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Droit

Plein droit N° 122, octobre 2019 : Etrangers sans toit ni lieu

Il en va de la "crise du logement" en France comme de la "crise des réfugiés" en Europe : elle n'a rien d'une fatalité, mais résulte de choix politiques. Depuis des années, les pouvoirs publics refusent de s'attaquer à la cherté de l'immobilier et des loyers, encourageant au contraire le mouvement spéculatif et plongeant dans le mal-logement de larges couches de la population qui ont le sentiment d'être laissées pour compte, voire discriminées. La pénurie ainsi orchestrée de logements accessibles accrédite l'idée qu'il n'y aurait "pas assez de place" pour tout le monde, et impose aux gestionnaires des diverses structures d'hébergement ou de logement et aux professionnels du travail social l'obligation de gérer la pénurie en faisant le tri parmi les publics. S'organise alors une concurrence entre les précaires, dont les étrangers et les étrangères - et plus particulièrement les sans-papiers, les mineur. es isolé. es, les travailleurs immigrés surnuméraires dans les foyers, les demandeurs d'asile - font les frais. A l'absence de politique d'accueil répondent de nombreuses initiatives de bénévoles, voisins, riverains qui pallient la pénurie et parent au plus urgent. Mais cette solidarité citoyenne ne saurait masquer les défaillances de l'Etat dans la mission qui devrait être la sienne : fournir un toit, une place, à chaque habitant. e de ce pays, y compris celles et ceux qui viennent d'arriver. Sommaire Edito De l'attente en file à l'attente en ligne Dossier : Etrangers sans toit ni lieu Pas de place pour les étrangers ? | Violaine Carrère et Claire Lévy-Vroelant Quand l'accueil se heurte aux logiques de police | Interview de Jean-Marie Boutiflat par Pascaline Chappart Mineurs isolés, l'hôtel pour seule protection | Maud Angliviel et Solène Ducci Ouvrir : l'accueil au Pays basque | Marie Cosnay Des foyers aux résidences sociales : un racisme d'Etat | Michael Hoare Cohabitation sous contrainte | Laura Guérin Un sas de confinement pour les "dublinés" | Léopoldine Manac'h Le "droit au logement" ... pas pour tous | Julie Clauzier Hors-thème Quand la Géorgie se vide de ses femmes | Maroussia Ferry La Cour de l'asile, une usine à décisions | Léo Berthe Mémoire des luttes Outre-mer : le combat de Marie Le focus juridique La Cour de cassation évacue le droit à la protection du domicile |Patrick Henriot Ont collaboré à ce numéro : Véronique Baudet-Caille, Emmanuel Blanchard, Pauline Boutron, Violaine Carrère, Pascaline Chappart, Cécile Dazord, Nathalie Ferré, Nicolas Fischer, Elisabeth Graf, Noura Kaddour, Claire Lévy-Vroelant, Jean-François Martini, Antoine Math, Claire Rodier, Isabelle Saint-Saëns.

10/2019

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Actualité et médias

Dire nous. Contre les peurs et les haines, nos causes communes

Dire nous, c'est inventer tous ensemble le "oui" qui nous manque, celui d'un peuple réuni dans sa diversité et sa pluralité autour de l'urgence de l'essentiel : la dignité de l'homme, le souci du monde, la survie de la terre. Le "nous" de l'égalité, sans distinction d'origine, de condition, d'apparence, d'appartenance ou de croyance. Le "nous" des causes communes où s'invente concrètement l'espérance, là où nous vivons, là où nous travaillons, dans tous ces lieux où nous faisons déjà route ensemble. Le "nous" des audaces démocratiques, sociales et écologiques sans lesquelles il n'est pas de confiance retrouvée dans un avenir partagé. Ce "nous", seul capable d'enrayer la machine infernale qui met la France en guerre contre elle-même, en inventant des boucs émissaires. Ce "nous" qui fera enfin barrière aux divisions où, par la haine, le rejet et la peur, se perpétue la domination d'une minorité et la dépossession de la majorité. Ce "nous" où s'inventera un espoir commun, dans la délibération collective, plutôt qu'une aventure personnelle, avec son cortège de déceptions et d'amertumes, tant le "je" présidentiel ruine la confiance démocratique en confisquant la volonté du peuple. Dire nous fait suite à Dire non, paru en 2014. L'alarme qui l'animait alors est, hélas, encore plus justifiée aujourd'hui. Les tenants du repli identitaire, du racisme banalisé, de la xénophobie assumée tiennent le haut du pavé médiatique tandis que nos gouvernants leur cèdent du terrain en nourrissant le terreau des peurs et des haines. Leurs renoncements sociaux et leurs régressions démocratiques, leur manque de hauteur et leur absence de vision, leur soumission aux intérêts minoritaires de l'oligarchie financière sèment le désespoir et la colère. Prisonniers du court terme et obsédés par leur survie, ils ne mènent pas la bataille des idées. Pis, par frilosité, conformisme ou aveuglement, ils ne cessent de reculer face aux idéologies renaissantes de l'inégalité et de l'identité, destructrices de la promesse concrète d'une République démocratique et sociale. Eux-mêmes gagnés par la peur devant l'inconnu et l'incertain, ils s'avèrent incapables de proposer un imaginaire rassembleur, réduisant la politique à l'économisme, sa vitalité à une statistique, son ambition à la gestion. Il est temps de dire "nous", et de tracer une autre route, celle d'une civilisation du partage et de l'échange, de la délibération et de la relation, de l'égalité et de la solidarité.

03/2016

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Histoire de France

L'émancipation des Noirs dans la Révolution française (1789-1795)

Le 16 Pluviôse an II-4 février 1794 la Convention vote l'émancipation des Noirs dans toutes les colonies françaises, c'est-à-dire leur droit à la liberté et à la citoyenneté. Bien qu'étant la première abolition dans l'histoire du monde, et la seule à s'être avérée inconditionnelle, elle a été presque systématiquement dénigrée. Elle aurait été votée pour des raisons circonstancielles par une minorité de députés, eux-mêmes peu enthousiastes. A partir des nombreux documents produits par l'immense " révolution du papier " née en 1789, journaux, brochures, - mais aussi archives de gouvernement ou de police - cet ouvrage montre que le retard - très relatif en comparaison de celui d'autres abolitions - mis à appliquer des principes proclamés universels (droit des esclaves à la liberté et droit des mulâtres à l'égalité avec les blancs) - s'explique essentiellement par les contradictions qui parsèment la Révolution lesquelles soulignent pendant ces 4 ans et demi le facteur idéologique de défense du droit naturel. Ainsi le décret du 15 mai 1791, dont les historiens ont systématiquement surévalué les limites, constitue à la fois l'aboutissement et le point de départ de mouvements de solidarité avec les Noirs. De 1789 à 1791, les Amis des Noirs, - essentiellement les futurs Girondins -, Brissot, Clavière, Lanthenas, Pétion, Mirabeau, sensibilisent l'opinion avec vigilance et arguments très appuyés, mais qui souffriront des apostasies ou abandons successifs de figures prestigieuses telles que les Lameth, Lafayette, Sieyes, Duport. Au contraire d'une idée reçue des pamphlets antiesclavagistes thermidoriens, le mouvement comprend aussi à partir de 1791 nombre de futurs montagnards. Ainsi à l'annonce de l'insurrection de Saint-Domingue, des patriotes clament la convergence des deux révolutions, métropolitaine et coloniale. Ils ont pour nom Chaumette, Marat, Dubois-Crancé, Merlin de Thionville, Brival, Lequinio. L'abbé Grégoire et le journaliste Milscent sont aussi de grandes figures de cette abolition ; après avoir été proches en 1791 des Girondins ils se rapprochent en 1793 des Montagnards dans cette radicalisation. De son côté, de mai 1791 à juillet 1794 Robespierre a gardé une cohérence anti-colon comme le montre son avant-dernier rapport inédit. Tous, Girondins, Montagnards et Thermidoriens revendiquèrent un certain anticolonialisme qui, tout en récusant la plupart du temps l'indépendance des colonies, défendait le droit du premier occupant, le mulâtre dans les îles, le Noir en Afrique. Ce continent, il était hors de question pour ces abolitionnistes d'aller le conquérir comme le souhaitaient les colons blancs, comme substitut à l'émancipation.

01/2002

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Poésie

HAÏKUS DE LA ROYA

Cet ouvrage est issu du festival "Passeurs d'humanité" organisé dans la vallée de la Roya chaque année au mois de juillet. En 2022, Le port a jauni a été invité sous forme d'une carte blanche : Mo Abbas a choisi de "récolter" des haïkus tout au long de la journée auprès des habitants et festivaliers de la Roya. Tous les soirs à "L'heure bleue" (l'heure du soleil couchant, à laquelle le port a jauni à Marseille), nous lisions des livres du Port a jauni en plusieurs langues, puis Mo Abbas lisait tous les haïkus de la journée. La récolte était vraiment merveilleuse, chaque jour plus vaste et poétique. Les gens se répondaient d'un jour à l'autre, les thèmes se faisaient écho : la solidarité dans la vallée, la tempête, la montagne puissante, la roche, la trace, le passage, la migration, la solitude, la mort, la joie. Le gens se mirent à écrire dans d'autres langues, comme nous lisions dans plusieurs langues. On a vu un livre apparaître, avec une certaine émotion. Parmi les deux cents haïkus récoltés cet été, nous en avons choisi vingt-trois pour peigner la montagne et peindre ses gens. Exceptionnellement, ces poèmes ne sont pas uniquement bilingues français-arabe. Ils sont multilingues de la Roya car la vallée parle de nombreuses langues : les langues de chaque village, saorgien, tendasque, l'italien - la vallée était italienne jusqu'en 1947, le catalan et l'occitan - qui se parlent de l'autre de la montagne, mais aussi toutes les langues des migrants et nouveaux arrivants, l'arabe, le turc, l'anglais, espagnol, etc. Carole Chaix est une fidèle du festival Passeurs d'humanité où elle dessine les gens et la montagne depuis des années. En 2022, elle a participé à la peinture collective de grandes fresques pendant les débats, pour rendre compte des physiques et des dires de chacun. es. Nous lui avons confié l'illustration du recueil de haïkus avec pour trame d'illustration une courbe allant du collectif à la solitude, du village à la montagne, du trait à la matière. Une courbe qui commence avec les gens, les portraits, la foule et va vers la matière de la roche, la montagne, l'ardu et merveilleux tout à la fois. Puis revient aux gens, au passage, au collectif. Une courbe que l'on peut lire à double sens de lecture, arabe et français. L'illustration oscille ainsi entre les fils et lignes du trait, et la matière noire du fusain et du plomb.

09/2023

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Littérature française

Trois jours et trois nuits

" Les écrivains ont aimé Lagrasse. Là-bas, ils ont trouvé des amis, des conseillers, des guides, des hommes simples surtout. Personne n'était là pour convaincre l'autre. Mais le pari n'était pas gagné d'avance ", écrit Nicolas Diat dans sa préface. Que s'est-il passé dans cette abbaye des Corbières, entre Carcassonne et Narbonne ? A l'ombre de bâtiments immenses dont la fondation remonte au VIIIe siècle, quarante-deux jeunes chanoines mènent une vie de prière placée sous l'égide de la Règle de saint Augustin. Pendant trois jours et trois nuits, quinze écrivains les ont rejoints pour partager leur quotidien. Office, étude, travail manuel, promenade, repas, ils ont eu le privilège d'être sans cesse avec eux. Voici les beaux récits de ces expériences inoubliables, pleines de péripéties et de surprises... " Les frères étaient bons avec moi. Ils venaient me parler. On s'asseyait dans les fauteuils et ils m'apprenaient des choses sur la pensée augustinienne que j'avais attendu quarante-neuf ans pour découvrir car - faisons des confessions - j'avais peu lu Augustin. En outre, longtemps je m'étais promené du côté de la Mongolie extérieure où l'on disait autrement ces choses-là (et par surcroît, dans une langue impossible). " Sylvain Tesson " Après avoir passé trois jours et trois nuits à Notre-Dame de Lagrasse où j'ai vécu, prié, mangé ou lavé la vaisselle avec les chanoines, je ne pouvais m'empêcher, au moment de partir, de faire le parallèle, aussi scabreux fût-il, entre eux et leur saint dont les écrits sont d'actualité comme jamais. Depuis son évêché d'Hippone, actuelle Annaba, au nord-est de l'Algérie, Augustin a vécu avec sérénité la chute de l'Empire romain en proie aux invasions barbares, symbolisée par le premier sac de Rome, oeuvre des Wisigoths en 410, avant ceux des Ostrogoths et des Vandales. " Franz-Olivier Giesbert " Je descends aux vêpres en pantalon et polo Lacoste blanc, par solidarité avec le look virginal des brothers. A ma connaissance, le dress code blanc est le seul et unique point commun entre Sainte-Marie de Lagrasse et le Nikki Beach de Saint-Tropez. Le chantre qui joue de l'orgue ressemble au Christ voilé de San Martino à Naples. Il a les yeux verts et interprète Bach comme Jimi Hendrix brûlait sa guitare électrique. " Frédéric Beigbeder Les auteurs de ce livre reversent leurs droits aux chanoines de Lagrasse pour la restauration de leur abbaye.

11/2021

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Sciences historiques

Faire la paix au Pays Basque

Depuis 20 ans, des guerres meurtrières ont trouvé leur solution, des dictatures se sont effondrées et des sociétés ont été pacifiquement reconstruites, offrant aux observateurs et aux acteurs de précieuses expériences. De l'accord du Vendredi Saint en Irlande, de la Commission Vérité et Réconciliation d'Afrique du sud à l'instauration de la démocratie en Europe de l'est et dans le monde arabe, bon nombre de signes viennent montrer le chemin de la paix et de la démocratie. De ces succès - et aussi de certains échecs - ressort une certitude : la paix se renforce dans la démocratie, et la démocratie s'instaure/se consolide dans la négociation. La construction de l'avenir ne peut se faire sans un regard objectif et lucide sur le passé ; la violence et la dictature ne sont pas des accidents de l'histoire, mais procèdent de logiques sociales dont il faut comprendre les ressorts pour tenter de les réduire. Cette construction est souvent complexe, et comme l'avait dit Michel Rocard lors du débat "L'Art de la paix" de Saint-Jean-de-Luz en 2007, "négocier, c'est bien sûr vouloir, mais c'est aussi savoir". Savoir comprendre son adversaire, savoir organiser le dialogue, son calendrier et ses différents aspects, mais c'est également accepter de faire des concessions et de laisser le champ libre aux médiateurs. C'est d'ailleurs sans doute dans cette dernière affirmation que réside la principale leçon de ces processus : celle de l'abandon de la mystique révolutionnaire, faite de bien et de mal, pour s'aventurer sur la voie du compromis et de l'équilibre. Passer, comme disait Adam Michnik - le véritable héros du syndicat polonais Solidarité - du "Eux ou Nous" au "Eux et nous"... Ces constats, vérifiés dans le monde entier, s'appliquent aussi au conflit basque qui, d'Hernani à Madrid, dresse face à face deux visions du monde, lesquelles doivent trouver à s'accorder. Ce livre est fait de ces certitudes, forgées par vingt ans de recherches et d'observation en Europe de l'est, mais aussi en Afrique et sur d'autres théâtres d'opération, puis à partir de 2006 au Pays Basque. De ces certitudes et d'aucune autre : le présent ouvrage ne porte pas sur le conflit basque, ni sur sa nature profonde et - surtout - ne prétend donner aucune leçon à ceux en charge de trouver les solutions. Redisons-le : il est le livre d'un constat, d'observations et d'interrogations.

11/2011

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Sciences politiques

Horacio Prieto, mon père

Que la gauche, les gauches (gauche jacobine ou gauche se disant socialiste, gauche réformiste électoraliste ou révolutionnaire marxiste, nouvelle gauche écologiste et "altermondialiste" ou vieille gauche "progressiste") soient rongées par la maladie ; qu'elles aient échoué ou se trouvent au bord du suicide ; qu'elles ne représentent plus qu'une "faillite historique", c'est une réalité dont prennent conscience de plus en plus de gens qui succombèrent à leurs mirages ou furent les complices naïfs des mensonges, erreurs et illusions qu'elles ont véhiculés. Mais en même temps se précise une sorte de frémissement printanier, la volonté de comprendre pourquoi on en est arrivé là, de savoir où se cache le vice originel d'une praxis inefficace et d'un faisceau de croyances infirmées par les bouleversements du monde. Un monde marchand, désormais, qui s'enfonce tambour battant dans l'abomination de la désolation ; ce monde, ébloui par le soleil trompeur de la croissance et de la technoscience, qui charrie le nihilisme axiologique, le désespoir des faibles, la dévastation de la Terre, la robotisation de l'humanité. En retournant aux sources, en explorant des zones d'ombre de l'histoire sociale, ceux qui à gauche en ont marre de la gauche découvrent qu'il a existé un courant d'idées et un mouvement ouvrier révolutionnaires contemporains du marxisme que l'imposture marxiste a voulu éclipser à jamais : le mouvement libertaire, déjà présent au sein de la Première Internationale et longtemps rival du socialisme d'Etat. Comment se fait-il, alors, qu'un tel mouvement, si prometteur, prophétique parfois, ait été partout mis en déroute ? Outre les persécutions qu'il a subies, il a bien dû souffrir, lui aussi, de quelque vice originel, et pas seulement de quelques regrettables excès et "trahisons" comme le croient encore les rares militants anarchistes d'aujourd'hui. Enfouie comme un trésor, cette gauche vaincue, emblématique de la solidarité universelle et du tout premier socialisme dans la liberté, a eu l'Espagne pour tombeau. Et c'est à un libertaire espagnol, Horacio Prieto, que revient le mérite d'avoir été l'un des premiers à repenser radicalement, à la lumière du drame de 1936-1939 très particulièrement, les fondements mêmes du socialisme toutes variantes confondues. Qui était-il ? Quelle fut sa vie ? Qu'a-t-il proposé, au juste, qui vaille la peine d'être médité pour ne pas abdiquer devant l'absurde et l'injustice ? A coup sûr, vous serez surpris; peut-être même ébranlé.

01/2013

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Religion

Teresita, la théologie de la tendresse. Une fille de la charité chez les indiens en équateur

Née dans les Landes il y a 90 ans, Teresita est une femme énergique, déterminée, en lutte permanente contre l'injustice. Rebelle de nature, elle a su dompter sa fougue pour en faire sa force. Fille de la Charité, elle prononce ses voeux en 1951. Après une première mission en Égypte, elle part en Équateur en 1968. Suivant les préceptes de Vincent de Paul, elle vit au milieu des pauvres. Dans la province côtière d'Esmeraldas, elle active un service aux malades, des cours d'alphabétisation, des ateliers de formation pour les femmes, crée même un collège public. Un grave accident l'immobilise deux ans à l'hôpital. Elle termine sa convalescence à la Casa Santa Cruz auprès de Mgr Proaño, grande figure de la théologie de la libération, et entreprend une nouvelle mission dans la Sierra. En 1984, elle y crée la Mission indienne Flores, ouvre un centre de formation, des jardins d'enfants, un service de santé, un accompagnement aux vieillards abandonnés. Elle y travaille aujourd'hui à assurer sa relève avec l'équipe des jeunes Indiens qu'elle a formés. L'Équateur où elle a passé plus de la moitié de sa vie est aujourd'hui en pleine mutation. Sous le gouvernement de Rafael Correa, la nouvelle constitution reconnaît la langue et la culture indiennes, l'enseignement et la santé sont désormais gratuits, un gigantesque réseau routier et un accès aux nouvelles technologies sur l'ensemble du territoire désenclavent les secteurs les plus reculés. Toujours en marche, Teresita approuve et accompagne ces changements jusque dans les communautés de base des sommets. Ce livre a pour propos de faire connaître davantage son action, d'élargir le cercle de ses soutiens, contribuant ainsi à la pérenniser. Priorité y est donnée à la parole de Teresita, à travers les multiples conversations et échanges épistolaires avec l'auteur en Équateur et en France, dans sa correspondance avec différents interlocuteurs et dans les archives de la Mission Flores. Elle dit l'enfance, la vocation religieuse, la guerre, et la construction d'une personne et d'une oeuvre sans cesse en transformation dans la vie aux côtés des Indiens Puruháes, pauvres parmi les pauvres. Après de nombreux voyages en Amérique latine où elle a participé activement au développement des échanges culturels avec l'Europe, Sylvie Viaut a rencontré Sor Teresita à la Mission indienne Flores (Équateur). Elle est secrétaire de l'association SOL-I-FLOR-E (Solidarité avec les Indiens de Flores Équateur).

11/2015

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Ouvrages généraux

Comprendre la nouvelle dynamique de l'humanité. La matrice des civilisations : un nouveau grand récit

Aujourd'hui, beaucoup d'entre nous sommes perdus dans une opacité qui s'épaissit. Quand nous tournons nos yeux et nos oreilles vers les institutions qui nous ont guidés et protégés sur le chemin du Progrès, c'est-à-dire d'un avenir meilleur grâce à la science et aux techniques, nous sommes frappés par leur délabrement et leur incapacité à remplir désormais leurs fonctions. Pour celles et ceux qui ont les cheveux qui blanchissent, l'incompréhension est grande, car nous avons, pour la plupart, donné le meilleur de nous pour que notre société, dans la foulée, des Trente Glorieuses améliorent nos vies, celles de nos enfants, et celles des enfants de nos enfants. Cela semblait bien parti ! Mais ce n'est que le déclin d'un monde, certes d'un monde qui fut magnifique de cohérence, de richesse, de découvertes, un monde qui nous a fait... mais ce n'est pas la fin du monde. Les civilisations se succèdent les unes aux autres. Chaque civilisation, produit de la création humaine, et cela est magnifique. C'est le passage de l'une à l'autre qui est douloureux à vivre, difficile à comprendre. Telle est l'épreuve actuelle : changer de croyance, de récit, de cohérence, de hiérarchie de valeurs, de philosophie, de spiritualité, de vocation... Sans doute faut-il, pour se mettre en route, regarder avec plus d'attention, avec plus d'acuité, avec plus d'amour ce qui est en train d'émerger, ces multiples lucioles qui annoncent l'arrivée d'un nouveau printemps. Alors il devient possible de repérer les prémisses d'un nouveau sens, d'une nouvelle et belle cohérence, pour sa propre vie, pour ses proches, pour ses concitoyens, et aussi pour l'humanité. Telle est l'intention de ce livre : repérer qu'un changement de civilisation est en cours, indiquer à travers quelques notion-clés que la bascule est déjà faite et s'expérimente dans des lieux-pionniers, qu'une nouvelle cohérence de valeurs est déjà là et que nous pouvons la penser, qu'une nouvelle foi s'affirme, qu'un nouveau récit se dit et s'écrit. Oui, une nouvelle force de vie nous habite et nous travaille de l'intérieur, elle est irrépressible. Elle porte joie, créativité, entraide, solidarité, amour. Elle offre un sens enthousiasmant et juste pour nos vies. De proche et proche elle emporte notre adhésion, et crée les conditions d'une rassemblement, d'une force collective en mouvement qui va gagner les coeurs, les esprits et les corps. Une nouvelle civilisation émerge des décombres de celle qui l'a précédée.

01/2023

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Travail social

Le peuple d’ici-bas. Christine Brisset, une femme ordinaire

Au détour d'une promenade, Christine Van Acker découvre le Square Christine Brisset à Angers. Un nom d'abord, puis une femme et son histoire qui ne cessent de l'intriguer, de la poursuivre. Elle entame des recherches, fouille les archives de la Ville, interroge des proches. Plus elle en apprend sur la vie de Christine Brisset et son action sociale auprès des plus démunis, plus elle est fascinée, plus la réalité des taudis de l'après-guerre résonne avec la réalité des sans-abris du XXIe siècle. Pionnière de l'action sociale, Christine Brisset a oeuvré pour reloger plus de 12 000 personnes, organisé quelques 800 squats, écrit d'innombrables lettres aux autorités, entrepris la construction des maisons Castors... Si les squats de maisons bourgeoises inoccupées sont la partie la plus spectaculaire de son action, la grande pauvreté est le noyau dur de sa révolte : celle-ci s'accompagne de combats contre l'illetrisme et pour l'accès aux soins de santé ; elle combat toutes les formes d'injustices liées au pouvoir ou à l'argent. Ne pensez vous pas que nous qui n'avons pas faim, nous qui pouvons donner à nos enfants très largement le pain et les vacances, ne pensez-vous pas que nous qui sommes l'élite, nous pourrions peut-être oublier un moment notre cas particulier et apporter notre intelligence, notre science à essayer de voir ce qui ne va pas dans la grande machine ? Christine Brisset était une femme entière et atypique, pétrie d'humanisme et de bon sens. Sa personnalité détonne, dérange et agace dans une France grise et bien-pensante des années cinquante et nous interpelle aujourd'hui. Christine Van Acker se met au service de la mémoire de cette femme qui s'exprime à travers elle. Ponctué d'extraits d'archives régionales, de témoignages de ses proches, de citations de Christine Brisset elle-même, le texte de Christine Van Acker nous dévoile un portrait de femme déterminée, engagée, coriace. Malgré les nombreuses accusations dont elle a fait l'objet, les condamnations, les menaces d'emprisonnement, une santé chancelante et les difficultés incessantes, elle a toujours continué à agir pour une justice humaine qu'elle estimait au-dessus des lois de l'époque. Christine Van Acker fait résonner ce parcours de femme dans notre monde actuel où le sans-abrisme explose, où les réfugiés et sans-papiers sont exclus, où l'accueil citoyen est criminalisé en "délit de solidarité" . Aux questions complexes, politiques ou populistes, Christine Brisset opposait une réponse simple et claire : un toit pour chaque famille.

10/2022

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Lecture, écriture

Français CE/CM Quartier libre. Pack en 2 volumes : Alex a peur de réciter sa poésie ; Nadir veut devenir sage-femme, Edition 2022

Découvrez les packs découverte Quartier Libre avec 2 albums et un guide pédagogique ! Aborder certains sujets de société avec des élèves de CE/CM n'est pas toujours simple. Comment rendre concrètes des notions d'EMC qui leur semblent généralement abstraites ? Boualem Aznag et Stéphane Grulet ont conçu Quartier libre pour donner du sens à des problématiques sérieuses, susciter une prise de conscience individuelle et collective et permettre aux élèves de transformer des notions d'EMC en actions, en prenant du recul sur les idées reçues et en devenant acteurs de leur propre vie. Quartier libre propose des romans courts qui abordent des sujets d'EMC avec humour, ainsi qu'un guidage pédagogique. Dans ce pack découverte Quartier libre, vous trouverez 1 exemplaire du roman Alex a peur de réciter sa poésie et 1 exemplaire de Nadir veut devenir sagefemme (tous deux 32 pages, format 13 x 19 cm), ainsi qu'un guide pédagogique commun de 32 pages. Les histoires proposées dans cette collection, à lire en autonomie ou en collectif, sont proches du quotidien des élèves. Elles mettent en scène une bande de copains attachants, auxquels ils s'identifient facilement, ce qui leur permet de les lire avec plaisir, de comprendre et d'intégrer les notions sous-jacentes plus efficacement. Le guide pédagogique Quartier libre Il vous donne des pistes claires pour : travailler la compréhension générale de chaque roman (qui, quoi, lexique, inférences, traits d'humour) ; étayer et partager sur les problématiques lors de débats collectifs ; aborder des notions d'EMC, s'interroger ; trouver des solutions ensemble et mener des activités concrètes ; réaliser des projets de classe. Une courte interview d'un. e spécialiste permet de cerner les enjeux de chaque sujet abordé. Le roman Alex a peur de réciter sa poésie Alex connait bien sa poésie mais quand il doit la réciter face à la classe, il perd tous ses moyens. Ses copains, Juliette, Nadir et Lisa ne manquent pas d'idées pour l'aider à avoir confiance en lui. Un bel exemple de solidarité face à la peur de l'échec. Le roman Nadir veut devenir sagefemme La maitresse demande aux élèves de préparer un petit exposé sur le métier qu'ils souhaitent faire plus tard. Sujet classique, mais pas si facile pour Nadir qui voudrait devenir sage-femme... Et si être cuisinier comme son père était plus simple ? Une histoire qui remet en question les préjugés et qui pose la question de l'égalité ? lles-garçons.

04/2022

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Autres

Philosophie N° 154, juin 2022

Ce numéro s'ouvre sur la traduction, par Timothée Moreau, d'un texte de Willard Van Orman Quine intitulé "L'usage et sa place dans la signification" ("Use and its place in meaning") dans la version parue dans le recueil Theories and Things de 1981, et présenté ici par Bruno Leclercq. Quine y explicite les relations entre sens et usage au moyen d'une théorisation de la notion de "signification cognitive". La présentation rédigée par Bruno Leclercq fait le point sur les convergences et les divergences entre les conceptions quinienne et wittgensteinienne du sens comme usage. Il se poursuit avec "L'autre de la justice : Habermas et le défi éthique du postmodernisme", rédigé par Axel Honneth en 1994, présenté es traduit par Emmanuel Levine. Honneth y montre que si les éthiques dites "postmodernes" de Jean-François Lyotard et Stephen White ne dépassent pas le cadre de l'éthique de la discussion, Jacques Derrida a élaboré, à partir de Levinas, un point de vue moral corrigeant et complétant l'idée kantienne d'égalité de traitement. En tension perpétuelle avec les principes habermassiens de justice et de solidarité, la sollicitude (care) prend en compte la singularité et la vulnérabilité des individus exclus de la discussion et révèle la nécessité morale de leur porter une aide unilatérale et illimitée. Dans "Foucault après la révolution. L'universel, le singulier et la légitimité", Daniel Liotta pose la question de savoir quel statut Foucault attribue à la valeur de l'intolérable, tout en soumettant à la critique l'idéal révolutionnaire ; l'analyse des subjectivations et les références au droit, qui constituent deux principes du combat politique et deux figures de l'universalité, semblent permettre de la préciser. Comment la généalogie peut-elle cependant penser la légitimité juridique, et comment celle-ci peut-elle s'articuler à une analyse des subjectivations ? Il s'agit, pour Foucault, de déterminer à la fois une politique indépendante de l'idéal révolutionnaire et une éthique philosophique. Dans "L'esthétique artistique transcende l'esthétique sensible. Sur la phénoménologie de l'art de Henri Maldiney", Charles Bobant tente de démontrer que la phénoménologie maldinéenne de l'art connaît une évolution théorique significative. Alors qu'il soutient dans ses premiers textes que l'art dévoile l'espace du paysage, c'est-à-dire l'étant dissimulé par l'objet, Henri Maldiney défend ensuite la thèse selon laquelle l'art révèle le lieu d'être, ou l'être entendu comme lieu. Après quoi il s'efforce de mettre en évidence le caractère problématique de la thèse de l'art comme ontophanie. D. P.

06/2022

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Criminalité

Captives. Un apiculteur au secours des Yézidies

Ces dernières années, les Yézidis ont été victimes d'un génocide, reconnu comme tel par les Nations unies, perpétré par l'Etat islamique - aujourd'hui encore, des milliers d'entre eux sont portés disparus. Captives raconte leur histoire. Dunya Mikhail, Irakienne exilée aux Etats-Unis depuis 1996, décrit le sort des femmes Yézidies qui ont été capturées par les hommes de Daech, puis vendues sur des marchés comme esclaves sexuelles. Violées, mariées de force, obligées avec leurs plus jeunes enfants à confectionner des missiles (pendant que les garçons plus âgés sont entraînés pour devenir des combattants), séquestrées, revendues, violées à nouveau, parfois en groupe, certaines ont réussi à s'enfuir. Courage et détermination sont les valeurs cardinales de ces femmes. La solidarité dont elles ont fait preuve entre elles, mais aussi l'assistance de ceux qui mettent tout en oeuvre, au péril de leur vie, afin de leur fournir les moyens de leur fuite, ont fini par former une magnifique chaine humaine, de la Syrie à l'Irak, en passant par la frontière turque, afin d'échapper à l'horreur, de sauver ses proches mais aussi des inconnues - et finalement peut-être, pour se sauver soi-même. Dunya Mikhail restitue, à travers le témoignage direct de Yézidies, l'histoire poignante, parfois rocambolesque, de certaines d'entre elles. Mais Captives est aussi le récit d'une rencontre entre l'autrice et Abdallah Shrem, ce héros des temps modernes, ancien apiculteur qui, à l'arrivée de Daech dans sa région, le Sinjar dans le Kurdistan irakien, va tout abandonner pour créer un réseau de passeurs, bénévoles, anciens contrebandiers, afin d'arracher ces femmes, une à une, aux griffes de leurs bourreaux. Lorsque, à la fin du livre, Abdallah accueille Dunya au Sinjar, où elle visite le principal temple yézidi et va à la rencontre de ces gens dont elle a conté les histoires, d'un camp de réfugiés à un autre, leur amitié naissante ne met pas seulement au jour la force d'un seul homme face à la terreur, mais dessine aussi une région, le Kurdistan, et une communauté, celle des Yézidis, qui ont toutes deux failli être rayées de la carte. La poétesse Dunya Mikhail, avec beaucoup d'humanité et une grande délicatesse, porte le témoignage de ces femmes, de leurs enfants, de leurs frères et cousins, afin de redonner des noms, des visages et une voix aux victimes et aux survivants de l'un des épisodes les plus barbares, de ce début du XXIe siècle. Traduit de l'arabe (Irak) par Stéphanie Dujols.

10/2021

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Littérature étrangère

Vivre de mes rêves. Lettres d'une vie

"Dans l'histoire de la littérature, écrit Simon Leys, je ne vois guère que Tchekhov chez qui la qualité de l'homme semble avoir correspondu à la qualité de l'artiste." Vivre de mes rêves en est la vivante illustration. C'est le roman vrai de la vie d'un génie humble, soucieux du sort des autres et d'une rare générosité, dont, par-delà le temps, on a envie de conquérir l'amitié bienveillante, moqueuse, tendre et fidèle… Cette vaste correspondance permet d'accompagner au fil de son existence cet homme et écrivain aussi soucieux de son art que dévoué à sa famille, à ses amis, à ses patients – un médecin animé par une conception humaniste de son métier et une inquiétude profonde devant l'absurdité de la condition humaine mêlée, pour celle-ci, d'une tendresse fraternelle. Dans ce choix de lettres il raconte sa passion pour le théâtre, son dangereux voyage de reporter à l'île bagne de Sakhaline, ses démêlés avec les éditeurs de ses récits. Grâce à ses conseils à des apprentis écrivains, on peut aussi apprécier les secrets d'un art d'écrire unique, exquis et délicat. "Ma fonction, confiait-il, consiste uniquement à avoir du talent, c'est-à-dire à savoir distinguer les dépositions importantes de celles qui ne le sont pas, à savoir éclairer les personnages et parler leur langue. Chtcheglov-Leontiev me fait grief d'avoir terminé mon récit par la phrase suivante : "On n'y entend goutte en ce monde !" D'après lui, l'artiste-psychologue se doit d'analyser, c'est en cela qu'il est psychologue. Mais je ne suis pas d'accord avec lui. Il serait temps que les gens qui écrivent, en particulier les artistes, reconnaissent qu'en ce monde on n'y entend goutte." Des farces entre frères ou cousins aux histoires d'amour impossibles, c'est un Anton Tchekhov intime, sans fard, qui s'offre à nous jusque dans les dernières années de sa vie, découvrant l'amour et le bonheur au moment où la maladie va l'emporter inexorablement. Dans la préface éclairante et passionnée qu'il consacre à ce volume, Antoine Audouard, initiateur et éditeur du projet, rend hommage à juste titre au " travail admirable " de la traductrice, Nadine Dubourvieux, dont la première tâche fut de choisir les lettres dans la monumentale édition soviétique des oeuvres complètes et de traquer avant de les rétablir les nombreux passages censurés pour indécence, restituant ainsi Tchekhov dans sa vérité sans rien occulter de ses faiblesses ou de ses préjugés.

10/2016

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Littérature française

S'échapper

A travers ce voyage initiatique, l'auteure explore les possibilités de se reconstruire après la perte d'un être cher. Le narrateur est un antihéros qui fait preuve de beaucoup d'autodérision ; un personnage masculin à qui les hommes peuvent facilement s'identifier et qui fera sourire les femmes ! Continuer à vivre comme si rien n'avait changé. Comme si elle était toujours là. Lyon, juin 2015. Maxime, professeur désenchanté, aux prises avec sa hiérarchie, traverse un épisode dépressif à la suite de la mort de sa compagne, Lina, qu'il a tenté d'accompagner dans la maladie. Il erre dans la ville comme un fantôme, hanté par les souvenirs du drame. La culpabilité de n'avoir pu la sauver, le constat lucide de ses défaillances le rongent depuis qu'il a découvert le journal de bord tenu par Lina. Journal dans lequel elle évoque les souvenirs de leur amour, et combien la littérature l'aide à supporter le quotidien de la vie à l'hôpital. Après avoir renoncé à la thérapie proposée par son médecin, Maxime dérape et se met à boire. Au matin d'une nuit folle, il décide de quitter la France en s'inscrivant dans un voyage organisé vers l'Ouest américain. L'organisation du circuit l'oblige à bouger, marcher, échanger avec les autres, et s'ancrer dans le réel. Il observe ses compagnons de voyage, ce qu'ils donnent à voir, les secrets qu'ils cachent, toute une cartographie de l'âme humaine et de ses désarrois. Au rythme des états américains qu'il traverse, quelque chose se met à bouger en lui, les émotions lui reviennent, il s'ouvre aux autres, et à la beauté envoûtante du désert californien. La rencontre avec Juliette, dont le couple vacille, sera une étape salvatrice. Son écoute bienveillante, son regard de femme à la fois forte et vulnérable vont l'aider à affronter son propre passé. Et s'accepter avec ses failles et ses limites. Une seconde vie se dessine au-delà du chagrin, à côté de la douleur. Une renaissance possible. Ce roman permet de s'interroger sur des thèmes universels, notamment celui du droit au bonheur. Un bonheur qui s'apprivoise lorsque l'on parvient à accepter la part tragique de l'existence. C'est dans l'épreuve que notre force intérieure peut émerger et que nous pouvons apprendre à jouir pleinement des moments de douceur et à reconquérir la joie que l'on croyait perdue à jamais.

03/2023

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L'école et la crèche

La P'tite Fille qui comprend pourquoi sa copine n'est pas gentille avec elle aujourd'hui

Des livres à part, dont la PROTECTION bienveillante s'étend jusqu'à l'adolescence. POUR QUI ? Ces ouvrages sont destinés en priorité à l'enfant sensible, en manque de confiance, timide, à haut potentiel, introverti ou complexé. Dans le TOME 1 l'enfant a appris à se préserver des relations préjudiciables. Avec le TOME 2 : voici l'exemple de Marie : "J'ai eu ces livres étant petite et c'est grâce à eux que j'ai parlé à ma mère quand j'ai commencé à être harcelée en 5ème. Sinon je n'aurais rien dit. Comme ça, elle a pu intervenir tout de suite". Marie 17 ans. Après avoir mis en lumière les ressorts invisibles des comportements humains, la méthode propose avec ce Tome 2, un complément à la lecture du Tome 1. Les activités de ce cahier, renforcent les découvertes du Tome 1, et initient à d'autres réflexions précieuses. COMMENT ? >Lors d'un périple imaginaire et sous prétexte de récupérer des potions magiques, l'enfant exerce sa finesse d'esprit sur des sujets concrets qui concerne ses relations avec les autres. Il peut enfin y réfléchir de façon posée. >Sa grande sensibilité devient une alliée et il utilise son imagination pour apprivoiser ses émotions. Il transpose les principes découverts dans sa vie et les applique tout de suite à la maison et à l'école. Il consolide ses acquis précédents : > se préserve de la manipulation, du stress, de la culpabilisation > fait le tri entre de bonnes ou mauvaises interactions > sait parler à ses parents. L'enfant intériorise rapidement ces nouveaux réflexes salvateurs. C'est son avantage sur nous, adultes, qui mettons des années à modifier nos automatismes ! > Avant ces lectures, son cerveau immature ne sait comment traiter les évènements stressants, et les transforme en angoisses. > Après, il sait comment évaluer ces événements perturbants et garde son équilibre intérieur. En ateliers dans les classes, on voit d'abord les enfants s'étonner, se rasséréner et prendre confiance. MODE D'EMPLOI : ces livres doivent être lus loin de toute agitation pour être intériorisés et déployer tous leurs effets. Ce Tome 2 se présente comme un cahier journal en 21 étapes. Il est lu et rempli par l'enfant, de préférence le soir. Il aura besoin de feutres, feuilles, ciseaux et colle Si vous accompagnez votre enfant, vous développerez une grande complicité ! En autonomie vers 6/9 ans OU à partir de 4/5 ans si accompagné En savoir plus ? Du même auteur : Harcèlement Kit d'Urgence et Solutions Pérennes

02/2023

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Travail social

Dialogues en humanité. De la créativité citoyenne pour prendre soin de chaque humain

Il y a 20 ans, sous l'impulsion visionnaire de quelques pionniers naissaient une initiative ouverte à tous : les Dialogues en humanité. Espace de réflexion sur ce qui fait obstacle à la résolution des grands problèmes auxquels l'humanité est confrontée, les Dialogues cultive la cohésion sociale et sociétale, la créativité, l'écoute bienveillante et le dialogue. Cet événement annuel a trouvé un écho croissant aussi bien au sein d'institutions de l'ONU que dans des quartiers populaires et essaimé dans une dizaine de pays. D'une centaine de personnes lors de la première édition, ce "festival citoyen" accueille désormais des participants par milliers. A l'occasion de la célébration des 20 ans des Dialogues, nous avons voulu consigner les temps forts de cette aventure humaine singulière, les souvenirs et surtout les réflexions et expériences de celles et ceux qui l'ont nourrie. Mais pas seulement ! Il s'agit aussi de fournir de quoi polliniser la société avec l'ADN des Dialogues. Car nous sommes face à des défis encore plus grands qu'il y a 20 ans, mais aussi riches des leçons tirées du parcours accompli. A l'heure où le monde est chaque jour plus injuste et plus violent, il est plus que jamais essentiel de traquer les raisons d'espérer, de ne laisser personne être submergé par un sentiment d'impuissance, de développer une culture du dialogue aux plans local, national et international, de favoriser et penser l'émergence d'actions concrètes cherchant à prendre soin de chaque humain, donc du vivant. C'est la raison d'être des Dialogues en humanité. A partir des contributions de 70 familiers des Dialogues, nous avons construit ce livre sur une double base : un récit et une réflexion prospective. Dans la première partie, nous invitons le lecteur à suivre les déambulations de la jeune Capucine dans le parc de la Tête d'or où se tient l'édition lyonnaise des Dialogues. Au fil de la journée, elle découvre les diverses facettes de cette formidable aventure. Dans la deuxième partie, nous avons donné la parole à plusieurs personnalités afin qu'elles tracent les grandes lignes d'une réflexion sur ce que les Dialogues doivent devenir afin d'être toujours plus pertinents et un levier de transformations sociétales (Patrick Viveret, Catherine Dolto, Jean Fabre, Hervé Chaygneaud Dupuy, Isabelle Delannoy, Christian Delorme, Siddhartha, Cyril Kretzschmar, Hugues Sibille, Carminda Mac Lorin, Dorothée Browaeys). La dernière partie de ce livre est un "mode d' emploi" succinct à l'attention de tous ceux qui aimeraient organiser des Dialogues.

06/2023

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Esotérisme

L'esprit des maladies. Les maladies ont des messages à vous transmettre

Dans ce récit, Claire Marie, psychologue et chamane, part de son expérience en service de cancérologie et de douleur chronique pour aller à la rencontre de l'Esprit des Maladies. Elle commence un long voyage, des terres britanniques à la Suède, de la France à la Grèce, qui la mènera jusqu'au Népal. Tout au long, elle se connecte à l'esprit de ses patients qui, en retour, offrent leur histoire au monde. Ecrit à un moment où la planète entière a été prise en otage par le champ énergétique d'une maladie spécifique (l'Esprit du Covid), ce texte espère montrer que derrière chaque maladie, il existe une Toile de reliance. Si nous choisissons d'ouvrir notre coeur au message de la Maladie, la Toile devient lumineuse, elle nous accueille dans une nouvelle relation avec nous-même, nos vies et le monde qui nous entoure. A travers cette Toile, nous pouvons communiquer et apprendre à guérir. Nos peurs humaines - nourries par le stress de nos sociétés contemporaines - nous empêchent de ressentir cette Toile lumineuse bienveillante, et bien souvent la transforment même en ce que Claire Marie appelle, métaphoriquement, "l'Ange noir des Maladies". La peur étouffe la lumière du message sacré de la maladie, et il ne reste plus que sa part d'ombre. Au fil des pages de ce livre, du coeur de la Chrétienté sur les collines de Vezelay, du Bouddhisme tibétain des montagnes de l'Himalaya, des plaines de Suède ou à travers le vent des Cornouailles, les maladies s'adressent à nous directement, elles parlent à haute voix, transmettant des messages qui font écho à nos histoires intérieures et à celles de l'humanité. Les métaphores que les Esprits soufflent à Claire Marie nous apprennent à rêver de nouveau, à écouter les vibrations de nos organes et celles de nos corps pour dénouer nos souffrances, nos deuils et nos blocages. Elles ouvrent ainsi nos coeurs et nourrissent l'Ange de lumière des Maladies, à l'intérieur de nous et entre nous. En conscientisant cette Toile lumineuse des Maladies, le livre de Claire Marie a deux ambitions. Tout d'abord, secouer la pensée et créer des nouveaux champs de questionnements : donner envie aux médecins, scientifiques, travailleurs sociaux... , d'écouter leur patients et d'orienter leur recherche d'une façon différente. Et aussi, adoucir la souffrance : toutes les images, toutes les paroles que Claire Marie partage dans ce récit n'ont pas pour but d'enfermer ni de définir les maladies, elles sont de simples offrandes pour éveiller en nous de nouvelles histoires, qui, en déliant nos souffrances intérieures, pourront transformer celles du monde.

06/2023

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Grossesse et maternité

Neuf mois pour moi. Mon guide slow maternité

Le livre indispensable pour toutes les femmes et les couples qui veulent ACCOMPAGNER LEUR GROSSESSE AUTREMENT, de manière holistique, et en faire un moment de bien-être pour la future maman, le bébé et la famille. L'ouvrage parfait et complet pour accompagner le livre " physio " et médical classique des femmes enceintes, avant, pendant et après la grossesse. Slow life, Hygge... Cette philosophie entre en parfaite résonance avec l'expérience qui s'annonce pour les futurs parents dans les mois (et les années) à venir. Quel moment plus propice que la grossesse pour se créer un petit nid douillet qui accueillera bientôt son bébé ? Au-delà du décor et du confort, le hygge invite à profiter du moment présent, à prendre le temps de se poser pour se reposer, se recentrer, s'observer, prendre conscience de ses propres ressources intérieures. Mais aussi à profiter des plaisirs de la vie ! Ce livre vous guidera pour profiter, à votre rythme, de cette parenthèse unique qu'est la grossesse. Il est une invitation à vivre en conscience cette période unique qu'est la maternité. Il vous permet de vous recentrer sur ce qui est vraiment important - vous, votre bébé en formation, votre bien-être, votre couple. Ainsi, vous vivrez ce voyage de façon plus épanouie en prenant soin de vous, de votre équilibre physique et émotionnel, et accepterez que, parfois, ces moments ne sont pas toujours roses (et que c'est tout à fait normal). Il vous aidera aussi à développer votre qualité d'attention, votre présence et votre bienveillance envers vous-même, votre bébé et votre partenaire, à découvrir vos forces et vos capacités naturelles à accompagner votre enfant à naître et à grandir en sécurité et en confiance. Il vous invite surtout à vous faire confiance, et à devenir autonome, pour aborder l'accouchement, la naissance et le quatrième trimestre en toute sérénité et en pleine conscience. Vous y trouverez, pour chaque trimestre, l'accouchement et le post-partum : Des exercices de relaxation, d'introspection, de pleine conscience, de visualisation Des propositions de mouvements doux et de yoga, de respiration, de chant prénatal, la préparation en piscine et l'aqua yoga, l'haptonomie, l'hypnose, la sophrologie, la communication sensorielle avec bébé, pour aider bébé à bien se positionner (belly mapping)... Des recettes de tisane, des conseils d'huiles essentielles, florales, l'aide des cristaux... Des recettes culinaires pour se faire plaisir chaque trimestre. De petits rituels et des activités manuelles destressantes, des conseils de lecture. Des astuces pour le jour de l'accouchement, et des conseils une fois que bébé est là : le choix ou pas de l'allaitement, du portage, le sommeil de bébé, le lien avec le papa... Des propositions pour accompagner les grossesses compliquées, alitées, les accouchements prématurés. Mais aussi des conseils pour le quotidien : comment annoncer sa grossesse à son employeur, choisir une sage-femme ou une doula, la reprise du travail... De très nombreuses photographies.

11/2022

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Réussite personnelle

J'aime qui je suis

A travers son témoignage et sa propre expérience du harcèlement, Bouboule_42 livre les clés pour surmonter l'épreuve et trouver le bonheur avec et grâce à sa différence. Un récit qui réchauffe les coeurs, utile et précieux pour toutes les victimes de harcèlement et leurs proches. Préoccupation majeure des parents, nouveau fléau du monde éducatif, sujet encore tabou quand il ne défraie pas la chronique : le harcèlement scolaire touche aujourd'hui en France plus d'un élève sur dix au cours de sa scolarité. Malgré les campagnes de prévention, la sensibilisation des professionnels ou encore la prise de parole des victimes, trop de personnes restent encore isolées avec leur souffrance. Gaëtan Canaveira, 24 ans, connu sur les réseaux comme @bouboule_42, a longtemps été " le gros de service " qui a vécu pendant des années cette violence répétée, à la fois verbale, psychologique, parfois physique. Malgré les insultes, malgré les coups bas, et malgré cette petite voix qui lui disait que peut-être il méritait tout cela, Gaëtan est devenu cette personne bien dans ses pompes qui a appris à être heureux avec lui-même et qui a fait de sa différence une force mais aussi un combat. Après les réseaux sociaux, il continue à travers ce livre à prendre (et libérer) la parole autour du harcèlement : pour partager avec toutes celles et ceux qui en souffrent, un message d'espoir et des clés pour s'en sortir. Comment surmonter le harcèlement ? Comment se regarder dans le miroir avec amour ? Comment laisser de côté le dénigrement, la honte de soi, les pensées parasites ? A travers son parcours cabossé, avec ses mots, ses conseils, sa bienveillance et sa joie de vivre, Gaëtan nous montre que la vie ne s'arrête pas avec le harcèlement, que l'issue peut être heureuse, que l'on a tous droit au bonheur, le droit de rêver, de s'aimer, avec sa différence et grâce à sa différence. Un témoignage émouvant mais aussi plein d'humour et de good vibes : du " tas de gras " à la naissance de bouboule 42 sur les réseaux, le parcours atypique de Gaëtan vers le bonheur. Une radiographie du harcèlement pour comprendre les mécanismes à l'oeuvre : les types de harcèlement (scolaire, cyber harcèlement, de rue...), les ressorts psychologiques (le triangle harceleur-victime-public, l'effet miroir...), les signes qui alertent... Des clés et des ressources pour surmonter le harcèlement : les bons réflexes à adopter, les conseils pour vivre ses émotions (des exercices de respiration, des mantras réconfortants, l'écriture thérapeutique, la playlist doudou...), la boite à outils " self-love " pour apprendre à s'aimer (lettre à son corps, l'exercice du miroir...). + avec l'éclairage d'une psychothérapeute, Gretchen Jakub Loin du récit dramatique, un livre coloré et plein de good vibes et précieux pour toutes les victimes de harcèlement, mais aussi pour les amis, les proches, les familles qui peuvent se sentir démunies face aux difficultés traversées par un enfant, un frère, une soeur, un neveu, une amie ou encore un collègue.

08/2023

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Musique, danse

Une certaine idée de la musique. Le concours de Genève (1939-2014)

C’est en 1939, au seuil d’un second conflit cruel qui bouleversera le monde, que le défi d’excellence des initiateurs du Concours de Genève voit le jour. Depuis, il perdure avec la même conviction, grâce aux choix quelquefois difficiles, voire délicats, mais finalement toujours adéquats qui ont été faits. Le Concours s’est voulu international dès sa création, une épreuve sans frontière, accessible à tous les jeunes musiciens de talent sans autres critères que l’excellence dans l’interprétation musicale. Les troubles engendrés par la guerre en ont quelques fois décidé autrement. Toutefois, les objectifs rigoureux, dont l’ambition a façonné cette épreuve prestigieuse, ont été préservés. La volonté des fondateurs est toujours et encore respectée. L’histoire du Concours de Genève se révèle passionnante, avec ses interrogations existentielles, son questionnement récurrent sur la manière la plus adéquate de gérer et conserver ce rendez-vous musical annuel, ses décisions stratégiques, souvent difficiles à prendre, pour maintenir l’accessibilité la plus large possible aux candidats du monde entier, alors que les effets des conflits internationaux s’invitaient souvent pour perturber cet idéal. La situation immanquablement privilégiée de Genève et l’attachement de sa population et de ses autorités à la musique vont permettre aux Conseils et aux directions successives du Concours, en particulier, de résoudre les difficultés les plus diverses. Pour raconter le Concours de Genève et faire revivre le chemin parcouru, Marie Duchêne-Thégarid a su s’immerger, avec intelligence, bienveillance, passion et une curiosité séduisante, dans ses archives. Inspirée notamment par une lecture très attentive des procès-verbaux des séances du Conseil, Marie Duchêne-Thégarid rend avec nuance les implications de cette symbiose économico-culturelle que le Concours devra reconstruire chaque année pour perdurer et se développer. En sollicitant la mémoire de nombreuses personnalités, dont les récits illustrent à souhait les raisons qui ont motivé les orientations, pas toujours bien comprises, des dirigeants du Concours, Marie Duchêne-Thégarid nous livre un récit captivant. Les chapitres, dont les titres et entractes jalonnent les principales étapes, sont conçus d’une manière habile, laissant au lecteur une certaine liberté de décider l’ordre dans lequel il souhaite les lire. Marie Duchêne-Thégarid s’est immergée avec le talent et l’enthousiasme attendus dans l’environnement à la fois local et international du Concours de Genève. Elle décrit fidèlement cette merveilleuse réussite couronnée par un cortège prestigieux de lauréats et la renommée des personnalités qui ont composé les jurys au fil du temps. Le parcours académique de Marie Duchêne-Thégarid est en parfaite adéquation avec la mission que le Concours de Genève lui a confiée. Cette musicologue renommée, agrégée en lettres modernes, est titulaire du prix d'Histoire de la musique du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dans la classe de Rémy Campos, lui-même responsable de la recherche à la Haute École de Musique de Genève. Christine Sayegh Présidente du Concours de Genève

11/2014

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Histoire de France

Le Siècle des Platter. Tome 2, Le voyage de Thomas Platter (1595-1599)

On n'a pas oublié l'extraordinaire réussite sociale et intellectuelle de Thomas Platter (dit le Vieux, 1499-1582), mendiant et berger des montagnes suisses devenu imprimeur et professeur, notable de la ville de Bâle, non plus que celle de son fils Felix (1536-1614), étudiant à Montpellier, grand médecin et collectionneur. Emmanuel Le Roy Ladurie a conté leurs aventures et leurs pérégrinations dans Le Mendiant et le Professeur. A son tour, le même Felix offre un demi-siècle plus tard à son jeune frère Thomas (1574-1628) de semblables études à Montpellier et un voyage d'initiation dans le sud et l'ouest de la France, le nord de l'Espagne (ainsi que les Pays-Bas et l'Angleterre), comme lui-même l'avait fait et raconté au temps du roi Henri II. Thomas II Platter a reçu une éducation soignée et une véritable culture ; tout au long de son itinéraire, le futur médecin, excellent latiniste et bon connaisseur des Écritures, se tourne avec un égal intérêt vers l'histoire et les lettres, vers la botanique et les monuments, vers le droit et la toponymie, vers les paysages et l'économie tant rurale qu'urbaine ; les hommes, avec leurs coutumes et leurs usages particuliers d'un lieu à un autre, le passionnent plus encore. Réformé et fier de l'être, citoyen de l'une des citadelles du protestantisme européen, il est d'une ouverture d'esprit surprenante pour son époque : sa modération envers les " papistes ", son admiration (feutrée) pour les collèges jésuites et sa bienveillance pour les façons de vivre des juifs d'Avignon, sa francophilie (presque constante), son regard quasi ethnologique sur les populations rencontrées, bref son absence générale de préjugés donnent au texte qu'il rédigera quelques années plus tard une liberté de ton unique ; il réunit aussi une considérable somme d'informations et d'observations sur la France d'Henri IV (les ruines morales et matérielles de trente ans de guerres religieuses et civiles sont bien visibles). La relation du périple est d'une richesse, d'une finesse et d'une saveur telles qu'Emmanuel Le Roy Ladurie a cette fois préféré donner la parole à son héros au moyen de la traduction intégrale du texte du voyage en France du Sud et en Catalogne (traduction effectuée en commun avec Francine-Dominique Liechtenhan). En incomparable spécialiste des sociétés méridionales et en analyste de l'Etat moderne, il introduit cette œuvre et l'éclaire de notes et de commentaires abondants où trouvent à s'exercer ses talents d'historien à l'universelle curiosité. La biographie de Thomas le Vieux et celle de Felix, le récit de Thomas le jeune forment un panorama sans équivalent sur tout le XVIe et les débuts du XVIIe siècle en France et en Europe - ce second volume le prouve à l'envi -, et c'est à bon droit que l'on peut parler de " siècle des Platter " pour désigner les accomplissements de cette illustre famille bâloise.

05/2000

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Photographie

La Pointe Courte

La Pointe. Agnès Varda en a fait un film. Aujourd'hui on parlerait d'un documentaire fiction. A travers le fil conducteur d'une histoire d'amour, elle a voulu montrer ce qui avait fait son bonheur dans ce quartier de Sète. Le succès du film l'a trahie, il a fait de la Pointe Courte une sorte de mythe. Elle qui voulait raconter le quotidien laborieux et les fêtes joyeuses de vrais gens, dans toute leur authenticité, leur sincérité, leur naturel, a été malgré elle à l'origine d'un autre regard sur la Pointe Courte de Sète. On vient maintenant la visiter comme le vestige pittoresque d'une civilisation perdue. Et les vacanciers qui en font le tour en un quart d'heure n'y voient qu'un hameau bordé de barques, parcouru de chats, parsemé de plantes et fleurs, et ponctué de bric-à-brac insolites. Depuis des années, j'ai fait beaucoup de photos de la Pointe, d'abord en noir et blanc, maintenant en couleurs, mais toujours au hasard d'une rencontre, d'une scène, d'un éclairage, d'un ressenti. J'aimerais qu'on y voie, non pas un mythe ni une série de cartes postales, mais juste un des plus beaux quartiers de Sète - et c'est déjà beaucoup - qui vit, qui bouge au rythme de la ville, tout en se préservant, et qui a réussi à conserver ses valeurs, ses habitudes et ses traditions. La modernité, les Pointus s'en sont servis à leur avantage tout en l'empêchant de bouleverser leur vie. Leur solidarité et leur convivialité avaient ému Agnès Varda, elle les a retrouvées intactes plus de cinquante ans après. J'ai eu la chance de me lier avec elle, elle était devenue une vieille dame incroyablement moderne, et elle ne s'y est pas trompée : elle a constaté que si les choses et les gens avaient tout naturellement changé, l'essentiel était resté. Ici, il y a bien sûr les touristes de passage, mais il y a aussi les fidèles, ceux qui sont de Sète ou d'ailleurs, qui y prennent leurs habitudes ou leur inspiration, qui viennent respirer un bol de plaisir de vivre et qui parfois, comme moi s'y installent. Et qu'on ne me dise pas que les Pointus sont fermés aux étrangers, ils adoptent facilement les nouveaux venus, à condition qu'ils soient... adoptables ! Que ces photos où j'essaie de rendre hommage aux couleurs, aux lumières, et à la vie de la Pointe Courte soient aussi un immense remerciement aux Pointus, pour leur accueil et pour les amitiés que j'ai tissées ici, avec eux ou avec des amoureux de ce quartier singulier. Jean-Loup Gautreau

09/2020

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Littérature française

"L'Hôte". La nouvelle d'Albert Camus et la BD de Jacques Ferrandez dans le contexte colonial

A la découverte de la face cachée de l'iceberg algérien... L'Hôte n'est pas l'oeuvre la plus connue d'Albert Camus mais c'est peut-être l'une des plus profondes touchant à l'Algérie, à ses rapports humains, à l'âme des communautés qui y ont cohabité pendant 132 ans. Le dessinateur Jacques Ferrandez, né à Alger, l'a bien compris qui a tiré de cette nouvelle une remarquable bande dessinée. Et pourtant, en apparence, l'intrigue de L'Hôte est très simple, un fait divers, pourrait-on dire, qui fait irruption dans la vie d'un instituteur du bled. Celui-ci vit seul, retiré du monde dans son école perdue des hauts plateaux arides du Sersou où il accueille des enfants musulmans. Il apprendra par la suite que le prisonnier arabe que vient de lui amener un gendarme en le chargeant de le conduire à la prison de Tinguit a tué son cousin. De cette situation va naître un conflit de conscience opposant les valeurs d'hospitalité, d'honneur et de solidarité dont la portée reste incompréhensible sans une connaissance approfondie du contexte colonial. Sur la base de cette simple nouvelle et de sa traduction en dessins, qu'il a analysées et comparées, Wolf Albes nous entraîne donc à la découverte de la face cachée de l'iceberg algérien et nous propose un vaste panorama de la colonisation, de l'histoire de l'Algérie française et de sa fin douloureuse, allant jusqu'à nous offrir une remarquable chronologie commentée de ce pays dès avant 1830 et jusqu'à la fin de la présence française. Enrichi de nombreux témoignages, citations et illustrations mais aussi de collaborations prestigieuses comme celles de Roger Vétillard, Georges Hirtz, Luc Verlinde, Jean Monneret, Odette Caparros, Hubert Ripoll et Jean-Jacques Jordi, c'est un grand ouvrage de référence, pour qui veut vraiment comprendre ce que fut l'Algérie française. Sans académisme, sans passion, mais avec lucidité et objectivité, Wolf Albes nous livre une analyse littéraire, historique, politique et sociologique unique en son genre. Analyses et documents : - La genèse de la nouvelle. - Temps et lieu de l'action : 1946 dans le Sersou. - Les instituteurs en Algérie. - Une importante chronologie de l'Algérie et de la guerre d'Algérie (54 pages) - Des extraits commentés des oeuvres de Mouloud Feraoun, Jean Brune, Guy de Maupassant, Victor Hugo etc. - Des analyses de Roger Vétillard sur les insurrections de mai 1945 et du 20 août 1955 dans le Nord-Constantinois et sur l'embuscade de Palestro. - Le meurtre de l'Arabe à la lumière du Coran. - L'histoire de Trézel /"Tinguit" - Georges Hirtz : L'Algérie ksourienne (extraits) - Les "apôtres de la décolonisation" : Frantz Fanon, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Memmi...

04/2014

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Actualité et médias

SOS Méditerranée. L'odyssée de l'Aquarius

Depuis le 26 février 2016 l'Aquarius sillonne la Méditerranée pour sauver du naufrage et de la noyade les milliers de réfugiés qui fuient "l'enfer libyen" dans l'espoir de rejoindre l'Europe via la Sicile et le sud de l'Italie. Une traversée périlleuse à bord de canots pneumatiques ou de barcasses surchargés qui a conduit à la mort 50  ; 000 migrants en une quinzaine d'années, dont 5  ; 143 en 2016, 3  ; 119 en 2017 et déjà plus de 200 au cours du seul mois de janvier2018... Sans l'intervention du navire affrété par l'association SOS méditerranée cet effroyable bilan serait bien plus lourd. En 22 mois l'équipage de l'Aquarius a en effet porté secours à près de 27  ; 000 personnes en multipliant les missions. Plus de 150 depuis que le "bateau- citoyen" a quitté les quais de Marseille  ;! Un formidable résultat qui ne fait que limiter les conséquences d'une tragédie inédite sur la mer la plus mythique de la planète. Il atteste malgré tout que la résignation, l'indifférence ou la fatalité peuvent être combattues. C'est cette conviction qui poussa à l'action les deux fondateurs de SOS Méditerranée, le capitaine de marine marchande Klaus Vogel et la responsable de programmes humanitaires Sophie Beau. Leur indignation et leur détermination animent désormais tous les bénévoles qui ont rallié "le pavillon d'assistance" de l'association européenne. Cet ouvrage invite à partager leur voyage au bout de la solidarité. Un "arrêt sur images" impressionnant et bouleversant à la fois. Autant de moments de veille, de tension, d'angoisse, de courage, de gravité, de soulagement enfin saisis par les photographes qui embarquent sur l'Aquarius et illustrent, jour après jour, l'engagement total des équipes de sauveteurs qu'ils soient membres de "SOS" ou des équipes médicales. Leurs clichés renforcent aussi les témoignages poignants des hommes, des femmes et des enfants, venus du Soudan, d'Erythrée, d'Ethiopie, du Nigeria, du Mali ou d'autres pays devenus "invivables". Nouveaux damnés ils ont cheminé péniblement sur les routes de l'exil, ont enduré mille souffrances, ont été trop souvent exploités, torturés et violentés en Libye avant de monter, contre rançon, sur les radeaux de la dernière chance. Si beaucoup de ces réfugiés restent mutiques, traumatisés au-delà du racontable, leur regard, leur visage, leur attitude sur le pont de L'Aquarius en disent long sur leurs tourments qui ne disparaîtront jamais totalement à la vue des côtes européennes. Mais après leur sauvetage providentiel cette navigation de trois ou quatre jours sur une Méditerranée devenue plus rassurante a ravivé en eux le souffle de l'espérance...

07/2018

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Romans historiques

Dernier convoi pour Buchenwald

Avril 1944. Un convoi de déportés comprenant plus de 2000 hommes quitte la gare de Compiègne pour une destination inconnue. En dehors des Allemands et de l'État français, personne à bord ne connaît encore sa destination. Sauf un prisonnier, Robert Danglars. Instituteur en Normandie, pacifiste convaincu, des militants trotskistes l'ont rallié à leur cause. Nommé en Bretagne, à 12 kilomètres de Brest, il a participé aux actions de propagande en direction des soldats allemands. En octobre 1943, le groupe de militants de Brest est trahi, son responsable abattu, la plupart des autres jetés en prison. Robert Danglars est de ceux-là. Maltraité, torturé, il connaîtra les cellules de trois prisons. À Fresnes, en mars 1944, le directeur lui présente un inconnu, membre d'un réseau de résistance violemment hostile aux communistes. L'homme lui propose un marché : les staliniens n'ont que faire des trotskistes, lorsqu'ils le peuvent ils les exécutent comme ce fut le cas dans un maquis d'Auvergne. Demain les alliés vont débarquer, la France sera libérée. Pour tomber aux mains des communistes ? Partout en France, des hommes s'organisent pour éviter cette catastrophe. Parmi leurs tâches, la mise hors d'état de nuire de personnalités rouges susceptibles de jouer un rôle important à la Libération. Robert Danglars se voit proposer un marché. Contre la liberté de sa mère et de sa soeur, arrêtées pour l'avoir hébergé, réclamées par les autorités allemandes, et en échange aussi de sa propre vie, il devra liquider Marcel Paul. Le problème, c'est que ce dirigeant syndical a été déporté. Danglars va donc devoir partir à son tour pour accomplir sa mission. Au cours du voyage, puis dans le camp de concentration où survivent près de 80000 de ses semblables, il connaîtra l'horreur, la bassesse, mais aussi la solidarité et la fraternité. La réalité qu'il va découvrir, un certain nombre d'événements dont il sera tantôt spectateur tantôt acteur, rendront sa mission impossible… Buchenwald, qui "accueillit" Marcel Paul, le colonel Manhès, Pierre Sudreau, Marcel Dassault, Jorge Semprun, David Rousset, a une histoire singulière qui lui vaut une place à part dans l'histoire des camps de concentration. Notre héros malgré lui devra naviguer dangereusement au coeur d'une véritable ville où la vie humaine n'a aucun prix, entre combativité et trahison, lâcheté et courage, sur fond de tensions entre nationalités, entre droits communs et politiques, entre politiques de droite voire d'extrême-droite et gaullo-communistes unis au sein du Comité des Intérêts Français, un récit qui bat en brèche la plupart des images forgées à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Un roman au coeur de l'Histoire.

05/2013

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Littérature française

Le loup des mers. de Jack London

" Loup Larsen est le capitaine du ""Fantôme"" sur lequel il pratique la chasse aux phoques. C'est un homme puissant, brutal. Danois de naissance, il est d'origine modeste, mais a rapidement gravi les échelons, de mousse à capitaine, pour devenir, finalement à 40 ans, propriétaire de son bâtiment. Son équipage, de sacs et de cordes, est composé de brutes, d'ivrognes et de repris de justice qu'aucun marin ""digne de ce nom n'accepterait à son bord. Mais il entretient, grâce à la peur qu'il inspire, un semblant d'ordre à son bord. Il recueille, afin de le sauver de la noyade, Humphrey van Weyden - homme de lettres réputé - qu'il maintient, ensuite, prisonnier à son bord au lieu de le faire porter à la côte ou sur un bâtiment de rencontre. Loup Larsen, même s'il est une brute consommée, a une culture solide, c'est un homme intelligent, de cette sorte d'intelligence brutale et sauvage qui fait de l'homme parfois un prédateur dangereux. Il engage, alors, un jeu pervers et cruel aux dépens d'Humphrey van Weyden, puis d'autres marins qu'il recueille, également à son bord, ainsi que d'une femme Maud Brewster - femme de lettres et poétesse... Jack London, ne s'embarrasse pas de fioritures, il décrit simplement, d'un style plus efficace que jamais, la brutalité, la cruauté qui règne à bord. Pour Larsen le seul droit légitime est celui de la force, le faible a tort du fait même de sa faiblesse et la vie est une chose malpropre sans beauté aucune qui cesse aussi brutalement qu'elle a commencé. Tandis que van Weyden oppose à cet individualisme forcené une conception de solidarité, de fraternité et d'entraide du fort au faible. La lutte entre ces deux hommes est en fait, celle qui oppose ces deux modes de pensée, celle de l'homme civilisé contre la brute survenue du fond des âges luttant pour sa survie. Un récit fort en émotions. Biographie de l'auteurJack London, né John Griffith Chaney le 12 janvier 1876 à San Francisco et mort le 22 novembre 1916 à Glen Ellen, Californie, est un écrivain américain dont les thèmes de prédilection sont l'aventure et la nature sauvage. Il a écrit L'Appel de la forêt et plus de cinquante autres nouvelles et romans connus. Il tire aussi de ses lectures et de sa propre vie de misère l'inspiration pour de nombreux ouvrages très engagés et à coloration socialiste, bien que cet aspect-là de son oeuvre soit généralement négligé. Il a été l'un des premiers Américains à faire fortune dans la littérature".

11/2022

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Histoire internationale

L'Amérique de la diversité : mythes et réalités

Les Américains – du président, en passant par les chefs militaires et les PDG jusqu'aux maîtresses de crèche – affirment que la "diversité" est une force pour leur pays. Ils disent souvent qu'elle est la plus grande force du pays. Pourtant, les divisions et les conflits nés de la diversité ethnique ne cessent de croitre. Les Etats-Unis sont loin d'être le paradis "âpres-ethnique" qui a été envisagé aux temps du mouvement des droits civiques des Noirs il y a 50 ans, et encore au moment de l'investiture d'un président noir. Comme l'ont montré les émeutes à Ferguson et Baltimore, le rêve du dépassement de la question ethnique et loin d'être réalisé. La férocité avec laquelle les Hispaniques ont réagi contre la proposition du candidat républicain Donald Trump à l'élection présidentielle de 2016 de renvoyer tous les immigrants clandestins indique à quel point le pays est scindé. Les voisinages et les écoles américaines sont presque aussi ségrégées que pendant les années 60 du siècle dernier. Selon les sondage, une majorité d'Américains croient que les rapports ethniques s'aggravent. Pourquoi ? La réponse orthodoxe est que les Blancs n'ont toujours pas fait suffisamment d'effort pour supprimer leur "racisme". Pourtant, c'est les Noirs et les Hispaniques – et de plus en plus les Asiatiques aussi – qui rejettent la conception d'un pays "âpres-ethnique". La solidarité ethnique des minorités est un élément incontournable du paysage politique, et le moyen de pression qu'elle constitue s'est avéré très efficace. Les dirigeants "issus de la diversité" sont tellement habitués à promouvoir des intérêts ouvertement ethniques qu'ils seraient sidérés à l'idée de devoir élargir leur horizon et travailler dans l'intérêt de tous les Américains. Et pourtant, Les Etats-Unis ne parviendront à dépasser la question ethnique que si tous les Américains – et pas seulement les Blancs – prennent cet objectif à coeur. Le présent ouvrage propose de reconsidérer les idées qui ont guidées les Etats-Unis. Si, génération après génération, les Américains tendent à l'autoségrégation, se pourrait-il que les attentes placées dans la déségrégation aient été déraisonnables ? Si la diversité est une source de tensions, n'est-il pas risqué de fonder des politiques sur la croyance qu'elle est une force ? Si des groupes minoritaires continuent de faire valoir des intérêts communautaires, est-il judicieux que les Européens s'obstinent à agir comme s'ils n'avaient pas eux-mêmes de tels intérêts ? Tels sont les questions soulevées par cet ouvrage percutant sur un pays qui a suivi le chemin du multiculturalisme plus longtemps que la France et qui pourrait nous indiquer des mauvais choix à éviter.

11/2019

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Philosophie

Le Principe Sécurité

« Sécurité publique », « sécurité alimentaire », « sécurité énergétique », « sécurité des frontières » : la sécurité constitue aujourd’hui dans tous les États un enjeu politique formidable. Mais qu’est-ce que la sécurité ? Un sentiment, un programme politique, des forces matérielles, un écran de fumée, une espérance, une damnation, une obsession pathologique, une source de légitimité, un bien marchand, un service public ? Ce principe, omniprésent, est le fruit de quatre grandes acceptions historiques : – la sécurité comme état mental, disposition du sujet ; – la sécurité comme situation objective, ordre matériel caractérisé par une absence de dangers ; – la sécurité comme garantie par l’État des droits fondamentaux, de la conservation des biens et des personnes, de l’ordre public, de l’intégrité territoriale ; – la sécurité comme contrôle des flux : cette acception du terme met à nu notre époque contemporaine et mobilise des concepts nouveaux – « traçabilité », « précaution » –, mais aussi ceux de « contrôle », « protection », « régulation ». Ces quatre dimensions sont autant de « foyers de sens » divers et irréductibles, qui, au cours de l’Histoire, ont connu chacun leur âge d’or, et semble s’être succédé. Or, montre Frédéric Gros, une fois embrasés, ils ont continué à être actifs, jusqu’à nos jours. Leur dynamique historique s’éclaire par quatre modalités : la reconfiguration (exemple de la tranquillité du Sage qui ne dépend plus de techniques spirituelles mais d’un bon gouvernement et d’un État fort) ; la réactivation (les ressorts millénaristes recyclés par les révolutions totalitaires du XXe siècle) ; la tension interne (entre sécurité policière et sécurité juridique, entre sécurité militaire et sécurité policière qui, à son tour, combat « l’ennemi intérieur ») ; la contradiction externe enfin (aujourd’hui la biosécurité remet en cause les autres foyers de sens ; de son côté le modèle de la sécurité du marché impose un démantèlement de l’État-providence, un effacement des politiques de santé publique, une disparition des logiques de solidarité, et la sécurité-régulation alors joue contre la sécurité-protection). Au-delà de ces variations historiques – de la sérénité du sage aux appareils d’État, du millénarisme religieux aux techniques contemporaines de contrôle –, ces quatre foyers de sens ont en commun que la sécurité, c’est, toujours, une retenue de la catastrophe. Le sage, par des exercices appropriés, tient à distance la catastrophe comme malheur, en neutralisant les représentations, en empêchant que les instabilités sociales ou les désordres du monde ne mordent sur sa tranquillité intérieure. Le millénarisme se construit largement comme une retenue de la catastrophe ultime, absolue, la destruction des temps et le Jugement dernier. L’État, en maintenant un ordre public, retient les forces de destruction, la catastrophe comme guerre. La biosécurité retient tout ce qui pourrait menacer, altérer, entraver la circulation des flux, en protégeant, contrôlant, régulant. La sécurité, c’est se retenir au bord du désastre.

10/2012

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Histoire internationale

Les Amériques. Du Précolombien à nos jours. Coffret en 2 volumes

Par sa dimension interdisciplinaire, traitant aussi bien de questions archéologiques que de sujets historiques, littéraires, diplomatiques ou politiques, ce dictionnaire propose une approche globale des enjeux qui traversent le continent américain dans son intégralité, de l'époque précolombienne à nos jours. L'organisation en deux tomes souligne l'importance du cheminement historique. Le premier commence avec les peuples précolombiens et couvre les colonisations et les indépendances. La césure choisie – 1830 – correspond à un moment clé pour le continent américain, celui de l'affirmation de l'indépendance pour l'immense majorité des pays. Ce temps de l'émancipation débute avec la doctrine Monroe qui montre à la fois l'expression d'une solidarité transaméricaine, une indépendance collective vis-à-vis de l'Europe mais aussi une ambiguïté quant aux relations qui en résulteront entre les Etats-Unis et le reste du continent. 1830, c'est aussi le moment où les nouvelles républiques hispano-américaines entrent dans une nouvelle ère après les révolutions qui leur ont donné naissance et la rédaction des Constitutions qui les ont consacrées. C'est là le début du second tome qui nous transportera jusqu'au XXIe siècle et les questions les plus actuelles. L'approche mise en oeuvre dans ce dictionnaire – et c'est là sa force – invite à dépasser la notion d'" aire culturelle " telle qu'elle a été forgée après la Seconde Guerre mondiale et privilégie celle d'" hémisphère occidental ". Aujourd'hui, en effet, de multiples objets de recherche exigent d'adopter une approche continentale et non pas subrégionale : l'évolution religieuse des deux Amériques ; l'intégration économique et ses différentes modalités ; la politique étrangère des Etats-Unis ; la situation comparée des Amérindiens ; la construction des nouvelles identités ; la littérature et les phénomènes culturels, etc. La structure du livre est conçue en miroir : la plupart des 550 entrées mettent en synergie les apports d'auteurs spécialistes de l'Amérique latine et ceux de l'Amérique du Nord. De cette façon, l'optique apportée au lecteur est résolument panaméricaine : les Amériques sont traitées dans leur singularité et leur unité, qui n'excluent ni les divergences, ni les antagonismes. A l'heure de la mondialisation, alors qu'est achevé le " moment unipolaire " connu par les Etats-Unis après la fin de la guerre froide, tandis que les BRICM (Brésil, Russie, Inde, Chine, Mexique) apparaissent comme des acteurs majeurs sur la scène mondiale, les liens ou dissensions au sein de l'" hémisphère occidental ", l'histoire et le futur des Amériques sont assurément un des enjeux majeurs pour le monde du XXIe siècle. Le public dispose désormais d'un outil de travail inégalé à ce jour pour percevoir ces enjeux.

11/2016