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Giorgio Vasta

Extraits

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Poésie

Passager de la terre

Qu'y puis-je : je ne cesse pas de penser que vous êtes le plus grand, le plus sûr poète de notre génération, proclame Alain BORNE dans une lettre qu'il adresse à Lucien BECKER en 1959. Je demande à la poésie de m'émerveiller. Vous m'émerveillez à chaque coup non seulement de poème en poème mais de vers en vers. Auparavant, le premier à saluer la poésie du jeune BECKER, alors âgé de dix-sept ans, avait été René CHAR, qui devait l'accueillir dans sa revue Méridiens : Vos poèmes sont de bons compagnons, Ils ont le regard sûr, la parole mesurée et leurs mots se mettent, le soir venu, au lit, avec nous. Bientôt André BRETON lui proposerait d'apporter son concours à la revue Le Surréalisme au Service de la Révolution, à celui-là qui déclarait à l'époque : Ici dans cette campagne je suis le surréalisme, plutôt un fantôme du surréalisme... Dès 1945, Jean PAULHAN ferait paraître chez Gallimard un premier volume intitulé Le monde sans joie. J'ai très vivement aimé vos derniers poèmes, Aimé est peu dire, lui écrit-il. Deux ans plus tard, le poète publierait Rien à vivre, puis en 1954 Plein amour et encore L'été sans fin en 1961. J'ai voulu, avec mes poèmes, dépasser cette mince écorce de vie qui nous vêt, pour m'engager, sans esprit de retour, dans les zones où l'on n'a plus devant soi que la chair pantelante ou tragique. Le présent volume réunit ses premiers recueils, depuis longtemps introuvables, Cœur de feu (1929), Passager de la terre (1938), et Le grand cadavre blanc (1940), avant de proposer quelques poèmes rares, parus uniquement en revues, et enfin - grâce à la généreuse collaboration de la famille du poète - un choix de lettres inédites de ses amis R.-G. CADOU, J. BOUSQUET, R. CHAR, A. BRETON, G. BACHELARD, P. REVERDY, G. MOUNIN, LA TOUR DU PIN, L. del VASTO, J. FOLLAIN... Son secret, en 1938, Lucien BECKER ne l'avait-il pas déjà divulgué : les poèmes que je fais depuis un certain temps sont d'une simplicité déconcertante. De cette simplicité particulièrement heureuse qui ne saurait nuire à leur imperceptible mais puissant envoûtement, bien au contraire. Alain BLANC

06/1993

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Sociologie

Théorie critique de la propagande

La publication en 2013 d'une version reconstruite du texte de Kracauer Die totalitäre Propaganda (1937-1938) a renouvelé la perception que l'on pouvait avoir de cette dimension de son oeuvre et de son apport à une "théorie critique de la propagande" . La réflexion sur la propagande s'inscrit dans le contexte plus vaste de l'élaboration par les exilés allemands, au tournant des années 1930-1940, d'une grille de lecture du national-socialisme, vu comme une pathologie de la modernité, ainsi que dans celui des grands projets de recherches américains sur la propagande nazie (auxquels Adorno et Kracauer ont été associés). Au sein de la nébuleuse de la "Théorie critique" Kracauer exprime, comme Benjamin, un point de vue à certains égards dissonant. A rebours d'une approche qui insiste surtout sur la continuité entre capitalisme et nazisme, il se montre particulièrement sensible à la séduction esthétique du fascisme, et à sa mise en scène d'une réalité de substitution, qui est selon lui l'expression d'une fuite en avant nihiliste : ses analyses concrètes ne portent pas tant sur les contenus du message que sur le langage même de la propagande, et la vision de la société et de l'histoire qu'elle véhicule, dans sa forme même. Le débat complexe qui se développe à cette époque entre Adorno, Benjamin et Kracauer met notamment en oeuvre les catégories de "fétichisme" (Adorno), de "fantasmagorie" et d' "esthétisation du politique" (Benjamin), d' "apparence" et de "pseudo-réalité" (Kracauer). Il présente en premier lieu un intérêt historique, en tant que l'analyse du nazisme constitue pour le projet d'une théorie critique une mise à l'épreuve, qui suscite de vifs débats internes et aboutit chez Adorno et Horkheimer, dans la Dialectique de la raison (1944-1947), à une reformulation de ce projet. Mais dans un contexte aujourd'hui bien différent, les thèmes qui sont débattus entre ces protagonistes, comme celui de la dérive autoritaire du libéralisme, des manipulations de masse, de la construction médiatique du réel n'ont rien perdu de leur actualité.

11/2020

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Littérature étrangère

Turbulences

"Un livre magistral, d'une intensité saisissante". The Washington Post Douze vols, douze voyageurs en transit à travers la planète, douze destins individuels liés les uns aux autres. Après Ce qu'est l'homme, finaliste du Man Booker Prize, l'écrivain britannique David Szalay nous emmène aux quatre coins du monde, explorant ce lieu de passage par excellence qu'est l'aéroport. De Londres à Madrid, de Dakar à São Paolo, à Toronto et à Doha, ce sont des fragments d'existence qui tissent le récit pour finalement se rejoindre. Avec une impressionnante économie de moyens et une grande subtilité, Szalay en saisit l'essence, captant chez chacun de ces êtres, en suspens à des milliers de mètres d'altitude, les zones de turbulences auxquelles la vie les expose. En offrant une vision panoramique en perpétuel mouvement, Turbulences esquisse un portrait de l'humanité en temps de crise, et nous interroge sur notre place et notre rapport aux autres dans ce vaste réseau interconnecté qu'est le monde d'aujourd'hui. Rabat bio David Szalay, né en 1974 à Montréal et élevé à Londres, vit à Budapest. Il a été sélectionné par Granta comme l'un des romanciers britanniques les plus talentueux de sa génération. Son précédent roman, Ce qu'est l'homme, traduit dans une quinzaine de langues, a été récompensé par le Plimpton Prize for Fiction et le Gordon Burn Prize. Turbulences, qui a rencontré un immense succès critique en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, confirme sa singularité sur la scène littéraire anglo-saxonne. Rabat presse "David Szalay s'impose comme le plus formidable chroniqueur des lieux sans âme et sans racines, ainsi que des vies itinérantes et désespérées de ceux qui y habitent". The Guardian "Un livre profond et étonnamment bouleversant. L'auteur confirme une fois de plus son étrange et remarquable talent lorsqu'il s'agit de se glisser dans des vies à mille lieues de la sienne". The Times "Un livre élégant et impressionnant. Page après page, le mélange de pudeur et de franchise dont fait preuve David Szalay se révèle toujours plus éblouissant". The Financial Times

02/2020

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Sciences historiques

La culture des apparences. Une histoire du vêtement (XVIIe-XVIIIe siècle)

Comment les Français et les Françaises s'habillaient-ils aux XVIIe et XVIIIe siècles, à Paris et en province, en ville et à la campagne ? Comment choisissaient-ils les tissus et les couleurs de leurs vêtements, leurs modèles et leurs formes ? Beaucoup plus qu'aujourd'hui, les manières de se vêtir sous l'Ancien Régime traduisent l'influence des codes sociaux, des impératifs moraux et religieux dans la vie quotidienne. Les conventions vestimentaires soulignent la hiérarchie des apparences : chacun doit paraître ce qu'il est. Mais chacun peut aussi paraître ce qu'il veut, et dès le XVIIe siècle, le jeu des modes, la montée de la civilisation urbaine entraînent l'effritement des signes vestimentaires. Signe distinctif, le vêtement est objet de nécessité. De la production des tissus à la confection des vêtements et à leur entretien, toute une économie se met en place, à la fois cause et conséquence des transformations de l'habillement. L'étude des techniques de fabrication et des circuits de diffusion _ achat, vol, imitation _ montre l'ingéniosité des libertés humaines et l'effet du changement dans une société stable, voire bloquée. Paris devient le centre d'un vaste commerce des habits de luxe. Le vêtement est encore objet de désir. Le tissu est un langage et ses agencements, le jeu des dévoilements et de dissimulation d'une robe, les ampleurs et les resserrements d'un costume illustrent l'évolution des moeurs, de la pudeur, de l'hygiène, de l'imaginaire. Le vêtement, comme le livre, diffuse et multiplie des informations sans cesse croissantes et tous, peu à peu, apprennent à le maîtriser. Ainsi se joue avant la Révolution une transformation capitale pour les sociétés occidentales. L'histoire des apparences enregistre tous les conflits politiques, religieux, sociaux de l'ancien monde, permettant de comprendre les logiques de l'avenir, celles des sociétés de consommation. Daniel Roche est professeur à l'Université de Paris I et directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les Lumières et sur l'histoire de la société, notamment Le Peuple de Paris et Les Républicains des Lettres.

09/1989

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Anglais apprentissage

Services aux personnes. Lexique français-anglais

Le secteur des services à la personne est en plein essor en France et en Europe. Il offre une grande diversité de métiers d'avenir et les offres d'emplois abondent. Ses acteurs travaillent aujourd'hui avec des publics de tous horizons, et peuvent aussi être amenés à se déplacer à l'étranger : c'est pourquoi l'anglais est devenu un atout certain et une compétence recherchée afin de répondre aux besoins de tous types de publics.ØØEnseignantes dans la filière SAPAT (Services aux personnes et aux territoires), les auteures ont conçu ce livret pour accompagner leur pédagogie ainsi que les démarches professionnelles en anglais, de plus en plus fréquentes dans leurs formations.ØØCe lexique s'adresse à toutes les personnes en lien avec les différents secteurs des services : apprenants (du CAP au BTS, préparation aux concours et écoles de formation aux métiers des secteurs paramédicaux et sociaux), professionnels, et enseignants/formateurs pour un prolongement de leur pédagogie lorsqu'ils sont conduits à travailler sur du vocabulaire technique et professionnel et lors de la mise en place d'actions en collaboration avec des interlocuteurs anglophones.ØØØØIl s'agit là d'un outil de formation - en aucun cas d'un manuel scolaire -, qui intervient en complément des cours dans le but d'aider à développer la communication en anglais dans le secteur des services.ØØLe vocabulaire et les expressions les plus récurrents et les plus usités dans le domaine de spécialisation sont regroupés, selon les différents domaines d'intervention, en 10 chapitres : 1. Les publics ; 2. Organismes et professionnels ; 3. Les besoins ; 4. Le confort corporel de la personne ; 5. Le confort matériel ; 6. La nutrition ; 7. La santé ; 8. La vie quotidienne ; 9. Le cadre d'intervention ; 10. Milieu rural et territoire. Le contenu n'est pas exhaustif, tant ce secteur est vaste. ØØAfin de faciliter la recherche de termes précis dans l'une ou l'autre langue, sont proposés en fin de lexique un index alphabétique français et un index alphabétique anglais.ØØCe lexique vous accompagnera dans vos études, dans votre formation professionnelle, dans vos déplacements à l'étranger (voyages, séjours, stages), et vous aidera à communiquer plus facilement en anglais dans votre secteur professionnel.

11/2018

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Religion

Cartes de terre sainte d'après l'Evangile tel qu(il m'a été révélé de Maria Valtorta

"Dans ses Exercices Spirituels, saint Ignace de Loyola recommande à plusieurs reprises, de se représenter mentalement les lieux servant de cadre à nos méditations sur la vie de Jésus : " Il consistera ici à voir, des yeux de l'imagination, les synagogues, les bourgs et les villages que parcourait Notre-Seigneur Jésus-Christ en annonçant son Evangile". (2ème semaine, considération) ; "je considérerai en particulier la maison et la chambre de Notre-Dame dans la ville de Nazareth, en Galilée " (1er jour, 1ère contemplation) ; "Dans cette contemplation, je verrai des yeux de l'imagination le chemin de Nazareth à Bethléem, considérant sa longueur, sa largeur. Est-il uni ? Traverse-t-il des vallées ? Est-il sur des collines ? Je considérerai de même la grotte où naît le Sauveur. Est-elle grande ou petite ? Est-elle haute ou basse ? Comment est-elle préparée ? ". (1er jour, seconde contemplation) ; "le chemin de Béthanie à Jérusalem. Est-il large ou étroit ? Uni ou raboteux ? De même, le lieu de la Cène. Est-il vaste ou resserré ? Disposé de telle ou de toute autre manière ? " (3ème semaine, 1ère contemplation) etc. Les descriptions géographiques et architecturales de Maria Valtorta sont d'une précision remarquable et toutes les données qu'il a été possible d'analyser se sont révélées exactes. Elles peuvent être reçues comme un merveilleux don du Ciel, pour notre temps. Elles nous permettent de mieux visualiser aujourd'hui, certaines scènes évangéliques vieilles de 2 000 ans, et d'entrevoir les difficultés sans nombre que Jésus rencontra dans ses déplacements, durant ces trois brèves années d'évangélisation (déplacements sous la pluie, dans des chemins boueux ; marches torrides en été ; progressions de nuit sous la seule clarté lunaire, franchissements de torrents en crue, parcours harassants dans le désert...) Toutes ces évocations sont une aide précieuse pour soutenir nos méditations sur l'Evangile. Maria Valtorta nous révèle des dizaines de sites "inédits" méconnus, susceptibles de faciliter l'organisation de pèlerinages d'un type nouveau, littéralement "sur les pas de Jésus", hors des circuits "touristiques", par des sentiers ou dans des lieux ayant conservé peu ou prou leur aspect du premier siècle. On pourrait même pronostiquer que ces descriptions contribuent à de nouvelles découvertes archéologiques." Jean François Lavère.

05/2020

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Actualité et médias

Jungle Blues

" Bien sûr qu'on va vous relâcher, lance le guérillero en pansant ma blessure, et sur laquelle fond déjà une nuée de moucherons. - Mais quand ? - Impossible de le dire. Peut-être dans une semaine, un mois, un an... " Quand il reçoit son " kit d'otage " (brosse à dent, sac à dos, bottes en caoutchouc...), le journaliste français Roméo Langlois perd l'espoir d'une libération immédiate. Durant le combat qu'il a filmé, entre un commando antidrogue et des membres des Farc, plusieurs soldats sont morts. Lui-même gravement blessé au bras par un tir de AK 47, il a été capturé par les guérilleros. Déclarations incendiaires des dirigeants colombiens, mensonges des militaires, campagne présidentielle en France... En quelques jours, l'affaire se politise dangereusement. L'épreuve risque de durer. Après avoir couvert pendant dix ans le drame des otages, le journaliste est passé de l'autre côté du rideau d'arbres. Finalement, il ne restera que 33 jours aux mains des Farc. Un mois de marches dans la jungle, de cabanes paysannes en campements clandestins, harcelé par les moustiques, l'oreille collée à une radio bon marché. Dans ce récit, Langlois revient sur cette " petite éternité " traversée au cœur de la Colombie invisible : un immense maquis constellé de champs de coca, survolé nuit et jour par les avions et hélicoptères militaires, dont les pistes boueuses et les villages n'apparaissent pas sur les cartes. Qui sont les Farc ? Pourquoi, plus de vingt ans après la fin de la guerre froide, de jeunes paysans colombiens prennent-ils les armes au nom de l'idéologie communiste ? Comment ces hommes et ces femmes tapis dans la jungle ont-ils pu résister à la vaste campagne militaire menée par Bogotá et les Etats-Unis ? Une paix est-elle possible, dans ce pays ravagé par la corruption et l'économie de la drogue ? L'auteur alterne le récit de sa détention, succession de situations critiques et d'échanges parfois cocasses avec ses geôliers, avec des réflexions sur le journalisme de guerre et une analyse du conflit fratricide qui, depuis 50 ans, déchire la Colombie.

02/2013

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Littérature étrangère

Mouvement sans fin

Vers 1860, dans sa modeste ferme du Canada britannique à peine gagnée sur la forêt, Robert Fraser est obsédé par sa recherche du mouvement perpétuel. Il a lu tous les écrits d'autres chercheurs, il connaît leurs réussites et leurs échecs ; il a fabriqué autour de sa maison de multiples automates que le vent anime ; mais, surtout, il a construit peu à peu une machine des plus compliquées, reliée à une grande roue que fait tourner la rivière. Tous ses essais, tous ses calculs tendent à couper un jour le contact entre la roue et la machine, celle-ci continuant à fonctionner de son propre mouvement. Ces longs travaux nécessitent plus de temps et d'argent que n'en possède un pauvre fermier. Sourd aux reproches de son épouse, aux doutes de ses voisins, il s'obstine pourtant, surtout après avoir trouvé sur ses terres les restes d'un animal préhistorique. Sera-ce la fortune ? La considération que lui porte un érudit de Toronto, passionné par les mêmes théories, lui permet d'exhiber dans les villes le monstre reconstitué. Mais la véritable bénédiction s'offre le jour où des myriades de pigeons s'abattent sur les arbres de sa ferme : famille, voisins, équipes venues de très loin s'emploient à capturer, à plumer, à emballer, à expédier cette viande précieuse, tout cela dans le bruit, la puanteur, une sorte de folie épique et sauvage que le style nous restitue par sa vigueur et sa candeur, sa gaucherie très volontaire et très savante. C'est une vaste fresque de kermesse flamande, des scènes de carnage et de désordre dont les résultats financiers permettront à Fraser de bâtir la maison de ses rêves et de perfectionner interminablement sa machine. Pourra-t-il lui donner un jour cette autonomie qui l'obsède ? Le désastre final laisse sa foi inébranlée. Il traverse, imperturbable, les épisodes burlesques ou pathétiques, les chagrins familiaux, la disparition de son fils repris par la forêt. Une vie entière dominée par une pensée généreuse, quel plus bel accomplissement pour un homme ? Mais, du planétarium que Fraser a construit dans l'espoir de l'associer au succès de sa machine, seule une planète sera retrouvée après la conflagration, et c'est la lune.

10/1985

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Régionalisme

Albertville autrefois. Les années 20

" Albertville, cité neuve aux toits clairs a pour elle le charme d'un visage ouvert et jeune. Ses rues rectilignes se coupant à angles droit, disent nettement qu'elle n'a rien à cacher et que sa cordialité n'est point feinte. Ses magasins élégants, qui vont se modernisant chaque jour, ne laissent guère de place à l'échoppe, descendue jadis de Conflans-la-Morte, vers un plus riant séjour. Et la gaie chanson d'eau vive courant le long des trottoirs, confirme cette impression, que tout ici doit être aimable. Et que d'agréables promenades y sollicitent le flâneur dès les portes de la ville. Albertville n'est pas qu'un pays charmant dans un cadre délicieux. Pour assuré que soit son avenir touristique, elle n'y borne pas ses ambitions. Car sa situation privilégiée, au débouché de quatre importantes et riches vallées a fait d'elle, à tous égards, un centre. Ses manifestations économiques de tout ordre : agricoles, commerciales, industrielles, jouissent d'un succès croissant. La terre y est fertile, le commerce vivant, la petite industrie prospère et multiple. Et ses possibilités d'extension, dans une large vallée, sont grandes. De nouvelles rues d'ailleurs, tracées d'hier, prennent corps peu à peu. Albertville subit les événements plus qu'elle ne les force ; et c'est beaucoup déjà, que de toute son activité et de toute son initiative, elle réussisse à y faire face. C'était hier, la construction d'un nouvel Hôtel des Postes, d'un établissement de Bains-douches, d'un bâtiment scolaire, d'un Hôpital moderne et vaste. C'est aujourd'hui celle d'Habitations populaires, d'une salle des fêtes, l'aménagement de squares et de jardins nouveaux... Ce seront sans doute demain de nouvelles usines venant chercher la force électrique dont, à proximité, elle est riche. L'avenir d'Albertville donc, n'est pas que dans le tourisme. Mais encore faut-il le redire, quelque soit son destin, l'offrande d'un accueil courtois, dans l'écrin de ses horizons, demeurera son Violon d'Ingres. " Albert Alex. Le Nouvelliste de Lyon. 14 juillet 1929.

04/1987

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Littérature française

L'ANNALISTIQUE ROMAINE 2 ANNALISTIQUE MOYENNE FRAGMENTS

L'annalistique, terme forgé par les modernes, désigne cette forme, bien latine, d'historiographie littéraire en prose, qui s'attachait au récit, année par année, du passé de Rome. Ce type de chronologie le distingue notamment des Historiae. Même si nous n'en possédons plus que des fragments, ce genre fut particulièrement fécond tout au long de l'Antiquité romaine. Par conséquent, on peut distinguer plusieurs types d'annalistique : à l'annalistique romaine, prévalant jusqu'à la révolution gracchienne, écrite par des hommes d'Etat et pour un public restreint, averti et exigeant, s'oppose l'annalistique récente écrite pour un public vaste et friand de sensationnel. A cette première distinction s'en ajoute une seconde, linguistique : les premiers auteurs, tels Fabius Pictor ou Aelius écrivent en grec, à la différence de leurs successeurs. Notre édition reprend cette division en présentant en trois volumes les fragments de L'Annalistique romaine : le tome I regroupe les textes, en langue grecque, de l'annalistique ancienne. Le tome II rassemble les annales de langue latine entre 150 avant J.-C. et le début du premier siècle avant J.-C., avec des auteurs comme Cassius Hemina. Enfin, le tome III s'intéresse à l'annalistique récente, dont Claudius Quadrigarius, C. Licina et Aelius Tubero sont les thuriféraires. Ces fragments sont en outre assortis des fragments relatifs à l'autobiographie politique, autre genre apparenté à l'histoire et caractéristique des Romains. La riche introduction du Tome I propose une étude approfondie du genre de l'annalistique, de son évolution, comme de ses caractéristiques, tandis que l'histoire de la tradition manuscrite est relatée en détails. Chaque volume contient une brève introduction présentant la période, les auteurs ainsi que les fragments. Des notes accompagnent la lecture, et sont développées, en fin d'ouvrage, par des notes complémentaires. Les trois tomes sont en outre assortis d'un tableau de concordance, d'un Index Testimonium et d'un Index Nominum. Texte établi et traduit par Martine Chassignet. Tome I : Les Annales des Pontifes. L'annalistique ancienne. Tome II : L'Annalistique moyenne (fragments). Tome III : L'Annalistique récente. L'autobiographie politique.

01/1999

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Mer

Dictionnaire amoureux de la mer

"La mer, bergère d'azur infinie...". "Ce livre dit la mer, il dit l'aimer, l'avoir toujours aimée : il ne dit pas toute la mer, vaine ambition d'un fou. Même la grenouille y regarderait à deux fois. Ce livre dit le vieil homme et la mer, la femme et la mer, une lutte contre soi, contre ses rêves, une quête à la vie à la mort de l'horizon ni près ni loin, une osmose avec les éléments dont l'être humain fait partie - s'il n'est ici-bas le maître du jeu. Ce livre dit la mer et les marins, les écrivains, les travailleurs du grand métier, les artistes charmés, charmeurs, les damnés du poisson. Il dialogue avec l'univers par-dessus les jours et les flots. C'est un coquillage où l'on entend, j'espère, battre le pouls du verbe aimer. Ce livre raconte une histoire océanique, la mienne, il ne prétend jamais connaître la mer ni la réduire à ses cadenas, ses tics, l'exhiber à travers les mots comme une bestiole de foire. J'aime la mer et je m'en souviens, j'y vais, je vous emmène avec moi. J'en suis natif comme tous les êtres vivants de terre et d'eau, je vous fais part de cet amour plus vaste que ma voix, plus humble que mes songes. Un voyage, oui, autour du monde intérieur que je m'efforce d'encercler quand je prends la mer ou mon stylo. Quand je perds la raison à la barre d'un voilier qui ne réagit plus au vérin du " pilote ", et perd la raison lui aussi. Quand une île heureuse vient à moi, donnée comme un livre de vie. Quand c'est crado, les ports, les grèves, les abysses, les gens du fric, quand elle gâche tout, la pollution, quand il étouffe, le corail d'Australie, des Antilles – ou qu'il renaît, squelette radieux. Quand il n'y a plus rien à dire tellement c'est beau, la mer, infiniment beau, et que l'on n'est pas seul au bord de cet infini. Aimer la mer, c'est au minimum être deux, être tous. Aimer la mer c'est "être" - c'est vivre".

05/2018

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Histoire internationale

Histoire de l'empire des Habsbourg. 1273-1918

Originaires de Suisse alémanique, les Habsbourg ont élargi leurs possessions au Bassin danubien dès la fin du XIIIe siècle, avant d'affirmer, au XVe siècle, leur destin européen (en obtenant pour de nombreuses générations la dignité impériale) voire, avec Charles Quint, leurs prétentions à la monarchie universelle grâce à l'Espagne et à ses possessions puis de demeurer jusqu'en 1918 (avec des hauts et des bas) une puissance de premier plan (notamment en jouant pour l'Occident le rôle de bouclier face à la menace ottomane). Les Habsbourg d'Autriche régnèrent toujours, en Europe centrale et orientale, sur des nations déjà existantes, la hongroise, la polonaise ou la bohême, ou bien gouvernèrent des Etats qui n'étaient que des fragments d'une nation plus vaste (Naples et Milan pour la nation italienne, la Styrie, le Tyrol ou la Basse-Autriche pour l'allemande). Indifférents au concept d'Etat-nation, ils lui ont préféré celui de monarchie supranationale dans laquelle la fidélité au souverain constituait le lien fondamental entre les peuples et tenait lieu de patriotisme. Ce concept, rétrograde en apparence, avait l'avantage de ne les identifier à aucune culture ni à aucune nation privilégiée. Il leur permit, au contraire, de respecter les langues vernaculaires, les cultures, souvent les religions, les autonomies des peuples qui s'étaient plus ou moins volontairement placés sous leur tutelle. C'était la meilleure garantie de ce que l'on peut appeler le " droit à la différence " des minorités. L'autre secret de l' "archimaison " fut de savoir collaborer avec les forces sociales dominantes - Eglise et noblesses puis grande bourgeoisie d'affaires - tout en créant progressivement une classe d'homme nouveaux - fonctionnaires et officiers - en attendant de s'accommoder du suffrage universel et des sociaux-démocrates acquis à son maintien à condition qu'elle accorde plus d'autonomie aux divers groupes ethno-linguistiques. Cette histoire d'une maison souveraine se veut tout autant politique et sociale que culturelle et économique. Elle permet de comprendre comment cette construction originale a fonctionné, contribué à l'équilibre européen, facilité l'évolution de plusieurs nations et aussi pourquoi, sans avoir démérité, elle a été condamnée en 1918 par des vainqueurs incapables de lui substituer un système plus juste et plus efficace...

09/1998

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Histoire internationale

Les Fondements économiques et culturels d'un État fédéral d'Afrique noire. Edition revue et corrigée

Toute l'œuvre de Cheikh Anta Diop milite en faveur de l'unité de l'Afrique Noire ; de cette unité, gage d'indépendance vraie, l'auteur, partisan d'un État fédéral d'Afrique Noire, pose ici les fondements. Dès qu'il est affirmé, le principe de l'unité transforme tous les problèmes auxquels l'Afrique s'affronte. À l'inverse de ce que les compromissions de l'empirisme provoquent, par le geste unitaire une voie de développement est indiquée, claire, dynamique, convaincante. Mais la volonté d'unité appartient au politique ; dans ce livre, Cheikh Anta Diop, fort de son grand savoir des réalités africaines, démontre seulement le bien-fondé et la fécondité de son option. Qu'il nous suffise d'énumérer dans l'ordre des différents niveaux éclairés par le principe et soumis à l'inventaire et à l'analyse objective. Pour les hommes, il n'y a pas d'unité sans mémoire : il s'agit de restaurer la conscience historique africaine. II n'y a pas d'identité nationale et fédérale sans un langage commun : l'unification linguistique est possible. Pire que la balkanisation, la sud-américanisation guette l'Afrique désunie : unité politique et fédéralisme. Cheikh Anta Diop aborde le problème démographique et celui de l'émancipation de la femme africaine. Un des plus stimulants chapitres, en rapport direct avec la crise actuelle de l'énergie et avec la sécheresse qui sévit en ce moment en Afrique tropicale, concerne les sources d'énergie que le continent noir pourrait exploiter abondamment : hydraulique ou hydroélectrique, solaire, atomique, géothermique, etc. L'industrialisation, la conquête et l'organisation du marché intérieur, les moyens de transport s'insèrent dans la même perspective, ainsi que la formation des hommes nécessaires à cette vaste entreprise : formation des cadres techniques, fonds d'investissements, recherche scientifique et réformes universitaires. Ce texte-programme donne à penser sur les immenses ressources de l'Afrique et sur sa puissance potentielle ; écrit il y a une trentaine d'années, il reste toujours aussi actuel par les solutions qu'il propose ; et aussi admirable par la foi dont il témoigne.

01/1990

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Religion

Jean de la croix en france

Voici le troisième ouvrage publié par André Bord chez Beauchesne sur le Docteur mystique. Dans Mémoire et Espérance chez Jean de la Croix, préface de Henri Gouhier, était enfin étudiée la faculté spirituelle pourtant privilégiée : la mémoire, et son lien absolument original avec l'espérance théologale. Pascal et Jean de la Croix, préface de Philippe Sellier, révèle que le génie français avait un cousin carme, que l'influence sanjuaniste s'est exercée quotidiennement à Bien-Assis sur la famille Pascal grâce à leurs voisins immédiats les Carmes déchaussés et en particulier sur l'âme profonde de Blaise, témoins ses écrits mystiques. Jean de la Croix en France note la présence du saint Espagnol au cours de quatre siècles. Considérable pour les spirituels Français au XVIIè siècle, moins vigoureuse mais réelle aux XVIIIè et XIXè siècles, grâce surtout aux carmels féminins et aux Jésuites. Eclatante au XXè siècle où elle atteint des philosophes comme Baruzi, Bergson ou Lavelle... , des psychologues comme Henri Delacroix, des poètes comme Valéry, des peintres comme Dali, des critiques tel René Huyghes. Et une foule de spirituels dont Thérèse de l'Enfant-Jésus est le plus prestigieux représentant. Méconnaître Jean de la Croix est se priver d'un trésor aux multiples richesses qui dépasse les frontières, le Carmel, les Ecoles : Docteur de l'Eglise, il est universel ; sa doctrine est d'"une cohérence et d'une modernité absolues" (Jean-Paul II). L'ouvrage présente un tableau très vaste de cette influence, sans oublier l'iconographie et les médias. Les Ouvres de Jean sont éditées plus de quinze fois au XVIIè siècle ; c'est lui qui occupe la troisième place, après saint Augustin et saint Thomas d'Aquin, dans la Vie spirituelle jusqu'en 1933 ; c'est l'auteur le plus cité d'après un questionnaire de cette revue en 1954 auprès de ses lecteurs. Jean de la Croix en France est une synthèse remarquable, richement documentée, très attendue, après le IVè centenaire de la mort de Jean de la Croix et juste avant le centenaire de la mort de la Petite Thérèse.

04/1997

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Philosophie

La métaphysique hénologique - Science de l’être. Science de l’unité

La métaphysique hénologique est une métaphysique de l'unité. C'est l'unité comme principe de l'intelligible et de l'être comme trace de l'unité. Tout l'être est contenu dans l'unité, laquelle est vraiment le fond de l'être. L'unité est toujours vérité et donc, connaissance. En effet, l'unité fait connaître. L'unité de l'être unit le monde ontologique au monde intelligible, comme elle unit le monde intelligible au monde intellectuel. L'unité engendre l'unité. Elle est fondamentalement dans la ligne de l'être et de l'intelligibilité. L'unité est toujours universalité et donc, totalité. L'unité est toujours relation et donc, pluralité. Vérité, universalité et relation tendent à l'unité qui s'appelle également la totalité. Sans l'unité, rien ne se comprend, rien ne s'explique, rien ne se fait. Sans l'unité, il n'y a qu'obscurité, confusion et tumulte ! Sans l'unité, il n'y a pas de connaissance et sans la connaissance, c'est l'ignorance ! De l'unité au multiple jusqu'à l'infini. Il y a de l'infini dans l'harmonie, il y a un rapport de l'infini à l'unité, il y a le mélange de l'infini et de l'unité ; c'est l'harmonie à l'infini qui n'est pas autre chose que l'unité de l'être qui fait la beauté de ce monde intelligible. Tout cela signifie qu'il n'y a pas seulement des déterminations dans le réel mais de l'intelligibilité. Et cette intelligibilité oriente vers la splendeur de l'être et vers la connaissance. Dès lors, l'être et l'unité, l'être unité, cela se module ; l'être de l'unité, l'être à l'unité, ces évaluations, facilement habillées en autant de systèmes sont le jeu d'une ontologie métaphysique à l'état pur. A partir de là, toute une philosophie de l'unité peut être déployée. Un souffle spirituel anime également cette philosophie de l'unité car elle ouvre un horizon de l'être aussi vaste que l'esprit lui-même.

03/2019

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Photographes

Son oeil dans ma main. Algérie 1961-2019

1961 Alger - Entre le printemps et l'automne de cette année charnière, Raymond Depardon, jeune reporter de 19 ans à l'agence de presse Dalmas, est envoyé à plusieurs reprises en Algérie. Lors de ses séjours dans la capitale, il saisit des scènes de la vie quotidienne, montrant deux mondes où se côtoient "Musulmans" et Européens d'Algérie, et capte la tension qui monte dans une ville où la présence de l'Organisation de l'armée secrète (OAS) se fait de plus en plus menaçante. Evian - Le premier round des négociations entre la France et les représentants du Front de libération nationale (FLN) pour mettre fin à la guerre d'Algérie a lieu à Evian, du 20 mai au 13 juin 1961. L'un des rares journalistes français à être accrédités auprès de la délégation algérienne, dans la villa du Bois d'Avault, au bord du Lac Léman (côté Suisse), le jeune Depardon saisit les "temps morts" qui lui sont si chers. L'Oranie - Durant les négociations, il fait partie d'un voyage de presse organisé en Oranie, pour y mener un reportage à Magra et Oued El Kheir (région natale de Kamel Daoud) où se trouve un "village coopérative" . 2019 Toujours en noir et blanc, Raymond Depardon photographie Alger, alors que la ville bat au rythme du Hirak, vaste mouvement de protestation entamé en février 2019. Puis il rejoint Oran par train, où, durant cinq jours, il retrouve Kamel Daoud pour de longues déambulations dans la ville. Ce qui frappe lorsqu'on observe ces photographies de 2019 : l'omniprésence des femmes, voilées ou pas, dans l'espace public. Nul mieux que Raymond Depardon n'a su capter cette évidence. Kamel Daoud, de son côté, imprégné des photographies des deux périodes, a écrit quatre textes très différents : trois pour 1961, un pour 2019. Ce sont des créations libres, s'emparant de l'histoire algéro-française avec le lyrisme, la fougue et l'audace propres au chroniqueur et écrivain algérien. Le livre est par ailleurs zébré de "comètes" , textes courts - haïkus, visions -, fulgurances ricochant sur une photo grâce au graphisme "accoustique" , épuré et élégant de Lili Fleury : elles vibrent, se répercutent, résonnent comme des lignes musicales.

02/2022

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Critique littéraire

La traduction technique : principes et pratique

Ce manuel propose une réflexion avancée sur la pratique de la traduction technique. Avancée, car il expose des principes susceptibles d'éclairer le travail du traducteur technique, dès l'étape universitaire, mais aussi jusqu'à celle de l'autonomie professionnelle. Pratique, car il existe encore un besoin criant d'ouvrages axés sur les problèmes concrets du traducteur technique. L'approche est donc orientée d'après le point de vue du praticien. L'ouvrage se limite à l'étude de la traduction technique. Toutefois, presque tous les principes dégagés peuvent s'appliquer à l'ensemble des domaines de traduction spécialisée. La première partie, Traduction technique et vocabulaire, montre que la traduction technique est avant tout un acte d'intelligence et de communication. Le vocabulaire est la plaque tournante par laquelle passent la plupart des problèmes de traduction technique et c'est par rapport à lui que se forge l'attitude globale du traducteur technique face à son activité. La deuxième partie, Comprendre, porte sur les problèmes de compréhension et sur l'acquisition d'un bagage de "connaissances pour comprendre" . La troisième partie, Les moyens de réexpression, revient sur le vocabulaire et sur la langue techniques, non pas en situation de traduction comme précédemment, mais en tant que bagage que le traducteur doit acquérir et garder disponible pour la réexpression du message. La quatrième partie, Communiquer, se tourne vers la réexpression efficace du message. Le succès de cette réexpression tient à la volonté de faire comprendre. A la fin de chaque chapitre sont proposés des sujets de recherche ou de discussion, des exercices et des suggestions de lectures. Bibliographie, glossaire et index complètent l'ouvrage. La traduction technique peut s'avérer utile à un vaste public : étudiants et enseignants en traduction technique, traducteurs techniques et autres traducteurs spécialisés, terminologues, théoriciens de la traduction et rédacteurs techniques. Le Guide d'enseignement de la traduction technique accompagne ce manuel. Titulaire d'une maîtrise en traduction et traducteur technique depuis plus de 25 ans, Claude Bédard a publié plusieurs ouvrages et articles sur la traduction technique et sur la traduction assistée par ordinateur. Il a également enseigné la traduction technique et la traduction automatique dans différentes universités et est le concepteur original du logiciel LogiTerm.

09/1986

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Histoire internationale

La frontière méditerranéenne du XVe au XVIIe siècle : échanges, circulations et affrontements

Le cadre géographique et chronologique retenu par cet ouvrage collectif le place immédiatement sous les auspices de Fernand Braudel. Comme la fameuse Méditerranée de celui-ci, il semble osciller entre ce qui fait l'unité économique et culturelle du bassin méditerranéen, et ce qui au contraire le divise de façon radicale, essentiellement le conflit entre Islam et Chrétienté. Mais en rassemblant des contributions de spécialistes des deux bords, il tente de connecter des historiographies rarement amenées à se rencontrer. Les affrontements entre Chrétienté et Islam se poursuivent à cette époque, et des références à la croisade ou au djihad sont employées à l'appui de la revendication d'une souveraineté universelle, ou de la légitimation d'une action aux yeux de l'opinion. Mais les conflits internes aux deux camps l'emportent, et amènent à des alliances plus ou moins explicites entre " chrétiens " et " musulmans ", tandis que les échanges commerciaux s'intensifient. La circulation de biens matériels et les transferts de technologie de part et d'autre de la frontière sont attestés, souvent dans un contexte d'opposition sourde ou de compétition. La notion même de frontière se précise alors, à travers l'essor de la cartographie, l'affirmation de la souveraineté des Etats sur les territoires, et la conclusion de traités. L'évolution de l'art de la guerre amène un renforcement des lignes de frontière et du contrôle du centre politique sur les périphéries. Les juristes s'emploient à légitimer l'appropriation de la mer par les Etats à travers la notion " d'eaux territoriales ". Néanmoins, des zones de l'entre-deux demeurent, et offrent des ressources à des spécialistes de l'affrontement aussi bien que de la négociation et de la circulation, dont plusieurs apparaissent dans ce livre en tant que groupes ou individus. Selon une démarche aujourd'hui bien établie chez les historiens, les contributions à ce volume combinent une approche locale et une approche globale, qui s'éloignent des grands déterminismes géographiques et économiques braudéliens. Des fragments de vie peuvent, par leur particularité, révéler un aspect plus vaste et représentatif du type de relations qui s'instaurent alors en Méditerranée, en un temps où course, transport et commerce sont étroitement imbriqués.

10/2014

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Sociologie

Penser l'histoire des médias

Penser l'histoire des médias ... le chemin historiographique et académique qu'elle a parcouru, mais aussi son actualité et ses perspectives, telles sont les ambitions relevées par la cinquantaine de contributions de ce livre. Quatre dimensions ont été placées au coeur de cette réflexion collective : les enjeux d'ordre méthodologique et la diversité des démarches mobilisées par les chercheurs qui ont les médias pour objet d'étude ; les singularités des rapports entretenus par l'historien avec ses sources ; le spectre des objets d'étude ; enfin les finalités et l'utilité sociale du savoir produit par l'historien des médias. Ces dimensions se dévoilent au fil des chapitres de synthèse, des études de cas et de récits d'égo-histoire qui se répondent et prolongent le premier Congrès international de la Société pour l'histoire des médias (SPHM), tenu à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines en mai 2016. Au terme de cet ouvrage, le lecteur aura sans doute le sentiment que nous vivons un temps de redéfinition des frontières de l'histoire des médias, fécondée par d'autres approches et disciplines. Il en saisira d'autant mieux les défis en ayant son histoire à l'esprit, en un vaste panorama par médias, mais aussi par notions, thématiques et tendances de la recherche. Les auteurs : Jade Almeida ; Marine Beccarelli ; Delphine Benoit ; Laurent Bihl ; Claire Blandin ; Alexandre Borrell ; Jérôme Bourdon ; Josette Brun ; Virginie Cerdeira ; Delphine Chedaleux ; Jean-Jacques Cheval ; Emmanuelle Chevry Pébayle ; Frédéric Clavert ; Evelyn Cohen ; Ross F. Collins ; Diana Cooper-Richet ; Mario Cuxac ; Etienne Damome ; Simon Dawes ; Simona De Iulio ; Christian Delporte ; Mehdi Derfoufi ; Emmanuelle Fantin ; Adreas Fickers ; Claire-Lise Gaillard ; Isabelle Garcin-Marrou ; Alexie Geers ; Eric George ; Anne-Marie Granet-Abisset ; Pascal Griset ; Guylaine Gueraud-Pinet ; Pierre-Emmanuel Guigo ; Zdravka Konstantinova ; Pascal Laborderie ; Benoit Lafon ; Thibault Le Hégarat ; Fabiola Leone ; Sylvain Lesage ; Cécile Méadel ; Mike Meißner ; Michael Palmer ; Félix Patiès ; Léa Pawelski ; Géraldine Poels ; François Robinet ; Raphaëlle Ruppen Coutaz ; Aranzazu Sarria Buil ; Valérie Schafer ; Claire Sécail ; Michel Sénécal, Philomen Schönhagen ; Céline Ségur ; Mélodie Simard-Houde ; Evan Spritzer ; Beatriz Tadeo Fuica ; Sonia Temimi ; Philippe Tétart ; Marie-Eve Thérenty ; Dominique Trudel ; François Vallotton ; Nelly Valsangiacomo ; Isabelle Veyrat-Masson ; Graziela Mello Vianna ; Anne-Katrin Weber.

06/2019

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Critique littéraire

Du plagiat

Aujourd’hui, le plagiat est devenu l’objet de tous les débats. Il n’est plus un sujet aussi tabou qu’en 1999, lors de la première publication de Du plagiat (PUF). Plagiat « psychique », plagiat par anticipation, suspicion de plagiat chez tel goncourable…Comment expliquer une telle fébrilité dans le champ littéraire ? Lorsqu’au XVIe siècle Montaigne citait Sénèque sans guillemets, il savait qu’il s’adressait à une même communauté de lecteurs formés à la même culture humaniste et détenteurs des mêmes références textuelles. Or, aujourd’hui, l’éclatement des champs de la connaissance en une multitude de domaines de spécialisation a rendu impossible le partage d’un savoir stable et commun. La tentation est devenue grande pour certains de puiser sans vergogne dans le vaste champ des publications, d’une richesse infinie, tant se sont multipliées les initiatives éditoriales, sous les formes imprimée ou numérique. Le grand rêve d’un libre partage, dans le respect de la contribution de chacun au sein de la collectivité, s’effrite trop souvent au profit de l’intérêt particulier. Les grands écrivains n’ont pas toujours su échapper à la tentation du plagiat. Renoncer à une conception de la littérature comme pure création, au-dessus de tout soupçon, n’est pas chose facile. Le plagiat est bien cette zone « grise », difficilement localisable, entre emprunt servile et emprunt créatif ; mais qui saura définir la limite où doit se fixer le curseur entre ces deux extrêmes ? Cet ouvrage procède à la nécessaire clarification d’une notion irrémédiablement mouvante. Le plagiat ne se réduit pas uniquement à une question littéraire ; il s’agit bien plus d’une question de société dont les ressorts sont aussi économiques et techniques, tant les outils de lecture et d’écriture ont évolué vers une plus grande fluidité du texte, via le copier-coller, le téléchargement et la mise en ligne des sommes de connaissances. Se posent alors des questions de déontologie dans des termes nouveaux, selon les supports utilisés et les modes de diffusion. Du panorama historique à l’actualité récente sur la notion de plagiat, cette réflexion sur les pratiques d’écriture offre quelques repères nécessaires à une approche à la fois littéraire, esthétique mais aussi juridique.

04/2011

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Critique littéraire

HISTOIRE DE LA LITTERATURE ESPAGNOLE. Tome 1, Moyen-Age, XVIème-XVIIème siècles

Fruit d'un travail d'équipe, cette Histoire de la littérature espagnole entend combler une lacune : aucune synthèse comparable n'a jamais été publiée en France sur le sujet. L'ouvrage traite exclusivement de la littérature péninsulaire de langue espagnole, selon un découpage en deux tomes qui comportent chacun une bibliographie raisonnée, une chronologie, un index des auteurs et un index des œuvres. Ni palmarès ni panthéon, cette histoire, qui se veut cohérente, est, comme il se doit, une construction. Si les interprétations proposées sont situées par rapport à un état des connaissances, les enchaînements opérés manifestent des choix : soit qu'on prenne acte du verdict des siècles, soit qu'on procède aux révisions jugées indispensables. Ce premier tome s'ouvre avec le Moyen Age, dont il présente les principaux monuments : le Poema de moi Cid, le Libro de buen amor, La Célestine, le romancero. Il les replace aussi au sein d'un vaste paysage : celui que dessine, au fil des siècles, l'épanouissement de la poésie épique et lyrique ; celui qui s'élargit à mesure que la prose conquiert de nouveaux territoires, jusqu'à l'apparition des premiers livres de chevalerie et des fictions sentimentales. Viennent ensuite les XVIè et XVIIè siècles : les deux Siècles d'or. On suivra le renouvellement de la poésie lyrique, de Garcilaso à Lope de Vega, de Herrera à Gongora, de Fray Luis de Leon à Quevedo. On verra aussi comment la prose de la Renaissance, sans s'interdire les explorations les plus hardies - il n'est que de citer les mystiques -, a imprimé un élan décisif au récit de fiction. Le Lazarillo de Tormès, les fables pastorales et les nouvelles mauresques précèdent ainsi Don Quichotte et l'avènement de la littérature picaresque : deux coups d'éclat qui marquent la naissance du roman moderne, sans qu'il faille méconnaître le parcours singulier d'un Quevedo ou d'un Gracian. On découvrira enfin, avec l'essor du théâtre, le triomphe d'une Comedia dont Lope de Vega, avec ses disciples, a su imposer la formule, avant que ne lui donne son second souffle la génération de Calderon.

11/1993

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Bouddhisme

Présence

Un extrait de conversations entre Noriyuki Ueda, éminent anthropologue, et le Dalai ? Lama. Des vérités et des réflexions pleines de bon sens et de sagesse sur le thème de la présence. Attachement. Vacuité. Compassion. Existence. Vous entendrez maintes fois ces termes dans les enseignements du Dalaï Lama présentés dans ce livre de sagesse. De nombreuses pratiques et méditations bouddhistes se concentrent sur "être dans le moment présent". Mais qu'est-ce que cela signifie vraiment ? Le Dalaï Lama parle d'attachement aux aux choses, aux personnes, à la mémoire, aux sentiments de colère et de ressentiment, aux objectifs futurs. "Etre attaché" signifie que nous ne sommes pas ici maintenant ; au contraire, nous vivons à travers ce que vers quoi notre attachement nous emmène. Le vide. Cela signifie-t-il que nous laissons tout partir ? Même les pensées présentes dans notre esprit ? Comment la compréhension de la vacuité nous aide-t-elle à être ici et maintenant ? Le Dalai Lama est clair : si nous ne sommes pas éduqués sur l'histoire passée et si nous n'avons aucun sens du futur, alors comment pouvons-nous avoir un avoir un "présent" ? Dans ce vaste débat, le Dalaï Lama parle de la nature de l'empathie, de la vacuité, de la compassion et de l'attachement, tout cela dans le but dans le but de nous dire : "Soyez ici". Lorsque nous sommes là, nous pouvons pratiquer la compassion dans le moment présent et nous concentrer sur la justice sociale maintenant. Quand nous sommes ici, nous ne sommes plus attachés à notre passé, nous ne sommes plus plus stressés par le futur, plus attachés à la souffrance. Etre ici signifie que nous trouvons le bonheur, la paix, et la plénitude de la vie. Ce livre a été rédigé à partir d'un entretien avec le Dalaï Lama, réalisé par Noriyuki Ueda, auteur, conférencier et anthropologue culturel japonais. Chercheur au Centre d'études bouddhistes de l'université de Stanford, il a donné une série de conférences sur le bouddhisme contemporain, au cours de laquelle ses étudiants l'ont interrogé : "Le bouddhisme peut-il répondre aux problèmes contemporains ? " Son entretien avec le Dalaï Lama donne un aperçu de la réponse.

12/2022

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Histoire des arts décoratifs

Regards sur le métal. Mise en valeur des savoirs et des savoir-faire

Etirer, laminer, rétreindre, ciseler, planer, couler, ce ne sont que quelques exemples de la richesse de notre langue pour désigner le travail du métal que l'artisan travaille à froid et/ou à chaud. Depuis la nuit des temps, l'homme et le métal sont intimement liés. L'âge du bronze, l'âge du fer et l'aspiration à l'âge d'or sont là pour en témoigner. Les expositions sur l'orfèvrerie, et les catalogues qui y sont corrélés, tel celui sur Les Trésors des cathédrales, aussi prestigieux et remarquables soient-ils, n'abordent qu'une facette de ce vaste domaine qui en compone tant et que cet ouvrage souhaite appréhender. Si l'orfèvrerie y a sa place, elle reste modeste en comparaison des autres sujets qui y sont explorés. Ainsi, les métaux tels le cuivre, le fer, la fonte de fer, le bronze ou encore le zinc gagnent-ils leurs lettres de noblesse au regard des techniques étudiées, des moyens mis en oeuvre afin de répondre au mieux aux besoins des commanditaires et aux aspirations d'une époque. Et que dire de ce XIXe siècle malmené car trop vite embrassé au travers du filtre déprécié de l'industrialisation ? On y décèle des productions de qualité qui, si elles puisent dans le creuset de l'Histoire, n'en sont pas moins particulièrement inventives tant sur le plan technique qu'esthétique. Il y est aussi question de ces statues rescapées de la flèche de Notre-Dame de Paris qui, sous le coup de projecteur de l'actualité, prennent un sens nouveau où l'émotion a sa part. Du Moyen Age au XXe siècle, ces regards croisés entre des conservateurs des antiquités et objets d'art, des conservateurs des monuments historiques, des chercheurs à l'Inventaire général et des historiens de l'art nous livrent un champ d'exploration qui fournira une base de réflexion sur l'évolution des protections au titre des monuments historiques. Actes du colloque de l'Association des conservateurs des antiquités et objets d'art de France, tenu à Granville (Manche), du 30 septembre au 2 octobre 2021.

09/2021

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Histoire du droit

Chocolat 100% droit

Le chocolat est l'un des aliments préférés des Français. Et pourtant, il est souvent relégué au rang de simple gourmandise, sans que l'on imagine les obstacles et les contraintes juridiques surmontés avant de rejoindre les placards de nos foyers. Des forêts tropicales aux cuisines occidentales, le chocolat est soumis à une réglementation riche qui impacte toutes les étapes de sa culture, sa fabrication, sa commercialisation, et sa consommation. Qualité du produit, définition du chocolat, protection de la santé, propriété intellectuelle, publicité et représentation du chocolat, fiscalité dans les pays consommateurs, finances publiques dans les pays producteurs, protection des forêts, travailleurs et peuples autochtones ou encore développement durable sont autant de sujets qui ont conduit à ce que le chocolat soit lui aussi " croqué " par le droit. Cet ouvrage, unique en la matière, permet ainsi de faire découvrir le droit applicable au chocolat, tout comme les enjeux et les questions de société qui lui sont inextricablement liés. Le cacao et le chocolat ne sont pas des objets d'étude habituels des juristes et ne sont nullement envisagés comme tels par les consommateurs, ce qui est bien normal. Pourtant, derrière le chocolat, qui se trouve sous des formes variées dans tous les foyers, de nombreuses questions juridiques existent, car le chocolat est en réalité largement appréhendé par la norme juridique ; notamment en ce qui concerne la qualité du produit et sa définition, la protection de la santé, la propriété intellectuelle, la publicité et la représentation du chocolat, la fiscalité dans les pays consommateurs ou encore les finances publiques dans les pays producteurs. Découvrir le droit applicable au chocolat, c'est découvrir tout un univers insoupçonné et souvent voir d'un oeil nouveau des approches largement admises. En outre, loin des placards des cuisines occidentales, la culture du cacao, produit phare de la mondialisation, nécessite une réelle réflexion et un encadrement juridiques pour protéger les forêts, les travailleurs, les peuples autochtones et ainsi garantir le développement durable. Le champ de réflexion est riche et vaste. Les carrés de chocolat sont donc de véritables concentrés de droit ; concentré que cet ouvrage entreprend de faire découvrir.

05/2023

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Littérature étrangère

L'Eclat dans l'Abîme. Mémoires d'un autodafé

Huit ans après Le Crayon du charpentier, voici le nouveau roman de Manuel Rivas, sans doute la plus riche et la plus vaste fresque qu'il nous ait donnée sur la Galice. Au cœur du récit, un fait historique : l'autodafé qui a eu lieu au port de La Corogne le 19 août 1936, quelques semaines après le prociamiento du général Franco et le début de la guerre civile espagnole. Ce jour-là, des centaines de livres provenant des bibliothèques publiques de Galice ont été brûlés devant les habitants de la ville par des militants du groupe de la Phalange - le parti fasciste espagnol. Mais les livres brûlent mal, on le sait, et du bûcher se sont détachées quelques pages, une couverture, une illustration, qui soudain se sont mises à danser dans le vent et ont happé aux flammes. En bon poète, Manuel Rivas nous invite à suivre les vagabondages de ces bouts de papier. En bon romancier, il nous raconte les mille et une histoires s'y cachent. Les cahiers calcinés d'un manuel d'électricité nous parlent ainsi du destin du boxeur Vicente Curtis, ancien membre de l'athénée révolutionnaire L'Éclat dans l'Abîme, condamné à traîner dans les rues le cheval de bois des photographes ambulants. Une illustration méconnaissable nous renvoie aux aventures de la petite lavandière Ô qui, dans les eaux de la rivière, voit surgir de mystérieux visages. Un peu plus loin, une page de garde à demi brûlée porte encore l'ex-libris de la bibliothèque de Santiago Casarès Quiroga, le leader républicain qui doit fuir la Galice et se retrouve exilé en France avec sa fille Vitola, la future Maria Casarès. Nous passons d'un personnage à l'autre, d'une histoire à l'autre, en tournant doucement l'invisible sphère armillaire qui fait de ce roman un kaléidoscope ou un carrousel enchanté. Ces pages d'une intense poésie ,nous montrent que dans la ville de La Corogne, comme partout ailleurs, la condition de l'homme est celle d'un être fragile et toujours imprévisible, capable à chaque instant du meilleur comme du pire

09/2008

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Critique littéraire

Le Poëte et la Bible. Tome 2, 1945-1955

" Avec ce deuxième volume s'achève la publication des commentaires bibliques de Claudel, cette longue méditation commencée dans les années trente, qui ne prend fin qu'avec sa vie, lorsqu'il s'interrompt au milieu d'une phrase de son nouveau commentaire d'Isaïe, peut-être le jour même de sa mort, le 23 février 1955. On retrouve dans ces études, toutes parues après la guerre, les même thèmes que dans les précédentes : le roman ou le drame ou l'épopée de la Création, celui du combat de la Femme, Vierge, Marie, Sagesse, contre Satan, le Fils rebelle, combat qui doit se terminer par le triomphe de Dieu, génial metteur en scène, dans l'Apocalypse. Une grande nouveauté cependant : ce combat extraterrestre est repris par l'aventure humaine, qui n'est autre que l'Histoire sainte, et, plus profondément, dans le cœur de chaque homme qui a le devoir de faire naître en lui un nouveau Christ. Les textes du premier volume, parus avant la guerre, ont été lus par un vaste public et demeurent relativement connus. Ceux que nous republions aujourd'hui ont pâti des difficultés de la vie quotidienne dans un pays occupé à panser ses plaies, et, plus encore peut-être, de l'évolution des mentalités. Claudel en a souffert, qui disait : " L'Evangile d'Isaïe. Pourquoi est-ce que j'ai écrit tout cela, que Dieu m'a commandé, tout cela que personne ne lit, à quoi personne ne s'intéresse, encore moins les chrétiens et les prêtres que les autres ? Tu autem, Domine ! " Ce sont donc des œuvres pratiquement inconnues, même des claudéliens, que nous avons voulu tirer de l'oubli pour y faire découvrir un nouveau " paquet de mer poétique ", comme disait Thibaudet parlant de Tête d'or. Plus peut-être que les thèmes que nous venons d'énumérer, plus que l'émouvante introduction des souvenirs personnels, on admirera dans nombre de ces pages l'écriture éblouissante d'un écrivain libéré de toute convention, qui joint à une facture parfois toute mallarméenne (la description de la grande rosace de Notre-Dame) l'enthousiasme lyrique du croyant en possession, désormais définitive, du sens. " Michel Malicet.

05/2004

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Histoire internationale

Genèses du Moyen-Orient. Le golfe persique à l'âge des impérialismes (vers 1800-vers 1914)

C'est au début du XXe siècle que fut inventé du côté des Indes ce "Moyen-Orient " qui aujourd'hui semble se défaire dans le sang sous nos yeux : il est alors conçu comme l'ensemble des territoires qui gardent, face aux menaces ottomanes, russes, françaises ou allemandes, l'approche de l'Empire anglo-indien. Cette invention, comme le démontre Guillemette Crouzet, procède d'une lente genèse qui eut pour cadre l'aventure britannique dans le golfe Persique. L'impérialisme britannique et anglo-indien est en effet actif tout au long du XIXe siècle dans les eaux et sur les rivages de la péninsule Arabique, de la Perse et du nord de l'océan Indien. Par la violence mise en oeuvre contre des " pirates " accusés de perturber la liberté des mers, par une politique systématique de traités imposés aux pouvoirs locaux, par des grandes entreprises cartographiques marquant symboliquement une prise de possession de l'espace, par une lutte acharnée contre les trafiquants d'esclaves, par le grand projet de création d'une route rejoignant la Méditerranée par l'Euphrate, Londres, Bombay et Calcutta imposent leurs règles, du détroit d'Ormuz jusqu'au Koweït. Dans ce contexte, les flux commerciaux, licites et illicites, augmentent, et le Golfe participe à une mondialisation croissante de l'économie. Ce sont alors autant de trafics de perles, de dattes et d'armes, autant de réseaux marchands et de connections multiples qui se découvrent. Guillemette Crouzet le souligne, l'or noir n'est pas encore exploité mais le golfe Persique a déjà acquis une centralité stratégique que les historiens avaient pourtant jusqu'à présent minorée. Si le "Moyen-Orient" protège le joyau de la couronne britannique que sont les Indes, il n'en est pas moins, dans la géopolitique mondiale de la fin du XIXe siècle, déjà en voie de s'autonomiser. Du siècle des Lumières finissant à la veille de la Première Guerre mondiale, cet essai d'histoire globale renoue avec des études spatiales de vaste ampleur et de longue durée pour restituer un espace multiplement connecté (mer Rouge, Perse, océan Indien, péninsule Arabique, Asie du Sud) : le golfe Arabo-Persique au coeur de sa première mondialisation.

10/2015

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Pays du monde

J'explore la mer des Caraïbes

J'explore la mer des Caraïbes - Mon premier guide de voyage invite les enfants de 7 à 11 ans à découvrir la mer des Caraïbes, ses îles et les pays qui la bordent, à travers une foule d'activités. Unique en son genre, ce guide de voyage tout en couleurs sur la mer des Caraïbes, ses îles et les pays qui la bordent s'adresse aux enfants de 7 à 11 ans ! Il permettra à tous les jeunes voyageurs, garçons et filles, de bien profiter de leur séjour au soleil en les incitant à demeurer attentifs à tout ce qui les entoure. A la fois amusant et instructif, il les occupera pendant les déplacements dans les transports tout en attirant leur attention sur une foule de sujets, de la géographie à l'histoire, en passant par les particularités régionales et les coutumes locales. Tout au long de J'explore la mer des Caraïbes - Mon premier guide de voyage, le sympathique personnage Edgar et ses amis accompagnent les jeunes voyageurs dans leur découverte des divers écosystèmes des Caraïbes (plages, coraux, jungle, faune, flore). Ils les convient à s'intéresser à l'histoire de cette vaste région en leur présentant les civilisations précolombiennes, en leur racontant la venue de Christophe Colomb et des Européens, et en les faisant voyager dans le temps jusqu'à l'époque où les pirates semaient la terreur... Le guide aborde également pour ses jeunes lecteurs des sujets aussi sérieux que l'esclavage et les catastrophes naturelles (ouragans, éruptions volcaniques, tremblements de terre), les initie aux différentes langues parlées dans la région des Caraïbes et leur explique ce qu'est le créole. La musique, la danse et les célébrations que sont les carnavals, les fêtes d'indépendance et les rituels religieux occupent en outre une place importante dans le guide, de même que les aliments de base typiques et les spécialités culinaires. Edgar et ses amis encouragent enfin les jeunes voyageurs à vivre des vacances actives en s'adonnant à l'exploration de cenote, à la plongée-tuba, au kayak de mer, au surf, à la planche à rame et à d'autres sports nautiques.

09/2021

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Régionalisme

Albertville autrefois. Les années 20, Edition simplifiée

" Albertville, cité neuve aux toits clairs a pour elle le charme d'un visage ouvert et jeune. Ses rues rectilignes se coupant à angles droit, disent nettement qu'elle n'a rien à cacher et que sa cordialité n'est point feinte. Ses magasins élégants, qui vont se modernisant chaque jour, ne laissent guère de place à l'échoppe, descendue jadis de Conflans-la-Morte, vers un plus riant séjour. Et la gaie chanson d'eau vive courant le long des trottoirs, confirme cette impression, que tout ici doit être aimable. Et que d'agréables promenades y sollicitent le flâneur dès les portes de la ville. Albertville n'est pas qu'un pays charmant dans un cadre délicieux. Pour assuré que soit son avenir touristique, elle n'y borne pas ses ambitions. Car sa situation privilégiée, au débouché de quatre importantes et riches vallées a fait d'elle, à tous égards, un centre. Ses manifestations économiques de tout ordre : agricoles, commerciales, industrielles, jouissent d'un succès croissant. La terre y est fertile, le commerce vivant, la petite industrie prospère et multiple. Et ses possibilités d'extension, dans une large vallée, sont grandes. De nouvelles rues d'ailleurs, tracées d'hier, prennent corps peu à peu. Albertville subit les événements plus qu'elle ne les force ; et c'est beaucoup déjà, que de toute son activité et de toute son initiative, elle réussisse à y faire face. C'était hier, la construction d'un nouvel Hôtel des Postes, d'un établissement de Bains-douches, d'un bâtiment scolaire, d'un Hôpital moderne et vaste. C'est aujourd'hui celle d'Habitations populaires, d'une salle des fêtes, l'aménagement de squares et de jardins nouveaux... Ce seront sans doute demain de nouvelles usines venant chercher la force électrique dont, à proximité, elle est riche. L'avenir d'Albertville donc, n'est pas que dans le tourisme. Mais encore faut-il le redire, quelque soit son destin, l'offrande d'un accueil courtois, dans l'écrin de ses horizons, demeurera son Violon d'Ingres. " Albert Alex. Le Nouvelliste de Lyon. 14 juillet 1929.

04/1987

ActuaLitté

Musique, danse

Brahms

Nul autre n'était plus qualifié que Claude Rostand, grand spécialiste de la musique allemande romantique, pour traiter un sujet qui avait été jusqu'alors complètement négligé par la littérature musicale de notre pays. C'est, en effet, le premier livre complet et exhaustif paru à ce jour en français. Cet ouvrage considérable, Claude Rostand (1912-1970) y a consacré plusieurs années de sa carrière de critique et de musicographe, rassemblant tous les documents les plus récents à l'époque, lui permettant de tracer le portrait véridique d'une des plus grandes et attachantes figures du romantisme, et de faire justice d'un certain nombre de légendes qui en faussaient souvent la vérité. A travers les correspondances, les mémoires, les récits, les articles de journaux, il a su s'introduire au plus intime de son sujet et nous faire connaître la physionomie profonde d'un homme et d'un artiste parfois étrange, souvent déroutant, mais combien attachant pour qui le connaît. La valeur toute particulière du Brahms de Claude Rostand tient à ce que l'auteur a fait tout en même temps oeuvre d'historien d'une part, et de savant d'autre part. L'ouvrage comprend un élément biographique, récit très attachant, très vivant, au long duquel nous suivons le musicien presque jour après jour durant toute sa carrière. En outre, ce récit brosse une vaste fresque de l'Europe musicale d'alors : les grandes capitales de la musique, le cénacle de Schumann à Dusseldorf, celui de Mendelssohn à Leipzig, la Rome lisztienne de Weimar, Vienne à l'époque de François-Joseph et de Johann Strauss, etc. Nous y voyons vivre ou mourir Schumann, Liszt, Berlioz, Wagner, Hugo Wolf, Bruckner. Dans ce livre vivant, varié et passionnant, Claude Rostand a intercalé un élément qui, pour technique qu'il soit dans une certaine mesure, n'en reste pas moins à la portée de l'amateur moyen : toutes les oeuvres sans exception sont analysées de façon que cet ouvrage puisse également être consulté comme un guide et un dictionnaire brahmsiens. Toutes les oeuvres sont ainsi situées dans leur ambiance historique, psychologique, poétique et sentimentale, et expliquées sommairement et clairement du point de vue strictement musical.

09/1990