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Andreï Vieru

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Biographies

Flora Tristan

"Une drôle de bonne femme" pour Gauguin, son petit-fils ; "la cousine de Marx et la grand-mère du MLF" pour ses admirateurs de 68 ; une héroïne romantique pour André Breton : tout au long de sa courte vie, Flora Tristan (1803-1844) n'a cessé de brouiller les représentations convenues. Elle qui se voyait comme "un être à part" anticipe les sensibilités de notre époque. Née aux marges de la société, elle refuse très jeune de confiner son existence ; de cette marginalité même elle fera un étendard : la Paria, une "indignée" avant l'heure. Cette biographie recompose l'itinéraire d'une femme intempestive qui bouscule ses contemporains en se risquant dans cette chasse gardée masculine qu'est l'espace public. Constituer la classe ouvrière, proclamer l'égalité des sexes, redéfinir le code amoureux en consacrant le principe du consentement explicite des femmes : voilà la mission qu'elle se donne. Inlassablement, elle prend la plume, s'aventure sur le terrain pour affronter le spectacle de la misère, au Pérou, en Angleterre et à travers la France, à la rencontre des prolétaires - compagnons du Tour de France, associations ouvrières, vétérans des insurrections de canuts... Flora Tristan, enfant du siècle des prophètes et des mages romantiques, transfère sur le peuple une sacralité créée par la Révolution. L'originalité de celle qui se voyait en apôtre de l'égalité est d'avoir placé l'identité sexuelle au coeur de la question sociale, avec une netteté et une radicalité inédites. Elle se sentait appelée à "faire sonner le 89 des femmes" pour enfin pouvoir réaliser le 89 des ouvriers, et ainsi l'émancipation du genre humain.

01/2022

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Sociologie

Le premier sexe. Mutations et crise de l'identité masculine

L'Ancien Régime reposait largement sur une société patriarcale, où la suprématie des hommes était incontestée. La Révolution met fin à cet ordre ancien tandis que la Déclaration des Droits de l'Homme ouvre la voie à une société où change le statut des femmes. L'avènement du citoyen, l'égalité proclamée, la montée de la bourgeoisie, les transformations de la vie sociale vont modifier progressivement le rôle, le statut et l'image des hommes. En dépouillant journaux intimes, chroniques de vie, romans, correspondances, André Rauch étudie précisément les mutations, parfois porteuses de crises, qui affectent l'identité masculine jusqu'au début du XXe siècle. Les bouleversements ont été fondamentaux : la gloire du soldat sous l'Empire, la généralisation de la conscription, par exemple, sont autant de nouvelles expressions de la virilité. De même l'ambition sociale et la volonté de faire carrière qui imposent dorénavant la maîtrise de soi. Les hommes apprennent à se refréner et à endurer les épreuves du collège, de l'armée, du chantier et, plus généralement, de la promotion sociale. La vigueur du désir, la maturité virile que prouvait l'ardeur physique, l'impétuosité qui devait traduire la puissance sexuelle, sont autant de repères désormais brouillés. L'art de séduire évolue. Les lieux masculins changent : le cercle, le café, le cabaret sont peut-être une manière pour les hommes de s'isoler voire de se protéger. Le XXe siècle s'éclaire à la lumière de cette recomposition fondamentale de l'ordre des hommes face à la montée du pouvoir féminin. Cet essai, profondément original, inaugure une nouvelle histoire des relations entre hommes et femmes.

01/2013

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Biographies

Proust du côté juif

Antoine Compagnon s’est livré - après son cours au Collège de France - à l’approfondissement d’un sujet qui peut paraître marginal et qui s’est révélé d’une richesse intellectuelle et humaine assez extraordinaire. Il s’agit d’un côté de ce que Proust avait de juif dans son milieu familial, et de la traduction du judaïsme dans la Recherche du temps perdu qui a pu faire dire tantôt que Proust était antisémite, tantôt qu’il était un auteur kabbaliste. A travers l’érudition incroyable et la recherche d’archives menée par Antoine Compagnon, c’est tout un milieu qui ressurgit : celui de jeunes sionistes des années 1920 qui lisent Proust, le discutent, le commentent, se l’approprient et s’en servent comme point de référence ou de polémique. C’est le cas de gens très connus comme André Spire et les auteurs de la Revue juive (qui paraissait chez Gallimard sous la direction d’Albert Cohen) ou de la Tribune juive où écrivent des gens bien connus de la maison comme Benjamin Crémieux. Proust a souvent été affublé de la fidélité à un style de rabbin, et ce milieu des premiers lecteurs juifs de Proust est illustré presqu’à chaque page de ses portraits d’hommes - pour nous devenus inconnus -, et de commentateurs comme Albert Thibaudet, Gide, Péguy, Maurois ou encore Barrès. C’est tout un côté de Proust qui prend une dimension à laquelle on ne s’attendait pas pour un livre à paraître au début de l’année commémorant le centenaire de la mort de l’auteur ; 2021 étant déjà le 150e anniversaire de sa naissance.

03/2022

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Développement personnel

Et si vieillir libérait la tendresse…

La tendresse est une force, une puissance. C'est un élan du coeur qui invite à vivre autrement, à aimer et désirer autrement. En avançant en âge, éclosent de nouvelles émotions. C'est à cette "éclosion" de la tendresse que Marie de Hennezel et Philippe Gutton s'attachent. Il ne s'agit pas d'une tendresse qui aurait été tenue prisonnière pendant la jeunesse, mais la révélation d'un potentiel d'amour que l'avancée en âge rendrait possible. Une découverte en quelque sorte. Quelle est la nature de cette embellie de l'âge ? Quelle place y tient la tendresse libérée ? Et quel rôle joue cette libération dans l'accomplissement d'une vie ? Dans cette partition à deux voix, les auteurs explorent le vécu d'hommes et des femmes engagés dans la deuxième partie de leur vie : la connivence douce d'André et Jeanne vivant ensemble depuis plus de 60 ans, la vitalité de Paul qui a 85 ans a toujours "un coeur de jeune homme", ou encore ce jeune couple d'amoureux de 70 ans qui se sont rencontrés il y a quelques mois. Séduction, désir, sensualité, transformation du corps... Nous touchons au noyau de l'intime. Au-delà des témoignages bouleversants, l'ouvrage invite à prendre du recul. Partant du constat que la psychanalyse n'a jusqu'ici pas pris au sérieux le concept de tendresse – pourtant central dans le fonctionnement psychique – Philippe Gutton lui donne un nouvel éclairage. Un livre lumineux, qui nous invite à comprendre en quoi la tendresse nous porte de la naissance à la fin de notre vie.

09/2019

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Faits de société

Les Juifs de France

De nouveau, il ne fait pas bon être juif en France. Du massacre d'Ilan Hamili aux attentats islamistes, un nouvel antisémitisme a tissé sa toile. Un livre nécessaire pour comprendre ce mal qui gangrène la France. Ce n'est jamais bon signe quand on recommence à s'en prendre aux juifs. Aujourd'hui, alors qu'ils ne représentent pas 1% de la population française, ils subissent une violence raciste sur deux. L'antisémitisme connaît un fort regain qu'encouragent les réseaux sociaux. Il est entretenu par la folle haine d'Israël. Il se nourrit des complotismes d'extrême droite et d'extrême gauche. Il grandit sous la rivalité des communautarismes. Il explose avec l'essor de l'islamisme. Dans le même temps, paradoxalement, la vie juive en France n'a jamais été aussi dynamique de toute son histoire. Qui sont vraiment nos compatriotes de confession ou de culture juive ? Le journaliste Robert Mauss a demandé à une bonne vingtaine d'entre eux de retracer leur passé, de décrire leur présent, d'envisager leur avenir. Responsables institutionnels, personnalités publiques ou citoyens ordinaires, ils se racontent. Certains expriment l'optimisme vital propre au peuple de la Bible. D'autres, l'inquiétude politique d'une minorité agressée. D'autres encore, le désir radical de l'exil. Quarante ans après Juifs et Français, l'ouvrage phare d'André Harris et Alain de Sédouy, cette enquête de terrain révèle comme jamais une réalité française sans laquelle la France ne serait pas ce qu'elle est. A lire absolument. Pour savoir et pour comprendre. Pour prévoir et pour parer.

10/2021

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Littérature française

Nouvelle Vague, roman

Agnès Varda, Louis Malle, Jean-Luc Godard, François Truffaut, Claude Chabrol, Eric Rohmer... Ils sont tous là, les réalisateurs, scénaristes, acteurs, producteurs, personnes réelles devenus personnages du roman de Patrick Roegiers : le plus beau casting imaginable, mis en scène par l'auteur dans ce "cinéroman" virtuose qui estompe avec malice les frontières entre le réel et l'imaginaire, l'écriture et l'écran, les mots et les images. A travers une bonne quinzaine de films dont l'auteur dévoile ici les coulisses, on découvre les conceptions du cinéma qu'ils défendent et les partis pris esthétiques qu'ils incarnent. A chacun son monde. La Nouvelle Vague a eu ses exégètes et ses laudateurs (autant que ses détracteurs), mais elle attendait son grand "filmroman" . Le voici. On n'a jamais rien écrit de plus passionné, enlevé, inventif, savant et ludique sur la Nouvelle Vague et sa vaste mouvance des années 1960, 1970 et 1980 : on rit, on s'attendrit, on s'étonne, on applaudit à ce tour de force. De Rivette à Pialat, Sautet et Resnais (on déborde ici le lit de la Nouvelle Vague proprement dit), des Cahiers du cinémaà l'orée des années 2000, c'est toute une époque qui ressurgit avec des figures que l'on croyait familières mais que l'on regarde sous un jour nouveau. "On connait la chanson" , direz-vous ? Eh bien non, on ne la connait pas : jamais plus vous ne verrez du même oeil Jean Seberg ou Brigitte Bardot, Belmondo et Gabin, Maurice Ronet, Michel Bouquet et Stéphane Audran, Jean-Pierre Léaud ou Delphine Seyrig, Michel Piccoli ou Michael Lonsdale, Romy Schneider, Sami Frey, Yves Montand, André Dussollier, Jean-Pierre Bacri...

04/2023

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Revues

La règle du jeu N° 79, mai 2023 : Proust et l'extrême droite

DOSSIER : L'ANTI-DESTIN D'ANDRE MALRAUX Malraux est la démonstration par A+B qu'une biographie ne vaut rien si rien ne l'irradie. D'une enfance détestée au désir d'entrer dans la légende, de l'auteur du farfelu au " je " réinventé des Antimémoires, de l'autodidacte du musée Guimet au visionnaire du Musée imaginaire, du romancier presque existentialiste au portraitiste de Picasso, de l'intellectuel antifasciste à cet " ami génial " du général de Gaulle, d'une Espagne pleine d'espoirs brisés au flambeau du Bangladesh, de l'hyperactif au penseur des civilisations, du voleur d'antiquités au premier occupant de la rue de Valois, du lecteur interdit devant le génie de Hugo au fameux discours sur Jean Moulin, des geôles aux salons dorés et des amours aux deuils, du Résistant à l'orateur antique, de la maladie à sa transfiguration, la sienne est trop complexe pour se présenter à nous comme une trajectoire simple, comme un voyage unique - excepté peut-être celui-ci : de l'artiste à l'artiste. Car l'art, chez Malraux, ne désigne pas seulement la quête des hommes qui créent, mais aussi l'oeuvre des hommes en quête. C'est cet élan, cet arrachement aux forces du destin, c'est cette transcendance d'un soi hostile aux scandales du Temps que ce numéro inédit de La Règle du jeu aimerait retracer. Avec les contributions de : Bernard-Henri Lévy, Bruno de Stabenrath, Jean-Noël Orengo, Yann Moix, Michaël de Saint Chéron, Perrine Simon Nahum, Nathan Devers, Victor Dumiot, Charles Amson, Carole Auroy, Charles-Louis Foulon, Diane Delbecq, Marie Geffray...

05/2023

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Musique, danse

Regard sur Chopin

Qu'un compositeur d'aujourd'hui, engagé dans la création musicale de son temps, entreprenne d'écrire un ouvrage sur Chopin, voilà qui peut sembler paradoxal. C'est ignorer que la séduction mélodique de son langage et la perfection formelle de ses compositions n'ont pas fini d'exercer leur fascination et leur charme. Celui qui, selon ses propres termes, " sut conquérir les savants et les sensibles " est abordé ici à travers ces miroirs de lui-même, formants ou déformants, que sont à la fois ses interprètes et ses auditeurs : une invitation à se réinterroger sur ces questions tant débattues que sont la fidélité aux oeuvres, le rite social du récital, ou encore à se pencher sur le romantisme si particulier de Chopin confronté aux démons dominateurs de ses contemporains allemands. Son parcours si attachant, si passionnant et tellement souvent galvaudé, celui de ses joies, de ses souffrances, de ses amours, n'est pas ignoré mais bien au contraire revisité d'une plume légère et narquoise, sans que soit pour autant occultée la part d'ombre, d'insaisissable derrière laquelle on sent percer l'être mythique. La production enfin, dans sa quasi-totalité, est ici présentée hors de toute aspiration musicologique, l'auteur mettant l'accent sur tout ce qui se voit et ce qui s'entend pour guider l'écoute des auditeurs attentifs et la main des pianistes. Ce regard très personnel porte témoignage d'un amour profond, exempt de tout préjugé, fruit de la longue fréquentation d'une oeuvre souvent jouée et étudiée. Compositeur, André Boucourechliev est l'auteur d'ouvrages sur Beethoven, Schumann, Stravinsky, ainsi que d'un essai sur le langage musical.

08/1996

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Poésie

Les champs magnétiques. S'il vous plaît. Vous m'oublierez

"Lorsque, au printemps de 1919, André Breton et Philippe Soupault conçoivent et expérimentent la méthode d'écriture d'où naîtront non seulement Les Champs magnétiques mais deux pièces de théâtre : Vous m'oublierez et S'il vous plaît, sans compter nombre de textes automatiques, l'un a vingt-trois et l'autre vingt-deux ans. Au même âge, Rimbaud venait de rompre avec la poésie ; Isidore Ducasse s'arrachait aux Chants de Maldoror et affrontait cette Préface à un livre futur par quoi se donnent les Poésies. En 1918, Breton et Aragon, encore mobilisés, se portaient régulièrement volontaires, à l'hôpital où ils étaient affectés, pour assurer la garde de nuit et là, des heures durant, se lisaient à voix haute les psaumes démoniaques du Comte de Lautréamont. L'année suivante, Breton recopie, à la Bibliothèque nationale, l'exemplaire unique des Poésies, qui sont publiées en avril, dans le n° 2 de Littérature, revue qu'il vient de fonder avec Aragon et Soupault. On serait tenté de penser que, dans l'esprit des "scripteurs", Les Champs magnétiques sont précisément ce "livre futur" annoncé, au seuil de la mort, par le jeune Ducasse. En un sens, en effet, ils répondent à l'injonction de l'initiateur : "La poésie doit être faite par tous. Non par un". Par-delà les Poésies, les Champs se mesurent aux Chants. L'outrance rhétorique perverse et savante de Maldoror, la sécheresse pseudo-conformiste de Ducasse retournant Pascal et Vauvenargues comme on dépouille un lapin, instituent, dans leur apparente opposition, une zone d'extrême turbulence d'où peut jaillir, sans entraves ni scrupules, la voix automatique". Philippe Audouin.

09/1971

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Littérature française

Oeuvres. Tome 9, L'Allée aux Lucioles ; Flio ; Pages choisies

Trois oeuvres des années 1914-1918 occupent le neuvième volume de cette édition. L'Allée aux lucioles est la dernière grande tentative romanesque de Raymond Roussel, condamnée à l'inachèvement par le désarroi et les contraintes militaires de 1914-1918 (Roussel était sous les drapeaux). Loin de la réalité sinistre de la guerre, le roman met en scène un moment glorieux de la civilisation occidentale : le séjour de Voltaire chez Frédéric II à Sans-Souci. L'épisode donne à Raymond Roussel l'occasion de jouer avec les plus grands noms de la science, de l'art et de la littérature. Les oeuvres sont détournées, rêvées, réinventées en une parade brillante et fastueuse où paraissent Leibniz, Pigalle, Lavoisier et qui met en scène un bien curieux fragment " inédit " de Candide. Récit plus bref, d'une noirceur extrême qui repose tout entier sur le malheur lié à l'amour charnel, le fragment connu sous le titre de Flio renoue avec le lyrisme tragique et la sauvagerie de Locus Solus. L'intensité caractéristique des romans de Roussel se déploie autour du personnage d'une fillette affrontée à la luxure. Une anthologie établie par Roussel lui-même en 1918 à partir de ses deux grands romans (Impressions d'Afrique et Locus Solus) et jamais rééditée à ce jour, complète ce volume. En apparence légères, les modifications apportées à la lecture - en particulier les titres donnés à divers épisodes de Locus Solus - révèlent le regard de Roussel sur son oeuvre. Cette anthologie qu'il destinait au plus vaste public lui apporta de nouveaux lecteurs, peu nombreux, mais qui comptaient André Gide et Jean Cocteau.

05/2009

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Résistance

Les agents secrets du Général (1940-1944). Les compagnons de la Libération dans la lutte clandestine

Créé dès juillet 1940, à la demande du général de Gaulle, par le capitaine André Dewavrin (futur colonel Passy), le Service de renseignement a été un des piliers de la France libre et, à travers ses agents, le véritable lien entre les deux résistances extérieure et intérieure. Devenu en 1942 le Bureau central de renseignement et d'action (BCRA), cet organisme, au-delà de sa fonction première de renseignement, conçoit et met en place des opérations militaires visant à affaiblir l'ennemi tout en préparant la Résistance française aux combats de la Libération. Le BCRA est l'organisation qui a compté dans ses rangs durant la guerre le plus grand nombre de compagnons de la Libération (plus de 170). Il est aussi l'ancêtre de l'actuelle Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) dont les personnels militaires, depuis 2018, portent la fourragère verte et noire de l'ordre de la Libération. Qui étaient ces agents secrets de la France libre ? De quelle façon étaient-ils recrutés et entraînés ? Quelles étaient leurs missions ? Quel était le quotidien dans la clandestinité de ces hommes et de ces femmes, tous volontaires, entourés de tous les dangers et dont presque quarante pour cent n'ont pas survécu à la guerre ? Le catalogue de l'exposition Les agents secrets du Général réalisée en partenariat entre l'Ordre de la Libération et la DGSE s'efforce de répondre à ces questions, et de mettre en lumière ces hommes et ces femmes de l'ombre au destin hors du commun, à travers une iconographie, des objets et des documents exceptionnels.

06/2022

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Littérature française

Mon après-guerre à Paris. Chronique des années retrouvées

"Dans le Paris d'après-1945, un étranger était considéré comme un être potentiellement suspect. J'avais choisi la France, mais la France, elle, ne m'avait pas choisi et s'occuper d'un réfugié de l'Est qui venait de recevoir six millions de morts en héritage n'était alors l'affaire de personne. Il est dit : "A la sueur de ton front, tu gagneras ton pain" : J'ai travaillé jusqu'en 1950 dans la confection et la chaussure. Misérable condition. Aujourd'hui, les gens trouvent ces débuts presque amusants : la vie d'hôtel en garnis, les ateliers du Marais, le froid pire que la faim, la pauvreté, le prolétariat des cantines, le statut de "métèque"... Ils ne mesurent plus combien notre confiance dans le monde était ébranlée. Un exil se terminait, un autre commençait Mais l'exil est un art qui s'apprend." Après sa superbe Chronique des années égarées (1997), qui relatait son adolescence roumaine marquée par la Shoah, le grand psychosociologue Serge Moscovici, arrivé à Paris en 1948 à 22 ans, nous offre ici la suite française de ses Mémoires, reconstituée de façon posthume par Alexandra Laignel-Lavastine à partir de ses fragments manuscrits. Avec ses compagnons d'exil - Paul Celan, Isac Chiva ou André Schwarz-Bart - ils forment une petite troupe de sans-patrie issue de toute l'Europe. Au fil de souvenirs très vivants et souvent drôles, d'anecdotes et de portraits, ce témoignage offre une plongée inédite dans l'univers de ces jeunes intellectuels juifs à leurs débuts. On mesure ici à quel prix a pu éclore - au contact des Daniel Làgache, Alexandre Koyré, Lacan, Lévi-Strauss - une des plus éblouissantes générations de la seconde moitié du XXe siècle. Un livre rare et merveilleux.

10/2019

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Poésie

Silence, Chavée, tu m'ennuies. 1031 aphorismes

La légende d'Achille Chavée ou le désormais légendaire Achille Chavée. Tout qui, dans sa généalogie possède un aïeul ou un ancêtre qui vécut dans la région du Centre au milieu du vingtième siècle a une anecdote à raconter à propos d'Achille Chavée, quitte à ce qu'elle frise la caricature... Que ce soit l'ombre titubante rejoignant son logis au terme d'une soirée arrosée ou le rebelle affectant des airs dédaigneux à l'égard de certains de ses contemporains ou l'avocat des causes impossibles adoptant parfois des attitudes jugées désinvoltes... Nombreuses sont les légendes qui circulent encore aujourd'hui au sujet du poète louviérois. L'homme ne laissait pas insensible. C'est dans ses différences que ceux qui l'ont détesté et ceux qui l'ont aimé sont allé chercher les causes de leur détestation ou de leur admiration. Rebelle, on l'a dit, mais aussi libre-penseur, agitateur, anarchiste ou communiste et même stalinien, bien loin de la pensée conventionnelle de son époque, l'homme était de tous les combats contre l'oppression et les oppresseurs, Chavée mourut alors que la reconnaissance de son talent poignait à l'horizon : André Miguel sortait le recueil qui lui était consacré dans la célèbre collection "Poète d'aujourd'hui" chez Seghers alors qu'il vivait ses derniers instants. 50 ans après son décès, nous avons voulu mettre en lumière une partie bien spécifique du travail d'Achille Chavée , ses aphorismes. Longtemps dans l'ombre de sa poésie, son art de manier la phrase fulgurante de force et de brièveté mérite qu'on s'y attarde. Le grand public tonnait une dizaine de ses sentences, mais au-delà de ces "classiques", nombreuses sont les productions aphoristiques que l'on peut désormais, grâce à cet ouvrage, savourer sans modération.

06/2019

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Littérature française

Déneiger le ciel

Déneiger le ciel. Cette nuit lui paraissait être une porte. S'il la franchissait, il serait libre d'aller et venir n'importe où. Dans le présent, les souvenirs, partout, tant que ses jambes le soutiendraient. A. B. David a soixante ans et vit dans une ferme isolée, sur les hauteurs. Pour la première fois en vingt-six ans, il a décidé de ne pas déneiger la commune. Le soulagement est vite effacé par la culpabilité en ce 23 décembre glacial quand son vieil ami Pierre, inquiet de sentir venir la tempête, l'appelle à l'aide et qu'Antoine, son " fils de rechange ", lui annonce qu'il est en rade à trente kilomètres de là. David n'y tient plus, son tracteur est en panne, il part à pied. Commence alors pour lui une nuit hallucinée. Pour résister au froid qui l'anesthésie et à l'ivresse de la neige omniprésente, il se grise de ses souvenirs, chante et danse. Dans cette veille subconsciente au pays des ombres, là où la frontière entre ciel et terre a disparu, la nature déchaîne les sentiments de David comme les éléments, convoquant les fantômes du passé et les ombres du présent. L'image de sa femme, tuée par un chauffard, celle de sa fille, venue lui annoncer son divorce, Muriel encore, qu'il voudrait savoir aimer, le fantôme de Martine, mystérieuse disparue que charrie la rivière... mènent autour de David un bal étrange. En entraînant une fois de plus son lecteur dans ce décor qu'il décrit si bien, en disant l'errance nocturne d'un homme trouvant son chemin à travers la neige mais en proie à la détresse intérieure, André Bucher explore un univers âpre et poétique qui remet l'homme au cœur de la nature, et laisse la place aux croyances païennes et panthéistes.

01/2007

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Sciences politiques

Naissances de la science politique en France (1870-1914)

La science politique a aujourd'hui pignon sur rue, et dans certains domaines, ses résultats quittent même les pages des revues spécialisées pour alimenter articles de presse et débats télévisés. Elle ne cesse d'affiner ses techniques d'investigation et de mieux appréhender le pouvoir dans l'Etat, les partis, le comportement électoral, les mobilisations de masse. De cette science politique française, on connaît mal l'histoire. Or c'est dans les temps de la formation d'une discipline que se fondent les problématiques, que s'instituent les partages de territoire, que naissent les cécités scientifiques, dont la connaissance présente reste largement faite. Le lecteur trouvera ici le récit des années décisives : elles commencent aux lendemains d'une guerre, avec la création en 1871 de l'Ecole libre des sciences politiques ; elles s'achèvent à la veille d'une autre guerre, lorsque André Siegfried publie, en 1913, le Tableau politique de la France de l'Ouest. Pierre Favre explore l'oeuvre de ces hommes célèbres ou obscurs qui, par des voies parfois inattendues, ont contribué à fabriquer une science nouvelle. Il raconte les conflits dans lesquels s'engagèrent les institutions d'enseignement pour l'appropriation de la discipline. Il inventorie les grandes entreprises de classification des objets de science et les mille autres faits qui ont concouru à la naissance de la science du politique. Et toujours, c'est une science-chimère qu'il rencontre, une science hybride où se mêlent passions politiques, prises de positions philosophiques, généralisations incertaines, et un peu de cette scientificité en train, difficilement, de se constituer... Pierre Favre est professeur à l'Institut d'études politiques de Paris et directeur d'études et de recherches à la Fondation nationale des sciences politiques.

09/1989

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Pléiades

Théâtre

Un siècle exactement après sa mort, le Norvégien Henrik Ibsen est considéré comme l'un des pionniers du théâtre moderne. Le temps ne semble pas avoir de prise sur lui, peut-être parce qu'il a soulevé des questions essentielles, sur la morale, la société, la famille, l'individu, l'humain en général, tout en laissant aux générations successives le soin d'y apporter les réponses qui leur conviennent. Les grands écrivains ont proclamé leur admiration pour son ouvre, et le jeune Joyce n'a pas hésité à apprendre les rudiments du norvégien pour lui dire, dans une lettre célèbre, à quel point son théâtre, « absolument indifférent aux canons officiels de l'art, de l'amitié et des mots d'ordre », comptait pour lui. Joyce ne se trompait pas en pointant la « résolution farouche » avec laquelle Ibsen cherchait à « arracher à la vie son secret ». Comment mener une « vie vraie » : la question est centrale dans le théâtre d'Ibsen, dont cette édition, composée de traductions nouvelles, propose l'essentiel : les dix-sept dernières pièces (sur un total de vingt-six), depuis Les Prétendants à la couronne, encore imprégnée de l'inspiration historique qui fut celle du jeune dramaturge lecteur de sagas, jusqu'à Quand nous ressusciterons, qui est en quelque sorte l'« épilogue dramatique » de l'ouvre, en passant par Peer Gynt, où s'accuse la rupture avec le romantisme, et par tous les chefs-d'ouvre dits « bourgeois ». Mais le qualificatif ne rend guère justice à ces tragédies du quotidien. Chez Ibsen, les fenêtres du salon donnent sur le fjord. La force et le mystère du paysage scandinave passent dans les caractères des créatures de celui qui fut (selon André Suarès) « le seul Rêveur, depuis Shakespeare ».

11/2006

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Actualité et médias

Mes météores. Combats politiques au long cours

1958. André Malraux, ministre du général de Gaulle, incite les Guyanais à voter oui au référendum sur la nouvelle Constitution et à confirmer l'ancrage des dernières colonies dans la France. Ce jour-là, la petite Christiane découvre la politique et la révolte d'un peuple. Plus tard, elle créera son parti politique, Walwari (l'Eventail), et sera élue députée de Guyane après une campagne particulièrement éprouvante sur fond de coups bas et de dénigrement. C'est désormais dans le feu de l'adversité qu'elle ouvrira sa route. Christiane Taubira raconte dans ce livre, avec une langue riche et inventive, ses premiers pas à l'Assemblée nationale, ses discussions mouvementées avec Bernard Tapie, ses mots avec Henri Emmanuelli, sa rencontre avec François Mitterrand. Elle nous fait ainsi revivre la campagne présidentielle de 2002, ses désagréments, les reproches de l'entourage de Lionel Jospin l'accusant de l'échec du Parti socialiste. Analysant l'insurrection des banlieues de zoos, elle touche à un point névralgique, le rapport à l'autre. De la Guyane aux palais de la République, c'est dans un incessant va-et-vient qu'elle apprend à concilier les petits services à rendre et les grandes causes à étreindre. Et l'on mesure le coût de son implication dans la politique: le peu de temps consacré à ses enfants, un divorce, les douleurs physiques. Sentiment du temps qui passe, conscience de l'oeuvre accomplie, lucidité sur l'immensité du reste... Dans un réjouissant parler-vrai, Christiane Taubira nous invite aussi à partager ses plus belles rencontres Toni Morrison, Edouard Glissant, Aimé Césaire, Nelson Mandela . sans jamais oublier l'un de ses plus grands combats, mené avec succès : la reconnaissance de la traite négrière et de l'esclavage comme crime contre l'humanité.

03/2012

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Beaux arts

Gauguin et l'école de Pont-Aven

"J'aime la Bretagne, écrit Paul Gauguin, j'y trouve le sauvage, le primitif." En tout, le peintre de La Vision après le sermon aura passé trente-quatre mois dans le village de Pont-Aven et au hameau du Pouldu, à raison de cinq séjours entre 1886 et 1894. Sur place, il s'est lié avec une vingtaine d'artistes qu'il a plus ou moins influencés durablement, tels Emile Bernard, Paul Sérusier, Charles Laval, Emile Jourdan, Ernest de Chamai1lard, Henry Moret, Maxime Maufra, Charles Filiger, Meijer De Haan, Roderic O'Conor, Jens Ferdinand Willumsen, Mogens Ballin, Jan Verkade, ou Wladyslaw Slewinski. A distance de l'impressionnisme, Gauguin a inventé en Bretagne un style de peinture s'affirmant par des aplats colorés superposés et séparés par des cernes, selon de nouveaux principes de composition et de formulation de l'espace qui établissent une relation inédite entre un thème perçu d'une manière symbolique et son expression plastique. Cette technique, qui sera appelée "synthèse" ou "synthétisme", marque l'une des premières ruptures avec la peinture traditionnelle, étape déterminante dans la genèse de l'art moderne du XXe siècle. Pour définir cette période, ces relations et cette esthétique, le vocable d'"école de Pont-Aven" s'est progressivement imposé. Désormais inscrit dans l'histoire, il regroupe des peintres de diverses origines - polonais, anglais, danois, irlandais - qui formèrent une incroyable colonie artistique dans ce village de Basse-Bretagne peuplé de 1500 habitants seulement. Directeur honoraire du musée des Beaux-Arts de Quimper, André Cariou signe une nouvelle synthèse sur l'histoire du mouvement. Une iconographie riche et des informations inédites nourrissent un texte vivant, tandis qu'une chronologie rigoureuse précise les différents séjours de Gauguin et les relations qui lièrent les peintres entre eux.

09/2015

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Pléiades

Oeuvres

Le 21 juin 1936, André Gide évoque la mémoire de Gorki sur la place Rouge, à Moscou : « La mort de Maxime Gorki n'assombrit pas seulement les États soviétiques, mais le monde entier. » Près de soixante-dix ans plus tard, « le monde entier » aurait tendance à voir en Gorki un porte-drapeau (rouge) plutôt qu'un écrivain universel. L'image du président de la « Société des écrivains soviétiques » pèse sans doute plus lourd que son ouvre. C'est par un retour à cette ouvre - celle d'un des meilleurs prosateurs de la langue russe - que Gorki remontera la pente que l'Histoire lui a fait descendre. « Vous sentez excellemment », écrivait Tchékhov au jeune Gorki, « vous avez le sens de la plastique, c'est-à-dire que, quand vous représentez un objet, vous le voyez et le palpez ! » Les textes ici rassemblés sont de ceux qui corroborent ce jugement. Non pas les romans à thèse, mais les récits où les vérités n'ont pas cédé la place aux mensonges exaltants. Où les personnages ne sont pas des « types » censés « rendre les hommes meilleurs », mais de petites gens venues des « bas-fonds », parfois des hors-la-loi, pittoresques, complexes, humains - en un mot : vrais. Peu d'analyse, pas d'introspection : un climat, une peinture extraordinairement évocatrice, un lyrisme contenu, une ironie légère. Une langue dont la souplesse, la variété, la précision soumettent le traducteur à rude épreuve. Encore falllait-il la tenter, cette épreuve. La redécouverte de Gorki passait par une réinterprétation : toutes les traductions proposées ici sont donc nouvelles. Loin d'« unifier », elles respectent la tonalité de chaque récit. Oublié le porte-drapeau, voici, rendu à sa polychromie et à sa complexité, l'écrivain.

11/2005

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Photographie

Mémoires de l'oeil

Née sous un tableau de Caspar David Friedrich, le grand peintre du romantisme allemand, Gisèle Freund a quinze ans quand son père lui donne son premier appareil photo. Jeune étudiante en sociologie à l'université de Francfort, élève de Karl Mannheim et d'Adorno, elle doit fuir le régime nazi et quitter l'Allemagne en 1933. A Paris, elle passe sa thèse de doctorat sur la photographie en France au XIXe siècle, puis se consacre au reportage. Elle innovera dans ce domaine et sera la première à utiliser couramment des films en couleurs. D'André Malraux à Virginia Woolf, de Colette à James Joyce, c'est le monde littéraire de l'avant-guerre qui devient le sujet privilégié de son objectif. Les nombreux portraits de célébrités qu'elle réalise alors la rendront célèbre à son tour. L'ensemble d'images et de textes que Gisèle Freund réunit aujourd'hui sous une forme autobiographique reflète plus de quarante ans de familiarité avec un métier - le photojournalisme - qu'elle continue de juger irremplaçable. Pour avoir traversé l'histoire, elle écrit la sienne à sa manière, toute d'attention aux autres, de lucidité et d'humour. Et, sous leur apparente discontinuité, les séquences du livre s'ordonnent autour de quelques idées-forces auxquelles l'oeuvre de Gisèle Freund n'a cessé d'être fidèle. La réalité sociale, l'événement politique, les visages d'un écrivain connu et d'un enfant anonyme, la vie quotidienne des chômeurs de l'Angleterre industrielle et du paysan mexicain, autant de territoires où s'inscrit, dans la vigilance de l'instant, le regard du photographe. Témoin exemplaire, Gisèle Freund a toujours su regarder activement le monde : révéler l'homme à l'homme, telle est, pour elle, la tâche primordiale de la photographie. 89 photographies, 12 pages en couleurs.

05/1977

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Sciences historiques

En témoignage

Victoria Ocampo (1890-1979) est née dans une illustre famille argentine; écrivaine et intellectuelle, elle est une figure majeure de la vie des lettres du XXe siècle. Elle a "quarante ans quand elle fonde la revue Sur, en 1931 et, peu après, les éditions du même nom. Pendant un demi siècle, elle y publie les plus grands écrivains de la planète en les mettant à la portée de tous en Amérique du Sud, ouvrant ainsi son pays à la littérature mondiale de la plus haute qualité", (lit d'elle Silvia Baron Supervielle dans la préface du livre. De cette incessante activité, elle a porté "témoignage" durant cinquante ans sous la forme de chroniques, essais, études, comptes rendus, conférences et autres "exercices d'admiration" où sont évoqués quelques-uns des plus prestigieux acteurs du monde culturel: Anna de Noailles, José Ortega y Gasset, Aldous Huxley, Virginia Woolf, Pierre Drieu la Rochelle, Gandhi, T. E. Lawrence, Albert Camus, George Bernard Shaw, Jorge Luis Borges, André Malraux, Roger Caillois... Mais En témoignage rapporte aussi des souvenirs plus personnels sur son enfance, sa famille, sa maison, ou encore la nature qu'elle aimait tant... Les articles de ce recueil ont été choisis par Eduardo Paz Leston, l'un des plus éminents spécialistes de l'auteure. Il rend compte d'une vie, celle d'un "écrivain citoyen de la planète", comme elle aimait à se définir, une femme libre à l'intelligence aussi généreuse que lucide et critique. Victoria Ocampo fut aussi une femme engagée pour les droits des femmes: elle a fondé en 1936 avec Susana Larguia et Maria Rosa Oliver la Union de mujeres argentinas. Elle fut la première femme à entrer à l'Académie argentine des Lettres, en 1977.

03/2012

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Policiers

Pitié pour Constance

Pour le Président et ses conseillers, les arguments sécuritaires ont toujours été des instruments très favorables aux bons sondages… Pour l’ultra-gauche, l’insurrection tant attendue justifie toutes les dérives et plus si affinités… Constance Sicardi, fille d’un député proche du pouvoir, est l’égérie la plus active d’un de ces groupuscules. Elle vit en communauté dans un village reculé du centre de la France, soutient les grèves, les ouvriers, les occupations d’usine et si nécessaire, le fauchage sauvage de maïs transgénique… À la fin d’un meeting agité à Marseille, elle est enlevée par un mystérieux commando. Rapidement saisi du dossier, le juge Galtier va, au cours de son enquête, mettre au jour les agissements probables d’un service proche du pouvoir, la Cellule Grise… Affaire d’État ou affaire classée, le chemin du juge sera semé d’embûches ! Après son roman sur la dictature grecque puis sa charge pour l’indépendance de la justice et la survie du juge d’instruction, nous avions compris qu’André FORTIN avait des « choses » à dire, parfois essentielles pour la démocratie. Dans cette lignée, il nous offre aujourd’hui PITIÉ POUR CONSTANCE où on croise un Président, carriériste, autocrate et imbu de lui-même, puis des barbouzes serviles, de douteuses officines très privées, des députés en mal de glorioles, des « sauvageons » qui en d’autres circonstances, auraient pu faire sauter des TGV du côté de Tarnac… l’ultra-gauche sans doute… On croise surtout un Pouvoir… un Pouvoir fort et prêt à tout, vraiment à tout, pour le garder. Même à en mettre plein la gueule aux autres susnommés : les soi-disant gauchistes précisément. On s’y croirait… Et c’est là que ça devient vraiment effrayant !

02/2011

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Poésie

Le gène du garde rouge. Souvenirs de la révolution culturelle

"A ce jour, en Chine et dans la diaspora chinoise, ce livre est sans exemple. Autant par ce qu'il dit que par la forme choisie pour le dire. C'est un témoignage violent, éprouvant, qui ne s'attarde pas, mais n'omet aucun détail. C'est une épopée sans apprêt qui déploie ses séquences en rafale, sans se soucier de reprendre souffle, comme s'il s'agissait, à cinquante ans de distance, de ne pas perdre un instant. Car ces Souvenirs de la Révolution culturelle se donnent en urgence et utilisent la scansion poétique afin que les infamies, les meurtres, les tortures, les règlements de compte et les traquenards de la survie restent sur le qui-vive. Excepté les suppliciés, personne ne sort indemne de ce chaos collectif. L'auteur pas plus que quiconque. Il fut à la fois victime et coupable, et l'impact de sa parole tient à cet aveu. Persécuté (le cadavre de son père jeté aux ordures et sa mère à mendier dans les rues), il ne cache rien de son embrigadement progressif, de l'irruption, voire de la révélation, dans sa conscience et dans son corps, de ce terrifiant "gène du garde rouge" dont il sait qu'il ne se débarrassera jamais tout à fait, quelque remords, volonté ou désir qu'il en ait désormais. Luo Ying signe ici un texte d'une lucidité sans faille, dont la visée manifeste est d'en finir au plus vite avec l'amnésie institutionnalisée de Pékin à Shanghai, de Yinchuan à Hong Kong. Sans illusion cependant, puisqu'il ne peut qu'acquiescer au verdict de Paul Veyne qui, en dernière analyse, affirme que "l'Histoire est méchante"."André Velter.

01/2015

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Sciences de la terre et de la

Les goûts et les couleurs du monde. Une histoire naturelle des tannins, de l'écologie à la santé

Après avoir révélé le monde microbiens dans Jamais seul de Marc-André Selosse nous propose l'exploration sensorielle et naturaliste d'une famille de molécules ignorées : les tannins (ou polyphénols), omniprésents dans les couleurs, les goûts, les odeurs et les forme de notre quotidien. C'est à un voyage à travers le globe, dans le temps et dans la vie ordinaire que nous convie cet ouvrage érudit et accessible, rythmé de de dessins humoristiques. On y découvre une nouvelle vision de la plante, construite avec des tannins et protégée par eux contre les parasites, les animaux herbivores, mais aussi contre le stress. On réalise comment fruits et fleurs sont colorés et parfumés par des tannins qui leur permettent d'interagir avec les animaux. On comprend comment les animaux, cibles des tannins, les subissent, les évitent... ou parfois les utilisent , comme les insectes ou nous-mêmes. L'auteur dévoile ensuite le rôle majeur mais méconnu des tannins dans la vie des sols : issus des débris végétaux, ils façonnent les processus qui régénèrent la fertilité du sol et déterminent les plantes qui y poussent ! Si l'homme évite les tannins toxiques, il en utilise d'autre : matériaux (bois ou liège), teintures, encres, parfums, épices, conservateurs, antimicrobiens... De leur pouvoir antioxydant à leurs usages médicinaux, ils contribuent à notre santé. Les mateurs de vin ou de thé, de fruits ou de chocolat, s'apercevront que leurs plaisirs sont faits de tannins. Au termes d'un cheminement captivant, les tannins omniprésents se résument à quelques propriétés simples, et l'on se de"mande pourquoi nous ignorons si couvent leur existence. C'est à un véritable questionnement personnel sur notre vision de la nature et notre lien sensoriel au monde que nous sommes finalement conviés.

10/2019

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Religion

Les chemins de mon judaïsme. Et divers inédits

Armand Lunel est né à Aix-en-Provence en 1892. Descendant de deux très anciennes familles juives de Cavaillon, par son père, de Carpentras, par sa mère, il ne cesse, dans son oeuvre de romancier, de librettiste ou d'historien, d'invoquer ses ancêtres, les "Juifs du Pape", cette extraordinaire permanence du judaïsme en terre française. En 1940 cependant, le gouvernement de Vichy le révoque de ses fonctions de professeur et rend caduque par décret une appartenance deux fois millénaire à la patrie française. "Des événements imprévisibles allaient m'ouvrir les yeux, le coeur, l'esprit", écrit-il. Et tel est sans doute l'origine des réflexions qu'il rassemble dans Les Chemins de mon judaïsme. Que de rencontres sur ces Chemins ! La vieille arrière grand-tante Sarra qui ne savait pas lire mais connaissait par coeur ses prières, le grand-père Abranet "gardien des trésors du passé", mais aussi Montaigne, Proust, Bernard Lazare, André Spire, et jusqu'aux jeunes gens qui, dans les armées 1970, se posent la même question qu'Armand Lunel. Quelle est donc la signification de son judaïsme, dont il n'a jamais cessé de sentir l'impérieuse évidence, alors même qu'il est si loin de tout sentiment religieux ? La magie d'un voyage en Israël avec l'ami de toujours, Darius Milhaud, et la composition du livret de l'opéra David fourniront-elles la réponse ? Certainement pas. En fait, bien avant les confidences des Chemins de mon judaïsme, et même bien avant les "événements imprévisibles", le romancier, invoquant le bouclier de David, symbole de la permanence juive, a livré au lecteur son crédo. Malgré toutes les persécutions et tous les reniements, écrivait-il alors qu'il dépassait à peine la trentaine, "le signe juif ne se prescrit jamais".

12/1993

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Poésie

Noces

En 1915, grâce au chef d'orchestre Ernest Ansermet, Ramuz fait la connaissance d'Igor Stravinsky alors installé en Suisse romande. Les deux hommes, dont les préoccupations artistiques sont convergentes, se lient d'amitié. Deux chefs d'oeuvre naissent de leur collaboration : "l'Histoire du Soldat", dont la genèse remonte au printemps de 1917, et "Noces", commencée dès 1914, qui ne sera achevée qu'en 1923. Comme "Le Sacre du Printemps", "Noces", qui est pour le texte un montage de propos rituels liés au mariage, prend la dimension d'un acte sacrificiel : il ne s'agit pas du "récit" d'une noce villageoise russe mais dans un langage musical et poétique dépouillé, "aride et dur comme la pierre" selon l'expression d'André Boucourechliev, c'est la mythologie universelle du mariage qui est abordée, dans ses dimensions sociales et érotiques. Il n'est pas étonnant alors que l'écrivain vaudois et le musicien russe aient lié leurs talents autour d'un tel propos. La version française de "Noces" n'est pas à proprement parler une traduction : Ramuz travaillait à partir des indications de Stravinsky, sur le sens, la scansion, le rythme ; il fallait que le texte, chanté ordinairement en russe, pût l'être aussi en français, étant entendu que les parties vocales de la partition sont entièrement intégrées au dispositif instrumental. Les "Noces" de Ramuz remplissent cette exigence tout en offrant au lecteur francophone un grand moment de poésie. Cahier (16 x 22 cm) de 40 pages sur Rivoli blanc 120 grammes, avec trois pleines pages en quadrichromie sur couché mat 90 grammes (marouflé) et sous couverture portefeuille à trois volets imprimée sur carte countryside minéral schiste de 220 grammes.

01/1997

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Romans de terroir

Le sabotier du plateau

Né avec un pied bot, Jean-Baptiste n'a pas sa place à la ferme où le travail exige des hommes costauds et robustes. Non seulement son père le lui répète inlassablement, mais un jour il lui annonce qu'il lui a choisi un autre métier : il sera sabotier... Sa décision est sans appel. Humilié, le coeur en vrac, un maigre baluchon pour tout bagage, Jean-Baptiste a à peine treize ans quand il rejoint le père Albert, le sabotier qui circule de village en village dans sa carriole tirée par un cheval. Si la séparation est douloureuse et les débuts laborieux, le maître est patient. Pas à pas, il le forme au métier tout en lui transmettant l'amour du bois. Il saura faire naître chez son élève une vocation si forte que fabriquer des sabots deviendra pour l'apprenti une tâche exaltante. Et quelques années plus tard, c'est un jeune homme volontaire, sûr de lui, qui revient sur les terres de son enfance. Il ose même affronter son père pour installer son atelier dans une remise de la ferme. Il y rencontrera Rose-Marie, sa première cliente, un coeur à prendre... Une nouvelle période de vie harmonieuse et heureuse s'ouvre enfin pour Jean-Baptiste. Mais la guerre se rapproche et l'ennemi ne tardera pas à envahir la région. Dans cette déchirante histoire - vraie -, André Michoux s'est laissé guider par ces familles innocentes qui ont vu leur destin brisé par la guerre. Ce roman fait parler avec justesse les oubliés de la grande Histoire, aux prises avec la folie du monde. Un récit à l'émotion intacte et la fresque superbe d'un métier de tradition.

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Histoire de France

Siège de Paris par les Normands. Poème du IXe siècle

Abbon de Saint-Germain-des-Prés est l'auteur vers 897, d'un poème intitulé à l'origine De la guerre de Paris, mais plus connu sous le titre Histoire du siège de Paris par les Normands, la principale source sur cet événement qui vit les Vikings aux portes de Paris. Il s'agit d'une narration en 1393 vers latins (organisés en trois livres de 660, 618 et 115 vers) du siège de Paris par les Normands en 886, dont il avait été témoin oculaire. Il s'agit d'une narration en 1393 vers latins (organisés en trois livres de 660, 618 et 115 vers) du siège de Paris par les Normands en 886, dont il avait été témoin oculaire. Ce poème a été transmis par un seul manuscrit (Paris. lat. 1633, du Xe siècle), ayant appartenu à Pierre Pithou qui en donna l'editio princeps à Paris en 1588, dans son recueil de douze historiens de l'époque carolingienne (réimprimé à Francfort en 1594). Dom Jacques du Breul, moine de Saint-Germain, le fit aussi figurer dans un recueil composé par lui en 1602. Il trouva ensuite sa place dans les collections historiques d'André Duchesne (Recueil des historiens de Normandie en 1619, et deuxième tome des Historiens de France en 1636), et au XVIIIe siècle dans le Recueil des historiens des Gaules et de la France de Dom Martin Bouquet (tome VIII, 1752) et dans les Nouvelles annales de Paris de Dom Toussaint Du Plessis, Paris, 1753. Les deux premiers livres sont le récit du siège proprement dit, alors que le dernier est un recueil de préceptes moraux pour les clercs, sans rapport direct avec ce qui précède. Le comte Eudes, "rex futurus", est chaleureusement célébré, et une grande importance est accordée aux miracles de saint Germain pour la victoire des Parisiens, et au paganisme des Vikings.

01/1964

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Histoire internationale

L'année 2001 dans Le Monde. Les principaux événements en France et à l'étranger

André Malraux, prétend-on, affirmait que le XXIe siècle serait religieux. Il apparaît plutôt dans l'immédiat que le siècle nouveau s'est ouvert sur des usages criminels des religions. Les extrémismes religieux ont poussé partout les feux de la logique de guerre, au Proche-Orient comme aux Etats-Unis. Les attentats meurtriers y ont retenu l'attention, reléguant dans l'ombre les affrontements religieux en Indonésie ou au Pakistan. Choc des civilisations, a-t-on soutenu. Pourtant, les pays occidentaux ne sauraient se targuer du monopole de la défense de " la vie ". De procès en projets de lois, c'est la notion même d'une vie normale, sans hasard génétique ni risque de handicap, qui est débattue, voire prônée - miroir de sociétés dont l'actualité a montré combien elles refusent désormais toute forme de risque, qu'il soit naturel ou technologique. En 2001, la force du droit n'aura pas été seulement celle de la guerre contre le terrorisme. Si l'espoir de voir s'ériger un État viable en Palestine s'est un peu plus effacé devant les incursions israéliennes dans les territoires et le développement de la colonisation, en revanche, la justice, par sa seule force, a rattrapé des tortionnaires et des dictateurs : les tribunaux nationaux et internationaux - mais les Etats-Unis refusent de ratifier toute juridiction internationale - continuent à œuvrer, laissant luire l'espoir que le dernier mot, même tardivement, revienne aux toges, pas aux armes. Cette chronologie inédite, enrichie de cartes et d'articles de synthèse sur de grands événements parus dans le quotidien, a été établie par Maryvonne Roche, avec la collaboration du service Documentation du Monde. L'année dans Le Monde est un outil indispensable pour tous ceux qui, par curiosité ou nécessité universitaire, souhaitent se remémorer les faits essentiels de l'Histoire en train de se faire.

02/2002

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Esotérisme

Aux sources de l'écossisme, le premier tuileur illustré (XVIIIe siècle). 80 tableaux de loge et bijoux maçonniques

Un tuileur est un document qui rassemble les connaissances indispensables au Maçon pour répondre aux questions posées puis être autorisé à entrer dans un temple maçonnique. Les premiers tuileurs édités datent du XIXe siècle et présentent, pour chaque grade, les mots, signes et attouchements demandés. Ils sont cependant en noir et blanc et peu illustrés. Notre ouvrage dévoile et étudie le plus ancien tuileur maçonnique manuscrit et aquarellé connu : il date du XVIIIe siècle. L'ensemble présente une collection d'images, exceptionnelle par son ampleur et sa beauté, de tableaux de loge et de bijoux maçonniques parmi les plus rares parvenus jusqu'à nous qui en font un formidable outil initiatique. Il offre aussi des documents indispensables à la compréhension de l'évolution de la franc-maçonnerie. Le commentaire historique et symbolique présenté ici est essentiel pour les apprécier, comprendre leurs significations et les relier à la franc-maçonnerie contemporaine. A partir de ces images authentiques et originales, le lecteur, sérieusement accompagné par un guide sûr, peut alors visiter et travailler les principaux grades, en particulier les Hauts grades et acquérir les clefs de compréhension pour s'aventurer dans les territoires méconnus de l'Ecossisme dont la connaissance se révèle indispensable à toute quête initiatique. Nos analyses s'appuient sur le manuscrit de la Bibliothèque de la Maison des Maçons - Grande Loge Nationale Française Bib.2007, auquel nous associons les planches aquarellées de la Bibliothèque André Doré du Grand Collège des Rites Ecossais du Grand Orient de France, tous deux inédits mais d'une origine commune. Nous avons aussi retrouvé et publions les manuscrits-sources conservés à la Bibliothèque nationale de France et une version, elle aussi exceptionnelle, conservée à la bibliothèque de la Grande Loge Unie d'Angleterre (GLUA).

10/2019