Recherche

Mathias Enard

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Apprendre à vivre sous l'eau. Mémoires de violon

Dans ce récit autobiographique, le violoniste Ami Flammer, né à Metz, commence par retracer le fil de ses origines, qui remontent à la Russie et à l'Europe centrale. Dès son plus jeune âge, il se trouve en but à toutes sortes d'orthodoxies : la foi juive de ses ancêtres et la voie d'un métier correct. Refusant de faire sa bar-mitzvah, il convainc ses parents de l'autoriser à se lancer dans une carrière musicale. Très précoce, il se retrouve ainsi au conservatoire à Paris, en mai 1968. L'auteur évoque ensuite plusieurs tournées à New York et en Amérique latine ; il décrit les scènes de la vie du musicien itinérant et exprime un sentiment de révolte à l'égard des inégalités sociales. Après la tentation de la "montée" en Israël, où il s'installe pour quelques mois dans un kibboutz, Ami Flammer retourne en France, où il alterne tournées et enregistrements. Vient le temps de plusieurs collaborations fructueuses : avec le cinéaste Benoit Jacquot sur son premier film, avec Marguerite Duras sur le Navire Night, dont il compose la musique. Flammer s'engage pleinement dans la musique contemporaine, avec l'ensemble Itinéraire et, en particulier, John Cage. Il raconte ensuite un concert mémorable, organisé à Ramallah dans un contexte politico-militaire extrêmement tendu. L'auteur se désespère de constater le caractère obtus des ennemis en présence. Cet artiste à la personnalité indépendante, toujours rebelle et intraitable, s'implique aussi bien du côté palestinien que du côté israélien. Il termine son récit sur l'évocation d'une crise qu'il a traversée en tant que violoniste, ce qui donne lieu à une étude de détail sur la main gauche et la main droite, puis le musicien finit par retrouver la maîtrise de son art. Ce texte dessine la figure d'un artiste, dans toute sa force paradoxale. Partagé entre le respect de la tradition et l'exploration de formes musicales très modernes, Ami Flammer livre de fines analyses sur l'art auquel il a consacré sa vie, sur la pratique du violon et sur les principaux compositeurs qui ont marqué son parcours.

04/2016

ActuaLitté

Europe administrative

La directive européenne, un instrument juridique des autorités administratives nationales

Les directives de l'Union européenne ont toujours été considérées comme un instrument juridique mis à la disposition des particuliers face à un Etat membre défaillant. L'invocabilité et l'application des directives sont analysées sous l'unique prisme des droits du justiciable. Contrairement à cette perspective classique, le présent ouvrage explore l'utilisation de la directive européenne en tant qu'instrument juridique par les autorités administratives nationales, dans la mesure où celles-ci l'invoquent et l'appliquent dans leurs rapports avec les administrés et les autres autorités nationales ou européennes. L'apparition du droit dérivé a bouleversé la hiérarchie des normes, ainsi que les obligations pesant sur les autorités administratives. Grâce à la primauté du droit de l'Union européenne et à l'impératif d'efficacité dans tous les Etats membres, la directive est devenue un paramètre de légalité de tout aspect de l'action administrative lorsque celle-ci relève de son champ d'application. Elle revendique sa place parmi les paramètres traditionnels de légalité, mais parfois elle se trouve en conflit avec eux ou elle se substitue à toute règle nationale contraire. Toutefois, la directive est, entre les mains de l'administration, non seulement une source de droit supranationale à appliquer de manière passive, mais également une norme utilisée pour servir ses propres causes, ainsi que les buts poursuivis par l'Union européenne. Elle est un instrument d'interprétation du droit national et d'évaluation de la compatibilité du droit national avec la directive, ainsi qu'une source d'inspiration lors de la création du droit national. En effet, l'évolution de la jurisprudence européenne et administrative a abouti non seulement à un renforcement des obligations de l'administration, mais aussi à l'amplification des formes d'invocabilité au profit de l'administration et à la reconnaissance d'une autonomie du pouvoir réglementaire à l'égard du pouvoir législatif. L'ouvrage révèle l'instrumentalisation multidimensionnelle de la directive par l'administration ainsi que le rôle particulièrement dynamique des autorités administratives agissant dans le champ d'application des directives lors de leur transposition et leur exécution dans les ordres juridiques nationaux.

06/2021

ActuaLitté

Thèmes photo

Richesses et couleurs sauvages des Hautes Vosges

Usée et rabotée par les vents, la montagne vosgienne domine la plaine d’Alsace à l’est et la plaine des Vosges à l’ouest. Couverte en grande partie de forêts de résineux, sauf sur les crêtes, elle dissimule sous cette marée verte une mosaïque de milieux différents. Vallées, étangs, tourbières, prairies et rivières se succèdent tout au long des paysages et abritent une faune assez diversifiée, voire très rare. Une faune précieuse et discrète qui enrichit et rend vivante la grande forêt vosgienne. Cependant l’image des Vosges n’est pas idyllique, de plus en plus aujourd’hui les territoires s’urbanisent. L’espèce humaine qui a besoin de plus en plus d’espace grignote peu à peu des biotopes qui étaient favorables à la faune sauvage. Du fait de la mécanisation de l’agriculture, les haies sont arrachées et laissent de grandes surfaces monotones, sans arbres et sans reliefs, n’offrant plus aucune protection pour les animaux sauvages. Régulièrement les associations de protection de la nature alertent sur les déséquilibres que ces aménagements engendrent, mais sont rarement entendues. L’homme dans sa course au profit ne sait pas s’arrêter. En conséquence pour un promeneur, la rencontre avec le sauvage devient de plus en plus rare. Elle est surtout liée à la chance. Pourtant lorsque cela se produit, le coeur bat plus vite devant la beauté et la grâce de l’animal qui se dévoile un instant, hélas toujours trop court à notre regard. Indispensable à notre équilibre, la nature nous est nécessaire. Que serait une forêt où plus aucun oiseau ne chanterait ? Que serait la campagne sans l’alouette ou l’hirondelle ? Que serait la forêt sans le cerf ou le renard ? Il est difficile d’imaginer un tel constat. Pourtant c’est ce qui est en train d’arriver. Photographe animalier, j’ai vu au fil des années, petit à petit diminuer les effectifs des animaux sauvages. La diminution est surtout importante pour les oiseaux plus sensibles aux produits de toutes sortes répandues dans les champs et sur les prairies. Beaucoup de photographies de cet ouvrage sont aujourd’hui difficiles à réaliser. Devant ce constat, ce livre d’images se veut être un témoin de la richesse et de la beauté

09/2023

ActuaLitté

Essais

Hervé Guibert, l'envers du visible

Le livre, sur une idée des philosophes Claire Pagès et Vincent Jacques, réunit une dizaine de contributions et entretiens sur la question du visible dans l'oeuvre (littéraire, photographique, cinématographique, critique) d'Hervé Guibert. Ecrivain mondialement connu, surtout après la publication de A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie (Gallimard, 1990), mais aussi photographe, critique, scénariste, cinéaste, Hervé Guibert (1955-1991) n'a cessé de questionner les images. " Ceux qui se livrent à l'écriture, sans doute, ne peuvent plus écrire comme autrefois, du temps d'avant l'image photographique, télévisuelle, cinématographique ". Ecrire sur l'image, son rapport à la mort et au désir tout en y tissant une trame autobiographique sera le propre de son livre L'Image fantôme (Minuit, 1981). Dans Des aveugles (Gallimard, 1985), les mêmes thèmes sont explorés à partir de l'envers du visible. Dans toute son oeuvre, Guibert a travaillé sur l'envers des images et sur les ficelles cachées des marionnettes du réel (aveuglement, incognito, faussaires, fictions, leurres, fantômes, cires anatomiques, etc.) sans jamais réduire le visuel au vu ou à l'aperçu et en donnant tout son sens à la notion de visible. D'un autre côté, sa pratique de photographe, par exemple dans Suzanne et Louise, un roman-photo sur ses deux tantes (1980, 2005 et 2019), se confronte sans cesse à l'écriture. Le livre, sur une idée des philosophes Claire Pagès et Vincent Jacques, réunit une dizaine de contributions et entretiens sur la question du visible dans l'oeuvre (littéraire, photographique, cinématographique, critique) d'Hervé Guibert. Entre fantasmagorie et documentaire, comment définir l'écriture hybride de Guibert ? Si l'écrivain s'est interrogé sur la spécificité photographique à l'égard de la tradition picturale, explorant la dimension du reportage, nous pouvons questionner en retour la particularité de l'écriture en lien avec l'image photographique. On a beaucoup écrit sur l'écrivain, un peu moins sur le photographe : la thématique transversale de cet ouvrage permet d'aborder différemment l'oeuvre littéraire, mais aussi de la saisir comme pensée de l'image et de la situer dans le contexte de la réception de son oeuvre.

12/2022

ActuaLitté

Droit de l'environnement

La loi Littoral. Décryptage du volet urbanisme au travers des décisions du juge administratif

La loi n° 86-2 du 3 janvier 1986 relative au littoral, dite "loi Littoral", a été mise en place pour notamment préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l'équilibre écologique du littoral, développer les activités économiques liées à la proximité de l'eau, mais également donner aux décideurs locaux les moyens de parvenir à un aménagement durable des territoires littoraux. Elle concerne aussi bien les communes riveraines des bords de mer et d'océan que celles se situant à proximité des certains grands lacs, estuaires et deltas. En matière d'urbanisme, cette loi prévoit de nombreuses contraintes applicables à certaines communes en raison de leurs particularités géographiques. Ces contraintes supplémentaires ont parfois des effets dévastateurs à l'égard des citoyens détenant des parcelles concernées. En effet, il arrive fréquemment qu'un terrain soit classé en zone constructible dans le PLU, mais qu'il ne le soit finalement pas en raison des dispositions de la loi Littoral. Pour eux, la loi apparaît comme la traduction d'une certaine injustice, d'ailleurs amplifiée par les contours et les limites de ce texte, pas toujours clairement définis par le législateur. Ainsi, il est parfois difficile de se prémunir à l'avance d'un éventuel refus ou d'un recours qui débouche sur une annulation contentieuse de l'autorisation sollicitée. En effet, le législateur ne définit pas précisément les notions employées ; c'est pourquoi le juge administratif intervient régulièrement pour apporter ces précisions. Son rôle est primordial pour fixer le mode d'emploi à respecter, comme en témoigne une importante décision intervenue en septembre 2020. Si la loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique est venue réformer ce texte pour le rendre plus accessible, il apparaît toujours nécessaire de décrypter les dispositions législatives à la lumière de l'interprétation donnée par le juge administratif à travers les décisions qu'il rend. Le présent ouvrage vise donc à dresser toutes les règles destinées à protéger les espaces sensibles présents au sein des communes littorales. Ces règles sont exposées, commentées, analysées à travers de nombreuses décisions de justice rendues, lesquelles sont parfois accompagnées d'illustrations afin de rendre plus explicite l'interprétation donnée par le juge.

05/2021

ActuaLitté

Sociologie

Sociologie du temps présent. Modernité avancée ou postmodernité ?

La sociologie s'est développée avec l'objectif central d'interpréter, à travers des mutations culturelles, politiques et économiques majeures, le type de société profondément nouveau apparu d'abord en Europe de l'Ouest avec les " Temps modernes ". Elle a engendré différents concepts et analyses structurés autour d'une opposition explicite ou implicite entre tradition et modernité, au XXe siècle d'abord, dans les pays occidentaux, puis au milieu du XXe siècle, à propos des pays du tiers-monde. Mais la montée en puissance de la notion de postmodernité de même que l'ampleur des bouleversements de toute nature qui caractérisent l'époque contemporaine ont profondément modifié les termes du débat et conduit nombre de sociologues à s'interroger sur la manière de définir et d'interpréter le temps présent. S'appuyant sur une vaste littérature, principalement anglo-saxonne, qui déborde de loin la sociologie, cet ouvrage présente une synthèse critique du bouillonnement d'idées, souvent confuses, ainsi engendré par le concept d'une rupture ou d'une mutation à l'égard des catégories de pensée et de sensibilité ou des formes d'organisation sociale dites modernes. Dans cette perspective, l'auteur examine d'abord, sous l'intitulé du postmodernisme, un ensemble de développements esthétiques, philosophiques et culturels nés à la fin du XXe siècle et associés à une critique des orientations antérieures. La partie principale du livre est consacrée à l'examen des interprétations sociologiques des transformations sociales et culturelles contemporaines, regroupées autour d'une opposition centrale entre un diagnostic de mutation (postmodernité) ou au contraire de continuité (modernité avancée). L'auteur met cependant en évidence la nécessité d'élaborer des distinctions plus fines pour maîtriser véritablement l'espace des interprétations en présence et de leurs enjeux, et propose en filigrane sa propre grille de lecture. Cet ouvrage de synthèse original constituera une référence, un outil de travail et un support de réflexion précieux tant pour les universitaires (enseignants, chercheurs et étudiants en sciences sociales) que pour un public plus large à la recherche de clés de lecture pour déchiffrer les mutations sociales et culturelles contemporaines. -

09/2004

ActuaLitté

Histoire internationale

Le corps du Duce. Essai sur la sortie du fascisme

Au sommet de sa gloire, Mussolini fait don de son corps au peuple italien : photographies, affiches et films de propagande exaltent dans son physique ce que sera l'Homme nouveau. Le 29 avril 1945, ce même corps est suspendu par les pieds au treillis d'une station-service à Milan. Le régime fasciste a vécu. Mais l'Italie n'est pas pour autant sortie du fascisme. Un an après, à la veille du premier anniversaire de la Libération, un commando de jeunes néofascistes enlève de la fosse anonyme du cimetière de Milan la dépouille du Duce. Une fois celle-ci récupérée, la toute nouvelle République ne sait qu'en faire cependant : l'enterrer de nouveau, au risque de voir l'anonymat de la sépulture une fois encore percé par les nostalgiques du fascisme ? Ou la rendre à la piété de sa veuve et de ses enfants, au risque de voir le caveau familial devenir un lieu de pèlerinage pour des cohortes de néofascistes ? Dans le doute, les autorités profitent en secret de la disponibilité de l'Église : la caisse de bois brut est cachée dans un couvent, onze ans durant. L'Italie, poussée par la puissance du clérico-fascisme et la Guerre froide à s'attendrir chrétiennement sur les mésaventures des ex-fascistes plutôt qu'à s'enorgueillir des hauts faits des partisans, ne sait pas construire une mémoire fondatrice ni un culte patriotique sur le martyrologe des résistants. Entre l'Italie et la France, Sergio Luzzatto trame des fils plus robustes encore que ceux de l'enlèvement du cercueil de Pétain par des nostalgiques de Vichy en 1973, ou du mythe, commun à la mémoire néofasciste et à la mémoire pétainiste, du don de leur personne qui aurait fait du maréchal et du Duce des "boucliers" contre les exigences nazies. Les deux histoires sont avant tout unies par une gêne à l'égard de la Résistance comme événement fondateur. A Rome comme à Paris, une simple question d'ordre public - que faire de la sépulture d'un cadavre encombrant ? - en cachait une autre, bien plus délicate : comment transformer une réalité historique qui par définition exclut et divise - celle du mouvement partisan - en un mythe fondateur inclusif et partagé ?

11/2014

ActuaLitté

Littérature érotique

Les aventures sexuelles de Martine dans les années 60 Tome 2

Du haut de ses dix-neuf ans, mineure, belle, effrontée, elle se permettait tout dans ce quartier Latin des années soixante ; draguer un vieux monsieur fortuné ou se goinfrer coup sur coup d'une "polonaise" puis d'une "pêche melba", le gâteau, bien sûr, qu'elle appelait "un cul", eu égard à sa forme. Impudente mais timide, têtue mais conciliante, tenace mais volage, affétée mais nature, elle n'était pas à un paradoxe prêt ! Quand elle désirait quelque chose, elle mettait tout en oeuvre pour l'obtenir, et tout, c'était tout ! Avant-propos Les différentes nouvelles se déroulent, pour la plupart, dans les années 60 ou début 70. A l'époque, les jeunes filles ne portent pas encore de "collants" qui n'existent pas ; elles portent des bas tenus par des jarretelles ou des "panties" ; c'est le début des bas autofixants. La pilule est interdite jusqu'en 1968 ; elle est dangereuse et provoque beaucoup d'effets secondaires ("Anovlar"). Après 68, elle n'est disponible que sur ordonnance AVEC autorisation des parents pour les mineures. La majorité est à 21 ans. Un instituteur à mi carrière reçoit 1500 francs mensuels. Un paquet de "Gauloises" coûte 1 franc en 1965. Une baguette de 250g vaut 40 centimes de franc. Le téléphone est peu répandu et on communique par télégramme ou par "pneu" en région parisienne ; la lettre est roulée, insérée dans un cylindre et envoyée par un réseau de tubes sous pression (pneumatique) au destinataire. Elle met entre 2 et 3 heures. Au début des années 60 (jusqu'en 1965 ! ), une femme, quel que soit son âge, doit obtenir une autorisation écrite de son mari ou de son père (lev "chef de famille") pour avoir le droit de travailler et ouvrir un compte chèque, postal essentiellement ! Il faut montrer une pièce d'identité pour prendre une chambre d'hôtel ; on y remplit une fiche de police ; un couple doit être marié ; il faut être majeur. Régulièrement, en pleine nuit, il y a une "descente" de police qui vérifie les identités des clients. Heureusement, il existe des médecins progressistes qui transgressent ces interdits, de même chez les hôteliers...

09/2023

ActuaLitté

Poésie

Ahmad Shamlou. La passion de la recréation

Dessiner le portrait d'Ahmad Shamlou (1925-2000), un monument de la littérature contemporaine iranienne, exige de rassembler les innombrables fragments d'un puzzle qui ne suffit pas à restituer sa véritable image. Jeune enfant, il a séjourné dans plusieurs villes d'Iran, où il a suivi un parcours éducatif chaotique et incomplet. C'est grâce à ses efforts personnels, mais surtout à son talent ainsi qu'à ses rencontres heureuses avec des gens de lettres, qu'il a pu consolider les bases d'une connaissance vaste et approfondie dans ses domaines d'activités futures. Il a connu, durant une grande partie de sa vie, la misère, la solitude, les poursuites, les incarcérations, le vagabondage et l'horreur : la violence inouïe exercée à l'égard d'un soldat par ses supérieurs et ses pairs qu'il n'oubliera jamais, ce qui explique peut-être son opposition farouche à toute forme d'oppression et d'injustice. Fasciné par la musique de Chopin, jouée au piano par deux jeunes voisines arméniennes, il aurait voulu être musicien. N'ayant pas les moyens, il guérit cette blessure par la poésie. Beaucoup plus tard, une autre jeune femme arménienne, Ayda, elle aussi amoureuse de musique et de poésie, le séduira à tel point qu'il la considérera comme l'incarnation de la femme idéale chantée dans son long poème de jeunesse, Roxana. Il la sacralisera dans sa poésie tardive. Parlons aussi de sa chance de rencontrer Morteza Keyvan, qui orientera ses tendances politiques vers l'idéal socialiste, Nima Youshidj, qui lui inspira sa nouvelle vision poétique et enfin Fereydoun Rahnama, qui l'initiera à l'univers des poètes modernes européens. Le résultat de ces initiations sera la publication d'une quinzaine de recueils de poésie considérés comme les fruits d'une école de poésie innovatrice, évolutive, lyrique et épique, engagée, humaniste, et inimitable. Alchimiste de mots, il créera une synthèse étonnante de prose ancienne, de langage populaire et de littérature moderne, en abandonnant les règles de la prosodie classique, en exploitant la musique intérieure inhérente à la langue et en développant un courant de vers blancs. Certains le considèrent même comme le plus grand poète persan après Hâfez.

01/2022

ActuaLitté

Littérature étrangère

Franz Schubert Express, Prague-Vienne. Suivi de Gustav Mahler Express, Vienne-Prague

A bord du train qui la conduit de Prague à Vienne, l'excentrique Maya Ney, psychologue à la retraite et aspirante détective, fait des rencontres un peu inhabituelles à bord du Franz Schubert Express, train qui assure la liaison entre Prague et Vienne, et, un an plus tard, à bord du Gustav Mahler Express, qui relie Vienne à Prague. Dans le premier trajet, elle fait la rencontre d'une femme intrigante. Assise à ses côtés, l'élégante Clara Blau l'émeut par les larmes qu'elle verse à la lecture des lettres d'Apollinaire. Lettres d'amour mais aussi lettres de tromperie, puisque le poète écrivit au mime moment de sa vie à sa promise et à sa maîtresse. Sa voisine de train se confie alors : se qualifiant elle-même de "veuve-divorcée", elle nourrit une haine viscérale à l'égard de celle qui fut l'épouse de son mari durant les trois dernières années de sa vie, ancienne femme de compagnie de sa propre belle-mère, Elfriede. Cette Ingrid tant haïe écrivit après la mort de son mari les mémoires d'Elfriede, ancienne danseuse qui entretint sa vie durant une relation secrète avec le père de son fils. De confidence en verre de cognac, Maya Ney devient peu à peu fascinée par l'histoire de Clara. Qui est cette Ingrid, fausse femme de chambre devenue écrivain ? L'histoire de la famille Blau est-elle l'expression de ce sentiment étrange qui l'étreint dans les rues de Vienne, sorte de mélange inextricable de raffinement et de cruauté ? Et un an plus tard, à bord du Gustav Mahler Express, Maya Ney prend une place, en première classe pour avoir la paix mais deux personnes étranges entrent dans son compartiment et Maya, malgré elle, devient témoin de leurs échanges intimes et bizarres. On apprendra qu'ils se sont échappés d'un hôpital psychiatrique et ils se prennent pour le couple Gustav Mahler et sa femme Alma ! La passivité de Maya avait eu des conséquences dévastatrices dans Prague Schubert Express, mais les événements tragiques qui surviendront dans le Gustav Mailer Express la forceront Maya à agir.

09/2013

ActuaLitté

Droit

La coutume face à son destin. Réflexions sur la coutume judiciaire en Nouvelle-Calédonie et la résilience des ordres juridiques infra-étatiques

L'outre-mer français offre un terrain d'observation privilégié de la rencontre des civilisations. Les principes qui fondent classiquement notre conception de l'État-nation s'y trouvent mis à l'épreuve, de même que notre conception de la citoyenneté. Malgré la difficulté à intégrer la problématique posée par l'autochtonie, l'Etat français a parfois été contraint de sacrifier à cette logique qui bouscule nos principes : ainsi en Nouvelle-Calédonie, à côté du Peuple Français, existe un « Peuple Kanak ». Cet effort de remise en cause se poursuit au niveau du droit privé, au travers du statut des terres comme du statut personnel. En définissant un statut des « terres coutumières » qui en fait non plus des biens mais un capital social et culturel, le législateur français a donné corps à l'idée d'un « patrimoine trans-générationnel » qu'évoquent tous ceux qui se préoccupent de la responsabilité des générations présentes à l'égard des générations futures, de développement durable, de maintien de la « socio-biodiversité ». Au travers du statut personnel, le « laboratoire juridique néocalédonien » remet en question notre conception ethnocentrée du modèle familial, et de l'intérêt de l'enfant. Il montre qu'il est possible de concevoir un autre monde commun respectueux des identités individuelles et collectives. Et parce qu'il s'agit d'envisager des solutions qui rejettent toute idée de rupture, mais au contraire favorisent les passerelles d'un monde à l'autre, cet ouvrage souligne que le Droit (étatique) ne peut rester prétendument « neutre » c'est-à-dire sourd à la dimension culturelle. Car dans les esprits comme dans les coeurs, il a un concurrent de taille : « la coutume », qui souvent se mue en symbole d'une revendication politique. Les sociétés nées du choc colonial, outre-mer comme en Afrique francophone, sont des exemples vivants de pluralisme. Et si elles procèdent à des emprunts, c'est généralement pour conforter leurs propres logiques culturelles. Le processus d'acculturation ne joue pas à sens unique. La résilience des ordres juridiques infra-étatiques montre que ces sociétés s'adaptent en développant leur propre modernité. Elles imposent en retour à l'État comme à son Droit des torsions dont ils ne sortiront pas indemnes.

07/2010

ActuaLitté

Histoire de France

La duchesse de Dino. Princesse de Courlande, Egérie de Talleyrand (1793-1862)

Dorothée, princesse de Courlande, venait d'avoir quinze ans quand, en 1808, sous la pression conjuguée du tsar Alexandre 1er et de Talleyrand, la duchesee de Courlande accorda la main de sa fille au comte Edmond de Talleyrand-Périgord, neveu du ministre de Napoléon, et futur duc de Dino par la grâce du roi de Naples. Talleyrand, devenu ministre des Affaires étrangères de Louis XVIII, emmena sa nièce au congrès de Vienne. Souverains et diplomates furent conquis par la beauté, le charme, l'intelligence et la culture de la jeune femme. La fierté et l'affection que Talleyrand ne cessa de manifester à l'égard de sa nièce, de quarante ans sa cadette, firent croire qu'il en était l'amant, alors qu'il fut celui de la duchesse de Courlande, sans doute la seule femme qu'il aima. Il est vrai, que séparée définitivement de son mari en 1818, Dorothée, séduisante et volage comme sa mère, prêtait aux commérages. De nouveaux documents inédits provenant des archives de Riga - capitale de la Lettonie dont le duché de Courlande faisait partie -, de Pologne, de la République tchèque, de l'Université d'Iéna, proche de la propriété où grandit Dorothée, permettent à l'auteur de démentir formellement certaines légendes passant pour vérités historiques. Ils éclairent d'un jour nouveau l'histoire de celle qui exerça une influence bénéfique sur les vingt-cinq dernières années de la vie politique, diplomatique et mondaine de Talleyrand. Après la mort de son oncle, la duchesse de Dino vécut une ultime, magnifique, mais tragique histoire d'amour avec le jeune prince Félix Lichnowsky, assassiné lors de la révolution allemande de 1848. Elle passa ensuite les dernières années de sa vie en Silésie pour se consacrer à son château de Sagan où elle mourut en 1862. Contrairement à la plupart des égéries, Dorothée de Talleyrand-Périgord, princesse de Courlande, duchesse de Dino, duchesse de Sagan, n'était pas une intrigante. L'histoire de sa vie, sa fabuleuse ascendance, l'épopée de son grand-père, Ernst-Johan von Biron, duc de Courlande, font partie de l'histoire de l'Europe des XVIIIe et XIXe siècles.

05/2002

ActuaLitté

Esotérisme

Rose+Croix

Rose+Croix : quel nom, quel mouvement, quelle société initiatique en Europe - et ce, depuis plusieurs siècles - aura suscité plus d'interrogations et généré plus de questions et plus de mystères que celui-là ? Comment expliquer la fascination, l'engouement et la curiosité du public à l'égard d'une étrange et insaisissable " Confrérie " dont on ignore, encore aujourd'hui, qui sont ceux qui en furent précisément les véritables maîtres ; qui sont les insaisissables personnages qui présidèrent à sa constitution et organisèrent, avec grande prudence et un sens élevé du secret, sa discrète diffusion ? Ce B.A.-BA des Rose+Croix, présentant la plupart des données historiques disponibles et les replaçant dans une vue générale et globale de la perspective ésotérique, sera, à ce titre, certainement fort utile à chacun. Il saura favoriser un accès, rendu de plus en plus délicat, tant aux documents qu'aux différentes connaissances qui existent concernant la tradition rosicrucienne. On est souvent surpris, il est vrai, devant les noms de ceux, alchimistes, francs-maçons, philosophes, théologiens, etc., qui, de près ou de loin, appartinrent ou côtoyèrent la secrète " Fraternité ", épousant son message d'amour évangélique, d'ouverture et de tolérance religieuse, qui la caractérise dans son exigence spirituelle et, parallèlement, la distingue dans ses positions de principe. C'est pourquoi la compréhension de la pensée des Rose+Croix est du plus haut intérêt pour ceux qui cherchent les germes de la Vérité, et qui attendent que s'épanouissent enfin les semences supérieures qui résident dans le centre de l'âme. Pour ceux qui participent de ce petit nombre, on ne peut en douter, il leur sera toujours offert de contempler le sens véritable de la " Rose " et de la " Croix " et, surtout, comme le montre cet ouvrage, de célébrer l'éternelle union de ces deux symboles en plaçant, au centre du bois où fut cloué le divin Réparateur, la fleur mystique que l'on dit représenter la céleste rosée de notre Rédemption, de manière à ce que ne cessent de se consommer, dans l'invisible lumière du cœur, les sublimes noces de l'âme et de l'Agneau Divin.

03/2005

ActuaLitté

Histoire internationale

De leurs socs, ils ont forgé des glaives. Histoire critique d'Israël

Comment le rêve d'un peuple, la création d'un Etat juif, est devenu le cauchemar d'un autre? Arno J. Mayer tente ici de dénouer les fils de cet imbroglio judéo-palestinien, en retraçant, avec brio et clarté, la chronologie du mouvement sioniste, de ses origines à nos jours. Son apparition à "l'âge d'or" de l'impérialisme colonial européen, la déclaration Balfour de 1917 et l'établissement d'un mandat binational, sans égard pour les Palestiniens qui cultivaient cette terre, la partition et l'indépendance de 1948, la place d'Israël dans le monde pendant la guerre froide, l'importance stratégique et économique grandissante du Proche-Orient, la construction du Mur de séparation: tous ces événements sont rappelés, replacés dans leur contexte mondial et critiqués. L'auteur revient ainsi sur l'idéal messianique de ces éminents sionistes que furent Theodor Herzl, Vladimir Jabotinsky et Chaïm Weizmann, ainsi que des critiques intérieurs comme Ahad Haam, Martin Buber et Judah Magnes qui, dès cette époque, mirent en garde contre les risques explosifs de la "question arabe", en vain; les germes de la rancœur et de la résistance arabes face à l'essor de l'immigration juive et au déplacement des frontières étaient semés, provoquant la première Intifada en 1929, prélude à une guerre sans fin. Mayer ne perd jamais de vue le désir parallèle d'autodétermination des Arabes de Palestine, né en même temps que le rêve sioniste, mais balayé par le sentiment de culpabilité du monde occidental au lendemain de la Shoah et par la décision de l'expier collectivement par la création de l'Etat juif. Finalement, l'appel de Jabotinsky à l'érection d'un "mur de fer", c'est-à-dire à l'emploi de la force militaire contre les Arabes, a été pris au pied de la lettre par un grand nombre d'hommes politiques israéliens, de Ben Gourion à Sharon, tarissant toutes les réserves d'innocence et de légitimité dont pouvait se targuer Israël. Assiégé par des voisins arabes impossibles à contenir, submergé par la violence, l'Etat militaire actuel, soutenu surtout par les Etats-Unis, paie très cher sa démesure.

03/2009

ActuaLitté

Littérature française

La marchande de simples

Ce roman, terminé le 2 novembre 2018, s'appuie sur un contexte historique réel de l'histoire de la Martinique parfaitement bien décrit et maîtrisé par Monsieur Armand Nicolas, professeur d'histoire. A cet égard, je dois lui rendre un hommage parce que son ouvrage m'a été très utile tout au long de mon roman du point de vue de certains faits et repères historiques. Aussi, dois-je lui adresser mes vifs remerciements, pleins de gratitude. Je dois avouer avoir consacré six ans à l'élaboration de ce roman qui est avant tout un roman d'amour. Mais, c'est également un témoignage de mémoire " longtemps avant l'antan " que je souhaite laisser à mes enfants et petits-enfants. En effet, l'héroïne principale n'est autre que la femme qui a fondé la filiation des Jeanne-Rose, nom mystérieusement matronymique ; un mystère que j'ai pu élucider en élaborant notre arbre généalogique, avec l'aide de mon père et de mon petit frère. Et c'est ainsi que l'idée d'écrire l'histoire de la Dame Jeanne-Rose est née. Au-delà du côté familial, l'objectif de ce livre est de faire découvrir comment une esclave affranchie, mère de cinq enfants, sans famille et sans amis, va réussir à nourrir sa " marmaille ", à se faire respecter dans une société raciste, ségrégationniste... Une société coloniale machiste où la condition de la femme était bafouée, niée et méprisée. Trouver sa place dans un monde esclavagiste que rien ne semble pouvoir atteindre, n'est pas chose aisée. Et pourtant, elle y arrive grâce à sa pugnacité, sa détermination et sa résilience... Elle croit que son travail de tisanière, de guérisseuse peut lui servir de laisser-passer dans le monde opulent des colons blancs. Autour d'elle, une galerie de personnages, à la fois romanesques et authentiques, se montrent représentatifs de la société coloniale martiniquaise en proie à la cruelle division (un peu systématique) des abolitionnistes et des esclavagistes. Pour autant, n'est-ce pas en dépassant ce genre de dichotomie que l'on arrive à faire son chemin ?

04/2019

ActuaLitté

Philosophie

Politique de l'exil. Giorgio Agamben et l'usage de la métaphysique

Avec son dernier volume, L'Usage des corps (2015), le projet métaphysique de Giorgio Agamben, Homo Sacer, se clôt. Ayant été au coeur du travail théorique d'Agamben depuis les années 1990, Homo Sacer constitue dans son ensemble l'essentiel de l'oeuvre d'Agamben, où celui-ci développe l'une des constructions théoriques les plus saisissantes dans la pensée européenne contemporaine. En sont la preuve les lectures ou usages multipliés des différents aspects de Homo sacer dans les domaines aussi variés que la théorie contemporaine de l'art, la critique littéraire, les sciences humaines, la philosophie ou encore la pensée politique. A cet égard, force est de constater que Homo sacer a fini par devenir l'une des références incontournables dans les débats qui animent actuellement chacun de ces domaines. Son succès interdisciplinaire relève surtout de la singularité du projet d'Agamben : d'une part, il traverse dans son développement plusieurs domaines ou champs du savoir et, de l'autre, il engage un dialogue constant avec les grandes figures de la pensée occidentale, figures aussi bien classiques que contemporaines. Pour toutes ses raisons, il nous a semblé opportun de revenir dans le présent recueil sur l'ensemble du projet de Homo sacer afin de porter un regard critique sur ses apports théoriques, ses prémisses conceptuelles ou encore son rapport complexe avec les différents domaines du savoir. A cette fin, deux types de contributions composent ce volume. D'un côté, nous avons sollicité quelques-uns des interlocuteurs directs d'Agamben dans telle ou telle partie de Homo sacer, ce qui est notamment le cas d'Etienne Balibar, Jean-Luc Nancy et Thomas Bénatouïl, pour reprendre et prolonger à leur tour le dialogue avec Giorgio Agamben. De l'autre, une série de contributions sont consacrées à l'examen des aspects de Homo sacer qui nous ont paru fondamentaux pour mieux comprendre le projet d'Agamben et l'évaluer dans le contexte de la pensée contemporaine. Notre objectif a été de fournir pour la première fois au lecteur une approche panoramique de Homo sacer et, partant, de la pensée de Giorgio Agamben dans sa systématicité et cohérence interne.

03/2019

ActuaLitté

Droit

Constitutions et documents financiers. Espace UMOA/UEMOA, volume 1, Les constitutions - Les codes de transprance - Les lois organiques relatives aux lois de finances - Les règlements généraux sur la comptabilité publique

Partant d'une communauté de langue (ou presque) et de monnaie, les huit pays membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine fondent leur politique d'intégration régionale sur l'intégration par les politiques économiques, budgétaires et les domaines connexes d'une part, l'intégration par les règles et notamment les règles financières, d'autre part. Les directives portant nouveau cadre harmonisé des finances publiques au sein de l'Union font partie de cette deuxième catégorie. Elles fixent le cadre juridique, statistique et comptable de la gestion des finances publiques dans les pays membres. Lesdites directives ont été transposées dans chaque Etat au moyen d'instruments juridiques divers : lois organiques, lois et décrets. Le panorama normatif global nous offre une cinquantaine de textes dont l'ensemble doit former un tout harmonieux. La relation d'imputation des textes nationaux à l'égard des directives communautaires implique une conformité des premiers vis-à-vis des seconds. Ceci est une exigence juridique découlant du libellé du Traité de l'UEMOA et de la jurisprudence de la Cour de justice de l'UEMOA (Avis n°001/2003 du 18 mars 2003, Création d'une Cour des comptes au Mali). En effet, le monisme juridique auquel les Etats membres de l'Union adhèrent autorise et impose la conformité des textes nationaux avec le droit communautaire. La cohérence des ordres juridiques est un impératif pour l'effectivité de la sécurité juridique dans les Etats membres de l'UEMOA. Ce triple objectif de sécurité, de cohérence et de conformité implique une veille des juristes sur la qualité et le contenu des normes en vigueur. C'est dans cette logique que le CERAF (Centre d'Etudes et de Recherche sur l'Administration et les Finances), think tank de référence, a réuni une équipe d'universitaires et de praticiens des finances publiques de l'Afrique de l'ouest pour faire un travail de screening scientifique et de mise en exergue des incongruités qu'on peut relever, à l'occasion, dans notre belle architecture d'intégration par les règles. Il livre, ci-après, le fruit de ses travaux, sans autre prétention que la satisfaction d'avoir justifié sa mission : être un bailleur d'expertise !

06/2018

ActuaLitté

Littérature étrangère

Séjour au Nevada

Un écrivain basque s'installe à Reno (Nevada) avec sa famille, d'août 2007 à juin 2008. Ce voyage fait suite à une invitation qu'il a reçue de la part du Centre d'Etudes basques qui lui a proposé une résidence d'écriture d'un an. Cette destination peut sembler assez inattendue de prime abord, mais la ville de Reno occupe une place centrale dans l'histoire de l'immigration basque. De nombreux habitants de cette région ont en effet quitté leur terre d'origine pour les Etats-Unis au début du XXe siècle. Ils se sont massivement installés dans le Nevada pour y élever du bétail. Si le narrateur-écrivain ne compte aucun de ces migrants parmi ses ancêtres, il conserve toutefois quelques souvenirs éloignés en lien avec le Nevada : il se souvient notamment d'un de ses voisins d'enfance, un boxeur qui avait gagné un combat mémorable dans le Nevada... Séjour au Nevada est composé comme un journal, le narrateur nous livrant ses impressions et ses aventures jour après jour. Qu'il s'agisse de sa propre expérience professorale ou de l'intégration de ses enfants dans l'école locale, c'est le sentiment d'un décalage culturel, d'une certaine forme de solitude qui émerge. Une forme d'angoisse augmentée par la présence d'un serial killer qui terrorise la ville et ses environs... Au-delà de la dimension diariste, la force de ce texte tient au fait qu'il entremêle brillamment des détails réels extrêmement précis et des rêves, des souvenirs. A cet égard, la description qu'il propose des paysages arides et hostiles du désert, parallèlement à celle des bâtiments exubérants et lumineux des casinos de la ville de Reno est une façon de ramener le lecteur aux paysages plus personnels et intimes de la région basque. Constitué de nombreuses histoires autour d'une histoire principale, Séjour au Nevada est un ouvrage plein d'esprit et d'humour qui marque un tournant dans l'oeuvre de Bernardo Atxaga. Soulignant la rareté et l'importance de chaque expérience de vie, Atxaga s'attache également à mettre en évidence l'écart entre deux cultures, rappelant ainsi la nécessité d'une curiosité, d'une ouverture aux autres.

05/2016

ActuaLitté

Histoire de France

La chute du second empire. Reichshoffen - Sedan - Metz

Après avoir été le maître de l'Europe et fait trembler ses rois, Napoléon Ier ne pouvait imaginer qu'en rétablissant Ferdinand VII sur le trône d'Espagne, en 1814, il allait donner à la Prusse le moyen d'assumer la rancune qu'elle tenait à l'égard de la France, depuis l'outrage subi à Iéna. Leipzig et Waterloo n'avaient pas suffi pour laver l'affront de cette défaite. Pendant plusieurs décennies, elle attendit l'occasion qui allait lui permettre de provoquer un casus belli. La candidature du prince Léopold de Hohenzollern au trône d'Espagne resté vacant lui en donna l'occasion. Ce nom avait déjà été prononcé au cours de l'année qui précéda la guerre de 1870. Benedetti, ambassadeur à Berlin, avait prévenu Paris qu'à deux reprises des émissaires espagnols avaient rencontré M. de Bismarck pour négocier l'offre de la couronne d'Espagne au prince Léopold. Ce choix, contraire aux intérêts de la France, ne pouvait déplaire à Bismarck puisqu'il lui servit de prétexte pour mener sa politique expansionniste et pousser Napoléon III à la faute. Oubliant les idées progressistes de sa jeunesse et le discours qu'il fit à Bordeaux en proclamant l'Empire c'est la paix, l'Empereur, influencé par son entourage fera le choix de la guerre contre la Prusse. Le courage des soldats de la ligne et les glorieuses charges du corps des cuirassiers ne pourront compenser la faiblesse et les erreurs du haut commandement. Si le désastre de Sedan entraîna l'abdication de Napoléon III, la capitulation du camp retranché de Metz, qui allait suivre, sonna le glas du Second Empire et les espoirs de régence du maréchal Bazaine. La paix sera finalement signée avec la Prusse, mais l'inéluctable esprit de revanche qui avait animé les vainqueurs passera dans le camp des vaincus. Même si Thiers obtiendra du roi de Prusse que le Territoire de Belfort restât français, il ne pourra faire oublier la perte de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine. Il faudra attendre l'hécatombe de la Première Guerre mondiale pour qu'elles redeviennent provinces françaises.

09/2015

ActuaLitté

CD K7 Littérature

Les sept plumes de l'aigle

Luis A n'est pas un personnage de roman mais un homme bien vivant, même s'il tient à rester anonyme. Ce livre raconte son histoire, de sa lointaine enfance argentine aux événements qui l'ont conduit aux portes de la France, où il demeure aujourd'hui. Il a quitté très tôt la maison de son père, à Cordoba, au pied de la Sierra Grande. Sa mère venait de mourir, loin de lui, une nuit d'orage. C'était une Indienne Quechua, et le seul être aimé de sa jeune existence. Il a refusé l'insupportable. Il a préféré imaginer qu'elle avait fui la ville, qu'elle était allée rejoindre son peuple, dans la montagne. Il est donc parti à sa recherche. C'est ainsi qu'il s'est retrouvé sur le chemin de l'impossible, le seul qui vaille aux yeux des fous de vie. Il a connu, bien sûr, l'omniprésente misère des enfants perdus. Puis un jour, le hasard-qui-n'existe-pas a voulu qu'il rencontre El Chura, le gardien des ruines de Tiahuanaco, l'homme au plumage de renard. El Chura était un sorcier. Un chaman. Il l'a instruit, puis il l'a pousse vers d'autres lieux, à la poursuite des pierres vivantes et des sept plumes de l'aigle où sont les sept secrets de la vie. Son errance fut longue, étrange, tourmentée. D'autres maîtres l'ont recueilli et l'ont guidé, don Benito, le vieux Chipés, le père Sebastian, des femmes aussi. Itinéraire où chaque rencontre, où chaque événement, même le plus trivial, fut un pas de plus vers l'" épice ", vers " ce qui fait que la vie ne passe pas pour rien ". J'ai écrit ce qu'il m'a confié de son aventureuse existence et de ses apprentissages. A la fin, il m'a dit : " Maintenant, que le vent emporte nos paroles, comme il emporte tout, pollen, poussière, feuilles mortes. Si elles ne sont que poussière, qu'elles retournent à la poussière. Si elles sont vivantes, qu'elles nourrissent la vie. " Et il est parti d'un grand rire. La route continue. H.G.

11/2000

ActuaLitté

Ethnologie

Recherches d'esthétique transculturelle. Tome 1, Notes d'anthropologie esthétique

Accompagnant la mondialisation économique et l'accélération des mouvements de populations, un dialogue transculturel s'est mis en place, où chaque culture propose de faire exister ses valeurs auprès des autres cultures. Dans ce dialogue, arts et esthétique opposent une résistance au capitalisme mondial, qui tente d'imposer sa réduction à l'économique et à la rentabilité. Ces recherches d'esthétique transculturelle refusent, elles aussi, de réduire l'art et la culture à n'être que des biens de consommation et entendent réactualiser la "valeur esprit" et la créativité qui y est en oeuvre. L'anthropologie contemporaine du langage a découvert qu'une dynamique transculturelle de dialogue était à la source de l'imagination et des arts. Elle nous apprend donc que la créativité est inentamée par la dynamique de concurrence économique et la guerre des cultures que déclenche cette dernière. Encore s'impose-t-il de pouvoir affronter la destruction de la raison imposée par l'absolutisation de l'économique et du politique dans ses effets les plus nocifs : la destruction de l'aisthesis, l'insensibilisation aux phénomènes du monde, d'autrui et de nous-mêmes. Cette confrontation s'est produite de nos jours à travers les tentatives de réflexion des artistes et des créateurs qui se sentaient asphyxiés par des cultures elles-mêmes réduites à des volontés de régulation arbitraire du comportement. L'émancipation de la sensibilité de chacun a été ainsi à nouveau rendue accessible par une émancipation intellectuelle de ces artistes et créateurs à l'égard de ces effets d'anesthésie culturelle. Ce sont ces mouvements d'émancipation esthétique et intellectuelle qui sont retracés ici à travers une analyse des oeuvres de Nietzsche, Artaud, Deleuze, Lyotard, Castoriadis, Flusser, Gehlen et Foucault. Cette reconstruction transculturelle conditionne en effet la réouverture de la sensibilité humaine à ses propres aspirations tout autant qu'à la perception de ce qui l'entrave encore. Nelson Hurtado, Diego Bernal, Laura Moscarelli, Antoine Mérieau, Anne Bouillon, Erica Buck, Charles Feilosa, Mounirou Diallo et Ingrid Arriaga ont mené ces analyses en 2012-2013 dans le séminaire : "Anthropologie et esthétique transculturelles" tenu à l'Université de Paris 8 dans le cadre du Laboratoire d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie.

12/2013

ActuaLitté

Littérature française

La mémoire des anges

Issue d'une grande famille de producteurs de cognac, Mauve, interprète à Bruxelles, revient au château de Bassan après douze ans d'absence pour assister aux funérailles de sa sour. Des événements inattendus la retiennent au domaine et la conduisent à faire des choix qui vont bouleverser sa vie. Jalousies, drames, secrets de famille, une intrigue romanesque au cour de la région charentaise. Mauve revient au château de Bassan pour assister aux funérailles de sa sour Véronique. L'accueil est glacial. Douze ans auparavant, elle avait rompu ses fiançailles avec l'homme qui a finalement épousé Véronique, puis coupé toute relation avec sa famille sauf avec son père avec qui elle a toujours gardé un lien. Contre toute attente, sa sour l'a choisie pour être la tutrice légale de Guillaume, sept ans, et Laurie, cinq ans, ses deux enfants aujourd'hui orphelins. Mais sa tante Paule, une vieille fille acariâtre qui a toujours régné en maître sur le domaine, n'entend pas les choses ainsi et redouble d'agressivité à l'égard de sa nièce. Et pour cause, le lendemain des obsèques, le maître de chai annonce à Mauve que l'entreprise est au bord de la faillite. Or si la jeune femme veut protéger l'héritage de ses neveu et nièce, elle doit absolument sauver l'entreprise. Elle décide de prolonger son séjour à Bassan, le temps pour elle de trouver des alternatives, mais elle compte bien rentrer au plus vite à Bruxelles où elle mène une existence heureuse, entre son métier passionnant d'interprète et Liang, un homme aimant dont elle partage la vie. Vient pour elle l'heure des choix. Liang supportera-t-il longtemps d'être séparé d'elle ? Mauve sait qu'elle prend un énorme risque, d'autant qu'Anthony, son amour d'adolescence, a bien l'intention de brouiller les cartes à son avantage. Seule dans l'adversité, elle choisit malgré tout de se battre pour sauver le domaine et préserver les enfants, affrontant la haine de certains membres de sa famille qui révèlera de sombres secrets autour de son enfance et bouleversera sa vie.

08/2015

ActuaLitté

Essais

Les industries des images en Asie de l'Est. Entre mondialisation et identités locales (Chine - Hong Kong, Corée, Japon, Taïwan)

Aborder les industries des images en Asie de l'Est (Chine/Hong Kong, Corée, Japon, Taïwan) invite à s'intéresser à la mondialisation vue d'ailleurs et à réexaminer les théories sur la mondialisation culturelle d'un point de vue comparatif. Il s'agit ici de remettre en question la grille d'analyse la plus répandue, qui aborde cette question sous l'angle de la seule domination économique nord-américaine sans envisager aujourd'hui l'hégémonie chinoise. Le contrôle économique d'Hollywood sur le marché mondial du cinéma ne signifie pas pour autant une hégémonie culturelle globale : le goût pour les programmes et les films nationaux, les appropriations et médiations diverses invitent à affiner l'analyse au niveau du local. Prendre en compte l'Asie de l'Est, relativement ignorée jusqu'ici sous cet angle, bien que drainant un milliard six cent mille habitants, permet de comprendre dans quelle mesure ces industries de l'image toujours dynamiques restent partagées entre mondialisation et identités locales. Une réflexion géopolitique sur ces frontières à l'ère numérique, oblige aussi à revenir sur les porosités entre industries culturelles et industries créatives pour mesurer un ensemble de pratiques évolutives et disparates. A partir de cas concrets, l'industrie des médias associée à un ensemble de supports (cinéma, documentaires, télévisions, jeux vidéos...) est ici étudiée sous l'angle de ses multiples interactions dans le cadre de marchés évolutifs et innovants. Cette culture filmique asiatique relève aujourd'hui bien plus de pôles éclatés que complémentaires, soucieux de préserver des entités culturelles locales et spécifiques, tout en s'inscrivant dans un contexte général de mondialisation. Comme ailleurs dans le monde, le cinéma populaire et d'auteur asiatique conserve une certaine attractivité, mais doit faire face à la forte concurrence des télévisions et des réseaux internet qui le diffusent dans la région. A cet égard, l'Asie de l'Est offre un champ d'expériences uniques traversé par de profondes diversités, qui morcellent ce marché des industries de l'image, clivé entre pôles régionaux. Tel est l'enjeu et l'originalité de ce numéro à partir de regards croisés d'un collectif de chercheurs issus d'Asie et d'Europe.

04/2021

ActuaLitté

Sociologie

Le Corps. Diplômées 288-289

Diplômées est la revue de l'Association Française des Femmes Diplômées des Universités (AFFDU). Revue scientifique à comité de rédaction, elle a pour vocation de promouvoir la recherche et la visibilité des femmes chercheuses en Europe. D'inspiration généraliste et interdisciplinaire, libre à l'égard de toute école de pensée et des modes intellectuelles, sa périodicité est de deux livres par an. Nous pourrions dire le "corps dans tous ses états". Qu'est-ce que qu'un corps ? Mais aussi qu'est-ce que le corps ? Comme le souligne Descartes "ce mot de corps est fort équivoque. Quand nous parlons d'un corps en général, nous entendons une partie déterminée de la matière, et ensemble de la quantité dont l'univers est composé. Mais quand nous parlons du corps d'un homme ou d'une femme nous entendons toute la matière qui est unie avec l'âme de cet homme. " Le corps est-il un artifice ? Un lieu de passage ? Selon Leibniz " chaque corps organique d'un vivant es d'une espèce de machine divine, ou d'un automate naturel, qui surpasse infiniment vous les automates artificiels". A l'heure où nous pouvons presque remplacer tous les organes humains, à quoi se résume notre corps ? Pourquoi faut-il toujours penser le corps en référence à autre chose (âme, conscience, esprit, etc.) ? Est-ce dans ce rapport, dans cet écart que le corps se pense comme une consistance comme une forme, comme un objet ? Pouvons-nous penser le corps par lui-même, en lui-même ? Devons-nous parler des corps inertes et des corps vivants, des corps objets et des corps sujets ? Le corps est esthétique, culturel, cultuel... le corps est nécessairement politique. Partout le corps est là... Il est donc grand temps de questionner le corps et de voir ce qu'il va devenir dans une société technologique. Ont participé à ce numéro : Hélène Romano, Claude Mesmin, Béryl Serizy, Philippe Wallon, Sarah Cassenti, Nadège Langdour, Christophe Chariot, Marie Bagi, Mylène Sarant, rancine Rosenbaum, Léa Renoir, Sophie Sendra, Anne-Sophie Coppin, Sonia Bressler, Jing Xie, Awatef Nassar-Fawkes, Sophia Antoine, Sylvina Boissonnas, Elisabeth Nicoli, Catherine Guyot, Christine Villeneuve.

03/2024

ActuaLitté

Droit international public

Les défis juridiques de la Fonction publique statutaire : entre tradition et modernisation. Etude comparée à partir des exemples roumain et français

Les défis juridiques de la Fonction publique statutaire : entre tradition et modernisation Cette étude se propose d'analyser les systèmes roumain et français de fonction publique, en partant non seulement des différences et des ressemblances qui caractérisent ces deux systèmes, mais aussi des principes traditionnels construits par les apports successifs des grands juristes des deux Etats et de la jurisprudence administrative. Une analyse croisée, dont l'objectif vise non seulement à dégager les défis qui se posent à la modernisation de la fonction publique statutaire, mais aussi à présenter certaines réflexions de nature à contribuer voire à éclaircir le positionnement des réformes actuelles de la Fonction publique française et roumaine, eu égard à leur riche passé juridique et jurisprudentiel. En effet, la question qui se pose aujourd'hui comme hier, tant pour le système roumain que pour le système français, est de savoir si, au nom de cette modernisation qui est comprise souvent comme un rapprochement du droit du travail et des principes de New Public Management, il faut renoncer aux traditions statutaires. Il s'agirait, par exemple, de privilégier la contractualisation dans tous les aspects du droit de la fonction publique (recrutement, déontologie, rémunération, formation ou carrière), ainsi que l'expérimentent des Etats comme l'Italie, l'Espagne, la Suisse ou la Suède. Le but est de contribuer à une réflexion générale sur le droit de la fonction publique qui aille au-delà du seul cas de la fonction publique roumaine ou française, en faisant ressurgir du passé des questions scientifiques oubliées, qui semblent retrouver aujourd'hui tout leur intérét. Docteure en droit public, CERAPS (CNRS, UMR 8026), Université de Lille, Gabriela Condurache est, entre autres, l'auteure d'une trentaine de publications en droit public comparé. Elle est intervenue dans de nombreuses manifestations scientifiques organisées notamment par le GRALE, le CNFPT, la Société de législation comparée - Section de droit public financier comparé, la Cour des comptes de l'UE, le réseau scientifique Observatory on local Autonomy (OLA) ou encore, le Conseil des communes et des régions de l'Europe (CCRE). Parallèlement à la dominante scientifique de la thèse, le droit de la fonction publique, elle est aussi spécialisée en droit (comparé) des collectivités locales et en droit des finances publiques.

02/2024

ActuaLitté

Histoire de la pensée économiq

Friedrich List et l'économie politique des nations

Parce qu'il a vécu dans l'Allemagne de la première moitié du XIXè siècle, pays pauvre et en retard, List a magistralement compris le dilemme des pays émergents. Soit ces pays imitent l'économie du pays dominant, acceptent le jeu du libre-échange et ils tombent dans une dépendance sans cesse accrue à l'égard du monde extérieur. Soit ils s'efforcent de se frayer une voie originale vers le développement en préservant leur souveraineté. Pour y parvenir, il est nécessaire que ces pays rompent avec la vulgate libre-échangiste et mondialiste en s'appuyant sur le rôle de l'Etat développeur et du protectionnisme éducateur. Depuis un siècle et demi, tous les pays émergents comme l'Allemagne, les Etats-Unis, la Russie et le Japon à la fin du XIXe et durant le XXe siècle, ont emprunté ce chemin, suivis ensuite par les pays du Sud-Est asiatique et, enfin, par la Chine aujourd'hui. Ce livre comporte quatre parties principales : La première porte sur List et sa théorie du développement économique des nations. La seconde traite de l'influence de la pensée de List à l'ère des nationalismes économiques (1870-1945) La troisième aborde la question de l'influence de la pensée de List à l'ère des indépendances et des décolonisations. La quatrième partie étudie l'actualité de la pensée de List à l'ère de la démondialisation et du retour des nations. Elle constitue le prélude à l'élaboration d'une économie politique des nations adaptée à notre temps. AUTEUR Yves Pérez est économiste. Il a été professeur et doyen de la faculté de droit, économie et gestion de l'Université Catholique de l'Ouest à Angers. Il est à présent professeur émérite et il enseigne également aux écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan. Il a publié plusieurs livres dont, en 2015, le "Manuel d'économie politique" et, en 2017, "Histoire de la pensée économique", aux éditions ellipses. Par ailleurs, il est l'auteur de "Les vertus du protectionnisme : crises et mondialisation, les surprenantes leçons du passé" , en 2020 aux Editions de l'Artilleur et "Protéger ou disparaître : le débat français sur le protectionnisme" , en 2021, aux éditions Perspectives Libres.

06/2022

ActuaLitté

Philosophie

Temps physique et temps tragique chez Aristote. Commentaire sur le Quatrième livre de la Physique (10-14) et sur la Poétique

Dans cet ouvrage posthume de Victor GOLDSCHMIDT, le lecteur trouvera d'abord un commentaire minutieux, véritable guide de lecture, de deux grands textes aristotéliciens : les chapitres de la Physique sur le temps (IV, 10-14) et la Poétique tout entière. Si l'auteur se défend d'avoir voulu rivaliser avec les commentaires ligne à ligné dont ces textes illustres ont déjà fait l'objet, il n'en adopte pas moins, au départ, une position de lecteur au premier degré, s'attachant surtout, selon ses propres termes, " au mouvement du texte, pour essayer d'en restituer la structure qui, elle, fournit le commentaire fondamental, rédigé, si l'on peut dire, par l'auteur lui-même ". On verra qu'à cet égard, ce livre constitue l'illustration peut-être la plus parfaite d'une méthode d'exégèse immanente à laquelle Victor GOLDSCHMIDT n'a cessé de penser, théoriquement et pratiquement. Pourquoi maintenant avoir confronté Physique et Poétique, sinon pour tenter de relier temps physique et temps vécu, et considérer en retour l'action tragique sous les espèces du temps ? C'est ici comme un défi que l'auteur paraît s'être lancé à lui-même, tout en s'interdisant systématiquement les facilités qui lui auraient permis de l'emporter à trop bon compte; de sorte qu'il ne réussit à remplir son contrat qu'à force de ne l'avoir pas directement cherché. Seule la lecture du livre, dans ses patientes approches comme dans ses raccourcis fulgurants, permettra de voir comment les matériaux les plus divers, tirés d'une longue familiarité avec l'œuvre entière d'Aristote, enserrés dans un réseau toujours plus fin et plus délié de rapprochements et de connexions, finissent par constituer, à la " surprise " même de l'auteur, un édifice d'une cohérence imprévue et saisissante. Porté par toute une vie d'étude des textes et de méditations insistantes sur les rapports du temps et de l'œuvre philosophique, le commentaire s'ouvre ainsi sur une vision singulière et pénétrante de la pensée d'Aristote en son unité, et, au-delà encore, sur une véritable philosophie de l'histoire de la philosophie.

10/1982

ActuaLitté

Biographies

Cahiers de prison. Février-octobre 1946

En décembre 1945, Louis-Ferdinand Céline est arrêté à Copenhague, où il s'était réfugié avec Lucette et son chat Bébert et tentait d'écrire la suite de Guignol's band. Le dénommé Destouches, immédiatement incarcéré à la prison de l'Ouest, réclame de quoi écrire. L'administration pénitentiaire lui fournit dix cahiers d'écolier de 32 pages avec des règles à respecter : "On ne doit pas écrire sur l'affaire dont on est justiciable ni sur la détention. Tout propos licencieux et malséant est également interdit." A partir de février 1946, le prisonnier note d'emblée des éléments de défense pour empêcher son extradition dans la France de l'épuration, et s'en prend à l'ambassadeur Charbonnières qui le persécute. Mais Céline est repris par l'écriture et les Cahiers de prison dévoilent sa vie après son arrivée au Danemark, sa relation avec Lurette, des souvenirs de Londres ou de Montmartre, et surtout montrent de manière inédite le Céline lecteur. Isolé dans la cellule 609 de la section K., Céline s'entoure de livres apportés par sa femme et cite abondamment Chateaubriand, Hugo, Chamfort, Voltaire, etc., en se comparant avec les "grands écrivains exilés emprisonnés". Les Cahiers illustrent aussi la transition littéraire vers sa "seconde révolution narrative et stylistique", note Jean Paul Louis, avec la mise en chantier de Féerie pour une autre foie et des passages que l'on retrouvera dans D'un château l'autre, Nard et Rigodon. Ce volume des Cahiers de la NRF constitue la première édition originale et intégrale des Cahiers de prison de Céline. Avec un nouveau travail d'établissement du texte et des notes, ainsi qu'un index centré sur les noms d'auteurs et les titres d'oeuvres, Céline nous apparaît tel qu'en lui-même, obsédé par la littérature et sa condition d'écrivain : "C'est moi maintenant le traître, le montre, c'est moi qu'on s'apprête à lyncher."

05/2019

ActuaLitté

Religion

La dévotion, clef de la philosophie orientale. Tome 2

L’objectif de cet ouvrage consiste à étudier tous les aspects possibles du phénomène de la Dévotion qui comme le phénomène de conscience est présent dans tous les aspects de la vie individuelle, familiale, politique, économique, philosophique ou religieuse. Dans l’analyse jungienne, la rencontre avec soi-même va s’accomplir symboliquement au travers des épreuves, conflits, défaites et victoires vécus par un héros. La dévotion conduit à la connaissance de soi-même. Dans la tradition orientale ou asiatique le héros est à l’image de Janus, le dieu à deux visages, ou du processus de l’individuation qui toujours est double : il est à la fois masculin pour ce qui concerne le corps physique et féminin pour ce qui concerne l’âme. De cette rencontre masculin/féminin intérieure naîtra une énergie qui va mettre en mouvement toutes les composantes, du corps, de l’âme et l’esprit. La Dévotion est une énergie féminine d’origine orientale. C’est donc à partir de l’histoire de Sainte Dévote patronne de la Famille Princière, de la Principauté de Monaco et du peuple Monégasque que nous allons décliner au gré des 12 chapitres, l’histoire de la dévotion qui va réunir deux personnages : Dévote, une sainte martyre de l’ère chrétienne, et Hercules un demi-dieu déchu soumis à punition. Le sous-titre de l’ouvrage : « Devuta in portus Herculis Monoeci » pourrait aussi se traduire par « La Dévotion est présente et éternelle à l’intérieur d’Hercule ». Dans la réalité tout les sépare, ils n’ont pas vécus ni à la même époque ni sur le même plan de conscience, mais ils finiront par se réunir en un même lieu, le port de Monaco. La Dévotion, est à l’image du mythe de la caverne, une lente délivrance de nos enchaînements, une réalité qui ne peut se voir ou se connaître qu’au-delà du mur des cinq sens. La dévotion est l’Âme intemporelle du monde. « L’Âme est par nature apparentée à la région divine et appelée à se délivrer du corps et du monde sensible. Mais pour qu’elle s’en délivre, et pour qu’elle contemple les Idées et le Bien, cela ne peut se faire sans souffrance sans l’ascèse du détachement à l’égard du corps, et donc cela ne peut se faire que progressivement ». Platon, Livre VII de la République.

05/2019

ActuaLitté

Poésie

J'aurais un royaume en bois flottés

Nimrod est un écrivain, essayiste, poète d'origine tchadienne, dont le nom même est une épure : de Nimrod Bena Djangrang ne subsiste, sur la couverture de ses livres, qu'un prénom aux consonances bibliques. Celui que lui a donné son père, pasteur luthérien du pays de Kim, sur les rives du fleuve Logone. L'oeuvre poétique et romanesque de Nimrod évoque la guerre et ses avatars, mais ne la montre que fort peu. Il s'en est expliqué : "J'ai toujours mal toléré le catalogue d'horreurs que certains romanciers africains font de la guerre. De mon point de vue, la création littéraire sera toujours tenue de faire montre de pudeur. L'excès qui lui est propre ne vient pas de sa capacité à faire complaisamment la peinture du mal, mais de la forme efficace qui lui permet de tout suggérer et de tout faire sentir". Elégance donc, et force de la suggestion... En vérité, Nimrod se méfie du rôle que l'Histoire impose, au prix de mille falsifications, à l'écrivain africain, condamné à adopter le comportement littéraire que l'on attend de lui. Reste que la poésie de Nimrod va et vient entre deux mondes et que l'exil a fait de lui un apatride à vie. Les premières pages de Babel, Babylone, recueil dont le poète a souhaité la reproduction intégrale dans cette anthologie personnelle, sont à cet égard des plus significatives. Le retour à la terre natale, où vit encore sa famille, s'apparente à un deuil tant l'exilé se sent étranger en son propre pays. Et l'on comprend que le titre de la première section du recueil - Peine capitale - est à prendre au pied de la lettre : l'exilé qui revient sur la terre de son enfance est en danger de mort ; sa peine est incommensurable ; l'air qu'il respire est un suaire. Dans ces conditions, la question est moins de savoir où vivre que de savoir quelle place offrir en soi au passé. On ne peut échapper aux aspirations passéistes de la nostalgie qu'en la déportant sur l'axe du temps à venir. Pour l'écrivain, la mémoire n'est pas derrière nous, mais devant. Elle se réinvente chaque jour, comme se réinvente le paysage. (Extraits de la préface de Bruno Doucey).

03/2017