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XXe siècle

La Vie de Nathan Polonsky

Le destin bouleversant d'un artiste brisé par le maccarthysme et le vent de folie anticommuniste de l'après-guerre et des années 50 aux Etats-Unis. New York, automne 1945. Le jeune artiste juif Nathan Polonsky rentre au pays, après trois années sur le front européen. Peintre socio-réaliste, inspiré par les grandes luttes sociales de son époque, il a connu ses premiers succès pendant la Dépression, grâce aux programmes artistiques initiés par le président Roosevelt. La guerre est donc venue l'interrompre dans sa lancée. Cette parenthèse refermée, il est persuadé qu'il va pouvoir se remettre au travail, rattraper le temps perdu. Il renoue rapidement avec le succès artistique, rencontre l'amour, et obtient un poste d'enseignant en art. Le bonheur n'est que de courtes durées car sa femme le quitte et l'hystérie anticommuniste s'empare du pays. La suspicion s'insinue partout dans les milieux politiques, à Hollywood, dans les universités, mais aussi sur la scène et les marchés de l'art. Nathan est assigné à comparaître devant la Commission des activités antiaméricaines. Humilié, mis sur le banc des accusés tel un vulgaire criminel, sa colère et sa combativité au cours de l'enquête lui vaudront l'emprisonnement pour outrage au Congrès. A sa sortie de prison, les portes du monde de l'art restent toutes fermées et il s'expatrie clandestinement à Paris où il tentera de survivre et de comprendre les folles dérives de cette Amérique gagnée par la " rage ".

05/2021

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Actualité et médias

Les solitaires de la République. Quand le pouvoir vous lâche

Samir Tounsi, journaliste de l'AFP, connaît tous les grands fauves de la vie politique française et a enquêté sur leur dernier tabou : leur solitude et leurs moments de faiblesse, dans un univers de clans qui ne jurent que par les rapports de force. Dans ce monde d'une violence sans pareille, il suffit pourtant d'un rien pour passer en quelques semaines du Capitole à la Roche Tarpéienne, ou plus exactement des portes de l'Elysée aux échecs électoraux à répétition, des sommets de l'État au banc des tribunaux, de l'adulation à l’isolement que provoquent les trahisons. Comment organiser votre résistance et votre résilience, dans la tourmente des jours sombres et des nuits blanches, quand vos "amis" politiques vous abandonnent ? Quand les sondages chantent à la face du monde le désamour de l'opinion à votre égard ? Est-ce que Venise vous tente ? Les grands fauves se sont livrés, entièrement ou à mots couverts. Des psys - et même un prêtre ! - ont été consultés, pour percer le mystère de la structure mentale de ces modernes gladiateurs. L'historien a rappelé au journaliste que les "Traversées du désert" représentaient une étape obligée sur les chemins du pouvoir. De de Gaulle à Colombey - sans parler de Londres...- à Mitterrand dans les jardins de l'Observatoire, en passant par Chirac au plus bas dans les sondages avant son élection et Sarkozy isolé à Neuilly, les épreuves testent la volonté et la détermination des vrais hommes d'Etat. Une enquête approfondie et passionnante qui nous donne aussi une galerie de candidats en pré-campagne.

02/2012

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Littérature française

Filature et tissage

Tous les chemins, dit-on, mènent à Rome. Pour Abel Bertona, la route de l'Italie passe par la Lorraine. Il a quitté les rivages de l'Atlantique et débarque, en compagnie de Sonia, sa jeune amie, et avec la ferme intention de lui en faire goûter les charmes, dans sa vieille ville natale. C'est alors que le miracle se produit : la découverte dans un square, sous un banc, d'un portefeuille. La Providence l'a bien garni. Mais une autre main y a glissé des papiers, appartenant au mari d'une ex-maîtresse, et une carte de visite, d'Albert Beau, détective privé, au dos de laquelle figurent le nom et l'adresse actuelle d'Abel. Entre les deux lieux, celui où habite maintenant Abel Bertona, et la vieille ville natale où il revient, sinon en vainqueur du moins en artiste, pour donner lecture de ses poèmes, il y a l'espace, l'errance. La forêt. Le labyrinthe de la folie. Albert Beau existe, Abel l'a rencontré. Il le rencontre partout. C'est le diable en personne, et il vous file. A moins qu'il ne soit celui que vous suivez, que vous poursuivez, le double idéal. Abel avait laissé des usines, les cités du textile. De tout cela il ne reste que les ruines. Des fragments, qui sont du poète les membres épars. Des traces, des ébauches. Ainsi retrouve-t-il la mémoire. Ainsi écrit-il son texte. Un texte qui n'est peut-être rien d'autre que le tissu serré de la paranoïa...

03/2000

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Littérature française

Rencontres sur le fil du rasoir

"Vingt-cinquième rencontre, sur la grande place Lui, c'est le tueur. Elle, c'est une femme qui traversait la foule. Assis sur le banc en pierre, il triturait entre ses mains une chose ronde comme une boule de pâte à modeler. Quand elle avait demandé ce qui se passait, on lui avait dit : "Il l'a tué et maintenant il joue avec sa tête, personne ne peut l'approcher". Avec ses pouces il cherchait à écraser l'arête du nez, à enfoncer les pommettes. Ses doigts étiraient les muscles des joues, éraflaient la peau avec les ongles. A distance, elle n'arrive pas à distinguer si la victime du tueur est une femme ou un homme, elle voit seulement qu'il essaie de remodeler une tête humaine pour effacer toute ressemblance qui pourrait lui rappeler le temps où cette tête avait un corps. Elle a les cheveux longs qui lui couvrent les épaules et retombent en mèches souples sur ses bras. C'est peut-être pour cela qu'il l'a laissée s'approcher de lui et de la tête de sa victime. - Je regrette, dit-il, je regrette tellement de l'avoir fait. Pourtant dans ses yeux l'éclair meurtrier zigzague encore à travers les larmes. Il n'y a rien, absolument rien d'autre à dire, alors elle s'assoit à ses côtés sans savoir pourquoi. Elle ne veut plus le sauver et ne le pourra pas. A l'autre bout de la grande place blanche la foule s'impatiente". Oana Orlea.

02/2007

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Développement durable-Ecologie

L'après-pétrole a commencé

L'or noir s'épuise. Dans deux ou trois décennies, les réserves auront diminué de façon spectaculaire, disent les pétropessimistes. Au contraire, rétorquent les optimistes, il en reste beaucoup, et les technologies d'extraction ne cessent de s'améliorer. Au fond, peu importe. Car le pétrole doit mourir. Parce qu'il est la cause de conflits récurrents, mais encore davantage parce qu'il est le principal coupable au banc des accusés du réchauffement climatique. Dès lors, comment s'en passer? A quoi ressemblera la vie sans pétrole? Aurons-nous demain assez d'énergie pour conserver le mode de vie qui est le nôtre? Avec quelles énergies nouvelles le monde fonctionnera-t-il? Pour répondre à ces angoissantes questions, Serge Enderlin a parcouru la planète de l'Amérique à l'Asie, en passant par l'Europe et le golfe Persique, afin d'esquisser les pistes de l'après-pétrole. Du charbon chinois à l'éthanol américain, sans oublier l'incroyable retour en grâce du nucléaire et les innovations de la Scandinavie, cette enquête fait le tour du monde des projets, des idées et des solutions. Premiers consommateurs, et premiers gaspilleurs, d'énergie au monde, les Etats-Unis occupent une place prépondérante dans la révolution énergétique que l'élection de Barack Obama va accélérer. En Europe, l'Allemagne, l'Espagne et le Danemark ont pris une belle longueur d'avance dans la course aux énergies vertes. Tandis que la Chine est devenue, il y a peu, la première puissance mondiale... des émissions de gaz à effet de serre.

04/2009

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Théâtre

Ceux qui restent

"Dans mon souvenir nous sommes assis sur un banc, place du Général de Gaulle, à Lille, c'est le mois d'octobre 2011, et Véronique me parle de son père. Elle me dit que dans un an et demi ce sera le soixante-dixième anniversaire de l'Insurrection du Ghetto de Varsovie. Elle me dit que son père, Paul Felenbok, est né à Varsovie avant la guerre, qu'il a vécu enfant dans le ghetto, que jusqu'ici il n'a jamais pu en parler publiquement, mais que maintenant il veut le faire. [...] Véronique me dit qu'elle voudrait qu'on fasse quelque chose, un spectacle, une pièce, que j'écrive un texte de théâtre, peut-être, sur l'histoire de son père dans le Ghetto." David Lescot, brillant metteur en scène et comédien, a rencontré en 2011 Paul Felenbok et Wlodka Blit-Robertson, deux rescapés du ghetto de Varsovie, dont ils ont pu s'échapper alors qu'ils étaient enfants. A leur demande, il a accepté de recueillir leur témoignage et d'en faire une pièce de théâtre. Cette mise en scène a obtenu un grand succès au Carré Montfort en 2014 et elle vient d'être redonnée au Théâtre de la Ville avec un accueil enthousiaste. L'auteur nous donne de cet épisode un témoignage bouleversant pour la collection Haute enfance. Ce texte est d'une rare intensité, comme le souligne Fabienne Darge dans un article du Monde : "Il y a ceux qui restent de cette histoire-là [...] à qui il incombe maintenant de transmettre l'histoire."

10/2015

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Révolution française

La main cachée

La Révolution française, mère du complotisme. A la faveur de la démultiplication prodigieuse de l'information, le monde connaît aujourd'hui une obsession conspirationniste d'une ampleur inédite. Cette propension à interpréter les faits à l'aide d'une grille de lecture faisant fi de la réalité n'a cependant pas attendu notre temps pour prendre forme. Les grands traits du complotisme contemporain prennent en réalité naissance pendant la Révolution française, époque d'une richesse remarquable en matière d'intrigues avérées mais aussi, et surtout, imaginaires. Dès les premiers mois de 1789, ont surgi plusieurs explications alternatives des événements. Pour certains observateurs, qu'ils soient favorables ou non à la Révolution, les faits observables à l'oeil nu sont un leurre. Les vraies causes du grand bouleversement politique sont à trouver ailleurs. Sur le banc des accusés figurent les philosophes, les protestants, les francs-maçons, les illuminés de Bavière ou encore l'Angleterre. La première partie du livre est consacrée aux multiples facettes de cette fièvre complotiste, dont l'incarnation littéraire prend la forme fascinante d'un roman d'aventures ayant pour principaux héros le duc d'Orléans, Jacques Necker, Adam Weishaupt, Voltaire et William Pitt. Dans la seconde partie, l'auteur propose un éclairage particulièrement brillant de cette obsession de la main cachée. Pour ce faire, il nous entraîne dans les tréfonds de l'imaginaire politique de l'Ancien Régime et des années révolutionnaires jusqu'à son inquiétant avatar du XXIe siècle. Un sujet plus actuel que jamais traité par un de nos meilleurs historiens actuels.

02/2023

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Littérature française

Une vue exceptionnelle

David déserte Londres quand la femme dont il s'apprêtait à adopter le petit garçon le quitte. A Paris, il s'installe dans le premier appartement venu, avec une grande baie vitrée sur la Seine. Encore sous le choc, il accepte sans arrière-pensée de montrer à l'homme qui l'aborde sur un banc de l'île aux Cygnes, en contrebas de chez lui, sa vue exceptionnelle. Vingt-cinq ans plus tard, David et Emile, toujours amoureux, habitent encore le lieu de leur rencontre. Emile, jeune interne à l'époque, est à présent un neurochirurgien réputé. David, tout à ses biographies de musiciens oubliés et à sa vie harmonieuse avec Emile, est parfaitement heureux. Mais la courte période où il a failli devenir père se rappelle parfois à lui comme un rêve récurrent... et le vertige le saisit. Emile le sait bien, dont les certitudes et la froideur clinique vacillent le jour où, sur son carnet de rendez- vous, il voit inscrit le nom de Simon Weber. Il sait bien aussi que ce patronyme est celui du fils perdu de son compagnon. Tenu par le secret médical, il ne peut rien en dire à ce dernier. Commence alors un magnifique pas de deux, où le sentiment amoureux se conjugue au sourd désir de paternité de David, dans l'alternance de poignants monologues intérieurs. Une troisième voix, surgie d'un lointain passé, jouera le contrepoint, donnant à ce beau roman de la complexité des émotions une ampleur et une force troublantes.

08/2019

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Histoire internationale

L'impossible retour. Un histoire des juifs en Allemagne depuis 1945

L'Allemagne est aujourd'hui la première terre d'émigration juive en Europe. Ce surprenant retour après l'Holocauste, Olivier Guez a voulu le raconter. Son livre est le résultat d'une enquête passionnante dans la mémoire des juifs d'Allemagne, dans leur identité et dans leur étrange rapport à la patrie de Goethe et d'Himmler. " Je me suis installé à Berlin et j'ai parcouru le pays et son histoire contemporaine, de l'Allemagne ruinée et mise au banc des nations de 1945 à la vibrionnante république de Berlin. J'ai convoqué Hannah Arendt et Billy Wilder, Meryl Streep et Gershom Scholem. Je me suis mis en quête des témoins : les rescapés des camps de la Shoah, les "rémigrés" revenus au pays pour chercher fortune dans la RFA du miracle économique, les juifs communistes de l'ancienne RDA, les écrivains, les artistes et autres DJ, ces représentants de la nouvelle génération de juifs allemands. J'ai retrouvé Daniel Cohn-Bendit à Bruxelles et me suis entretenu avec Imre Kertész, le rescapé d'Auschwitz, le porte-parole des "êtres sans destin", installé depuis peu dans la capitale allemande. J'ai rencontré des juifs d'ex-URSS, quelques-uns parmi les 200 000 qui sont accourus depuis la chute du Mur. Ils ont fait de la nouvelle Allemagne leur terre promise et ont sauvé sa communauté, la troisième d'Europe à présent, d'une disparition certaine. À travers les méandres de l'Histoire et de la géographie, j'ai écrit le feuilleton, la chronique de l'étonnante et troublante histoire des juifs au "pays des meurtriers". " Après la catastrophe, le récit d'un impossible retour.

09/2007

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BD tout public

Entre Terre & Mer Tome 1 : Le jeune saisonnier

Printemps 1920, Pierre Abgrall vient de perdre sa mère. Plus rien ne le retient chez lui, pas même l'amour que lui porte la jeune Léa Cloarec. Il décide alors de tout quitter, de partir comme saisonnier sur la côte Malouine. Homme de la terre, c'est la première fois qu'il découvre la mer... Embauché sur le littoral fertile, il loue ses bras à la ferme de Jeanne. Là-bas, les femmes vivent seules, cultivent la terre ou labourent les flots en priant pour le retour de leurs hommes partis en mer. Marins de père en fils, ceux que l'on surnomme les "Terre-Neuvas" s'en vont pêcher la morue sur le "Grand Banc" de Terre-Neuve à bord d'une goélette morutière Malouine "La Charmeuse". Tous les jours, Marie la lavandière, face au large, guette le retour de son promis embarqué pour une campagne de pêche. Dès le premier regard, Pierre s'éprend d'elle et oublie Léa restée à la ferme. Peu à peu, la curiosité du jeune homme se tourne vers la mer, malgré le danger et surtout pour les beaux yeux de Marie, qui n'a de fascination que pour les marins. Qui sont ces hommes pour qui le coeur des femmes bat si fort ? Ces aventuriers qui affrontent brumes et tempêtes pour nourrir leurs familles, ces "forçats de la mer" qui contemplent toutes les beautés de Terre-Neuve, qui vivent tous les malheurs et survivent grâce à une très forte amitié... Avec Pierre, nous vivons au jour le jour leur existence, leur quotidien. Avec Marie, Jeanne et les autres, nous connaissons l'angoisse de ceux qui restent à terre.

01/2015

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Histoire de l'Eglise

Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde

La vieille Europe, la chrétienté, est-elle en train de mourir après avoir rempli sa mission d'ensemencer le monde du christianisme ? On peut s'interroger sur la nécessité d'un tel pessimisme. Dans un espace géographique occidental limité, le catholicisme "romain" a su participer au développement d'une civilisation originale : unité de l'Europe, primauté de la paix et limitation de la guerre, laïcité, droits de l'Homme, égalité femmes-hommes, condamnation de l'esclavage, souci de l'enseignement, possibilité de la science, notamment, en sont les fruits. Par l'action conjointe et souvent conflictuelle de deux acteurs - l'Eglise et l'Etat -, les énergies ainsi libérées ont permis à l'Europe chrétienne d'acquérir, à l'époque moderne, une supériorité technique qui l'a conduite à dominer le monde et à prétendre y imposer sa civilisation. Mais l'Occident se trouve désormais au banc des accusés. A l'extérieur, on conteste son hégémonie, invoquant des griefs présents et passés. A l'intérieur, les uns, surenchérissant sur le monde, exigent qu'il fasse repentance de ce qu'il a été - conquérant, dominateur, homogénéisateur... tandis que d'autres, nostalgiques de la "chrétienté" , lui font grief de ce qu'il ne serait plus assez "chrétien" . A l'heure du doute, Jean-François Chemain livre ici une réflexion puissante et originale sur les apports civilisationnels du christianisme et la légitimité de leur devenir. Diplômé de l'IEP de Paris, agrégé et docteur en histoire, docteur en histoire du droit, Jean-François Chemain enseigne dans plusieurs établissements supérieurs catholiques. Il est également l'auteur de nombreux ouvrages.

05/2023

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Droit

Les chambres africaines extraordinaires et la répression des crimes internationaux en Afrique

La création, le 12 août 2012, des Chambres africaines extraordinaires (CAE) a marqué un tournant dans l'évolution de la justice pénale internationale. Pour la première fois, un organisme régional, ici l'Union africaine, pilotait le processus de mise en place d'une juridiction pénale chargée de juger des crimes internationaux commis sur le continent. Au terme de la procédure judiciaire qui a pris fin le 27 avril 2017 concernant Hissein Habré, il est utile de tirer les enseignements de cette expérience inédite. C'est l'objet de cet ouvrage. Au regard de leur mode de création, de la célérité avec laquelle la procédure a été menée à terme et du nombre considérable de victimes entendues, les CAE constituent indéniablement, une expérience à la fois originale et enrichissante. Toutefois, le déroulement de la procédure n'a pas été un long fleuve tranquille. Les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre de l'Accord de coopération judiciaire signé entre le Sénégal et le Tchad, ainsi que la présence d'une seule personne, Hissein Habré, sur le banc des accusés, démontrent que la mise en oeuvre de la justice pénale internationale reste encore largement tributaire du tiraillement entre soif de justice et réflexe de souveraineté. En définitive, l'un des enseignements principaux que l'on peut tirer de l'analyse de l'expérience des CAE est que c'est par l'action conjuguée du renforcement des systèmes judiciaires nationaux, l'amélioration de la coopération judiciaire entre Etats, la mise en place d'une juridiction pénale permanente et un réajustement de la coopération avec la CPI que l'on pourra réprimer, de manière efficace, les crimes internationaux en Afrique.

06/2020

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Sociologie politique

Vive la révolution ! Sous les pavés l'image. La saga du gauchisme

Plus de 600 affiches, dessins de presse et graphismes divers, passés au crible d'une analyse éclairée, nous plongent dans l'extraordinaire saga politique et artistique que fut le gauchisme français des années 70 et 80. Une fabuleuse histoire politique et culturelle racontée par l'image. Après Mai 68, commença l'ère de l'agitation et de la propagande permanentes qui courut du début des années 1970 au milieu des années 1980. C'est ce temps inégalé en termes de passion politique, de mobilisation militante mais aussi de création artistique que nous fait revivre, de plain-pied, cet album sans précédent. Un temps où les villes croulaient sous les placards révolutionnaires, les graphismes subversifs et les slogans provocateurs. Où les rues étaient quadrillées par les colleurs d'affiches, les distributeurs de tracts, les crieurs de journaux aux cheveux longs et au poing levé. Où les places ressemblaient, de manif en manif, à un perpétuel meeting à ciel ouvert. Ce temps, riche en utopies aussi dogmatiques que périlleuses, aura servi de banc d'essai à une génération révoltée mais rêveuse, galvanisée mais généreuse, enfiévrée mais fervente qui prétendait refaire le monde, changer l'histoire, transformer l'humanité. Une génération qui, après le tournant de 1981, allait occuper de hauts postes politiques, culturels et artistiques et exercer une notable influence sur la France du xxie siècle. Plus de 600 affiches, dessins, libelles, vignettes, passés au crible d'un commentaire critique savant et subtil, nous plongent dans cette saga dont les échos n'ont cessé de retentir jusqu'à nous et expliquent pour beaucoup aujourd'hui. Des images phénoménales, des analyses pénétrantes, un récit fascinant et un album jubilatoire.

10/2023

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Littérature française

Qui j'aime ? Problème… - Courtes nouvelles

... Trois semaines après, quand elle reçut un mail de lui : "Je passe la semaine prochaine à Paris. On peut se voir ? " , cela faisait déjà plus de trois jours qu'elle n'avait plus pensé un seul instant à lui. Elle ne répondit pas... . Je ne l'ai pas vue entrer, mais elle est là, essoufflée, le châle un peu de travers, remis à la hâte. Elle ne me voit pas, bien sûr. Pourquoi me verrait-elle ? Elle ne voit qu'un banc. Elle est debout, souriante. Il se lève. Il lui sourit aussi. Elle lui tend la main. Il la regarde, étonné, tend précipitamment la sienne, honteux de son hésitation. Elle s'assied à côté de lui, sa main toujours emprisonnée dans les grosses paluches de l'autre... ... Qu'est ce que je fais ? Qu'est-ce que je peux faire ? Le prendre dans mes bras, le serrer, le cajoler, le consoler, lui murmurer que je sais, que je comprends, que moi c'est pareil, que tout ça, c'est pas grave, qu'il n'est pas tout seul... ... Alors elle lâcha prise, elle aussi. Elle retrouva la mère. Elles étaient folles, disait-on d'elles, à l'extérieur, mais l'extérieur, qu'est-ce qu'elles en avaient bien à foutre tant qu'elles avaient des prospectus à lire ? ... Et Papa pleurera sur lui, sur moi... Il s'effondrera, et il faudra l'emmener dans sa chambre... Maman souffrira en silence... Hélène, dans sa chambre, se griffera les paumes des mains et moi, d'où je suis, je les aimerai quand même, je les bénirai tous... Tous, tant qu'ils sont !

08/2017

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Littérature française

L’année miraculeuse

De 1996 à 1999, ce sera comme une longue année pour Smaïl démis de ses fonctions, dans le sillage de l'" évaporation " de toute une génération soudain mise au banc de la société et condamnée sans appel. Dans la " Venise du Nord ", à Amsterdam, il tente de reconstruire sa vie, et son coeur, et s'installe peu à peu dans l'attitude toute humaine de s'être trompé sur lui-même, et de ce qu'il est vraiment. L'Année miraculeuse nous emporte sur trois vis sans fin qui donnent le tournis dès les premières pages. La première vis concerne la rencontre, très mal entamée, entre Lotfia et Smaïl, femme au plus mal et homme mal-en-point : la trame du roman semble tracée ; la deuxième, non moins motrice, nous fait découvrir assez vite Smaïl, ex-Haut fonctionnaire précipité au bas de l'échelle sociale dans le sillage de la chasse aux cadres déclenchée en 1996, et Lotfia qui se trouve à Amsterdam dans un seul but, une quête désespérée ; la troisième vient de manière subreptice, puis de plus en plus insistante, s'imbriquer aux deux premières, elle définit les contours d'un procès " Camus contre Camus ". A l'image de ces trois spirales qui s'imbriquent, l'auteur nous fait passer d'une vis sans fin à une autre en douceur, jusqu'à épouser leur mouvement : Lotfia et Smaïl arriveront-ils à surmonter les déchirements de l'un et de l'autre, le poids du passé, les traumatismes de leur existence ? Le procès " Camus contre Camus " s'invite dans leur relation et l'alimente même dans une fin absolument inattendue et inédite.

02/2018

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BD tout public

Les nouvelles aventures de Lapinot Tome 1 : Un monde un peu meilleur

Lapinot revient ! Lapinot revient à la vie ! Lapinot revient à l'Asso ! Ses formidables aventures se sont poursuivies dans tous les registres, tous les univers et toutes les époques, entouré de son inséparable bande de copains. Puis, le drame. Lapinot, personnage de bande dessinée mortel, s'est trouvé emporté par un accident de la route au grand désespoir de ses lecteurs. On retrouve Lapinot tranquillement installé sur un banc en compagnie de Richard et la question de sa mort est évincée à la rigolade en deux coups de cuillère à pot. Lewis Trondheim ne s'étendra pas sur le retour à la vie de son personnage fétiche, Lapinot porte comme seul stigmate de sa mort passée - à laquelle finalement on ne peut plus croire - un t-shirt noir orné d'une tête de mort. Comme souvent pour Lapinot, c'est le hasard d'une rencontre anodine qui est le point de départ d'une grande aventure et les tracasseries du quotidien finissent par l'embarquer dans des intrigues aussi drôles que rocambolesques. Cette fois l'exubérance de Richard l'amène à faire la rencontre de Gaspard, un étrange personnage qui a le don de voir l'aura des autres et de percevoir leurs émanations psychiques : il est tout de suite frappé par la gentillesse de Lapinot et il sollicite son aide... Dans cette nouvelle aventure qui nous promet Un monde un peu meilleur, on suit Lewis Trondheim les yeux fermés et c'est bien là tout le plaisir du lecteur que de toujours se laisser prendre aux facéties de cet auteur malicieux qui s'amuse à vous regarder lire autant qu'il s'amuse lui-même à raconter.

08/2017

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Littérature française (poches)

La vocation

Traversant tout le XXe siècle, La Vocation raconte le destin d'une famille d'émigrants arméniens fascinée par l'élégance française. En 1923, Méliné a 22 ans et fuit les persécutions subies par son peuple en Turquie. On a pendu son père. Elle quitte son pays pour la France, une page de Vogue coincée dans sa manche. Elle rêve de mode. 80 ans plus tard, sa petite fille, Sophie, pourtant linguiste de formation et journaliste, accepte le poste de Directrice de la Mode à ELLE, concrétisant ainsi, en quelque sorte, le destin familial. En une cinquantaine de chapitres, le livre est un va et vient constant entre l'épopée de Méliné, qui rêve de rencontrer Coco Chanel, et le quotidien de Sophie à la tête d'un des plus grands magazines de mode du monde. Qui fut la plus heureuse des deux, Méliné qui cousait elle-même ses robes, et regardait les belles dames depuis un banc, boulevard du Montparnasse à Paris dans les années 30, ou Sophie, placée au premier rang des défilés de mode, avec un beau titre rutilant et du pouvoir, invitée à toutes les soirées ? La vocation de Sophie, insufflée par sa grand-mère et toutes les femmes de sa famille, résistera-t-elle à son immersion dans un milieu de plus en plus mercantile, cynique, totalitaire ? Et où est l'élégance tant rêvée, au bout du compte ? La Vocation traite d'un sujet universel : l'ascension sociale par le raffinement, par les beaux habits qui, parfois, vous aident à vivre et vous anoblissent. Il évoque un certain rêve français, encore vivace aujourd'hui chez tant de personnes dans le monde.

05/2017

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Milieux naturels

Réserves naturelles de France - Des hommes et des femmes, les âmes discrètes de la protection de la

Des plus abrupts sommets aux forêts les plus denses, en passant par les falaises les plus escarpées ou les îles les plus isolées, la France regorge de merveilleux paysages. Avec ses photos en noir et blanc de grande qualité, Réserves naturelles de France explore ces terres remarquables et fragiles, mais aussi les passionnés qui y consacrent leur vie. Bouches de Bonifacio, île de la Désirade, banc d'Arguin, forêt d'Orient, gorges de l'Ardèche, grotte de la Baume, lac de Grand-Lieu, marais de Lavours... Autant d'espaces qui accueillent des réserves naturelles stupéfiantes. Mais que sont-elles exactement ? Pourquoi sont-elles si précieuses et en quoi contribuent-elles au bien-être de notre planète ? Plus encore, où sont-elles ? Voici quelques questions posées par Réserves naturelles de France qui se propose d'en explorer une trentaine. Pour préserver ce patrimoine vivant à la faune et la flore remarquable, des centaines d'hommes et de femmes oeuvrent chaque jour depuis plus de 40 ans en s'engageant pour le bien commun qu'est la protection de la nature. L'occasion de leur offrir un hommage vibrant dans un ouvrage somptueux qui dépeint ces paysages protégés à travers des photographies en noir et blanc d'une justesse à couper le souffle et des portraits bouleversants d'humanité. Un beau livre plein de finesse qui explore les liens entre l'homme et l'environnement et questionne le rapport à la nature de ceux qui y travaillent, destiné à tous ceux qui souhaitent voir le monde dans ce qu'il a de poétique et s'immerger dans un univers enchanteur : le nôtre.

10/2022

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Thrillers

Trois petits cailloux noirs

Dans ce roman, chaque meurtre ouvre sur un nouvel aspect de l'enquête, révélant des hypothèses au suspense savamment entretenu, entre suspicion d'assassinat politique, de crime homophobe ou d'exécution à caractère social. Mais le dénouement est encore plus inattendu puisqu'une autre série de crime survient, signée par un nouveau tueur. Sur un banc public à l'ombre de grands arbres, en plein jour, un professeur d'université à la retraite est subitement attaqué et tué par un commando de quatre individus masqués, équipés de batte de baseball. Règlement de compte politique ? Vengeance personnelle ? Haine aveugle ? L'inspecteur Vincent Dreyer et son collègue Gilles Bonnard sont chargés de l'enquête. Un second crime tout aussi sordide survient bientôt, lui aussi commis dans un parc de la ville : la victime est une actrice de théâtre anciennement très en vue dans les milieux culturels bourgeois. Une psychose se répand alors comme une traînée de poudre : qui sont ces tueurs qui signent leur crime d'un mystérieux acronyme ? Est-ce un hasard s'ils s'en prennent ainsi à des personnes âgées qu'ils exécutent dans l'espace public ? C'est alors qu'un mystérieux SDF entre en scène pour tenter de prendre la police de vitesse, stopper l'hémorragie et venger les deux premières victimes. Dans ce second volet d'une trilogie qui voit son héros, l'inspecteur Vincent Dreyer, s'attaquer à nouveau aux pires incarnations de la folie meurtrière, Christian Lanza nous emmène une fois encore dans les méandres surprenants d'une enquête pleine de rebondissements, et nous interroge sur la place réservée aux plus vulnérables dans notre société.

04/2024

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Romans historiques

Angola. Entre les brumes de nos mémoires

La première fois où elle me parla de Manoel Ferreyra Vaz. il n'y avail pas la moindre trace d'amour dans sa voix, c'est ce qu'il me sembla alors, mais une excitation juvénile à l'idée d'évoquer le passé, elle agita ses petites mains tachées, on s'attendait à la voir battre des mains des petites mains pecosas, tengo las manos pecosas, j'ai les mains couvertes de taches, sa mémoire était intacte et elle m'avait tout de suite reconnue. Je l'avais rencontrée une première fois sur l'une des plages de La Corogne, la Riazor je crois, la deuxième ce fut dans le choeur de la cathédrale Saint-Nicolas — je faisais alors une thèse sur la transition entre le roman et le gothique et passais le plus clair de mon temps dans les églises — et je la retrouvais miraculeusement dans ce petit jardin de San Carlos. à la pointe de la vieille ville, un jardin dit "exotique" qui aurait dû lui rappeler l'Afrique, (elle y venait peut-être pour cela), avec en surplomb ce tombeau de sir John Moore qui lui évoquait sans doute d'autres Anglais et d'autres sépultures, mais elle avait beau remuer son éventail en soupirant, la moiteur de l'Afrique n'y était pas ni les cris des singes, ni la lente progression des lémuriens ni la courbe des fleuves traînant leurs eaux plates entre des rives herbeuses et je m'assis sur le banc à côté d'elle "Quelle bonne surprise ! Si je m'attendais à vous rencontrer ici ! " et elle feignit le contentement et je feignis la surprise et, quitte à m'imposer un peu plus (mais les femmes àgées ont cette supériorité sur nous,elles ont le temps, elles ont tout leur temps), je lui demandai à nouveau de me parler de "là-bas"....

11/2020

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Ethnologie

Pécheurs imraguen du Sahara atlantique. Mutations techniques et changements sociaux des années 1970 à nos jours

Qui sont ces fameux Imraguen dont les voyageurs et naturalistes de tout poil continuent aujourd’hui de vanter l’écologie « modèle » et les pratiques de pêche « durables » ? Constituent-ils une « population » à part entière, avec une organisation sociale et une langue qui leur seraient propres, ou sont-ils une simple composante de cet ensemble socioculturel maure ouest-saharien, spécialisée dans l’exploitation de ressources marines surabondantes ? Célébrés pour leur traditionnelle pêche au filet d’épaule et pour leur économie égalitaire, les Imraguen ontils été épargnés par les grandes mutations sociales et démographiques (sécheresses, sédentarisation et croissance urbaine exponentielle) survenues en Mauritanie au cours des années 1970 et 1980 ? Le présent ouvrage tente de répondre à ces questions en examinant les formes et les mécanismes des transformations sociales vécues depuis quarante ans par cette petite communauté de pêcheurs nomades saisonniers, disséminée sur 200 kilomètres d’une côte saharienne des plus inhospitalières. Il dévoile la façon dont ces précieux pourvoyeurs de ressources alimentaires, partiellement intégrés au Parc national du Banc d’Arguin en 1976, ont dû simultanément adopter des logiques de pêche plus intensives, inféodées aux lois de l’économie de marché, et se soumettre à des injonctions de conservation de la nature de plus en plus lourdes. Cette enquête ethnographique et historique, prenant les techniques comme porte d’entrée, offre un éclairage nouveau sur ce groupe de pêcheurs singulier et sur les modalités (matérielles, sociales, identitaires…) selon lesquelles il a su négocier sa survie face aux incertitudes et contradictions du monde globalisé. Sébastien Boulay est anthropologue, maître de conférences à l’Université Paris Descartes (Faculté des sciences sociales de la Sorbonne) et membre du Centre population et développement (CEPED), UMR 196 UPD-INED-IRD.

04/2013

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Histoire internationale

L'autre mémoire du crime contre l'humanité

Au procès de Klaus Barbie, à Lyon, en 1987, l'espèce humaine tout entière était supposée partie civile. [...] Pour l'accusation, pour les parties civiles, pour les témoins à charge, pour tous ceux qui, dans la presse ou dans la grande salle du Palais de justice, attendaient, réclamaient et applaudirent la condamnation, l'ancien SS n'était rien de moins que la figure emblématique du Mal, le bouc émissaire que la société doit périodiquement et rituellement égorger pour se redonner bonne conscience et refaire son unité sur la base d'une haine partagée. Mais, de leur côté, ce n'était pas vraiment pour les beaux yeux d'un vieux nazi qu'un avocat métèque et métis, un avocat arabe et un avocat africain s'étaient retrouvés au banc de la défense. Puisqu'il était question de crimes contre l'humanité, et d'en punir les coupables, les avocats étaient venus plaider moins pour le criminel, que pour l'humanité, pour toute l'humanité, et d'abord pour nous dire que celle-ci ne se réduit pas à la race blanche, à ses hauts faits et à ses règlements de comptes, que l'Afrique, l'Asie et l'Europe n'ont pas forcément le même point de vue sur la justice et sur l'histoire, pour faire entendre au tribunal - à la tribune - de Lyon la voix de ceux que l'on n'entend pas, une parole étouffée, différente, insupportable. Car c'est à une révision déchirante de l'histoire, et donc de notre morale - que nous appelons la morale - et donc de notre justice - que nous appelons la justice - que nous invite Me Mbemba, sans trémolos, sans emphase mais sans détours.

07/1990

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Histoire internationale

Le modèle des colonisateurs du monde. Diffusionnisme géographique et histoire eurocentrique

Lorsque nombre d'historiens européens racontent l'histoire du monde, ils ont toujours tendance à donner à l'Europe le beau role : c'est ici que sont nés l'individualité, la démocratie, la liberté, le capitalisme, et c'est ici, et nulle part ailleurs, qu'ont prospéré des sciences en continuel progrès. Certains attribuent cette supériorité à son climat tempéré, à son comportement sexuel modéré, à sa famille nucléaire, à sa religion chrétienne ou à sa mentalité rationnelle. Les "autres", Chinois, Indiens ou Africains, seraient moins bien lotis : climat défavorable, sexualité débridée, emprise de la collectivité, "despotisme oriental", poids des superstitions, mentalité traditionnelle où domine le sens pratique. Et tant les manuels scolaires que les disciplines académiques ont leur part de responsabilité dans le récit de cette distribution inégale. Histoire, géographie, mais aussi anthropologie, démographie, économie, philosophie, psychologie et sociologie sont ainsi mises au banc des accusées. De nombreux intellectuels, comme Lévy-Bruhl, Piaget ou Jung, mais surtout Max Weber, dont l'influence est aujourd'hui si grande, n'ont cessé d'alimenter les préjugés et, ce faisant, ont contribué à l'effort colonial en le justifiant théoriquement. Or, s'il peut bien exister des différences de trajectoire entre les sociétés, elles ne ressortissent ni aux techniques, ni à la cognition, ni à la culture et encore moins à la civilisation, mais relèvent de part en part de l'histoire et de la politique coloniale et remontent, pour l'essentiel, à 1492, date à partir de laquelle les métaux précieux venus d'Amérique déferlèrent sur l'Europe. Blaut relit l'histoire du monde à l'aune de cet événement en instruisant méticuleusement chacun de ces dossiers. Ce faisant, il nous fait enfin comprendre les causes véritables de l'essor européen, en mettant à distance le narcissisme culturel avec lequel nous sommes d'ordinaire si prompts à envisager l'histoire du monde. .

05/2018

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Philosophie

Karl Löwith et la philosophie. Une sobre inquiétude

Karl Löwith (1897-1973) reste en France un auteur peu connu. Cet ouvrage vise à remédier à cette lacune. Fondé sur une riche documentation, comprenant notamment les lettres échangées avec les grandes figures philosophiques du XXe siècle, il se présente comme une biographie intellectuelle de l'auteur de De Hegel à Nietzsche et du diptyque Max Weber et Karl Marx. Löwith fut le premier élève de Heidegger, avec lequel, dès ses années d'études, il noua un dialogue critique destiné à se prolonger jusqu'à sa mort. Il fut contraint par l'antisémitisme nazi à un long exil en Italie, au Japon et aux Etats-Unis. A son retour en Allemagne, il devint l'un des critiques les plus pertinents de son ancien maître, dont le ralliement au nazisme avait définitivement révélé les aspects les plus inacceptables de sa pensée. Critique de la modernité, Löwith est un penseur sceptique qui s'interroge sur le sens de la philosophie après la mort de Hegel et sur la responsabilité de la philosophie dans le mal qui a dévasté le XXe siècle. Il place sur le banc des accusés l'un des mythes fondateurs de la pensée philosophique et politique moderne, selon lequel l'homme est maître et possesseur de son propre destin. Adversaire de la "pensée historique", il ne saurait cependant être tenu pour un néoconservateur soucieux de rétablir l'ordre des valeurs menacé par l'historicisme moderne. Dans sa quête d'une extériorité à l'histoire, il s'efforce de saisir "dans ses justes proportions" notre rapport au monde, contre toute représentation illusoire de la réalité. Se tenant à distance de toute confiance excessive dans la philosophie, toujours portée par un désir de maîtrise, comme de toute "pensée faible", il pratique une philosophie qui se déploie dans l'élément de l'inquiétude et du doute.

05/2013

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Littérature étrangère

Les guerriers de l'arc-en-ciel

Je n'étais encore qu'un petit garçon et ce matin-là, j'attendais, assis sur un banc, à l'ombre d'un vieux filicium, à l'extérieur de l'école. Mon père me tenait serré contre lui, un bras passé autour de mes épaules. C'était un jour important, celui de la rentrée des classes. Le bâtiment avait l'air d'être sur le point de s'écrouler. Son unique porte, de travers, ouvrait sur une salle vide. Les deux enseignants s'étaient postés de chaque côté et accueillaient parents et enfants avec un large sourire - mais aussi une certaine anxiété dans le regard. Le Département de l'Education de la province de Sumatra avait en effet prévenu que, si l'école de Belitung comptait moins de dix élèves, elle serait fermée. Or nous étions neuf. Mais heureusement, à la dernière minute, ils seront dix et dans ce roman très autobiographique, nous allons découvrir l'histoire de ces garçons et filles, élèves d'une très pauvre école, dans un très pauvre village de la province de Sumatra. Ces gosses, dont les parents ne savent ni lire ni écrire, vont peu à peu découvrir la lecture, l'histoire, la poésie, les mathématiques, la musique avec un enthousiasme désarmant. Nous les voyons grandir, évoluer, Lintang le surdoué, Mahar le rêveur, Sahara la capricieuse, Ikal le narrateur et les autres, au fil de pages pleines de gaieté, d'humour et aussi d'émotion, car leur quotidien familial est souvent difficile. Le soir après la classe, ils doivent travailler comme balayeurs, coursiers, porteurs, pour ramener quelques roupies à la maison. Surnommés par leur institutrice "les Guerriers de l'arc-en-ciel", ils sont aujourd'hui, grâce à "Ikal" et à son livre de souvenirs, les écoliers les plus célèbres d'Indonésie.

05/2014

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Sciences historiques

Les éclats du rire. La culture des rieurs au XVIIIème siècle

Sans doute ne riait-on pas davantage au XVIIIe siècle qu'à d'autres moments de l'histoire de France. Par contre, sûrement riait-on différemment qu'un siècle plus tôt ou que quelques années plus tard. Les Lumières sont un âge du rire, car une culture spécifique s'est alors constituée autour du fait de rire, avec ses pratiques et ses représentations. Ce livre explore ces manières de rire, ces sujets du rire, ces valeurs, ces débats et ces polémiques, à travers les destins croisés de groupes de rieurs qui ont donné consistance aux éclats de rire du siècle. Rire est en effet une habitude collective et le XVIIIe siècle, moment d'intense sociabilité, a vu naître nombre de ces sociétés, clubs, académies, regroupements, qui possédaient leurs règles, leurs cérémonies, leurs publications. Le Régiment de la calotte, la Société du bout du banc, l'Académie de ces dames et de ces messieurs, les Actes des Apôtres, autant de collectifs du rire qui ont leur histoire et révèlent un état de culture propre aux Lumières. De même, ce livre est composé de destins singuliers, rieurs qui ont laissé trace de leurs éclats : Jean Ramponeau, cabaretier à la mode ; le marquis de Bièvre, virtuose du calembour ; Rivarol et ses chevaliers du bel esprit ; Cérutti qui, de la " gaieté française ", voulait faire bon usage ; le vicomte de Mirabeau, " frelon " aristocrate qui mena une guérilla comique contre la Révolution ; ou Gorsas, qui se fit, au contraire, le héraut du rire patriote... Ce livre est enfin un essai politique, puisqu'il tente de démontrer combien le rire - ou plutôt ses traditions contradictoires, satire, farce et gaieté - a compté dans les habitudes et les représentations politiques du pays, jusqu'à la Révolution française, qui s'ouvre par une véritable guerre du rire.

10/2000

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Sociologie

Les Aventuriers de la radio

C'était le temps où, quand on parlait audimat et part de marché, on pensait radio et non télévision. Les annonceurs se disputaient le privilège de patronner des émissions et jeux à succès comme " Reine d'un jour ", " Quitte ou double ", " Cent francs par seconde ", " Vous êtes formidables ! "... La France vivait au ralenti quand Radio-Luxembourg ou Europe n° 1 diffusaient " La Famille Duraton " de Jean-Jacques Vital, " Sur le banc " avec Jeanne Sourza et Raymond Souplex, et " Signé Furax " de Pierre Dac et Francis Blanche. Les animateurs vedettes, aussi adulés que des stars de cinéma, s'appelaient Zappy Max, Marcel Fort, Pierre Bellemare, Maurice Biraud et Rodolphe, un enfant de cinq ans. Leur passage dans une ville, sous le chapiteau du " Radio-Circus " ou du " Radio-Théâtre ", déplaçait autant de monde que l'arrivée d'une étape du Tour de France. Et pour être bien informé, il n'était pas question de manquer " Dix millions d'auditeurs ", " Europe Soir ", ou les éditoriaux de Jean Grandmoujin, Geneviève Tabouis, Claude Terrien. Autant de personnages truculents, inventifs, passionnés, ayant fait les grands moments de ces années radio dans lesquelles les producteurs et présentateurs de notre télévision ont largement puisé. Manuel Poulet, réalisateur entre 1944 et 1981 à la Radiodiffusion Française puis à Radio-Luxembourg, a été l'un de ces aventuriers des ondes. Jacques Pessis, avec verve et fougue, raconte son parcours fait de rencontres étonnantes, de coups de gueules et d'instants de joie, d'émotion et de colère. Il narre les destins heureux ou malheureux de tous ceux qui, du jour au lendemain, ont alterné le sommet de la notoriété et la descente aux enfers de l'oubli. La radio ? La plus étonnante des aventures.

11/1998

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Sociologie

Rebelle, toujours. De la rue Mouffetard au DAL et à Droits Devant !!

Il est des rencontres fortement improbables qui défient la nonne et le bien-penser. Celle que je vais tenter de conter en fait partie. Elle prit sa source dans les profondeurs insondables du hasard, traversa des contrées sauvages et s'installa dans la longue durée alors qu'à l'évidence, elle n'eut jamais dû franchir le cap de l'éphémère. Mon père et ma mère en sont les acteurs. Leur rencontre généra des sentiments multiples et contraires. La douleur côtoya l'humour, la misère ouvrit des parenthèses à la joie de vivre, la sagesse tutoya la subversion, l'amour, inexorablement, céda sa place à la haine. Pourquoi avoir attendu la venue du crépuscule pour évoquer l'histoire douce-amère de ces parents terribles, qui m'élevèrent dans le tumulte et l'incertain, qui abrégèrent les rêves et le souffle de l'enfance ? Après ces milliers de lignes écrites depuis ma prime jeunesse, ces poèmes et chansons composés sur un banc de jardin public, sur un bar de bistro, sur une table de gargote, sur un bureau, chez moi, de la fin du jour au début de l'aube. Après ces centaines de tracts rédigés, consciencieusement ou hâtivement, cette agit'prop' effrénée, acharnée, tentant de rendre lisible et visible au plus grand nombre la teneur de nos combats. Après avoir compris et décidé qu'écrire m'est indispensable, voire vital, pour que ne s'échappent de ma mémoire une idée, un oxymore ou une métaphore ; pour que puisse se pérenniser et se transmette à ceux qui le voudront le fil de ma pensée... Il m'importait de rassembler dans ce livre ce que furent tout à la fois l'ode et l'élégie, le clair et l'obscur d'une vie.

05/2020

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sociologie du genre

Les femmes du coin de la rue. Corps à corps avec la précarité

Le livre donne à voir la vie quotidienne, les épreuves permanentes, l'art de la débrouille ainsi que les détresses de ces femmes femmes confrontées à des situation de violence. Le livre privilégie les problématiques de genre et de développement des vulnérabilités accentuées par les différents épisodes de la pandémie en inscrivant les récits recueillis dans le contexte historique et social de la transformation des quartiers populaires. Il interroge la place des femmes dans l'espace public. A la recherche de lieux et de relations privilégiées qui les aident à se maintenir en vie. Pour certaines, ce sera une boutique bric-à-brac, pour d'autres les couloirs du métro, le hall d'une gare, une camionnette ou un banc. L'ouvrage met également une focale particulière sur la place du corps qui joue pour ces femmes un rôle charnière, tant sur le plan de la visibilité (manières d'apparaître et de disparaître), des techniques de survie que sur celui de leur humanité où se croisent en permanence souffrances et petits plaisirs. Ces "femmes du coin de la rue" , ce sont nos voisines, que nous croisons, parfois sans les voir, en bas de chez nous, dans le métro, à la fin des marchés. Si certaines sont destinataires d'interventions et d'aides (associations, travailleurs sociaux...), la plupart se tiennent à distance ou ne les rencontrent que très occasionnellement, souvent par peur des logiques de contrôle et d'encadrement ; ce sont surtout ces dernières que l'autrice a rencontrées. Elles constituent un prisme d'appréhension de la condition des femmes précarisées dans les villes d'aujourd'hui. S'en rapprocher, les considérer, les écouter peut permettre d'inverser les spirales dans lesquelles elles sont prises.

02/2024

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Divers

Rorbuer

Rorbuer est une bande dessine ? e a` I'intention du lecteur de ? sireux de se plonger dans une expe ? rience visuelle et mystique au coeur d'un village perdu du Grand Nord. L'histoire prend place au sein d'un village co^tier nordique ou` les mythes et le ? gendes ge`rent le quotidien des habitants. Des croyances ou` la mort physique des hommes en mer n'est pas le dernier stade de leur e^tre, mais bien un passage, laissant l'a^me perdue s'accrocher au banc de poissons... Le re ? cit part de cette premie`re croyance pour e ? voluer vers des rites, ce ? re ? monies de gue ? rison et d'hommage, a` la frontie`re ou` se touchent les froides immensite ? s terrestre et maritime. Inspire ? e par les folktales et la mythologie nordique, Aure ? lie Wilmet utilise les entrechoquements de couleurs - froides contre chaudes - pour souligner les extre^mes de cette re ? gion du globe. Muette mais accompagne ? e d'un lexique, cette bande dessine ? e laisse une grande part d'interpre ? tation au lecteur, qui doit trouver sa place autant dans les images silencieuses que dans les rites de ce pays ou` le myste`re est omnipre ? sent. En raison de son succe`s, la premie`re e ? dition de Rorbuer, publie ? e en 2020, est aujourd'hui e ? puise ? e. Cette nouvelle e ? dition relie ? e, grand format et cartonne ? e, permet de (re) de ? couvrir ces re ? cits graphiques emplis de myste`re dans une e ? dition plus luxueuse, et de rendre a` nouveau disponible la premie`re bande- dessine ? e de cette jeune autrice talentueuse a` l'aune de la parution de son deuxie`me livre, E ? pinette Noire, en janvier 2024.

10/2023