30 tonnes, pourvu d'un petit moteur de secours. Parti d'Antibes le 22 septembre 1962 avec sa femme et trois amis, il jette l'ancre à l'aube du 3 février 1963 devant Te Pito No Te Huana (le Nombril de la Terre), un des noms de l'île de Pâques dans la langue de ses habitants, après avoir couvert 20 000 kilomètres durant quatre mois et demi de navigation" (Le Monde, 9 février 1966).

03/2023

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Sciences politiques

Souvenirs de police. La France des faits divers et du crime vue par des policiers (1800-1939)

Qu'il s'agisse de vol, de crime, de moeurs ou de pouvoir, ce livre rassemble les grands textes des " policiers écrivains ". Policiers, ils ont découvert le corps, traqué l'assassin, livré une tête à trancher à la justice sévère de leur temps ; écrivains, ils ont consigné leurs enquêtes, leurs intuitions, leurs idées. A l'âge de la retraite, ils publient, racontent, revivent les moments forts d'une carrière, non sans se donner le plaisir de régler au passage quelques comptes. Certains, imitant Vidocq, ne font que donner des indications à un " teinturier ", un homme de lettres famélique qui va mettre en forme le récit ; d'autres, comme les commissaires Goron ou Macé, se révèlent de véritables écrivains, des narrateurs efficaces qui ont le sens de l'image et du raccourci saisissant, des stylistes qui savourent la joie de ressusciter en beau français les horreurs de la chronique criminelle. On trouve même quelques versificateurs dans la confrérie, comme Clovis Pierre, " le poète de la Morgue ", et surtout l'énigmatique Ernest Raynaud, auteur aux deux visages : le poète symboliste ami de Verlaine, mais aussi le commissaire de police qui parsème ses récits aigres-doux de citations littéraires et de références classiques. L'écriture, en transformant le policier en témoin, lui ouvre un champ beaucoup plus vaste que le seul angle professionnel. Débarrassé du souci de protéger la société, l'écrivain policier se donne pour horizon une ambition élargie, pour ainsi dire pédagogique et quelquefois encyclopédique : celle de faire comprendre le monde qu'il a traversé, d'expliquer la marche de la police et du crime, non sans entrer dans les mobiles mêmes et les raisons des criminels qu'il a pourchassés. Il en résulte une littérature peu moraliste en définitive, qui décrit la délinquance pour ce qu'elle est, le produit d'une société à un moment du temps. S'il juge, c'est à l'aune de sa propre sensibilité que l'écrivain policier acquitte ou condamne, décernant parfois des éloges paradoxaux à ceux des malfrats qui l'ont marqué. De l'ancien préfet de police craint et respecté – Gisquet, Andrieux, Lépine – jusqu'au petit inspecteur des Moeurs qui se sait l'objet du mépris public, ces Souvenirs de police nous transmettent la mémoire tue des générations d'avant-guerre. De la révolution industrielle à la crise des années 1930, la France a ses zones d'ombre que les autobiographies d'écrivains policiers trouent de leur fanal lumineux, signalant les complaisances et les convoitises de nos arrière-grands-pères, les passions troubles de leurs élites.

11/2016

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Littérature étrangère

L'île aux paons

Au milieu de la Havel, cette rivière qui coule à l'ouest de Berlin, se dresse l'île aux Paons. C'est là que les visiteurs qui décident de fouler cette terre pleine de mystères peuvent croiser Marie, la demoiselle du château, née à l'aube du XIXème siècle. Les années passent mais ni Marie ni son frère Christian ne grandissent ; dans l'ombre des hauts fonctionnaires et du jardiner de la cour, ces deux nains vivent au rythme des événements qui touchent le royaume de Prusse. Les guerres napoléoniennes sont terminées, l'île aux Paons est resplendissante. On y cultive des fleurs, des cerises, des fraises, on y entretient une pépinière, et l'on commence à y planter des figuiers et des framboisiers. On installe également une somptueuse palmeraie chauffée, puis une ménagerie. Au gré des expéditions royales et scientifiques, des animaux exotiques débarquent sur l'île ainsi que de nombreuses curiosités : aux paons s'ajoutent des kangourous, des fauves, des pachydermes, des élans, des marmottes, des lamas, mais aussi un géant boiteux et un jeune sauvage des îles Sandwich, l'architecte Schenkel et le paysagiste Lenné, des scientifiques, des artistes qui se mêlent à la faune et la flore. Marie, quant à elle, apprend à vivre malgré les regards étonnés et parfois malveillants des nouveaux venus. Se réfugiant un temps dans une relation incestueuse avec Christian, elle tombe amoureuse de Gustav, le neveu du jardinier de la cour. Leur relation est trop difficile à assumer pour Gustav qui n'a pas le courage d'accepter ses sentiments pour une naine ; mais Marie tombe enceinte. Elle refuse que le père du bébé approche son fils, c'était sans compter sur la méchanceté de Gustav qui revient pour récupérer l'enfant et l'éloigner de sa mère, au moment où l'île - victime de la folie et de l'indifférence cynique de son roi - sombre peu à peu dans le délabrement. Restée seule en ces lieux où ne passent plus que de rares visiteurs, hantée par les souvenirs de son fils disparu et de son frère assassiné, Marie tente alors de faire perdurer le mythe de cette terre fantasque en attendant la mort... C'est avec beaucoup de grâce que Thomas Hettche nous fait découvrir la mystérieuse île aux Paons, ses habitants et les secrets qu'elle protège. D'une plume délicate il donne vie à d'extraordinaires personnages confrontés à la passion, la différence et la violence de l'histoire.

02/2017

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Art contemporain

Art is Magic

Publié à l'occasion de la première rétrospective en France de Jeremy Deller, lauréat du prestigieux Turner Prize en 2004 et représentant de son pays à la Biennale internationale d'art contemporain de Venise en 2013, Art is Magic dresse le panorama le plus complet de son travail des années 1990 à ce jour, à partir d'une quinzaine de projets et d'oeuvres majeures qui ont ponctué son parcours. Jeremy Deller s'intéresse aux cultures populaires et aux contre-cultures. Les questions sociales, l'histoire, mais aussi la musique, sont au centre des investigations de l'artiste. Teintées d'un discours socio-politique assumé, ses oeuvres font un lien entre la culture - vernaculaire ou de masse - et le monde du travail. Ses recherches l'ont mené à explorer l'histoire sociale de son pays et du monde à travers les conflits sociaux de l'ère thatchérienne, le groupe Depeche Mode, le monde du catch, les ferments du Brexit, ou encore l'Acid house et le mouvement rave, avec le souci constant d'impliquer d'autres personnes dans le processus créatif. Art is Magic constitue une tentative de relier les oeuvres clés de la carrière de Jeremy Deller avec l'art, la musique pop, le cinéma, la politique et l'histoire qui ont inspiré son travail. Deller a fait couler beaucoup d'encre au fil des décennies, mais c'est la première fois qu'il rassemble toutes ses sources culturelles. L'ouvrage est divisé en trois sections : un guide visuel de ses oeuvres préférées, des réflexions approfondies sur sa vie et sa pratique artistique et, enfin, un album d'images expliquant ce qui le motive (de Rod Stewart aux chauves-souris, du juke-box parfait aux têtes de hache néolithiques). Le livre présente des oeuvres qui ont jalonné la vie et la carrière de Deller, la plupart inédites. S'y entrecroisent ainsi son installation gonflable pour le festival international de Glasgow, la grève des mineurs (son film sur la bataille d'Orgreave), les chauves-souris (sujet d'au moins trois des oeuvres de Deller), Andy Warhol (qu'il a rencontré en 1986), les liens entre la révolution industrielle et le heavy metal, et les busards cendrés picorant les yeux d'un député conservateur (figurant dans sa fresque contre la chasse au gibier créée pour la Biennale de Venise). Publié à l'occasion de l'exposition Jeremy Deller : Art is Magic au Frac Bretagne, au Musée des beaux-arts et à La Criée, centre d'art contemporain, Rennes, en 2023.

05/2023

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Histoire de la musique

Imagine. 12 chansons qui ont changé le monde

L'histoire méconnue de douze succès planétaires. Un livre-chapitres conçu comme un album. " Vous pourriez dire que je suis un rêveur. Mais je ne suis pas le seul. " En octobre 1971, un an et demi après la séparation des Beatles, John Lennon publie la chanson Imagine, qui deviendra le plus grand succès de sa carrière en solo mais aussi l'un des titres les plus emblématiques du répertoire de la pop, jusqu'à être qualifiée de " morceau du siècle " par certains classements. L'hymne pour la paix le plus célèbre de l'histoire, que l'on entonne toujours lors des manifestations et au lendemain des drames, ne raconte pas seulement les ambivalences d'un artiste tiraillé entre idéalisme et activisme : il marque aussi les derniers feux de l'ère hippie et des utopies des années 1960, avant l'entrée de plain-pied dans une décennie marquée par le désenchantement. Ce ne sera pas la dernière fois qu'en quelques notes et une poignée de mots un tube incarnera son époque et en dévoilera les soubresauts comme les ambiguïtés. Revendications sociales, tensions diplomatiques, alternances et changements de majorité... De nombreux événements peuvent se lire à l'aune d'une chanson qui en dit souvent bien plus qu'un long discours. En 1977, God Save the Queen des Sex Pistols éclipsera le jubilé de la reine, et marquera l'entrée dans une nouvelle ère, celle du punk et du " No Future ", comme We Are the World (1985), coécrite par Michael Jackson et Lionel Richie, symbolisera la naissance de l'industrie de l'humanitaire et du charity-business. Publiée neuf mois avant la mort de Freddie Mercury, Innuendo (1991) de Queen deviendra à la fois l'épitaphe du groupe et le symbole des années sida. Hit emblématique de la britpop et de la " Cool Britannia ", Wonderwall du groupe Oasis contribuera à réinstaller les travaillistes au pouvoir en Angleterre en 1997, mettant fin à presque deux décennies de thatchérisme. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, The Rising de Bruce Springsteen aidera à panser les plaies d'une Amérique meurtrie. De ABBA à Gainsbourg, de Scorpions aux Cranberries, des protest songs les plus virulentes aux hymnes pop (en apparence) anecdotiques : en douze titres incontournables qui forment autant de chapitres, cet ouvrage écrit avec maestria fait se percuter la grande histoire avec celle du rock, et raconte à sa manière certains des bouleversements politiques et sociaux majeurs des soixante dernières années.

06/2023

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Histoire de France

La Résistance en Eure et Loir

Ce livre tente de faire surgir une histoire enfouie dans les mémoires. C'est celle de centaines de jeunes hommes de 20 ans qui ont pris en charge une partie du destin de leur village, de leur ville, de leur département au moment où tout espoir de liberté s'effaçait devant la dure réalité de l'occupation allemande. Au début de l'année 1944, on comptait en Eure et Loir une bonne trentaine de groupes et de maquis autonomes de résistants plus ou moins affiliés aux grandes organisations du Conseil National de la Résistance telles les FTPF, Libération Nord ou l'OCM. Alors que certains entamaient le combat armé dès 1942, d'autres se structuraient pour être prêts le jour J et donner aux alliés un appui stratégique en désorganisant les forces de ravitaillement ennemies montant sur le front de Normandie. Dans le département qui vit le premier combat de Jean Moulin, durement éprouvé à Chartres en 1940, un jeune philosophe se verra confier la direction de toute la résistance d'Eure et Loir alors qu'il n'a que 22 ans et aucune expérience militaire. Maurice Clavel sous le nom de Sinclair, avec son amie Silvia Montfort vont coordonner les initiatives des groupes et constituer une force remarquable. Des zones d'ombre existent aussi comme celle de la désignation de Roland Farjon à la tête de trois maquis importants (Dreux, Crucey, La Ferté Vidame), alors que celui-ci est considéré comme l'un des traîtres les plus importants au sein de l'OCM région Nord qui comptera des centaines d'arrestations. L'infiltration des maquis par les agents allemands, l'exécution de 31 patriotes euréliens au Mont Valérien en mars 1944, la destruction du dépôt de munitions de Senonches par l'action d'un seul maquisard, l'organisation d'un camp de récupération de 150 aviateurs à Fréteval, la libération de Nogent le Rotrou par les seuls maquis de Plainville et Beaumont les Autels, tous ces faits et bien d'autres montrent que l'activité de la résistance en Eure et Loir fut importante. A l'aube du 70ème anniversaire de la libération du département, il est temps de la restituer à partir de quelques témoignages directs de maquisards vivants, de quelques contributions écrites en 1945 et de recherches auprès des familles de résistants. Ce livre donne aussi la parole au long du texte et de la période 1940-1944 à Henri Lereau, maquisard de Plainville qui, revêtu de l'uniforme d'un SS qu'il a fait prisonnier et au volant de son camion récupéré lors de l'attaque, va conduire les groupes de saboteurs de jour et de nuit au travers des contrôles de Feldgendarmes alors qu'il ne parle pas un mot d'allemand.

04/2015

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Littérature française

L'immobilier

Les quatorze nouvelles de L'Immobilier traitent toutes d'un même sujet : la quête d'un logement comme fil conducteur et ressort dramatique. Tous les cas de figures possibles servent de prétexte à rebondissement : sous-location, échange d'appart, cohabitation à l'étroit, endettement à long terme, troubles du voisinage et même, très exceptionnellement, culbute spéculative. Ainsi, chaque situation, à l'aune de la surface habitable, produit-elle ses menus tracas, arrangements, mesquineries, désillusions, escroqueries, engueulades, compromis et autres dégâts collatéraux entre colocataires. La question immobilière n'est pas ici une simple toile de fond, mais bien la plus déterminante des contraintes sociales et existentielles qui pèse sur les personnages, les mine de l'intérieur. Et la drôlerie distanciée du ton n'amoindrit en rien la violente lucidité du constat. Mais plutôt que de s'en tenir aux variations douces-amères d'un même motif - comment habiter sa vie ? au sens propre et figuré -, Hélèna Villovitch a choisi de faire un sort particulier à une des nouvelles, la seule success-story du recueil. Et d'en décliner en alternance sept versions divergentes. Au départ, on suit par le menu l'irrésistible accession à la propriété de Pat et Flo, un couple d'étudiantes plus ou moins platonique, qui en moins de quinze ans vont racheter leur modeste location, vendre just in time, racheter de plus en plus grand, investir à long terme et finalement se retrouver à la tête d'un petit empire immobilier. Mais cette leçon de cynisme spéculatif, l'auteur s'amuse justement à la démultiplier en six épisodes catastrophistes, à la déconstruire en six ratages successifs. Splendeur et misères du calcul égoïste, ainsi pourrait s'intituler cette série qui unifie les morceaux épars de L'Immobilier et lui invente un autre visage, à travers ce duo d'ambitieuses sans relief ni scrupules, dont les dialogues réactualisent la bêtise désarmante de Bouvard et Pécuchet. L'auteur, se muant en discrète moraliste, fait remonter à la surface les envies et les bassesses qui sont aussi l'un des caractères de notre époque. Tandis qu'à mille lieux de ce désir de " réussite ", la dernière héroïne du recueil, sans toit ni ressource, retourne auprès de sa famille pour trouver où loger sa part de folie douce. C'est tout l'art du contraste de ce livre qui, sous des faux airs de comédie, sait faire monter en puissance la gravité. Au diapason d'une écriture qui entremêle la précision documentaire et les effets burlesques, la nuance psychologique et le suspens cauchemardesque, le minimalisme enjoué et les chutes de tension, jusqu'à nous laisser, sur la durée, une sensation de vertige insoupçonnée.

02/2013