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Histoire de l'architecture

Bâtir pour Napoléon. Une architecture franco-italienne

La période napoléonienne ouvre à l'architecture, pour une brève parenthèse, des perspectives inespérées. Tandis qu'au lendemain de la Révolution le temps des grands projets semble révolu, quelques années plus tard tous les espoirs renaissent. Non seulement la commande privée refleurit à Paris, mais l'on conçoit désormais le chantier immense de transformer en profondeur les villes et le territoire, au diapason d'un nouveau projet politique, juridique et administratif issu de la Révolution. Construire l'Empire implique alors de conjuguer la réalisation de palais, de monuments symboliques et commémoratifs et d'équipements, répondant rationnellement aux nouveaux programmes administratifs, avec la modernisation des espaces publics et la création d'infrastructures urbaines, routières et portuaires. Cette mutation, ce bond en avant sans précédent, s'opère en outre dans un cadre inédit, qui englobe en principe toute l'Europe. Dans les faits cependant, les situations politiques et militaires très disparates ne se prêtaient pas de façons identiques à la conduite de grands travaux : dans ce contexte belliqueux, la péninsule italique pacifiée apparaît d'autant plus propice à un processus d'intégration que les origines italiennes de Napoléon lui donnent une légitimité accrue à régner sur le pays, tandis que, produits pour l'essentiel à Paris, les modèles architecturaux et urbains de l'époque s'approprient très largement, en les interprétant, les héritages de l'Antiquité romaine et de la Renaissance. En la matière, l'Italie absorbée par l'Empire est donc pilotée par une France qui regarde elle-même l'Italie comme sa grande référence. Dans un contexte politique et culturel bouleversé et mouvant, l'alliance du modèle italien, de la culture architecturale parisienne et du volontarisme napoléonien, forme ainsi le coeur d'un projet de réforme de l'espace des capitales, des villes et du territoire de l'Europe. Si Paris et Milan notamment en sont les grands laboratoires, l'entreprise se décline à toutes les échelles et touche de nombreux centres urbains des deux côtés des Alpes. Centré sur les rapports entre la culture architecturale italienne et française à l'époque napoléonienne (1796-1815), ce livre se propose de faire le bilan de quarante années de recherches. Associant de larges synthèses à des essais monographiques ou des cas d'étude, il entend approfondir les liens féconds entre les deux pôles qui apparaissent au lendemain de la campagne d'Italie, élargissant la réflexion aux idées, à la formation, aux expressions stylistiques, aux types bâtis et aux décors. Il se penche ainsi sur une ambition inachevée, montrant la richesse, les contrastes et les hybridations des projets et des transformations pensés pour un espace franco-italien en partie réuni, mais parcouru par des divisions politiques et où persistent d'irréductibles différences culturelles et des héritages architecturaux et urbains contrastés.

11/2021

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Littérature française

ELERELT : L'improbable coalition. Tome 1

Tout à l'heure, Kallimon a voté à distance par l'intermédiaire de son implant civique. Encore une fois, en zilz soucieux de l'intérêt de l'Arkokrasie et des siens, il a voulu reconduire le vieux et vénérable Anzdakremm Pileraz au poste d'Arkokrate, la magistrature suprême et morale de l'Arkokrasie. Mais au cours de cette joute électorale, Anzdakremm risque grandement de ne pas être reconduit. En effet, de manière inédite, inattendue, un volontaire aussi déterminé qu'ambitieux, un candidat protestataire humain s'est présenté, réunissant sur son seul nom, Lomir Dirffel, la quasi-totalité des aspirations humaines, du moins comme le laisse présager les sondages. Si une telle prévision s'avérait juste, Dirffel serait le premier humain titulaire de ce mandat. En effet, suite à la submersion d'Etal-Kontei, deux mouvements populaires antagonistes sont apparus : l'un exigeait le retour, au besoin par la force, des habitants de cette région malheureuse dans le giron de l'Arkokrasie afin de leur permettre de bénéficier au plus vite des bienfaits de la civilisation d'Atelaino. L'autre, recommandait, après les traumatismes de la submersion catastrophique d'Etal-Kontei, de leur en épargner de nouveaux et donc de respecter leurs indépendances, cultures et traditions quand bien même ces us et coutumes pouvaient revêtir quelques atours barbares et primitifs. Si ces deux mouvements idéologiques réunissaient à leurs naissances des citoyens des deux races à parts presque égales, l'inexorable écoulement du temps et la décision brutale de mettre un terme à cette situation inadmissible, fauteuse de guerres, de génocides et autres troubles locaux, les positions se sont lentement radicalisées et malencontreusement ethnicisées. Les humains ont eu une tendance de plus en plus nette à rendre leurs compatriotes zilzo co-responsables collectivement de cette erreur monstrueuse, pourtant objectivement partagée. Lentement, les zilzo solidaires des humains se virent évincés, chassés de ces associations militantes et renvoyés, réduits à leur seule origine raciale, forcément déterminante, coupable collectivement de tous les maux de l'humanité. Au soir de cette journée électorale, Kallimon ne se fait guère d'illusion sur le résultat des scrutins. Assurément, la chambre des députés va changer d'orientation. Quant au mandat d'Arkokrate, soumis au suffrage universel direct, il semble très probable qu'il basculera lui aussi. Comme il advient souvent, le transit de quelques pourcentages autour de la fatidique barre médiane suffira à former une majorité solide et à transformer complètement une ligne politique, un événement susceptible de modifier de fond en comble la vie d'une société pourtant pluriséculaire. Kallimon émerge lentement de ses pensées inquiètes, déprimantes. A quoi bon anticiper un avenir qui s'annonce de toute façon imprévisible et de toute manière compromis ? Que peut-il faire pour en changer le cours ? Est-ce seulement possible ? C'est ce que je me propose de v

07/2015

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Dessin

Ostende carnets

Ostende - le carnet est l'origine du livre paru quelques semaines plus tôt, la coulisse où le ballet se prépare, la planque reculée d'où l'on peut mieux observer le paysage, la palette où se mélangent les formes, les couleurs, les gestes des personnages et de leur créatrice. Il témoigne d'une oeuvre en gestation, là où Ostende est l'aboutissement de ce travail. Des objets y mutent comme des êtres vivants, des humains évoluent, expérimentent en secret, se découvrent. Des idées naissent, changent, se fixent mais le plus souvent s'y refusent, avant de trouver leur place dans l'oeuvre finale, la série picturale narrative Ostende, que le carnet de Dominique éclaire d'un jour nouveau. Pour nous, lecteurs et lectrices, le carnet en sera aussi l'aboutissement, la clé de lecture et le révélateur. En voyant ce qui, de la vie des personnages et du travail de l'autrice, n'était pas visible dans les peintures, on percevra ce que les personnages projettent entre les murs d'une grange ou derrière les rideaux. On en apprendra plus sur la majorette et ceux qui l'accompagnent, on y verra des corps ou des parties de corps – bustes, fesses, visages, mains – et l'on comprendra peut-être pourquoi Irène exhibe le sien sur les plages Ostende. Ou peut-être ne le comprendra-t-on pas. On verra, mais on sera libre de donner la suite que l'on veut à ces textes et à ces scènes ouvertes à l'interprétation. On retournera le point de vue, pour voir enfin derrière. On verra les formes abstraites d'Ostende naître, fondre, se transformer jusqu'à devenir cristaux, roches molles, matière aux contours flous ou abrupts. On percevra des mouvements, des bruits sourdre paisiblement de l'espace vierge des pages d'un carnet, espace de liberté formelle absolue pour sa détentrice. Plusieurs niveaux de lecture apparaîtront alors. On pourra observer ces changements comme des mouvements primaires que l'oeil reconstitue, récits sans objet quelque part entre l'animation et la séquence, ou chaînon manquant entre le figuratif et l'abstraction. On pourra voir des personnages en train d'être créés et de se créer eux-même une nouvelle identité, cachée, imperceptible mais pourtant bien présente sur les plages d'Ostende. On verra une artiste se chercher, chercher son propos et les techniques appropriées à celui-ci, et une oeuvre se construire par touches successives, du fourmillement de tentatives chaotiques et audacieuses à la sérénité qui fait la force d'Ostende. Et l'on fera, comme elle, des va-et-vient d'un livre à l'autre, d'un format à l'autre, repérant quelles techniques, quelles présences, quelles formes ont retenu son attention, tentant de comprendre ce qui se joue en chacun des êtres et des lieux représentés.

01/2022

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Histoire de France

LOUIS-PHILIPPE

Humilié, comme tous ceux de sa lignée, par les Bourbons, critiqué, puis menacé durant la Révolution, éternel candidat au moindre trône vacant d'Europe, opportuniste ou passant pour tel (il fut quasi jacobin dans sa jeunesse et finit sa vie en monarque autoritaire chassé par une émeute), moqué par ses adversaires politiques des deux bords au cours de son règne, Louis-Philippe a laissé dans la mémoire des Français une image ambiguë et contradictoire. Par surcroît, ce n'est que depuis peu de temps que sont accessibles aux historiens les archives permettant d'éclairer sa figure de façon définitive. Guy Antonetti est le premier d'entre eux. Qui était donc le dernier roi sous lequel les Français ont accepté de vivre ? Faudrait-il, comme on le fait souvent des personnages mal connus, le statufier, le créditer d'avoir fait avancer la démocratie libéra-le et d'avoir donné au pays près de vingt ans de stabilité ? Certes non. Si son règne ne fut pas le désastre que l'on a dit et si nombre de ré-formes positives portent son empreinte propre, il est clair que Louis-Philippe a échoué. La monarchie issue des Trois Glorieuses était à ses yeux d'une perfection indépassable. Il était convaincu que le choix fait alors - le "juste milieu" entre l'absolutisme de l'Ancien Régime et l'anarchie jacobine , garanti par la charte 1814 révisée, était le seul possible. Il se prenait pour un homme de son temps, alors qu'il n'était au fond qu'une figure éminente de cette aristocratie éclairée du xviiie siècle qui se rallia au tiers état en juin 89 en rêvant de transformer la monarchie en une royauté constitutionnelle on connaît la suite. Rejetant la leçon, Louis-Philippe ne sut pas évoluer, en depit d'une in-telligence et d'un courage évidents. La même insurrection qui l'avait mis sur le trône en juillet 1830 le balaya en quelques jours en février 1848. Né en 1773, il prolonge, au siècle de la vapeur, l'époque des Lumières. N'a-t-il pas, enfant, croisé Voltaire, lequel avait vingt ans en 1715 et n'a-t-il pas dîné avec Robespierre et avec Washington, mais son père n'a-t-il pas été l'homme le plus riche du royaume, et n'était-il pas lui-même quatre fois l'arrière-petit-fils de Louis XIV ? Louis-Philippe a voulu être roi, un vrai roi, un grand roi. Il a seulement oublié que la France ne voulait plus de roi du tout, ni petit ni grand. Professeur à l'université de Paris II, Guy Antonetti, agrégé de droit, est historien du droit, spécialiste des questions financières et économiques.

10/1994

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Chamanisme

Sagesse sauvage

Un parcours de développement personnel et de connexion à la nature au rythme des saisons, une initiation chamanique guidée par Maëva Morin à la recherche de sa sensibilité à soi et à la terre. Illustré par les aquarelles sauvages de l'artiste Marius Heureux. La Terre n'a pas besoin de guerriers qui la défendent. Elle a besoin que nous prenions soin de nous, que nous développions nos dons et nos talents pour ensuite les faire rayonner au sein de la communauté des vivants. Notre époque exige que nous renouions avec les sagesses anciennes, le bon sens de nos ainé. e. s. La Terre a besoin que nous soyons fertiles pour la fertiliser. Notre Terre a besoin que nous retrouvions notre sensibilité au Vivant. Nous oeuvrons à notre guérison non pas seulement pour nous-mêmes mais bien pour l'harmonie du grand Tout. Car la connexion à soi-même est la clé de voûte ouvrant à la reconnexion au Vivant. Trouver ce qui vit en soi est la clé pour vibrer au diapason de la grande symphonie du Vivant. Avec poésie, Maëva Morin emporte le lecteur dans la ronde des saisons, en fusion avec la nature, ses mouvements subtils, ses animaux et de ses végétaux totems, sa sagesse immémoriale, sa sensibilité intrinsèque et infinie... Un cheminement de développement personnel et écologique impulsé par l'énergie des 12 mois de l'année, ponctué de méditations de connexion aux esprits de la nature, de rituels pratiques et de cérémonies païennes pour recevoir cet enseignement de la terre : prendre soin de soi c'est prendre soin d'elle. Une initiation chamanique en osmose avec le vivant, guidé par les aquarelles végétales, nébuleuses et habitées de l'artiste Marius Heureux. - Un cheminement, mois par mois, au rythme des saisons, au coeur de ses terres intérieures : naître au printemps (contacter sa sagesse intérieure, semer les graines du changement), fleurir en été (s'aimer et s'honorer, nourrir la beauté, prendre soin de sa tribu), mûrir en automne (récolter les fruits de ses efforts, se transformer), renaître à soi en hiver (revenir à soi et s'écouter, rêver sa vision, incarner son rêve), marcher sa vérité, finalement. - Des rituels, des sagesses anciennes et des totems de la nature pour s'inspirer, se guider et incarner ses changements intérieurs, à la façon des chamanes. - Les cérémonies païennes pour oeuvrer à la réconciliation du monde. Ces 8 temps forts de l'année, carrefours cosmiques, énergétiques et symboliques qui relient l'homme à la terre et au ciel, sont un instant propice pour se connecter à la terre et oeuvrer à sa guérison, guidé par 8 femmes détentrices des sagesses de la terre.

03/2022

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Economie

Vers une économie circulaire durable en Suisse

L'économie circulaire est "à la mode" . Elle désigne une alternative à l'économie linéaire, une transformation vers des modes de production et de consommation moins gaspilleurs et plus résilients face aux chocs exogènes. On en parle beaucoup, mais de quoi s'agit-il plus exactement ? Sous quelles formes la notion, qui fait consensus en surface, se décline-t-elle ? Représente-t-elle réellement un changement de paradigme ? Quel est son rapport avec la durabilité ? La première partie du présent ouvrage, interdisciplinaire, aborde ces questions. Malgré un apparent consensus des parties prenantes (scientifiques, monde de l'économie, objectifs politiques, ONG et société civile) quant à la pertinence, voire la nécessité, de transformer le système socio-économique vers un modèle circulaire et durable, l'économie circulaire reste cantonnée à un marché de niche et à des initiatives ponctuelles. Ce constat trouve-t-il une explication par le prisme du droit ? Notre cadre légal représente-t-il une barrière au changement ? Comment le droit pourrait-il être adapté pour favoriser une transformation plus ambitieuse du système socio-économique, à la hauteur des enjeux, à l'heure où les multiples "crises" environnementales deviennent carrément flagrantes et où la sécurité de l'approvisionnement des ressources essentielles devient de plus en plus incertaine ? Ces questions sont l'objet de la deuxième partie de l'ouvrage. En somme, la thèse propose une analyse systémique et prospective des apports et limites du cadre juridique vers une économie circulaire durable en Suisse. Celle-ci est définie comme un système socio-économique qui répondrait aux deux objectifs complémentaires suivants : 1) son impact s'inscrirait au sein des limites planétaires et 2) les flux de matière et d'énergie seraient optimisés, ou en d'autres termes, leur gaspillage serait minimisé. En s'inspirant de l'analyse légistique prospective, elle offre un large panorama de la situation actuelle de lege lata et dégage des pistes pour développer des politiques publiques susceptibles de favoriser la transformation vers une économie circulaire durable. Cette analyse met notamment en évidence qu'un tel système permettrait une meilleure mise en oeuvre - voire une réconciliation - entre différents principes déjà ancrés dans notre Constitution, parfois encore présentés comme "en tension" : durabilité, pollueur-payeur, précaution et prévention, politique énergétique et agricole, ainsi que la garantie des différentes libertés fondamentales, en particulier de la liberté économique. Cet ouvrage s'adresse non seulement aux juristes, mais aussi aux spécialistes en sciences de l'environnent, aux représentants des trois pouvoirs et, de manière plus générale, à toute personne intéressée à la transformation des modes de production et de consommation, voire à la transformation du rapport au monde qui sous-tend le développement de notre système socio-économique.

01/2023

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Littérature française

14 juillet 2089 au cri de la liberté

Pourquoi 2089 ? Parce que 2 générations seront nées d'ici là, en mesure de raconter en 2089 ce qu'elles auront vécu... depuis 2023. La première née aujourd'hui, n'aura que 66 ans. Pourquoi le 14 juillet 2089 ? Parce qu'on fêtera le tricentenaire de la Révolution. Les Français et Françaises fêteront leur Liberté, chèrement et tragiquement acquise le jour de la prise de la Bastille, il y aura eu 300 ans. On verra ce qu'il advint de la Liberté. Cette fête disparaîtra-t-elle après 2089, et pourquoi pas avant ? Le concept "nation" né dans la foulée du premier 14 juillet, perd sa signification actuellement en 2023. Son sens perdu, sa disparition devient certaine. Sans doute un brin d'humour dira qu'un autre terme le remplacera pour mieux exprimer ce qu'est une population complexe d’individus d'origines diverses qui acceptent peu ou prou de vivre, de travailler et de procréer sur un même territoire, dont les frontières peuvent fluctuer, voire ne plus exister...! Bientôt 8 milliards d'êtres humains inégalement répartis géo-socialement. Quels progrès et quels sacrifices pour consommer mieux et moins et dans quels domaines ? Pour quelle finalité et comment l'humanité doit-elle exprimer sa raison d'exister, voire de survivre ? On parle d’atteindre les 10 milliards en 2050, or rien n'est moins sûr, la fragilité de l'être - sexe et esprit reliés - est plus fragile qu'on ne le pense, s'il ne s'adapte aux futurs modes de vie standardisée, plus éloignés d'une vie naturelle, sans être sauvage, si elle n'est plus plaisante à vivre, pour s'y sentir bien, au calme. Le silence perdu est le premier remède à retrouver, pour sauvegarder notre équilibre entre nos différents corps, le biologique et essentiellement le psychique. L'homme sera un lorsqu'il aura appris à se connaître dans son entièreté holistique, dans les plis de son cœur-conscience. Cette tranche d'histoire du futur au conditionnel est une fiction où il n'est pas exclu d'y rencontrer des visages bien réels, joyeux vivants, grains de sel pour pimenter l'aventure, tandis que le fonds explore les questions qui depuis toujours taraudent les hommes, aujourd'hui en 2023, demain en 2089, et après le saut de conscience, dans le XXIIe siècle, si la Terre veut bien accueillir nos vies informatisées... pour un temps encore ! Laissez-vous surprendre par cette réalité qui est déjà là ! Vous découvrirez cet "air du temps" dans le quotidien des personnages qui ne donnent pas l'impression d'angoisser leur futur outre mesure ! Auraient-ils retrouvé le chemin de leur cœur, en sus de la circulation du fluide de la vie ? Un saut de conscience les aurait-il transformés ? C'est le suspens de "l'après" Interlude.

01/2023

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Littérature Espagnole

Journal. Premiers cahiers 1954-1960

L'immense Journal d'Alejandra Pizarnik, texte majeur d'une oeuvre aussi nécessaire que fatale, sera enfin traduit et publié entièrement en France. Il s'agit de 19 cahiers qui forment un ensemble de 1104 pages dans l'édition espagnole de référence : Diarios1954-1972 (Lumen, 2013). Projet assez titanesque, il sera réalisé en deux temps, nous présentons aujourd'hui le premier tome qui est complétement inédit en français. Il est composé des neufs premiers cahiers qui datent de fin septembre 1954 à août 1960. Alejandra Flora Pizarnik a 18 ans, quand elle commence son Journal, mais il est évident tout de suite qu'il ne s'agit pas d'un simple document ou d'un témoignage en marge de l'oeuvre poétique de la future écrivaine (elle publie son premier livre en 1955), ce sera une oeuvre à part entière, puissante, nécessaire. D'ailleurs, Alejandra Pizarnik s'inscrit elle-même volontairement dans le genre littéraire du journal, des écrits autobiographiques, en citant clairement ses références, du Journal de Katherine Mansfield et de Virginia Woolf en passant par les Journaux de Kafka (qui venait de paraître en Argentine traduits par J. R. Wilcock et qui fut un livre de chevet pendant des années pour Pizarnik), et les écrits autobiographiques de Baudelaire (Fusées, Mon coeur mis à nu). De façon plus large, Pizarnik définit d'emblée son projet littéraire en le plaçant dans la lignée de l'écriture introspective, une écriture du moi, ou du je, entre deux pôles qui seraient, pour l'écriture du moi la Recherche du temps perdu de Proust, et pour l'écriture du je, Une saison en enfer de Rimbaud. Mais au-delà des références données par la jeune écrivaine, aspirant dès le début à la postérité littéraire ("peut-être ma plume explorera-t-elle des lisières inconnues, peut-être mon oiseau sera-t-il glorieux, peut-être mon nom aura-il droit à son auréole, peut-être ma mort sera-t-elle ma naissance".), ce qui construit la trame de son Journal est une quête éperdue de vérité, à travers le langage. Quête cernée en permanence par l'attrait de la mort et l'angoisse de la disparition : "J'aspire à la lucidité. J'ai peur de ne jamais l'atteindre". . C'est cette quête qui fait du Journal d'Alejandra Pizarnik bien plus qu'une succession de prises de notes au fil des jours, pour se transformer en une oeuvre-monstre, miroir déformant ou fleuve en crue, faisant déborder le texte de toutes parts, oscillant entre fulgurances poétiques, scènes de la vie artistique à Buenos Aires (puis à Paris), envolées lyriques, diatribes, récits de rêves, fragments de nouvelles ou de romans abandonnés, croquis humoristiques, confessions, etc.

04/2021

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Poésie

Alcools. Poésies et poèmes de Guillaume Apollinaire

Alcools est un recueil de poèmes de Guillaume Apollinaire, paru en 1913. Ce recueil, qu'Apollinaire mit 15 ans à élaborer, annonce la quête de modernité, de jeu avec la tradition, de renouvellement formel de la poésie de l'auteur. Alcools est un recueil pluriel, polyphonique, qui explore de nombreux aspects de la poésie, allant de l'élégie au vers libre, mélangeant le quotidien aux paysages rhénans dans une poésie qui se veut expérimentale, alliant un travail sur la forme et sur l'esthétique à un hermétisme et un art du choc. Alcools montre le poète déchiré par ses ruptures amoureuses (avec Annie Playden, avec Marie Laurencin), ruptures qui résonnent au travers de poèmes tels que Mai2, Les Colchiques3 et, surtout, La Chanson du mal-aimé. Au sein de ses poèmes, Apollinaire abolit la temporalité interne classique mise en vigueur par Ronsard : le passé, le présent, le futur se mêlent en un seul et même univers de vin et d'ivresse. Le poète distille aussi l'espace, en mettant en scène l'univers de son enfance. Il modifie la perception poétique classique du temps et de l'espace : La Chanson du mal-aimé, Zone. Il se distingue comme le dieu poète en établissant une cosmogonie personnelle. Il réécrit les mythes fondateurs avec Orphée. Il se réclame d'Apollon. Mais il réinvente aussi la forme poétique dans son style : il détruit la conception classique syntaxique de Ronsard. Il est le précurseur du surréalisme et consacre une nouvelle poésie d'ivresse et de mythes. C'est après avoir assisté à une lecture par Blaise Cendrars de sa future publication, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, qu'Apollinaire aurait décidé de transformer à son tour son futur recueil. Il y plaça Zone en ouverture, ce qui lui donna valeur de manifeste, et supprima toute trace de ponctuation, s'inspirant de l'innovation de Cendrars. Alcools ayant été publié avant la Prose du Transsibérien, on attribue souvent à tort la primeur de la suppression de la ponctuation à Apollinaire. Selon lui, en poésie, le rythme du vers et de la respiration suffisent. Au-delà de cette considération, cette suppression lui permit de faire naître des images inédites en rapprochant certains termes comme par accident. On pense par exemple au vers de Zone : "Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants" où, dans une première lecture, à cause de l'utilisation transitive du verbe "croire" , l'absence de ponctuation conduit à lire le verbe "prier" comme étant lui aussi transitif, "les femmes" apparaissant alors comme complément d'objet direct du verbe. Ce procédé crée également des ambiguïtés de sens, enrichissant les lectures possibles.

02/2023

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Sciences historiques

Empreintes et patrimoines au Pays des Abbayes (Etival, Moyenmoutier, Senones). Actes des 20e Journées d'études vosgiennes du 12 au 14 octobre 2018

Pour leur vingtième édition, les Journées d'études vosgiennes se sont installées au Pays des Abbayes. Du confluent de la Valdange et de la Meurthe à Etival, remontant le Rabodeau par Moyenmoutier jusqu'à Senones et au-delà, le Pays recoupe l'ancienne principauté de Salm qui débordait autrefois sur des terres annexées en 1871 et aujourd'hui alsaciennes. En réunissant les contributions de chercheurs et de personnalités locales, cet ouvrage propose un regard original et synthétique, centré sur la mise en valeur des traces et de l'empreinte des hommes et des femmes qui ont façonné les paysages, par leurs aspirations, leur inventivité et leur travail, dans la concorde ou dans les conflits. Ce volume des actes comporte six parties : - Le paysage dans son environnement naturel et géographique, les ressources minérales et forestières et leur exploitation. ; - De la présence monastique au cadre de vie contemporain, les vicissitudes et les périls d'un patrimoine souvent malmené par l'épisode industriel et qu'il n'allait pas de soi de penser comme tel. Un héritage mobilier et immobilier : que faire des bâtiments qui se dégradent et des bibliothèques qui se dispersent ? ; - Senones, une petite ville, transformée au XVIIIe siècle en capitale des princes de Salm, monarques éclairés et collectionneurs d'oeuvres d'art. Quels changements dans l'urbanisme, dans les métiers et dans la composition sociologique de la population ? Comment la Principauté est-elle intégrée à la jeune République française ? ; - Au XIXe siècle, les forges dépassées techniquement et le textile triomphant : l'industrie investit le pays et transforme la vie des habitants. Illustration par le récit de la carrière d'un homme politique au XXe siècle et sa mémoire dans l'espace public. Que reste-t-il aujourd'hui dans le paysage et dans les mémoires de cette époque récente et pourtant révolue ? ; - Les épreuves des guerres et leurs traces dans le souvenir des hommes. Le patrimoine artistique et militaire de la Grande Guerre méconnu, menacé, mais peut-être sauvé. Un regard renouvelé et parfois dérangeant sur la Résistance. ; - Les défis contemporains, ou comment renaître après les guerres et l'effondrement du textile, le présent et l'avenir de la papeterie et les évolutions d'un service public d'hospitalisation. Comment transformer l'héritage en patrimoine, comment mettre en valeur ses dimensions architecturale, artistique et spirituelle, et comment le placer au coeur d'un modèle économique innovant ? Ainsi, les actes de ces JEV offrent-ils au lecteur une mise en perspective entrelacée de ce territoire du Pays des abbayes, dessinée par le jeu complexe des empreintes du passé, par le pouvoir qu'ont les hommes de réinventer et de reconstruire ce que d'autres ou eux-mêmes ont détruit, et par leur inépuisable capacité à penser leur histoire et à imaginer leur avenir.

09/2019

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Lecture, écriture

Français CE/CM Quartier libre. Pack en 3 volumes : Lisa disparait dans son écran ; Nathan a des super pouvoirs ; Guide pédagogique

Découvrez les packs découverte Quartier Libre avec 2 albums et un guide pédagogique ! Aborder certains sujets de société avec des élèves de CE/CM n'est pas toujours simple. Comment rendre concrètes des notions d'EMC qui leur semblent généralement abstraites ? Boualem Aznag et Stéphane Grulet ont conçu Quartier libre pour donner du sens à des problématiques sérieuses, susciter une prise de conscience individuelle et collective et permettre aux élèves de transformer des notions d'EMC en actions, en prenant du recul sur les idées reçues et en devenant acteurs de leur propre vie. Quartier libre propose des romans courts qui abordent des sujets d'EMC avec humour, ainsi qu'un guidage pédagogique. Dans ce pack découverte Quartier libre, vous trouverez 1 exemplaire du roman Nathan a des super pouvoirs et 1 exemplaire de Lisa disparait dans son écran (tous deux 32 pages, format 13 x 19 cm), ainsi qu'un guide pédagogique commun de 32 pages. Les histoires proposées dans cette collection, à lire en autonomie ou en collectif, sont proches du quotidien des élèves. Elles mettent en scène une bande de copains attachants, auxquels ils s'identifient facilement, ce qui leur permet de les lire avec plaisir, de comprendre et d'intégrer les notions sous-jacentes plus efficacement. Le guide pédagogique Quartier libre Il vous donne des pistes claires pour : travailler la compréhension générale de chaque roman (qui, quoi, lexique, inférences, traits d'humour) ; étayer et partager sur les problématiques lors de débats collectifs ; aborder des notions d'EMC, s'interroger ; trouver des solutions ensemble et mener des activités concrètes ; réaliser des projets de classe. Une courte interview d'un. e spécialiste permet de cerner les enjeux de chaque sujet abordé. Le roman Nathan a des super pouvoirs Tout le monde met du coeur à préparer le spectacle de fin d'année. Mais, lors des répétitions, Marcel ne peut retenir son rire face à Nathan, malentendant, qui " chante drôle "... Pour que Nathan participe avec plaisir au spectacle, la classe décide de " chanter " en langue des signes. Un récit qui montre comment la classe fait évoluer son projet de ? n d'année pour inclure un enfant handicapé. Le roman Lisa disparait dans son écran Ces derniers temps, Lisa n'est pas comme d'habitude, elle est distante et " étrange ". Ses amis veulent en savoir plus : ils mènent l'enquête et comprennent qu'elle est totalement absorbée par son jeu vidéo. Pas question de rester les bras croisés ! Ils vont tout faire pour la ramener à la réalité. Les jeux vidéo, c'est sympa... Les copains, c'est essentiel ! Un roman qui questionne le repli sur soi et le comportement face aux écrans.

04/2022

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Moyen Age

Les reines maudites Tome 3 : Jeanne Seymour. La reine bien-aimée

Jeanne n'avait aucun désir d'être mariée. Son souhait était de devenir religieuse. Chacun la taquinait à ce sujet, nul ne la prenant au sérieux. A leur guise. Bientôt, ils s'apercevraient que sa détermination n'avait rien à envier à celle de son frère quand il s'agissait d'obtenir ce qu'elle voulait. Onze jours après l'exécution d'Anne Boleyn, Jeanne Seymour devient la nouvelle épouse du roi Henri VIII. Entraînée contre son gré dans ce dangereux jeu politique, elle sait qu'elle devra donner naissance à un fils ou subir le même destin funeste que les deux reines qui l'ont précédée. Malgré l'affection sincère que semble lui porter le roi, celle qui se prédestinait à une vie de nonne s'expose à une mort brutale en s'accrochant à l'ancienne foi, dans une Angleterre en pleine révolution religieuse. Alors qu'elle doit chaque jour lutter pour sa survie, au-delà des murs de la Cour, la peste fait rage et la rébellion gronde. Le danger est partout, peut-être même là où Jeanne l'attend le moins. L'autrice et historienne de renom, Alison Weir, livre ici le troisième volume d'une série de six romans fascinants sur les épouses de Henri VIII, les reines maudites. Un incontournable pour les fans de Philippa Gregory et d'Elizabeth Chadwick. "La série des "Reines maudites" fera date dans les annales du roman historique". The Times "Dans ce roman captivant et absolument convaincant, Jeanne Seymour prend vie devant nos yeux émerveillés". Tracy Borman "Alison Weir donne vie à l'histoire comme nulle autre. L'héroïne, aimable et digne, ne laisse pas indifférent, d'autant que sa fin cruelle l'a privée d'un bonheur sincère". Barbara Erskine "Ce livre remarquable fera l'effet d'une bombe ! Jeanne Seymour timide et craintive ? Détrompez-vous ! Elle est dynamique, obstinée et enflamme la cour du roi". Kate Williams "Alison Weir parvient mieux que personne à transformer un travail de recherche documentaire en un récit captivant et c'est précisément la raison d'être du roman historique". Sarah Gristwood "Avec l'histoire de Jeanne Seymour, Alison Weir fait une fois encore revivre le passé de manière fascinante, comme elle seule sait le faire. Elle ajoute ainsi un autre classique à la grande tradition du roman historique". Josephine Ross " Alison Weir nous offre un portrait saisissant et empli de compassion de Jeanne Seymour. Une fiction biographique de qualité, qui deviendra assurément une référence du genre. " Kirkus "Très agréable à lire. Alison Weir maîtrise son sujet et a le don raconter et d'enrichir son récit de mille détails passionnants". Daily Mail

06/2024

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Manga

Collection Yaoi Pack N° 25. 5 mangas

Ce pack manga contient : Love GO GO ! (192 pages - Volume : One Shot) : Rui, étudiant à l'université, est secrètement amoureux de son voisin et ami d'enfance, Takuya, un peu plus jeune que lui. Un jour, il surprend ce dernier à demi-nu en train de se changer, et ne peut s'empêcher de s'imaginer ce qu'il ressentirait s'il le prenait dans ses bras. Alors que Rui, envahi de désirs, s'adonne à des plaisirs solitaires dans sa chambre, c'est au tour de Takuya de le surprendre totalement par hasard ! Naive Wolf et Lamb (176 pages - Volume : One Shot) : Hayasaka-senpai, délinquant d'après les rumeurs, embarque un jour chez lui le petit agneau Kusakabe-kun. Pourtant, au lieu de le dévorer, il lui demande de l'aider dans ses études... Kusakabe-kun se rend alors compte que les rumeurs sont fausses et trouve que son Senpai est plutôt gentil... C'est alors que celui-ci lui saute dessus...! Mais pourquoi ses caresses sont-elles si agréables...? ! Physical Lesson (175 pages - Volume : One Shot) : Izutsu, qui essaye en vain d'avoir du succès auprès des filles, aimerait avoir une relation amoureuse avant de quitter le lycée. Son voisin de table, l'innocent Tanaka, écoute pourtant ses conseils en drague avec attention. Mais un jour, Izutsu découvre que Tanaka est en fait très populaire et qu'il dégage de fabuleuses phéromones ! Que doit-il faire devant ce garçon si classe dont l'aura fonctionne sur lui aussi ? ! Tale of love awkward with words (160 pages - Volume : One Shot) : Naoki Takuma, 26 ans, écrivain de romans d'amour. Un soir, en pleine dépression depuis que son ex (un homme marié) l'a quitté dix jours plus tôt, il fait la rencontre de Kanae, un jeune homme timide qui éprouve énormément de difficultés à communiquer. L'ayant pris à tort pour un étudiant, et persuadé qu'il doit passer un entretien d'embauche le lendemain matin, il décide de venir à son secours et lui prête un costume. Quelle n'est pas sa surprise de découvrir le lendemain qu'il s'agit en fait d'un jeune créateur qu'il est censé interviewer ! La passionnante histoire d'amour d'un écrivain au coeur brisé et d'un sculpteur maladroit avec les mots ! La Table des douceurs (177 pages - Volume : One Shot) : Tsuyoshi est orphelin et a été recueilli par son oncle, Minoru. Chez lui, c'est la maison du bonheur : un appartement qu'il partage avec son compagnon, Shun, et son meilleur ami, Yûki. Ensemble, ils vivent au-dessus du petit restaurant qu'ils gèrent eux-mêmes. Tsuyoshi y découvre la douceur de l'éducation prodiguée par Yûki, le pâtissier, qui exhale une douce odeur de gâteau. Mais que se passera-t-il pour Yûki et Tsuyoshi lorsque la senteur sucrée se transformera en parfum de danger ? ! Découvrez le style doux-amer de Nica Kitabeppu à travers ce recueil d'histoires courtes publiées dans le magazine de prépublication japonais Gush.

03/2015

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Sociologie

La culture de masse. Promesses et détresse

Le développement prodigieux des moyens modernes de communication constitue un fait social et culturel de première importance. Cinéma, télévision, radio, presse, disques, bandes dessinées font plus qu'inonder le marché de leurs produits, que distraire ou fasciner les usagers par leurs images visuelles et sonores : ils convergent dans un vaste phénomène de communication collective, ils suscitent une culture de masse. Chacun sent bien que tout ne s 'y réduit pas à l'essor de techniques nouvelles, mais qu'avec cet essor, avec cette domestication sans précédent du son et de l'image, c'est la psychologie de l'homme et son destin qui tendent à se transformer. L'emploi du mot culture fait immédiatement réagir. Jusqu'à nos jours, il a servi à désigner la formation de tout l'homme : pensée, goût, expression, équilibre intérieur. Il recouvrait par surcroît l'idée d'un patrimoine d'oeuvres littéraires ou artistiques, transmis et renouvelé de génération en génération par des élites cultivées. C'est pourquoi de beaux esprits voient-ils une contradiction dans les termes : culture d'un côté, masse de l'autre. Mais si les problèmes techniques posés par le perfectionnement et la généralisation des mass-media finissent toujours par se résoudre, en va-t-il de même pour les problèmes proprement humains qui en résultent ? Est-il si évident que l'homme moderne y trouve son compte, que son niveau intellectuel et moral en sera rehaussé, que les personnalités et que les mentalités collectives ne connaîtront pas, avec le foisonnement de l'image, un nouveau risque d'aliénation ? Autour de ces questions, le débat s'engage entre Jules Gritti et Paul Toinet, qui s'étaient déjà confrontés sur le Structuralisme. Ils "sentent" assurément de façon différente le phénomène du développement des techniques de masse, mais ils se veulent également attentifs à ce qui fait le fond du problème : l'homme, ses possibilités de croissance et aussi de dégradation. Ainsi se développe une démarche par affrontements successifs : Situation, Chances et Risques pour l'homme, l'Homme en sa vérité, Références chrétiennes, Tâches à accomplir, jusqu'à ce qu'apparaissent les complémentarités de la présence chrétienne. Paul Toinet. Auteur de l'Homme en sa vérité, Paul Toinet est ancien professeur de philosophie au Séminaire de la Mission de France à Pontigny. Depuis quelques années, il s'est surtout attaché à analyser la situation de l'homme moderne, au sein du monde "culturel" qui est le sien, et face au problème de la foi. Il est persuadé que tous les débats essentiels de la conscience contemporaine, notamment dans l'ordre philosophique, renvoient, clairement ou non, à une interrogation religieuse fondamentale, et que l'Eglise catholique est toujours concernée par ces débats. Le rôle du philosophe chrétien et du théologien est de montrer comment. ce problème des techniques de communication en fournit une occasion. Jules Gritti. Ancien professeur de philosophie au séminaire de la

10/1969

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Criminalité

Mémoires d'un poète-assassin

Le 9 janvier 1836 à Paris meurt le "poète-assassin". Escroc et criminel, d'un tempérament instable proche de la psychopathie, Pierre-François Lacenaire a défrayé la chronique jusqu'à sa mort, à l'âge de 32 ans. Dans la France de la Restauration, il se fit connaître tant pour ses crimes que pour son talent littéraire et sa sensibilité romantique. D'origine lyonnaise, enfant mal aimé de ses parents, il est placé très jeune dans un internat de la Croix-Rousse. En 1813, au collège de Saint-Chamond, il se révèle un élève brillant. Mais en 1819, alors au collège de Chambéry, il met un terme à ses études après avoir accusé de pédophilie un prêtre de l'établissement et s'être battu avec lui. Pendant dix ans, il sera tour à tour avoué, banquier, clerc de notaire, fourrier, commis-voyageur. Surtout, il entame en 1824 une carrière littéraire : il publie des articles, écrit des chansons, et parvient à monter un vaudeville. Il s'engage dans l'armée, mais finit par déserter. En avril 1829, à Paris, désormais sans ressources et sans abri, il songe pour la première fois à "frapper l'édifice social" : un mois plus tard, après avoir volé un cabriolet et tué en duel le neveu de Benjamin Constant, il se rend à la police. Enfermé à la Force, il va faire de sa vie derrière les barreaux son "université criminelle". Entre autres prisonniers, il fait la connaissance de ses futurs compagnons dans le crime - Avril, Bâton et Chardon -, et se lie avec le chansonnier Béranger, à qui il adresse une épître versifiée. Il écrit la Pétition d'un voleur à un roi son voisin, qui révèle ses talents poétiques, ainsi qu'un journal, Les prisons et le régime pénitentiaire. Libéré en septembre 1830, il devient écrivain public tout en enchaînant les vols pour se garantir une certaine aisance. Après son retour à la Force en 1834, puis sa sortie quelques mois plus tard, la récidive ne tarde pas : avec Avril, il assassine brutalement, à coups de tire-point et de hache, son ancien codétenu Chardon, et étouffe la mère de ce dernier. Ces meurtres sont rapidement suivis d'un autre, commis sur un jeune homme de 18 ans. Lacenaire est finalement dénoncé par ses complices. Et si pour lui la prison était un salon, il fera de son procès un théâtre. Il sait pertinemment que les autorités jouent sur la publicité autour de sa personne pour faire oublier l'interminable procès des Républicains arrêtés après les émeutes de Paris et de Lyon en 1832. Cela ne manquera pas : au tribunal, les femmes en particulier seront nombreuses à venir observer le distingué assassin transformer le procès de ses crimes en spectacle de sa personne, avant sa condamnation à mort. Publiés peu après son exécution, ses mémoires sont le récit d'une vie tout entière marquée par la violence et la marginalité. Un document unique sur l'histoire criminelle française du XIXe siècle.

12/2022

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Animaux, nature

Le couteau et le poignard de combat. Des origines à nos jours

Le couteau et le poignard ont, de très longue date, accompagné l'homme dans son évolution ; que ce soit dans une forme utilitaire ou une autre plus agressive destinée spécifiquement au combat. Les premiers " couteaux poignards " remontent à 500 000 ans avant J. -C. , mais il s'agit d'outils plus que d'armes. Ils ont été conçus comme des accessoires permettant de survivre dans un environnement souvent extrême, principalement pour couper et tailler des outils et des armes de bois, tanner les peaux pour en faire des vêtements ou des tentes et enfin préparer la nourriture. Les véritables "couteaux poignards" de combat n'apparaissent que vers la fin de la préhistoire, époque où les affrontements interhumains deviennent une réalité, et durant laquelle le perfectionnement des modes de taille du silex rend possible la réalisation d'armes réellement efficaces. L'apparition du métal vers 3000 avant J. -C. permet un bond technologique qui rend possible la réalisation de véritables poignards de combat. Cette évolution va s'accentuer avec le passage du cuivre au bronze, puis du fer à l'acier au carbone trempé, et enfin aux aciers alliés ; une dernière technologie dans laquelle nous vivons encore. Durant ses 5 000 ans d'existence, le couteau métallique n'a cessé de gagner en efficacité ; surtout, il s'est adapté, en complément des critères civilisationnels et des effets de mode, aux façons de combattre, notamment dans des finalités militaires. Après l'invention des armes à feu, il a évolué vers une forme mixte, la baïonnette, qui permettait de transformer le fusil en une véritable pique. Cette arme est restée primordiale durant plus de deux siècles, une époque durable durant laquelle les armes à feu étaient lentes à recharger et d'une portée limitée. Si l'usage du couteau de combat n'a jamais cessé dans le domaine civil, il a été redécouvert lors des deux derniers conflits mondiaux. De nos jours, à l'ère de l'atome, le couteau de combat est loin d'avoir disparu et il est probable que son usage perdurera encore des siècles, sinon des millénaires. Cet ouvrage a été conçu dans l'idée de remplir un vide sur un sujet très peu traité de façon complète, en l'occurrence sous un angle historique, descriptif, mais aussi technique ; il représente un répertoire complet de l'évolution du couteau et du poignard de combat au travers de toutes les périodes de l'histoire. Dans la conception de ce livre, l'auteur s'est efforcé de vulgariser l'ensemble des éléments permettant de comprendre l'histoire du couteau de combat, mais aussi du poignard et de la dague ; il vise à aborder l'évolution de ces armes en les replaçant à chaque fois dans le contexte des époques qui les ont vu naître et évoluer. L'importante illustration présente permet de visualiser cette évolution au travers de pièces d'époque et de répliques exactes réalisées par les meilleurs artisans couteliers.

12/2019

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Esotérisme

La voie du coeur du guerrier. La sagesse toltèque pour la guérison et la paix

La " déesse toltèque " nous montre la voie vers une vie meilleure Cette pratique est une nouvelle méthode puissante pour se reconnecter avec notre sens de l'authenticité et de la connaissance intérieure pour se réaligner avec notre vraie nature. Auteure du livre à succès La voie de la déesse guerrière, HeatherAsh Amara s'est formée dans la tradition toltèque sous la tutelle de Don Miguel Ruiz, auteur des Quatre accords toltèques. La pratique du coeur guerrier est un système révolutionnaire basé sur la structure à quatre chambres du coeur humain. En parcourant chacune des quatre chambres - Sentiment, Histoire, Vérité et Intention - les lecteurs apprennent à faire le point sur leur état émotionnel et mental actuel et à recadrer leur situation dans une nouvelle lumière de guérison. Le processus commence dans la chambre Sentiment lorsque les lecteurs acceptent les émotions qu'ils vivent actuellement sans les combattre ni les juger. Il se poursuit ensuite dans la chambre suivante, où les lecteurs sont témoins de l'histoire qu'ils se racontent à eux-mêmes. Dans la chambre Vérité, ils apprennent à évaluer de manière réfléchie et objective la réalité de la situation. Dans la dernière chambre, ils apprennent à définir et à concentrer leur intention. La dernière phase de la pratique est la plus profonde : en prenant les connaissances qu'ils ont recueillies dans les quatre chambres, les lecteurs font ensuite un retour en arrière dans chacune des quatre chambres, en recentrant leur intention, leur vérité, leur histoire et leurs sentiments en fonction de ce qu'ils ont appris au cours du processus. Pour ceux qui ont aimé et vécu l'entraînement des déesses guerrières et pour les lecteurs qui recherchent une nouvelle liberté, ce livre offre une révolution intérieure et un nouveau chemin vers la liberté. " La Voie du coeur du guerrier est un voyage intérieur vers la guérison et la paix, où nous sommes invités à traverser nos émotions, nos histoires, nos vérités et nos intentions, les quatre chambres du coeur du guerrier. Ce livre décrit le parcours d'une guerrière qui, en mettant en application tout ce qu'elle a appris, permet au savoir de se transformer en sagesse afin de guérir le coeur et qu'il n'ait plus jamais peur d'aimer. " - ; Don Miguel Ruiz Jr, auteur de La Maîtrise de soi selon la voie toltèque et des Cinq Niveaux d'attachement : Les accords toltèques pour un monde moderne. " HeatherAsh Amara possède le don incroyable de savoir identifier les questions essentielles qu'il est primordial d'examiner pour pouvoir expérimenter notre moi authentique, notre profonde vérité et notre autonomie. La Voie du coeur du guerrier nous offre de nombreux outils pour nous libérer de nos vieilles histoires et de nos vieux accords limitants qui nous laissent avec le sentiment d'être bloqués et déconnectés de notre force créatrice. HeatherAsh Amara est une guide remarquable ! " - ; Sandra Ingerman, MA, auteure de douze ouvrages primés, dont Le Livre des cérémonies chamaniques : Inviter le sacré dans la vie quotidienne et Initiation au voyage chamanique.

07/2021

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Sciences politiques

Crise et avenir de la démocratie

" Ce qui, pour les pouvoirs publics, est désormais primordial, c'est leur efficacité et leur continuité. Nous vivons en un temps où des forces gigantesques sont en train de transformer le monde. Sous peine de devenir un peuple périmé et dédaigné, il nous faut, dans les domaines scientifique, économique, social, évoluer rapidement. [...] Il y a là des faits qui dominent notre existence nationale et doivent, par conséquent, commander nos institutions. La nécessité de rénover l'agriculture et l'industrie, de procurer les moyens de vivre, de travailler, de s'instruire, de se loger, à notre population rajeunie, d'associer les travailleurs à la marche des entreprises, nous pousse à être, dans les affaires publiques, dynamiques et expéditifs ", expliquait le général de Gaulle le 4 septembre 1958 pour justifier et fonder le passage à une cinquième République. C'était il y a soixante ans, et on ne saurait mieux décrire la situation d'aujourd'hui, mot pour mot, à la réserve près que la population " rajeunie " d'alors a beaucoup vieilli. Elle voit cette exigence " d'efficacité et de continuité " s'illustrer de nos jours dans des régimes comme celui de la Chine, aux antipodes de l'évolution qu'a connue notre République. A force de se vouer à toutes sortes d'ayant-droits, privilégiant l'égalité et la fraternité, celle-ci a perdu des degrés de liberté. Pire, s'étant ainsi soumise au " jamais assez ", elle passe (injustement) pour inefficace. Comment " être dans les affaires publiques, dynamiques et expéditifs" sans rien changer au " modèle français " est devenu un problème insoluble, causant durant trente ans l'essai décevant et discontinu de toutes les formules politiques envisageables, jusqu'à devoir finalement opter entre celles qu'on n'envisageait pas, et choisir enfin l'audace. Tout se passe comme si les démocraties étaient prises à contre-pied dans le monde présent : par l'évolution technologique qui dépouille l'autorité de tout magistère au profit des individus, par les forces qui orientent le monde, et sur lesquelles le suffrage n'a guère prise. Au regard de cette mutation globale, les fautes et carences qui expliqueraient la crise de la démocratie dans tel ou tel pays sont secondaires. Elle est le symptôme d'une transformation d'ensemble qui met partout en cause les formes et principes de la gouvernance. Ayant cependant à l'esprit que " le reniement de l'idéal démocratique de dignité, d'égalité et de respect de la personne humaine " serait nécessairement une nouvelle fois ta matrice d'une régression dramatique de l'humanité, la Fondation Prospective et Innovation et la Revue Futuribles concourent par le présent livre à frayer les chemins d'un avenir pour la démocratie. " C'est en un temps où il lui fallait se réformer ou se briser que notre peuple, pour la première fois, recourut à la République ", observait de Gaulle le 4 septembre 1958. Ce souvenir fécondait ce jour-là la création de la Ve République. Il reste germinal en 2018.

02/2018

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Sciences politiques

Europe, l'atout à défendre

Qui ne connaît la fameuse réplique de César à Escartefigue lors de la partie de cartes marseillaise du film de Korda et Pagnol, Marius (1931, Acte III, scène 1), où il le presse de jouer son atout, de "se fendre" comme on dirait en escrime : "Tu me fends le coeur" ? On y songe en pensant à l'Europe, atout incomparable pour l'humanité comme pour les Européens, mais dont la situation, de quelque manière qu'on la prenne, fend le coeur. Non que les Européens soient vraiment à plaindre, comparativement à d'autres. Mais, comparativement aussi ils éprouvent un sentiment de déclin relatif : la Chine, les USA, les BRICS, l'Islam, l'Afrique occupent désormais une place croissante et comme en surplomb d'eux, qui les voyaient depuis si longtemps comme en contrebas. Eminente comme elle est toujours, l'Europe pourrait pourtant faire face à ces nouvelles configurations, et pourquoi pas en dominer plus que d'autres le cours. Cependant, elle s'égare et s'abime dans des doutes sur elle-même, dont le referendum anglais du 23 juin 2016 a donné toute la mesure. L'atout est galvaudé, souvent par ceux-là mêmes à qui il donnait une bonne main. A travers un cycle d'entretiens ayant comporté une mission à Bruxelles, des rencontres avec plusieurs ambassadeurs à Paris, un séminaire de bilan, la Fondation Prospective et Innovation s'est attachée en 2018 à examiner ce paradoxe européen d'un certain délitement interne à l'heure où le besoin d'Europe s'affirme de toutes parts dans le monde - n'est-elle pas la charnière articulant l'Eurasie qui se dessine à l'Eurafrique qui s'esquisse ? Le présent ouvrage en rend compte. L'idée directrice qui s'en dégage est que l'axe du débat doit se déplacer de l'intérieur et du passé vers le dehors et l'avenir. L'affaire n'est plus tant de disserter entre Européens sur la meilleure manière de l'être, et de cultiver à cet effet l'acquis des décennies passées, que de discerner en quoi, dans le monde tel qu'il est, être Européen est une chance, une ressource, un devoir aussi envers l'avenir. "Nous vivons en un temps où des forces gigantesques sont en train de transformer le monde" disait déjà le général de Gaulle le 4 septembre 1958 pour en conclure que "Il y a là des faits qui dominent notre existence nationale et doivent, par conséquent, commander nos institutions". Mutatis mutandis, soixante ans plus tard, la formule s'applique parfaitement à l'Union Européenne de demain. Celle-ci reste un atout majeur pour le monde. Un atout à défendre par les Européens unis. L'imperfection n'est pas une tare, pourvu que l'union l'emporte indéfectiblement sur les discordances. Comme le dit encore le César de Pagnol (Marius, III, 2) "Si on ne peut plus tricher avec ses amis, ce n'est plus la peine de jouer aux cartes", pensée plus profonde qu'il n'y paraît.

12/2018

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Romance historique

Recueil des 4 nouvelles M. Winterbourne

M. Winterbourne : Lysander Winterbourne semble mener une vie facile. Beau, aimable et sportif de renom, il est le chouchou de la société londonienne. En ce qui concerne Adam Freeman, Lysander n'est qu'un aristocrate gâté. Riche propriétaire de manufactures, Adam n'a pas de temps pour le monde frivole de la bonne société, mais lorsque son frère cadet se fiance avec Althea Winterbourne, il accepte à contrecoeur d'y être présenté - avec l'enfant chéri du clan de Winterbourne comme guide. Se résignant à quelques jours d'ennui, Adam est surpris de découvrir qu'il y a beaucoup plus chez Lysander que son extérieur parfait. Mais Adam aura-t-il le courage de présenter à Lysander Winterbourne son "moi" secret ? Le noël de M. Winterbourne : Lysander Winterbourne et Adam Freeman vivent heureux à Edgeley Park depuis dix-huit mois. Le jour, Lysander est le gérant de la propriété d'Adam, la nuit, il est son amant, mais aucun d'eux n'a parlé de leurs sentiments les plus profonds. S'agit-il d'un "ils vécurent heureux. ". . ou d'un arrangement pratique ? Lorsque les deux hommes sont invités à l'abbaye de Winterbourne pour un Noël en famille, l'affaire se complique rapidement. Trouvant une maison pleine d'invités, ils doivent faire face à des révélations choquantes, des secrets gardés depuis longtemps et à un choix que Lysander n'avait jamais prévu de faire... Lord Cavendish : Lord Perry Cavendish sait qu'il est considéré comme un homme pas très brillant, du genre aimable et sportif. Un homme qui peut se défendre sur un ring de boxe, être le dernier à tenir debout après avoir bu, et offrir un avis utile sur un morceau de viande de cheval - mais pas grand-chose d'autre. Lorsque Perry rend visite à son ami, Lysander Winterbourne, il est présenté à l'Honorable Jonny Mainwaring, un artiste libre-penseur qui est tout ce que Perry n'est pas : non conventionnel, émotionnel... et très bavard. Au début, Perry est dépassé par la vivacité et l'esprit de Jonny Mainwairing, mais lorsqu'il accepte de poser pour lui, il découvre l'homme véritable sous les fioritures dramatiques, et l'indéniable attirance physique qu'il ressent pour Jonny commence à se transformer. Les premières neiges de l'hiver : 1814 : Le capitaine Sam Aldertonrevient du continent en Angleterre avec une vie en lambeaux. Mutilé et sansrepères, la dernière chose qu'il souhaite faire est de passer Noël avec safamille et leurs amis proches, les Huxley - en particulier Jasper Huxley, qu'il a presque embrassé cinq ans auparavant. Sam prévoit d'éviter lesfestivités, mais lorsque les premières neiges de l'hiver arrivent et que Jasperet lui se retrouvent seuls à Alderton Hall, ils se retrouvent à revisiterensemble de vieilles traditions et des souvenirs douloureux - etdécouvrent que les choses ne se sont peut-être pas déroulées comme ils lepensaient cinq ans plus tôt.

12/2022

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Sociologie

Esquisse d’une psychologie des classes sociales

Entre les hommes qui ont vécu avant nous, surtout longtemps avant nous, et nous-mêmes, d'où vient que nous imaginons communément qu'il y ait une différence si profonde et presque infranchissable ? Certes, le temps est irréversible. Pas plus qu'un individu, une société ne peut remonter le cours des âges. Mais là n'est point la seule raison de ce sentiment d'étrangeté que nous inspirent les figures du passé. Elles nous paraissent loin de nous non seulement dans le temps, mais sur l'échelle des êtres, comme si elles appartenaient à une autre espèce, semblable à nous par la forme extérieure, mais plongée dans une atmosphère où l'on ne respirait pas le même air, où les idées, les sentiments, les sensations elles-mêmes ne pouvaient être les mêmes qu'aujourd'hui. C'est bien ce qu'on imagine, lorsqu'on lit des livres d'histoire ou des romans historiques, lorsqu'on visite des bâtiments anciens, des lieux où tout est demeuré inchangé depuis un demi-siècle, plus encore lorsqu'on évoque ceux qui ont vécu dans ce décor, passé le long de ces murs, et qui sont aussi loin de nous que des fantômes ou les habitants inconnus de quelque planète inaccessible. De tels sentiments s'expliqueraient sans peine, si, indépendamment de tout ce qui a pu se transformer dans le milieu social, et même en supposant qu'il ne change pas, ou qu'il change peu, si l'homme lui-même, c'est-à-dire l'espèce humaine était soumise à une évolution. Alors, nous ne nous reconnaîtrions plus comme des êtres faits de la même substance, ayant les mêmes organes, et capables de réagir de la même manière aux impressions qui viennent du monde matériel. Chaque génération serait considérée comme répondant à une phase définie de cette évolution organique. Elle apporterait sur la scène du monde un ensemble de types physiques : tempéraments, corpulences, traits, regards, paroles et gestes, qui ont été réalisés à cette date, mais dont le moule est brisé, et que nous ne rencontrons plus autour de nous... Nous devrons fixer notre attention sur les divers groupes humains, reconnaître quelles sont les représentations collectives dominantes dans ces ensembles, quelle est leur force et leur extension, quelles sont leurs limites. Nous aurons à les envisager aussi dans leurs rapports, à chercher si elles correspondent à des phases diverses d'une évolution dont les sociétés humaines en leur état actuel nous présenteraient, juxtaposées, des phases successives, et quelles prévisions quant à l'avenir proche on peut tirer d'une telle comparaison. C'est dans le cadre des classes sociales, classes diverses, le plus large et aussi le plus naturel, le moins artificiel de tous ceux qui s'imposent aux hommes vivant en société, que nous poursuivrons notre examen des motifs sous leur forme collective, quitte, plus tard, et pour ne rien oublier, à faire retour sur d'autres catégories, et sur d'autres formes d'associations.

02/2023

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Décoration

Pourvu qu'on ait l'ivresse. De l'alcool à l'extase : un voyage mondial à travers les arts et les lettres

Au sens propre, l’ivresse vient d’un joyau végétal, soit la vigne, soit des céréales transformées en boisson, source de vie. Mais les symboliques se sont emparées dès l’Antiquité de cette transformation mentale, de cette métamorphose de la conscience, au-delà de la raison, de la logique, de la prison du réel. Parente de la folie, de la transgression, du rêve, l’ivresse première, celle du vin et de tous les alcools, boissons et «eaux-de-vie», suscite dès l’Antiquité de superbes symboliques. En Grèce, c’est le dieu contesté Dionysos, repris par les Romains sous le nom de Bacchus, entraînant des cortèges de ménades, de satyres, de bacchantes, mêlant exaltation et sexualité, violence «comique» (le komos grec est un cortège priapique) et plaisir. C’est aussi la vigne, don divin, qui provoque chez l’innocent patriarche Noé un scandale associant l’impudeur à l’inconscience. Célébration de la vie, l’ivresse est sacrée. Ses effets sont excessifs et contradictoires. L’ego ebrius est seul dans la communion affective du Banquet selon Platon. L’ivresse est associée aux artifices dangereux des paradis imaginaires. De même que le dieu-monstre Dionysos, inspirateur de toute création, est rejeté au nom d’Apollon, mais actif en nous, l’ivresse est condamnée et célébrée. Les éducateurs spartiates enseignent à leurs enfants le mépris de l’ilote ivre ; Rabelais exalte les «bien ivres», adorateurs de la Dive Bouteille. Car l’ivresse, pouvoir physique de boissons divines, s’évade vers d’autres vertiges. Amoureux, mystiques, transcendants, fervents, témoignent tous d’ivresses sans nul alcool. Ils ou elles sont ivres de passion, de bonheur, de Dieu, d’humanité, mais aussi ivres de pouvoir, d’argent, de colère, de haine… Le domaine privilégié des ivresses immatérielles est certainement celui de la création artistique et poétique, jusqu’à l’exigence du «dérèglement de tous les sens» (Rimbaud). Et existent aussi l’ivresse du savoir, de la raison, celle du mathématicien, celle de l’ingénieur. Selon les époques et les civilisations, on perçoit des territoires majeurs de l’ivresse : Antiquité gréco-latine, Moyen Age occidental, islam arabo-persan, Chine et Japon, avec leurs poètes, leurs artistes, leurs musiciens, leurs penseurs, leurs mystiques. Dans l’ivresse de la découverte ou celle de la reconnaissance, on en évoquera, on en citera les plus inspirés. Enfin, un parcours de mots, parmi les métaphores de l’ivresse, scellera l’accord avec les créations calligraphiques et plastiques de Lassaâd Metoui. En effet, le texte proposé dans cet ouvrage ne prendra sens que par ces créations visuelles et colorées, qui, outre l’évocation des grands thèmes interculturels évoqués, fera allusion aux grandes ivresses poétiques et artistiques d’Occident et d’Orient, à Matisse comme à Hiroshige, à Baudelaire comme à Hâfiz ou à ce poète du Ve siècle chinois, Tao Qian, qui intitulait «Ivresse» ou «En buvant» ces vers : «Qu’est-ce, dans ce monde/De permanent ? Les montagnes de vain hasard/Je les surmonte maintenant/Sans rêves illusoires/Sans l’ivresse». Montrant ainsi que l’on ne rejoint la paix heureuse qu’en buvant pour mieux aller au-delà de l’ivresse du réel, vers le tao, sans doute.

11/2015

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Sports

Je ne suis pas un saint

Il est des personnages au destin atypique, dont la vie est une succession de chapitres aussi aventureux que dissemblables, portant avant tout la marque de la liberté. Max Guazzini est de ceux-ci. Dans son parcours, rien d'attendu, de stable, une réinvention permanente au contraire, la traversée d'univers singuliers, une quantité de rencontres exaltantes, et toujours l'audace, le goût du risque, une certaine vision, une certaine foi même qui ont apporté à tout ce qu'il a entrepris le bonheur de la réussite, le sens de la fête, un éclat particulier, une folie. S'il n'est pas un saint, Max Guazzini, qui a grandi à Marseille, dans une famille d'origine italienne, a été marqué dans son enfance par le catholicisme ; il s'en est même fallu de peu qu'il suive la vocation religieuse. Cet élan continuera de l'inspirer, donnant à toutes ses actions, même les plus décalées, la forme d'un engagement. « Monté » à Paris, étudiant en droit et en philosophie au début des années 1970, Max rêve de devenir chanteur et enregistre deux disques. Il rencontre surtout Dalida, dont il deviendra l'un des intimes, et l'attaché de presse après avoir renoncé à son espoir de percer dans le show business. Il se réinvente en avocat pénaliste et, plongé au cœur de grandes affaires, passe son temps en prison, avant de devenir l'un des fondateurs de NRJ dont il fera, dans la fièvre des radios libres naissantes, la fréquence la plus innovante, la plus excitante, la plus populaire de la bande FM et finalement la plus écoutée des radios, vivant à sa tête de passionnantes années de succès et de rencontres. La saga d'NRJ culminera dans la grande manifestation de 1984 rassemblant 300 000 personnes pour empêcher une fermeture décidée par le pouvoir. Cette passion, Max Guazzini la retrouvera dans ce qui sera la deuxième grande aventure de sa vie : le Stade français. Appliquant à la présidence d'un club de rugby le même esprit d'innovation et de fête, le même enthousiasme et la même spontanéité que ceux déployés à NRJ, il va transformer une équipe de quatrième division en plus grand club français, et changer la face du rugby sinon du sport par son goût de la grandeur et son sens du spectacle. Max Guazzini nous entraîne ici dans les coulisses du monde de la musique, dans les vestiaires, sur les terrains et dans les troisièmes mi-temps du rugby, dans les studios de radio, auprès des artistes, des sportifs, des hommes de médias, des politiques. Madonna, Alain Delon, Johnny Hallyday, David Bowie, Mick Jagger, Paul McCartney, François Mitterrand, Jacques Attali, Bertrand Delanoë, Nicolas Sarkozy, Bernard Laporte, Fabien Galthié, Christophe Dominici et encore Jacques Morali, ou la fameuse Denise, figure du club libertin le 41, sont ainsi quelques-uns des héros de son histoire, à côté de Dalida. Le récit de sa vie, sensible, passionné, drôle, mouvementé, offre un festival de portraits et une singulière traversée de notre temps, des années 1950 à nos jours, faisant vivre sous un nouveau jour des personnages et des événements familiers.

03/2017

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Judaïsme

Le sionisme en question

"De la nécessité de mener la bataille idéologique contre le sionisme" La guerre au Proche-Orient, c'est bien sûr un colonialisme qui détruit méthodiquement la société et le peuple palestiniens. C'est aussi un pays, Israël, devenu une tête de pont occidentale au Proche-Orient. Et c'est l'aventure militaire permanente avec son cortège de crimes, d'humiliations, de racisme et de violations du droit international. Mais parmi les nombreuses raisons qui permettent la poursuite de cette guerre, il y a l'adhésion massive des Israéliens et plus largement des communautés juives organisées à une forme de pensée et d'idéologie qui les rend totalement aveugles et insensibles à l'autre. Dans ce récit mythique, l'Israélien serait un homme nouveau, supérieur aux autres. Le mouvement de solidarité qui défend les droits du peuple palestinien ne peut qu'attendre (pour être plus efficace) de sa composante juive, et donc de l'UJFP, qu'elle mène le combat idéologique contre la manipulation de l'histoire, de la mémoire et des identités juives. L'UJFP doit combattre le complexe de Massada, la façon dont les Israéliens ont été persuadés que tout le monde hait les Juifs, que leur histoire n'est qu'une succession de persécutions, qu'ils ne peuvent vivre qu'entre eux, qu'Arafat était un nouvel Hitler et les Palestiniens des pogromistes. Elle doit interroger en permanence une éducation à la peur et au mépris de l'autre, une récupération éhontée de l'antisémitisme et du génocide nazi, une tendance permanente à renverser la réalité d'aujourd'hui pour transformer l'occupant en victime. Elle doit remettre en question l'histoire fabuleuse que les sionistes ont fabriquée : il n'y a eu ni exil des Juifs, ni retour. La diaspora n'est pas une parenthèse, c'est l'essence des différentes formes de judaïsmes. Et la Palestine a toujours été une terre où vivaient des peuples différents. Elle doit encourager le débat, la recherche et la confrontation des différentes formes d'identité ou de mémoire juive là où le sionisme affirme qu'il n'y a qu'une seule histoire et qu'une seule voie. La tentative de clore l'histoire juive est une des causes de la continuation de la guerre. Elle empêche des composantes de la société israélienne de prendre conscience que l'Etat israélien pratique une politique d'apartheid et de déni des principes universels d'égalité. Les travaux d'un grand nombre d'écrivains, historiens, cinéastes ou intellectuels israéliens remettant en cause l'histoire officielle et le dogme sioniste doivent être connus de tou(te)s. L'UJFP décide donc pour les années à venir d'impulser toutes les formes de débat, d'expression publique ou de confrontation pour expliquer inlassablement devant tous les publics que les défenseurs du sionisme n'ont aucun droit à parler au nom des Juifs et que la politique qu'ils défendent n'est pas seulement criminelle contre les Palestiniens. Elle est également suicidaire pour les Israéliens et plus largement pour les Juifs.

05/2023

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XIXe siècle

L'orpheline de Manhattan Tome 1

New York est leur terre promise. En quittant leur Charente natale à l'automne 1886 pour embarquer sur un paquebot direction le Nouveau Monde, Guillaume et Catherine sont avides d'une nouvelle existence. Pourtant leur rêve de liberté va vite se transformer en cauchemar. Bientôt, leur fille Elisabeth est livrée à elle-même au coeur de l'immense cité américaine. Après une nuit d'errance dans Central Park, la fillette est renversée par la calèche des richissimes Woolworth. Le couple la soigne et décide de garder auprès d'eux cette adorable enfant qui semble issue de nulle part. Elisabeth grandit choyée, telle une princesse. Mais lorsque celle qu'on appelle désormais Lisbeth Woolworth apprend à son seizième anniversaire la vérité sur son adoption, le choc est terrible. La jeune fille n'a plus qu'une idée en tête : découvrir le mystère de ses origines qui la rattache encore à la France. Elisabeth parviendra-t-elle à démêler le vrai du faux et à connaître l'amour sincère des siens ? Ecrivain aux multiples talents, Marie-Bernadette Dupuy signe une oeuvre extrêmement riche et variée, traduite jusqu'en Russie, ayant conquis de très nombreux lecteurs. Cette nouvelle saga pleine de suspense nous transporte de la Charente jusqu'au coeur de New York, au moment où sont érigés les premiers buildings de Manhattan. A travers les aventures trépidantes d'Elisabeth, où souffle le vent de la liberté, Marie-Bernadette Dupuy rend un magnifique hommage à toutes celles et ceux qui ont choisi de croire en leurs rêves. Note de l'auteure Un soir d'été à New York, alors que depuis le pont de Brooklyn, je regardais s'allumer les millions de lumières de la formidable cité, j'ai été frappée par l'idée d'un roman inspiré de faits authentiques, dont l'action empreinte d'intrigues et de suspense se déroulerait en partie ici. Le point de départ serait le destin souvent tragique des hordes d'orphelins qui déferlaient sur les marches du Nouveau Monde à l'époque charnière de l'immigration massive, entre le xixe et le xxe siècle. Par la suite, mes promenades matinales dans Central Park m'ont confortée dans ce projet. Je voyais l'image d'une fillette endormie sur un banc. Une enfant perdue, au coeur brisé par un sort cruel. Dès mon retour en France, je me suis lancée dans cette nouvelle aventure, avec les terres viticoles d'un vieux château de Charente comme seconde toile de fond, où j'ai donné naissance à la petite Elisabeth, dont je vous invite à suivre la tumultueuse destinée, ponctuée par les cauchemars lourds de sens dont elle s'éveille effrayée, même devenue jeune fille... Mais je ne veux pas en dire plus, vous le savez. J'espère que vous apprécierez ces pages et que vous aurez plaisir à voyager avec moi dans le passé, depuis la France jusqu'à la fascinante ville de New York, que j'aime tant et où je me sens si bien. C'est son atmosphère unique qui m'a inspiré cette histoire, où grondent les orages du coeur et de l'âme. Je vous en souhaite une belle lecture, Avec toute mon affection, Marie-Bernadette Dupuy

02/2019

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Thèmes photo

Satka. Ou la conquête de l'Est

Un voyage au coeur de la Russie d'aujourd'hui : un cahier de 32 photographies couleur et noir et blanc assorti d'un récit composé de 32 portraits d'habitants de la ville de Satka. En 2019, l'Ambassade de France en Russie et l'Institut français invitent le photographe Bruno Boudjelal à réaliser un travail sur la Russie. Celui-ci propose à l'écrivain François Beaune de l'accompagner. Pour leur résidence de création, ils cherchent une petite ville à même d'incarner la Russie contemporaine. Ce sera Satka, ville minière de l'Oural où la vie s'organise autour de Magnezit, une entreprise qui extrait un minéral, la magnésite, dont on fait des moules pour manipuler les métaux en fusion. Qui sont aujourd'hui les habitants de Satka ? Comment vit-on à Satka ? Jusqu'au milieu du 18e siècle et l'arrivée des premiers paysans, forcés de quitter leurs villages de l'Ouest et de se transformer en ouvriers pour forger les armes du tsar, cette région de basse montagne est peu peuplée. C'est une terre d'estivage, une forêt de bouleaux, de pins et de fraises des bois. Pendant un siècle et demi, Satka est un camp de travail pour les ouvriers des hauts fourneaux. Puis, la découverte de la magnésite au début du 20e siècle et son exploitation font de Satka une ville, officiellement, en 1937. Elle est aujourd'hui une unité de production de 30 000 habitants, avec ses HLM des années 60-70 typiques de cet oblast industriel de Tchéliabinsk. Entre 2019 et 2020, le photographe et l'écrivain séjournent à Satka à deux reprises (un été et un hiver), partant à la rencontre de ses habitants, tissant des liens avec une trentaine d'entre eux qui ont choisi de leur raconter leurs histoires. Le livre s'ouvre sur un cahier de 32 photographies légendées : paysages dépouillés souvent austères, qui dévoilent la pauvreté des habitats et portraits, certains en surimpression sur les paysages, les corps s'inscrivant dans les paysages qui les déterminent. Le grain marqué, le flou assumé et les teintes tragiques suggèrent les parts d'ombre et les traumatismes de l'Histoire qui se lisent sur les visages. Les photographies guident le lecteur jusqu'au récit qui les suit : 32 portraits de femmes et d'hommes que dresse François Beaune à partir d'une histoire, une anecdote intime, qu'ils lui confient : Svetlana, la belle enseignante aux origines mixtes, ukrainienne et bashkir, Marina la nostalgique de l'Union soviétique, Sergueï le tigre d'acier, nationaliste convaincu qui vit dans l'attente d'une guerre à venir, ou encore Alexander le dissident, opposant déclaré à Poutine, qui témoigne d'une Russie désunie. Les récits collectés, entrecoupés de réflexions plus personnelles de l'auteur, dévoilent par petites touches la réalité quotidienne d'un peuple qui n'a cessé de subir les guerres, les déportations, le joug des pouvoirs politiques. Un peuple souvent nostalgique du passé soviétique qui vit avec le mythe d'une nation héroïque, fière et vertueuse. Un peuple qui résiste à l'absence de perspectives en nourrissant un imaginaire riche et poétique.

03/2023

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Philosophie

Etre et avoir

A l'entrée dans la préadolescence, la question de l'être et de l'avoir est cruciale. Dis-moi ce que tu as, je te dirai qui tu es. Mais être et avoir ne s'opposent pas toujours : ce que l'on a aide à découvrir ce que l'on est. La nouvelle édition du Goûter philo "Etre et avoir" pour réfléchir d'un point de vue philosophique et exercer son esprit critique sur ce qui définit l'être et l'avoir. La différence entre être et avoir Tout le monde sait faire la différence entre être et avoir, entre ce que l'on est (drôle, casse-pieds...) et ce que l'on a (un pain au chocolat, une moto...). Ce que l'on a, on peut le donner, le jeter, l'enlever, l'écarter, l'éloigner, le prêter, le perdre ; on peut s'en séparer, c'est à l'extérieur de soi. Ce que l'on est, c'est à l'intérieur de soi, on ne peut pas le séparer de soi. Deux notions complémentaires Etre et avoir sont deux notions qui ne s'opposent pas. Elles sont complémentaires. Ce que l'on a aide à découvrir ce que l'on est. Dans ce que l'on a, on a souvent mis de ce que l'on est. Tout ce que l'on a, tout ce que l'on choisit d'avoir, aide à se découvrir. On peut même dire qu'il y a beaucoup d'être dans avoir. Ce que l'on a aide à découvrir qui on est et à construire qui on veut être. Façonner sa personnalité Si on nous demande quelles sont nos habitudes, on peut en faire une longue liste : manger du chocolat, se ronger les ongles, toujours arriver en avance, ne mettre que des casquettes... Toutes ces manières d'être, on peut s'en détacher, les transformer pour construire l'être que l'on veut être, grâce à la conscience. La conscience permet de se rendre compte de ce que l'on fait, de ce que l'on a, de ce que l'on est. Ce petit pas hors de soi permet de prendre du recul et de choisir qui on veut être. Inventer sa vie Chacun est libre d'inventer sa vie. On n'est pas coincé dans un rôle à jouer : de papa, de maman, de boxeuse, d'infirmier, de gentil, de méchante... La vie n'est pas une scène de théâtre où tous les rôles sont distribués à l'avance. On peut s'inventer aujourd'hui, demain, tout au long de sa vie. Ce que l'on est aujourd'hui, on ne l'est jamais tout entier. On a toujours le choix de changer : le choix de l'être que l'on veut avoir. Organiser son goûter philo A la fin de l'ouvrage, un cahier de huit pages permet à l'enfant d'organiser son propre débat philosophique en famille ou entre amis, avec des questions pour nourrir la réflexion et entraîner son esprit critique.

02/2024

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ouvrages généraux

L'Amérique en guerre. 1933-1946

Le géant se réveille : les Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Les Etats-Unis, bien que sortis renforcés de la Première Guerre mondiale, se sont repliés sur eux-mêmes à l'issue, laissant l'Asie et l'Europe s'embraser tour à tour. On imagine donc que la guerre ne s'immisce véritablement dans les pensées et le quotidien des Américains qu'à compter du 7 décembre 1941, date de l'attaque japonaise contre la base navale de Pearl Harbor. En réalité, le processus commence beaucoup plus tôt. Hasard de l'Histoire, en effet, Roosevelt et Hitler arrivent au pouvoir en 1933 à quelques semaines d'intervalle. Or, le président démocrate, qui observe avec inquiétude la montée des périls à l'échelle du globe, prépare mentalement, politiquement et militairement son pays à les affronter, alors même que celui-ci ne s'est pas encore remis de la crise économique de 1929. Les forces américaines peaufinent donc très tôt leur programme de réarmement et leurs plans de guerre. Aussi l'économie, l'industrie et l'armée pourront-elles entamer une profonde mutation en un temps record à partir du déclenchement des hostilités : les navires, les avions, les chars, les canons et les fusils sortent par milliers des usines de défense construites en quelques mois, permettant d'équiper leurs propres hommes et ceux des alliés. La société civile soutient à bout de bras l'effort de guerre et les soldats envoyés combattre aux quatre coins du globe. Ainsi naît l'image de " la bonne guerre américaine " - the good war - dénuée de toute ambiguïté, qui a prévalu pendant de longues décennies. Avec le temps, les histoires se sont transformées en mythes, les soldats et les ouvriers en héros, participant ainsi à la grandeur de la nation américaine qui s'est sentie investie d'une mission universaliste. Mais savons-nous réellement comment cette jeune nation a relevé les défis qui se sont présentés à elle ? Qui sont ces citizen soldiers qui ont accepté d'endosser l'uniforme pour servir voire mourir pour leur pays en terre étrangère ? Se battaient-ils par conviction ou bien par obligation ? Comment se comportaient-ils avec les populations étrangères ? Il montre aussi que l'alliance anglo-américaine, qui semble aussi sincère qu'inébranlable, est certes une réalité sur le plan politique, mais qu'elle est plus chaotique sur le plan militaire. Et encore que le principe du Germany First, si cher aux responsables militaires américains, n'est entériné qu'au moment où le rapport de force s'inverse entre les deux pays : c'est bel et bien la guerre contre le Japon qui occupe une place prépondérante, une réalité qui échappe encore trop souvent au public européen. Christophe Prime montre enfin que si la machine de guerre possède des atouts indéniables, elle possède aussi des faiblesses structurelles et commet des erreurs d'appréciation qui coûtent de nombreuses vies humaines, comme en Normandie ou encore à Peleliu. Du bureau ovale du Président à la War Plans Division, de la chaîne de montage de l'usine Ford de Willow Run aux entrailles d'un sous-marin de la Navy dans le Pacifique en passant par un plateau de tournage de Hollywood, du camp d'internement pour Nisei de Manzanar à l'univers contraint d'un GI recroquevillé dans son trou d'homme quelque part en France, Somewhere in France, la véritable histoire de " la bonne guerre américaine " ne manquera pas de surprendre.

02/2024

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Théâtre

L'objet technique en scène. Analyses et expériences

Une analyse de l'objet théâtral, porteur de récit et initiateur d'une relation, qui possède au sein de la représentation un statut à part entière et constitue aujourd'hui un point d'entrée de plus en plus usité pour l'étude historique de formes spectaculaires anciennes. Acteur inerte mais familier, l'objet encourage sans cesse le comédien à réévaluer la qualité de sa relation à son environnement immédiat. Longtemps les objets sur la scène se sont manifestés comme des appuis de jeu pour le comédien. Parfois ce sont des accessoires, rendus nécessaires par la dramaturgie ou par le rôle. Parfois, les objets sont voulus par la mise en scène comme signes à partir desquels déchiffrer la lecture donnée de la pièce. Le regard pointe ici vers un type d'objet spécifique : l'objet " technique ", c'est-à-dire l'appareil technologique, aujourd'hui numérique, tel qu'il est mis en jeu sur les scènes théâtrales contemporaines. Que l'objet se dise technique change-t-il quelque chose à ce phénomène vieux comme le théâtre, de l'objet-accessoire ? De l'emblématique magnétophone de Krapp dans La Dernière bande aux téléviseurs du Wooster Group, les objets techniques ont en effet largement envahi nos scènes durant toute la seconde partie du XXe siècle, et plus encore depuis la fin des années 90. Pourtant, peu d'études se sont encore intéressées, dans le champ de la théorie théâtrale, à l'histoire matérielle de ces objets et à ce que leur usage implique en scène. Quels gestes, quelle corporalité engage ce type spécifique d'objet ? Peut-on voir dans ces nouvelles pratiques de jeu un changement de paradigmes pour le comédien augmenté ? Capable de produire des effets sonores, visuels ou polysensoriels, l'objet technique a le pouvoir de perturber et de transformer la réalité physique d'un plateau : y parler peut devenir une épreuve, s'y montrer, une performance. Si c'est donc d'abord à la production de ce trouble que le comédien a à s'adapter, il lui est également nécessaire de développer des habiletés de jeu tout à fait particulières : être en scène avec des téléviseurs, des micros, des capteurs ou des drones ne va pas de soi. Qu'en est-il lorsque l'objet technique, une caméra, un ordinateur, un écran, un capteur.... agit et réagit par rapport au comédien ? S'il demeure bien un appui de jeu comme peut l'être n'importe quel accessoire, il devient aussi partenaire de jeu. L'objet technique joue alors avec l'acteur soit qu'il rende son rayon d'action plus vaste, soit qu'il le contraigne : seule une étude précise des dispositifs dans lesquels interagissent le comédien et l'objet technique peut en décider. L'objet technique permet ainsi de poser la question de l'augmentation ou de la diminution de l'acteur sur les plateaux numériques. Il permet d'autre part de penser selon quelles modalités la pratique du jeu se trouve modifiée : en tant qu'il joue un rôle médiateur, l'objet technique déplace-t-il la relation de l'acteur au rôle, du spectateur au rôle ? Comment la gestuelle qu'il implique vient-elle troubler la gestuelle du comédien ? Et pour quel profit émotionnel ?

10/2019

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Littérature française

L'Hydre

La méthode d'investigation du romancier avait pris pour exemple celle de la médecine. Après des années de théories, de déstructuration, l'écrivain continue toujours de questionner le langage, la réalité, l'être humain. Les apports de la psychanalyse pour la compréhension de notre vie mentale et nos déterminismes psychiques ne sauraient être niés, mais elle n'a pas su ou pu tester les idées lumineuses qu'elle avait élaborées. Sa remise en question voit le déclin de son influence au profit du biologiste et des neurosciences. Freud lui-même considérait que ce serait un progrès le jour où l'on pourrait remplacer les termes psychologiques par des termes physiologiques ou chimiques. (" Nous pouvons attendre [de la physiologie et de la chimie] qu'elles donnent l'information la plus surprenante et nous ne pouvons deviner quelles réponses elles nous donneront dans quelques douzaines d'années aux questions que nous avons à leur poser. Elles peuvent être d'une sorte qui fera s'effondrer l'ensemble de notre structure artificielle d'hypothèses. " Sigmund Freud, " Au-delà du principe de plaisir " Mais peut-on localiser l'esprit avec une simple imagerie médicale? Dans cette évolution de la psychanalyse à la biologie, beaucoup s'y emploient, et en ce début du XXIe siècle et les neurosciences sont en train de transformer nos connaissances sur le fonctionnement de notre " esprit " ; mais l'apport de la psychanalyse demeure colossal et les clés qu'elle nous a léguées ne sauront être remplacées par la biologie de l'esprit. Il semble souhaitable que s'établisse une convergence entre toutes ces disciplines, et que se fonde une discipline unifiée sous l'appellation de " neurosciences " qui pourra établir un rapport vérifiable entre ce qui est conscient et ce qui ne l'est pas, permettant la prise de conscience souhaitable. L'histoire racontée dans l'Hydre se situe en dehors d'une expérience humaine ordinaire. Si l'on sait combien la négligence de l'enfant peut avoir de graves conséquences sur son développement ultérieur, surtout si le terrain héréditaire y contribue, le rôle de l'interaction enfant-parent est considérable pour établir un climat de confiance qui permet d'établir de bonnes relations avec soi-même et avec les autres. " La traversée de l'angoisse ", épreuve nécessaire dont on fait l'expérience depuis la naissance (privation, frustration) peut engendrer des conséquences irréversibles pour un individu : une maladie du lien avec les autres souvent perçus comme un danger venant de l'extérieur dont il va falloir se protéger. L'hydre fut en quelque sorte un rempart, contre les tiers, pour entretenir une illusion, celle de " on ne change pas ", celle du " tout sera identique " " celle de l'amour ". Le langage, personnage important de ce roman fut l'instrument qui déjoua la monstruosité de cette fusion pathologique en ce grand corps. Le romancier grâce à sa liberté est peut-être encore le seul à pouvoir donner du sens à notre psychisme dans son ensemble tout en gardant le souci d'une vérité qui n'est jamais absolue mais qui doit toujours être " inventée ". Son rôle, à mon avis, non des moindres, est de marquer la distinction entre ce qui est humain et ce qui ne l'est pas.

10/2014