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Poésie

Oeuvres complètes. Edition limitée

Faire d'une "oeuvre petite et fermée comme un poing" (Pierre Michon dixit) quelque chose qui ressemble à un livre : délicate entreprise. Car il faut aussi que le livre ressemble à l'oeuvre et ne tire pas sa forme de vieilles routines. Rimbaud a fait imprimer Une saison en enfer et à peu près rien d'autre. L'invention éditoriale est donc permise. Subdivisions, périodisations, classifications et déclassements ont parfois fait de l'éditeur un biographe déguisé ou un commissaire-priseur. Or, s'il s'est lui-même essayé à des regroupements, Rimbaud n'a jamais fini le travail. L'achever pour lui - distribuer ses oeuvres dans des cases entérinées par l'usage ou imaginées pour l'occasion -, c'est plaquer des catégories posthumes sur une énigme vivante. Sous l'intitulé Ouvres et lettres - mais A la recherche d'une voix aurait été un titre acceptable -, cette édition présente l'oeuvre (en prose et en vers) dans sa continuité (et ses ruptures), selon une chronologie avérée ou conjecturale. De chaque poème on offre, successivement, les différentes versions connues, y compris celles que Rimbaud a insérées dans ses lettres. La typographie varie selon qu'on donne à lire un manuscrit autographe ou une copie, voire une publication non autorisée par l'auteur. Puis viennent les lettres écrites par Rimbaud entre 1870 et 1875 (dont les lettres du "voyant", bien sûr), avec à nouveau, le cas échéant, les poèmes qui y sont inclus et qui peuvent donc être lus, cette fois, dans leur contexte. Tout ce qui suit est hors d'oeuvre. Sous l'intitulé Vie et documents paraît la "Chronologie", qui est habituellement placée en tête des volumes de la Pléiade. On y glisse, à leur date, les lettres écrites par Rimbaud de 1878 ("J'arrive ce matin à Gênes. . ".) à sa mort. On propose en outre un choix de documents ; ils ne dissipent pas le mystère, tout au plus en dessinent-ils les contours. Mais qu'y a-t-il de plus énigmatique chez Rimbaud ? Son silence ? ou bien plutôt sa voix ?

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Pape François

Dieu au coeur de la crise

CE LIVRE REGROUPE LES DIFFERENTES INTERVENTIONS DU PAPE FRANçOIS A PROPOSE DE LA CRISE EPIDEMIQUE "Ce Noël est le Noël de la pandémie, de la crise sanitaire, de la crise économique, sociale et même ecclésiale qui a frappé aveuglément le monde entier. La crise a cessé d'être un lieu commun des discours et de l'establishment intellectuel pour devenir une réalité partagée par tous. Ce fléau est une mise à l'épreuve qui n'est pas indifférente et, en même temps, une grande occasion de nous convertir et de retrouver une authenticité. Lorsque le 27 mars dernier, sur le parvis de Saint-Pierre, devant une place vide mais remplie d'une appartenance commune qui nous unit de tous les coins du monde, quand j'ai voulu prier là pour tous et avec tous, et j'ai eu l'occasion de dire tout haut la signification possible de la "tempête" (cf. Mc 4, 35-41) qui s'était abattue sur le monde : " La tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. Elle nous démontre comment nous avons laissé endormi et abandonné ce qui alimente, soutient et donne force à notre vie ainsi qu'à notre communauté. La tempête révèle toutes les intentions d'"emballer" et d'oublier ce qui a nourri l'âme de nos peuples, toutes ces tentatives d'anesthésier avec des habitudes apparemment "salvatrices", incapables de faire appel à nos racines et d'évoquer la mémoire de nos anciens, en nous privant ainsi de l'immunité nécessaire pour affronter l'adversité. A la faveur de la tempête, est tombé le maquillage des stéréotypes avec lequel nous cachions nos "ego" toujours préoccupés de leur image ; et reste manifeste, encore une fois, cette appartenance commune (bénie), à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire : le fait d'être frères "." 21.12.2020

06/2021

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Urbanisme

La ville, matière vivante. Grand Prix de l'urbanisme 2021

Matière vivante, la ville en mouvement ne doit se laisser enfermer ni par les carcans juridiques, réglementaires ou financiers ni par les pensées dominantes d'une époque contemporaine exposée à moult turbulences. Accompagner plutôt qu'imposer l'évolution d'un lieu, s'inspirer de la vitalité de ses habitants et aborder l'architecture par l'observation minutieuse des usages jusqu'à l'échelle de la métropole : autant de constantes pour l'AUC, équipe lauréate du Grand Prix de l'urbanisme 2021. Ceux qui, pour avoir été la plus jeune équipe de la consultation du Grand Paris, pourraient passer pour les "enfants terribles" de l'urbanisme, ont choisi un nom révélateur : Ab urbe condita ("Depuis la fondation de la ville"). Une formule qui claque comme un étendard et affiche l'ambition que partagent François Decoster, Djamel Klouche et Caroline Poulin de s'emparer de la question urbaine de manière exigeante, précise et libre de tout dogme ou héritage pesant. Une locution valant aussi programme, leur action se déploie des projets d'architecture aux projets urbains, voire métropolitains, qu'ils mettent en parole et en dessin d'une façon souvent peu orthodoxe. Cet ouvrage retrace également les parcours des personnalités nominées. L'économiste Laurent Davezies qui, avec son livre au titre provocateur L'Etat a toujours soutenu ses territoires, a stimulé la sphère de l'urbanisme en 2021. Mais aussi le duo TVK (Pierre Alain Trévelo et Antoine Viger-Kohler), dont le talent de jongler avec les infrastructures de la modernité a trouvé un aboutissement dans "La Terre est une architecture" : une installation exposée à la Biennale de Venise 2021, qui explore les modalités d'établissement de médiations fertiles entre sociétés humaines et monde naturel. Cette année encore, le Grand Prix souligne combien, en s'enrichissant constamment d'une diversité d'approches, l'urbanisme contribue à l'invention et à la réalisation d'un futur vivable, et, mieux encore, désirable !

01/2022

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Histoire de France

La société médiévale

Franco Cardini, historien italien de renommée internationale, embrasse un millénaire de vie sociale, religieuse et artistique en Europe. Des années 400 à 1400, il retrace l'évolution d'un monde éclaté à la chute de l'Empire romain vers la construction ecclésiale et monastique, l'invention de la cour féodale, l'émergence des villes, la naissance des sciences et des mouvements artistiques : un univers complexe aux strates sociales bien définies, mais permettant par moment de vastes espaces de liberté. Le paradoxe médiéval est celui d'une Europe qui, bien que partageant de nombreux aspects du point de vue culturel et économique, voit ses peuples se déchirer en des guerres sans fins. Bien que le Moyen Âge ait longtemps été associé aux périodes sombres et troublées de l'Europe, la continuité politique, artistique, sociale, idéologique et culturelle de la chrétienté est remarquable. L'utilisation commune du latin, les nombreux échanges commerciaux et intellectuels, la puissance de l'Eglise, en font un espace dans laquelle l'homme médiéval connaît et trouve sa place, à Paris, à Londres, à Aix-la-Chapelle ou à Florence. L'auteur suit un cheminement chronologique, tout en rassemblant des événements ou de genres permettant de comprendre les composantes de la société médiévale : montée du monde ecclésial et artistique, place des femmes, relation vassal-suzerain, thème de l'étranger, relation ville-campagne, transmission du savoir ou fascination pour l'Orient ou les sciences... Franco Cardini livre une synthèse renouvelée des spécificités de la société médiévale. Il cherche à saisir l'extraordinaire complexité de la période tout en la rendant intelligible au lecteur. A partir d'une très riche iconographie, il balaye toute l'Europe, de l'Irlande à la péninsule Ibérique, de la Scandinavie à l'Italie, pour aboutir à l'aube d'un nouveau monde, que les historiens appelleront du nom de Renaissance en référence au monde antique qui demeure la source d'inspiration privilégiée du monde médiéval.

10/2012

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Histoire de France

Les temps modernes 1453-1815

Cet ouvrage réunit les Ateliers de l’historien publiés dans les volumes de l’Histoire de France : Les Renaissances (1453-1559), Les guerres de religion (1559-1629), Les rois absolus (1629-1715), La France des Lumières (1715-1789), Révolution, Consulat, Empire (1789-1815). Le grand atelier de l’histoire de France invite chaque lecteur à partager les « secrets de fabrication » d’une science humaine effervescente. Car le passé est un laboratoire d’expériences et d’hypothèses : un vaste terrain d’études et d’expérimentations, ouvert aux analyses et aux débats les plus divers et les plus féconds. Les sources. À partir de quels documents travaille l’historien ? Comment les exploite-t-il ? Les sources ici concernent toutes les traces laissées par l’homme et exploitables par le chercheur : les données de l’archéologie, les textes, les images, les objets, les témoignages dans le cadre d’une enquête orale… L’historiographie. Comment, siècle après siècle, les historiens ont-ils analysé le passé ? De Clovis à nos jours, de Grégoire de Tours à Jacques Le Goff, chaque époque n’a cessé d’enquêter, de chercher à comprendre le passé. Une place centrale est accordée ici aux importantes thèses qui ont renouvelé, depuis quarante ans, notre connaissance de l’histoire de France. Les controverses et les enjeux. L’histoire est un perpétuel questionnement : sur les hommes, sur les événements, sur la politique, sur les cultures, sur les croyances. L’histoire n’est pas un processus achevé mais une « invention » permanente, en relation avec les interrogations vives du présent : violences, guerres, crises… Une importance particulière est accordée ici aux directions nouvelles d’une recherche en devenir. Le grand atelier de l’histoire de France des Temps modernes met ainsi en valeur une histoire en construction, une histoire qui interroge et qui s’interroge, afin de mieux comprendre notre présent, offrant les « clés » d’une recherche plurielle, diverse, inventive, qui a totalement renouvelé notre connaissance du passé.

10/2012

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Photographie

Pierre Jahan : Libre cours

Il est des artistes à qui rien n'importe davantage que d'affirmer leur liberté, leur individualisme, en mariant pulsions de vie et ressorts de création, goût pour la fantaisie et esprit frondeur, ils fondent leur œuvre sur le plaisir qu'ils éprouvent à l'accomplir. Pierre Jahan était de ceux-là: un photographe au libre cours, un artiste qui laisse une œuvre considérable dont seules quelques crêtes majeures ont affleuré de son vivant à la visibilité, et que la masse d'images publiées depuis 1934 ne reflète guère. Cet ouvrage comme l'exposition qu'il accompagne entendent faire la part belle à l'œuvre artistique de Pierre Jahan photographe, en puisant en toute liberté, à son exemple, dans ses différentes veines au gré de séries constituées par lui-même, ou subjectivement assemblées à posteriori, en un parcours d'une centaine de tirages de l'époque. A la curiosité et à la poésie, il alliait un sens de l'étrangeté, de la facétie, et une prédilection acérée pour les dérapages et les télescopages visuels qu'offre l'observation du monde, ou que les jeux de laboratoire permettent à la photographie - photomontage, photogramme, surimpression... -, ce qui a fait qualifier une partie de son oeuvre de surréaliste, alors que pour Pierre Jahan il s'agissait d'invention plastique et de libérer des idées, sans relation conceptuelle avec le mouvement constitué. Son oeuvre participe néanmoins de la succession des enjeux historiques et esthétiques du médium entre les années 1930 et 1960, tout en s'affirmant singulière et particulièrement diversifiée. Capable de passer d'une légèreté spontanée, d'accent souvent humoristique, à des enjeux graves qu'il traite métaphoriquement, de la photographie naturellement directe à des constructions élaborées, de la tendresse lovée dans les ombres lumineuses du nu féminin au chant nocturne de la ville, du reportage en temps de guerre à des impertinences publicitaires, de la commande industrielle à l'expérimentation libre, Pierre Jahan a traversé le siècle de biais, sans contrainte, avec la photographie comme manière de vivre.

07/2010

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Ethnologie

Au musée des illusions. Le Rendez-vous manqué du quai Branly

Le musée du quai Branly consacré aux civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques a été le grand projet de Jacques Chirac. Il devait favoriser le "dialogue des cultures" mais, cinq ans après son ouverture, il semble davantage relever d'un monologue occidental sur les arts primitifs. En cela, il est le révélateur du profond malaise que suscite l'altérité dans une République se prétendant aveugle à la différence. Critique amicale de la part de la plus française des anthropologues américaines, Au musée des illusions commence par le récit, informé aux meilleures sources, de la création du musée. Il explique comment un dessein présidentiel servant les intérêts de quelques-uns a mobilisé des années durant les moyens de l'Etat, au gré de mésaventures où le grotesque l'a souvent disputé au désordre. Surtout, Sally Price démontre à quel point les concepteurs du musée ont privilégié le spectaculaire au détriment d'une démarche pédagogique. On a rarement vu un tel écart entre les intentions proclamées et un résultat fait d'illusions voire d'erreurs. Mais l'apport essentiel de cet ouvrage est de pointer la singularité du musée du quai Branly par rapport aux établissements du même genre à l'étranger. Exemple parfait du fonctionnement de l'"Etat culturel" à la française, sa conception a d'abord obéi au principe de laïcité dans son sens le plus large. Les peuples et communautés dont sont issus les objets présentés n'ont guère été consultés et le rendez-vous a bel et bien été manqué. Bon nombre des questions essentielles auxquelles la France est confrontée aujourd'hui sont donc abordées ici : la place de l'immigration, les fondements de la citoyenneté, la laïcité, le vivre ensemble, l'affaiblissement des autorités politiques... A ce titre, la façade de verre du musée du quai Branly apparaît comme un fragile rempart contre les démons que la société française ne veut pas affronter.

09/2011

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Sciences politiques

Les métamorphoses de la cité. Essai sur la dynamique de l'Occident

Le propos de ce livre est de présenter une interprétation de l'histoire de l'Occident, plus précisément une interprétation politique de cette révolution permanente qui a caractérisé l'Occident. Ma thèse est la suivante : la cité est la source première du développement occidental. Avant cette invention, les hommes vivaient selon l'ordre relativement immobile des familles, encore prégnant dans bien des régions du monde. Avec la cité, l'humanité s'engage dans ce nouvel élément qu'est le politique entendu comme gouvernement de la chose commune, et l'histoire de l'Occident devient alors celle de ses quatre grandes formes politiques: la cité donc, puis l'empire, l'Eglise et la nation. Cette succession n'est pas seulement chronologique, elle est aussi causale. Chaque nouvelle forme résulte de la précédente qui, parvenant au bout de ses possibilités, suscite la nouvelle. C'est ainsi que la cité, déployant ses énergies jusqu'à s'épuiser elle-même dans les luttes intestines et les guerres extérieures, donne naissance à l'empire occidental - celui d'Alexandre, puis celui de Rome. C'est ainsi que l'Eglise comme communauté universelle prend la suite de l'empire, incapable de préserver l'unité dont il portait la promesse. Pendant une grande partie de son histoire, l'Occident restera incertain de sa forme politique, hésitant entre la cité, l'empire et l'Eglise, jusqu'à ce que soit élaborée la forme politique qui permettra aux Européens de se gouverner enfin de manière rationnelle : la nation. Mais cette forme à son tour s'est détruite elle-même dans les guerres " hyperboliques" du XXe siècle, et nous sommes aujourd'hui à la recherche d'une nouvelle forme politique. Cette étude s'efforce de retracer l'histoire politique, mais aussi intellectuelle et religieuse, de l'Occident en la rattachant sans cesse au problème politique par excellence: comment nous gouverner nous-mêmes? Cette histoire raisonnée des formes politiques est donc aussi une recherche de philosophie politique.

09/2010

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Sciences politiques

De la valeur-travail à la guerre en Europe

Les deux premières intentions de cet essai sont d'une part de relancer le débat sur la " diffusion manquée " du marxisme en France à la veille de la Grande Guerre, et d'autre part de proposer une relecture polémique d'un épisode mal connu de l'histoire des doctrines économiques. En effet, la pénétration des 4 doctrines marginalistes dans la France de la Belle Époque ne fut pas un obstacle à l'assimilation des analyses de Marx sur le capitalisme. Les travaux de Vilfredo Pareto, en particulier, vinrent combler les incompréhensions de doctrines économiques marquées par les bouleversements sociaux en cours. À un autre niveau, sur le terrain de la science politique, ces débats accompagnent l'émergence d'un syndicalisme qui met alors en échec la naissance d'une réelle social-démocratie française. Sorte de " compagnon de route " de cette action syndicaliste, Georges Sorel en propose une pensée qui adopte par défaut les thèses marginalistes, mêlées à l'influence de Benedetto Croce et des deux Labriola. Mais c'est paradoxalement pour mieux se recentrer sur la référence au prolétariat des producteurs, dans une glorification du conflit social et des valeurs du combat... Or le déclenchement de la Première Guerre mondiale plongera ces velléités dans la stupeur et l'impuissance apeurée. Comment saisir cette rupture apparente ? Dans le cadre d'un retard historique du capitalisme français, et face à la mutation de la " question sociale ", l'adoption du marginalisme ne laisse-t-elle pas l'analyse politique sans instruments pour comprendre les dynamiques internationales et s'y insérer ? Telle est l'hypothèse centrale de cet essai. La rivalité entre " utilité marginale " et " valeur-travail " renvoie à deux projets concurrents de société. Mais sous le débat économique et politique qui anime la scène européenne, une dynamique propre au champ philosophique est à l'oeuvre : il est déjà question de la dialectique. Mouvement objectif, méthode particulière, scorie métaphysique ? Elle est le point d'orgue de ces divergences passionnées qui font époque.

12/2010

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Pléiades

Oeuvres complètes

Faire d'une "oeuvre petite et fermée comme un poing" (Pierre Michon dixit) quelque chose qui ressemble à un livre : délicate entreprise. Car il faut aussi que le livre ressemble à l'oeuvre et ne tire pas sa forme de vieilles routines. Rimbaud a fait imprimer Une saison en enfer et à peu près rien d'autre. L'invention éditoriale est donc permise. Subdivisions, périodisations, classifications et déclassements ont parfois fait de l'éditeur un biographe déguisé ou un commissaire-priseur. Or, s'il s'est lui-même essayé à des regroupements, Rimbaud n'a jamais fini le travail. L'achever pour lui - distribuer ses oeuvres dans des cases entérinées par l'usage ou imaginées pour l'occasion -, c'est plaquer des catégories posthumes sur une énigme vivante. Sous l'intitulé Ouvres et lettres - mais A la recherche d'une voix aurait été un titre acceptable -, cette édition présente l'oeuvre (en prose et en vers) dans sa continuité (et ses ruptures), selon une chronologie avérée ou conjecturale. De chaque poème on offre, successivement, les différentes versions connues, y compris celles que Rimbaud a insérées dans ses lettres. La typographie varie selon qu'on donne à lire un manuscrit autographe ou une copie, voire une publication non autorisée par l'auteur. Puis viennent les lettres écrites par Rimbaud entre 1870 et 1875 (dont les lettres du "voyant", bien sûr), avec à nouveau, le cas échéant, les poèmes qui y sont inclus et qui peuvent donc être lus, cette fois, dans leur contexte. Tout ce qui suit est hors d'oeuvre. Sous l'intitulé Vie et documents paraît la "Chronologie", qui est habituellement placée en tête des volumes de la Pléiade. On y glisse, à leur date, les lettres écrites par Rimbaud de 1878 ("J'arrive ce matin à Gênes. . ".) à sa mort. On propose en outre un choix de documents ; ils ne dissipent pas le mystère, tout au plus en dessinent-ils les contours. Mais qu'y a-t-il de plus énigmatique chez Rimbaud ? Son silence ? ou bien plutôt sa voix ?

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Religion

Débaptisez-moi, pour l'amour de Dieu !

Ni exégète, ni théologien, ni philologue, ni psychanalyste, Paul C. Bruno est simplement un libre penseur, un être humain à la recherche d'une spiritualité vivante, vivifiante et enrichissante. Un homme qui revendique le droit absolu de penser, de croire et de croître librement. L'auteur a beaucoup cherché ce Dieu d'amour censé être présent dans textes et les enseignements de l'Église catholique, mais en vain.... Il nous présente cette religion comme une pure invention humaine, basée sur des mythes et légendes antérieures à la venue de Jésus, et qui s'établit sur des rites, paroles et dogmes conçus plusieurs siècles après son passage sur Terre. Les quatre fameux évangiles canoniques sont truffés de contradictions et de falsifications du message initial, sans compter les incohérences historiques et les ajouts littéraires plusieurs siècles après l'écriture originale, tels le mystère de la Trinité, la mariologie et bien d'autres. Si on reconnaît l'arbre à ses fruits, cette religion nous adonné pendant vingt derniers siècles des guerres interminables, des inquisitions, des meurtres, des croisades, des crimes de tous genres contre l'humanité même récemment ! Faut-il être fou, téméraire ou tout simplement lucide pour oser dénoncer 2000 ans de mensonges, de tricheries, de duperies et pour demander que soient effacées les traces de son propre baptême au registre de l'Église? L'année 2005 a donné un nouveau chef à la religion catholique. La foi chrétienne va-t-elle grandir ? Les brebis disséminées reviendront-elles a bercail ? Regardez comment l'Église respecte l'être humain, comment elle traite la femme, comment elle évite d'admettre les torts causés au victimes d'abus sexuels de ses propres messagers ! Elle refusera encore longtemps la réalité de l'homosexualité, la nécessité du mariage des prêtres et l'utilisation du condom. finis la foi aveugle et les comportements dictés ! Finie l'adhésion à cette Église qui s'arroge le contrôle de la conscience, le contrôle de la vie, et même le contrôle de l'éternité... Hors de l'Église, le salut est-il possible ? Pourquoi pas !

09/2006

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Philosophie

Sécurité, territoire, population. Cours au Collège de France (1977-1978)

Le cours prononcé par Michel Foucault au Collège de France de janvier à avril 1978, Sécurité, Territoire, Population, marque un tournant dans le développement de sa recherche. Partant du problème du bio-pouvoir, introduit à la fin du cours de 1976, " Il faut défendre la société ", il se propose d'étudier la mise en place, au XVIIIe siècle, de cette nouvelle technologie de pouvoir, distincte des mécanismes disciplinaires, qui a pour objet la population et entreprend de la gérer à partir de la connaissance de ses régularités spécifiques. Technologie de sécurité indissociable - telle est la thèse originale que formule ce cours - du libéralisme comme rationalité gouvernementale fondée sur le principe du " laisser faire ". Cette analyse fait apparaître l'importance de la notion de " gouvernement ". C'est pourquoi Michel Foucault choisit, dès la quatrième leçon, de resituer sa problématique dans le cadre d'une histoire de la " gouvernementalité ". Coup de théâtre théorique, par lequel il déplace soudain l'horizon du cours : non plus l'histoire des dispositifs de sécurité, qui passe provisoirement au second plan, mais la généalogie de l'Etat moderne, à travers les procédures mises en œuvre, en Occident, pour assurer le " gouvernement des hommes ". Deux moments essentiels sont alors étudiés : l'invention tout d'abord, par le christianisme, d'un nouveau type de pouvoir, étranger à la tradition gréco-romaine, prenant en charge les hommes pour les conduire individuellement vers leur salut ; la formation, ensuite, d'une " gouvernementalité " politique, au XVI°-XVIIe siècle, qui inscrit la conduite des individus dans l'exercice du pouvoir souverain. Du pastorat chrétien au gouvernement selon la raison d'Etat, c'est ainsi la double face, individualisante et totalisante, de la rationalité politique dont procède l'Etat moderne qui se trouve dévoilée. Il devient possible, à partir de là - ce sera l'objet du cours suivant, Naissance de la biopolitique -, d'analyser le statut de la liberté au sein de la gouvernementalité libérale née au XVIIIe siècle.

10/2004

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Pléiades

Romans et contes

"Le premier problème qui se pose à l'éditeur des Romans et contes de Voltaire est de savoir quelles limites donner à son entreprise, c'est-à-dire quels ouvrages ou morceaux il doit retenir, et quels exclure. De la réponse qu'il donne à cette question dépend non seulement le contenu de l'ouvrage qu'il présente au public, mais aussi la conception qu'il propose implicitement du roman et du conte voltairiens. La question ne se poserait pas si cet éditeur n'avait qu'à suivre les intentions de l'écrivain. Mais Voltaire n'a jamais donné la liste des ouvrages de lui qu'il considère comme contes ou romans. Il n'a jamais non plus donné, en ce qui le concerne personnellement, une définition de ces genres qui permettrait de retenir les oeuvres répondant aux critères énoncés et de rejeter les autres. A vrai dire, il ne lui arrive à peu près jamais de prononcer ces mots pour les appliquer à ses productions. "Petits ouvrages", "petits morceaux" sont les termes qu'on trouve sous sa plume, mais, même lorsqu'il les emploie, il est à peu près impossible de dire ce qu'il met dessous. Le problème serait résolu en pratique, si les premiers éditeurs de Voltaire avaient toujours rangé sous la rubrique en queftion une certaine liste ne varietur de ses ouvrages : on pourrait alors estimer que l'auteur leur aurait donné au moins un accord implicite sur la liste en question. Mais ils ne s'accordent nullement sur le détail du choix des pièces. Et si Voltaire aborde le sujet dans quelque lettre à tel ou tel de ses éditeurs, c'est seulement pour critiquer - de façon d'ailleurs vague - un choix déjà fait par cet éditeur et sur lequel il n'y a plus guère moyen de revenir. Il est donc indispensable de considérer les données du problème avant d'expliquer les raisons du parti auquel nous nous sommes finalement rangés. [... ]" Frédéric Deloffre.

11/2000

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Beaux arts

La peinture des Lumières. De Watteau à Goya

La peinture ne naît jamais dans un monde isolé, elle entre en résonance avec les mouvements sociaux et intellectuels de son époque, et participe elle-même de la pensée. Il s'agit là d'un échange à double sens : les artistes sont imprégnés de l'esprit de leur temps, que pourtant ils transforment et enrichissent. Au XVIIIe siècle, le mouvement des Lumières bouleversera l'ordre de la société ; notre modernité en est issue. La peinture des Lumières place l'être humain comme objet central de la représentation. Elle renonce à figurer les surhommes (dieux, personnages mythologiques, héros légendaires), pour se tourner vers des personnes ordinaires, engagées dans leurs activités quotidiennes. Elle met en scène leur variété, montrant hommes et femmes, enfants et vieillards, riches et pauvres, de toutes professions, y compris ceux qui se trouvent en marge de la société, fous, criminels et prostituées. Elle exprime les facettes multiples de la nature humaine : l'amour sous toutes ses formes, mais aussi la violence, les réjouissances et les désespoirs, les activités religieuses et politiques. Parallèlement, les règles de la représentation se transforment. En rupture avec les écoles du passé, cette peinture abandonne les sens symboliques traditionnellement attachés aux objets et aux actions, et les montre pour ce qu'ils sont. La peinture des Lumières propose une interprétation du monde, favorisant l'invention, la fantaisie, le " caprice ". Cet ouvrage, illustré par une centaine de tableaux, dessins et gravures en couleurs, analyse la peinture des Lumières dans deux séries de chapitres. Les uns sont consacrés à la figure de quatre grands peintres européens : Antoine Watteau, Alessandro Magnasco, William Hogarth, Francisco Goya. Les autres chapitres examinent quelques sujets révélateurs : les personnages situés aux marges de la vie sociale (enfants, gueux, étrangers), les activités illustrant les marges de l'esprit (fantasmes, érotisme, travestissements), ou encore certains sous-genres picturaux, comme les portraits, les paysages, ou les natures mortes.

10/2014

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Beaux arts

Comment regarder l'impressionnisme

Ce guide dans la nouvelle collection Guides Hazan fournit à tous - étudiant, amateur, curieux, érudit - des clés pour découvrir et comprendre l'impressionnisme. Comment regarder l'impressionnisme ? La question est plus complexe qu'il n'y paraît, tant notre familiarité est grande avec ce mouvement dont les oeuvres phares sont reproduites ad nauseam, du puzzle miniature à l'affiche 4 par 3. Peintres de l'instant, virtuoses du plein air, membres d'un mouvement sans manifeste émergeant aux marges du Salon officiel, traducteurs sensibles des loisirs, des plaisirs et des jours, artistes incompris, nombreuses sont les idées reçues qui méritent un examen minutieux. Il faut en effet affûter son regard et saisir les nuances qui cernent l'oeuvre déterminant de ces peintres, nés dans les années 1830-1840, qui se regroupèrent - mais pas tous - pour exposer collectivement entre 1874 et 1886, et dont les principaux représentants ont pour nom Monet, Cézanne, Pissarro, Degas, Caillebotte, etc. Face aux tableaux, il n'est pas toujours aisé de déterminer ce qu'en définitive, nous voyons... et ne voyons pas, ou plus. L'objectif du présent livre est de répondre à ce constat en donnant au lecteur - étudiant, amateur, curieux, érudit - des clés pour apprendre à voir, aiguiser son regard et améliorer sa compréhension des oeuvres. Qui sont les impressionnistes et comment ont-ils peint ? Quels objectifs ont-ils poursuivi ? Qu'ont-ils représenté, au moyen de quels dispositifs visuels et picturaux ? Pour qui ont-ils travaillé ? Combiner, grâce à cet ouvrage, des regards pluriels, concrets et complémentaires sur les oeuvres impressionnistes, c'est décrypter combien de décisions, de maîtrise technique et d'invention président à l'élaboration d'une oeuvre d'art - fût-elle guidée par la volonté de traduire l'instantanéité de la perception. C'est aussi s'approcher au plus près des oeuvres impressionnistes et de leur sens, en s'appuyant sur des exemples et une illustration richement commentée.

04/2018

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Esotérisme

L'eau et le devenir de la Terre

Un livre original qui nous révèle de nouveaux mystères sur les capacités mémorielles de l'eau, sa structure émotionnelle et énergétique. Un ouvrage majeur sur l'eau qui déroule le long périple initiatique de son passage sur terre et qui conjugue les travaux avancés de la biologie moléculaire aux secrets les plus intimes de son " anima "... Le Dr Masaru Emoto - autorité incontestée sur le sujet et dont l'œuvre est traduite en 23 langues - nous dévoile ses dernières découvertes sur la force de nos pensées, prières, intentions sur cet élément, chaque jour plus précieux. Son but est clair : nous donner des clés pour améliorer sa qualité dans le respect de l'environnement en écartant le spectre de la pénurie qui assombrit l'horizon écologique de notre XXIème siècle. Cette " Charte de l'écosystème " passe par une étude subtile des modes de régénération de l'eau : pouvoir des musiques sacrées, vertus curatives des principes chers à l'homéopathie dynamique, pouvoirs des essences florales de la communauté Findhorn, aptitudes purificatrices de plantes aux principes curatifs (comme le chanvre), étude de bactéries capables de purifier les sols et les grandes réserves naturelles... Ce ne sont que quelques unes des facettes que ce livre, peu ordinaire, propose à notre conscience, vers un élargissement de l'art de vivre en harmonie avec les principes du Hado. Le Hado nous révèle la zone extrême de l'énergie de vie, cette onde de fluctuation qui nous entoure et se meut dans chaque pensée, sentiment ou émotion qui imprègne l'eau. De nos 60 trillions de cellules aux océans que les marées d'espoir rythment, se dessine " le message de l'eau " qui demande notre participation active, si modeste soit-elle, pour que notre planète ne soit plus en danger. Ainsi chaque cristal d'eau, porteur d'une pensée d'amour et de paix, deviendra le véhicule parfait de notre santé et notre bonheur.

09/2006

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Littérature française

Les Aventures de Boro, reporter photographe Tome 4 : Mademoiselle Chat

Complices dans la vie, les romanciers Dan Franck et Jean Vautrin le sont devenus en littérature pour faire revivre ensemble la tradition du grand roman d'aventures. Blèmia Borowicz, dit " Boro ", reporter photographe originaire de Hongrie, est venu chercher à Paris une terre d'asile et de liberté. Il a l'insolence de la bohème et l'élégance désinvolte d'un héros fitzgeraldien d'Europe centrale. Les déraisons de l'amour, les hasards de l'action et les fureurs de l'Histoire le conduisent toujours vers un destin exceptionnel. Tout pourrait paraître simple à celui qui, comme Boro, à la suite d'une nuit passée sur la corniche d'un consulat, trouverait refuge dans le lit d'une princesse roumaine aux yeux verts. Mais il ne faudrait pas que la princesse soit une fausse baronne allemande, encore moins une espionne. Il ne faudrait pas non plus que le larcin d'une simple machine à écrire se transforme en course haletante contre la mort, sous prétexte qu'au pays des faux-semblants on ne doit pas tomber amoureux d'un démon du IIIè Reich, ni prendre Enigma (la plus fabuleuse invention du siècle en matière de décodage) pour une femme. Dérober la machine Enigma, c'est se transformer en cible et s'offrir, fût-ce en courant jusqu'au bout du monde, aux balles et aux tentatives d'assassinat de tous les services secrets. De Bombay à Mysore - en voiture, à dos d'éléphant ou à cheval -, de Karachi à Marseille, - en avion Dewoitine 388-, du Havre à New York - sur le paquebot Normandie -, de Paris à Munich en passant par la Pologne, notre héros va arpenter la planète entière et défier bien des dangers avant de retrouver, femme après femme, déserts après gratte-ciel, luxe après chevauchées, un semblant de repos, tandis qu'éclate l'inéluctable drôle de guerre, antichambre de quatre années de ténèbres.

05/1996

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Sociologie

Le partage. Forum international Le partage Maison de l'Unesco, 25 et 26 novembre 2003

L'Académie Universelle des Cultures que préside Elie Wiesel, prix Nobel de la Paix, organise chaque année un prestigieux Forum international : dans ce cadre, les membres de l'Académie et des experts de toutes disciplines ont réfléchi en 2003 sur le partage. " Serait-ce une utopie de suggérer la vision morale d'un autre monde qui, en raison des turbulences qui le traversent, reste lié par sa démarche et uni dans son destin, autrement dit, par la nécessité absolue de partager à tous les niveaux ? " s'interroge Elie Wiesel. Les intervenants ont exploré le sens profond ainsi que les dimensions et les applications du partage. Prenons par exemple la société démocratique où " le devoir de partage " constitue la base même de la vie commune, le domaine économique où la part du gâteau prise par chacun conditionne la taille de la part de tous les autres, le domaine culturel où le désir de partager inspire les créateurs, qui font de leur talent, de leur savoir, une offrande qui envahit toute la société. Ils nous ont aussi fait part de leur expérience. Parmi eux, Jacqueline de Romilly a évoqué la complexité du partage entre frères, Alain Minc et Christophe Aguiton : le partage des richesses, Jérôme Bindé : le partage des connaissances et du savoir, Umberto Eco et Franz-Olivier Giesbert : le partage de l'accès à l'information, Bernard Kouchner : l'invention d'un système de santé universel, Junzo Kawada : le partage de la mémoire collective, Jorge Semprun : les mémoires récalcitrantes, Heinz Wismann : deux mémoires : celle de l'Europe de l'Ouest et de l'Europe de l'Est, Michelle Perrot : le partage des sexes, Helena Kennedy : le partage des cultures ; enfin, autour d'une table ronde, Julia Kristeva, le Père Pierre Ceyrac, Furio Colombo, Pierre Zemor et Sœur Emmanuelle ont évoqué le partage comme expérience humaine, expériences religieuses, usages ou traditions pour conclure : être humain signifie partager.

11/2004

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Sciences politiques

La diplomatie des droits de l'homme. Entre éthique et volonté de puissance

Il est aujourd'hui courant de brandir les droits de l'homme dans les relations internationales : certains Etats se prévalent d'une " diplomatie des droits de l'homme " dont la constance et l'efficacité sont pourtant sujettes à caution ; les ONG humanitaires se multiplient et croissent sans convaincre toujours ; la promotion des grandes causes justifie interventions, ingérences, actions violentes. Le remède ne serait-il pas pire que le mal ? Les droits de l'homme ne cachent-ils pas d'autres visées franchement politiques ? Les Etats sont-ils bien armés pour défendre les droits de l'homme face aux résistances du réalisme, aux impératifs économiques, aux défauts de puissance, aux coûts de l'intervention, à un droit resté résolument souverain, aux interdépendances entre gouvernants ? Progrès réel mais invention combien fragile, la judiciarisation progressive de la scène internationale, de La Haye à Arusha, de Pinochet à Habré, révèle, au-delà, un déplacement du sujet, source de toutes les incertitudes : du peuple souverain au nom duquel on rendait la justice à une " humanité " méta-souveraine au nom de laquelle on ne sait pas encore le faire. Mais peut-être la démocratie va-t-elle prendre sa revanche là où on ne l'attendait pas : dans le calcul réaliste de ceux qui découvrent que les dictatures étaient hier utiles et qu'elles sont coûteuses et encombrantes aujourd'hui alors que triomphent les besoins d'intégration. Les Etats sont plus que jamais sous surveillance : celle de conventions qui ne sont pas seulement ou pas toujours formelles, celle de leurs semblables dont ils dépendent de plus en plus ; celle d'un espace international sujet à bien des manipulations mais qui débat, agit, proteste et se mobilise. En cela, la demande des droits de l'homme est symptomatique des données nouvelles de la vie de la planète, de ses impasses et de ses promesses. En analyste incisif des Etats dans le monde contemporain, Bertrand Badie nous fait voir, entre éthique et volonté de puissance, les relations internationales sous un jour inédit.

10/2002

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Histoire internationale

Les villes vivantes. Italie XIIIe-XVe siècle

Villes vivantes, villes de la Vénétie ou de la Lombardie, de la Toscane ou de l'Ombrie, villes médiévales... Florence et Venise, Bologne et Milan, Rome et Sienne, Pérouse et Trévise, les villes d'Italie animèrent une aventure d'une extraordinaire intensité: l'aventure d'agglomérations en mouvement, lancées à la conquête de leurs campagnes proches ou d'espaces économiques plus lointains, riches d'activités quotidiennes comme de leur implication dans les échanges internationaux. L'histoire de cités actives et peuplées, singulières et dominantes qui se construisirent et s'embellirent dans le bruit et la poussière des chantiers, dans les flux des hommes, des marchandises et des capitaux, dans l'action des élites qui les gouvernaient et le travail de tous ceux qui œuvraient au dégagement des rues ou à l'édification des premiers palais. Au temps de l'expansion économique et de la croissance démographique, dans les décennies du grand bond en avant de l'Italie, à l'heure ensuite des difficultés, des adaptations et des reconversions, ce furent, pour Venise, Pise, Gênes ou Pistoia, autant de défis à relever, de réponses à imaginer. Des défis synonymes d'approvisionnement en eau, de gestion des nuisances et des risques, de protection des métiers urbains, des réponses qui s'attachaient à la beauté des églises ou à la préservation de la cohésion sociale. De l'âge des communes au temps de la première Renaissance, Élisabeth Crouzet-Pavan analyse ici un fait urbain qui fut exceptionnel dans le paysage de l'Europe occidentale. En portant le regard sur les groupes sociaux et les individus, les espaces ou les monuments, elle dépeint comment, dans les crises et les conflits autant que l'harmonie mais au gré d'une dynamique toujours forte et d'une capacité d'invention, ces villes vécurent, villes réelles, villes rêvées, villes voulues, villes diverses, villes heureuses, villes malheureuses, villes vivantes... Des villes vivantes aussi parce que confrontées à bien des interrogations de la cité d'aujourd'hui...

04/2009

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Musique, danse

Las Vegas tango. Une vie de Gil Evans

Biographie, mais surtout analyse exhaustive de l'oeuvre de Gil Evans par le pianiste-arrangeur qui fut en 1987 - il lui proposa alors la direction de son propre orchestre, le "Big Band Lumière" - l'instigateur de sa dernière tournée européenne, Las Vegas Tango est le livre d'importance attendu sur ce pur écrivain du jazz. Gil Evans a, auprès de Claude Thornhill dans les années quarante, présidé à la naissance de l'arrangement moderne, comme en 1949 à celle du "cool" avec Miles Davis, dont il fut l'inspirateur (d'abord pour les mythiques séances Capitol), souvent le partenaire essentiel, toujours le mentor. C'est avec lui, parfait soliste de ses intentions, qu'il porta de 1957 à 1962 et par quatre albums (Miles Ahead, Porgy and Bess, Sketches of Spain, Quiet Nights) l'esthétique de la grande formation de jazz à son point de perfection. Autodidacte de génie, grand lyrique de la partition puis, à compter des années soixante-dix, initiateur-catalyseur d'un jazz de forme ouverte, Gil Evans était arrangeur. Arrangeur avant tout. C'est lui qui a véritablement éveillé à l'importance de la fonction pour ce que le jazz peut avoir de plus neuf - et de plus risqué. De l'orchestre de Stockton (formé en 1933) aux grandes intempérances électriques dont il s'est fait, pendant les cinq dernières années de sa vie, tous les lundis soirs l'ordonnateur au Sweet Basil, il a traversé un demi-siècle d'un mode d'expression, d'une attitude dans la musique qui l'a reconnu comme l'un de ses acteurs fondamentaux, l'un de ses principaux novateurs. Tous les jazzmen se souciant de forme, d'organisation des voix, d'affinement des interrelations instrumentales par l'écriture autant que d'inventivité, d'originalité dans l'improvisation sont infiniment redevables à ce maître discrètement déterminé, et rieur, mort le 20 mars 1988 à soixante-quinze ans, en pleine force musicale.

12/1990

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Sciences de la terre et de la

Cosmos. Une histoire du ciel

Tout commença la nuit où un homme regarda le ciel et y trouva... une ourse. L'oeil humain s'empara des étoiles, créa les constellations, peupla le firmament de taureaux mugissants, de chasseurs orgueilleux, de dieux teigneux, de rois, d'empereurs et de héros légendaires. Paysans et marins les utilisèrent pour rythmer le temps et l'espace, et les devins de Mésopotamie découvrirent, il y a 3 000 ans, que les dieux y avaient aussi inscrit leur destin. Tandis qu'à Babylone, mathématiques et astrologie s'alliaient pour forger le zodiaque, ailleurs, en Grèce, des hommes du nom de Pythagore, Anaximandre, Platon tiraient le ciel à eux et le pliaient aux exigences de leur raison géométrique. L'Univers prit corps et forme, et devint un cosmos. Un Grand Tout fini et sphérique, ordonné et harmonieux. Les astronomes y fixèrent l'anneau du zodiaque, où les astrologues nouèrent des liens qu'ils crurent indissolubles entre l'homme et le monde qu'il avait inventé. L'ordre régna enfin dans le ciel. Puis, une nuit, un homme regarda le ciel et n'y vit plus d'ourse. Son oeil l'avait trompé : ce cosmos né du regard n'était qu'une merveilleuse illusion. Entre être et paraître, réalité et imaginaire, les différentes facettes du cosmos, depuis son émergence des sables obscurs du temps jusqu'à nos jours, sont restituées ici dans leur contexte, à travers une iconographie riche et originale. Des images spectaculaires montrent le ciel, les étoiles, la Voie lactée, les constellations tels qu'ils furent observés et interprétés il y a 200 ou 500 ans, par des peuples aussi divers que les Navajos, les Égyptiens, ou les Chinois. Les visions cosmiques de philosophes et de savants tels qu'Anaximandre, Platon, Aristote, Kepler, Copernic, y sont présentées, accompagnées de dessins astronomiques originaux démontant la complexe machinerie céleste engendrée par l'esprit grec. Sans oublier les somptueuses reproductions de zodiaques venus du monde entier et les reconstitutions d'époque qui sous-tendent la longue histoire du ciel, de son " invention" antique à sa renaissance moderne.

10/2009

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Histoire de France

Les rois thaumaturges

De 1944, date de sa mort héroïque, au début des années soixante-dix, Marc Bloch est surtout apparu comme le cofondateur (avec Lucien Febvre) de la Revue Annales, qui renouvela la méthode historique, et l'auteur d'une grande synthèse, La Société féodale (1939-1940). Depuis une dizaine d'années les historiens et les chercheurs en sciences humaines et sociales pensent de plus en plus que le grand livre de Marc Bloch, c'est son premier vrai livre : Les rois thaumaturges (1924). Il est consacré à l'étude d'un rite curieux : la guérison miraculause, par simple toucher des mains, des écrouelles ou scrofules (adénite tuberculeuse). L'attribution de ce pouvoir aux rois de France et d'Angleterre remonte probablement au XIIè siècle ; elle va durer en Angleterre jusqu'au début du XVIIIè siècle, en France jusqu'en 1825, date du sacre de Charles X. Comment se déroulait le rituel du toucher royal ? Quelle était la vraie nature du pouvoir monarchique : les rois étaient-ils des personnages sacrés, des sorciers faiseurs de miracles ? Pourquoi enfin a-t-on cru puis cessé de croire au miracle royal ? Trois questions qui ont amené Marc Bloch à explorer les chemins de la psychologie collective, des rites et des mythes, des croyances populaires. Pour éclairer le phénomène, il a eu recours à l'anthropologie et à son plus grand théoricien d'alors, Frazer, au comparatisme avec les sociétés les plus diverses, aux arcanes de la médecine populaire traditionnelle. C'est un jalon essentiel dans l'exploration des mentalités et l'invention d'une anthroplogie historique. Dans son importante préface, Jacque Le Goff s'efforce de préciser les raisons personnelles et les milieux intellectuels qui ont amené Marc Bloch a écrire ce livre exceptionnel, gros d'avenir, puis à abandonner cette voie, et fait le point sur la situation des rois thaumaturges dans la recherche historique et anthropologique aujourd'hui, dont ce livre est l'un des phares.

05/1998

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Histoire internationale

Sous le régime du sabre. Le gendarmerie en Algérie, 1830-1870

Héritière de la maréchaussée d'Ancien Régime, la gendarmerie est une force de police à statut militaire répartie sur tout le territoire français au moyen un réseau de brigades. Elle accompagne le corps expéditionnaire qui part à la conquête de l'Algérie en 1830 en qualité de "Force publique". Sur place, elle exerce ses fonctions traditionnelles de police tant à l'égard des militaires que des civils (Européens et indigènes) ; ce qui permet de saisir de manière précise et vivante l'activité des gendarmes en Algérie et la vie de la colonie. Sont ainsi mis au jour la faiblesse des effectifs, l'installation chaotique des, Français, la domination sans partage du " régime du sabre" (le pouvoir militaire), les conditions de vie difficiles, autant d'éléments qui mettent en évidence qualités et limites de l'institution. En retour, l'étude de l'arme et de son service permet d'approfondir les aspects institutionnels (Administration civile, Armée), judiciaires et juridictionnels (Justice, police judiciaire, juridiction prévôtale) et sociaux (colonisation, relations entre Européens et Indigènes, civils et militaires) de l'Algérie de la conquête et de la colonisation, mais aussi de saisir les intentions profondes du colonisateur. La multiplicité des tâches confiées à la gendarmerie atteste des aptitudes et de la disponibilité des gendarmes et justifie l'appellation traditionnelle de "corps d'élite", un corps qui sait également s'illustrer dans les combats. En revanche, l'adaptation de l'arme au terrain algérien laisse à désirer, qu'il s'agisse de lui donner des prérogatives adaptées ou des effectifs (auxiliaires indigènes notamment) en rapport avec les besoins. De fait, de manière paradoxale (en apparence tout au moins), l'Armée manifeste le plus de réticence au développement de la gendarmerie, appelé en revanche de ses voeux par les autorités civiles et judiciaires à qui elle donne pleine satisfaction. En définitive, en dépit de ses faibles effectifs, de sa sujétion à l'Armée, malgré les nombreuses difficultés de recrutement et d'installation, le "bras armé de l'Etat" sait rester fidèle à sa tradition d'attachement à la légalité.

10/2011

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Développement durable-Ecologie

L'homme qui fait jaillir l'eau dans le désert. A la recherche de l'eau profonde

Sauver des milliers de vies en faisant jaillir l’eau potable dans les régions les plus hostiles du globe : c’est le défi insensé que relève chaque jour Alain Gachet, aventurier dans l’âme, scientifique de haut vol et inventeur d’une technologie qui révolutionne la recherche de l’eau. Voici l’histoire d’un ingénieur des Mines qui a commencé sa carrière dans l’exploration pétrolière, avant d’être révolté par le milieu. Il se tourne alors vers d’autres domaines, l’or et les minerais d’abord, notamment au Gabon, où les Pygmées lui transmettent leur savoir ancestral, puis l’eau. Grâce à une formidable intuition scientifique, il met au point le Watex, une technique radar unique au monde qui permet de repérer des aquifères profonds, car les eaux potables souterraines et renouvelables sont soixante fois plus abondantes que celles de la surface. En Afrique comme au Moyen-Orient, il est désormais possible de sauver les populations locales. Reste à organiser des forages. Au Kenya, Alain Gachet découvre des réserves d’eau qui correspondent à plus de deux fois celles du lac Léman, à même de transformer un désert en oasis et d’offrir aux hommes une vie nouvelle. Mais commence alors, pour cet aventurier, un autre combat : celui qui, trop souvent, l’opposera aux Etats et à certaines ONG, peu soucieux de ses travaux car l’eau, contrairement au pétrole, n’est pas cotée en Bourse et se trouve souvent instrumentalisée par le pouvoir. La crise de l’eau n’est pas seulement le problème des pays en voie de développement. Il y a eu le Darfour au Soudan puis la Corne de l’Afrique ; il y a maintenant la Syrie, l’Irak et le Yémen, en attendant le monde occidental. Le combat d’Alain Gachet, grâce à son extraordinaire invention, touche aussi bien aux grands enjeux géopolitiques qu’à la survie des peuples. Il nous offre une perspective totalement inédite sur la guerre de l’eau en cours.

10/2015

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Littérature française

Avec ce qu'il resterait à dire

« Dans le coin du mur, entre la fenêtre et le lavabo une araignée géante a tissé sa toile. Sans doute une Tégénaire domestique, de l'espèce des bâtisseuses. Elle a choisi l'angle le plus humide où le plâtre s'effrite. Il a ouvert grand la fenêtre, un souffle d'air est entré dans la chambre, a soulevé le rideau, sa nappe n'a pas bougé. Des débris poudreux, de menues ruines tombées du mur sont pris dans les fils de sa soie. Ténue, fine, si fine, et tendue. Un miracle d'équilibre. » Un soir de 1935 au Dôme, Alberto Giacometti fût attiré par la beauté d'une femme longue et mince. Elle lui faisait face quand il entra dans le café. Elle avait levé la tête, peut-être parce qu'elle s'était sentie regardée. Elle revint les jours suivants. Lui la regardait comme il l'avait regardée le premier soir, intensément et à distance. Il se passa une semaine avant qu'il osât l'aborder. À Genève pendant la guerre, le souvenir d'Isabel hante Giacometti. Ce récit raconte l'invention dans une chambre d'hôtel transformée en atelier de la Figurine sur socle, un plâtre de trois centimètres. « La figure c'est vous » lui écrit-il en 1945. Elle m'a dès que je l'ai vue attirée dans son espace, transportée sur une scène où j'étais la chambre, le sculpteur et l'apparition. L'étendue et la figure. Rien n'eut été possible sans la découverte de photographies d'Alberto Giacometti modelant à l'hôtel de Rives : douze clichés d'Éli Lotar. Je n'ai pas écrit avec ces vues sous les yeux, mais avec leur souvenir, liant l'espace de la chambre à des paysages souvent évoqués dans les Écrits, des lieux où, quand le jour se lève, l'écart entre les êtres, entre les choses, grandit. _Anne Maurel --- Quatre photographies d'Éli Lotar son reproduites en préambule du récit d'Anne Maurel.

11/2016

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Monographies

Martine Martine 2021

Martine Lévy est née à Troyes, dans une famille de collectionneurs. Très tôt elle sera initiée à l'art ne serait-ce que part les chef-d'oeuvre qui l'entourent. Rien d'étonnant, donc, que l'oeuvre de Martine Martine, aussi personnelle que puissante dans sa fidélité à la figuration, puise son énergie créatrice comme son goût de vivre dans ses racines familiales. Martine Lévy est née à Troyes, dans une famille de collectionneurs. Très tôt elle sera initiée à l'art ne serait-ce que part les chef-d'oeuvre qui l'entourent. Rien d'étonnant, donc, que l'oeuvre de Martine Martine, aussi personnelle que puissante dans sa fidélité à la figuration, puise son énergie créatrice comme son goût de vivre dans ses racines familiales. Trouver son propre chemin en peinture, puis en sculpture telle sera la question primordiale afin de toujours proposer des réponses on ne peut plus personnelles. Le nombre de ses autoportraits peint au fil de sa carrière expriment, avec profondeur, les interrogation aux quelles Martine s'est heurtée et les réponses qu'elle a formulé en traduisant, dans un premier temps, son environnement immédiat, les natures mortes, les portraits d'amis, allant de sa galeriste Katia Granoff au violoniste Edouard Wulfson... Puis les thématiques s'enchaines : mains, chevaux, orchestres, mouvement de foule, composées avec le rythme et toute l'énergie qui la caractérise, ateliers, paysages de montagnes, sumos... Autant de sujet que Martine décline à l'huile, au crayon, au pastel ou encore la gravure, et dans certains cas la sculpture. Avec une même maitrise. La sculpture, discipline dans laquelle Martine excelle, réalisant de somptueux bronzes aux patines lumineuses qui ne sont pas sans rappeler les oeuvre, de Rodin ou de Richier. Depuis quelques années Martine Martine se consacre à une étude approfondie de Balzac, dans une symphonie magistrale d'invention, renouvelant la palette, les cadrages, les formats... de manière obsessionnelle, pourrait-on dire, mais très efficace. Ce livre en est le catalogue raisonné.

09/2022

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Histoire de la photographie

Flou

Une photo floue est-elle une photo ratée ? En photographie, le flou a cette particularité d'être à la fois l'erreur la plus basique à éviter en même temps qu'une forme extrêmement difficile à obtenir - entre erreur technique primaire et ambition artistique. Pauline Martin a eu l'excellente idée de nous faire parcourir l'histoire de la photographie à travers le prisme du flou, depuis l'invention du procédé jusqu'à nos jours. On y découvrira que, selon les époques, le flou est tantôt considéré comme une valeur positive, tantôt négative. Dans un développement historico-thématique, les oeuvres présentées racontent l'évolution de cette forme dont les usages n'ont cessé de se modifier selon les époques et les pratiques, qu'elles aient été amateures, artistiques, scientifiques, ou encore de reportage. Jalonné de citations, le livre crée un dialogue entre les images et la manière dont le flou a été décrit par des auteurs et des artistes aussi divers que Charles Baudelaire, Julia Margaret Cameron ou Pierre Bourdieu, faisant ainsi valoir les enjeux du flou dans la perception du monde. Car comme le souligne Serge Tisseron dans son texte, "Si l'évolution rapide du monde nous rend anxieux, nous allons probablement préférer les images nettes, stables. Si, au contraire, nous sommes angoissés par une certaine rigidité autour de nous (...), nous allons privilégier le mouvement, l'aspiration vers l'avenir" . En préambule, le texte de Pauline Martin raconte l'histoire du flou, terme à l'origine dédié à une certaine pratique picturale avant de prendre le sens que nous lui connaissons. Son expertise est complétée par quatre textes : Martin Barnes se penche sur la valorisation du flou au XIXe siècle en Grande-Bretagne ; Martine Beugnet s'intéresse aux débuts du cinéma ; quand Florian Ebner et Michel Poivert se concentrent respectivement sur les années 1980 en Allemagne et sur la pratique contemporaine. Une contribution personnelle de Sébastien Lifshitz et une interview de Serge Tisseron complètent cet ouvrage de référence.

03/2023

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Ethnologie et anthropologie

Wayanga. Amazonie en sursis

Emilie Barrucand séjourne fréquemment au Brésil, chez les Indiens Mébéngôkre (Kayapo), Pareci, Irantxe, Bororo, Juruna, elle est l'amie de nombreux grands leaders politiques autochtones. Ils lui ont confié leurs problèmes, leurs besoins, leurs espoirs et lui ont demandé de les soutenir. De là est née l'idée d'organiser des rencontres interethniques qui se dérouleront dans les villages indigènes de l'Etat du Mato Grosso, afin que ces derniers puissent s'entraider et lutter ensemble contre les menaces qui pèsent sur eux. Le projet s'intitule " Solidarité interethnique ". Émilie Barrucand a parallèlement créé l'association Wayanga. Au cœur de la forêt tropicale, elle va alors rejoindre les Indiens Mébéngôkre Métyktire, l'un des peuples indigènes les plus guerriers d'Amazonie, pour mettre en œuvre le projet. Quelques années auparavant, elle rencontrait l'un d'eux. Un grand chef. Il l'invitait dans son village. Elle devenait sa fille adoptive. Elle a dû s'adapter aux coutumes et au rythme de vie de la communauté, prouver qu'elle n'avait pas de mauvaises intentions et apprendre la langue avant que ses membres ne l'acceptent et qu'une complicité naisse entre eux. Depuis, elle s'est engagée aux côtés des peuples indigènes dans leur lutte pour le respect de leurs terres, de leurs droits et de leur culture. Du fait de son engagement politique, bien qu'elle soit une femme, les hommes acceptent sa participation aux grandes discussions qui se déroulent , au centre du campement, sur la " place des Hommes ". C'est en ce lieu qu'ils mettent en place le projet de rencontres interethniques et choisissent la personne qui en sera responsable au sein de la communauté. Utilisant habilement ses connaissances anthropologiques et politiques qui, mêlées à ses propres émotions, nous entraînent de la souffrance à la joie, de la peur à l'espoir, du jeu à la guerre, Emilie Barrucand dresse un portrait bouleversant de la situation des Indiens du Brésil.

10/2005

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Ecrits sur l'art

L'art pauvre des riches

Peut-on en finir avec cinquante ans de paresse d'invention et de mièvreries dans l'art contemporain ? L'académisme artistique d'aujourd'hui ressemble à s'y méprendre à celui du Second Empire, et pour cause : les fortunes des années 2000 ont le même intérêt que leurs lointains prédécesseurs pour le creux, le vain, le décoratif, le sonnant et le trébuchant. Sur toute la planète, on applaudit des prix, pas des oeuvres. On s'esbaudit devant des records, des chiffres et même le nom des acheteurs devient un motif d'euphorie. Les plus lucides y verront la dernière étape d'un phénomène au bout duquel la " culture " aura trahi la cause de l'Art. Les audaces survendues sont profanes, jamais profanatrices. A bien y regarder, oui, nous vivons une répétition de la " fête impériale ", cette époque où Napoléon III et les nouveaux riches de l'acier et de la finance achetaient à prix d'or les productions clinquantes des peintres pompiers. Un triomphe du conformisme d'autant plus exaspérant qu'il passe pour tapageur. Déjà dans les années 1970, en réaction à l'engourdissement et au mensonge d'un art mercantile, des créateurs ont prôné une nouvelle pureté d'expression. En refusant catégoriquement de faire des tableaux, ils ont créé des performances et des installations, autrement dit des oeuvres impropres à la spéculation financière. Tel était l'art contemporain en vérité : une démarche téméraire et d'avant-garde. Une aventure d'un immense impact mais d'une très grande brièveté, que les marchands ont ensuite vidée de sa substance. Le Pop Art et ses imitateurs se sont imposés, suivis par le retour à la peinture, et enfin les stars comme Jeff Koons ou Damian Hirst - portés par le cortège des grandes fondations privées et des institutions muséales complaisantes. Franchement : ne serait-il pas temps de se déprendre du spectacle de l'argent et de la nullité, et d'imaginer le retour de l'art dans des formes forcément nouvelles ?

03/2023