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Bruce Hood

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Sciences historiques

Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l'histoire

Quel peut être le point commun entre des oeuvres aussi diverses que la Guerre des Gaules, les Fables de Lafontaine, l'Evangéliaire d'Averbode et les aventures de Sibylline ? A première vue, aucun. Pourtant, ces oeuvres ont toutes marqué leur époque, à leur propre échelle et dans des domaines divers. Elles constituent toutes également une trace de notre Histoire, témoins d'un certain passé, d'un autre temps. Elles ont également pour point commun d'être parvenues jusqu'à nous. L'écrit reste, mais il vit. Il est créé, relu, validé ; il est modifié, corrigé, transformé. Il se transmet, voyage, circule. Officiellement, souvent ; sous le manteau, parfois. Quelquefois même, il est interdit, censuré. On le cache, on le brûle. Mais trop tard : il a été lu. Il peut donc être recopié et reprendre sa route. A travers l'espace, comme à travers le temps. Siècle après siècle, l'Homme a conservé ces traces écrites de son passé, pour constituer une histoire, se forger une mémoire et transmettre savoirs, croyances et idées à ses successeurs. Pour interroger le rapport de l'Homme à l'écrit, l'exposition "Empreintes" aborde huit facettes de l'écrit illustrées par une centaine d'oeuvres, de l'Antiquité à nos ¡ours. Comment l'homme a-t-il conservé la mémoire de sa propre histoire ? Quels sont ces savoirs et ces oeuvres qui ont franchi les siècles et ceux dont la transmission a été interdite ? Comment l'homme a-t-il mis par écrit son état de la connaissance du monde, au fil de ses explorations, de ses expériences ? Les oeuvres présentées proviennent essentiellement des collections des Bibliothèques de l'Université. Elles sont accompagnées d'autres exemples prêtés par l'Université de Gand, le Musée des Beaux-Arts de Liège / La Boverie, le Musée Wittert et le CEDOPAL.

04/2018

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Inde

Le Dernier Maharaja d Indore

Yeshwant Rao Holkar II (1908-1961), dernier maharaja d'Indore, est la figure même du maharaja moderne. Jeune esthète conscient de son absence de pouvoir politique dans une Inde sous domination britannique, ce richissime héritier épris de modernité part dès sa vingtième année à la conquête de l'Europe et des Etats-Unis et se jette à corps perdu dans les années folles. Marié à seize ans à la maharani Sanyogita Devi qui en avait neuf, le jeune prince fait de nombreuses rencontres, dont certaines qui marqueront sa vie entière (Man Ray, Brancusi, Henri-Pierre Roché, notamment). Il se fait grand mécène des artistes occidentaux des années 30 qui raffolent du jeune prince-dandy et de sa très jeune épouse. Le Corbusier, Jacques-Emile Ruhlmann ou encore Eileen Gray décorent l'incroyable palais Art déco qu'il se fait construire au coeur de l'Etat du Madhya Pradesh. Mais derrière cette icône de l'élégance et d'un style de vie devenu modèle pour les autres princes indiens, s'en cache une autre, plus mystérieuse. Fragile et instable, malheureux, mélancolique, déchiré entre les deux mondes irréconciliables qu'il habite - l'Inde et l'Occident -, refusant d'appartenir à aucun, il se retire peu à peu, abandonne son projet d'autobiographie, brûle discrètement ses correspondances et ses papiers, comme pour effacer sa postérité. Une biographie d'un personnage extraordinaire, qui se lit comme un voyage au coeur des années folles mais aussi comme une traversée de l'Inde en voie d'indépendance, tiraillée entre culture coloniale, culture traditionnelle et modernité artistique. Géraldine Lenain est historienne de l'art. Elle a déjà publié Monsieur Loo. Le roman d'un marchand d'art asiatique (Philippe Picquier, 2013).

04/2022

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Ouvrages généraux

Les larmes de l'Histoire. De Kichinev à Pittsburgh

Ecrire l'histoire du judaïsme, est-ce narrer le récit d'une vallée de larmes ? Non répondit longtemps un des plus grands historiens du judaïsme, Salo Baron (1895-1989). Né en Galicie, au sein de l'empire des Habsbourg, invité à enseigner à New York en 1926, il découvrit alors ce qu'il pensait être l'exceptionnalisme américain. Société neuve, les Etats-Unis n'ont pas connu les Croisades, les affres du Moyen Age, les malheurs de l'Inquisition, les pogromes de l'Europe de l'Est et de l'empire russe, dont celui de Kichinev en 1903 marqua tous les esprits ; ils ont échappé au pire, à l'expulsion des Juifs européens. Baron en est persuadé, les Etats-Unis démentent à eux seuls ce qu'il appelle "la vision lacrymale de l'histoire" , le récit du destin du judaïsme comme la liste ininterrompue des persécutions et des massacres. Tout au plus les Juifs américains se heurtent-ils à des préjugés, à des barrières sociales dans les clubs et les universités, mais jamais à un antisémitisme théorisé en idéologie politique à l'instar de l'Allemagne et de la France. Pourtant, en avril 1913 éclate à Atlanta l'affaire Leo Franck, le lynchage d'un Juif accusé du meurtre rituel d'une jeune fille. Première manifestation d'un antisémitisme de haine qui va éclore jusqu'à nos jours, porté par les suprémacistes blancs. Des centaines de synagogues ont brûlé au cours des décennies, jusqu'au massacre de Pittsburgh en 2018 et aux slogans antisémites lors de la tentative de putsch contre le Capitole en janvier 2021. La romance de l'exceptionnalisme sanctifiée par Salo Baron et à sa suite par les historiens du judaïsme américain se trouve-t-elle ainsi durablement démentie ? Est-ce ici aussi le retour de l'histoire lacrymale ?

01/2022

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Histoire de France

Quand la Grande Guerre s'invite à Brive, 1914-1917. Histoire de deux hôpitaux de l'arrière

Brive, dimanche 30 août 1914 : la population attend, fébrile, l'arrivée de "ses" premiers blessés de guerre. "Un spectacle à la fois pénible et grandiose" l'attend. Brive entrevoit les premiers indices du drame qui se joue déjà sur le front. Les hôpitaux corréziens accueillent des soldats martyrisés par l'armement moderne de cette première guerre de masse industrielle. Très vite on s'organise pour porter assistance à ces hôtes exceptionnels nimbés de prestige. Une vague de générosité les enveloppe. Elle ne sera pas de trop pour pallier aux insuffisances initiales d'un service de santé qui entame le conflit avec une doctrine de prise en charge erronée. A l'orée de la guerre, un dépôt de blessés s'installe dans la caserne Brune. Rapidement prise de court, la structure ne doit son salut qu'au soutien de la population civile. Au début de l'année 1915, un nouvel hôpital est aménagé dans le collège Cabanis. Son installation n'est pas exempte de rebondissements malgré l'élan de solidarité locale dont elle fait l'objet. Bien desservie, Brive fait partie intégrante du vaste dispositif d'hospitalisation militaire de l'intérieur qui se construit et évolue au fil de la guerre. L'intrusion soudaine des blessés et des hôpitaux affecte la vie quotidienne de la population civile. La générosité spontanée des premiers temps se trouve peu à peu confrontée au prolongement imprévu de la guerre. La situation s'éternise, l'endurance charitable locale s'étiole... Les archives du fonds 1914-1918 du Service des Archives Médicales et Hospitalières des Armées, du centre de documentation du musée du service de santé ainsi que la presse locale corrézienne ont permis de reconstituer l'histoire des hôpitaux militaires temporaires qui ont fonctionné à Brive et dans ses environs pendant la Grande Guerre.

10/2014

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Littérature française

Un soir de téléthon

« ... les danseuses froufroutantes descendirent joyeusement vers la salle. Elles oscillaient leur corps de liane au rythme syncopé de la musique. La meneuse de revue apparut, scintillante, au centre de ce bouquet multicolore. Jaillissant de ce jardin enchanteur, une apparition bien réelle se posa juste devant la table des mousquetaires. Longue et brune, la jeune femme consuma de son regard de braise les bretteurs du dimanche. Sa bouche bien dessinée s'arrondissait comme un fruit mûr à cueillir sans attendre, et son corps flexible ondulait tel un serpent prêt à se projeter sur sa proie. La musique orientale distillée en mineure transportait les spectateurs dans un palais princier ottoman. La danseuse s'approcha encore plus près. Le Président se leva, s'inclina poliment comme s'il voulait la délivrer du sérail. Elle lui répondit par un clin d'œil engageant. Conquis par la beauté de cette apparition, André était sous le charme de la séductrice. Lui, le héros du jour allait-il perdre ce combat de nuit ? » S'inspirant d'une pratique interdite : le duel à l'épée, le cinquième roman de Bernard Marché rompt avec les précédents ouvrages de cape et d'épée, spécialités du maître d'escrime. Tel un romancier moderne, l'auteur fait évoluer les personnages de cette saga à travers les événements historiques de la deuxième moitié du vingtième siècle. Des années trente à nos jours, les acteurs principaux de cette péripétie récente sont ainsi confrontés à des conflits humains ou à des épreuves sentimentales à travers plusieurs continents. Que ce soit lors d'un duel, le débarquement en Normandie ou la chasse aux anciens nazis, l'adrénaline distillée par la plume du narrateur projette le héros en première ligne face au danger. Un régal pour les lecteurs de tous âges.

11/2015

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Sciences historiques

Mémoires souletines. Tome 2, Bergers et cayolars

Vous souvenez-vous du dimanche 20 août 1950 ? Même si vous étiez déjà nés, cette date ne vous a sans doute pas marqués autant que moi. Plus de 60 ans ont passé depuis cette journée mémorable mais le souvenir de mon premier départ pour une semaine au cayolar de Zingolatze est toujours présent dans ma mémoire. Bien avant ceux de Syracuse, Samarcande ou Venise, les noms de Zingolatze, Ahüzki, Irati ou Itürxarre ont marqué ma mémoire et nourri mes rêves. Les cayolars ont été mes premiers Eldorados. Le souvenir de ce premier séjour et de ceux qui ont suivi est toujours là, mêlé à une certaine nostalgie et une non moins certaine frustration. Ces bergers et ce mode de vie, nous sommes nombreux à les avoir connus sans y attacher toute l'importance qu'ils méritaient, sans savoir qu'ils étaient les derniers témoins d'une époque en train de disparaître. Les témoignages de ceux qui ont bien connu cette société originale dans leur jeunesse ont permis de la faire revivre. Ces hommes et ces femmes, qui commençaient toujours par dire qu'ils n'avaient rien d'intéressant à raconter, n'avaient pas conscience des trésors contenus dans leur mémoire et devenaient intarissables une fois lancés. Certains des témoins sont décédés et le retour dans leurs cuisines maintenant vides mais imprégnées de leur présence est toujours émouvant ; c'est dans ces moments-là que je regrette de n'avoir pas pris tout ce qu'ils offraient, enregistré tout ce qu'ils savaient. La phrase d'Hampâté Bâ, "En Afrique, chaque fois qu'un ancien meurt, c'est une bibliothèque qui brûle", ne s'applique-t-elle pas aussi à la Soule ?

10/2012

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Sociologie

Sex Press. La révolution sexuelle vue par la presse underground

Sexus politicus ! Au milieu des années 60 en occident, une génération décide de briser le tabou du sexe contre la société, la religion et les valeurs familiales. Leurs idées underground explosent dans une nouvelle presse libre : de the east village other à sexpol en passant par actuel. Tous ensemble ? De la communauté à l'orgie, il n'y a qu'un pas que beaucoup n'ont jamais franchi ! Sexualité de groupe libre et joyeuse versus partouze codifiée : comment les années 60 et 70 ont réinventé le sexe à plusieurs. Avec oz, suck, screw... Women's lib ! Apparu aux Etats-Unis au milieu des années 60, le mouvement de libération des femmes est l'une des grandes affaires politiques des seventies, aboutissant à des avancées notoires. De Rat à Tits et Clits en passant par le torchon brûle. A poil ! Pratiquer librement la sexualité, c'est aussi reprendre possession de son corps. De la culture du corps libre aux plages naturistes, comment toute une classe d'âge s'est retrouvée à poil. Avec Nola Express, Berkeley Barb, Mainmise... Minorités ? On n'appelait pas encore ça le mouvement LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans) mais ça n'empêchait rien ! De interview à other scenes, comment les combats des minorités sexuelles ont précédé ceux du mainstream. Chicks ! Maintenant que le sexe est en vente libre, pourquoi ne pas prendre un peu de plaisir ? De vedettes à sex stars system en passant par les pockets de gare : un parti pris résolument masculin. Porno... Presse populaire, sex-shops urbains et cinéma x, comment en est-on arrivé là ? Retour sur les prémices de la pornographie à l'époque où on appelait ça encore du cul. La révolution sexuelle s'est fait récupérer !

05/2012

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Littérature française

L'aube était radieuse

Le 5 juillet 1962, la guerre d'Algérie se terminait et le peuple algérien prenait son envol pour une place dans le concert des nations. Mais cette quête n'est pas facile, car il ne suffit pas d'une indépendance, même chèrement acquise, pour mener à bon port un peuple et un pays. Il y a même une incompatibilité à sortir d'une guerre et prendre immédiatement les rennes d'un pays fraîchement libéré. En effet, depuis des temps immémoriaux et les deux exemples les plus proches, ceux de Winston Churchill et du général de Gaulle, instructifs à cet égard, nous savons que les qualités requises pour libérer un pays ne sont pas les mêmes que celles qu'il faut pour le gouverner et l'administrer. Pour avoir méconnu ce principe et persisté dans l'exercice du pouvoir, sans avoir les qualités nécessaires, les dirigeants algériens ont confondu force brute et autorité morale, éthique et fidélité à l'intérêt de groupe, les biens de l'Etat et les désirs insatiables de leurs hommes liges, la confidentialité nécessaire et le goût du secret poussé jusqu'à la caricature. Leurs errements ont conduit à l'explosion d'une société musulmane, à peine sortie du sous-développement, qui a compris que le socialisme n'était qu'un instrument de son aliénation et en aucun cas le choix d'un développement réfléchi. Ce livre, n'a pas l'ambition de démonter les mécanismes qui ont conduit à l'explosion qui a traumatisé l'Algérie, il s'agit seulement d'un témoignage au quotidien de cette descente aux enfers d'un peuple qui, en toute innocence avait pourtant mis tout son espoir dans ses dirigeants et dont l'attente a été trahie...

02/2011

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Ethnologie

Traditions en devenir. Coutumes et croyances d'Europe et d'Asie face au monde moderne

Tradition, transmission, transformation : si loin qu'elles remontent dans le passé, les traditions ne cessent de subir des changements qui les ouvrent sur le présent. Ces transformations, liées à l'histoire générale, aux échanges, au passage de l'oral à l'écrit une île de l'archipel japonais des Ryûkyû en fournit ici un exemple - ne sont pas moins dignes d'étude que la continuité d'une mémoire parfois millénaire. On verra comment des rituels de l'ours, communs à certaines régions des Pyrénées et de la Sibérie. trouvent des échos chez Rabelais, aussi bien que dans des coutumes propres à certains cantons de la Dordogne. On y trouvera l'origine d'Arlequin, dont l'Hellequin de la Chasse des morts est un autre avatar, transitant du récit populaire à la littérature savante. On se demandera pourquoi, au carnaval d'Arpajon, on brûle encore l'effigie d'un "triste sire Binot". et de quel fond lointain peut sortir le cheval Bayard, dont le sabot s'est incrusté à travers les territoires belges et français. Si ces manifestations d'antiques traditions font souvent figure, en Occident, de coutumes "folkloriques" limitées, il n'en va pas de même dans les cultures d'Asie. La geste de Rama, en Inde, la personnalité semilégendaire de Confucius, en Chine, continuent à soulever les passions, à susciter selon les cas l'enthousiasme. la dévotion, ou l'hostilité de populations entières, en rapport avec la politique du moment. Les nouveau médias - bande dessinée chinoise, dessins animés japonais - jouent leur partie dans cette transmission, comme dans le grand jeu idéologique. Car les traditions vivantes. en devenir, se révèlent ambivalentes. Un sentiment aussi positif que l'amour de la nature au Japon peut donner lieu à de douteuses déclarations nationalistes, aussi bien qu'aux films d'un Miyazaki, dont le message atteint à l'universel.

12/2014

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Romans de terroir

Le sanglier de la forêt de Lonnes. Esquisse du comté de Savoie à la fin du XIVe siècle

Jacques Replat (Chambéry, 1807-Annecy, 1866) fut un des auteurs les plus en vue dans la Savoie du XIXe siècle ; très apprécié de ses contemporains, il publia plusieurs romans gothiques - se déroulant au Moyen Age et teintés de fantastique -, des poèmes également d'inspiration médiévale ou romantique, et des récits de promenades oniriques, mêlant l'humour, la vision, le souvenir et l'histoire. Le Sanglier de la forêt de Lonnes, publié en 1840, évoque le dernier duel judiciaire du comté de Savoie, en 1397 : il eut lieu à Bourg-en-Bresse entre le chevalier-poète Othon de Grandson et son rival Gérard d'Estavayé. Il en explore les sources - la mort suspecte du Comte Rouge Amédée VII à Thonon, l'amour de Catherine d'Estavayé pour Othon -, et prend pour symbole du mal qui rongeait la Savoie le grand sanglier qui hantait les forêts du Chablais et dont la malédiction devait être fatale aux temps héroïques : car avec la mort du Comte Rouge et celle du chevalier-trouvère, c'est toute une époque qui s'en va, avec ses valeurs, ses rêves, ses illusions, ses fantasmes - lesquels ne sont d'ailleurs pas dénués de force sur les événements : derrière leur voile, des forces mystérieuses sont à l'oeuvre. Poète et historien à la fois, Jacques Replat a dans ce roman recréé avec succès une période qui continue de susciter une forme de nostalgie : la Savoie féodale semble avoir touché au monde du rêve, comme un écho de la mythologie arthurienne alors si prisée en Europe. Evocation poignante, que celle du Sanglier de la forêt de Lonnes, et si typique de la littérature du Buon Governo (1815-1848) : on voulait renouer avec les vieilles racines, enfouies dans la brume des temps gothiques.

04/2015

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Critique littéraire

La main coupée. Métonymie et mémoire mythique

Au commencement était la main, un fragment, la partie d’un tout. L’imaginaire s’en saisit parfois pour raconter l’histoire de la Relève du Temps, l’alternance de la naissance et de la mort à travers la dynamique du sacrifice. Cette problématique constitue la trame souterraine structurant bien des œuvres à travers l’immémoriale et implacable logique du « si le grain ne meurt… ». Un grand nombre de récits peuvent être déchiffrés grâce à cette clef qui donne sens à toutes ces mains insolites jonchant en particulier dans la littérature médiévale les textes : mains coupées en guise de punition ou dans le duel en prélude à la décapitation, mains rongées par la lèpre ou offertes en tribut, mains magiques enfin, ou desséchées par quelque péché secret ou la seule vieillesse. Et non loin de ces mains, de ces manchots l’on trouve volontiers des poissons, des oiseaux, des eunuques et des vierges, des marraines et des marâtres, des mannequins et des ymaiges, de drôles de pousses de gibet aussi, et beaucoup de jumeaux. Une o euvre emblématique, La Manekine de Philippe de Rémi, fournira le cadre narratif ainsi que les principaux motifs récurrents autour de la thématique de la mutilation : des traversées de grands océans, des accusations calomnieuses, de grandes disettes et de mélancoliques pêcheurs, mais également des Pâques radieuses. La métonymie engendre le double : amputation et génération forment un couple imprévu pour dire la guérison nécessaire du temps à travers la métaphore de la maternité et de la royauté à restaurer. Une main est coupée, un mannequin est brûlé, un sacrifice est donné au vieux bonhomme Temps pour le refaire jouvenceau, tandis que la Manekine, Reine mehaigniée, est enfin guérie et couronnée.

05/2010

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Histoire ancienne

Abydos. Le temple de Séti Ier

En 1912, lorsque paraît Abydos. Le Temple de Séti Ier, Jean Capart n'en est encore qu'à l'aube de sa fantastique carrière, mais on devine déjà dans son récit les qualités qu'apprécieront son public et ses collègues égyptologues. Il récoltera les plus grands éloges Au printemps 1909, au cours de son quatrième voyage d'études en Egypte, Jean Capart se rend pour la première fois à Abydos. Ce site majeur, voué au culte d'Osiris, est situé à environ 500 km du Caire. Là, il réalise au total pas moins de 500 plaques photographiques. Capart sélectionne une cinquantaine de photographies qu'il transforme en clichés de projection en vue d'illustrer - chose rare à cette époque - ses cours et ses conférences. Le 5 mars 1911, à la demande de son ami Emile Guimet, il s'en va donner une conférence illustrée au Musée Guimet de Paris. Il y rencontre un succès tel que, de toutes parts, on lui suggère de coucher sa conférence sur le papier. Ce sera chose faite le 27 mai 1912, par un ouvrage comprenant une trentaine de pages de texte et 50 planches d'illustrations qui s'intitule Abydos. Le Temple de Séti Ier. Etude générale. Comme il se doit, il est dédicacé à John Garstang, l'homme qui l'avait accueilli à Abydos trois ans plus tôt. En publiant cet ouvrage, Capart n'a d'autre ambition que de donner une vue d'ensemble d'un monument auquel, depuis Auguste Mariette, extrêmement peu de publications ont été consacrées. Les magnifiques photos mettent en évidence la beauté brute des pierres et les bas-reliefs et les hiéroglyphes prennent alors toute leur signification. Jean Capart est considéré aujourd'hui comme le fondateur de l'égyptologie belge

10/2015

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Littérature française

Mes prisons en Lituanie

"Destin, vous avez dit destin ? Soit un jeune homme fraîchement diplômé d'arabe qui croit obtenir un poste à Bagdad. Annulation... Une démission subite à Klaipéda en Lituanie précipite son choix. Adieu Mille et une nuits, place au froid et à la brume baltique et l'apprentissage d'une langue... rare, le lituanien". C'est donc en octobre 1938 que Georges Matoré arrive à Klaipéda comme professeur de français. Il n'y reste que quelques mois car le 21 mars 1939, la ville est rattachée au Reich allemand : quelques heures pour plier bagage. Repli sur Siaulai. Mi-juin 1940 : les Soviétiques annexent les Pays baltes. Le stalinisme s'abat sur la Lituanie. Commence alors pour Georges Matoré l'aventure la plus dramatique de sa vie. Accusé par le NKVD d'espionnage, il est incarcéré à Siaulai et condamné aux travaux forcés. Il restera deux mois au secret, puis sera transféré à la Sûreté de Kaunas. A la fin du mois de juin 1941, l'armée Rouge quitte le pays précipitamment, fuyant devant la Wehrmacht. La prison de Kaunas, abandonnée par ses geôliers, se soulève. Matoré réintègre l'université de Vilnius et épouse Aldona durant l'été 1941. Mais le nazisme s'est abattu sur le pays... Mes prisons en Lituanie est un témoignage rare sur la Lituanie prise en étau dans plusieurs occupations dont aucune n'offre de mansuétude particulière. Un document important sur un passé proche et mal connu d'un pays trop longtemps oublié. Les persécutions anti-baltes des Soviétiques et celles anti-juives des nazis, les ghettos de Kaunas, les premières déportations... : tous ces événements ont été restitués par Georges Matoré dans un style alerte et puissant, où pointe un humour désabusé.

01/2017

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Philosophie

Le tempo de la pensée

Le blocage, l'empêchement de penser, le détour, la panne se trouvent au coeur de la création : tous ces dysfonctionnements où la pensée "grippe" sont la pensée même. Kafka, Mallarmé, mais aussi Platon, Aristote, Kant, Husserl et Wittgenstein négocient avec leurs conflits. S'ils réussissent, il y a une oeuvre, sinon, elle demeure dans les limbes — ce qui est le cas pour une partie de l'oeuvre de Mallarmé. Chez le créateur, il existe une peur essentielle, celle de poursuivre. Plutôt recommencer que poursuivre : tel est le secret désir qui paralyse. Pour Rimbaud, c'est différent. Il va très vite, ne connaît pas d'obstacle, brûle toutes les étapes en feignant de ne pas voit les difficultés. Alors que les philosophes ne cessent d'avancer en un mouvement d'aller et de retour, chez Rimbaud, il n'y a pas de retour, ou alors il aurait été catastrophique. Troublée par l'énigme qu'elle est pour elle-même, la pensée n'existe pas sans affectivité : ce qui excite paralyse, mais, sans excitation, il n'y a pas de pensée. Ce qui suscite le désir d'écrire empêche d'écrire. Tout l'art consiste alors à négocier avec les résistances. En compagnie de Rilke, Proust, Valéry, Claudel et Beckett, l'auteur — qui a lu Freud — montre comment la raison se démène, étant entendu que la compréhension des choses n'est pas autonome. L'affectivité peut lui opposer un mur. Il faut alors consentir à un saut, à penser un pont, sans savoir quel sera le terrain inconnu découvert "en face". Dans ce livre, en quête d'une musique secrète (le tempo dénote un rythme qui n'est pas défini de manière absolue), il y a un désir de se déprendre du lyrisme de la pensée. Plutôt qu'une oreille séduite, l'énergie d'un pas décidé.

09/1993

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Technologies

Bâtiment et environnement. Bâtir pour préserver la santé, gérer l'environnement et reconstruire la ville, Actes du colloque du 28 octobre 1999

1re table ronde : Bâtiment et santé publique. Un bâtiment brûle de l'énergie, utilise des flux (eaux, gaz, déchets...), et peut mettre en danger la vie de ses occupants (amiante, plomb...). De ce constat est née la notion de HQE : Haute Qualité Environnementale. Qu'il s'agisse de bâtiments publics, d'immeubles collectifs ou de maisons individuelles, chaque élément d'un bâtiment : les matériaux utilisés, les équipements (chauffage, isolation, ventilation, électricité, éclairage...), tout comme sa conception, influent sur la santé des occupants. Construire et rénover autrement est devenu un enjeu pour allier modernité, protection de la santé des habitants et environnement. 2e table ronde : Bâtiment et traitement des déchets. Les déchets de chantiers représentent chaque année 31 millions de tonnes soit à peu près l'équivalent du volume de la collecte des ordures ménagères. Une nouvelle circulaire est attendue, qui organise la collecte et le traitement des déchets du BTP. La fermeture progressive des décharges va obliger les professionnels du bâtiment à gérer autrement leurs déchets. La fin des décharges " brutes " comme le prévoit la loi en juillet 2002 : utopie ou réalité ? Un dossier complexe qui aura un coût élevé. 3e table ronde : Repenser et reconstruire la ville. Quartiers en difficultés, copropriétés dégradées, parc social privé de fait obsolète... Fracture économique et sociale, insécurité... La politique de la ville ne peut se résumer à des actions isolées. Il faut renouveler l'urbain dans son approche environnementale et reconstruire la ville sur la ville en privilégiant des approches novatrices. Démolition/reconstruction, construction d'équipements publics, réappropriation foncière, accueil d'activités... Repenser quartiers et villes, un enjeu pour le troisième millénaire pour lequel tous les partenaires (État, collectivités territoriales, acteurs économiques et sociaux...) doivent se mobiliser.

01/2000

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Littérature française

Parpagnacco ou La conjuration

A vrai dire le capitaine Erik Eriksen et Patrick, son second, auraient mieux fait de se méfier. Mais quoi ? Pour un capitaine au long cours danois comme pour un second irlandais, un peu de la brume natale qu'ils transportent avec eux cache toujours la vérité des choses. Vraiment, ils n'auraient pas dû chercher à tout comprendre : pourquoi la jeune Morosina était un jour apparue à bord du Motherland pour leur demander s'ils n'avaient pas une île ; pourquoi Parpagnacco, le chat de M. Gino Montini, l'antiquaire, inspirait à cette jeune fille une haine si vive et au capitaine Eriksen une telle inquiétude... Mais, surtout, lorsqu'il revint dans la Ville Incomparable, le capitaine aurait dû se contenter de boire, d'écouter le vol des pigeons à l'heure de midi et, le soir venu, il aurait mieux fait de rejoindre le vieux Motherland à son mouillage de la Marittima. Or, sous prétexte de chercher une boutique où l'on vend des "burattini" (poupées figurant les personnages de la Commedia), le capitaine ne retournait-il pas chaque jour chez M. Gino Montini, cet inquiétant et courtois antiquaire ? Et pourquoi le capitaine n'a-t-il pas prévenu Patrick, si léger et si triste, qu'il avait tort de chercher à retrouver Morosina ? Pauvre Patrick ! la veille de sa mort, sachant que le trésor resterait introuvable, voici qu'il avait découvert le principal : que le courage ne suffit pas... Sur le Motherland, qui vogue vers les mers du Sud, le capitaine Erik Eriksen évoque ainsi les silhouettes légères de ces personnages dont les entrechats ont mis en scène la mort de son meilleur ami, lui-même si léger, si dansant, avec son manteau flottant sur ses épaules, et les vieilles romances irlandaises qu'il chantait en pensant à celle qu'il aimait le plus au monde...

06/1954

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Littérature française

Sans domicile fixe

Déhanché par le sac trop bourré qu'il porte à l'épaule, le vagabond au masque de Pierrot lunaire avance en titubant sur le trottoir. Son nom : Bébert. Son âge : trente-cinq, quarante ? Voici que dans sa poitrine soudain trop étroite le coeur s'emballe. Encore une crise ? La brume de novembre étouffe la petite ville de l'Est où l'a conduit, en fraude, un wagon de marchandises parti à l'aube de Paris. Avant de devenir un sans-domicile-fixe, Bébert a été Gilbert, un garçon doux, sensible et fin, grandi entre un père, Luc, et une mère, Cécile, attentifs et aimants. Luc d'abord, Cécile ensuite sont morts, peut-être un peu trop tôt, surtout pour un jeune homme qui semblait porter en lui la rupture et l'échec. Des illusions au chômage, de la boisson à la rue, Bébert l'a emporté sur Gilbert. Il va, pour la première fois depuis des années, grâce à la générosité d'un passant de la ville inconnue, coucher cette nuit dans une vraie chambre et un vrai lit, à l'hôtel de la Gare. Par un sursaut que rien ne laissait prévoir, il ne boira pas de vin ce soir. Défilent dans sa tête, entre deux crises qui lui tordent le coeur, les images de l'enfant amoureux de poésie et de fables, celles de Fanny, la jeune fille en casquette sous les marronniers en fleur, leurs vacances au bord de l'Océan, avant la rupture et l'échec. Comme les précédents romans de Marilène Clément, dont l'un a reçu le prix Charles Veillon et deux ont été adaptés à la télévision, celui-ci reflète un problème familial et social actuel, raconté avec une sobriété et une gravité qui ne vont pas sans humour, poésie et tendresse.

04/1988

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Littérature française

Reportages, Romans

Lisez la presse, écoutez les bruits du monde : vous entendrez l'écho de ce journaliste-écrivain qui fit deux guerres comme combattant, sillonna tous les continents pour ses reportages et fut surnommé "L'Empereur" par tous ses confrères. Une résonance évidente quand on réalise à quel point il fut aussi le témoin de bien des fureurs qui se prolongent aujourd'hui. Il est pourtant, d'abord, salué comme un romancier, auteur de multiples best-sellers dont L'Equipage, belle de jour, Le Lion, L'Armée des ombres... Pourtant, ce sont bien les reportages qui sont à l'origine de tout : la matrice, la source d'inspiration et la matière brute de ses nouvelles et de ses romans. Il suffit de lire les reportages qui les inspirèrent pour non seulement se convaincre de leur intérêt, mais plus encore se laisser entraîner dans des histoires dont l'on ressort souvent les yeux pleins de poussière. Et de se convaincre que l'écriture du Kessel journaliste a cette vertu première : nous informer et, même, nous faire rêver. Le croisement perceptible entre reportages et nouvelles, entre vie intime et roman, c'est la manière Kessel. Il se sert de ses reportages pour nourrir sa production littéraire, change parfois les titres, injecte ici ou là, laisse mûrir. Mais, quoi qu'il fasse, il n'oublie rien ni personne. Et qui a dit qu'un article ne survivait pas à la date de sa parution ? Ceux de Kessel sont vivants, colorés, vibrants d'une curiosité et d'une générosité salutaires. La lecture de ses articles ne doit donc pas attendre : ils sont la matière même du siècle tourmenté qui fut le sien et qui est encore le nôtre.

04/2010

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Romans historiques

Aliénor d'Aquitaine Tome 3 : A Jérusalem

1146 à Vezelay, Bernard de Clairvaux prêche la croisade. Les Turcs menacent Jérusalem. Aliénor d'Aquitaine, équipée comme un chevalier sur son destrier telle une Amazone, l'épée au poing, harangue la foule. Elle ira à Jérusalem. Elle en a décidé ainsi. Rien ne saurait l'arrêter. Son mari s'incline. Peut-on laisser une aussi jolie femme seule à Paris ? Un an plus tard, Louis et Aliénor, à la tête de 100000 hommes, quittent Metz pour Jérusalem. Aliénor d'Aquitaine emmène ses dames de compagnie, ses trou­badours, ses atours, ses bijoux, ses robes, sa vaisselle. Croisade ou voyage d'agrément ? Son chevalier servant, Foulques de Fons-Almoy et sa dame de coeur, Marguerite de Saint-Brice, sont du voyage. A Byzance, le basileus dont la duplicité est à la hauteur de sa ma­gnificence, leur offre un séjour inoubliable. Le couple royal est émer­veillé par le luxe inouï que recèle la nouvelle Rome. Aliénor découvre les fastes et l'opulence de l'empire : palais de marbre, églises aux mosaïques rutilantes, eau courante, piscines chauffées, hammams, courses à l'hippodrome, chasses au léopard ... et un basileus qui tente de la séduire. Enfin, c'est la traversée du Bosphore. Six mois d'épreuves acca­blantes les attendent. l'armée allemande, trahie par les Grecs, a été exterminée dans les vallées encaissées du centre de l'Anatolie. Pour éviter un tel désastre, le roi de France décide de longer la côte. Em­buscades, traquenards, trahisons, inondations, disette transforment la Croisade en cauchemar. Etrillés, les Croisés gagnent Antioche où les accueille l'oncle d'Alié­nor, le sémillant Raymond de Poitiers. Les dissensions dans le couple royal se creusent. Raymond et Louis s'opposent. Aliénor soutient son oncle et décide de rester à Antioche. Louis VII doit réagir.

03/2019

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Littérature érotique et sentim

L'honneur du clan Tome 1 : La flamme des Highlands ; A la merci du highlander

Partagés entre devoir et passion, les héritiers MacLerie devront faire leur choix : préserver l'honneur du clan, ou sauver l'amour de leur vie. La flamme des Highlands Ciara a bien cru perdre pour toujours Tavis, destiné à une autre. Mais, lorsque celui-ci se retrouve un jour libéré de ce lien, un fol espoir envahit la jeune femme. Tavis, son ami d'enfance, son seul et unique amour, peut enfin être à elle ! Leur heure serait-elle venue ? Hélas, obnubilé par les alliances politiques, son père étouffe son bonheur naissant en arrangeant un mariage pour elle. Consciente d'outrepasser les lois de son clan, elle décide d'avouer sa passion à l'homme qu'elle aime et de le conquérir. A la merci du Highlander Rob Matheson, chef de clan, contient à grand-peine sa rage. En enlevant la fille du chef des MacLerie, le clan ennemi, son cousin a bravé son autorité et rompu les règles. Pire encore, cette brute a lancé un défi, une véritable déclaration de guerre aux MacLerie. Devant l'assemblée des guerriers, la captive, terrifiée mais surtout tremblante de colère, lui jette des regards haineux. Cette prisonnière, hélas, il ne la connaît que trop bien : c'est la farouche Lilidh, celle qui fait battre son coeur d'un désir interdit... A propos de l'auteur : Nominée trois fois aux RITA Awards - qui récompensent les meilleurs auteurs de romance -, Terri Brisbin a écrit de nombreux romans, traduits dans vingt langues et publiés dans vingt-cinq pays. Son genre favori est la romance historique, dans lequel elle excelle : en témoignent les plus de 1, 7 million d'exemplaires de ses romans vendus à travers le monde.

02/2019

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Littérature française

Le cabinet noir

Ce roman à tiroirs se déroule sur le rythme du suspense de la préparation de l'élection présidentielle de 2022 dans la cellule d'experts la plus réputée et qui a déjà gagné trois présidentielles. C'est l'opportunité, grâce à l'auteur, très informé, de comprendre le fonctionnement de ces gourous mystérieux qui participent à la fabrication de ceux qui briguent les suffrages. Des Gilets jaunes au mouvement Woke, toutes les tendances d'opinion sont brassées devant nos yeux par les analyses de ces spécialistes de la communication politique. Cela donne la sensation d'un rendez-vous à grand risque qu'ils décrivent eux-mêmes : "On n'a pas le choix. C'est une campagne pour nos gosses, pour ce qui nous a toujours animés. C'est, peut-être, tout autant, se retourner sur nous-mêmes, nos certitudes, nos arrogances et le bordel qu'on a semé. On se croyait 'dandy' de la révolution, ne finissons pas Gandhi de notre incurie. Il faudra sortir par le haut". On croise aussi, dans un récit quasi autobiographique, les évocations de 68, ses enthousiasmes, ses excès et, surtout, ses conséquences. Pour cette raison, le livre commence de manière énigmatique : "Le soleil brûle l'asphalte d'idéaux. C'étaient aussi les miens. Ceux d'une génération exaspérante d'avoir tant espéré". Ce texte en appelle à l'humour parfois corrosif, aux descriptions très soutenues et aux émotions de personnages plein d'aspérités - des politiques qui concourent à la Présidence de la République ou des faiseurs d'opinion aussi puissants que discrets. De toute manière, on referme le livre avec un regard plus acéré, des signes d'excitation intellectuelle et la gaîté d'instants de dérision salutaire. Manuscrit relu et corrigé par staka. fr

03/2023

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Théâtre - Pièces

L'effet de la lave

Après s'être engagé pendant six ans au sein d'une unité militaire dans le nord de l'Irak, Richard, accompagné de sa nouvelle petite amie, revient dans sa province natale. Quand il réapparait en pleine nuit dans la vie des siens, tous ont changé. Ses soeurs et ses parents aimeraient le reconnaître et l'accueillir comme il se doit. Mais les souvenirs même semblent les séparer. Chacun des membres de la famille voudrait lui pardonner d'avoir entraîné dans sa fuite Bastien, son jeune frère. Ils n'y parviennent pas. Richard va dorénavant s'obstiner à rester. Quelle volonté l'obsède à rassembler père et mère, frère et soeurs, alors que sa fuite de la ville en guerre peut les mettre tous en danger ? L'aînée, Mathilde, vient de rentrer, elle aussi, d'un long séjour aux USA où elle a eu un fils. Richard attend qu'on lui présente l'enfant. Il ne quittera pas la maison tant qu'il n'aura pas fait sa connaissance. C'est alors qu'elle lui confie que la grange où ils ont vécu l'intensité de leur adolescence a brûlé. Entre la peur de perdre l'amour de l'Autre et le désir d'échapper au monde familier, une nouvelle question ne cesse de jaillir dans la tête de Richard : que représente-t-il aujourd'hui à leurs yeux ? Un rescapé ? Un traître ? Un frère au charisme fou ? Ou bien l'éternel enfant qui fut adopté ? A mesure que la nuit avance, la place qu'ils imaginaient être la leur au coeur de la fratrie va être bousculée et les tensions vont croitre jusqu'à l'implacable sacrifice. Une nuit entière pour se défier, se rapprocher, se confondre. Une nuit pour que les destins des uns s'immiscent, s'infiltrent, s'insinuent en chacun et répondent à la demande pressante du fugitif.

12/2022

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Sciences politiques

Ton père honoreras

Bel homme de cinquante-neuf ans aux cheveux gris, Bonanno ne répondit pas. Ce soir-là il était sorti sans garde du corps ni arme. Même s'il y avait eu foule sur l'avenue, il n'aurait pas appelé à l'aide, parce qu'il considérait déjà son enlèvement comme une affaire privée. Il s'efforça de recouvrer son calme pour mieux saisir la situation. Les deux truands continuaient à l'entraîner le long du trottoir en lui paralysant les bras. La pluie froide et le vent filtrant à travers son complet de soie gris le firent frissonner. Dans la brume de Park Avenue il ne vit rien que les feux rouges arrière de son taxi qui s'éloignait et n'entendit que la lourde respiration des deux forbans. Tout à coup un bruit de pas rapides retentit sur le trottoir derrière lui et Maloney cria : «Hé, que diable ! qu'est-ce qui se passe ?» Un mardi d'octobre 1964, un homme est enlevé. Il s'agit de joseph Bonanno, alias «joe Bananas», parrain d'une famille de la mafia new-yorkaise. Ainsi commence l'enquête de Gay Talese. Ainsi commence la «guerre des Bananes», conflit opposant les principales familles du crime organisé. Fascinante plongée dans l'univers de la Cosa Nostra, ce chef-d'oeuvre du journalisme n'est ni un roman ni un livre d'histoire. Dans Ton père honoreras, rien n'est imaginaire, tout est vrai. Mais la vérité de la mafia est plus extraordinaire que la fiction. Et aussi plus émouvante. Considéré par Tom Wolfe comme le père du «Nouveau journalisme» – ce type de reportage croisant les exigences du journalisme aux techniques de la fiction –, Gay Talese, maître dans l'art d'évoquer «le courant fictif qui coule sous le flux de la réalité», capte dans l'ombre d'une histoire l'esprit d'une époque.

03/2015

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Suspense

Foo Fighters - Bataille Royale Tome 1 : Tic tac tactique ; Féroce-cité

Bataille Royale - Tic-tac tactique : Au milieu du chaos planétaire provoqué par le Fog - un brouillard toxique et radioactif - se trouve une île où les trouées sont aussi prévisibles qu'éphémères. Il n'en fallait pas plus aux survivants réfugiés dans leurs stations spatiales pour en faire un terrain de jeu leur permettant de se divertir et d'aiguiser leurs sens. Ils y organisent des Batailles Royales dans lesquelles 100 combattants surmotivés sont parachutés et s'affrontent jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un. Dans cette arène bordée par le Fog qui se réduit irrémédiablement, il n'y a pas d'autres règles que celles du plus malin et du plus fort. L'éclaireuse Puce, aussi élégante qu'imprévisible, va participer à sa première Bataille Royale et brûle d'envie de faire ses preuves. Dans la campagne ou dans les rues, ses 99 adversaires feraient mieux de s'en méfier. Son unique objectif est la Victoire Royale ! Sauver le Monde - Féroce cité : La planète Terre est à l'agonie. Après l'écrasement d'une météorite venue des confins de l'Espace, le "Fog" l'a totalement envahie, transformant les êtres vivants en redoutables zombies-mutants nommés "Muzos" . Réfugiés dans des stations spatiales, des survivants mènent une guerre impitoyable contre ce fléau. Leur seul espoir est "l'Espérithe" , un mystérieux minerai aux puissants pouvoirs. Dès qu'un cristal fait surface, des combattants sont téléportés sur Terre pour l'activer et stabiliser la trouée qu'il génère dans le Fog. La guerrière Sun-Tzu, l'exploratrice Jessy, l'ingénieur Phi et l'éclaireur Salto sont les combattants désignés pour une mission urbaine à hauts risques. Face à des Muzos déchaînés, ils vont devoir faire preuve d'un courage en béton. L'enjeu est de sauver le monde !

03/2021

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Rock

The First 21. How I became Nikki Sixx

Nikki Sixx est l'une des figures les plus respectées, reconnaissables et rentre-dedans de l'industrie du disque. Fondateur de Mötley Crüe, sobre depuis vingt-et-un ans, Sixx reste incroyablement passionné par son art et ce citoyen du monde ne cache rien de sa vie dans l'univers rock'n'roll. Né Franklin Carlton Feranna le 11 décembre 1958, le jeune Frankie, abandonné par son père et élevé tantôt par sa mère, tantôt par ses grands-parents, est un petit Américain moyen qui brûle du désir de découvrir la vie. Il finit par sauter dans un bus Greyhound - direction Hollywood. A Los Angeles, le chemin était semé d'embûches et le jeune homme se retrouva bientôt seul. Il se battait pour survivre, enchaînant les petits boulots. Mais, le soir, Frank affûtait ses compétences : il rejoignit Sister, fondé par Blackie Lawless, un vétéran du hard rock, avant de former son propre groupe, London, un avant-goût de Mötley Crüe. Repoussant une proposition de se joindre au groupe de Randy Rhoads, Frank changea son nom en Frank London, puis Nikki Nine, avant d'opter pour Nikki Sixx. Notre jeune Californien rêvait de mêler punk, glam et hard rock afin d'offrir les shows les plus gigantesques, les plus théâtraux et les plus irrésistibles que le monde ait jamais connus. Avec du travail, de la passion et un peu de chance, cette vision se concrétisa enfin - et voici le récit authentique et réfléchi d'un jeune homme en quête de son identité, et de la façon dont Frank Feranna devint Nikki Sixx. C'est la parfaite feuille de route pour surmonter tous les obstacles et réussir dans tous les domaines, si vous y mettez du vôtre.

03/2022

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Techniques artistiques

L'AQUARELLE. La nature et ses détails

Ce livre traite méthodiquement des techniques qui permettent de peindre un aspect spécifique de la nature. Il expose les fondements essentiels à la réalisation d'une image : composition, étude des valeurs etc... Suivent les explications et les illustrations techniques qui permettent de rendre l'aspect propre à certains éléments tels que l'eau, les oblets inanimés, les natures mortes car chacun d'eux nécessitent des approches particulières. La création des matières, la gestion des masses et des motifs et l'analyse de la lumière. Il ne s'agit pas de recopier le monde, mais de pouvoir interpréter et rendre les particularités visuelles du sujet qui vous inspire. Les insectes, les animaux, les poissons ont aussi leurs places dans cet ouvrage. "Si certains optent pour la splendeur des chutes du Niagara, ma préférence va plutôt au petit ruisseau qui passe en gargouillant à côté de ma maison. Au printemps la brume matinale qui plane au-dessus des eaux se condense en gouttelettes étincelantes sur les toiles d'araignées suspendues - sujet de rêve pour l'amateur de la nature que je suis !". "La neige simplifie les paysages et fait ressortir à merveille la calligraphie très particulière de la nature. Ici les formes et les couleurs contrastées des tiges, des petites branches et des cannes constituent une composition irrésistible". Ce livre vous ouvre les portes de la peinture des petits détails intimes, des nuances délicates qui font la richesse de la nature. "Les plantes et les fleurs sont une présence constante dans mes tableaux - entre autres, parce qu'elles ne changent pas de place et me laissent ainsi le temps d'en saisir les détails sur le vif ! L'été dernier je me suis donné la tâche de peindre toutes les fleurs sauvages d'un flanc de coteau près de chez moi ; essayez, vous aurez droit à des journées entières d'un travail passionnant".

11/1999

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Mondes fantastiques

Monsters of Verity - Tome 1 This Savage song

Elle est humaine et se rêve en monstre, lui est un monstre qui se rêve humain La capitale de Verity étouffe, saturée de crimes toujours plus violents. Pire encore, ce mal terrible a commencé à s'incarner dans le monde réel : à chaque nouvelle horreur naît un monstre qui, à son tour, terrorise la population. D'un côté, les Corsai, qui grouillent dans le noir pour dévorer leur proie, de l'autre, les Malchai qui boivent le sang de leur victime au grand jour. Peu à peu, la résistance s'est organisée... Au nord, le cruel Callum Harker règne en maître, ne protégeant les habitants que contre rémunération. Au sud, Henry Flynn a choisi une tactique bien différente. Avec sa femme Emily, il a adopté comme ses propres enfants trois des abominations, trois Sunai - des créatures d'apparence humaine qui utilisent la musique pour dévorer l'âme de leurs adversaires. A la demande de ses parents, August élimine donc sans broncher les monstres comme les criminels qui les ont engendrés, mais il brûle de faire plus pour libérer le monde de cette malédiction. Alors, lorsqu'il a l'occasion de surveiller d'un peu plus près Kate Harker, la fille de leur ennemi juré, il saute sur cette chance et accepte d'intégrer l'établissement huppé où elle a été envoyée, l'académie Colton. Mais la jeune fille ne tarde pas à découvrir son secret : s'il a tout d'un adolescent, il est en fait un prédateur assoiffé de vies humaines... Elle est humaine et se rêve en monstre, lui est un monstre qui se rêve humain. Mensonges et dissimulation, dilemmes moraux d'une grande cruauté, système magique fascinant fondé sur la musique... Ce roman sombre et vénéneux porte la patte unique de V. E. Schwab, l'autrice prodige de Shades of Magic et La Vie invisible d'Addie Larue.

10/2022

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Romans policiers

Les enquêtes de Julie Tome 2 : Le karma carnassier

Une nouvelle série française et inédite de cosy mystery ! Avec ses petits commerces et ses effluves de lavande, Beldoc semble être le plus paisible des villages provençaux. On ne peut malheureusement pas en dire autant de la pâtisserie de Julie Cavallo : si la boutique a récemment été le théâtre d'une mort brutale, c'est maintenant Eric, le sous-chef, qui a des ennuis. En effet, son père, ex-détenu au passé violent et alcoolique, a été assassiné dans le jardin de la maison familiale peu après sa libération. Vu les antécédents de Brice Dol, les suspects ne manquent pas, mais c'est tout de même son fils qui paraît retenir l'attention des enquêteurs. Julie s'était promis de rester en retrait... cependant, sa curiosité conscience professionnelle lui dicte tout autre chose. Entourée de sa soeur, de sa grand-mère fantasque et de son toutou peinard, la pâtissière est prête à relever le défi ! Et, si elle peut murmurer à l'oreille d'un gendarme ou donner un petit coup de fouet au karma d'Eric, pourquoi s'en priver ? A propos de l'autrice ANA T. DREW est l'esprit tordu qui se cache derrière la récente vague de meurtres survenus dans la petite ville de Beldoc. Lorsqu'elle n'est pas en train d'écrire, vous la trouverez peut-être en train de concocter des cookies - c'est d'ailleurs durant un atelier de pâtisserie qu'est né le personnage des Enquêtes de Julie. Elle vit à Paris, mais son coeur est en Provence. "Des personnages amusants et des rebondissements inattendus... Délicieux ! " Manhattan Book Review "Léger et drôle, avec une galerie de personnages hauts en couleur ! " Kirkus Reviews

05/2022

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Droit

Empreintes d'histoire, 50 chroniques historiques, judiciaires, drôles et tragiques. Tome 1

Tel est le message de l'ancien Bâtonnier de l'Ordre des avocats de Paris reçu en 2018 par le rédacteur en chef du Journal Spécial des Sociétés, qui publie régulièrement les chroniques de l'auteur. Celui-ci, avocat, ancien magistrat, qui a longtemps enseigné, qui a dirigé une administration centrale et présidé des associations nationales et des institutions internationales, voyage beaucoup et prend des milliers de photos dans les lieux historiques qu'il aime faire découvrir dans ses ouvrages ou lors de ses nombreuses conférences. Devant les innombrables témoignages enthousiastes des lecteurs de ce journal, il a été décidé, sur plusieurs dizaines de textes déjà parus, d'en regrouper 50 dans le présent ouvrage. Vous y découvrirez des anecdotes inconnues, y apprendrez qu'un général célèbre a offert un arbuste à une prison lors de son incarcération, qu'il y a une tortue au Palais de la Cité à Paris, que Madame de Gaulle a changé de confesseur, que des avocats ont brûlé publiquement la robe de l'un de leurs confrères devenu ministre, que les frères Lumière ont failli figurer sur un billet de banque, que la coupe du monde de football a été volée et retrouvée par un chien. Qu'un ministre est représenté en peinture sous la forme du diable dans une église aveyronnaise et que le zouave du Pont de l'Alma doit sa présence à Paris à un enfumeur. Et que Prosper Mérimée, incarcéré à la Conciergerie pour outrage à magistrat, s'est finalement plu dans la célèbre prison. Ou encore qu'un procureur de Paris, ayant inspiré L'Avare de Molière, a été assassiné, et qu'un fromage porte le nom d'un magistrat, Brillat-Savarin. Des histoires multiples, parfois incroyables, mais vraies, à déguster, un livre à savourer !

10/2018

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Verre, dinanderie, céramique

Vassil Ivanoff, peintre, céramiste et sculpteur. (1897-1973)

Né en Bulgarie en 1897, Vassil Ivanoff poursuit des études d'arts plastiques et de décoration théâtrale en Bulgarie avant de s'installer en France en 1922 et exerce, jusqu'en 1945 des métiers divers : peintre en bâtiment, artiste peintre, décorateur, peintre sur tissus et photographe d'art. Il se consacre tardivement à la poterie, à l'âge de 50 ans, choisit d'en faire son métier et s'installe à La Borne en 1946 pour se consacrer au travail du grès et à celui de l'argile brute. La qualité de ses émaux sang de boeuf contribue à sa réputation et le place dans la grande tradition des céramistes de ce centre de poterie. Ses pièces sont variées : plats usuels, plaques gravées, vases anthropomorphes, poteries érotiques, compositions abstraites... Ses influences sont diverses : Lipchitz, Zadkine, Picasso ou Brancusi, mais aussi les statuettes archaïques mésopotamiennes ou la céramique précolombienne. Il réalise en 1963 aux Pays-Bas des pièces monumentales qui connaissent un succès retentissant ? Artiste solitaire, à la fois rude et sensible, il expose rarement mais est une figure marquante du xxe siècle et est considéré comme le premier expressionniste de la céramique. Ses sculptures, inclassables, résultat d'assemblages de pièces tournées et découpées, témoignent par leur caractère monumental de l'évolution vers une céramique plastique. Vassil Ivanoff est à l'origine du renouveau de la céramique moderne, et notamment de celui du grès qui atteint son apogée dans les années 1970. Cet ouvrage est publié dans le cadre du cinquantenaire de la galerie Anne-Sophie Duval qui célèbre le travail de Vassil Ivanoff en exposant un large corpus de son oeuvre à travers un ensemble exceptionnel de céramiques (vases, sculptures, coupes, plaques), ainsi que quelques peintures sur toile

10/2022