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Andreï Vieru

Extraits

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Histoire du droit

La justice au cinéma

Une analyse passionnante de la justice et du droit au cinéma à travers 20 grands classiques L'ambition de cet ouvrage est d'étudier les rapports entre la justice et le cinéma. Il ne s'agit pas d'analyser, avec une exhaustivité résolument impossible, les considérations de justice dans la multitude des oeuvres cinématographiques. Depuis que le cinéma est cinéma, la caméra explore et illustre l'idée de justice et tout ce que celle-ci suppose comme conséquences. Comment le cinéma se saisit-il de la justice, comment l'appréhende-t-il ? Qu'est-ce que le cinéma dit de la justice ? Les films de justice, filmés à un moment précis de l'histoire juridique, souvent contemporains du spectateur, avec une volonté de vraisemblance qui en fait régulièrement de fins documents, fouillés et approfondis, sont les témoignages d'une époque, d'un événement, d'une institution, voire d'une certaine conception de la justice. C'est l'objet de cet ouvrage, qui nous plonge dans l'analyse de 20 films, français ou étrangers, considérés comme des classiques du genre. 20 Films commentés Accusée, levez-vous ! (Maurice Tourneur, 1930) Jenny Frisco & Le Coupable (William Wellman, 1932 et Raymond Bernard, 1937) Vers sa destinée (John Ford, 1939) Boomerang ! (Elia Kazan, 1947) Le Procès Paradine (Alfred Hitchcock, 1947) Winslow contre le Roi (Anthony Asquith, 1948) Madame porte la culotte (Georges Cukor, 1949) Justice est faite (André Cayatte, 1950) Témoin à charge (Billy Wilder, 1957) Douze en hommes en colère (Sidney Lumet, 1957) Les Sentiers de la gloire (Stanley Kubrick, 1957) Autopsie d'un meurtre (Otto Preminger, 1959) La Vérité (Henri-Georges Clouzot, 1960) Le Septième Juré (Georges Lautner, 1962) Le Verdict (Sidney Lumet, 1982) Erin Brockovich. Seule contre tous (Steven Soderbergh, 2000) L'Hermine (Christian Vincent, 2015) La Tête haute (Emmanuelle Bercot, 2015) My Lady (Richard Eyre, 2018) Mon crime (François Ozon, 2023)

10/2023

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Littérature française

Le Voyage du Condottière. Vers Venise, Fiorenza, Sienne la bien-aimée

Parmi les grands voyageurs de la littérature, André Suarès occupe une place originale. Ce n'est pas pour se distraire qu'il parcourt l'Italie, de Florence à Venise et à Sienne en passant par Milan, Gênes et nombre de petites villes : il s'y engage avec toute son âme. Le Condottiere, c'est lui, un "homme pour qui la plus haute puissance n'a jamais été que la possession et l'exercice du plus bel amour" . "On ne voyage, dit-il encore, que pour faire une conquête ou pour être conquis (...) Le Condottiere rêve d'être conquis en conquérant". Maître d'une haute culture, contemplant les oeuvres de Fra Angelico, Léonard de Vinci, Botticelli, Michel-Ange, Giotto, Dante, Piero della Francesca, Véronèse, Monteverdi ou Titien, il ne s'arrête jamais à l'objet pur et simple ou au pittoresque : de tout il essaie de tirer une leçon spirituelle, il cherche l'homme lui-même. Il prend parti, et souvent avec injustice. Mais ses nombreux parti pris n'empêchent pas sa passion d'être lucide. Naturellement, son Italie de prédilection n'est pas celle de l'Antiquité, mais la terre fiévreuse et colorée du Moyen Age, l'Italie des mystiques, des princes sanglants et des politiques perfides, qui sont à leur manière ses "professeurs d'énergie" . Les lignes qu'il consacre à Botticelli disent peut-être la plus pure leçon de son voyage : "Délice d'une telle réserve, d'une ardeur si continue ! Ici la passion murmure : Eloigne-toi au rêve qu'elle appelle ; ici, les personnes humaines peuvent s'avancer dans la vie : elles sont enveloppées de leur propre mystère, comme les dieux, et voilées comme eux, de leur perfection, quand ils voyagent sur la terre. ". .

11/2023

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Revues

L'année Céline 2007

La recherche est loin d'en avoir fini avec la vie et l'oeuvre d'un écrivain si étonnant que, même là où on croyait avoir réglé définitivement et raisonnablement une question, celle-ci peut ressurgir sous une autre forme et mener à de nouvelles trouvailles. Ainsi, avec la suite de l'édition des Cahiers de Prison (Cahiers 4 à 7), cette livraison de L'Année Céline présente ce qui est sans doute la toute première interview du futur Céline, le jeune docteur Louis Destouches répondant, en janvier 1923 à une enquête menée par Lectures pour tous sur le thème : "Peut-on prolonger la vie ? " Ce document jusqu'alors inconnu a pu être retrouvé grâce à la mise au jour, lors d'une vente publique, de deux lettres de Louis Destouches, proposant avec un bel aplomb au rédacteur du magazine, Albert Charleux, d'apporter sa contribution à l'enquête. Autres correspondants découverts : André et Madeleine Pinson, locataires de Céline lorsqu'il est propriétaire d'un petit immeuble à Saint-Leu-la-Forêt. Les rapports de Céline avec l'argent sont compliqués, on le sait depuis longtemps. Mais que penser de ses "placements" immobiliers et de sa manière de les gérer ? C'est ce que nous apprend la longue et méticuleuse enquête de Jean-Pierre Latterner. Autre dossier important. La collection des photographies faites au Cameroun par Frédéric Gadmer quelques mois après le séjour de Louis Destouches avait été partiellement exploitée par Roland Grillot en 1984. L'enquête a été reprise, par Laurent Simon et Gaël Richard, là où il l'avait laissée dans son travail fondateur, ce qui nous permet de publier plusieurs dizaines d'images nouvelles, sur les pas de Céline pendant son séjour africain, mises en regard avec les différents épisodes transposés dans Voyage.

06/2008

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Droit

La complémentarité des sexes en droit de la famille

La réalité est que le genre humain est duel, féminin et masculin. La réciprocité est inhérente à la complémentarité de l'homme et de la femme qui découle de la distinction même des sexes. Face aux évolutions du droit faisant émerger des concepts nouveaux de "genre indifférencié" ou d'"identité de genre" fondés sur la remise en cause de la différence des sexes dans les modèles familiaux, le Centre de recherche sur le couple et l'enfant, laboratoire du CEJESCO, a organisé, à l'Université de Reims (URCA), un colloque international sur le sujet. Les travaux qui conduisirent à la loi française du 17 mai 2013 n'avaient pas alors été amorcés, mais cette journée de conférences eut lieu pendant les débats parlementaires, ce qui accroît la portée de la réflexion menée. Le défi relevé fut de penser ensemble la différence des sexes et l'égalité de chacun d'eux au regard des liens primaires d'alliance et de parenté. La question a été creusée sous différents angles : aussi bien celui de l'identité sexuée et du couple sexué, comportant une analyse de la nouvelle loi ayant ouvert le mariage et l'adoption aux couples de personnes de même sexe, que celui des familles recomposées, des filiations sexuellement exclusives, des conventions de gestation pour le compte d'autrui, de l'assistance à la procréation ou, encore, de l'allaitement, de l'éloignement des père et mère du fait de l'incarcération, des droits de l'enfant et, enfin, de la résidence alternée. D'éminents spécialistes y ont contribué : Catherine Labrusse-Riou, Jean Hauser, Main Sériaux, Frédérique Granet-Lambrechts, Daniel Fasquelle, Martine Herzog-Evans, Jean-Dominique Sarcelet, Nathalie Baillon-Wirtz, Caroline André, Adélaïde Kadiyogo, ainsi que des intervenants venus d'Espagne, du Luxembourg et de Guinée : Carmen Làzaro Palau, Jordane Segura, Sekou Koita.

04/2014

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Littérature française

Un soir de téléthon

« ... les danseuses froufroutantes descendirent joyeusement vers la salle. Elles oscillaient leur corps de liane au rythme syncopé de la musique. La meneuse de revue apparut, scintillante, au centre de ce bouquet multicolore. Jaillissant de ce jardin enchanteur, une apparition bien réelle se posa juste devant la table des mousquetaires. Longue et brune, la jeune femme consuma de son regard de braise les bretteurs du dimanche. Sa bouche bien dessinée s'arrondissait comme un fruit mûr à cueillir sans attendre, et son corps flexible ondulait tel un serpent prêt à se projeter sur sa proie. La musique orientale distillée en mineure transportait les spectateurs dans un palais princier ottoman. La danseuse s'approcha encore plus près. Le Président se leva, s'inclina poliment comme s'il voulait la délivrer du sérail. Elle lui répondit par un clin d'œil engageant. Conquis par la beauté de cette apparition, André était sous le charme de la séductrice. Lui, le héros du jour allait-il perdre ce combat de nuit ? » S'inspirant d'une pratique interdite : le duel à l'épée, le cinquième roman de Bernard Marché rompt avec les précédents ouvrages de cape et d'épée, spécialités du maître d'escrime. Tel un romancier moderne, l'auteur fait évoluer les personnages de cette saga à travers les événements historiques de la deuxième moitié du vingtième siècle. Des années trente à nos jours, les acteurs principaux de cette péripétie récente sont ainsi confrontés à des conflits humains ou à des épreuves sentimentales à travers plusieurs continents. Que ce soit lors d'un duel, le débarquement en Normandie ou la chasse aux anciens nazis, l'adrénaline distillée par la plume du narrateur projette le héros en première ligne face au danger. Un régal pour les lecteurs de tous âges.

11/2015

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Histoire de France

La résistance confisquée ? Les délégués militaires du général de Gaulle, de Londres à la Libération

Maillon oublié entre la France libre et la résistance intérieure, les délégués militaires régionaux (DMR) ont marqué par leur action l’histoire de la Résistance française, mais non sa mémoire. Ces officiers français ont pourtant joué un rôle essentiel dans l’unification de la Résistance française et l’application des plans de sabotage destinés à faciliter le débarquement allié en Normandie. Après l’arrestation de Jean Moulin en juin 1943, les services secrets du général de Gaulle parachutent en France des officiers triés sur le volet– les DMR – pour reprendre en main la direction de la résistance militaire. Pour mener à bien cette délicate mission, les délégués disposent de moyens très importants : argent, chaînes de transmission radio et capacité à obtenir des armes. Mais, acheminés en métropole à partir de septembre 1943, ils doivent affronter, outre une répression féroce de la Gestapo, d’innombrables difficultés pour se faire accepter des résistants locaux. Au fil des mois, ils parviennent cependant à s’intégrer et à appliquer les plans de sabotage. A l’été 1944, bien des résistants les considèrent comme leurs véritables chefs. Ont-ils pour autant confisquer la résistance intérieure en la plaçant aux ordres du général de Gaulle ? Ou se sont-ils contentés d’être les ambassadeurs de la France libre ? En comblant le vide historiographique concernant les DMR, l’ouvrage rouvre ce dossier brûlant et, sans parti pris, restaure le rôle véritable de ces missi dominici de la France libre, en s’appuyant sur des archives inédites. Distingué par le Premier Prix d’histoire 2012 de la Fondation Charles-de-Gaulle, La Résistance confisquée ? est le premier ouvrage de Philippe André, ancien élève de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm.

03/2013

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Actualité et médias

La République, la pantoufle et les petits lapins

Je me choisis "athée en politique" . En 2007, j'ai choqué mes amis en optant publiquement pour le candidat Sarkozy. Ni regret, ni blanc-seing. Voter n'est pas entrer en religion. Pourquoi bouderais-je ses initiatives bienvenues lorsqu'il interdit à Kadhafi le massacre des civils insurgés de Benghazi ? A gauche et à droite, la France officielle pense à huis clos. Sainte ligne Maginot, protège-nous d'un monde extérieur voué aux méchants impérialistes, aux terribles envahisseurs musulmans et aux désespoirs apocalyptiques ! Ouvrons nos fenêtres : un vent de liberté a déraciné en moins d'un demi-siècle l'empire stalinien, il s'attaque aujourd'hui aux despotismes profanes ou religieux, il réveille les courages et bouscule planétairement les tabous. Je dédie ce pense-bête aux happy few, ni résignés ni apathiques et pas davantage nihilistes. A. G. Philosophe et essayiste né en 1937, ancien maoïste et soixante-huitard, André Glucksmann s'est fait connaitre au début des années 70 comme l'un des tenants de la "nouvelle philosophie". A côté d'un intérêt marqué sur les questions liées à la guerre ou à la stratégie, ainsi dans "Le discours de la guerre" (1967) ou "La force du vertige"(1983), il va s'engager très nettement dans le combat contre totalitarisme à travers un livre comme "La cuisinière et le mangeur d'homme"(1975). S'élevant contre la tentation du nihilisme ou du pacifisme, militant inlassable des droits de l'homme, aux côtés des Tchétchènes contre Vladimir Poutine, il est aujourd'hui plutôt proche des milieux atlantistes. S'il a soutenu Nicolas Sarkozy en 2007, il prend aujourd'hui ses distances à l'égard de sa politique sécuritaire. Auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages, il a récemment publié "Les deux chemins de la philosophie".

05/2011

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Histoire internationale

Ahmed Sékou Touré (1922-1984) Président de la Guinée de 1958 à 1984. Tome 5, Mai 1962-Mars 1969

Le diplomate français André Lewin, qui était au début des années 70 porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a négocié, comme envoyé spécial des Nations Unies, la normalisation des relations diplomatiques entre la Guinée et la France, intervenue le 14 juillet 1975. Il a ensuite été ambassadeur de France à Conakry jusqu'en 1979, et n'a cessé depuis lors de s'intéresser à ce pays. Il entretenait des relations confiantes et même amicales avec Ahmed Sékou Touré, président de la Guinée de 1958 à 1984. Il lui a consacré une thèse de doctorat d'histoire, soutenue en 2008 à l'Université d'Aix-en-Provence. Le tome 5 de cette biographie décrit les événements qui se déroulent de mai 1962 à mars 1969. Il commence avec l'intronisation, en présence de Sékou Touré, de l'archevêque de Conakry Mgr Tchidimbo, qui sera ultérieurement arrêté et condamné aux travaux forcés à perpétuité pour " participation au complot de la Ve colonne ". Avec la France du général de Gaulle, on assiste en 1963 à la signature d'accords bilatéraux, et en 1965 à une rupture des relations diplomatiques qui durera dix ans, en dépit de quelques vaines tentatives de réconciliation. On voit également Sékou Touré célébrer les femmes, radicaliser la Révolution, réprimer sévèrement divers complots dont celui des militaires, contribuer à la chute de l'abbé Fulbert Youlou, président du Congo-Brazzaville, déplorer la chute de son ami le président ghanéen Nkrumah, ne pas parvenir à se réconcilier avec le président ivoirien Houphouët-Boigny, mais aussi concrétiser l'un de ses rêves : la naissance de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) dont le Guinéen Diallo Telli devient le premier secrétaire général.

03/2010

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Littérature française

Signé Parpot

Monsieur le directeur, J'ai faim et froid, je n'ai pas d'argent, je suis logé très modestement dans un appartement et je n'arrive pas à me nourrir et à me vêtir, j'aime une fille qui s'appelle Claudine Courvoisier que j'ai rencontrée aux cours du CNAM en novembre 1990 et qui n'a pas voulu me fréquenter parce que je ne travaillais pas et que je n'avais pas d'argent. Je suis vierge et je n'ai jamais eu de rapports intimes avec les femmes, et malheureux maintenant, je ne veux plus jamais d'autres femmes car j'aime à la folie cette jeune fille Claudine Courvoisier de novembre 1990. Je n'ai jamais vécu par manque d'argent et manque de travail, l'important serait que je puisse au moins avoir ma femme Claudine car dans la vie, c'est important d'avoir sa femme qui serait Claudine Courvoisier de novembre 1990, mon épouse pour la vie. Signé Parpot et Un Amour de Parpot, respectivement parus en 1994 et 1996, par leur manière très particulière, franchement cocasse, de s'intéresser aux dérapages obsessionnels de l'humaine condition, révélaient un rare écrivain. Au sujet d'Un Amour de Parpot, André Comte-Sponville pouvait écrire dans L'Express : " J'ignore tout de l'auteur, sauf ceci : il vient d'écrire un livre improbable et réussi, à la fois émouvant et cocasse, original, aussi singulier qu'universel ". Autant de traits que le lecteur trouvait déjà dans le premier livre d'Alain Monnier, aujourd'hui réédité. Roman noir épistolaire, d'autant plus subtilement orchestré que sans narrateur, Signé Parpot est donc à redécouvrir à l'heure où le dernier ouvrage d'Alain Monnier, Les Ombres d'Hannah, démontre l'étonnante capacité de cet écrivain à se renouveler à chaque livre.

08/1999

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Romans historiques

La fille de Maître Jacques Tome 3 : Le Diamant de Salomon

Paris, 1774. Trois ans après son mariage avec le jeune menuisier qu'elle aime, Marie-Noëlle n'est pas heureuse. Pierre se détourne d'elle, et son frère André a disparu. Elle croit aussitôt trouver une rivale dans la voiture qui rôde autour de leur atelier. Faut-il se battre ou, comme l'y invitent les mœurs du temps, s'abandonner à son tour aux avances du galant et mystérieux chevalier de Bellanges ? La vérité cependant est bien plus terrible qu'elle le soupçonne. Non, Pierre ne la trompe pas. Il s'est laissé à nouveau séduire par les chimères du comte de Saint-Germain, qui a retrouvé sa trace et entend bien achever son grand œuvre. Désormais, les trois objets magiques hérités de Salomon sont entre ses mains. Grâce au secret des compagnons, sue l'artisan refuse de lui donner, la royauté biblique pourrait être restaurées et, bien au-delà, l'unité première de l'homme, perdue depuis le jardin d'Eden ! Et voilà Pierre déchiré entre l'amour qu'il porte toujours à Marie-Noëlle et sa quête d'absolu qui ne l'a pas quitté depuis ses aventures de Saumur. Pierre tente d'en finir une fois pour toutes avec Saint-Germain en se prêtant à ses expériences. Mais il ignore quelles forces surnaturelles peut déchaîner le diamant de Salomon. Et il ignore, surtout, ce dont est capable une femme amoureuse. Marie-Noëlle est restée la fille de maître Jacques : avec l'aide des compagnons, elle décide de sauver son couple, et de donner une bonne leçon aux hommes qui veulent gérer le monde en se jouant des sentiments. Fascinante plongée dans l'univers mystérieux du compagnonnage, où les symboles ont parfois plus d'importance que les faits, La Fille de Maître Jacques multiplie et entrelace les intrigues. Régis Albarel y déploie un immense talent de conteur.

09/2005

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Critique littéraire

Racine

Racine est un mystère. Simplicité et clarté raciniennes répète-t-on. Or Racine n'est ni simple ni clair. II y a une apparence, il y a une réalité. L'apparence ce sont ces lettres manuscrites dont l'immédiate lisibilité nous laisse perplexes tant il semble que la phrase coule de source, limpide, achevée, définitive dès sa naissance. Quelle réalité derrière cette souveraine maîtrise de la langue ? Il y a un décalage entre les passions meurtrières qui animent le théâtre et l'espèce d'évidence sereine avec laquelle s'impose l'écriture racinienne. Décalage aussi entre les crises de la vie - rupture avec Port-Royal, décès suspect de la Marquise Thérèse Du Parc, mort de l'enfant du poète et de la comédienne, amours partagées avec la Champmeslé, abandon du théâtre après Phèdre, affaire des poisons, accusation de jansénisme sur la fin de sa vie - et la courbe sans faute d'une carrière si parfaitement réussie qu'on la dirait guidée par un plan : en une décennie et demie l'orphelin de la Ferté-Milon, l'enfant de Port-Royal, s'impose comme l'auteur de théâtre le plus considérable de son temps, avant de devenir l'historiographe du Roi, puis son lecteur et son familier. Mystère de la poésie : cet homme de cour à perruque est aussi le poète qui aura su, avec ses mots, faire naître ces instants de silence partagé, de jubilation pathétique, qui sont la vérité ultime de la poésie tragique. Racine aura enfanté son œuvre écartelé entre le talent reçu et l'anathème porté par ses maîtres sur le théâtre. " Pardonne " s'exclame Phèdre au plus profond de sa détresse. C'est le premier mot de la fresque d'André Le Gall. C'est aussi le dernier.

01/2004

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Critique littéraire

Une histoire de la NRF

La Nouvelle Revue française a cent ans. C'est une longévité rare pour une revue de littérature et de critique. Aussi singuliers sont la notoriété et le rayonnement qui furent les siens dès les premiers temps de sa publication et durant tout le siècle. Quels étaient donc le projet et la situation d'André Gide et de ses amis cofondateurs pour que cette aventure se prolongeât si durablement ? S'agissait-il de faire école, d'élever une bannière ? Assurément non. Seulement, ici, la littérature a tous les droits. Rien ne lui est opposable. Ni la religion ni la politique, ni les moeurs ni la morale, ni la tradition ni la mode. Peu importe que l'on considère la parole de l'écrivain comme un don ou un effort, une aptitude ou une discipline. Seuls comptent l'intensité d'écriture et son pouvoir de révélation, cette singularité dans l'ordre de la connaissance et du discours qu'on lui accorde, au-delà de toute doctrine et "préoccupation" qui la limiteraient. "Sans prévention d'école ni de parti", telle fut La NRF : comme le disait Jacques Rivière, l'un de ses grands directeurs, "un lieu d'asile, imprenable, ménagé pour le seul talent, le seul génie, s'il veut bien se montrer". Et il s'est bien montré, avec Gide et Claudel, Proust et Martin du Gard, Larbaud et Supervielle, Saint-John Perse et Michaux, Malraux et Sartre, Alain et Blanchot... Et par la voix de tant d'autres, tous gravitant autour d'un même soleil. Cette chronique de La NRF, riche en amicales et laborieuses complicités mais aussi en querelles, questionnements et détours inattendus, montre à quel point cette singulière histoire éditoriale s'est entremêlée à un grand siècle de littérature.

02/2009

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Critique littéraire

Les entretiens de la Fondation des Treilles Tome 3 : La place de la NRF dans la vie littéraire du XXe siècle : 1908-1943

Quand parut en 1909 le " second " premier numéro de La NRF, " revue mensuelle de littérature et de critique ", dirigée par Jacques Copeau, André Ruyters et Jean Schlumberger, cet élégant fascicule de cent dix pages n'était qu'un périodique de plus parmi des douzaines de publications du même genre et dont plusieurs jouissaient d'une notoriété et d'une audience certaines. Comment, en quelques années, la dernière-née des innombrables revues de la Belle Epoque a-t-elle réussi à s'imposer comme le lieu de rencontres et d'échanges des lettres modernes ? Comment ce " groupement d'esprits libres " (selon la définition de Gide, qui inspirait la revue sans jamais la diriger) a-t-il réussi à fédérer des auteurs aussi différents que Claudel et Proust, Jouhandeau et Supervielle, Giraudoux et Valéry ? Leur point de convergence : une exigence littéraire absolue refusant de se mettre au service d'une quelconque idéologie. Très vite, la revue a donné naissance à un comptoir d'édition, puis à la Maison Gallimard. Ce sont sans doute les synergies entre les deux entreprises qui ont fait l'essentiel de leur réussite. Ces entretiens reviennent sur cette aventure intellectuelle unique dans les lettres européennes, en évoquant les figures des fondateurs, en précisant le rôle des principaux protagonistes, en définissant l'attitude de la revue à l'égard des avant-gardes de l'époque, sa position face aux totalitarismes de gauche et de droite qui ont marqué l'histoire du XXe siècle. Y ont participé des écrivains et des critiques, des historiens des lettres et des historiens d'art, des spécialistes du monde de l'édition et des éditeurs de textes et de documents. Ils préludent à d'autres entretiens qui, en 2011, auront pour sujet l'histoire non de la revue, mais de la maison d'édition.

10/2009

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française : Table et index de 1908 à 1943

Etablis dans le cadre du Centre d'études gidiennes, ces table et index de La Nouvelle Revue française pour les années 1908 à 1943 constituent un indispensable outil de travail pour ceux que l'histoire de la littérature et de la vie intellectuelle et artistique intéresse. La première moitié du vingtième siècle est encore très favorable à l'épanouissement des revues littéraires, qui sont l'un des principaux rouages du dispositif éditorial et culturel alors en vigueur. Celle créée par André Gide et cinq hommes de lettres de ses amis, puis animée par Jacques Rivière et Jean Paulhan, y jouit très tôt d'une grande autorité et d'une audience élargie, tant en France qu'à l'étranger. Elle le doit autant aux auteurs qu'elle parvient à rassembler autour d'elle (de Claudel à Sartre, de Proust à Malraux, de Saint-John Perse à Supervielle, Ponge ou Michaux...) qu'à son considérable apport critique. Aventure collective aussi attentive aux postes avancés et marginaux de la pratique littéraire qu'à l'héritage des siècles passés, La NRF n'aura d'autre dessein que d'abriter une défense et illustration de la littérature, reconnue, parmi tous les autres ordres du discours, comme le haut lieu de la révélation et de l'épanouissement de l'humain. "Un groupement d'esprits libres" , disait Gide à propos des premières années de La NRF ; "sans prévention d'école ni de parti" , ajoutait Rivière. Cet index, republié dans le cadre de la commémoration du centenaire de la création de la revue, en apporte un sûr témoignage. 352 livraisons mensuelles - 1 100 auteurs et contributeurs - 9 500 textes et articles - 600 revues et journaux cités - 2 000 écrivains cités. Historique de la revue, avec des passages inédits des Cahiers de la Petite Dame, et bibliographie.

09/2009

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Musique, danse

Tchaikovski au miroir de ses écrits

Tchaikovski fut sa vie durant un infatigable épistolier ainsi qu'en témoigne sa surabondante correspondance riche de plus de cinq mille lettres répertoriées, le plus souvent fort circonstanciées. On y découvre une mine de renseignements passionnants tant sur lui-même et sa manière de composer, que sur ses confrères, ses opinions politiques, philosophiques, religieuses, littéraires et musicales. L'immensité de cet héritage épistolaire, que sont venus étayer des extraits de ses journaux personnels ainsi que certains de ses articles musicaux parus dans la presse de l'époque, imposait une sélection judicieuse, organisée ici selon une approche thématique. L'enfant s'y manifeste à partir de lettres et poèmes écrits directement en français, témoignage touchant de l'imprégnation de notre culture dès son plus jeune âge avant de laisser place à l'homme privé, au compositeur, au critique, au professeur ou à l'amateur d'art et de lettres. Ces écrits révèlent l'étendue de la culture de Tchaikovski, sa curiosité inlassable, son goût des voyages, son besoin de s'exprimer sur les sujets les plus profonds, son étonnante attention à ses correspondants, son extrême lucidité sur lui-même et sur les autres, sa facilité aussi à parler de lui à l'occasion de moments cruciaux ou simplement anecdotiques de son existence. Il en ressort un autoportrait sans fard, dépourvu de complaisance, d'une personnalité très riche, autrement complexe et intéressante que l'image excessivement sentimentale que l'on s'est souvent complu à donner de lui. André Lischke qui a assuré le choix, la présentation et la traduction de ces écrits est l'auteur d'une importante monographie consacrée à Tchaikovski, saluée unanimement par la critique et couronnée par quatre grands prix (Académie Charles Cros, Académie de Beaux-Arts " prix Kastner-Boursault ", Prix des Muses, Prix de la critique musicale).

09/1996

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Critique littéraire

Le nouveau dictionnaire des oeuvres de tous les temps et de tous les pays. Tome 1

" C'est une " somme " d'autant plus nécessaire à l'homme moderne que les références dont a besoin celui-ci sont aujourd'hui plus étendues, non seulement dans le temps, mais dans l'espace. Depuis quelques siècles, la multiplication des ouvrages de l'esprit a été si rapide qu'une vie entière ne suffirait pas à parcourir les plus justement célèbres. Le monde occidental s'est étendu aux Amériques ; le monde oriental est devenu un élément nécessaire de toute culture complète. Non seulement il ne serait plus possible de tout lire, mais il serait fou de l'essayer. " Tantôt le titre d'un ouvrage a été prononcé devant nous avec éloge, tantôt une allusion à un auteur a été faite par un critique que nous estimons ; parfois la lecture d'un livre, ou même d'une phrase de tel écrivain nous donne envie de connaître le reste de son œuvre. C'est ici qu'intervient ce dictionnaire. Non seulement il m'apprendra les titres des œuvres, mais il me donnera l'analyse des plus importantes. Le journaliste, l'écrivain, et tout simplement l'honnête homme, ont à tout moment besoin d'un renseignement sur des disciplines qui leur sont étrangères, et cela dans tous les langages. Ils trouveront, dans cet ouvrage, l'analyse de vingt mille œuvres de toutes natures, qui couvrent les champs les plus variés. C'est une lecture fascinante et précieuse. " Enfin, il importe de répéter que l'objet de cet immense travail n'est nullement de dispenser le lecteur d'aller aux œuvres elles-mêmes, mais au contraire de le renvoyer à elles en lui donnant le moyen de les découvrir, de les entrevoir, de les choisir. " ANDRE MAUROIS De l'Académie française

10/1994

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Critique littéraire

Le nouveau dictionnaire des oeuvres de tous les temps et de tous les pays. Tome 6

" C'est une " somme " d'autant plus nécessaire à l'homme moderne que les références dont a besoin celui-ci sont aujourd'hui plus étendues, non seulement dans le temps, mais dans l'espace. Depuis quelques siècles, la multiplication des ouvrages de l'esprit a été si rapide qu'une vie entière ne suffirait pas à parcourir les plus justement célèbres. Le monde occidental s'est étendu aux Amériques ; le monde oriental est devenu un élément nécessaire de toute culture complète. Non seulement il ne serait plus possible de tout lire, mais il serait fou de l'essayer. " Tantôt le titre d'un ouvrage a été prononcé devant nous avec éloge, tantôt une allusion à un auteur a été faite par un critique que nous estimons ; parfois la lecture d'un livre, ou même d'une phrase de tel écrivain nous donne envie de connaître le reste de son œuvre. C'est ici qu'intervient ce dictionnaire. Non seulement il m'apprendra les titres des œuvres, mais il me donnera l'analyse des plus importantes. Le journaliste, l'écrivain, et tout simplement l'honnête homme, ont à tout moment besoin d'un renseignement sur des disciplines qui leur sont étrangères, et cela dans tous les langages. Ils trouveront, dans cet ouvrage, l'analyse de vingt mille œuvres de toutes natures, qui couvrent les champs les plus variés. C'est une lecture fascinante et précieuse. " Enfin, il importe de répéter que l'objet de cet immense travail n'est nullement de dispenser le lecteur d'aller aux œuvres elles-mêmes, mais au contraire de le renvoyer à elles en lui donnant le moyen de les découvrir, de les entrevoir, de les choisir. " ANDRE MAUROIS De l'Académie française

10/1994

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Sciences historiques

La famille Guitton en Forez. Ascendance et descendance d'Auguste Guitton (1815-1901)

Né en 1940, ancien élève de l'Ecole polytechnique, Jean-Paul Guitton a fait une carrière d'ingénieur hydrographe dans la Marine, puis d'ingénieur de l'armement dans diverses administrations parisiennes. Depuis son admission dans la 2e section des officiers généraux, il milite dans le mouvement familial et pour le respect de la vie. Parallèlement il s'est toujours intéressé à l'histoire et à la généalogie, ce qui le conduit aujourd'hui à publier l'histoire de sa famille. Originaire de Charlieu, entre Saône et Loire, la famille Guitton remonte à Charles Guitton, maître tanneur au début du XVIIe siècle. La présente étude est centrée sur Auguste Guitton (1815-1901), notable stéphanois, arrière-grand-père de l'académicien Jean Guitton (1901-1999) et ancêtre de l'auteur. Elle présente l'ascendance des Guitton à Charlieu et à Roanne, à Roanne et Saint-Just pour les Berry La Barre, à Cadix puis Couzon pour les Lacombe et les Goiran, puis l'installation d'Auguste Guitton à Saint-Etienne, appelé aux affaires de son beau-père, André Simon Nicolas Boutérieux, lui-même lié à de bonnes familles stépahanoises, les Royet, les David, les Thiollière... Dès lors, la famille Guitton s'enracine à Saint-Etienne et dans la propriété voisine de Montravel ; solidement ancrée dans sa foi et ses convictions, elle entretient des " traditions " familiales et de fidélité au trône et à l'autel. Les réunions familiales et les saynètes dont elles sont l'occasion permettent de juger de la culture de la bourgeoisie française aux XIXe et XXe siècles ainsi que de l'éducation reçue par ses aïeux. Plusieurs tableaux généalogiques complètent cette étude historique et sociologique d'une vieille famille assez représentative de la bonne bourgeoisie.

10/2007

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Actualité et médias

9-2, le clan du président

Les présidents de la République ont toujours eu un fief. Si Jacques Chirac a longtemps régné sur la ville de Paris, Nicolas Sarkozy, lui, a choisi la banlieue. Mais pas n'importe laquelle : les Hauts-de-Seine, où se croisent grandes fortunes et "nouveaux riches" de la politique. Sans le 9-2, le président ne serait rien. C'est là qu'il a commencé sa carrière politique : maire de Neuilly à 28 ans, député de Neuilly-Puteaux à 34 ans, président du conseil général à 49 ans... C'est là qu'il a appris le métier avec son "parrain" corse, Charles Pasqua, l'ancien homme fort du département. Il y compte ses amis les plus fidèles, mais aussi les plus encombrants : le couple Balkany à Levallois-Perret, le couple Aeschlimann à Asnières, la famille Ceccaldi-Raynaud à Puteaux, dont les frasques familiales et judiciaires défraient la chronique locale. On y trouve de fidèles alliés aussi, comme l'ex-UDF André Santini, maire d'Issy-les-Moulineaux, dont les bonnes blagues cachent des pratiques locales beaucoup moins drôles. Dans nombre de ces communes tenues par les amis du président se pratiquent, à grande échelle, le clientélisme et le muselage de l'opposition. Entre leurs mains, les logements sociaux deviennent une arme politique redoutable. Nicolas Sarkozy continue par ailleurs de suivre de près le pharaonique projet immobilier de relance du quartier d'affaires de la Défense, qu'il a amorcé en 2006 et qui ravit ses amis promoteurs et grands patrons... ainsi que le nouveau boss du département, Patrick Devedjian. Une plongée inédite au cœur de la droite "bling-bling", qui détient le pouvoir et l'argent dans le département le plus riche de France : le 9-2, où règne le clan du président...

02/2008

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Critique littéraire

Philippe Soupault

" Poète, vagabond. Voyageur. Contestataire ", Philippe Soupault (1897-1990), fondateur du mouvement surréaliste avec André Breton et Louis Aragon, a vécu en marge, à dessein et par inadvertance. A dessein, il s'est tenu à l'écart des projecteurs, n'aimant ni l'idée ni les servitudes de la gloire. Et c'est par inadvertance qu'il est resté dans l'ombre : trop occupé à vivre, il a oublié de préparer sa postérité... Auteur avec Breton, en 1919, des Champs magnétiques, un des livres les plus marquants du XXe siècle, il est avant tout poète. Mais c'est aussi un romancier de talent (du Bon Apôtre aux Dernières Nuits de Paris), et un critique prolifique, inclassable. Editeur, journaliste à Paris-Soir et à L'Excelsior, directeur de Radio-Tunis, producteur à Radio-France, sa vie professionnelle est variée et passionnante, marquée par de nombreux voyages, de multiples rencontres. Proche de la résistance gaulliste, il connaît les geôles vichystes à Tunis. Considéré comme l'un des plus authentiques écrivains de la littérature française, on le retrouve en 1944 professeur dans une université chic de la côte Est des Etats-Unis. Sa vie, retracée ici à travers son oeuvre et de très nombreux inédits, suit les soubresauts littéraires et politiques du siècle, du mouvement dada aux errances du surréalisme, de la montée du nazisme en Allemagne à la dictature du gouvernement de Vichy, de la création de l'URSS à la décolonisation. De Paris à Mexico, de Tunis à New York en passant par Berlin, Prague et Rio de Janeiro, c'est une longue vie pleine de poèmes et de traversées, cherchant sans cesse un difficile équilibre entre l'écriture, les amitiés et les amours.

04/2010

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Critique littéraire

Nous est un autre. Enquête sur les duos d'écrivains

Saviez-vous que les plus célèbres romans d'Alexandre Dumas ont d'abord été écrits par Auguste Maquet ? Que le marxisme est une invention de Friedrich Engels ? Que le capitaine Nemo est un hommage à Jules Hetzel, l'éditeur sans qui les Voyages extraordinaires n'auraient jamais existé ? Qu'Erckmann-Chatrian est la signature de deux hommes, mais d'un seul écrivain ? Que Willy a détruit les brouillons des premiers Claudine et que l'on ne connaîtra donc jamais sa part dans les romans de jeunesse de Colette ? Qu'André Breton aimait distinguer ligne à ligne, dans Les Champs magnétiques, les phrases de Philippe Soupault et les siennes ? Que le " troisième homme " surgi de la rencontre d'Adolfo Bioy Casares et de Jorge Luis Borges est l'écrivain le plus singulier de la littérature argentine ? Que plus Hergé s'est entouré de collaborateurs, plus la création des albums de Tintin s'est ralentie ? Et que Paul Pavlowitch, qui assuma le rôle d'Emile Ajar à la demande de Romain Gary, fut bien autre chose qu'un prête-nom ? Frappés par le tabou qui pèse sur l'écriture en collaboration, Michel Lafon et Benoît Peeters ont mené la première enquête approfondie sur cette pratique trop longtemps occultée. Ce livre raconte, comme autant de romans, les histoires vraies de duos éphémères ou durables, affichés ou clandestins, raisonnables ou passionnels. Il parle d'argent et d'amitié, de conflits et de fusion, du bonheur d'inventer ensemble et de l'amertume des séparations. Ecrit lui-même à quatre mains, cet ouvrage propose aussi une défense et illustration d'une pratique riche en enseignements sur les mécanismes de la création - et, plus largement, sur les relations entre les hommes.

03/2006

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Histoire de France

Ces français qui ont collaboré avec le IIIe Reich

La poignée de mains de Montoire, le 24 octobre 1940, entre le maréchal Philippe Pétain et le chancelier du IIIe Reich Adolf Hitler, est le symbole d'une collaboration qui s'annonce entre un pays vaincu et son vainqueur. Dans son discours aux Français du 30 octobre 1940, le chef de l'Etat français emploie lui-même le terme de collaboration : "J'ai rencontré, jeudi dernier, le chancelier du Reich. Cette rencontre a suscité des espoirs [... ]. Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J'en ai accepté le principe [... ]. Cette collaboration doit être sincère". Par ce discours, les bases d'un rapprochement politique entre les deux pays sont bien jetées. Dès lors, certains pousseront très loin leur collaborationnisme avec les nazis, au point d'avoir du sang sur les mains. Ce livre trace le portrait des plus significatifs d'entre eux : hauts ou modestes fonctionnaires, militaires (Raoul Dagostini, Joseph Darnand, René Bousquet...), responsables politiques et économiques (Jacques Doriot, Philippe Henriot dit le "Goebbels" français...), artistes, écrivains, journalistes (Robert Brasillach, Ferdinand Céline, Alphonse de Châteaubriant, Lucien Rebatet...), et voyous (Henri Lafont, André Francis dit "Gueule-Tordue" , Maurice Solnlen...) se mettent, pour beaucoup, au service de l'occupant. Un ouvrage passionnant qui s'intéresse aux individualités afin de comprendre comment ces hommes ont glissé, basculé dans la collaboration. Un travail d'enquête minutieux, s'appuyant sur de nombreux documents d'archives. Surnommé "le détective de l'histoire" , Jean-Paul Lefebvre-Filleau, ancien colonel de gendarmerie, diplômé de l'université en droit, criminologie et théologie, a publié une vingtaine d'ouvrages, dont le dernier, La Franc-maçonnerie au coeur de la République, de 1870 à nos jours, réédité aux éditions De Borée en 2016.

01/2017

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Critique littéraire

Louise de Vilmorin. Une vie de bohème

Comment connaître quelqu'un dont les yeux changent de couleur selon les interlocuteurs ? Ceux de Louise de Vilmorin sont pailletés de vert pour le peintre Jean Hugo, violets selon Paul Morand, ou encore gris-bleu pour ses amis. La célèbre romancière s'en est toujours amusée, elle qui aimait brouiller les pistes, accentuer ses contradictions et construire sa légende. " Inconstante, je suis fidèle... " répétait-elle à l'envi. Née en 1902 dans une illustre famille de botanistes, Louise a raconté son enfance mélancolique à l'ombre d'une mère peu aimante, auprès de quatre frères joueurs et veillant sur elle. D'une maladie qui lui imposa une longue convalescence, elle conservera un déhanchement qui accentuera son charme et lui donnera le goût de rêver. Tour à tour poète, romancière, scénariste pour Max Ophüls ou Louis Malle, dessinatrice, la femme de lettres réussit tout ce qu'elle entreprend au tournant des années 50. Elle devient l'égérie bohème des artistes de l'après-guerre et, avec sa silhouette impeccable et ses longues jambes, l'icône des couturiers. Dans la maison de ses ancêtres à Verrières, elle tient un salon, le dernier du genre, où sa conversation enjouée attire le Tout-Paris des écrivains, des journalistes, des musiciens. Tout brille, tout pique dans le destin de cette amoureuse de l'amour. Mais, entre Saint-Exupéry et André Malraux, ses amants aux noms célèbres et ses deux maris, connut-elle vraiment le bonheur ? Rien ne fut jamais simple dans la vie de Louise de Vilmorin. Sans nul doute, la vérité de sa personne est à rechercher ailleurs, dans ces révélations cryptées au hasard de lettres redécouvertes, entre les pages de ses romans, dans les recueils de poèmes qu'elle nous a laissés comme un testament gracieux à son image, avec élégance.

10/2019

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Critique littéraire

Demeures de l'esprit. France Tome 4, Sud-Est

Le huitième volume des Demeures de l'esprit, le quatrième consacré à la France, est constitué des régions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Voltaire et Rousseau sont presque voisins, entre Ferney et les Charmettes. Mme de Sévigné trône au sommet de la butte de Grignan, ce Versailles de la Provence. Cézanne n'était pas mal logé non plus, dans son joli Jas de Bouffan. Pourtant, quand Renoir vient y voir son ami, il s'enfuit rapidement car il trouve que l'avarice règne dans la demeure. La vie était sans doute plus gaie aux Collettes, sa propre maison de Cagnes-sur-Mer. Et Picasso menait grand train à Vauvenargues, derrière la montagne Sainte-Victoire. Ce ne sont là, avec Fragonard, que les plus fameux des peintres dont ce volume nous fait franchir le seuil, parmi lesquels Réattu, Ravier, Hébert, Utrillo, Mélik, etc. Un seul compositeur, mais de taille : Berlioz, à La Côte-Saint-André. Des inventeurs : Montgolfier ou Aristide Bergès. On pourrait dire aussi un mot de Nostradamus, ou bien d'Ampère, de Claude Bernard ou de Ferdinand Fabre. Cependant nous sommes loin d'en avoir fini avec les écrivains et les poètes : Daudet n'a jamais habité le moulin de Fontvieille mais son ami Mistral demeurait à Maillane, Charles Forot à Saint-Félicien, dans l'Ardèche, Charles Maurras à Martigues et Giono à Manosque, bien sûr. Et si nous remontons dans le temps, voici Honoré d'Urfé en son beau La Bastie et son frère Anne en sa forteresse d'Urfé, sur la montagne. Quant au savant Théodore Reinach, il refaisait la Grèce dans sa villa Kérylos, à Beaulieu-sur-Mer.Table détaillée des sites en fin de volume avec appréciations et renseignements pratiques

02/2012

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Critique littéraire

Le nouveau dictionnaire des oeuvres de tous les temps et de tous les pays

" C'est une " somme " d'autant plus nécessaire à l'homme moderne que les références dont a besoin celui-ci sont aujourd'hui plus étendues, non seulement dans le temps, mais dans l'espace. Depuis quelques siècles, la multiplication des ouvrages de l'esprit a été si rapide qu'une vie entière ne suffirait pas à parcourir les plus justement célèbres. Le monde occidental s'est étendu aux Amériques ; le monde oriental est devenu un élément nécessaire de toute culture complète. Non seulement il ne serait plus possible de tout lire, mais il serait fou de l'essayer. " Tantôt le titre d'un ouvrage a été prononcé devant nous avec éloge, tantôt une allusion à un auteur a été faite par un critique que nous estimons ; parfois la lecture d'un livre, ou même d'une phrase de tel écrivain nous donne envie de connaître le reste de son œuvre. C'est ici qu'intervient ce dictionnaire. Non seulement il m'apprendra les titres des œuvres, mais il me donnera l'analyse des plus importantes. Le journaliste, l'écrivain, et tout simplement l'honnête homme, ont à tout moment besoin d'un renseignement sur des disciplines qui leur sont étrangères, et cela dans tous les langages. Ils trouveront, dans cet ouvrage, l'analyse de vingt mille œuvres de toutes natures, qui couvrent les champs les plus variés. C'est une lecture fascinante et précieuse. " Enfin, il importe de répéter que l'objet de cet immense travail n'est nullement de dispenser le lecteur d'aller aux œuvres elles-mêmes, mais au contraire de le renvoyer à elles en lui donnant le moyen de les découvrir, de les entrevoir, de les choisir. " ANDRE MAUROIS De l'Académie française

11/2007

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Histoire de France

Mélodies d'Auschwitz. Et autres récits sur les camps

" Deux ans se sont écoulés depuis la Libération et, malgré toutes les enquêtes qui ont été faites, malgré la quantité de livres parus, malgré même les films tournés sur les camps de concentration, mes interlocuteurs sont toujours stupéfaits chaque fois qu'il m'arrive de parler dAuschwitz en général, et de son activité musicale en particulier. "Comment ? disent-ils, il y avait donc une musique dans votre camp ? A quoi servait-elle ? Quel était son but ? Qu'y jouiez-vous ? Des marches funèbres ? " Bien d'autres questions encore m'ont été posées. Toutes m'ont paru naïves, mais justifiées, étant donné l'ignorance complète de la question. Or, il y avait bien une musique - Kommando Lagerkapelle - au camp dAuschwitz, comme il y en avait une dans chaque camp allemand qui se respectait... Et cette musique, partie essentielle de l organisation des camps, était, aussi paradoxal que cela puisse paraître, un accessoire, et non des moindres, de sa police intérieure." Ce volume réunit _les deux livres que Simon Laks écrivit sur l'orchestre d'Auschwitz-Birkenau qu'il fut amené à diriger pendant plus de deux ans. Le premier, Musiques d'un autre monde, fut publié peu après son retour en France, en 1948. Préfacé par Georges Duhamel, il reçut à l'époque le prix Vérité, et n'a jamais été reproduit depuis. Le second, Mélodies dAuschwitz, écrit en polonais trente ans plus tard, fut publié à Londres en 1979, avant d'être traduit en plusieurs langues. Sa version française, publiée aux Editions du Cerf en 1991, est reprise dans le présent volume, qui contient d'autres textes inédits, dont trois essais d'Annette Becker, de Frank Harders-Wuthenow, et du propre fils de Simon Laks, André Laks.

11/2018

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Histoire de France

Les chrétiens contre la guerre d'Algérie

André Mandouze et Robert Barrat, Louis Massignon et Henri Marrou, Anne-Marie Chaulet, Francine Rapiné et Elia Perroy, les abbés Boudouresques et Robert Davezies, Scotto et Berenguer : qui se souvient du rôle de ces catholiques, et de tant d'autres militants plus obscurs, contre la guerre d'Algérie, contre la colonisation et la torture ? La prise de conscience de certains fut très précoce : des textes publiés dès novembre 1954 en témoignent. D'autres élevèrent la voix contre la torture au moment où la gauche française, avec le gouvernement du socialiste Guy Mollet, donnait les pouvoirs spéciaux à l'armée pour conduire la guerre en Algérie, par tous les moyens. Les témoignages des jeunes militants d'Action catholique, des séminaristes et des jeunes prêtres, "appelés" ou "rappelés" en Algérie, sur les exactions devenues systématiques contre la population musulmane autant que les combattants du FLN, suscita une protestation morale et un malaise dans l'opinion française dont on ne saurait sous-estimer les conséquences à moyen terme. Il fallait en finir avec cette guerre. Certains, laïcs et prêtres, s'engagèrent même plus loin, en France comme en Algérie, en faveur des musulmans pourchassés par la police. Qu'on ne s'illusionne pas : la grande masse des catholiques fut divisée comme le reste de l'opinion et, hors les grandes voix du cardinal Liénart, Prélat de la Mission de France, et de Mgr Duval, à Alger, les autres évêques, divisés eux aussi, ne firent guère preuve de courage pour donner des consignes claires à leurs fidèles. Cet ouvrage n'est pas une histoire des chrétiens dans la guerre d'Algérie. On a voulu faire entendre la voix de ceux qui s'engagèrent, en donnant à lire des textes aujourd'hui peu accessibles, et même quelques inédits.

06/2012

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Sciences historiques

Jeunes résistants en Loire-Atlantique

En remettant officiellement à la Ville de Nantes la Croix de compagnon de la Libération, le 14 janvier 1945, le général De Gaulle salue l'engagement de la ville dans la lutte pour la Libération. Plus que le nombre de Résistants, infime rapporté à la population, les événements qui s'y sont déroulés font de Nantes et plus largement du département l'un des carrefours de la Résistance : qu'il s'agisse de la mobilisation des étudiants le 11 Novembre 1940, de la première liaison radio entre la France occupée et Londres la nuit de Noël 1940, de la première exécution massive d'otages en octobre 1941, des procès et des exécutions en série de militants communistes en 1943, de la mobilisation des maquisards en juin 1944 ou de la reddition de la Poche de Saint-Nazaire en mai 1945 qui marque la fin de la guerre en Europe. Les jeunes y ont pris toute leur place. Dans tout le département, comme d'ailleurs dans d'autres régions de France occupée, de 1940 à 1945, des hommes et des femmes, certains à peine sortis de l'adolescence, ont refusé le joug hitlérien et pétainiste : ils sont des centaines à l'avoir payé de leur vie, fusillés, massacrés dans une cave ou une forêt, morts exténués ou bien exécutés dans un camp de concentration. Les plus jeunes avaient 15 ou 16 ans, tels Claude Leguiader fusillé alors que son oncle était en train de mourir en camp, ou Francis Guibert mort à Sandbostel en mai 1945. Le Nazairien André Le Moal, otage fusillé en octobre 1941, avait 17 ans, tout comme Robert Geffriaud, abattu en forêt de Saffré le 28 juin 1944. Et comment ne pas rappeler le sacrifice de toutes ces jeunes Nantaises déportées à Ravensbrück.

05/2014

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Développement personnel

La charge mentale des femmes... et celles des hommes. Mieux la détecter pour prévenir le burn out

Le concept de " charge mentale " a surgi dans nos vies avec la force d'une évidence jusque-là dissimulée. Il semble caractériser mieux qu'à toute autre époque les femmes d'aujourd'hui, obligées de penser à tout, même à demander de l'aide... Organisation de la vie domestique, de la vie au travail, gestion des repas, des courses, des vacances, des réunions, des plannings, accélération et compression du temps... Qu'on soit célibataire, en couple, femme ou homme au foyer, divorcé, ... chacun peut être, un jour, concerné par une surcharge, certes mentale, mais aussi physiologique. Avec, pour conséquence, un risque de burn-out. Comment l'identifier et la repérer ? Quels sont les moyens à mettre en place pour ne plus se laisser dépasser ? Comment organiser la vie et la survie du couple face à la charge mentale ? Autant de questions auxquelles ce livre apporte des réponses claires, simples et efficaces, tout comme il fait un état des lieux historique, sociétal et thérapeutique inédit et original de la charge mentale. Médecin, psychiatre, Aurélia Schneider est spécialiste en psychothérapies comportementales et cognitives. Au travers de nombreux exemples, elle livre ici son expérience et son expertise clinique dans le repérage, la gestion et la prévention de la charge mentale. Elle formule également l'hypothèse, pour les femmes, d'un lien avec leur rythme chronobiologique. " Notre vie moderne est passionnante mais usante, par ses multitudes de sollicitations mais aussi de pressions. Nos cerveaux aimeraient bien arriver à tout faire, mais nos corps et nos emplois du temps ont du mal à suivre ! Cette charge mentale caractéristique des temps modernes est très intelligemment révélée et décrite dans ce livre amical et concret, qui nous offre de nombreuses pistes pour nous aider à l'alléger ", Christophe André.

02/2018

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Critique littéraire

Correspondance. 1921-1970

La correspondance entre Lili Brik et Elsa Triolet constitue un document unique à plus d'un titre. Les deux sœurs, nées à Moscou respectivement en 1891 et 1896 dans une famille aisée et plurilingue, furent séparées par le mariage d'Elsa avec l'officier français André Triolet et son installation en France en 1920, et leur besoin de se " parler " malgré l'éloignement donna naissance, pendant près de cinquante ans, aux centaines de lettres rassemblées ici. Mais ce n'est pas seulement par son volume et sa durée que cette correspondance est impressionnante. Il s'agit d'un échange entre deux femmes qui se confient à peu près tout ce qu'il est possible de se dire : les petits soucis du quotidien et les problèmes d'argent, autant que des confidences sur les hommes de leur vie, Maïakovski et Aragon, puis des commentaires sur la politique, ainsi que de nombreuses pages sur la littérature. Les efforts de Lili Brik en Union Soviétique et d'Elsa Triolet en France pour sauver l'honneur et la mémoire de Maïakovski, tout comme le témoignage d'Elsa Triolet sur l'œuvre en devenir d'Aragon et ses propres projets littéraires, prennent ainsi une large place dans cette correspondance exceptionnelle. Les drames personnels, tels le suicide de Maïakovski en 1930 ou les purges staliniennes auxquelles Lili Brik échappa de justesse, sont évoqués - parfois à demi-mot pour contourner la censure - au même titre que les grands bouleversements historiques dont les deux femmes se font le témoin et le commentateur perspicace. La traduction et la publication aujourd'hui de cette correspondance donnent enfin au lecteur français accès à l'un des documents les plus passionnants sur l'histoire du XXe siècle.

01/2000