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Histoire internationale

L'Afrique, berceau de l'écriture et ses manuscrits en péril. Volume 1, Des origines de l'écriture aux manuscrits anciens (Egypte pharaonique, Sahara, Sénégal, Ghana, Niger)

Ce livre collectif établit sans complaisance la contribution de l'Afrique dans l'invention de l'écriture et sa domestication sur la longue durée, au bénéfice du progrès scientifique et technologique. La trajectoire africaine dans ce domaine est abordée d'un quadruple point de vue : A travers la longue chaîne d'innovations et d'inventions qui ont jalonné la préhistoire et l'histoire, quelle est la civilisation qui, la première, a inventé l'écriture ? L'Afrique, terre d'oralité, exclusivement, et/ou d'écriture, ou les deux à la fois, et, durant quelles périodes ? Dans quel état se trouvent les collections de manuscrits anciens du continent africain, et, comment les préserver de la dégradation extrême qui les détruit inexorablement, faisant ainsi courir, aux générations futures, le risque de perdre leur héritage scripturaire et littéraire ? Quels sont les enjeux géostratégiques et culturels liés à l'exploitation des manuscrits anciens africains dans les domaines de l'éducation, de la recherche historiographique, anthropologique, paléographique et codicologique et, plus généralement, des progrès scientifiques et technologiques au bénéfice des peuples africains ? Face aux assauts répétés de l'historiographie dominante, cet ouvrage rétablit l'Afrique dans ses droits, et montre, sur la base de faits historiques et scientifiques attestés, qu'elle est le berceau de l'écriture, et que l'abondante littérature et les nombreux systèmes d'écriture légués par ses savants dans tous les domaines (astronomie, histoire, architecture, droit, pharmacopée, médecine, chirurgie, irrigation, mathématiques, géométrie, trigonométrie, arts, littérature, poésie, arts décoratifs, sculpture, etc) à la postérité sont un précieux héritage pour tous. Ce livre, en deux volumes, est un cri d'alarme de l'Afrique pour éveiller ses dirigeants, le monde et l'humanité toute entière, à la nécessité de sauver les manuscrits en péril de l'Afrique, et de les tirer de l'oubli et de l'abandon. Un vibrant plaidoyer des chercheurs, des bibliothécaires et des preneurs de décision Africains réunis à Addis Abéba (17-19 Décembre 2010) propose des solutions concrètes et réalistes de conservation des trésors manuscrits africains qui sont partie intégrante et l'un des maillons essentiels du patrimoine culturel de l'humanité. Le premier volume a trait à l'évolution historique de l'Afrique du point de vue scripturaire, et à l'examen des collections existantes de manuscrits anciens, plus particulièrement en Afrique de l'ouest, du centre et du nord, principaux bastions de l'art scripturaire et de la codicologie portant sur l'astronomie, le droit, la médecine, l'architecture, la philosophie, la grammaire, etc. Le volume 2 représente un examen des contenus et des principaux enjeux de la conservation à travers différents pays d'Afrique subsaharienne. Les enjeux géostratégiques sont passés en revue à la lumière des promesses des nouvelles technologies de l'information et de la communication.

11/2014

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Sculpture

Le Facteur Cheval et son Palais idéal

A la lecture de l'ouvrage d'Alain Borne, paru pour la première fois à titre posthume en 1969 aux éditions Robert Morel, on peine à se garder d'une curieuse émotion rétrospective, la même peut-être qui mena l'auteur à consacrer cette très mince étude à la personne et l'oeuvre de Ferdinand Cheval, à une époque où la première n'était encore qu'une ombre et la seconde, pas encore une pièce de patrimoine. Il suffit presque d'ouvrir le livre au hasard pour entendre cette époque et comprendre cette émotion : Si d'autres déjà avaient livré au grand public la figure du facteur Cheval, il me serait permis de montrer ici son monument comme on fait en une monographie d'un château médiéval ou d'une cathédrale gothique. Mais puisque Ferdinand Cheval est encore un inconnu pour le plus grand nombre, je préfère accepter que le présent livre ne soit que l'esquisse d'un ouvrage plus important et ne pas négliger les liens bouleversants qui unissent le monument compliqué et inquiétant à l'homme simple traversé par un rêve qui le dépasse et lui permet, grâce à une surhumaine et presque incompréhensible opiniâtreté, d'accéder à l'art. Le livre est tout entier conforme à ce ton et à ce dessein. Les parties monographiques ne manquent certes pas, Cheval étant l'homme d'une seule oeuvre et le Palais idéal, l'oeuvre d'un seul homme ? ; et au lecteur qui ne connaîtrait encore ni l'un ni l'autre, le livre, en plus des aperçus photographiques, fournira donc l'ensemble des écrits de Ferdinand Cheval (son fameux "? testament ? " et ses lettres). Mais dans la mesure où ces approches sont susceptibles d'avoir été depuis rendues désuètes par la recherche, l'autre et véritable intérêt de ce livre réside dans le regard d'Alain Borne lui-même, qui, sans jamais se détourner de son sujet, ne fait aucunement mystère de ce qu'il se livre en grande partie à une spéculation sur les liens qui unissent l'homme et son oeuvre. "? Nous savons si peu de choses sur Cheval qu'il nous faut le réduire presqu'à une entité? ", avoue-t-il, profitant de ce vide de savoir pour se laisser guider par son émotion. Dans une langue d'une somptuosité d'époque, il laisse ainsi des pages de réflexions concentrées et sensibles sur "? la bataille de l'oeuvre ? " ou le rapport de l'art à la mort et à la sexualité, pages dans lesquelles, derrière la marque de son temps, on ne serait pas étonné de découvrir un autoportrait. Un livre précieux, à verser à la littérature consacrée à Cheval et à l'art naïf, mais surtout à garder pour son supplément d'âme.

05/2021

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Droit

Etudes offertes à Jacques Combret

Durant près de quarante années, Jacques Combret a exercé les fonctions de notaire à Rodez. Il s'est tenu à l'écoute de ses clients, s'efforçant de leur donner le conseil le plus juste et le plus adapté à leur situation. Mais il a aussi accepté d'enseigner le droit civil, spécialement le droit des personnes et de la famille, ainsi que le droit commercial dans différentes universités méridionales, dans des centres de formation professionnelle notariale ou ailleurs, démontrant inlassablement à ses étudiants et futurs confrères l'importance de la connaissance juridique pour devenir un bon praticien. Jacques Combret s'est aussi investi au sein de la profession notariale, dans ses dimensions locales ou nationales, ainsi qu'au Congrès des notaires de France au sein duquel il a assumé les fonctions de rapporteur, rapporteur général et de président. C'est pour lui rendre hommage que ses amis, qu'ils soient universitaires, notaires, avocats ou magistrats, ont tenu à réunir dans cet ouvrage des études portant sur ses matières de prédilection. Sont abordées par les contributeurs des questions d'actualité en droit des personnes, de la famille, des successions et des libéralités, des obligations – matières en vive et incessante évolution. Le lecteur y trouvera également quelques réflexions sur le notariat de demain. LISTE DES CONTRIBUTIONS 1. Jacques Combret Jean-François Pillebout Docteur en droit, Notaire honoraire Jacques Combret et le législateur Bernard Reynis Conseiller à la Cour de cassation en service extraordinaire, Président honoraire du Conseil supérieur du notariat, Notaire honoraire Pour l'honneur 2. Personnes et familles Jean-Dominique Sarcelet Avocat général honoraire à la Cour de cassation et Nathalie Baillon-Wirtz Maître de conférences à l'Université de Reims Champagne Ardenne L'état civil à l'épreuve d'une identité sociale Florence Fresnel Docteur en droit, Avocat au Barreau de Paris Le notaire et le majeur, une mise à jour des années 2015 et 2016 Bernard Beignier Professeur des universités, Institut de droit privé, EA-1920, Doyen honoraire de la Faculté de droit et de science politique de l'Université Toulouse 1 Capitole, Recteur de l'Académie d'Aix-Marseille, Recteur de la région académique Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Sarah Torricelli-Chrifi Maître de conférences, Institut de droit privé, Université Toulouse 1 Capitole, EA-1920 Du pacs au mariage : transition ou mutation ? Eloi Buat-Ménard Magistrat, Diplômé notaire Réflexions sur l'acquisition immobilière au profit du conjoint et l'obscurcissement de la distinction entre les créances entre époux et les créances de l'indivision Jérôme Casey Avocat au Barreau de Paris, Maître de conférences à l'Université de Bordeaux Articulation des régimes matrimoniaux et du droit du divorce : une logique à retrouver ? Sonia Ben Hadj Yahia Maître de conférences, HDR, Université de Corse Paquale Paoli Les droits successoraux du concubin survivant Gilles Bonnet Docteur en droit, Notaire associé Les méandres fiscaux de la représentation successorale Philippe Delmas Saint Hilaire Professeur à l'Université de Bordeaux (IRDAP), Directeur scientifique du Cridon Sud-Ouest Le testament pour quoi faire ? François Sauvage Professeur à l'Université d'Evry-Val d'Essonne Le legs de somme d'argent Sylvie Ferré-André Agrégée des Facultés de droit, Professeur à l'Université Jean Moulin Lyon 3 et Hélène Mazeron-Gabriel Diplômée notaire, Chargée d'enseignement à l'université d'Auvergne et de Jean Moulin Lyon 3 La réduction en valeur des libéralités : évolution ou révolution ? Marc Nicod Professeur à l'Université Toulouse 1 Capitole, Directeur de l'Institut de droit privé (EA 1920) Le traitement liquidatif d'un don manuel entre époux : retour sur l'arrêt Veuve Barrat Bernard Vareille Professeur à l'Université de Limoges L'ouverture de la donation-partage à des bénéficiaires autres que les descendants François Letellier Notaire à Clermont-Ferrand, Docteur en droit, Rapporteur de la 2e commission du 111 Congrès des notaires de France (2015) Donation-partage et indivision : le mariage impossible ? (De l'autonomie de la donation-partage) Eric Fongaro Maître de conférences, HDR, Université de Bordeaux, Membre de l'IRDAP, Co-directeur du Master 2 Droit et gestion du patrimoine privé La protection du conjoint survivant en droit international privé De quelques stratégies de transmission hors libéralités 3. Biens et contrats Gérard Flora Docteur en droit, Notaire honoraire La tontine.... et sa mystérieuse application à l'usufruit Henri Palud Notaire honoraire, Vice-président du 102e Congrès des notaires de France (2006) Un rapide aperçu sur 35 ans de pratique de la division en volumes à la Défense Jérôme Julien Professeur, IDP, Université Toulouse 1 Capitole Dogmatisme et pragmatisme dans le nouveau droit des contrats Cécile Davèze Notaire La faculté de substitution dans les avant-contrats Gilles Rouzet Conseiller honoraire à la Cour de cassation L'action interrogatoire Alain Delfosse Notaire honoraire, Directeur honoraire des affaires juridiques du Conseil supérieur du notariat Le régime dérogatoire des cessions de titres sociaux au sein du groupe familial Hugues Kenfack Professeur à l'Université de Toulouse 1 Capitole, Doyen de la Faculté de droit et science politique Bref retour sur la transaction issue de la loi Justice du XXIe siècle Marie-Hélène Monsèrié-Bon Professeur à l'Université Toulouse 1 Capitole, Centre de droit des affaires Le mineur, dirigeant d'entreprise : une fausse bonne idée... Jean Prieur Professeur émérite des Universités La gestion de patrimoine du chef d'entreprise : le rôle du notaire Eliane Frémeaux Notaire honoraire, Membre de l'Institut d'études juridiques du Conseil supérieur du notariat Le crowdfunding : nouvel outil de financement, désintermédié, décomplexé par le numérique 4. Notariat Matthieu Poumarède Professeur à l'Université de Toulouse 1 Capitole Le devoir de conseil du notaire sur l'opportunité économique des actes Damien Brac de la Perrière Notaire honoraire, Directeur des Affaires Juridiques au Conseil Supérieur du Notariat Un acteur authentique de Justice amiable : Jacques Combret Pascal Chassaing Notaire, Président de la Chambre des notaires de Paris Notariat : histoire récente et perspectives dans l'économie numérique Fabrice Collard Maître de conférences associé, Université de Lorraine, Membre de l'Institut François Gény, éditeur du JCl Notarial Formulaire Le notaire à l'heure de la pensée algorithmique Date limite de souscription pour figurer sur la liste des souscripteurs (imprimée en fin d'ouvrage) : 8 juin 2017

09/2017

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Beaux arts

Peintures et stucs d'époque romaine. Etudes toichographologiques

Ce huitième volume de Pictor constitue les actes du 30e colloque annuel de l'AFPMA, tenu au musée départemental Arles antique, à l'invitation du conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la ville d'Arles. Il conduit le lecteur à travers l'actualité de la recherche archéologique sur le patrimoine peint et stuqué de l'Antiquité romaine. Au fil des articles, le spécialiste, l'amateur, le curieux... découvriront les apports de la toichographologie à la connaissance de ces décors muraux, et des édifices qui les accueillent ; à la perception des techniques de mise en oeuvre et des gestes des artisans qui les ont réalisés ; à la compréhension des compositions ornementales, des motifs ornementaux et de leur signification ; et plus largement à l'histoire des lieux et des mentalités Trente-trois contributions illustrent "tout en couleur" ces recherches et l'interdisciplinarité des équipes qui les mènent. L'actualité offre un parcours de plusieurs siècles à travers la Gaule et les provinces occidentales de l'empire, depuis Arles et les spectaculaires découvertes du site de la Verrerie ; Murviel-lès-Montpellier, Martigues, Panossas, Bordeaux, Bourges et Annecy-le-Vieux, aux décors souvent expliqués pour la première fois ; au-delà des Alpes, Avenches, Kalnach, Orbe-Boscéaz ; au Luxembourg, la riche villa de Schieren ; Bilbilis en Espagne, ou Braga au Portugal. L'Italie est largement représentée par les études sur des sites emblématiques comme Pompéi, Baïes ou Rome, tout comme sur le nord de l'Italie - Modène, Rimini et les villae du lac de Garde - et la Sicile. L'analyse iconographique de quelques représentations peintes permet de mieux cerner le sens d'images aussi complexes qu'énigmatiques parfois : un bras levé tenant un récipient à Metz, un peintre au travail dans la cuve d'un sarcophage à Kertch, et une femme peintre sur le mur d'une maison pompéienne, ou encore le traitement de la rencontre amoureuse autour de la déesse Vénus. Quelques dossiers sont réexaminés sous différents angles. A l'échelle de la cité de Lyon, une première synthèse sur le motif du candélabre tente d'en suivre l'évolution, tandis que l'étude, jusqu'ici très chaotique, mais plus que nécessaire, des enduits peints de Villards-d'Héria devrait reprendre. A Pompéi, les peintures de jardin des maisons de Salluste et du Poète tragique, totalement effacées depuis leur dégagement au début du XIXe siècle, sont restituées grâce à l'étude minutieuse des archives, dessins de voyageurs et autres croquis, et à la confrontation des indices les plus ténus. Enfin, à une époque où les images, les données, etc. sont versées dans des bases informatisées, comme la base Fabvlvs, devenues outils indispensables de la recherche, le lecteur de Pictor 8 pourra toujours se plonger dans quelques romans de la littérature des XIXe et XXe siècles dont la peinture et les peintres romains sont parfois les héros.

01/2021

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Sociologie

La culture de masse. Promesses et détresse

Le développement prodigieux des moyens modernes de communication constitue un fait social et culturel de première importance. Cinéma, télévision, radio, presse, disques, bandes dessinées font plus qu'inonder le marché de leurs produits, que distraire ou fasciner les usagers par leurs images visuelles et sonores : ils convergent dans un vaste phénomène de communication collective, ils suscitent une culture de masse. Chacun sent bien que tout ne s 'y réduit pas à l'essor de techniques nouvelles, mais qu'avec cet essor, avec cette domestication sans précédent du son et de l'image, c'est la psychologie de l'homme et son destin qui tendent à se transformer. L'emploi du mot culture fait immédiatement réagir. Jusqu'à nos jours, il a servi à désigner la formation de tout l'homme : pensée, goût, expression, équilibre intérieur. Il recouvrait par surcroît l'idée d'un patrimoine d'oeuvres littéraires ou artistiques, transmis et renouvelé de génération en génération par des élites cultivées. C'est pourquoi de beaux esprits voient-ils une contradiction dans les termes : culture d'un côté, masse de l'autre. Mais si les problèmes techniques posés par le perfectionnement et la généralisation des mass-media finissent toujours par se résoudre, en va-t-il de même pour les problèmes proprement humains qui en résultent ? Est-il si évident que l'homme moderne y trouve son compte, que son niveau intellectuel et moral en sera rehaussé, que les personnalités et que les mentalités collectives ne connaîtront pas, avec le foisonnement de l'image, un nouveau risque d'aliénation ? Autour de ces questions, le débat s'engage entre Jules Gritti et Paul Toinet, qui s'étaient déjà confrontés sur le Structuralisme. Ils "sentent" assurément de façon différente le phénomène du développement des techniques de masse, mais ils se veulent également attentifs à ce qui fait le fond du problème : l'homme, ses possibilités de croissance et aussi de dégradation. Ainsi se développe une démarche par affrontements successifs : Situation, Chances et Risques pour l'homme, l'Homme en sa vérité, Références chrétiennes, Tâches à accomplir, jusqu'à ce qu'apparaissent les complémentarités de la présence chrétienne. Paul Toinet. Auteur de l'Homme en sa vérité, Paul Toinet est ancien professeur de philosophie au Séminaire de la Mission de France à Pontigny. Depuis quelques années, il s'est surtout attaché à analyser la situation de l'homme moderne, au sein du monde "culturel" qui est le sien, et face au problème de la foi. Il est persuadé que tous les débats essentiels de la conscience contemporaine, notamment dans l'ordre philosophique, renvoient, clairement ou non, à une interrogation religieuse fondamentale, et que l'Eglise catholique est toujours concernée par ces débats. Le rôle du philosophe chrétien et du théologien est de montrer comment. ce problème des techniques de communication en fournit une occasion. Jules Gritti. Ancien professeur de philosophie au séminaire de la

10/1969

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Histoire internationale

Le roman d'Alexandre à Tombouctou. Histoire du Bicornu

Tombouctou, la "Cité mystérieuse", voire "fabuleuse", la ville des 333 saints est aussi, d'après la tradition, la ville des belles histoires : "Le sel vient du Nord, l'or du Sud, l'argent du pays des Blancs, mais la parole de Dieu, les choses saintes et les belles histoires ne se trouvent qu'à Tombouctou." Avec sa célèbre université de Sankoré qui compta jusqu'à vingt-cinq mille étudiants, Tombouctou fut une capitale de la culture et du savoir pendant la période médiévale. Traces et témoins de cette période de gloire, il nous reste les manuscrits, un extraordinaire patrimoine, presque inexploité mais en danger. On pense que la seule région de Tombouctou détient près de 200 000 manuscrits, dont moins de 10 % ont été catalogués et plus de 40 % sont encore stockés dans des conditions plus que précaires. La présence de bandes armées dans la région depuis le 1er avril 2012 et la prise de Tombouctou font redouter le pire : destruction et dispersion de ces trésors inestimables, qui constituent en fait la mémoire de l'Afrique. Le dépouillement des catalogues auquel nous avons procédé a mis en lumière l'existence de nombreux écrits du genre sîra (histoire romancée). De là a germé l'idée d'une collection intitulée "Les Manuscrits de Tombouctou" (titre provisoire), qui inclurait dans un premier temps : La vie romancée d'Alexandre, L'historie de Tawaddud, la docte Sympathie (personnage des Mille et Une Nuits), Bouloukia le premier des croyants, Le cycle de Ali, Le cycle de Moïse. La vie romancée d'Alexandre, intitulée dans le manuscrit Histoire du Bicornu, constitue le point extrême de l'avancée du Roman d'Alexandre vers l'Occident. Cette oeuvre constitue un recueil de légendes concernant les exploits d'Alexandre le Grand. Source des différents miroirs des princes, il fut, malgré la diversité des versions, l'un des livres les plus répandus au Moyen Age, objet des premières traductions dans les langues vernaculaires d'Europe. Dans cette version rarissime, s'y entremêlent des légendes coraniques, probablement d'origine syriaque, concernant le Bicornu : quête de la source de vie, construction de la barrière contre Gog et Magog (Sourate La Caverne, 94-98), les grands moments de la vie d'Alexandre (ses victoires sur Darius et sur Porus, des passages du pseudo-Callisthène comme l'histoire de Candace et Candaule, avec des récits merveilleux comme ceux intitulés "Le château enchanté" et "Le pays des Djinns"). Découvrir l'histoire du Bicornu parmi les manuscrits de Tombouctou était tout à fait inattendu et exceptionnel ; du reste, c'est par le plus grand des hasards que cette invention s'est réalisée. L'intérêt de cette découverte montre à quel point il ne suffit pas de proclamer "qu'il faut sauver les manuscrits des sables", mais qu'il est urgent de se mettre à les éditer et à les traduire.

11/2012

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Sociologie

100 ans

Vivre 100 ans est-il un cadeau ou une malédiction ? Telle est la question qui a poussé Lynda Gratton et Andrew Scott à explorer le monde de la longévité, ses effets sur nous et la société. En effet, depuis 1840 l'espérance de vie augmente d'à peu près 3 mois par an et cela ne cessera d'augmenter dans les années à venir. Nous sommes au milieu d'une transition à laquelle peu d'entre nous sont préparés. En s'y prenant bien, ce peut être une véritable bénédiction. L'accroissement de la longévité dans les années à venir modifiera nos modes de vie et de travail, comme la mondialisation et la technologie l'ont déjà fait. Qui que vous soyez, l'endroit où vous vivez, votre âge, vous devez réfléchir dès aujourd'hui aux décisions à prendre pour tirer le meilleur parti de cet allongement de la vie. Nos existences seront plus longues que par le passé, plus longues que les modèles dont nous nous inspirons pour décider de notre vie, plus longues, enfin, que ne le prévoient nos habitudes et nos institutions. Considérable, le changement est déjà en cours. Il faut vous y préparer et vous adapter en conséquence. D'où cet ouvrage. Pour vous aider au mieux dans cette réadaptation, nos auteurs, souhaitant un ouvrage à la fois pratique et compréhensible pour le plus grand nombre, ont inventés trois personnages : Jack, 70 ans, Jimmy, la quarantaine, et Jane, 18 ans. Chacun a une espérance de vie différente, se trouvant dans une situation et à une étape de vie différentes, ce qui vous permettra de vous identifiez facilement à l'un d'eux. A travers eux de nombreux thèmes majeurs comme le patrimoine, qu'il soit matériel ou immatériel, financier et/ou non-financier, sont abordés, explicités et détaillés. Ils nous expliquent, toujours au travers de leurs personnages, que pour vivre bien, il nous faudrait investir dans des actifs financiers comme la retraite ou l'immobilier, mais aussi dans des biens immatériels comme les connaissances et les relations sociales. Mais comment s'y prendre pour faire de ces années gagnées une bénédiction ? Gratton et Scott avancent l'idée d'une vie à plusieurs étages, avec des changements de direction et d'attention répétés. Les actifs matériels et incorporels devront être entretenus, renouvelés ou remplacés. Les compétences devront être mises à jour, enrichies ou supprimées, de même que les réseaux d'amis et de connaissances. Les gains seront entrecoupés d'apprentissage ou d'auto-réflexion. Comme le préviennent les auteurs, les loisirs devront devenir une " re-création ". Lynda Gratton et Andrew Scott s'appuient sur une étude réalisée en 2009 qui montre que si l'augmentation de l'espérance de vie se maintient, plus de la moitié des bébés nés depuis 2000 dans des pays plus riches pourraient atteindre leur 100e anniversaire.

01/2020

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Poissons, crustacés

Mémoire et cuisine des gens de mer. Parc naturel marin du golfe du lion

Depuis plusieurs années, le Parc naturel marin du golfe du Lion collecte la mémoire vivante des gens de mer, sur le littoral du Parc (de Leucate à Cerbère). Ce projet est né du constat, que les anciens pêcheurs, et plus largement les gens de mer de ce territoire détenaient une part importante de notre mémoire collective. Mémoire qu'il fallait préserver et partager. Petit Louis, Claude, Colette, Suzette, Jeanine, Aimé, nos gens de mer sont pêcheurs, pêcheurs-vignerons ou pêcheurs-dockers, pêcheurs d'étang et de mer, saleuses, fileyeuses, ouvrières d'usine, transbordeuses d'oranges ou encore travailleurs du port, femme ou fille de pêcheur. Les témoignages recueillis font apparaître de nombreuses thématiques liées à la mer et à la vie quotidienne de nos anciens : ils parlent d'expériences, d'observations de la nature, de traditions de superstitions, mais aussi de savoir-faire et de cuisine. Ces femmes et ces hommes, qui vivaient de la mer, ont acquis une grande expérience des espèces. Ils connaissent le meilleur moment pour les consommer et les nombreuses façons de les cuisiner. Ils savent les saveurs, ils savent les saisons de la mer. Chacun nous offre une ou plusieurs recettes, avec toujours, un conseil ou quelques informations utiles. Deux pêcheurs qui sont aujourd'hui encore en activité témoignent dans ce livre, Georges et Vincent, tissant un lien entre les pratiques d'hier et celles d'aujourd'hui. Ce livre, bien plus qu'un kaléidoscope de portraits et de recettes, se veut le reflet d'une histoire collective. Une histoire qui se poursuit avec nos gens de mer d'aujourd'hui, qui vit et se transforme, s'adapte, se réécrit tous les jours. Un témoignage sur la richesse et la diversité de notre mémoire collective et vivante et de notre littoral. Le Parc naturel marin du golfe du Lion est une aire marine protégée, espace délimité en mer qui répond à des objectifs de protection de la nature à long terme en intégrant tous les acteurs concernés dans une gouvernance locale. Sa vocation est la gestion intégrée de l'espace marin : la connaissance, la protection du milieu marin, le développement durable des activités maritimes. Créé par décret le 11 octobre 2011, il couvre plus de 4 000 km d'espace marin au large des Pyrénées-Orientales et de l'Aude. Il comprend douze communes littorales sur plus de 100 kilomètres de côte. Sa limite atteint au large 35 milles nautiques, soit plus de 60 km. Le Parc naturel marin, dans ses missions, agit aussi pour la valorisation du patrimoine culturel maritime, matériel et immatériel. La France compte en tout huit parcs naturels marins : six en métropole, dont deux en Méditerranée et deux dans les Outre-mer. Le Parc est rattaché à l'Office français de la biodiversité, établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, dont la vocation première est de répondre aux enjeux de préservation du vivant.

08/2021

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Grandes réalisations

Guide du monastère de Santa Maria de Pedralbes

A l'ombre de Collserola, sous le mont Sant Pere Màrtir et à deux pas de l'ancienne ville de Sarrià se détache l'imposante silhouette du monastère Santa Maria de Pedralbes, l'un des plus beaux exemples d'art gothique catalan. C'est un havre de paix au milieu de l'effervescence d'une ville comme Barcelone. Il nous transporte dans le passé. Ce monastère a été érigé en 1327 par une reine, Elisenda de Montcada, dernière épouse du roi Jacques II le Juste, à l'intention d'une communauté de femmes qui consacraient leur vie sur terre à la prière, conformément à la règle des clarisses, soeurs spirituelles des Franciscains. Les liens qui unissaient le monastère à la ville de Barcelone et à la couronne lui ont permis de perdurer dans le temps, de sa fondation à nos jours, resté presque inchangé pour ce qui est de ses murs et des biens meubles que la communauté a précieusement conservés au fil des siècles. Malgré la disparition d'une partie de son trésor artistique, le monastère de Pedralbes reste un exemple rare de permanence et de témoignage d'une communauté religieuse féminine à un même emplacement depuis des centaines d'années jusqu'à aujourd'hui. En 1972, dans la continuité d'un pacte très ancien conclu entre la reine fondatrice et les représentants de l'ancien Conseil des Cent de la Ville de Barcelone, la communauté de clarisses se tournait vers la mairie barcelonaise en vue de signer un accord selon lequel la municipalité convenait de construire un nouveau couvent destinée à la communauté, en échange de quoi le bâtiment historique serait ouvert au grand public en tant que musée. C'est ainsi que, depuis 1983, le monastère de Pedralbes dévoile son magnifique intérieur, dont l'un des cloîtres gothiques les plus grands du monde dans son style, et toutes les salles où se déroulait la vie de la communauté, qu'elles aient été consacrées au culte ou aux tâches quotidiennes, ainsi que les diverses collections d'objets qui sont l'expression tangible du vécu de cette communauté. Ces dernières années, le musée du monastère s'est adapté et a relevé les défis posés par une société diverse et plurielle. Ainsi, le musée ne se présente plus uniquement comme un espace où salles et objets d'un passé historique sont conservés et montrés, mais comme un lieu ouvert à tous, où les témoignages de ce passé nous interpellent. Les visiteurs ne se contentent plus d'observer, mais sont invités à aborder tous les aspects qui expliquent la vie de la communauté au fil du temps, en dialogue avec le monde extérieur, mais aussi en lien total avec notre présent. Patrimoine, Femmes et Spiritualité ont défini historiquement l'essence de ce monastère et constituent la base du récit et de la programmation que propose aujourd'hui le musée du monastère de Pedralbes.

03/2023

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Littérature étrangère

Les vies parallèles

Les Vies parallèles débute le 28 juin 1883 - date de la nouvelle de la folie de Mihai Eminescu - et s'achève à sa mort, le 15 juin 1889 : deux dates enregistrées dans la mémoire collective qui consolident et renforcent le mythe du poète national roumain. Car il s'agit bien du mythe de Mihai Eminescu, le poète "absolu", celui dont la vie et l'oeuvre n'ont jamais cessé d'alimenter sa propre légende. La vie du poète, son sacrifice pour l'oeuvre littéraire et pour l'amour sont devenus un matériel de propagande pour les divers régimes politiques. D'abus en abus, Eminescu a été revendiqué et manipulé pour légitimer ou soutenir diverses causes et intérêts politiques, moraux ou intellectuels de la postérité. Il est intéressant de remarquer que sa pensée, à l'origine conservatrice va être récupérée par les extrêmes : de la droite (déformée dans le sens racial par l'extrême droite des années 1930) à la gauche (déformée dans le sens prolétaire, social, par le pouvoir stalinien des années 1950-1960), pour devenir nationaliste (dans le sens de la propagande patriotique nationaliste de Ceausescu). Mihai Eminescu est considéré comme le plus grand poète roumain, comparé à Hölderlin, Lenau, Lermontov ou Leopardi. Sa vie et son oeuvre sont connus par chaque écolier, par chaque lecteur roumain ; toute personne est capable de réciter un vers du poète. A la création du mythe ont contribué son aura de poète romantique ainsi que sa fin tragique dans un asile de fous. De ce point de vue, le poète roumain a de nombreuses affinités avec les grands romantiques européens, le romantisme étant le courant littéraire qui a imposé dans la conscience européenne l'image du génie malheureux. Ses amours avec Veronica Micle, un des personnages clé de ce roman font partie d'une sorte de "patrimoine national". Dans cette "fiction documentaire" d'une extraordinaire richesse, Florina Ilis reconstitue la dernière partie de la vie de Mihai Eminescu, et même au-delà, c'est-à-dire cent cinquante ans d'existence du mythe. Car la vie, la maladie et la mort du poète continuent encore d'être des sujets de dispute : A-t-il été un génie ? A-t-il aimé ? Etait-il réellement fou ou y-avait-il une grande conspiration ? Florina Ilis s'emploie à la démystification du culte du poète national. Elle superpose sur les épisodes de la vie d'Eminescu, des voyages dans le temps qui troublent les rapports temporels. Le lecteur découvre ainsi le projet de la Securitate et le dossier "Le poète national", ouvert afin de corriger, dans la perspective du glorieux présent communiste, l'image du poète, récupéré par le précédent régime. Des agents de la Securitate se retrouvent infiltrés dans le temps et dans la vie du poète et ils seront chargés d'observer et d'intervenir si nécessaire dans le cours des événements : un voisin de chambre d'Eminescu dans un sanatorium viennois ou une jeune femme téléportée comme infirmière au même endroit, etc.

01/2015

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Littérature érotique et sentim

Histoire merveilleuse et édifiante de Godemiché. Histoire de Suzon et des deux présidents à mortier ; Histoire du sage Pangloss

Nouvelles coquines d'un ex-abbé très turbulent. POUR UN PUBLIC AVERTI. L'origine du godemiché et son introduction dans une abbaye.L'innocente et chaste Suzon condamnée à la sentance pour adultère.Le sage Pangloss dont la passion est de cajoler les filles de son pays. Trois histoires différentes, ancrées dans le très érotique siècle des Lumières. Réhabilitation d'un recueil érotique et anticlérical.EXTRAITGodemiché, italien de naissance, naquit de parents catholiques, l'an premier de la création des voux monastiques ; de jeunes filles de quinze ans, à qui les lois ne laissaient pas la liberté de disposer de leur patrimoine, avaient-disposé, dès cet âge, de leur liberté, bien précieux sans lequel les autres sont sans substance. Ces innocentes avaient fait le marché de bonne heure, dans la crainte de faire des enfants ou d'être sollicitées par de beaux garçons, qui sollicitent toujours les filles à en faire. Les porte-collets de ce temps-là, plus froids que le porte-collets de ce temps-ci, avaient prêché et assuré à ces filles qu'un habit de bon goût offensait le ciel, qu'un vêtement ridicule et grotesque allait mieux à des vierges destinées par la création de l'argile du premier homme à jouir du bonheur éternel. Les haillons, qui rendent la vertu maussade, sont de très saintes choses. Un capucin habillé en satire, en égipan, est un objet très récréatif pour les anges. Ces indignes, mal vêtus dans ce monde, seront richement habillés là-haut où ils occuperont les premières loges. Leur crasse, leur vilaine barbe et leur vermine, placées à côté de l'agneau sans tache, jetteront un furieux éclat dans le paradis. L'incroyable et l'extraordinaire entrent aisément dans l'esprit des filles de quinze ans, parce que les filles de quinze ans sont très crédules.A PROPOS DE L'AUTEUR : Henri-Joseph Laurent, dit l'abbé Dulaurens, né le 27 mars 1719 à Douai et mort le 17 août 1793 à Marieborn, était un jésuite et écrivain français. Dès son plus jeune âge, il étudia les lettres et la théologie chez les Jésuites. Marginal, l'abbé Dulaurens fut constamment poursuivi pour ses libellés anticléricaux et contraires aux bonnes mours. On attribue à ce pamphlétaire de nombreux pseudonymes : Du Laurens, L'auteur du " Compère Matthieu ", Brise-Crosses, Laurent d'Henriville, Modeste-Tranquille Xan-Xung, L'abbé de Saint-Albin, J.-B. Dulaurens, G. J. Laurens, Frère Mirtile...A PROPOS DE LA COLLECTION : Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans " l'Enfer des bibliothèques ", les auteurs de ces ouvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement. Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

02/2018

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Sciences historiques

Une description inédite de la cathédrale de Tournai au siècle des Lumières. Les écrits du chanoine Denis-D. Waucquier, 1742-1752

A l'occasion des travaux de stabilisation et de restauration de la cathédrale, nous avons trouvé judicieux de rendre ces témoignages accessibles à tous par le biais d'une édition scientifique, étant donné que l'importance de ces écrits qui se situent à la charnière entre ceux du chanoine Jean Cousin (1620) et les destructions consécutives à la Révolution française. Il est vite apparu que la personnalité de l'auteur méritait une approche pluridisciplinaire : une équipe de chercheurs s'est mise en place pour introduire l'édition par des analyses portant sur le personnage, sa bibliothèque et le regard qu'il portait sur les transformations esthétiques de "sa" cathédrale. Florian MARIAGE a scruté la biographie surprenante de ce chanoine natif du diocèse de Cambrai : ses premières années à Tournai, ses titres universitaires et l'appui de l'évêque de Tournai qui lui confère une prébende au chapitre cathédral, ses traits de caractère (moraliste, misogyne, confident, assidu aux offices), le protecteur des privilèges et du patrimoine culturel, le témoin de son temps, le compilateur, l'historien, le nostalgique. Claude SORGELOOS voit en Waucquier le plus discret des bibliophiles du chapitre Notre-Dame de Tournai, dont le nom n'apparaît qu'au moment de la vente de ses livres en 1763, de manière posthume mais éclatante : le catalogue de vente ne compte pas moins de 263 pages, énumérant 3 924 lots ! Une bibliothèque richissime qui dépasse largement les 10 000 documents. Dans ce qui fut la plus grosse vente de livres à Tournai au XVIIIe siècle, on découvre le théologien, le juriste, le scientifique, le mondain, le gourmand, le géographe, l'amateur de belles lettres, d'estampes, d'architecture, de musique et de manuscrits. Selon Caroline HEERING, le témoignage de Waucquier sur l'état de la cathédrale et de son mobilier au milieu du XVIIIe siècle est exceptionnel. L'auteure l'inscrit dans le paysage architectural des anciens Pays-Bas, qu'elle brosse à larges traits. Elle fait aussi émerger deux caractères des écrits de Waucquier qui reflètent les positions défendues par le "clergé des Lumières" : d'une part, une nécessité d'embellir les cathédrales en suivant les principes du "bon goût" du XVIIIe siècle, et d'autre part, une grande admiration pour l'architecture du passé, en particulier gothique. L'édition des écrits inédits de Waucquier (par Jacques PYCKE) comporte la description minutieuse de la cathédrale qu'il avait sous les yeux, et qu'il connaissait particulièrement bien en tant que maître de la Fabrique : le bâtiment, le mobilier, le décor de marbre, les vitraux, les tapisseries, les pierres tombales et les épitaphes avant leur suppression en 1742 en raison de leur vétusté, ainsi que les usages et les dévotions particulières des chanoines. Comme à l'accoutumée, cette publication a pu compter sur la générosité, la compétence et le talent de Marie VAN EECKENRODE (mise en page), d'Ingrid FALQUE (couverture) et de Benoît DOCHY (illustrations).

11/2017

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Montagne

L'Alpe N° 88 : Refuges. De l'abri de fortune au tourisme d'altitude

Abri pour la nuit, havre de réconfort et de convivialité, les refuges alpins sont des lieux emblématiques de la moyenne et haute montagne. Des repères pour les alpinistes chevronnés comme pour les randonneurs d'un jour. Ce numéro accompagne l'exposition "Refuges alpins. De l'abri de fortune au tourisme d'altitude" que le public est invité à découvrir au Musée dauphinois à Grenoble du 4 juin 2020 au 21 juin 2021. Trouver un lieu où passer la nuit en sécurité, telle est la première fonction du refuge, celle-là même des hospices implantés sur les grands cols qui accueillaient les voyageurs au Moyen Age et les dérobaient au froid, à la neige et à la peur de la mort. Avec la naissance de l'alpinisme et la création des clubs alpins, l'arc alpin se couvre peu à peu de refuges de toutes tailles et de toutes sortes (cabanes non gardées, refuges " gardiennés ", " hôtels " d'altitude, etc.). Ces dernières années, nouveau bouleversement, les refuges se métamorphosent ici en ateliers culturels, là en observatoires du changement climatique, ailleurs en lieux touristiques, devenant même le but de certaines randonnées (et non plus seulement une étape). Ce sont toutes ces mutations que ce numéro de L'Alpe va examiner à la loupe. AU SOMMAIRE DE CE NUMERO DE PRINTEMPS : - De l'abri au tourisme Dans son exposition, le Musée dauphinois se penche sur l'histoire des refuges, réfléchit à leurs usages et à l'imaginaire qu'ils véhiculent. - Système débrouille Les cabanes de bergers, prisées aujourd'hui, n'ont longtemps été qu'un abri spartiate. - Un laboratoire architectural Depuis la fin du XVIIIe siècle, combien de structures ont été expérimentées pour abriter alpinistes et randonneurs ? - Des modèles de durabilité ? Comment construire un abri dans les conditions extrêmes de la haute montagne avec le moins d'impact sur l'environnement ? - (Ré)inventer l'inventaire ? L'Inventaire du patrimoine a lancé une campagne photographique atypique sur les refuges des Alpes françaises. - Un p'tit coin d'paradis Formidable, cet (autre) inventaire sur les... toilettes en montagne (! ) entrepris par le photographe suisse Marco Volken. - Chroniques des hauteurs Les livres d'or des refuges sont une source précieuse pour suivre l'évolution des pratiques. - Le casse-tête du casse-croûte Le refuge du col de la Vanoise accueille une centaine de visiteurs par jour. Une foule incertaine qu'il faut nourrir. - Gardienne du Temple (Ecrins) Marie Gardent est gardienne. Elle évoque son quotidien là-haut... - Portfolio : Uli Wiesmeier Quarante ans de photographie. Un regard respectueux et corrosif, lumineux et sombre. - La nouvelle vie des refuges Buts de randonnées, pôles culturels, échappatoires pour urbains en mal d'authenticité ou écoles de la montagne : quelles seront les fonctions des refuges demain ? - Brèves de refuges Guide, Claude Gardien a fréquenté les bat-flanc de centaines de refuges et y a glané des petites tranches de vie.

03/2020

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Sociologie

Tel-Aviv. Le quartier de Florentine, un ailleurs dans la ville

Fruit d'une collaboration entre une géographe et un architecte-urbaniste, cet ouvrage propose une lecture inédite de Tel-Aviv. En trois parties et sept chapitres, il fait découvrir au lecteur l'histoire urbaine, sociale et forcément politique de cette ville " globale " du Moyen-Orient, éminemment méditerranéenne et maintenant mondialement reconnue pour son patrimoine architectural et la modernité de son plan d'urbanisme, celui dessiné par P. Geddes en 1925. Ce récit renouvelé de la ville, de son développement au début du XXe siècle et de ses transformations les plus contemporaines, est porté par une géographie urbaine et sociale minutieuse et de longue haleine du quartier de Florentine : un ancien quartier dit juif de Jaffa, de migrants d'abord venus de Salonique, puis d'Iran et aujourd'hui d'Afrique comme d'Asie, longtemps abandonné des services publics et particulièrement défavorisé malgré sa centralité. L'auteur montre, déambulation graphique à l'appui (dessins d'analyse et d'ambiance dans ses rues, arrière-cours et intérieurs), comment ce quartier a en réalité été l'un des pivots, peu connus, du développement de Tel-Aviv comme ville à part entière et prospère de la Palestine mandataire avant même la création de l'Etat d'Israël. Premier quartier commerçant puis industriel d'une ville qui se voulait à ses débuts uniquement résidentielle, Florentine contribuera en effet à établir à la fois la centralité économique et l'autonomie politique de Tel-Aviv. Cela étant, après la conquête de Jaffa et la fin de la guerre de 1948, ce quartier va progressivement être " effacé " de la carte de la ville. Il réapparaîtra un demi-siècle plus tard, au début des années 2000, comme espace de mobilisation civile et culturelle pour la jeunesse du pays et pour les milliers de travailleurs immigrés européens, asiatiques et africains qui y vivent. Porté par ces transformations, Florentine fait maintenant l'objet d'un véritable engouement et d'une fièvre immobilière et de rénovation particulièrement intense et rapide. Articulant enjeux locaux, nationaux et globaux, cet ouvrage met ainsi en regard la géohistoire du quartier, les traces déposées dans ses rues et ses commerces par ses populations successives et les manifestations les plus banales de l'identification au lieu recueillies dans de nombreux entretiens approfondis aussi bien avec des habitants, des militants associatifs que des décideurs politiques. En circulant entre différents registres de sens et niveaux de lecture, il dépasse la simple étude de cas pour nourrir également les débats sur l'urbain et la mondialisation. Comment comprendre, à partir de cet exemple singulier mais emblématique la quête toujours plus forte de lieux et d'espaces d'identification ? Comment, encore, y déchiffrer, la manière dont se nouent le local et le global ? C'est aussi à cette double interrogation que l'ouvrage propose de répondre, pour repenser le sens du lieu et sa place dans la ville.

06/2018

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Du XVIe au XIXe siècle

Du monde au désert, l'aspiration à la solitude au XVIIe siècle

Dans la première moitié du xviie siècle, un véritable engouement apparaît pour la vie contemplative et solitaire, en dehors des ordres constitués. Cet engouement touche des femmes du siècle, d'anciens militaires, des laïcs, avocats, chevaliers, seigneurs de province, clercs qui tout en souhaitant mener une vie intérieure plus dense et plus contemplative, ne s'engagent pas dans les ordres monastiques. Ils se retirent du monde, totalement ou partiellement, dans des lieux isolés, parfois éloignés des villes et s'engagent au silence, à la prière et à la conversion de leurs moeurs. Ils rejoignent les solitaires de Port-Royal, comme Pierre-Thomas du Fossé, ou fondent, pour certains, des résidences, comme ce fut le cas de Jean de Bernières-Louvigny, Trésorier du roi de France, membre laïc du Tiers-Ordre franciscain et qui fonda, à la fin de sa vie, l'ermitage de Caen. Cet univers de l'entre-deux, du monde au désert, se constitue de façon pérenne dans un contexte encore marqué par le souvenir de la Ligue et bientôt confronté à la Fronde. Il s'élabore dans une période où le sentiment religieux s'individualise et s'approprie la mystique Rhéno-flamande et la Devotio moderna dont la chartreuse de Paris - qui fut une des grandes inspiratrices du désir de retrait du monde - favorisera la diffusion en français. Ces nouveaux convertis s'attachent donc à la contemplation mais aussi à la doctrine de la pauvreté volontaire, dans la mouvance franciscaine, comme Gaston de Renty qui se retirera de la vie militaire, en Normandie, pour se consacrer aux pauvres. Tous sont attirés par la doctrine de l'abandon véhiculée par les écrits de Benoît de Canfield, de Surin et plus tard de Madame Guyon, ce qui vaudra à certains d'entre eux la méfiance de l'autorité ecclésiale, voire la condamnation pour quiétisme. Il s'agit avant tout de fortes personnalités qui iront jusqu'au bout de leur projet, parfois en marge des institutions, comme Jean de Labadie. L'aspiration à la solitude, à travers ses modèles institutionnels, leur dépassement et sa réinvention permanente pose ainsi la question de la liberté de l'homme face aux enjeux de sa foi et de son engagement sociétal dans un XVII e siècle commençant, marqué, comme le soulignait Henri Bremond, par l'invasion mystique. Et au-delà des cas de figure étudiés au cours de la première journée, c'est toute une tradition esthétique du retrait du monde qui se laisse percevoir et qui perdurera dans les milieux laïcs où progressivement retraite et contemplation de la nature se rejoignent laissant un patrimoine architectural et pictural riche qui évoqué dans la troisième partie de ce livre. Conseil scientique : Nathalie Nabert, Institut Catholique de Paris, CRESC, Pascal Pradié (osb), CRESC, attaché de recherches au CNRS, CRAHAM, Jean-Robert Armogathe, Ecole Pratique des Hautes Etudes, président de la Société d'étude du XVII e , Gérard Ferreyrolles Paris IV-Sorbonne, Philippe Luez, Conservateur général du patrimo

04/2021

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Musique

Chemin d'écriture. Intégrale 16 CD Yves Duteil

Retracer dans un coffret ce demi-siècle d'écriture et de musique est plus qu'un itinéraire, c'est un nouveau voyage. Pour offrir un écrin à ces deux cents chansons, il fallait trouver une cohérence, donner un reflet fidèle à leur parcours, montrer comment naissent les chansons, "de ces riens qui pour moi font un tout... " , deux vers surgis d'une révolte, une phrase volée au vent léger d'une conversation ou l'instant précieux d'un regard échangé... . La vie est une source d'inspiration permanente que la poésie enveloppe de beauté pour la rendre plus supportable. Rien n'est indicible en chanson. La souffrance, le désespoir, la violence et la douceur y cheminent de concert. Dans un même album, l'amour, le regret, la nostalgie et l'espérance font bon ménage. Nos années se succèdent en laissant au passage le sillage de leur tristesse ou de la joie qui les illumine. Un carnet de chansons... Comme si j'étais peintre en émotions. Pour surtout ne rien perdre de ces instantanés fragiles à ranger dans nos malles aux trésors. L'immatériel est plus résistant parfois que la pierre des statues, et la mosaïque exige du recul pour en révéler l'image... Elle suppose aussi parfois qu'on couche sans attendre sur le papier la photographie des sentiments avant qu'elle ne s'efface. Du plus intime au plus ouvert, tout est là, en partage de confiance... Entre jardin secret et jardin public, voici l'intégrale de mes chansons... Yves Duteil auteur-compositeur-interprète du patrimoine de la chanson francophone, signe 50 ans de carrière. Par son goût des mots et de la musique, il nous propose un voyage en chanson au coeur de la langue française ! Son 1er single Virages sort en 1972 mais c'est en 1974 que sa carrière sera lancée suite aux prix du public et de la meilleure chanson remportés au festival international de la chanson française en Belgique et à la parution de son 1er album studio L'écritoire. Tout au long de sa carrière, Yves Duteil sera récompensé à de nombreuses reprises : le prix Jeune Chanson du Haut Comité de la langue française, l'Académie Charles Cros, le prix du secrétariat à la Culture... A la sortie de l'album Statut d'histoire, il reçoit l'insigne de Chevalier des Arts et des Lettres. En 1985, La langue de chez nous obtient la médaille d'argent de l'Académie française et le grand prix de la meilleure chanson française par la SACEM. En 1988, Prendre un enfant est élue meilleure chanson française du XXè siècle. Il signe La fleur de l'impossible, chanson des Jeux Olympiques d'hiver d'Albertville en 1992. En 1997, il reçoit à nouveau le grand prix de la SACEM pour l'album Touché. En 2018, il reçoit le grand prix de la société des poètes français.

05/2023

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Revues Ethnologie

Barvalo. Roms, Sinti, Gitans, Manouches, Voyageurs... Edition bilingue français-romani

Si les populations romani constituent la plus grande minorité ethnique d'Europe (12 millions de personnes), elles font l'objet, hier comme aujourd'hui, de nombreuses discriminations. Tout en mettant l'accent sur l'antitsiganisme contre lequel toutes luttent, il s'agit cependant ici de faire connaître, d'affirmer et de revendiquer la richesse et la diversité des cultures romani. " Barvalo ", le mot qui donne son titre à cet ouvrage et à l'exposition au Mucem (Marseille) qu'il accompagne, signifie en romani " riche " et par extension " fier ". Il est programmatique et défend, en s'intéressant à l'histoire et à la diversité des populations romani d'Europe, neuf siècles de présence européenne et d'affirmation culturelle. L'exposition comme le livre, entièrement bilingue français-romani, ont été conçus de manière collaborative avec un comité composé de cinq commissaires et quatorze experts d'origine romani (Roms, Sinti, Manouches, Gitans, Gens du voyage/Voyageurs) et non romani, de nationalités et de profils différents. Tous et toutes oeuvrent à ce projet depuis 2018 et ont contribué au livre. Ce catalogue, richement illustré, est découpé en trois grandes parties. La première présente l'ambition du projet : une minorité discriminée, voire persécutée (ce sont 500 000 personnes romani qui ont péri dans les camps nazis), est invitée à prendre la parole. Les directrices et directeur d'ouvrage y présentent la méthodologie de ce travail collaboratif ainsi que les enquêtes de terrain commandées dans ce cadre. La seconde partie s'attache à renverser le regard, par la reconnaissance notamment du rôle des représentations stéréotypées dans la culture et le folklore. Il s'agit également d'affirmer que le temps est venu de valoriser en tant que tel l'héritage et le patrimoine romani. La troisième partie, intitulée " Nous sommes le peuple romani " (Ian Hancock), propose une réflexion contrastée sur les notions d'appartenance et d'identité, au fil de la longue histoire des populations romani en Europe. La présentation de l'installation de l'artiste Gabi Jimenez, le " Musée du gadjo ", est centrale et prend le parti d'inverser la perception du lecteur/visiteur. La " gadjologie ", une science imaginaire et parodique de l'Autre selon la perception romani, que l'artiste met en scène vient ainsi révéler ainsi l'absurdité de l'essentialisation de l'Autre quand elle est poussée à son extrême. Se trouve aussi questionné par ce biais le rôle du musée d'ethnographie comme diffuseur d'une " vérité ". Au fil de l'ouvrage, on trouvera aussi des espaces sensibles et incarnés, avec la parole de quatre personnes vivant en France et appartenant chacune à un groupe romani distinct ; leurs récits personnels et familiaux entrent en résonnance avec une histoire européenne plus large et partagée. Enfin, le livre se clôt par une galerie de portraits de personnalités célèbres et moins connues, témoignant de la richesse des cultures romani et de la fierté des différentes communautés à contribuer à la diversité culturelle des sociétés européennes, afin d'affirmer haut et fort : " Barvalo ".

05/2023

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Religion

Dictionnaire encyclopédique de Marie

Du plus haut qu'il put atteindre au plus caverneux où il osa descendre, l'homme a donné le nom de Marie à de vertigineuses cathédrales comme à de ténébreux tréfonds (je songe entre autres au puits Notre-Dame des houillères de Ronchamp, ou à la fosse Notre-Dame de la Compagnie des mines d'Aniche), à des communautés vivant l'appel du silence comme à des formations de rock parmi les plus hurlantes (l'un des groupes du heavy metal suédois ne s'est-il pas appelé Notre Dame ?). Je ne dis pas cela par gout des paradoxes, mais parce que Marie ne serait pas Marie si Elle n'était pas partout, si Elle n'avait pas les bras et le coeur, donc ! ouverts au plus large pour embrasser toutes les activités des hommes sans exception aucune. En voici une nouvelle preuve avec ce Dictionnaire encyclopédique de mariologie dont Marie est l'antienne, la source et la racine, Dictionnaire aussi complet et complexe, aussi florissant, aussi surabondant, aussi audacieux, aussi défiant, aussi priant qu'une cathédrale de pierre. Ah oui, sans doute était-ce un pari fou que d'ériger ce monument de littérature et de spiritualité ! Mais ce pari, Pascal-Raphael Ambrogi et Dominique Le Tourneau l'ont gagné. Et que leur lecteur soit un de ces enfants éblouis qui savent la joie de danser dans les pas de Marie, ou l'un de ces pauvres Poucets qui ont perdu jusqu'au dernier de leurs petits cailloux d'espérance et de foi, ce livre apporte une certitude : rencontrer Marie n'est pas un vain mot, c'est possible dès aujourd'hui, possible dès ici-bas, ces pages en sont la promesse, le guide, l'itinéraire. Comme la cathédrale, cet ouvrage (j'aime ce mot qui sent bon l'effort, le travail, la recherche du chef-d'oeuvre) chante l'élévation, la verticale, il libère la lumière et les couleurs mariales. On doit en tourner les pages, en égrener les entrées, avec la même déférence mais aussi le même enthousiasme que l'on met à pousser la porte des nefs ouvertes à la foule innombrable des amoureux de Marie amoureux, oui, et ce livre est justement l'une des plus accomplies, des plus brillantes, des plus fertiles et des plus riches lettres d'amour entre Elle et nous... Didier Decoin, de l'académie Goncourt. Dominique Le Tourneau est prêtre, chapelain de Sa Sainteté, écrivain et poète. Il a publié de nombreux articles scientifiques de revues et de dictionnaires ainsi qu'une vingtaine d'ouvrages, dont Les mots du christianisme. Catholicisme - Orthodoxie - Protestantisme (Fayard). Il enseigne au Studium de droit canonique de Lyon. Pascal-Raphaël Ambrogi est Sociétaire de la Société des Gens de Lettres et Ecrivain engagé dans la défense du patrimoine linguistique français, il a notamment publié Le sens chrétien des mots et le Dictionnaire du bon usage au service du sens et de la nuance.

04/2015

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Policiers

Il était une fois dans les Etats de Savoie Tome 4 : Le suaire

Oeuvres d'art sacrées incendiées, empoisonnement d'un chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, cadavre gisant dans la rue Droite de la cité niçoise, mystérieux personnage retrouvé noyé avec des stigmates sur le corps, disparitions de jeunes bergères, usurpation d'identité sur la route entre Nice et Turin... Les polars historiques que Christian MARIA publie avec passion depuis 2004 ont suscité un engouement dans les Alpes-Maritimes. Ils forment aujourd'hui une saga de huit romans (un neuvième est en cours d'écriture) qui situent des aventures entre la Savoie, la Provence, le comté de Nice et le Piémont au XVIe siècle, une saga qui plonge ses racines dans l'Histoire, le patrimoine, les croyances, les superstitions et les moeurs de cette époque tourmentée. C'est l'ensemble de cette production, plusieurs fois récompensée par des prix de littérature, que les Elix Editions (Groupe Entreprendre) proposent désormais au format livre de poche. Les lecteurs amoureux d'aventure et d'Histoire pourront y découvrir, sous un format standardisé, tous les personnages de cette fresque romanesque qui traverse les Etats de Savoie : Charles de Montreil et son épouse, la belle Anne, en prise avec la foi, le doute, l'amour et les passions exacerbées par les nouvelles idées qui parcourent le siècle. Ces héros épris d'humanisme évoluent dans le comté de Nice, à bord de galiotes qui font du cabotage sur la côte du ponant, à Monaco, à Eze, dans les vallées de la Tinée et de la Vésubie, à Tende, à La Brigue, à Gênes, Annecy, Genève et Turin. L'art sacré à Nice, les ruelles médiévales de Lantosque, le palais des Gubernatis à Saint-Martin-Vésubie, les ponts à L'Escarène, Sospel, les moulins, les taillanderies, les châteaux des ducs de Savoie, les routes muletières qui remontent les Alpes, constituent le fabuleux décor des aventures qui tourmentent les hommes et révèlent les âmes. Comment percevait-on les imprécations de Luther ? L'inébranlable volonté des Valois de dominer les terres du Sud ? Les miraculeuses traces sur un linceul que les Savoie promenaient pour asseoir leur dynastie ? Le partage du pouvoir entre les communautés et les seigneuries déclinantes ? Les volontés d'un Dieu tout-puissant et l'infinie douceur des retables de Ludovic Brea ? Les fresques culpabilisatrices de Jean Canavesio ? La Bible traduite en langue française par Jacques Lefebvre d'Etaples ? Les influences démoniaques ? La sorcellerie ? La justice ducale en butte aux prérogatives seigneuriales ? Les mathématiques de François Fulconis ? Le soleil qui tourne autour de la terre ou la terre qui tourne autour du soleil ? Comment ressentaient-ils la peur de la damnation éternelle ? Le labeur harassant sur une terre ingrate ? La jalousie ? La félonie ? La folie ? Le temps qui fuit inéluctablement ? La situation du comté de Nice et du duché de Savoie dans la géopolitique européenne du XVIe siècle est développée, à travers ses aspects économiques, religieux, culturels. Elle sert de cadre aux intrigues qui puisent leur sève dans les grands mouvements religieux, intellectuels et artistiques qui font de ce siècle le début des temps modernes.

05/2019

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Policiers

Il était une fois dans les Etats de Savoie Tome 1 : La Pala

Oeuvres d'art sacrées incendiées, empoisonnement d'un chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, cadavre gisant dans la rue Droite de la cité niçoise, mystérieux personnage retrouvé noyé avec des stigmates sur le corps, disparitions de jeunes bergères, usurpation d'identité sur la route entre Nice et Turin... Les polars historiques que Christian MARIA publie avec passion depuis 2004 ont suscité un engouement dans les Alpes-Maritimes. Ils forment aujourd'hui une saga de huit romans (un neuvième est en cours d'écriture) qui situent des aventures entre la Savoie, la Provence, le comté de Nice et le Piémont au XVIe siècle, une saga qui plonge ses racines dans l'Histoire, le patrimoine, les croyances, les superstitions et les moeurs de cette époque tourmentée. C'est l'ensemble de cette production, plusieurs fois récompensée par des prix de littérature, que les Elix Editions (Groupe Entreprendre) proposent désormais au format livre de poche. Les lecteurs amoureux d'aventure et d'Histoire pourront y découvrir, sous un format standardisé, tous les personnages de cette fresque romanesque qui traverse les Etats de Savoie : Charles de Montreil et son épouse, la belle Anne, en prise avec la foi, le doute, l'amour et les passions exacerbées par les nouvelles idées qui parcourent le siècle. Ces héros épris d'humanisme évoluent dans le comté de Nice, à bord de galiotes qui font du cabotage sur la côte du ponant, à Monaco, à Eze, dans les vallées de la Tinée et de la Vésubie, à Tende, à La Brigue, à Gênes, Annecy, Genève et Turin. L'art sacré à Nice, les ruelles médiévales de Lantosque, le palais des Gubernatis à Saint-Martin-Vésubie, les ponts à L'Escarène, Sospel, les moulins, les taillanderies, les châteaux des ducs de Savoie, les routes muletières qui remontent les Alpes, constituent le fabuleux décor des aventures qui tourmentent les hommes et révèlent les âmes. Comment percevait-on les imprécations de Luther ? L'inébranlable volonté des Valois de dominer les terres du Sud ? Les miraculeuses traces sur un linceul que les Savoie promenaient pour asseoir leur dynastie ? Le partage du pouvoir entre les communautés et les seigneuries déclinantes ? Les volontés d'un Dieu tout-puissant et l'infinie douceur des retables de Ludovic Brea ? Les fresques culpabilisatrices de Jean Canavesio ? La Bible traduite en langue française par Jacques Lefebvre d'Etaples ? Les influences démoniaques ? La sorcellerie ? La justice ducale en butte aux prérogatives seigneuriales ? Les mathématiques de François Fulconis ? Le soleil qui tourne autour de la terre ou la terre qui tourne autour du soleil ? Comment ressentaient-ils la peur de la damnation éternelle ? Le labeur harassant sur une terre ingrate ? La jalousie ? La félonie ? La folie ? Le temps qui fuit inéluctablement ? La situation du comté de Nice et du duché de Savoie dans la géopolitique européenne du XVIe siècle est développée, à travers ses aspects économiques, religieux, culturels. Elle sert de cadre aux intrigues qui puisent leur sève dans les grands mouvements religieux, intellectuels et artistiques qui font de ce siècle le début des temps modernes.

05/2019

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Beaux arts

Eglises Médiévales des Alpes-Maritimes

Savamment évoqué par Jacques Thirion dans son ouvrage Alpes romanes paru il y a quarante ans, et réexaminé depuis lors d'études monographiques ou à l'occasion du congrès de la Société française d'archéologie en 2010, le patrimoine religieux médiéval méritait que l'on aille plus loin, en posant sur lui un regard nouveau. Pour cette publication, il ne fut pas chose facile de déterminer les édifices qui allaient être évoqués. Chaque bâtiment, chaque ruine avait son sens et son histoire. Des choix ont été effectués cependant : certains édifices s'imposaient, d'autres ont été retenus pour la forte empreinte médiévale qu'ils pouvaient encore porter. En ouverture de l'ouvrage, une présentation générale des monuments chrétiens de l'Antiquité tardive et du Haut Moyen Age a paru nécessaire, tant le semis de lieux de culte, qui s'est mis en place par strates successives du ve au xe siècle, a influé sur la construction du paysage monumental roman. Ce tableau d'une christianisation qui irrigue largement le territoire et qui se poursuit, malgré l'instabilité politique, avec la période carolingienne, nous conduit au début du xie siècle, lorsque s'amorce, grâce à l'action de certains acteurs, évêques, ordres monastiques, seigneurs, un vaste mouvement de construction qualifié d' "architecture romane" . Ainsi le premier âge roman apparaît-il comme un temps de réorganisation où des forces structurantes sont à l'oeuvre, notamment celle du clergé régulier. Cette vague de construction fait naître des édifices qui se distinguent selon leur plan, la présence d'une crypte, la qualité technique et esthétique de l'appareil, son décor et parfois sa polychromie. Simplicité et austérité sont ensuite les maîtres-mots du second âge roman dont les chantiers se prolongent, bien plus qu'ailleurs, jusque dans la seconde moitié du xiiie siècle. Toute son élégance tient au talent des artisans et à leur maîtrise de l'outillage pour produire des parements homogènes et harmonieux, caractéristiques de cette période. C'est dans cet art maîtrisé de la taille que s'inscrivent les constructions de Valbonne ou de Grasse. Le corpus démontre également les liens qui s'établissent avec des formules architecturales adoptées dans le nord de l'Italie, le Languedoc et au-delà, la Catalogne. Une fois le cadre posé, les auteurs se sont attachés à reprendre, pour chaque édifice, l'examen des sources historiques et à fonder leurs nouvelles interprétations sur des observations de terrain. Chaque monographie évoque les sources écrites, réalise une description archéologique du bâtiment, en souligne les évolutions afin d'en proposer, in fine, la datation. Dans de nombreux dossiers, les connaissances ont été affinées par de nouvelles analyses ; la chapelle Saint-Sauveur sur l'île Saint-Honorat est ainsi mieux comprise grâce aux fouilles menées par Yann Codou, l'église Saint-Gervais de Sospel ou l'église Saint-Véran d'Ascros sont redécouvertes à la faveur des analyses de Catherine Poteur, la cathédrale de Vence s'impose comme un modèle dans les chantiers innovants du premier âge roman. L'ouvrage renouvelle les connaissances scientifiques sur cette architecture dont on conserve des exemples exceptionnels et qui font des Alpes-Maritimes un haut lieu des origines de l'art roman.

01/2021

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Littérature française

Carmina sacra. Poésie latine chrétienne du Moyen-Age

Wilamowitz, le plus fameux des philologues allemands, dit de la poésie latine en général qu'elle n'atteint son sommet que lorsqu'elle acquiert dans les nouvelles formes rythmiques chrétiennes une richesse que les Romains n'ont jamais possédée. Henry Spitzmuller le sait bien lorsqu'il publie en 1971 un livre magistral et monumental, une somme bilingue de poésie latine chrétienne couvrant la totalité du Moyen Age - un millénaire et quart. De ce livre de référence, même cinquante ans plus tard, il n'existe pour le lecteur français aucun équivalent. Aucune publication n'a, comme celle-ci, donné accès à la vastitude poétique et littéraire de ce premier millénaire. Ces 1200 ans de poésie, du IIIe siècle au XVe, commencent à Rome avec le christianisme, dans cette langue latine qui est le socle de la nôtre. L'ouvrage édité par Spitzmuller ne comble pas seulement une lacune, mais il efface un gouffre d'ignorance. Dès sa parution l'on ne cessa de s'y référer. De nombreux auteurs et de nombreuses oevres ne se trouvent en effet qu'ici. On peut lire ce volume aussi bien en esthète qu'en mystique, aussi bien en philosophe qu'en historien. Des figures centrales le composent qui, réduites à leurs travaux théoriques par un siècle partisan, ne purent donc apparaître comme étant aussi les grands écrivains et poètes de leur temps : saint Ambroise et saint Augustin, Lactance, Boèce, Commodien, Prudence, Arator et le pape saint Grégoire le Grand (qui donna son nom au chant "grégorien"), mais également Bède le Vénérable, saint Pierre Damien, saint Anselme, Abélard, saint Bernard, sainte Hildegarde, Adam de Saint-Victor, Alain de Lille, Thomas de Celano, saint Bonaventure, saint Thomas, Jacopone da Todi, Thomas a Kempis, Savonarole, Pic de la Mirandole... Au total ce sont cent-seize écrivains médiévaux dont on découvre l'oeuvre poétique : des auteurs célèbres que l'on n'a pas encore lus, aussi bien que des auteurs inconnus dont, sans le savoir, l'on a déjà entendu les pages car elles font partie du patrimoine de l'humanité. S'ajoute à cela un large ensemble de textes anonymes transmis par la tradition populaire ou liturgique, et qui, des Hymnes de Pâques du Ve siècle aux Cantiques de Noël du XVe en passant par la Lamentation de l'âme damnée ou le Rythme pour le jour du Sabbat éternel, sont autant de chefs-d'oeuvre dont l'existence imprègne l'histoire littéraire tout autant que la vie de la liturgie contemporaine. Une telle somme de poésie ne fût pas complète si elle n'était irréprochablement éditée par Spitzmuller : pédagogiquement annoté et commenté, le volume réserve deux-cents pages aux divers éclaircissements historiques ainsi qu'aux notices biographiques de chacun des auteurs. En dépit du trésor qu'il constitue à lui seul, ce livre magnifique demeurait parfaitement introuvable. A ceux qui vont découvrir ce grand-oeuvre comme à tous ceux qui l'attendaient depuis longtemps, cette nouvelle édition fera saisir, peut-être, la façon dont certains rares ouvrages peuvent devenir le livre d'une vie.

11/2018

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Sociologie

Destins de garçons en marge du symbolique. Jean le Sot et ses avatars

Ce livre se propose d'explorer les tours et détours de l'initiation des garçons à leur identité sexuée en cheminant au travers du foisonnement créatif fort méconnu des contes de tradition orale, facétieux en particulier, et des pratiques carnavalesques. Les contes facétieux ont en effet été longtemps négligés par les ethnographes qui les écartaient des collectes ou les publiaient dans des ouvrages confidentiels. Ils constituent pourtant un patrimoine d'une richesse insoupçonnée car ils véhiculent des significations psychiques essentielles relatives à la sexualité infantile et à la vie pulsionnelle inconsciente. Ils ont ainsi pour figure emblématique un personnage masculin résolument antihéroïque, Jean le Sot, qui subvertit dangereusement, avec les meilleures intentions du monde, tous les repères logiques, éthiques ou symboliques qui fondent l'ordre social, et dévoile crûment à quel destin fou sont voués ceux qui ne peuvent se détacher de leur mère. À partir de la confrontation d'une centaine de versions françaises, nous commençons donc par examiner la trajectoire complexe et débridée de ce personnage complètement étranger à lui-même dont les mille et une beotiana nous instruisent sur les ratés les plus tragiques du processus initiatique masculin. Nous sommes alors conduits à évoquer le destin d'autres figures folkloriques de la marge qui présentent des affinités parfois surprenantes avec le personnage du niais : ogres et hommes sauvages, enfants monstrueux des fées qui ne grandissent pas et ne prennent langue avec personne : garçons trop forts et terribles qui ont tété trop longtemps leur mère, niais aussi, en amont des collectes orales, dans les grands cycles épiques de la Mésopotamie à l'Irlande, nombre de figures héroïques qui, dans leur déni des limites, sombrent dans la confusion sexuelle et la lassitude mortelle. Tous ces personnages sont à leurs façons des figures tragiques de la démesure qui révèlent la prégnance dans l'imaginaire d'une problématique fondamentale relative aux impasses qui menacent le sexe fort dans l'acquisition de son identité : celle de l'aliénation désexualisante qui attend celui qui ne saurait se dégager des liens incestueux et entamer le meurtre de l'enfant tout-puissant. la destruction de la " représentation narcissique primaire ". Enfin, comme si les figures du narcissisme infantile dégagées au fil des pages exigeaient d'être projetées dans le miroir d'une réalité ethnographique particulière, nous interrogeons les manières facétieuses des garçons dans le Carnaval de Pézenas (Languedoc). Au sein de bandes complices et paillardes, les jeunes pis cénois se livrent en effet à des jeux régressifs et transgressifs avec le corps, avec les mots et avec la mort, par lesquels ils vivent de joyeuses retrouvailles avec la figure de l'infans investie comme le noyau d'eux-mêmes. Nous nous attachons cependant à montrer combien ces jeux recèlent, en tant que processus rituel, une portée initiatique résolutive visant au rétablissement de l'ordre après le surgissement chaotique de l'imaginaire ; si bien que loin d'aboutir au destin funeste que les récits ne cessent de dénoncer, ils constituent de véritables exercices symboliques permettant aux garçons de se déprendre du lien originel et de célébrer l'assomption de leur virilité.

11/2010

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Beaux arts

Grandes heures des manuscrits irakiens. Une collection dominicaine inconnue de manuscrits orientaux (XIIe-XXe siècles)

2015 est l'occasion de commémorer aux Archives nationales le vur centenaire de l'ordre des Prêcheurs (Toulouse, 1215) qui a eu tant d'influence sur la vie intellectuelle et religieuse en Occident. Mais pour changer l'optique traditionnelle d'une histoire dominicaine centrée sur la conversion des Albigeois et la prédication au sein même du monde chrétien, il est proposé au public de découvrir une autre voie de l'essor des Prêcheurs : celle des missions et de l'implantation en Orient, dès le XIIIe siècle. Car, après la reconnaissance de l'Ordre par le pape Innocent III en 1216 et la mort de saint Dominique (1221), les frères élargissent le champ de leur apostolat hors d'Europe, assurant tout à la fois missions diplomatiques et campagnes d'évangélisation. Dans le prolongement des voyages du Fr. André de Longjumeau, dépêché chez les Mongols par le pape Innocent IV et le roi de France Louis IX, les dominicains gagnent la Mésopotamie, séjournent à Bagdad et Mossoul, réactivant des liens fructueux entre les foyers chrétiens de ces régions et les royaumes occidentaux. Demeurées épisodiques, malgré la création d'évêchés latins à Ispahan et Babylone, ces relations reprennent un nouveau souffle lorsque Benoît XIV confie aux dominicains une mission en Mésopotamie en 1 750. Le projet se concrétise par une installation durable au Kurdistan. Une étape décisive est franchie lorsqu'un couvent dominicain est construit à Mossoul entre 1862 et 1866, point de départ de missions vers les populations kurdes et arméniennes, mais aussi centre de culture et d'instruction qui introduit la première imprimerie en Irak (1862). C'est cette histoire de la présence chrétienne en Irak et des collections de la bibliothèque du couvent de Mossoul que l'exposition retrace. Reflet d'un immense effort de préservation et de découverte du patrimoine écrit régional par les dominicains, cet ensemble de 800 manuscrits remonte au me siècle et embrasse une vaste période, jusqu'au seuil du XXe siècle. Constituée de manuscrits arabes, syriaques, chaldéens et soureth, parfois enluminés, la bibliothèque de Mossoul réunissait des textes liturgiques, littéraires, musicaux, hagiographiques, linguistiques, etc. Transférés de Mossoul à Qaraqosh puis à Erbil, ces manuscrits ont bénéficié d'un travail considérable de restauration et de numérisation (Centre numérique des manuscrits orientaux) dont l'exposition détaille les techniques et les enjeux scientifiques. Quelques fac-similés de ces manuscrits irakiens aujourd'hui inaccessibles matérialisent ce savoir sauvé de la destruction : une grammaire arabe du XIIIe siècle, un lectionnaire enluminé du XVIIe siècle, un évangéliaire chaldéen du XVIIIe siècle, par exemple. Pour caractériser la place et le rôle de ces manuscrits dans l'histoire intellectuelle et religieuse de l'Orient, l'exposition se propose de mettre quelques-uns des manuscrits des collections française et romaine en relation avec la collection des dominicains de Mossoul. La Bibliothèque nationale de France, par le biais de la bibliothèque du couvent des Jacobins de Paris et des acquisitions du P Vansleb qui était au service de Colbert, la Bibliothèque apostolique vaticane (manuscrits orientaux rapportés à Benoît XIV vers 1750) et la bibliothèque du Saulchoir sont les principaux centres de conservation de manuscrits orientaux en rapport direct avec la collection de Mossoul.

05/2015

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Beaux arts

Peinture murale gothique en Poitou. XIIIe-XVe siècle

L'ouvrage de Claudine Landry-Delcroix, illustré par les très belles photos de Jean-François Amelot, invite à la découverte d'un patrimoine très méconnu : la peinture murale gothique du Poitou. Au XIIIe siècle, la peinture murale investit les édifices anciens qui avaient parfois déjà reçu un premier décor roman, mais aussi les quelques édifices nouvellement construits, tels la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers. La commande émane principalement dos institutions religieuses, chapitres cathédral ou collégiaux et des paroisses. S'ils ont existé, rares sont les décors retrouvés dans des chapelles castrales ou des édifices civils. A partir de la seconde moitié du XVe siècle, période de reconstruction et de renouveau après la guerre de Cent Ans, la peinture murale demeure une composante essentielle du décor et les édifices qui en portent le témoignage aujourd'hui demeurent essentiellement des édifices religieux, églises paroissiales et, ce qui diffère de la période précédente, chapelles de châteaux. Les décors sont étudiés sous deux angles, celui des ensembles peints car, pour certains d'entre eux particulièrement bien conservés, la notion de programme peut être évoquée, et celui des images, avec leur richesse et leur variété. Au XIIIe siècle, dans les collégiales, l'élaboration du projet décoratif semble avoir été dictée par la réflexion d'un milieu savant sur la fonction ou le culte de son église tandis que les églises paroissiales mettent en oeuvre des programmes où se côtoient vie du Christ et tableaux hagiographiques. Ainsi se tissait d'un décor à l'autre un réseau de correspondances, instrument d'une pastorale efficace. Le XVe siècle, loin d'exclure cette dimension du décor de ses églises, apparaît également, avec ses nombreux décors de chapelles castrales et la présence massive de donateurs devant des images de saints, comme le siècle d'une dévotion privée. Les thèmes de la peinture murale concernent toujours principalement le Christ, la Vierge et les saints mais de nouvelles images voient le jour en accord avec la sensibilité religieuse de l'époque marquée par la dévotion au Christ de la Passion et par un sentiment prégnant de la mort et de la précarité de la vie. La plupart des artistes, dans cette terre de riche tradition picturale, sont probablement locaux, mais ils sont sensibles à l'air du temps. Au début du XIIIe siècle, le style 1200 laisse son empreinte au Vieux-Pouzauges. A partir du milieu de ce siècle, les influences viennent de la capitale ; l'art qui s'élabore à ce moment-là marque durablement la peinture murale du Poitou. Au tournant du XVe siècle, le gothique international lui apportera de nouvelles inflexions, avant que n'apparaisse, au cours de la seconde moitié du siècle, une floraison d'influences diverses. A côté de peintures dont le style suit l'esthétique du temps, il en existe d'autres dont le langage formel, plus vernaculaire pourrait-on dire, ne permet pas de les rattacher à un courant précis, surtout à partir du XVe siècle. Un catalogue dans lequel ont été pris en compte les décors restaurés au XIXe siècle et ceux qui, disparus aujourd'hui, sont connus par des sources écrites ou iconographiques, accompagne cette histoire de la peinture murale gothique du Poitou.

01/2012

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Littérature anglo-saxonne

Romans et récits (1979-1991)

"Tu tires des récits de tes vices, tu rêves des doubles pour tes démons" : c'est ainsi que Nathan Zuckerman, la créature de papier de Philip Roth, décrit son entreprise d'écriture dans La Leçon d'anatomie. Apparu sous la plume de l'écrivain Peter Tarnopol dans Ma vie d'homme (1974), ce double assumé du fictif Tarnopol et de Roth, lequel les invente tous deux en vertu d'un processus de création fait de reflets et de répliques, prend pour ainsi dire vie dans le premier cycle romanesque qui lui est consacré, Zuckerman enchaîné. Cette série de romans - une trilogie et son épilogue - offre à Roth l'occasion d'exposer les métamorphoses de la subjectivité. Elle met en scène quatre moments-clefs de la carrière de Zuckerman : la relation de l'aspirant écrivain avec son mentor (L'Ecrivain fantôme, 1979) ; le romancier devenu une célébrité et la victime de son succès (Zuckerman délivré, 1981) ; l'homme souffrant de douleurs mystérieuses en pleine crise de la quarantaine, rattrapé à la fois par la complexité de sa vie amoureuse et sexuelle et par la mort de ses parents (La Leçon d'anatomie, 1983) ; l'homme de lettres privilégié face aux intellectuels de l'Europe de l'Est communiste (L'Orgie de Prague, 1985). On retrouvera Zuckerman dans La Contrevie (1986), un "labyrinthe de miroirs" (Philippe Jaworski), et un chef-d'oeuvre de virtuosité, qui est en quelque sorte la réponse de Roth au postmodernisme américain incarné notamment par Thomas Pynchon. Un brouillon donne à penser que le roman aurait pu être intitulé Tu dois changer ta vie ; "Tout peut arriver, et c'est précisément ce qui arrive : tout". Pendant la période de création couverte par ce volume, Roth explore la frontière poreuse entre réalité et fiction. S'il occupe le devant de la scène jusqu'en 1986, Zuckerman n'est pas l'unique alter ego de l'auteur. Emerge en effet un nouveau personnage (de fiction ? ) nommé Philip ou Philip Roth. Il dialogue avec Zuckerman dans Les Faits (1988), sous-titré "Autobiographie d'un romancier" ; avec des femmes dans Tromperie (1990), roman tout entier construit en dialogues - "la bande-son d'un roman sans images" , selon Ph. Jaworski -, tandis que Patrimoine (1991), récit de la maladie et de la mort du père (non plus celui de Zuckerman, celui de Roth), est présenté comme "Une histoire vraie" . Les faits seraient-ils enfin débarrassés de leur gangue de fiction ? A la fin de la lettre que le Roth des Faits écrit à son lecteur Zuckerman, il admet que les "faits" sont en réalité des souvenirs déjà retravaillés. Ses expériences personnelles et son passé ne prennent forme et sens qu'une fois racontés. Et c'est à un personnage de fiction, l'inévitable Zuckerman donc, que Roth confie le soin de porter un jugement sur son manuscrit "autobiographique" . L'autobiographie est sans doute "le genre le plus manipulateur dans toute la littérature" , estime Zuckerman. C'est le moins que l'on puisse dire. Toute tentative de figer la frontière entre

02/2022

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Provence-Alpes-Côte d'Azur

Provence

Des voyages à vélo ou à vélo à assistance électrique pour découvrir les richesses patrimoniales, naturelles et paysagères de la Provence. Découvrir une région à vélo est plus que jamais écoresponsable et dans l'air du temps. Et aujourd'hui avec l'assistance électrique, voyager à vélo est offert au plus grand nombre quel que soit le profil du terrain. Nul besoin d'être un cycliste aguerri et entraîné, vous pourrez profiter des lieux traversés en mode plaisir, à l'écoute et au contact de la nature. Partez à la découverte de la Provence des auteurs et peintres, ses montagnes, calanques et ses villes de caractère, sur les traces de Pagnol, Daudet, Mistral ou encore Cézanne, de la Provence des étangs, la Camargue, pays des flamants roses, des taureaux et des chevaux camarguais, de la Provence historique et ses vestiges gallo-romains, des arènes d'Arles en passant par le pont du Gard, des Alpilles et des villages perchés parsemés de véritables trésors de notre patrimoine, du Luberon, ses paysages grandioses et ses champs de lavande, du Ventoux, pays des cyclistes et des défis dans un décor à couper le souffle ou des Côtes du Rhône aux vins à la réputation mondiale. Philippe Calas a concocté des parcours sur mesure : neuf itinéraires, essentiellement en boucle, de 2 à 5 jours, et de nombreuses variantes. Au total, ce ne sont pas moins de 1500 km avec des trajets qui vont d'une centaine de kilomètres le temps d'un week-end, à un peu plus de 250 km à envisager sur une petite semaine. Des itinéraires inédits et originaux, sur voies vertes et sur petites routes à la circulation la plus modérée possible avec, parfois, des portions sur revêtement stabilisé ou sur chemins de terre, accessibles aux VTC et VAE (vélo à assistance électrique). Les étapes courtes, de l'ordre de 50 à 60 km, soit 4 heures de vélo en mode balade, laisseront le temps aux visites et aux activités en chemin ou à l'étape. 9 parcours de 2 à 5 jours et leurs variantes ; 29 à 30 jours et 1 500 km de voyage cumulés ; un guide complet : cartes détaillées, profils altimétriques, descriptifs précis, présentations touristiques au fil des voyages, hébergements... Les parcours : Le Parc naturel régional des Alpilles 2 jours Cavaillon, Saint-Rémy-de-Provence, Saint-Etienne-du-Grès, Fontvieille, Les Baux-de-Provence, Maussane-les-Alpilles, Eyguières, Cavaillon ; La Provence historique 3 jours Arles, Saint-Gilles, Vauvert, Nîmes, Uzès, Pont-du-Gard, Remoulins, Abbaye de Saint-Roman, Beaucaire, Arles ; La Provence des étangs, Camargue 3 jours Arles, Port-Saint-Louis-du-Rhône, Saintes-Marie-de-la-Mer, Saint-Gilles, Aigues-Mortes, Arles ; La Provence des auteurs et peintres 4 à 5 jours Marseille, Cassis, La Ciotat, Aubagne, Saint-Maximin, Aix-en-Provence, Marseille ; Le tour du Luberon 4 jours Cavaillon, Apt, Saignon, Forcalquier, Manosque, Ansouis, Cavaillon ; Le tour du Ventoux 3 jours Villes-sur-Ozon, gorges de la Nesque, plateau de Sault (lavandes), vallée du Toulourenc, Dentelles de Montmirail, piémont du Ventoux, plaine du Comtat Venaissin - Sur la Via Rhôna 152 km.

03/2021

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Manga

Vie de Mizuki Tome 1 : L'enfant

Shigeru Mizuki est né en mars 1922 à Sakai-minato, petite ville côtière du sud-ouest du Japon. Il connaît dans cette province tranquille une enfance libre et heureuse, période faste dont il s'inspirera à de nombreuses reprises dans ses mangas. Très tôt, il montre des aptitudes étonnantes pour le dessin, talent encouragé sans réserve par ses parents. Il a à peine vingt ans lorsque la guerre du Pacifique vient interrompre ses espoirs de carrière. Enrôlé dans l'armée impériale japonaise, il est envoyé dans la jungle de Nouvelle-Guinée, où il va vivre un véritable cauchemar: il contracte rapidement la malaria, assiste à la mort de ses camarades et perd le bras gauche dans un bombardement... Détenu sur place à la fin de la guerre, il se lie avec les membres d'une tribu locale, amitié qui le sauvera de la famine, de la maladie et de la folie. Ce n'est finalement qu'en 1957, après une vie déjà trop riche de souvenirs et de blessures, qu'il entame la carrière de mangaka qui a fait de lui l'un des plus grands raconteurs d'histoires de son pays. Auteur singulier et généreux, il ne cesse d'explorer tout au long de son oeuvre les univers qui se cachent derrière notre monde pour mieux dire sa profonde compréhension de l'âme humaine, et communiquer à ses lecteurs l'empathie qu'il éprouve pour toutes les formes de vie. Après NonNonBâ et Opération Mort (Fauves du Meilleur Album et du Patrimoine en 2007 et 2009 au festival d'Angoulême), les éditions Cornélius présentent avec Vie de Mizuki un autre chef-d'oeuvre et une nouvelle facette de ce géant du manga. Le succès sans commune mesure de la bande dessinée au Japon, son ancrage dans la société, sa forme unique et ses thèmes de prédilection, s'expliquent une fois placés en regard de l'Ere Showa (1926-1989). Les biographies des pionniers du manga, de Vie et Mizuki de Shigeru Mizuki à Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi, témoignent autant de l'explosion d'un art populaire que de cette période parmi les plus complexes de l'histoire du Japon. La Vie de Mizuki rappelle qu'en un peu plus d'un siècle, cet archipel presque exclusivement constitué de villages de pêcheurs s'est mué en l'une des plus grandes puissances industrielles mondiales. Entre-temps, un élan de modernité et de nationalisme a emporté ses hommes vers la guerre, avant de rapatrier les survivants sur une terre occupée, en perte d'identité, en marche d'industrialisation forcée, démunie de son armée et de son besoin de produire de l'énergie. Cette société qui n'aurait plus besoin de se défendre ni de se nourrir allait accoucher d'une forme d'expression naturellement enfantine, mais d'une richesse indéniable: le manga. Shigeru Mizuki, cet artiste qui a ressuscité le goût du folklore au Japon, incarne plus que quiconque cette édifiante réaction artistique face au poids de l'Histoire: celle d'un homme qui a perdu un bras au combat et rentre dans son pays pour donner vie à un courageux fantôme à qui l'on a volé un oeil. Récit d'un destin hors du commun, témoignage unique sur la mutation d'un monde, Vie de Mizuki est une extraordinaire fresque romanesque qui embrasse un siècle de chaos et d'inventions.

10/2012

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Romans historiques

L'épée de l'empereur. Mons sous les occupations française, hollandaise et allemande

Le Montois Philippe Yannart, amoureux de sa cité et de son prestigieux passé, collectionneur invétéré et historien local avisé, signait, en 2014, deux belles études documentaires, Mons avant la Grande Guerre, publié par l'association des Montois Cayaux, et Mons, la Septième Porte, chez Memogrames. A l'occasion du bicentenaire de la bataille de Waterloo, il renoue avec le genre romanesque, qu'il avait déjà pratiqué en 2012 avec Le Secret du Gouverneur de Mons et nous propose L'Epée de l'Empereur, superbe intrigue ayant pour décor Mons sous les occupations française, hollandaise et allemande, et pour héros les anciens de la Grande Armée. Chargé de récolter, pour compte de la Régence montoise, les candidatures des anciens soldats de l'Empire pour l'obtention de la médaille de Sainte-Hélène, instaurée par Napoléon III en souvenir de son oncle Napoléon 1er, Louis Dechembry se retrouve mêlé à un terrible complot qui fixera son destin. Dès sa première rencontre avec le colonel Dumoulin, le futur notaire est fasciné par le récit de la vie mouvementée de son interlocuteur. L'individu a connu, tout jeune, l'arrivée à Mons des Sans-Culottes, suivie du vote en faveur de la réunion de la ville avec la France révolutionnaire, puis de la sinistre parenthèse de la Terreur. Enfin, le Consulat et l'Empire, durant lesquels il sert dans la Grande Armée. Simple acteur dans ces luttes gigantesques qui ont marqué le début du 19e siècle, le colonel Dumoulin se proclame fièrement enfant de la Nation, qui en fit un soldat n'ayant que son courage pour tout patrimoine, le monde pour famille, ses blessures comme passeport... Un soldat ayant accepté de n'avoir pour patrie que là où il pouvait se nourrir, pour tout protecteur que le bon Dieu, mais aussi un père : l'Empereur ! ... Jusqu'à ce jour de juin 1815 où, pour lui comme pour tous ses camarades, le Soleil s'était couché définitivement. Alors, abandonnés du Roi et de la Nation, il ne resta à ses Braves que leur demi-solde et leur courage pour survivre. Heureusement, les commémorations au sein de l'Association des Anciens Frères d'Armes de l'Empire, qu'ils ont créée et que préside le colonel Dumoulin, leur permettent de trouver un peu de chaleur, un peu de réconfort dans une paix retrouvée. Des circonstances rocambolesques ont mis entre leurs mains un des des plus beaux trophées qui soit à leurs yeux, une des plus belles reliques de leur gloire passée - une épée personnelle de l'Empereur. Un précieux trophée pour lequel l'orgueil des hommes et des nations déclenche une longue lutte acharnée qui ne trouvera son épilogue que de nos jours. Au fil du roman, le lecteur est invité à revivre tantôt les émeutes survenues durant la Révolution de 1830, qui chassent les Hollandais de la ville et du pays, tantôt l'invasion allemande en août 1914, la bataille de Mons et les quatre ans d'une occupation aussi humiliante que rigoureuse. Quant au notaire Dechembry, héritier et dépositaire du secret des anciens vétérans de l'Empire, il se sacrifie à cette noble cause qu'il a fini par embrasser, en mémoire de ces hommes ayant donné leur jeunesse, parfois leur vie, souvent leur santé pour un unique idéal : la défense de la Liberté. Tout ce qui est décrit dans ce récit est vrai. Ce qui ne l'est pas aurait pu l'être...

12/2015

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Essais

Les Templiers. Lieux et héritages du Temple Franc-Maçonnerie - Néo-Templiers

Un ouvrage (tome III) qui remonte à l'époque templière à travers ce qu'elle a laissé aujourd'hui à titre de vestiges encore visibles et leur histoire à travers un "tour de France" des villes et des villages fourmillant d'anecdotes illustratives d'un esprit templier. La question se pose surtout de savoir ce que l'Ordre a vraiment laissé via des pierres dans le patrimoine, ses anciens sites, les cathédrales peut-être, son esprit et une influence de pensée. Y a-t-il des héritiers de cet esprit et les trouve-t-on dans telle ou telle mouvance ésotérique ou religieuse ? Depuis le XVIIIe siècle, les Ordres templaristes ou néo-templiers ont fleuri dans plusieurs régions du monde, surtout en Europe, en France et dans le monde anglo-saxon. Il est malaisé de s'y retrouver mais tous revendiquent une légitimité avec l'Ordre dissous des "Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon". La Franc-Maçonnerie a connu un intérêt filial avec l'Ordre. Le Temple a nourri et alimente encore de nos jours une partie de la Franc-Maçonnerie à travers des Rites et des Grades, en dépit d'événements majeurs ou grâce à eux, mais l'Ordre des Hospitaliers, devenu Ordre religieux de Malte, très présent dans le monde au XXIe siècle, est l'héritier matériel du Temple depuis sept cents ans. Cependant, l'ADN templier tient de son esprit. Celui-ci a traversé les âges. L'intérêt pour le Temple a été occulté pendant plusieurs centaines d'années. Excepté à travers des chroniqueurs des croisades, il a repris au XVIIe siècle et a connu un engouement rapide mondain à travers le discours du Chevalier Ramsay, d'autres tendances templières notamment à Lyon et en Suède, mais aussi auprès des médiévistes qualifiés. Après une recherche sur les origines de l'esprit du Temple (tome I), un ouvrage (tome II) sur les arcanes et les coulisses des croisades, du procès et de la métamorphose des Templiers où on découvre une force supra-étatique dotée d'une marine et coupée en deux réalités, Philippe Liénard se penche sur les traces matérielles et immatérielles de l'Ordre templier et ses explorations dont en Amérique, en Europe et en Ecosse, sur les liens héritiers avec le templarisme, celui qui a investi la Franc-Maçonnerie encore aujourd'hui (tome III) et celui qui engendre de nombreux émules dits néo-Templiers du XXIe siècle, souvent catholiques. Ce tome troisième remonte aux donations et aux constructions, et examine les liens entre Temple et Compagnons, pour revenir au début du XVI' siècle, période charnière (thèses de Calvin, alliance de François lef et des Habsbourgs pour réduire l'islam ottoman, etc) et arriver à nos jours à travers les messages, les métiers du Temple, et l'ésotérisme qu'on lui prête. L'Histoire du Temple a laissé des édifices, des ruines ou des lieux spéciaux, une part de vérité, une part de légende et une place pour la confusion matérielle et spirituelle. L'Ordre des moines-soldats n'a jamais été que cela. En Occident, au sein du Temple on cultive, on vit chiche, on cherche, on finance la "multinationale", on encourage la rénovation sociale et on crée une nouvelle économie. Les tomes premier et deuxième ont débroussaillé certains lieux communs répétés à l'envi. La marque du Temple se ressent dans des mouvances diverses, mais des questions subsistent : y-a-t-il encore des Templiers, que font-ils, et où se trouverait le trésor de la légende ? Le Temple du XXIe siècle, c'est quoi ? Chacun serait-il un potentiel Templier ?

05/2022