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Ecrits sur l'art

Le musée national

Quelle idée d'aller passer une nuit de décembre 2020 dans ce musée-là ! Le Musée National de Beyrouth se situe sur la ligne de démarcation qui fut la frontière visible, meurtrière, dite "la ligne verte" par la luxuriance de la végétation, entre Beyrouth-Est et Beyrouth-Ouest, tout au long de la guerre civile, laquelle dura 15 ans, si l'on admet même que la guerre est aujourd'hui achevée. Diane Mazloum est une romancière qui aime l'imagination et le passé récent. Elle n'aurait sans doute pas dû se frotter à la matière historique, sédimentée, confetti d'empires disparus, qui veille sous les murs et s'agrippe aux cryptes du seul musée qui fait office de mémoire au Liban. Musée d'une nation ou de l'absence d'une nation ? Par quel miracle ce temple qui abrite les trésors des civilisations disparues, des Egyptiens aux Babyloniens, des Byzantins aux Mamelouks, a-t-il pu survivre aux assauts de la brutalité des hommes ? Ici, c'est un franc-tireur qui creusa un trou dans le mur pour y viser le passant dont la tête éclatera. Là, ce sont les soldats israéliens qui se réchauffèrent à un brasier aux pieds noircis du Colosse. Ici, c'est une statuette en équilibre que le souffle de l'explosion du 4 août 2020 a fait dévier de son axe ? Là, ce sont les 31 statues aux yeux tournés vers l'intérieur qui semblent plus vivantes que les vivants du dehors ? La romancière n'aime pas le passé lointain. Mais elle se rend compte, dans cet émouvant récit griffé de vérités, que de Rome à Beyrouth, c'est le passé qui fait le présent, c'est l'ombre des morts qui recouvre la pauvre existence des vivants et l'illumine. "Le Liban est celui à qui l'avenir arrive le premier" écrit Dominique Eddé. Alors, si cette phrase est vraie, cette nuit au musée, une nuit qui s'étend jusqu'au jour, sera peut-être le livre que la romancière ne voulait pas écrire sur la fin de nos civilisations. Mais qui s'est imposé à elle.

03/2022

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Sociologie

La Science et la Conscience

Le regrettable divorce de la science et de la métaphysique a suscité l'école et la méthode dites positivistes. Cette école et sa méthode relèguent les questions d'âme et de corps, d'esprit et de matière, de Dieu et de Providence parmi les problèmes scientifiquement insolubles, et en font un pur objet d'imagination, de sentiment et de foi pour l'âme humaine. Jusqu'ici pourtant, la lutte n'était qu'entre des doctrines, et la pensée s'agitait dans les hautes régions de la métaphysique. On pouvait espérer sauver du naufrage des théories spéculatives certaines vérités d'expérience intime qui ont toujours fait la base des sciences morales, comme le libre arbitre, la responsabilité, le devoir, le droit ; mais il s'agit maintenant d'un débat tout autrement sérieux que le dialogue éternel entre le spiritualisme et le matérialisme. La question n'est plus entre la science et la métaphysique, elle est entre la science et la conscience, entre la science et la morale. Nulle science digne de ce nom ne se borne à l'observation, à l'analyse et à la description des faits ; toutes les sciences, quel qu'en soit l'objet, que ce soit la nature, l'homme ou la société, ne s'arrêtent point dans leurs recherches avant qu'elles n'aient découvert et formulé les lois qui régissent les phénomènes... Que devient l'être moral, l'homme de la conscience avec ses attributs propres, au sein de cette fatalité universelle ? Où est le rôle, où est la place de la personne humaine dans une science naturelle qui explique tout par un concours de forces physiques, dans une science historique qui explique tout par l'action irrésistible des grandes forces naturelles et sociales, dans une spéculation métaphysique qui explique tout par le procès logique des idées ? Que deviennent le libre arbitre, la responsabilité, la moralité, la personnalité de l'être humain, individu, peuple, race, sous l'empire d'une pareille nécessité ? C'est ce que nous allons rechercher à propos des expériences et des conclusions de la physiologie, des théories historiques et des spéculations métaphysiques.

03/2023

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Fantasy

Inanna

" Les histoires, tels des serpents, nous glissent souvent entre les doigts. " Inanna a tout d'une impossibilité. La première Anunnaki de plein sang née sur Terre, dans l'antique Mésopotamie. Couronnée déesse de l'amour par ses douze pairs immortels vénérés dans tout Sumer. Promise à un destin hors du commun. A sa naissance pourtant, la guerre gronde et les Anunnaki, divisés en factions rivales, menacent de tout saccager dans leur conflit. Mariée de force afin de négocier une paix précaire, Inanna comprend très vite que sa nouvelle position la met en grand danger. Gilgamesh, fils mortel d'Anunnaki et séducteur notoire, se retrouve prisonnier du roi Akka, dont l'obsession est d'affranchir son peuple des dieux. Le héros dévoyé se voit cependant offrir une dernière chance de prouver sa valeur. Ninshubar, la fière guerrière, est chassée de sa tribu à cause d'un acte de bonté. Poursuivie par les siens, elle s'enfuit vers l'inconnu en quête d'acceptation et d'une place en ce monde. A mesure que leurs odyssées les rapprochent, tous trois prennent conscience que leurs destins mêlés pourraient bien changer la face du monde à jamais. Dans la lignée de Circé de Madeline Miller et d'Ariane de Jennifer Saint, la sublime réécriture épique d'une des oeuvres littéraires les plus anciennes de l'humanité : l'épopée de Gilgamesh. " Ciselé et élégant, ce roman m'a emportée dans un monde à la fois familier et inconnu - Inanna possède une magie envoûtante unique en son genre. " Claire North, autrice de Pénélope, reine d'Ithaque " Coup de coeur ! Une narration spectaculaire, une prose vibrante et une parfaite maîtrise du récit à plusieurs voix au service d'une histoire réellement captivante. " Joanne Harris, autrice de L'Evangile de Loki " Un récit subtil et envoûtant, mené à un rythme digne de ses racines épiques et alliant avec brio profondeur historique et imagination. Autrice prometteuse, Emily H. Wilson nous offre une formidable réécriture mythologique, porteuse d'un message intemporel sur le pouvoir, l'émancipation et la façon dont sont transmis nos récits culturels. " Lorraine Wilson, autrice de This Is Our Undoing

02/2024

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Livres sonores

Mes animaux de la montagne

Nous sommes ravis de vous présenter "Mes animaux de la montagne en livre sonore à toucher", un véritable trésor interactif conçu spécialement pour émerveiller les tout-petits et éveiller tous leurs sens. Ce livre sonore relié de 12 pages est équipé de puces sonores sur chaque page, offrant une expérience multisensorielle unique pour les enfants en bas âge. "Mes animaux de la montagne" est bien plus qu'un simple livre, c'est une immersion totale dans le monde fascinant de la nature. Vos tout-petits pourront non seulement entendre les sons réalistes émis par leurs amis à fourrure, mais aussi les toucher grâce aux matières tactiles soigneusement sélectionnées pour chaque animal. La peau du chamois, la fourrure de l'ours, le plumage de l'aigle royal, le poile de la marmotte, la fourrure du loup et la robe grise de l'âne. Le son des animaux de la montagne ajoutera une touche de réalisme à cette aventure sensorielle. Le grognement de l'ours, le sifflement de l'aigle royal, le braiement de l'âne, le hurlement du loup et le chevrotement du chamois. Pour faciliter votre vie de parents, "Mes animaux de la montagne" est équipé d'un bouton de volume réglable et de piles alcalines bâton longue durée. Vous pourrez ainsi contrôler le niveau sonore du livre tout en garantissant une utilisation prolongée sans souci. En plus d'être un livre sonore, "Mes animaux de la montagne à toucher" est un outil éducatif qui stimulera l'imagination et la curiosité de vos tout-petits. Les sons réalistes et les matières tactiles enrichiront leur expérience de lecture et les aideront à développer leur sens du toucher, leur coordination main-oeil et leur appréciation de la nature. Ne manquez pas l'occasion d'offrir "Mes animaux de la montagne en livre sonore à toucher" à vos tout-petits. Sa combinaison unique de sons réalistes, de matières tactiles et d'une approche ludique en fait un choix idéal pour les parents qui souhaitent offrir à leurs enfants une expérience sensorielle enrichissante et divertissante. Alors, plongez dans la nature avec vos tout-petits et partez à la découverte des animaux de la montagne grâce à "Mes animaux de la montagne en livre sonore à toucher".

02/2024

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Photographie

Blind Memory. Des objets de mémoire

Les blockhaus qui jalonnent les plages du mur de l'Atlantique sont autant de vestiges de la Seconde Guerre mondiale et de l'un de ses événements marquants, le débarquement. Ils sont les symboles de la guerre entre la France et l'Allemagne, et de f occupation douloureuse du pays par l'armée du Troisième Reich. Un grand nombre de ces ouvrages, encore visibles le long du littoral, maintient vivante la mémoire de la guerre dans l'esprit des générations actuelles. Pourtant, ils apparaissent aujourd'hui comme les témoins de plus en plus incongrus d'une époque désormais lointaine, même s'ils font l'objet d'une politique "touristique" qui vise à les inclure dans un patrimoine historique commun. L'art photographique en noir et blanc, tel que le conçoit et l'exerce Bruno Mercier, propose une approche esthétique de cette mémoire. Il s'agit pour lui, par la force d'une image toute en contraste et en nuance, de faire revivre la puissance de sens et d'humanité de ces objets étranges. Il en propose une interprétation personnelle, plus ouverte et libre que celle des commémorations officielles. "Ces objets sont fantastiques, dit-il; ils sont là autour de nous, et nous n'y prêtons même plus attention. Ils ont tant à nous dire, niais notre mémoire est aveugle (Blind Memory)". Dans un très beau texte d'introduction, le philosophe Sylvain Lavelle interroge ainsi la question d'une subjectivité de la mémoire, posée par ces oeuvres; mais aussi, peut-être, celle de la part de sensation, d'émotion et d'imagination qu'exige toute tentative de compréhension du vécu d'autres ares humains nous avant précédé dans un moment tragique de d'Histoire. Il ne s'agit pas d'une posture nostalgique qui idéaliserait le passé, c'est Diane tout le contraire... Le résultat du travail de ce duo exigeant, par l'image et par le verbe, vise à faire de ces lieux de mémoire des objets du présent, et même du futur, en nous amenant à leur poser des questions vitales pour noue humanité et notre époque.

03/2014

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Critique

La source de l'amour-propre

" Au fil de la quarantaine de textes réunis dans ce magnifique recueil, c'est la Morrison militante, philosophe et professeure qui se dévoile. " Elle La Source de l'amour-propre réunit une quarantaine de textes écrits par Toni Morrison au cours des dernières décennies et qui, chacun à sa façon, attestent de sa généreuse intelligence. Elle s'implique, débat, ou analyse des thèmes aussi variés que le rôle de l'artiste dans la société, la question de l'imagination en littérature, la présence des Afro-Américains dans la culture américaine ou encore les pouvoirs du langage. On retrouve dans ces essais ce qui fait également la puissance de ses romans : l'examen des dynamiques raciales et sociales, sa grande empathie, et son pragmatisme politique. Toni Morrison s'interroge : " Comment faire en sorte que personne ne soit plus perçu comme un étranger en son propre pays ? ". Elle s'emploie, pour répondre à cette question, à rendre hommage à ses prédécesseurs : James Baldwin, Martin Luther King, ou plusieurs peintres noirs qui, tous, ont théorisé ou incarnés les tiraillements identitaires de l'Amérique. La Source de l'amour-propre est à la fois une porte d'entrée dans l'oeuvre de Toni Morrison et une somme où se donne à lire l'acuité combative de son autrice. C'est aussi, dans un style dont la vigueur ne cesse de nous éblouir, un puissant appel à l'action, au rêve, à l'espoir. PRESSE : " [U]n cadeau posthume ... " Le Monde " Au fil de la quarantaine de textes réunis dans ce magnifique recueil, c'est la Morrison militante, philosophe et professeure qui se dévoile. Erudite, passionnée, formidablement engagée dans son époque, l'auteure de Beloved, Jazz et Tar Baby ne s'arrête jamais au diagnostic. " Elle " Un legs essentiel ... [Toni Morrison] restera comme artiste et une femme de convictions qui a su appeler à l'engagement, autoriser le rêve, instiller l'espoir. " Lire " [La Source de l'amour-propre] n'est pas moins intense, pas moins prenant, pas moins exigeant et puissant que les plus beaux de ses romans - souvent, il les éclaire, en souligne la richesse, et offre d'en mesurer l'insaisissable profondeur. " Télérama

03/2024

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Coloriages adultes

Pots Fleuris. Livre de coloriage chromathérapie et anti-stress pour adulte et senior

Plongez dans un monde de beauté florale et de tranquillité avec "Pots Fleuris", un livre de coloriage pour adultes conçu spécialement pour vous offrir une expérience artistique relaxante et épanouissante. Ce livre exquis vous présente une collection de 50 dessins uniques, mettant en scène de somptueux bouquets de fleurs dans de charmants pots, créant ainsi une véritable symphonie de couleurs. Ce livre de coloriage a été conçu avec soin en pensant à votre plaisir visuel et à votre confort créatif. Chaque page est imprimée sur un papier de qualité supérieure de 120g/m, offrant une surface lisse et épaisse qui résiste aux feutres et aux crayons, vous permettant ainsi de laisser libre cours à votre imagination sans craindre de dépasser les limites. Mais ce n'est pas tout ! "Pots Fleuris va au-delà du simple livre de coloriage. Il intègre également les bienfaits de la chromatérapie, une pratique qui utilise les couleurs pour stimuler les émotions et favoriser le bien-être mental et émotionnel des adultes et des seniors. Chaque dessin a été méticuleusement conçu pour capturer l'essence de différentes couleurs et vous permettre de vous connecter avec elles de manière significative. Que vous choisissiez des tons vibrants pour égayer votre journée ou des nuances douces pour vous détendre, ce livre vous offre une palette infinie d'options pour exprimer votre créativité tout en bénéficiant des bienfaits thérapeutiques de la couleur. Laissez les couleurs vibrantes des fleurs éveiller vos sens, apaiser votre esprit et vous permettre de vous évader du stress quotidien. Que vous soyez un amateur de coloriage passionné ou un novice en quête d'une nouvelle expérience artistique, "Pots Fleuris est le compagnon idéal pour vous accompagner dans votre voyage créatif. Offrez-vous des moments de détente et de réflexion en coloriant ces magnifiques bouquets de fleurs, et redécouvrez la beauté de la nature à chaque coup de crayon. Embarquez dès maintenant dans cette aventure florale captivante et laissez-vous enchanter par la puissance apaisante de la chromatérapie. "Pots Fleuris est bien plus qu'un simple livre de coloriage ; c'est une invitation à l'exploration artistique, à la relaxation et à la joie de créer.

05/2023

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Coloriages adultes

Pots Fleuris. Livre de coloriage chromathérapie et anti-stress pour adulte et senior

Plongez dans un monde de beauté florale et de tranquillité avec "Pots Fleuris" tome 2, un livre de coloriage pour adultes conçu spécialement pour vous offrir une expérience artistique relaxante et épanouissante. Ce livre exquis vous présente une collection de 50 dessins uniques, mettant en scène de somptueux bouquets de fleurs dans de charmants pots, créant ainsi une véritable symphonie de couleurs. Ce livre de coloriage a été conçu avec soin en pensant à votre plaisir visuel et à votre confort créatif. Chaque page est imprimée sur un papier de qualité supérieure de 120g/m, offrant une surface lisse et épaisse qui résiste aux feutres et aux crayons, vous permettant ainsi de laisser libre cours à votre imagination sans craindre de dépasser les limites. Mais ce n'est pas tout ! "Pots Fleuris" va au-delà du simple livre de coloriage. Il intègre également les bienfaits de la chromatérapie, une pratique qui utilise les couleurs pour stimuler les émotions et favoriser le bien-être mental et émotionnel des adultes et des seniors. Chaque dessin a été méticuleusement conçu pour capturer l'essence de différentes couleurs et vous permettre de vous connecter avec elles de manière significative. Que vous choisissiez des tons vibrants pour égayer votre journée ou des nuances douces pour vous détendre, ce livre vous offre une palette infinie d'options pour exprimer votre créativité tout en bénéficiant des bienfaits thérapeutiques de la couleur. Laissez les couleurs vibrantes des fleurs éveiller vos sens, apaiser votre esprit et vous permettre de vous évader du stress quotidien. Que vous soyez un amateur de coloriage passionné ou un novice en quête d'une nouvelle expérience artistique, "Pots Fleuris est le compagnon idéal pour vous accompagner dans votre voyage créatif. Offrez-vous des moments de détente et de réflexion en coloriant ces magnifiques bouquets de fleurs, et redécouvrez la beauté de la nature à chaque coup de crayon. Embarquez dès maintenant dans cette aventure florale captivante et laissez-vous enchanter par la puissance apaisante de la chromatérapie. "Pots Fleuris est bien plus qu'un simple livre de coloriage ; c'est une invitation à l'exploration artistique, à la relaxation et à la joie de créer.

05/2023

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questions militaires

Le Führer et le Duce. Volume 2, L'Axe imaginaire : une guerre ni préparée ni dirigée

En 1941, Pierre Drieu La Rochelle vante les mérites de l'homme dur, forgé par la nouvelle guerre. C'est l'être "qui rêve de donner au monde une discipline physique... un homme qui ne croit pas aux doctrines. Un homme qui ne croit que dans les actes et qui enchaîne ses actes selon un rythme très sommaire". Le refus de toute doctrine permet de comprendre pourquoi Pierre Drieu La Rochelle ne fut jamais un national socialiste. Mais il s'illusionnait beaucoup s'il croyait aux vertus guerrières du fasciste. Lorsqu'en juin 1940, perdant tout bon sens, le Duce cède à la tentation d'un gain territorial qu'il espère facile, il ignore qu'il va ruiner son régime et sa réputation d'homme d'Etat, en plus de faire le malheur de la Nation italienne. Rien n'est prêt pour une guerre longue et très rude, une guerre à l'européenne. L'Italie fasciste ne possède ni le matériel moderne en abondance, ni un corps d'officiers combatifs. De 1940 à 1943, le soldat italien se montrera endurant et discipliné, comme lors de la Grande Guerre, mais totalement inapte à la guerre cruelle et totale. Trahi par son roi, par une majorité de généraux et d'amiraux, la nation ne se mobilisera guère, en 1943-45, pour défendre la patrie face à des envahisseurs capitalistes qu'elle espère riches et généreux. Elle subira, vingt-deux mois durant, une guerre dévastatrice, épicée de bombardements dépourvus d'intérêt militaire, de viols de masse et de pillages. Enfin, elle connaîtra l'ignoble réalité du cycle attentats terroristes-répression vengeresse, pour le seul bénéfice du parti stalinien. Le Fascisme et son Duce déclineront tristement, tandis que se multiplieront les souffrances du peuple. Toutefois, la Nation italienne, modernisée & dynamisée durant les années 1925-39, donnera le meilleur d'elle même durant la seconde moitié du siècle, celle du "miracle italien" . Les miracles n'existent que dans l'imagination des simples en esprit. Tout progrès économique et social provient toujours de beaucoup de travail, d'énergie et d'enthousiasme, soit la leçon donnée par Mussolini à son peuple... c'est la définition même du populisme !

02/2021

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Beaux arts

Le sacre de l'artiste. La création au Moyen-Âge XIVème-XVème siècle

Le jubilé de l'an 1300 sonne pour l'Europe occidental le glas de l'équilibre qu'a connu la société médiévale. Thomas d'Aquin vient de reconnaître, à côté du droit divin, l'existence d'un droit humain et d'affirmer que le pouvoir peut aussi relever du peuple : le destin des nations comme celui de l'individu va dès lors l'emporter sur d'autres considérations. Cet avènement d'une société civile modifie profondément les conditions de la création. De nouveaux commanditaires - aristocrates, souverains et bourgeois - conçoivent des programmes différents, font appel à des artistes novateurs et établissent avec eux des rapports d'égalité. le créateur est à présent un véritable partenaire, apprécié pour ses prouesses techniques, pour son imagination et non plus un exécutant. Il découvre un espace de liberté, se trouve assuré de vivre convenablement, voire de s'enrichir. le même mouvement bouleverse la hiérarchie des arts elle-même. Les souverains, de plus en plus portés sur le " monumental " font ainsi de la commande architecturale un instrument essentiel de leur politique. De leur côté, les riches bourgeois des villes, plus sensibles à l'intimité, assurent au peintre un succès qui ne se démentira plus ; il intervient partout, fournissant maquettes et cartons pour la broderie, l'émail, la gravure, la tapisserie, le vitrail. Alain Erlande-Brandenburg analyse ce tournant capital qui rompt avec les usages précédents (ils sont l'objet du premier volet de sa recherche : De pierre, d'or et de feu, 1999) et explore l'alchimie de la création au couchant de ce qu'il est convenu d'appeler le Moyen Age. L'œuvre d'art n'est plus réductible à une autre, et un créateur eut dès lors s'élever au chef-d'œuvre. le portrait des Arnolfini par Van Eyck en est un témoignage éclatant entre tous : l'artiste assiste au moment où un couple s'engage par serment dans le mariage ; non seulement il signe son œuvre, mais encore il se représente auprès des commanditaires : il est désormais un acteur à part entière de la société.

10/2000

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Religion

Le Cantique des cantiques. J'ai descendu dans mon jardin

Il est à la mode d'affirmer que le Cantique ne contient rien que de profane - c'est lui imputer un statut excessivement révolutionnaire. Les dieux ou le Dieu qu'il met (ou ne met pas) en scène ne sont pas ou n'est pas nommé - c'est déjà fort inédit. Il ne nous est en toute occurrence parvenu que parce qu'on y a vu la célébration des amours de Dieu et de l'humanité, celle-ci revêtant les espèces du Peuple élu, de la communauté monacale, de l'Église, de l'âme individuelle en quête de dépassement, de Marie... Il met aussi en scène deux jouvenceaux à qui il est agréable de s'identifier. Même les rabbins et les Pères l'ont aimé pour ces deux-là, de qui le texte nous dit une seule chose : ils sont beaux. D'une beauté qui reflète celle des choses créées par Dieu... et par l'homme. Quant aux vertus qu'elle est réputée symboliser - libre cours est laissé aux imaginations... Elles ont beaucoup travaillé ; nous verrons cela. Il faut qu'il y ait dans le Cantique quelque chose (mais quoi ?) qui explique que, s'il a inspiré à ses pieux exégètes des commentaires édifiants, parfois échevelés, toujours optimistes (Rachi, St Bernard, Bossuet) et à ses compositeurs spirituels une musique somptueuse (Palestrina) ou émouvante (Buxtehude), il ait donné à ses utilisateurs profanes d'autres idées : ses illustrateurs y ont trouvé des images de solitude, d'angoisse, d'ennui (Moreau, Moore, Rossetti), Theodorakis les spectres d' Auschwitz ; les écrivains en ont tiré des pages burlesques (Chaucer), creuses (Giraudoux), attristantes (Lulle, Balzac, Morrison), macabres (Gautier), cruelles (Wilde, Dölin) ou franchement désespérées (Mauriac). Le traducteur (grécisant) du Siracide estimait que la force de l'hébreu ne résiste à aucune traduction. Il a donc paru utile d'offrir au lecteur, en partant du texte hébreu, une perception directe de ce qu'est le Cantique.

05/2004

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Ouvrages généraux

Grondement amoureux. Education populaire. Amour - Oppression - Emancipation

Qu'est-ce que vous vous apprêtez à lire ? Un ouvrage de science. Un livre d'art. Un bouquin d'expression populaire. Un manuel de survie. Un guide amoureux. Un manifeste politique. Un recueil de témoignages. Un annuaire. Un fanzine. Un atlas. Un dico. C'est une grosse boîte à outils et un foutoir à partager. Ca parle d'amour. Si vous êtes d'accord avec tout ce qui se dit dans ce livre, soit vous avez un problème, soit vous êtes plusieurs : il s'agit là d'un ouvrage pluriel dont les pages se valident et s'invalident les unes les autres. Les récits de vie, les raisonnements universitaires, les dessins bariolés, les pensées profondes arrivées sous la douche, les discours jargonneux, les imaginations mises à plat, les perspectives profanes et les compositions hétéroclites se côtoient, gaiement, sans aucune ligne éditoriale, si ce n'est le fil conducteur de l'amouuuuur ! Les contributions qui composent ce livre n'ont été soumises à aucun comité de validation. Il y a pourtant bien eu une sélection, une sélection sociale : un appel à contribution a été diffusé non pas publiquement mais sous le manteau, par bouche-à-oreille. De cette manière, l'appel n'a gravité que dans des cercles culturels, sociaux et politiques très rapprochés. On pourrait alors parler d'entre-soi. Pourtant la somme de toutes ces contributions constitue un tout disparate, une série d'idées contradictoires et divergentes qui ne connaissent pas le consensus. C'est peut-être cela un véritable objet d'éducation populaire : non pas un manuel qui va nous éduquer mais plutôt un objet à étudier. Alors si vous lisez ce livre, changez votre regard sur le monde grâce à certaines pages, divertissez-vous avec d'autres, cultivez-vous avec celles d'après, déchirez-en certaines et utilisez les suivantes pour protéger vos rebords de fenêtres lorsque vous repeindrez les volets.

11/2021

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Sciences politiques

La société gabonaise de cour

Cet ouvrage renseigne sur la curialisation insistante du pouvoir au Gabon, offrant ainsi à partir du paradigme éliasien de la société de cour une lecture sur une politique de palais favorisant la fragilité de l'Etat. Le fait de cour permet de dévoiler l'immobilisme de tout un pays et explique un développement qui tarde à se faire sentir. Paradoxalement, cette sclérose repose sur un système politique tenace et vivace, fait de privilèges et de clientélisme, d'institutions bloquées et de réseaux d'alliances larvés. Si bien qu'une construction et une analyse curiales du pouvoir gabonais deviennent possibles. Ce à quoi l'on tente d'informer le lecteur au cours de cette réflexion qui, de la description des différentes strates du gouvernement de la société gabonaise à ses modalités de fonctionnement, permet à celui-ci de comprendre les mécanismes qui pérennisent une situation délétère. La cour soulève également les voiles illusoires, les arguments fallacieux, les stratégies nébuleuses dont use le pouvoir pour se maintenir. De fait, ce livre informe sur la sociologie d'un groupe au pouvoir, les codes, les réflexes, les imaginaires et les imaginations locales potentiels qu'il implique. Qu'est-ce qu'une institution ? Qu'est-ce que l'Etat ? Qui gouverne le Gabon et comment ? Et dans l'intérêt de qui ? Tels sont les enjeux principaux de cet ouvrage dont la problématique d'ensemble est de se demander comment et pourquoi les institutions dans le dispositif gabonais reste condamnées à demeurer dans l'ontologie de leur absence ? Loin d'être une spécificité réellement gabonaise, la dynamique curiale est une propriété consubstantielle aux Etats africains devenus pour l'essentiel des oligarchies rentières, partageant à l'intérieur de leurs frontières une même vision patrimoniale de l'Etat. Il est d'ailleurs à noter à ce propos qu'en dehors de l'Afrique du Sud, les autres pays africains se distinguent en majorité par un renforcement du gouvernement perpétuel.

02/2010

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Philosophie

Ce qui nous soulève. Tome 1, Désirer, désobéir

" Nous avions beaucoup enduré et puis, un jour, nous nous sommes dit que cela ne pouvait plus durer. Nous avions trop longtemps baissé les bras. A nouveau cependant — comme nous avions pu le faire à l'occasion, comme d'autres si souvent l'avaient fait avant nous — nous élevons nos bras au-dessus de nos épaules encore fourbies par l'aliénation, courbées par la douleur, par l'injustice, par l'accablement qui régnaient jusque-là. C'est alors que nous nous relevons : nous projetons nos bras en l'air, en avant. Nous relevons la tête. Nous retrouvons la libre puissance de regarder en face. Nous ouvrons, nous rouvrons la bouche. Nous crions, nous chantons notre désir. Avec nos amis nous discutons de comment faire, nous réfléchissons, nous imaginons, nous avançons, nous agissons, nous inventons. Nous nous sommes soulevés. " Ce livre est un essai de phénoménologie et d'anthropologie — voire une poétique — des gestes de soulèvement. Il interroge les corps avec la psyché à travers le lien profond, paradoxal, dialectique, qui s'instaure entre le désir et la mémoire. Comme il y a " ce qui nous regarde " par-delà " ce que nous croyons voir " ; il y aurait peut-être " ce qui nous soulève " par-delà " ce que nous croyons être ". C'est une question posée en amont — ou en dedans — de nos opinions ou actions partisanes : question posée, donc, aux gestes et aux imaginations politiques. Question posée à la puissance de se soulever, même lorsque le pouvoir n'est pas en vue. Cette puissance est indestructible comme le désir lui-même. C'est une puissance de désobéir. Elle est si inventive qu'elle mérite une attention tout à la fois précise (parce que le singulier, en l'espèce, nous dit plus que l'universel) et erratique (parce que les soulèvements surgissent en des temps, en des lieux et à des échelles où on ne les attendait pas).

03/2019

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Histoire de l'art

Le Japonisme, un art français

"Il est tout à fait évident, écrivait Pierre Francastel en 1937, qu'il ne faut pas confronter Japon et japonisme" : c'est cependant ce qu'on n'a cessé de faire. A rebours d'une approche néo-positiviste qui voit dans le japonisme le résultat d'une influence, ce livre analyse à nouveaux frais un étonnant phénomène d'innutrition, dont l'histoire matérielle est indissociable du programme conceptuel : levier épistémologique, l'art japonais fonctionna comme un génial indicateur et conforta des convictions antérieures à l'ouverture du Japon. Limiter l'étude du japonisme à la France, loin de rétrécir le sujet, l'élargit en permettant de reconstituer ses capillarités et la circulation des représentations dans un milieu osmotique, frémissant d'échos littéraires et artistiques, à une époque où la presse façonnait les représentations esthétiques et sociales. La constitution d'une "planète japonisme" a occulté les débats internes auxquels répondit la révélation des arts du Japon, qu'on ne peut dissocier de l'acclimatation du préraphaélisme en France et plus généralement du médiévalisme. Ecartant les "japonaiseries" (les bibelots et les toiles orientalistes), inversant la logique de l'influence, rendant un rôle moteur aux prétendus influencés, ces pages accompagnées d'une iconographie nouvelle se concentrent sur le japonisme comme "révolution de l'optique" , suivant l'heureuse expression de Jules de Goncourt reprise par son frère Edmond, souvent citée mais mal exploitée. D'Ingres à l'Art nouveau dont le japonisme, contrairement aux idées reçues, n'est pas la conclusion mais en partie l'antidote, elles restituent, dans leur cadre discursif, les phases de son évolution au miroir d'une Grèce en plein bouleversement, en associant largement les écrivains et les critiques d'art, ces acteurs essentiels, grands oubliés d'une histoire qui a sous-estimé les réseaux de sociabilité de la culture d'accueil. Si le japonisme devint un phénomène international, c'est bien parce qu'il fut, d'abord, un art français quand Paris, capitale du XIXe siècle, aimantait les imaginations.

02/2023

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Autres philosophes

La Mettrie. Un philosophe pour notre temps

Julien Offray de La Mettrie (1709-1751), en pleine emprise chrétienne, bravant dogmes et préjugés, eut l'audace de proclamer ? : Hommes, vous n'avez pas d'âme ? ! Il entreprit de démontrer rationnellement la vérité de ce que les spiritualistes assimilent à un outrage ultime. Guy Chaussinand-Nogaret, dans son coruscant opuscule pour les temps présents, raconte à nos contemporains comment La Mettrie fut conspué, pourchassé, vilipendé, occulté souvent­. Mais on le lira aussi, surtout, comme le récit d'une vie exhibant des vertus - le courage, l'audace, la persévérance - qui, à l'époque, conduit à la geôle, voire à la mort, dès lors qu'elles servent le dessein héroïque de renverser l'ancien régime des idées, donc d'exhausser le champ des possibles conceptuels en y revendiquant une pleine place pour le matérialisme et l'athéisme. La Mettrie est l'un des personnages les plus éloquents enfantés par le siècle des Lumières, pourtant riche en penseurs dont la hardiesse étonne encore aujourd'hui. Médecin et philosophe, faisant fi de l'indigence des connaissances alors disponibles, il élabore une théorie matérialiste fondée sur l'expérimentation de son propre corps et de ceux de ses patients. Il ne trouve qu'un complexe nerveux et conclut que l'âme n'est qu'un organe dont la perfection fait illusion. Les sensations et la pensée n'ont donc d'autre réalité que la matière elle-même et ses combinaisons. Dieu considéré comme un personnage fantastique dont le mystère flatte les imaginations, un matérialisme fondé sur l'observation d'une matière en constant mouvement, tels sont les principaux apports de La Mettrie aux élans de l'émancipation. Avec la prudence de celui qui doute raisonnablement, il reconnait que matérialisme et athéisme ne peuvent pas encore être démontrés par des arguments irréfutables mais restent les plus vraisemblables des hypothèses. Mort prématurément à 42 ans, La Mettrie a ouvert la voie d'une approche de la nature qui fonde aujourd'hui les progrès de la science et, loin des métaphysiques réactionnaires qui font encore florès, l'avenir de la philosophie.

12/2022

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Littérature étrangère

Confession téméraire

Anita Pittoni (1901-1982) est une femme de lettres italiennes sortant absolument de l'ordinaire. Styliste, écrivaine, éditrice, elle a un sens du travail et de la beauté qui explose dans chacune de ses activités. Dans le domaine de la mode, dans l'Italie des années 1950, elle dessine et compose une ligne de vêtements et surtout s'engage pour la défense de l'artisanat et contre la production de masse. Amie des intellectuels triestins parmi lesquels Roberto Baslen (l'un des fondateurs de la célèbre maison d'édition Adelphi) et le poète Umberto Saba, elle tenait salon et a monté une maison d'édition, Lo Zimbaldone, au catalogue remarquable (Italo Svevo, Umberto Saba, Giani Stuparich, Benedetto Croce...) De cette effervescence intellectuelle, elle tire ses écrits. Délicats et puissants, ils sont souvent courts, sous forme de nouvelles, journaux, bribes, et époustouflants. Confession téméraire est une suite de petites proses inspirées de la vie intime d'Anita Pittoni. "Les douze récits qui composent ce volume forment un tout, écrit Pittoni, relié par une constante vision introspective qui a son origine dans le rapport entre la vie intérieure et les événements, en tant qu'affrontement (ou drame) pacifié ; exprimé dans l'imagination par des images et des symboles. [... ] je dirais, si on me le permet, qu'il s'agit d'une formation géologique d'origine volcanique". Ses réflexions sont nourries par cette vision introspective et elle se place d'emblée sous la protection de Nietzsche : "C'est la même terre, te dis-je, la même terre ! Ce sont mes herbes fragiles, mes humbles fleurs des champs, mes amers chênes rouvres, et les arbres immenses de Nietzsche, forts, bien enracinés, capricieux, qui donnent un sens aux horizons". On découvre ainsi tout au long de ces proses une femme d'un grand courage, celui d'être aimante et intellectuelle et d'affronter sa créativité. Un exemple d'une puissance très rare. "Je suis folle, une femme dénuée de sentiment, je ne sais pas nourrir des sentiments vrais, et j'ai d'autres défauts. Il suffit que je veuille bien me voir telle que je suis, que j'aie le courage de me dire clairement le jugement porté sur moi et sur mes mouvements pour me sentir bouleversée. Franchement, je ne sais pas comment j'ai eu la force de me supporter".

05/2019

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Littérature française (poches)

Souvenirs, impressions, pensées et paysages, pendant Un voyage en Orient (1832-1833), ou Notes d'un voyageur

L’Orient d’Alphonse de Lamartine excède largement le cadre du voyage. A la différence des plus célèbres voyages en Orient du XIXe siècle, ceux de Chateaubriand, de Nerval, de Flaubert ou de Gautier, son expédition n’est pas un intermède répondant à une mode, destiné à nourrir une aspiration vague ou à faire provision de pittoresque : loin d’être circonstanciel, son orientalisme, qui précède le voyage et qui ne cessera de nourrir son inspiration, est durable. L’authenticité des faits rapportés importe moins que la vérité intérieure dans ce récit profondément subjectif que sa dramatisation fait accéder à une autre forme de vraisemblance. La personnalité de Lamartine ne se laisse jamais éclipser. Le poète, qui entretenait ce rêve depuis l’enfance, partait à la recherche de réponses à ses interrogations existentielles. Quand en juillet 1832 Lamartine s’embarque pour un voyage en Grèce et dans l’Empire ottoman, c’est un écrivain romantique célèbre, élu depuis trois ans à l’Académie française, auteur de poèmes d’inspiration intime et religieuse : les Méditations et les Harmonies. Mais il déclare : « J’ai l’Orient dans l’imagination. C’est un de ces désirs qu’il faut satisfaire, il y en a tant qu’il faut étouffer ». Et encore : « J’ai besoin de vivre un an ou deux dans la poudre des vieux siècles, j’aime mieux cette poussière que notre boue ». Le véritable périple, commencé en juin 1832, finit en octobre 1833. Quant au récit, la tradition encyclopédique héritée du XVIIIe siècle s’y allie au goût du pittoresque romantique. Des sources orientales sont insérées comme des morceaux bruts dans le récit : la démarche s’apparente à celle des orientalistes, à l’heure où la sauvegarde du patrimoine populaire occupe l’Europe entière. Entamée à l’automne 1833, la rédaction sera achevée en quatre mois, de juillet à septembre 1834. Les notes rédigées en chemin occupent un faible volume par rapport à l’ensemble. Des poèmes, antérieurs au voyage, élaborés en route ou postérieurs truffent le récit. L’ouvrage paraît d’avril à juin 1835. Lamartine le résume ainsi : « Je partis pour l’Orient, et j’y promenai deux ans mon inquiétude dans la Turquie, dans l’Archipel, dans le Taurus, dans la Terre sainte, dans la Syrie, dans le Liban. Je revins ».

05/2011

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Psychologie, psychanalyse

Aventures au coeur de la mémoire. L'art et la science de se souvenir de tout

"J'avais lu quelque part que l'individu moyen gaspille environ quarante jours par an à rattraper les trucs qu'il a oubliés..." Aventures au cœur de la mémoire, ouvrage insolite très remarqué par la presse dès sa sortie aux Etats-Unis, aborde la question de la mémoire humaine dans un style à la fois vif, léger et d'une rare intelligence scientifique. Joshua Foer y dépeint la surprenante histoire culturelle de la mémoire et propose des méthodes pour en comprendre le fonctionnement. Lui-même, après un entraînement de seulement un an, s'est retrouvé champion des Etats-Unis de mémorisation. Coaché par des athlètes mentaux et des maîtres de la mémorisation, Joshua Foer a appris les techniques anciennes utilisées par les plus grands orateurs (tel Cicéron) pour retenir leurs discours et les philosophes médiévaux pour mémoriser des ouvrages entiers. En appliquant ces méthodes, le journaliste découvre que chacun est en mesure d'améliorer sa mémoire. Immergé dans l'univers des mémorisateurs, il démontre que celle-ci est affaire d'images et d'imagination, et non d'apprentissage par cœur : il faut savoir se créer des "palais de mémoire" et s'y promener. Avez-vous déjà réussi à mémoriser deux paquets de cartes en moins de cinq minutes ? Un poème de cinquante vers en quinze minutes ? Une liste de mille chiffres aléatoires en cinq minutes ? Non... Vous qui avez pour habitude d'oublier votre propre numéro de téléphone, vos rendez-vous quotidiens, votre liste de courses ou encore l'endroit où vous avez garé votre voiture, vous trouverez dans cet ouvrage la solution à vos trous de mémoire, ainsi qu'un entraînement à suivre pour parfaire celle-ci. A l'ère de l'informatique, nous savons que notre mémoire individuelle devient obsolète. Joshua Foer nous alerte ici sur l'urgence de reconquérir le souvenir. Que se passerait-il si tous les outils informatiques qui régissent le monde disparaissaient - ordinateurs, disques durs...? Toute l'information nous serait enlevée, et il ne nous resterait rien, à l'image d'une page de livre vidée de son encre. Joshua Foer, dans un ouvrage baigné de culture humaniste, nous réapprend avec un sens certain de la pédagogie la nécessité de cultiver notre mémoire. Il force ainsi à une réflexion profonde sur ce don que nous possédons tous et qui dort bien trop souvent au fond de notre âme.

01/2012

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Romans historiques

Sapiens Au matin du Monde Tome 2 : Par-delà les montagnes de la lune

Fuyant la haine de certains chefs et chamans de leur ancienne tribu, un petit groupe de jeunes humains s'avance en terre inconnue. Ils ont échappé à leurs poursuivants. Ils ont affronté les dangers de la nature, les bêtes sauvages, les torrents furieux. Ils ont bravé la neige et le froid, franchi des sommets noyés de brouillard et balayés par le vent. Devant eux, des collines, des vallées, des forêts s'étalent à perte de vue. Que vont-ils y découvrir ? Des animaux qu'ils n'ont jamais côtoyés ? D'autres clans ? hostiles ou amicaux. Un territoire où s'installer ? Parviendront-ils jusqu'au paradis mythique de leurs ancêtres ? Le clan semble bien faible face à la terrifiante puissance des éléments et ses membres se sentent tout petits en contemplant l'immensité de Ga'Hé. Ils n'ont que quelques armes de pierre à opposer aux multiples prédateurs qui hantent ces contrées inexplorées. Ils n'ont pas de fourrure pour leur tenir chaud, pas de crocs ni de griffes pour mordre et lacérer, ils ne courent pas assez vite pour attraper une proie ou échapper à un fauve mais ils possèdent un atout unique et formidable : leur cerveau. Grâce à cet organe mystérieusement alambiqué, ils ont développé les facultés essentielles à leur survie. Ils sont solidaires, ils prévoient l'avenir, ils coopèrent dans les tâches quotidiennes, ils créent, ils communiquent, ils inventent. Dans ce deuxième volet de la saga Sapiens, nous accompagnons ce petit clan dans sa quête de la terre promise. Lancés dans cette folle aventure semée d'embûches ils peuvent compter sur le courage et la pugnacité d'Aakin, le dévouement et les dons de Chahin, les médecines et l'oreille attentive d'Hozimi et Uhiri, les conseils avisés de Jocal, l'imagination débordante de Dahik. Ils profitent des talents de chasseurs de Sa'lou, iazin, Misukaï ou Odhran, de ceux des femmes qui ont en charge la vie du clan, de l'aptitude de Brago a apprivoiser les animaux. Thanyr et Meiko taillent des armes et des outils dans le silex salutaire. Ka ja, Dahik, Brago apprivoisent l'Art. Ils agrémentent les objets usuels de sculptures et de motifs qui les rendent agréables à regarder. Ils découvrent la notion du beau et le plaisir qu'elle engendre.

03/2012

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Pléiades

Oeuvres. Les aventures de Tom Sawyer ; La vie sur le Mississippi ; Aventures de Huckleberry Finn ; La tragédie de David Wilson, le parfait nigaud

L'oeuvre de Mark Twain (1835-1910) est considérable. A une anthologie rendant compte de sa diversité, on a préféré le remembrement, en quatre ouvrages, d'un territoire de l'imagination de l'auteur : son petit carré de terre natale, d'où il a tiré un monde d'histoires qui n'ont pas cessé d'enchanter, et des images d'une Amérique que nul n'avait montrée avant lui, une Amérique des lisières, celle de l'Ouest à demi-sauvage, qui se confondait presque entièrement avec celle du vieux Sud esclavagiste. Sont réunis ici quatre textes dans lesquels s'exprime l'inspiration mississippienne de l'écrivain : trois romans et un long récit, La Vie sur le Mississippi. Trois de ces oeuvres, Tom Sawyer, Huckleberry Finn et le récit consacré au Père des eaux, sont accompagnées de l'intégralité des illustrations qui figuraient dans les publications originales. Les origines de Twain lui donnent accès, en plein coeur de cet immense chantier politique, économique et culturel qu'est le XIXe siècle aux Etats-Unis, à un carrefour d'états et de conditions de la vie américaine, auxquels ses propres complexités intérieures sauront faire écho. Des aventures sensationnelles de Tom Sawyer dans un village digne d'un conte de fées, aux terreurs de l'esclavage qui entraînent une métisse et son fils dans une folie de destruction mutuelle (c'est la tragédie contée dans David Wilson), en passant par les splendeurs et le déclin de la batellerie du Mississippi, Twain aura fait le tour du propriétaire, haussant un monde d'expériences personnelles au rang de patrimoine national. Encore fallait-il qu'à un moment de sa vie et de son activité littéraire, il ressentît l'appel de son enfance perdue. Huckleberry Finn, son chef-d'oeuvre, donne la clef de ce retour amont en quatre temps vers la minuscule capitale de sa mémoire, où il met au jour quelques-unes des fondations de la société américaine. Le microcosme mississippien est le refuge des escrocs et imposteurs de tout poil ; le Sud esclavagiste, une mascarade tragique où ni le maître ni l'esclave ne sont ce qu'ils paraissent. L'identité, qu'est-ce précisément ? Une fiction ? Qui est encore libre au pays de la déclaration d'Indépendance ? C'est, au fond, la question qui hante Huckleberry Finn, roman écrit dans une langue neuve, inouïe, l'américain, à laquelle l'éblouissante traduction de Philippe Jaworski rend pleinement justice.

04/2015

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Beaux arts

Delacroix étude sur un Christ en croix

L'auteur de cette étude, Zachary C. Xintaras, est convaincu que Le Christ en croix sur panneau qu'il a vu dans une collection privée est celui cité par Eugène Delacroix dans une liste manuscrite trouvée dans un cahier de voyage en Afrique (Chantilly, Musée Condé, MS 300, folio 161). A. Robaut le mentionne dans son inventaire au n°1699 sans référence à sa source le datant de 1840 et précisant qu'il appartenait à M. Dumas père. Tout ceci est inexact, comme le prouve l'ensemble des documents recueillis qui seront dévoilés dans cet ouvrage. Le tableau ne figure dans aucun inventaire des oeuvres de Delacroix. Dans cette étude, après un descriptif du panneau retrouvé, l'auteur trace l'historique du sujet et indique les points communs et les modifications par rapport au tableau de Rubens Le Christ en croix - Recommandant sa mère à St Jean. Ce tableau perdu nous est connu grâce à la gravure de Jacob Neeffs. L'auteur examine aussi 19 détails qui caractérisent l'oeuvre et découvre un phénomène unique dans l'Histoire de la Peinture concernant la représentation du Christ sur la croix. Il s'agit du fait que l'artiste montre le Christ vivant avec corps entaché de sang. Pour commettre cet anachronisme et le répéter quatre fois Delacroix a certainement été influencé par le Christ en croix sculpté par son ami Auguste Préault (cf. Journal, Plon, 1996, p. 132). Une autre caractéristique, unique je crois chez Delacroix à son époque, est sa pratique de mettre un "clair" sur le bout de nez. Dans notre panneau, il le répète cinq fois. Le tableau retrouvé présente le Christ avec un corps éblouissant de lumière et agonisant sur la croix. Depuis sa première peinture religieuse (Le Christ devant Caïphe, 1818) jusqu'à sa dernière (Tobie et l'Ange, 1863), Delacroix a peint plus de 150 pièces religieuses sans compter 50 projets inexécutés. C'est dans la Bible qu'il a trouvé une mine inépuisable de sujets pour stimuler son imagination (cf. Journal, p. 75). Dans un prochain livre l'auteur présentera ses réflexions concernant Delacroix et la Religion. Au terme de cette longue recherche, il n'hésite pas à nommer Delacroix peintre - prédicateur, vocation à laquelle il a cru dans sa jeunesse. (cf.Journal, p.427)

11/2017

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Poésie

Mihubi

Deux paysages peuplent ce livre, un bord de mer, ses vagues, sa plage, ses nuits, et Mihubi, une montagne où s'accrochent quelques maisons, des sentiers et des torrents, des murs effondrés, des moutons. Tout semble cerné de brumes, d'obscurité, et une voix nous parle à travers l'épaisseur d'un rêve. Rêve murmuré par une langue souple, qui passe entre les vagues, les buissons, les racines, les bêtes. Une langue qui tisse ses motifs, avance en glissant doucement, langue-barque en dérive circulaire qui fend la forêt, de bivouac en bivouac, vers de vieilles pierres, de vieux sanctuaires de rois. Quelle fantasmagorie traversons-nous dans ces pages ? Un royaume d'anciens échos qui bruissent autour de la maison vide ? Ou bien de simples entrelacements de branches, de simples souvenirs autour du feu ? C'est le livre du bois, des formes hantées du bois, fantômes revenus dans le ressac, mais de quel naufrage ? D'étranges êtres habitent le bord des vagues, remontant le bois dans leurs filets, sa face blanche, c'est-à-dire son visage. Bruits d'animaux dans la nuit, les chiens rôdent, le bois encercle la maison. Il y a là une matière de conte, de peste, de vent, de nuit et de magie. Une histoire soufflée entre les arbres. Mais un conte sans héros, fait de gestes simples, de silhouettes réunies pour la veillée. Pas de sorcières, juste des amitiés, des rencontres, et le vent qui transporte l'imagination. Tout fait conte, tout est magie, tout est bruissement d'enfance, de vieilles histoires, de vieux craquements ; Mihubi défie la pesanteur des pierres. Dans ce premier livre, Valentin Degueurce fait "rêver seul" , à travers la fièvre, des bêtes et des hommes réunis sur une bordure de mer ou dans un lieu isolé, sec, retiré. Il fait rêver ces silhouettes folles du bois et du refuge de montagne. Comme si pour soulever le réel le plus nu, le plus ordinaire, Degueurce buvait un philtre et enfilait les gants de la magie, le temps d'une excursion sur les pentes arides, le temps d'un départ. Etranges mains gantées du poème qui tissent un monde entre les mondes, un onirisme glissé entre la nuit et la présence nette des choses. Il n'y a qu'une réalité semble-t-il nous dire, et comment l'inventer ?

02/2022

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Récits de voyage

Le tour du monde en 72 jours

En plein essor du journalisme embarqué, dépêcher un reporter pour battre le record du tour du monde était une bonne idée. Envoyer une femme en était une meilleure encore. Lorsque Nellie Bly entreprend sa circumnavigation en novembre 1889, elle part entièrement seule, chargée d'un unique sac à main de voyage. Son objectif : battre le record fictif de Phileas Fogg, le héros britannique du roman de Jules Verne, Le Tour du monde en 80 jours. C'est Bly qui l'emporte, et le pari risqué du journal New York World se double de l'incroyable chance de pouvoir financer, mettre en oeuvre et promouvoir un phénomène historique unique. Nellie Bly troque son statut de célébrité naissante du journalisme pour celui d'icône américaine, emblème de l'audace et de l'imagination dans un monde de part en part sillonné par les lignes de bateaux à vapeur et les chemins de fer intercontinentaux. A travers ses 34 900 kilomètres parcourus (sans même une robe de rechange !), l'intrépide Nellie rend soudain le monde plus accessible jusqu'à retrouver Jules Verne à Amiens, inventeur de son concurrent fantôme. Elle arrive en gare d'Amiens le 22 novembre à 16 heures et y est accueillie avec enthousiasme par le célèbre écrivain (qui la trouve jeune, jolie, mince comme " une allumette et d'une physionomie enfantine "). Une iconographie étonnante traduit l'opération publicitaire du quotidien New York World, du jeu de l'oie imprimé pleine page du journal au ticket à découper invitant les lecteurs à deviner, à la seconde près, en combien de temps Bly bouclerait son tour du monde - à la clé, un voyage en Europe. A son retour, on dénombre la somme de 927 433 coupons, le vainqueur, un jeune et séduisant new-yorkais, F. W. Stevens, estime au plus près le temps réel de la révolution de la planète Bly : 72 jours, 6 heures, 11 minutes et 14 secondes. Après 10 jours dans un asile, le succès inouï de cette nouvelle aventure consacre la figure de Nellie Bly comme symbole de la lutte pour l'émancipation des femmes et pionnière du journalisme d'investigation. Costume de voyage - cape, veste bleue à col haut, jupe, long manteau de laine à gros carreaux et mallette de cuir - Nellie Bly boucle en 72 jours une ode à l'audace et à la détermination sans jamais se départir de son impeccable autodérision.

04/2016

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Thèmes photo

Ys

Le mythe de la ville d'Ys est un récit populaire de la Bretagne qui raconte l'histoire d'une ville engloutie sous les flots de la mer d'Iroise, en raison de la faute de sa princesse, Dahut. Ce mythe a inspiré de nombreux artistes au fil des siècles, mais le photographe Benjamin Deroche a choisi d'explorer cette légende à travers son art. Dans son livre à paraître intitulé "Ys", il nous emmène dans un voyage visuel à travers d'images énigmatiques et évocatrices qui nous transportent dans un monde à la fois mystique et réaliste. Les photographies de Deroche sont empreintes d'une atmosphère sombre et mystérieuse, créant une ambiance immersive qui évoque l'esprit du mythe. Les images sont souvent prises dans des endroits abandonnés, des vestiges de l'histoire qui ajoutent une dimension supplémentaire à la narration. Les couleurs sont souvent sombres et saturées, avec des nuances de vert et de bleu qui rappellent la mer et les légendes marines. Ce livre est non seulement un voyage visuel fascinant, mais il est également accompagné d'un texte de Philippe Le Guillou qui évoque l'histoire de la ville d'Ys et son importance dans la culture bretonne. Les légendes et les histoires sont intégrées aux images, créant une synergie entre l'art et la narration. Le travail de Deroche est un exemple frappant de la façon dont la photographie peut être utilisée pour raconter des histoires, en particulier des légendes et des mythes. Son utilisation de la lumière et de l'ombre, de la couleur et de la composition, crée un monde imaginaire et évocateur qui nous transporte dans un autre temps et un autre lieu. Les photographies nous donnent une vision poétique et contemporaine de cette histoire ancienne, nous invitant à réfléchir sur la signification de la légende et son impact sur la culture bretonne. "Ys" est un livre magnifique qui rassemble l'art, la légende et l'histoire pour nous donner une expérience visuelle et émotionnelle unique. Les photographies de Benjamin Deroche nous plongent dans une histoire riche en significations et en symbolisme, nous invitant à explorer un monde fascinant de mythes et de légendes. Ce livre est une oeuvre d'art en soi, une célébration de l'imagination et de la créativité humaines. Exposition au Port Musée de Douarnenez de juin à septembre 2023

07/2023

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Monographies

DesMesures

Amorcée au début des années 1980, l'oeuvre de Vincent Corpet se saisit de la peinture pour mieux la retourner. Elle vient à l'heure où, après des années de pratiques ascétiques et abstraites, il fait à nouveau bon profiter des joies de la térébenthine : des sujets à tiroirs, de la palette exubérante, de l'imbroglio de la forme ou des emportements de la matière. Sans doute tout cela prend-il un peu le pas sur le sujet, simple prétexte à la déferlante du style dont l'image ici ou là nous restitue quelques bribes. La peinture est profuse, le regardeur se perd et cherche ses repères dans ses méandres colorés, en quête d'indices et de délices auxquels se raccrocher. Elle s'offre sans se donner d'emblée, préférant susciter le trouble, convoquer nos souvenirs, suggérer des connivences. Vincent Corpet s'engouffre dans ce mouvement gourmand de fouille de la peinture, qu'il érige pour sa part en système. En cela il s'éloigne d'une exploration sensible et intuitive du medium, privilégiant la mise en place d'une méthode - il parle de "protocole" - qui vise à désacraliser son objet. Le titre de ses oeuvres n'est rien d'autre qu'un numéro d'inventaire ou de série forgé à partir de la date de réalisation, de la technique et du format de la pièce. Comme un manifeste, qui fait passer au second plan le sens du tableau et minimise la mainmise de l'artiste. Vincent Corpet fait fi des préliminaires et ne s'embarrasse pas de l'arbitraire d'un sujet. Car c'est sur les conditions d'apparition et de transformation de l'image qu'il jette son dévolu. Ses références ? L'art pariétal, le mur barbouillé de taches excitant l'imagination de Léonard de Vinci ou les dessins picassiens, dans lesquels il décèle le processus analogique qu'il applique à ses peintures. Soit un savant jeu de correspondances, de dérivations et de vases communicants qui célèbre, d'un motif, d'une couleur ou d'un tracé à l'autre, la primauté de l'image sur la pensée. Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au MASC, musée d'Art moderne & contemporain des Sables d'Olonne, du 16 octobre 2022 au 15 janvier 2023.

07/2022

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Jeux

Le Petit Prince. Coffret Escape Game avec 120 cartes et 1 livret

Retrouvez toute la magie du conte de Saint-Exupéry dans 3 énigmes inédites, à résoudre en famille ! Une boîte de jeux collector pour vivre des émotions uniques ! Cette nouvelle boîte de jeux GEO vous propose trois escape games insolites directement inspirés de l'oeuvre poétique du Petit Prince. Partez au coeur du Sahara ou voyagez de planète en planète pour vivre des aventures palpitantes, aux côtés de personnages hauts en couleur. Chaque enquête fonctionne à l'aide de 40 cartes présentant différentes énigmes à résoudre pour explorer l'univers du petit garçon aux cheveux d'or. Il vous faudra faire preuve d'audace, de logique et d'imagination pour ne pas vous perdre en chemin... Un périlleux voyage - Votre vol à destination d'un pays d'Afrique se déroule sans encombre quand soudain le moteur de votre avion semble défaillir au-dessus du Sahara... Il vous faut tout tenter pour atterrir en douceur au coeur du désert. Un scénario " course contre la montre " qui reproduit les heures précédant les premières pages du Petit Prince. Sur les traces du Petit Prince... - Année 2121. Vous êtes un groupe d'explorateurs fans du Petit Prince. Vous êtes convaincus que ce garçon mystérieux n'est pas qu'un personnage de fable. Et maintenant que l'homme peut voyager dans l'espace, d'une galaxie à l'autre, vous partez faire le trajet inverse de celui du Petit Prince et visiter toutes les planètes mentionnées dans le livre de Saint-Exupéry. Votre mission : trouver la preuve que ce personnage a bel et bien existé ! Le géographe a besoin d'aide ! - Le géographe, l'un des personnages incontournables du livre, est incapable de cartographier sa propre planète, tant il manque cruellement d'explorateurs. Mais ses supérieurs ne veulent rien entendre : où est donc cette carte dont il parle depuis tant années ? Le géographe compte sur vous pour arpenter sa planète et récupérer tous les éléments qui lui permettront enfin d'établir les précieux plans. Le coffret contient aussi un livret qui permettra au maître du jeu d'animer la partie, notamment en dévoilant de précieux indices aux participants. Etes-vous prêt à relever tous les défis que vous réserve le Petit Prince ? A vous de jouer ! Un cadeau idéal pour se rassembler et créer des moments conviviaux en famille ou entre amis.

10/2021

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Ethnologie

Patrimoine légendaire et culture populaire : le gai savoir de Claude Gaignebet

Ce livre constitue d'abord un hommage à Claude Gaignebet disparu trop tôt de notre horizon en février 2012. Héritier des grands folkloristes, Van Gennep et Saintyves d'abord, mais surtout Henri Dontenville, le fondateur de la Société de mythologie française, Claude Gaignebet fut, par ses recherches sur la culture populaire, ses sources antiques et ses prolongements, et grâce à sa prodigieuse érudition, l'un des ethno-mythologues les plus inspirés et visionnaires de son temps. Professeur d'ethnologie à l'Université de Nice, il est l'auteur de plusieurs ouvrages essentiels : Le Folklore obscène des enfants, d'inspiration lacanienne quant aux mots d'esprit et calembours enfantins, Le Carnaval, essai de mythologie populaire, Art profane et Religion populaire, en collaboration avec Jean-Dominique Lajoux, où il montre comment, dans la religion officielle médiévale, s'exprime toute une tradition populaire, A plus hault sens, thèse sur L'Esotérisme spirituel et charnel de Rabelais. Il est aussi l'auteur d'un foisonnement d'articles, de préfaces et d'émissions de radio diffusées sur France Culture, souvent en collaboration avec Claude Mettra, sur la mythologie et la culture populaire. Mais le contenu de cet ouvrage s'attache également à indiquer les prolongements possibles de son oeuvre. Les auteurs y font retour sur les thèmes abordés, les situant dans le cadre de leurs propres recherches. Nous avons rassemblé, avec le soutien de la Société de mythologie française et du Groupe Ile-de-France de mythologie, des contributions très diverses, textes originaux, images, témoignages représentatifs des filiations et des résonances suscitées par la personnalité et l'exemple de Claude Gaignebet. Certaines prennent racine dans son étude de l'oeuvre de Rabelais, d'autres se fondent sur ses recherches en étymologie populaire, toponymie et mythologie des lieux, d'autres encore s'inspirent de son analyse des fêtes et des rythmes calendaires. Le carnaval et ses rites en constituent une pièce maitresse, de même que l'étude des thèmes et personnages mythologiques peuplant les chansons, les contes et romans médiévaux : Gargantua, Mélusine, La Blanche Biche, etc. Enfin, d'autres articles le mettent en rapport avec le monde artistique, soit qu'il ait inspiré directement des créateurs, soit que ses propres conceptions en la matière aient suscité des réflexions novatrices. L'ensemble de ce volume prétend ainsi traduire la formidable énergie intellectuelle que sa constante recherche et son imagination fructueuse ont éveillée dans son sillage.

04/2019

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Littérature française

Chemins

"J'ai trois ans. Un homme qui me paraît immense entre dans la minuscule cuisine de l'appartement rue du Souci à Poitiers, me prend dans ses bras, je ne l'ai jamais vu. Ma mère me demande de l'appeler papa. C'est mon père." Il a fallu à Michèle Lesbre un long et beau chemin avant que se dessine si nettement, dès la première phrase de son nouveau roman, la figure du père dont elle a poursuivi l'ombre au fil de ses livres. Chemins est certainement le plus autobiographique d'entre eux. Il n'en reste pas moins un roman. Assis sous un réverbère, un homme bien mis est plongé dans sa lecture. De temps à autre, il sort une pipe de sa poche, sans se laisser distraire. La narratrice, qui tarde à se mettre en route pour aller occuper une maison d'amis absents, se sent curieusement attirée par la scène insolite qui, jour après jour, se répète sous ses yeux. Quand elle découvre le titre du livre dans lequel est plongé l'homme, Scènes de la vie de bohème, une silhouette du passé se substitue à celle du lecteur du réverbère : elle s'était souvent demandé pourquoi, du roman de Henry Murger qui traînait dans son bureau, son père avait un jour parlé comme d'un livre qui était toute sa jeunesse. Quel rapport entre les aventures de quatre joyeux drilles à l'humeur frondeuse, au mitan du dix-neuvième siècle, et son père si sombre, dont elle n'a jamais percé la part de mystère et de douleur. Avec le livre de Murger, qui attendait son heure, elle s'engage alors dans un voyage lent, rythmé par de paisibles étapes au bord du canal où se perche cette maison qu'elle n'a pas très envie de rejoindre. Son imagination et sa mémoire dérivent au fil de l'eau et des rencontres - une gardienne de vaches, un éclusier tendre et un peu menteur, un délicieux couple de mariniers qui vont l'embarquer pour un bout de route... Mais elle ne s'arrêtera jamais très longtemps auprès d'aucun de ceux-là. Elle sait qu'ils la mènent à un autre rendez-vous, bien plus intime, avec ce père qui un jour fut un jeune homme insouciant rêvant de la vie de bohème... Chemins est une bouleversante quête du père, et un très beau roman des origines.

02/2015

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Littérature étrangère

Baudolino

Charmeur, coquin, roublard et fieffé menteur, Baudolino grandit dans la campagne du bas Piémont pendant que l'empereur Frédéric Barberousse y guerroie, quelque part entre Milan et Pavie. Après une rencontre dont le récit restera un joyau de la fantaisie d'Umberto Eco, Baudolino conquiert la curiosité et l'affection de l'Empereur au point d'en devenir le fils adoptif. Doué pour les langues comme un caméléon pour les couleurs, Baudolino progresse vite, à Paris d'abord où il a connu le double enseignement des Maîtres et de la bamboche la plus insouciante, puis en Italie et en Allemagne où il chevauche, aux côtés de Frédéric dont il est l'homme de confiance et le fin conseiller. Mais toujours il rêve, affabule, et tout ce qu'il imagine finit par produire de l'Histoire. C'est ainsi qu'il échafaude la lettre mythique de ce Prêtre Jean que l'on disait régner dans un lointain et inaccessible Orient, au milieu d'enchantements et de monstres. Poussé par Baudolino, l'Empereur participera à la troisième croisade, prétexte pour aller remettre au Prêtre Jean la plus précieuse des reliques de la chrétienté. Dès lors, l'histoire de Baudolino se déroulera en une succession de récits plus ardents les uns que les autres. Pillage de Constantinople ou mort mystérieuse de Frédéric, défilé d'épisodes terrifiants ou rebondissements ludiques, illuminations amoureuses ou règlements de comptes sanglants : c'est une quête totale où l'éclat de rire le dispute sans cesse à l'émotion, le clin d'œil philosophique ou historique à l'imagination et à l'humour. Dans ce voyage au bout de l'Orient, au bout de la lumière, Umberto Eco retrouve et rassemble les clés magiques du roman : histoire d'amour avec la plus singulière des filles d'Eve jamais rêvée, aventures picaresques au milieu des massacres et des champs de bataille, fresque historique où se reflètent les tensions politiques et guerrières d'aujourd'hui, roman policier d'un crime peut-être parfait, vengeances, théâtre d'inventions linguistiques hilarantes. Baudolino, vingt ans après, est un Nom de la rose laïc où l'on revient délicieusement aux sources pour parcourir à nouveau les fondements du savoir de l'humanité en une joyeuse et paillarde sarabande des corps et des esprits. (J.-N. S.)

02/2002