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Architecture

La Chocolaterie Perrier

En pleine mutation, l'Ouest lausannois est porteur d'une forte identité architecturale, qu'il importe de mettre en valeur et de préserver. Que se passe-t-il après qu'une usine a définitivement fermé ses portes ? L'Ouest lausannois a été confronté à de nombreuses délocalisations ou fermetures d'usine au tournant des années 2000. Aujourd'hui les bâtiments qui accueillaient ces activités ont vécu des évolutions contrastées. Comment se passe ce processus ? Qui investit ces espaces ? Comment sont conservés le caractère des lieux et le patrimoine industriel de la région ? Quelle contribution de ces sites à l'identité d'un quartier, d'une commune, d'une région ? Ce Cahier de l'Ouest vous emmène à la découverte du site de la Chocolaterie de Chavannes, avec pour guide Eduardo Camacho-Hübner, voisin de l'ancienne usine. La production de chocolat y a été remplacée par des espaces de création et de production, et regroupe des artisans, architectes, photographes, paysagistes, graphistes, pour en faire un endroit unique, un "trésor" de l'Ouest lausannois. Par le biais de l'histoire de la Chocolaterie - d'une fabrique prospère à son déclin, puis sa renaissance en un espace de création - c'est tout un pan essentiel de l'évolution socio-économique récente de l'Ouest lausannois qui s'anime sous nos yeux.

01/2023

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Sociologie

Eloge du magasin. Contre l’Amazonisation

Retail apocalypse. Cette expression désigne la vague de fermetures d'un grand nombre de magasins aux Etats-Unis depuis une dizaine d'années. En France, le mouvement n'a pas la même ampleur mais l'essor du e-commerce concurrence les ventes "physiques" et contribue à faire progresser la vacance commerciale en centre-ville et dans certaines galeries marchandes. Pour autant, l'avenir des marchés, des boutiques, des centres commerciaux, des friperies, des brocantes, des grands magasins ou des librairies n'est pas scellé. En dépit de la digitalisation des courses, de la remise en cause de la distribution de masse et de l'apparition de nouvelles normes de consommation, le magasin demeure un lieu d'approvisionnement central. Il est également un lieu social et assume d'autres fonctions capables de garantir son existence. A travers une vingtaine de chapitres exposant les résultats d'enquêtes sociologiques, cet ouvrage propose une contribution originale au débat en mettant en évidence les fonctions symboliques et l'utilité sociale du magasin. Que fait-il à l'individu ? Que vient y chercher celui-ci que les plateformes ne peuvent lui assurer ? Ni complainte du progrès, ni tract poujadiste de défense des petits commerçants, cet ouvrage examine les raisons qui poussent chaque individu à consacrer en moyenne deux heures quarante par semaine aux achats hors de son domicile.

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Sociologie

Frontières en travail. Migrations, travail et fabrique des frontières dans le monde

Cet ouvrage rassemble des travaux qui analysent et décrivent ce qui arrive aujourd'hui aux frontières physiques de ces pays dont la proximité aux centres mondiaux du capitalisme réinvente le statut. De bords oubliés du monde, ces frontières désormais plantées sous les projecteurs des médias sont régulièrement montrées du doigt pour leur caractère crucial par les discours politiques. Mexique-USA, Maroc-Europe, ces lieux frontières sont devenus centraux, par la conjonction d'un double processus à bien des égards paradoxal. Car d'un côté, avec le renforcement d'un ensemble de dispositifs de fermeture et de contrôle du passage et du franchissement, ces frontières se veulent mises en scène d'un processus de dramatisation et de criminalisation des parcours migratoires "subalternes", tandis que d'un autre côté, l'installation de lieux de production fait de la frontière l'un de ces "ateliers" industriels où se réinvente silencieusement une part cachée des cadres économiques et sociaux du capitalisme mondialisé. Confrontation qui se résume en un paradoxe, lorsque la frontière est "zone franche" infranchissable. C'est donc tout l'intérêt de cet ouvrage que de rassembler dans une mise en perspective comparative des lieux très éloignés, du Mexique au Moyen-Orient en passant par le Maroc, qui ont en commun d'avoir vu leurs frontières devenir des laboratoires de la modernité, mais aussi de mettre en résonance deux champs de recherche qui se rencontrent peu, celui de la sociologie des nouvelles dynamiques migratoires et celui de la sociologie des nouveaux mondes industriels. Cet ouvrage veut d'abord mettre en évidence, décrire et exposer depuis l'intérieur des situations de travail et de circulation, ce qui se trame et s'organise dans les univers d'ordinaire peu exposés des zones frontalières de travail et de passage.

01/2020

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Actualité et médias

L'engagement

Ce voyage intérieur raconte une expérience d'accession au pouvoir jusqu'à son abandon, nous en faisant vivre et partager les espérances et les échecs. Un récit intime et sentimental qui passe de l'enthousiasme au doute, de l'inquiétude au conflit. La dimension humaine de l'action politique nous fait découvrir la difficulté d'agir, de concrétiser, d'exercer sa volonté au fil de dossiers qui deviennent ici des feuilletons, des imbroglios, parfois des romans noirs Arnaud Montebourg est à la fois un homme sincèrement engagé dans l'action et un narrateur toujours sur le fil du doute. Les portraits qu'il dresse sont cruels et joyeux, sa peinture des situations rocambolesque, parfois trépidante, ses confessions troublantes de vérité sur ce monde des puissants qu'il faut pourtant bien contrôler, diriger et conduire. Le " démondialisateur " raconte de l'intérieur la fermeture des hauts fourneaux de Florange, la quasi-faillite de Peugeot, la vente à la découpe d'Alstom aux Américains par une poignée de dirigeants... Il se bat contre la technostructure, observe la faiblesse des individus confrontés aux rapports de force des sommets internationaux. Il assiste à la naissance du Macronisme dans le ventre de François Hollande, à l'effondrement d'un quinquennat perdu, engage la bataille de la marinière Made in France pour une reconquête industrielle, affronte le mur de l'austérité de l'Union Européenne, jusqu'à la confrontation dans le coeur du collège gouvernemental, menant à la rupture. Son retour à la vie au milieu des abeilles est comme un retour à la terre lointaine d'une sincérité retrouvée. Ce livre est le récit d'une ligne de vie brisée par les circonstances, mais une ligne de vie une et indivisible, dans la force intime de sa cohérence.

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Développement durable-Ecologie

Plan B pour la planète. Le New Deal vert

La maison brûle ! La crise climatique est là qui menace l'équilibre du monde. De plus en plus de mouvements sociaux déclarent l'état d'urgence social et écologique. Pourquoi sommes-nous incapables d'agir en conséquence ? Comment éteindre l'incendie ? Depuis plus de vingt ans, Naomi Klein ausculte la planète et se fait l'écho incisif de la guerre économique qui a pris pour cibles les individus et les ressources naturelles. Depuis une décennie, elle défend un programme radical et audacieux, qu'on appelle aujourd'hui le New Deal vert. L'heure n'est plus aux réformes, aux taxes et aux plafonnements, l'heure est aux transformations, aux bouleversements sans concession. Dans ce volume, qui réunit pour la première fois une décennie de textes passionnés (2010-2019) - grandes enquêtes, écrites sur la ligne de front des catastrophes écologiques, et discours inédits -, Naomi Klein apparaît sous un jour prophétique. Elle nous engage à nous attaquer à la racine des problèmes en luttant de conserve contre le dérèglement climatique et les inégalités sociales et raciales, inextricablement liés. Elle explore l'antagonisme dans lequel nous vivons, urgence écologique versus "présent perpétuel", l'histoire des brusques changements que l'humanité a su opérer face aux périls, ou analyse en quoi l'essor du suprémacisme blanc et la fermeture des frontières s'apparentent à une "barbarie climatique". Au moment où les océans montent aussi dangereusement que les flots de haine, ces textes brossent un portrait saisissant de l'état du monde, ainsi que des personnes et des mouvements qui se dressent pour faire du désastre en puissance l'occasion rêvée de transformer notre civilisation. Travail d'investigation imparable, manifeste politique et plan de sauvetage : Plan B pour la planète est tout cela à la fois.

11/2019

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Policiers

Evasion du couloir de la mort

« Vous trouverez ci-joint une première mouture de mes nouvelles », écrivait Bunker à son agent. « Je pourrais continuer à travailler et à les rassembler pour en faire un seul gros volume. » Ce gros volume ne verra pas le jour puisque l’auteur est mort avant, mais les récits rassemblés ici sont du pur Bunker. Ainsi du premier, presque un court roman, Justice à Los Angeles 1927 qui met en scène un protagoniste typique de son univers. Booker, un jeune Noir sérieux, employé dans un garage, emprunte la Packard d’un client pour aller rejoindre sa fiancée. Malheureusement, une voiture de police l’emboutit. C’est l’engrenage : arrestation, prison du comté, haute sécurité à San Quentin, rébellion, mitard – son destin est scellé.Les autres textes, qui font alterner narration à la première et à la troisième personne, s’ils peuvent être lus de manière indépendante, font écho au premier. On y retrouve le même cadre, la prison de San Quentin, surnommé « La Maison de Dracula » par les détenus.Routine de la détention, couloirs, ouverture et fermeture des grilles, rencontre avec les avocats, violence, mauvais traitements, c’est le quotidien des prisonniers - à la fois morne et chargé de tension - qui nous est donné à voir par un auteur qui a passé lui-même 18 ans derrière les barreaux. Des fictions courtes, aussi électriques que ses romans.Bunker a su comme personne décrire l’atmosphère et les moeurs de l’univers carcéral tout en dénonçant avec une implacable logique l’injustice et l’absurdité de cette « fabrique d’animaux » qu’est la prison. S’y ajoute une réflexion sur le contexte racial et la double injustice dont sont victimes les Noirs, tant au niveau policier que judiciaire. Une réflexion qui n’a rien perdu de son actualité.

02/2012

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Sciences historiques

Croire en l'histoire

Le XIXe siècle fut la grande époque de l'Histoire. On y croyait avec une force et une foi sans faille, on s'est mis à la pratiquer méthodiquement avec pour ambition de la hisser au rang de science, le roman s'en est emparé… Véritable théologie des temps modernes, trait d'union entre passé, présent et futur, elle organisait le monde et lui donnait un sens. Qu'en est-il aujourd'hui, où « faire de l'histoire » se signifie plus, comme chez Chateaubriand, jouer un rôle politique, être moteur des événements, mais simplement être historien, avoir fait des études et obtenu des diplômes justifiant ce titre ? Peut-on encore croire en l'Histoire ? Y croire implique-t-il de croire qu'elle a un sens ? Qui fait l'Histoire et qu'est-ce que qu'écrire l'Histoire ? Le concept moderne est-il définitivement dépassé ? Poursuivant une réflexion entamée dans ses précédents ouvrages, notamment dans Évidence de l'histoire, dialoguant avec les artistes (trois commentaires d'image ponctuent le livre), les écrivains (de Balzac à McCarthy), les historiens (Spengler, Toynbee), François Hartog montre comment l'évolution du concept d'histoire est significatif du basculement progressif de notre rapport au temps : on assiste à une fermeture du futur et à l'essor d'un présent omniprésent, mais aussi à une montée de la « mémoire » (lois mémorielles, devoir de mémoire, droit à la mémoire…). L'avenir disparaît de nos horizons, devient imprévisible, « infigurable » ; ce n'est plus l'Histoire qui juge : elle est jugée. Grand objet de croyance de l'époque moderne (avec ses dévots, ses martyrs, ses hérétiques et ses traîtres), l'Histoire semble bien être entrée dans l'ère de doute. Quelle peut dès lors être encore la mission de l'historien ?

02/2013

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Sciences historiques

Les pêcheurs d'Houat

Les pêcheurs d'Houat a paru originellement. en 1983. Les faits relatés, la description de cette petite communauté de pêcheurs bretons, dataient alors de près de dix ans déjà : Paul Jorion avait séjourné dans l'île de Houat de février 1973 à mai 1974. Au moment de la publication du livre, Paul Jorion était enseignant à l'université de Cambridge. Il a ensuite été fonctionnaire des Nations unies en Afrique, chercheur en intelligence artificielle, avant de travailler dix-huit ans dans la finance, en Europe et aux Etats-Unis. Il est aujourd'hui commentateur de l'actualité économique et financière sur son blog et dans le supplément économie du journal Le Monde. La quatrième de couverture de l'édition originale soulignait. que Paul Jorion "rend hommage à la dignité d'un métier où seuls l'espoir et de sûres qualités humaines permet lent. de dompter la mer". On y lisait, aussi : "Ce livre saisit. la vie des pêcheurs de l'île de Houat, au large de la presqu'île de Quiberon, au moment où la question de leur survie se pose de façon dramatique. Il montre le passage difficile d'un village isolé du XIXe au XXe siècle. Ce petit monde révèle, dans sa politique comme dans sa démographie, le râle encore dominant de l'Eglise. L'équilibre à trouver est difficile : la pêche archaïque ne paie plus ; celle plus moderne détruit. les fonds. La fermeture au monde extérieur s'oppose au tourisme de masse qui asphyxie la vie simple et laborieuse. Il faut réinventer la pêche, maintenir les consolations qu'offre le Ciel et découvrir celles que procurent les hommes". Dans un "Avertissement" inédit, l'auteur évoque "Les pêcheurs d'Houat", près de quarante ans plus tard.

06/2012

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Gestion

Poste stressante. Une entreprise en souffrance

Le 28 février 2012, un cadre de La Poste se défenestre à Rennes. Il laisse une lettre où il raconte les insupportables pressions exercées par sa hiérarchie. Quelques jours plus tard, un autre employé du groupe se donne la mort, après avoir lui aussi rédigé une lettre accablante pour sa direction… qui déclare que ces suicides sont des cas isolés, sans lien avec un quelconque malaise au sein de l’entreprise… Pourtant, plus de 100 salariés du groupe se sont donné la mort depuis 2011, et la série noire continue… Pour comprendre ce qui arrive à La Poste, il fallait enquêter sur ce qu’elle est devenue. Dans ce livre, Sébastien Fontenelle raconte comment un service public cher au coeur des Français a été transformé en une entreprise exclusivement dédiée à la recherche du profit et de la rentabilité. Il raconte ainsi la planification par le gouvernement socialiste dans les années 1980, d’une "nécessaire" modernisation des PTT "qui ne peuvent plus ignorer les lois du marché" et ce qui s’ensuivit : la réforme de 1992 et la scission des PTT en deux entités distinctes et la création de France Telecom, le développement de l’activité bancaire au sein de La Poste (vente de produits financiers) les destructions d’emplois (plus de 70000 en dix ans, "un par heure" !), la fermeture massive de bureaux de poste, la précarisation des statuts (des CDD… d’une heure !), le développement de la sous-traitance, etc. On l’aura compris, La Poste est devenue en quelques années un laboratoire managérial où les salariés se retrouvent cyniquement sacrifiés sur l’autel de la rentabilité, payant au prix fort le démantèlement programmé d’un grand service public.

10/2013

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Energie

Couvrir nos besoins énergétiques : 2050 se prépare aujourd'hui

Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la France doit non seulement diminuer sa consommation globale d'énergie mais également réduire l'utilisation des énergies les plus carbonées (gaz, pétrole et charbon). La sortie de la dépendance aux énergies fossiles implique néanmoins une forte électrification de nos usages (bâtiments, transports, industrie) entraînant une consommation d'électricité accrue d'ici 2050. Pour répondre à ces nouveaux besoins tout en conservant un mix électrique décarboné, le président Emmanuel Macron a annoncé en février 2022 à Belfort sa volonté de développer massivement les énergies renouvelables, et plus particulièrement les capacités photovoltaïques et éoliennes en mer, tout en modernisant le parc nucléaire. Les capacités de production d'électricité anticipées par le président suffiront-elles à couvrir nos besoins énergétiques à venir et à éviter des pénuries ? Non, montrent les travaux menés par les auteurs de cet ouvrage. Tout d'abord parce que, le nucléaire ne permettra pas de sécuriser l'intégralité des besoins en raison de la fermeture du parc de réacteurs historiques et d'un rythme de construction insuffisant de nouveaux réacteurs. Ensuite, parce que les capacités renouvelables prévues pour 2050 ne suffiront pas à couvrir les nouveaux besoins d'électricité, d'autant plus dans un contexte de réindustrialisation. Enfin, l'intégration d'énergies renouvelables intermittentes dans le mix électrique constituera un défi pour assurer l'équilibre permanent de l'offre et de la demande électrique. Il faudra donc développer des moyens de flexibilité (modulation de la demande, imports-exports, stockage). En plus d'éclairer les citoyens sur la question essentielle de la souveraineté énergétique, cet ouvrage offre des pistes de réflexion et d'action d'une grande utilité pour les décideurs publics et les entreprises.

01/2023

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Languedoc-Roussillon

Les ricochets de la vie

Le temps d'un été, Max et Jacquotte accueillent leurs petits-enfants, des presque inconnus. Trop de non-dits, un secret, les ont éloignés. L'amour patient d'une grand-mère, le passé enfin pardonné et une passion partagée pour la peinture sauront-ils renouer les liens distendus d'une famille ? Eté 1986. C'est dans leur maison de L'Isle-sur-la-Sorgue, la Venise Comtadine, haut lieu d'art et de brocante, non loin de l'emblématique Fontaine-de-Vaucluse, que Jacquotte et Max accueillent leurs petits-enfants. Pour la première fois, leur fille Nelly leur confie Nans, onze ans, et Fanny, six. Elle a pris ses distances avec ses parents depuis des années. Que s'est-il passé pour que leur relation soit devenue inexistante ? Nans et Fanny arrivent à contrecoeur chez des grands-parents qu'ils connaissent à peine : un grand-père taiseux et une grand-mère qui se plie en quatre pour eux... et qui les use par son énergie. Heureusement, il y a l'oncle Christophe, qui prend la vie avec philosophie. Pendant les horaires de fermeture de son petit café, il emmène ses neveux pêcher sur sa barque provençale à fond plat. C'est en partie grâce à la peinture que les fils vont se dénouer et un lien fort se créer car bientôt les enfants découvrent que Max, si peu enclin à partager des moments avec eux, fut un peintre renommé. Et le jeune Nans, fou de dessin, se découvre une passion pour les pinceaux. C'est aussi grâce à un passé apaisé que Nelly et ses parents vont se retrouver. Mais quelques mois plus tard, Jacquotte meurt d'une tumeur au cerveau, laissant derrière elle l'ultime preuve de l'amour qu'elle portait à Max...

06/2022

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Sociologie

Une si vive révolte

Voici donc une vie qui sut dire "non". Un "non" d'ouverture au contraire des refus qui signifient repli sur soi et fermeture aux autres. Autrement dit, un "non" pour mieux inventer des "oui" qui ne seraient pas d'autorité ou d'obéissance, mais de liberté et d'adhésion. Une vie où se donnent à voir, avec la générosité désordonnée de leur bouillonnement créateur, ces trois décennies des années 1950, 1960 et 1970 que les nouveaux conservatismes des trois décennies suivantes ont tant insultées et caricaturées, dans une passion destructrice qui fut à la mesure de la grande peur des possédants et des dominants. Tout chemin se fait en marchant, et son origine ne garantit jamais le point d'arrivée. Aussi la grandeur de Jean Baubérot est-elle d'avoir préservé, après s'être débarrassé comme toute jeunesse de ses scories adolescentes, les fidélités essentielles. D'être resté sur la même trace, celle ouverte par cette auto-institution d'un gamin limougeaud, vif et curieux, qui, de Jean-Ernest, décide de devenir Jean en même temps qu'il découvre que sa liberté peut agir, et, qui sait, transformer le monde. On le découvre donc, durant une deuxième vie apparemment officielle, vivant toujours dans cet écart où l'ironie tient à distance les pièges de la reconnaissance et du pouvoir. Responsabilités universitaires, directions d'équipes de recherche, cabinets ministériels, distinctions républicaines... Rien n'y fait, même quand, habile ventriloque, il prête sa plume d'historien des religions et de la laïcité à deux présidents de la République, François Mitterrand, puis Jacques Chirac, Jean Baubérot est toujours ce jeune homme qui, bravache, confiait à son Journal : "Je ne sais pas me taire".

02/2014

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Littérature française

Generator

"Je suis née en 1977 dans une centrale nucléaire, au sud de la Corée du Sud " : Rinny Gremaud n'aurait sans doute pas eu l'idée de ce livre si le président de son pays d'origine n'avait pas annoncé, quarante ans plus tard, la fermeture de Kori 1, "sa" centrale. Installée en Suisse depuis son plus jeune âge, elle ne s'était jamais préoccupée de son père biologique, un ingénieur britannique avec qui sa mère avait eu une liaison alors qu'elle-même travaillait sur le chantier du réacteur. Mais la dépêche marquant la fin d'un cycle, celui de l'utopie nucléaire, ébranle la narratrice au point qu'elle décide d'en savoir plus sur son géniteur. La voici à Holyhead, au pays de Galles, où il a vu le jour. La chance lui fait obtenir une adresse dans le Michigan. La lettre qu'elle écrit restant sans réponse, elle s'autorise à inventer une vie à cet homme qu'elle ne connaît pas et qui ne l'a jamais reconnue. Les quelques jalons dont elle dispose déterminent les étapes de sa recherche : elle se retrouve à visiter les centrales où a travaillé l'ingénieur mécanicien reconverti dans le nucléaire, sur l'île d'Anglesey d'abord, puis à Taïwan et enfin, après la parenthèse coréenne, à Monroe, au bord du lac Erié. Partie sur les traces d'un père, Rinny Gremaud va trouver des centrales atomiques. Sans se départir de la distance et de l'ironie qui font le sel de ce livre, mais aussi sa grande pudeur, elle va magnifiquement entrelacer enquête journalistique et quête intime, faisant de ce generator un personnage de papier qui s'enrichit du silence de son modèle.

 

#PrixdulivredelavilledeLausanne24

03/2023

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Cinéma

Cinéma Beverley. Le dernier porno de Paris

Situé à deux pas de la salle mythique du Grand Rex, dans une petite voie perpendiculaire au boulevard Bonne-Nouvelle, l'un des célèbres axes de Paris qui a accueilli tant de salles de cinéma à son âge d'or, le Beverley se faisait discret dans le 2e arrondissement de Paris. Ancienne salle de danse d'une brasserie auvergnate, elle se transforme en cinéma de quartier en 1952 et prend le nom de Bikini, puis celui de Beverley en 1970, passant des films populaires puis de l'art et essai, avant de se spécialiser dans l'érotique deux ans plus tard. Un demi-siècle durant, elle ne quittera jamais cette spécialisation dans sa programmation, jusque début 2019, année de sa fermeture. Dernier cinéma porno de Paris, il a pu continuer à diffuser des filins sur supports pellicule en ayant racheté un stock de zoo titres des années de l'âge d'or du genre, tout en alternant avec des productions en numérique, plus récentes. Loin des années fastes de Servez-vous mesdames et autres Gorge profonde, ses deux films hebdomadaires en alternance auront tout de même encore attiré durant sa dernière décennie plus de 3o 000 spectateurs chaque année, fidèles habitués de ce lieu tenu avec humour et élégance. Retraçant l'histoire de cette salle de quartier totalement atypique et devenue un lieu de visite touristique, analysant sa programmation et le comportement de son public très loin des clichés convenus, l'ouvrage est largement illustré par des images d'archives du Beverley, de sa programmation et de ses animations. Une série de photos originales redonne vie au lieu, dévoile ses coulisses, et de nombreuses affiches de l'époque l'enrichissent en rappelant l'ambiance de celle qui fut la plus ancienne salle porno de France.

02/2019

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Histoire de France

La société martiniquaise aux XVIIe et XVIIIe siècles (1664-1789)

Au XVIe siècle, les Espagnols s'intéressent avant tout aux rives des Grandes Antilles, puis à celles du continent. Zone d'escale, les Petites Antilles ne sont pas l'objet d'une occupation permanente. Au XVIIe siècle, avec le développement d'un nouveau modèle de colonisation fondé sur l'agriculture, initié par des Anglais, des Français et des Hollandais, les Petites Antilles deviennent un enjeu économique, puis des colonies de peuplement. En 1626, les Français participent à la colonisation officielle de Saint-Christophe. En 1635, ils s'installent à la Guadeloupe et à la Martinique. En 1664, ils implantent la culture du " pétun ", qui se fait principalement avec des engagés ; celle-ci cède la place à la canne à sucre, avec le recours massif aux esclaves importés d'Afrique. Parallèlement, l'emprise du pouvoir royal se précise ; de plus une génération de créoles blancs va jouer un rôle essentiel dans le peuplement. Y a-t-il une continuité entre le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle ? Que penser de l'idée universellement admise que les populations blanches et noires ne peuvent se maintenir dans l'immigration ? Tous les contacts entre Africains, Amérindiens et Européens, l'affranchi et le sang mêlé qui, souvent, se confondent, posent la question de leur insertion dans les hiérarchies et la démographie. A partir de la correspondance administrative, des dénombrements, des registres paroissiaux et, à compter de 1776, des notaires, l'auteur étudie les bases économiques et, plus minutieusement, les structures imposées et les réactions populaires qui, par exemple, font de l'illégitimité, moins une conséquence de la déchristianisation, qu'une réponse à la fermeture d'une société rigide, touchée, en 1789, par les idées de liberté et d'égalité.

12/2003

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Beaux arts

Vie d'un musée 1937-2005

L'histoire du musée national des Arts et Traditions populaires (Atp), qui a commencé à la fin des années 1930, se termine au printemps 2005 par une fermeture définitive. Pour Martine Segalen, qui a dirigé pendant dix ans le Centre d'ethnologie française, laboratoire rattaché au musée, c'est " un crève-cœur, la fin d'une aventure et l'enterrement d'un grand projet ". C'est aussi le moment de revenir sur cette histoire riche d'enseignements sur les rapports entre politique et culture, beaux-arts et arts populaires, identité, nation et patrimoine. A l'origine des Atp, il y a d'abord la folle ambition d'un homme, Georges Henri Rivière, visionnaire, passionné et prêt à tous les revirements idéologiques pour mener à bien son dessein. Présenté comme une vitrine du peuple au temps du Front populaire, un temple des traditions soutenu par la Confédération paysanne sous Vichy et un lieu de modernité scientifique et muséographique après la guerre, son musée est finalement installé, en 1972, dans un bâtiment flambant neuf construit au bois de Boulogne. Une apothéose, qui donne à l'ethnologie de la France, jusque-là parente pauvre de l'ethnologie exotique, une légitimité nouvelle. Mais un succès de courte durée car, dès la fin des années 1980, alors qu'en province le mouvement des écomusées suscite un engouement croissant, les visiteurs se font rares, le soutien de la direction des musées de France fait défaut et l'établissement s'enlise dans la crise qui lui sera fatale. En s'appuyant à la fois sur des archives inédites et sur une expérience vive, Martine Segalen offre, dans ce livre rigoureux et personnel, une réflexion de fond sur le devenir des musées d'ethnologie en France, pris entre tutelle publique, enjeux politiques et évolutions de la société.

03/2005

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Développement personnel

Les 7 clefs pour se transformer

Vous qui rêvez d'une autre vie, d'une vie "plus", plus équilibrée, plus sereine, plus légère et profonde à la fois, en un mot d'une vie plus spirituelle, vous qui avez constaté en vous l'érosion de vos motivations, le renoncement à vos rêves d'enfant, le sacrifice de vos souhaits ou la fermeture de votre cœur, vous serez ravis de découvrir la méthode de transformation intérieure proposée ici par Gilbert Altenbach. Cette méthode est née de ses expériences passées d'animateur en développement personnel et de sa volonté d'aller plus loin dans la transmission de ses savoirs et savoir-faire. Dispensée en 7 volets, elle vous permettra de cheminer avec une réelle efficacité sur la voie de la réussite et de la réconciliation avec vous-même. Beaucoup plus qu'un coaching ou un stage d'éveil dont on ressort frustré et déçu sur le long terme, cet accompagnement vous laissera le maître absolu de votre développement, en toute puissance, autonomie et lucidité. Pratiquer le silence afin de laisser émerger du fracas superficiel habituel vos voix intérieures, comprendre le mécanisme d'alternances qui conditionne vos humeurs, vous poser les bonnes questions quant à vos désirs profonds, oser le plaisir sur les plans physique, énergétique, émotionnel et intellectuel, s'initier à l'alchimisation de votre moi... voici quelques-uns des 7 secrets révélés dans ce livre qui vous permettront de "travailler" votre vie afin d'accéder, en toute conscience, à la plénitude et au contact avec l'Amour Universel. Car dès que vous donnerez le meilleur, le meilleur de vous-même jaillira en vous avec une force prodigieuse qui attirera inexorablement dans votre vie abondance, joie et bonheur.

09/2005

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Critique littéraire

Mallarmé. Du sens des formes au sens des formalités

Mallarmé : son nom n'en finit pas d'irradier la conscience littéraire. Une œuvre à la fois mince et d'une profondeur inquiétante. Des poésies dont la radicalité formelle reste sans égale. Des proses qui fascinent autant qu'elles déroutent. Un chef-d'œuvre, le Coup de Dés, dans lequel mots et espacements s'ordonnent aux grands rythmes cosmiques. Et pourtant cet adepte déclaré de l'action restreinte fut aussi poète de circonstance, journaliste de mode, chroniqueur culturel, critique d'art engagé dans la cause de l'impressionnisme. D'un côté, un poète métaphysicien. De l'autre, un observateur des rituels de la vie culturelle et sociale. Ces deux Mallarmé n'en font qu'un et le pari est ici de montrer que le sens des formes s'est doublé, chez lui, d'un sens des formalités, c'est-à-dire d'une conscience aiguë des ressorts sociaux qui régissent la littérature. L'œuvre se voit ainsi placée sous le signe d'une étonnante réflexivité critique, en ce qu'elle porte à son comble la logique d'autonomisation du champ littéraire moderne tout en problématisant le principe de fiction dont dépend l'enchantement esthétique. Au miroir du texte mallarméen, c'est tout l'univers symbolique l'ayant rendu possible qui se donne à voir, dans un rapport fait de distance et de participation aux cérémonies de la littérature. Retracer la genèse de l'esthétique mallarméenne, lire de très près les textes dans lesquels celle-ci s'est accomplie, faire valoir à la lumière d'une expérience exemplaire que dans la forme la plus fermée au social c'est encore un principe social de fermeture qui se manifeste, tels sont les enjeux du présent ouvrage, indiquant aussi la voie d'une sociologie de la littérature avec les écrivains.

05/2008

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Technologies

Bâtiment et environnement. Bâtir pour préserver la santé, gérer l'environnement et reconstruire la ville, Actes du colloque du 28 octobre 1999

1re table ronde : Bâtiment et santé publique. Un bâtiment brûle de l'énergie, utilise des flux (eaux, gaz, déchets...), et peut mettre en danger la vie de ses occupants (amiante, plomb...). De ce constat est née la notion de HQE : Haute Qualité Environnementale. Qu'il s'agisse de bâtiments publics, d'immeubles collectifs ou de maisons individuelles, chaque élément d'un bâtiment : les matériaux utilisés, les équipements (chauffage, isolation, ventilation, électricité, éclairage...), tout comme sa conception, influent sur la santé des occupants. Construire et rénover autrement est devenu un enjeu pour allier modernité, protection de la santé des habitants et environnement. 2e table ronde : Bâtiment et traitement des déchets. Les déchets de chantiers représentent chaque année 31 millions de tonnes soit à peu près l'équivalent du volume de la collecte des ordures ménagères. Une nouvelle circulaire est attendue, qui organise la collecte et le traitement des déchets du BTP. La fermeture progressive des décharges va obliger les professionnels du bâtiment à gérer autrement leurs déchets. La fin des décharges " brutes " comme le prévoit la loi en juillet 2002 : utopie ou réalité ? Un dossier complexe qui aura un coût élevé. 3e table ronde : Repenser et reconstruire la ville. Quartiers en difficultés, copropriétés dégradées, parc social privé de fait obsolète... Fracture économique et sociale, insécurité... La politique de la ville ne peut se résumer à des actions isolées. Il faut renouveler l'urbain dans son approche environnementale et reconstruire la ville sur la ville en privilégiant des approches novatrices. Démolition/reconstruction, construction d'équipements publics, réappropriation foncière, accueil d'activités... Repenser quartiers et villes, un enjeu pour le troisième millénaire pour lequel tous les partenaires (État, collectivités territoriales, acteurs économiques et sociaux...) doivent se mobiliser.

01/2000

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Littérature étrangère

Scènes de la vie de M.

Dans Scènes de la vie de M., nous retrouvons Marisia, le personnage de Voleurs et témoins qui, confrontée à la maladie de sa mère, cumule les trajets entre Vienne et Bratislava. La question du retour en Slovaquie se profile déjà à l'horizon d'un journal intime, où les étapes de la perte et du deuil se voient progressivement recouvertes par celles de la reconstruction de soi : " J'ai décidé de tenir un journal. Il faut décrire ce qui nous arrive. Chaque événement doit être documenté et photographié pour ne pas se perdre. J'ai été surprise par le choix des blocs-notes à la papeterie. Il y en avait de différentes tailles, avec ou sans lignes. Certains étaient simples comme des cahiers pour élèves de cours préparatoires, d'autres avaient une jolie couverture rigide, et certains avaient aussi une fermeture aimantée. Il y avait aussi des cahiers à thème, le journal du lecteur où je pourrais noter mes idées sur le livre que je serai en train de lire ou le journal du jardinier avec des pages spéciales pour coller des photos de végétaux. Finalement, j'ai choisi un cahier ordinaire sans ligne pour pouvoir mettre le maximum de choses sur une page. Je n'y ai encore rien noté, car le soir je suis si fatiguée que je remets l'écriture au lendemain matin, mais comme le matin, je dois me dépêcher pour partir au travail, à chaque fois, j'oublie complètement le journal. Cette étape de ma vie, je veux qu'elle soit bien documentée. Je vais pouvoir me rendre compte a posteriori que cet événement était un vrai tournant. Parfois les tournants ne sont visibles qu'avec du recul. Les cercles mystérieux dans les champs de blé ne sont, eux aussi, visibles que du ciel ".

03/2019

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Littérature française

Les mauvais lieux de Paris. Suivi des Nouveaux mauvais lieux de Paris

De "mauvais lieux", jadis explorés par le roman réaliste ou la littérature populaire, Paris regorge en cette période charnière de la fin des années 1960 et du début des seventies, quand Ange Bastiani y pointe le bout de son nez. Epoque contradictoire s'il en est, amalgamant la fermeture des maisons doses et les libéralités de Mai 68, la contre-réaction conservatrice et le flower power. Finis les bastringues, les hôtels borgnes, les effeuilleuses, les ruffians et autres mères maquerelles chers à Carco, Cendrars ou Brassaï ? Que nenni. Crapules et respectables usagers des "mauvais lieux" s'adaptent, tout simplement. Si Marthe Richard est passée par là, d'autres s'ingénient à repasser par ici. Blousons noirs et call girls reprennent le flambeau des apaches et des tapineuses des Années folles. L'avènement de la révolution sexuelle fait de tout lieu un "mauvais lieu" : de la voie publique aux alcôves privées, chaque fantasme dispose de sa cage feutrée. Partant du principe selon lequel "le vice se cache, tandis que la vertu se vit au grand jour", c'est avec altruisme qu'Ange Bastiani se propose de guider les épicuriens en tous genres (avec Bambi, Coccinelle ou Moune Carton comme égéries) sur les traces de leurs chimères les plus insondables. A l'heure de l'Internet, ce récit dont le moindre des mérites est de remettre les pendules à l'heure de la morale – paraît aussi moite que rafraîchissant... Le présent volume, enrichi d'un généreux corpus iconographique, rassemble pour la première fois Mauvais et Nouveaux Mauvais Lieux de Paris, respectivement parus en 1969 et 1971. Des halles Baltard au "trou des Halles" donc, où l'ange noir Bastiani s'engouffre avec une jubilation canaille. Et ce, pour notre plus grand régal !

05/2017

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Religion

Le bon Dieu sans confession. Mélanges offerts à Yvon Tranvouez

Yvon Tranvouez occupe une place à part dans l'histoire religieuse contemporaine. Cela tient autant de sa position – brestoise ! – que de sa patte – une écriture historique personnelle, précise, polie par le sens de la formule. Et des idées, toujours des idées… Ses collègues et amis, en lui offrant ce Bon Dieu sans confession, s'en remettent volontiers à la photographie de couverture pour expliquer ce titre tranvouezien. Qu'y voit-on ? Eté 1967, à Keraudren. Le chanoine Elard, supérieur du petit séminaire, décide de capter et de fixer un entracte. Le cliché, exclusivement ecclésiastique, hésite entre le portrait de groupe et la scène de genre. On active la fin d'une session d'extérieur. On pose devant l'objectif. On sourit sans trop regarder. Entre soi, la scène est parfaitement modeste, bonhomme et bienveillante. Soleil trompeur ? La sagesse finistérienne impose de remiser le mobilier extérieur en prévision du futur grain ou de l'humidité de la nuit. Mais les chaises qu'on range annoncent tout autant la prochaine fermeture du petit séminaire brestois qui, aux portes de "la Terre de prêtres", devait pourtant constituer une vitrine attirant le Léon. Cette photographie appartient bien à l'univers Tranvouez, historien du "moment 68", selon Etienne Fouilloux. Ce dernier le désigne comme le meilleur expert de la transition du catholicisme français et breton entre le temps long de la tradition qu'il n'oublie jamais et celui de la rupture qui le passionne. Les vingt-trois contributions de ces Mélanges entendent rendre hommage à cette oeuvre. Elles ont pour cadre le Finistère, la Bretagne ou le concile. Elles parlent aussi bien de cinéma ou de photographie que de littérature. Culture et religion coexistent sans mal avec le politique. Bref, la curiosité du lecteur ne sera pas épuisée, puisqu'il lui suffit de suivre celle – insatiable – d'Yvon Tranvouez.

05/2017

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Sociologie

Sauver le progrès. Comment rendre l'avenir à nouveau désirable

Si l'idée de progrès a guidé l'action sociale et politique moderne depuis les Lumières, elle s'est aujourd'hui considérablement affaiblie. Y compris parmi les insatisfaits de la réalité actuelle, le mot même de progrès a perdu son sens. Progrès de quoi ? Progrès pour qui ? Progrès vers quoi ? Qui peut encore répondre à ces questions ? Que le progrès n'ait plus d'attrait ni de contours, qu'il ne fasse plus consensus pour les « progressistes » est un facteur central de la fermeture actuelle des possibles. Le doute légitime vis-à-vis du progrès, en particulier technique et économique, a renforcé à son insu le discours hégémonique sur l'absence d'alternatives et sur la fin de l'histoire. Afin de conjurer cette malédiction durable, Peter Wagner a conduit une enquête à la fois conceptuelle, historique et sociologique, qui vise à redéfinir ce que pourrait être un futur désirable pour celles et ceux qui souffrent du présent. Selon Wagner, le progrès est la fois nécessaire et possible, et doit être réactivé à partir de deux matrices que sont la critique et l'imagination. Mais, pour penser le progrès de demain, il faut aussi se défaire de ses conceptions eurocentrées, qui ont dominé l'imaginaire des modernes. L'ouvrage est donc attentif à la multiplicité des définitions du progrès, au Nord comme au Sud, en Amérique latine et en Afrique du Sud, comme dans les anciens pays communistes et en Asie. Au fil de ce parcours, il offre un commentaire raisonné de la plupart des théories politiques qui se sont développées à l'échelle globale au cours des dernières décennies. L'émergence d'une capacité à l'auto-détermination collective apparaît, au terme de l'enquête, comme la condition, mais aussi l'horizon, de tous les autres progrès possibles.

10/2016

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Espagnol apprentissage

Positionnement politique en temps de crise. Sur la réception du fascisme italien en Espagne (1922-1929)

Positionnement politique en temps de crise, Sur la réception du fascisme italien en Espagne 1922-1929. Qu'est-ce que s'orienter en temps de crise ? La question se posait à la sortie de la Première Guerre mondiale, qui déboucha sur des révolutions couronnées par la prise de pouvoir en Russie, étouffées par une réaction violente en Allemagne, en Espagne, en Italie. Dans ce dernier pays naquit un phénomène particulier, le fascisme, comme sortie de crise et réponse aux aspirations socialistes. A ce titre, il fut observé de près par tous les courants de l'opinion européenne. A travers le cas espagnol et l'étude de la réception du fascisme italien à la fin de la période de la Restauration (1876-1923) et notamment sous la dictature du général Primo de Rivera (1923-1930), on peut tirer des enseignements quant aux aspirations de l'orientation politique des divers courants de l'opinion éclairée. Privée de ses derniers restes d'empire colonial en 1898, et à la faveur des capitaux rapatriés à Cuba, l'Espagne tente à la veille de la Grande Guerre de se hisser dans la cour des puissances capitalistes à une époque de concurrence effrénée due à la fermeture des marchés. Comme l'Allemagne, comme l'Italie, exclues de la conquête des colonies, elle réclame un repartage des zones d'influence mondiales. Le système libéral de la Restauration sous lequel elle se trouve offre au peuple moins de garanties politiques et de bénéfices que d'atteintes à ses droits, ce qui le discrédite au même titre que la corruption du système électoral. A pratiquement un siècle de distance, comment ramener autant que faire se peut le regard de l'historien et de l'observateur à la hauteur des événements qui ont suivi la Première Guerre mondiale ?

09/2015

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Littérature étrangère

Un maire en sursis

Igor Louchtchenko, maire d’une grande ville qui pourrait bien être Moscou, vit en concubinage avec Aliona Sabourova, la femme la plus riche de Russie. Heureux de sa réussite, il l’est jusqu’au jour où, six mois après son élection, il décide de supprimer une grande partie des kiosques commerciaux de la ville pour des raisons sanitaires et esthétiques. La date de fermeture doit coïncider avec l’ouverture d’un hypermarché construit par son épouse. Tout irait bien si, ayant décidé de construire un hypermarché concurrent, l’entrepreneur Piotr Kozine, propriétaire d’une grande partie de ces kiosques très rentables, ne tentait pas de résister. Entre les deux s’engage une lutte pour les parts de marché. Sabourova est une adversaire rusée : elle parvient à faire bloquer le chantier pour non-respect de normes sanitaires… La guerre est immédiatement déclarée. Campagne de calomnies, meurtres et procès, tout est bon pour faire tomber le maire. L’avocat Artiom Pavlov réussira-t-il à empêcher ce véritable assassinat politique ? Toute la question est là, et la réponse donnée par l’auteur n’est guère rassurante.   Deuxième roman d’Astakhov, Incitation au meurtre éclaire de nombreuses affaires qui ont défrayé la chronique moscovite et révèle un monde dont même les spécialistes étrangers de la politique intérieure russe ne soupçonnent pas tous les dessous. Le personnage principal du roman, Igor Louchtchenko, est ainsi inspiré de l’ancien maire de Volgograd, Evgueni Ichtchenko, qu’Astakhov a eu l’occasion de défendre avec succès devant la justice. Mais Louchtchenko évoque aussi par beaucoup d’aspects, y compris son nom, le maire de Moscou, Iouri Loujkov, limogé en septembre dernier par un président Medvedev qui disait « n’avoir plus confiance en lui ».

06/2011

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Histoire de la population

Notre histoire de France

"Félix Mora était comme un animal en chasse. Il parlait avec ses yeux et ne faisait qu'observer. Tout y passait : leurs dents, leurs yeux, leurs muscles... Les candidats étaient tous torse nu. Quand il est arrivé au niveau de mon père, Mora n'a rien dit. Il l'a regardé et il l'a tamponné". C'est une histoire française, une histoire d'immigration aussi. Comme des dizaines de milliers de Marocains, en 1963 le père de Mariame Tighanimine a été débauché par un agent recruteur, Félix Mora, au service des houillères du Nord et du Pas de Calais. Il fallait remplir les mines de France. Lahcen Tighanimine est alors envoyé à la mine à Lens. Avec une paie de 250 francs reçue tous les quinze jours en liquide, avec un logement et le charbon gratuit, le quotidien, loin de sa famille et de son pays, est loin d'être facile. Aucune de ces gueules noires, à qui on avait apposé un tampon vert pour rentrer en France comme du bétail, n'imagine rester. Une génération plus tard, dans l'hexagone, leurs descendants sont des centaines de milliers. Avec force et passion Mariame Tighanimine retrace ce pan de l'histoire encore méconnu ; cet "angle mort du récit national" , comme l'a écrit la journaliste Ariane Chemin. Elle raconte aussi la venue de sa mère, par le regroupement familial, le travail à l'usine, à Flins, chez Renault, après la fermeture des mines de charbon, l'installation de la famille à Mantes la jolie... Un destin arrimé à la France, où l'autrice, son frère et ses quatre soeurs sont nés. Notre histoire de France est un récit intime, un portrait familial émouvant, qui, au fil des pages, se transforme en un antidote puissant contre les poisons identitaires de notre époque.

10/2022

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Multimédia

La distribution sur internet. Contribution à l'appréciation du régime des accords verticaux en droit de la concurrence européen, français et suisse

La question du traitement de la distribution sur internet dans le régime - européen, français et suisse - des accords verticaux se pose avec une particulière acuité à l'approche de l'échéance, en mai 2022, du règlement d'exemption n° 330/2010 et des Lignes directrices qui l'accompagnent. La présente étude formule des propositions d'évolution de ces textes (ainsi que des textes suisses, qui s'en inspirent largement), en se basant sur la démonstration du caractère unitaire de la distribution et l'appréciation du traitement actuel de la distribution sur internet. La distribution sur internet est une activité d'intermédiation assurée par des intermédiaires, dont l'intervention permet à l'offre et à la demande de se rencontrer dans des points de vente virtuels ; la convergence des canaux de distribution accroît leur degré de substituabilité, et donc l'identification de marchés pertinents intégrant à la fois les ventes en ligne et hors ligne. Les risques de déstabilisation des réseaux de distribution - dont l'économie repose sur une logique de fermeture présumée favoriser la concurrence - qu'emporte la politique de libération des ventes en ligne peuvent être palliés, dans le mesure où : la distinction entre ventes actives et ventes passives est efficace pour préserver les exclusivités - à condition d'en avoir une lecture modernisée ; la notion de point de vente virtuel fonde et limite le pouvoir de contrôle du fournisseur sur le nombre et la qualité des points de vente virtuels de ses distributeurs (click and mortar et pure players), ainsi que sur leur référencement auprès de marketplaces ; s'agissant des pratiques de contrôle tarifaire (qui sont encore plus vulnérables au droit de la concurrence lorsqu'elles portent sur les prix de vente en ligne), devrait primer une considération a priori positive des pratiques de double prix.

06/2023

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Littérature française

Ciment

Ciment est un livre sur ce qui nous lie les uns aux autres. L'histoire est celle de Gilles, fils et petit-fils d'ingénieurs à la cimenterie d'Audaincourt. Gilles au destin tout tracé, sauf que... D'accident en grèves puis en fermeture, la cimenterie s'arrête. Gilles est enfant, adolescent, adulte. De ceux qui l'entourent, Pavel, Mady, Pompon, le coq, Virginie, Michel, Daniel, Jeannie : qui s'en tirera ? Ici, les "bons" comme les "méchants" sont faillibles comme nous, et victimes comme nous de ces étiquettes qu'on colle sur notre front quand on est encore enfant, et qu'il est si difficile de décoller. Certaines scènes de Ciment font écho à nos propres trajectoires chaotiques, maladroites, courageuses, tendues vers ce qu'on appelle le bonheur. Nous le savons bien, dès le départ la vie nous sépare entre faibles et forts (indifférents, la plupart du temps) (mais c'est justement ça, qui touche encore plus). Ciment nous emmène dans le Nord, venteux, gris, lumineux, suivre Gilles, entre ses copains, ses voisins, ses parents qui se débattent eux-mêmes avec leur existence, déjà tranchée elle aussi par la cimenterie de leur ville. Avec son troisième roman, Marianne Maury Kaufmann nous prend doucement par la main et par le coeur pour suivre des personnages attachants malgré leurs défauts, leurs maladresses, leurs illusions se démener avec leur destin. Son écriture fine, sobre, précise, sensible, narre à voix basse des confidences précieuses qui donnent toute leur saveur et toute leur mélancolie à nos existences : nos liens avec notre passé nous font défaut, et c'est en lisant Ciment, autant que Saki et L'insupportable Bassington, que nous saurons renouer avec notre identité...

05/2023

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Littérature française

Les hauts-fourneaux ne repoussent pas

Les gars partent au travail dans le noir, reviennent chez eux dans le noir. La plupart à bicyclette. Roue dans la roue, chacun suit la lumière de l'autre. Qu'il vente ou qu'il pleuve, la file des ouvriers s'étire par paquets sur le chemin de l'usine. Plus nombreux qu'au tour de France, ils viennent de partout, des villages avoisinants, des cités ouvrières, parfois ils font plus de vingt bornes. Ils avancent sans forcer, en peloton, une cagoule ou un béret vissé sur la tête, le cassecroûte — une boite de sardines, un reste de repas dans la gamelle, une tablette de chocolat, du pain bien sûr et leur boisson — le tout calé dans le sac à dos. Les musettes de couleurs bougent au rythme des coups de pédales et des déhanchements. Les plus riches roulent à mobylette, raides comme la justice. Quelques-uns viennent à solex, emballés dans une pèlerine, ils pédalent dans la montée du canal, un faux plat à l'entrée de Talange, direction la rue de l'Usine. Les gars franchissent le portier, c'est là que mon père travaille. Dans "son usine". Elle ne lui appartient pas, bien sûr. Pour l'heure, ces usines, "nos" usines, si elles crachotent encore, crachotent de moins en moins, rongées par le cancer des fermetures. Et, peu à peu, l'évidence, douloureuse, se fait jour les hauts fourneaux ne repoussent pas !

09/2021

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Religion

A vous, les jeunes !

Jésus est le Seigneur du risque, il est le Seigneur du toujours "plus loin". Jésus n'est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité. Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le divan contre une paire de chaussures qui t'aideront à marcher, sur des routes jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l'amour de Dieu, la joie que laissent dans ton coeur chaque geste, chaque attitude de miséricorde. Aller par les routes en suivant la "folie" de notre Dieu qui nous enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu, dans le malade, dans l'ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans le migrant, dans le voisin qui est seul. Aller par les routes de notre Dieu qui nous invite à être des acteurs politiques, des personnes qui pensent, des animateurs sociaux. Dieu attend quelque chose de toi, Dieu veut quelque chose de toi, Dieu t'attend. Dieu vient rompre nos fermetures, il vient ouvrir les portes de nos vies, de nos visions, de nos regards. Dieu vient ouvrir tout ce qui t'enferme. H t'invite à rêver, il veut te faire voir qu'avec toi le monde peut être différent.

08/2018